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Physiologie
de l’Appareil Digestif
Professeur Bruno BONAZ
Clinique Universitaire d’Hépato‐Gastroentérologie,
CHU de Grenoble
A partir d’un cours effectué en IFSI par R. RIGAL
Institut de Formation en Soins Infirmiers – 1ère Année
Année universitaire 2012 - 2013
Généralités
• La digestion est la fonction qui permet de dégrader les
aliments d’origine animale ou végétale en éléments simples
qui seront, après absorption digestive, utilisés soit pour leur
pouvoir énergétique, soit comme éléments de base de
construction plastique.
• La dégradation des aliments se fait par des moyens
mécaniques et par des enzymes (salivaires, gastriques,
pancréatiques, bactériennes coliques).
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Les différentes fonctions de l’appareil digestif
1. Motricité, grâce à laquelle les aliments subissent des
transformations mécaniques qui les homogénéisent et les
mêlent aux sécrétions digestives (notamment enzymatiques).
2. Sécrétion : transport d’eau, d’électrolytes, de substances
depuis les cellules du tractus digestif vers la lumière digestive.
3. Digestion : située au niveau de l’intestin grêle (siège
principal). Débute dès la mastication (sécrétion salivaire).
Classiquement subdivisée en :
‐ digestion intra‐luminale (extra‐cellulaire): par les enzymes salivaires,
gastriques, pancréatiques,
‐ digestion membranaire: par les enzymes de la bordure en brosse des
entérocytes (l’entérocyte est la cellule absorbante de l’intestin grêle),
‐ digestion intra‐entérocytaire: par les enzymes situées à l’intérieur des
entérocytes.
4. Absorption : Intestin grêle (siège principal)
– Résultante de flux permanents et abondants d’H2O et de
substances dissoutes, de la lumière du tube digestif vers
le milieu extra‐cellulaire et inversement régulation
du milieu intérieur.
– Para‐cellulaire : faible.
– Trans‐cellulaire :
• Pinocytose,
• Diffusion passive ("solvent drag"),
• Transfert par combinaison chimique : transporteur
– Transfert actif : énergie dépendante,
– Diffusion facilitée : énergie indépendante.
5. Immunité
– Muqueuse digestive :
• surface d’échange considérable,
• environnement riche en antigènes d’origine
alimentaire, microbien ou virale.
– Tissu lymphoide associé à la muqueuse (MALT : "mucosa
associated lymphoid tissu").
– Comprend :
• Plaques de Peyer,
• Appendice,
• Nodules lymphoïdes isolés,
• Lymphocytes isolés dans la muqueuse (partie basale
de la muqueuse) : 1 lymphocyte/ 6 entérocytes.
– IgA sécrétoires.
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Innervation
• Innervation extrinsèque
motrice :
• Le système nerveux
Nerf vague parasympathique est
représenté pour la plus grande
partie du tube digestif, par le
nerf pneumogastrique (nerf
vague ou X). La partie ano‐
rectale reçoit un contingent
Parasymapthique sacré du parasympathique par
sacré les nerfs pelviens
• Le système nerveux
sympathique est représenté
par les nerfs splanchniques
Le système nerveux
sympathique : il
contient des fibres pré‐
ganglionnaires, des
relais ganglionnaires et
des fibres post‐
ganglionnaires. Il est
classiquement
antagoniste du système
nerveux para‐
sympathique
D’après Williams et Wilkins
• Innervation intrinsèque :
Le tube digestif contient un système nerveux intrinsèque (SNI)
encore appelé "Petit Cerveau". Il s’agit d’un réseau nerveux
continu de l’œsophage au canal anal. Il comprend 2 plexus
nerveux situés dans la sous‐muqueuse (plexus sous‐muqueux) et
entre les 2 couches musculaires (plexus myentérique).
Il assure une fonction intégrative au tube digestif c’est‐à‐dire un
fonctionnement coordonné du tube digestif. Il comprend :
– Des récepteurs mécaniques, thermiques, chimiques,
– Des interneurones,
– Des motoneurones (Plexus) : voie finale commune.
Il assure l’initiation, la prolongation ou l’inhibition d’une activité
sécrétoire ou motrice.
Le SNI est le support de multiples réflexes courts intra‐muraux.
Le SNI est connecté au système nerveux central par le système
nerveux extrinsèque sympathique et para‐sympathique
classiquement antagonistes.
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Organisation anatomique du système nerveux intrinsèque (SNI)
(D’après Furness JB et Costa)
La mastication
• C’est l’ensemble des mouvements volontaires de la mâchoire,
de la langue, et des joues qui entraîne la dilacération des
aliments.
• Les aliments sont broyés par les dents et ramollis.
• La langue mélange les aliments à la salive et malaxe les
aliments, ce qui augmente l’hydratation du bol alimentaire et
le contact avec les enzymes salivaires (amylase et lipase
salivaires) qui vont débuter la digestion des aliments.
• Elle joue le rôle d'une spatule naturelle. Constitution du bol
alimentaire.
• La sécrétion de salives est augmentée par la stimulation du
para sympathique (X), le nerf facial (VII), le nerf glosso
pharyngé (IX) via les baro et chémorécepteurs.
La langue
• Un bourgeon gustatif est
formé d'un amas de 50 à
100 cellules de trois types:
les cellules de soutien, les
cellules gustatives et les
cellules basales
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Les dents
• La salive est produite par 3 paires de
Sécrétion salivaire glandes : Le volume quotidien de
salive produite est compris entre
1000 et 1500 ml.
• Les glandes parotides situées en
avant et en dessous des oreilles.
• Les glandes sublinguales situées dans
la partie antérieure du plancher
buccal.
• Les glandes sous‐maxillaires. situées
Glande Parotide sous la mâchoire.
• Ces glandes sont formées en
Langue bouquets d’acini reliés au canal
Glande
excréteur : le canal de Sténon pour la
Sous Maxilaire Glande parotide (face interne des joues), le
Sublinguale canal de Wharton pour les glandes
sous‐maxillaires (plancher de la
bouche des deux côtés de la langue).
• La sécrétion salivaire est
essentiellement réflexe nerveuse,
déclenchée par la présence
d’aliments dans la bouche.
Le Rôle de la salive
Composée à 99% d’eau (+ électrolytes Na/K et bicarbonates).
Débit : 1‐1,5l par jour
• Effet lubrifiant sur le bol alimentaire,
• Digestion de l’amidon (amylase salivaire),
• Hydratation du bol alimentaire,
• Solubilisation des substances qui vont donner le goût à
l’alimentation.
• Rinçage de la bouche et effets antiseptiques.
• Les enzymes salivaires :
‐ L’amylase salivaire : elle agit à un pH optimum de 6,9
proche du pH salivaire et conserve une certaine activité (de
courte durée) dans l’estomac. Elle coupe les liaisons
glucidiques alpha 1‐4 glucosidiques de l’amidon et du
glycogène,
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Le Rôle de la salive
‐ La Lipase linguale : agit en l’absence de sels biliaires et à pH
2,2 à 5, c.a.d. conditions qui sont celles de l’estomac. Substrat
préférentiel : triglycérides à chaîne moyenne abondants dans
le lait. Digère 10‐30% des lipides de la ration.
• Le lysozyme : petite protéine glycolytique qui a un rôle
antiseptique.
• Les mucines salivaires : Grosses molécules qui donnent à la
salive sa viscosité.
• Les immunoglobulines (IgA)
La déglutition
• C’est l’ensemble des phénomènes
mécaniques qui conduit les aliments
de la bouche à l’estomac. Elle
comprend 3 temps : buccal,
pharyngien, œsophagien.
• ‐ Temps buccal : phase volontaire,
bouche fermée, pointe de la langue
en contact avec la partie antérieure
du palais. En un mouvement avant
vers arrière la base de la langue
s’élève et fait basculer le bol dans le
pharynx,
• ‐ Temps pharyngien : très court, arrêt
de la ventilation (apnée), fermeture
de l’orifice postérieur des fosses
nasales par élévation du voile du
palais. Le larynx bascule en haut et en
avant. L’épiglotte se rabat en auvent
et les cordes vocales se ferment
L’œsophage
‐ Temps œsophagien : le bol
alimentaire déclenche un
mouvement péristaltique
(contraction simultanée de la
couche musculaire circulaire et
longitudinale) propagé sur 4‐8 cm
de long très efficace.
L’œsophage est fermé par un
sphincter, le cardia, qui s’oppose
au reflux de liquide acide gastrique
dans l’œsophage (reflux gastro‐
œsophagien).
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L’estomac
Structure de l’estomac :
L’estomac est une poche en forme
de « J » constitué de 3 parties :
‐ Grosse tubérosité : (fundus), partie
supérieure qui correspond à la
poche d’air,
‐ Corps : partie moyenne, épaisse,
‐ Antre et région pylorique, fibres
musculaires lisses très développées.
Fonctions de l’estomac :
‐ Sécrétion d’HCl,
‐ Vidange gastrique.
L’estomac assure la distribution
régulière des aliments à l’intestin
grêle.
Cardia
• Cellules à mucus
FUNDUS/ • Cellules pariétales (HCl, FIC)
CORPS • Cellules principales (Pepsinogène)
• Cellules endocrines (5 HT, Somatostatine)
Pylore • Cellules à mucus
Muqueuse
Cellules
principale
s
Cellules
Cellules
pariétale à gastrine
s
Muscularis
mucosae
Sous
Muqueuse
Circulaire interne Glandes
Musculaire
Longitundinale externe
Musularis
Séreuse
mucosae
Rôle de l’estomac
• Outre sa fonction de rétention des aliments ingérés,
l’estomac poursuit la dégradation des aliments. Il déverse
ensuite le chyme ainsi produit dans l’intestin grêle selon le
rythme approprié.
• La digestion des protéines est pratiquement le seul type de
digestion à se produire dans cet organe. La plus importante
enzyme élaborée par la muqueuse gastrique est la pepsine.
Chez l’enfant une enzyme supplémentaire est présente dans
l’estomac, le lab‐ferment qui permet la coagulation du lait
par précipitation de la caséine digérée.
• L’estomac présente une fonction importante : c’est la
sécrétion du facteur intrinsèque de Castle (FIC) indispensable
pour l’absorption de la vitamine B12 au niveau de l’intestin
grêle terminal (iléon) : indispensable à la maturation des
globules rouges : anémie pernicieuse.
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Musculature de l’estomac
• Elle comporte 3 couches de fibres musculaires lisses :
longitudinale externe, circulaire interne, et une couche
moyenne oblique qui limite la distension de l’estomac dans le
plan vertical.
• Au niveau du pylore, un épaississement des fibres constitue
un sphincter anatomique.
• Le malaxage (mélange et mise en contact du bol alimentaire
et des sucs digestifs). Le bol séjournera pendant environ 3
heures dans l'estomac avant de continuer sa route.
Innervation de l’estomac
• La musculeuse de l’estomac est innervée par un système
nerveux intrinsèque (effet pacemaker).
• Les branches du nerf pneumogastrique (X) constituent
l’innervation extrinsèque /parasympathique dont l’effet est
d’accroître la motricité et le tonus.
Physiologie de la digestion gastrique
• Quand l’estomac est vide, les ondes péristaltiques sont de
faible amplitude. Le pylore est ouvert. Les parois sont
appliquées l’une contre l’autre.
• Lors d’un repas, l’estomac se laisse distendre. Les aliments
traversent l’estomac jusqu’à l’antre et s’y déposent selon un
gradient de densité.
• Quand l’estomac est plein, des contractions superficielles les
« systoles » antrales poussent une partie du chyme
alimentaire à travers le pylore.
• Dès que l’onde passe sur le pylore, celui‐ci se ferme et
empêche un retour du chyme vers l’estomac.
• L’évacuation est sélective et biphasique : les liquides et le
chyme sont évacués rapidement. Les fragments solides sont
retenus (1 mm) et broyés au niveau de l’antre. Les graisses
sont évacuées en dernier.
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Physiologie de la sécrétion gastrique
• Contenu cellulaire de l’estomac :
‐ Cellules principales : contiennent le pepsinogène, forme
inactive de la pepsine, enzyme protéolytique.
‐ Cellules bordantes ou pariétales : sécrètent l’acide
chlorhydrique et le FIC.
‐ Cellules à mucus : sécrète du mucus, qui protège la paroi
gastrique et facilite le coulissement des aliments.
‐ Cellules sécrétant la gastrine (cellules G) qui stimule la
sécrétion d'HCl par les cellules pariétales situées dans le fundus.
‐ Cellules à somatostatine (cellule D).
‐ Cellules à sérotonine (le facteur entraînant une vasodilatation
des vaisseaux sanguins, neuromodulateur du système nerveux
central et présent dans le tube digestif).
Rôle de la sécrétion acide (HCl) gastrique
• Stérilise le contenu gastrique et décontamine l’intestin grêle.
• Transforme le pepsinogène (l’active) en pepsine.
• Transforme le fer ferreux en fer ferrique.
• Ionise le calcium (absorption facilitée).
Mécanisme de la sécrétion acide (HCL)
1. Les cellules pariétales génèrent un gradient de concentration en ions
H+ considérable entre le plasma et la lumière gastrique.
2. La concentration est constante. Le débit de sécrétion varie en
fonction de la présence sur les récepteurs situés à la partie basale de
la cellule pariétale de : l’acétylcholine, la gastrine et l’histamine qui
tous les 3 stimulent la sécrétion acide.
3. La pompe H+ K+ ATPase dépendante. Elle est située au pôle apicale
des cellules pariétales. C’est elle qui est inhibée par les inhibiteurs de
la pompe à protons (IPP), puissants anti‐sécrétoires acides gastriques
utilisées dans le traitement de l’ulcère gastro‐duodénal et de
l’œsophagite de reflux (RGO).
Commande de la sécrétion gastrique
Pendant le repas : 3 phases
1. Phase céphalique : réflexe vagal (X). La vue, l’odorat et la mastication
des aliments stimule la sécrétion acide et de pepsine. Mise en évidence :
repas fictif.
2. Phase gastrique : la distension du fundus et de l’antre stimule les
cellules pariétales et les cellules G. Les peptones, issus de la dégradation
des protéines par la pepsine, stimulent la sécrétion acide. Le nerf vague
stimule les cellules pariétales et les cellules G (synergie vago‐
gastrinique). Il y a une phase stimulante première puis une phase
inhibitrice secondaire (l’augmentation d’acide inhibe les cellules
pariétales). Mise en évidence : gastrostomie.
3. Phase intestinale : stimulante initialement par la libération de gastrine
duodénale (il y a également des cellules G dans le duodénum) puis
ensuite essentiellement inhibitrice. La présence d’acide dans le
duodénum stimule la libération de sécrétine par le duodénum qui inhibe
la sécrétion acide gastrique.
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Le vomissement
• La présence de toxines bactériennes, d’agents irritants :
alcool, épices, vont faire naître des influx sensitifs qui gagnent
le centre du vomissement dans le bulbe rachidien, via le nerf
vague, ce qui va induire des réactions motrices :
– contractions des abdominaux et du diaphragme,
– relâchement du sphincter œsophagien inférieur,
relèvement du palet mou pour boucher les fosses nasales,
– le contenu de l’estomac est repoussé vers le haut :
œsophage, pharynx, bouche.
L’intestin grêle
Intestin grêle
Anatomie fonctionnelle de l’intestin grêle
• L’intestin grêle comprend :
‐ Le duodénum : 30 cm de long, qui mélange les aliments avec
les sécrétions pancréatique et biliaire. L’absorption passive
par équilibration osmotique, rapide et peu régulée et
intéresse surtout les glucides, l’eau et électrolytes,
‐ Le jéjunum : 3 à 4 m de long, absorption des glucides, des
lipides et des protides, lieu de mouvements hydro‐
électrolytiques,
‐ L’iléon : 1 m de long, absorption spécifique de la vitamine B12
et des sels biliaires à la fin de l’intestin grêle (iléon terminal).
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• Généralités
‐ L’intestin grêle est le siège principal de l’absorption des
nutriments. La cellule absorbante est l’entérocyte,
‐ L’absorption est la résultante de flux permanents et abondants
d’eau et de substances dissoutes de la lumière vers le milieu
extracellulaire et vice‐versa,
‐ Le débit liquidien duodénal est de 10 l/jour avec une
absorption nette de 9l/jour dans l’intestin grêle (1l/jour
atteint le colon).
• Surface d’échange
‐ Superposition de plis avec
augmentation de la
surface d’échange x 600,
‐ Valvules conniventes,
villosités, microvillosités
(bordure en brosse des
entérocytes) : 200 m2,
‐ L’absorption dépend des
villosités et peu de la
longueur de l’intestin :
atrophie villositaire
(maladie cœliaque)
versus résection
intestinale.
Les villosités intestinales
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Le Rôle des entérocytes
Digestion‐absorption des hydrates de carbone
• Les glucides alimentaires : amidons et cellulose.
• Les processus de digestion. La digestion des sucres débute
sous l’action des amylases salivaires puis pancréatiques qui
clivent les amidons en oligosaccharides et disaccharides. La
cellulose est résistante aux amylases. Action des
disaccharidases : hydrolyse en glucose et fructose.
• Absorption et diffusion passive intercellulaire et
intracellulaire.
Digestion‐absorption des protéines
Origine :
• Exogène : 70 à 100 g par jour.
• Endogène : enzymes et glycoprotéines salivaires, gastriques,
pancréatiques, intestinaux (35g/j) et biliaires (10g/j).
Digestion intra‐luminale :
• Digestion incomplète par l’action des enzymes gastriques (pepsine) et
pancréatiques : production d’acides aminés et de peptides.
Digestion entérocytaire
• Au niveau de la bordure en brosse de l’entérocyte (enzyme de la
bordure en brosse). Clivées en acides aminés et di‐tri‐peptides absorbés
à travers la membrane. Il y a aussi une digestion intra‐entérocytaire.
Absorption intestinale des acides aminés :
• Au niveau de l’intestin proximal.
Absorption intestinale des peptides
Devenir intra‐cellulaire des peptides et acides aminés, de l’entérocyte
vers le sang portal (veine porte).
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Digestion‐absorption des lipides
Origine :
• 60 à 150 g par jour de lipides constitués de triglycérides (80%),
de phospholipides et de cholestérol.
Digestion intra‐luminale :
• Dans l’intestin, les triglycérides sont soumis à l’action de la
lipase pancréatique, dégradés en mono‐acylglycérol et acides
gras,
• La digestion des phospholipides est uniquement intestinale,
• Les esters de cholestérol sont hydrolysés.
Absorption et transformation entérocytaire :
• Diffusion passive des acides gras et des mono‐acylglycérrols.
Absorption des vitamines
Vitamines liposolubles (A D E K)
Vitamines hydrosolubles
‐ Vitamine C
‐ Vitamine B1 B2 B6 avec les protéines
‐ Vitamine B12 : indispensable à l’érythropoïèse +++
Absorption du fer et du calcium
• Seule porte d’entrée : intestin. Perte obligatoire de 1 mg/j
donc besoin de 1 mg/j. Sous forme de Fe+++ (ferrique)
• Absorption du calcium. Les apports quotidiens varient entre
400 et 1000 mg. HCl gastrique permet la solubilisation du
calcium (CaCl2)
Le colon
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Absorption d’eau et d’électrolytes
• Contrôle du volume et composition ionique des selles,
absorption de Na+ et Cl‐ et sécrétion de K+ et HCO3‐.
Conséquence :
Réabsorption d’eau avec concentration des matières fécales :
– 100mmol/L Na+ dans le cæcum à 10 mmol/L Na+ dans le
rectum,
– 1 litre de débit liquidien dans le cæcum à 0,1 Litre dans le
rectum.
• Absorption de Na : Na K ATPase , couplé avec absorption d’eau.
• Sécrétion de K+ : canaux potassiques.
Marge de sécurité : le colon peut absorber
‐ 2500 ml d’H2O,
‐ 400 mmoles de Na+,
‐ 560 mmoles de Cl‐.
Activité métabolique du colon
importance de la flore microbienne
• 99% des bactéries de l’organisme.
• De 1 millier à 1 million dans le grêle à 1milliard/ml dans le cæcum
et mille milliard dans le colon gauche.
• Bactéries anaérobies dans le colon et aérobies dans le grêle.
• Les bactéries coliques dégradent les protéines endogènes issues
de la desquamation cellulaire grâce à des peptidases
bactériennes : dégradation en acides aminés et désamination ou
décarboxylation avec production d’ammoniac ou d’amines
volatiles.
Activité métabolique du colon
• Les glucides non absorbés par l’intestin grêle sont dégradés
par fermentation sous l’action des bactéries coliques (gaz
intestinaux) pour former des acides gras à chaine courte
(AGCC).
Les Acides gras à chaînes courte (AGCC) :
‐ Acide acétique,
‐ Acide propionique,
‐ Acide butyrique.
• Ce sont des anions qui sont absorbés par le colon (en
favorisant l’absorption de Na+). Ils participent aux besoins
métaboliques des cellules épithéliales coliques (les
colonocytes).
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Les fibres alimentaires
• Composants d’origine végétale résistants aux enzymes
digestives arrivent dans le colon intacts :
‐ polysaccharides : cellulose, hémicellulose, pectines,
‐ polyphénols : lignine, tanins, gommes et mucilages.
• Ration alimentaire : 0 150 g/j. La quantité ingérée
inversement proportionnel au revenu social.
• Digestibilité :
‐ apport énergétique négligeable,
‐ hydrolyse dans caecum,
‐ dégradation : 40 % cellulose, 60 % hémicellulose, 30 %
lignine.
production H2O, CO2, AGCC
Les fibres alimentaires
• Propriétés physiques :
‐ Rétention d’eau augmentation du volume fécal,
‐ Echange de cations (liaisons sels métalliques), oligoéléments
(Fe, Zn),
‐ Adsorption de composés organiques (sels biliaires).
• Propriétés physiologiques :
‐ Augmentation de la vitesse de transit : application
thérapeutique (son),
‐ Intérêt dans le traitement de la constipation.
Gaz intestinaux
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Motricité du colon
Résultat global :
• Activité irrégulière de contractions non propagées
entrecoupées de période de quiescence (permet le tassement
des matières fécales),
• Avant le réveil et après le repas : contractions segmentaires
et propulsives durant une à deux heures vers le colon
sigmoïde,
• La motricité colique est stimulée par les repas (réflexe gastro‐
colique).
Défécation
• Le rectum est habituellement vide mais quand les matières
fécales sont poussées par les mouvements de masse, il y a
déclenchement du réflexe de défécation. Ce réflexe provoque
la contraction des parois du sigmoïde et du rectum et induit le
relâchement des sphincters interne de l’anus.
• Le sphincter externe également relâché par ce réflexe pourra
être maintenu contracté par le système nerveux volontaire
(défécation différée).
Réflexes recto‐sphinctériens
Une distension brève du rectum (5‐40 ml d’air) entraine :
‐ Réflexe recto‐rectal (RRR) : contraction rectale propulsive,
‐ Réflexe recto‐anal inhibiteur (RRAI) : relaxation du sphincter
interne (muscle lisse). Absent dans la maladie de la
Hirschsprung (mégacolon aganglionnaire),
‐ Réflexe recto‐anal excitateur (RRAE) : contraction du
sphincter externe (muscle strié).
Persiste chez l’Homme spinal (section de moelle).
Disparaît après anesthésie de la muqueuse rectale.
Volume maximal tolérable (VMT) par le rectum = 300 ml
VMT → relaxa on sphincter interne et externe → déféca on
Voie afférente : nerf pelvien.
Voie efférente : nerf honteux → RRAE.
RRR et RRAI : réflexes intra‐muraux ← dépendent du système
nerveux intrinsèque (petit cerveau du tube digestif).
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Le foie : généralités
• Le foie est placé comme un filtre sur la circulation sanguine
avec 2 entrées et 2 sorties. Richement vascularisé, il reçoit 25
% du débit cardiaque.
• Deux entrées : 2/3 de la veine porte et 1/3 de l’artère
hépatique.
• Deux sorties : 3 veines sus‐hépatiques (se jettent dans la VCI)
et canaux biliaires (voie biliaire principale et cholédoque).
• Trois types de fonctions :
‐ Filtration – détoxification (cellules de Kupffer),
‐ Synthèse – excrétion (dans hépatocytes veine porte
nutriments vers artère hépatique (02)),
‐ Sécrétion biliaire (digestion).
Vascularisation du Foie
• Le foie est la glande la plus
volumineuse de l'organisme
qui assure plusieurs fonctions
importantes. Il est très
richement vascularisé, ce qui lui
confère une couleur rouge
foncée. Un litre et demi de sang
traverse cet organe chaque
minute. Le foie est alimenté en
sang artériel oxygéné par
l'artère hépatique, il reçoit en
outre par la veine porte le sang
provenant de l'ensemble du
tube digestif.
• Les hépatocytes sont situés
dans le foie. Ils assurent de
nombreuses fonctions
métaboliques :
‐ la synthèse et phosphorylation
du glycogène,
‐ la néoglucogenèse (synthèse
du glucose à partir de
précurseurs non‐glucidiques),
‐ la dégradation de
l'hémoglobine et la sécrétion
exocrine de bile,
‐ le traitement de nombreuses
substances toxiques dont
l'alcool.
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Les glucides
• La fonction glycogènique du foie assure le maintien d'une
glycémie normale (taux normal de glucose sanguin = 1 gr par
litre); selon les besoins de l'organisme, le glucose sanguin est
stocké dans l'hépatocyte sous forme de glycogène
(glycogénogenèse) et, inversement, le glycogène
intracellulaire peut être catabolisé (glycogénolyse) en glucose
libéré dans le sang.
• Ces mécanismes biologiques sont régulés par des hormones :
l'insuline, hormone hypoglycémiante, stimule la
glycogénogenèse alors que le glucagon, hormone
hyperglycémiante, favorise la glycogénolyse.
• La néoglucogenèse est la capacité de transformer les protides
(acides aminés) et les lipides (acides gras) en glucose.
Les lipides
• L'hépatocyte transforme les chylomicrons en lipoprotéines
plasmatiques circulant librement dans le sang et assimilables
par les tissus de l'organisme. A partir des lipides provenant
des chylomicrons et des acides gras apportés par la veine
porte, il fabrique des "lipides de structure" pour son propre
compte, mais aussi des lipides utiles à l'organisme, "lipides de
réserve" et cholestérol
• Les acides biliaires :(taurocholique et glycocholique ):
l'hépatocyte synthétise les acides biliaires. Ces acides biliaires
(ou sels biliaires) sont indispensables à la réabsorption des
lipides dans l’intestin grêle.
Les protides
• Les acides aminés puisés dans les capillaires (<= veine porte)
permettent à l'hépatocyte d'assurer la synthèse de
nombreuses protéines. Des protéines de structure,
l'albumine, des facteurs de coagulation tels que le
fibrinogène et la prothrombine.
• La sécrétion des protéines est un phénomène continu.
• La désamination des acides aminés entraine la formation
d'urée transportée par voie sanguine jusqu'aux reins.
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La fonction anti‐toxique de l'hépatocyte
• Outre la formation de l'urée, l'hépatocyte permet la
détoxication de nombreuses substances.
• Grâce à des mécanismes biologiques de conjugaison, sont
neutralisés divers médicaments (ex. les barbituriques), les
stéroïdes (hormones génitales).
La sécrétion exocrine de l'hépatocyte
• La bile est un liquide légèrement
alcalin, composé surtout d'eau,
d'acides biliaires, de pigments
biliaires et de cholestérol.
• Elle est drainée par les voies
biliaires intra‐hépatiques
(canalicules biliaires => passages
de Hering => canaux biliaires
périlobulaires => canaux des
espaces portes) qui se réunissent
• 1 Artère à la sortie du foie en deux canaux
biliaires confluant dans le canal
• 2 Canaux biliaires hépatique droit et gauche.
• Les voies biliaires extra‐hépatiques
sont formées de la voie biliaire
principale, le cholédoque, et de la
voie biliaire accessoire (canal
cystique et vésicule biliaire).
• La bile arrive dans le duodénum
par le canal cholédoque au niveau
de l'ampoule de Vater cernée par
un sphincter lisse, le sphincter
d'Oddi.
• La sécrétion hépatique de bile est
un phénomène continu. La bile est
emmagasinée et concentrée dans
la vésicule biliaire. La contraction
de la vésicule et le relâchement du
sphincter d’Oddi, sous l’action de
la cholécystokinine (CCK)
duodénale, libèrent le flux biliaire
dans le duodénum.
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• Ces phénomènes (discontinus) sont sous le contrôle du système
nerveux autonome et d'une hormone duodénale, la
cholécystokinine (CCK), dont la libération est provoquée par
l'apport alimentaire de lipides dans le duodénum.
• Les acides biliaires émulsionnent les graisses et les vitamines
liposolubles, émulsion qui va permettre leur digestion par la
lipase pancréatique.
• Une grande quantité d'acides biliaires est réabsorbée,
déconjuguée par les entérocytes et ramenée au foie par la veine
porte = cycle entéro‐hépatique.
• Les pigments biliaires sont déconjugués dans le gros intestin (en
urobiline) et seront éliminés avec les fèces.
Pancréas exocrine
• Sécrète un liquide clair : environ
1 à 1,5/jour.
• Contient de l’eau, des enzymes,
des électrolytes : ions
bicarbonates ++++ dans le
duodénum, par le canal de
Wirsung.
• Le pH élevé permet de
neutraliser l’acidité gastrique.
• Les enzymes protéiques : elles
sont secrétées sous forme
inactive (pro‐enzyme) pour ne
pas digérer le pancréas et elles
seront activées dans l’intestin
grêle sous l’effet de la trypsine
(enzyme pancréatique).
Rôle du pancréas
• Le pancréas contient des enzymes qui vont assurer l’essentiel de
la digestion des aliments présents dans la lumière de l’intestin
grêle.
• Il s’agit d’enzymes :
– lipolytiques (lipase et co‐lipase),
– glycolytiques (amylase),
– protéolytiques (trypsine).
• La sécrétion enzymatique pancréatique va être libérée sous
l’action de la CCK (libérée par l’arrivée duodénale des glucides‐
lipides‐protides en provenance de l’estomac).
• Le pancréas sécrète également une sécrétion hydro‐
bicarbonatée, sous l’action de la sécrétine duodénale, dont le
but va être de "tamponner" la sécrétion acide gastrique
déversée dans le duodénum.
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Pancréas endocrine
• Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas synthétise des
produits de sécrétion qui sont libérés dans la circulation sanguine :
‐ L'insuline : hormone hypoglycémiante,
‐ Le glucagon : hormone hyperglycémiante.
• Le glucagon et l'insuline sont donc deux hormones nécessaires à la
régulation de la glycémie.
• Le glucagon et l'insuline sont produits au niveau des îlots de
Langerhans, situés au niveau de la queue du pancréas.
• Le glucagon accélère la glycogénolyse. L'insuline fait l'effet
contraire, car elle favorise la glycogénogénèse.
Conclusion
• L’appareil digestif a plusieurs fonctions indispensables
(motricité, digestion, absorption, sécrétion, immunité) qui
sont liées entre elles.
• Toutes anomalies d’une de ces fonctions retentit sur les
autres. Par exemple, une anomalie de la motricité de l’intestin
grêle entraine une pullulation microbienne du grêle, une
maldigestion et une malabsorption.
• L’estomac a une fonction de sécrétion d’acide, qui sert à
"décontaminer" l’intestin grêle, et une fonction motrice de
brassage et de réduction de la taille des aliments ingérés pour
les délivrer à l’intestin grêle.
• L’intestin grêle est le siège principal de la digestion et de
l’absorption des aliments mais également de l’absorption
d’eau, d’électrolytes, de vitamines.
• Le colon assure la réabsorption d’eau et d’électrolytes. Il a
également une activité métabolique (synthèse d’acides gras à
chaine courte) et produit les gaz intestinaux.
• Le pancréas a une fonction exocrine, caractérisée par la
synthèse d’enzymes indispensables à la digestion des
aliments, et une fonction endocrine intervenant dans la
régulation de l’équilibre glycémique.
• Le foie a trois fonctions principales : une fonction d'épuration,
une fonction de synthèse et une fonction de stockage.
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