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Education à Qatar : un système qui se modernise de plus en plus

Quels facteurs ont influencé les résultats du Qatar ?


La vision nationale 2030 du pays insiste sur l’importance du développement du capital humain
à travers, notamment l’éducation et la santé.
Le Qatar a misé sur la modernisation de son système éducatif afin de préparer ses citoyens aux
transformations que connaît le monde. La progression s’est traduite par la réduction du nombre
des élèves les moins performants au bénéfice de l’augmentation de celui des élèves les plus
performants.
Cela s’explique par plusieurs facteurs, en relation avec les différentes politiques mises en place
par le pays. La mesure la plus marquante reste celle de la refonte du système éducatif sur le
modèle des « Charter Schools » américaines. Ces systèmes permettent une large liberté
d’innovation et d’expérimentation en se basant sur la vision globale du pays.

430
420
410
Score PISA

400
390
380
370
360
350
Pisa 2012 Pisa 2015 Pisa 2018
Compréhension de
387 402 407
l’écrit
Mathématiques 376 402 414
Sciences 384 418 419

Figure 1: Amélioration des résultats des élèves qataris.

1
Mettre la technologie en faveur de l’éducation : La Success Story
de l’Estonie :

« […] Nous avons créé une marque et un concept internationaux pour introduire l’éducation
estonienne ». Mailis Reps, Ministre de l’Education et de la Recherche Estonienne.
Un des meilleurs en Europe, le système éducatif estonien se considère comme celui de la
« Nation de l’Education : Pour les personnes les plus intelligentes du monde ». Le pays a basé
la refonte de tout son dispositif éducatif sur une utilisation extensive des nouvelles technologies
dans l’enseignement. L’éducation est primordiale pour la population, la qualité des
enseignements l’est de plus, et le développement de tout le pays repose sur cette donnée.
L’Estonie a misé également sur l’équité dans son éducation. Tous les enfants ont des chances
égales pour accéder à l’école, même au niveau du préscolaire. Ainsi, la valeur de l’éducation
est plus intensifiée par l’aspect culturel du pays. Les parents donnent une grande importance à
l’éducation de leurs enfants, et les encouragent continuellement à faire de leur mieux afin
d’avoir de meilleurs résultats.
Le pays se base notamment sur une logique budgétaire qui veut que les infrastructures sont
pensées et construites de façon à durer dans le temps, et que les salaires des enseignants sont
parmi les plus attractifs afin de maintenir les meilleurs professionnels. En effet, tous les
enseignants estoniens ont un Master et sont sélectionnés parmi les meilleurs élèves dans les
universités.
Le curriculum est unifié au niveau national, mais les écoles et les enseignants ont plus de liberté
dans les méthodes utilisées, tant qu’ils sont en harmonie avec celui national. En 2020, chaque
école dans le pays va être digitalisée, afin de fournir aux élèves une offre 100% High Tech.

2
Education en Allemagne : un système éducatif en pleine mutation
Convaincu de la supériorité de son système éducatif, le pays s’est retiré des tests internationaux
visant à évaluer les compétences des élèves depuis 1970 pour afficher en 2000 un retard
cumulatif hautement significatif. Cette confiance illusoire expliquait pourquoi le mauvais
classement de l’Allemagne a été vécu comme un choc collectif donnant naissance au concept
« choc PISA ».

I. Choc PISA 2000 : une destruction constructive


Le rapport PISA 2000 a pointé du doigt le pays qui dépensait moins pour l’éducation et dont
les élèves se situaient en dessous de la moyenne. Il a été clairement explicite qu’un écart très
important entre les meilleurs élèves et les plus faibles est bel et bien existant, notamment dans
la compréhension écrite. Donc l’école allemande a été jugée contre-productive pour les élèves
moins performants. « Dans la terminologie de l’OCDE, l’Allemagne avait un déficit de création
de capital humain et privait une part importante des élèves de la chance d’atteindre un niveau
de formation permettant d’avoir une vie professionnelle satisfaisante (OCDE, 2007) »1.Un
autre constat ressortait de l’étude PISA et concernait le lien significatif entre l’origine sociale
et la réussite scolaire des élèves en Allemagne. En outre, une analyse de l’OCDE montrait que
« sur la période allant de décembre 2001 à janvier 2002, plus de 600 articles de presse ont été
publiés en Allemagne, bien plus que dans tous les autres pays ayant participé à PISA»2. Alors
comment l’Allemagne a remonté la pente pendant 9 ans seulement ?
Depuis l’apparition de ces résultats décevants, les Länder ont créé (en 2003) un institut pour le
développement de la qualité dans le système éducatif (IQB) pour définir les standards nationaux
en mathématiques et langues. En fonction des ressources financières, chaque Land a réformé
son propre système en coordonnant avec les autres au sein de la conférence permanente des
ministres de l'Éducation des Länder de la République fédérale d’Allemagne. Ces réformes ont
concerné tous les niveaux scolaires. Les jardins d’enfants ont été dotés de programmes
éducatifs, les écoles primaires ont opté pour un enseignement en plein temps, les cours de
langues étrangères ont été enseignés et les classes à plusieurs vitesses ont été expérimentées
tout en unifiant l’examen de passage à l’enseignement supérieur.
La formation des enseignants quant à elle, a été réformée en faveur des stages pratiques. Sans
pour autant oublier l’engagement accru de la dépense publique. Pour ce faire, les pouvoirs
publics ont fixé un certain nombre d’objectifs, qu’ils souhaitaient atteindre à l’horizon 2015,
dont celui de consacrer 10 % du PIB au domaine de l’éducation. Objectif atteint comme en
témoigne le graphe ci-après :

1
https://www.cairn.info/revue-administration-et-education-2015-1-page-39.htm?try_download=1
2
https://journals.openedition.org/ries/4009

3
Figure 2 : Dépense publique en éducation (% du PIB) en Allemagne.

De surcroit, le système éducatif a renoué le lien avec l’environnement familial des tout-petits
enfants selon un modèle social considérant le préscolaire un prolongement de l’espace privé de
l’enfant.
En dépit des inégalités entre Länder, le modèle fédéral n’a pas été remis en question au
contraire, le pays l’a considéré comme un échange de bonnes pratiques qui devrait assurer sur
le long terme un suivi et une garantie de la qualité de l’éducation dispensée, tant sur le plan des
contenus que des méthodes. De ce fait, le Pays a développé en 2003 des tests complémentaires
pour pouvoir comparer les Länder selon la méthodologie décrite ci-après :

1. Des tests PISA made in Germany pour concevoir des évaluations nationales
complémentaires
Afin de pouvoir mener des comparaisons complémentaires entre les Länder, la taille de
l’échantillon a été considérablement élargie afin de pouvoir en tirer une image concrète de la
réalité. L’échantillon d’écoles choisi pour la comparaison internationale a été complété pour
pouvoir évaluer dans les établissements retenus deux classes complètes de 9éme du moment que
le test international ne vise que des élèves de 15 ans (précisément entre 15 ans et 3 mois et 16
ans et 2 mois).
Dans un petit échantillon d’écoles choisies parmi l’échantillon international, les élèves ont subi
une deuxième journée de tests nationaux en mathématiques, en sciences, en lecture et en
informatique. Ils ont rempli un questionnaire complémentaire, élaboré par le consortium «
PISA-Deutschland », sur leur position, leur ressenti et leur motivation par rapport aux
mathématiques ; sur leurs activités extrascolaires ainsi que leur perception du foyer familial.
Les parents des élèves, les enseignants et les équipes de direction y ont également participé
comme rapporteurs des informations sur l’évolution de l’école et de sa qualité. Pour un
échantillon restreint d’écoles, un test assisté a été développé permettant de soumettre les élèves
à des problèmes complexes et dynamiques afin d’évaluer la capacité des élèves à résoudre des
problèmes complexes. De surcroit, les élèves du même échantillon ont été testés un an après
(10ème classe). Le but est de fournir des renseignements sur le développement des compétences
des individus ou des classes au cours d’une année scolaire (outil de suivi). Avec tous ces
éléments, l’étude PISA-2003 en Allemagne comprenait trois sous-études :

4
 La première sous-étude : se rapporte à la comparaison internationale désignée « PISA-
I»;
 La seconde est une étude élargie appelée « PISA-E » et permet d’enrichir la
comparaison internationale d’une comparaison entre les Länder ;
 La troisième est une évaluation complémentaire désignée « PISA-I Plus », menée en
2004 afin de d’évaluer les influences des individus, des foyers familiaux, des classes,
des équipes enseignantes et de l’école sur le développement des compétences de la 9éme
à la 10éme classe.

Etablissements
d'enseignements en
Allemagne

PISA-E
PISA-
I Plus

PISA-I

Figure 3 : Composition de l’échantillon de PISA 2003 en Allemagne.

Sommairement et à partir des informations explicitées en haut, les piliers de la réforme


éducative allemande concernaient :
• La planification concrète et concertée entre Länder ;
• L’investissement ;
• L’Amélioration de la qualité (normalisation de l’offre éducative, mise en place
d’un dispositif de suivi-évaluation qui s’inspire des tests PISA et des instances
de contrôle, formation des enseignants, la promotion de l’école en plein temps, le
soutien linguistique depuis l’âge de 3 ans) ;
• L’implication de la société.
II. Le système éducatif Allemand a encore de marges de progression à réaliser3

Les résultats des PISA qui ont suivi ont montré une évolution importante. Des marges de
progrès sérieuses subsistent cependant. En matière de la compréhension de l’écrit et à la lumière
des derniers résultats de PISA, l’Allemagne affiche un score moyen (498) supérieur à la
moyenne de l’OCDE (487) certes mais il est loin du score moyen de la Chine (555).
Pour les mathématiques, l’Allemagne se distingue des pays dont le score moyen aux épreuves
PISA est similaire à un pourcentage plus élevé d’élèves à la fois aux niveaux inférieur et
supérieur de l’échelle PISA, ce qui montre que la performance en mathématiques varie
fortement dans ce pays.

3
Rapport PISA 2019

5
A préciser que la performance moyenne des élèves a augmenté seulement en compréhension
de l’écrit, mais ni en mathématiques, ni en sciences. En effet, la performance moyenne a
diminué en sciences, entre [2006 et 2018]4. En effet, l’évolution curvilinéaire de la performance
moyenne en compréhension de l’écrit entre les évaluations PISA montre une tendance évolutive
positive qui s’aplatit,. Celle relative à la performance moyenne en mathématiques montre une
tendance en U inversé (plus négative dernièrement), par contre la performance moyenne en
sciences est illustrée par une courbe négative qui s’aplatit (moins négative dernièrement).
Positive, but flattening
(less positive over more recent years)

520
PISA reading score

510
500
490
480
470
460
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018

Albania (01) Montenegro (06)


Chile (01) Peru (01)
Colombia (06) Poland (00)
Germany (00) Qatar (06)
Israel (02) Romania (06)

Figure 4 : Tendance de la compétence " Compréhension de l'écrit" en Allemagne.

4
Une période plus courte que celle à laquelle correspond l’évolution de la performance en compréhension de l’écrit et en mathématiques
selon le dernier Rapport de PISA.

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