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Le 

Corbusier et la question
du paysage urbain algérois
Boussad Aïche

Alger, en tant qu’espace où se conjuguent savoirs théo-


riques et pratiques, a été modelé par une multitude de plans.
Si certains ont laissé des traces, d’autres sont restés au stade
de projets, comme le fut le Plan-Obus. Bien que, derrière
sa vision utopique, transparaît « une foi naïve dans la capa-
cité d’un environnement bien ordonné à réunir l’homme, la
nature et la machine de manière harmonieuse 1 », le projet
de Le Corbusier, en tant que forme globale appliquée au
territoire, révèle de nouvelles pratiques de fabrication du
paysage urbain. Outre un moyen d’aménager la ville et de
prévoir son extension, il vise avant tout la redéfinition de
son image.
Cette hypothèse suppose ainsi que l’espace urbain est tout
d’abord un espace visuel. En accordant une attention parti- 1. William J. R. Curtis,
culière à la conjoncture et au contexte dans lesquels naissent L’Architecture moderne depuis
1900 (1982), 3e éd. Paris,
les plans d’aménagement, notamment ceux initiés quelques Phaidon, 2006, p. 324.
années plus tôt par René Danger et Henri Prost, nous ten- 2. Parmi ces auteurs, on pourra
citer : Djaffar Lesbet, La
terons d’apporter un éclairage sur la vision de Le Corbusier Casbah d’Alger. Gestion
dans la construction d’une nouvelle image pour Alger. urbaine et vide social, Alger,
Si les traces héritées de ces plans successifs ont participé Office des publications
universitaires (OPU), 1985 ;
à la construction et à la constitution de son espace et de Larbi Icheboudène, Alger,
son paysage urbain, elles restent étroitement liées à son histoire et capitale de destin
national, Alger, Casbah
histoire ainsi qu’aux différentes logiques d’occupation du
Éditions, 1997 ; Jean-Jacques
territoire. Notre propos n’est pas ici de revenir sur les lec- Deluz, L’Urbanisme et
tures diachroniques, par ailleurs largement documentées l’architecture d’Alger, Liège/
Alger, Pierre Mardaga/Office
par de nombreux travaux 2, mais d’explorer plus en détail des publications universitaires
la période durant laquelle furent élaborées les propositions (OPU), 1988.

Le Corbusier, carnet B7-463, Espagne, 1931. Crayon noir et crayons de couleur sur papier. Archives FLC 39
du PAEE (plan d’aménagement, d’embellissement et d’ex- en place d’une nouvelle réglementation qui préconise une
tension), du PAR (plan d’aménagement régional), ainsi que révision de la structure urbaine de la ville avec la création
celle du Plan-Obus. de nouveaux axes et l’élargissement des voies existantes.
Deux actions parallèles destinées à rendre plus fluide la
Des plans pour la ville : Danger, Prost et Le Corbusier circulation sont menées par Danger. La première, à l’échelle
Bien avant la première visite de Le Corbusier à Alger, de la ville, concerne la création ou le renforcement de voies
Charles Brunel, nouvellement élu à la tête de la mairie, constituant les axes majeurs sous forme de ceinture péri-
passe commande à René Danger pour l’étude du PAEE. phérique à l’image des rings des grandes villes européennes,
Initiées durant une période considérée par l’historiogra- alors que la deuxième consiste à renforcer les liaisons longi-
phie comme un moment majeur dans la constitution et tudinales et transversales.
l’avènement du mouvement moderne, ses propositions Ces propositions seront suivies de près par les Amis d’Alge­r,
vont marquer l’urbanisme algérois aussi bien sur le plan une association fondée en 1929 et qui cristallise autour
des idées que sur celui de la diffusion de la modernité 3. La d’elle des groupements professionnels comme la Société
création du Musée social en 1894, suivie par la fondation de des architectes modernes (SAM) et sa section algérienne,
la Société française des architectes urbanistes, renforcent ou encore la chambre syndicale d’Algérie des architectes
le milieu institutionnel et intellectuel en encourageant diplômés par le gouvernement.
l’émergence d’une nouvelle pensée urbanistique. La scène Lors de l’enquête d’utilité publique concernant le PAEE,
algéroise ne reste pas en retrait des questions de l’heure et elle juge ces actions insuffisantes car elles ne prennent pas
devient le lieu de la manifestation de nouvelles pratiques en compte les possibles extensions de l’agglomération algé-
urbaines. Les expositions qui se tiennent respectivement en roise, ni les relations futures qu’elle entretiendra avec les
1933 et en 1936 sur l’architecture moderne et l’urbanisme communes avoisinantes. L’association fait observer que
« classent Alger au même rang que les grandes villes euro- « le plan d’Alger commune est fonction du plan d’Alger
péennes 4 ». Elles donnent l’occasion aux architectes ainsi région 7 », et que pour prévoir un plan cohérent pour la ville,
qu’à de nombreuses personnalités présentes sur la scène le projet municipal ne doit pas se limiter à la seule com-
algéroise de promouvoir des idées nouvelles tout en dénon- mune d’Alger mais s’inscrire dans un territoire plus vaste :
çant la propagande algérienne qui fait appel à « l’exotisme celui de la région. Sensible à ces griefs, la municipalité
3. De nombreux historiens de
l’architecture ont présenté de bazar qui est passé de mode en France et en Algérie 5 ». décide alors de confier dès 1931 à Henri Prost et Maurice
cette période comme une Conférences et expositions sont régulièrement organisées Rotival l’étude d’un plan de la région d’Alger 8 dans lequel
période charnière pour
l’émergence de l’architecture
pour sensibiliser le public à l’architecture et à l’urbanisme s’inscrirait le PAEE. Ils proposent de réhabiliter le réseau 7. « Autour du plan
moderne. modernes, dans le sens de l’action de Patrick Geddes à routier existant et de renforcer les liaisons entre le centre- d’aménagement de la ville
4. Marcel Lathuillière, Berlin, et font d’Alger un vaste champ d’expérimentation. ville, la périphérie et le reste du territoire. d’Alger. Le rapport et le dire
« L’exposition d’urbanisme des Amis de la ville d’Alger »,
et d’architecture moderne Invité à donner une conférence, Le Corbusier saisit l’oc- Cette logique de mise en place d’une infrastructure rou- Le Journal général. Travaux
d’Alger », Le Journal général. casion qui lui est offerte pour tisser des relations avec le tière à l’échelle de la région permet de rejoindre le centre publics et bâtiment, 29 mai
Travaux publics et bâtiment, 1930, p. 1.
11 février 1933, p. 1.
réseau constitué autour des architectes dont les ramifica- d’Alger à partir des coteaux en créant des voies nouvelles 8. L’étude du PAR est lancée
5. Marcel Lathuillière, tions se prolongent au milieu intellectuel. et des passages souterrains. Alors que le processus de crois- bien avant l’approbation de
« L’exposition de la Cité Dans ce climat favorable aux nouvelles théories et aux sance en direction des hauteurs est déjà en cours, Prost la loi sur les plans régionaux
moderne préface à la en 1935. Voir à ce sujet les
présentation de l’Algérie à expériences urbaines, l’étude du plan d’aménagement, d’em- propose une alternative au développement linéaire le hypothèses de Zohra Hamdi-
l’exposition coloniale de 1937 », bellissement et d’extension (PAEE) d’Alger, préconisé par long de la bande étroite longeant le littoral, en mettant en Cherif Hakimi, « L’urbanisme et
Les Chantiers nord-africains, l’architecture à Alger entre les
la loi Cornudet, est lancée en 1929 par la municipalité afin valeur les terrains accidentés. Cette démarche se dissocie
mars 1936, p. 129. deux guerres. Aménagement,
6. René Lespès et Paul d’apporter « un peu d’ordre, d’hygiène et de coquetterie 6 ». de la logique topographique qui a présidé à la formation embellissement, extension et
Messerschmitt, « Alger 1935. Ce plan propose des solutions aux dysfonctionnements de linéaire de la ville le long de la baie, renforcée par l’impo- protection », thèse de doctorat,
La ville, le port, le tourisme », École nationale supérieure
Les Chantiers nord-africains,
la ville tout en prévoyant son extension future. L’épineux sant boulevard du front de mer dessiné par Chassériau au d’architecture (Ensa) de Paris -
mars 1935, p. 166. problème de la circulation et de la voirie légitime la mise milieu du xixe siècle. Val-de-Seine, 2002, p. 24-25.

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dans la pratique urbanistique, Prost va codifier l’appropria-
tion de cette partie de la ville, en mettant en place une stra-
tégie urbaine capable d’assurer sa protection et de gérer
son image.

Prost et Le Corbusier : des démarches divergentes


Si la démarche de Prost vise à renforcer le caractère iden-
titaire d’Alger, celle de Le Corbusier consiste au contraire
à reconstruire l’image de la ville et à redéfinir son paysage.
Alors que Prost préconisait de limiter les hauteurs des
nouvelles constructions afin de protéger les espaces verts,
l’auteur du Plan-Obus décide, quant à lui, d’installer sur les
hauts d’Alger des immeubles de grande hauteur destinés à
accueillir l’élite administrative et politique. Il se désolidarise
des représentations de la ville et propose de réinventer une
nouvelle image pour Alger. Il n’attache d’ailleurs que peu
Alger et sa façade maritime, 2008. Photographie Boussad Aïche d’importance aux données physiques et sociales, comme
le confirme Jean-Louis Cohen qui souligne que l’étude du
Plan-Obus s’effectue sur maquette dans l’atelier parisien
Alger : images et représentations de Le Corbusier, sans enquête préalable sur le terrain 11. Ce
Conscient que l’urbanisation des hauteurs risque de fragili- décalage entre la réalité du terrain et l’image projetée de
ser l’image de la ville en amphithéâtre ainsi que la couronne la ville traduit la distance prise par Le Corbusier vis-à-vis
de verdure surplombant la baie, Prost intègre la notion de du contexte mais aussi des dispositions énoncées par la loi
paysage comme outil opérationnel. Tributaire de ses repré- Cornudet concernant les servitudes de nature esthétique
sentations, l’imagerie d’Alger, marquée par des stéréotypes et archéologique pourtant en vigueur. Le plan qu’il pro-
paysagers, comme le site, la végétation, les percées visuelles pose est avant tout assimilé à un ensemble de dispositifs
ou encore les formes architecturales, joue un rôle important plastiques, « censé révéler le site, lui donner sa forme ache-
dans la conception du plan régional de Prost. Ces stéréo- vée, le transformer lui-même en spectacle 12 ». Sa démarche
types, qui semblent dériver d’une même logique visuelle 9, consiste à appréhender le paysage architectural davantage
ont largement participé à la construction d’un imaginaire comme un espace d’expression théorique et pratique du
où les ambiances architecturales et urbaines se confondent projet urbain que comme un référent.
avec le paysage, qui devient dès lors un lieu de dialogue et
de médiation. Ces images référentielles qui ont aussi fourni Paysage urbain et image projetée
aux peintres algérois des thèmes privilégiés, associant C’est probablement la découverte de la baie depuis le pont
minéral et végétal comme autant d’éléments fondateurs du navire qui l’emmène à Alger, en 1931, qui fait émerger 11. Jean-Louis Cohen, Nabila
du paysage, ont influencé directement ou indirectement chez Le Corbusier les premières esquisses. Si la puissance Oulebsir et Youcef Kanoun
(dir.), Alger. Paysage urbain
la démarche de Prost dans sa façon d’aménager et de pen- évocatrice de l’image qui s’offre à lui suggère les premières et architectures, 1800-2000,
ser l’espace construit. En effet, en imposant des servitudes hypothèses, notamment celle du gratte-ciel, le survol de la Paris, L’Imprimeur, 2003,
p. 172.
visuelles et en codifiant l’appropriation des hauts d’Alger, ville en avion permet à l’architecte d’englober la dimension
12. Hubert Damisch, « Les
9. Cf. Marion Vidal-Bué, Alger et il agit sur les mécanismes de gestion de l’espace en proté- territoriale du projet. tréteaux de la vie moderne »,
ses peintres, 1830-1960, Paris, geant de la « destruction complète dans un avenir prochain Les visites de la ville, notamment celles de la Casbah, in Jacques Lucan (dir.), Le
Paris-Méditerranée, 2000. Corbusier, une encyclopédie,
10. René Lespès et Paul
[…] l’une des plus belles parures du site de la capitale 10 ». complètent la découverte frontale puis aérienne d’Alger. Paris, Centre Georges-
Messerschmitt, art. cit., p. 178. Confirmant ainsi l’importance de la dimension paysagère Comme pour Rio de Janeiro et Buenos Aires, Le Corbusier Pompidou/CCI, 1987, p. 253.

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s’attache en effet à une vision globale du territoire. Cette Les premiers plans dessinés dans le but d’obtenir une
vision fonde l’idée d’une nouvelle infrastructure urbaine co­mmande de la municipalité sont présentés comme des
ainsi que la formulation d’une réorganisation unitaire de projets révolutionnaires. Destinée dans la première variante
la ville. Imprégné de ses expériences sud-américaines mais du Plan-Obus, datée de 1933, à l’habitat de masse, cette
aussi moscovites, sa rencontre avec Alger fait émerger chez structure devait permettre aux habitants de construire leurs
l’architecte plusieurs concepts. Celui de l’Immeuble-viaduc propres logements à l’intérieur de cet imposant bâtiment
s’inspire ainsi de l’urbanisme algérois du xixe siècle, incarné qui longe le littoral sur une dizaine de kilomètres. Si l’Im-
par la structure linéaire du front de mer. Long et sinueux, meuble-viaduc qu’il propose dérive de la logique visuelle du
il est aussi bien conçu comme système de circulation, en plan de Chassériau pour le front de mer, il semble complè­
accueillant une autoroute sur sa terrasse, que comme tement se détacher du contexte dans lequel il est censé s’in-
ensemble résidentiel. Il n’est pas sans rappeler le projet de sérer. Loin de s’intégrer au tissu urbain algérois et aux typo-
l’usine Fiat à Turin de l’ingénieur Giacomo Mattè Trucco, logies architecturales qui le composent, il est conçu comme
13. Cf. Jean-Louis Cohen,
réalisé en 1919, ou encore la ville linéaire qui sera proposée un objet autonome.
Le Corbusier et la mystique par Le Corbusier après guerre et dont les origines sont déjà Le quartier réservé à l’élite administrative et politique
de l’URSS. Théories et projets formulées en Russie par Nikolaï Milioutine en 1930 13. occupe les collines de Fort-l’Empereur. Les immeubles à
pour Moscou, 1928-1936,
Bruxelles, Pierre Mardaga,
Alors que le PAEE et le PAR sont déjà en cours d’étude, redents du Fort-l’Empereur sont reliés à la Cité d’affaires,
1987, p. 196. il mène une véritable lutte pour défendre ses propositions. située au quartier de la Marine et de la préfecture, par un

Le Corbusier, La Ville radieuse, Boulogne-sur-Seine, L’Architecture d’aujourd’hui, 1935, p. 226-227

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Le Corbusier, urbanisme d’Alger, 1930. Dessin d’étude en perspective sur le projet montrant immeubles en courbe
et en croix. Crayon noir sur calque d’étude. FLC 23679

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viaduc qui enjambe la Casbah pour rejoindre le sommet du lancer avec lui dans une chevauchée héroïque nous paraît
gratte-ciel. Cette idée du viaduc dérive très probablement plus périlleux. Sans que cette comparaison implique la
de la proposition préalablement esquissée par Maurice moindre idée péjorative, ne devons-nous pas craindre de
Rotival pour l’aménagement de la place de la République prendre pour des immeubles prestigieux de simples mou-
à Alger. lins à vent et d’être auprès d’un Don Quichotte chargeant
Prévu au-dessus de l’axe formé par la rue du Rempart leurs ailes mouvantes de plus prudents Sancho Pança 18 ? »
(Ourida Medad), à la limite de la vieille ville, il devait per- Au-delà des préoccupations fonctionnelles, c’est la trans-
mettre de relier un parking à étages projeté en retrait de formation radicale de l’espace visuel algérois qui pose pro-
la place de la Lyre, grâce à une série de monte-charge et blème. En effet la nouvelle image proposée par Le Corbusier
de plates-formes horizontales 14. Ce projet ainsi que la pro- se désolidarise complètement du paysage urbain algérois,
position d’un ensemble de gratte-ciel pour le quartier de contrairement aux propositions de Prost et Danger. Mais si
la Marine sont présentés dans le numéro de janvier 1931 les images projetées de la ville par chacun de ces protago-
de la revue Les Chantiers nord-africains 15 et précèdent d’au nistes sont contradictoires, il n’en demeure pas moins que
moins une année ceux formulés par Le Corbusier. La thèse le paysage possède dans les deux cas une valeur opération-
d’une très probable réutilisation de ces idées est d’ailleurs nelle en tant qu’élément qui conditionne les mécanismes
défendue par Jean-Louis Cohen. de gestion de l’espace visuel. Malgré son échec, les échos
Au moment où la question de la préservation du vieil recueillis par le Plan-Obus, sont avant tout un support pour
Alger est au centre des débats, il préconise, tout comme mettre en place la fortune du projet et un moyen de diffu-
pour le Plan Voisin de Paris, la destruction partielle du sion des idées de Le Corbusier. La pensée corbuséenne a su
noyau historique : « La Casbah réclame de l’air, des trouées cristalliser toute une génération d’architectes, bénéficiant
qui la débarrasseraient de ses parties malsaines et qui vien- des libertés données par les nouveaux systèmes constructifs
draient mettre en valeur les vestiges d’architecture dignes (béton armé et structure métallique) et les idées nouvelles
d’être conservés 16. » sur l’art comme alternative aux conceptions traditionnelles
et au classicisme structurel de Perret. Bien que ce dernier
Le Plan-Obus : les raisons d’un échec ait stigmatisé le nudisme et l’architecture radicale dans la
14. Maurice Rotival,
Bien que lourdement critiquées par le « Comité du Vieil presse spécialisée 19, l’influence qu’a exercée l’auteur du
« L’aménagement d’Alger
capitale », Le Journal général. Alger mais aussi par les anciens 17 », incarnés par Gustave Plan-Obus sera source d’inspiration pour de nombreux
Travaux publics et bâtiment, Umbdenstock, ses idées font l’objet d’une large médiati- professionnels algérois, notamment ceux qui revendique-
16 février 1931, p. 1.
15. Maurice Rotival, « Veut-on
sation dans la presse architecturale locale et à l’occasion ront plus tard l’héritage corbuséen. Acquis à ses doctrines,
faire d’Alger une capitale ? », des expositions d’architecture de 1933 et 1936. Face aux Émery, Breuillot, Miquel et de nombreux autres disciples
Les Chantiers nord-africains, nombreuses critiques, la lutte que va mener Le Corbusier développeront des projets originaux dont la spécificité plas-
janvier 1931, p. 27-28.
16. Francis George, « Le Corbusier pour défendre l’idée du Plan-Obus rencontre de nombreux tique apporte le parfait témoignage de cette filiation.
nous parle de l’aménagement obstacles et se heurte en même temps aux propositions de
d’Alger », Le Journal général.
Travaux publics et bâtiment,
Danger et de Prost. Faisant écho à la métaphore de l’obus,
19 mars 1931, p. 1. l’aspect autoritaire des aménagements qu’il propose révèle
17. Dans sa correspondance en effet les limites de son action et très probablement les
avec Le Corbusier, Edmond 18. Jean Cotereau, «  L’offensive
Brua, rédacteur en chef raisons de son échec. Face au « nouveau bombardement de Le Corbusier. Un nouveau
des Chantiers, revient sur d’Alger », Jean Cotereau, chroniqueur pour la revue Les bombardement d’Alger »,
les attaques de Gustave Le Journal général. Travaux
Chantiers nord-africains, reconnaît la valeur de ses propo-
Umbdenstock. Cf. Edmond publics et bâtiment, 15 mai
Brua, « Quand Le Corbusier sitions mais fait preuve de prudence : « Nous nous plaisons 1934, p. 1.
bombardait Alger de “projets- à les présenter, à les expliquer, à les discuter, certains que 19. Camille Mauclair ou
obus” », L’Architecture Marie Dormoy seront
d’aujourd’hui, mai-juin 1973,
nos lecteurs s’instruiront toujours à fréquenter le génial particulièrements virulents à
n° 167, p. 72-77. brasseur d’idées qu’est sans discussion leur père. Mais nous l’encontre de Le Corbusier.

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