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Préambule
Commençons cette synthèse avec quelques extraits d'une conférence de presse donnée
par Jack Lang (2000). Ce texte qui donne quelques éclairages sur ce que cet homme (et ses
conseilleurs) estime être l'utilité des activités artistiques à l'école publique. Nous reviendrons
sur ces affirmations à plusieurs reprises dans ce texte.
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Plan
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I. Les Activités Musicales
A. Les objectifs
Il est actuellement à la mode de déclarer que la pratique des activités artistiques est
essentielle pour l'épanouissement de l'enfant (Lang, 2000). Aujourd'hui, des efforts
considérables, aussi bien financiers qu'en temps, sont consacrés chaque année en France à ces
enseignements. Mais que sait-on vraiment de l'apport de ces activités aux développements
perceptif, cognitif, intellectuel, affectif et social de l'enfant ? Ces activités ont-elles des
influences à long terme sur le fonctionnement du cerveau chez l'adulte ? Comment peut-on
favoriser et optimiser l'acquisition de ces compétences musicales ? Quelle est la progression
développementale des compétences? Quels sont les processus d'apprentissage ? Peut-on tout
apprendre à tout âge ? Quelles méthodes et pratiques pédagogiques sont favorables à ce
développement ?
Nous allons voir au long de cette synthèse qu'il est aujourd'hui difficile de répondre à
ces questions pour plusieurs raisons : 1) la recherche scientifique fondamentale sur le sujet
reste très limitée à cause de sa jeunesse et de sa difficulté à trouver place au sein du courant
principal de la recherche scientifique, 2) la plupart des pratiques pédagogiques en France
concernant les activités artistiques ont été marquées par un grand élitisme et une grande
rigidité jusqu'à une époque assez récente, et 3) l'absence d'une interface entre la communauté
scientifique et la communauté pédagogique résulte, d'une part, du développement récent de
chacun de ces deux domaines et, d'autre part, du manque d'experts spécialisés à la croisée de
ces deux domaines.
Notre objectif est donc de présenter une analyse large de la conjoncture scientifique et
pédagogique actuelle, de manière interdisciplinaire (psychologie cognitive, pédagogie,
neurosciences, sciences cognitives, sociologie, etc.), à la fois en France et à l'étranger. Dans la
première section consacrée aux recherches scientifiques, nous aborderons plusieurs questions qui
restent actuellement très discutées et qui ont également fait couler beaucoup d'encre dans la
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presse à grande diffusion. Le grand public est en effet demandeur de connaissances scientifiques
portant sur ce sujet du fait, en particulier, des conséquences pratiques évidentes qu'elles
entraînent. Malheureusement, les scientifiques de bon niveau ne fournissent pas encore assez de
résultats de qualité et, en conséquence, des recherches "limitées méthodologiquement"
remplissent le vide. L'avantage cependant est que la psychologie de la musique retient, pour la
première fois, l'intérêt des grands médias. Nous mentionnerons également les problématiques, les
méthodologies et certains des enjeux de la recherche dans ces domaines. Malgré un nombre de
recherches insuffisant, nous décrirons les parcours développementaux de certaines capacités
impliquées dans les activités musicales. A plusieurs reprises, nous évoquerons quelques
nouvelles pistes de recherche, avec des hypothèses de travail associées, que nous estimons
prometteuses. Dans une deuxième section nous décrirons quatre exemples de formation musicale
en France, et nous ferions une analyse critique en fonction des connaissances scientifiques
présentées dans la permière section. Nous terminerons par un recensement des ressources
disponibles en France et à l'étranger en ce qui concerne l'apprentissage de la musique (les
journaux principaux, les sociétés savantes, les centres de recherches, les Pages Webs utiles, et un
annuaire interdisciplinaire des chercheurs et des spécialistes français).
Chacun des groupes concernés par les activités musicales (les décideurs politiques, les
enseignants, les élèves, leurs parents) a une vision très différente de ce qu'est "apprendre la
musique". Et pour rendre la situation encore plus complexe, il existe également une grande
variabilité des avis à l'intérieur de chaque groupe concerné.. Ainsi, par exemple, les
responsables et les enseignants de l'Education Nationale ont une orientation très différente de
ceux des Conservatoires ; les priorités des enseignants de la "vieille école" diffèrent
significativement de ceux qui ont été formés plus récemment ; l'optique des élèves évolue
considérablement avec l'âge et la pratique de la musique. Pour le chercheur en sciences
cognitives, le point de vue sur l'activité musicale est encore vraiment différent. Essayons de
caractériser ces différentes optiques.
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Pour un pédagogue, l'apprentissage musical intègre au moins cinq volets (cf. la page
Web de la Société Suisse de Pédagogie Musicale). Premièrement, l'apprentissage d'un
instrument de musique est sans doute la dimension la plus présente dans l’image du grand
public et est compris comme l'apprentissage de la technique (les actions motrices) nécessaire
à produire des sons sur un instrument donné. Deuxièmement, l'apprentissage de la notation
musicale permet une communication du contenu musical entre les compositeurs et les
interprètes. Troisièmement, la formation de "l'oreille" implique tant l'apprentissage d'une
écoute analytique et globale que celui du vocabulaire nécessaire à la description de ce qui est
entendu ; cette formation nécessite également l'intériorisation des règles musicales d'une
culture donnée. Quatrièmement, les connaissances et la compréhension de la structure
musicale (mélodique, harmonique, rythmiques, métrique, structure globale etc.) permettent
une explicitation des règles musicales. Enfin, la créativité, aspect souvent négligé, implique
que l'enfant devienne capable d'utiliser ses connaissances implicites et explicites d'une culture
musicale donnée pour créer de nouveaux exemplaires de ce type de musique ou de nouveaux
genres de musique.
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(acculturation) (Bigand, 2002). L’apprentissage de la musique constitue une très bonne
occasion d'étudier la mise en place progressive des habiletés perceptivo-cognitivo-motrices (le
passage des processus contrôlés vers des processus automatisés) qui nécessitent l'intégration
de "quoi" et "quand" avec un contenu sémantique réduit (Drake & Palmer, 2000). Une telle
acquisition peut être conçue en termes de . conversion des connaissances déclaratives (faits)
en connaissances procédurales (actions, habiletés).
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II. La Recherche Scientifique Fondamentale
La psychologie de la musique
Malheureusement, les études consacrées aux capacités musicales chez l’enfant ont pris
beaucoup de retard. Alors que quelques pionniers ont commencé à décrire les compétences
musicales des enfants depuis déjà une vingtaine d'années, ce n'est guère que depuis cinq ans
que les recherches se sont centrées sur la question de savoir comment ils apprennent la
musique. Nous avons une "idée" très approximative des compétences musicales à chaque âge
mais aucun lien n'a été recherché entre les connaissances sur l'apprentissage en général et
l'apprentissage de la musique (Deliège & Sloboda, 1996 ; Dowling & Harwood, 1986 ;
Dowling, 1999 ; Hargreaves, 1986 ; Jones, 1990). Pour illustrer ce point, lors de l'organisation
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d'une session sur l'apprentissage de la musique à la "European Conference on Developmental
Psychology" (Suède, Août, 2001) dans le cadre de ce projet, nous avons constaté l'absence
quasi-totale de personnes compétentes dans ce domaine. Pour pallier cet état de fait, nous
avons invité des chercheurs travaillent sur des thèmes proches à faire une incursion dans ce
sujet, mais un grand vide était évident.
Il existe une exception notable de cette absence d'études dans ces domaines : elle
concerne la perception des sons musicaux chez les bébés. Ce type d'études, "à la mode", qui a
permis d’aborder la question des capacités "innées", est en pleine expansion (Baruch, 2002 ;
Trehub, 2001 ; Trehub, Schellenberg & Hill, 1997). Les résultats ne seront pas abordés ici
puisque ces travaux n’examinent pas directement la question de l'acquisition de la musique. Il
ne faut pas, cependant, négliger le fait que, pour comprendre la mise en place des
compétences pendant l'enfance, il faut avoir une bonne connaissance des capacités
préexistantes.
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des déficits spécifiques de la musique (du rythme, du chant, de l'écoute, de l'interprétation,
etc.). Ces déficits sont très souvent indépendants des autres compétences telles que le langage,
ce qui a conduit Isabelle Peretz à soutenir l'hypothèse de la modularité de la musique (Ayotte,
Peretz & Hyde, 2002).
La pédagogie de la musique
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B. Cinq questions d'actualité
Les recherches en psychologie cognitive de la musique indiquent que, chez les adultes,
la réussite à des tâches musicales ou "pseudo-musicales" diffère beaucoup entre des adultes
musiciens et de non musiciens (Shellenburg, 2001). Par exemple, on observe chez des
musiciens de meilleures capacités perceptives : les seuils de détection et de discrimination
sont souvent plus bas, et les performances dans de nombreuses tâches perceptives sont
meilleures (Deutsch, 1999 ; Yee, Holleran & Jones, 1994 ; Kishon-Rabin, Amir, Vexler &
Zaltz, 2001 ; Munte, Kohlmetz, Nager & Altenmuller, 2001). On observe également de
meilleures capacités cognitives : les musiciens organisent mieux des événements dans le
temps, sur des laps de temps plus longs et avec des structures hiérarchiques plus sophistiquées
(Drake, 1998 ; Rostron & Bottrill, 2000). Francès (1958) suppose que la connaissance du
code permettant de dénommer les notes et les structures musicales dote les musiciens
d’habiletés cognitives pour structurer la musique que l’on ne retrouve pas chez les non-
musiciens. Le fait de pouvoir représenter mentalement une mélodie par le nom des notes qui
la constituent pourrait ainsi renforcer la trace en mémoire de cette mélodie. Les musiciens
manifestent aussi de meilleures capacités attentionnelles, telles que la focalisation de leur
attention sur un objet sonore ou l’aptitude à la déplacer rapidement entre plusieurs sources
simultanées (Brochard et al., 1999 ; Koelsch, Schroger & Tervaniemi, 1999). Leurs capacités
d'imagerie, aussi bien pour la musique que pour d'autres stimuli auditifs, sont également
supérieures (Aleman, Nieuwwenstein, Bock & Haan, 2000). Chez les musiciens, les
mouvements requis dans la pratique de l’instrument deviennent plus rapides, plus précis et
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mieux agencés dans le temps (Palmer & Drake, 1997 ; Krampe, 2002), de même que les
coordinations sensori-motrices sont plus intégrées : les temps de réaction à des stimuli visuels
et auditifs sont plus rapides (Altenmuller, Gruhn, Parlitz & Kahrs, 1999).
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grandes chez les musiciens que chez les non musiciens pour des sons de piano, mais non pas
pour des sons purs (Pantev et al. 1998), ainsi que la taille des trace mnémoniques des
mélodies (Tervaniemi, Rytkonen, Schroger, Ilmoniemi & Naatanen, 2001).
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se poser la question de savoir si ces différences sont vraiment aussi importantes qu'elles
semblent paraître. Il ne faut pas oublier que des musiciens réussissent mieux que des non
musiciens dans des tâches de perception et de cognition musicale ; tout en étant moins
efficaces, les non musiciens font preuve cependant d'un certain niveau de compétence. Bigand
(2002) a récemment souligné un grand effet d'apprentissage implicite, aussi bien chez des non
musiciens que chez des musiciens (Bigand, 2002). Il décrit un certain nombre de résultats
empiriques qui comparent les performances de musiciens et de non musiciens sur quatre
dimensions de l’écoute musicale (le traitement de la mélodie, de l’harmonie, des grandes
structures musicales et l'apprentissage musical). Il constate très peu de différences entre les
deux groupes, et s'étonne de la "bonne réussite" des non musiciens dans ces tâches qui
requièrent une connaissance assez importante de la structure musicale. Par exemple, évaluer
la similarité entre des matériaux musicaux ou évaluer le degré d’achèvement d’une pièce
musicale sont des tâches qui peuvent être aisément mises en œuvre par des musiciens et des
non musiciens, et avec lesquelles les premiers ne sont pas plus familiarisés. Dans ce type de
situation, peu de différences sont généralement rapportées entre musiciens et non musiciens
(McAdams, Winsberg, Donnadieu, Desoete, Krimphoff, 1995 ; Bigand, 1997 ; Bigand,
Parncutt & Lerdahl, 1996 ; Bigand & Parncutt, 1999 ; Frederickson, 2000). Aussi, plusieurs
travaux font état de faibles différences fonctionnelles entre musiciens et non musiciens lors du
traitement de dimension musicale comme le contour ou les intervalles (Trainor, Desjardin &
Rockel, 1999) ou l’harmonie (Koelsch et al., 2000 ; Regnault et al., 2001).
Une question qui soulève beaucoup d'intérêt médiatique actuellement concerne "l'effet
Mozart", i.e. l'influence à court terme de l'écoute de certains types de musique. Ce débat a été
lancé par Rauscher qui montre que l'écoute de 10 minutes d'une sonate de Mozart mène à une
amélioration à court terme des capacités de raisonnement spatial (Rauscher, Shaw & Ky,
1993). Les participants ont, soit écouté une sonate de Mozart, soit écouté une cassette de
relaxation, soit sont restés dans le silence. Les scores d’un test de raisonnement spatial qui a
suivi étaient supérieurs après avoir écouté la sonate de Mozart. Cet effet a beaucoup retenu
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l'attention en raison de sa publication dans la prestigieuse revue "Nature", et parce que les
auteurs ont traduit l'effet en termes de 8 points de Q.I. La conclusion a été "music makes you
smarter" !
Un grand nombre d'études ont examiné la possibilité que l'écoute de la musique exerce
une influence positive et temporaire sur le raisonnement spatio-temporel. A peu près la moitié
d'entre elles indiquent l'existence d'un tel lien, mais la taille de l'effet est très variable et de
nombreuses études ne le mettent pas en évidence. Ces recherches n'expliquent pas non plus de
façon satisfaisante la cause ou les mécanismes impliqués. Il est vraisemblable que, si cet effet
existe, il impliquerait un effet "d'éveil" plutôt qu'une modification durable des capacités
cognitives. En raison de sa faible ampleur et de son manque de systématicité, cet effet est de
peu d'importance pour la pédagogie. Du point de vue scientifique, cependant, cet effet est
intéressant puisqu'il suggère que la musique et le raisonnement spatial sont liés au plan
psychologique et peut-être même neurologique.
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En résumé, l'effet Mozart est une hypothèse très forte concernant le lien entre musique
et les processus cognitifs. Cette hypothèse est difficile à réconcilier avec les connaissances en
psychologie cognitive. Malheureusement, l'intérêt disproportionné apporté à cette question a
masqué la richesse potentielle de ce domaine de recherche.
Question 3 : Y a-t-il des bénéfices à long terme d'un apprentissage musical sur les
capacités cognitives et la réussite scolaire ?
Les pédagogues des arts ont souvent affirmé que l'apprentissage de l'art peut améliorer
l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, des mathématiques et la compréhension des
concepts scientifiques. Sur quoi se fondent-ils pour dire que les apprentissages artistiques
améliorent les compétences scolaires ? Une équipe de recherche à la "Harvard Graduate
School of Education" (Project Zero) a conduit une étude exhaustive et quantitative des
influences de l'apprentissage artistique sur les compétences scolaires (Winner & Hetland,
2000). Ce travail porte sur les études réalisées de 1950 à 1999 (publiées et non publiées en
langue anglaise) qui ont examiné l'hypothèse que l'apprentissage des activités artistiques
conduit à des améliorations des compétences scolaires. 11.467 articles, livres, thèses,
présentations dans des congrès, rapports techniques, articles et données non publiés ont été
recensés. Après un tri sévère opéré sur des bases scientifiques, 188 études ont finalement été
retenues.
Trois méthodes principales ont été utilisées pour leur analyse : 1) les méthodes
corrélationnelles qui peuvent révéler un lien entre deux facteurs, mais qui ne permettent
l'établissement d'aucun lien causal, 2) les méthodes quasi-expérimentales mesurent les
compétences de différents groupes d'enfants qui se distinguent par la formation qu'ils
reçoivent (par exemple, un certain type de formation musicale), mais il n'est pas possible
d'établir que les différents groupes ne se distinguent pas sur d'autres dimensions (par exemple,
niveau socio-économique des parents, degré d'implication des parents), et 3) des études
expérimentales dans lesquelles les enfants sont répartis de façon aléatoire dans les différents
groupes, permettant l'établissement d'un lien causal dans le cas de l'observation d'une
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différence comportementale entre les groupes expérimentaux. Les études du dernier type sont
évidemment les plus appropriées, mais leur utilisation est rare, et certaines d'entre elles posent
souvent d'autres types de problèmes méthodologiques tels que des conditions contrôles
inappropriées.
Les résultats de 19 études indiquent l'existence d'un lien entre l'apprentissage d'un
instrument et le raisonnement temporo-spatial (Bilhartz, Bruhn & Olson, 1999). L'effet
semble être plus marqué si la lecture de la notation musicale est également apprise (Costa
Giomi, 1999). Du point de vue pédagogique, cet effet pourrait être important, mais il reste à
déterminer l'influence des améliorations dans des tests de raisonnement temporo-spatial et la
réussite scolaire.
Cependant, d'autres liens n'ont pas été confirmés expérimentalement. Concernant les
liens entre les activités artistiques et les compétences scolaires, si 31 études indiquent une
faible corrélation entre l'étude des arts et la réussite scolaire mesurée par des tests, il n'existe
aucune preuve scientifique que les arts améliorent les résultats de ces tests. Une hypothèse
pour expliquer ce lien non causal pourrait être que les "bons élèves" (à cause de leurs
compétences scolaires, leur origine socio-économique, etc. .) ont plutôt tendance à choisir de
pratiquer ces activités : les résultats associés à ceux qui bénéficient de ces activités sont
meilleurs, pour d'autres raisons, que ceux qui n'en bénéficient pas. Quant aux liens entre les
activités artistiques et la pensée créative, quatre études n'ont pas pu montrer de relation entre
l'apprentissage d'activités artistiques et des mesures de créativité verbale. Elles ont mis
cependant en évidence une relation faible entre l'apprentissage d'activités artistiques et des
tests de créativité figurale. Pour ce qui concerne les liens entre l'apprentissage d'un
instrument de musique et les mathématiques, trois études indiquent une relation moyennement
forte, trois autres indiquent l'absence de relation. Enfin, au sujet des liens entre
l'apprentissage d'un instrument de musique et la lecture, six études n'ont montré qu'une
relation très faible entre ces deux facteurs.
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l'apprentissage de l'art dans le programme scolaire par des arguments d'amélioration dans les
performances scolaires. Il faudrait plutôt utiliser des arguments concernant les avantages des
arts eux-mêmes. On ne dira pas, par exemple, que l'enseignement de l'histoire se justifie parce
que les compétences en histoire se transfèrent à l'apprentissage des mathématiques, ou que
l'éducation physique est bénéfique à l'apprentissage des sciences. En revanche, on pourra
avancer que les activités artistiques offrent une façon de penser qui n'existe pas dans d'autres
disciplines, ou que les arts font partie intégrante de notre culture et que ne pas les enseigner
est un appauvrissement.
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l'apprentissage restant possible, y compris à l'âge adulte. Des périodes critiques ont été mises
en évidence pour le développement des systèmes sensoriels, en particulier la vision. Il se peut
également que des périodes critiques existent pour certains fonctions du cerveau impliquant
des apprentissages complexes. Par exemple, des données accréditent leur existence dans le cas
du langage. L'apprentissage d'une deuxième langue après l'âge de huit ans reste possible, mais
il est presque toujours associé à un accent étranger (Munro & Flege, 1995 ; Johnson,
Newport, 1988).
Il est probablement plus facile pour un enfant d'apprendre une nouvelle langue ou la
musique mais, dans certaines conditions, les adultes peuvent y parvenir. Les périodes critiques
ne s'arrêtent pas brutalement mais disparaissent progressivement, et donc le concept de
"période sensible", moins rigide, est probablement plus approprié. On a souvent avancé l'idée
que la plasticité développementale existe principalement parce qu'elle permet aux systèmes
cérébraux de s'adapter aux facteurs de l'environnement qui ne peuvent pas être prédits par une
préprogrammation génétique.
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plasticité ont été avancées (le renforcement des synapses existantes, la création de nouvelles
synapses, le recrutement des zones corticales précédemment utilisées pour d'autres fonctions,
l'auto-organisation corticale, la réorganisation corticale, la modification synaptique,
l'augmentation du nombre de neurones, l'amélioration du fonctionnement des neurones, etc.
(Rauschecker, 1999).
Prenons l'exemple de l'oreille absolue. Elle est presque devenue une question de
croyance parmi les musiciens : soit on considère qu'un individu est né avec cette oreille
magique qui lui permet d'identifier avec un nom un son musical, et cet individu est donc
génétiquement prédisposé à devenir musicien (Bachem, 1937), soit ce type de codage peut
être appris et il est alors pertinent de passer des centaines d'heures à acquérir cette capacité
(Oakes, 1951). Les recherches scientifiques nous proposent aujourd'hui une histoire plus
nuancée et réaliste (Ward, 1999 ; Gregersen, Kowalsky, Kohn & Marvin, 2001 ; Saffran &
Griepentrog, 2001).
L'idée est la suivante : un individu sera né avec une oreille absolue, dans le sens où
chaque son est codé dans le cortex auditif en termes absolues (en Hz) plutôt que relatifs (deux
fois plus haut etc.). Malheureusement, c'est l'oreille relative qui a une plus grande valeur
adaptative : il est plus utile de pouvoir reconnaître ou reproduire une mélodie ou une voix
transposée à d'autres fréquences que de pouvoir percevoir et reproduire exactement la
fréquence d'origine (Frère Jacques est reconnaissable quelle que soit la note sur laquelle la
mélodie commence !). On avance donc l'hypothèse qu'un enfant perd progressivement le
codage en termes absolus en faveur d'un codage en termes relatifs simplement par
apprentissage implicite d'acculturation. La seule façon de retenir une oreille absolue sera par
un apprentissage explicite musical dans lequel l'enfant apprendra à donner un nom de note à
chaque note entendue. De plus, on constate que cet apprentissage explicite doit être fait
pendant les premières années de la vie, probablement avant l'âge de 7-8 ans. Après cet âge,
quelqu'un peut apprendre un certain type d'oreille absolue après un apprentissage
extrêmement intensif, mais cette capacité disparaît très vite si elle n'est pas entretenue
régulièrement (Crozier, 1997) . Cette description correspond exactement à un cas de période
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sensible, et expliquerait le plus grand pourcentage de personnes avec l'oreille absolue au
Japon qu'en Europe, puisque au Japon l'apprentissage musical commence à un plus jeune âge
et avec une dénomination précoce en termes absolus. La même analyse peut être avancées en
ce qui concerne le codage de la cadence ou du tempo (Levetin & Cook, 1996).
Un autre exemple de la plasticité cérébrale est fourni par une étude sur les
modifications cérébrales lors de différents types d'apprentissages. On a montré que les
caractéristiques de l'enseignement modifient le type d'activation cérébrale. Après un
apprentissage, le traitement de la musique chez des sujets entraînés verbalement est lié à une
augmentation de l'activation des zones fronto-temporales gauche du cerveau, alors que pour le
groupe formé musicalement, on constate une augmentation de l'activation du lobe frontal droit
et des lobes pariétaux bilatéraux (Altenmuller, Parlitz & Gruhn, 1999). Ces résultats montrent
que le type d'expérience musicale influence l'activation auditive cérébrale et que cette
activation dépend des stratégies d'enseignement utilisées.
Depuis quelques années, des études sérieuses ont examiné les facteurs qui influencent
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la réussite de l'apprentissage de la musique (Howe, Davidson & Sloboda, 1998 ; Davidson,
Howe & Sloboda, 1997 ; Evans, Bickel & Pendarvis, 2000 ; Gembris & Davidson, 2002 ;
Orsmond & Miller, 1999 ; Gagne, 1999). Le débat ressemble à celui sur l'intelligence et est
probablement sans fin. Ceci dit, ce problème occupe beaucoup de pédagogues et de
scientifiques et doit donc être abordé, en particulier parce que les convictions à ce sujet
influencent énormément les politiques de l'enseignement des activités artistiques.
Les facteurs identifiés comme potentiellement importants sont les suivants (notons
que, alors que différentes études soulignent l'apport de chacun de ces facteurs, leur
importance relative et la façon dont ils peuvent interagir reste à démontrer).
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Mentionnons encore le facteur "g". Certains modèles de l'intelligence avancent l'idée
d'une prédisposition génétique. Le facteur "g" est le facteur d'ordre supérieur extrait par une
analyse factorielle d'une batterie de tests d'intelligence "qui ne peut pas être décrit en termes
de contenu des connaissances, d'habiletés, ou en termes de processus cognitifs. Ce n'est pas
une variable comportementale ou psychologique, mais biologique, une propriété du cerveau".
L'intelligence comme facteur biologique gouvernerait les performances d'autres compétences
cognitives. On avance l'hypothèse qu'un facteur "g" élevé pourrait être responsable de la
réussite en musique.
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Comme nous l'avons évoqué plus haut, nos connaissances concernant le parcours
développemental de l'apprentissage musical restent au stade embryonnaire et ne concernent
qu'une partie des compétences musicales : essentiellement la perception, un peu la cognition
et la motricité, et très peu l'intégration de ces capacités. Ceci est sûrement lié au fait que la
plupart des études ont été exploratoires en nature, débutant essentiellement par l'observation,
et non pas inscrites dans une approche hypothético-déductive partant d'une théorie de
l'apprentissage musical. Malgré ces problèmes et limitations, il est possible de dresser un
parcours développemental hypothétique de certaines des capacités, mais nous tenons à
souligner que cette description reste très spéculative.
Il est très instructif de comparer l'état final des adultes avec l'état initial des bébés ou
les états transitionnels pendant l'enfance. Les différences peuvent être dues : 1) aux
caractéristiques fonctionnelles et maturationnelles des systèmes sensoriels (telles que la
vitesse de transmission de l'information et les propriétés des récepteurs), 2) à l'acculturation
par l'exposition passive aux régularités de l'environnement, et 3) à l'apprentissage spécifique,
tel que l'enseignement musical où les musiciens apprennent explicitement les règles
structurales de la musique.
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ou innées (Drake & Bertrand, 2001 ; Krumhansl Toivanen, Eerola, Trivianinen, Jaervinen &
Louhivuori, 2000).
Dans les études existantes, les âges examinées et les techniques utilisées varient
considérablement. Il est habituel de comparer trois groupes d'âge : des bébés donc l'âge varie
de quelques heures à un an, des enfants de 5 à 10 ans, et des adultes (habituellement des
étudiants de psychologie de 18 à 25 ans). Il est évident qu'il existe beaucoup de possibilités de
changements au sein de chaque groupe. Il existe également des périodes de la vie qui restent
complètement inexplorées, ce qui est probablement dû aux difficultés expérimentales. Par
exemple, nous connaissons très peu sur les capacités des 2-3 ans et des adolescents,
probablement pas pour les mêmes raisons. Les tâches utilisées pour chaque groupe sont
d'habitude appropriées pour l'âge voulu, mais le degré de comparabilité entre celles utilisées
pour des groupes différents est discutable.
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Le Tableau 1 présente une vue d'ensemble des compétences musicales au cours de
l'enfance, ce qui fournit un point de départ descriptif plutôt qu'explicatif. Il est à noter que la
perception, la cognition et la motricité sont mélangées.
Tableau 1 : Les points importants dans le développement musical selon Shuter-Dyson &
Gabriel (1981).
Age
0-1 réactions aux sons
1-2 productions musicales spontanées
2-3 commence à reproduire des phrases des chansons entendus
3-4 conception d'un plan général d'une mélodie, l'oreille absolue se développe si
apprentissage d'un instrument
4-5 discrimination de registre de hauteurs tonales, reproduction de rythmes simples
5-6 compréhension de fort/faible, discrimination de même/différent pour des mélodies et
rythmes simples
6-7 amélioration dans la précision tonale, perception meilleure pour la musique tonale par
rapport à la musique atonale
7-8 appréciation de consonance et dissonance
8-9 amélioration dans la production rythmique
9-10 amélioration dans la perception rythmique et la mémoire mélodique, perception des
mélodies à deux-voies, appréciation d'une cadence
10-11 établissement de la "sens harmonique", appréciation des aspects plus fins de la
musique
12-17 augmentation de l'appréciation, à la fois cognitive et émotionnelle
La perception auditive
Nos connaissances concernant les capacités perceptives des bébés et des enfants sont
actuellement très disparates (Baruch, 2001). Seule quelques capacités ont été examinées :
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dans les techniques de mesure. Cependant, même avec les méthodes les plus sophistiquées,
les seuils des bébés restent 15 à 30 dB au-dessus de ceux des adultes. A six mois, la différence
est d 10-15 dB (Olsho, Koch, Carter, Halpin & Spetner, 1988) et la différence continue à
diminuer avec l'âge (Schneider, Trehub, Morrongiello, Thorpe, 1986), pour arriver à 10 ans à
des valeurs comparables à celles des adultes (Trehub, Schneider, Morrongiello, Thorpe,
1988). Il est tentant de suggérer que des patterns semblables ont été obtenus pour d'autres
attributs, mais les données expérimentales sont si rares qu'une telle conclusion est précoce. Le
mieux que l'on puisse dire est que les données existantes ne sont pas incompatibles avec le
pattern proposé (l'intensité - Schneider & Trehub, 1985, la sélectivité fréquentielle - Jensen &
Neff, 1993, le timbre – Trehub, Endman & Thorpe, 1990, et l'acuité temporelle - Werner &
Marean, 1993). Malgré cette performance médiocre chez les bébés, le même mode de
fonctionnement semble fonctionner pour ces processus de bas niveau. Par exemple, les
mêmes patterns de fonctionnement sont observés pour les deux groupes pour les courbes
d'accord et les filtres auditifs (Abdala & Folsom, 1995), le double codage de la fréquence
(hauteur tonale et chroma) (Demany & Armand, 1984 ; 1985), les phénomènes de la
fondamentale absente et l'extraction de la hauteur tonale des sons inharmoniques (Clarkson &
Clifton, 1995).
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s'expliquent plutôt par des changements dans le niveau de performances que dans le mode de
fonctionnement. Les adultes âgés ne manifestent pas de déficit de ces processus par rapport
aux adultes jeunes (Trainor & Trehub, 1989).
La cognition musicale
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Cependant, un certain nombre d'études montre des différences entre des groupes d'adultes
(musiciens, non musiciens, de cultures différentes).
Le rythme. Les bébés, enfants et adultes montrent tous un avantage à traiter des formes
rythmiques et mélodiques simples contenant des ratios simples (isochronie et 2:1) (Trainor,
1997). Des bébés de 2 mois discriminent et catégorisent des rythmes simples (Demany,
McKenzie, Vurpillot, 1977 ; Morrongiello & Trehub, 1987), et des enfants jeunes
discriminent et reproduisent mieux des séquences rythmiques construites avec des ratios de
2:1 comparé avec des ratios plus complexes (Dowling & Harwood, 1986 ; Drake, 1993b ;
Drake & Gérard, 1989). Les enfants sont capables de synchroniser leurs taps avec des
séquences musicales à 5 ans (Dowling, 1984 ; Dowling & Harwood, 1986 ; Drake, 1997 ;
Fraisse, Pichot, Clairouin, 1969) et leurs reproductions incorrectes de rythmes musicaux
respectent presque toujours la pulsation sous-jacente (Drake & Gérard, 1989).
29
La mélodie. A 7-11 mois les bébés ont plus de facilité à détecter des changements dans un
contour mélodique que des changements locaux d'intervalles, un pattern qui se retrouve chez
des adultes non musiciens, mais pas chez des adultes musiciens (Ferland & Mendelson, 1989 ;
Trehub, Bull, Thorpe, 1984 ; Trehub, Thorpe, Morrongiello, 1987). Cette capacité leur permet
de reconnaître une mélodie quelle que soit la note sur laquelle elle commence.
30
le départ d'une voix, voire même pour dénombrer les voix présentes, devient impossible une
tâche quasiment impossible.
Nos seules connaissances concernant les productions musicales sont issues des
analyses des productions musicales spontanées, c'est-à-dire des chansons des enfants. La
Figure 1 donne quelques exemples produits par des enfants à plusieurs âges.
Figure 1 : Exemples de productions musicales spontanées.
31
Le chant. Les enfants commencent à chanter spontanément vers 9 mois. Ces jeux vocaliques
incluent des sons issus de toute sa gamme de fréquences avec des voyelles stables. Vers 18
mois les chansons commencent à être reconnaissables et reproductibles (Ostwald, 1973). Les
chansons des enfants de 2 ans consistent souvent en phrases brèves répétées de nombreuse
fois. Seulement vers 5 ans les enfants sont capables de respecter la tonalité tout au long de la
chanson. Le Tableau 2 résume les caractéristiques rythmiques et mélodiques des chansons
spontanés à chaque âge.
32
Jouer et chanter en groupe. Le Tableau 3 résume les changements au cours de l'enfance dans
la capacité d'adapter ses propres comportements musicaux à ceux de l'entourage. Pendant la
première année de la vie les productions des bébés sont presque complètement endogènes,
sans tenir compte de ce qui les entoure. Les synchronisations correspondant à quelque chose
dans l'environnement sont en fait proches de leur comportement spontané. Progressivement ils
deviennent capables de s'éloigner de ce comportement spontané, en adaptant leurs propres
rythmes vers des laps de temps plus longs. Nous avons également vu qu'il y a une
amélioration dans les capacités à focaliser leur attention sur des informations pertinentes et
d'inhiber les informations non pertinentes, ce qui permet une adaptation aux autres appropriée.
Ces améliorations sont observées, mais nous n'avons pas une indication précise de l'âge à
laquelle chaque compétence fonctionne avec ou sans la formation musicale.
Tableau 3 : Les changements au cours de l'enfance dans la capacité d'adapter ses propres
comportements musicaux avec ceux de l'entourage.
Age Synchronisation
0-1 ans productions spontanées sans tenir compte des stimulations externes
33
D. Vers un Cadre Théorique de l'Apprentissage Musical
34
sorties possibles. En plus de l'apport des connaissances théoriques, une compréhension plus
approfondie de ces activités pourrait amener à des améliorations considérables dans les
techniques d'apprentissage de la musique. Pour devenir un musicien "accompli", nous
suggérons qu’il faut maîtriser tous ces couplages sensori-moteurs.
35
degré de structuration et le respect des règles explicites et implicites. Deuxièmement, la
plasticité cérébrale est un concept clef dans l'acquisition des deux compétences, avec des
données expérimentales en faveur de l'existence d'un "âge sensible" vers 7 ans pour la
musique, comme pour le langage. Enfin, des travaux scientifique indiquent l’existence de
transferts de compétences entre les deux domaines, en particulier la capacité d'organiser les
sons dans le temps (segmentation, organisations hiérarchiques etc.).
Ce qui précède nous conduit à proposer des hypothèses qui seront reprises lors de la
présentation de la section suivante sur la pédagogie de la musique. Ce ne sont pas des
affirmations ayant reçu des preuves expérimentales équivoques mais elles sont cohérentes
avec la pensée scientifique dominante actuellement. Dans tous les cas, des recherches
sérieuses sont nécessaires et possibles afin de confirmer ces hypothèses.
Hypothèse 2 : On ne peut pas tout apprendre à tout âge (existence de périodes sensibles) ;
il faut donc identifier les moments propices de l'apprentissage de chaque élément (adapter
les pratiques pédagogiques à ces périodes sensibles).
36
Hypothèse 4 : Toute activité musicale contribue à l'élaboration d'une représentation
mentale abstraite qui permet le transfert des compétences d'une situation musicale à une
autre. Le degré de structuration de cette représentation mentale sera déterminant dans le
niveau de réussite dans toute activité musicale (il faut privilégier les activités musicales
qui renforcent une abstraction, particulièrement par une dimension transversale).
Hypothèse 5 : Le chant, une activité musicale dont les dimensions motrices sont réduites,
joue probablement un rôle facilitateur dans cette transversivité (à encourager).
Hypothèse 7 : Tous ces points sont probablement modulés par le degré d'investissement
de l'enfant et de son entourage (tous les facteurs qui augmentent directement ou
indirectement cette motivation auront probablement un effet positif sur la réussite de
l'apprentissage musical).
37
III. Les Pratiques Pédagogiques
A. La Situation en Europe
Une étude relative aux dispositions existant dans le domaine de l'éducation artistique,
dans les Etats membres du Conseil de l'Europe, a été entreprise au moyen d'un questionnaire
adressé aux délégations nationales du Comité de la Culture (Robinson, 2002). Ce
questionnaire visait précisément à rassembler des informations sur les dispositions existant, en
matière d'éducation artistique, dans l'enseignement primaire et secondaire. Vingt-deux Etats
membres ont répondu de manière positive au Conseil de l'Europe. L'étude confirme
l'extraordinaire diversité des dispositions existant en matière d'éducation artistique dans les
Etats membres. Certains pays définissent des directives très strictes sur le contenu de cet
enseignement et ses critères d'évaluation - directives auxquelles les établissements scolaires et
tous les enseignants (quelle que soit leur discipline) doivent se conformer. D'autres pays, au
contraire, laissent toute liberté aux établissements et aux professeurs en ce qui concerne le
contenu, la pédagogie et le développement de l'enseignement artistique. Dans plusieurs pays,
la politique de l'éducation nationale accorde une certaine importance aux arts et encourage
fermement les établissements scolaires à renforcer la place des arts à la fois dans le cadre et en
dehors des programmes officiels ; toutefois, ce cas de figure n'est pas majoritaire.
Dans tous les cas étudiés, les arts ont un statut inférieur à celui des mathématiques et
38
des sciences. Dans le cadre de la politique de l'éducation nationale, les arts occupent une place
plus importante dans les pays d'Europe du Nord que dans ceux du Sud. Cependant, les
dispositions existantes ne sont pas forcément une garantie et peuvent être menacées. Alors
que certains pays prennent des mesures positives en vue de la promotion et du développement
des matières artistiques à l'école, dans d'autres pays, au contraire, on constate que les
dispositions existant dans ce secteur sont franchement menacées. Dans ces pays, en effet, on
assiste, au niveau ministériel ou par le canal universitaire, à des tentatives de réduction de ces
dispositions au profit de disciplines jugées plus directement utiles en termes de débouchés ou
de cursus scolaire.
En vérité, dans tous les pays, le système éducatif met l'accent sur des critères d'étude et
de réussite qui se situent, semble-t-il, à l'opposé des dons ou de la sensibilité artistique. En
outre, le modèle prédominant en matière de développement intellectuel reste fondé sur une
opposition et une hiérarchie entre les sciences et les arts. Aussi la filière de l'enseignement
artistique est-elle le plus souvent réservée aux jeunes qui ont, soit des dispositions
particulières pour les arts, soit des parents ayant les moyens de leur payer un enseignement
complémentaire dans ce domaine. Au total, et en dépit du discours ambiant, les arts ne sont
guère considérés comme prioritaires dans le contexte du développement à long terme des
systèmes éducatifs nationaux.
B. La Situation en France
Nous allons prendre un exemple de l'enseignement donné dans chacun des ces types
d'institutions afin d'examiner dans quelles limites ils coïncident avec les hypothèses issues de
39
la section sur les recherches scientifiques. Nous proposons un bref aperçu de l'organisation de
ces apprentissages. Chaque description se focalise sur plusieurs points (les objectifs, la
formation des enseignants, l'âge du début de la formation, l'étendue des activités proposées, le
statut donné à la formation musicale, le rôle du chant). Il est bien évident que ces illustrations
ne sont pas forcément représentatives de toutes les institutions dans chaque catégorie. Nous ne
souhaitons pas formuler de jugement, mais simplement fournir un "grille d'analyse" des
activités proposées en fonction des hypothèses présentées précédemment.
A l'école primaire, 3 heures par semaine sont consacrées à l'éducation artistique. Parmi
les domaines de l'éducation artistique, la musique et les arts plastiques sont des disciplines
obligatoires : le théâtre, le cinéma et la danse sont des domaines artistiques d'ouverture
conseillés. Un programme précis et des objectifs de compétence sont définis pour chaque
cycle : l'éducation musicale vise à sensibiliser les enfants à la beauté de la musique ainsi qu'à
leur apprendre à exploiter leurs facultés d'expression par le biais de la danse et du chant. Dans
le primaire, les enfants commencent à jouer d'un instrument ; ils apprennent à écouter, à
analyser et à apprécier la musique d'époques et de cultures différentes, à mieux contrôler leurs
40
mouvements et leur voix, à mémoriser et à reconnaître des morceaux de musique de plus en
plus complexes, à porter un jugement critique sur la musique et à l'étayer. L'enseignement est
assuré par les maîtres d'école qui sont polyvalents (leur formation initiale comprend un
enseignement minimum en musique et arts plastiques). Les autres disciplines reposent sur le
volontariat des maîtres. Dans certaines villes, des professionnels interviennent aux côtés du
maître pour dispenser une sensibilisation à la musique, les arts plastiques, la danse. Cette
pratique est répandue, appréciée, mais non systématique et repose sur le financement des
collectivités territoriales.
Au lycée (de 15 à 18 ans), les élèves peuvent suivre un enseignement dans cinq
matières artistiques : musique, arts plastiques, théâtre, cinéma, histoire des arts. Il est de
tradition de faire participer les artistes à l'éducation dans le cadre de programmes très divers.
Dans les écoles et les collèges, leur participation concerne les élèves volontaires de niveau de
classes différents : chorales scolaires, ateliers de pratique artistique, projets artistiques et
culturels pluridisciplinaires. Ces activités ne sont pas soumises à des programmes et des
épreuves mais ont des cahiers des charges précis. Elles ouvrent un champ élargi des domaines
artistiques : musique, arts plastiques, théâtre, cinéma, danse, arts appliqués, photographie,
architecture, arts du cirque, écriture, patrimoine.
41
2. Le Conservatoire National de Région de Grenoble
Le Conservatoire national de région de Grenoble (CNR), qui existe depuis la fin des
années 60, compte aujourd’hui plus de 1.700 élèves et permet l’enseignement d’une
quarantaine de disciplines. Les trois objectifs principaux du CNR de Grenoble sont : 1)
former les musiciens amateurs et professionnels, 2) démocratiser l’accès à la culture, 3)
envisager une formation musicale dans sa globalité en abolissant les cloisonnements entre les
différentes disciplines.
Cursus des études : Les études musicales se déroulent en trois cycles, le nombre d’années
passées dans chaque cycle pouvant aller de 3 à 5 ans. Depuis quelques années, on a mis en
place un 3e cycle bicéphale, afin de donner aux élèves ne souhaitant pas devenir
professionnels la possibilité d’approfondir de façon adaptée leur cursus musical. Le 3 e cycle
spécialisé est marqué par l’obtention du diplôme d’études musicales, reconnu par l’Etat. Le 3e
cycle normal mène à l’obtention du certificat de fin d’études musicales. Ces deux 3e cycles
sont de même durée mais diffèrent dans leurs objectifs. Un 3e cycle normal vise à développer
des connaissances sur les époques, de l’autonomie en musique d’ensemble plutôt que des
talents de virtuosité.
Age d’accès aux enseignements musicaux : Les limites d’âge inférieures pour débuter une
discipline instrumentale se situent entre 6 et 9 ans, et sont déterminées en fonction de raisons
42
morphologiques. Les limites d’âge supérieures pour débuter son premier instrument se situent
entre 10 et 12 ans. Ce règlement peut être assoupli, notamment en fonction des places
disponibles ou si l’élève commence un deuxième instrument. Etant donné les cours d’éveil
musical dispensés dans toutes les écoles primaires de Grenoble, il n’y a pas d’éveil musical au
sein du conservatoire. Les enfants sont acceptés en formation musicale à partir du CE1
(niveau où la lecture est maîtrisée). Cependant, il n’est pas obligatoire qu’ils commencent par
la formation musicale. En effet, l’expérience a montré que les enfants qui commencent par la
formation musicale sans commencer un instrument n’étaient pas très motivés. D’un autre
côté, les enseignants sont souvent réticents à l’idée de devoir apprendre le solfège à l’enfant
dans le cours d’instrument. La situation idéale paraît donc être de faire commencer
l’instrument et la formation musicale en même temps, aux alentours de 7 ans.
Ouverture aux autres musiques : Ayant constaté le clivage entre les musiques écoutées par les
enfants et ce qui leur est enseigné au conservatoire, le taux d’abandon important vers
l’adolescence, et le peu d’écoute de musique “ classique ” en dehors du conservatoire, les
enseignants se sont interrogés sur la possibilité de liens à réaliser entre la musique
“ classique ” et les autres types de musiques. Ainsi, des nouvelles pratiques se sont ouvertes
comme les ateliers de musiques actuelles, un projet de composition avec les élèves de 14 ans
et plus, et des interventions d’artistes en jazz, salsa, flamenco ont été proposées. Dans ces
43
nouveaux enseignements, la démarche éducative est inversée par rapport à la démarche
“ classique ”, c’est-à-dire que l’accès est d’abord mis sur la pratique de la musique puis
ensuite sur la formation.
44
3. L'Ecole Municipale de Musique et de Danse d'Eybens (Isère)
L’école de musique d’Eybens depuis 1982. Elle accueille des enfants et des adultes de
quatre communes iséroises. Autrefois d’un effectif de 80 élèves, elle en compte aujourd’hui
plus de 760 et emploie 34 enseignants. Son objectif n’est pas de former des musiciens
professionnels, mais de contribuer à l’épanouissement des enfants à travers un enseignement
musical complet.
Activités : Une vingtaine de pratiques instrumentales (dont guitare électrique, batterie, basse,
accordéon), cours d’éveil et de formation musicale, pratiques collectives (ensembles à cordes,
ensembles à vent, orchestre symphonique, orchestres de jazz, chorales), danse (jazz, classique,
contemporaine). Chaque élève musicien doit suivre un cours de formation musicale, un cours
d’instrument et une pratique collective (dès 2 ou 3 années de pratique instrumentale).
Cursus des études : Les enfants sont accueillis en éveil musical dès 4 ans, puis en instrument
dès qu’ils sont assez grands pour commencer l’instrument choisi. Il n’y a donc pas de limite
d’âge minimum, mais uniquement des limites morphologiques liées à chaque instrument. Les
adultes sont acceptés pour un parcours “ hors cursus ”.. La formation musicale et le parcours
instrumental fonctionnent sous forme de trois cycles, durant 3 à 5 ans en moyenne . Le
premier cycle est général, c’est-à-dire que tous les élèves suivent un enseignement initial de
même orientation musicale. A partir du second cycle, les élèves peuvent choisir leur
orientation : jazz ou classique. Dès lors, le cours d’instrument, la formation musicale et la
pratique collective se font selon l’orientation choisie par l’élève. Le troisième cycle est dans la
continuité du second et aboutit au CFEM (certificat de fin d’études musicales), diplôme
correspondant “ globalement ” à celui délivré à la fin d’un cycle court au conservatoire. Mais
si ce diplôme a une appellation identique, aucune uniformisation du niveau requis n'a été
réalisée entre les différentes structures (écoles de musique et conservatoire). Le diplôme du
CFEM ne correspond donc pas à un niveau musical bien défini et ne peut réellement pas être
comparé entre les différentes structures.
45
Evaluation : Chaque discipline est évaluée séparément. En instrument, les élèves ont des
contrôles intra cycles, qui se présentent sous la forme de mini-audition avec jury. Les fins de
cycle sont des examens plus formels qui sanctionnent le passage au cycle supérieur. En plus
de la prestation lors de l’examen final, le passage au cycle supérieur est conditionné à un
contrôle continu : des grilles d’évaluation remplies chaque trimestre par les enseignants. Ces
grilles comportent deux parties : 1) le comportement musical (présence, concentration,
compréhension du texte, tenues rythmique et dynamique, écoute, musicalité, autonomie), et 2)
la technique (posture instrumentale, sonorité/approche du son, agilité/souplesse, déchiffrage,
perception et correction de la justesse, travail fourni, rapidité d’acquisition). L’évaluation en
formation musicale est similaire. Les élèves passent des examens oraux (lecture de rythme, de
notes, déchiffrage chanté, chant interprétation) et écrits (dictée mélodique, polyphonique,
rythmique, reconnaissance auditive, théorie-analyse) chaque fin d’année et évoluent en
fonction des résultats. Des cours intermédiaires à l’intérieur de chaque cycle sont mis en place
afin d’éviter les redoublements.
Nous avons vu que chaque discipline est relativement cloisonnée. Les apprentissages
d’instrument et la formation musicale ne sont pas beaucoup mis en relation, ce dont
l’évaluation se ressent. Une réflexion est menée pour établir une évaluation globale et
transversale des habiletés musicales. L’idée serait d’avoir un suivi étroit entre les différentes
disciplines afin de dispenser une formation musicale plus globale, de former des musiciens au
sens large et non pas seulement des instrumentistes. Malheureusement, cette idée de
compétences transversales entre les disciplines est difficile à réaliser d’un point de vue
pratique. Il faudrait une très grande concertation entre les enseignants et des suivis d’élèves
très personnalisés. Sachant que la plupart des enseignants en école de musique travaillent dans
plusieurs structures, la globalisation de l’enseignement serait très complexe à mettre en place.
Ouverture aux autres musiques : L’école de musique choisi d’ouvrir une orientation jazz et
déplore le manque d’enseignants diplômés du DE jazz. Un atelier “ Rapp ” avait été monté
avec le centre culturel mais n'a pas suscité d'intérêt des adolescents au-delà de deux ans.
Devant le caractère éphémère des musiques “ à la mode ” et le peu de demandes, l’école de
46
musique ne s’est pas trouvée devant la nécessité d’ouvrir des ateliers d’autres musiques que
celles déjà proposées.
Liens avec les écoles primaires : Des intervenants en milieu scolaire, titulaires du Diplôme
Universitaire de Musicien Intervenant (DUMI), sont rattachés à l’école de musique, ils
interviennent à la fois dans les écoles primaires et à l’école de musique pour l’éveil musical.
Chaque année, des spectacles sont organisés en faisant collaborer les orchestres de l’école de
musique et des classes des écoles primaires de la commune.
Les classes musicales à horaires aménagés (0,3% des élèves du collège en 2000-2001),
appelées communément les CHAM ou classes musicales, sont des classes bénéficiant
d’aménagements d’horaires et de programmes scolaires afin de suivre dans des conditions
optimales un enseignement musical au sein d’un conservatoire. Il a longtemps été reproché
aux classes musicales d’être un “ laboratoire d’élites ” et d’imposer une pression importante
aux élèves. Aujourd’hui, au conservatoire national de région de Grenoble, les objectifs des
classes musicales sont les mêmes que pour les autres élèves du conservatoire, avec pour seule
47
différence l’organisation des temps musicaux. Trois établissements scolaires sont rattachés au
conservatoire, l’école primaire Hector Berlioz, le collège Charles Münch et les lycées
Emmanuel Mounier et Champollion.
Ecole primaire Berlioz. L’école accueille des élèves du CE1 au CM2 pratiquant ou
désirant pratiquer un instrument de musique. L’entrée se fait en CE1 sur des tests d’aptitudes
musicales. Les enfants pratiquant déjà un instrument et suivant des cours de formation
musicale peuvent intégrer l’école au niveau des autres classes. Les enfants suivent tous un
cours d’instrument, un cours de formation musicale, un cours de chorale et, en fonction des
projets de l’année, de la musique d’ensemble, cours dispensés dans l’école par les professeurs
du conservatoire. Ces cours sont intégrés dans le temps imparti au programme scolaire ; les
classes sont restreintes à 24 élèves environ. Certaines disciplines, comme l’art plastique, sont
moins abordées que dans des écoles “ normales ”... Enfin les projets pédagogiques se réalisent
généralement autour de projets musicaux. Ce climat “ musical ” permet donc de donner aux
enfants des conditions optimales pour apprendre la musique et de créer une dynamique au
sein de l’école. Les objectifs musicaux sont les mêmes que ceux du conservatoire, le but de
ces classes étant seulement de soutenir les enfants motivés pour la musique en les mettant
dans de bonnes conditions pour l'apprendre. Sur le terrain, le problème qui se pose est que les
enfants en légère difficulté scolaire ou qui ont un rythme de travail plus lent que la moyenne,
se sentent rapidement dévalorisés. Malgré la volonté de privilégier la motivation des élèves
pour la musique, la nécessité d’assimiler le programme scolaire un peu plus rapidement
impose une certaine “ pression ” scolaire aux enfants. Ce problème se retrouve également au
collège. A l’issue de l’école Berlioz, les enfants peuvent continuer en classe musicale, à
condition qu’ils présentent une bonne motivation.
Collège Charles Münch : le principe est le même qu’à l’école Berlioz. Les
programmes scolaires légèrement modifiés (pas de cours de dessin), mais surtout un emploi
du temps aménagé avec deux après-midi par semaine disponibles pour les cours au
48
conservatoire. Hormis le chant choral en 6e et 5e, les élèves des classes musicales suivent le
même cursus musical que les autres élèves du conservatoire.
Lycées Emmanuel Mounier et Champollion : depuis 3 ans, la section musique
(baccalauréat F11) a été supprimée au lycée Mounier pour cause d’effectif trop réduit. Les
élèves musiciens peuvent toutefois bénéficier d’aménagements d’horaires dans des classes
“ normales ”. De plus, au lycée Champollion, une option lourde musique permet aux élèves
des aménagements de temps musicaux .
Admissions : elles se faisaient en fonction des performances musicales (ou aptitudes musicales
pour l’entrée en CE1) en instrument et en formation musicale. Ce mode d'admission change
depuis quelques années. La motivation de l’élève et son implication dans la musique a
aujourd’hui une grande importance lors de l’examen d’entrée en classe musicale. Ce dernier
est composé d’un examen de formation musicale et d’instrument, d’une lettre de motivation,
d’un entretien et d’une prise en compte du dossier scolaire. Contrairement à ce qui était fait
auparavant, les élèves venant de l’école primaire Berlioz passent également l’examen d’entrée
en 6e CHAM, afin de vérifier leur motivation propre et non, comme cela était parfois le cas,
celle des parents. Le CNR insiste beaucoup sur ce point. Les classes musicales doivent
permettre d’améliorer et faciliter les conditions de travail des élèves motivés, qui ont envie
d’investir du temps dans leurs études musicales.
49
niveaux de formation musicale peuvent être proposés pour une même classe.
Conclusion : Les changements qui s’opèrent dans les classes musicales depuis quelques
années s’inscrivent dans les mêmes orientations que celles du conservatoire.. Les classes
musicales ne sont plus là pour instruire une certaine élite mais bien pour permettre aux élèves
les plus motivés d’être dans un climat très favorable pour apprendre la musique, dans des
conditions optimales de travail.
50
C. Quelques conclusions concernant la pédagogie musicale
51
Quelques points de discussion :
L'âge de début de la formation. Il semble que l'idée qu'il est préférable de commencer la
formation musicale le plus tôt possible est admise chez les pédagogues et enseignants
participant à ce projet. Ceci dit, cette idée semble loin d'être intégrée dans toutes les
institutions. Il reste également la question de savoir ce que ce début de formation (en
général un éveil à la musique) doit comporter (un grand versant moteur afin de faciliter
l'internalisation des concepts de base ? une introduction aux différents instruments afin de
faciliter le choix futur ? un programme très attirant afin de motiver les enfants pour un
investissement futur ? une écoute analytique de la musique afin de "former l'oreille" ?
l'apprentissage du solfège afin de maintenir "l'oreille absolue" ?). L'apport à moyen terme
de ces facteurs reste inconnu aujourd'hui.
52
apprend "la musique" plutôt que de "jouer un instrument". Il devrait être possible de
démontrer expérimentalement que l'apprentissage d'un deuxième instrument modifie (de
façon positive, selon nous) la réussite à l'apprentissage de la musique.
La place accordée au chant. Il semble être également bien admis que la pratique
généralisée du chant est très souhaitable, que ce soit avec l'objectif d'apporter la culture au
plus grand nombre ou parce qu'il représente "l'instrument musical" le plus facile pour tout
le monde. Des expériences scientifiques récentes ont montré qu'on apprend mieux à jouer
un nouveau morceau de musique sur un instrument si on l'a déjà chanté (Drake et al.,
1999). Nous suggérons donc que le chant doit être exploité encore plus lors de
l'apprentissage d'un instrument, ce qui est déjà pratiqué par certains pédagogues (méthode
Susuki, par exemple).
Les "techniques" d'enseignement. Cette analyse n'a pas abordé la question des différentes
techniques d'enseignement. Il est évident qu'un grand travail reste à faire dans ce domaine.
Quels types de techniques facilitent l'apprentissage ? Y en a-t-il qui sont néfastes ? Des
techniques différentes sont-elles à préconiser pour des objectifs différents, à des âges et
des niveaux différents ?
53
VI. Une Interface entre Recherches Scientifiques et Pratiques Pédagogiques
Nous souhaiterions que la lecture de ce document montre qu'il est aujourd'hui difficile
de répondre aux questions posées au début de cette synthèse pour plusieurs raisons :
54
Une interface entre les deux communautés ? Compte tenu de l'évolution récente de ces
deux communautés, il n'est pas surprenant de constater que la communication entre les deux
est quasi inexistante. La recherche scientifique reste très fondamentale, peu soucieuse de
"vulgarisation" et d'application), et l'approche pédagogique reste très appliquée, avec des
connaissances pratiques très développées mais souvent de qualité scientifique discutable.
L'objectif des chercheurs est de publier des articles, et celui des enseignants est d'enseigner la
musique. Ces deux occupations sont consommatrices de temps et d'effort, si bien que, malré
un fort désir d’échanges de connaissances et de compétences , cette interface ne se crée que
très lentement. Il nous semble peu réaliste de penser qu'il est possible de changer le mode de
fonctionnement de ces deux métiers. Par contre, il semble tout à fait possible de former des
chercheurs compétents dans les deux disciplines, dont l'objectif est de créer cette interface
entre pratiques pédagogiques et recherches en sciences cognitives.
Nous terminons par quelques suggestions concernant des thèse de recherches qui nous
semblent prioritaire :
créer un cadre théorique qui permet de tenir compte de ces observations et de prédire le
comportement futur d'un enfant,
identifier les modifications éventuelles dans ce parcours qui sont créées par différents
types de formation musicale,
55
entre les activités artistiques et les capacités cognitives et scolaires d'un enfant,
faire partager les connaissances scientifiques (et le manque de connaissances) avec des
pédagogues (formations initiale et permanente),
impliquer les dirigeants des institutions musicales, les pédagogues et les musicologues
dans la conception et la passation des expériences mises au point par des chercheurs.
former des spécialistes interdisciplinaires qui peuvent mettre en place les suggestions
précédentes.
56
Pour terminer …..
Je souhaiterais partager une expérience vécue qui illustre assez bien mes
propos. Il y a deux ans, j'ai organisé une réunion scientifique pour les membres
de la communauté de l'audition en France (CNA2) sur le sujet de "l'Ontogenèse
et la Phylogenèse de l'Audition". Afin d'illustrer concrètement ce que nous
avions évoqué de point de vue théorique pendant la journée, j'avais invité deux
chorales d'enfants de 3 à 11 ans à venir nous faire un concert illustrant les
propos de la journée . Les enfants de chaque d'âge nous ont montré ce dont ils
étaient capables et ce qui leur posait problème. Un groupe était français, l'autre
venait d'Angleterre. Nous avons constaté de grandes différences d'approche
entre ces deux groupes. Les Français ont chanté avec justesse et rigueur des
morceaux compliqués, les Anglais ont manifesté beaucoup plus d'originalité, de
créativité et d'enthousiasme, mais avec nettement moins de précision. Les
enseignants étaient très demandeurs de discussion et d'information. Ils ont
participé à la journée scientifique, et nous avons discuté longuement ensemble
avant et après. Deux ans après, deux enseignants m'ont avoué que cette
expérience leur avait fourni l'occasion de réfléchir de façon critique à leurs
pratiques pédagogiques. Le fait de constater que les scientifiques n'en savaient
guère plus qu'eux leur a donné confiance dans leurs propres expertises, leur
permettant de modifier leurs programmes et leurs priorités. Depuis, les Anglais
ont beaucoup travaillé la justesse et la précision, et les Français se sont lancés
dans l'improvisation!
57
V. Bibliographie
58
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Zenatti, A. (1981). L'enfant et son environnement musical. Paris: Presses Universitaires de
France.
73
Organisation d'un Symposium "Music Development" dans le
"European Conference on Developmental Psychology" (Suède, Août, 2001).
74
music. Moreover,there should be no musical universals. The available evidence is consistent
with opposite view. Such evidence includes (1) infants´ unexpected precocity in perceiving
musical features; (2) musical universals that parallel infants´ processing predispositions, and
(3) the cross-cultural prevalence of singing to infants (coupled with infants´ heightened
response to such singing). In fact, the music perception abilities and intense musical interest
in the early months of justify the claim that infants are musical beings.
Making music: How children learn to play the right notes at the right time
CAROLYN DRAKE
Performing a piece of music is an extremely complex task involving the co-ordination
of multiple representations with different input and output systems. A musical note may be
represented graphically (the note on the stave), aurally (the sounded event), orally (a sung
simulation), or physically (the motor actions needed to produce the sound on the instrument).
Learning to perform a musical piece involves creating links between these different
representations. How do children learn to integrate these different representations at different
ages and at different stages in learning? Is it possible to establish which representations are
the most "natural" (and thus the most easily integrated), which links present particular
problems, and whether some links are impossible to acquire in some situations? The analysis
of children´s musical productions, in terms of types of errors and performance structure sheds
light on these questions. For instance, at an early stage in learning, children tend to give
priority to performing the correct notes (pitch structure), without worrying about the moment
at which they are played (temporal structure). Only at a relatively advanced stage of learning
are musicians able to integrate successfully the temporal structure into their performances.
Similarly, the integration of events over time spans longer than a few events only develops
gradually during childhood, and is particularly enhanced by musical training
75
Motor Impulses and ´Communicative Musicality´: Origin and Development of
Timing and Expression in Vocal Play with Infants
COLWYN TREVARTHEN
Musical-acoustic analysis of parent´s talk, singing and vocal games with infants, and
infants´ responses in body movement, gesture and vocalisation, demonstrate the intrinsic
versatility, emotionality and narrative coherence of human motor expression. Infants´ facial,
vocal and gestural movements are integrated with whole body movements, attesting a
coherence of cerebral control that has been thought impossible before the infant has
´constructed´ a sensory-motor or conceptual image of a ´self´, or learned to ´think´ in a
propositional way, ´cognitively´. An Intrinsic Motive Pulse (IMP) that organises the infant´s
movements and awareness permits ´mirroring´ of equivalent impulses in a sympathetic adult.
With development of the infant´s motor power, and differentiation of elements of movement
and perceptual control with shorter time periods, parental play changes. Nevertheless, key
components of the shared time sense and emotion evident from birth remain as constant
foundations of shared purposes and affects -- and of narrative structure in attention,
movement, thought and communication -- through development. This ´musicality´, innate in
anticipatory motives and emotions, supports language development, and all cooperative
purposeful activity and sympathy for feelings. It drives human cultural learning,
investigative/theoretical cognition, and the imaginative/expressive sources of all temporal
arts.
76
VI. Ressources disponibles concernant l'apprentissage de la musique
Journaux
Sociétés Savantes
Centres de Recherches
Pages Webs utilies
Annuaire interdisciplinaire des chercheurs et des spécialistes français
77
Journaux
Music Perception. Publie des articles empiriques et théoriques originaux, des articles
méthodologiques, ainsi que les expertises critiques de scientifiques et de musiciens étudiant la
musique. La grande variété des disciplines couvertes comprend la psychologie, la
psychophysique, la linguistique, la neurologie, la neurophysiologie, l’intelligence artificielle,
la technologie informatique, l’acoustique physique et architecturale, et la théorie de la
musique. Ce journal professionnel à comité de lecture est publié quatre fois par an par
l’Université de Californie.
Psychology of Music. Cette revue publie des études sur l’écoute, la production, la création, la
mémorisation, l’analyse et la description de la musique. Y sont également publiés des articles
sur l’enseignement et l’apprentissage de la musique, incluant des études appliquées, sociales,
et développementales. Ce journal professionnel à comité de lecture est publié quatre fois par
an au Royaume-Uni par la Société pour la Recherche en Psychologie de la Musique et
l’Education Musicale.
Journal of Music Perception and Cognition. Ce journal professionnel à comité de lecture est
publié deux fois par an par la Société Japonaise pour la Perception et la Cognition Musicales.
La plupart des articles sont publiés en Japonais mais les résumés sont disponibles en Anglais.
ESCOM Newsletter. Une newsletter publiée sporadiquement qui rassemble les annonces et
rapports intéressant les membres de la Société Européenne pour les Sciences Cognitives de la
Musique (ESCOM).
78
Journal of the Acoustical Society of America. Ce journal professionnel à comité de lecture est
publié mensuellement par l’Institut Américain de Physique. Les domaines de recherche
publiés incluent tous les champs de l’Acoustique, tels que l’acoustique architecturale,
l’acoustique physiologique, l’acoustique sous-marine, la psychoacoustique… Y sont
également publiés fréquemment des articles sur l’acoustique musicale et la perception de la
musique.
Contemporary Music Review. Ce journal est spécialisé sur la musique contemporaine, avec
un intérêt particulier pour la technologie et l’aesthétique. Chaque numéro est dédié à une
thématique précise. Les numéros passés se sont consacrés à la Musique et la Psychologie et la
Structure, la Musique et les Sciences Cognitives, la Composition du Timbre et la Musique
Electro-acoustique.
Journal of New Music Research. Ce journal professionnel à comité de lecture est publié
quatre fois par an aux Pays-Bas. Cette revue interdisciplinaire est remarquée pour sa variété
de thèmes sur la musique, la psychologie et les sciences informatiques. Les articles sont
essentiellement théoriques (aesthétique, sociologie de la musique, théorie musicale), mais
peuvent aussi couvrir des champs psychologiques (psychophysique, perception et cognition
musicales), et computationnels (intelligence artificielle, ingénieurie du son, et modélisation).
79
Bulletin of the Council for Research in Music Education
Contributions to Music Education
International Journal of Arts Medicine
Journal of the Association for Music and Imagery
Journal of Music Teacher Education
Journal of Music Therapy
Music Education Research
The Quarterly Update: Applications of Research to Music Education
80
Sociétés Savantes
Centres de Recherches
81
Quelques Pages Web Utiles
82
Annuaire interdisciplinaire des chercheurs et des spécialistes français
Voici un recensement des personnes travaillant sur ce sujet en France. Cet annuaire a
comme objectif d'inclure toute personne ayant une spécialisation active de recherche dans les
disciplines de sciences cognitives et humaines. Nous avons choisi d'exclure le nombre trop
important de pédagogues de la musique (enseignants) qui sont très motivés pour avoir des
informations et pour participer à des recherches en projet, mais qui ne sont pas encore en
mesure de contribuer activement à ce travail.
83
Nom Prénom stat Domaine Institution
Abecasis Donna Imagerie cérébral, musique Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
PARIS V
Aguila Jésus (Dir.) psychoacoustique, Université TOULOUSE II - LE MIRAIL - UFR Lettres, Philosophie et
ethnomusicologie Musique – Département Musique – Laboratoire Acoustique,
Organologie, Musique et Musicologie
Alvarez- Frank (Dir.) Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
Pereyre transmission
Audiffren Michel Prof. improvisation en danse et Université DE POITIERS - Faculté des Sciences du Sport -
musique Laboratoire d'Analyse de la Performance Motrice Humaine
Auxiette Catherine MCF prosodie Université BLAISE PASCAL – CLERMONT – FERRAND - UFR
85
Psychologie - Laboratoire de Psychologie Sociale de la Cognition et
de Psychologie Cognitive (LAPSCO) (UPRES-A CNRS 6024)
Baruch Clarisse MC perception et cognition Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
auditives PARIS V
Besnainou Charles IR2 Lutherie Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
Billiet Frédéric MC 18 pédagogie musicale, vie Université DE ROUEN - UFR des Lettres et Sciences humaines -
musicale Département de musicologie
Bouissou Sylvie (Dir.) (patrimoine musical) Institut de Recherche sur le Patrimoine Musical en France (UMR 200)
Boutillon Xavier CR1 Analyse acoustique, Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
86
simulations d'instruments
Buch Esteban MC Musique et politique ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES
Calmel Huguette MC 18 prosodie, rapport musique- Université PARIS IV - PANTHEON-SORBONNE – UFR Musique et
texte Musicologie
Camus Jean- Prof. perception et cognition Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
François auditives PARIS V
Castanet Pierre- PR 18 Sociologie, composition Université DE ROUEN - UFR des Lettres et Sciences humaines –
Albert Département de musicologie
Castellengo Michèle DR2 (Dir.) Caractérisation acoustique et Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
perceptive dessons
87
Chouvel Jean-Marc PR Psychologie de la musique Université DE PARIS X - NANTERRE - UFR Sciences Psychologiques
et Sciences de l'Education – Centre de Recherche en Psychologie,
Sociologie et Didactique de la Musique (EA 2323)
Clément Sylvain Fonction auditive et Motricité Université BORDEAUX II – VICTOR SEGALEN – Laboratoire de
Physiologie et Physiopathologie de la Signalisation Cellulaire (UMR
5543)
Dambricourt Jean- MC 18 pédagogie, esthétique Université DE ROUEN - UFR des Lettres et Sciences humaines –
Pierre Département de musicologie
David Bertrand PRAG instruments à cordes et Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
(MENRT) percussions
88
Demany Laurent DR Fonction auditive et Motricité Université BORDEAUX II – VICTOR SEGALEN – Laboratoire de
Physiologie et Physiopathologie de la Signalisation Cellulaire (UMR
5543)
Desjacques Alain MC 18 Ethnomusicologie Université LILLE III - CHARLES DE GAULLE - UFR Arts et Culture –
Département de Musicologie
Drake Carolyn CR perception et cognition Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
auditives PARIS V )
Droit-Volet Sylvie Pr temps, développement Université BLAISE PASCAL – CLERMONT – FERRAND - UFR
Psychologie - Laboratoire de Psychologie Sociale de la Cognition et
de Psychologie Cognitive (LAPSCO) (UPRES-A CNRS 6024)
Escal Françoise Dir. d'Etudes fonctions de la musique ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES
Esclapez Christine MC 18 sémiotique de la musique Université DE PROVENCE - AIX-MARSEILLE I – UFR Lettres, Arts,
Communications et Sciences du Langage - Département de musique
et sciences de la musique
89
Fabre Benoît MC instruments à vent Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
Faïta Frédérique MCF-16 Sciences Cognitives Université BORDEAUX II – VICTOR SEGALEN - U.F.R. Sciences et
Modélisation - EA-487 Sciences Cognitives
Fauquet Joël-Marie DR Sociologie de la musique, ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES MINES DE PARIS - Centre
musicologie du goût de Sociologie de l'Innovation (CSI, FRE CNRS 2119)
Ferraton Yves PR 22 sociologie, vie musicale Université DE NANCY II - UFR Sciences Historiques et géographiques
– Institut de Musicologie
Flusser Victor MC 18 pédagogie et pratique Université MARC BLOCH - UFR des Arts – Département Musique
d'ateliers musicaux
Fontaine Jean-Marc IR (MCC) Conservation et restauration Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
des enregistrements sonores
Furniss Susanne CR1 Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
transmission
Gérard Claire Prof. langage et cognition Université DE POITIERS - Maison des Sciences de l'Homme et de la
Société (M.S.H.S.) (U.M.S. 842) - Langage et Cognition (EP 1594)
90
Guirard Laurent MC Psychosociologie de la Université de Tours
Musique
Gosselin Guy PR 22 vie musicale, sociologie Université FRANCOIS-RABELAIS – UFR Arts et Sciences Humaines
– Département de Musique et Musicologie - Lieux et enjeux des
modernités musicales (EA 3552)
Grabocz Marta PR 18 narrativité et sémiotique Université MARC BLOCH - UFR des Arts – Département Musique -
musicale Méthodes nouvelles en musicologie (JE 2114)
Green Anne- PR sociologie de la musique Université DE PARIS X - NANTERRE - UFR Sciences Psychologiques
Marie et Sciences de l'Education – Centre de Recherche en Psychologie,
Sociologie et Didactique de la Musique (EA 2323)
Guentcheva Zlatka (Dir.) Anthropologie de la parole LANGUES ET CIVILISATIONS A TRADITION ORALE (LACITO)
(FRE2204)
Gumplowicz Philippe MC 18 sociologie musicale Université DE BOURGOGNE - UFR des Sciences Humaines –
Musique
91
Hauer Christian ATER herméneutique Université DE PROVENCE - AIX-MARSEILLE I – UFR Lettres, Arts,
Communications et Sciences du Langage - Département de musique
et sciences de la musique
Hennion Antoine DR (Dir.) Sociologie de la musique, ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES MINES DE PARIS - Centre
musicologie du goût de Sociologie de l'Innovation (CSI, FRE CNRS 2119)
Imberty Michel PR (Dir.) Psychologie de la musique Université DE PARIS X - NANTERRE - UFR Sciences Psychologiques
et Sciences de l'Education - Centre de Recherche en Psychologie,
Sociologie et Didactique de la Musique (EA 2323)
Jacono Jean- MC 18 sociologie de la musique Université DE PROVENCE - AIX-MARSEILLE I – UFR Lettres, Arts,
Marie Communications et Sciences du Langage - Département de musique
et sciences de la musique
Jollet Jean- MC 18 Ecriture et formation musicale Université FRANCOIS-RABELAIS - UFR Arts et Sciences Humaines –
Clément Département de Musique et Musicologie
Le Floch Joseph PR 22 ethnomusicologie du domaine Université DE POITIERS - UFR Sciences Humaines et Arts -
92
français Département de Musique
Le Touzé Denis MC 18 écriture, théorie musicale Université LYON II - LOUIS LUMIERE - Faculté des Lettres, Sciences
du Langage et des Arts - Département de Musique et Musicologie
Le Vot Gérard MC 18 et 22 sémiologie des traditions Université LYON II - LOUIS LUMIERE - Faculté des Lettres, Sciences
écrites et orales du Langage et des Arts - Département de Musique et Musicologie
Legros Claude (Dir.) psychoacoustique, Université TOULOUSE II - LE MIRAIL - UFR Lettres, Philosophie et
ethnomusicologie Musique - Département Musique - Laboratoire Acoustique,
Organologie, Musique et Musicologie
Leleu Jean-Louis PR 18 (Dir.) esthétique, théorie Université DE NICE - SOPHIA ANTIPOLIS - UFR Lettres, Arts et
Sciences Humaines - Département des Arts - Section Musique-Centre
de recherches sur l'analyse et l'interprétation des textes en musique et
dans les arts du spectacle (JE 2224)
Loisillon Guillaume MC 18 Informatique musicale, Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
autoformation Philosophie, Esthétique - Département de musique
Lorenzi Christian Prof. perception et cognition Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
93
auditives PARIS V
Marandola Nathalie ATER ethnomusicologie Université JEAN MONNET - Faculté Arts Lettres Langues
94
Martinez Rosalia MC 18 Ethnomusicologie générale Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
Philosophie, Esthétique – Département de musique (et Laboratoire
d'ethnomusicologie (UMR 8574)
Masson Marie- MC 18 Analyse et sémiologie Université RENNES 2 - HAUTE-BRETAGNE - UFR. Arts, Lettres,
Noëlle musicale Communication – Département Musique - Laboratoire "Musique et
image, analyse et création (MIAC)"
Miereanu Costin (Dir.) signification musicale ESTHETIQUE DES ARTS CONTEMPORAINS (UMR 8592 -
Université Paris I [olim URA 1426])
Mussat Marie- PR 22 histoire sociale de la musique Université RENNES 2 - HAUTE-BRETAGNE - UFR. Arts, Lettres,
Claire en France Communication - Département Musique - "Centre de recherches en
95
histoire des arts"-"Patrimoine et musique"
Olive Jean-Paul PR 18 analyse, écriture et société Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
Philosophie, Esthétique - Département de musique - Esthétiques,
sciences et technologie de la musique. Groupe de Recherche
"Mémoire et Musique" (EA 1572)
Olivier Emanuelle CR2 Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
transmission
Penesco Anne PR 18 musique roumaine, musique Université LYON II - LOUIS LUMIERE - Faculté des Lettres, Sciences
française du Langage et des Arts – Département de Musique et Musicologie
Pirat Charles- MC 18 Danse Université DE NICE - SOPHIA ANTIPOLIS - UFR Lettres, Arts et
Henri Sciences Humaines – Département des Arts - Section Musique
Platel Hervé MCF psychologie Université DE CAEN - Maison de la Recherche en Sciences Humaines
96
– Laboratoire de Psychologie Cognitive et Pathologique (LPCP) (EA
1774)
Polack Jean- PR Acoustique des salles et de Laboratoire d'Acoustique Musicale (LAM) (UMR 7604)
Dominique l'environnement
Prévost Paul PR 22 musicologie, opéra Université DE METZ - U.F.R. Sciences Humaines et Arts -
(président Département de Musique - Centre de Recherche Etudes
SFM)(Dir.) Musicologiques
Revel Nicole DR2 Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
transmission
Rigaudière Pierre PRAG écriture Université LILLE III - CHARLES DE GAULLE - UFR Arts et Culture –
Département de Musicologie
Riviere Hervé CR1 Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
transmission
97
Rochez Carine Apprentissage de la musique Laboratoire de Psychologie Expérimentale (U.M.R. 8581) - Université
PARIS V
Rodet Xavier CR Analyse et synthèse des sons Institut de Recherche et de Coordination Acoustique-Musique
(IRCAM) (UMR 9912)
Samson Séverine Prof. langage, neuropsychologie Université LILLE III - CHARLES DE GAULLE - UFR de Psychologie –
Laboratoire de Psychologie Cognitive (LABACOLIL)
Schnapper- Laure (Dir.) concert et pratiques musicales ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES
Flender
Sédès Anne MC 18 Musique et outils Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
informatiques, composition, Philosophie, Esthétique - Département de musique
musicologie
Semal Catherine MCF-16 Fonction auditive et Motricité Université BORDEAUX II – VICTOR SEGALEN - Laboratoire de
Physiologie et Physiopathologie de la Signalisation Cellulaire (UMR
5543)
98
Stoianova Ivanka PR 18 esthétique, sémiotique Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
musicale Philosophie, Esthétique - Département de musique
Streletski Gérard MC 18 histoire sociale de la musique Université LYON II - LOUIS LUMIERE - Faculté des Lettres, Sciences
du Langage et des Arts - Département de Musique et Musicologie
Tatin- Jacques linguistique, musique Université FRANCOIS-RABELAIS – UFR Arts et Sciences Humaines
Gourier – Département de Musique et Musicologie - Histoire des
représentations (EA 2115)
Tiffon Vincent MC 18 médiologie, relations Université LILLE III - CHARLES DE GAULLE - UFR Arts et Culture –
instrument-machine Département de Musicologie
Tourny Olivier CR1 Codification, mémorisation, LANGUES - MUSIQUES - SOCIETE (UMR 8099)
transmission
Vaggione Horacio PR 18 Informatique et création Université PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS - UFR 1. Arts,
musicale Philosophie, Esthétique - Département de musique - Centre de
Recherche Informatique et Création Musicale
99
Vecchione Bernard PR 18 herméneutique Université DE PROVENCE - AIX-MARSEILLE I - UFR Lettres, Arts,
Communications et Sciences du Langage - Département de musique
et sciences de la musique
Viret Jacques PR 18 langage musical, philosophie Université MARC BLOCH - UFR des Arts – Département Musique -
Méthodes nouvelles en musicologie (JE 2114)
Vivier Jean Prof. (Dir.) psychologie cognitive et Laboratoire de Psychologie Cognitive et Pathologique (LPCP) (EA
pathologique 1774) -Université DE CAEN - Maison de la Recherche en Sciences
Humaines
Werner Michael (Dir.) concert et pratiques musicales ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES
100