Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Département Formation
MODULE « M1 »
LES BOUES DE
FORAGES
SONATRACH
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
SOMMAIRE
Page 3 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Les fluides de forage doivent avoir des propriétés telles qu'ils facilitent, accélèrent le
forage, favorisent ou tout au moins ne réduisent pas d'une manière sensible et
permanente les possibilités de production des sondages.
1. ROLE DE LA BOUE
Les boues de forage doivent avoir les propriétés leur permettant d'optimiser les
fonctions suivantes :
- nettoyage du puits
- maintien des déblais en suspension
- sédimentation des déblais fins en surface
- refroidissement et lubrification de l'outil et du train de sonde
- prévention du cavage et des resserrements des parois du puits
- dépôt d'un cake imperméable
- Prévention des venues d'eau, de gaz, ou d'huile
- augmentation de la vitesse d'avancement
- entraînement de l'outil
- diminution du poids apparent du matériel de sondage
- apport de renseignements sur le sondage
- contamination des formations productrices
- corrosion et usure du matériel
- toxicité et sécurité
La boue doit débarrasser le trou des particules de formation forées qui se présentent
sous forme de débris de roche "cuttings" ou "déblais".
La boue doit non seulement débarrasser le puits des déblais de forage durant les
périodes de circulation, mais elle doit également les maintenir en suspension pendant les
arrêts de circulation.
Alors que la boue doit permettre le maintien en suspension des déblais dans le puits
durant les arrêts de circulation, ce même fluide doit laisser sédimenter les déblais fins en
surface ; bien qu'apparemment ces deux aptitudes semblent contradictoires, elles ne
sont pas incompatibles.
Page 4 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
La boue doit posséder des caractéristiques physiques et chimiques telles que le trou
conserve un diamètre voisin du diamètre nominal de l'outil.
Le cavage est causé par des éboulements, par la dissolution du sel, par la dispersion des
argiles, par une érosion due à la circulation de la boue au droit des formations fragiles,
etc...
Les resserrements ont souvent pour cause une insuffisance de la pression hydrostatique
de la colonne de boue qui ne peut équilibrer la pression des roches.
La filtration dans les formations perméables d'une partie de la phase liquide de la boue
crée un film sur les parois du sondage, ce film est appelé cake.
Afin d'éviter le débit dans le sondage des fluides contenus dans les réservoirs rencontrés
en cours de forage, la boue doit exercer une pression hydrostatique suffisante pour
équilibrer les pressions de gisement.
Au même titre que le poids sur l'outil, la vitesse de rotation et le débit du fluide, le choix
du type et les caractéristiques de la boue conditionnent les vitesses d'avancement
instantanées, la durée de vie des outils, le temps de manœuvre, en un mot, les
performances du forage.
Un filtrat élevé augmente la vitesse d'avancement. Les très faibles viscosités sont aussi
un facteur favorable à la pénétration des outils.
Bien que ce soit beaucoup plus une conséquence qu'une fonction, la présence d'un fluide
d'une certaine densité dans le puits permet de diminuer le poids apparent du matériel de
sondage, garniture de forage et tubages ceci permet de réduire la puissance exigée au
levage.
Page 5 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
La boue permet d'obtenir des renseignements permanents sur l'évolution des formations
et fluides rencontrés. Ces renseignements sont obtenus par
La boue peut accélérer l'usure du matériel de sondage, par une action mécanique, si elle
contient des matériaux abrasifs.
Elle peut aussi être corrosive par une action électrolytique due à un déséquilibre
chimique.
La boue de forage ne devra pas présenter de danger pour la santé du personnel. Elle ne
devra pas non plus créer de risques d'incendie, tout particulièrement dans le cas
d'utilisation de boues à base d'huile.
Page 6 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
2. BOUE À L’EAU ET À L’HUILE
d. Boue calcique :
chaux
gypse
h. boue inhibitrice
phosphate
potassium
magnésium
calcium
aluminium
boue émulsionnée à l'huile
Page 7 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Un très grand nombre de produits sont employés dans les fluides de forage. Certains
ont un rôle particulier, d'autres ont un rôle multiple.
Les principaux produits employés dans les boues vont être examinés.
a. Les bentonites
Les bentonites sont des argiles sodiques du type montmorillonite qui présentent la
propriété de gonfler dans l'eau douce en absorbant de grandes quantités d'eau.
Les bentonites sont employées pour augmenter la viscosité et les gels des boues douces
et diminuer leur filtrat. En milieu salé (> 35 g/1 de Na Cl), les bentonites sont inefficaces
et ne servent alors que de support colloïdal.
Présentation : les bentonites sont livrées en sacs papier 6 plis dont 1 bituminé.
Poids net : 25 ou 50 kg.
b. Les attapulgites
Les attapulgites sont des argiles du type Sépiolite qui présentent la propriété de se
disperser et de rester en suspension en milieu salé. Cette propriété est employée pour
augmenter la viscosité et les gels des boues salées (> 35 g/l de Na Cl). Cependant, ces
argiles ne présentent aucune capacité à réduire le filtrat.
a. L'amidon
Les amidons pour boues de forage sont extraits des pommes de terre, du riz, du maïs,
du blé et traités spécialement pour gonfler rapidement même dans l'eau froide et non
alcaline.
L'amidon est ajouté dans les boues douces ou salées pour réduire le filtrat. Son emploi
exige cependant que l'une des trois conditions suivantes soit satisfaite
- pH >12
- présence anti-ferment
- salinité supérieure à 200/250 g/l.
Page 8 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Un bon amidon doit réduire le filtrat sans trop augmenter la viscosité de la boue et il doit
résister à une température de 150 °C.
Présentation : les amidons sont livrés en sacs papier multi-plis dont 1 traité pour résister
à l'humidité. Poids net :25 kg. L'amidon se passe au mixer, le sac de 25 kg en 10 à 15
mn.
b. La C.M.C.
Les C.M.C. sont classées en trois catégories, fonction de la viscosité qu'elles confèrent au
fluide :
- basse viscosité
- moyenne viscosité
- haute viscosité
Généralement, les C.M.C. techniques sont employées pour réduire le filtrat des boues
réunissant les deux conditions suivantes : salinité inférieure à 30/35 g/l et calcium
inférieur à 500/600 mg/l.
Pour des concentrations supérieures, on préfère employer les C.M.C. "purifiées" qui, bien
que plus chères, possèdent un rendement nettement meilleur.
Les C.M.C. haute viscosité sont employées pour augmenter la viscosité autrement que
par addition d'argile.
Cependant, les C.M.C. possèdent encore un bon rendement en milieu salé saturé sous
réserve de maintenir la concentration en calcium au-dessous de 400/500 mg/l. Dans ce
cas-là, la boue possédera des viscosités plus basses qu'avec l'amidon.
Tout comme l'amidon, les C.M.C. se dégradent lorsque la température atteint 150 °C.
Certaines peuvent résister jusqu'à 180 °C.
Présentation : sacs papier multi plis doublés polyéthylène. Poids net : 25 ou 40 kg.
Page 9 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
a. Les tanins
Les plus utilisés sont les tanins de Québracho (extraits de l'écorce d'un arbre poussant
en Argentine) et les tanins de châtaigniers.
Le pH d'un tanin non traité, en solution aqueuse, est de 4 environ. L'effet fluidifiant est
fonction du pH de la boue, ce qui nécessite d'employer ce produit couplé avec de la
soude. Dose d'emploi : 2 à 8 g/l.
Tout comme les C.M.C et les amidons> les tanins se dégradent lorsque la température
atteint 150 °C. Les tanins deviennent très vite inefficaces lorsque la concentration en
calcium atteint 300 à 400 mg/1 ou lorsque la concentration en Na Cl atteint 15 à 20 9/1.
b. Les lignosulfonates
c. Les lignines
Les lignines sont extraites du bois. C'est à partir des lignines que l'on obtient un
lignosulfonate par traitement à l'acide sulfitique. On a cependant remarqué que si l'on
"greffait" du chrome sur la molécule de lignine on obtenait un produit capable d'exalter
les propriétés des lignosulfonates de ferrochrome par un phénomène connu sous le nom
de "synergie".
On a donc fabriqué des lignines chromées qui s'emploient en association avec les
lignosulfonates et accroissent les propriétés de ces derniers.
Page 10 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
La soude s'ajoute rarement au mixer (danger de projection) et le plus souvent par le fût
de traitement chimique en solution aqueuse associée aux dérivés ligneux éventuels.
Présentation : poudre blanche livrée en sacs jute. Poids net 50 à 100 kg.
Le bicarbonate de soude est employé lors des reforages de ciment pour précipiter la
chaux libérée par le ciment.
Présentation : poudre blanche livrée en sacs jute. Poids net 50 à 100 kg. Le bicarbonate
s'utilise comme le carbonate de soude.
Le gypse ou plâtre de Paris est employé pour confectionner les "boues au gypse". La
solubilité du gypse est de 2,14 g/l en eau douce à la température de 20 °C. Les ions
calcium apportés par le gypse empêchent le gonflement des argiles forées, ce qui
permet de travailler avec des viscosités plus faibles.
Page 11 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Présentation : poudre blanche livrée en sacs papier multi-plis avec souvent une
enveloppe extérieure en jute. Poids net 50 kg.
Le chlorure de sodium est employé pour confectionner des boues salées saturées,
lorsque l'on doit forer dans des zones salifères.
Le chlorure de calcium est employé lorsque l'on désire confectionner des boues
contenant une concentration en calcium dans le filtrat plus élevée que celle que peut
fournir le gypse. Il est utilisé pour certaines boues à émulsion inverse.
Présentation : écaille blanches livrées en fûts métalliques. Poids net : 50 ou 200 kg.
a. les anti-ferments
Ces produits sont utilisés pour empêcher ou stopper la fermentation des colloïdes
organiques (amidons, gommes, etc..) en milieu non stérile. On utilise en général des
dérivés phénoliques. Doses d'emploi : 0,5 à 1,5 kg/m3.
b. Les anti-mousses
- le stéarate d'alumine
- les alcools supérieurs (octylique, etc...
- les tensioactifs (éthers polyoxyéthylénés).
Page 12 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Les statistiques montrent que 70 à 80 % des coincements sont des coincements par
pression différentielle.
L'injection d'un bouchon d'huile est souvent inopérante, l'huile n'arrive pas toujours à
s'infiltrer entre le cake et le métal, permettant l'égalisation des pressions et le
décoincement.
En général, ces additifs sont des tensio-actifs cationiques qui se fixent sur les parties
métalliques et les roches formant un film lubrifiant et hydrophobe.
Ajoutons que le produit peut être employé en mesure préventive dans la boue de
circulation qui doit être une boue émulsionnée, le tensio-actif n'étant dispersible que
dans l'huile.
Ces produits ont été mis au point pour réduire l'usure des outils, de la garniture, des
pièces en mouvement, des pompes, etc...
Les produits A.F. (anti-friction) sont en fait des lubrifiants permanents. Citons le graphite
en poudre entre autres.
Les produits E.P. (extrême pression) sont en fait des "anti-grippants", c'est-à-dire qu'ils
déposent un film lubrifiant à l'amorce du grippage des roulements de l'outil empêchant le
phénomène de se produire. Le film ne peut donc se déposer qu'à très haute température
(300 à 400 °C).
Les boues traitées à l'aide de ces additifs permettent une diminution de l'usure allant
parfois jusqu'à 50 - 70 %.
Page 13 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Doses d'emploi : 1 à 4 % par rapport à la boue. Les additifs sont liquides ou en poudre,
selon les fabricants.
- Les anti-corrosions
Les boues aérées, les boues salées saturées et en général les boues à pH inférieur à 10
corrodent à la longue les parties métalliques avec lesquelles elles sont en contact. Pour
réduire la corrosion, on ajoute parfois dans la boue des produits anti-orrosion. Citons : le
chromate de soude, le bichromate de potassium, etc.... et les dérivés d'amines grasses.
Les doses d'emploi varient suivant les produits : 3 g/l pour les chromates et bichromates
et 0,3 à 0,5 g/l pour les dérivés d'amines.
Ces additifs empêchent les argiles forées de "coller" sur le métal des outils, ce qui évite
le "bourrage" et permet d'appliquer des poids plus élevés sur un outil forant dans les
argiles et les marnes.
On a aussi signalé des augmentations de vitesse d'avancement sans qu'il soit facile
d'expliquer pourquoi. Il semble cependant que le phénomène soit lié aux propriétés
tensio-actives de ces additifs. Les doses d'emploi sont de 2 à 5 % par rapport à la boue.
A l'aide de la baryte on peut alourdir une boue jusqu'à une densité de 2,50.
Présentation : sac papier multi plis dont un bitumé. Poids net : 50 kg.
La baryte se passe au mixer à la cadence maximale de 25 t/h ou plus en cas
d'urgence.
A l'aide de Ca C03, on peut alourdir une boue jusqu'à une densité de 1,20 -
1,30.Le Ca C03 se passe au mixer comme la baryte.
Cet alourdissant est employé pour obtenir des densités de boue de 2,50 à 3,00.
Page 14 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
On alourdit d'abord la boue à l'aide de baryte qui sert "d'alourdissant primaire", puis on
poursuit l'alourdissement à l'aide de galène jusqu'à la densité désirée. Le produit est très
abrasif et ne doit être employé qu'en cas de nécessité absolue.
Les produits colmatants naturels ou synthétiques sont en nombre considérable. Ils sont
classés de la façon suivante
a. Colmatants granulaires
De par leur forme anguleuse et leur répartition granulométrique, lis agissent en bloquant
en profondeur les fissures. Ils ont une grande résistance mécanique aux pressions
différentielles.
b. Colmatants fibreux
Leur but est de "tisser une trame" autour des colmatants granulaires. Ils ont une faible
résistance mécanique à l'extension (rupture des fibres sous l'influence des pressions
différentielles).
c. Colmatants lamellaires
Ils forment un colmatage surtout superficiel. Ils sont en général utilisés pour parfaire le
colmatage réalisé par les colmatants granulaires et fibreux. Citons : les déchets de
cellophane, de mica.
d. Colmatants gonflants
Ils permettent d'obtenir très vite un fluide à très haute viscosité. Citons : les gommes,
qui à l'aide d'un catalyseur, fournissent une gelée extrêmement visqueuse.
Page 15 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
e. Colmatants à "prise"
Injectés liquides, lis deviennent au bout d'un certain temps rigides. Citons : le ciment, le
plâtre, etc...
Page 16 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Principe :
Eau : 1 000 l
Soude/carbonate : 2 à 4 kg
Bentonite : 50 à 80 kg
Caractéristiques
Densité : 1,03
Viscosité : 40 à 70 secondes MARSH
Filtrat : 20 cm3
(pour une eau de fabrication de dureté moyenne).
Cadence de fabrication
Entretien
- viscosité et surtout gels élevés pour tenir les terrains non consolidés de surface et
limiter les pertes par infiltration. Ceci sera obtenu par augmentation de l'alcalinité
à la soude ou à la chaux. Celle-ci a l'inconvénient dans ces conditions d'augmenter
aussi le filtrat
Ici aussi, l'ajout de F.C.L. à une boue très chargée en argile va avoir un effet sur la
thixotropie et la plasticité. Par ailleurs, le filtrat va être amélioré de façon très sensible.
L'ajout de soude en faible quantité (2 ou 4 parties de F.C.L. pour une partie de soude)
permet avant tout de solubiliser le F.C.L., de neutraliser son acidité et de créer une
légère alcalinité propice à la disparition du bullage.
De même, le F.C.L. n'a ici qu'un rôle de fluidifiant et non d'inhibiteur de gonflement-
dispersion comme dans une boue "bentonitique simplifiée". De tels traitements
permettent de surmonter pendant un temps limité de faibles contaminations par
l'anhydrite, le sel ou le ciment.
Caractéristiques et conversion :
Suivant la réactivité de l'argile forée des densités de 1,20 à 1,25 sont les maxima
recommandés si un alourdissant n'est pas utilisé.
Le prix unitaire du mètre cube de cette boue est par définition très faible. Le
pourcentage d'argile à très bas rendement est par contre élevé. Il y aura donc presque
toujours intérêt à se débarrasser du volume maximal de cette boue, lorsqu'elle devra
être convertie en un type plus complexe et plus cher au mètre cube.
Eau : 1 000 l
Soude : 3 à 6 kg
Bentonite : 50 à 80 kg
Tanin : 3 à 6 kg
Chaux : 8 à 15 kg
Amidon : 5 à 15 kg (Ou éventuellement C.M.C. pour les boues à très faible teneur
en chaux).
Entretien
La particularité de ce type de boue est qu'un excès de chaux est gardé dans la boue de
façon, d'une part, à favoriser l'échange Na -- Ca (calcium soluble) et, d'autre part, à
permettre l'absorption d'une partie de la chaux sur l'argile et améliorer ainsi les
caractéristiques rhéologiques.
Page 18 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Principe
Ces boues sont utilisées pour éviter le cavage du sel foré. Leur teneur en Na Cl est telle
que l'argile s'y trouve dispersée essentiellement sous forme sodique, bien qu'il y ait
souvent une teneur en Ca++ soluble importante (2000 à 4000 mg/1 sont courants au
Sahara). Dans les conditions normales, la chaux ajoutée est sans effet sur les réactions
d'échange de base et agit seulement par absorption sur la surface de l'argile, modifiant
par là forme et hydratation (eau d'imbibition) de la particule et donc rhéologie et filtrat
de la boue. Un excès de chaux (traitement trop rapide ou trop important, reforage
ciment) amorce l'échange de base, signalé par l'apparition du Pf non nul, et
l'augmentation du filtrat. Ensuite, toutes choses égales par ailleurs, le calcium
diminuera. Ce fait montre bien que la présence de C03-- est nécessaire à l'échange de
base et qu'une haute teneur en calcium n'est pas suffisante. Ceci explique qu'à alcalinité
constante une contamination par l'eau chlorurée calcique seule soit relativement peu
sensible, bien que les teneurs en calcium dépassent souvent 20 000 mg/l.
Hors du Sahara, les argiles peuvent se comporter différemment et ne supporter que des
teneurs en calcium bien plus faibles. La soude contrôlera alors la solubilité du Ca++ et il
pourra apparaître un Pf différent de zéro, sans modification des caractéristiques de la
boue, à condition que le Ca++ soit très faible.
Composition
Eau : 1 000 l
Sel : 350 kg
Amidon : 25 à 35 kg
Chaux : 5 à 10 kg
(Attapulgite : 50 à 80 kg).
Entretien
La viscosité sera contrôlée par maintien d'un excès de chaux (Pb) qui sera fonction de la
teneur en solides (diagramme ternaire). Un surtraitement en chaux sera résorbé par
ajout de bicarbonate de soude qui annula le Pf et rétablira les caractéristiques de
filtration. La viscosité sera augmentée par ajout d'attapulgite.
Conversion
L'argile étant sodique en milieu salé saturé, la saturation d'une boue sera d'autant plus
difficile que l'argile est calcique dans la boue initiale. C'est en particulier le cas des boues
à la chaux et surtout au gypse. La conversion ne pourra se réaliser correctement que par
dilution avec 50 à 70 % de saumure, la saturation étant ensuite atteinte par ajout de sel
au mixer.
N.B. - La C.M.C. peut être utilisée en boue salée si la teneur en Ca++ est très faible et
si l'amidon doit être exclu (température de fond 150'C par exemple).
Page 19 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Principe
Les dérivés ligneux (lignosulfonates de ferrochrome, lignine chromée), sont ajoutés non
plus tellement pour leurs propriétés fluidifiantes, mais bien pour inhiber le gonflement et
la dispersion des argiles des parois et de la boue. Il s'agit donc ici essentiellement d'un
rôle préventif.
Les dérivés ligneux agissent en se liant à l'argile qu'ils vont protéger en bloquant
échange de base et fragilisation par OH. Cette protection (les américains parlent
d"encapsulation") n'est efficace que dans certaines conditions :
- teneur en dérivés ligneux adaptée à la réactivité de l'argile (plus l'argile est réactive,
plus la teneur doit être élevée).
Il faut cependant signaler que, si une inhibition parfaite est presque toujours favorable à
la tenue des parois, elle peut entraîner à la longue des difficultés de contrôle des
caractéristiques boues.
Eau 1 000 l
Soude 9 à 10 kg
Bentonite 50 à 100 kg
F.C.L 20 à 45 kg
L.C 10 à 20 kg
C.M.C 5 kg (suivant filtrat désiré)
Eau 1 000 l
Sel 350 kg
Soude ou chaux 10 kg
Bentonite 30 à 50 kg
Attapulgite 20 à 50 kg (suivant viscosité désirée)
F.C.L 15 à 45 kg
L.C 20 à 30 kg
Page 20 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Entretien
Les F.C.L et les L.C ont un rôle préventif et curatif; leurs concentrations, ainsi que
l'équilibre chimique de la boue, devront être ajustés avant l'entrée dans les argiles
réactives, qui ont motivé le choix de ces types de boues.
Par ailleurs, il faut noter qu'une bonne inhibition retarde la dispersion de l'argile dans la
boue, mais n'augmente pas sa résistance à la charge argileuse. Les dilutions seront donc
moins fréquentes, mais pourront être décidées, comme pour les types de boues
classiques (par utilisation des diagrammes ternaires).
Une thixotropie élevée, résistant aux traitements classiques, sera contrôlée plus
aisément en faisant rétrograder l'inhibition.
Excepté les boues salées saturées à base d'eau de mer qui ont bien évidemment un
comportement identique à celui des boues salées classiques, deux types de boues
spécifiques sont utilisées :
Boue de démarrage :
Eau de mer : 1000 l
Soude ou carbonate : 2 à 4 kg
Attapulgite : 80 à 100 kg
Bentonite : 50 kg
Chaux : 1 à 5 kg (augmentation de la viscosité)
Entretien
N.B. : Cependant la plus grande attention devra être apportée à la teneur en magnésium
y compris en boue salée saturée. En effet, la pratique a montré une grave instabilité du
filtrat dans ce type de boue comme dans les boues à base d'eau douce lorsque la teneur
en Mg dépassait trop 0,3 g/l.
Page 21 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Indépendamment des avantages qui peuvent être retirés pour la productivité des puits,
ces boues ont l'intérêt de présenter une phase continue huile sans affinité avec l'argile,
qui ainsi ne subit plus les phénomènes d'hydratation, d'échange de base, etc...
- une huile de base. dont les spécifications dépendent de l'émulsifiant utilisé et des
caractéristiques finales requises pour la boue. les spécifications moyennes sont :
- les réducteurs de filtrat, ont pour but de réduire la quantité d'huile qui filtre aux
parois du puits
- les viscosifiants, utilisée pour augmenter la viscosité de la boue par utilisation des
Bentones qui sont des bentonites rendues mouillables à l'huile par remplacement
des cations échangeables par le radial amine (NH2+).
Entretien
La viscosité est diminuée par addition de fuel léger et augmentée par du fuel lourd et du
concentré.
Cette boue résiste à 10-12 % d'eau et peut être alourdie jusqu'à densité 2,00.
Cette boue présente à peu près les mêmes avantages que la boue à l'huile, puisque l'eau
s'y trouve sous forme d'émulsion et n'entre pas en contact, en principe, avec l'argile.
Ceci n'est pas absolument rigoureux, puisque par exemple en forage dans le sel, la
phase eau de la boue se sature progressivement. De toute façon, ce contact eau argile
est limité et ne peut se réaliser que très lentement. Comparée avec celle constatée en
boue à l'eau, l'hydratation de l'argile en boue à l'huile sera extrêmement réduite ; ceci
sera particulièrement sensible sur les déblais qui n'ont qu'un temps de séjour réduit dans
la boue.
Page 22 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Composition
1. Huile de base
2. Emulsifiants primaire
3. Emulsifiant secondaire
4. Réducteur de filtrat
5. Viscosifiant
6. Chaux vive ou éteinte
7. Eau douce ou saumure simple ou mixte
8. Alourdissements simple ou mixte
Entretien
Rhéologie et filtrat seront ajustés par variations du rapport eau-huile et par ajout des
concentrés adéquats.
Des additifs supplémentaires peuvent être utilisés pour certains cas particuliers (agent
mouillant, etc ...).
Page 23 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
6. CONTAMINATIONS
L'équilibre réalisé entre, d'une part, le filtrat de la boue et, d'autre part, l'argile
dispersée dans la boue et celle des parois peut être perturbé par des contaminants
rencontrés dans le puits :
La contamination résulte ici de l'apport d'ion sulfate, surtout gênant pour les
caractéristiques rhéologiques, et d'ion calcium. Ce dernier est beaucoup plus nocif
puisqu'en excès il peut rendre instables les colloïdes organiques et déplacer l'équilibre
d'échange de cations dans l'argile. Filtrat et rhéologie seront donc ainsi perturbés.
C'est en particulier le cas des boues salées saturées où l'argile, étant par définition sous
forme essentiellement sodique, reste insensible aux variations de calcium soluble
puisque celui-ci est presque toujours en quantité négligeable par rapport au sodium.
6.2 Sel
Le sel peut se présenter sous la forme soit d'inclusions dans les argiles, soit de venues
d'eau salée, soit de bancs plus ou moins massifs. Dans ce dernier cas, le maintien d'une
géométrie correcte des parois impose la conversion en boue salée saturée, même si la
boue semble pouvoir résister facilement à la contamination. En effet, le cavage est
finalement plus dangereux dans de fines intercalations de sel et argile par exemple, que
dans un banc massif de sel, où il provoque plus rarement des éboulements.
6.3 Ciment
Le reforage de ciment mis en place pour un tubage, des pertes, une déviation, etc... se
traduit par l'apport de la chaux libérée par le ciment au moment de la prise dans le
proportion approximative de 20 % pour le Portland, de 6 % pour la diamantite, de 4 %
pour le fondu.
Page 24 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Cette chaux peut être neutralisée par ajout de bicarbonate de soude à des doses
comprises entre 400 kg/m3 de ciment dur à 1600 kg/m3 de ciment mou incorporées à la
boue, soit directement au mixer, soit en solution dans l'eau. Ce traitement est facilité
par l'ajout de F.C.L. qui neutralise une partie de l'alcalinité en excès et joue un rôle de
fluidifiant et de colloïde protecteur : il évite donc une dégradation trop importante et
difficile à rattraper de la rhéologie et du filtrat.
Tout particulièrement dans le cas de ciment dur, l'utilisation des dessableurs ou
désilteurs permettra d'éliminer une part importante de fines particules de ciment qui,
sans cela, auraient peu à peu relargué leur chaux et augmenté ainsi la durée et
l'importance de la contamination.
Le C02 se rencontre quelquefois seul, mais le plus souvant: associé à de l'eau, telle l'eau
chlorurée calcique du Sahara. Après dégazage de la boue par passage dans un dégazeur
ou brassage et repos dans un bassin, l'alcalinité détruite doit être rétablie par traitement
à la soude ou à la chaux suivant le type de boue, y compris les boues à l'huile ou
inverses.
Cette contamination assez rare se traite, en principe, par ajout d'eau oxygénée.
6.6 Eau
Une venue d'eau douce n'est un contaminant au sens strict que pour les boues à l'huile
ou les boues inverses. Le seul traitement consiste à ramener le rapport eau huile à la
valeur prescrite par ajout d'huile en maintenant constante la teneur en émulsifiants.
Les venues d'eau salées (Na Cl) équivalent à une contamination par le sel et se traitent
comme telles. Il faut noter que, dans le cas de gisement à faible perméabilité, il peut y
avoir contamination par osmose sans débit réel d'eau ni augmentation du volume.
Plus complexes sont les contaminations par l'eau chlorurée calcique (Ca C12) du Sahara
car celle-ci contient en plus du C02 ; en boue salée saturée c'est ce dernier qui est tout
compte fait le plus gênant et doit être traité d'abord.
En boue à l'huile ou inverse une telle venue est donc particulièrement dangereuse,
puisqu'elle entraîne à la foi une augmentation néfaste du rapport eau/huile et une
dégradation par le C02 des émulsifiants alcalins.
6.7 Huile
Une venue de brut de la formation ou, ce qui revient au même, un ajout volontaire de
brut ou gas-oil, va entraîner en boue à l'eau une augmentation de la viscosité plastique
et souvent une chute du filtrat. En général une émulsion de ce type "huile dans eau" se
produit spontanément grâce à la présence dans la boue de produits favorisant cette
émulsion : bentonite, C.M.C., F.C.L. Si ces produits sont absents dans la boue ou si
l'émulsion a des difficultés à se former correctement, il suffit d'ajouter dans l'huile au
moment de son incorporation le dérivé ligneux disponible sur chantier (lignosulfonate ou
lignine, de préférence).
Page 25 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Par exemple, le passage d'une boue à l’eau quelconque au type de boue correspondant
avec en plus inhibition par les dérivés ligneux se fait par traitement régulier en forage et
échelonné souvent sur plusieurs jours.
Dans ce dernier cas il est difficile de préconiser des règles générales car les conditions
initiales et finales peuvent être variées à l'infini et doivent être étudiées chaque fois par
des essais pilotes préalables en laboratoire. L'exemple concret développé ci-dessous doit
cependant permettre de dégager quelques principes et précautions à respecter lors
d'opérations comparables.
a. Le rapport "saumure- boue douce" sera déterminé par des essais pilotes et peut
varier de 50-50 à 70-30. Il sera d'autant plus élevé que l'argile est dans la boue
douce plus "calcique" (boue au gypse en particulier) ou plus inhibiteur (boue
douce au F.C.L. /L.C.). Concentration et réactivité élevées de l'argile sont aussi
des facteurs défavorables. Dans le cas d'une boue douce peu chère au mètre cube
il y aura toujours intérêt à en garder le minimum.
b. Une conversion dans le découvert (et non dans un tubage) doit être réalisée à
densité, alcalinité et filtrat aussi constants que possible.
Les changements de boues consistent dans le remplacement total d'une boue par une
autre. Pratiquement ce genre d'opération se réalise exclusivement dans un tubage juste
après sa pose.
S'il est exigé que la salinité de la boue douce mise en place soit minimale, les plus
grandes précautions doivent être prises pour éliminer toute trace de sel dans le circuit et
le puits. Par exemple : après reforage du ciment dans le tubage avec l'ancienne boue
salée, cette boue est chassée avec de l'eau et éjectée. Le puits est donc entièrement
rincé à l'eau.
Tous les bassins sont vidés et nettoyés, tous les refoulements et aspirations sont circulés
à l'eau douce. Malgré tout cela, il reste encore suffisamment de sel dans le circuit pour
élever la salinité de la boue douce, mise en place ensuite, jusqu'à 10 ou 15 g/l.
Page 26 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Si cette valeur est jugée excessive, il devient alors nécessaire d'une part de démonter et
nettoyer toutes les aspirations, et d'autre part, d'intercaler au moment du changement
de boue entre la boue douce neuve et l'eau de rinçage du puits un bouchon important
d'eau douce ou mieux de boue visqueuse.
La boue sera injectée dans le puits, précédée d'un bouchon d'huile et éventuellement
d'un bouchon supplémentaire de boue visqueuse.
Dans le cas oÙ la boue inverse est plus légère que la boue à l'eau, le channeling pourra
être limité par injection en circulation inverse, dans un tubage uniquement.
Si, malgré cela, un bouchon important de boue polluée se formait, celui-ci peut
quelquefois être récupéré après stockage prolongé et décantation ou "crémage".
Pour une boue à l'huile qui résiste mal aux pollutions par l'eau, les mêmes précautions
devront être appliquées, mais de façon beaucoup plus stricte.
Page 27 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
- carbonate de soude
- carbonate de soude et soude
- polyphosphate, puis carbonate et soude en partant du principe que
les traitements par produits couplés sont plus efficaces qu'un produit isolé
il n'est pas rentable de chercher à faire disparaître toute dureté
il n'est, bien entendu, pas possible d'éliminer les chlorures.
Finalement, il faut noter que, si la dureté et la salinité de l'eau sont excessives, il peut
être jugé plus économique de ne pas chercher à améliorer ces conditions et d'employer
alors un type de boue mieux adapté au problème, tel qu'une boue type "eau de mer".
Le calcium qui n'aura pu être réduit par le traitement précédent va faire diminuer le
rendement des colloïdes minéraux (bentonite) ou organiques (C.M.C.). En ajoutant au
moins une partie de la bentonite (sodique par fabrication) avant la C.M.C., ses aptitudes
d'échangeuse de cation sont utilisées, certes au détriment de son gonflement, mais par
contre au profit du rendement du colloïde organique. Compte tenu de leur prix respectif,
l'opération est rentable.
D'une façon assez générale les alcalins et les dérivés ligneux seront ajoutés ensuite
avec, le cas échéant, le reste de la bentonite si celle-ci n'est utilisée que pour stabiliser
le filtrat.
En dernier viendra l'alourdissant, dès que viscosité plastique et gels se seront stabilisés
dans le bassin de fabrication aux valeurs minimales déterminées en laboratoire. Pour les
alourdissements très importants, ceci pourra être facilité en ajoutant une partie de l'eau
en fin de fabrication.
En réalité, ces indications sont assez théoriques et pourront être perturbées par les
moyens de fabrication disponibles ou par le fait, par exemple, que certains produits sont
longs à passer (amidon) et commencent à être incorporés dès le début de la fabrication.
Il a déjà été signalé à quelle -cadence et par quel moyen (mixer, fût, etc ...) les produits
peuvent être incorporés.
Page 28 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
En général, bien que ce soit la viscosité (c'est-à-dire souvent la teneur en solides) qui
impose presque toujours les traitements les plus importants, les caractéristiques à
maintenir constantes pour une bonne stabilité du trou sont surtout la densité et le filtrat.
Pour respecter cela deux méthodes très générales de traitement sont appliquées, le
traitement par solution traitante (ou saumure) et le "dry mixing".
Solution traitante
Dans un bassin isolé est fabriqué une solution de tous les produits nécessaires au
traitement de tout le volume en circulation : eau, alcalins, colloïdes, alourdissants, etc...
Avantages :
Dès le début de l'incorporation, la boue usée en excès est stockée ou évacuée, et il n'est
ainsi traité que le volume minimal.
Inconvénients :
La boue est traitée assez brutalement sur un seul cycle. Pendant le reste du temps la
boue n'est souvent même pas brassée, la plupart des chantiers n'ayant pas plusieurs
pompes de brassage disponibles.
Dry mixing :
Les produits sont ajoutés soit à "sec" au "mixer" (colloïdes, alourdissant), soit au
"tonneau" (alcalins, dérivés ligneux), soit au fût (saumure). L'eau nécessaire est ajoutée
directement à la goulotte.
Avantages :
Traitement régulier et adapté sans cesse aux conditions momentanées. Celles-ci en effet
évoluent vite et peuvent rendre caduque, au moment de l'emploi, la composition
déterminée pour une solution traitante.
Inconvénients :
Rendement plus médiocre des produits ajoutés qui se dispersent et agissent mal,
d'autant plus que la boue est déjà chargée en solides. Méthode rapidement impraticable
lorsque le nombre et la quantité des produits à passer augmentent trop (boue lourde en
particulier).
Page 29 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
9. BARYTAGE
X = Df - Di x Da
Da - Df
Il est évident que l'addition d'un alourdissant dans la boue crée une augmentation
sensible du volume qu'il ne faut pas négliger car des surprises désagréables telles que
débordement des bassins sont à redouter. On pourra déterminer cette augmentation à
l'aide de la formule :
Il faut savoir que le poids spécifique (ou densité de l'alourdissant) de la baryte est de 4,3
environ.
Exemple :
Remarques
a. Lorsque les ajouts de baryte se font par sacs il y a toujours lieu de majorer la
quantité théorique d'au moins 10 % correspondant aux pertes de produits en
cours d'alourdisse ment, où à la mauvaise qualité du contenu de certains sacs.
Page 30 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Elles se manifestent par une baisse du niveau de boue dans les bassins, c'est-à-dire par
un débit de boue à la sortie du puits inférieur au débit de pompage dans les tiges.
Si cela se produit, il y a lieu avant tout de vérifier que les pertes de boues ne
proviennent pas d'une fausse manœuvre en surface
- Les pertes sont PARTIELLES lorsqu'une partie seulement du volume pompé dans le
puits revient dans les bassins après passage dans le puits, celui-ci restant plein durant
les arrêts de pompage.
- Les pertes sont TOTALES lorsqu'il n'y a pas de retour à la goulotte, et que le puits se
vide partiellement ou totalement.
Dans ce cas, il est possible de pré-traiter toute la boue du circuit avec 5 à 10 kg par m3
de colmatants fins passant au travers des tamis, avant de pénétrer dans la zone à pertes
présumée. Dans ce cas prévoir des outils sans duses ou à gros diamètres.
Tout en fabriquant, ajouter dans la boue de circulation des colmatants fins ou moyens
(suivant l'importance des pertes), de préférence par le mixer pour une meilleure
dispersion dans la boue, sans risque d'obstruer les duses du trépan. Il est conseillé
d'utiliser en les alternant les produits granuleux, fibreux et lamellaires, lesquels forment
une trame s'il s'agit de pertes par fissures ouvertes.
Page 31 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Dans la mesure du possible, il est préférable de ne pas "by-passer" les vibrateurs, pour
les raisons suivantes :
a. les colmatants qui remontent sont ceux qui n'ont pas été retenus pour le
colmatage en raison de leur calibre ou de leur nature. En observant ceux-ci, on se
fait une idée plus précise des colmatants "utiles" dans le cas considéré.
c. le "by-pass" des vibrateurs provoque le retour des déblais dans les bassins, ce qui
est à éviter (nettoyage ultérieur des bassins ... )
Si la nature de la boue, son prix de revient, le stock des produits de fabrication sur le
chantier, et la vitesse de fabrication ne permettent pas de maintenir un volume suffisant
dans les bassins pour poursuivre le forage, voici ce que l'on peut proposer :
1. remonter le trépan au jour, et descendre les tiges nues au droit des pertes,
3. injecter avec les tiges le volume ainsi préparé, chasser avec un volume de
boue correspondant au volume des tiges.
4. remonter les tiges au-dessus de la cote présumée des pertes et établir une
circulation tout en surveillant les niveaux des bassins.
Si les niveaux sont stables, descendre un outil et forer. Sinon, répéter la dernière
opération de colmatage ou mettre en oeuvre l'un des procédés dont on parlera plus loin.
Remarques
a. s'il s'agit de pertes de surface - (moins de 500 m), où l'on a affaire à des terrains
non consolidés, il est recommandé de conserver une densité aussi basse que
possible, une viscosité et des gels élevés.
b. s'il s'agit de pertes à profondeur moyenne ou élevée, on peut penser qu'il est
préférable de ne pas abaisser la densité de la boue afin de ne pas modifier l'état
d'équilibre de pression créé entre les zones forées et la colonne de boue
(possibilité de présence d'argiles plastiques).
Dans certains cas on peut aussi penser qu'une boue fluide est souhaitée pour les raisons
suivantes :
Dès qu'une perte totale est observée en forage, voici ce que l'on peut entreprendre:
- arrêter de pomper dans les tiges pour ne pas perdre de boue inutilement
- dégager l'outil du fond aussi haut que possible
- observer si le puits est plein de boue, sinon essayer de le remplir par l'annulaire
en mesurant aussi exactement que possible le volume pompé. En divisant ce
volume par le volume du puits au mètre foré, évaluer approximativement le
niveau statique de la boue.
Exemple de calcul
Avec une densité de boue de 1.25, le puits restera normalement plein. La densité en
circulation se situera entre 1.20 et 1.25 en tenant compte des pertes de charge dans
l'annulaire. A ce moment, il sera peut-être possible de colmater les pertes par l'un des
moyens étudiés précédemment (pertes partielles).
Page 33 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Cela suppose qu'on a affaire à une fracturation, à des fissures très importantes de la
formation, ou à une cave.
- forage à l'eau claire : cela suppose des formations assez bien connues pour leur
stabilité, leur dureté, pas d'argiles plastiques, ni de risque d'éboulements, ni de
venues de gaz ou d'huile.
- descente des tiges nues et injection au droit des pertes d'un bouchon de boue à
100 kg/m3 de colmatants, suivi d'un GEL-CIMENT placé environ à 20 mètres au-
dessus des pertes.
Remarques :
Suivant les résultats obtenus, il peut être nécessaire de renouveler plusieurs fois ces
opérations et de compléter le colmatage par l'introduction de colmatants plus ou moins
grossiers dans tout le circuit boue.
On utilise ces produits pour combattre les pertes de boue dans la formation.
On peut classer en :
Colmatants granuleux
Colmatants fibreux
Page 34 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
Colmatants lamellaires
Cellophane, mica.
Colmatants gonflants
Forment une gelée très visqueuse - peuvent servir de support à un bouchon de ciment,
ou forment un mélange plastique ou durcissable.
Le mélange bentonite-gas-oil forme instantanément dès qu'il est en contact avec l'eau
de la formation ou l'eau de la boue un composé plastique capable d'obstruer des
crevasses très importantes. Il est utilisé généralement comme préalable à l'injection d'un
bouchon de ciment dont il sert de support.
Il est préférable d'utiliser un groupe de cimentation car il faut que tout le circuit soit
rigoureusement privé d'eau.
La formulation de BDO
6. on chasse le BDO des tiges en pompant un volume au moins égal au volume BDO
(environ 6.000 1 de boue dans le cas présent) et en même temps on pompe dans
l'annulaire un débit de l'ordre du 1/4 du débit précédent (ici 1.500 L).
Page 35 / 36
LLeess ffllu
uiid
deess d
dee ffo
orraag
gee
3. Ajouter dans le bac la quantité voulue de gas-oil suivant l'importance du BDO que
l'on désire confectionner. A titre d'indication 1.000 1 de gas-oil + 1.200 kg de
bentonite donnent 1.500 1 de mélange environ.
4. Pomper dans les tiges 200 à 300 1 de gas-oil, suivi du BDO, puis à nouveau 200 à
300 1 de gas-oil.
5. Chasser le mélange de manière que le BDO arrive au bas des tiges comme indiqué
précédemment (eau ou boue à l'eau).
7. Chasser le BDO des tiges en pompant un volume au moins égal à celui du BDO.
Page 36 / 36