Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Plan du cours
1-5-1-3 Le Cross-docking
-------------------------------------------------
Le concept de logistique est à l'origine un terme militaire qui désigne l’art de combiner tous
les moyens de transport, de ravitaillement et de logement des soldats.
Ce terme a été utilisé dans la gestion de l’entreprise. Il englobe « les activités qui
maîtrisent les flux de produits, la coordination des ressources et des débouchés, en réalisant un
niveau de service donné au moindre coût »1.
– la logistique militaire: qui vise à transporter sur un terrain de combat les forces et tout ce
qui est nécessaire à leur mise en œuvre opérationnelle et leur soutien;
– la logistique d’approvisionnement : qui permet d’amener dans les usines les produits de
base, composants et sous-ensembles nécessaires à la production;
– la logistique de production qui consiste à apporter au pied des lignes de production, les
matériaux et composants nécessaires à la production et à planifier la production.Cette
logistique tend à absorber la gestion de production tout entière;
– la logistique de soutien, née chez les militaires mais étendue à d’autres secteurs,
aéronautique, énergie, industrie, etc., qui consiste à organiser tout ce qui est nécessaire pour
maintenir en opération un système complexe, y compris à travers des activités de
maintenance;
1
James L. Heskett, « Logistics : essential to strategy », Harvard Business Review, nov.-déc. 1977, traduit par « La
logistique, élément clé de la stratégie », Harvard-L’Expansion, n°8.
– lalogistique dite de service après-vente assez proche de la logistique de soutien avec cette
différence qu’elle est exercée dans un cadre marchand par celui qui a vendu un bien.On utilise
assez souvent l’expression « management de services » pour désigner le pilotage de cette
activité.On notera cependant que cette forme de logistique de soutien tend de plus en plus
souvent à être exercée par des spécialistes du soutien différents du fabricant et de l’utilisateur
et dit « Third Party Maintenance»;
– la« reverse logistics », parfois traduite en français par « logistique à l’envers ou inverse », «
rétro-logistique » ou encore « logistique des retours », qui consiste à reprendre des produits
dont le client ne veut pas ou qu’il veut faire réparer, ou encore à traiter des déchets industriels,
emballages, produits inutilisables depuis les épaves de voiture jusqu’aux toners
d’imprimantes.
On constate donc qu’il y avait des logistiques différentes. Pour les unir, on a créé le
concept de Supply Chain.
Le « Supply chain Council définit la Supply chain comme: «la suite des étapes de
production et distribution d’un produit depuis les fournisseurs des fournisseurs du producteur
jusqu’aux clients de ses clients».En d’autres termes, la supply chain est un ensemble de trois
entreprises (ou plus) directement liées par un ou plusieurs flux amont et aval de produits, de
services, d’informations et financiers, du point d’origine au point de consommation finale.
En revanche, la logistique est une partie des processus de la Supply Chain qui permet
de planifier, mettre en œuvre et contrôler le flux efficient ainsi que le stockage de biens et de
services et d’informations du point d’origine au point de consommation finale, avec, pour
objectif, de satisfaire les exigences du client.
- le transport des produits (depuis les centres de production jusqu’aux points de stockage, de
vente ou de consommation);
- l’entreposage;
- la manutention;
- l’emballage de protection;
- les flux d’information qui pilotent et contrôlent ces opérations physiques à savoir les
prévisions de la demande, les opérations de planification ou encore le traitement administratif
des commandes et la tenue des stocks.
La logistique de distribution au Maroc se présente sous deux formes selon qu’elle est
pratiquée par le commerce traditionnel ou par la distribution moderne.
2
A. Fady, L.Bironneau, T. Morvan, « La logistique dans la distribution », Article in « Management de la
distribution », Dunod, 2006, page 287.
Le commerce traditionnel se caractérise par une extrême atomisation du tissu commercial. Les
industriels doivent alimenter une multitude de commerçants indépendants de taille
relativement modeste. Pour ce faire, ils ont traditionnellement recours à des intermédiaires,
grossistes ou négociants à qui ils délèguent une grande partie des activités logistiques à savoir
le transport, le stockage, la préparation des commandes des magasins et les livraisons pour se
consacrer uniquement aux tâches de production.
3
Officiellement, le stade de demi-gros est supprimé. Mais en réalité, les grossistes de Derb Omar ou Derb Ben
Jdia à Casablanca continuent de recevoir des commerçants venus de tout le Maroc avec leurs propres camions.
Ces derniers approvisionnent les détaillants de leurs localités respectives.
(un camion totalement rempli). Pour les industriels, il devient donc rentable de les livrer
directement.
Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, une nouvelle mutation est intervenue. Les
distributeurs prennent progressivement le contrôle des opérations d’approvisionnement de
leurs magasins, en lieu et place des industriels et des grossistes.
La centrale d'achat est une entité juridique ayant pour mission la collecte de toutes les
informations relatives aux ventes de ses adhérents et la centralisation des renseignements sur
les fournisseurs (producteurs, importateurs et prestataires de service). Elle négocie les prix
avec ces derniers et collecte les commandes de ses adhérents ou du groupe d'enseignes de qui
elle dépend après avoir confronté leurs besoins avec les possibilités d'offre des fournisseurs5.
On distingue généralement deux catégories de centrales à savoir la centrale d'achat qui se
4
La plate-forme (cross docking) est un lieu servant à accélérer le transit de produits. Sur ce site logistique, les
livraisons sont reçues, éclatées en fonction des destinataires et expédiées immédiatement ou dans un délai
très court de façon à réduire le stock à son niveau quasi-nul (cross-docking). Par contre, l'entrepôt (ou dépôt)
est un lieu de stockage des marchandises pour des délais plus longs.
5
Le cas de la palte-forme du Groupe Label'Vie à Skhirat ou de Marjane Holding à Nouasseur.
- La centrale de sélection
Sur la base de ces éléments, la centrale de sélection dresse une liste des fournisseurs sérieux
qu'elle propose à ses adhérents. Ces derniers ont toute latitude de choisir les fournisseurs qui
leur conviennent le plus et de leur passer la commande.
Une autre forme de centrale de sélection ne se limite pas à la sélection des fournisseurs
mais préconise aux adhérents le choix des références et de l’assortiment qui conviennent au
magasin et à l'attente de sa clientèle. Mais, comme la centrale de sélection, le rôle de cette
centrale dite de sélection et d'orientation se limite à la proposition et non à la prise de décision
qui reste du ressort de l'adhèrent.
- les centrales d'achat dites autoritaires. Elles imposent à leurs adhérents les
produits à vendre qui sont généralement des magasins appartenant aux centrales. Ils peuvent
être également des franchisés obligés de suivre la politique commerciale de la centrale ;
6
M. Benoun, M. Biroulés, C. Sordet, "La distribution: une nouvelle industrie", op. cit. Page 104.
Mais eu égard à l'importance de sa surface financière, les adhérents ont intérêt à passer par
elle pour obtenir de meilleurs prix.
En général, les services rendus par les centrales d'achat et les centrales de service sont
complémentaires. Dans certains cas, ces dernières interviennent auprès des premières pour
constituer la collection propre à chaque magasin à partir de la collection générale de la
centrale d'achat. La rémunération des services rendus par la centrale d’achat et la centrale de
service à leurs adhérents se présente sous forme:
- d'un pourcentage du chiffre d'affaires contributif convenu par contrat entre la centrale et
l’adhérent ayant transité par cette dernière ;
- en fonction du chiffre d'affaires total réalisé par l'adhérent ayant transité ou pas par 1a
centrale d'achat. Quant à la centrale de service, elle est rémunérée soit en fonction d'un
pourcentage du chiffre d'affaires, soit en fonction des services rendus déterminés en fonction
d'un barème préétabli.
Pour augmenter leur pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs, les centrales
d'achat se sont regroupées dans le cadre des concentrations. L'objectif étant d'obtenir des
fournisseurs davantage de réductions des prix pour compenser la faiblesse des marges
bénéficiaires des entreprises de distribution. A titre d'illustration, la méga- centrale Arci
regroupe onze grosses centrales d'achat dont Auchan, Carrefour, Casino et promodés8.
7
M. Benoun, M. Biroulés, C. Sordet, "La distribution : une nouvelle industrie", op. cit. page 108.
8
A. Dayan, "Manuel de 1a distribution", op. cit. page 130.
domaine des tendances. De même, avec la mondialisation des échanges, elle doit avoir une
vocation internationale nouant des liens avec les centrales d'achat d'autres pays pour élargir
son champ d'intervention. En aval, elle doit suivre l'évolution des ventes de ses clients,
connaître leurs assortiments et leurs références, s'informer sur les produits qui se vendent
plus et ceux qui se vendent moins.
Enfin, à travers cette communication permanente avec ses différents partenaires, la centrale
d'achat peut être en mesure d'établir la collection la plus adéquate pour ses adhérents et rendre
en fin de compte service au consommateur.
Des études en France ont montré que les coûts logistiques dans la grande distribution
représentent entre 5% et 6% du Chiffre d'affaires. De ce fait, les dépenses logistiques
dépassent celles relatives à la rémunération du personnel et le coût des bâtiments. Par
conséquent, les distributeurs s'efforcent d'exploiter ce gisement de productivité pour
sauvegarder ou améliorer leur rentabilité dans ce secteur marqué par une concurrence
horizontale très acharnée.
La réduction des coûts se fait par le contrôle des lieux de stockage, le contrôle de
l'information,
distributeurs franco de port9.Ce contrôle concerne les flux physiques qui amène les
distributeurs à créer leurs propres plates-formes ou les sous-traitent à des prestataires
spécialisés mais demeurent étroitement contrôlées par les distributeurs10.
9
Franco de port (Carriage paid) désigne une commande pour laquelle l'acheteur ne paie pas de frais logistiques
supplémentaires (transport, délai, fréquence, etc.). Le fournisseur estime que la commande de son client a
atteint un objectif intéressant et dont les frais de port peuvent être absorbés par la marge dégagée.
10
Voir paragraphe, (.-2-6: Formes d'intégration de la fonction logistique de distribution, page….).
11
En payant le prix d'achat au fournisseur, le distributeur paie en fait deux composantes: le produit physique
en tant que tel (sucre, lessive, etc.) et le service approvisionnement ou service logistique (transport, délai,
fréquence, manutention, gardiennage, entretien, etc.)
12
L'article 7 de la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence considère comme abus le fait de
pratiquer des prix de vente aux consommateurs abusivement bas par rapport aux coûts de production, de
transformation et de commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir
pour effet d'éliminer un marché, ou d'empêcher d'accéder à un marché, une entreprise ou l'un de ses produits.
En France, la loi Galland fixe un seuil de revente à perte déterminé sur la base du prix unitaire du produit
mentionné sur la facture majoré des taxes et du prix de transport. Les distributeurs ont donc tout intérêt à
assurer eux-mêmes le transport pour faire baisser ce seuil.
13
En vertu de l'Article 52 de la loi 06-99, tout producteur, prestataire de services, importateur ou grossiste est
tenu de communiquer à tout acheteur de produit ou demandeur de prestation de service pour une activité
professionnelle qui en fait la demande, son barème de prix et ses conditions de vente. Celles-ci comprennent
les conditions de règlement ou les garanties de paiement et, le cas échéant, les réductions accordées quelle
que soit leur date de règlement.
Par conséquent, le distributeur peut utiliser les services logistiques comme moyen de
baisser le prix d'achat de ses marchandises et obtenir des ristournes auprès du fournisseur qui
sont la contrepartie de la livraison massive sur un nombre de points limités. A cela s'ajoutent
aussi des remises qui correspondent au transfert vers le distributeur d'un certain nombre de
fonctions supportées avant par le fournisseur telles le stockage, la préparation de commande
terminale pour les magasins.
Il parait donc que la gestion centralisée du stockage par l'intermédiaire des entrepôts et des
plates-formes de distribution permet constitue un levier stratégique d'achat important lui
permettant d'avoir la possibilité de renégocier les conditions d'achat en se focalisant sur le
service logistique qu'il achète à son fournisseur, d'élargir la gamme des fournisseurs tout en
intensifiant la concurrence entre eux et d'accélérer l'introduction de nouveaux produits14.
14
P.P DORNIER, M. FENDER, "La logistique globale", Editions d'Organisation, 2001, page 210.
15
P.P DORNIER, M. FENDER, "La logistique globale", Editions d'Organisation, 2001,page 207.
- Elles facilitent aussi la mise en place des systèmes de "recomplètement" automatiques grâce
à la Gestion partagées des Approvisionnement16.
- Ces informations consistent, enfin, à mettre au point des promotions ciblées au sein du
magasin, en choisissant la période convenable voire même en procédant à des promotions
virtuelles17.
Les entrepôts et les plates-formes de distribution constituent un levier important dans les
stratégies d'achat des enseignes de grande distribution dans la mesure où ils favorisent la
réduction du niveau du stock et la réduction des coûts logistiques. (Une étude Eurostaf de
Décembre 2002 a montré qu'une réduction des stocks de 2% à 3% se traduit chez le
distributeur par 0,5% à 1% de marge supplémentaire. Autre exemple, d'après LSA (N°1871,
Septembre 2004), un (1) jour de stock au niveau mondial coûte 150 millions d'Euros à
Carrefour.).
La centralisation des stocks permet la réduction du niveau de ces derniers. En effet, elle
favorise la réduction du niveau global des stocks de sécurité détenus par les différents
magasins car il est rare que tous les magasins soient confrontés à une augmentation subite et
simultanée de la demande. De même, la centralisation des stocks au niveau de l'entrepôt ou de
la plate-forme réduit la taille des réserves dans les magasins, ce qui permet d'augmenter la
surface commerciale et, partant, d'optimiser chaque mètre carré dégagé en l'intégrant dans le
linéaire sans recours à l'extension physique synonyme de coûts supplémentaires
d'investissement. (Surtout que le mètre carré d'un magasin situé en centre-ville coûte cher par
rapport au même mètre carré d'une plate-forme située en rase campagne faiblement urbanisée,
cas de la plate-forme de Label'vie de Skhirat).
16
La gestion des stocks par le fournisseur ou gestion partagée des approvisionnements (Vendor- Managed
Inventory) consiste à piloter les niveaux de stock par les consommations. Le fournisseur suit le niveau des
stocks chez le client et assure son réassortiment continu.
17
Un lot virtuel est une offre promotionnelle qui conditionne l'obtention d'une gratuité ou d'une réduction à
l'achat simultané d'un nombre déterminé d'unités de produits présentés séparément.
La concentration des flux vise à minimiser les coûts d'achat et les coûts inhérents aux services
logistiques. En effet, le distributeur, en massifiant les flux, peut bénéficier de remises
quantitatives intéressantes octroyées par le fournisseur. Cette remise peut être utilisée par le
distributeur comme arme concurrentielle car elle lui permet de réduire le prix de vente tout en
préservant sa marge bénéficiaire. Par ailleurs, la massification des flux génère au distributeur
des économies intéressantes dans différentes opérations du processus d'administration des
ventes, de transport et de préparation des commandes. Ces économies sont générées de la
diminution du nombre de commandes passées désormais centralisées sur un entrepôt ou une
plate-forme au lieu de "N" magasins.Les coûts de transport baissent aussi car la livraison par
grande quantités permettent l'optimisation de la capacité des camions et, partant, réduisent les
charges d'exploitation.
Le passage des marchandises par l'entrepôt offre deux avantages principaux au distributeur.
D'abord, il permet au magasin de se focaliser sur son cœur de métier à savoir la vente. Ainsi,
les quais de réception du magasinsont désengorgés pour seconsacrer aux marchandises
urgentes comme les produits frais et ultra-frais.De même, on ne trouve plus une multitude de
camions attendant leur tour devant les quais des magasins durant plusieurs heures pour
décharger quelques palettes. Avec le passage par entrepôt, les livraisons se font sur rendez-
vous à des heures précises et par camions complets provenant des entrepôts19. Par
conséquent, les quais du magasin, le matériel de manutention et le personnel sont utilisés avec
efficacité et efficience. C'est ainsi que les employés des différents rayons peuvent venir
directement chercher aux quais leurs marchandises, ce qui allège les réserves de quantités
18
http://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire/Massification-242292.htm#9qfPwQI4mtogI3hS.97,
19/08/2018 à 12h42.
19
On l'appelle "camion panaché", c'est-à-dire, un chargement associant dans un même véhicule des produits
de diverses familles.
L'intégration de l'outil logistique par le distributeur lui permet de composer son assortiment
d'une manière différenciée par rapport à ceux des concurrents. Cette différenciation est
obtenue grâce à l'accès aux références des petits fournisseurs, à l'homogénéisation des
assortiments, à l'amélioration de la qualité du service logistique de distribution, à la fiabilité
du contrôle de la qualité des marchandises et à la facilitation du retour rapide aux
fournisseurs des produits peu demandés.
20
Cette logique s'appelle le' store sequencing" qui consiste à mettresur la palette, dans l'entrepôt déjà, la
première couche de produits de façon à correspondre au premier mètre du rayon, la deuxième couche
correspondant au deuxième mètre et ainsi de suite.
21
Source: étude LSA sur le "défi des 100 derniers mètres", 2 Mars 2006, pages 58 et 59.
Le passage par entrepôt ou par plate-forme rend également plus fiable le contrôle de la
qualité des marchandises reçues des fournisseurs. Ainsi, le distributeur peut instaurer
l'agréage des livraisons par un qualiticien qui veille au contrôle de la conformité des
marchandises aux prescriptions du cahier des charges. Ceci limite les diverses appréciations
subjectives des chefs de rayons lors de la réception des marchandises dans les magasins car ils
n'ont ni le temps ni les compétences techniques pour le faire.
Enfin, le passage par entrepôt ou par plate-forme facilite le retour rapide aux
fournisseurs des produits peu demandés étant donné qu'il concentre ce type de produits. Ceci
est de nature à dynamiser les ventes tout en assurant une plus grande "fraîcheur" dans les
linéaires. Les produits concernés par cette logistique inversée sont ceux ayant une forte valeur
ajoutée mais qui se démodent rapidement comme les CD ou les produits multimédia (jeux
vidéo, logiciels, DVD23.
22
Coopération nouée entre fournisseur et distributeur pour entreprendre des actions marketing communes
afin de mieux répondre aux attentes du consommateur. Le Trade marketing porte aussi sur l’optimisation de la
supply chain pour la rendre plus efficace et éventuellement moins coûteuse aussi bien pour le fabricant que
pour le distributeur afin de réduire les ruptures.
23
Exemple chez Casino, 30% environ des produits livrés mensuellement en magasin sont renvoyés aux
fournisseurs (Gérard Cliquet, A. Fady et G. Basset, "Management de la distribution, page 299.)
24
Voir Supra paragraphe: .-2-2 "Le contrôle des assortiments dans les points de vente", page 13.
25
L'enseigne Casino en France a créé des filiales pour prendre en charge la fonction logistique.
de contrôle sur eux grâce à une équipe réduite de logisticiens internes et un système
informatique développé26. Si le distributeur décide de sous-traiter, il doit opter pour l'une ou
les opérations logistiques suivantes:
- les opérations physiques qui permettent de mettre les produits à la disposition du client. Il
s'agit des mouvements de transport usine- entrepôt et entrepôt-magasin, de manutention et de
stockage à l'intérieur des entrepôts et des plates-formes (déchargement, mise en stock, retrait,
etc.) ainsi que les mouvements de préparation comme le contrôle avant la mise en stock, la
préparation de la commande et de l'emballage.
26
Gérard Cliquet, A. Fady et G. Basset, "Management de la distribution, page 299.
27
Toutefois, le distributeur a tendance à sous-traiter les opérations de planification avec l'apparition des 4PL
(fourth party logistics) par opposition aux 3PL constitués du client-transporteur-fournisseur dont la prestation
se limite à prendre en charge les flux physiques uniquement. Par contre, le 4PL n'est pas un prestataire
d'exécution mais un prestataire de pilotage de la Supply Chain dans son ensemble comprenant le choix des
prestataires qui accompagnent le client tout au long du processus logistique, la coordination de l'ensemble des
intervenants dans ce processus et la mise en place des systèmes d'information.
Certes, pour référencer un fournisseur, le distributeur tient compte d'une part, de la réputation
de ce dernier, de sa taille, de son ancienneté, de son budget publicitaire global, de l'intensité et
de la durée des relation qui les lient ensemble, et d'autre part de la qualité du produit, de son
caractère innovant, de son prix de vente au consommateur, de son positionnement vis-à-vis de
la concurrence, de la notoriété et de l'image de la marque choisie et des conditions financières
proposées par le fournisseur.
28
Echanges de données informatisées,EDI: technologique permettant la transmission des documents
commerciaux habituels (facture, commande, avis de règlement) dans un format standard d’un ordinateur à un
autre à travers des lignes téléphoniques sans recourir à la télécopie (fax) ou au courrier postal. Pratiquement,
un achat en ligne via EDI se déroule comme suit: l’acheteur parcoure le catalogue électronique, clique sur les
éléments qu’il désire acheter. L’ordinateur du fournisseur reçoit la commande, vérifie la solvabilité du client et
la disponibilité des articles commandés. Les services stock et distribution reçoivent une notification en ligne et
préparent l’expédition. Enfin, le service comptable facture l’acheteur en ligne. L’EDI permet d’éviter les coûts
inhérents à l’ouverture du courrier, à son acheminement vers le service concerné, aux vérifications nécessaires
et aux nouvelles saisies des informations dans un système informatique différent , réduit le risque d’erreur de
saisie, raccourcit le délai et peut réduire le niveau des stocks.
29
Gérard Cliquet, A. Fady et G. Basset, op. cit. page304.
30
« Efficient consumer response, ECR »: Ensemble d’initiatives conjointes industrie-commerce reposant sur
l'utilisation du scanning et sur le développement d'un E.D.I. performant de manière à réduire les délais de
réaction du producteur par la réduction des volumes et des délais de stockage et permettant également
d'améliorer la planification et le ciblage des opérations promotionnelles qui seront alors plus ciblées grâce à
une meilleure identification électronique, précise et instantanée du consommateur, lors de l'achat en GMS ou à
distance.
Nous avons dans les développements précédents comment certaines enseignes contrôlent les
informations en mettant en connexion électronique les caisses enregistreuses de leurs
Hypermarchés avec les centres serveurs centraux33.Grâce à ces informations, le fournisseur
reçoit les informations sur les sorties de ses entrepôtset les sorties des caisses du distributeur.
Il connait en temps réel les ventes de ses produits en magasins et les mouvements de stocks de
ses produits vers les magasins du distributeur. Du coup, il peut alors prendre en charge les
approvisionnements du distributeur en définissant les quantités à commander.
La gestion partagée des approvisionnements fait partie du "juste-à-temps" qui consiste à gérer
le flux d'approvisionnement par la demande des consommateurs au lieu de les pousser depuis
les usines.
Dans la grande distribution, la GPA est utilisée dans les produits d'épicerie, du bazar, de
l'électroménager, de l'outillage.
La GPA offre des avantages aussi bien pour le fournisseur que pour le distributeur. Ainsi, le
fournisseur connaît mieux les besoins du distributeur car il maîtrise les consommations dans
ses magasins. Par conséquent, il peut anticiper de quelques jours les pics de consommation. Il
peut aussi mieux établir ses prévisions ce qui lui permet d'optimiser sa production, sa
logistique (planification des livraisons, des tournées) et améliorer son taux de service (la
bonne livraison au bon endroit, à l'heure convenue). Le distributeur profite aussi de la GPA
pour obtenir une baisse conséquente de ses stocks en raison du passage en flux tendus. Le
31
Il s'agit de Gestion partagée des approvisionnements ou la gestion des stocks par le fournisseur « vendor –
managed inventory ». Le fournisseur suit le niveau des stocks chez le client et assure son réassortiment
continu.
32
Il s'agit de la Gestion collaborative de la planification, de la prévision et des réapprovisionnements
33
Cf. sous-paragraphe1-4-1-2: Le contrôle de l'information.
service client est amélioré (ruptures en linéaires moins nombreuses, la durée de vie des
produits qui ne sont plus stockés devient plus longue34). De même, la GPA permet de libérer
des espaces dans l'entrepôt ce qui permet d'augmenter le nombre de références qui y sont
gérées.
- la "Vendor Managed Inventory" formule qui va au-delà du GPA en ce sens qu'elle permet au
fournisseur de localiser le stock chez le client tout en restant à sa charge. Autrement dit, le
client ne paie que les achats prélevés dans le stock. Il s'ensuit que le fournisseur décide des
approvisionnements à opérer chez le client.
- une autre variante du GPA est utilisée par les fournisseurs qui ne peuvent investir dans les
EDI. Il s'agit de la GPA "allégée" par laquelle le client annonce quotidiennement sur son site
Intranet le niveau de ses stocks dans ses entrepôts. Les fournisseurs intéressés consultent le
site et soumettent leurs propositions de réapprovisionnement de l'entrepôt concerné par ses
produits.
Néanmoins, l'approche GPA est intéressante surtout pour les articles dits de "Fond de rayon"
; c'est-à-dire ceux où la demande est relativement stable. En revanche, les produits
saisonniers et les produits en promotion, cette formule est inadaptée et elle est remplacée par
le CPFR (Collaborative Planning Forcasting and replenishment).
Développé par Wal-Mart aux USA, le CPFR permet d'aligner l'offre sur la demande surtout
pour les Produits PGC. A cet effet, les fournisseurs et les distributeurs partagent leurs
informations concernant les sorties de caisse, les données du stock, les périodes de
34
En effet, les consommateurs préfèrent les produits dont la DLC est plus longue.
Ainsi, le CPFR relie progressivement les magasins aux usines; ce qui permet d'augmenter le
volume d'affaires, de réaliser une plus efficacité des promotions, de réduire les stocks
notamment les excédents des produits promotionnels en fin de campagne.
1-5-1-3 Le Cross-docking
Le cross-docking est très appliqué pour les produits frais sensibles aux risques d'avaries et aux
dates de péremption (DLC). En effet, le transfert se fait de quai à quai sans stockage
intermédiaire. Ceci permet d'éviter le stock et résout le problème de l'allotement35. Il permet
aussi de réduire les opérations de manipulation ce qui diminue le risque d'avarie ou d'erreur.
Toutefois, le cross-docking représente une charge supplémentaire pour le fournisseur qui doit
supporter la préparation fine des commandes des magasins. De même, il y a souvent des
palettes incomplètes en raison des besoins différents des magasins.
Pour réduire les surcoûts générés par les opérations de cross-docking, les industriels
mutualisent leurs moyens logistiques de deux manières à savoir le recours à des prestataires
logistiques ou la création de plateformes de consolidation industrielle.
A- Le prestataire logistique. Il s'agit d'entreprise logistique indépendante qui consolide sur ses
plateformes les flux de plusieurs petits fournisseurs. Ces derniers fournissent au prestataire
des palettes homogènes; chez le prestataire, ces palettes sont démontées puis refaites en
fonction des besoins des différents magasins. Elles peuvent être constituées d'articles de
35
L'allotement est l'opération de répartition des marchandises entre les différentes surfaces commerciales.
plusieurs fournisseurs. Cette méthode présente l'avantage de bien remplir les palettes et
d'optimiser les transports.
B- Création d'une plateforme commune par les fournisseurs. Les fournisseurs mutualisent
leurs moyens en développant une plateforme commune. Par conséquent, la massification se
fait chez les fournisseurs au lieu d'être assurée dans une plateforme du distributeur. Ceci
permet de supprimer le stockage chez ce dernier.
La chaîne logistique devient de plus en plus complexe eu égard d'une part à la diversité des
acteurs (producteurs, importateurs, entrepôts, plates-formes, transporteurs, distributeurs); et
aux ruptures de charges occasionnéesd'autre part. Ceci impose l'utilisation de techniques
d'identification automatique pour caractériser de manière très précise les flux physiques
(Produit, carton, palette, conteneur, moyen de transport). Ces techniques sont:
- le Code à barres. Il s'agit d'un langage commun codifié des produits, des colis et des palettes.
Cette codification est imposée par l'obligation de traçabilité36. On trouve le code à barres
EAN 13 spécifique aux unités vendues en magasin37. Il y a aussi le code à barres EAN 28
pour les unités logistiques utilisées en entrepôt. Les codes à barres permettent d'unifier les
pratiques des différents acteurs vers les mêmes exigences d'organisation, de contrôle et de
sécurité;
36
La traçabilité est la possibilité d'identifier l'origine et de reconstituer le parcours (d'un produit), de la
production à la distribution.
37
EAN: European Article Numbering (organisme international de codification). L'EAN (code à barres) identifie
des articles ou des unités logistiques de façon unique. Il peut être lu lors du passage aux caisses par un lecteur
de codes-barres. Le numéro EAN constitue la base de contrôle du flux des marchandises, du fabricant jusqu'au
consommateur final.
- elle suit les produits de façon unique et assure une traçabilité plus fine.
-la lecture se fait par plusieurs supports tels les scanners, les imprimantes à codes, les
terminaux portables, les systèmes radiofréquences.
L'introduction de l'approche ECR impliquant les différents acteurs dans la gestion des flux
physiques engendre une augmentation des quantités d'informations échangées. Par
conséquent, il devient nécessaire d'utiliser un système d'information pour résoudre ce
problème. D'où l'utilisation de l’échange des données informatisées (EDI). L’EDI est une
technologique qui permet la transmission des documents commerciaux habituels et répétitifs
(facture, commande, avis de règlement) dans un format standard d’un ordinateur à un autre à
travers des lignes téléphoniques sans recourir à la télécopie (fax) ou au courrier postal38.
Le rôle de la technologie EDI est de créer des messages qui permettent la gestion de la
relation commerciale. Dans la grande distribution, ces messages sont:
38
Pratiquement, un achat en ligne via EDI se déroule comme suit: l’acheteur parcoure le catalogue électronique, clique sur
les éléments qu’il désire acheter. L’ordinateur du fournisseur reçoit la commande, vérifie la solvabilité du client et la
disponibilité des articles commandés. Les services stock et distribution reçoivent une notification en ligne et préparent
l’expédition. Enfin, le service comptable facture l’acheteur en ligne.
- les messages indiquant l'état des stocks (Exemple: message EDI INVRPT: INVentory
RePorT);
Cette rationalisationdes transactions commerciales est rendue possible grâce à une double
intégration physique et informationnelle offerte par l'EDI comme le montre le schéma suivant
entre l'enseigne Carrefour et l'entrepôt:
EDI
- Réception de la ORDERS
- Envoi de la
commande, commande,
préparation et
création d'un avis
d'expédition.
- Marquages des
- Réception du
unités logistiques par Avis d'expédition: DESADV
chargement,
les fournisseurs
pointage de chaque
(EAN128)
unité logistique
- Lecture optique des
- Rapprochement des
étiquettes EAN128:
unités logistiques
chargement Accusé de réception: RECADV
avec l'avis
d'expédition
39
Global Trade Item Number/ code identifiant toute unité commerciale de façon internationale et unique
comme le code EAN/UCC 13.
40
Ceci fait gagner à l’entreprise entre 5 et 125 euros par document ; ce qui est énorme compte tenu des
centaines de milliers de documents manipulés quotidiennement par les employés.
Légende: