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No d’ordre : 2010-ISAL-0114

Année 2010

Thèse

T ITRE
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA CONVECTION
NATURELLE AUX ABORDS DE PAROIS CONTENANT
DES MATÉRIAUX À CHANGEMENT DE PHASE

Présentée devant
L’institut national des sciences appliquées de Lyon

Pour obtenir
Le grade de docteur

Formation doctorale : Génie Civil


École doctorale : Mécanique, Énergétique, Génie Civil,
Acoustique (MEGA)
Laboratoire d’accueil : Centre de Thermique de Lyon

Par
Damien DAVID

Soutenue le 09 décembre 2010 devant la Commission d’examen

Jury

FRAISSE Gilles Professeur Examinateur


INARD Christian Professeur Rapporteur
KUZNIK Frédéric Maître de Conférences Co-Directeur de thèse
LASSUE Stéphane Professeur Rapporteur
PONS Michel Chargé de Recherche Examinateur
ROUX Jean-Jacques Professeur Directeur de thèse
ii
iii

C’est avec la logique que nous prouvons,


et avec l’intuition que nous trouvons
Henri POINCARÉ
iv
Remerciements

Lorsque j’ai entamé ma thèse au sein du CETHIL, je n’étais pas directement spécia-
lisé dans les problèmes de convection et d’énergétique de l’habitat. Les trois années qui
viennent de s’écouler ont alors constitué pour moi une réelle opportunité de me passion-
ner pour ces problématiques scientifiques. J’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre et à
mettre en application des concepts fondamentaux qui ont, de près ou de loin, concerné
mon sujet de thèse. C’est pourquoi je me dois de remercier en premier lieu ceux qui m’ont
admis, et qui ont accepté de me transmettre une part de leur savoir : mon directeur de
thèse, Jean-Jacques Roux, et mon encadrant, Frédéric Kuznik.

Il est difficile d’établir une liste exhaustive des individus qui, au sein du CETHIL
ou d’ailleurs, ont su m’accorder un peu de leur temps et de leur expertise afin de faire
avancer mon étude. Ces personnes se reconnaitront, j’espère qu’elles seront convaincues
de ma profonde gratitude envers elles.

J’adresse aussi mes remerciements à tous les autres membres du CETHIL, ainsi qu’à
sa directrice Mme Escudié, pour leur accueil. Christine a été souvent là pour m’aider dans
mes tâches administratives. Les membres de l’atelier ont ajouté un peu de charme à mon
travail, surtout Bertrand, mon technicien ’attitré’.

Je tiens également à remercier mes rapporteurs et les membres de mon jury pour
l’intérêt qu’ils ont porté à mes travaux de thèses et les remarques pertinentes qu’ils m’ont
faites.

Mon doctorat n’aurait pas été aussi enrichissant s’il ne m’avait pas permis de me
lier d’amitié avec les autres doctorants du laboratoire. Je pense tout particulièrement à
mes collègues de bureau : Thibaut, Kim et Ion. Je pense aussi à Caro, Pascal, Nicolas,
Nathanaël, Tiberiu... sans oublier ceux avec qui j’ai eu l’occasion d’animer l’association
des doctorants de l’INSA : Miguel bien sûr, Christophe, Amandine, et tous les autres. Un
grand merci à tous.

Enfin, la dernière année de ma thèse a été accompagnée de sacrifices sur mes activités
personnelles. Je tiens à remercier mes parents, le reste de ma famille, et mes amis, Julien
Rock, Julien Jay Jay et Titom, qui ont eu à supporter mon absence, ainsi que Princesse
pour son soutien inconditionnel durant cette période.

v
vi
Table des matières

Table des matières

Résumé xi

Abstract xiii

Nomenclature xv

Introduction 1

1 Études préliminaires - Mise en place de la problématique 3


1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 L’utilisation des MCP pour le stockage passif d’énergie dans le bâtiment . 4
1.2.1 La théorie du changement de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 Les systèmes passifs de stockage d’énergie latente dans le bâtiment 8
1.3 La problématique du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment . . . 10
1.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Les échanges pariétaux dans le bâtiment : des transferts couplés . . 11
1.3.3 Les régimes d’écoulements convectifs dans le bâtiment . . . . . . . 13
1.3.4 Les corrélations de la bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4 L’influence du coefficient d’échange convectif sur l’efficacité des parois
contenant des MCP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.1 Modélisation d’une pièce dont les parois contiennent des MCP . . 19
1.4.2 Observations Expérimentales : intensification du CEC dans le cas
de parois contenant des MCP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.5 Définition du système d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2 Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire


aux abords d’une plaque plane verticale semi-infinie 25
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.2 Réponse instationnaire à un échelon de flux à la paroi . . . . . . . . . . . . 26
2.2.1 Les équations du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.2 Observations expérimentales, définition des deux régimes de trans-
ferts thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.2.3 Description des deux régimes de convection . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.4 Localisation de l’effet de bord d’attaque . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2.5 Corrélation de la littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.3 Réponse instationnaire à un échelon de flux pour une paroi de capacité
calorifique finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.3.1 Les équations du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3.2 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3.3 Résultats obtenus : distinction des deux régimes du comportement
du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

vii
Table des matières

2.3.4 Cas d’une rampe de flux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36


2.4 Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu
stratifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.1 Les équations de la convection naturelle dans un milieu linéaire-
ment stratifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.2 Élements bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.3 Développement d’un outil de simulation basé sur la méthode de
Von-Karman Pohlhausen, pour l’obtention des profils de tempéra-
ture à la paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4.4 Application numérique dans le cadre du bâtiment . . . . . . . . . . 44

3 Description du dispositif expérimental 47


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.2 Les dispositifs expérimentaux de la bibliographie . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2.1 Contrôle de l’air ambiant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2.2 Détermination du flux convectif à la paroi . . . . . . . . . . . . . . 49
3.3 Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental . . . . . 50
3.3.1 Introduction : Problématique pour la reproduction expérimentale
du système d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3.2 Implémentation de la paroi dans le DCT . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.3.3 Description de la chaîne de traitement de l’air . . . . . . . . . . . . 55
3.3.4 Description du DCT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.5 Le traitement des surfaces pour la minimisation des effets radiatifs 61
3.4 Métrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.4.2 Mesures de température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.4.3 Mesure des flux conductifs à l’aide de fluxmètres . . . . . . . . . . 69
3.5 Détermination des flux radiatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5.1 Le modèle inverse de rayonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5.2 Détermination des erreurs sur les flux radiatifs par la méthode de
Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.6 Le modèle inverse de conduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.6.1 Problématique, description générale de la méthode . . . . . . . . . 77
3.6.2 Les méthodes d’interpolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.6.3 Les modèles de conduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.6.4 Les paramètres de la méthode inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.6.5 Détermination des erreurs sur les températures et les flux par la
méthode de Monte Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.7 Protocole Expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.7.1 Consigne de température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.7.2 Sélection et traitement des données pour la détermination des condi-
tions limites autour de la paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.7.3 Sélection et traitement des données pour l’obtention des profils de
la différence de température et du flux à la paroi . . . . . . . . . . . 91

4 Étude d’une plaque de plâtre 97


4.1 Introduction, présentation de la paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2 Analyse des équations de couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2.1 Le système d’équations du modèle simplifié . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.2 Analyse dimensionnelle du système d’équations . . . . . . . . . . . 99
4.2.3 Caractérisation du régime de transfert instationnaire . . . . . . . . 101

viii
Table des matières

4.2.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101


4.3 Analyse des données expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.3.1 Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant . . . 103
4.3.2 Profils de flux et de différence de température à la paroi lors du
régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

5 Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des maté-
riaux à changement de phase 113
5.1 Introduction, présentation de la paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
5.2 Les échanges à la paroi sans changement de phase . . . . . . . . . . . . . . 114
5.3 Évolution des valeurs moyennes de la différence de température et du flux
lors du changement de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
5.3.1 Introduction, définition des grandeurs relatives moyennes . . . . . 117
5.3.2 Prédiction de l’évolution du flux relatif moyen pour un régime quasi-
statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.3.3 Analyse des données issues des descentes en température . . . . . 119
5.3.4 Analyse des données issues des montées en température . . . . . . 122
5.3.5 Conclusion sur l’analyse de l’évolution des grandeurs relatives moyennes122
5.4 Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux
à la paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
5.4.1 Analyse des profils pour la mesure D10 . . . . . . . . . . . . . . . . 125
5.4.2 Analyse des profils pour la mesure M15 . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.4.3 Conclusion sur l’analyse des profils . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

6 Conclusions et perspectives 137


6.1 Synthèse des travaux effectués et des résultats obtenus . . . . . . . . . . . 137
6.2 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

Annexes 145

A Les propriétés thermophysiques des matériaux 149

B Mesure des propriétés thermophysiques et radiatives des matériaux utilisés


dans le montage expérimental 153

C Plans, dimensions, et photographies du montage expérimental 157

D Modèle CFD pour la simulation du comportement thermo-aéraulique du demi-


caisson test 165

E Modèle CFD pour l’obtention des profils de référence du modèle inverse 169

F Règles de calcul de l’incertitude de mesure 175

G Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres 183

H Les facteurs de forme pour le modèle de rayonnement 193

I Résultats des mesures avec les plaques de plâtre 197

J Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP 207

ix
Table des matières

K A review on phase change materials integrated in building walls 229

x
Résumé

Résumé

Mots-clefs : bâtiment, convection naturelle, matériaux à changement de phase, sto-


ckage de chaleur, régime instationnaire, stratification thermique, techniques expérimen-
tales, modèle inverse, méthode de Von-Karmann Pohlhausen.

Les parois légères contenant des matériaux à changement de phase (MCP) constituent
une solution au manque d’inertie des bâtiments à structure légère. Cependant, aucune
valeur du coefficient d’échange convectif aux abords ce type de paroi n’a encore été dé-
terminée afin de permettre la validation numérique de leur efficacité énergétique. C’est
pourquoi une étude des échanges convectifs aux abords de parois MCP a été réalisée
dans le cadre de cette thèse.
La thèse comporte un volet théorique sur le couplage air / paroi en régime instation-
naire, et un volet expérimental. Le volet théorique a permis de montrer que la capacité
calorifique des parois légères de bâtiment est trop élevée pour que des phénomènes tran-
sitoire de type “effet de bord d’attaque" puisse se produire dans la couche limite. Un
modèle simple basé sur la méthode de Von-Karmann Pohlhausen a été développé afin de
quantifier les effets d’une stratification thermique linéaire sur les profils de température
à la paroi dans le cas d’une plaque plane verticale avec un flux constant.
Le montage expérimental qui a été développé pour cette thèse a pour objectif d’im-
poser des rampes de température à l’air ambiant. La face arrière des parois test est isolée
thermiquement. Le montage a été réalisé à partir de deux demi-caissons qui forment un
cube isolé de 2, 4m de côté. 72 thermocouples ont été déployés dans le montage pour
déterminer les flux et les températures à la surface de la paroi et dans l’air ambiant. Les
mesures de flux à l’aide de fluxmètre présentant des incertitudes trop élevées, un mo-
dèle inverse de conduction a du être développé pour déterminer le flux sortant de parois
homogènes ou de parois MCP.
Deux types de parois ont été testés dans le montage : des plaques de plâtre et les
parois EnergainTM de Dupont de NemoursTM . Les mesures réalisées avec les plaques de
plâtre ont permis de vérifier l’existence d’un régime permanent durant lequel le flux à la
paroi est constant. Les profils de température ont révélé la présence de deux régimes de
transfert sur la paroi, qui peuvent être caractérisés par des corrélations du type N uy =
1/5 1/4
α.Ray∗ et N uy = α.Ray∗ . Les coefficients d’échange convectif observés sur les plaques
de plâtre sont plus élevés que ceux de la théorie.
L’évolution de la différence de température moyenne et du flux moyen sur les parois
EnergainTM révèle deux composantes du comportement du système air/paroi. La compo-
sante dynamique globale se traduit par une élévation du flux moyen à la paroi, atténuée
et déphasée par rapport à l’élévation de la capacité calorifique du matériau à la surface
de la paroi. L’élévation du flux occasionne une augmentation du coefficient d’échange
convectif qui atteint 175% de sa valeur sans changement de phase. La composante ponc-
tuelle du comportement du système consiste en un pic inverse de flux se produit lorsque
la température à la surface de la paroi correspond au maximum de la capacité calorifique
du matériau Tf .
L’analyse morphologique des profils de température et de flux à la paroi montre que
le pic inverse de flux se produit autour d’une valeur de stabilisation de la température à
la paroi Tstab (y). Lors de la solidification du MCP, Tstab (y) est homogène sur la hauteur
de la paroi, et prend une valeur proche de la température Tf . Par contre, lors de la fusion
du matériau, elle évolue le long de la paroi sur une plage de température d’environ 1.5◦ C
de large, et elle n’est plus centrée autour de Tf .

xi
Résumé

xii
Abstract

Abstract

Keywords : building, natural convection, phase change materials, heat storage, tran-
sient regime, thermal stratification, experimental techniques, inverse model, Von-Karmann
Pohlhausen method.

Wallboards containing phase change materials (PCM) can be used to improve the heat
storage in lightweight buildings. This solution needs to be validated with building simu-
lations, but the convection coefficient between PCM panels and air is not known. That’s
why a study of the convection heat transfer near a PCM wallboard has been achieved
during this PhD thesis.
The work done during the thesis consisted in a theoretical study of the air / wall
coupling during the transient regime, and an experimental study. The theoretical study
showed that the heat capacity of building wallboards is too high to consider the transient
effects in the boundary layer, such as the leading edge effect. A simple model, based
on the Von-Karmann Pohlhausen method, has been developed in order to predict the
temperature profiles on a wall with a constant heat flux, in a linearly stratified media.
The experimental setup is designed to impose a ramp to the ambient temperature.
The back face of the test panel is thermally insulated. The setup has been designed from
one insulated 2.4m × 2.4m × 2.4m box. 72 thermocouples are used to determine tempera-
tures and heat fluxes at the surface of the test panel and in the ambient media. The heat
flux values obtained with heat flux meters have shown high measurement errors. That’s
why an inverse model has been developed to predict the value of the heat flux leaving
homogeneous and PCM panels.
Two types of panels have been tested : plasterboards, and the EnergainTM PCM wall-
board from Dupont de NemoursTM . The measurements with plasterboards confirmed the
formation of a stationary regime with a constant heat flux which was predicted by the
theory. The temperature profiles revealed two heat transfer regimes along the wall : near
1/5
the leading edge, the heat transfer can be characterized by a correlation : N uy = α1 .Ray∗ ,
1/4
and the correlation for the heat transfer far from the leading edge is N uy = α2 .Ray∗ . The
heat transfer coefficients measured in the experimental setup are higher than the predic-
tions of the theory.
The evolutions of the mean heat flux, and the mean temperature difference, for the
PCM wallboards revealed two components in the behavior of the air / wall system. The
global dynamic component is characterized by an elevation of the mean heat flux, which
is damped, and out of phase, with the specific heat capacity elevation of the PCM at the
surface of the panel. The mean heat flux elevation leads to a rise of the heat transfer coef-
ficient, which reaches 175% of its value wihtout phase change. The ponctual component
of the system evolution is the appearance of an inverse peak for the heat flux. It hap-
pens when the surface temperature of the plate is close to the maximum heat capacity
temperature : Tf .
A morphologic analysis of the temperature and heat flux profiles shows that the
inverse peak happens when the surface temperature of the plate stabilizes at a value
Tstab (y). During the solidification of the PCM, Tstab (y) is homogeneous along the plate,
and close to the value Tf . During the melting of the PCM, Tstab (y) evolves in a 1.5◦ C wide
interval along the plate, which is not centered with around temperature Tf .

xiii
Abstract

xiv
Nomenclature

Nomenclature Générale

Symboles

b vitesse de croissance de la température ◦ C/s

cp capacité calorifique spécifique J/kg.K


Cp00 capacité calorifique surfacique J/m2 K
e épaisseur m
g accélération gravitationnelle m/s2
h coefficient d’échange convectif W/m2 .K
H hauteur de la paroi m
k conductivité thermique W/m.K
l, l∗ longueurs caractéristiques stratification W/m.K
t temps h ou s
T température ◦C

∆T différence de température avec l’air ambiant ◦C

u vitesse horizontale perpendiculaire à la paroi m/s


v vitesse verticale m/s
w vitesse horizontale parallèle à la paroi m/s
x coordonnée horizontale perpendiculaire à la paroi m
y coordonnée verticale m
z coordonnée horizontale parallèle à la paroi m

Symboles grecs

α diffusivité thermique m2 /s
β coefficient d’expansion thermique 1/K
Γ stratification thermique ◦ C/m

δ épaisseur de couche limite m


 émissivité
ν viscosité cinématique m2 /s
ρ densité kg/m3
φ flux surfacique W/m2
Φ flux W
ρ réflectivité
σ constante de Stefan-Boltzmann W/m2 .K 4
τ transmittivité

xv
Nomenclature

Nombres adimensionnels

gβφw y 4
Gry∗ nombre de Grashof basé sur le flux ν2k

αt
F oy nombre de Fourier y

hy
N uy nombre de Nusselt k

ν
Pr nombre de Prandtl α
00
Cpw
Q∗ nombre adimensionnel du couplage air/paroi (1) Pr −1/4
ρcp HGrH∗
00
Cpw
Q∗∗ nombre adimensionnel du couplage air/paroi (2) −1/5
ρcp HRaH∗
gβφw y 4
Ray∗ nombre de Rayleigh basé sir le flux ανk

Types de grandeur

v grandeur scalaire
v̄ grandeur moyenne
ṽ ordre de grandeur
V grandeur adimensionnée
V vecteur
V matrice

Indices

cond conduction
K température en degrés Kelvins
i, j, k discrétisation du temps et de l’espace
TC Thermocouple
ray rayonnement
ref référence
rel relatif
w paroi / surface de la paroi
∞ air ambiant

Acronymes

CTA Centrale de Traitement d’Air


DCT Demi-Caisson Test
DCTA Demi-Caisson pour le Traitement de l’Air
LBA Loin du Bord d’Attaque
PBA Proche du bord d’attaque

xvi
Nomenclature

Nomenclature pour l’estimation de l’erreur de mesure

Symboles

f facteur d’erreur
V tension mesurée aux bornes du capteur
N nombre de mesures
s2 variance d’une VAR suivant la loi de Student
s écart-type d’une VAR suivant la loi de Student
t0.975 quantile d’ordre 0, 975 de la loi

Symboles grecs

δ
∆ VAR suivant la loi de Student
∆95% Erreur à 95%
ν degré de liberté d’une VAR suivant la loi de Student
σ2 variance d’une VAR suivant la loi de Normale
σ écart-type d’une VAR suivant la loi de Normale
ξ instance d’une VAR suivant la loi Normale
Ξ VAR suivant la loi Normale

Indices

c Composante systématique de l’erreur, liée à la


Courbe d’étalonnage
p instance d’une population
q indice du facteur d’erreur
r Composante fluctuante de l’erreur, ou Résiduelle

Acronymes

VAR Variable Aléatoire Réelle

xvii
Nomenclature

xviii
Introduction

Le rôle primaire de l’habitat a toujours été de fournir à l’homme un abri qui le pro-
tège des conditions climatiques extérieures. Dans le cadre de cette mission, il doit offrir à
ses habitants un espace tempéré quelle que soit la température du milieu extérieur. Pour
remplir cette fonction de protection thermique, et améliorer le confort dans l’habitat, le
monde contemporain a développé de nombreuses solutions qui consistent à créer arti-
ficiellement des sources de chaleur ou de froid, et à les distribuer de manière adéquate
dans le bâtiment. Ces solutions de régulation thermique des bâtiments sont énergivores.
Le tableau 1, dont les données sont issues du site internet de l’ADEME [1], montre que le
chauffage et la climatisation sont responsables en moyenne de près de 40% des besoins
énergétiques des bâtiments en France.

ECS Cuisson Électricité Clim. Chauffage Total Surface kW h/m2


spécifique (×106 m2 )
Logement 47.3 19.2 58.3 317.3 452.1 2135 211
Tertiaire 19.4 12.7 56.3 10.3 115.4 214.1 814 260
Total 66.7 31.9 114.6 10.3 132.7 666.2 2949 225

TABLE 1 – Consommations énergétiques en T W h/an dans l’habitat et le secteur tertiaire


en France en 2002

La diminution du stock de ressources fossiles et la nécessité de préserver l’environ-


nement a poussé la France à adopter un stratégie de réduction des consommations éner-
gétiques des bâtiments, dont l’objectif est d’atteindre 50kW h/m2 /an en 2013 pour les
bâtiments neufs (RT2012). Pour atteindre cet objectif, deux orientations principales ont
été définies : l’intégration de systèmes de production d’énergie renouvelable, tels que les
capteurs solaires ou les éoliennes, et l’amélioration de l’enveloppe des bâtiments.
L’enveloppe des bâtiments remplit principalement deux fonctions thermiques. La
première de ces fonction est une fonction d’isolation, qui consiste à minimiser le flux
thermique qui passe au travers des parois. La deuxième fonction est une fonction de
stockage thermique. Le stockage thermique permet de réduire les fluctuations de tem-
pérature dans les enceintes et de décaler les extrémums de température. Les bâtiments
traditionnels, dont l’enveloppe qui constitue la structure porteuse du bâtiment est réa-
lisée en béton ou en pierre, présentent une capacité de stockage thermique suffisante.
La capacité calorifique de ces matériaux est élevée et la chaleur peut y être stockée sous
forme sensible. Par contre, l’enveloppe des bâtiments à structure légère est constituée de
matériaux isolants dont la capacité calorifique est faible. C’est dans le cadre de la concep-
tion de tels bâtiment que les parois légères contenant des matériaux à changement de
phase peuvent être mises à profit afin d’augmenter la capacité de stockage thermique de
leur enveloppe.
Des simulations du comportement thermique de bâtiments incluant des parois MCP
doivent être effectuées afin d’apprécier l’efficacité de tels systèmes. Or, un paramètre
important de ces simulations n’a pas encore été étudié précisément. Ce paramètre est

1
Introduction

le coefficient d’échange convectif, qui représente les transferts de chaleur entre la paroi
et l’air dans pièce. De plus, des études expérimentales [2, 3] ont montré que les valeurs
usuelle de ce coefficient, qui sont appliquées dans le cas de parois classiques, n’étaient
plus valables avec des parois MCP. C’est pourquoi il a été décidé, dans le cadre du projet
MANITOBAT du cluster de recherche Rhône-Âlpes “Énergies renouvelables et maîtrise
de l’énergie”, de dédier la thèse à l’étude du coefficient d’échange convectif aux abords
de parois MCP.
Le présent manuscrit est articulé en cinq chapitres. Le premier chapitre consiste en la
mise en place de la problématique. Une exploration de la littérature scientifique, sur les
domaines du changement de phase et des échanges convectifs dans le bâtiment, est réa-
lisée afin de définir la stratégie à adopter pour l’étude du coefficient d’échange convec-
tif aux abords de parois MCP. Le deuxième chapitre offre un rappel théorique sur la
convection naturelle instationnaire et sur les effets de la stratifications thermique sur des
échanges convectifs naturels.
La stratégie de l’étude adoptée lors de cette thèse implique la réalisation d’un dispo-
sitif expérimental permettant de reproduire des échanges convectifs naturels aux abords
de parois test. Le dispositif expérimental ainsi que les moyens de mesures qui y ont été
mis en œuvre sont décrits dans le chapitre 3. Deux campagnes de mesures ont ensuite été
réalisées avec le montage expérimental. Lors de la première campagne de mesures, les
parois test étaient des plaques de plâtre, et lors de la deuxième campagne de mesure, des
parois contenant des MCP ont été utilisées. Les résultats des mesures effectuées lors de
ces deux campagnes sont exposés et analysés respectivement dans les chapitres 4 et 5.

2
Chapitre 1

Études préliminaires - Mise en place


de la problématique

1.1 Introduction

La mise en place d’une problématique vise dans un premier temps à exposer large-
ment le contexte de l’étude, avec les domaines scientifiques qu’elle aborde, pour ensuite
permettre d’une part de justifier l’intérêt scientifique de l’étude et d’autre part de déter-
miner la méthode avec laquelle elle doit être abordée.
L’étude des échanges convectifs aux abords de parois contenant des matériaux à chan-
gement de phase aborde principalement deux domaines scientifiques : l’utilisation de
matériaux à changement de phase pour l’augmentation de la capacité de stockage ther-
mique des bâtiments, et les échanges convectifs pariétaux dans le bâtiment. Ces deux
domaines scientifiques font l’objet des sections 1.2 et 1.3.
La section 1.2 donne des éléments de réponses aux questions concernant l’utilisation
des matériaux à changement de phase dans le bâtiment :
– Quelles sont les particularités des matériaux à changement de phase ?
– Comment ces matériaux sont-ils mis à profit dans le bâtiment ?
La section 1.3 tente de répondre aux questions concernant les échanges convectifs
pariétaux dans les bâtiments :
– Quelles sont les particularités des échanges convectifs dans le bâtiment ?
– Comment ces échanges convectifs ont-ils été étudiés dans la littérature ?
Les bases de connaissances apportées par les sections 1.2 et 1.3 permettent de ré-
pondre, dans la section 1.4, aux questions concernant la justification de l’étude des échanges
convectifs aux abords des parois contenant des matériaux à changement de phase :
– Est ce que le coefficient d’échange convectif a une incidence sur l’efficacité des sys-
tèmes de stockage de chaleur latente dans le bâtiment ?
– Est ce que les échanges convectifs aux abords de parois contenant des MCP dif-
fèrent des échanges convectifs aux abords de parois classiques ?
Un modèle simple de comportement thermique d’une pièce est utilisé dans la sec-
tion 1.4.1 pour répondre à la première question. Des observations de la littérature sont
présentées dans la section 1.4.2 pour aborder la deuxième question.
Enfin, les informations fournies par les section 1.2, 1.3, et 1.4 sont synthétisées dans la
section 1.5 pour définir à la fois le système d’étude qui permet d’isoler les phénomènes
convectifs liés à la présence de MCP dans les parois, et la manière d’aborder ce système
d’étude.

3
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

1.2 L’utilisation des MCP pour le stockage passif d’énergie dans


le bâtiment
L’utilisation de MCP pour augmenter la capacité de stockage thermique de l’enve-
loppe des bâtiment suppose la mise à profit des phénomènes énergétiques qui se pro-
duisent lors des changements de phase Liquide-Solide. Ces phénomènes impliquent le
dégagement d’une grande quantité de chaleur lors de la solidification d’un matériau, et
inversement l’absorption de la même quantité de chaleur lors de la fusion du matériau.
Cette chaleur échangée est appelée chaleur latente. La section 1.2.1 propose une base
de connaissances théoriques sur les changement de phase Liquide-Solide nécessaire à
la compréhension de l’intérêt de tels phénomènes pour le stockage de chaleur dans le
bâtiment.
Les premières études concernant la mise à profit du changement de phase Solide-
Liquide dans le bâtiment datent du début des années 80. Ces études ont amené à l’élabo-
ration de systèmes de stockage d’énergie parmi lesquels on peut distinguer les systèmes
actifs et les systèmes passifs. La section 1.2.2 recense les systèmes passifs de stockage de
chaleur latente rencontrés dans la littérature.
Ce document traite exclusivement des parois légères verticales contenant des ma-
tériaux changement de phase. Ce système a fait l’objet d’intenses recherches depuis le
début du XXIème siècle. Ces recherches s’orientent principalement sur quatre axes :
– La détermination de la chaleur latente, de la température de changement de phase,
et de l’épaisseur de paroi optimum.
– La composition chimique de matériaux présentant une température de fusion ainsi
qu’une chaleur latente optimum tout en respectant les contraintes physico-chimiques
liées à leur intégration dans les parois.
– Le confinement des matériaux qui doit emprisonner un maximum de MCP tout
en assurant une bonne conductivité thermique de la paroi et éviter toute fuite de
matériau.
– La validation expérimentale des gains en terme de confort thermique et d’économie
d’énergie dans le bâtiment.
Les considérations portant sur les résultats de ces recherches n’alimentent pas direc-
tement la réflexion sur la problématique du coefficient d’échange convectif aux abords
des parois légères contenant des matériaux à changement de phase. Le lecteur est alors
invité à se référer à l’annexe K pour de plus amples informations.

1.2.1 La théorie du changement de phase


1.2.1.1 Le changement de phase d’un corps idéal

La définition exacte de la phase d’un corps pur est : “une zone dans l’espace des
paramètres thermodynamiques (T, p, V ) d’un système composé uniquement d’un corps
pur, dans lequel l’énergie libre est une fonction analytique".
Fixons le volume V d’un système composé uniquement d’un corps pur. On peut re-
présenter l’espace qu’occupe chacune des phases dans un plan dont l’abscisse est la tem-
pérature T de ce système et l’ordonnée sa pression p. Cette représentation est commu-
nément appelée le diagramme de phases, un exemple est affiché sur la figure 1.1, On y
observe trois phases. Lorsque le corps pur se retrouve en équilibre thermodynamique, à
une pression p0 et à une température T 0, il est sous sa phase 2.
La matière peut se présenter sous plusieurs états. Les trois plus répandus sont les états
gazeux, liquide et solide. De manière générale, les états de la matière correspondent direc-
tement à des phases, c’est pourquoi on utilisera souvent les termes “phase solide",“phase

4
1.2. L’utilisation des MCP pour le stockage passif d’énergie dans le bâtiment

F IGURE 1.1 – Diagramme des phases

liquide" et “phase gazeuse".


Les changements de phase qui sont mis à profit dans le bâtiment s’effectuent entre la
phase liquide et la phase solide. La transition liquide-solide s’appelle la solidification et
la transition solide-liquide s’appelle la fusion.
La pression peut être considérée comme constante lors les changements de phase qui
se produisent dans les parois des bâtiments. Sa valeur est à peu près égale à la pression
atmosphérique patm . Une transformation correspondant à une pression constante p =
patm est tracée sur le diagramme des phases (figure 1.2). Cette ligne coupe la frontière
entre la phase liquide et la phase solide. La température à ce point est la température de
fusion Tf du corps pur. Si T < Tf , le corps pur à l’équilibre thermodynamique sera sous
sa phase solide. Si T > Tf , le corps pur à l’équilibre thermodynamique sera sous sa phase
liquide.

F IGURE 1.2 – Une transformation représentée dans le diagramme des phases

Considérons maintenant le changement de phase du point de vue dynamique. Sou-


mis à une perturbation de température à un temps t, le corps pur n’atteindra son équilibre
thermodynamique qu’à l’instant t + ∆t. Le changement d’équilibre thermodynamiques
implique des échanges de chaleur avec le milieu extérieur, le temps nécessaire à l’équi-
libre thermodynamique est le temps que prennent ces échanges.
La figure 1.3 nous montre l’évolution temporelle de la température T et du flux mas-
sique de chaleur q sortant d’un corps pur idéal de masse m soumis à un échelon de
température ∆T . Cet échelon de température entraîne la solidification du matériau. Au
cours de ce refroidissement, on distingue trois étapes :

1. Le refroidissement du liquide : le corps pur sous forme liquide libère de la chaleur


sensible pour abaisser sa température jusqu’à la température de changement de
phase. La valeur totale de la chaleur massique libérée lors de cette étape vaut hl =
mcpl (Ta − Tf ), avec cpl la capacité calorifique spécifique du liquide. Cette énergie
correspond à l’aire sous la courbe de flux.

5
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

2. Le changement de phase : Cette fois-ci, c’est la chaleur latente de fusion m.Lf qui
est libérée. La température reste constante et vaut Tf
3. Le refroidissement du solide : le corps pur sous la forme solide libère de la chaleur
sensible pour abaisser sa température jusqu’à atteindre sa température finale Tz . La
chaleur massique relâchée vaut hs = mcps (Tf − Tz ), avec cps la capacité calorifique
spécifique du solide.

F IGURE 1.3 – Réponse en température et en flux d’un échantillon de corps pur idéal lors
d’un changement de phase

1.2.1.2 Le changement de phase d’un corps pur réel

Bien qu’il soit souvent pratique de supposer le changement de phase ponctuel dans
l’échelle des températures, cette hypothèse n’est pas vraie pour les corps purs réels, et
encore moins vraie pour les mélanges. Le changement de phase ne s’effectue pas à une
température précise mais sur une plage de température, plus ou moins étroite suivant le
matériau, comme le montre la figure 1.4.

F IGURE 1.4 – Le changement de phase d’un corps réel

La solidification d’un matériau à changement de phase est amorcée par la nucléation.


La nucléation est la formation de petits cristaux, appelés nucléis, qui se propagent dans

6
1.2. L’utilisation des MCP pour le stockage passif d’énergie dans le bâtiment

le matériau pour former la phase solide. Les nucléis se forment à l’aide d’agents de nu-
cléation. Le taux de nucléation d’un matériau est sa capacité à former des nucléis lorsque
sa température descend en dessous de sa température de fusion.
Si un matériau a un taux de nucléation trop bas, sa température interne peut des-
cendre en dessous de sa température de fusion alors que sa phase reste liquide. La so-
lidification s’amorce alors plus tard, et subitement : la température interne du matériau
remonte soudainement à sa température de changement de phase, comme le montre le
graphique de la figure 1.5.

F IGURE 1.5 – Le phénomène de surfusion

1.2.1.3 Mesures et représentations usuelles des caractéristiques thermophysiques des


matériaux à changement de phase
La méthode de mesure la plus couramment utilisée pour la détermination de la cha-
leur latente et de la température de fusion d’un MCP est la Differential Scanning Calorime-
try, ou DSC. Le principe de cette méthode consiste à placer un échantillon, dont la masse
m est très petite et parfaitement connue, dans un récipient. Un balayage en température
est imposée au récipient, et le flux total de chaleur échangé entre l’échantillon et le réci-
pient est mesuré précisément. La vitesse du balayage ∂Text /∂t est constante lors d’une
mesure.
Le graphique 1.6 montre la courbe obtenue lors d’une mesure par DSC pour une des-
cente de température. Elle représente le flux de chaleur q en Watts dégagé par l’échan-
tillon en fonction de la température du récipient Text .

F IGURE 1.6 – Températures caractéristiques de la réponse en flux lors d’un changement


de phase

La forme de la courbe issue d’une mesure DSC ne représente pas une caractéristique
intrinsèque du matériau, car elle dépend de la masse de l’échantillon et de la vitesse

7
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

de balayage en température. Si l’objectif de la mesure est la détermination de la chaleur


latente du matériau Lf , qui est une caractéristique intrinsèque du matériau, la vitesse
de balayage et la masse de l’échantillon n’influencent pas le résultat de la mesure. La
chaleur latente du matériau est obtenue à partir de l’aire Qf entre la courbe de flux et la
base du pic, la vitesse de balayage ∂Text /∂t, et les températures Ti et Tf définies dans le
paragraphe suivant :
Tf − Ti
mLf = Qf (1.1)
−∂Text /∂t
Si la courbe issue de la mesure DSC doit alimenter les paramètres de simulation du
comportement thermique de systèmes élaborés avec ce matériau, ou fournir des tempéra-
tures caractéristiques qui expliqueraient des phénomènes observés expérimentalement,
la vitesse de balayage en température doit être du même ordre de grandeur que les va-
riations de température dans le modèle numérique ou dans le dispositif expérimental.
Des températures caractéristiques du pic de flux ont été définies afin de pouvoir com-
parer quantitativement les résultats de mesures à des vitesses de balayage différents :
– Ti et Tf : températures au début et à la fin du décollement de la courbe.
– Tp : températures au maximum de flux dégagé.
– To et Te : de part et d’autre du maximum de flux, la courbe présente un point d’in-
flexion. Ces températures correspondent aux températures des intersections entre
les tangentes à la courbe de flux en ces points et la base de la courbe.
Les températures les plus couramment utilisées pour caractériser la forme du pic de flux
du au changement de phase sont Tp , To (“o” comme onset en anglais, que l’on traduira
par amorçage), et ∆T = To − Te , la largeur du pic.
Une autre représentation des résultats de mesure par DSC consiste à tracer la capacité
calorifique équivalente cp du matériau en fonction de la température du récipient. Cette
capacité calorifique est obtenue à partir du flux dégagé par la paroi et de la vitesse de
balayage en température du récipient :
q (Text )
mcp (Text ) = (1.2)
−∂Text /∂t

1.2.2 Les systèmes passifs de stockage d’énergie latente dans le bâtiment


Le principe de l’utilisation de matériaux à changement de phase dans le bâtiment
repose sur la mise à profit de la grande capacité de stockage de chaleur de ces matériaux
autour de leur température de fusion. Pour qu’un système de stockage d’énergie latente
soit efficace, il faut s’assurer qu’il puisse échanger de la chaleur avec les pièces à réguler
en température, et/ou avec les sources externes de chaleur ou de froid.
Les systèmes qui permettent ces échanges de chaleur sont classés suivant deux ca-
tégories : les systèmes actifs, et les systèmes passifs. Dans le cas d’un système actif, le
réservoir de MCP ne se trouve pas en contact direct avec les pièces à réguler en tempé-
rature. Les échanges de chaleur entre la pièce et le réservoir se font au travers d’un d’un
fluide caloporteur qui est mis en mouvement mécaniquement. Les transferts de chaleur
entre le MCP et le fluide caloporteur se font alors principalement par convection forcée
et par conduction.
Les systèmes passifs n’ont pas besoin de ventilation pour fonctionner. Les matériaux
à changement de phase sont placés de telle sorte qu’ils puissent échanger directement
de la chaleur avec la pièce. Le tableau 1.1 recense les systèmes passifs rencontrés dans la
littérature, notamment dans les publications de Tyagi et Buddhi [4] et de Pasupathy et
al. [5] et explique leur principe de fonctionnement. Le MCP est représenté par la couleur
rouge.

8
1.2. L’utilisation des MCP pour le stockage passif d’énergie dans le bâtiment

Plancher
Plancher Chauffant avec MCP :
Une couche contenant du matériau à changement de phase
est insérée entre le plancher chauffant et la pièce. Le MCP
stocke, pendant la période creuse, de la chaleur apportée
par le chauffage au sol, et la restitue durant la journée.

Parois verticales en contact avec l’extérieur


Béton imprégné de MCP :
Le béton qui constitue l’enveloppe du bâtiment contient
le matériau à changement de phase microencapsulé, il
voit alors sa capacité thermique augmenter sur l’intervalle
de température qui correspond au changement de phase.
Cette solution est délicate car le MCP peut altérer les pro-
priétés mécaniques du béton.
Mur de Trombe avec MCP :
La paroi est constitué de 4 couches, en partant de l’exté-
rieur : un isolant transparent, une lame d’air, le matériau à
changement de phase, et une couche d’isolant. Pendant la
journée, la lame d’air est isolée de la pièce et le rayonne-
ment solaire chauffe le matériau à changement de phase.
Pendant la nuit, on ouvre les orifices qui se trouvent en
haut et en bas de la paroi. Le matériau à changement de
phase crée alors un écoulement convectif qui alimente en
air chaud la pièce
Volets :
Le MCP stocke de la chaleur pendant la journée alors que
les volets sont ouverts. Une partie de cette chaleur est
rayonnée pendant la nuit dans la pièce, au travers des fe-
nêtres.

Parois verticales intérieures


Parois légères :
Les parois intérieures verticales de la pièce sont multi-
couches. L’une de ces couches, disposée au plus proche de
l’ambiance intérieure, contient le MCP.

Plafond
MCP incorporé dans le plafond :
Les panneaux constituant le plafond contiennent des MCP.
Des réflecteurs peuvent être placés dans les ouvertures de
la pièce pour diriger les rayons du soleil vers le plafond.

TABLE 1.1 – Les systèmes passifs de stockage de chaleur latente

9
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

Les systèmes recensés dans le tableau 1.1 diffèrent dans la disposition du MCP autour
de la pièce à réguler en température, et dans les phénomènes externes qui sont mis en jeux
durant leur cycle de fusion/solidification. La nature des échanges de chaleur entre les
éléments contenant les matériaux à changement de phase et le milieu extérieur est donc
propre au système de stockage de chaleur considéré. C’est pourquoi ce document ne
traite que des parois légères verticales contenant des matériaux à changement de phase.
Le principe du stockage d’énergie latente dans les parois des bâtiments à structure
légère est en accord avec les études qui ont été réalisées sur le stockage d’énergie dans les
enveloppes de bâtiments. En effet, la capacité de stockage effective de l’énergie dans une
paroi dépend non seulement de la capacité calorifique des matériaux qui la compose,
mais aussi de leurs positions respectives. Sambou [6] a utilisé un algorithme d’optimi-
sation pour déterminer le type d’agencement optimal des matériaux dans une paroi de
bâtiment. Ses résultats montrent clairement que la capacité de stockage, apportée par des
matériaux fortement inertes, était plus efficacement mise à profit dans le cadre de la ré-
gulation thermique des cavités lorsque ces matériaux se situaient du côté intérieur de la
paroi, c’est à dire du côté de la pièce, que lorsqu’ils étaient en contact direct avec les solli-
citations climatiques extérieurs. Ces résultats se traduisent par une préférence pour une
configuration de type isolation extérieure, par rapport la configuration de type isolation
intérieur. Ces deux configurations sont représentées sur la figure 1.7.

F IGURE 1.7 – Isolation extérieure et isolation intérieure dans le bâtiment

1.3 La problématique du coefficient d’échange convectif dans le


bâtiment
1.3.1 Introduction
Le coefficient d’échange convectif h est un un coefficient qui relie le flux convectif à la
paroi φw et la différence de température ∆T = Tw −T∞ entre la paroi et le milieu ambiant.
Le milieu ambiant est la zone de fluide qui se situe en face de la paroi, hors de la couche
limite de convection. Le flux convectif représente la portion d’énergie sortant de la paroi
qui est transféré directement au fluide adjacent.

φw = h∆T (1.3)

La valeur du coefficient d’échange convectif h dépend des conditions limites de part


et d’autre de la couche limite de convection. Les conditions limites au niveau de la paroi
sont des conditions en température et/ou en flux. Les conditions limites loin de la paroi
sont des conditions limites en température et en vitesse. Tout phénomène qui modifie ces
conditions limites modifie par conséquent la valeur du coefficient d’échange convectif à
la paroi.

10
1.3. La problématique du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment

Les bâtiments constituent des systèmes thermophysiques complexes, ce qui rend la


définition du coefficient d’échange convectif délicate car un certain nombre de phéno-
mènes tendent à modifier les conditions limites de part et d’autre de la couche limite de
convection. La section 1.3.2 s’attache à recenser ces phénomènes.
La différence de température entre la surface des parois des bâtiments et l’air ambiant
se situe communément dans l’intervalle [0◦ C; 5◦ C], et la hauteur des parois se situe entre
2.50m et 4m. Ces ordres de grandeurs permettent de prédire, avec les critères de la lit-
térature, le régime sous lequel se présentent les écoulements convectifs à la surface des
parois. Dans la section 1.3.3, il est montré que le régime de convection transitoire couvre
une surface non négligeable des parois. Un état des lieux des connaissances sur ce régime
d’écoulement en convection naturelle est réalisé dans cette section.
Enfin, la section 1.3.3 recense les études rencontrées dans la bibliographie visant à
fournir des coefficients d’échange convectif pour le bâtiment en distinguant, d’une part,
les études dites théoriques qui visent à étudier séparément les phénomènes mis en jeux
dans les échanges convectifs pariétaux avant de combiner les résultats, et d’autre, part
les études expérimentales dans des cellules test de taille réelle.

1.3.2 Les échanges pariétaux dans le bâtiment : des transferts couplés

F IGURE 1.8 – Les échanges pariétaux dans le bâtiment

Les transferts convectifs de chaleur dans le bâtiment entre une paroi et l’air direc-
tement adjacent à cette paroi dépendent des phénomènes physiques qui sont schémati-
quement représentés dans la figure 1.8. On y recense les phénomènes radiatifs, les effets
de la ventilation et des diverses sources de chaleurs disposées dans la pièce, les effets
dus aux conditions limites thermiques sur la face arrière de la paroi et les effets dus à la
nature des matériaux au sein de la paroi. L’influence de chacun de ces phénomènes sur
les conditions limites de part et d’autre de la couche limite convective est explicitée et
illustrée dans les paragraphes suivant. Il est nécessaire de préciser que ce recensement
ne présente pas de manière exhaustive toutes les configurations de couche limite exis-
tant dans le bâtiment, ce qui nécessiterait des travaux beaucoup plus approfondis qui ne
rentreraient pas dans le cadre de cette thèse.

1.3.2.1 Les effets radiatifs


Parmi les flux radiatifs dans le bâtiment, sont traditionnellement distingués les flux
courtes longueurs d’onde (CLO : λ ≤ 2, 5µm) qui représentent principalement les apports
solaires et les flux grandes longueurs d’onde (GLO λ > 2, 5µm) qui représentent les flux
qui peuvent être émis par les parois. Les bilans radiatifs sur chacune des portions des

11
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

parois de la pièce font apparaitre les flux radiatifs nets courte longuuer d’one φnet,CLO
et grande longueur d’onde φnet,GLO . Ces flux radiatifs nets ont un double effet. D’une
part, ils font varier la quantité d’énergie que la paroi doit transmettre par convection à
l’air adjacent. D’autre part, ils sont stockés par la paroi, modifiant ainsi sa température
de surface.

F IGURE 1.9 – Influence des effets radiatifs sur la convection à la paroi : exemple de la
tâche solaire

À titre d’exemple, la figure 1.9 représente schématiquement les modifications phy-


siques subies par la paroi à l’emplacement d’une tâche solaire localisée. Les apports so-
laires φnet,CLO sont intenses sur cette zone. Leur absorption par la paroi fait localement
augmenter la température de cette paroi. Par conséquent le flux radiatif φnet,GLO et le
flux convectif φconv sont eux aussi modifiés. La distorsion des profils de température et
de flux à la paroi entraîne la modification du coefficient d’échange convectif h.

1.3.2.2 La ventilation, les sources de chauffage dans la pièce, et la géométrie de la


pièce
Une pièce peut être considérée comme une cavité d’une géométrie particulière dans
laquelle l’air est soumis à des sources de mouvements. La source de mouvement la plus
évidente est la ventilation, qui force localement la vitesse de l’air dans une direction. Les
sources de chaleur ou de froid, telles que les appareils de chauffage ou de climatisation
ainsi que les parois de la pièces, sont aussi des sources de mouvement car elles entrainent
l’air par convection naturelle. Des mouvements d’ensemble de l’air se produisent alors
dans la pièce. Ils dépendent de la répartition géographique des sources de mouvement
et de la géométrie du volume d’air.
Les mouvements d’ensemble de l’air ont un double effet sur la convection à la paroi.
D’une part, ils décident de la stratification de la température ambiante, d’autre part, ils
changent la nature même de la convection à la paroi car ils créent des conditions d’en-
trainement de la couche limite qui favorisent ou atténuent les échanges naturels.
À titre d’exemple, la figure 1.10(a) représente la configuration de la boite rectangu-
laire différentiellement chauffée, pour laquelle une paroi verticale chaude fait face à une
paroi verticale froide. La figure 1.10(b) représente la configuration du plancher chauffant.
Khalifa et Marshall [7] ont observé des échanges convectifs plus intenses dans le cas de la
boite rectangulaire différentiellement chauffée. L’intensification de ces échanges est due
à un mouvement d’ensemble circulaire de l’air, montant aux abords de la paroi chaude
et descendant aux abords de la paroi froide. Les auteurs ont aussi noté que lorsque la
longueur de ce mouvement circulaire diminue, c’est à dire lorsque les deux parois se
rapprochent, les échanges convectifs augmentent. Le mouvement d’ensemble circulaire
de l’air n’étant pas favorisé dans le cas d’un plancher chauffant, les échanges convectifs
sont diminués. De la même manière Allard et al. [8] ont observé, dans le cas d’une ca-
vité rectangulaire différentiellement chauffée, que la stratification en température de l’air

12
1.3. La problématique du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment

(a) Cavité différentiellement chauffée (b) Plancher Chauffant

F IGURE 1.10 – Mouvements d’ensemble de l’air dans une pièce

ambiant était proportionnelle à la différence de température entre les deux parois. Cette
stratification diminue fortement dans le cas du plancher chauffant.

1.3.2.3 Les conditions limites à l’arrière de la paroi, les matériaux de la paroi


La répartition des matériaux au sein de la paroi conditionne sa réponse aux sollici-
tations thermiques sur chacune de ses surfaces. Les profils de flux et de température au
niveau de la couche limite sont alors dépendants de cette répartition.

F IGURE 1.11 – Influence de la géométrie et des conditions extérieures sur la convection à


la paroi : exemple des ponts thermiques

À titre d’exemple, la figure 1.11 représente schématiquement le cas où la paroi est


sujette à des ponts thermiques, et où la température du milieu extérieur est supérieure à
celle du milieu intérieur. La température et le flux à la paroi sont localement amplifiés aux
abords des ponts thermiques, entrainant ainsi la modification du coefficient d’échange
convectif.

1.3.3 Les régimes d’écoulements convectifs dans le bâtiment


1.3.3.1 Détermination des régimes de convection dans le bâtiment
Il existe pour un fluide trois régimes d’écoulement : le régime laminaire, le régime
transitoire, et le régime pleinement turbulent. Le régime transitoire commence lorsque
les premières oscillations en température et en vitesse s’ajoutent à l’écoulement laminaire
de manière permanente, il est terminé lorsque l’étalement spectral de ces oscillations se
stabilise.
La figure 1.12 représente la hauteur sur une paroi à laquelle se situent les différents
régimes en fonction de la différence de température entre la paroi et l’air, dans le cas de
la convection naturelle aux abords d’une plaque plane verticale à température constante.
Les ordres de grandeur pour la différence de température entre la paroi et l’air sont ceux

13
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

ceux rencontrés dans le bâtiment. Les frontières entre les différents régimes d’écoulement
ont été localisées à partir des observations expérimentales de Warner et Arpaci [9]. Ces
derniers ont observé le passage du régime laminaire au régime transitoire à une valeur
du nombre de Rayleigh : Ray = 1, 4 × 109 , et le passage du régime transitoire au régime
pleinement turbulent à une valeur du nombre de Rayleigh : Ray = 1, 4×1010 . On observe,
en utilisant ces critères, que les écoulements au sein d’un bâtiment sont des écoulement
principalement laminaires et transitoires.

2.5 Régime de transition

2
H [m]

1.5

1
Régime laminaire

0.5

0
0 1 2 3 4 5
∆T [°C]

F IGURE 1.12 – Localisation des régimes d’écoulement convectif sur une paroi en fonction
de la différence de température entre la paroi et l’air

Des tests de fumée réalisés dans une cellule expérimentale de taille 3m × 3m × 2, 5m


par Awbi [10] ont révélé une entrée dans le régime transitoire se situant aux alentours de
0.7m. La disparité avec les résultats obtenus précédemment est due aux particularités des
écoulements convectifs dans le bâtiment, qui ne peuvent être considérés localement à la
paroi comme purement naturels. Ces observations ne remettent néanmoins pas en cause
le fait qu’une partie non négligeable de la surface des parois de bâtiments est parcou-
rue par un écoulement convectif en régime transitoire. Or, ce régime est le plus méconnu
des trois. Les recherches bibliographiques menées dans le cadre de cette thèse ont permis
de constater l’absence de codes numériques permettant de modéliser correctement tous
les phénomènes rencontrés lors du régime d’écoulement transitoire en convection na-
turelle. Aucune corrélation empirique pertinente du coefficient d’échange convectif n’a
été développée pour ce régime. Néanmoins, les études qui ont été effectuées sur le sujet
permettent de comprendre qualitativement les différentes étapes inhérentes au régime
transitoire de convection naturelle, ainsi que les problématiques qu’elles soulèvent. La
section suivante expose les principaux résultats de ces études.

1.3.3.2 La problématique du régime d’écoulement transitoire en convection naturelle

Gebhart [11] expose les mécanismes qui sont mis en jeux lors du début du régime
d’écoulement transitoire pour la convection naturelle aux abords d’une paroi verticale
à flux constant. Tant que l’écoulement est laminaire, la couche limite atténue toutes les
perturbations en température T 0 et en vitesse v 0 qu’elle subit. Lors du début du régime
transitoire, la couche limite filtre linéairement ces perturbations. Les perturbations v 0 , T 0 ,
dont la fréquence est proche de la fréquence de résonance de la couche limite, sont am-
plifiées. Ce phénomène a été mis en évidence par des études sur la stabilité des équations

14
1.3. La problématique du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment

de la convection naturelle. Ces études ont permis à Gebhart [11] de définir un plan de sta-
bilité de la couche limite et de déterminer théoriquement la fréquence de résonance de la
couche limite. Il a été confirmé expérimentalement par une série de mesures effectuées
dans un bassin en eau de dimensions 70cm × 70cm × 90cm, avec un feuillard chauffant
de 0.02mm d’épaisseur aux dimensions 15cm × 70cm ( [11–16]).

F IGURE 1.13 – Le régime d’écoulement transitoire pour la convection naturelle

Godaux et Gebhart [14] et Qureshi et Gebhart [15] ont mis en évidence expérimenta-
lement les difficultés qui s’opposent à la détermination d’un critère de localisation pour
le début du régime transitoire. Ils ont montré que le nombre de Rayleigh n’était pas suf-
fisant pour localiser le début des oscillations en vitesse ou en température. Ils ont éga-
lement montré que les oscillations en température apparaissent en premier lieu dans le
cœur de la couche limite. Leur effet sur la température à la paroi se fait sentir en aval de
l’écoulement. Ainsi, le début du régime transitoire ne peut pas être localisé précisément
si l’on ne dispose que de mesures de température à la paroi.
La structure de l’écoulement, lors du filtrage linéaire des perturbations, a été détermi-
née par Jaluria et Gebhart [12]. Les auteurs ont observé l’établissement d’un écoulement
secondaire qui s’ajoute à l’écoulement moyen laminaire. L’écoulement secondaire oscille
à la fréquence de résonance de la couche limite. Il forme des structures tourbillonnaires
longitudinales contrarotatives qui sont représentées schématiquement sur la figure 1.13.
L’écoulement devient donc tri-dimensionnel dès le début du régime transitoire.
Les mécanismes qui se produisent entre le filtrage linéaire des perturbations en tem-
pérature et en vitesse et le régime pleinement turbulent ont été moins étudiés. Inakagi et
Komori [17] ont effectué une étude expérimentale lors de laquelle ils ont mis en évidence,
à l’aide de cristaux liquides sur la paroi, la formation de structures tourbillonnaires en fer
à cheval. Ces structures se forment lors du décollement des structures tourbillonnaires
longitudinales de la paroi. Elles sont schématiquement représentées sur la figure 1.13.
Leur dimension ne semble pas dépendre du nombre de Rayleigh.
Bill et Gebhart [16] ont effectué une analyse fréquentielle de la perturbation en vitesse
v 0 et en température T 0 à la fin du régime transitoire. Il ont alors observé que l’élargis-
sement spectrale des oscillations ne s’effectuait pas simultanément pour la vitesse et la
température. Ils ont aussi déduit de leurs mesures le fait que le nombre de Rayleigh n’est
pas suffisant pour localiser précisément la fin du régime transitoire.

1.3.4 Les corrélations de la bibliographie


Pour des raisons de simplicité d’utilisation, le coefficient d’échange convectif sur une
paroi verticale est exprimé sous sa forme moyennée h̄ dans le domaine du bâtiment. On

15
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

a donc :
Z H
h̄ = hdy et φ̄ = h̄∆T (1.4)
0

Ce coefficient s’exprime dans une majorité des cas en fonction de la différence moyenne
de la température entre la paroi et l’air ∆T et la hauteur de la paroi H. La littérature révèle
deux méthodes pour l’obtention du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment : la
méthode dite théorique et la méthode expérimentale. Les études recensées dans la biblio-
graphie sont distinguées dans les sections 1.3.4.1 et 1.3.4.2 selon la méthode utilisée. Les
corrélations exprimées dans ces sections sont comparées dans la section 1.3.4.3.

1.3.4.1 Détermination du coefficient d’échange convectif à l’aide de la méthode dite


théorique
Cette méthode vise dans un premier temps à étudier séparément les phénomènes qui
régissent la convection aux abords des parois. Chaque étude fournit une corrélation pour
le coefficient d’échange convectif caractéristique du phénomène étudié. La deuxième
étape de la méthode consiste à combiner ces expressions.
Le moyen le plus couramment utilisé pour combiner les corrélations consiste à utili-
ser le formalisme de Churchill et Usagi [18]. Soient deux expressions h̄asymp1 et h̄asymp2 ,
du coefficient d’échange convectif, caractéristiques de deux régimes asymptotiques. L’ex-
pression du coefficient d’échange convectif h̄ reliant les deux régimes asymptotiques est
obtenue avec l’équation 1.5. Le coefficient n est déterminé à partir de données expéri-
mentales.
 n n 1/n
h̄ = h̄asymp1 + h̄asymp2 (1.5)

Churchill et Chu [19] ont utilisé ce formalisme dans le cadre de la convection pure-
ment naturelle aux abords d’une paroi verticale isotherme. Ils ont développé une corréla-
tion valide aussi bien en régime laminaire qu’en régime turbulent, pour une large gamme
de valeurs du nombre de Prandtl. Dans le cas de l’air, cette corrélation se présente sous
la forme suivante :
 !1/2  2
0, 0175 ∆T
1/3
 1/2
h̄ =  + 1, 6952 ∆T  (1.6)
H

De la même manière, Alamdari et Hammond [20] ont utilisé des corrélations déjà exis-
tantes pour l’air en régime laminaire et en régime turbulent. Ils en ont déduit la formule
suivante :
 ! 6  1/6
∆T 1/4

1/3 6
h̄ = 1, 51  + 1, 33 ∆T  (1.7)
H

Partant du constat que la convection aux abords des parois des bâtiments ne pou-
vait être considérée localement comme purement naturelle, Beausoleil-Morrison [21] a
développé des corrélations en utilisant le formalisme de Churhill et Usagi avec pour ré-
gimes asymptotiques les régimes de convection purement naturelle (équation 1.7) et de
convection forcée due à la présence d’une ventilation. Leur corrélation tient alors compte
de mouvements d’ensemble de l’air dans la pièce dus à la présence d’une ventilation.
Les auteurs obtiennent la formule 1.8 dans le cas d’une ventilation qui encourage les
échanges convectifs naturels. Le terme ac/h représente le taux de renouvellement de l’air

16
1.3. La problématique du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment

dans la pièce en vol/h, et le terme Tvent représente la température de l’air sortant du


conduit de ventilation.
 3/6 1/3
! 6 
∆T 1/4 3 

 + 1, 33 ∆T 1/3  + Tw − Tvent −1, 99 + 1, 90 (ac/h)0.8

  6   
h̄ = 1, 51

 H ∆T 

(1.8)

Fohanno et Polidori [22] ont utilisé une autre méthode pour combiner les résultats
d’études concernant la convection naturelle en régime laminaire et en régime turbu-
lent. Ils ont calculé des profils de température le long d’une paroi parcourue par un flux
constant φ̄, en distinguant la zone de la paroi pour laquelle le régime d’écoulement est
laminaire, et celle pour laquelle ce régime est turbulent. La frontière entre les deux ré-
gimes est localisée avec le critère Ray∗ = 1 × 109 . Les auteurs ont effectué le calcul du
profil de température pour des valeurs de flux φ̄ et de hauteur à la paroi H correspon-
dant aux plages de valeurs rencontrées dans le bâtiment. Ils en ont déduit des valeurs du
coefficient d’échange convectif moyen h̄, qu’ils ont interpolé sur φ̄ et H pour obtenir la
corrélation suivante :

h̄ = 1, 174e0,0355H φ̄0,24 (1.9)

1.3.4.2 Détermination expérimentale du coefficient d’échange convectif


Les études expérimentales visent à déterminer des valeurs de coefficients d’échanges
convectifs directement applicables pour le bâtiment. Elles sont donc réalisées dans des
cellules test de taille réelle. Les premiers tests ont été effectués par Min et al. [23] dans
une cellule expérimentale de dimension au sol 3, 6m×3, 6m ou 3, 6m×7, 2m et de hauteur
2, 4m ou 3m. Le coefficient d’échange obtenu pour un chauffage au sol est estimé par la
corrélation suivante :
∆T 0,32

h̄ = 2 (1.10)
H 0,04
Khalifa et Marshall [7] ont utilisé une cellule expérimentale de dimensions 2, 95m ×
2, 35m × 2, 08m, adjacente sur une face à un caisson climatisé garantissant une tempéra-
ture constamment inférieure à la température de la cellule. La paroi adjacente au caisson
climatique est dénommée paroi froide. Différentes configurations de chauffage ont été
testées
– chauffage par feuillards électriques sur toute la surface de la paroi opposée à la
paroi froide, et sur toute la surface du sol.
– radiateur disposé sous la paroi froide, sous la parois opposée à la paroi froide, et
sous la paroi adjacente à la paroi froide.
– soufflage d’air chaud au niveau du plancher
L’erreur moyenne communiquée par les auteurs sur la valeur des coefficients d’échange
est de 21%. Á titre d’exemple, la corrélation obtenue pour un radiateur au niveau de
la paroi située en face de la paroi froide est exprimée par l’équation 1.11, celle pour un
radiateur situé directement en dessous de la paroi froide est exprimée par l’équation 1.12.
0,22
h̄ = 2, 2 ∆T (1.11)
0,21
h̄ = 2, 35 ∆T (1.12)

Awbi et Hatton [24] ont effectué des mesures dans une cellule de 3m × 3m × 2, 5m, ad-
jacente sur une face à une cellule régulée en température simulant le climat extérieur. Un

17
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

réseau de résistances chauffantes a permis de tester plusieurs configurations de chauf-


fage. Les auteurs ont développé à partir de leurs mesures la corrélation 1.13, avec D le
diamètre hydraulique de la paroi (Diamètre / Périmètre).

∆T 0,293

h̄ = 1, 823 (1.13)
D0,121
Wallenten [25] a effectué des mesures dans une cellule test de 3m × 3, 6m × 2, 4m,
en contact sur une face avec le climat extérieur. Il a testé plusieurs configurations de
chauffage et de ventilation. Les coefficients d’échanges convectifs mesurés présentent
des fluctuations allant jusqu’à 30%.

1.3.4.3 Comparaison des corrélations de la littérature


Les corrélations formulées précédemment, à l’exception des corrélations développées
par Fohanno et Polidori [22] et Beausoleil-Morrison [21], sont tracées sur le graphique
1.14 pour une paroi dont la hauteur est égale à 2, 5m. Le graphique montre clairement
que les prédictions du coefficient d’échange convectif moyen basées sur la méthode dite
théorique sont ici systématiquement inférieures aux prédictions issues de mesures expé-
rimentales.
Cette disparité s’explique par le fait que les phénomènes pris en compte par les cor-
rélations de Alamdari et Hammond [20] et Churchill et Chu [19] se limitent aux régimes
d’écoulement laminaire et turbulent dans le cadre de la convection naturelle aux abords
d’une plaque plane semi-infinie. Elles ne tiennent aucunement compte des phénomènes
recensés dans la section 1.3.2, notamment des mouvements d’ensemble de l’air dans une
pièce qui semblent intensifier les échanges convectifs.

3.5

2.5
hmoy [W/m K]
2

1.5

Alamdari and Hammond 83


1 Churchill and Chu 75
Min and al. 56
Awbi and Hatton 99
0.5 Khalifa and Marshall 90 (1)
Khalifa and Marshall 90 (2)
0
0 1 2 3 4 5
∆T [°C]

F IGURE 1.14 – Corrélations de la littérature pour les échanges convectifs dans le bâtiment

1.4 L’influence du coefficient d’échange convectif sur l’efficacité


des parois contenant des MCP
Beausoleil-Morisson [26] a montré que le coefficient d’échange convectif est un para-
mètre déterminant pour la prédiction des besoins énergétiques des bâtiments. Il a utilisé
plusieurs corrélations issues de la littérature pour simuler le comportement thermique

18
1.4. L’influence du coefficient d’échange convectif sur l’efficacité des parois contenant
des MCP

d’un même bâtiment. Les résultats qu’il a obtenu en terme de besoins énergétiques pré-
sentent des disparités de l’ordre de 20 à 40%.
Dans cette section, un modèle numérique du comportement thermique d’une pièce
est développé pour quantifier l’influence du coefficient d’échange convectif sur l’effica-
cité de parois légères contenant des MCP. La section 1.4.1.1 expose les paramètres de ce
modèle. Différentes corrélations pour le coefficient d’échange convectif à la paroi issues
de la littérature sont appliquées dans le modèle. Les résultats obtenues pour chacune des
corrélations testées sont présentés dans la section 1.4.1.3
La section 1.4.2 relate les observations expérimentales concernant la particularité des
échanges convectifs aux abords de parois contenant des MCP.

1.4.1 Modélisation d’une pièce dont les parois contiennent des MCP
1.4.1.1 Description générale du modèle
La géométrie du modèle est dessinée sur la figure 1.15. La pièce forme une cavité cu-
bique de 3m de côté, dont chacune des surface consiste en une paroi légère, parfaitement
isolée sur sa face arrière.

F IGURE 1.15 – Géométrie du modèle pour la simulation d’une pièce cubique dont les
parois contiennent des MCP

Les échanges de chaleur par conduction au travers des parois sont nuls. La pièce qui
est modélisée consiste alors en la version idéalisée d’une pièce appartenant à un bâtiment
à structure légère sur-isolé. Le modèle vise uniquement à déterminer l’influence de la
nature des parois et du coefficient d’échange convectif sur la température et les flux dans
la cavité.
Les échanges de chaleur entre la pièce et le milieu extérieur sont dus à :
– une ventilation mécanique.
– des apports solaires.
Les échanges de chaleur à l’intérieur de la pièce se font par :
– convection, entre les parois et l’air de la pièce.
– rayonnement GLO, entre les parois de la pièce.

1.4.1.2 Paramètres du modèle


Les états des six parois et du volume d’air à l’intérieur de la pièce sont caractérisés
chacun par une seule valeur de température. Le pas de temps de la simulation est de
5min. Le schéma de résolution du modèle est un schéma implicite.

Modélisation de la ventilation
La température du milieu extérieur est déterminée par l’équation 1.14, avec th le temps

19
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

en heures. Elle influe sur la température de la pièce au travers d’une ventilation sans
échangeur. Le taux de renouvellement de l’air est fixé à ac/h = 4vol/h.

 

Text = 25 − 5 cos (th − 3) (1.14)
24

Modélisation des apports solaires


Les apports solaires sont sous la forme d’un flux de chaleur entrant dans la paroi 2. La
valeur du flux de chaleur est exprimée par l’équation :

   

ΦCLO = 50.max − cos (th − 1) , 0 (1.15)
24

Modélisation du rayonnement GLO


Les six parois du modèle sont supposées opaques aux rayonnement GLO. L’émissivité
des parois  pour ce domaine est égale à 0, 8, et les facteurs de forme entre les parois sont
égaux et valent 0, 2.

Modélisation des parois horizontales et des échanges convectifs sur ces parois
Le sol et le plafond du modèle consistent en des parois légères en placoplâtre de 12, 5mm
d’épaisseur, parfaitement isolées sur leurs faces arrières. Les coefficients d’échange convec-
tif utilisés pour le sol et le plafond sont exprimés par l’équation 1.16. Cette formule est
issue de la publication de Alamdari et Hammond [20].

 ! 6  1/6
∆T 1/4

1/3 6
h̄ = 1.4  + 1.63 ∆T  (1.16)
H

Modélisation des parois verticales et des échanges convectifs sur ces parois : quatre
cas
La paroi légère par défaut est une paroi en placoplâtre de 12.5mm d’épaisseur, et le coeffi-
cient d’échange convectif par défaut sur les parois verticales est celui fourni par Kahalifa
et Marshall pour un radiateur placé sur la face opposée à la paroi froide (équation 1.11).
Les résultats du cas de référence sont obtenus en simulant de comportement thermique
de la pièce avec les paramètres par défaut.
Trois autres simulations ont été réalisées, pour lesquelles les parois légères 6 et 7
consistent en des parois de 5mm d’épaisseur, dont les caractéristiques thermo-physiques
du matériau sont celles fournies par l’annexe A pour le matériau à changement de phase
idéalisé “MCP1". Trois corrélations différentes ont été appliquées pour simuler les échanges
convectifs à la surface de ces parois :
– Kalifa et Marshall pour une radiateur placé sur la face opposé à la paroi froide
(équation 1.11)
– Alamdari et Hammond [20] (équation 1.7)
– Beausoleil-Morisson [21] (équation 1.8).

1.4.1.3 Résultats, influence du coefficient d’échange convectif (CEC)


Les résultats en terme de température de l’air ambiant et en terme de flux total entrant
dans la paroi 6 sont rassemblés sur la figure 1.16. Ils sont représentés sur une période

20
1.4. L’influence du coefficient d’échange convectif sur l’efficacité des parois contenant
des MCP

simulée de deux jours. La température de l’air pour le cas de référence a une amplitude
de 13, 15◦ C. La présence de MCP dans les parois 6 et 7 entraîne une diminution de cette
amplitude. Elle vaut dans l’ordre décroissant : 9◦ C avec la corrélation de Alamdari et
Hammond, 7, 8◦ C avec la corrélation de Khalifa et Marshall et 4, 9◦ C avec la corrélation
de Beausoleil-Morisson.

Placoplâtre
PCM, Alamdari et Hammond 83
40 PCM, Khalifa et Marshall 90
PCM, Beausoleil Morisson 90
35
Tair [°C]

30

25

20
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
200
[W]

100

0
paroi

−100
φ

−200
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
temps [h]

F IGURE 1.16 – Température de l’air et flux entrant dans la paroi, influence du coefficient
d’échange convectif

Cet ordre est inversé pour les résultats en flux entrant dans la paroi 5. Plus la quantité
de flux échangé avec la paroi augmente, plus l’amplitude de la température de l’air am-
biant diminue. Cette quantité de chaleur étant directement proportionnelle au coefficient
d’échange convectif utilisé, on peut conclure que plus le coefficient d’échange convectif
entre la paroi et l’air est élevé, plus la capacité de stockage du MCP est utilisée. Les per-
formances énergétiques des parois contentant des MCP sont augmentées si le coefficient
d’échange convectif à la paroi est élevé.

1.4.2 Observations Expérimentales : intensification du CEC dans le cas de pa-


rois contenant des MCP
Les premières observations relatant une modification des échanges convectifs due à
la présence de MCP dans les parois ont été fournies par Kuznik et al. [3]. Les auteurs ont
effectué des mesures de température dans le montage expérimental Minibat, située dans
les locaux de l’INSA de Lyon. Ce montage est représenté schématiquement par la figure
1.17. Minibat est composé de deux cellules test de 3, 1m × 3, 1m × 2, 5m qui ont une paroi
en commun. Les deux cellules sont entourées d’une garde thermique sur 5 côtés, et d’un
caisson climatique sur le dernier. Ce montage permet de garantir la reproductibilité des
conditions climatiques simulées dans les cellules test.
Deux cycles de mesures de trois jours ont été effectués. Pour l’un des cycles, trois
parois verticales de la cellule test 1 ont été équipées de parois EnergainTM de Dupont
de NemoursTM . Les températures de l’air mesurées dans la cellule 1 à des hauteurs de
0, 85m et 1, 70m sont tracées sur le graphique 1.18. Si la présence du MCP a effectivement
diminué l’amplitude de ces températures, les auteurs ont aussi noté une diminution de
la stratification thermique de la cellule. Ils expliquent cette diminution par une intensifi-

21
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

0.25
7 12 6

4 Test cell 1 Test cell 2

3.43
11 2 3 5

2.5

2.5

2
0.12

2.2 3.1 3.11

9
10.5

1
SECTION VIEW
7.5
N

10
Test cell 1 Test cell 2
11 5

2 3

3.1
5

1.0
0.12
3.1 3.1

TOP VIEW

1 cooling unit; 2 climatic chamber; 3 simple glazing; 4 protection glass of the solar simulator; 5 test cell;
6 concrete; 7 air blowing plenum; 8 solar simulator’s heat removal ventilators; 9 air extraction plenum;
10 HVAC unit of the thermal guard; 11 solar simulator; 12 thermal guard. (Metric units)

F IGURE 1.17 – Plans de la cellule Minibat

cation des échanges convectifs à la paroi.

F IGURE 1.18 – Température de l’air mesurée dans la cellule expérimentale Minibat à


0, 85m et 1, 70m de hauteur, avec et sans MCP - tiré de [3]

Liu et Awbi [2] ont testé l’efficacité des matériaux à changement de phase dans une
cellule représentée schématiquement sur la figure 1.19. Cette cellule avait été utilisée par
Awbi et Hatton [24] pour mesurer les coefficients d’échange convectif dans le bâtiment, et
former la corrélation 1.13. Liu et Awbi ont effectué deux séries de tests dans cette cellule.
Pour l’une de ces séries, la paroi 5 a été équipée du produit EnergainTM de Dupont de
NemoursTM .
Le tableau 1.2 présente les coefficients d’échange convectif moyen que les auteurs
ont mesuré sur les parois contenant ou non des MCP. Il présente aussi les valeurs de
ce coefficient prédites par la corrélation 1.13 avec les températures mesurées à la paroi

22
1.5. Définition du système d’étude

F IGURE 1.19 – Montage expérimental pour la validation des performances des MPC - tiré
de [2]

et dans l’air ambiant. Alors que les disparités entre les résultats de la corrélation et les
valeurs mesurées pour des parois sans MCP sont de l’ordre de 20%, elles atteignent 130%
pour des parois avec MCP. Ce résultat montrent que les corrélations classiques utilisées
dans le bâtiment pour modéliser les échanges convectifs ne sont plus valables dans le cas
de parois contenant des Matériaux à changement de phase.

Avec MCP Sans MCP


h̄ mesuré W/m2 K
 
4, 43 1, 43
0,293
|∆T |
, W/m2 K
 
h̄ = 1, 823 D0,121
1, 94 1, 76

TABLE 1.2 – Comparaison du coefficient d’échange convectif mesuré par Liu et Awbi avec
la corrélation 1.13 - tiré de [2]

1.5 Définition du système d’étude


Les résultats des simulations effectuées dans la section 1.4.1 attestent de l’influence
du coefficient d’échange convectif sur l’efficacité des parois contenant des MCP. Or les
observations expérimentales relatées dans la section 1.4.2 semblent indiquer que les cor-
rélations usuelles pour ce coefficient ne sont plus applicables en présence de ce type de
paroi. Il faut donc définir une nouvelle corrélation qui tient compte de la présence du
matériau à changement de phase dans le bâtiment.
Les remarques qui ont été faites dans la section 1.3.3 relatent une part non négligeable
du régime d’écoulement convectif transitoire sur les parois des bâtiment. La bibliogra-
phie actuelle ne semble pas relater l’existence de modèles qui prédiraient correctement
les phénomènes mis en jeu lors de ce régime. C’est pourquoi il faut s’orienter vers une
étude expérimentale du coefficient d’échange convectif aux abords des parois contenant
des MCP.
La multitude des phénomènes influençant les échanges convectifs dans le bâtiment a
été relatée dans la section 1.3.2. Les études référencées dans la section 1.3.4 révèlent deux
méthodes d’obtention du coefficient d’échange convectif dans le bâtiment :
– La mesure in-situ ou dans des cellules expérimentales de taille réelle, qui fournit
directement des corrélations tenant compte de tous les phénomènes mis en jeux
sur les échanges convectifs aux parois. Bien sûr, une multitude de configurations de
chauffage, de ventilation, et de géométrie de la pièce doit être testée pour recouvrir

23
1. Études préliminaires - Mise en place de la problématique

tous les cas de figure rencontrés dans les bâtiments réels.


– L’étude séparée de chacun des phénomènes. Ces études donnent lieu à des corréla-
tions qui ne sont pas directement applicables dans le bâtiment. Il a été montré, par
exemple, dans le graphique 1.14 que les corrélations issues d’études sur la convec-
tion purement naturelle donnaient systématiquement des valeurs de h̄ inférieures
à celles mesurées dans les cellules expérimentales. Par contre, il semble que le for-
malisme de Churchill et Usagi [18] puisse autoriser la combinaison de plusieurs
corrélations qui tiennent compte de phénomènes étudiés séparément pour expri-
mer leur couplage.
Nous avons décidé, dans notre étude, d’isoler l’influence des effets des matériaux à
changement de phase sur le coefficient d’échange convectif à la paroi. Ceci doit nous per-
mettre de comprendre l’effet du changement de phase sur la répartition des températures
et des flux qui occasionnerait l’intensification des échanges observée par Kuznik et al. [3]
et Liu et Awbi [2].
Notre système d’étude se base sur la paroi plane infinie 2D verticale. Il est représenté
schématiquement sur la figure 1.20. La condition limite à l’arrière de la paroi est une
condition adiabatique. Cette condition limite se rapproche de la composition de la paroi
de type isolation extérieure (figure 1.7).
La convection est due à une fluctuation de la température de l’air ambiant. La phase
de stockage de l’énergie dans la paroi est provoquée par une augmentation de la tem-
pérature ambiante et la phase de destockage est provoquée par une diminution de cette
température. Les mouvements de l’air étant entraînés par la différence de température
entre la surface de la paroi et l’air, les échanges de chaleur étudiés sont des échanges par
convection naturelle.

F IGURE 1.20 – Le système d’étude

24
Chapitre 2

Considérations théoriques
préliminaires sur la convection
naturelle laminaire aux abords d’une
plaque plane verticale semi-infinie

2.1 Introduction
Dans cette section, l’accent est mis sur la <convection naturelle d’un fluide en écoule-
ment 2D laminaire aux abords d’une plaque plane verticale dans laquelle est généré un
flux uniforme. La section 2.2 traite de la réponse instationnaire de ce fluide à un échelon
de flux à la paroi. Dans cette section, la capacité calorifique surfacique de la paroi est né-
gligée. La section 2.3 traite du cas où cette capacité calorifique est prise en compte. Enfin,
la section 2.4 prédit le comportement du fluide, en régime stationnaire, dans un milieu
stratifié.
Le but de ce chapitre est d’apporter les connaissances théoriques nécessaires pour,
d’une part, être en mesure d’expliquer le comportement des profils de température et
de flux qui sont mesurés dans le montage expérimental, et d’autre part les adimension-
ner judicieusement. La plupart des résultats présentés dans ce chapitre sont issus de la
littérature. Seule la méthode intégrale développée dans la section 2.4.3 est originale.
Les systèmes d’équations présentés dans ce chapitre sont issus des équations de Navier-
Stokes, qui sont simplifiées grâce aux hypothèses de couche limite mince et de Boussi-
nesq. Gray et Giorgini [27] ont établi des critères de validité de l’approximation de Bous-
sinesq. Ces critères sont exprimés par les équations 2.1 , avec H la hauteur de la paroi et
∆Tw la différence de température entre la paroi et l’air ambiant ∆Tw = Tw − T∞ . Les trois
critères sont systématiquement validés dans le domaine du bâtiment.

∆Tw ≤ 28◦ C (2.1a)


3
H ≤ 2, 4 × 10 m (2.1b)
H
≤ 990m/◦ C (2.1c)
∆Tw
La convention de coordonnées utilisée pour cette étude est représentée sur le schéma
de la figure 2.1. L’axe y correspond à l’axe vertical aligné à la paroi. L’axe x est l’axe
horizontal perpendiculaire à la paroi. Cette convention est valable pour tout le document.
Les résultats relatés par ce chapitre font apparaitre le nombre de Rayleigh modifié
Ray∗ , dont la définition est donnée par l’équation 2.2. Ce nombre est préféré au nombre

25
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

F IGURE 2.1 – Convention pour les coordonnées et les vitesses

de Grashof modifié Gr∗y dans tout le document. La conversion entre les deux nombres
adimensionnels est obtenue à l’aide de la formule Ray∗ = P r.Gr∗y .

gβφw y 4
Ray∗ = (2.2)
kνα

Le nombre de nusselt N uy est utilisé pour exprimer l’intensité des échanges à la paroi.
Il est défini par l’équation :

hy φw y
N uy = = (2.3)
k k∆Tw

2.2 Réponse instationnaire à un échelon de flux à la paroi

Cette section est dédiée aux résultats de la bibliographie concernant la réponse du


fluide à un échelon de flux à la paroi. Le fluide est initialement au repos et la température
homogène sur tout le système. À partir du temps t = 0, un flux uniforme est appliqué à
la paroi et entièrement transmis au fluide adjacent.
Le système d’équations qui permet de prédire la réponse du fluide à ce type de sol-
licitation est exposé dans la section 2.2.1. Les observations expérimentales qui ont guidé
les études théoriques sur le sujet sont relatées dans la section 2.2.2. Les sections 2.2.3,
2.2.4 et 2.2.5 présentent les résultats issus de la résolution des équations de la convection
instationnaire.

2.2.1 Les équations du problème

La réponse d’un fluide initialement au repos à un échelon de flux à la paroi est mo-
délisée par le système d’équations 2.4 avec les conditions aux limites 2.5. Les 3 équations
font apparaitre trois inconnues : les vitesses horizontale u et verticale v, et la différence
de température ∆T = T − T∞ . Ces trois inconnues dépendent du temps t, et des coor-
données spatiales horizontale x et verticale y.

26
2.2. Réponse instationnaire à un échelon de flux à la paroi

∂u ∂v
+ =0 (2.4a)
∂x ∂y
temporel convection diffusion
∂v ∂v ∂v ∂2v poussée
+u +v = ν 2 + gβ∆T (2.4b)
∂t ∂x ∂y ∂x
temporel convection diffusion
∂∆T ∂∆T ∂∆T ∂ 2 ∆T
+u +v =α (2.4c)
∂t ∂x ∂y ∂x2
avec
u = v = ∆T = 0 pour t < 0 (2.5a)
v = ∆T = 0 pour t ≥ 0 x=∞ (2.5b)
u=v=0 x=0 (2.5c)
∂∆T φw
=− x=0 (2.5d)
∂x k

2.2.2 Observations expérimentales, définition des deux régimes de transferts


thermiques
Les deux premières études expérimentales concernant la réponse d’un fluide à un
échelon de flux à la paroi ont été réalisées par Klei [28] et Goldenstein et Eckert [29]. Klei
a effectué ses mesures dans l’air avec une plaque de platine de 2cm équipée de thermo-
couples. Goldenstein et Eckert ont utilisé une plaque d’acier inoxydable de 2µm d’épais-
seur et de 16, 5cm de hauteur dans l’eau et l’air. Les interférogrammes qu’ils ont obtenu
dans l’eau indiquent clairement la présence de deux régimes de convection sur la plaque.
En haut de la plaque, les vitesses et la température croissent uniformément suivant
la direction y. En bas de la plaque, les profils de vitesse et de température sont établis,
ils dépendent de la position verticale y. Les deux régimes de convection sont représen-
tés schématiquement sur la figure 2.2. Ils sont séparés par une frontière distincte qui se
déplace verticalement le long de la plaque à une vitesse vlee .

F IGURE 2.2 – Réponse en température de la paroi à un échelon de flux

Le régime de convection en haut de la plaque est mono-dimensionnel et dépend du


temps. Il est appelé régime de conduction pure. Le régime proche du bord d’attaque est
bi-dimensionnel mais ne dépend plus du temps. Il est appelé le régime de convection sta-
tionnaire. La frontière entre les deux régimes est appelé l’effet de bord d’attaque (Leading
Edge Effect en anglais).

27
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

2.2.3 Description des deux régimes de convection


Étant donné que les observations expérimentales révèlent la présence de deux ré-
gimes de convection, une étude séparée de ces deux régimes doit fournir une première
approximation du comportement du fluide en réponse à l’échelon de flux. Pour chacun
des régimes, des simplifications peuvent être faites au système d’équations complet 2.4
en tenant compte des observations expérimentales. Les systèmes obtenus après réduction
sont explicités et résolus dans les sections suivantes.

2.2.3.1 Le régime de conduction pure instationnaire


Pour le régime de conduction pure, l’écoulement ne dépend pas de la direction y,
tous les termes de la forme ∂/∂y sont nuls. L’équation de conservation de la masse nous
donne ∂u/∂x = 0. Comme u = 0 à la paroi, la vitesse horizontale est nulle dans tout le
domaine. La simplification du système d’équations 2.4 nous donne le système 2.6 avec
les conditions aux limites 2.7.

∂v ∂2v
= ν 2 + gβ∆T (2.6a)
∂t ∂x
∂∆T ∂ 2 ∆T
=α (2.6b)
∂t ∂x2
avec

v = ∆T = 0 pour t < 0 (2.7a)


v = ∆T = 0 pour t ≥ 0 x=∞ (2.7b)
v=0 x=0 (2.7c)
∂∆T φw
=− x=0 (2.7d)
∂x k
On remarque que les termes de convection ont disparu. Le système correspond au
comportement d’un fluide aux abords d’une plaque plane verticale doublement infinie.
L’équation 2.6b est l’équation de Fourier monodimensionnelle. Les transports de chaleur
sont alors similaires à des transports par conduction.
Menold et Yang [30] et Goldenstein et Briggs [31] ont utilisé la transformation de
Laplace pour résoudre le système d’équations 2.6. Ils ont, avec cette technique, exploré
plusieurs types de conditions limites : échelon, évolutions en puissance et sinusoïde de la
température et du flux à la paroi. Les équations 2.8 et 2.9 sont les résultats de Goldenstein
et Briggs pour la réponse à un échelon de flux. La fonction in erfc est la n-ième intégrale
R∞ R∞ 2
de la fonction erreur : in erfc(x) = x in−1 erfc(u) du avec erfc(x) = √2π x e−u du.

√  
2φw αt x
∆T = ierfc √ (2.8)
k 2 αt
 √  
4gβφw t αt x 2 x
√ i erfc √ pour P r = 1



 k 2 αt 2 αt
v= √      (2.9)
 8gβφw t αt 3 x 3 x
i erfc √ − i erfc √ pour P r 6= 1


k(1 − P r)

2 αt 2 νt
Le nombre de Nusselt s’exprime alors à l’aide de la formule suivante :

y π
N uy = √ (2.10)
2 αt

28
2.2. Réponse instationnaire à un échelon de flux à la paroi

1/5
Pr N uy /Ray∗ Source
0, 1 0, 4176 [32]
0, 713 0, 5200 présent
1 0, 5339 [32]
10 0, 5959 [32]
100 0, 6197 [32]
 1/5
tous 2 Pr [32]
3601/5 0,8+P r

1/5
TABLE 2.1 – Valeurs de N uy /Ray∗ calculées par Sparrow et Gregg [32] et lors de la pré-
sente étude

2.2.3.2 Le régime de convection stationnaire


Pour le régime de convection stationnaire, les termes temporels sont éliminés du sys-
tème d’équations 2.4, ce qui donne le système 2.11 avec les conditions limites 2.12.

∂u ∂v
+ =0 (2.11a)
∂x ∂y
∂v ∂v ∂2v
u +v = ν 2 + gβ∆T (2.11b)
∂x ∂y ∂x
∂∆T ∂∆T ∂ 2 ∆T
u +v =α (2.11c)
∂x ∂y ∂x2
avec

v = ∆T = 0 x=∞ (2.12a)
u=v=0 x=0 (2.12b)
∂∆T φw
=− x=0 (2.12c)
∂x k
Ce système a été réduit par Sparrow et Gregg [32] à un système d’équations aux déri-
vées ordinaires dépendant du nombre de Prandtl P r grâce à la méthode des similitudes.
La résolution du système aux dérivées ordinaires ne donne pas lieu à une expression
analytique de la température ou de la vitesse dans la couche limite, mais fournit le coef-
ficient de proportionnalité qui relie le nombre de Nusselt N uy et le nombre de Rayleigh
1/5
modifié élevé à la puissance 1/5 : Ray∗ . Ce coefficient dépend du nombre de Prandtl
P r = ν/α. Sparrow et Gregg l’ont calculé pour P r = 0, 1; 1; 10; 100. Les équations de
similitudes ont été résolues dans le cadre de cette étude pour de l’air à 20◦ C(P r = 0.713).
Les résultats sont rassemblés dans le tableau 2.1.
Le tableau 2.1 fait apparaitre une formule valable pour tous les nombres de Prandtl.
Cette formule a été obtenue à l’aide de la méthode intégrale. Elle donne des valeurs de
1/5
N uy /Ray∗ légèrement inférieures à celles obtenues par la résolution des équations de
similitude.

2.2.4 Localisation de l’effet de bord d’attaque


2.2.4.1 Détermination du critère le localisation
Lorsque le fluide se situe à la frontière entre le régime de conduction pure et le régime
de convection stationnaire, l’ordre de grandeur du nombre de Nusselt correspond à la

29
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

αtlee 2/5
τlee = 2
ylee
Ra∗ylee
Pr [31] [33]
0, 001 26, 9 31, 2
0, 01 11, 6 12, 5
0, 1 5, 51 5, 14
0, 713 − 2, 80
1 3, 12 2, 60
10 2, 19 2, 06
100 1, 85 1, 98

TABLE 2.2 – Valeurs de τlee obtenues par Goldenstein and Briggs [31] et Siegel [33]

fois à la corrélation 2.10 obtenue à partir des équations du régime de conduction pure, et
aux corrélations du tableau 2.1 correspondant au régime de convection stationnaire. On
a donc :

y αt 2/5
√ ∼ Ra1/5
y∗ et donc Ray∗ ∼ 1 (2.13)
αt y2
On définit la variable adimensionnelle τ avec l’équation 2.14. Cette variable repré-
sente l’avancement de l’écoulement dans les deux régimes de la convection instation-
naire. Les effets du bords d’attaque se font sentir dans l’écoulement uniforme du ré-
gime de convection pure à partir d’une valeur de τlee de la variable τ . Pour τ < τlee ,
l’écoulement est monodimensionnel et il correspond au régime de conduction pure. Pour
τ  τlee , l’écoulement est stabilisé dans le régime de convection stationnaire.

αt 2/5
τ= Ray∗ (2.14)
y2

2.2.4.2 Résultats de la littérature


Goldenstein et Briggs [31] ont considéré l’effet de bord d’attaque comme un signal
qui partait du bas de la plaque et qui se déplaçait à la même vitesse que le fluide situé
juste au dessus de lui. Ils ont utilisé la formule 2.15 pour déterminer τlee , avec v la vitesse
calculée pour le régime de conduction pure (équation 2.9).

Z t
ylee (t) = maxx v(x, t0 ) dt0 (2.15)
0

Siegel [33] a utilisé une méthode intégrale pour résoudre les équations de la convec-
tion instationnaire. Ils ont obtenu un système parabolique de deux équations grâce au-
quel ils ont pu développer une expression pour la localisation de l’effet de bord d’attaque.
Les valeurs de τlee obtenues par Goldenstein et Briggs et par Siegel sont rassemblées
dans le tableau 2.2. La comparaison avec les données expérimentales montre que ces
valeurs sont systématiquement surévaluées. Une méthode développée par Nanbu [34]
pour le cas d’un échelon de température à la paroi donne des meilleurs résultats. Nanbu
a utilisé la méthode des similitudes pour réduire le nombre de variables du système 2.4.
Le système d’équations obtenu est un système de deux équations paraboliques qui pré-
sentent une singularité. Cette singularité correspond à l’emplacement de l’effet de bord
d’attaque. Brown et Riley [35] ont montré que le critère de localisation de l’effet de bord

30
2.3. Réponse instationnaire à un échelon de flux pour une paroi de capacité calorifique
finie

d’attaque développé par Nanbu était équivalent à l’équation 2.16. Malheureusement, au-
cune valeur de τlee n’a été calculée avec cette méthode dans la littérature pour le cas d’un
échelon de flux à la paroi.

Z t
maxx v(x, t0 ) dt0

ylee (t) = (2.16)
0

La seule valeur disponible de τlee pour l’air est donnée par Siegel. En utilisant cette
valeur, on estime que l’effet du bord d’attaque met 27s pour parcourir une paroi de 2.5m
qui subit un échelon de flux de 1W/m2 .

2.2.5 Corrélation de la littérature


Il est difficile de caractériser numériquement le comportement du fluide aux alentours
de l’effet du bord d’attaque. Joshi et Gebhart [36] ont effectué des mesures précises de la
température à la surface d’un feuillard de 74µm d’épaisseur, soumis à un échelon de
flux, dans de l’eau. Ils ont observé de fortes fluctuations de la température au niveau de
l’effet du bord d’attaque. Ingham [37], en reproduisant les calculs de CFD réalisés par
Hellums et Churchill [38], a montré que les prédictions numériques de la température
et de la vitesse aux alentours de l’effet du bord d’attaque dépendaient fortement de la
discrétisation verticale du domaine de simulation. Lorsque la taille des mailles augmente
dans cette direction, l’amplitude des oscillations obtenues numériquement est diminuée.
Une corrélation qui prédit la valeur du nombre de Nusselt sur la totalité de la ré-
ponse du fluide à un échelon de flux existe néanmoins. Elle a été développée à l’aide du
formalisme de Churchill et Usagi [18] (équation 1.5 dans la section 1.3.4) par les mêmes
auteurs [39]. Les deux régimes asymptotiques sont les régimes de conduction pure et de
convection stationnaire. La corrélation 2.10 pour le régime de conduction pure est modi-
fiée afin de faire apparaitre la variable τ :
√ √
y π π 1/5
N uy = √ = √ Ray∗ (2.17)
2 αt 2 τ

Les auteurs ont déterminé la valeur n = 6 à l’aide des données expérimentales de


Goldenstein et Ecker [29]. Ils obtiennent ainsi la corrélation 2.18, qui est représentée sur
le graphique 2.3 avec les deux régimes asymptotiques.

1/6
 √ 6

 1/5 !6
π 2 Pr 1/5
N uy =  √ +  Ray∗ (2.18)
2 τ 3601/5 0.8 + P r

2.3 Réponse instationnaire à un échelon de flux pour une paroi


de capacité calorifique finie
Dans la section précédente, la capacité de la plaque à absorber le flux émis n’était
pas prise en compte. Dans cette section, elle se manifeste sous la forme d’une capacité
00 .
calorifique surfacique Cpw

31
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

0.9
Churchill et Usagi 75
0.85 Conduction Pure
Convection Stationnaire
0.8

0.75

1/5
Nuy /Ra∗y
0.7

0.65

0.6

0.55

0.5

0.45
0 1
10 10
αt 2/5
τ= y 2 Ra∗y

F IGURE 2.3 – Corrélation de Churchill et Usagi [39] pour la réponse du fluide à un échelon
de flux

2.3.1 Les équations du problème


Le système d’équation 2.19 est identique au système 2.4, la prise en compte de la
capacité calorifique de la paroi ne modifie que la condition limite en température pour
x = 0. On obtient alors les conditions limites 2.20.

∂u ∂v
+ =0 (2.19a)
∂x ∂y
temporel convection diffusion
∂v ∂v ∂v ∂2v poussée
+u +v = ν 2 + gβ∆T (2.19b)
∂t ∂x ∂y ∂x
temporel convection diffusion
∂∆T ∂∆T ∂∆T ∂ 2 ∆T
+u +v =α (2.19c)
∂t ∂x ∂y ∂x2
avec

u = v = ∆T = 0 pour t < 0 (2.20a)


v = ∆T = 0 pour t ≥ 0 x=∞ (2.20b)
u=v=0 x=0 (2.20c)
00 ∂∆T ∂∆T
Cpw = φw + k x=0 (2.20d)
∂t ∂x
Les nouvelles conditions limites interdisent toute réduction du nombre de variables
par la méthode des similitudes. L’exploration du comportement du fluide ne peut alors
se faire qu’expérimentalement, numériquement avec un code C.F.D. (Computational Fluid
Dynamics) approprié, ou grâce à la méthode développée par Gebhart [40] qui est décrite
dans les paragraphes suivants.

2.3.2 Méthode de résolution


Gebhart [40] a intégré le système d’équations 2.19 ainsi que ses conditions limites
sur tout le domaine spatial (x, y) pour obtenir une formulation faible du problème qui
ne dépend que de la variable temporelle. L’intégration de la différence de température

32
2.3. Réponse instationnaire à un échelon de flux pour une paroi de capacité calorifique
finie

∆T et des vitesses u, v nécessite de définir une enveloppe représentant la répartition de


ces variables dans le domaine spatial. Le choix de Gebhart s’est porté sur les profils de
Sparrow et Gregg [32], obtenus lors de la résolution des équations de similitude pour un
flux constant à la paroi en régime stationnaire.
Gebhart a obtenu la formulation faible du problème après avoir réalisé les deux étapes
décrites dans les sections suivantes.

2.3.2.1 Étape1 : Séparation des variables


L’étalement suivant la direction x des profils de température et de vitesse de Sparrow
et Gregg est régi par la variable de similitude η qui est le rapport entre la coordonnée
x et l’épaisseur de la couche limite à l’ordonnée y correspondante. Gebhart utilise cette
variable de similitude qu’il définit avec l’équation 2.21. Dans cette équation, δ est l’épais-
seur de la couche limite qui dépend du temps t et de la hauteur y. Elle est adimensionnée
RH
à l’aide de la grandeur moyenne à t = ∞ : δ∞ = H1 0 δ(y 0 , ∞) dy 0 .

x x
η= = (2.21)
δ(y, t) δ∞ Y (y, t)
L’utilisation de la coordonnée η permet de scinder les expressions de ∆T et de v en
3 : un ordre grandeur, un terme dépendant de y et t, et un terme dépendant de η. Cette
scission se manifeste avec les équations 2.22, qui font apparaitre les coefficients FP r et
NP r dépendant du nombre de Prandtl, et le coefficient Gr∗H qui est le nombre de Grashof
modifié à la hauteur H de la plaque.

∆T = Tm∞ θ(y, t) φ(η) (2.22a)


2/5 η
v = NP r Gr∗H V (y, t) f ( ) (2.22b)
FP r
Le nouveau domaine d’intégration est représenté schématiquement sur la figure 2.4.
Il permet à l’auteur d’intégrer séparément les termes suivant η et les termes suivant y.

F IGURE 2.4 – Modification du domaine d’intégration liée à l’utilisation de la variable η

2.3.2.2 Étape2 : Intégration sur le domaine spatial


L’intégration suivant la variable η se fait directement à partir des profils obtenus après
résolution des équations de la similitude de Sparrow et Gregg. Le système d’équation
obtenu après la première intégration fait apparaitre des termes croisés en Y (y, t), θ(y, t) et

33
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

V (y, t). L’intégration suivant y se fait alors à l’aide de paramètres de distributions définis
par les mêmes auteurs. Gebhart obtient le système de trois équations 2.23 d’inconnues
2
Y (τ̂ ), θ(τ̂ ) et V (τ̂ ), dépendant de la variable τ̂ = tα/δ∞ . Les coefficients SP r , UP r , WP r ,
aP r dépendent du nombre de Prandtl.

θ dθY
− aP r −Y V θ =0 (2.23a)
Y d τ̂
V dV Y 2
SP r θ Y − UP r − − WP r Y V = 0 (2.23b)
Y d τ̂
θ dθ
=1−Q (2.23c)
Y d τ̂

La signification des inconnues Y (τ̂ ), θ(τ̂ ) et V (τ̂ ) est représentée schématiquement


sur la figure 2.5. Ces variables sont des pondérations sur l’étalement de la couche limite
convective, les valeurs de température, et les valeurs de vitesse prédites par Sparrow et
Gregg.

F IGURE 2.5 – Signification des variables des équations obtenues par Gebhart [40]

Le système d’équations 2.23 est un système du premier ordre pour Y (τ̂ ) et V (τ̂ ), et
0
du second ordre pour θ(τ̂ ). Les variables sont initialement nulles, et on a θ (0) = Q−1 .

2.3.3 Résultats obtenus : distinction des deux régimes du comportement du


système
Gebhart [40] [41] a montré que le paramètre Q qui apparait dans l’équation 2.23c est
déterminant sur le comportement de l’ensemble du système paroi+fluide. Ce paramètre
est une image du rapport entre la capacité calorifique de la plaque et la capacité calori-
fique de la couche limite.

Capacité calorifique de la plaque


Q∝ (2.24)
Capacité calorifique de la couche limite

Si ce rapport est faible, une majorité du flux imposé à la paroi est transmise au fluide
adjacent. L’évolution des températures de l’ensemble du système est alors dirigée par la
convection instationnaire du fluide. Si, par contre, ce rapport est grand, le flux imposé est
en majorité absorbé par la paroi et l’évolution des températures du système est dirigée
par la paroi. On définit alors respectivement les régimes de convection instationnaire et

34
2.3. Réponse instationnaire à un échelon de flux pour une paroi de capacité calorifique
finie

de convection quasi-statique. La formulation du paramètre Q étant délicate, Sammakia


et Gebhart [42] [43] l’ont remplacé par le paramètre Q∗ défini comme suit :

−1/4 00 00
ν 2 gβq0 Cpw Cpw

00
Q∗ = Cpw = Pr ∼ (2.25)
k5 ρcp HGr∗H
−1/4 ρcp δ

Afin de vérifier l’existence des deux régimes de comportement du système plaque+fluide


décrits précédemment, et de localiser leurs frontières sur les valeurs de Q∗ , Gebhart a ef-
fectué trois types de calcul :
– Calcul complet : le système d’équation 2.23 est résolu sans enlever de terme.
– Calcul convection instationnaire : si une majorité de la chaleur est transmise au
fluide, le comportement du fluide et de la paroi se rapprochent du comportement
décrit dans la section 2.1. Le régime des transferts de chaleur dans la zone supé-
rieure du domaine de fluide est le régime de conduction pure instationnaire, le
régime des transferts de chaleur dans la zone inférieure du domaine de fluide est le
régime de convection stationnaire. Gebhart a éliminé les termes de convection des
équations 2.23a et 2.23b pour simuler ce type de comportement du système.
– Calcul convection quasi-statique : si une majorité du flux est absorbée par la paroi,
les termes transitoires dans le fluide n’ont pas d’impact sur l’évolution du système.
La couche limite de convection est en permanence en équilibre avec les conditions
limites à la paroi. Ces conditions limites évoluent dans le temps, conditionnant
l’évolution du système entier. Gebhart a éliminé les termes temporels des équations
2.23a et 2.23b pour simuler ce type de comportement du système.
Les évolutions des valeurs de θ en fonction de τ̂ , prédites par les trois types de calcul,
et pour trois valeurs de Q∗ sont tracées sur le graphique 2.6. Pour Q∗ ≤ 5, 9 (Q ≤ 0, 1),
les résultats prédits par le calcul complet diffèrent de moins de 5% des résultats obtenus
avec le calcul de convection instationnaire. Pour Q∗ ≥ 59 (Q ≥ 1), les résultats prédits
par le calcul complet diffèrent de moins de 5% des résultats obtenus avec le calcul de
convection quasi-statique.

Température finale
1.4
Calc: Convection Instationnaire
Convection Calc: Convection quasi−statique
1.2 Instationnaire Calc: Complet

Q*=5.9 Q*=59
1
Intermédiaire

0.8
Convection quasi−statique
θ

0.6

Q*=590
0.4

0.2

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8

F IGURE 2.6 – Température adimensionnée en fonction du temps. Les courbes en gris dé-
signent des calculs effectués avec le système d’équations entier.

Gebhart a localisé le régime de convection instationnaire pour Q∗ ≤ 5, 9, et le régime


de convection quasi-statique pour Q∗ ≥ 59. Ses prédictions sur l’évolution des valeurs
moyennes des températures ont été dans un premier temps confirmées par les mesures

35
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

expérimentales de Gebhart et Adams [44] dans l’air, et Gebhart et al. [45] dans du Nitro-
gène sous pression.
Les résultats numériques de Sammakia et Gebhart [42] [43] et les mesures de Samma-
kia et al. [46] [47] ont permis de confirmer l’évolution du comportement du système pour
les deux régimes représentés schématiquement sur le graphique de la figure 2.7.

F IGURE 2.7 – Interprétation des régimes de transferts convectifs identifiés par Gebhart
[40]

2.3.4 Cas d’une rampe de flux


Gebhart [48] a modifié les équations 2.23 pour modéliser la réponse du système à une
rampe de flux φw /φw ∞ = qτ̂ . Il a étudié l’effet de la pente q sur la valeur limite Qqs du
régime de convection quasi-statique. Pour une pente infinie, la valeur de Qqs est 1, c’est
le cas de l’échelon de flux. La figure 2.8 montre l’évolution de Qqs en fonction de q. Le
domaine occupé par le régime de convection quasi-statique s’élargit lorsque la valeur de
q diminue.

0
Limite pour un échelon
10
q=∞
Convection quasi−statique
Qqs

−1
10

Intermédiaire
Convection instationnaire

−2
10
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
q

F IGURE 2.8 – Délimitation du régime de convection-quasi-statique dans le cas d’une


rampe de flux imposée à la paroi

36
2.4. Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu stratifié

2.4 Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans


un milieu stratifié
Cette section traite de la convection naturelle stationnaire aux abords d’une plaque
sur laquelle est imposé un flux constant, dans un milieu linéairement stratifié en tempé-
rature. La dérivée de la température ambiante T∞ par rapport à la direction verticale y
est désignée par la variable Γ∞ :

∂T∞
Γ∞ = (2.26)
∂y

2.4.1 Les équations de la convection naturelle dans un milieu linéairement


stratifié
Pour obtenir les équations de notre problème en u, v, et ∆T , il faut exprimer la tempé-
rature absolue de l’air T en fonction de la différence de température ∆T et de la tempéra-
ture ambiante T∞ : T = ∆T + T∞ . La température ambiante ne dépend que de la hauteur
y, donc elle ne modifie pas les termes en ∂T /∂x. Par contre on a ∂T /∂y = ∂∆T /∂y + Γ∞ .
L’équation de conservation de l’énergie comporte un terme qui tient compte de la stratifi-
cation du milieu ambiant. Le système d’équations de notre problème est le système 2.27,
avec les conditions limites 2.28.

∂u ∂v
+ =0 (2.27a)
∂x ∂y
convection diffusion
∂v ∂v ∂2v poussée
u +v = ν 2 + gβ∆T (2.27b)
∂x ∂y ∂x
convection diffusion
∂∆T ∂∆T stratification ∂ 2 ∆T
u +v + vΓ∞ = α (2.27c)
∂x ∂y ∂x2
avec

v = ∆T = 0 x=∞ (2.28a)
u=v=0 x=0 (2.28b)
∂∆T φw
=− x=0 (2.28c)
∂x k

2.4.2 Élements bibliographiques


Les références bibliographiques rassemblées, lors de cette étude, pour la convection à
flux constant dans un milieu linéairement stratifié, traitent pour la plupart du cas insta-
tionnaire. Armfield et al. [49] et Lin et al. [50] ont effectué une analyse dimensionnelle et
des simulations numériques de la réponse du fluide à un échelon de flux. Les éléments de
connaissance qu’ils apportent pour le cas stationnaire sont consignés dans cette section.

2.4.2.1 Observations issues de la bibliographie : Deux régimes de convection


Armfield et al., et Lin et al., relatent la présence de deux régimes pour le comporte-
ment du fluide sur la plaque. Lorsque l’on observe le fluide à une hauteur suffisamment
proche du bord d’attaque, la différence de température ∆T et les vitesse u et v évoluent en
fonction de y. Si l’on s’éloigne suffisamment du bord d’attaque, ∆T , u et v se stabilisent.

37
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

L’écoulement loin du bord d’attaque devient alors monodimensionnel. Ce comportement


est représenté schématiquement sur la figure 2.9.

F IGURE 2.9 – Différence de température à la paroi pour un flux uniforme en milieu linéai-
rement stratifié

2.4.2.2 Le régime de convection loin du bord d’attaque

Si le fluide se trouve suffisamment loin du bord d’attaque, son comportement ne dé-


pend plus de la hauteur y. Pour déterminer les profils de la différence de température ∆T
et de la vitesse v lors de ce régime de convection, il faut éliminer les termes en ∂/∂y dans
le système d’équations 2.27. L’équation de conservation de la masse donne ∂u/∂x = 0.
Étant donné que u = 0 sur la surface de la paroi, la vitesse horizontale u est nulle dans
tout le domaine. On obtient le système d’équations 2.29 avec les conditions limites 2.30.

∂2v
0=ν + gβ∆T (2.29a)
∂x2
∂ 2 ∆T
vΓ∞ =α (2.29b)
∂x2
avec

v = ∆T = 0 x=∞ (2.30a)
v=0 x=0 (2.30b)
∂∆T φw
=− x=0 (2.30c)
∂x k

Le système 2.29 peut être mis sous la forme de deux équations différentielles à coeffi-
cients constants, indépendantes et homogènes :

∂ 4 ∆T gβΓ∞
4
+ ∆T = 0 (2.31a)
∂x να
∂4v gβΓ∞
4
+ v=0 (2.31b)
∂x να

Ces équations ont été résolues par Prandtl [51] et Gill [52]. Le coefficient gβΓ∞ /να a
la dimension d’une longueur à la puissance
√ −1/4. On définit alors la longueur caractéris-
tique l avec l’équation 2.32. Le terme 2 permet se simplifier par la suite les expressions

38
2.4. Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu stratifié

de ∆T et de v. l est une image de la profondeur de pénétration, dans le fluide, des per-


turbations liées à la présence de la plaque.

−1/4


gβΓ∞
l= 2 (2.32)
αν
Les conditions limites du système d’équations 2.31 sont les équations 2.29 et 2.30.
Les évolutions de ∆T et v obtenues après résolution de ce système sont exprimées par
les équations 2.33. Elles font apparaitre un terme d’atténuation exp (−x/l) et un terme
oscillant cos (x/l) ou sin (x/l).

lφw  x x
∆T = exp − cos (2.33a)
k l l
2α φw  x x
v= exp − sin (2.33b)
l kΓ∞ l l
La différence de température ∆Twst à la paroi est obtenue grâce à l’équation 2.33a.
Elle est constante et vaut :

lφw
∆Twst = (2.34)
k
On en déduit le nombre de Nusselt, loin du bord d’attaque, pour la convection aux
abords d’une plaque plane verticale à flux constant dans un milieu linéairement stratifié :

y
N uy = (2.35)
l

2.4.2.3 Définition d’une longueur caractéristique pour l’évolution des transferts le


long de la plaque
La frontière entre les deux régimes de transfert thermique caractéristiques de la convec-
tion à flux constant dans un milieu linéairement stratifié n’est pas aussi nette que dans
le cas de la convection instationnaire. Il n’existe donc pas de critère de localisation précis
pour cette frontière. Il est cependant possible de déterminer une longueur caractéristique
l∗ de l’évolution verticale des températures et des vitesses, c’est l’objet de cette section.
La définition de la longueur caractéristique l∗ se fait au moyen d’une analyse dimen-
sionnelle des équations du système 2.27. Un ordre de grandeur des variations dans la
couche limite de chacune des variables du système est défini comme suit :

∂x ∼ δ ∂y ∼ H
∂u ∼ u ∼ ũ ∂v ∼ v ∼ ṽ (2.36)
˜
∂∆T ∼ ∆T ∼ ∆T
La condition limite de flux imposé à la paroi 2.28c donne l’expression de l’ordre de
˜ :
grandeur ∆T

˜ ∼ φw δ
∆T (2.37)
k
La distinction entre les deux régimes de transfert thermique se fait en comparant
l’ordre de grandeur des termes de convection et de stratification v (∂∆T /∂y + Γ∞ ) dans
l’équation de l’énergie. Ces ordres de grandeur sont définis par les formules suivantes :

39
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

∂∆T φw δ
v ∼ ṽ (2.38a)
∂y kH
vΓ∞ ∼ ṽΓ∞ (2.38b)

Les variations de la température dans la zone qui se situe près du bord d’attaque
sont grandes par rapport à Γ∞ . Ces variations diminuent lorsque l’on s’éloigne du bord
d’attaque, et le terme Γ∞ devient prépondérant. La frontière entre les deux régimes de
transfert thermique se produit alors, à H = l∗ , lorsque les ordres de grandeur des termes
de convection et de stratification s’équilibrent :

φw δ
Γ∞ ∼ (2.39)
kl∗

Pour exprimer l∗ , il faut déterminer l’ordre de grandeur de l’épaisseur de la couche


limite δ. δ peut être exprimé soit en se basant sur le régime de convection au loin du bord
d’attaque, dans ce cas la section 2.4.2.2 nous donne δ ∼ l, soit en se basant sur le régime
−1/5
de convection proche du bord d’attaque, dans ce cas Bejan [53] nous donne δ ∼ HRay∗ .
Les deux expressions de δ conduisent au même résultat :

lφw
l∗ = (2.40)
kΓ∞

2.4.3 Développement d’un outil de simulation basé sur la méthode de Von-


Karman Pohlhausen, pour l’obtention des profils de température à la
paroi
Une étude bibliographique a été réalisée afin de recenser les outils de calcul permet-
tant de prédire la différence de température à la paroi ∆Tw = Tw −T∞ , pour la convection
naturelle aux abords d’une paroi avec un flux constant, plongée un milieu linéairement
stratifié. Cette étude a révélé l’absence de corrélations empiriques et de méthode de calcul
simple appliquée à notre problème.
Nous avons alors décidé de combler cette carence en développant un outil de calcul
basé sur la méthode de Von Karmann Pohlhausen. Le choix de cette méthode est justifié
dans la section 2.4.3.1. Elle est appliquée à notre problème dans la section 2.4.3.2, et les
résultats qu’elle fournit en terme de différence de température à la paroi sont regroupés
dans la section 2.4.3.3.

2.4.3.1 Le choix de la méthode de Von Karman Pohlhausen


Les résolutions numériques directes des problèmes de convection naturelle aux abords
d’une plaque plane verticale nécessitent un effort de calcul considérable. Pour remédier
à cet inconvénient, la littérature offre deux méthodes qui consistent à faire réduire le
nombre de variables des équations pour obtenir des ODE (Ordinary Differential Equa-
tions), qui sont plus faciles à résoudre numériquement. Ces méthodes sont la méthode
des similitudes, et la méthode intégrale.
Jaluria [54] a montré que, pour pouvoir appliquer la méthode des similitudes dans le
cas d’un milieu stratifié, il fallait que l’évolution verticale de la température ambiante ait
la même forme que l’évolution verticale de la température à la paroi. Ceci implique que,
dans le cas d’une paroi présentant un flux constant, la stratification de la température

40
2.4. Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu stratifié

ambiante puisse être exprimée par une équation de la forme : T∞ = Ay 1/5 . Le cas de la
stratification linéaire ne peut pas être traité avec la méthode des similitudes.
La méthode intégrale, ou méthode de Von-Karman Pohlhausen, consiste à intégrer
le système d’équations de comportement du fluide sur l’épaisseur de la couche limite,
pour obtenir une formulation faible du problème. Cette méthode ne présente pas de res-
trictions sur les conditions limites du problème de convection, c’est pourquoi elle est
applicable au cas d’une paroi avec un flux constant, plongée dans un milieu linéairement
stratifié.

2.4.3.2 Application de la méthode à notre problème


La méthode de Von-Karman Pohlhausen consiste dans un premier temps à définir
une expression analytique des profils de température et de vitesse suivant l’axe perpen-
diculaire à la plaque x. Les fonctionnelles utilisées dans cette étude sont identiques à
celles de Sparrow [55]. Elles sont exprimées par les équations 2.41. Elles dépendent de
deux paramètres δs (y) et vs (y), qui sont définis sur l’intervalle [0, δs ], et qui vérifient les
conditions limites 2.28.

x 2
 
φw δ s
∆T = 1− (2.41a)
2k δs
x 2
 
vs x
v= 1− (2.41b)
δs δs

La méthode consiste ensuite à intégrer le système d’équations du comportement du


fluide sur l’épaisseur de la couche limite pour former le système suivant :

Z δs Z δs
∂ 2 ∂v
v dx = −ν + gβ ∆T dx (2.42a)
∂y 0 ∂x x=0 0
Z δs Z δs
∂ ∂∆T
v∆T dx = −α − Γ ∞ vdx (2.42b)
∂y 0 ∂x x=0 0

Les profils 2.41 sont injectés dans les équations 2.42. Après avoir simplifié les expres-
sions des termes contenant une intégrale ou une dérivée, on obtient un système de deux
équations aux dérivées totales en y, d’inconnues δs et vs .

1 ∂vs2 δs vs gβφw 2
= −ν + δ (2.43a)
105 ∂y δs 6k s
1 ∂vs δs2 φw Γ∞
=α − vs δ s (2.43b)
60 ∂y k 12

L’adimensionnement des équations est effectué à partir des grandeurs définies dans
les sections précédentes. On a vu que la longueur l, définie par l’équation 2.32, représen-
tait la profondeur de pénétration dans le fluide des perturbations liées à la présence de
la plaque durant le régime de convection au loin du bord d’attaque. Cette longueur est
utilisée pour adimensionner l’épaisseur de couche limite δs . La longueur l∗ , définie par
l’équation 2.32, caractérise l’évolution verticale des températures et des vitesses, elle est
utilisée pour adimensionner y. Enfin, l’équation 2.33b qui définit le profil de vitesse loin
du bord d’attaque, fait apparaitre le terme 2αφw /lkΓ∞ qui est utilisé pour adimensionner
vs . Les variables adimensionnées ∆s , Vs et Y sont définies de la manière suivante :

41
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

lφw 2α φw
δs = l∆s y = l∗ Y = Y vs = Vs (2.44)
kΓ∞ l kΓ∞
Elles sont injectées dans le système d’équations 2.43 pour obtenir le système 2.45. Ce
système ne dépend plus que d’un seul paramètre, le nombre de Prandtl P r.

1 ∂Vs2 ∆s Vs ∆2
=− + s (2.45a)
105P r ∂Y 2∆s 6
1 ∂Vs ∆2s 1
= 1 − V s ∆s (2.45b)
30 ∂Y 6
La valeur de la différence de température à la paroi ∆Tw est obtenue à partir de la défi-
nition du profil de température 2.41a. Il est exprimé par l’équation 2.46 qui fait apparaitre
la valeur ∆Twst de la différence de température à la paroi au loin du bord d’attaque, défi-
nie par l’équation 2.34. Ainsi, le groupement ∆s /2 représente une pondération sur ∆Twst ,
définie sur toute la hauteur de la plaque. Il doit tendre vers 1 quand on s’éloigne du bord
d’attaque.

φw δ s ql ∆s ∆s
∆Tw = = = ∆Twst (2.46)
2k k 2 2

2.4.3.3 Résultats
Les graphiques 2.10(a) et 2.10(b) représentent l’évolution de la différence de tempéra-
ture adimensionnée à la paroi ∆Tw /∆Twst en fonction de la hauteur adimensionnée y/l∗
pour des valeurs du nombre de Prandtl respectivement supérieures à 1 et inférieures à
1. La valeur limite de ∆Tw /∆Twst obtenue après résolution des équations 2.45 est sys-
tématiquement égale à 1, 299, ce qui présente 3% d’erreur par rapport aux prédictions
effectuées dans la section 2.4.2.2. Cette erreur est due au choix des profils en ∆T et en v
utilisés pour intégrer les équations de comportement du fluide.
Pour P r ≥ 1, l’évolution de la différence de température est monotone. Elle croit
linéairement avant d’atteindre sa valeur limite. Le graphique 2.10(a) montre que, pour
P r  1, l’évolution de la température à la paroi ne dépend plus du nombre de Prandtl. Ce
phénomène peut s’expliquer de la manière suivante : le passage du système d’équation
complet 2.27 au système d’équation monodimensionnel réduit 2.29 suppose la dispari-
tion des termes convectifs dans les équations de conservation du moment, et de l’énergie.
Or, une grande valeur du nombre de Prandtl a pour effet la diminution de l’ordre de gran-
deur des termes convectifs dans l’équation de la conservation du moment. Si ce nombre
de Prandtl est suffisamment grand, l’évolution de ∆Tw , du régime proche du bord d’at-
taque au régime loin du bord d’attaque, ne dépend plus que de la diminution de l’ordre
de grandeur des termes convectifs dans l’équation de conservation de l’énergie. Cette
diminution ne dépend pas du nombre de Prandtl.
Le tableau 2.3 fournit la valeur de la hauteur adimensionnée à partir de laquelle la dif-
férence de température à la paroi ne varie plus que de 5% et 1% de sa valeur finale. Pour
P r ≥ 1, ∆Tw /∆Twst se stabilise plus rapidement quand le nombre de Prandtl diminue.
Pour un nombre de Prandtl inférieur à 1, le graphique 2.10(b) montre que la différence
de température à la paroi présente un dépassement avant d’atteindre sa valeur finale. La
valeur du dépassement ainsi que la hauteur adimensionnée correpondant à ce dépas-
sement sont représentées en fonction de P r sur les graphiques 2.11. Plus le nombre de
Prandtl est petit, plus la valeur du dépassement est grand. La valeur de y/l∗ au maxi-
mum de dépassement présente un minimum qui se situe aux alentours de P r = 0, 2.

42
2.4. Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu stratifié

1.1

0.9
∆Tw/∆Twst

0.8

0.7

Pr = 1
0.6
Pr = 7
Pr = 10
0.5
Pr = 100

0.4
0 1 2 3 4 5
y/l
*
(a) Différence de température adimensionnée à la paroi en fonction de y/l∗
pour P r ≥ 1

2.5

2
∆Tw/∆Twst

1.5

Pr = 0.01
0.5 Pr = 0.1
Pr = 0.713
Pr = 1

0
0 1 2 3 4 5
y/l
*
(b) Différence de température adimensionnée à la paroi en fonction de y/l∗
pour P r ≤ 1

F IGURE 2.10 – Résultats de la méthode intégrale

43
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

140 1.05

1
120

0.95
% Dépassement

100
0.9

* max
80 0.85

(y/l )
60 0.8

0.75
40
0.7

20
0.65

0
−2 −1 0 −2 −1 0
10 10 10 10 10 10
Pr Pr

F IGURE 2.11 – Localisation et valeur du dépassement de ∆Tw /∆Twst pour P r < 1

Pr (y/l∗ )95% (y/l∗ )99%


0, 01 10, 48 15, 50
0, 10 2, 771 5, 630
0, 713 0, 274 1, 037
1 0, 359 0, 634
7 0, 536 1, 053
10 0, 665 1, 291
100 0, 691 1, 432

TABLE 2.3 – Valeur de y/l∗ lorsque ∆Tw /∆Twst a atteint 95% et 99% de sa valeur limite

Pour P r = 0, 713, le dépassement en ∆Tw atteint 1, 2% de sa valeur finale, il est situé à


y/l∗ = 0, 948. Le tableau 2.3 montre que le dépassement de la différence de température
à la paroi retarde sa stabilisation.

2.4.4 Application numérique dans le cadre du bâtiment


La figure 2.12 représente un profil de la différence de température à la paroi obtenue
après résolution du système d’équations 2.45. Les propriétés du fluide utilisées sont celles
de l’air à 20◦ C, les flux et stratification ont des valeurs qui peuvent être rencontrées au
niveau des parois des bâtiments : φw = 2W/m2 et Γ∞ = 0, 5◦ C/m. La valeur de ∆Twst
pour ce calcul est 1, 29◦ C, et l∗ = 2, 58m.
On remarque que le profil de flux se détache très rapidement du profil théorique de
Sparrow et Gregg [32] calculé pour un milieu non stratifié. La différence de température
à la paroi ∆Tw atteint 95% de sa valeur finale au bout de 0, 71m. La proximité des effets
de la stratification est liée à la définition du terme l∗ :

−1/4
√ φw

lφw gβΓ∞ φw
l∗ = = 2 ∝ 5/4
(2.47)
kΓ∞ kΓ∞ αν Γ∞

Cette définition montre que la hauteur caractéristique des effets de la stratification


dépend plus fortement de la valeur de la stratification Γ∞ que de la valeur du flux φw .
Plus le flux est grand, plus les effets de la stratification sont retardés.
Le graphique 2.13 affiche les valeurs de y95% = 0, 274l∗ en fonction du flux à la paroi et
de la stratification thermique. Le terme y95% correspond à la hauteur à partir de laquelle

44
2.4. Convection naturelle stationnaire pour un flux constant dans un milieu stratifié

2
Stratifié Méthode Intégrale
1.8 Sparrow−Gregg
∆Twst
1.6

1.4

∆Tw [°C]
1.2
0.71m
1

0.8

0.6

0.4

0.2

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
y [m]

F IGURE 2.12 – Température sur la paroi pour une stratification de 0.5◦ C/m avec un flux
de 2W/m2

la différence de température à la paroi a atteint 95% de sa valeur finale dans l’air (cf ta-
bleau 2.3). Les valeurs de flux et de stratification qui sont affichées sont représentatives
des cas d’application dans le bâtiment. Pour une sratification de l’air ambiant supérieure
à 1W/m2 , y95% ne dépasse pas 1, 5m. La valeur de y95% dépasse 2, 50m pour des stratifi-
cations thermiques faibles (inférieures à 0, 6◦ C/m) conjuguées à des flux à la paroi élevés.
Cette courbe montre très clairement que les effets de la stratification de la température de
l’air ambiant sur les échanges convectifs ne peuvent quasiment jamais être négligés dans
le cadre de transferts thermiques à flux constant au niveau des parois des bâtiments.

2.5

2
0.274 l [m]

1.5
*

0.5

0
0
0.5 10
8
1 6
1.5 4
2
2 0
Γ [°C/m] φ [W/m²]

F IGURE 2.13 – Localisation de la stabilisation de la différence de température à la paroi


∆Tw = Tw − T∞ en fonction du flux à la paroi et de la stratification thermique

45
2. Considérations théoriques préliminaires sur la convection naturelle laminaire aux
abords d’une plaque plane verticale semi-infinie

En résumé
Lors de ce chapitre, les connaissances de la bibliographie concernant le couplage air /
paroi en régime instationnaire ont été rassemblées afin de pouvoir déterminer certaines
caractéristiques des échanges qui se produiront dans le montage expérimental, entre les
parois testées et l’air.
Un modèle simple a été développé afin de quantifier des effets de la stratification sur
des échanges convectifs à flux constant. Les résultats de ce modèle seront comparés avec
les profils mesurés afin de savoir si les effets de la stratification sur les échanges convectifs
dans le montage expérimental sont prédominants.

46
Chapitre 3

Description du dispositif
expérimental

3.1 Introduction

La conception du montage expérimental nécessite la réalisation de deux objectifs dis-


tincts. Le premier de ces objectifs est la reproduction fidèle du phénomène à étudier. Le
dispositif de notre étude doit alors reproduire expérimentalement le système d’étude dé-
fini dans le chapitre 1. Le deuxième objectif est la mise en place d’organes de mesure qui
permettent d’extraire du montage la valeur des grandeurs physiques caractéristiques du
phénomène étudié. Dans notre cas, ces grandeurs sont le flux convectif et la différence de
température à la paroi.
Après une brève revue bibliographique réalisée dans la section 3.2 sur les dispositifs
expérimentaux dédiés à l’étude de la convection naturelle aux abords d’une plaque plane
verticale semi-infinie, ce chapitre expose les solutions technologiques adoptées dans le
cadre de cette étude pour remplir les deux objectifs cités précédemment. La section 3.3
décrit les spécificités géométriques et technologiques du montage visant à la reproduc-
tion du système d’étude.
Les quatre dernières sections de ce chapitre concernent la métrologie qui a été mise
en place dans le montage expérimental. Les moyens physiques de mesure utilisés dans le
montage sont des thermocouples et des fluxmètres. La section 3.4 se concentre sur l’inté-
gration de ces moyens de mesure, sur leur étalonnage, et sur le calcul de leur incertitude.
Les flux radiatifs à la paroi ainsi que les flux conductifs sont estimés à l’aide de modèles
inverses qui sont alimentés par les mesures de température effectués dans le montage. Le
modèle inverse de rayonnement est présenté dans la section 3.5 et le modèle inverse de
conduction est présenté dans la section suivante 3.6.
Il est à noter que deux parois test ont été utilisées dans le cadre de cette étude : un
plaque de plâtre de 12, 5mm d’épaisseur, et le produit EnergainTM de Dupont de NemoursTM .
Ces deux parois n’ayant pas les mêmes propriétés thermophysiques et radiatives, le cal-
cul de l’incertitude sur le estimations des modèles inverses est appliqué indépendam-
ment sur chacune d’elles, et les résultats sont fournis dans les sections correspondantes
La section 3.7 traite du protocole expérimental dans le montage. Les consignes de
température de l’air ambiant pour les plaques de plâtre et les parois EnergainTM y sont
exposées. Un résumé est effectué à propos des différentes étapes de traitement des don-
nées qui permettent d’aboutir aux profils de la différence de température à la paroi ∆Tw
et au flux net à la paroi φw , ainsi qu’aux conditions limites à l’arrière de la paroi et dans
le milieu ambiant.

47
3. Description du dispositif expérimental

3.2 Les dispositifs expérimentaux de la bibliographie


Cette section se concentre sur les dispositifs expérimentaux dédiés à l’étude de la
convection naturelle aux abords d’une paroi verticale semi-infinie dans l’air. Le montage
de Trombe et al. [56] a pour objectif la validation d’une méthode inverse pour la déter-
mination du flux et de la température à la paroi. Le montage de Bilgen [57] a été conçu
pour l’étude du couplage conduction-convection. Le montage de Comunelo et Guths [58]
est adapté à l’étude des perturbations sur les échanges convectifs naturels liées à la proxi-
mité de parois secondaires. Les montages de Maranzana et al. [59] et Klei [28] sont conçus
pour l’étude de la convection naturelle instationnaire. Les autres montages référencés
dans cette section sont dédiés à la mesure de profils de température, de flux et de vitesses
dans le cadre de la convection naturelle en régime turbulent.
La plupart des montages de la littérature utilisent des chaufferettes ou des échangeurs
pour provoquer les échanges convectifs naturels. Étant donné que les parois tests du dis-
positif expérimental réalisé dans cette étude ne comportent aucun organe de chauffage,
nous ne nous attarderons pas sur ce sujet. De même, la mesure de la température à la
surface de la paroi est réalisée à l’aide de thermocouples dans la majorité des cas. L’im-
plémentation de ces thermocouples est systématiquement adaptée au mode de chauffage
de la paroi, il n’est donc pas non plus nécessaire d’approfondir ce sujet.
Le contrôle de la température ambiante joue un rôle déterminant dans le système
d’étude défini dans le chapitre 1. La section 3.2.1 décrit la manière avec laquelle la cir-
culation et la température de l’air est contrôlée dans les dispositifs expérimentaux de la
littérature. La section 3.2.2 traite des différentes méthodes utilisées pour déterminer le
flux convectif à la paroi.

3.2.1 Contrôle de l’air ambiant


On distingue dans la littérature deux philosophies pour le contrôle de l’air ambiant.
Pour les montages de petite taille utilisant des puissances de chauffage ou de froid éle-
vées, comme ceux de Maranzani et al. [59] et de Klei [28], le dispositif est simplement
placé au centre d’une pièce fermée suffisamment grande pour que les perturbations en
température et en vitesse liées à la présence du montage ne créent pas de mouvement
d’ensemble de l’air ni de stratification assez significative pour modifier la nature des
transferts thermiques. Pour les montages expérimentaux de taille conséquente, comme
ceux référencés dans le tableau 3.1 ou celui de Trombe et al. [56], la paroi test est installée
dans un caisson qui est lui-même situé dans un hall d’essai de grande taille. Des ouver-
tures dans le caisson permettent l’alimentation et l’évacuation de l’air. La température
de l’air ambiant correspond alors à la température dans le hall d’essai. Les mesures se
font dans ce cas la nuit pour éviter les fluctuations de la température liées aux activités
diurnes dans le hall d’essai.
La figure 3.1 rassemble des coupes schématiques des montages expérimentaux de
Warner et Arpaci [9], Siebers et al. [60], Tsuji et Nagano [61] [62], et Trombe et al. [56].
Ces montages sont disposés chronologiquement, et les flèches représentent les mouve-
ment de l’air. Les montages de Warner et Arpaci, et de Tsuji et Nagano, permettent la
formation d’un réservoir d’air à la température ambiante alimenté à une distance suf-
fisamment éloignée de la paroi pour ne pas perturber la couche limite convective. Ce
réservoir se situant directement en face de la paroi, les montages reproduisent le principe
d’alimentation de la couche limite de la plaque plane verticale semi-infinie 2D. Les mon-
tages de Siebers et al., et Trombe et al. disposent d’une alimentation en air ambiant qui se
situe en dessous de la paroi. Dans ce cas, ils reproduisent le principe d’alimentation de
la couche limite par le bas, qui se rapproche de celui du canal vertical différentiellement

48
3.2. Les dispositifs expérimentaux de la bibliographie

F IGURE 3.1 – Circulation de l’air dans les montages expérimentaux de Warner et Arpaci
[9], Siebers et al. [60], Tsuji et Nagano [61] [62], et Trombe et al. [56]

chauffé.
Un espace permet la circulation de l’air à l’arrière des parois de Warner et Arpaci, et
de Tsuji et Nagano. Afin de ne pas perturber l’écoulement au niveau du bord d’attaque,
les auteurs ont dû lui donner une forme de biseau. Warner et Arpaci ont réalisé un biseau
de 30˚, et Tsuji et Nagano ont réalisé un biseau de 60˚.

référence Γ∞ [˚C/m]
Pirovano [63] 0, 2
Tsuji et Nagano [61] [62] 0, 5 − 0, 7
Smith [64] 1, 3
Warner et Arpaci [9] 1, 2 − 1, 5
Miyamoto et Okayama [65] 1, 6
Cheeswright [66] 1, 8

TABLE 3.1 – Stratification thermique dans les montages de la littérature

Le tableau 3.1 présente les valeurs de la stratification thermique mesurées dans di-
vers montages de la littérature. Le dispositif expérimental de Warner et al. présente une
stratification thermique plus élevée que celle de Tsuji et Nagano. Il semble que le plafond
du caisson de Warner et al. permette une recirculation de l’air réchauffé par la paroi. Ceci
expliquerait l’élévation de la stratification.
On remarque finalement qu’aucun des dispositifs expérimentaux référencés lors de
cette étude bibliographique ne permette un réel contrôle de la température de l’air am-
biant. Pour chacun de ces montages, la température de l’air ambiant est définie par la
température de la pièce dans laquelle se situe le montage expérimental.

3.2.2 Détermination du flux convectif à la paroi


Le tableau 3.2 expose les solutions adoptées pour la détermination du flux convectif
dans plusieurs dispositifs expérimentaux de la littérature, les références étant classées
dans l’ordre chronologique. La première de ces solutions consiste à mesurer la puissance
électrique U I injectée dans les chaufferettes de surface S qui constitue la paroi. Cette
puissance est supposée être dissipée sous la forme d’un flux homogène φtot = U I/S sur la
paroi. Une estimation du flux net radiatif à la paroi φrad est nécessaire pour cette solution.
Si le montage est symétrique, φtot est transmis symétriquement au milieu ambiant, c’est le
cas pour Maranzana et al. et pour Klei. Le flux convectif est obtenu à l’aide de la formule
φconv = φtot /2 − φrad . Si la paroi est isolée sur un côté, les pertes dans l’isolant φiso sont

49
3. Description du dispositif expérimental

estimées à l’aide d’un modèle de conduction alimenté par des mesures de température
dans l’isolant. Le flux convectif est obtenu à l’aide de la formule φconv = φtot − φrad − φiso .

référence UI PT FM Autres
Bilgen [57] X
Comunelo et Guths [58] X
Maranzana et al. [59] X
Trombe et al. [56] X
Tsuji et Nagano [61] X X
Siebers et al. [60] X
Coutenanceau [67] X
Warner et Arpaci [9] X X
Cheeswright [66] X
Klei [28] X

TABLE 3.2 – Méthode utilisée pour la détermination du flux convectif dans les montages
de la littérature : UI. Mesure de la puissance injecté dans les chaufferettes ; PT. Mesure
des profils de température dans la couche limite ; FM. Utilisation de fluxmètres

La deuxième solution présentée dans le tableau 3.2 consiste à déterminer le profil de


température dans la couche limite. Les mesures de température dans la couche limite
s’effectuent à l’aide d’un thermocouple très fin guidé par un bras motorisé. Les valeurs
mesurées de température sont prolongées jusqu’à la paroi à l’aide d’une fonctionnelle,
et le flux est déterminé à partir de la dérivée de cette fonctionnelle pour x = 0. Cette
technique de mesure n’est pas adaptée à l’étude de la convection instationnaire, car les
mesures de température aux différents emplacements de la couche limite se font à des
instants différents. Un dispositif de mesure comprenant un peigne de thermocouples mi-
crométriques a été développé par Davies et al. [68] pour remédier à cet inconvénient.
L’utilisation de fluxmètres pour mesurer le flux total transmis par la paroi au milieu
ambiant semble depuis peu faire l’objet d’un regain d’intérêt. Les fluxmètres utilisés par
Bilgen [57] et Comunelo et Guths [58] sont des fluxmètres à gradients tangentiels fabri-
qués par la société CaptecTM . Le flux radiatif doit être retranché au flux mesuré pour cette
solution.
Coutenanceau [67] a utilisé un échangeur pour maintenir la paroi à température constante.
Des chaufferettes placées sur l’échangeur étaient utilisées afin de à perturber localement
la température de la paroi. L’auteur déduisait le flux à la paroi à partir de la réponse
en température à cette perturbation. Trombe et al. [56] ont utilisé des mesures de tem-
pérature à l’intérieur de leur paroi pour alimenter un modèle inverse de conduction qui
permettait l’obtention de la température et du flux à sa surface.

3.3 Spécificités géométriques et techniques du montage expéri-


mental
3.3.1 Introduction : Problématique pour la reproduction expérimentale du sys-
tème d’étude
Comme il l’a été rappelé dans l’introduction de ce chapitre, l’un des objectifs du dis-
positif expérimental est la reproduction du système d’étude défini dans le chapitre 1, et
rappelé schématiquement dans la figure 3.2.
Le système d’étude se base sur la configuration de la plaque plane verticale semi-
infinie 2D. Dans cette configuration, l’écoulement du fluide suit un principe de causalité :

50
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

F IGURE 3.2 – Système d’étude à reproduire expérimentalement

l’état de l’écoulement dans une zone située à une distance y ± δy du bord d’attaque ne
dépend que de l’état du fluide en amont de l’écoulement de couche limite, et des condi-
tions limites sur la paroi et dans le milieu ambiant. Ce principe de causalité permet à
l’expérimentateur de limiter la hauteur de la paroi test à la zone dans laquelle se produit
le phénomène qu’il étudie, pourvu que l’espace situé au dessus de cette paroi ne perturbe
pas l’écoulement en amont. Il permet aussi au numéricien de développer des domaines
de simulation périodiques pour lesquelles les vitesses et températures obtenues en haut
du domaine sont injectées en tant que conditions limites en bas de ce domaine. Cette
méthode permet de réduire notablement la taille du modèle, des détails sur son implé-
mentation sont disponibles dans Abedin et al. [69].
L’une des conditions limites à reproduire expérimentalement aux abords de la pa-
roi test est la condition limite adiabatique. La solution technologique adoptée pour cette
condition limite est exposée dans la section 3.3.2. L’autre condition limite consiste en la
variation contrôlée de la température de l’air ambiant. Le montage expérimental dispose
alors d’un organe de traitement de l’air qui alimente la zone située en face de la paroi en
air à la température souhaitée. L’organe de traitement de l’air ainsi que son implémen-
tation dans le montage expérimental sont décrits dans la section 3.3.3. L’alimentation en
air implique la mise en mouvement de l’air ambiant. La géométrie du dispositif expé-
rimental a été conçue pour minimiser l’impact de cette mise en mouvement de l’air sur
les échanges à la paroi ; c’est le sujet de la section 3.3.4. Enfin, la section 3.3.5 aborde le
traitement qui a été appliqué aux surfaces du montage expérimental afin de minimiser
les échanges radiatifs à la paroi.
Le dispositif expérimental a été conçu sur la base d’un caisson cubique existant dont
les dimensions intérieures sont 2, 4m×2, 4m×2, 43m. Les parois de ce caisson sont consti-
tuées de 10cm d’isolant recouverts sur chaque face par une tôle en acier inoxydable de
0, 5mm d’épaisseur qui assurent la rigidité de l’ensemble. Le caisson est scindé en deux
dans un plan médian vertical, formant ainsi deux demi-caissons qui peuvent se fermer
en une cavité hermétique. L’étanchéité à l’air de la jonction entre les deux demi-caissons
est assurée par des joints creux en caoutchouc. Les deux demi-cavités sont maintenues
en pression l’une contre l’autre à l’aide de quatre sangles à cliquet.
La figure 3.3 représente une coupe transversale du montage expérimental. On y dis-
tingue le “demi-caisson test", qui sera dénommé par l’acronyme DCT dans le reste du
document. Ce demi-caisson comprend la paroi test ainsi que les organes de mesure per-
mettant de déterminer les flux et les températures sur les parois et dans l’air ambiant.
L’autre demi-caisson est dénommé par l’acronyme DCTA pour “demi-caisson pour le
traitement de l’air". Il permet d’alimenter le DCT en air ambiant à la température voulue,
et d’évacuer l’air convecté par les parois test.
Les flèches représentent schématiquement la circulation de l’air dans le montage ex-

51
3. Description du dispositif expérimental

DCT DCTA

COUPE A-A
F IGURE 3.3 – Principe général du fonctionnement du montage expérimental

périmental. Le caisson est fermé hermétiquement lors des tests, il constitue ainsi un cir-
cuit fermé. Le montage en circuit fermé permet d’isoler l’intérieur du dispositif expéri-
mental des conditions climatiques du hangar dans lequel il est situé, et d’augmenter la
reproductibilité des mesures.

3.3.2 Implémentation de la paroi dans le DCT


3.3.2.1 Reproduction de la condition limite adiabatique : nécessité d’un montage sy-
métrique

La figure 3.4 représente les deux solutions qui ont été évaluées pour la reproduction
de la condition limite adiabatique à l’arrière de la paroi. La première solution consiste à
utiliser un isolant physique efficace, du type StyrodurTM ou du gel de silicium, qui mi-
nimise la valeur du flux thermique à l’arrière de la paroi. La deuxième solution consiste
à rendre symétrique le montage : deux parois test sont séparées par une couche d’iso-
lant fin qui permet d’une part le passage des thermocouples, et d’autre part d’assurer le
contact thermique entre les parois test. La fluctuation de la température de l’air ambiant
est appliquée en phase de part et d’autre du sandwich. Le montage étant symétrique, le
flux est nul au niveau du plan de symétrie.

F IGURE 3.4 – Reproduction de la condition limite adiabatique : isolation physique ou


montage symétrique

Les deux solutions sont évaluées à l’aide d’un code de conduction mono-dimensionnel
avec lequel trois configurations ont été simulées. Les compositions des parois ainsi que

52
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

les conditions limites appliquées de part et d’autre de la paroi pour chacune des configu-
rations sont explicitées dans le tableau 3.3. La première configuration fournit les données
de référence pour des conditions adiabatiques parfaites. Les deux autre configurations
représentent la solution utilisant de l’isolation physique et le montage symétrique.
La fluctuation de l’air ambiant pour la simulation est une fluctuation sinusoïdale entre
25◦ C et 35◦ C de période 24 heures. Les échanges convectifs sont modélisés par une ré-
sistance thermique surfacique de 0, 2m2 K/W . La paroi test est une plaque de plâtre de
13mm d’épaisseur. La simulation est réalisée sur 168 heures avec un pas de temps d’une
heure. Les résultats sont présentés sur les dernières 48 heures de simulation alors que les
oscillations en température de la paroi se sont stabilisées.

Config. CL 1 Composition Paroi CL 2


référence Adiabatique Paroi test Fluctuations T∞
sol1 : Iso T∞ = 20˚C 1m StyrodurTM + paroi test Fluctuations T∞
Paroi test + 6mm laine de
sol2 : Sym Fluctuations T∞ Fluctuations T∞
verre + paroi test

TABLE 3.3 – Configurations simulées pour la reproduction de la condition adiabatique

Le graphique 3.5 montre les résultats de la simulation en terme de flux sur la paroi
pour les trois configurations testées. L’adéquation entre la solution du montage symé-
trique et le cas de référence est flagrante. Par contre, l’amplitude, la valeur moyenne,
ainsi que la phase des oscillations du flux à la paroi sont modifié dans le cas de la solution
utilisant le matériau d’isolation. L’augmentation de la valeur moyenne du flux est liée à
la différence entre la température sur la face arrière de la paroi et la valeur moyenne des
fluctuations de température sur sa face avant. Le déphasage et l’augmentation de l’am-
plitude du flux est due à un stockage / destockage de chaleur dans le matériau isolant.
Cette solution n’est donc pas acceptable dans le cadre de notre étude, et l’implémentation
de la paroi dans le DCT doit permettre la réalisation du montage symétrique.

10
Conditions adiabatiques
Sol: 1m Isolant
8
Sol: Montage Symétrique

4
φ [W/m²]

−2

−4

−6
0 10 20 30 40 50
temps [h]

F IGURE 3.5 – Flux à la paroi : comparaison des solutions pour la reproduction des condi-
tions limites adiabatiques

3.3.2.2 Mise en place des parois test dans le DCT

Le montage symétrique est réalisé avec deux parois test de même dimension séparées
par une couche de 6mm de laine de verre. Ces trois éléments sont solidarisés à l’aide
de 6 ensembles vis-écrous, répartis sur les extrémités latérales du sandwitch à 4cm du

53
3. Description du dispositif expérimental

bord des parois. Deux baguettes rigides de 6mm d’épaisseur permettent de maintenir
l’épaisseur de la laine de verre constante. L’épaisseur totale du sandwich a été mesurée
à différents emplacements, et pour différentes parois test. Elle présente des variations
inférieures à 0, 5mm.

F IGURE 3.6 – Mise en place des parois test dans le plan de symétrie du DCT

La figure 3.6 montre l’implémentation des parois tests dans le DCT . Le sandwich
est disposé dans le DCT de telle sorte que son plan de symétrie coïncide avec le plan
de symétrie du DCT. Il est fixé à une structure réalisée avec des profilés FlexlinkTM en
aluminium de 3cm de côté. Une visserie Nylon est utilisée pour solidariser la structure
avec le DCT, et des cales en PVC permettent d’éviter les contacts métal-métal entre ces
deux éléments, réduisant ainsi les ponts thermiques.
La profondeur du DCT est de 1, 10m. Les parois test font 60cm de large, ce qui laisse
un espace de 25cm de chaque côté pour permettre le placement et la manipulation des
éléments de la structure.
Dans la section 3.3.1, il a été évoqué que le principe de causalité de l’écoulement
de convection naturelle aux abords d’une plaque plane verticale semi-infinie permettait
de limiter la hauteur de la paroi test à la zone dans laquelle se produit le phénomène
étudié, pourvu que l’espace situé au dessus de cette paroi ne perturbe pas l’écoulement
en amont. Dans le montage expérimental, les écoulements convectifs étudiés sont aussi
bien montants (refroidissement de la paroi), que descendants (réchauffement de la paroi).
Une zone tampon est alors nécessaire en haut et en bas de la paroi, pour permettre une
évacuation de l’air convecté qui n’implique pas d’aspiration ou de freinage de la couche
limite. La hauteur de chacune de ces zones tampon a été fixée à 41, 5cm. La hauteur du
DCT étant de 2, 43m, l’espace vertical restant mesure 1, 6m, ce qui correspond à la hauteur
des parois test.
La figure 3.7 représente le détail de la fixation des parois à la structure FlexlinkTM ,
et du traitement des bords d’attaque. La structure comporte deux cadres parallèles. À
chaque angle du sandwitch, une cale porteuse en bois de 18mm d’épaisseur est fixée
au profilé vertical de chacun des cadres. L’utilisation du bois permet de minimiser les
transferts thermiques entre le cadre et les parois tout en assurant au support une rigidité

54
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

1 No Désignation
2 1 Extention bord attaque
3 2 Isolant (Styrodur)
4 3 Cale porteuse
5 4 Jonc PVC
6 5 Paroi Test
6 Isolant (Laine Verre)

DETAIL B
F IGURE 3.7 – Détail de la fixation des parois à la structure

satisfaisante. Les deux cales porteuses présentent des trous oblongs qui permettent de
maintenir un jonc en PVC de 10mm de diamètre. Le sandwich est percé sur chacun de
ses angles, à 100mm du bord horizontal et à 15mm du bord vertical, afin d’être maintenu
par les joncs en PVC. Un espace de 10mm est assuré entre les parois et les cales porteuses
afin de faciliter le réglage de l’horizontalité du sandwich et de diminuer la surface de
contact liée à la fixation.
Le traitement des bords d’attaque du sandwich doit répondre à deux problématiques.
La première est d’éviter de créer un obstacle à l’écoulement qui occasionnerait des per-
turbations de vitesse et de température. La seconde est de minimiser les échanges sur les
surfaces horizontales du sandwich. Pour répondre à la première problématique, Warner
et Arpaci [9] et Tsuji et Nagano [61] [62] ont usiné la base de leur paroi en bisot. Il a été dé-
cidé pour notre part d’utiliser des toiles aluminisées ELITTM qui, maintenues tendues par
les profilés horizontaux, sont disposées de manière à affleurer la surface des parois test
et ne pas perturber l’entrée de l’air dans la couche limite. Pour minimiser les échanges
thermiques sur les surfaces horizontales du sandwich, un bloc d’isolant de 5cm est fixé
sur ces surfaces.

3.3.3 Description de la chaîne de traitement de l’air


3.3.3.1 La géométrie du DCTA

La figure 3.8 représente une vue du demi-caisson pour le traitement de l’air. Ce demi-
caisson est partitionné verticalement en trois cavités. La centrale de traitement de l’air est
fixée à l’arrière du DCTA, elle alimente la cavité centrale. De cette cavité centrale, l’air
peut soit se diriger vers le DCT au travers d’une membrane micro-perforée, soit revenir
à la centrale de traitement de l’air par l’intermédiaire d’un bypass situé à l’arrière du
DCTA. L’intérêt du bypass est de permettre un brassage de l’air dans la cavité centrale
pour homogénéiser la température et la pression au niveau de la membrane.
Les deux cavités situées sur la partie haute et la partie basse du DCTA sont dédiées
à l’extraction de l’air dans le DCT. L’air est aspiré par un peigne de convergents qui est
placé au fond de ces cavités. Les convergents alimentent deux conduits d’aération munis
de volets, qui servent à réguler le débit dans chacun de ces conduits. Les deux circuits
d’extraction de l’air se rejoignent ensuite dans une partie isolée de la cavité centrale du
DCTA. Ils sont reliés à la centrale de traitement de l’air au moyen d’un tube isolé situé à
l’extérieur du DCTA.
Un brise-jet central de 1m de large au niveau de la membrane et 1, 4m de large au
niveau des extractions a été fixé au DCTA. Il permet de déporter l’alimentation et l’ex-
traction de l’air au loin des parois test. Un plan détaillé et les dimensions exactes du
DCTA sont fournis dans l’annexe C.

55
3. Description du dispositif expérimental

3
1 4

F IGURE 3.8 – Disposition des éléments du DCTA : 1.Membrane microperforée, alimenta-


tion en air ; 2.Extractions de l’air ; 3.Brise jet central ; 4.Centrale de traitement de l’air

3.3.3.2 Spécificités techniques de la centrale de traitement d’air

Le montage de la centrale de traitement d’air ainsi que sa commande ont été réalisés
par la société LyfrigTM . La centrale de traitement de l’air est composée successivement
d’un filtre, d’un échangeur dans lequel circule de l’eau glycolée provenant d’un groupe
froid, d’une résistance chauffante et d’une pompe qui met en mouvement l’air dans tout
le circuit. Le groupe froid produit de l’eau glycolée à 1˚C en permanence. Il a une puis-
sance disponible de 1.7kW et fonctionne avec le fluide R47C. L’injection de l’eau glycolée
dans l’échangeur de la centrale de traitement de l’air est contrôlée par l’intermédiaire
d’une vanne 3 voies. La résistance chauffante a une puissance disponible de 1kW, son
alimentation est contrôlée par un relais statique.
La régulation se fait sur la température de sortie de la centrale de traitement d’air.
Elle est effectuée à l’aide d’un contôleur JUMOTM Imago 500. Le schéma de principe de
la régulation est représenté sur la figure 3.9. La température de consigne est soustraite à
la température mesurée en sortie de la centrale avec une sonde platine. Un comparateur
à hystérésis détermine si le fluide doit être chauffé ou refroidit. S’il doit être refroidi, le
régulateur PID Froid envoie la consigne appropriée à la vanne trois voies d’alimenta-
tion en eau glycolée. S’il doit être réchauffé, le régulateur PID Chaud envoie la consigne
appropriée au relais statique pour alimenter la résistance chauffante.

F IGURE 3.9 – Principe de la commande du dispositif de contrôle de la température de


l’air

56
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

Des sondes à fil chaud placées dans les conduits d’extraction de l’air permettent de
connaitre le débit d’air qui est renouvelé dans le DCT. C’est ainsi que l’on détermine la
vitesse de l’air au niveau de la membrane micro-perforée. Le débit d’air peut être modifié
en changeant l’angle d’ouverture des volets qui se situent aussi dans les conduits d’ex-
traction de l’air, en changeant l’angle d’ouverture du volet situé au niveau du bypass, ou
en modifiant la consigne de la pompe qui se situe dans la centrale de traitement d’air.

3.3.4 Description du DCT


3.3.4.1 La géométrie du DCT

L’alimentation en air ambiant du DCT se fait sur le côté des parois. Ceci induit des
mouvements d’ensemble de l’air qui peuvent perturber les échanges convectifs étudiés.
Pour minimiser l’influence de ces mouvements d’ensemble, des éléments de structures
sont ajoutés dans le DCT, ils sont visibles sur la figure 3.10.

2
1 4
3

F IGURE 3.10 – Disposition des éléments du DCT : 1.Parois test ; 2.Membranes perforées ;
3.Prolongations des extractions d’air ; 4.Lames anti-recirculation

Des membranes perforées sont suspendues sur 2m de haut à une distance de 50cm de
la surface des parois test. Leur rapport d’ouverture, qui est le ratio entre la surface ouverte
et la surface totale de la membrane, est égal à 0, 5. Ces membranes ont été réalisées à partir
de couvertures de survie, qui ont été percées avec des trous circulaires de diamètre 40mm
régulièrement espacés afin d’obtenir le rapport d’ouverture souhaité. Elles ont pour but
de diminuer la vitesse de l’air qui arrive au niveau des parois test.
Sur chacun des coins du DCT, sont placées des extensions pour l’extraction de l’air.
Ces extensions sont réalisées en tissu aluminisé de marque ELITTM . Elles ont une lon-
gueur de 90cm, et présentent une ouverture de 20mm d’épaisseur au niveau des surfaces
verticales et horizontales du demi-caisson. Le but de ces extensions est de minimiser les
mouvements circulaires liés au placement de l’alimentation en air.
Enfin, deux lames anti-recirculation en tissu aluminisé de marque ELITTM sont dispo-
sées de part et d’autre de la structure maintenant la paroi. Elles ont une largeur de 30cm,

57
3. Description du dispositif expérimental

et permettent de confiner les couches limites convectives dues à la différence de tempé-


rature entre l’air ambiant et, d’une part, le brise-jet central du DCTA, et d’autre part la
paroi au fond du DCT.
L’annexe C fournit un plan détaillé avec les dimensions des éléments du DCT.

3.3.4.2 Simulation du comportement thermo-aéraulique du DCT

La mise en mouvement de l’air dans tout le montage expérimental occasionne des


écoulements forcés dans le DCT. Les éléments qui sont décrits dans la section précédente
ont été ajoutés au demi-caisson pour minimiser l’impact de ces mouvements forcés sur
les échanges à la paroi. La géométrie finale du DCT résulte d’une campagne de simula-
tions effectuées avec le logiciel commercial StarCCM+TM . Le fait de présenter les résul-
tats pour toutes les géométries qui ont été simulées alourdirait inutilement le document.
C’est pourquoi il a été décidé de montrer l’impact des membranes perforées, des exten-
sions d’évacuations, et des lames anti-recirculation sur la qualité des échanges au niveau
des parois test, en présentant les résultats de simulations pour les quatre géométries sui-
vantes :
– Géométrie0 : demi caisson de test complet
– Géométrie1 : demi caisson de test sans les membranes perforées
– Géométrie2 : demi caisson de test sans les extensions d’évacuations
– Géométrie3 : demi caisson de test sans les lames anti-recirculation
Le modèle numérique de comportement de l’air dans le DCT est décrit dans l’annexe
D.1. Le flux au niveau des parois test est uniforme. Il vaut 5W/m2 . La vitesse de l’air
au niveau de l’alimentation est de 5cm/s, sa température est 20◦ C. Le code détermine la
répartition des vitesses et des températures dans le volume du DCT en régime statique.
Le modèle utilisé est un modèle statique laminaire. Les vitesses dans le volume du DCT
sont trop faibles pour qu’un code de type RANS puisse correctement modéliser les écou-
lements. Des essais ont été effectués avec ce type de code, ils ont montré des incohérences
sur les profils de température obtenus à la paroi.
La figure 3.11 montre le mouvement de l’air sur le plan médian horizontal du DCT.
Les vitesses affichées sont celle simulées avec la géométrie0. L’air est injecté dans le do-
maine de simulation à une vitesse de 5cm/s, dans la direction z parallèle aux parois test.
Il se dirige donc dans un premier temps vers le fond du DCT. Son trajet est ensuite dévié
vers les parois tests. Cette déviation est due en partie à l’aspiration de la couche limite.
L’air qui n’est pas convecté à la paroi termine sa course dans un tourbillon situé au ni-
veau du brise-jet central du DCTA qui l’achemine vers les évacuations localisées en haut
ou en bas du DCT.
Le mouvement décrit par le paragraphe précédent indique que l’air qui se situe juste
en dehors de la couche limite convective des parois tests se déplace sur l’axe z à une
vitesse w. Cette vitesse horizontale peut modifier la nature des échanges convectifs à la
paroi. Si elle est suffisamment grande, l’entraînement de l’air à la paroi dû à la différence
de température entre la paroi et l’air ambiant devient négligeable par rapport à l’entrai-
nement de l’air dû à ce mouvement d’ensemble, la convection est alors supposée forcée.
Si elle est suffisamment basse, les ordres de grandeur s’inversent et la convection peut
être considérée comme purement naturelle. Les études théoriques pour la détermination
de la frontière entre les deux régimes de convection sont très peu nombreuses. L’ajout
d’une vitesse transversale au mouvement convectif naturel rend le système d’étude tri-
dimensionnel et complique considérablement les équations de comportement du fluide.
Siebers [70] a effectué une étude expérimentale sur le sujet. Il a exprimé la frontière entre
le régime des convection forcée et le régime de convection purement naturelle en fonction
du nombre de Richardson RiwH défini par l’équation 3.1. Pour RiwH ≥ 10, les termes de

58
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

F IGURE 3.11 – Simulation du DCT : Les mouvements circulaires horizontaux induits par
l’alimentation en air

convection forcée deviennent négligeables devant les termes de convection naturelle.

gβ∆Tw GrH
RiwH = = (3.1)
w 2 Re2wH
Les résultats de la simulation ont aussi montré que l’air qui se situait juste en dehors
de la couche limite convective des parois test se déplaçait suivant l’axe vertical y à une
vitesse v. De la même manière que pour le cas précédent, si cette vitesse verticale est
trop élevée, la convection aux parois test n’est plus naturelle. La limite du régime de
convection naturelle est exprimée par Bejan [71] en fonction du nombre de Richardson
défini par l’équation 3.2. Pour RivH ≥ 10, les termes de convection forcée deviennent
négligeables devant les termes de convection naturelle.

gβ∆Tw GrH
RivH = = (3.2)
v 2 Re2vH
Nous avons décidé de fixer une valeur limite inférieure du nombre de Richardson
égale à 400 dans les deux cas. Le différentiel de température moyen entre la paroi et l’air
apparaissant dans les équations 3.1 et 3.2 est calculé en utilisant les profils de température
à la paroi de Sparrow et Gregg [32] pour la convection narturelle avec un flux constant
de 5W/m2 . On obtient ∆Tw = 2, 98◦ C. La valeur maximale des vitesses verticale v et
horizontale w, correspondant aux critères RivH > 400 et RiwH > 400, aux abords d’une
paroi dégageant un flux constant de 5W/m2 , vaut 2cm/s.
Les figures 3.12(a) et 3.12(b) montrent la répartition des vitesses w et v, sur un plan
vertical situé une distance de 8, 5cm de l’une des paroi test, en fonction de la hauteur y.
Les vitesses horizontales et verticales ne dépassent pas la limite de 2cm/s pour le DCT
complet (Géométrie0). Si la membrane perforée est retirée du DCT (Géométrie1), la vi-
tesse horizontale w atteint le même ordre de grandeur que la vitesse aux alimentations :
5cm/s et sa répartition sur l’axe z est très inhomogène. La vitesse verticale tend aussi à
augmenter sur la zone supérieure de la paroi, elle prend des valeurs négatives sur la zone
inférieure de la paroi. Si les extensions d’évacuation sont retirées du DCT (Géométrie2),
la vitesse horizontale augmente très peu, elle présente un creux à y = 0, 22m. Par contre,
la vitesse verticale tend à dépasser la valeur limite de 2cm/s sur la zone supérieure de la
paroi.
L’intérêt des lames anti-recirculation est très localisé. On voit sur le graphique 3.12(a)
que la vitesse horizontale atteint 3cm/s en bas de la paroi lorsque les lames anti-recirculation

59
3. Description du dispositif expérimental

Géométrie 0 Géométrie 1 Géométrie 2 Géométrie 3


1.6 1.6 1.6 1.6

1.4 1.4 1.4 1.4

1.2 1.2 1.2 1.2

1 1 1 1
y [m]

0.8 0.8 0.8 0.8

0.6 0.6 0.6 0.6

0.4 0.4 0.4 0.4

0.2 0.2 0.2 0.2

0 0 0 0
0 2 4 6 0 2 4 6 0 2 4 6 0 2 4 6
w [cm/s] w [cm/s] w [cm/s] w [cm/s]

(a) Vitesse horizontale w à 8.5cm de la paroi en fonction de la hauteur y

Géométrie 0 Géométrie 1 Géométrie 2 Géométrie 3


1.6 1.6 1.6 1.6

1.4 1.4 1.4 1.4

1.2 1.2 1.2 1.2

1 1 1 1
y [m]

0.8 0.8 0.8 0.8

0.6 0.6 0.6 0.6

0.4 0.4 0.4 0.4

0.2 0.2 0.2 0.2

0 0 0 0
−1 0 1 2 3 4 −1 0 1 2 3 4 −1 0 1 2 3 4 −1 0 1 2 3 4
v [cm/s] v [cm/s] v [cm/s] v [cm/s]

(b) Vitesse verticale v à 8.5cm de la paroi en fonction de la hauteur y

Géométrie 0 Géométrie 1 Géométrie 2 Géométrie 3


1.6 1.6 1.6 1.6

1.4 1.4 1.4 1.4

1.2 1.2 1.2 1.2

1 1 1 1
y [m]

0.8 0.8 0.8 0.8

0.6 0.6 0.6 0.6

0.4 0.4 0.4 0.4

0.2 0.2 0.2 0.2

0 0 0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
∆T [°C] ∆T [°C] ∆T [°C] ∆T [°C]
w w w w

(c) Différentiel de température à la paroi en fonction de la hauteur y

Géométrie 0 Géométrie 1 Géométrie 2 Géométrie 3


4 4 4 4

3.5 3.5 3.5 3.5

3
3 3 3
2.5
2.5 2.5 2.5
∆Tw [°C]

2
2 2 2
1.5
1.5 1.5 1.5
1
1 1 1
0.5
0.5 0.5 0.5
0

0 0 −0.5 0

−0.5 −0.5 −1 −0.5


0 0.2 0.4 0.6 0 0.2 0.4 0.6 0 0.2 0.4 0.6 0 0.2 0.4 0.6
z [m] z [m] z [m] z [m]

(d) Différentiel de température à la paroi en fonction de z

F IGURE 3.12 – Résultats des simulations du comportement thermo-aéraulique du DCT


avec StarCCM+TM : Géométrie0. DCT complet ; Géométrie1. Suppression des membranes
perforées ; Géométrie2. Suppression des extentions d’évacuations, Géométrie3. Suppres-
sion des lames anti-recirculation.

60
3.3. Spécificités géométriques et techniques du montage expérimental

sont retirées du DCT. Cette augmentation locale de w est dûe à la recirculation de la


couche limite convective qui s’est formée sur la paroi du fond du DCT. La figure 3.13(a)
montre ce phénomène de recirculation qui atteint le bas de la paroi. La lame anti-recirculation
permet de confiner la couche limite qui est évacuée en dehors du domaine d’influence des
échanges convectifs sur les parois test. C’est ce qui est représenté sur la figure 3.13(b).

(a) Géométrie3

(b) Géométrie0

F IGURE 3.13 – Simulation du DCT : Le confinement des couches limites parasites par les
lames anti-recirculation

Les graphiques 3.12(c) et 3.12(d) montrent la répartition du différentiel de tempéra-


ture entre la paroi et l’air ambiant sur la surface de l’une des parois test. Les variations
de la température simulée à une distance de 8, 5cm de la paroi ne dépassant pas 0, 01◦ C,
le milieu peut être considéré comme non stratifié, et les profils de température attendus
à la paroi sont ceux de Sparrow et Gregg [32]. Les graphiques 3.12(d) montrent que, dans
le cas de la géométrie0, le différentiel de température ∆Tw se stabilise entre z = 15cm
et z = 50cm. Les variations de la température autour du profil de Sparrow et Gregg
sont inférieures à 0, 1◦ C dans cette zone. Les différentiels de température obtenus pour
les géométrie1 et géométrie2 ne montrent pas de zone de stabilisation de la température
suivant l’axe z.

3.3.5 Le traitement des surfaces pour la minimisation des effets radiatifs

Étant donné que le montage expérimental est fermé hermétiquement lors des mesures
et qu’aucune ouverture transparente n’est appliquée sur ses parois, les apports radiatifs
dus à l’environnement extérieur au montage sont nuls. Les phénomènes radiatifs à l’in-
térieur du montage se font dans la gamme de longueurs d’onde de l’infra-rouge.
Il existe deux méthodes pour minimiser le flux radiatif net sur les parois test :

61
3. Description du dispositif expérimental

– La minimisation du flux radiatif créé par toutes les surfaces du montage expéri-
mental.
– La minimisation de l’absorption de l’éclairement radiatif sur les parois test.
La première méthode consiste à diminuer l’émissivité r de toutes les parois du mon-
tage expérimental. La deuxième méthode consiste à minimiser le coefficient d’absorption
αr des parois test. La loi de Kirchoff pour le rayonnement statuant r = αr , la valeur de
l’émissivité sur les parois test doit être la plus basse possible dans tous les cas.
Deux types de parois test ont été utilisées dans le montage : des plaques de plâtre et le
produit EnergainTM de Dupont de NemoursTM . L’émissivité du produit EnergainTM vaut
0, 0497. Cette valeur est suffisamment basse pour ne pas avoir recours à une couche sup-
plémentaire de matériaux peu émissif. L’émissivité de la plaque de plâtre vaut 0, 8637.
Une couche de papier aluminium d’épaisseur 0, 02mm et d’émissivité 0, 0259 a été collée
à sa surface au moyen d’une colle en spray pour faire diminuer l’émissivité d’origine.
La construction des membranes perforées a été réalisée à l’aide de couvertures de sur-
vie qui présentent à la fois une faible émissivité, et une capacité calorifique minimale afin
de ne pas perturber en température l’écoulement du fluide dans le DCT. Les extentions
d’évacuation ainsi que les lames anti-recirculation ont été réalisées en tissu aluminisé
ELITTM . Les parois du DCT ainsi que le brise-jet central du DCTA ont été recouvertes de
ce même matériau pour minimiser le flux radiatif créé dans le DCT.
Le tableau 3.4 regroupe les valeurs d’émissivité des matériaux qui interviennent dans
le bilan radiatif du DCT. L’émissivité de ces surfaces a été mesurée à l’aide du dispositif
de mesure décrit dans l’annexe B. Pour chacune d’elles, dix échantillons ont été testés
afin de pourvoir déterminer l’erreur à 95% sur la meilleure estimation de r . Des détails
sur le calcul de l’incertitude sont rassemblés dans l’annexe F.

Matériau r ∆95%
r
Tissus Aluminisé ELITTM 0, 0391 0, 0034
Papier Aluminium 0, 0259 0, 0036
Couverture de survie, côté doré 0, 390 0, 0133
Couverture de survie, côté argenté 0, 0366 0, 0041
Membrane micro-perforée 0, 612 0, 02
Paroi EnergainTM 0, 0497 0, 0192

TABLE 3.4 – Émissivité des surfaces du montage expérimental

3.4 Métrologie
3.4.1 Introduction
Les mesures de température dans le montage expérimental sont effectuées au moyen
de 72 thermocouples. Des fluxmètres sont utilisés pour déterminer le flux total échangé
à la paroi. L’ordre de grandeur de la sensibilité des thermocouples est de 40µV /◦ C. Pour
les fluxmètres, le constructeur CaptecTM indique un ordre de grandeur de la sensibilité
avoisinant 5µV /(W/m2 ).
Vingt-deux cartes d’acquisition National InstrumentTM NI 9211 ont été nécessaires
pour mesurer les signaux provenant des thermocouples et des flux-mètres. Chaque carte
d’acquisition dispose de quatre voix, pouvant chacune mesurer un signal se situant dans
l’intervalle [−80mV, +80mV ]. L’échantillonnage des signaux se fait sur 24bits. Le pas
d’échantillonnage vaut donc 9.5 × 10−3 µV . Les cartes NI 9211 ont une fréquence d’ac-
quisition maximale de 3Hz. Une carte d’acquisition NI 9217 est utilisée pour mesurer les

62
3.4. Métrologie

températures de soudure froide des thermocouples. Les vingt trois cartes sont réparties
sur un châssis NI cRIO-9072 et trois châssis d’extension NI 9144. Chaque châssis peut
accueillir huit cartes d’acquisition.
L’interface d’acquisition du montage expérimental a été développée avec le logiciel
LabviewTM de National InstrumentTM . Toutes les 2 minutes, le programme moyenne les
signaux électriques provenant des cartes sur 30 secondes. La fréquence d’acquisition des
signaux est 3Hz. Chaque moyenne est donc issue de 90 signaux.
Les sections suivantes traitent de l’intégration des thermocouples et des fluxmètres
dans le montage expérimental, de leur étalonnage, et de l’incertitude obtenue avec ces
moyens de mesure.

3.4.2 Mesures de température


Les thermocouples ont été fabriqués à partir de bobines, fournies par la société TCTM ,
de câbles pour thermocouples de type K, de diamètre conducteur 0, 2mm, entourés d’une
gaine téflon et torsadés. Les soudures froides des thermocouples sont réparties en quatre
groupes. Chaque groupe de 18 soudures froides est inséré dans une pièce cylindrique
de 3cm de diamètre, qui est elle même placée dans un boitier isolé. Une sonde platine
mesure la température à l’intérieur de la pièce en cuivre, pour obtenir la température de
soudure froide des 18 thermocouples concernés.

3.4.2.1 Disposition des thermocouples dans le montage

Chacune des deux parois test est équipée de 17 thermocouples qui mesurent la tem-
pérature sur sa surface en contact avec l’air ambiant. La figure 3.14 montre le position-
nemnent des thermocouples sur la surface des parois test. Un profil de température verti-
cal est obtenu avec 11 thermocouples espacés régulièrement sur l’axe médian, plus deux
thermocouples placés à 5cm des bords haut et bas. Un profil horizontal est mesuré à une
hauteur de 96cm avec un thermocouple tous les dix centimètres.

F IGURE 3.14 – Positionnement des thermocouples sur les parois test

La figure 3.15 montre schématiquement l’intégration d’un thermocouple sur une coupe
horizontale de la paroi. Le thermocouple passe par le centre du sandwich paroi/laine de
verre/paroi. Un perçage de 1mm de diamètre est effectué à 28mm de l’emplacement de la
mesure pour le faire passer du côté de la surface de mesure. Une extrémité de 28mm du

63
3. Description du dispositif expérimental

thermocouple est alors plaquée contre la surface de la paroi avec une bande de scotch alu-
minium d’épaisseur 30µm aux dimensions 10mm×30mm. Ce montage permet de limiter
la zone d’influence du thermocouple sur l’écoulement convectif à sa zone de mesure.

F IGURE 3.15 – Intégration des thermocouples dans les parois test

La figure 3.16(a) montre la disposition des thermocouples dans le reste du DCT. La


paroi 1 est la paroi test située à gauche dans cette vue, et la paroi 2 est la paroi test située
à droite. La température de l’air ambiant est mesurée à 20cm de la surface de la paroi 1.
Dix thermocouples espacés de 24cm forment un profil de température vertical, et 3 ther-
mocouples espacés de 28cm forment un profil de température horizontal, parallèle à la
paroi, à une hauteur de 1, 16m en partant du bas des parois test. Les mesures de tempé-
rature de surface localisées sur la partie droite du DCT alimentent le modèle inverse de
rayonnement.
L’emplacement des thermocouples dans le DCTA est représenté par la figure 3.16(b).
La température de l’air est mesurée à la sortie de la centrale de traitement de l’air, à l’en-
trée du bypass, et dans chacune des extractions. La température de la membrane micro-
perforée est mesurée en quatre emplacements, celle du brise-jet centrale en un emplace-
ment.

3.4.2.2 Étalonnage des thermocouples


Description du dispositif d’étalonnage
Le dispositif d’étalonnage des thermocouples est constitué d’un bain thermostaté équipé
d’un montage à reflux. Il est représenté schématiquement sur la figure 3.17. Le montage
à reflux consiste en un récipient cylindrique muni d’un orifice à sa base. Le bain thermo-
staté envoie de l’eau vers cet orifice au travers d’un tube isolé. L’eau parcourt le récipient
sur sa hauteur. Elle redescend dans le bain en longeant la paroi extérieure du montage
à reflux. La paroi du montage à reflux est ainsi isolée de l’air ambiant grâce à la couche
d’eau qui redescend vers le bain.
La température à l’intérieur du récipient est mesurée avec une sonde platine de ré-
férence reliée à une centrale d’acquisition AOIPTM . Les extrémités des thermocouples et
la zone de mesure de la sonde de référence sont positionnées suffisamment proches les
unes des autres pour que l’on puisse assumer qu’elles soient à la même température.

Déroulement des mesures d’étalonnage, obtention de la courbe


Les étapes d’acquisition de données, d’obtention de la courbe d’étalonnage ainsi que le
calcul des incertitudes sont explicités pour un seul thermocouple afin de ne pas surchar-
ger le document. Les acquisitions de données ont été effectuées en une fois pour la totalité
des 72 thermocouples. Le traitement des données pour l’obtention des courbes d’étalon-
nage et le calcul des incertitudes est identique pour chaque thermocouple.

64
3.4. Métrologie

Gauche Droite

(a) Mesures de température dans le DCT

Droite Gauche

(b) Mesures de température dans le DCTA

F IGURE 3.16 – Disposition des thermocouples dans le montage expérimental. Les cercles
pleins représentent les mesures de température de surface. Les cercles creux représentent
les mesures de température de l’air.

65
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.17 – Montage d’étalonnage des thermocouples

La gamme des températures de référence couverte lors de l’étalonnage se situe entre


5◦ C et 40◦ C. Nous avons réalisé Nc = 13 mesures sur cette gamme de température. Pour
chaque mesure, les données suivantes ont été enregistrées :
– une valeur de la température de référence Tref i
– Ni = 15 valeurs de la températures de soudure froide (TSF ij )j=1..Ni et de la tension
aux bornes du thermocouple (VT Cij ) =j=1..Ni acquises simultanément pendant 5
secondes à 3Hz.
Pour chaque mesure, les moyennes de la tension aux bornes du thermocouple et du
différentiel de température entre la référence et la soudure froide ont été calculées

PNi
j=1 TSF ij
∆Tref i = − Tref i (3.3a)
Ni
PNi
j=1 VT Cij
VT Ci = (3.3b)
Ni

Les Nc couples de valeurs [∆Tref i , VT Ci ] ont été utilisés pour alimenter une méthode
des moindres carrés et obtenir les courbes d’étalonnage ∆Tc (VT C ) de la forme :

∆Tc (VT C ) = c2 .VT2C + c1 .VT C + c0 (3.4)

3.4.2.3 Calcul de l’incertitude sur les mesures de température


Toutes les théories sur lesquelles repose le calcul de l’incertitude sur les mesures de
température sont issues de l’ouvrage de Michèle Neuilly du CETAMA [72]. Les règles de
calcul sont rassemblées dans l’annexe F.

Hypothèses sur le calcul de l’incertitude


L’erreur sur les mesures de température est décomposée en une composante fluctuante
ξT,r et une composante systématique ξT,c :

Tmes (t) = Tréelle (t) + ξT,r (t) + ξT,c (3.5)

L’erreur ξT,c est due à la disparité entre la réponse réelle du thermocouple et la courbe
d’étalonnage ∆Tc (VT C ) calculée précédemment. L’erreur ξT,r est due au bruit électroma-
gnétique sur la chaine de mesure. Les hypothèses pour le calcul de l’incertitude sur la
mesure en température sont les suivantes :

66
3.4. Métrologie

– L’erreur fluctuante et l’erreur systématique sont indépendantes. Elles sont des ins-
tances de variables aléatoires réelles qui suivent une loi normale dont la variance
est indépendante de la température mesurée.
– La valeur de l’erreur fluctuante varie dans le temps.
– La valeur de l’erreur systématique est constante dans le temps.
– Les mesures de la température de référence et de la température de soudure froide
présentent des erreurs qui sont négligeables devant les erreurs ξT,r et ξT,c .
– On néglige aussi les erreurs dues à la déformation du champ de température occa-
sionné par la présence des thermocouples dans le montage expérimental.

Calcul des paramètres statistiques liés aux erreurs


L’estimation des erreurs à 95% sur la mesure de température passe par le calcul des pa-
ramètres des variables aléatoires ∆T,r et ∆T,c liées respectivement aux facteurs d’erreur
“bruit de mesure" et “courbe d’étalonnage".
Le calcul des paramètres de ∆T,r passe par la détermination de la variable aléatoire
∆VT C ,r liée au bruit de mesure sur la tension aux bornes du thermocouple. Les étapes du
calcul des paramètres de ∆VT C ,r sont schématisées ci dessous :

(VT C1,j )j=1..Ni →


− ∆VT C ,r,1
Moy Intra
... ... −−−−−−→ ∆VT C ,r (0, s2VT C ,r , NVT C ,r , νVT C ,r )
(VT CNc ,j )j=1..Ni →
− ∆VT C ,r,Nc
Les détails des calculs sont fournis par l’annexe F. Les variables aléatoires ∆VT C ,r,i
sont définies pour chaque mesure i à l’aide des données brutes (VT Cij )j=1..Ni . Une moyenne
intrinsèque de ces variables aléatoires permet d’obtenir ∆VT C ,r .
Les espérances, nombres de mesures associées et degrés de liberté de ∆T,r et ∆VT C ,r
ont les mêmes valeurs. Pour obtenir la variance de l’erreur fluctuante sur la tempéra-
ture s2T,r à partir de s2VT C ,r , on applique l’équation de passage 3.6. La dérivée de la fonc-
tion ∆Tc (VT C ) fait apparaitre un terme 2.c2 .VT C qui dépend de la tension aux bornes
du thermocouple, et donc de la température mesurée. Les variations de ce terme sur la
gamme de température
 de l’étalonnage sont négligeables devant la valeur moyenne :
2.c2 .VT C + c1 , ce qui nous a permis de retenir cette valeur moyenne pour l’expression
de s2T,r , et de la rendre indépendante de la température mesurée.

 2
∂∆Tc
s2T,r (VT C ) = .s2VT C ,r = (2.c2 .VT C + c1 )2 .s2VT C ,r
∂VT C (3.6)
2
∼ 2.c2 .VT C + c1 .s2VT C ,r

Le calcul des paramètres de la variable aléatoire ∆T,c se fait à partir de la série de


données (∆Tref i − ∆Tc (VT Ci ))i=1..Nc . Le degré de liberté νT,c est égal à Nc − 3, car les
trois paramètres c0 , c1 et c2 de la courbe d’étalonnage ont été nécessaires pour former
cette série de données. Les détails du calcul des autres paramètres de ∆T,c est décrit dans
l’annexe F.

(∆Tref i − ∆Tc (VT Ci ))i=1..Nc − ∆VT C ,T (0, s2VT C ,T , NVT C ,T , νVT C ,T )


Uniformisation des paramètres pour tous les thermocouples


q q
La figure 3.18 représente les valeurs des écarts-types sT,r = s2T,r et sT,c = s2T,c calcu-
lées lors de l’étalonnage des 72 thermocouples du montage.

67
3. Description du dispositif expérimental

0.055
sT,r
0.05 sT,c
0.045

Ecarts−type [°C]
0.04

0.035

0.03

0.025

0.02

0.015

0.01

0.005
0 10 20 30 40 50 60 70 80
o
N Thermocouple

F IGURE 3.18 – Écarts-types des erreurs fluctuantes et systématiques pour les thermo-
couples

Bien que les estimations des variances diffèrent d’un thermocouple à l’autre, la néces-
sité de simplifier le calcul des incertitudes sur les mesures de température nous a poussé
à utiliser une valeur moyenne de ces estimations sur tous les thermocouples. L’écart type
correspondant à ces valeurs moyennes est tracé en pointillé sur le graphique 3.18. Les
variables aléatoires ∆T,r et ∆T,c sont alors entièrement définies comme suit :

∆T,r (0, 5.12 × 10−4◦ C2 , 195, 182) (3.7a)


∆T,c (0, 8.35 × 10−4◦ C2 , 13, 10) (3.7b)

Erreur totale sur la mesure de température


La section 3.4.1 a précisé le protocole d’acquisitions des signaux VT Cm aux bornes des
thermocouples dans le montage expérimental. Une acquisition de 30 secondes à la fré-
quence 3Hz est effectuée toutes les 2 minutes. La moyenne des tensions VT Cm est utilisée
pour le calcul de la température Tmes . Chaque valeur de la température mesurée est ainsi
issue de la moyenne de Nm = 90 signaux.

PNm !
m=1 VT Cm
Tmes = TSF + ∆Tc (3.8)
Nm

L’erreur sur la température de soudure froide TSF est supposée négligeable. L’er-
reur liée au bruit électromagnétique est considérée comme une erreur fluctuante, l’er-
reur liée à la courbe d’étalonnage est considérée comme une erreur systématique. La
variable aléatoire ∆Tmes correspondant à l’erreur totale sur la mesure moyennée est cal-
culée à l’aide des règles de calcul définies dans la section F.3.3.2 de l’annexe F. On obtient
∆Tmes (0, 8.41 × 10−4 , 192, 11). L’erreur à 95% sur les mesures de température dans le
montage expérimental vaut alors :

q
νTmes
∆95%
Tmes = t0,975 s2Tmes = 0, 064◦ C (3.9)

68
3.4. Métrologie

L’intervalle de confiance à 95% sur les mesures de température dans le montage ex-
périmental a une amplitude de 0, 13◦ C.

3.4.3 Mesure des flux conductifs à l’aide de fluxmètres


3.4.3.1 Caractéristique des fluxmètres utilisés, disposition des fluxmètres sur les pa-
rois
Les fluxmètres qui ont été utilisés pour mesurer le flux total échangé à la surface des
parois sont fabriqués par la société CaptecTM . Ce sont des fluxmètre à gradient tangen-
tiel. Des détails sur le principe de fonctionnement de ces fluxmètres sont fournis par le
rapport technique des Techniques de l’Ingénieur [73], et dans les publications de Thery
et al. [74] et de Ravalitera et al. [75]. Les fluxmètre font 0, 5mm d’épaisseur, ils couvrent
une surface de 25mm × 100mm.
Les fluxmètres sont disposés à la surface de la paroi no 2. Leur nombre et leur empla-
cement est différent dans le cas des mesures avec des parois test en plâtre, et dans le cas
des mesures avec des parois test EnergainTM . La figure 3.19 précise l’emplacement des
fluxmètres dans les deux cas. Pour les plaques de plâtre, un profil de flux vertical est réa-
lisé à l’aide de 10 fluxmètres espacés régulièrement. Pour les parois EnergainTM , seules
deux mesures de flux sont effectuées à 0, 4m et 1, 2m.

F IGURE 3.19 – Positionnement des fluxmètres sur les parois test, cas des plaques de plâtre
(gauche) et des parois EnergainTM (droite)

L’intégration du fluxmètre à la surface de la paroi est différente selon la paroi testée.


Le plâtre est un matériau facilement usinable. Une emprunte de 0, 8mm d’épaisseur, aux
dimensions du fluxmètre plus 0, 5mm est creusée dans la paroi. Le fluxmètre y est fixé
avec de la colle thermoconductrice de conductivité thermique 3W/mK. La colle remplit
aussi l’espace qui se situe entre le rebord du fluxmètre et celui de l’empreinte. Le flux-
mètre est finalement recouvert d’une bande de scotch aluminium de 30µm d’épaisseur.
Ce montage est représenté en coupe sur la figure 3.20. Il permet de rendre la surface
des fluxmètres affleurante avec la surface de la paroi, et d’éviter de créer un obstacle à
l’écoulement convectif.
La surface des parois EnergainTM consiste en une couche d’aluminium difficilement
usinable. Le fluxmètre est alors simplement fixé sur la surface de la paroi à l’aide d’une
bande de scotch aluminium. Ce montage est représenté schématiquement sur la figure
3.21.

69
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.20 – Intégration des fluxmètres dans les plaques de plâtre

F IGURE 3.21 – Intégration des fluxmètres sur les parois test EnergainTM

3.4.3.2 Étalonnage et incertitude sur la mesure en flux


Un banc d’étalonnage composé d’un puits thermique et d’une garde thermique a été
réalisé dans le cadre de cette étude pour évaluer la sensibilité des fluxmètres. Les dé-
tails sur la conception du banc, sur le déroulement de l’étalonnage, et sur l’estimation de
l’incertitude de mesure issue des données de l’étalonnage sont fournis dans l’annexe G.
L’incertitude sur la mesure du flux qui a été estimée dans l’annexe G vaut ±0, 058W/m2 .
Les facteurs d’erreur qui ont été pris en compte pour le calcul de cette erreur sont :
– Le bruit de mesure lié aux perturbations électromagnétiques dans la carte d’acqui-
sition, sur les câbles qui relient la carte et le fluxmètre, et sur le fluxmètre lui-même.
– La précision des outils de mesure utilisés pour déterminer le flux imposé aux flux-
mètres lors de l’étalonnage.
Les résultats de mesure effectuées dans le montage expérimental avec les fluxmètres
montrent que l’incertitude de mesure calculée dans l’annexe G est sous-évaluée. En effet,
le calcul de l’incertitude ne prend pas en compte un facteur d’erreur prépondérant, qui
est lié l’intégration du fluxmètre dans les parois. La présence du fluxmètre à la surface de
la paroi a plusieurs conséquences sur les échanges qui s’y produisent :
– il crée une sur-épaisseur qui peut constituer un obstacle à l’écoulement convectif
du fluide
– il est responsable d’un agencement de diverses couches de matériaux qui dévie
les lignes de flux dans la paroi et modifie le profil de flux à la surface. C’est le
phénomène de déflection du flux.
Le phénomène de déflection du flux est un problème couramment rencontré dans le
cadre de l’utilisation des fluxmètres. Les effets sur la répartition des lignes de flux liés à
ce phénomène sont schématiquement représentés sur la figure 3.22. Un échantillon d’un
matériau 1 est soumis à un différentiel de température. À l’intérieur de cet échantillon,
se trouve une pièce d’un matériau 2. Si la conductivité thermique du matériau 2 est plus
élevée que celle du matériau 1, les lignes de flux se resserrent autour de la pièce de maté-
riau 2. Si la conductivité thermique du matériau 2 est plus faible que celle du matériau 1,
les lignes de flux s’écartent de la pièce de matériau 2.
Aucune étude n’offre une solution valide visant à compenser les effets de la déflection
sur les valeurs de flux mesuré. Loon et al. [76] ont testé l’efficacité de coefficients de

70
3.5. Détermination des flux radiatifs

F IGURE 3.22 – Phénomène de deflection du flux

déflection, censés corriger les valeurs de flux mesurées à l’intérieur d’un matériau aux
propriétés homogènes. Ils ont conclu sur l’efficacité très limitée de ce type de coefficient.
Bilgen [57] a utilisé des fluxmètres pour mesurer le flux sortant d’une paroi vers de
l’air. Il a affiché une incertitude de mesure de ±1W/m2 , pour des valeurs de flux d’envi-
ron 5W/m2 . Ces valeurs correspondent à une erreur relative de 20% sur l’estimation du
flux conductif avec les fluxmètres.
L’incertitude totale sur la mesure du flux sortant de la paroi à l’aide des fluxmètres est
particulièrement élevée. La méthode inverse qui est présentée dans la section 3.6 présente
une incertitude sur l’estimation du flux beaucoup plus basse. Les mesures effectuées avec
les fluxmètres ne sont alors enregistrées qu’à titre indicatif, afin de vérifier les tendances
observées sur les résultats de la méthode inverse de conduction.

3.5 Détermination des flux radiatifs


Bien que les surfaces des parois du montage aient été traitées de manière à minimiser
le flux radiatif sur les parois, ce dernier doit être déterminé pour connaitre la valeur du
flux convectif. Un modèle de rayonnement a été réalisé à cet effet. Il est alimenté par les
mesures de température de surface dont la disposition est décrite dans la section 3.4.2.1.
La construction du modèle radiatif est décrite dans la section 3.5.1, et la précision sur la
détermination du flux radiatif est déterminée dans la section 3.5.2.

3.5.1 Le modèle inverse de rayonnement


Le modèle de rayonnement utilisé pour évaluer le flux radiatif à la surface des parois
test à partir des mesures de température dans le DCT et dans le DCTA est élaboré avec la
méthode des radiosités. Une équation de bilan est obtenue localement sur chaque portion
de surface du modèle. Ces équations sont exprimées dans les sections 3.5.1.1 et 3.5.1.2
pour des surfaces opaques et des surfaces transparentes. Elles sont ensuite assemblées
pour former le bilan radiatif dans tout le volume du DCT. C’est l’objet de la section 3.5.1.3
Les détails sont l’obtention des équations exprimées dans la suite de cette section
peuvent être trouvés dans l’ouvrage de Bejan [77].

3.5.1.1 Bilan radiatif sur une surface opaque

Soit une cavité fermée. La surface qui délimite cette cavité est découpée en portions
de surface j, sur lesquelles on suppose que la température et les flux radiatifs sont homo-
gènes. La radiosité Ji d’une surface i est le flux radiatif total provenant de cette surface.
La surface i reçoit un flux radiatif provenant des autres surfaces qui délimitent la cavité.

71
3. Description du dispositif expérimental

Ce flux radiatif Gi est appelé éclairement de la surface, il est exprimé par l’équation 3.10.
Les termes Fij représentent les facteurs de forme entre la surface i et les surfaces j.

X
Gi = Fij Jj (3.10)
j6=i

F IGURE 3.23 – Bilan radiatif sur une surface opaque

La figure 3.23 représente le bilan radiatif sur une surface opaque. Les données αi , ρi ,
et i sont respectivement les absorptivité, réflectivité, et émissivité de la surface i. Une
portion αi de l’éclairement Gi est absorbée par la paroi, le reste est reflété. La paroi crée
un flux radiatif de valeur i σTi4 , avec σ = 5, 67 × 10−8 W/(m2 K 4 ) la constante de Stefan-
Boltzmann.
La loi de Kirshoff pour le rayonnement donne αi = i et αi = 1 − ρi . Ces relations
permettent d’exprimer le bilan radiatif sur une paroi opaque :

X
Ji = (1 − i ) Fij Jj + i σTi4 (3.11)
j6=i

Le flux net radiatif sur la paroi est égal à la radiosité de la paroi moins son éclaire-
ment :

X
φrayi = Ji − Fij Jj (3.12)
j6=i

3.5.1.2 Bilan radiatif sur une surface transparente


Soient deux cavités A et B connectées par une surface transparente. Les surfaces de
chacune des cavités sont découpées de la même manière que dans la section précédente.
La portion de surface transparente considérée ici porte l’indice k dans la cavité A, et
l’indice i dans la cavité B. La paroi subit un éclairement GA
k provenant de la cavité A et
un éclairement GB i provenant de la cavité B :

X
GB
i = FijB JjB (3.13a)
j6=i
X
GA
k =
A A
Flk Jl (3.13b)
l6=k

72
3.5. Détermination des flux radiatifs

F IGURE 3.24 – Bilan radiatif sur une surface transparente

La figure 3.24 représente le bilan radiatif sur la paroi. Les données αkA , ρA A A
k , τk , et k
sont respectivement les absorptivité, réflectivité, transmittivité et émissivité de la paroi,
mesurées sur la surface contact avec la cavité A. Les mêmes grandeurs mesurées sur la
surface en contact avec la cavité B portent les indices i et B. On obtient une équation de
bilan en radiosité sur chacune des faces de la paroi :

X X 4
JiB = (1 − τiB − B
i ) FijB JjB + τkA Flk Jl + B
A A
i σ Ti
B
(3.14a)
j6=i l6=k
X X 4
JkA = (1 − τkA − A
k) Flk Jl + τiB
A A
FijB JjB + A A
k σ Tk (3.14b)
l6=k j6=i

3.5.1.3 Bilan radiatif dans le DCT


La première hypothèse du modèle de rayonnement dans le DCT est liée à la symétrie
du montage. Le bilan radiatif est calculé sur une moitié du DCT. La géométrie de la
moitié du DCT, et la géométrie du modèle radiatif correspondant sont affichées dans la
figure 3.25. Le plan de symétrie du DCT est le plan dans lequel sont inscrites les parois
tests. Des ouvertures situées dans ce plan, autour des parois test, relient des deux moitiés
du DCT. Pour le modèle radiatif, ces ouvertures sont considérées comme des surfaces
parfaitement réfléchissantes.
Le modèle radiatif comprend 4 cavités rectangulaires. La première cavité est délimitée
par le plan de symétrie du montage et la membrane perforée. La deuxième cavité se
situe entre la membrane perforée, la paroi latérale du DCT, et des surfaces horizontales
des extensions d’évacuations. Les deux dernières cavités se situent entre la membrane
perforée et les surfaces verticales des extensions d’évacuation.
Les surfaces communes entre les cavités 2 / 3 et des cavités 2 /4 sont supposées
fermées pour simplifier le modèle. La membrane perforée et les deux ouvertures situées
en haut et en bas de cette membrane constituent ainsi les seules surfaces transparentes
du modèle. La figure 3.26 représente le découpage des surfaces de la première cavité. Les
portions de surface allant de 22 à 30 correspondent à la portion de membrane perforée en
commun avec les cavités 1 et 2. Les portions de surface 32 et 34 représentent la portion
de la membrane perforée et l’ouverture en commun avec les cavités 1 et 3. Les portions
de surface 33 et 35 représentent la portion de la membrane perforée et l’ouverture en
commun avec les cavités 1 et 4.
La transmittivité des ouvertures situées en haut et en bas de la membrane perforée
est égale à 1. La transmittivité τM P , et les émissivités sur la surface dorée M P Gold et la

73
3. Description du dispositif expérimental

2
1

(a) Géométrie réelle (b) Géométrie du modèle

F IGURE 3.25 – Correspondance entre la géométrie du DCT et la géométrie du modèle


inverse de rayonnement

surface argentée M P Silver de la membrane perforée sont obtenues à partir de la valeur du


rapport d’ouverture de la membrane χM P et des valeurs des émissivités de la couverture
de survie sur la face dorée CSGold et sur la face argentée CSSilver :

τM P = 1.χM P + 0.(1 − χM P ) (3.15a)


M P Gold = 0.χM P + CSGold .(1 − χM P ) (3.15b)
M P Silver = 0.χM P + CSSilver .(1 − χM P ) (3.15c)

La surface de la paroi test est découpée en 11 bandes horizontales. Un thermocouple


mesure la température correspondant à chacune des bandes. La disposition des autres
mesures de température qui alimentent le modèle de rayonnement est décrite dans la
section 3.4.2.1. Un total de 22 valeurs de température est nécessaire pour déterminer le
flux radiatif à la paroi.
Les valeurs des émissivités des matériaux du DCT sont consignées dans le tableau 3.4.
Les formules utilisées pour le calcul du facteur de forme entre les différentes portions de
surface du montage sont explicitées dans l’annexe G.4. Le bilan radiatif est calculé sur
un total de 66 portions de surfaces. Il s’exprime sous sa forme matricielle 3.16 avec J
le vecteur des radiosités sur les portions de surfaces, et T4K le vecteur des températures
mesurées, exprimées en degrés Kelvins, et élevées à la puissance 4.

J = A1ray .J + B1ray .T4K (3.16)

Le système 3.16 est inversé et la formule 3.12 permet de déduire le flux net radiatif
φ ray sur les portions de surface correspondant à la paroi test en fonction des radiosités.
On obtient finalement la relation entre le flux net radiatif à la paroi et les températures de
surface mesurées aux différents emplacements du montage :

φ ray = Aray .T4K (3.17)

74
3.5. Détermination des flux radiatifs

2
19
15 35

13 33
1.5 11 31
10
30
9
29
1 8
28
7
27
16 620

Z
17 21
26
0.5 5
25
4
24
3
23
2
0 22
1
12 32
14 34
−0.5 18
0
1 1 1.5
2 −0.5 0 0.5

Y
X

F IGURE 3.26 – Découpage des surfaces de la cavité 1

3.5.2 Détermination des erreurs sur les flux radiatifs par la méthode de Monte-
Carlo
3.5.2.1 Introduction, hypothèses de la méthode
Le but de cette section est le calcul de l’erreur à 95% : ∆95%
φray , sur l’estimation du flux
radiatif à la paroi. Ce calcul est effectué à l’aide de la méthode de Monte-Carlo. La mé-
thode de Monte-Carlo consiste à faire varier les paramètres d’entrée du modèle radiatif,
en fonction de leur incertitude, pour obtenir des populations (φ̃ray,n )p=1..NM C de valeurs
du flux radiatif sur les portions de surface n de la paroi test. Ces populations permettent
le calcul de l’incerctitude à 95% sur l’estimation du flux radiatif.
Les hypothèses de la méthode de Monte-Carlo portent sur le choix des paramètres
d’entrée à faire varier, et sur le nombre d’instances NM C du flux radiatif à calculer. Les
paramètres d’entrée choisis pour calculer l’incertitude sur le flux radiatif sont :
– Les températures TK,i (tk ) mesurées par les thermocouples i et aux instants tk dans
le montage expérimental
– Les émissivités j des matériaux j intervenant dans le bilan radiatif.
Le guide élaboré par le JCGM (Joint Committee for Guides in Metrology) [78] sur l’uti-
lisation de la méthode de Monte-Carlo préconise un nombre d’instances supérieur à 50.
Dans cette étude, 400 instances du flux radiatif ont été calculées.
La méthode de Monte-Carlo a été appliquée dans le cas des parois test en plâtre et
dans le cas des parois test EnergainTM .

3.5.2.2 Mise en place du calcul de l’incertitude sur le flux


Le diagramme 3.27 représente l’algorithme qui a été développé sous MatlabTM pour
obtenir les populations (φ̃ray,n (tk ))p=1..NM C de valeurs du flux radiatif. Le calcul des ins-
p,i,k
tances de l’erreur fluctuante δT,r liée au bruit électromagnétique et les instances de l’er-
p,i
reur systématique δT,c liée à la courbe d’étalonnage des thermocouples a été réalisé en
suivant les règles de calcul définies dans la section F.3.4 de l’annexe F. Les paramètres
des variables aléatoires ∆T,r et ∆T,c liées à ces erreurs sont définis dans la section 3.4.2.3.
De même, le calcul des instances des erreurs δp,j sur l’émissivité des matériaux a été
réalisé en suivant les règles de calcul définies dans la section F.2.5 de l’annexe F. Les

75
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.27 – Obtention d’une population de flux radiatif avec la méthode de Monte
Carlo

paramètres des variables aléatoires liées à ces erreurs ont été calculés lors de la mesure
des propriétés radiatives des matériaux.
Le calcul de l’erreur à 95% sur l’estimation du flux radiatif à partir de la population
de valeurs (φ̃ray,n (tk ))p=1..NM C est réalisé en suivant les règles de calcul définies dans la
section F.2.1 de l’annexe F.

3.5.2.3 Résultats
Les calculs de l’incertitude à 95% ont été effectués pour les parois test en plâtre et les
parois test EnergainTM . Les graphiques 3.28(a) et 3.28(b) représentent les valeurs moyennes
du flux radiatif et les erreurs à 95% calculées avec la méthode de Monte-Carlo pour une
plaque de plâtre. Ces données sont affichées en fonction du temps de mesure des tempé-
ratures, et de la hauteur sur la paroi.

Moyenne Erreur à 95%

0.5 0.08

0.4
[W/m²]

0.06
[W/m²]

0.3
0.04
0.2
95%
ray

ray

0.02
∆φ
φ

0.1

0 0
400 400
500 1.5 500 1.5
600 600
1 1
700 700
800 0.5 800 0.5
900 0 900 0
Temps [min] Y [m] Temps [min] Y [m]

F IGURE 3.28 – Résultats de la méthode de Monte-Carlo pour le calcul du flux radiatif à la


paroi

Les graphiques montrent que l’erreur à 95% est corrélée à la valeur moyenne du flux
radiatif. L’erreur relative ∆95%
φray /φray est alors représentée sur la figure 3.29. Une valeur
moyenne de cette erreur relative est utilisée pour simplifier l’expression de l’incertitude
sur la déterimination du flux radiatif. Dans le cas du plâtre, la valeur moyenne de l’erreur
relative sur le flux radiatif vaut 14, 5%.
Le même traitement a été effectué avec les valeurs des émissivités et les mesures des
température dans le montage correspondant aux parois test EnergainTM . L’erreur relative
moyenne sur le flux radiatif obtenue à l’issue de ce traitement vaut 34, 4%. Le tableau 3.5
résume les résultats de la mesure de l’incertitude sur l’estimation du flux radiatif.

76
3.6. Le modèle inverse de conduction

Erreur relative à 95%

0.19

0.18

/φray
0.17

95%

ray
0.16

∆φ
0.15

400
500 1.5
600
1
700
800 0.5
900 0
Temps [min] Y [m]

F IGURE 3.29 – Erreur relative sur le flux radiatif calculée avec la méthode de Monte-Carlo

Erreur relative Plâtre EnergainTM

∆95%
φray /φray
14, 5% 34, 4%

TABLE 3.5 – Erreurs relatives sur les estimations du flux radiatif

3.6 Le modèle inverse de conduction


3.6.1 Problématique, description générale de la méthode
La métrologie qui a été développée pour déterminer les valeurs du flux conductif
φcond et de température Tw à la surface de la paroi présente deux limitations critiques :
– L’espacement vertical entre les mesures de température et de flux vaut au minimum
160mm. Or, les profils de flux à la paroi, dans le cas de parois test contenant des
MCP, peuvent présenter des singularités dont la taille caractéristique est inférieure
à 160mm.
– L’incertitude relative sur la mesure du flux conductif avec les fluxmètres est très
élevée dans le cas de mesures pariétales.
Ces limitations ont motivé l’élaboration d’une procédure qui permette à la fois de
densifier les profils de température et de flux à la paroi et d’obtenir une meilleure estima-
tion du flux. Cette procédure implique la simulation du comportement thermique d’une
tranche de la paroi test, alimentée par les mesures de température TT C (yjj T C , t ) effectuées
k
à l’aide des thermocouples, aux emplacements yjT C de la surface de la paroi, et aux temps
tk .
Le modèle de conduction utilisé pour simuler le comportement thermique de la paroi
est un modèle de conduction 2D transitoire. Le maillage de ce modèle, ainsi que ses condi-
tions limites, sont représentés schématiquement par la figure 3.30. Le maillage est régu-
lier, la paroi est divisée régulièrement en nvy tranches sur sa hauteur, et en nvx tranches
sur son épaisseur. Le nombre total de volumes du modèle est nvx × nvy.
Les conditions limites à l’arrière et sur les bords de la paroi sont des conditions limites
adiabatiques. Les conditions limites du modèle sur la surface correspondant à l’interface
paroi / air sont des conditions limites en température. Les températures sur cette sur-
face sont obtenues à partir des mesures effectuées dans le montage expérimental TT C .
L’emplacement, et le nombre des thermocouples à la surface des parois ne correspondant
pas à l’emplacement et au nombre des volumes à la frontière du modèle numérique, le

77
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.30 – Maillage et conditions limites du modèle

problème est dit “mal posé". C’est pourquoi la procédure d’obtention du flux conductif
comprend une étape d’interpolation des profils de température issus des thermocouples,
sur les noeuds du maillage, et sur les pas de temps de la simulation.
Enfin, l’ouvrage de Hensel [79] relate l’apparition d’oscillations sur les résultats de
modèles inverses de conduction alimentés par des mesures de température. Il préconise
un filtrage temporel de ces résultats à l’aide d’un filtre de Gauss.

F IGURE 3.31 – Les étapes du modèle inverse de conduction

Le diagramme 3.31 résume les trois étapes du modèle inverse de conduction, qui
permettent d’obtenir des profils de température Tw (yj , tk ) et de flux φcond (yj , tk ) sur le
maillage du modèle de conduction. Les profils de température mesurés à la paroi sont
dans un premier temps interpolés sur les emplacements des volumes et sur les pas de
temps tks du modèle de conduction. Les pas de temps du modèle de conduction sont des
fraction entière du pas de temps de mesure tk pour éviter une interpolation en temps à la
sortie du modèle de conduction. Le modèle de conduction calcule un flux φS (yj , tks ) qui
est filtré et dont les données aux temps tk sont sélectionnées.
La section 3.6.2 expose le choix de la méthode d’interpolation utilisée pour faire cor-
respondre les profils de température mesurés avec les paramètres d’entrée du code de
conduction. La section 3.6.3 expose les détails des codes de conduction développés pour
des matériaux homogènes et pour des matériaux à changement de phase. Elle décrit aussi
le filtre de Gauss. Les sections 3.6.4 exposent les paramètres de simulation qui ont été
adoptés dans le cas des parois test en plâtre et dans le cas des parois test EnergainTM .
Les incertitudes sur la température Tw et le flux φcond pour ces deux parois sont calculées

78
3.6. Le modèle inverse de conduction

dans la section 3.6.5.

3.6.2 Les méthodes d’interpolation


Le but de l’interpolation de points de mesures (xk , yk )k=1..n est d’obtenir la formule
analytique d’une courbe qui passe par chacun de ces points. Nous avons décidé de nous
orienter vers les interpolations en splines. Les résultats d’interpolations en splines s’ex-
priment sous la forme de polynômes cubiques définis sur les intervalles [xk − xk+1 ]. Soit
x̃k = (x − xk ) la variable réduite définie sur l’intervalle [0; dxk ], l’interpolation en splines
consiste à calculer les coefficients (a0k , a1k , a2k , a3k )k=1..n−1 des n − 1 polynômes :

pk (x̃k ) = a0k + a1k .x̃k + a2k . (x̃k )2 + a3k . (x̃k )3 (3.18)

Différentes méthodes existent dans la littérature pour obtenir les coefficients des po-
lynômes. Trois méthodes sont illustrées par le graphique 3.32 et sont explicitées dans les
sections suivantes : la méthode des splines simples, l’utilisation des polynômes d’Her-
mite, et l’utilisation des polynômes d’Hermite avec un filtrage de Boorswartz sur les esti-
mations des dérivées. La dernière méthode a été retenue pour l’interpolation des profils
de température dans le cadre de la méthode inverse d’obtention du flux.

5
Mesure
4.5
Splines
4 Hermite
Dépassement
3.5 Hermite Filtré

3 (x ,y )
0,k+1 0,k+1
y

2.5

1.5

1
(x0,k,y0,k)
0.5

0
0 2 4 6 8 10
x

F IGURE 3.32 – Différentes méthodes d’interpolation

3.6.2.1 L’interpolation en splines simples


Le nombre de coefficients à définir pour l’interpolation des n couples de données
est 4n − 4. L’interpolation en splines simples propose de déterminer ces coefficients en
exprimant :
– la correspondance des valeurs des polynômes pk (0) et pk (dxk ) avec les valeurs yk
et yk+1 : 2n − 2 équations
– la continuité des dérivées et des dérivées secondes entre les polyômes pk et pk+1
sur les points de mesure intérieurs : 2n − 4 équations
Les 2 équations restantes pour fermer le système portent sur la valeur de la dérivée
première ou seconde du polynôme par morceaux aux abscisses x1 et xn . L’interpolation
en splines simples qui a servi à former la courbe du graphique 3.32 utilise une différence
finie du premier ordre pour définir la dérivée à ces points. L’avantage de cette méthode

79
3. Description du dispositif expérimental

est de former une expression analytique de l’interpolation qui est trois fois dérivable sur
l’intervalle [x1 ; xn ].

3.6.2.2 Utilisation des polynômes d’Hermite


Les polynômes d’Hermite sont une base de quatre polynômes d’ordre 3 définis sur
l’intervalle [0 − 1] et exprimés de la manière suivante :

h00 (X) = 2.X 3 − 3.X 2 + 1 (3.19a)


3 2
h01 (X) = −2.X + X (3.19b)
3 2
h10 (X) = X − 2.X + X (3.19c)
3 2
h11 (X) = X − X (3.19d)
L’utilisation de ces polynômes pour l’interpolation des données de mesure nécessite
le calcul préalable de l’estimation des dérivées (mk )k=1..n avec mk = (dy/dx)x=xk . La
méthode utilisée ici pour estimer les dérivées est une différence finie d’ordre deux.
Les valeurs des mesures yk et les dérivées mk sont projetées sur la base de polynômes
d’Hermite pour former les splines d’interpolations pk :

       
x̃k x̃k x̃k x̃k
pk (x̃k ) = yk .h00 + yk+1 .h01 + dxk .mk .h10 + dxk .mk+1 .h11
dxk dxk dxk dxk
(3.20)

3.6.2.3 Filtrage de Boorswartz pour les polynômes d’Hermite


La figure 3.32 montre clairement que les courbes obtenues après l’interpolation en
splines simples et l’interpolation avec les polynômes d’Hermite peuvent occasionner des
dépassements autour des points de mesure. Les dépassements ont une signification pu-
rement numérique, et ne correspondent en rien aux phénomènes mesurés.
Pour remédier aux dépassements, Hyman [80] propose d’appliquer un filtre sur les
estimations (mk )k=1..n des dérivées, appelé filtre de Boorswartz. La première étape pour
l’application de ce filtre est le calcul des différences finies à droite et à gauche pour les
points de mesures intérieurs (xk , yk )k=2..n−1 :

yk+1 − yk
∆+
k = (3.21a)
xk+1 − xk
yk − yk−1
∆−
k = x −x (3.21b)
k k−1

Les valeurs maximales ∆max = max ∆− + min = min ∆− , ∆+


   
k k , ∆k et minimales ∆k k k
des différences finies sont ensuite calculées. Le filtre s’applique finalement sur les déri-
vées (mk )k=1..n de la manière suivante :

si yk−1 < yk < yk+1


mf k = min max [mk , 0] , 3.∆min

k
ou si yk−1 > yk > yk+1
(3.22)
mf k = max {min [mk , 0] , 3.∆max
k }
sinon
mf k = mk

80
3.6. Le modèle inverse de conduction

La figure 3.32 montre que la courbe obtenue après le filtrage des estimations des dé-
rivées ne présente plus de dépassement.

3.6.3 Les modèles de conduction


Les modèles de conduction pour la simulation du comportement thermique des plaques
de plâtre et des parois EnergainTM sont élaborés avec la méthode des volumes finis. Cette
méthode a été développée par Patankar [81], son principe est exposé pour un matériau
homogène ne présentant pas de changement de phase dans la section 3.6.3.1. Les tech-
niques utilisées dans la littérature pour prendre en compte le changement de phase dans
les codes de conduction sont exposées dans la section 3.6.3.2. La technique utilisée dans
le cadre de cette étude est développée dans la section 3.6.3.3. Enfin, le filtre de Gauss pour
le traitement des valeurs en sortie du modèle est présenté dans la section 3.6.3.3.

3.6.3.1 La méthode des volumes finis pour la simulation du comportement thermique


d’un solide homogène
La méthode des volumes finis consiste en une formulation faible du bilan énergé-
tique sur les volumes définis par le maillage. L’accroissement de l’énergie stockée par le
volume i, j est égal au flux total de chaleur entrant dans le volume :

∂Hi,j
I
= φi,j = Φi,j (3.23)
∂t

La figure 3.33 représente un détail du maillage régulier bi-dimensionnel utilisé dans


cette étude. Le volume i, j consiste en un rectangle de dimensions ∆xv,i ∆yv,j . Les dis-
tances entre le centre de ce volume et le centre des volumes i − 1, j et i + 1, j sont res-
pectivement ∆xc,i−1 et ∆xc,i . Les distances entre le centre de ce volume et le centre des
volumes i, j − 1 et i, j + 1 sont respectivement ∆yc,j−1 et ∆yc,j .

F IGURE 3.33 – Bilan énergétique sur un volume intérieur

Le flux de chaleur total entrant dans le volume i, j est décomposé en quatre compo-
santes correspondant aux quatre “faces" du rectangle :
y− y+
Φi,j = Φx− x+
i,j + Φi,j + Φi,j + Φi,j (3.24)

L’expression des flux entrant dans le volume par chacune de ses faces est obtenue en
multipliant une estimation du flux surfacique sur la face concernée par la longueur de la

81
3. Description du dispositif expérimental

face. L’estimation du flux surfacique est ici obtenue en divisant le différentiel des tempé-
ratures au centre des volumes se situant de part et d’autre de la face, avec la résistance
thermique qui sépare leurs centres :

Ti,j − Ti−1,j k∆yv,j


Φx−
i,j = − ∆yv,j =− (Ti,j − Ti−1,j ) (3.25a)
R(i,j),(i−1,j) ∆xc,i−1
Ti,j − Ti+1,j k∆yv,j
Φx+
i,j = − ∆yv,j =− (Ti,j − Ti+1,j ) (3.25b)
R(i,j),(i+1,j) ∆xc,i
Ti,j − Ti,j−1 k∆xv,i
Φy−
i,j = − ∆xv,i =− (Ti,j − Ti,j−1 ) (3.25c)
R(i,j),(i,j+1) ∆yc,j−1
Ti,j − Ti,j+1 k∆xv,i
Φy+
i,j = − ∆xv,i =− (Ti,j − Ti,j+1 ) (3.25d)
R(i,j),(i,j+1) ∆yc,j

F IGURE 3.34 – Bilan énergétique sur un volume situé au bord du domaine

La figure 3.34 représente les flux entrant dans un volume qui se situe à la frontière
du domaine de simulation. Le flux entrant est nul sur la face du volume correspondant
à la condition limite adiabatique. Le flux entrant sur la face correspondant à la condi-
tion limite de température imposée TS,j est obtenu à l’aide de l’équation 3.26. Le terme
φS,j , dans cette équation, est le flux surfacique sur la face du volume correspondant à la
température imposée. C’est la donnée de sortie du code de simulation :
Ti,j − TS,j k∆yv,j
Φx+
i,j = −∆yv,j .φS,j = − ∆yv,j = − (Ti,j − TS,j ) (3.26)
R(i,j),(S,i+1,j) ∆xSc,i
Le calcul du flux Φi,j entrant dans chacun des volumes du maillage, et du flux sur-
facique φS,j sortant de la paroi à la surface correspondant à la température imposée,
peut être exprimé sous forme matricielle. On définit pour cela les vecteurs Φ = Φn(i,j)
et T = Tn(i,j) avec n = 1..nvx × nvy, et φ S = φS,m(j) et TS = TS,m(j) avec m = 1..nvy. Les
flux Φ et φ S s’expriment comme suit :

Φ = AΦ .T + BΦ .TS (3.27a)
φ S = Cφ .T + Dφ .TS (3.27b)
Le temps est discrétisé en pas de temps (tks )ks =1..nt . Le calcul de la variation de l’éner-
gie totale contenue dans les volumes, entre le pas de temps tks et le pas de temps tks +1 , est
réalisé par une différence finie d’ordre 1 sur la température. On obtient alors l’équation
ks
3.28 avec dtks = tks +1 − tks la largeur du pas de temps, et Ti,j la température au centre
du volume i, j à l’instant tks .

ks ks +1 ks
∂Hi,j Ti,j − Ti,j
= ∆xv,i ∆yv,j ρcp (3.28)
∂t dtks

82
3.6. Le modèle inverse de conduction

Le calcul de la variation de l’énergie totale contenue dans les volumes peut aussi se
mettre sous la forme matricielle. On a alors :
∂Hks Tks +1 − Tks
= Acp . (3.29)
∂t dtks

Le système d’équations matriciel final est obtenu en exprimant, à chaque pas de temps
tks , l’égalité entre les flux entrant dans les volumes Φ, calculés avec l’équation 3.27a, et la
ks
variation de l’énergie totale contenue dans les volumes ∂H ∂t , exprimée avec l’équation
3.29 :

Tks +1 − Tks
Ac p . = AΦ .Tks +1 + BΦ .TkSs +1 (3.30a)
dtks
φ kSs = Cφ .Tks + Dφ .TkSs (3.30b)

Le schéma de résolution de l’équation 3.30a est un schéma implicite : le flux entrant


dans les volumes entre les instants tks et tks +1 est calculé avec des températures à l’instant
tks +1 .
L’équation 3.30a est inversée à chaque pas de temps t2 ..tnt à partir des conditions
initiales en température T0 et avec les conditions limites connues TkSs +1 . Les flux à la
surface de la paroi φ kSs sont obtenus pour les pas de temps t2 ..tnt en calculant les produits
matriciels 3.30b.

3.6.3.2 La modélisation du changement de phase dans la littérature


Modélisation d’un MCP idéal
Le MCP idéal présente un changement de phase ponctuel sur l’échelle des températures.
Cela permet de diviser le domaine de MCP en une zone dans laquelle il se présente sous
sa phase solide, et une zone dans laquelle il se présente sous sa phase liquide. Le parcours
de la frontière entre les deux zones dépend des flux φS et φL de part et d’autre de cette
frontière, et la valeur de la chaleur latente du matériau ρLf , c’est le problème de Stefan.
Ce problème est représenté sur la figure 3.35 en une dimension.

F IGURE 3.35 – Le problème de Stefan mono-dimensionnel

L’évolution suivant l’axe x de la frontière Xf entre la zone solide et la zone liquide est
régie par l’équation :

∂Xf
ρLf = φL − φS (3.31)
∂x
Les méthodes de prise en compte du changement de phase dans les codes numériques
de conduction ont été listées par Alexiades et Solomon [82]. Les auteurs distinguent trois
méthodes dans la littérature

83
3. Description du dispositif expérimental

– La méthode du maillage adaptatif : le maillage est recalculé à chaque pas de temps


pour que la frontière entre les deux zones coïncide avec la frontière entre les vo-
lumes du maillage.
– Le pas de temps adaptatif : l’intervalle entre deux pas de temps est calculé pour que
la frontière entre deux itérations coïncide avec la frontière entre les volumes d’un
maillage fixe.
– Le front-tracking : la frontière est exprimée sous la forme d’une courbe paramé-
trique.
La rigidité et la difficulté à implémenter ces méthodes ont conduit les auteurs à dé-
velopper la méthode enthalpique. La méthode enthalpique consiste à construire une for-
mulation faible du problème de conduction sur les volumes du maillage. Les données ca-
ks
ractérisant chaque volume i, j sont sa température Ti,j , et sa proportion de phase liquide
ks
χi,j . La somme des flux entrant dans le volume entraîne soit une variation de la propor-
tion de phase liquide si la température du volume vaut la température de changement
de phase, soit une variation de la température si celle-ci est différente de la température
de changement de phase ou que le changement de phase est terminé.

Modélisation d’un MCP réel


La section 1.2.1.3 décrit les moyens de mesure couramment utilisés pour caractériser les
propriétés thermiques des matériaux à changement de phase. Les résultats de ces me-
sures peuvent être exprimés sous la forme de la capacité thermique équivalente du ma-
tériau en fonction de la température de l’échantillon. La capacité thermique équivalente
prend en compte à la fois les échanges de chaleur sensible et de chaleur latente avec le
matériaux.
La modélisation d’un MCP réel peut se faire à partir des courbes de capacité ther-
mique en fonction de la température. Cette méthode d’implémentation du phénomène
de changement de phase dans les codes de conduction est appelée la méthode de la ca-
pacité thermique effective.
Le système matriciel qui modélise le comportement du fluide avec cette méthode reste
identique au système 3.30, à l’exception de la matrice Acp qui devient dépendante de la
température des volumes : Acp (Tks ). Le système devient alors :

Tks +1 − Tks
Acp (Tks ). = AΦ .Tks +1 + BΦ .Tks s +1 (3.32a)
dtks
φ kSs = Cφ .Tks + Dφ .Tks s (3.32b)

3.6.3.3 La modélisation du changement de phase dans le cadre de cette étude


L’évolution de la capacité thermique effective du matériau EnergainTM en fonction
de sa température est affichée dans l’annexeA. Elle montre un étalement de la tempé-
rature pendant le changement de phase sur un intervalle de plus de 10◦ C. Le matériau
EnergainTM ne peut pas être considéré comme un MCP idéal, il est donc simulé à l’aide
d’un code de conduction réalisée avec la méthode de la capacité thermique effective.
Kuznik et al. [3] ont simulé le comportement thermique du matériau EnergainTM avec
un code de conduction 1D réalisé avec la méthode de la capacité thermique effective. Ils
ont montré que les résultats de leurs simulations devenaient indépendant du maillage
lorsque la taille des mailles était inférieure à 0, 5mm. La dimension de la tranche verticale
des parois MCP testées dans le montage est 5mm × 1, 6m. Si le critère de stabilisation des
résultats de Kuznik et al. [3] est respecté, le nombre de mailles du modèle doit être égal à
32000.

84
3.6. Le modèle inverse de conduction

Un schéma de résolution alternatif des équations a été défini dans le cadre de cette
étude pour permettre la diminution du nombre de maille du modèle sans détériorer la
qualité des résultats. Ce schéma consiste à inverser à chaque pas de temps l’équation
matricielle 3.33. Dans l’équation 3.33, la matrice Acp est calculée avec les températures
correspondant au pas de temps tk+1 , alors que dans l’équation 3.32 définie précédem-
ment, la matrice Acp était calculée avec les températures correspondant au pas de temps
tk

Tks +1 − Tks
Acp (Tks +1 ). = AΦ .Tks +1 + BΦ .Tks s +1 (3.33)
dtk

Étant donné que les températures Tks +1 ne sont pas disponibles après l’inversion
du système au temps tks −1 , un algorithme itératif a été développé pour effectuer des ap-
proximations successives de Acp (Tks +1 ). Cet algorithme est représenté par le diagramme
3.36.

F IGURE 3.36 – Itérations sur la matrice Acp

Une première approximation Acp ,i de Acp (Tks +1 ) est obtenue avec les températures
Tks . L’équation 3.33 est inversée avec cette approximation pour obtenir les température
Tki+1
s +1
. L’approximation Acp ,i+1 de Acp (Tks +1 ) est alors calculée avec les résultats de l’in-
version des matrices. L’erreur relative i entre les deux approximations successives de
Acp (Tks +1 ) est définie par l’équation suivante :

kAcp ,i+1 − Acp ,i k


i = (3.34)
kAcp ,i k

Si cette erreur est inférieure à un minimum fixé min , ou si le nombre d’itérations i a


atteint le nombre maximal d’itérations dans le pas de temps imax , la valeur Tki+1 s +1
est
acceptée, sinon l’inversion du système 3.32 est réitérée avec l’approximation Acp ,i+1 de la
matrice Acp (Tks +1 ). Le rectangle en traits épais sur le diagramme 3.36 montre la boucle
sur les approximations successives Acp ,i .
Les résultats obtenus avec cet algorithme ont été comparés avec des résultats obtenus
avec un maillage fin. Il a été montré que l’algorithme permet de diminuer le nombre de
mailles du domaine par 20 sans dégrader la précision du calcul.

3.6.3.4 Le filtre de Gauss

Le filtre de Gauss est utilisé pour éliminer les perturbations numériques sur le flux
φS (yj , tks ) issu du modèle de conduction dans la paroi. Les paramètres du filtre de Gauss
sont sa force σ et sa fenêtre de pondération ∆tG .

85
3. Description du dispositif expérimental

Le filtre de Gauss forme une moyenne glissante pondérée sur les signaux en flux. Les
coefficients de pondération sur les valeurs de flux aux instants tls , pour le calcul de la
valeur du flux filtré à l’instant tks , sont :

(tk −tl )2

 exp − s2σ2 s

√ si |tks − tls | < ∆tG /2
pG(k,ls ) = 2πσ (3.35)

0 sinon

F IGURE 3.37 – Les coefficients de pondération du filtre de gauss

La courbe 3.37 affiche l’enveloppe qui est utilisée pour le calcul des coefficients de
pondération ainsi que l’effet de la fenêtre de pondération. Une fois que les coefficients
pG(ks ,ls ) sont calculés, la valeur du flux filtré à l’instant tks est obtenue avec l’équation
suivante :

P+∞
ls =−∞ pG(ks ,ls ) .φS (yj , tls )
φcond (yj , tks ) = P+∞ (3.36)
ls =−∞ pG(ks ,ls )

3.6.4 Les paramètres de la méthode inverse


Les paramètres retenus pour l’application de la méthode inverse dans le cas des
plaques de plâtre et des parois test EnergainTM sont rassemblés dans les tableaux 3.6 et
3.7.

Paramètres du code de conduction


Nombre de mailles sur la hauteur nvy 160
Nombre de mailles sur l’épaisseur nvx 10
Pas de temps dt 120s
Paramètres du filtre
Force du filtre σ 300s
Fenêtre de pondération ∆tG 450s

TABLE 3.6 – Paramètres du modèle inverse de conduction pour les plaques de plâtre

La méthode d’interpolation utilisée pour l’obtention des profils de température en


entrée du code de conduction est l’interpolation en polynômes d’Hermite avec le filtre de
Boorswartz. Les maillages sur les parois sont réguliers. Le nombre total de volume des
codes de conduction est identique pour les deux parois test. Il est égal à 1600. Les profils
de flux et de température à la surface paroi issus du modèle inverse de conduction sont
exprimés tous les 10mm.

86
3.6. Le modèle inverse de conduction

Paramètres du code de conduction


Nombre de mailles sur la hauteur nvy 160
Nombre de mailles sur l’épaisseur nvx 10
Pas de temps dt 60s
Nb. itérations max imax 40
Err. relative minimale sur Acp min 0, 01%
Paramètres du filtre
Force du filtre σ 300s
Fenêtre de pondération ∆tG 450s

TABLE 3.7 – Paramètres du modèle inverse de conduction pour les parois test EnergainTM

3.6.5 Détermination des erreurs sur les températures et les flux par la méthode
de Monte Carlo
Le but de cette section est le calcul des erreurs à 95% : ∆95% 95%
Tw ∆φcond , sur l’estimation
des températures et des flux conductifs à la surface de la paroi. Ce calcul est effectué à
l’aide de la méthode de Monte-Carlo. Les paramètres d’entrée choisis pour calculer les
erreurs avec cette méthode sont :
– La température TT C (yjjT C , t ) à la surface de la paroi, aux emplacements et aux
k
temps de mesure. Les estimations de la température qui sont utilisées pour le calcul
des erreurs sont issues des simulations numériques couplées décrites dans l’annexe
E.
– Les propriétés thermophysiques de la paroi test ρ, cp et k.
p
50 instances de la température (T˜w (tk , yj ))p=1..50 et du flux (φ̃pcond (tk , yj ))p=1..50 ont
été calculées pour déterminer les erreurs.

3.6.5.1 Mise en place du calcul de l’incertitude

F IGURE 3.38 – Obtention d’une population pour les flux conductifs et les températures à
la surface de la paroi

Le diagramme 3.38 représente l’algorithme qui a été développé sous MatlabTM pour
p
˜ p (yj , tk ))p=1..50 . Le calcul des instances
obtenir les populations (T˜w (yj , tk ))p=1..50 et (φcond
jj,k,p
de l’erreur fluctuante δT,r liée au bruit électromagnétique et des instances de l’erreur
jj,p
systématique δT,c liée à la courbe d’étalonnage des thermocouples a été réalisé en sui-
vant les règles de calcul définies dans la section F.3.4 de l’annexe F. Les paramètres des
variables aléatoires ∆T,r et ∆T,c liées à ces erreurs sont définis dans la section 3.4.2.3.
De même, le calcul des instances des erreurs δρp , δcpp δkp sur les propriétés thermo-

87
3. Description du dispositif expérimental

physiques des parois testées a été réalisé en suivant les règles de calcul définies dans
la section F.2.5 de l’annexe F. Les paramètres des variables aléatoires liés à ces erreurs ont
été calculés à partir des spécifications des appareils utilisés pour caractériser les parois.
Le calcul de l’erreur à 95% sur l’estimation des températures et des flux est réalisé
p
˜ p (yj , tk ))p=1..50 , en suivant
à partir des population de valeurs (T˜w (yj , tk ))p=1..50 et (φcond
les règles de calcul définies dans la section F.2.1 de l’annexe F.

3.6.5.2 Erreur sur l’estimation de la température

Erreur à 95%

0.22

0.2
∆95% [°C]

0.18

0.16
w
T

0.14

0.12
100
200 1.5
300
1
400
500 0.5
600 0
Temps [min] Y [m]

F IGURE 3.39 – Erreur à 95% après l’interpolation des profils de température

La courbe 3.39 affiche les valeurs de l’erreur à 95% sur les estmations de la tempéra-
ture à la surface de la paroi Tw . Ces données sont affichées en fonction du temps, et de la
hauteur sur la paroi. L’erreur sur la température est constante dans le temps. Elle présente
des minimums locaux aux emplacements correspondant aux mesures de température.
Les erreurs sur l’estimation de la température à la paroi prennent des valeurs simi-
laires dans les cas des parois test en plâtre et des parois test EnergainTM . Une valeur
moyenne des erreurs est calculée afin de faciliter l’espression de l’incertitude sur les pro-
fils de température. On obtient :


∆95%
Tw = 0, 16 C (3.37)

3.6.5.3 Erreur sur l’estimation du flux


Le calcul de l’erreur à 95% sur l’ estimation du flux conductif a été effectué pour
les parois test en plâtre et les parois test EnergainTM . Les graphiques 3.40(a) et 3.40(b)
représentent les valeurs moyennes et les erreurs à 95% du flux surfacique φcond calculées
avec la méthode de Monte-Carlo pour une plaque de plâtre. Ces données sont affichées
en fonction du temps, et de la hauteur sur la paroi.
Afin de faciliter le calcul de l’incertitude sur les flux adimensionnés qui est réalisé
dans le chapitre suivant, l’erreur sur l’estimation du flux conductif est exprimée sous la
forme d’une erreur relative ∆95%φcond /φcond . L’évolution de l’erreur relative est représentée
par la courbe 3.41.
On remarque que les erreurs sur l’estimation du flux prennent des valeurs plus éle-
vées sur les extrémités de la paroi que dans la zone centrale de cette paroi. On distingue

88
3.7. Protocole Expérimental

Fccm0 Erreur à 95%

5 1.5

∆95% [W/m²]
φcond [W/m ]
2 4
1

cond
0.5
2

φ
1 0
100 100
200 1.5 200 1.5
300 300
1 1
400 400
500 0.5 500 0.5
600 0 600 0
Y [m] Temps [min] Y [m]
Temps [min]

F IGURE 3.40 – Résultats de la méthode de Monte-Carlo pour le calcul du flux conductif à


la paroi

Erreur relative sur le flux

1.5
cond

1
∆95% /φ
cond

0.5
φ

0
100
200 1.5
300
1
400
500 0.5
600 0
Temps [min] Y [m]

F IGURE 3.41 – Erreur relative sur le flux radiatif calculée avec la méthode de Monte-Carlo
 
alors l’erreur relative moyenne ∆95%φcond /φ cond calculée entre les ordonnées y = 0, 1m
 int 
et y = 1, 5m, et l’erreur relative moyenne ∆95% φcond /φ cond calculée sur les bandes de
ext
0, 1m en haut et en bas de la paroi.
Les résultats des calculs des erreurs relatives moyennes sur le flux conductif, effectués
pour les parois en plâtre et des parois EnergainTM , sont consignés dans le tableau 3.8.

Erreur relative Plâtre EnergainTM


 
∆95%
φcond /φcond 7% 7, 1%
int
 
95% 17, 7% 16%
∆φcond /φcond
ext

TABLE 3.8 – Erreurs relatives sur le flux

3.7 Protocole Expérimental


Il a été précisé dans les sections précédentes que deux types de parois ont été testées
dans le montage : des plaques de plâtre de 12, 5mm d’épaisseur, et les parois EnergainTM de

89
3. Description du dispositif expérimental

Dupont de NemoursTM . La section 3.7.1 présente les consignes de température en sortie


de la centrale de traitement d’air qui ont été appliquées pour chacune de ces parois.
Lors des mesures effectuées dans le montage, le logiciel d’acquisition développé sous
LabviewTM enregistre toutes les 2 minutes une série de 90 signaux issus des thermo-
couples, des fluxmètres, et des sonde platines. Ces signaux sont moyennés, ils sont conver-
tis en températures et en flux par le logiciel d’acquisition, et ils sont enregistrés.
Le regroupement des signaux de température et de flux en profils spatiaux temporels
ainsi que le post-traitement des données sont effectués à l’aide d’un programme déve-
loppé sous MatlabTM . Les sections 3.7.2 et 3.7.3.1 résument les différentes étapes du trai-
tement des données qui aboutissent aux résultats principaux exposés dans les chapitres
suivants.

3.7.1 Consigne de température


Pour chaque paroi testée, six mesures ont été réalisées avec des consignes en tempéra-
ture différentes à la sortie de la centrale de traitement d’air. Les consignes en température
consistent en un palier de 6h00 , durant lequel la température s’homogénéise dans tout
le montage, puis une rampe. La vitesse de croissance de la température imposée lors des
six mesures vaut respectivement : −1◦ C/h, −1, 5◦ C/h, −2◦ C/h, +1◦ C/h, +1, 5◦ C/h et
+2◦ C/h.
Les rampes en température sont effectuées dans l’intervalle de températures [10◦ C; 30◦ C]
pour les parois en plâtre, et dans l’intervalle de température [5◦ C; 40◦ C] pour les parois
EnergainTM . Les courbes 3.42(a) et 3.42(b) représentent les consignes en température à la
sortie de la centrale de traitement d’air pour les plaques de plâtre.

35 35
D1.0
30
D1.5 30
D2.0
25 25
consigne

consigne

20 20
T

15 15

M1.0
10 10
M1.5
M2.0
5 5
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps [h] temps [h]

(a) Consignes descendantes (b) Consignes montantes

F IGURE 3.42 – Consignes en température de sortie de la centrale de traitement de l’air

Une nomenclature a été définie pour désigner les différentes mesures. La première
lettre pour cette nomenclature est soit la lettre “D” pour les descentes en température,
soit la lettre ”M" pour les montées en température. Cette lettre est suivie de la valeur du
taux de croissance de la température imposé en ◦ C/h.

3.7.2 Sélection et traitement des données pour la détermination des condi-


tions limites autour de la paroi
L’interprétation des profils de la différence de température et de flux à la paroi néces-
site la connaissance des conditions limites à l’arrière de la paroi et dans le milieu ambiant.
Les sections suivantes décrivent les différents traitements qui sont effectués sur les don-

90
3.7. Protocole Expérimental

nées en température pour obtenir les grandeurs permettant de caractériser ces conditions
limites. Ces différents traitements sont résumés sur le diagramme 3.43.

3.7.2.1 Symétrie du montage : reproduction des conditions adiabatiques

Les conditions limites à l’arrière de la paroi, dans le système d’étude défini à la fin
du chapitre 1, sont des conditions limites adiabatiques. Elles sont reproduites avec un
montage symétrique dans le DCT.
Les mesures de température à la surface des parois test sont disposées symétrique-
ment par rapport au plan de symétrie du montage. La symétrie du système, et donc
l’adiabaticité sur la face arrière des parois test, est alors évaluée en effectuant la soustrac-
tion des profils de température Tw1 (yjjT C , tk) et T (y T C , tk) mesurés à la surface des deux
w2 jj
parois.

3.7.2.2 Le suivi de consigne : la vitesse de croissance de la température ambiante

On désigne par le terme b∞ (tk ) = (∂T∞ /∂t)t=tk la vitesse de croissance de la tem-


pérature ambiante. Le calcul de b∞ est réalisé à partir du profil de température vertical
T∞ (yjj , tk ) mesuré à 20cm de la paroi no 1.
b∞ b∞
On sélectionne dans un premier temps les données T∞ (yjj , tk ) situées en face de la
paroi, et sur une plage de temps correspondant à l’intervalle [tk − ∆tb∞ /2, tk + ∆tb∞ /2].
Le terme ∆tb∞ est la fenêtre d’intégration pour le calcul de b∞ . La sélection des données
en température est représentée schématiquement sur le graphique 3.44. Les températures
sélectionnées sont moyennées sur la coordonnée y pour obtenir l’évolution temporelle
b∞ b∞
de la température ambiante moyenne T∞ (tk ). Les données T∞ (tk ) alimentent une mé-
thode des moindres carrés qui permet d’estimer une formulation linéaire de l’évolution
b∞
temporelle de T∞ dans laquelle apparait le terme b∞ :

b∞ b∞
T∞ = T∞ 0 + b∞ .t (3.38)

3.7.2.3 La stratification dans le montage

Le calcul de la stratification thermique verticale Γ∞ (tk ) est réalisé à partir du profil de


température vertical T∞ (yjj , tk ) mesuré à 20cm de la paroi 1. Les mesures de température
situées en face de la paroi T∞ Γ∞ (y Γ∞ , t ) sont injectées dans une méthode des moindre
jj k
carrés pour obtenir une formulation linéaire de l’évolution suivant l’axe vertical y de
T∞Γ∞ dans laquelle apparait le terme Γ :

Γ∞ Γ∞
T∞ = T∞,0 + Γ∞ .y (3.39)

3.7.3 Sélection et traitement des données pour l’obtention des profils de la


différence de température et du flux à la paroi
Le diagramme 3.45 représente les différents traitements apportés aux mesures de tem-
pérature TT C pour obtenir les profils de différence de température ∆Tw et de flux φw à
la paroi, en fonction du temps de mesure tk et des ordonnées yj du maillage du modèle
inverse de conduction.

91
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.43 – Traitement des données de température pour la vérification de la symétrie


du montage, du suivit de consigne, et le calcul des stratifications

92
3.7. Protocole Expérimental

F IGURE 3.44 – Sélection et des données pour le calcul de b∞

3.7.3.1 Calcul de la différence de température et du flux net à la paroi


Le modèle inverse de conduction fournit des profils de température à la paroi Tw (yj , tk ),
sur les noeuds du maillage yj , et aux temps tk correspondant aux temps de mesure. La
température ambiante T∞ (yjj ∞ , t ) est mesurée à une distance de 20cm de la paroi, aux
k
ordonnées yjj ∞ ,et aux temps de mesure t . Les profils de température ambiante sont inter-
k
polés sur les ordonnées yj avec la méthode d’interpolation utilisant les polynômes d’Her-
mite avec le filtre de Boorswartz pour permettre le calcul de la différence de température
∆Tw (yj , tk )
Le modèle inverse de conduction fournit des profils de flux conductif à la paroi φcond (yj , tk ),
sur les noeuds du maillage yj , et aux temps tk correspondant aux temps de mesure. Le
modèle inverse de rayonnement est alimenté par les mesures de température TK,i . Il four-
nit les valeurs du flux radiatif φray (yjjT C , t ) aux temps de mesure t et aux ordonnées
k k
correspondant aux emplacements des thermocouples sur la paroi yjj T C . Les profils de flux

radiatif sont interpolés sur les ordonnées avec la méthode d’interpolation utilisant les
polynômes d’Hermite avec le filtre de Boorswartz pour permettre le calcul du flux net
φw (yj , tk ).

3.7.3.2 détermination des erreurs sur ∆Tw et φw


Erreur à 95% sur la différence de température
L’incertitude sur le profil de température à la paroi Tw est définie dans la section 3.6.5.2 :
∆95% ◦
Tw = 0, 16 C. Les profils de température ambiante ayant une forme quasi-linéaire sur
la zone située en face de la paroi, on fait l’hypothèse que l’interpolation de ces profils a
un effet négligeable sur la précision de la mesure. L’erreur sur mesures de la température
ambiante est donc égale à l’erreur de mesure des thermocouples définie dans la section
3.4.2.3 : ∆95% ◦
Tmes = 0, 0636 C.
L’erreur totale sur la différence de température est obtenu en effectuant la somme
quadratique des erreurs sur les profils de température à la paroi et dans l’air :

r 2  2
∆95%
∆Tw = ∆95%
Tw + ∆95%
Tmes = 0, 17◦ C (3.40)

Erreur relative à 95% sur le flux net


L’erreur relative à 95% sur le flux net est obtenue à partir des erreurs relatives sur le flux
conductif et sur le flux radiatif. Les valeurs des erreurs relatives sur l’estimation du flux

93
3. Description du dispositif expérimental

F IGURE 3.45 – Traitement des données de température pour l’obtention des différences de
température et des flux à la paroi. M.I.C. :Modèle inverse de conduction ; M.I.R. :Modèle
inverse de Rayonnement ; Int. : Interpolation sur yj

94
3.7. Protocole Expérimental

conductif ∆95%
φcond /φcond ont été calculées dans la section 3.6.5.3 pour des parois en plâtre
et pour les parois EnergainTM . Elles y sont résumées dans le tableau 3.8. Les valeurs
des erreurs relatives sur l’estimation du flux radiatif ∆95%
φray /φray ont été calculées dans la
section 3.5.2. Elles y sont résumées dans le 3.5.
L’erreur à 95% sur le flux net est exprimée par l’équation suivante :
v
!2
2 u ∆95% 2 95%
u !

r 2 
φcond φ
∆95%
φw = ∆95%
φcond + ∆95%
φray =t .φ2cond + ray
.φ2ray (3.41)
φcond φray

Le rapport du flux radiatif sur le flux conductif a été estimé à partir des mesures
de température réalisées dans le montage expérimental. Il peut être visualisé dans les
annexes I et J. Un examen global des résultats montre que :
– les flux radiatif et conductif sont systématiquement de même signe.
– le rapport du flux radiatif sur le flux conductif φray /φcond ne dépasse pas 0, 1 si la
valeur du flux conductif est supérieure à 0, 5W/m2 .
Étant donné que le rapport φray /φcond ne dépasse pas 0, 1, le terme φ2ray peut être majoré
par 0, 01.φ2cond , et l’équation 3.41 devient :
v
!2
u ∆95% 2 95%
u !
φ
∆ φ
∆95%
φw < |φcond |
t cond
+ 0, 01 ray
(3.42)
φcond φray

Les observations permettent d’établir la relation φw > 0, 9φcond , et par conséquent


1/φw < 1/(0, 9φcond ). Ceci nous permet d’obtenir la majoration de l’erreur relative sur le
flux net :
v
!2 !2
∆95% ∆95% ∆95%
u
φw 1 u φcond φray
< t + 0, 01 (3.43)
φw 0, 9 φcond φray

Les erreurs relatives sur le flux net, calculées pour les plaques de plâtre et les parois
EnergainTM , sont consignées dans le tableau 3.9

Erreur relative Plâtre EnergainTM


 
∆95%
φw /φ w 7, 95% 8, 7%
int
 
95% 19, 7% 18, 17%
∆φw /φw
ext

TABLE 3.9 – Erreurs relatives sur les estimations du flux net

En résumé
Lors de ce chapitre, les différents aspects qui interviennent dans la conception du
montage expérimental ont été abordés. Le premier de ces aspects est la reproduction du
système d’étude. La géométrie symétrique du DCT, la conception du DCTA, la mise en
place des lames anti-recirculation, des extensions d’évacuation, et des membranes per-
forées et enfin le choix de matériaux peu émissifs ont permis de recréer des conditions
expérimentales très proches de celles du système d’étude.
Le deuxième aspect concerne la métrologie. Les instruments de mesure installés dans
le montage sont des thermocouples et des fluxmètres. Les fluxmètres présentant une in-
certitude de mesure trop élevée, leurs données seront exploitées uniquement du point

95
3. Description du dispositif expérimental

de vue qualitatif. Deux modèles inverses on été créés pour estimer le flux convectif à la
paroi : le modèle inverse de rayonnement et le modèle inverse de conduction.
On distinguera dans les chapitres suivants les résultats de mesure qui permettent
d’évaluer les conditions limites dans l’air ambiant et à l’arrière de la paroi, et les mesures
des profils de différence de température et de flux à la paroi. Les protocoles expérimen-
taux pour les parois test en plâtre et les parois test EnergainTM , ainsi que les étapes de
traitement des données pour l’obtention des résultats de mesure, ont été résumés dans la
dernière section de ce chapitre.

96
Chapitre 4

Étude d’une plaque de plâtre

4.1 Introduction, présentation de la paroi


Le but des mesures effectuées avec les plaques de plâtre est, d’une part, de qualifier le
montage expérimental, et d’autre part de fournir des profils de différence de température
∆Tw et de flux φw caractéristiques des transferts engendrés dans le montage expérimental
pour une paroi simple.
Les plaques de plâtre ont une épaisseur de 12, 5mm. Leur capacité thermique spéci-
fique vaut 1099J/kg.K, leur conductivité thermique 0, 208W/m.K et leur densité 742kg/m3 .
La première partie de ce chapitre concerne la prédiction des profils de flux et de dif-
férence de température à la paroi. Les données théoriques qui permettent d’effectuer ces
prédictions sont fournies dans le chapitre 2. Un modèle simplifié du comportement du
système d’étude est analysé. Cette analyse permet de prédire que, lors du régime station-
naire, le système d’étude a un comportement similaire au cas classique de la convection
naturelle aux abords d’une paroi avec un flux constant φref . Les profils de température
à la paroi, pour ce type de configuration, peuvent être déterminés en régime laminaire,
avec ou sans stratification, et en régime turbulent.
La deuxième partie du chapitre expose les résultats de mesures obtenus avec les
plaques de plâtre. Dans un premier temps, Les conditions limites à l’arrière de la pa-
roi et dans l’air ambiant sont évaluées. Ensuite, les profils de température et de flux à
la surface de la paroi sont analysés et comparés avec les profils prédits dans la section
précédente.

4.2 Analyse des équations de couche limite


Un modèle simplifié du comportement du système d’étude a été réalisé afin d’an-
ticiper les résultats obtenus avec le montage, et de faciliter leur interprétation. Dans ce
modèle, la paroi est représentée par une capacité calorifique surfacique équivalente Cpw 00 ,

de la même manière que dans la section 2.3 du chapitre 2. La capacité calorifique équiva-
lente est calculée avec la formule 4.1. Dans cette équation, ew est l’épaisseur de la paroi,
ρw sa densité et cpw sa capacité calorifique spécifique.

00
Cpw = ew .ρw .cpw (4.1)

Les effets radiatifs ainsi que les effets de la stratification thermique de l’air ambiant ne
sont pas pris en compte dans le modèle. Le comportement du fluide est prédit pour une
évolution linéaire de la température de l’air ambiant suivant un palier de stabilisation à

97
4. Étude d’une plaque de plâtre

la température T∞,0 :
(
T∞,0 pour t < 0
T∞ = (4.2)
T∞,0 + b∞ .t pour t ≥ 0

4.2.1 Le système d’équations du modèle simplifié


La température absolue de l’air T est exprimée en fonction de la différence de tempé-
rature avec l’air ambiant ∆T = T − T∞ à l’aide de la formule suivante :

T = ∆T + T∞ = ∆T + T∞,0 + b∞ t (4.3)

Les équations de comportement du fluide font intervenir des dérivées suivant x, y et


t de la température absolue de l’air T . Lorsque l’on effectue le changement de variable en
∆T , les dérivées suivant x et y n’occasionnent pas de terme supplémentaire. Par contre,
on a ∂T /∂t = ∂∆T /∂t + b∞ . Le modèle simplifié de comportement du système d’étude
s’exprime alors avec les équations 4.4 et les conditions limites 4.5.

∂u ∂v
+ =0 (4.4a)
∂x ∂y
∂v ∂v ∂v ∂2v
+u +v = ν 2 + gβ∆T (4.4b)
∂t ∂x ∂y ∂x
∂∆T ∂∆T ∂∆T ∂ 2 ∆T
+u +v =α − b∞ (4.4c)
∂t ∂x ∂y ∂x2
avec

u = v = ∆T = 0 pour t < 0 (4.5a)


v = ∆T = 0 pour t ≥ 0 x=∞ (4.5b)
u=v=0 x=0 (4.5c)
00 ∂∆T ∂∆T 00
Cpw =k − Cpw b∞ x=0 (4.5d)
∂t ∂x

L’équation de conservation de l’énergie 4.4c fait apparaître le terme b∞ , qui repré-


sente une source volumique de chaleur. Le terme −Cpw 00 b
∞ dans la condition limite 4.5d
représente un flux de chaleur homogène à la surface de la paroi. Ce flux est appelé “flux
de référence idéal" φid
ref :

00
φid
ref = −Cpw b∞ = −ew ρw cpw b∞ (4.6)

Les équations 4.4 et leurs conditions limites ne font pas intervenir de terme source
dépendant du temps. Le comportement du système d’étude représenté par ces équations
comporte alors un régime instationnaire, durant lequel les variables u, v et ∆T évoluent
dans le temps. Ces variables se sztabilisent ensuite lors du régime stationnaire. Il est im-
portant de préciser que, lors du régime stationnaire, ce n’est pas la température absolue
du fluide qui se stabilise, mais la différence de température ∆T = T − T∞ . Ceci implique
une vitesse de croissance de la température ∂T /∂t homogène dans tout le système et
égale à b∞ .

98
4.2. Analyse des équations de couche limite

4.2.2 Analyse dimensionnelle du système d’équations


L’analyse dimensionnelle des équations qui est effectuée dans cette section a pour
but de déterminer l’importance de la source volumique de chaleur b∞ dans l’équation de
conservation de l’énergie, lors du régime stationnaire.
Dans un premier temps, une formulation adimensionnelle des équations est déve-
loppée pour déterminer l’ordre de grandeur du terme de source volumique de chaleur.
Les équations adimensionnées permettent aussi d’obtenir une estimation du temps de
réponse du système qui est fournie dans cette section.

Adimensionnement des équations


Un ordre de grandeur est défini pour chacune des variables du système. Ces ordres de
grandeur permettent la création des variables adimensionnelles X, Y , τ̂ , U , V et θ :

x = δ.X y = H.Y t = t̃.τ̂


(4.7)
u = ũ.U v = ṽ.V ∆T = ∆T ˜ .θ

˜ sont obtenues en équilibrant les


Les expressions des ordres de grandeur δ, ũ, ṽ et ∆T
termes supposés dominants dans les équations du système. Or l’analyse dimensionnelle
qui est effectuée ici a pour but de déterminer l’importance du terme correspondant à la
source volumique de chaleur en régime stationnaire. Ce terme ne peut être considéré, à
priori, comme un terme dominant du système d’équations. Il en est de même pour les
termes temporels. Les termes supposés dominant dans le système sont alors :
– Conservation de la masse : les deux termes
– Conservation du moment : termes de diffusion et poussée d’Archimède.
– Conservation de l’énergie : termes de convection et de diffusion
– Condition limite en température : termes de flux
Les expressions de ũ et de ṽ en fonction de δ sont obtenues en équilibrant les termes
dans l’équation de conservation de la masse et dans l’équation de conservation de l’éner-
gie :

H α
ṽ = α , ũ = (4.8)
δ2 δ
˜ en fonction de δ est obtenue en équilibrant les termes de flux à la
L’expression de ∆T
condition limite :
00 b δ
Cpw ∞
˜ =
∆T (4.9)
k
L’expression de δ est obtenue en équilibrant les termes dans l’équation de conserva-
tion du moment. La formulation de δ nécessite la définition du nombre de Rayleigh RaH∗ ,
basé sur le flux de référence φid 00
ref = −Cpw b∞ . Le nombre de Rayleigh RaH∗ est défini par
l’équation :


gβ φid
4
ref H

RaH∗ = (4.10)
ανk
L’ordre de grandeur δ est exprimé en fonction de la hauteur H et du nombre de Ray-
leigh :
−1/5
δ = HRaH∗ (4.11)

99
4. Étude d’une plaque de plâtre

Les ordres de grandeur exprimés ci-dessus sont injectés dans les équations de conser-
vation du moment et de l’énergie ainsi que dans l’équation de la condition limite en
température, pour obtenir les équations adimensionnées 4.12 :

∂2V
 
1 1 ∂V ∂V ∂V
+U +V = +θ (4.12a)
P r F oδ ∂ τ̂ ∂X ∂Y ∂X 2
1 ∂θ ∂θ ∂θ ∂2θ 1
+U +V = + (4.12b)
F oδ ∂ τ̂ ∂X ∂Y ∂X 2 Q∗∗

avec
 
1 ∂θ 1 ∂θ
= +1 pour X = 0 (4.12c)
F oδ ∂ τ̂ Q∗∗ ∂X

Ordre de grandeur de la source volumique de chaleur


Les termes représentant les sources de chaleur sont exprimés avec le nombre adimension-
nel Q∗∗ . Ce nombre adimensionnel est exprimé dans l’équation 4.13. Il représente le ratio
entre la capacité thermique surfacique de la paroi et la capacité thermique surfacique de
la couche limite.

00
Cpw
ρw cpw ew Capacité calorifique de la paroi
Q∗∗ = = −1/5
∼ (4.13)
ρcp δ ρcp HRaH∗ Capacité calorifique de la couche limite

Les valeurs prises par le nombre Q∗∗ lors des mesures effectuées avec les plaques de
plâtre sont fournies par le tableau 4.1. Le terme correspondant à la source volumique de
chaleur dans l’équation de conservation de l’énergie est 1/Q∗∗ . Ce terme a un ordre de
grandeur de 10−3 . Les termes dominants de l’équation de conservation de l’énergie ayant
un ordre de grandeur égal à 1 lors du régime permanent, la source volumique de chaleur
peut être négligée.

|b∞ | [◦ C/h] 1 1,5 2

Q∗∗ 789 855 906

Q∗ 2140 2370 2540

t̃Stat [h] 1,18 1,08 1,02

TABLE 4.1 – Valeurs prises par le nombre Q∗∗ lors des expérimentations sur le plâtre

Estimation du temps de réponse du système


Les pondérations des termes temporels des équations 4.12 font intervenir le nombre de
Fourier F oδ basé sur l’épaisseur de la couche limite δ :

αt̃ αt̃
F oδ = 2
= −2/5
(4.14)
δ H 2 RaH∗

Le régime stationnaire est atteint lorsque le terme 1/F oδ devient négligeable devant
les autres termes des équations du système. Ceci suppose 1/F oδ  1 pour les équations

100
4.2. Analyse des équations de couche limite

de conservation, et 1/F oδ  1/Q∗∗ pour la condition limite. La condition 1/F oδ  1/Q∗∗


est la plus contraignante. Un ordre de grandeur du temps de réponse du système d’étude
t̃Stat est alors calculé pour F oδ = Q∗∗ . Il est exprimé dans le tableau 4.1 pour chacune
des mesures effectuées avec le montage. L’ordre de grandeur du temps de réponse du
système se situe aux alentours de 1h.

4.2.3 Caractérisation du régime de transfert instationnaire

Si le terme de source volumique de chaleur b∞ est éliminé dans les équations 4.4, le sys-
tème obtenu est identique au système d’équations qui prédit le comportement thermique
d’un volume d’air dont la température ambiante est stable, situé aux abords d’une paroi
00 , qui subit un échelon de flux dont l’amplitude vaut φid .
de capacité calorifique finie Cpw ref
Il a été montré, dans la section 2.3 du chapitre 2, qu’il existait deux régimes pour le
comportement de ce type de système :
– Régime de convection instationnaire : les phénomènes transitoires dans la couche
limite de convection sont prépondérants.
– Régime quasi-statique : les transferts de chaleur entre la paroi et l’air consistent en
une succession de régimes statiques. L’évolution de la température du système est
conditionnée par la condition limite en température.
Le nombre adimensionné Q∗ , défini dans l’équation 2.25, permet de délimiter ces
deux régimes. Les valeurs de Q∗ , calculées avec les données de notre système, sont af-
fichées dans le tableau 4.1. Ces valeurs sont systématiquement supérieures à la valeur
limite Q∗ = 53 qui correspond au début du régime quasi-statique.

4.2.4 Conclusion
Synthèse des conclusions effectuées dans la section précédente
L’analyse des équations de comportement du modèle simplifié a permis de révéler un
certain nombre de caractéristiques concernant le comportement du système d’étude en
réponse à la variation de la température de l’air ambiant T∞ décrite par l’équation 4.2.
Dans un premier temps, les différences de température ∆T du système évoluent dans
le temps. L’évolution de ∆T est conditionnée par la condition limite en température qui
est rappelée dans l’équation 4.15. La décroissance de la température ambiante T∞ se ma-
nifeste sous la forme d’un flux surfacique constant à la paroi, de valeur φid ref . Une partie
de ce flux est absorbée par la paroi, l’autre partie est évacuée dans l’air ambiant. Durant
le régime transitoire, la couche limite de convection se trouve en permanence dans un
état d’équilibre avec les conditions limites à la paroi et dans l’air ambiant.

00 ∂∆T ∂∆T 00 ∂∆T


Cpw =k − Cpw b∞ = k + φid
ref (4.15)
∂t ∂x ∂x
Le régime stationnaire est atteint lorsque la différence de température ∆T se stabilise
dans le système d’étude. La condition limite en température devient l’équation 4.16. Le
flux φid
ref est entièrement transmis au fluide :

∂∆T
φid
ref = −k (4.16)
∂x
Le terme correspondant à la source volumique de chaleur étant négligeable devant
les autres termes de l’équation de conservation de l’énergie, le système d’équations du
régime stationnaire est identique au système d’équations simulant le comportement d’un

101
4. Étude d’une plaque de plâtre

fluide dont la température est stable, situé aux abords d’une paroi sur laquelle s’exerce
un flux constant de valeur φid
ref .

Prise en compte des effets radiatifs


Lorsque les phénomènes radiatifs sont pris en compte dans le système d’équation, ils
se manifestent sous la forme d’un flux supplémentaire à la paroi. La condition limite en
température devient alors :

00 ∂∆T ∂∆T 00
Cpw =k − Cpw b∞ − φray (4.17)
∂t ∂x
L’apparition du flux radiatif dans la condition limite en température nous oblige à
définir une nouvelle valeur du flux de référence. Le flux de référence φref est égal au flux
de référence idéal φidref dont on a retranché une valeur moyenne du flux radiatif mesuré
sur la paroi φray . Ce flux de référence est exprimé dans l’équation 4.18 :

00
φref = φid
ref − φray = −Cpw b∞ − φray (4.18)

Le flux mesuré à la paroi φw sera comparé au flux de référence φref .

Prédiction des profils de la différence de température ∆Tw en régime permanent, prise


en compte de la stratification et de la turbulence

L’analyse des équations a montré que, lors du régime permanent, le système d’étude
avait un comportement similaire à une plaque plane verticale semi infinie avec un flux
constant φref . La littérature, ainsi que les études effectuées dans le chapitre 2, fournissent
des méthodes qui permettent d’obtenir des profils prédictifs de la différence de tempéra-
ture à la paroi pour ce type de système.
Le tableau 4.2 résume les méthodes d’obtention des différents profils ainsi que les
spécificités des échanges qu’ils représentent. Les profils ∆Tsim (y) et ∆TStrat (y) sont ob-
tenus à partir de développements théoriques pour un régime d’écoulement convectif la-
minaire. La corrélation qui est utilisée pour déterminer le profil ∆Tsim (y) a été obtenue
avec la méthode des similitudes pour un milieu non stratifié. Le profils ∆TStrat (y) prend
en compte la stratification dans le milieu ambiant. Il est obtenu à partir de la méthode
intégrale décrite dans la section 2.4 du chapitre 2.
Le profil prédictif ∆TV li (y) est obtenu avec la corrélation fournie par Vliet et Ross [83].
Cette corrélation est exprimée dans le tableau 4.2. Les auteurs l’ont développée à partir
de données expérimentales en régime turbulent.

Profil Méthode d’obtention Spécificités des échanges


1/5 Écoulement Laminaire
∆Tsim N uy = 0, 52.Ray∗ Sans Stratification
Écoulement Laminaire
∆Tstrat Méthode Intégrale chapitre 2 section 2.4 Avec stratification

1/4 Écoulement Turbulent


∆TV li N uy = 0, 17.Ray∗ N.C.

TABLE 4.2 – Prédiction des profils de différence de température

102
4.3. Analyse des données expérimentales

4.3 Analyse des données expérimentales

Les résultats des mesures effectuées dans le montage expérimental avec les plaques
de plâtre sont exposés dans cette section. On rappelle que, pour les mesures dénommées
D10, D15, et D20, la consigne de température à la sortie de la centrale de traitement d’air
est une rampe de vitesse respectivement −1◦ C/h, −1, 5◦ C/h et −2◦ C/h. Pour les mesures
M10, M15, et M20, la consigne de température à la sortie de la centrale de traitement d’air
est une rampe de vitesse respectivement +1◦ C/h, +1, 5◦ C/h et +2◦ C/h.
Les premiers résultats de mesure qui sont présentés dans cette section concernent les
conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant. Ces résultats étant qualita-
tivement similaires pour les mesures en D10, D15, et D20, et pour les mesures M10, M15,
et M20, seuls les graphiques concernant les mesures D10 et M10 sont affichés dans le
corps du document. Les graphiques concernant les autres mesures sont rassemblés dans
l’annexe I.
Dans la section 4.3.2, les profils de différence de température et de flux à la paroi,
issus de chacune des mesures, sont analysés et comparés avec les prédictions effectuées
dans la section 4.2. Ils sont finalement rassemblés dans la section 4.2 pour former des
corrélations caractéristiques des transferts de chaleur aux abords des plaques de plâtre
lors des montées et des descentes de la température de l’air ambiant.

4.3.1 Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

4.3.1.1 Symétrie du montage

Les courbes affichées sur la figure 4.1 représentent les profils obtenus en effectuant la
soustraction des profils de température Tw1 (y) et Tw2 (y) mesurés à la surface des deux
parois test à différents instants. La différence de température Tw1 − Tw2 se situe dans
l’intervalle ±0, 1◦ C.

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
Tw1−Tw2 [°C] Tw1−Tw2 [°C]

F IGURE 4.1 – La symétrie dans le montage pour les mesures D10 et M10

Une différence de température de 0, 1◦ C entre les surfaces des deux parois corres-
pond à un flux traversant le sandwitch de 0, 15W/m2 en régime permanent. Cette valeur
est tout à fait acceptable compte tenu du fait qu’elle est inférieure à l’erreur à 95% sur l’es-
timation du flux conductif à la paroi ∆95%
φcond , pour un flux conductif supérieur à 2, 5W/m .
2

103
4. Étude d’une plaque de plâtre

4.3.1.2 Suivi de la consigne en température

Les courbes affichées sur la figure 4.2 représentent les évolutions de la vitesse de crois-
sance de la température ambiante b∞ = ∂T∞ /∂t pour les mesures D10 et M10. Le temps
t = 0 correspond au début de la rampe en température. La vitesse de croissance de la
température qui est affichée sur les graphiques a été calculée à partir de données sélec-
tionnées sur une plage de temps ∆tb∞ de 1h.

D10 M10
0 2.5

−0.5 2
b∞ [°C/h]

b [°C/h]
−1 1.5


−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]

F IGURE 4.2 – Évolution de la vitesse de croissance de la température ambiante b∞ =


∂T∞ /∂t pour les mesures D10 et M10

Les graphiques 4.2 montrent que la valeur de b∞ subit une évolution transitoire avant
de se stabiliser à une valeur légèrement inférieure, en valeur absolue, à la consigne bCT A
imposée à la sortie de la centrale de traitement de l’air. Une analyse de l’évolution des
températures dans le montage expérimental a permis de montrer que les pertes ther-
miques, qui expliquent l’écart entre la consigne bCT A et la mesure b∞ , sont essentielle-
ment localisées entre la membrane microperforée et les parois test. La valeur moyenne
de b∞ , sur la période stabilisée, est affichée pour chacune des mesures dans le tableau
4.3.

D10 D15 D20 M10 M15 M20

b∞ [◦ C/h] -0,978 -1,25 -1,94 0,94 1,25 1,84

t̃Stab,b∞ [h] 4,9 3,5 4,8 3,4 2,5 1,5

TABLE 4.3 – Valeur moyenne de la vitesse de croissance de la température et temps de


stabilisation de cette vitesse

Le temps de stabilisation t̃Stab,b∞ est le temps nécessaire à la vitesse de croissance de


la température ambiante pour atteindre sa valeur moyenne stabilisée. La valeur du temps
de stabilisation, pour chacune des mesures effectuées dans le montage, est affichée dans
le tableau 4.3. Elle se situe entre 1h30min et 4h50min. On note alors que le temps de
stabilisation de b∞ est du même ordre de grandeur que le temps de réponse théorique
du système d’étude t̃Stat , défini dans la section 4.2.2 et estimé pour chacune des mesures
dans le tableau 4.1 :

t̃Stab,b∞ ∼ t̃Stat (4.19)

104
4.3. Analyse des données expérimentales

Ainsi, l’évolution du flux et de la différence de température à la paroi, lors du régime


transitoire, dépend de la réponse du montage expérimental à la consigne en température
imposée à sortie de la centrale de traitement de l’air. Ces profils ne peuvent être exploités
pour caractériser la réponse instationnaire du système d’étude à une rampe de tempéra-
ture de l’air ambiant.
Enfin, l’évolution de b∞ lors de la mesure M10 montre une période de fluctuations qui
se situe entre 9h30min et 13h30min. Ces fluctuations coïncident avec le moment pendant
lequel la température de l’air à l’intérieur du montage, qui était initialement inférieure à
la température du milieu extérieur Text , a atteint une valeur supérieure à Text . Les pertes
thermiques avec le milieu extérieur n’encouragent plus la montée en température de l’air
à l’intérieur du montage, et la réponse du montage à la sollicitation thermique imposée
au niveau de la centrale de traitement de l’air est modifiée. Ce phénomène se traduit par
des fluctuations de la valeur de b∞ .

4.3.1.3 Stratification dans le montage


Les courbes affichées dans la figure 4.3 représentent l’évolution de la stratification
verticale Γ∞ = ∂T∞ /∂y lors des mesures D10 et M10.

D10 M10
0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]

0.4
0.2

0.2
0
0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]

F IGURE 4.3 – Évolution de la stratification verticale Γ∞ = ∂T∞ /∂y pour les mesures D10
et M10

La stratification, durant le palier de stabilisation à 30◦ C de la mesure D10, est nulle.


Cette stratification augmente ensuite graduellement durant toute la durée de la rampe
en température pour atteindre une valeur se situant aux alentours de 0, 3◦ C/m.
La stratification, durant le palier de stabilisation à 10◦ C de la mesure M10, prend une
valeur qui se situe autours de 0, 4◦ C/m. Elle diminue subitement au début de la rampe
de température, pour se stabiliser aux alentours de 0, 05◦ C/m.
Les observations effectuées pour les mesures D10 et M10 sont généralisables à toutes
les autres mesures.

4.3.2 Profils de flux et de différence de température à la paroi lors du régime


permanent
4.3.2.1 Obtention des profils
Les profils qui sont analysés dans cette section sont obtenus en effectuant une moyenne
de mesures effectuées sur un intervalle de temps de 1h40min durant lequel la stratifica-
tion dans le montage Γ∞ et la vitesse de croissance de la température ambiante b∞ sont

105
4. Étude d’une plaque de plâtre

stables. Les intervalles de temps sélectionnés pour calculer les profils correspondant aux
mesures D10 et M10 sont localisés par des lignes verticales sur les graphiques affichés
précédemment. Il sont localisés sur les graphiques de l’annexe I pour les mesures M15,
M20, D15 et D20.
Lors des mesures correspondant aux montées en température, la paroi absorbe de
la chaleur provenant de l’air ambiant. La température de la paroi étant plus froide que
la température de l’air ambiant, la couche limite convective est descendante. Le bord
d’attaque de la couche limite se situe en haut de la paroi, et l’air refroidi par la paroi
descend vers le bas du montage expérimental. On obtient alors des valeurs négatives de
∆Tw et de φw .
Une opération de redressement des profils obtenus lors des montées en température
est alors effectuée afin de pouvoir comparer ces profils avec les profils obtenus lors des
descentes en température. L’opération de redressement des profils est représentée sous
une forme schématique par la figure 4.4 : la variable y est changée en H − y, et les valeurs
de ∆Tw et de φw sont multipliées par -1 :

∆Tw (y) = −∆Tw (H − y) (4.20a)


φw (y) = −φw (H − y) (4.20b)

F IGURE 4.4 – Le redressement des profils pour les mesures correspondant à des montées
en température

Les courbes de la figure 4.5 représentent les profils moyens et redressés de ∆Tw et de
φw obtenus pour chacune des mesures. Le tableau 4.4 fournit les valeurs moyennes du
taux de croissance de la température b∞ , de la stratification Γ∞ , du flux radiatif φray et
du flux de référence φref mesurés sur les intervalles de temps correspondant aux profils
affichés dans la figure 4.5.

106
4.3. Analyse des données expérimentales

1.5 1.5 D10


M10
D15
1 1 M15
Y [m]

Y [m]
D20
M20
0.5 0.5

0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 0 2 4 6
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2

F IGURE 4.5 – Profil de la différence de température ∆Tw et du flux net φw à la paroi

D10 D15 D20 M10 D15 D20

b∞ [◦ C/h] −0, 941 −1, 25 −1, 83 0, 97 1, 25 1, 80

Γ∞ [◦ C/m] 0, 293 0, 311 0, 415 0, 062 0, 102 0, 58

φray [W/m2 ] 0, 200 0, 253 0, 355 −0, 228 −0, 269 −0, 331

φref [W/m2 ] 2, 46 3, 30 4, 84 −2, 51 −3, 28 −4, 84

TABLE 4.4 – Valeur moyenne des paramètres mesurés sur les intervalles de temps corres-
pondant aux profils affichés dans la figure 4.5

4.3.2.2 Analyse des profils et comparaison avec les prédictions théoriques

Les graphiques qui sont présentés dans cette section correspondent aux mesures D10
et M10. Ces mesures suffisent à tirer des conclusions sur l’adéquation des profils mesu-
rés avec les prédictions effectuées dans la section 4.2. Les graphiques correspondant aux
autres mesures sont consignés dans l’annexe I.

Analyse et comparaison des profils de flux à la paroi φw


Les profils de flux obtenus lors des mesures D10 et M10 sont affichés dans la figure 4.6.
Le flux est quasiment homogène sur toute la hauteur de la paroi. L’augmentation du flux
aux bords de la paroi est due à la condition limite adiabatique imposée dans le modèle
inverse de conduction. Les variations de la valeur du flux sur la zone centrale des profils
sont liées à la répartition du flux radiatif le long de la paroi.
La valeur du flux de référence φref = −Cpw 00 b − φ
∞ ray , définie dans la section 4.2.4 est
affichée sur les graphiques. On observe une adéquation à ±4% entre le flux mesuré φw
et le flux de référence φref sur la zone de la paroi située entre y = 0, 07m et y = 1, 53m.
Les profils de flux mesurés correspondent alors bien aux profils homogènes prédits par
la théorie.

Analyse et comparaison des profils de différence de température à la paroi ∆Tw


On peut distinguer sur les profils rassemblés dans la figure 4.5 deux zones d’évolution

107
4. Étude d’une plaque de plâtre

D10 M10
1.5 1.5
φw
φref
1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 0 2 4 6
2 2
φw [W/m ] φw [W/m ]

F IGURE 4.6 – Profil du flux net φw pour les mesures D10 et M10

de ∆Tw le long de la paroi :


– la zone inférieure de la paroi sur laquelle la différence de température augmente
– la zone supérieure de la paroi sur laquelle la différence de température est stable
Afin de ne pas effectuer de conclusion hâtive à propos des modes de transfert thermique
qui se produisent sur ces deux zones, nous utilisons les acronymes PBA (Proche du bord
d’attaque) et LBA (Loin du bord d’attaque) pour les désigner. Il est à noter que la diffé-
rence de température ∆Tw sur la zone supérieure de la paroi subit une légère variation
lors des mesure M10 et M15. Cette variation est négligée dans l’interprétation des profils.

D10 M10
1.5 LBA 1.5 ∆T
w
∆T
sim

1 1 ∆Tstrat
Y [m]

Y [m]

∆TVli

0.5 0.5

PBA
0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
∆Tw [°C] ∆Tw [°C]

F IGURE 4.7 – Profil de différence de température à la paroi ∆Tw = Tw − T∞ pour les


mesures D10 et M10, comparaison avec les prédictions

Les profils de différence de température à la paroi ∆Tw sont comparés aux prédictions
∆Tsim , ∆Tstrat et ∆TV li sur les graphiques de la figure 4.7 pour les mesures D10 et M10.
Les valeurs mesurées de ∆Tw sont systématiquement inférieures aux prédictions. Les
échanges qui se produisent dans le montage expérimental sont alors plus intenses que
ceux prédits par la théorie. La stratification dans le montage est trop faible pour être la
cause du redressement des profils à y ∼ 0, 4m. Ce redressement semble alors être lié à un
changement du régime d’écoulement dans la couche limite convective.

108
4.3. Analyse des données expérimentales

4.3.2.3 Analyse globale des résultats

Dans cette section, deux corrélations de la forme N uy (Ray∗ ) sont calculées pour repré-
senter les transferts thermiques qui se produisent à la surface de la paroi lors des mesures
D10, D15 et D20, et lors des mesures M10, M15 et M20. Ces corrélations sont construites
à partir des profils affichés sur la figure 4.5, et des données du tableau 4.4. Le nombre de
Rayleigh utilisé pour la formulation des corrélations est le nombre de Rayleigh basé sur
le flux de référence φref :


gβ φref y 4
Ray∗ = (4.21)
ανk
L’analyse des profils de température a montré que les transferts thermiques étaient
de nature différente sur les zones inférieures et supérieures de la paroi. Dans un premier
temps, des corrélations de la forme N uy = A.RaB y∗ sont calculées pour chacune de ces
zones à l’aide d’une méthode des moindres carrés. Elles sont ensuite combinées grâce au
formalisme de Churchill et Usagi [18].

Détermination des corrélations pour les zones PBA et LBA

Les données utilisées pour le calcul des corrélations correspondant aux transferts
thermiques sur la zone PBA ont été sélectionnées avec le critère Ray∗ < 6 × 107 . Celles
qui ont été utilisées pour le calcul des corrélations dans la zone LBA ont été sélectionnées
avec le critère Ray∗ > 1 × 109 .
La fonctionnelle qui est utilisée pour la détermination de la corrélation dans la zone
PBA est exprimée par l’équation 4.22. La valeur du coefficient en puissance du nombre
de Rayleigh est fixée à 1/5, et la valeur de AP BA est déterminée à l’aide d’une méthode
des moindres carrés.

1/5
N uP BA,y = AP BA .Ray∗ (4.22)

La puissance du nombre de Rayleigh est fixée à 1/5 pour plusieurs raisons :


– Des estimations préliminaires de la corrélation avec une fonctionnelle de type N uy =
A.RaB y∗ ont été réalisées, et le coefficient B se situait dans l’intervalle 1/5 ± 0, 02.
– La corrélation qui a été obtenue théoriquement pour le régime d’écoulement lami-
naire, sans stratification, présente un coefficient en puissance du nombre de Ray-
leigh égal à 1/5. Ce régime de transfert convectif est le plus probable au niveau du
bord d’attaque.
– Le fait de fixer ce coefficient facilite la comparaison entre les corrélations obtenues
lors des montées et des descentes en température.
Les profils affichés dans la figure 4.5 semblent indiquer une stabilisation de la diffé-
rence de température ∆Tw dans la zone LBA. La stabilisation de ∆Tw implique un coeffi-
cient d’échange convectif constant sur la paroi, et donc une corrélation de la forme 4.23.
Le coefficient en puissance du nombre de Rayleigh est égal à 1/4, la fonctionnelle 4.23
a donc la même forme que la corrélation obtenue empiriquement par Vliet et Ross [83]
pour un écoulement convectif en régime turbulent. La valeur du coefficient ALBA est
déterminée à l’aide d’une méthode des moindres carrés.

1/4
N uLBA,y = ALBA .Ray∗ (4.23)

109
4. Étude d’une plaque de plâtre

Le tableau 4.5 fournit les valeurs des coefficients AP BA et ALBA obtenus à partir des
résultats de mesure en montée et en descente de la température ambiante. La variation
de ces coefficients entre les deux types de mesures est inférieure à 4%. Les prédictions
de AP BA et de ALBA correspondent aux corrélations affichées dans le tableau 4.2 pour
des régimes d’écoulement de la couche limite respectivement laminaire et turbulent. Les
valeurs des coefficients obtenus dans le montage expérimental sont systématiquement
supérieures aux prédictions, ce qui correspond à des échanges convectifs plus intenses.

Descente Montée Prédictions

AP BA 0, 607 0, 595 0, 52

ALBA 0, 229 0, 221 0, 17

TABLE 4.5 – Coefficient des corrélations obtenues par la méthode des moindres carrés

Les graphiques de la figure 4.8 représentent les points de mesure obtenus dans le
montage expérimental sous la forme du Nusselt en fonction du Rayleigh, ainsi que les
corrélations calculées à partir de ces points de mesure. La transition entre les régimes de
transferts convectifs PBA et LBA est localisée pour des valeurs du nombre de Rayleigh
qui se situent entre Ray∗ = 108 et Ray∗ = 109 .

Descente Montée
2 2
10 10

NuPBA,y NuPBA,y
Nuy

y
Nu

NuLBA,y NuLBA,y
D10 M10
1
D15 1
M15
10 D20 10 M20

8 10 8 10
10 10 10 10
Ra Ra
y* y*

F IGURE 4.8 – Nusselt en fonction du Rayleigh pour les mesures en descente et les mesures
en montée

Combinaison des corrélations

Les régimes de transferts convectifs PBA et LBA peuvent être considérés comme
deux régimes asymptotiques. Les corrélations N uP BA,y et N uLBA,y sont connues pour
ces deux régimes. Le formalisme de Churchill et Usagi [18] a été utilisé pour combiner
ces deux corrélations afin d’obtenir une corrélation qui caractérise les transferts sur toute
la hauteur de la paroi. Les corrélations obtenues à partir des mesures correspondant aux
descentes et aux montées en température sont formulées dans les équations suivantes :

110
4.3. Analyse des données expérimentales

  1/25
1/5 25 1/4 25
 
N uP D,y = 0, 607.Ray∗ + 0, 229.Ray∗ en Descente (4.24a)
  1/10
1/5 10 1/4 10
 
N uP M,y = 0, 595.Ray∗ + 0, 221.Ray∗ en Montée (4.24b)

Les corrélations sont tracées dans les graphiques de la figure 4.9. Ces graphiques per-
1/5
mettent d’une part de vérifier les tendances du nombre de Nusselt : en Ray∗ sur la zone
1/4
inférieure de la paroi et en Ray∗ sur la zone supérieure de la paroi. D’autre part, ils per-
mettent de visualiser l’adéquation entre les corrélations et les données expérimentales
sur la zone intermédiaire.
On note que les résultats de mesure pour les descentes en température sont beaucoup
moins dispersés autour de la corrélation que les résultats de mesure pour les montées
en température. Les moyens de mesure dont nous disposons actuellement ne nous per-
mettent pas d’interpréter ce défaut de symétrie dans le comportement du montage.

Descente Montée
0.9 0.8
NuPD,y NuPM,y
D10 0.75 M10
0.8
D15 M15
Nuy/Ra1/5

Nu /Ra1/5
y*

y*

0.7
D20 M20
0.7
y

0.65
0.6
0.6

0.5 0.55
6 8 10 6 8 10
10 10 10 10 10 10
Ra Ra
y* y*

0.35 0.35

0.3 0.3
Nuy/Ra1/4

Nu /Ra1/4
y*

y*
y

0.25 0.25

0.2 0.2
6 8 10 6 8 10
10 10 10 10 10 10
Ray* Ray*

F IGURE 4.9 – Vérification des tendances du Nusselt lors des deux régimes, pour les me-
sures en descente et en montée. Visualisation des corrélations

111
4. Étude d’une plaque de plâtre

4.4 Conclusion
Les mesures de température effectuées dans le montage expérimental avec les plaques
de plâtre ont permis de qualifier le comportement du montage sur trois points :
– La stratification de l’air ambiant : elle ne dépasse pas 0, 4◦ C/m lors des rampes de
température.
– La symétrie du montage : le défaut de symétrie du montage induit un flux traver-
sant la face arrière des parois inférieur à 0, 16W/m2 .
– Le suivi de consigne : la vitesse de croissance de la température ambiante met au
maximum 5h pour se stabiliser.
On note que les résultats de mesure semblent être plus cohérents lorsque la température
imposée à l’air ambiant décroît que lorsque cette température croît.
Une étude théorique a montré que, lors du régime permanent, le système d’étude
composé de la paroi et de l’air ambiant avait un comportement similaire à la plaque
plane semi-infinie avec un flux constant égal à φref = −Cpw 00 b − φ
∞ ray . Les profils de flux
mesurés dans le montage sont en accord avec cette prédiction. Par contre, les valeurs me-
surées de la différence de température à la paroi sont systématiquement plus basses que
les prédictions effectuées à partir du système équivalent, ce qui indique que les transferts
de chaleur observés dans le montage sont plus intenses que ceux prédits par la théorie.
On a pu tout de même constater des similitudes d’ordre qualitatives entre les me-
sures effectuées dans le montage, et les prédictions des profils de température à la paroi.
Deux régimes de transferts convectifs, le régime PBA et le régime LBA, sont clairement
identifiables sur les profils de différence de température. Le régime PBA (Proche du Bord
1/5
d’Attaque) peut être caractérisé par une corrélation de la forme N uy = A.Ray∗ , ce qui
correspond à la forme de la corrélation décrivant les échanges convectifs laminaires aux
abords d’une plaque plane verticale avec un flux constant. De même, le régime LBA (Loin
1/4
du Bord d’Attaque) peut être caractérisé par une corrélation de la forme N uy = A.Ray∗ ,
ce qui correspond à la forme de la corrélation empirique développée par Vliet et Ross [83]
qui décrit les échanges convectifs turbulents aux abords d’une plaque plane verticale avec
un flux constant. La transition entre les deux régimes de transfert PBA et LBA se situe aux
alentours de Ray∗ = 108 − 109 .

112
Chapitre 5

Étude de la convection naturelle aux


abords d’une paroi contenant des
matériaux à changement de phase

5.1 Introduction, présentation de la paroi


Les parois contenant des matériaux à changement de phase qui sont étudiées dans le
cadre de cette thèse sont les parois EnergainTM fabriquées par Dupont de NemoursTM . Le
matériau à changement de phase contenu dans les parois EnergainTM est un mélange de
paraffines. La chaleur latente de ce mélange vaut 105kJ/kg. Il est emprisonné dans une
matrice polymère, qui est elle même recouverte de deux feuilles protectrices en alumi-
nium pour former le produit final. L’épaisseur des parois EnergainTM vaut 5mm.

14
DSC: Refroidissement
DSC: Chauffage
12

10
c [kJ/kgK]

8
p

2
−20 −10 0 10 20 30 40
T [°C]

F IGURE 5.1 – Capacté calorifique effective du matériau EnergainTM en fonction de sa tem-


pérature

On désigne par le terme “matériau EnergainTM " le matériau, supposé homogène,


constitué par le mélange de paraffines et la matrice polymère. Les propriétés thermophy-
siques du matériau EnergainTM ont été mesurées par le CSTB. Sa conductivité thermique
vaut 0, 2W/mK et sa densité 1019kg/m3 . Sa capacité calorifique effective a été obtenue
à l’aide de mesures DSC effectuées à des vitesses de scanne égales à +3◦ C/h et −3◦ C/h.
Les résultats de ces mesures sont affichés sur le graphique 5.1. La courbe de capacité calo-
rifique effective montre que le changement de phase du matériau s’effectue sur une plage

113
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

de température allant de −20◦ C à 30◦ C. Afin de simplifier les expressions dans le docu-
ment, on emploiera abusivement le terme “température de changement de phase" pour
désigner la température à laquelle la valeur de la capacité calorifique est maximale. Le
graphique 5.1 montre que la température de changement de phase vaut Tf,D = 17, 8◦ C
lors des descentes en température, et Tf,M = 22, 1◦ C lors des montées en température.
Les rampes de température qui sont imposées dans le montage expérimental avec
les parois EnergainTM couvrent l’intervalle de température [5◦ C; 40◦ C]. Dans ce chapitre,
les phénomènes transitoires dus à la mise en régime du montage expérimental ne sont
pas analysés. Nous nous intéressons uniquement à la déviation des profils de flux et de
différence de température liés à la présence de matériaux à changement de phase dans la
paroi, lorsque la consigne de vitesse de croissance de la température ambiante est stable.
La figure 5.2 illustre la zone d’intérêt de ce chapitre sur une représentation schématique
de l’évolution de la différence de température moyenne et du flux moyen à la paroi.

F IGURE 5.2 – Zone d’intérêt des mesures pour le chapitre 5 (CDP : Changement de phase)

La capacité calorifique du matériau EnergainTM est constante sur l’intervalle [30◦ C; 40◦ C].
Une première étude est effectuée à partir des résultats de mesure sur cette plage de tem-
pérature. Elle vise à déterminer les corrélations qui caractérisent les échanges aux abords
des parois en dehors du changement de phase, lors des montées et des descentes en tem-
pérature ambiante. Ces corrélations sont comparées aux corrélations obtenues avec le
placoplâtre. Elles permettent de définir des profils de référence auxquelles sont compa-
rés par la suite les profils obtenus lors du changement de phase.
Les évolutions des valeurs moyennes du flux et de la différence de température à la
paroi, en fonction de la température de la paroi, sont analysées dans la section 5.3. Ces
évolutions sont mises en parallèle avec l’évolution de la capacité calorifique du matériau
en fonction de sa température. Dans la section 5.4, la morphologie des profils de flux et
de différence de température lors du changement de phase est analysée.
Les données concernant la symétrie du montage, la stratification thermique, et le suivi
de consignes sont consignées dans l’annexe J. La valeur maximale de la stratification
thermique vaut 0, 6◦ C/m. Le flux qui traverse la face arrière des parois tests a une valeur
plafond de 0, 2W/m2 . Le temps de réponse de la consigne b∞ est identique au temps de
réponse observé dans le cas des plaques de plâtre.

5.2 Les échanges à la paroi sans changement de phase


Les profils de différence de température et de flux qui ont été sélectionnés pour la
caractérisation des échanges convectifs entre la paroi et l’air ambiant en dehors du chan-
gement de phase sont affichés sur les graphiques de la figure 5.3. Le flux est quasiment
uniforme pour toutes les mesures. La légère variation observée sur la zone inférieure des
profils de flux correspondant aux mesures M20 et D20 est due au fait que l’intervalle de

114
5.2. Les échanges à la paroi sans changement de phase

température [30◦ C; 40◦ C] est trop court pour que la température dans la paroi ait eu le
temps de se stabiliser.
Les profils de différence de température montrent, comme pour le placoplâtre, que
les transferts thermiques observés sur la zone inférieure de la paroi sont différents des
transferts thermiques qui se produisent sur la zone supérieure de la paroi. La diminution
de ∆Tw sur les derniers 0, 1m est liée aux pertes thermiques observées sur les extrémités
de la paroi.

1.5 1.5 D10


M10
D15
1 1 M15
Y [m]

Y [m]
D20
M20
0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 0 2 4 6 8
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2

F IGURE 5.3 – Profil de la différence de température ∆Tw et du flux net φw à la paroi

D10 D15 D20 M10 D15 D20

b∞ [◦ C/h] −0, 941 −1, 39 −1, 87 0, 95 1, 36 1, 85

φref [W/m2 ] 3, 14 4, 85 6, 60 −3, 38 −4, 83 −6, 56

φray [W/m2 ] 0, 232 0, 315 0, 386 −0, 255 −0, 355 −0, 476

Γ∞ [◦ C/m] 0, 123 0, 264 0, 294 0, 220 0, 348 0, 514

TABLE 5.1 – Valeur moyenne des paramètres du montage correspondant aux profils 5.3

Le tableau 5.1 fournit les valeurs moyennes de la vitesse de croissance de la tempé-


rature ambiante, du flux de référence, du flux radiatif, et de la stratification thermique
observées dans le montage lors de la mesure des profils de la figure 5.3. Les profils me-
surés et les données correspondantes du tableau 5.1 permettent d’établir les corrélations
5.1, qui caractérisent les transferts thermiques qui se produisent aux abords des parois
EnergainTM , sans changement de phase, lors des mesures effectuées en descente et en
montée de la température ambiante.

  1/25
1/5 25 1/4 25
 
N uED,y = 0, 706.Ray∗ + 0, 261.Ray∗ en Descente (5.1a)
  1/10
1/5 10 1/4 10
 
N uEM,y = 0, 695.Ray∗ + 0, 262.Ray∗ en Montée (5.1b)

115
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

La procédure qui a permis d’élaborer ces corrélations est détaillée dans le chapitre
précédent. On note que les coefficients multiplicateurs du nombre de Rayleigh varient
de moins de 6% entre les corrélations 5.1a et 5.1b. Lorsque l’on compare ces coefficients
aux coefficients obtenus pour les parois en placoplâtre, on note qu’ils sont 17% supérieurs
sur la zone PBA, et 14% supérieurs sur la zone LBA. Les échanges observés avec les parois
EnergainTM hors du changement de phase sont plus intenses que ceux observés avec le
placoplâtre.
1/5 1/4
Les corrélations sont tracées dans la figure 5.4 sur des courbes N uy /Ray∗ et N uy /Ray∗
en fonction du nombre de Rayleigh basé sur le flux de référence. Lors des descentes en
température ambiante, l’adéquation entre la corrélation et les mesures expérimentales est
excellente. Par contre, les mesures effectuées lors des montées en température sont plus
dispersées et montrent des fluctuations autour de la corrélation sur la zone située au loin
du bord d’attaque. Ce phénomène avait été observé lors de l’analyse des mesures effec-
tuées avec le placoplâtre. Des outils de mesures supplémentaires sont nécessaire pour
expliquer ce défaut de symétrie dans le comportement du montage expérimental.

Descente Montée
1.1
NuED,y NuEM,y
0.95
D10 1 M10
0.9
D15 M15
Nuy/Ra1/5

1/5

0.85
y*

Nuy/Ray*

0.9
D20 M20
0.8
0.75 0.8
0.7
0.7
0.65

6 8 10 6 8 10
10 10 10 10 10 10
Ra Ra
y* y*

0.35 0.35

0.3 0.3
Nuy/Ra1/4

1/4
y*

Nuy/Ray*

0.25 0.25

0.2 0.2
6 8 10 6 8 10
10 10 10 10 10 10
Ray* Ray*

F IGURE 5.4 – Vérification des tendances du Nusselt lors des deux régimes, pour les me-
sures en descente et en montée de la température ambiante

La transition entre les régimes de transferts convectifs PBA et LBA s’effectue pour un
nombre de Rayleigh inclus dans l’intervalle [1×108 ; 1×109 ]. Ce résultat est cohérent avec
les observations effectuées pour les parois en placoplâtre.

116
5.3. Évolution des valeurs moyennes de la différence de température et du flux lors du
changement de phase

5.3 Évolution des valeurs moyennes de la différence de tempé-


rature et du flux lors du changement de phase
5.3.1 Introduction, définition des grandeurs relatives moyennes
Le but de cette section est de caractériser les déviations observées sur l’évolution du
flux moyen, de la différence de température moyenne, et du coefficient d’échange convec-
tif moyen, liées au changement de phase du matériau contenu dans les parois. Pour ca-
ractériser ces déviations, on définit les grandeurs relatives suivantes :

cpw
cpw,rel = (5.2a)
cpw,ref
φw
φrel = (5.2b)
φref
∆Tw
∆Trel = (5.2c)
∆Tref
φrel φw φref h
hrel = = / = (5.2d)
∆Trel ∆Tw ∆Tref href
(5.2e)

Ces grandeurs relatives sont calculées à partir des données de mesure φw et ∆Tw ,
et de données de référence identifiées avec l’indice “ref ". Les données de référence sont
caractéristiques des échanges qui se produiraient à la surface de la paroi si le changement
de phase n’avait pas lieu.
La capacité calorifique de référence cpw,ref correspond à la capacité calorifique du
matériau EnergainTM dans l’intervalle [30◦ C; 40◦ C]. Le flux de référence φref est constant
sur toute la hauteur de la paroi. Il est défini par l’équation 5.3, avec ew l’épaisseur de la
paroi, ρw sa densité, b∞ la valeur de la vitesse de décroissance de la température ambiante
moyennée sur toute la durée du changement de phase, et φray la valeur du flux radiatif
moyennée sur la hauteur de la paroi et sur toute la durée du changement de phase.

φref = −ew .ρw .cpw,ref .b∞ − φray (5.3)

Le profil de différence de température de référence ∆Tref est obtenu à partir du flux


de référence φref et des corrélations 5.1a et 5.1b. Le coefficient d’échange convectif relatif
représente une pondération sur le coefficient d’échange convectif obtenu sans change-
ment de phase.
Les grandeurs relatives φrel , ∆Trel et hrel sont moyennées sur la hauteur de la paroi.
Elles sont affichées en fonction de la température moyenne à la surface de la paroi Tw .
Ce mode d’affichage permet de mettre en parallèle les évolutions des grandeurs relatives
moyennes mesurées dans le montage expérimental avec la capacité calorifique relative
moyenne du matériau à la surface de la paroi cpw,rel .
Les graphiques correspondant aux mesures en descente et en montée de la tempé-
rature ambiante sont analysés séparément. D’une part la courbe de capacité calorifique
du matériau EnergainTM en fonction de la température est différente pour ces deux types
d’excitation, et d’autre part on verra que le comportement thermodynamique de la paroi
est lui aussi tout à fait différent.
Un court développement théorique est réalisé préalablement à l’analyse des mesures.
Il permet d’estimer l’évolution du flux moyen à la paroi pour un comportement quasi-
statique du système d’étude lors du changement de phase. L’évolution du flux qui est

117
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

prédite dans cette section sera comparée aux profils obtenus expérimentalement pour
déterminer si la réponse de la paroi liée à la déviation de sa capacité calorifique est tran-
sitoire ou quasi-statique.

5.3.2 Prédiction de l’évolution du flux relatif moyen pour un régime quasi-


statique
Le régime quasi-statique dont il est question dans cette section est caractérisé par
une vitesse de croissance de la température homogène dans tout le système d’étude (en
incluant le volume de la paroi) et égale à la vitesse de croissance de la température de
l’air ambiant b∞ . C’est le régime d’évolution du système d’étude obtenu lors des mesures
effectuées avec les plaques de plâtre.
Le régime quasi-statique implique que la capacité calorifique soit quasiment homo-
gène sur l’épaisseur de la paroi. Nous vérifions dans un premier temps que cette hypo-
thèse peut être validée dans le cas des parois EnergainTM . Ensuite nous caractériserons
l’évolution du flux relatif moyen à la paroi en régime quasi-statique

Faisabilité du régime quasi-statique


Le profil de température sur une section de la paroi en régime quasi-statique dépend de
sa conductivité thermique kw , de sa densité ρw , et du flux qui s’exerce à sa surface φw .
Un code de conduction 1D permet d’obtenir ce profil en fonction des paramètres cités
précédemment.
Le profil obtenu numériquement, pour une valeur de flux à la paroi égale à 25W/m2 ,
est représenté de manière schématique sur la figure 5.5. La valeur du flux utilisée pour
obtenir ce profil correspond à la valeur maximale du flux mesuré lors des descentes en
température. L’écart de température entre les deux surfaces de la paroi est donc l’écart de
température maximal que l’on peut atteindre en régime quasi-statique, il vaut 0, 22◦ C.

F IGURE 5.5 – Profil de température dans la paroi pour pour un régime quasi-statique

Un écart de température de 0, 22◦ C entre les deux surfaces de la paroi occasionne des
fluctuations de la capacité calorifique du matériau inférieures à 4%. L’hypothèse de capa-
cité calorifique constante dans l’épaisseur de la plaque peut alors être vérifiée, et le régime
quasi-statique d’évolution de la température dans le système d’étude est plausible.

Caractérisation du flux relatif en régime quasi-statique


Supposons que la température moyenne de la surface de paroi soit égale à Tw0 . La capa-
cité calorifique moyenne dans le volume de la paroi en régime quasi-statique est égale

118
5.3. Évolution des valeurs moyennes de la différence de température et du flux lors du
changement de phase

à cpw (Tw0 ), et le flux moyen mesuré à la surface de la paroi est défini par la formule
suivante :

φw0 = ew .ρw .cpw (Tw0 ).b∞ − φray (5.4)

Le flux relatif moyen à la paroi s’exprime en divisant la valeur de ce flux moyen par
la valeur du flux de référence défini dans l’équation 5.3 :

ew .ρw .cpw (Tw0 ).b∞ − φray cpw (Tw0 )


φrel0 = ∼ = cpw,rel (5.5)
ew .ρw .cpw,ref .b∞ − φray cpw,ref

Étant donné que le flux radiatif est petit devant le flux conductif, l’expression du flux
relatif moyen peut se simplifier, et on obtient une valeur similaire à la capacité calorifique
relative moyenne cpw,rel . Ainsi, le régime quasi-statique est caractérisé par un flux moyen
relatif qui suit l’évolution de la capacité calorifique moyenne relative.

5.3.3 Analyse des données issues des descentes en température


La figure 5.6 comportent quatre graphiques qui représente l’évolution, lors des me-
sures D10, D15 et D20, des grandeurs moyennes relatives cpw,rel , φrel , ∆Trel , et hrel en
fonction de la température moyenne de la paroi. La courbe de capacité calorifique re-
lative est rappelée sur la courbe de flux afin de pouvoir comparer l’évolution de cette
grandeur à une évolution quasi-statique du système d’étude.
La flèche qui en haut et à droite de la figure indique le sens de l’évolution des données
lors des mesures. Étant donné que les mesures D10, D15, et D20 sont effectuées lors de
descentes de la température ambiante, la température moyenne à la surface de la paroi
décroît et les graphiques affichés sur la figure 5.6 se lisent de la droite vers la gauche. Les
différentes phases de l’évolution des grandeurs moyennes observées sur les graphiques
sont décrites dans les sections suivantes.

5.3.3.1 Plateau de Stabilisation : [40◦ C; 25◦ C]


Dans un premier temps, la température de la paroi décroit de 40◦ C à 25◦ C sans que
l’on puisse observer de variations notables des grandeurs relatives. Ces grandeurs sont
égales à 1, ce qui indique que le changement de phase n’a pas encore commencé.

5.3.3.2 Augmentation du flux relatif moyen : [25◦ C; 18◦ C]


Durant cette étape, le flux relatif moyen et la différence de température relative moyenne
augmentent régulièrement. Cette augmentation coïncide avec l’élévation de la capacité
calorifique du matériau à la surface de la paroi.
Le flux relatif moyen est inférieur à la capacité calorifique relative moyenne à la sur-
face de la paroi. Cette observation permet de conclure que l’évolution du système ne s’ef-
fectue pas en régime quasi-statique. La variation de la capacité calorifique du matériau
agit comme une perturbation d’un système dynamique. Le retard observé sur le flux par
rapport à la réponse du système en régime quasi-statique est dû au temps de pénétration
dans la paroi de la variation de capacité calorifique du matériau liée à la décroissance
de sa température. Plus la vitesse de décroissance de la température augmente, plus le
retard par rapport au régime quasi-statique est grand.
Le flux relatif augmente plus rapidement que la différence de température relative, ce
qui occasionne une augmentation de la valeur du coefficient hrel . Les valeurs maximales

119
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

5
c̄pw,rel

5 10 15 20 25 30 35 40

5
φ̄rel

5 10 15 20 25 30 35 40

5
¯ rel
∆T

5 10 15 20 25 30 35 40

2
D10
1.5 D15
D20
h̄rel

0.5

0
5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w

F IGURE 5.6 – Évolution des valeurs relatives moyennes mesurées en fonction de la tem-
pérature moyenne à la paroi Tw , pour les mesures D10, D15 et D20

120
5.3. Évolution des valeurs moyennes de la différence de température et du flux lors du
changement de phase

de ce coefficient pour les mesures D10, D15 et 120 sont fournies par le tableau 5.2. Elles
sont atteintes aux alentours de 21◦ C.

D10 D15 D20

max[href ] 1,82 1,75 1,70

TABLE 5.2 – Valeurs maximales de href

5.3.3.3 Le pic inverse de flux [18◦ C; 17◦ C]


Entre 18◦ C et 17◦ C, la courbe de flux moyen présente un pic inversé. Le flux moyen à
la paroi descend brutalement pour atteindre une valeur minimale à la température Tpic ,
puis augmente brutalement. La valeur de la température Tpic est indiquée pour les trois
mesures dans le tableau 5.3. Elle coïncide, à ±0, 2◦ C près, à la température de changement
de phase Tf,D = 17, 8◦ C.

D10 D15 D20

Tpic [◦ C] 17, 96 17, 73 17, 73

∆tpic [h] 3, 4 2, 5 1, 8

TABLE 5.3 – Température moyenne de la paroi au pic inverse de flux, et durée du pic

La durée du pic inverse de flux est affichée dans le tableau 5.3. Cette durée correspond
à l’intervalle de temps entre les deux maximums locaux observés de part et d’autre du
pic inverse de flux. Les valeurs affichées dans le tableau montrent que le pic de flux n’est
pas un phénomène instantané. La couche limite convective reste alors, lors de ce pic, en
équilibre avec les conditions limites de flux et de température imposées par la paroi.
Lorsque le flux moyen a atteint sa valeur minimale, la température à la paroi se sta-
bilise à la température Tpic alors que la température de l’air ambiant T∞ continue à des-
cendre. On observe alors une augmentation ponctuelle, sur l’échelle des températures, de
la différence de température relative moyenne ∆Trel . La diminution du flux moyen à la
paroi et l’augmentation de la différence de température entraine une diminution localisée
du coefficient d’échange relatif moyen lors du pic inverse de flux.

5.3.3.4 Le maximum de flux à la paroi, puis diminution du flux [17◦ C ;5◦ C]


La valeur maximale du flux relatif moyen à la paroi φrel,max est obtenue après le pic
inverse de flux. Elle se produit à une valeur Tw,max de la température moyenne à la sur-
face de paroi. Les valeurs de φrel,max et de Tw,max sont affichées dans le tableau 5.4. On
remarque que plus la vitesse de décroissance de la température ambiante est grande, plus
le maximum de flux relatif est bas et plus il apparaît tard dans l’évolution des tempéra-
tures à la paroi. On retrouve alors l’aspect transitoire de la réponse du système d’étude,
qui a pour effet un retard et un aplatissement des courbes de flux relatif par rapport à la
courbe de capacité calorifique relative.
La valeur de la différence de température relative moyenne à la paroi ∆Trel est, elle
aussi, plus élevée après le le pic inverse de flux. Il en résulte que la valeur du coeffi-
cient d’échange convectif relatif est quasiment identique de part et d’autre du pic inverse
de flux. L’intensification du flux à la paroi ne correspond pas à une intensification des
échanges convectifs.

121
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

D10 D15 D20

φrel,max 4, 98 4, 16 3, 81

Tw,max 16, 9 16, 1 15, 8

TABLE 5.4 – Valeur maximale du flux relatif moyen, déphasage en température pour le
maximum de flux

5.3.4 Analyse des données issues des montées en température


Les mêmes courbes que celles affichées précédemment pour les mesures D10, D15 et
D20 sont maintenant affichées sur la figure 5.7 pour les mesures M10, M15 et M20. Cette
fois-ci, le sens de l’évolution des données se lit dans le sens de la température moyenne
montante.
Les graphiques obtenus pour les mesures M10, M15 et M20 n’affichent clairement pas
la même cohérence que les courbes obtenues pour les mesures D10, D15 et D20. Un pic
inverse de flux se produit bien pour chacune de ces mesures, mais il est situé bien avant la
température de changement de phase Tf,M pour la mesure M10, et largement après cette
température pour la mesure M15. Seule la mesure M20 semble être, qualitativement, en
accord avec les mesures analysées précédemment : le pic inverse de flux se produit à la
température Tf,M , après une phase de montée du flux moyen, et avant que ce dernier
atteigne sa valeur maximale.
Les ordres de grandeur des valeurs maximales de flux, de la différence de température
et du coefficient d’échange convectif relatifs moyens ne semblent non plus pas obéir à
une quelconque loi d’évolution. Seule la phase de stabilisation finale, entre 32◦ C et 38◦ C,
réunit les trois courbes.
Les résultats obtenus lors des montées en température présentent des séquences de
l’évolution du flux moyen qui n’apparaissaient pas dans les courbes obtenues en descente
et qui mériteront d’être détaillées dans la section suivante :
– une phase de montée puis de descente du flux moyen, centrées autour de la tem-
pérature de changement de phase, sans apparition de pic inverse de flux.
– l’apparition d’un pic inverse de flux à une température différente de Tf,M .

5.3.5 Conclusion sur l’analyse de l’évolution des grandeurs relatives moyennes


Les évolutions des grandeurs relatives moyennes sont clairement différentes pour les
mesures en montée de la température ambiante, et pour les mesures en descente de la
température ambiante.
Les mesures en descente présentent une cohérence avec la courbe de capacité calo-
rifique du matériau EnergainTM . On différencie, à partir des données de mesure, deux
phénomènes distincts dans l’évolution du système d’étude :
– Un évolution dynamique globale du système : la dynamique du système est liée
au temps de pénétration dans la paroi de la variation de la capacité calorifique du
matériau, due à l’excitation en température à sa surface. Il a pour effet un aplatis-
sement et un déphasage de la courbe de flux relatif moyen par rapport à la courbe
de capacité calorifique relative moyenne.
– Le pic inverse de flux : le pic inverse de flux se produit lorsque la température à
la surface de la paroi est égale à la température de changement de phase. Il semble
donc que ce pic inverse soit un phénomène surfacique, qui puisse mettre en jeu le
couplage entre le matériau à la surface de la paroi et la couche limite convective.

122
5.3. Évolution des valeurs moyennes de la différence de température et du flux lors du
changement de phase

5
c̄pw,rel

5 10 15 20 25 30 35 40

9
7
φ̄rel

5
3
1
5 10 15 20 25 30 35 40

3
¯ rel
∆T

5 10 15 20 25 30 35 40

5 M10
M15
M20
h̄rel

5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w

F IGURE 5.7 – Évolution des valeurs relatives moyennes mesurées en fonction de la tem-
pérature moyenne à la paroi Tw , pour les mesures M10, M15 et M20

123
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

Il est à noter que le phénomène de pic inverse de flux a été observé avec les résultats
de mesure du flux effectués par les fluxmètres. Il ne peut donc pas être dû à un défaut de
modélisation du comportement thermique de la paroi.
Les phénomènes liés à la diversité des résultats obtenus pour les mesures en montée
en température n’ont pas pu être identifiés dans le cadre de cette thèse. Le caractère aléa-
toire de ces réponses peux être mis en parallèle avec la disparité des résultats observés
lors de la formation des corrélations pour le placoplâtre, et pour les parois MCP en dehors
du changement de phase. Il peut aussi être lié à un comportement thermique aléatoire de
la paroi lors de l’absorption de chaleur nécessaire à la fusion du MCP. Des études plus
poussées seront nécessaires pour déterminer les causes des variations observées sur les
résultats de mesure lors des montées en température ambiante.

124
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

5.4 Analyse morphologique des profils de différence de tempé-


rature et de flux à la paroi
On a vu dans la section précédente que l’avancement des données moyennes sur la
paroi pouvait être segmentée en plusieurs étapes. Les profils de flux φw (y) et de différence
de température ∆Tw (y) mesurés à la paroi lors de ces différentes étapes sont analysés
dans cette section afin de permettre une meilleure compréhension des mécanismes de
couplage entre la paroi et l’air. Les profils de coefficient d’échange convectif ne sont pas
affichés dans le corps du document pour ne pas le surcharger, ils sont disponibles dans
l’annexe J.
L’analyse morphologique des profils est réalisée pour les mesures D10 et M15. Les
mesures en descente en température ayant, qualitativement, un comportement similaire
les unes avec les autres, une seule analyse est nécessaire pour caractériser les différentes
phases de l’évolution des profils. De même, la mesure M15 présente les deux séquences
originales d’évolutions du flux qui sont décrites dans la section précédente. L’analyse
des profils pour cette mesure suffit à l’interprétation des phénomènes de couplage qui se
produisent lors de ces séquences. Les évolutions des profils pour les autres mesures sont
affichées dans l’annexe J.
Une nomenclature a été définie pour distinguer les profils affichés sur le même gra-
phique :
– gras pointillés : profils mesurés au début de l’étape.
– gras plein : profils mesurés à la fin de l’étape.
– gris clair : profils de référence sans changement de phase

5.4.1 Analyse des profils pour la mesure D10


La figure 5.8 identifie, sur le graphique de l’évolution du flux moyen, les quatre étapes
correspondant aux profils affichés dans la figure 5.9 :
1. le début des effets du changement de phase qui se traduit par l’augmentation du
flux moyen.
2. la chute du flux lors du pic inverse
3. la remontée du flux pour atteindre sa valeur maximale
4. la décroissance du flux moyen après qu’il ait atteint sa valeur maximale

D10
16

14

12
[W/m2 ]

10

6
φ̄w

0
4 3 2 1
−2
10 15 20 25 30 35 40
o
T̄w [ C]

F IGURE 5.8 – Localisation des étapes de l’évolution des profils affichées dans la figure 5.9

125
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

∆T [°C] φ [W/m2]
w w

1.5 1.5

1 1
Y [m]
1

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 5 10 15 20 25

1.5 1.5

1 1
Y [m]
2

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 5 10 15 20 25

1.5 1.5

1 1
Y [m]
3

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 5 10 15 20 25

1.5 1.5

1 1
Y [m]
4

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 5 10 15 20 25
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2

F IGURE 5.9 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , et du


flux φw lors de la mesure D10

126
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

Dans les sections suivantes, les profils affichés sur la figure 5.9 sont analysés et inter-
prétés. Ces analyses sont illustrées avec un schéma rappelant la morphologie des profils
de flux au début et à la fin de l’étape, et un graphique 3D qui représente l’évolution des
températures de surface de la paroi, et la capacité. calorifique correspondant à ces tempé-
ratures. La ligne horizontale qui est affichée sur la représentation schématique des profils
de flux indique la séparation entre la zone PBA (Proche du bord d’attaque) et LBA (Loin
du bord d’attaque).

5.4.1.1 Étape no 1 : Croissance du flux moyen à la paroi

(a) (b)

F IGURE 5.10 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 1, correspondance avec l’évo-
lution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

Le profil de flux au début de l’étape no 1 correspond au profil de flux sans changement


de phase. Il est homogène sur toute la hauteur de la paroi, et sa valeur est égale à la valeur
du flux de référence. Le flux, à la fin de l’étape no 1, est toujours homogène sur la zone
LBA de la paroi. Par contre, il s’intensifie sur la zone PBA.
L’intensification du flux sur la zone PBA de la paroi peut être interprétée en observant
le graphique 5.10(b). La température à la surface de la paroi est toujours plus basse au ni-
veau du bord d’attaque. La capacité calorifique du matériau y est alors plus élevée. Étant
donné que la la vitesse de décroissance de la température est relativement homogène sur
toute la paroi, le flux dégagé dans la zone PBA est plus important que la flux dégagé dans
la zone LBA car la capacité calorifique du matériau y est plus élevée.
Le profil de différence de température à la paroi évolue de manière homogène lors
de l’étape no 1. La valeur maximale du coefficient d’échange convectif moyen, qui est
atteinte lors de l’étape no 1, ne correspond pas à une morphologie singulière des profils
de flux et de différence de température.

5.4.1.2 Étape no 2 : Décroissance du flux moyen avant le pic inverse de flux

Cette étape de l’évolution du flux moyen est la plus complexe. Elle est décomposée
en trois sous-étapes qui sont décrites dans les sections suivantes. La température de la

127
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

surface de la paroi étant proche de la température de changement de phase Tf,D , les


graphiques 3D sont focalisés sur le pic de capacité calorifique.

Étape no 2A : Diminution du flux sur la zone inférieure de la paroi

(a) (b)

F IGURE 5.11 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 2A, correspondance avec
l’évolution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

Au début de l’étape 2A, le flux a une valeur maximale au niveau du bord d’attaque.
Le moment auquel ce flux commence à diminuer coïncide avec une stabilisation de la
température. On définit alors la grandeur TStab (0), qui correspond à la valeur à laquelle
se stabilise la température au niveau du bord d’attaque.
Lorsque la température se stabilise et que le flux commence à diminuer au niveau
du bord d’attaque, la valeur maximale de flux est transférée juste au dessus du bord
d’attaque, à une hauteur ∂y. La température à la hauteur ∂y se stabilise ensuite à une
valeur TStab (∂y), et le flux diminue à cette hauteur. Le pic de flux est de nouveau déplacé
vers le haut.
On observe alors la propagation d’un pic de flux qui part du bord d’attaque de la
paroi et qui précède une stabilisation de la température Tw (y) à la valeur TStab (y). Cette
stabilisation progressive de la température est visible sur le graphique 5.11(b). La valeur
de TStab(y) se situe entre 17, 89◦ C et 17, 98◦ C lors de l’étape no 2A.
La stabilisation de la température à la surface de la paroi entraine une augmentation
locale de la différence de température ∆Tw sur la zone PBA. La température sur la zone
LBA de la paroi continue à augmenter de manière homogène lors l’étape no 2A.

Étape no 2B : Croissance du flux au niveau du bord d’attaque

Lors de l’étape no 2B, la température au niveau du bord d’attaque s’écarte de la tem-


pérature de stabilisation TStab (0). Étant donné que la capacité calorifique du matériau est
maximale, le flux généré par la variation de la température au niveau du bord d’attaque
est intense.

128
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

(a) (b)

F IGURE 5.12 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 2B, correspondance avec l’évo-
lution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

Le flux prend une valeur négative sur la portion de la paroi située juste au dessus du
bord d’attaque. À première vue, ce phénomène semble contre-intuitif : la température de
l’air ambiant décroit, elle doit donc absorber la chaleur contenue dans la paroi, et le flux
doit être positif. Or on observe une augmentation de la température à la surface de la
paroi sur cette zone. Le flux calculé par le modèle inverse est par conséquent dirigé vers
la paroi. Ce phénomène ne peut être expliqué avec les moyens de mesure qui ont été mis
en œuvre jusqu’à présent dans le montage expérimental. Il semble que la température de
la couche limite soit plus élevée sur la zone correspondant à l’inversion du flux. Des me-
sures de température et de vitesse dans la couche limite sont nécessaires pour déterminer
la provenance de cet air chaud.
Durant l’étape no 2B, la température sur la zone LBA de la paroi diminue progres-
sivement de manière à atteindre la température de stabilisation TStab (LBA). Cette tem-
pérature étant quasiment constante sur toute la zone LBA, le profil de la différence de
température présente alors une courbure qui compense la stratification de l’air ambiant.
La courbure de la différence de température sur la zone LBA se situe alors aux alentours
de 0, 3◦ C/m.

Étape no 2C : Décroissance du flux sur la zone supérieure de la paroi

Durant l’étape no 2C, la zone de flux intense localisée au niveau du bord d’attaque
s’élargit pour couvrir toute la zone PBA. La température de la zone LBA étant figée à la
température de stabilisation au début de l’étape, un phénomène identique au phénomène
observé précédemment se produit : la température sur toute la zone LBA augmente, et le
signe du flux est inversé.
L’augmentation de la température sur la zone LBA durant l’étape no 2C vaut 0, 1◦ C.
L’étape no 2C se déroulant sur une durée d’environ 30min, la température de l’air am-
biant T∞ décroit de 0, 5◦ C. Il en résulte donc une augmentation homogène de 0, 4◦ C pour
la différence de température à la paroi.

129
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

(a) (b)

F IGURE 5.13 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 2C, correspondance avec l’évo-
lution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

5.4.1.3 Étape no 3 : Croissance du flux moyen après le pic inverse de flux

(a) (b)

F IGURE 5.14 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 3, correspondance avec l’évo-
lution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

L’accroissement du flux moyen à la paroi est observé lorsque la température, sur la


zone LBA, recommence à descendre. Il en résulte une augmentation homogène du flux
sur toute la zone LBA, pour atteindre une valeur maximale qui se situe aux environs de
15W/m2 . L’instant auquel le flux a atteint sa valeur maximale sur la zone LBA correspond
à l’instant où le flux moyen à la paroi est maximal, c’est la fin de l’étape no 3. La différence
de température sur la zone LBA augmente aussi de manière homogène lors de cette étape.
On observe une légère diminution du flux au niveau du bord d’attaque. Cette dimi-

130
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

nution peut être interprétée en observant d’une part la figure 5.14, et d’autre part l’évo-
lution des profils de différence de température à la paroi. Ces derniers montrent que la
différence de température à la paroi ne varie pas sur la zone PBA lors de l’étape no 3.
La vitesse de décroissance de température est donc stabilisée. La température au niveau
du bord d’attaque étant plus basse que la température du reste de la paroi, la figure
5.14 montre que la capacité calorifique y est plus faible. Une vitesse de décroissance ho-
mogène avec une diminution de la capacité calorifique entraine donc logiquement un
affaiblissement du flux.

5.4.1.4 Étape no 4 : Décroissance du flux moyen à la paroi

(a) (b)

F IGURE 5.15 – Évolution du profil de flux lors de l’étape no 4, correspondance avec l’évo-
lution de la capacité calorifique à la surface de la paroi cpw

La dernière étape de l’évolution des profils consiste en une diminution homogène


de la température sur toute la paroi. La température étant constamment plus basse au
niveau du bord d’attaque, la capacité calorifique y est moins élevée et le flux observé est
plus faible. La diminution du flux s’accompagne d’une diminution de la différence de
température à la paroi.

5.4.2 Analyse des profils pour la mesure M15


L’analyse morphologique des profils effectuée pour la mesure M15 a été réalisée afin
de fournir des éléments de réponse aux deux questions suivantes :
– Pourquoi n’observe-t-on pas de pic inverse de flux à la température de changement
de phase Tf,M ?
– Pourquoi le pic de flux apparaît-il après cette température ?
La décomposition en étapes de l’évolution du flux moyen à la paroi est représentée
sur la figure 5.16. Les profils affichés sur la figure 5.18 sont des profils redressés. L’ordon-
nées y = 0 correspond au bord d’attaque de la paroi, et les valeurs de flux et de différence
de température à la paroi ont été multipliées par −1.
Les étapes no 1 et no 2 sont analysées simultanément pour l’étude du comportement
de la paroi autour de la température Tf,M . Les étapes no 3 et no 4 sont aussi analysées

131
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

simultanément pour l’étude du pic inverse de flux.

M15
35

30

[W/m2 ] 25

20

15
φ̄w

10

5
1 2 3 4
0
5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE 5.16 – Localisation des étapes correspondant aux profils affichés dans la figure
5.18

5.4.2.1 Étapes no 1 et no 2, comportement des profils autour de la température Tf,M

F IGURE 5.17 – Évolution de la capacité calorifique à la surface de la paroi lors des étapes
no 1 et no 2
La durée totale des étapes no 1 et no 2 est 2h20min, ce qui correspond à une variation
de la température ambiante de 3, 3◦ C. La différence de température à la paroi se main-
tient dans l’intervalle [2◦ C; 2, 45◦ C], ce qui signifie que la décroissance de la température
reste quasiment homogène sur toute la paroi lors du passage du pic de capacité calori-
fique. Étant donné que la température au niveau du bord d’attaque est constamment plus
élevée que sur le reste de la paroi, la capacité calorifique y est plus grande lors de l’aug-
mentation globale de capacité calorifique de la paroi, et plus faible lors de la diminution
globale de la capacité calorique de la paroi. Ce phénomène est visible sur la figure 5.17.
On observe alors, au niveau du bord d’attaque, un flux plus intense lors de l’étape
no 1, et un flux plus faible lors de l’étape no 2. La forme des profils de température, et de
différence de température, ne semblent pas être affectée par le passage du pic de capacité
calorifique.

132
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

∆T [°C] φ [W/m2]
w w

1.5 1.5

1 1
Y [m]
1

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 0 10 20 30

1.5 1.5

1 1
Y [m]
2

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 0 10 20 30

1.5 1.5

1 1
Y [m]
3

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 0 10 20 30

1.5 1.5

1 1
Y [m]
4

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 4 5 0 10 20 30
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2

F IGURE 5.18 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , et du


flux φw lors de la mesure M15

133
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

5.4.2.2 Étapes no 3 et no 4, comportement des profils lors du pic inverse de flux

(a) (b)

F IGURE 5.19 – Évolution des profils de flux durant l’étape no 3 et de la capacité calorifique
à la surface de la paroi lors des étapes no 3 et no 4

L’évolution des profils de flux lors du pic inverse de flux moyen est légèrement dif-
férente pour la mesure M15 que pour la mesure D10. De la même manière que lors de
l’étape no 2A de la mesure D10, on observe un pic de flux, qui part du bord d’attaque et
qui se propage vers le haut de la paroi. Ce pic de flux est suivi d’une stabilisation de la
température à la valeur TStab (y).
Mais, contrairement aux observations effectuées pour la mesure D10, et comme le
montre la figure 5.19(a), lorsque le pic de flux se propage vers le haut de la paroi, il gagne
en intensité. Plus l’intensité du pic est grande, plus le flux de la portion de la paroi qui
se trouve juste au dessus du pic diminue. Cette diminution progresse jusqu’à ce que le
flux sur la zone LBA de la paroi devienne négatif. Les profils de flux se redressent ensuite
progressivement le long de la paroi lors de l’étape no 4.
Un point particulier est à souligner sur l’évolution des profils de température lors des
étapes no 3 et no 4 : alors que la température de stabilisation TStab (y) se situait dans un
intervalle de température très étroit (entre 17, 89◦ C et 17, 98◦ C) lors de la mesure D10,
cette dernière vaut ici 24, 5◦ C au niveau du bord d’attaque, et 26◦ C sur le côté opposé
de la paroi. Elle se situe donc sur un intervalle de 1, 5◦ C d’amplitude. L’évolution de la
température de stabilisation en fonction de la hauteur de la paroi peut être visualisée sur
la figure 5.19.

5.4.3 Conclusion sur l’analyse des profils


L’analyse des résultats de la mesure D10 montre que l’évolution des profils est ra-
dicalement différente sur la zone PBA et sur la zone LBA de la paroi. Alors que l’on
peut observer de grandes disparités de flux et de température sur la zone inférieure de
la paroi, la zone supérieure se comporte comme un bloc. La température et le flux y sont
constamment homogènes.
Un examen minutieux des profils de température et de flux a permis d’apporter des
éléments de compréhension sur le mécanisme de formation du pic inverse de flux moyen

134
5.4. Analyse morphologique des profils de différence de température et de flux à la
paroi

à la paroi. Ce mécanisme comprend dans un premier temps une étape de propagation


d’un pic de flux qui part du bord d’attaque et se dirige vers le haut de la paroi. Le passage
du pic de flux à la hauteur y est immédiatement suivi de la stabilisation du profil de
température sur cette zone à la valeur TStab (y).
La figure 5.20 permet de situer, sur l’évolution des profils de température à la surface
de la paroi, la valeur de la température de stabilisation TStab (y) pour chacune des mesures
effectuée dans le montage. La stabilisation s’effectue sur un intervalle de température
très étroit situé aux alentours de la température de changement de phase Tf,D lors des
mesures D10, D15 et D20. Elle s’effectue sur un intervalle de température beaucoup plus
large lors des mesures M10, M15 et M20, ce qui indique un défaut de symétrie dans le
comportement de la paroi, qui pourrait être la cause des disparités observées entre les
deux groupes de mesure.
Le système évolue de la sorte jusqu’à ce que la température dans la zone LBA soit
égale à la température de stabilisation. C’est alors à ce moment que le flux s’inverse
sur cette zone, et occasionne une remontée locale de la température. Des mesures sup-
plémentaires seront nécessaires pour déterminer exactement la provenance de l’énergie
nécessaire à l’inversion du flux à la paroi.

135
5. Étude de la convection naturelle aux abords d’une paroi contenant des matériaux à
changement de phase

D10 M10
1.5 1.5
Tf,D

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

TStab(y)
0 0
14 16 18 20 17 18 19 20 21
Tw [°C] Tw [°C]
D15 M15
1.5 1.5
TStab(y)

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
14 16 18 20 24 26 28 30
Tw [°C] Tw [°C]
D20 M20
1.5 1.5
Tf,M
1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
14 16 18 20 20 22 24 26 28
Tw [°C] Tw [°C]

F IGURE 5.20 – Évolution des profils de température à la paroi autour de la stabilisation


en température

136
Chapitre 6

Conclusions et perspectives

6.1 Synthèse des travaux effectués et des résultats obtenus


Le coefficient d’échange convectif a un impact direct sur l’efficacité énergétiques les
parois contenant des MCP. Dans le chapitre 1, un modèle simplifié du comportement
thermique d’une pièce révèle que la quantité d’énergie stockée par ces parois est plus
grande pour des valeurs élevées du coefficient d’échange convectif. Or, la bibliographie
semble indiquer que les corrélations traditionnelles utilisées pour modéliser les échanges
convectifs dans le bâtiment ne sont plus applicables aux abords de parois MCP. C’est
pourquoi une étude approfondie des échanges convectifs aux abords de parois contenant
des MCP a été réalisée au cours de cette thèse. Cette étude comprend un volet théorique
effectué à partir des équations de la convection naturelle, et un volet expérimental.
Les échanges convectifs aux abords de parois MCP sont des transferts couplés et insta-
tionnaires. Les éléments bibliographiques recensés dans le chapitre 2 ont apporté à notre
étude des critères qui permettent de déterminer le régime de transfert convectif insta-
tionnaire qui se produit entre les parois MCP et l’air : l’évolution de la température du
système est conditionnée par l’évolution de la condition limite en température à la paroi,
et les effets instationnaires dans la couche limite (du type effet de bord d’attaque) sont
négligeables.
Le volume d’air à l’intérieur du montage expérimental présente une stratification
thermique. Afin de quantifier les effets de cette stratification sur les échanges convec-
tifs, un modèle simple de prédiction du profil de température à la paroi a été élaboré
avec la méthode de Von-karmann Pohlhausen. Ce modèle s’applique dans le cas d’une
stratification linéaire et d’un flux constant sur la paroi.
Le montage expérimental, qui a été développé pour cette thèse, vise à reproduire
des conditions de fluctuation de la température de l’air ambiant, aux abords d’une paroi
dont la face arrière est isolée. Il a été réalisé à partir de deux demi-caissons qui, une
fois assemblés, forment un cube isolé de 2.4m de côté. Un total de 72 thermocouples
est déployé dans le montage pour déterminer les flux et les températures à la surface
de la paroi et dans l’air ambiant. Les mesures de flux convectif à l’aide de fluxmètre
montrent une incertitude très élevée. C’est pourquoi un modèle inverse de conduction a
été développé. Il permet d’estimer le flux sortant d’une paroi homogène, ou d’une paroi
MCP, à partir de mesures de température réalisées à sa surface.
Les consignes en température ambiante qui sont imposées dans le montage expéri-
mental sont des rampes, montantes et descendantes. Une plaque de plâtre a été étudiée
en premier lieu afin d’apprécier les transferts thermiques aux abords d’une paroi simple
dans le montage. Le développement théorique du chapitre 4 a montré que le système
présentait un régime stationnaire durant lequel sont comportement était similaire à celui

137
6. Conclusions et perspectives

d’une plaque plane verticale à flux constant. Les mesures de flux ont permis de vérifier
cette prédiction. Les mesures de température indiquent deux régimes de transfert le long
de la paroi : le régime PBA (Proche du Bord d’Attaque) qui peut être caractérisé par une
1/5
corrélation du type N uy = α.Ray∗ , et le régime LBA (Loin du Bord d’Attaque) qui peut
1/4
être caractérisé par une corrélation du type N uy = α.Ray∗ . Les corrélations calculées
à partir des données de mesure indiquent des échanges plus intenses dans le montage
expérimental que ceux prédits par la théorie.
Les parois MCP qui ont été testées dans le montage sont des parois EnergainTM de
Dupont de NemoursTM . Les résultats expérimentaux issus des mesures effectuées avec
ces parois ont été analysés sous deux aspects différents. Dans un premier temps, l’évolu-
tion de la différence de température et du flux moyens relatifs a été examinée. Dans un
second temps, les profils de flux et de différence de température à la paroi ont subi une
analyse morphologique.
Les évolutions des données relatives moyennes issues des mesures en descente nous
ont permis d’identifier deux mécanismes de transfert distincts entre la paroi et l’air :
– un comportement dynamique global du système. Ce comportement implique une
évolution de la différence de température et du flux relatif à la paroi qui présente
un déphasage et une atténuation par rapport à l’évolution de la capacité calorifique
relative du MCP à sa surface.
– un pic inverse de changement de phase. Il se produit lorsque la température à la
surface de la paroi atteint la température du maximum de capacité calorifique.
On a aussi pu noter que le coefficient d’échange convectif s’intensifiait lors du change-
ment de phase. Il atteint, au maximum, une valeur 1, 75 fois supérieure à sa valeur sans
changement de phase.
L’analyse morphologique des profils a permis de révéler que le pic inverse de flux se
produisait aux alentours d’une valeur de stabilisation TStab (y) de la température. Lorsque
la température de la zone LBA a atteint cette valeur, le flux est maximal sur la zone PBA.
On observe alors une inversion du sens de l’évolution des températures sur la zone LBA,
qui occasionne l’inversion du signe du flux.
La température de stabilisation TStab (y) est constante sur toute la hauteur de la paroi
lors des mesures en montée. Elle prend une valeur proche de la température du pic de
capacité calorifique. Par contre, lors des montées en température, elle évolue sur une
plage de température d’environ 1.5◦ C de large, et elle n’est plus centrée autour de la
température du pic de capacité calorifique prédite par la DSC.

6.2 Perspectives
Les mesures effectuées dans le montage expérimental ont révélé un mécanisme de
transfert de chaleur original entre les parois MCP et l’air qui se traduit par l’apparition
d’un pic inverse sur le flux. Ce mécanisme ne peut pas être interprété avec les connais-
sances théoriques actuelles sur les couplages air/paroi.
Des moyens de mesure supplémentaires doivent alors être mis en œuvre dans le mon-
tage pour déterminer la température ainsi que le champ de vitesse de l’air dans la couche
limite de convection lors du pic inverse de flux. L’utilisation de thermocouples micomé-
triques sur bras motorisé semble appropriée pour la mesure de température. Les mesures
de champs de vitesse devront se faire avec les techniques laser telle que la PIV ou la LDV.
Ces mesures de température et de vitesse devront être accompagnées de simulations
numériques couplées, afin d’avoir accès au champ de température à l’intérieur de la pa-
roi. Les résultats de mesure obtenus jusqu’ici indiquent que la stabilisation de la tem-
pérature à la surface de la paroi se fait à une valeur constante et homogène lors de la

138
6.2. Perspectives

solidification du matériau, et à une valeur hétérogène et apparemment aléatoire lors de


sa fusion.
Enfin, les moyens de mesure supplémentaires qui sont nécessaires à la compréhen-
sion des phénomènes qui entourent le pic inverse de flux, pourront être exploités afin de
déterminer les régimes d’écoulement caractéristiques des transferts qui se produisent sur
les zones PBA et LBA des parois testées dans le montage.

139
6. Conclusions et perspectives

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145
Bibliographie

146
Annexes

147
Annexe A

Les propriétés thermophysiques des


matériaux

La simulation du comportement thermique d’une pièce comportant des PCM, la si-


mulation de la géométrie du modèle expérimental, la simulation en deux dimensions du
couplage de conduction/convection et la méthode inverse pour l’obtention des flux à la
paroi ont nécessité la connaissance des propriétés thermophysiques des matériaux mis
en jeux. Afin de ne pas alourdir le corps du document, ces propriétés sont rassemblées
dans cette annexe.

A.1 Les propriétés thermophysiques de l’air


Les propriétés thermophysiques de l’air utilisées lors de cette thèse sont rassemblées
dans le tableau A.1. Ces valeurs correspondent à un air de 20◦ C. Siebers et al. [60] ayant
montré que la variation des propriétés thermophysiques de l’air n’ont un effet significatif
sur les échanges convectifs que dans le cas de très fortes amplitudes de température, nous
considérons ces valeurs comme fixes.

Grandeur Symbole Valeur Dim.


Masse volumique ρ 1, 205 kg/m3
Conductivité thermique k 0, 0257 W/m.K
Capacité calorifique spécifique cp 1005 J/kg.K
Coefficient de dilatation thermique β 34, 3 × 10−3 1/K
Diffusivité thermique α 2, 12 × 10−5 m2 /s
Viscosité cinématique ν 1, 51 × 10−5 m2 /s
Nombre de Prandtl Pr 0, 713 -

TABLE A.1 – Les propriétés thermophysiques de l’air

A.2 Les propriétés thermophysiques du placoplâtre


Les propriétés thermophsysique du placoplâtre ont été mesurées dans le cadre de
cette étude. Elles sont rassemblées dans le tableau A.2 avec leur intervalle de confiance
à 95%. Des détails sur les mesures de ces propriétés thermiques sont disponibles dans
l’annexe B.

149
A. Les propriétés thermophysiques des matériaux

Grandeur Symbole Valeur ∆95% Dim.


Masse volumique ρ 741, 93 ±2, 12 kg/m3
Conductivité thermique k 0, 208 ±0, 0028 W/m.K
Capacité calorifique spécifique cp 1099 ±25, 7 J/kg.K

TABLE A.2 – Les propriétés thermophysiques du placoplâtre

A.3 Les propriétés thermiques du matériau ’MCP1’


Le matériau ’MCP1’ est un matériau à changement de phase idéalisé. Il présente une
chaleur latente de 150kJ/kg. Cette chaleur latente est répartie de manière homogène au-
tour de sa température de fusion Tf = 22˚C, sur une plage de température de 1, 34˚C.
On obtient ainsi la valeur de la capacité calorifique du matériau en J/kg.K à l’aide de la
formule suivante
(
111, 9 × 103 si 21, 33 < T < 22, 67
cp = (A.1)
2000 sinon

Les autres propriétés de ce matériau sont résumées dans le tableau A.3.

Grandeur Symbole Valeur Dim.


Masse volumique ρ 800 kg/m3
Conductivité thermique k 0, 2 W/m.K

TABLE A.3 – Les propriétés thermophysiques du matériau ’MCP1’

A.4 Les propriétés thermophysiques du matériau EnergainTM


Le matériau EnergainTM a été développé par la société Dupont de NemoursTM . Ses
caractéristiques thermophysiques ont été mesurées par le CSTB. La capacité thermique
effective du matériau a été obtenue en mesurant les résultats en flux de mesures DSC (Dif-
ferential Scanning Calorimetry) par les vitesses de balayage en température. Les vitesses de
balayage utilisées pour former les courbes A.1 sont +3◦ C/h et −3◦ C/h. Le CSTB commu-
nique une erreur de 5% sur la capacité calorifique mesurée.
Les autres propriétés des matériaux sont considérées comme constantes. Elles sont
rassemblées dans le tableau A.4.

Grandeur Symbole Valeur Dim.


Masse volumique ρ 1019 kg/m3
Conductivité thermique k 0, 2 W/m.K

TABLE A.4 – Les propriétés thermophysiques du matériau EnergainTM

150
A.5. Les propriétés thermophysiques du matériau d’isolation StyrodurTM

14
DSC: Refroidissement
DSC: Chauffage
12

10

c [kJ/kgK] 8
p

2
−20 −10 0 10 20 30 40
T [°C]

F IGURE A.1 – Capacité calorifique spécifique de EnergainTM en fonction de la température

A.5 Les propriétés thermophysiques du matériau d’isolation StyrodurTM


Le matériau d’isolation StyrodurTM est produit par BASFTM . Il se présente sous la
forme de panneaux rigides de polystyrène extrudé. Les caractéristiques thermophysiques
disponibles dans la littérature pour ce matériau sont résumés dans le tableau A.5.

Grandeur Symbole Valeur Dim.


Masse volumique ρ 50 kg/m3
Conductivité thermique k 0, 03 W/m.K

TABLE A.5 – Les propriétés thermophysiques du matériau StyrodurTM

151
A. Les propriétés thermophysiques des matériaux

152
Annexe B

Mesure des propriétés


thermophysiques et radiatives des
matériaux utilisés dans le montage
expérimental

Les mesures décrites ci-dessous ont été réalisées dans le cadre de la collaboration entre
le laboratoire CETHIL et la société de mesure de propriétés thermiques InfluthermTM .

B.1 Mesure des propriétés radiatives des matériaux


Les mesures des propriétés radiatives des matériaux ont été effectuées avec un spec-
tromètre infra-rouge Bio-RadTM (λ = 2, 5µm − 18µm) muni d’une sphère intégrante en
InfragoldtTM . La sphère intégrante comporte trois ouvertures pour le placement de l’échan-
tillon et le passage du faisceau lumineux, et un orifice dans lequel est disposé le capteur
de rayonnement. Le montage permet de mesurer la réflectivité diffuse ρr et la transmitti-
vité diffuse τr des matériaux.
Lors de chacune des mesures effectuées avec ce système, un faisceau lumineux cou-
vrant la gamme de longueurs d’onde de l’infra-rouge est dirigé vers la sphère intégrante
dans laquelle est disposé l’échantillon. Les multiples réflexions qui s’opèrent à l’intérieur
de la sphère permettent la formation d’un champ radiatif diffus. L’intensité de ce champ
radiatif diffus I est mesurée en fonction de la longueur d’onde λ. Les spectres obtenus
sont des moyennes sur 250 acquisitions.
La figure B.1 représente schématiquement le placement de l’échantillon ainsi que la
direction du faisceau lors des deux mesures nécessaires à la détermination de la réflecti-
vité ρr (λ) à la surface d’un échantillon :
1. La mesure de référence : La première réflexion du faisceau se fait sur la sphère
intégrante. Le spectre diffus obtenu est noté IR (λ).
2. La mesure sur l’échantillon : La première réflexion du faisceau se fait sur la surface
de l’échantillon. Le spectre diffus obtenu est noté IE (λ).
La réflectivité de l’échantillon ρr est déduite de la formule B.1. Le spectre est ensuite
moyenné pour obtenir la valeur de la réflectivité utilisée dans le modèle de rayonnement.

IE (λ)
ρr (λ) = (B.1)
IR (λ)

153
B. Mesure des propriétés thermophysiques et radiatives des matériaux utilisés dans le
montage expérimental

F IGURE B.1 – Schéma de principe des mesures de réflectivité

La figure B.2 représente schématiquement le placement de l’échantillon ainsi que la


direction du faisceau lors des deux mesures nécessaires à la détermination de la trans-
mittivité τr (λ) d’un échantillon :
1. La mesure de référence : Le faisceau entre dans la sphère intégrante par une ouver-
ture libre, l’échantillon est placé sur une autre ouverture de la sphère intégrante. La
première réflexion du faisceau se fait sur la sphère. Le spectre diffus obtenu est noté
IR (λ).
2. La mesure de l’échantillon : Le faisceau doit passer au travers de l’échantillon pour
rentrer dans la sphère intégrante. Le spectre diffus obtenu est noté IE (λ).

F IGURE B.2 – Schéma de principe des mesures de transmittivité

La transmittivité de l’échantillon τr est déduite de la formule B.2. Le spectre est en-


suite moyenné pour obtenir la valeur de la transmittivitée utilisée dans le modèle de
rayonnement.

IE (λ)
τr (λ) = (B.2)
IR (λ)
Une fois que les valeurs de réflectivité et de transmittivité de l’échantillon sont obte-
nues, son émissivité est déduite de la formule suivante :

r = 1 − ρr − τr (B.3)

B.2 Mesure de la capacité calorifique


La mesure de la capacité thermique du placoplâtre a été effectuée à l’aide du calo-
rimètre C80 de la marque SetaramTM . Le calorimètre est un calorimètre de type Calvet,

154
B.2. Mesure de la capacité calorifique

il est de forme cylindrique, la figure B.3 en représente une coupe. L’isolation extérieure
ainsi que la garde thermique permettent d’isoler thermiquement le système de mesure.
Le système de chauffage fait suivre au récipient conducteur une consigne en tempéra-
ture. Ce récipient transmet de la chaleur aux échantillons et porte-échantillons au travers
de capteurs fluxmétriques 3D.

F IGURE B.3 – Schéma de principe du calorimètre

La méthode utilisée pour mesurer la capacité calorifique du placoplâtre est appelée


méthode enthalpique. L’ensemble du système est d’abord chauffé à une température T 1.
Lorsque l’équilibre thermique est atteint, un balayage commence jusque la température
T 2 où l’ensemble du système retrouve son équilibre thermique statique. Le signal aux
bornes du fluxmètre S 0 est intégré sur toute la durée de la mesure pour obtenir la va-
leur S qui est une image de la chaleur totale échangée entre le récipient conducteur et
l’échantillon ainsi que son porte échantillon entre les températures T 1 et T 2.

F IGURE B.4 – Réponse en flux et évolution de la température du calorimètre

Deux mesures sont effectuées :

1. La première mesure avec les deux porte-échantillons vides. Les signaux obtenus
S0r et S0e sont des images du flux lié à la présence des portes échantillons.

2. La deuxième mesure s’effectue avec un échantillon de référence, dont la capacité


calorifique Cr est connue, et l’échantillon à analyser. Les signaux obtenus sont Sr et
Se .

La capacité calorifique spécifique de l’échantillon en placoplâtre cpe est obtenue à

155
B. Mesure des propriétés thermophysiques et radiatives des matériaux utilisés dans le
montage expérimental

l’aide de la formule ci-dessous B.4. me est la masse de l’échantillon.

Se − S0e Cr
cpe = (B.4)
Sr − S0r me

Le constructeur du calorimètre SetaramTM annonce une incertitude de ±2.5% sur les


valeurs des capacités calorifiques mesurées.

B.3 Mesure de la conductivité thermique


La mesure de la conductivité s’effectue avec un montage de plaque chaude gardée
représenté schématiquement sur la figure B.5. Ce montage est un montage symétrique
avec, à partir du centre, un élément de chauffage de dimensions 20cm × 20cm, puis les
échantillons à caractériser de dimensions 50cm × 50cm, et les gardes thermiques qui sont
maintenues à la même température, .

F IGURE B.5 – Schéma de principe du montage de la plaque chaude gardée

Une fois que le montage a atteint le régime permanent, la température est mesurée
sur les deux surfaces des échantillons. La conductivité thermique est obtenue à partir
des mesures de température et de la valeur de la puissance injectée dans l’élément de
chauffage.
L’erreur obtenue sur la conductivité thermique vaut ±1% de sa valeur.

B.4 Mesure de la densité


La mesure de la densité des échantillons est obtenue avec les dimensions des échan-
tillons qui sont pesés avec une balance MettlerTM PC400.

156
Annexe C

Plans, dimensions, et photographies


du montage expérimental

La figure C.1 représente la géométrie du demi-caisson de test, et la figure C.2 repré-


sente la géométrie du demi-caisson pour le traitement de l’air. Les dimensions sont en
millimètres.

157
C. Plans, dimensions, et photographies du montage expérimental

600
B 300

100
A A 3
4

2000
2430

1600
371

100
1 500
B COUPE B-B

730,5 DCT
1 Lames Anti-recirculation
2 Paroi Test
5 3 Prolongation bord d'attaque
1100
900

4 Membrane Perforée
5 Prolongations Evacuation
No Désignation
COUPE A-A

F IGURE C.1 – Plan et dimensions du demi-caisson de test

158
1 B 1000

340
2

A 4

1600

2430
340
2

3 1400 COUPE B-B


B
6 DCTA
5 1 Membrane microperforée
7 2 Extractions air
3 Brise-jet central
4 Volets
1200

5 Centrale de traitement de l'air


6 Tube isolé
7 Shunt alimentation
2400 No Désignation
COUPE A-A

F IGURE C.2 – Plan et dimensions du demi-caisson pour le traitement de l’air

159
C. Plans, dimensions, et photographies du montage expérimental

F IGURE C.3 – Photographie du demi-caisson de test. 1 : Paroi EnergainTM , 2 : Membranes


perforées, 3 : Extension des évacuations, 4 : Structure de maintient de la paroi

160
F IGURE C.4 – Détail de l’attache des paroi. F IGURE C.5 – Détail de la membrane per-
1 : Sandwitch, 2 : Cales Porteuses, 3 : Iso- forée sur le côté doré
lation du bord des parois, 4 : Extension du
bord d’attaque

F IGURE C.6 – Détail des mesures à la paroi. 1 : Me- F IGURE C.7 – Détail sur une ex-
sure de température, 2 : Fluxmètre tension d’évacuation

161
C. Plans, dimensions, et photographies du montage expérimental

F IGURE C.8 – Mesure de température dans F IGURE C.9 – Boitier d’aquisition des si-
l’air gnaux. 1 : Cartes d’aquisitions, 2 : Boi-
tiers de soudures froides pour les thermo-
couples

162
F IGURE C.10 – Photographie du demi-caisson pour le traitement de l’air. 1 : Membrane
micro-perforée, 2 : Brise-jet central, 3 : Extractions d’air

163
C. Plans, dimensions, et photographies du montage expérimental

F IGURE C.11 – Assemblage des deux demi-caissons

164
Annexe D

Modèle CFD pour la simulation du


comportement thermo-aéraulique du
demi-caisson test

L’intérêt des différents éléments qui composent le DCT a été validé à l’aide d’un code
CFD à éléments finis développé avec le logiciel StarCCM+TM . Le code CFD est station-
naire, et seul le volume d’air à l’intérieur du DCT est modélisé. Le modèle de compor-
tement de l’air choisi parmi les possibilités qu’offre le logiciel est exposé dans la section
D.1, la géométrie du modèle ainsi que les conditions limites sont présentés dans la section
D.2. Les valeurs du maillage sont explicitées dans la section D.3.

D.1 Le modèle de comportement du fluide

Les options sélectionnées pour simuler le comportement du fluide avec le logiciel


StarCCM+TM sont les suivantes :
– 3 dimensionnal
– gaz
– Stationnary
– Segregated flow
– Steady
– Constant density
– Laminar
– Gravity
Les propriétés du fluide qui ont été utilisées pour les simulations sont les propriétés
du fluide à 20◦ Clistées dans l’annexe A. Les options Constant density et Gravity permettent
de simuler les approximations de Boussinesq. L’option Steady indique que le modèle est
un modèle statique. Des essais ont été effectués sur une géométrie plus simple avec un
modèle de comportement de fluide de type RANS et des fonctions de parois appropriées
à la convection. Les profils de température à la paroi sur la zone de l’écoulement cor-
respondant au régime laminaire obtenus lors de ces essais ne correspondaient pas aux
prédictions de la théorie. C’est pourquoi il a été décidé d’utiliser un modèle de compor-
tement laminaire avec lequel les résultats en terme de température à la paroi étaient en
accord avec la théorie.

165
D. Modèle CFD pour la simulation du comportement thermo-aéraulique du
demi-caisson test

D.2 Géométrie du modèle numérique

Les résultats des simulations pour quatre géométries différentes sont présentés dans
le corps du document. La Géométrie0 est représentée par la figure D.1. Elle comporte
les parois test, les lames anti- recirculation, les prolongations des extractions d’air, et les
membranes perforées. Pour chacune des trois autres géométrie, un des éléments cités pré-
cédemment est retiré du modèle. La géométrie des éléments de la structure qui maintient
les parois test n’est pas prise en compte dans les simulations. Les dimensions du domaine
de simulation correspondent aux dimensions réelles du DCT, elles sont explicitées dans
l’annexe C.

F IGURE D.1 – Géométrie du modèle de comportement du fluide dans le DCT

L’alimentation en air se fait à une vitesse homogène de 5cm/s et à une température de


20˚C. Les quatre extractions de l’air absorbent chacune 25% de la masse totale d’air qui
est injectée par les alimentations. Un flux constant de 5W/m2 est appliqué sur les surfaces
correspondant aux parois test, entre y = 0, 4m et y = 2m.
Les pertes thermiques au travers des parois du caisson sont prises en compte dans
les conditions limites du domaine. La température de l’air extérieur est fixée à 10˚C, soit
10˚C inférieure à la température de l’air qui est injectée dans le domaine. La résistance
thermique de la grande paroi au fond du DCT est équivalente à 20cm de StyrodurTM , soit
6, 7m2 K/W . La résistance thermique sur les autres parois du DCT est équivalente à 10cm
de StyrodurTM , soit 3, 3m2 K/W . La température de la surface correspondant au brise-jet
central du DCTA est fixée à 20˚C.
Les membranes perforées sont modélisées avec des lames verticales de 2cm de large,
espacées de 2cm les unes des autres afin de conserver le rapport d’ouverture de 0.5. Des
conditions limites adiabatiques sont appliquées sur toutes les surfaces internes du mo-
dèle, excepté les parois test. Le tableau D.1 résume les conditions limites du modèle de
comportement de la cellule test.

166
D.3. Le maillage du domaine de simulation

Frontière Type StarCCM+TM Paramètres


T = 20◦ C
Alimentation Velocity inlet
V = 5cm/s
Extraction Flowsplit outlet SplitRatio = 25%
R = 3, 3m2 K/W
Paroi DCT latérales Wall,Convection
Text = 10◦ C
R = 6, 6m2 K/W
Paroi DCT arrière Wall,Convection
Text = 10◦ C
Brise-Jet Wall,Constant temperature T = 20◦ C
Paroi Test Wall,Constant heat-flux φ = 5W/m2
Autres parois internes Wall,Adiabatic

TABLE D.1 – Types et paramètres des conditions limites du modèle

D.3 Le maillage du domaine de simulation


Le maillage du modèle a été réalisé par le mailleur interne de StarCCM+TM . Le maillage
est non-structuré sur les surfaces et dans le volume d’air simulé, avec un raffinage en
sous-couche à l’approche des parois.
La taille caractéristique des mailles des surfaces extérieures est de 3cm. Cette taille
caractéristique est réduite à 1cm pour les surfaces internes du modèle. Le nombre de
sous-couches pour les surfaces internes du modèle est de 5, leur épaisseur vaut 1mm.
Un facteur de grossissement des mailles de 1.1 est appliqué à l’intérieur du modèle. Le
nombre de mailles pour chacune des géométries testées est affiché dans le tableau D.2.

Nb Mailles (.106 )
Géométrie0 2,686
Géométrie1 1,295
Géométrie2 2,450
Géométrie3 2,229

TABLE D.2 – Nombre de mailles pour chacune des géométries simulées

167
D. Modèle CFD pour la simulation du comportement thermo-aéraulique du
demi-caisson test

168
Annexe E

Modèle CFD pour l’obtention des


profils de référence du modèle
inverse

Les profils de température et de flux utilisés pour la validation et le calcul de l’incer-


titude du modèle inverse de conduction ont été obtenus à partir de simulations réalisées
avec le logiciel StarCCM+TM . Le domaine de simulation est bi-dimensionnel, il comporte
un volume d’air avec une alimentation et deux extractions, et une paroi test. La simu-
lation est transitoire, la température de l’alimentation décroit linéairement. Les profils
de température et de flux qui sont exploités dans le corps du document sont les profils
obtenus à l’interface air-paroi.
Deux parois test ont été simulées avec ce code : une plaque de plâtre de 13mm d’épais-
seur, et une paroi de 5, 75mm dont les propriétés des matériaux sont les propriétés du
matériau EnergainTM , qui sont présentées dans l’annexe A.
Les modèles de comportement de l’air et de la paroi choisis parmi les possibilités
qu’offre le logiciel sont résumés dans la section E.1, la géométrie du modèle ainsi que
les conditions limites sont présentés dans la section E.2. Les valeurs du maillage sont
explicitées dans la section E.3.

E.1 Le modèle de comportement du fluide et de la paroi


Les options sélectionnées pour simuler le comportement du fluide avec le logiciel
StarCCM+TM sont les suivantes :
– 2 dimensionnal
– gaz
– Stationnary
– Segregated flow
– Unsteady
– Constant density
– Laminar
– Gravity
Le modèle de comportement du fluide est donc un modèle laminaire, instationnaire
2D, avec l’approximation de Boussinesq. Les options sélectionnées pour simuler le com-
portement de la paroi avec le logiciel StarCCM+TM sont les suivantes :
– 2 dimensionnal
– solid
– Stationnary

169
E. Modèle CFD pour l’obtention des profils de référence du modèle inverse

– Unsteady
Le changement de phase est considéré dans les simulations sous la forme d’une ca-
pacité thermique effective dépendant de la température. L’évolution de la capacité ther-
mique effective du matériau EnergainTM est fournie par l’annexe A.

E.2 Géométrie du modèle numérique


La géométrie et l’agencement du volume d’air et de la paroi sont représentés sur la
figure E.1. L’épaisseur de la paroi varie en fonction de la paroi testée. La hauteur de la
paroi vaut 1, 8m.

F IGURE E.1 – Géométrie du modèle de comportement du système fluide+Paroi

L’alimentation en air se fait à une vitesse homogène de 3cm/s. La température de l’air


injectée dans le domaine varie linéairement en fonction du temps. Deux extractions de
l’air de 30cm de haut sont situées dans les coins haut droit et bas droit du domaine. L’ex-
traction située en haut absorbe 70% du volume d’air injecté dans le domaine, l’extraction
basse absorbe le reste.
L’interface air/paroi ne présente aucune résistance thermique. Les autres surfaces du
modèle sont considérées comme adiabatiques. Le tableau E.1 résume des conditions li-
mites du modèle.

Frontière Type StarCCM+TM Paramètres


T = 30 − b.t◦ C
Alimentation Velocity inlet
V = 3cm/s
Extraction Haute Flowsplit outlet SplitRatio = 70%
Extraction Basse Flowsplit outlet SplitRatio = 30%
Interface air/paroi Inplace Interface R = 0m2 K/W
Autres surfaces Wall,Adiabatic

TABLE E.1 – Types et paramètres des conditions limites du modèle

170
E.3. Le maillage du domaine de simulation

E.3 Le maillage du domaine de simulation


Le maillage du modèle a été réalisé par le mailleur interne GambitTM . Le maillage est
non structuré dans le volume d’air, avec un raffinage en sous-couches à l’approche de ses
limites. Le maillage dans la paroi est un maillage rectangulaire régulier.
La hauteur des mailles dans la paroi et à l’interface air/paroi est 10mm. L’épaisseur
de la paroi est discrétisé avec 10 noeuds. La taille caractéristique des mailles dans le c œur
du volume d’air est 80mm. Le nombre total d’éléments du maillage est égal à 345000.

E.4 Résultats de la simulation


E.4.1 Résultats pour une paroi plaque de plâtre de 12, 5mm d’épaisseur
Deux simulations ont été effectuées avec le plâtre. Pour l’une d’elle, la vitesse du
balayage en température à l’alimentation est égale à −1◦ C/h, pour l’autre cette vitesse est
égale à −2◦ C/. Les résultats de simulations montrent que la température de l’air sur une
section verticale située à une distance de 100mm de la paroi déviait de moins de 0, 01◦ C
de la température de l’alimentation en air. On considère la température de l’alimentation
de l’air comme la température ambiante pour le calcul du différentiel de température à
la paroi ∆Tw = Tw − T∞ .
Les profils du différentiel de température obtenus avec ∂T∞ /∂t = −1◦ C/h sont tracés
sur la figure E.2(a) et les profils de flux correspondant sont tracés sur la figure E.2(b). Les
abscisses correspondent au temps en minutes et à l’ordonnée sur la paroi en mètre.
On observe une stabilisation des profils de flux et de température au bout d’environ
6 heures. Le profil de flux en régime permanent est homogène à partir de y = 0, 05m.
La valeur du flux sur cette zone équivaut peut être déduite de l’équation E.1, avec e
l’épaisseur de la paroi, ρw et cpw sa densité et sa capacité calorifique.

∂T∞
φw = ecpw ρw (E.1)
∂t
L’évolution des profils du différentiel de température est tracée sur la figure E.4. Le
profil de température prédit par Sparrow et Gregg [32] pour de la convection naturelle
aux abords d’une plaque plane verticale avec un flux constant de valeur φw est ajouté au
graphique. Les résultats montrent clairement que ce profil correspond au profil obtenu
par les simulations effectuées sous StarCCM+TM lors du régime permanent.

E.4.2 Résultats pour une paroi test EnergainTM


Une simulation a été réalisée avec une paroi de 5, 75mm d’épaisseur dont les carac-
téristiques thermiques correspondent aux caractéristiques du matériau EnergainTM . Les
mêmes remarque que pour les plaques de plâtre peuvent être faites sur la valeur de la
température de l’air à 100mm de la paroi.
Les profils du différentiel de température et de flux à la paroi obtenus lors des simu-
lations pour un balayage en température de −2◦ C/h à partir de 30◦ C sont tracés sur les
figures E.3(a) et E.3(b). Le pic du différentiel de température et de flux correspond au
moment où la capacité calorifique du matériau à la paroi atteint son maximum.

171
E. Modèle CFD pour l’obtention des profils de référence du modèle inverse

dTccm0 Paroi/Ambiant

2
∆T [°C]

1
w

−1
0
1.5
500
1
1000
0.5
1500 0
temps [min] Y [m]
(a) Différentiel de température à la paroi

Fccm0

4
φ [W/m2]

−2
0
1.5
500
1
1000
0.5
1500 0
temps [min] Y [m]
(b) Flux à la paroi

F IGURE E.2 – Résultats de simulation obtenus avec une paroi de 13mm d’épaisseur en
plâtre pour ∂T∞ /∂t = −2◦ C/h

172
E.4. Résultats de la simulation

dTccm0 Paroi/Ambiant

20
∆Tw [°C]

15

10

5
0
1.5
500
1
1000
0.5
1500 0
temps [min] Y [m]
(a) Différentiel de température à la paroi

Fccm0

40

30
φ [W/m2]

20

10

0
0
1.5
500
1
1000
0.5
1500 0
temps [min] Y [m]
(b) Flux à la paroi

F IGURE E.3 – Résultats de simulation obtenus avec une paroi de 5.75mm de matériau
EnergainTM pour ∂T∞ /∂t = −1◦ C/h

173
E. Modèle CFD pour l’obtention des profils de référence du modèle inverse

1.6
1profil/50min

1.4

1.2

1
Y [m]

0.8

0.6

0.4

0.2

0
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
∆T [°C]
w

F IGURE E.4 – Évolution des profils du différentiel de température en fonction du temps

174
Annexe F

Règles de calcul de l’incertitude de


mesure

F.1 Introduction, Définitions


Le but de cette section est de présenter les règles de calcul qui ont été appliquées dans
le document pour la détermination de l’incertitude sur les données de mesures, et sur les
données issues des modèles inverses qui sont alimentés par des données de mesure. Afin
de ne pas faire de distinction entre les valeurs mesurées et les valeurs calculées avec un
modèle inverse, on adopte le terme estimations pour désigner ces valeurs.
On appelle données brutes une série d’estimations (Y p )p=1..NY de la même valeur
réelle Yréelle d’une grandeur physique Y . Ces estimations peuvent être issues de mesures
de la même grandeur, effectuées dans les mêmes conditions, ou de l’application de la
méthode de Monte-Carlo.
Lorsque l’on effectue la moyenne des données brutes, on obtient la meilleure estima-
tion de Yréelle obtenue avec la série de données (Y p )p=1..NY :

PNY p
p=1 Y
Y = (F.1)
NY
La différence entre la valeur réelle Yréelle de Y et la donnée brute Y p est appelée
l’erreur totale sur l’estimation Y p . Elle est notée ξYp :

Yréelle = Y p + ξYp (F.2)


Il est utile dans certains cas de décomposer l’erreur totaleξYp en termes p
ξY,f q
.
Chaque
p
terme ξY,fq est l’erreur sur la mesure liée au facteur d’erreur fq . Le facteur d’erreur fq
correspond à un phénomène (physique ou numérique) identifié qui occasionne une dé-
térioration de l’estimation de la valeur Yréelle . L’expression de l’erreur de la mesure Y p
devient alors l’équation F.3.

p p p
Yréelle = Y p + ξY,f 1
+ ξY,f 2
+ · · · + ξY,f N
(F.3)
f

Le calcul de l’incertitude de mesure consiste à déterminer la valeur de l’erreur à 95%,


c’est à dire la valeur ∆95%
Y telle que la relation F.4 soit vraie avec un niveau de confiance
de 95%.

Yréelle = Y p ± ∆95%
Y (F.4)

175
F. Règles de calcul de l’incertitude de mesure

Les calculs qui sont effectués dans les sections suivantes permettent d’obtenir la va-
leur de ∆95%
Y à partir des données brutes (Y p )p=1..NY . Ces calculs sont inspirés de l’ou-
vrage de Michèle Neuilly du CETAMA [72]. Ils ne sont valables que si l’on fait l’hypo-
p
thèse que les erreurs ξY,f q
sont des instances de variables aléatoires ΞY,fq qui suivent des
lois normales de moyenne nulle. Cette hypothèse est communément admise dans le cadre
des mesures qui sont effectuées dans le montage expérimental.
La section F.2 traite du calcul de l’incertitude dans le cas où tous les facteurs d’erreur
sont pris en compte au travers d’un seul terme ξYp . La section F.3 traite du cas où l’erreur
est décomposée en plusieurs termes.

F.2 Calcul de l’incertitude pour une seule erreur


F.2.1 Détermination des paramètres statistiques de l’erreur de mesure
Les valeurs réelles des erreurs ξYp = Y p −Yréelle ne peuvent pas être déterminées à par-
tir des données brutes (Y p )p=1..NY car on ne dispose pas de la valeur Yréelle . Des approxi-
mations δYp des erreurs ξYp sont alors déterminées à partir de la meilleure approximation
de Yréelle :

PNY p
p=1 Y
δYp p
=Y −Y =Y − p
(F.5)
NY
Il a été prouvé que les valeurs (δYp )p=1..NY sont des instances d’une variable aléatoire
∆Y , suivant la loi de Student et de moyenne nulle. Une variable aléatoire ∆Y suivant la
loi de Student est définie par quatre paramètres :
– δY : son espérance. Elle est nulle dans notre cas.
– s2Y : sa variance.
– NY : son nombre de données brutes associées.
– νY : son degré de liberté.
Le degré de liberté de ∆Y est égal à NY moins le nombre de paramètres nécessaires
pour calculer les instances (δYp )p=1..NY à partir des données brutes. Ici, le seul paramètre
nécessaire pour calculer ces valeurs est la meilleure estimation Y :

νY = NY − 1 (F.6)
L’estimation de la variance de la variable aléatoire ∆Y est obtenue avec la formule
suivante :

2 2
δYp
PNY PNY
p=1 p=1 Yp−Y
s2Y = = (F.7)
νY NY − 1
Les paramètres de la variable aléatoire ∆Y (0, s2Y , NY , νY ) sont entièrement détermi-
nés à partir des données brutes (δYp )p=1..NY :

(δYp )p=1..NY −−→ ∆Y (0, s2Y , NY , νY )


L’estimation de la variance s2Y est le seul paramètre qui dépend des valeurs des don-
nées brutes. Plus le nombre de données brutes NY est grand, plus l’estimation de la
variance est précise. Il a été montré que si le nombre de données brutes NY tend vers
l’infinie, l’estimation de la variance s2Y se stabilise et la variable aléatoire ∆Y suit une loi
normale. Dans le document, nous considérons que la variable aléatoire ∆Y suit une loi
normale pour NY ≥ 300.

176
F.2. Calcul de l’incertitude pour une seule erreur

F.2.2 Moyenne intrinsèque des variables aléatoires


La moyenne intrinsèque des variables aléatoires s’applique dans le cas où Nintra sé-
ries de mesures brutes (Yip )p=1..NY,i ont été utilisées pour calculer les paramètres statis-
tiques ∆Y,i (0, s2Y,i , NY,i , νY,i ) correspondant à la même erreur . Dans ce cas, il est possible
d’améliorer l’estimation de l’erreur de mesure en calculant les paramètres de la moyenne
intrinsèque ∆Y int (0, s2Y int , NY int , νY int ) des variables aléatoires. Les paramètres de ∆Y int
sont exprimés comme suit :

PNintra  
i=1 νY,i .s2Y,i
s2Y int = PNintra (F.8a)
i=1 νY,i
NX
intra

NY int = NY,i (F.8b)


i=1
NX
intra

νY int = νY,i (F.8c)


i=1

F.2.3 Calcul de l’erreur à 95% sur les données brutes et sur la meilleur estima-
tion
Une fois que les paramètres de la variable aléatoire ∆Y (0, s2Y , NY , νY ) sont correcte-
ment définis, il est possible de calculer l’erreur à 95% sur les données brutes. Cette erreur
∆95%
Y est obtenue grâce à l’équation suivante :

q
∆95%
Y = tν0.975
Y
. s2Y (F.9)

q
Le terme s2Y correspond à l’écart-type de l’erreur. Le terme tν0.975Y
désigne le quan-
tile d’ordre 0, 975 de la loi de Student réduite de degré de liberté νY . C’est la valeur de
l’inverse de la fonction de répartition de la loi de Student réduite, pour un degré de pro-
babilité de 97.5%. Les valeurs de tν0.975
Y
sont fournies par les tables statistiques.
La meilleure estimation Y a été obtenue en effectuant la moyenne des NY données
brutes. Cette opération a pour effet de faire diminuer la variance de l’erreur sur l’estima-
tion de Yréelle de la manière suivante :

s2Y
s2Y = (F.10)
NY

L’erreur à 95% sur la meilleur estimation Y est alors obtenue avec l’équation :

q q
∆Y95% = tν0.975
Y
. s2Y = tν0.975
Y
. s2Y /NY (F.11)

F.2.4 Calcul de l’erreur de mesure


Imaginons que l’on dispose d’un capteur permettant d’effectuer des mesures Ym sur
la grandeur physique Y , et que l’on connaisse les paramètres statistiques ∆Y (0, s2Y , NY , νY )

177
F. Règles de calcul de l’incertitude de mesure

de l’erreur liée aux mesures effectuées avec ce capteur. L’erreur à 95% pour une mesure
brute Ym est définie comme dans la section précédente :

q
νY
∆95%
Ym = t0.975 . s2Y (F.12)

Il est possible de faire diminuer l’erreur de mesure en effectuant la moyenne sur Nm


mesures effectuées dans les mêmes conditions (Ymi )i=1..Nm :

PNm i
i=1 Ym
Ym = (F.13)
Nm

Dans ce cas, la variable aléatoire associée à l’erreur sur la moyenne des mesures est
∆Ym (0, s2Y /Nm , NY , νY ). L’incertitude à 95% s’obtient avec la formule suivante :

q
∆Y95% = tν0.975
Y
. s2Y /Nm (F.14)
m

F.2.5 Génération de populations de paramètres bruités


La méthode de Monte-Carlo est utilisée dans ce document pour calculer l’incertitude
sur les modèle inverses de rayonnement et de conduction. Cette méthode nécessite la gé-
nération des populations (Ỹip )p=1..NM C des paramètres d’entrée Yi du modèle, pour obte-
nir une population (X̃np )p=1..NM C de ses paramètres de sortie Xn , et pouvoir déterminer
l’incertitude à 95% sur les paramètres de sortie.
La génération de la population (Ỹ p )p=1..NM C s’obtient en additionnant un bruit (δYp )p=1..NM C ,
généré aléatoirement, à l’estimation Y0 du paramètre Y . Le calcul des instances δYp est
réalisé à partir des paramètres de la variable aléatoire ∆Y correspondant à l’erreur sur
l’estimation Y0 :

q
p
Ỹ = Y0 + δYp = Y0 + tνal.(p)
Y
.s2Y (F.15)

Le terme tνal.(p)
Y
est une instance, générée aléatoirement, d’une variable aléatoire sui-
vant la loi de Student réduite de degré de liberté νY . La génération de ce terme est effec-
tuée avec la commande trnd de MatlabTM .

F.3 Décomposition de l’erreur totale


Dans cette section, l’erreur sur l’estimation Y p de Yréelle est décomposée en Nf termes
p p
ξY,f q
Chaque terme ξY,f
. q
correspond à un facteur d’erreur fq différent.
Les calculs explicités ci-dessous sont illustrés par l’exemple d’un capteur de vitesse V
dont l’erreur totale peut être décomposée en deux termes :
p
– ξV,T : l’erreur liée à la température du capteur.
p
– ξV,b : l’erreur liée au bruit électromagnétique dans la chaine de mesure
Cet exemple a pour unique but de faciliter la compréhension des méthodes statis-
tiques exposées dans cette section, et de montrer leur simplicité d’application.

178
F.3. Décomposition de l’erreur totale

F.3.1 Calcul des paramètres statistiques pour chacune des erreurs


Le but de cette section est, pour chaque facteur d’erreur fq , de déterminer les para-
mètres de la variable aléatoire associée ∆Y,fq (0, s2Y,fq , NY,fq , νY,fq ).
Pour déterminer les paramètres de ∆Y,fq , il faut disposer d’une série de données
brutes (Yfpq )p=1..NY,fq pour lesquelles tous les facteurs d’erreurs autres que fq sont blo-
p
qués. Un facteur d’erreur fk est bloqué si la valeur des instances de cette erreur (ξY,f )
q p=1..NY,fq
ne varie pas dans la série de mesure (Yfpq )p=1..NY,fq .
Les paramètres des variables aléatoires ∆Y,fq sont calculés à partir des données brutes
((Yfpq )p=1..Nfq de la même manière que dans la section F.2.1 :

(Yfp1 )p=1..NY,f1 −−→ ∆Y,f1 (0, s2Y,f1 , NY,f1 , νY,f1 )


(Yfp2 )p=1..NY,f2 −−→ ∆Y,f2 (0, s2Y,f2 , NY,f2 , νY,f2 )
... ...
(YfpN )p=1..NY,fN −−→ ∆Y,fNf (0, s2Y,fN , NY,fNf , νY,fNf )
f f f

Exemple : Supposons que l’on ait effectué N = N


P T
i=1 NTi mesures Vi,j de la même vi-
tesse, avec le même capteur. Ces mesures ont été réalisées à NT températures différentes.
Pour chaque température Ti , NTi mesures ont été enregistrées.
Pour calculer les paramètres des variables aléatoires ∆V,b et ∆V,T liées aux erreurs
dues au bruit électromagnétique b et à la température du capteur T , il faut définir les
deux séries de données brutes :
– (Vbp )p=1..Nb : le facteur d’erreur “température" est bloqué
– (VTp )p=1..NT : le facteur d’erreur “bruit électromagnétique" est bloqué
Une série de données brutes (Vbp )p=1..Nb est obtenue en sélectionnant les mesures ef-
fectuées à une température fixe Ti0 . La température ne varie pas dans cette série de don-
nées, dont l’erreur ξTi0 ,j est constante et le facteur d’erreur “température" est bloqué. Les
données brutes (Vi0,j )j=1..NTi0 permettent de calculer les paramètres de la variable aléa-
toire ∆V,b,i1 .
L’estimation de l’erreur liée au bruit de mesure peut être améliorée en effectuant le
calcul des paramètres des variables aléatoires ∆V,b,1 , ∆V,b,2 ,...,∆V,b,NT avec les mesures
effectuées aux températures T1 , T2 ,..., TNT , et en réalisant la moyenne intrinsèque de ces
variables aléatoires :

(V1,j )j=1..NT1 − ∆V,b,1 (0, s2V,b,1 , NV,b,1 , νV,b,1 )



(V2,j )j=1..NT2 − ∆V,b,2 (0, s2V,b,2 , NV,b,2 , νV,b,2 )

Moy Intra
... ... −−−−−−→ ∆V,b (0, s2V,b , NV,b , νV,b )
... ...
(VNT ,j )j=1..NTN − ∆V,b,NT (0, s2V,b,NT , NV,b,NT , νV,b,NT )

T

La série de mesures brutes (VTp )p=1..NT est obtenue en calculant les moyennes V i des
mesures réalisées à chaque température Ti . Ainsi, à chaque température Ti0 , l’ordre de
grandeur de l’erreur liée au bruit électromagnétique sur la moyenne V i0 est égale à
l’ordre de grandeur de l’erreur
p liée au bruit électromagnétique sur les données brutes
(Vi0,j )j=1..NTi0 , divisé par NTi . Si NTi est suffisamment grand, l’erreur liée au bruit ma-
gnétique devient négligeable devant l’erreur liée à la température du capteur et le facteur
“bruit électromagnétique" peut être considéré comme bloqué. Les données (V i )i=1..NT
permettent de définir la variable aléatoire ∆V,T :

179
F. Règles de calcul de l’incertitude de mesure

(V i )i=1..NT − ∆V,T (0, s2V,T , NV,T , νV,T )


F.3.2 Calcul de l’erreur totale à 95% sur les données brutes

Pour obtenir l’erreur totale à 95% sur les données brutes, il faut calculer les paramètres
de la variable aléatoire liée à l’erreur totale ∆Y à partir des paramètres des variables aléa-
toires liées aux facteurs d’erreur fq : ∆Y,fq . Si les facteurs d’erreur fq sont indépendants,
le calcul s’effectue de la manière suivante :

Nf
X
s2Y = s2Y,fq (F.16a)
q=1
Nf
X
NY = NY,fq (F.16b)
q=1
  2
PNf s2Y,fq


q=1 NY,fq


νY = "  2
# (F.16c)
PNf s2Y,fq
q=1 1
NY,fq νY,fq


L’équation F.16a montre que la variance correspondant à l’erreur totale est la somme
des variance correspondant aux différents facteurs d’erreur. L’équation F.16c s’appelle la
formule de Welch.
Une fois les paramètres de la variable aléatoire ∆Y calculés, l’erreur totale à 95% sur
les données brutes s’obtient de la même manière que dans la section F.2.3 :

q
∆95%
Y = tν0.975
Y
. s2Y (F.17)

F.3.3 Calcul de l’erreur de mesure à 95%

F.3.3.1 Erreur sur une mesure brute

Imaginons que l’on dispose d’un capteur permettant d’effectuer des mesures Ym sur
la grandeur physique Y , et que l’on ait calculé au préalable les paramètres des variables
aléatoires ∆Y,fq liées aux facteurs d’erreur fq avec ce capteur. L’erreur à 95% pour une
mesure brute Ym est obtenue à partir des paramètres de la variable aléatoire sur l’erreur
totale ∆Y , calculée de la même manière que dans la section précédente. On obtient :

v
uN
q uX f

∆95% = tν0.975
Y
. s2Y = tν0.975
Y
.t s2Y,fq
u
Ym (F.18)
q=1

180
F.3. Décomposition de l’erreur totale

F.3.3.2 Erreur sur une moyenne


Il est possible de faire diminuer l’erreur de mesure en effectuant la moyenne sur Nm
mesures effectuées dans les mêmes conditions (Ymi )i=1..Nm :

PNm i
i=1 Ym
Ym = (F.19)
Nm
Pour calculer l’incertitude sur la moyenne Ym , il faut distinguer deux types d’erreur :
i
– Les erreurs fluctuantes fqf : Les termes ξY,f correspondant à ces erreurs varient
qf
significativement d’une mesure à une autre.
i
– Les erreurs systématiques fqs : Les termes ξY,f correspondant à ces erreurs peuvent
qs
être considérés comme constants pour toutes les mesures.
Le calcul du nombre de données brutes associées à ∆Ym et de son degré de liberté se
fait de la même manière que dans la section précédente. La variance correspondant aux
erreurs fluctuantes fqf est divisée par le nombre de mesures, la variance correspondant
aux erreurs systématiques reste intacte. La variance liée à l’erreur totale s’exprime alors
avec l’équation suivante :

Nqf Nqs
X X
sY2 = s2Y,fqf /Nm + s2Y,fqs (F.20)
m
qf =1 qs=1

Le calcul de l’incertitude à 95% s’obtient alors avec la formule suivante :

v
uN Nf s
q uXff
X
∆Y95% = tν0.975
Y
. s2Y νY
= t0.975 .t 2
sY,fqf /Nm + s2Y,fqs (F.21)
u
m m
qf =1 qs=1

Exemple Les estimations de la vitesse sont obtenues avec une moyenne V m de Nm me-
sures (Vmi )i=1..Nm . Lors de l’acquisition des Nm valeurs de vitesse, la température du cap-
teur est quasiment constante alors que la perturbation électromagnétique fluctue. L’er-
reur liée à la température du capteur est considérée comme une erreur systématique,
alors que l’erreur liée au bruit électromagnétique est considérée comme une erreur fluc-
tuante. L’erreur à 95% sur l’estimation de la vitesse Vm est alors :

q
∆95%
V
= tν0.975
V
s2V,b /Nm + s2V,T (F.22)
m

F.3.4 Génération de populations de paramètres bruités


F.3.4.1 Cas Général
La génération de la population (Ỹ p )p=1..NM C , dans le cadre de l’utilisation de la mé-
p
thode de Monte-Carlo, s’obtient en additionnant les bruits (δY,f )
q p=1..NM C
à l’estimation
p
Y0 du paramètre Y . Le calcul des instances δY,f q
est réalisé à partir des paramètres des
variables aléatoires ∆Y,fq correspondant aux erreurs sur l’estimation Y0 :

Nq Nq
νY,f
q
p
X X
Ỹ p = Y0 + δY,f q
= Y0 + tal.(p)q . s2Y,fq (F.23)
q=1 q=1

181
F. Règles de calcul de l’incertitude de mesure

νY,f
De la même manière que dans la section F.2.5, les termes tal.(p)q sont des instances,
générées aléatoirement, d’une variable aléatoire suivant la loi de Student réduite de degré
de liberté νY,fq . La génération de ces termes est effectuée avec la commande trnd de
MatlabTM .

F.3.4.2 Cas particulier de signaux provenant du même capteur mais à des instants
différents
Si la méthode de Monte-Carlo nécessite l’obtention de populations (Ỹ p (tj ))p=1..NN C
pour le signal provenant d’un même capteur mais à des instants tj différents, une dis-
tinction entre les erreurs a été effectuée dans le document :
p,j
– Les erreurs fluctuantes fqf : Les termes ξY,f qf
correspondant à ces erreurs varient
significativement d’un instant tj à un instant tj+1 .
p,j
– Les erreur systématiques fqs : Les termes ξY,f qs
correspondant à ces erreurs ne va-
rient pas significativement d’un instant tj à un instant tj+1 .
p,j
Il a été décidé que instances des erreurs fluctuantes δY,f qf
seraient différentes d’un
p
instant tj à un instant tj+1 , alors que les instances des erreurs systématiques δY,f qs
seraient
constants à tous les instants :

Nf f Nf s
p,j p
X X
p
Ỹ (tj ) = Y0 (tj ) + δY,f qf
+ δY,f qs
(F.24)
qf =1 qf =1

exemple Des estimations de la vitesses V0 (tj ) réalisées avec notre capteur dans une en-
ceinte dont la température varie lentement sont utilisées pour alimenter une méthode de
Monte-Carlo. La température du capteur est considérée comme un facteur d’erreur sys-
tématique, alors que le bruit électromagnétique est considéré comme un facteur d’erreur
fluctuante :

q q
p p,j p νV,T νV,b
Ṽ (tj ) = V0 (tj ) + δV,b + δV,T = V0 (tj ) + tal.(p,j) .sV,b /Nm + tal.(p) . s2V,T
2 (F.25)

182
Annexe G

Conception d’un banc d’étalonnage


pour les fluxmètres

G.1 Introduction
La finalité d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres à gradients tangentiels est de
déterminer la relation qui relie le flux de chaleur surfacique φF M qui traverse le fluxmètre
avec la tension mesurée aux bornes du fluxmètre VF M . Ceci implique la création d’un
montage qui permet de faire varier la valeur de φF M et de la mesurer le plus exactement
possible.
Diverses solutions pour l’étalonnage de ce type de capteurs sont présentées dans le
rapport technique de la marque HuksefluxTM [84], celui des Techniques de l’Ingénieur ré-
digé par Thureau [73], et dans les publications de Loon et al. [76] et Lackey et al. [85]. Il en
ressort deux types de montages applicables dans notre situation : le montage Garde/Puit
thermique, et le montage à méthode du zéro. Ces deux types de montage sont représentés
schématiquement sur la figure G.1.

F IGURE G.1 – Montages de la littérature pour l’étalonnage de fluxmètres

Dans le montage de type Garde/Puits thermique, une chaufferette est disposée au


dessus du fluxmètre à étalonner. Une garde thermique se situe au dessus de la chauffe-
rette alors qu’un puits thermique est disposé en dessous du fluxmètre, de telle sorte que
la majorité du flux émis par la chaufferette passe par le fluxmètre. Le flux φF M est déduit
de la mesure de la puissance PCH injectée dans la chaufferette divisée par sa surface SCH .
Le montage à méthode du zéro consiste en un empilement d’un élément chauffant,
chaufferette ou échangeur thermique, d’un premier fluxmètre dont le zéro a été étalonné,
d’une chaufferette centrale, du fluxmètre à étalonner, et d’un puits thermique pour éva-
cuer la chaleur. L’élément chauffant qui se situe en bas de la pile a une consigne fixe. La
puissance injectée dans la chaufferette centrale est asservie de telle sorte que le fluxmètre

183
G. Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres

du bas indique un flux nul. Ainsi, toute la puissance injectée dans la chaufferette centrale
passe par le fluxmètre à étalonner. On en déduit le flux φF M de la même manière qu’avec
le montage précédent.
Le montage qui a été réalisé lors de cette étude est un montage de type Garde/Puits
thermique. Les détails sur la conception et le fonctionnement de ce montage sont fournis
par la section G.2. Les fluxmètres utilisés dans le cadre de cette étude sont des fluxmètres
à gradient tangentiel CaptecTM aux dimensions 25mm × 100mm. La procédure d’étalon-
nage des fluxmètres comprend une étape de mesure de signaux, et une étape de traite-
ment des données qui vise à déterminer la droite d’étalonnage et à estimer l’incertitude
sur les mesures de flux. Ces étapes sont décrites dans la section G.3.

G.2 Spécificités techniques et réalisation du montage d’étalon-


nage des fluxmètres

G.2.1 Description géométrique du montage

Le montage d’étalonnage des fluxmètres est inscrit dans une boite rectangulaire de
dimensions 360mm × 300mm × 300mm, scindée en deux sur son plan médian horizon-
tal. La partie basse du montage contient le puits thermique et la partie haute du mon-
tage contient la garde. Le puits thermique consiste en un bloc de cuivre de dimensions
218mm × 118mm × 73mm. Un circuit hydraulique a été usiné sur une zone de 33mm à la
base du bloc de cuivre pour faire circuler de l’eau provenant d’un bain thermostaté. La
garde thermique consiste en un bloc d’isolant de dimensions 263mm × 180mm × 80mm,
entourée sur cinq faces d’une tôle en cuivre sur laquelle est fixé un circuit hydraulique
alimenté par le bain thermostaté. L’espace entre la garde thermique et la boite rectangu-
laire est comblé avec de l’isolant StyrodurTM . Il en est de même pour le puits thermique.
Des plans détaillés avec les dimensions du montage sont réunis dans la dernière section
de cette annexe.

G.2.2 Principe de fonctionnement du montage

La figure G.2 représente le principe de fonctionnement du montage d’étalonnage des


fluxmètres. Le fluxmètre à étalonner et la chaufferette ont les mêmes dimensions. Ils sont
fixés sur la face supérieure du puits thermique. Un espace de 7mm d’épaisseur est main-
tenu entre cette surface et le bas de la garde thermique pour permettre le placement du
fluxmètre, de la chaufferette, et des mesures de température. L’espace vide restant est
comblé par une couche de chanvre.
Les circuits hydrauliques de la garde et du puits thermique sont alimentés par le
même bain thermostaté afin de fixer les conditions limites du montage à la même tempé-
rature Tbain . La résistance thermique de la bande d’isolant qui se situe entre la chauffe-
rette et le circuit hydraulique de la garde est égale à Rg = 2, 87◦ C/(W/m2 ). La résistance
thermique de la portion de cuivre qui se situe entre le fluxmètre et le circuit hydraulique
du puits thermique est égale à Rp = 1, 2 × 10−4◦ C/(W/m2 ). Si l’on néglige la résistance
thermique du fluxmètre, ainsi que les résistances thermiques dues aux interfaces chauf-
ferette / fluxmètre et fluxmètre / puits thermique, on peut estimer, en première approxi-
mation, que la proportion du flux généré par la chaufferette φCH qui passe au travers
du fluxmètre φF M lorsque le régime permanent est atteint. Cette approximation vaut
Rg /(Rp + Rg ∼ 99, 9964%.

184
G.2. Spécificités techniques et réalisation du montage d’étalonnage des fluxmètres

F IGURE G.2 – Principe de fonctionnement du montage d’étalonnage des fluxmètres

G.2.3 Description et fixation de la chaufferette et du fluxmètre


La valeur de la puissance injectée dans la chaufferette est obtenue à partir de la tension
à ses bornes et de sa résistance électrique. La chaufferette est fabriquée en constantan
afin de ne pas avoir à observer de variation de résistance électrique en fonction de la
température.
La question de l’utilisation de la pâte thermique pour améliorer le contact thermique
entre la chaufferette, le fluxmètre, et la surface du bloc de cuivre a été étudiée. Trois séries
de mesures ont été effectuées pour différentes procédures d’intégrations de la chauffe-
rette et du fluxmètre dans le montage :
– procédure no 1 : les éléments sont plaqués à l’aide de ruban adhésif renforcé sur la
surface du puits thermique.
– procédure no 2 : Une couche homogène de pâte thermique de conductivité 3W/mK
est appliquée aux interface. Le surplus de pâte thermique est évacué en appliquant
une pression sur la chaufferette. Du ruban adhésif renforcé maintient les éléments
en place.
– procédure no 3 : Une couche de pâte thermique est appliquée sur les surfaces puis
raclée en utilisant une lame en nylon afin de ne couvrir que les aspérités des sur-
faces. Les éléments sont ensuite plaqués les uns sur les autres à l’aide de ruban
adhésif renforcé.
Les résultats des mesures montrent que, pour une même consigne de flux, la tension me-
surée aux bornes du même fluxmètre était plus élevée dans le cas des séries de mesure
no 1 et no 3 que dans le cas de la série de mesure no 2. La tension aux bornes du flux-
mètre étant une image du flux le traversant, les mesures indiquent qu’une proportion
plus faible du flux délivré par la chaufferette est transmise au fluxmètre lors de la série
de mesure no 2. Cette tendance indique que l’application d’une couche homogène de pâte
thermique augmente la résistance thermique de contact entre les éléments du montage.
Gwinn et Webb [86] expliquent que la pâte thermique a pour fonction de combler
les interstices dus aux aspérités des surfaces en contact. Pour que la pâte thermique soit
efficace, il faut que l’épaisseur de cette pâte thermique soit minimale et que les contacts
directs entre les deux surfaces soient maintenus, c’est pourquoi une pression (> 70P a)
doit être appliquée sur l’interface. Dans le cas de l’utilisation des fluxmètres, la pression
modifie la sensibilité du fluxmètre. Si la couche de pâte thermique est trop épaisse, les
contacts directs entre les éléments du montage sont impossibles et la valeur de la résis-

185
G. Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres

tance à l’interface augmente. C’est ce qui se produit dans la série de mesure no 2.


Les résultats des séries de mesures no 1 et no 3 montrent que le temps de stabilisation
du signal aux bornes du fluxmètre est plus court pour la série de mesures no 3. La procé-
dure d’intégration de la chaufferette optimale pour l’étalonnage des fluxmètres est donc
la procédure no 3.

G.2.4 Métrologie et appareillage du montage


La figure G.3 montre les connections du montage d’étalonnage des fluxmètres avec les
organes de mesure, et les alimentations en eau et en tension. La chaufferette est équipée
d’un montage 4 fils. Deux fils sont reliés à une alimentation stabilisée en tension continue
0 − 10V . Deux autres fils sont reliés à une carte d’acquisition National InstrumentTM NI
9205 afin de mesurer la tension à ses bornes.
Un bain thermostaté JulaboTM F32-HE est connecté aux circuits d’eau de la garde ther-
mique et du puits thermique avec des tubes isolés. La mesure de la tension aux bornes
du fluxmètre est réalisée avec le dispositif d’acquisition du montage expérimental dans
lequel les fluxmètres sont utilisés.
La figure G.2 montre l’emplacement des mesures de température dans le montage
d’étalonnage des fluxmètres. La température est mesurée à la surface du puits thermique,
sur la chaufferette, et dans la garde thermique à une distance de 56mm de la chaufferette.
Des thermocouples de type K de 0, 2mm d’épaisseur ont été réalisés pour cette fonction,
ils sont connectés à une carte d’acquisition National InstrumentTM NI 9211.

F IGURE G.3 – Connection du montage d’étalonnage de fluxmètres avec le bain thermo-


staté et les organes de mesure

G.3 Déroulement de l’étalonnage des fluxmètres à gradient tan-


gentiels CaptecTM
G.3.1 Déroulement des mesures
La première étape de l’étalonnage des fluxmètres est la mesure de leur zéro. Le zéro
d’un fluxmètre est la valeur de la tension à ses bornes lorsqu’il est parcouru par un flux
nul. Un montage simple a été dédié à cette mesure, il est représenté sur la figure G.4.
Ce montage consiste en deux plaques carrées en StyrodurTM de 50mm d’épaisseur et de

186
G.3. Déroulement de l’étalonnage des fluxmètres à gradient tangentiels CaptecTM

côté 500mm , maintenues ensemble au moyen de quatre tiges filetées, et entre lesquelles
sont placés les fluxmètres. Le montage est disposé verticalement dans un environnement
calme afin d’avoir les mêmes conditions limites sur chacune des deux surfaces. Les me-
sures de tensions aux bornes des fluxmètres se font après stabilisation du champ de tem-
pérature à l’intérieur du montage, durant une période de 15 minutes à 3Hz. Elles sont
ensuite moyennées et on obtient le couple de mesures [VF M 0 , φF M 0 = 0] pour chaque
fluxmètre.

F IGURE G.4 – Montage pour la mesure du zéro des fluxmètres

Les fluxmètres sont ensuite étalonnés un par un dans le montage d’étalonnage des
fluxmètres, qui a été mis au préalable à la température du bain pendant une durée d’au
moins douze heures. Une fois le fluxmètre installé et le montage refermé, les 4 fils partant
des bornes de la chaufferette sont utilisés pour mesurer sa résistance électrique RCH avec
un multimètre KeithleyTM 2700E. La résistance de la chaufferette utilisée pour l’étalon-
nage des capteurs CaptecTM vaut approximativement 35Ω.
Deux valeurs de flux valant approximativement 5W/m2 et 15W/m2 sont ensuite im-
posées au fluxmètre. Pour chaque valeur de flux, un temps de stabilisation du champ
de température et de flux d’au moins une heure est imposé au montage. Les valeurs des
tensions aux bornes de la chaufferette et du fluxmètre ainsi que les températures sont
enregistrées en continu à une fréquence de 3Hz.

G.3.2 Calcul de la droite d’étalonnage


Le graphique G.5 affiche les valeurs de φF M , VF M et des températures mesurées lors
de l’étalonnage d’un fluxmètre. Le flux φF M est calculé avec la formule G.1. VCH est la
tension aux bornes de la chaufferette, RCH est sa résistance électrique, SF M est la surface
du fluxmètre, Rg2 est la résistance thermique de la garde entre la chaufferette et le point
de mesure de température, elle vaut Rg2 = 1, 77◦ C/(W/m2 ). Tchauf f erette et Tgarde sont
les températures mesurées sur la chaufferette et dans la garde thermique. Le graphique
montre qu’un flux d’environ 5W/m2 est imposé au fluxmètre pendant 1h15min, puis la
consigne passe à 15W/m2 .

2
VCH Tchauf f erette − Tgarde
φF M = − (G.1)
RCH SF M Rg2

La différence de température entre la chaufferette et la garde ne dépasse pas 0, 25◦ C,


ce qui équivaut à des pertes inférieures à 0, 1W/m2 . Le changement de consigne de flux

187
G. Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres

[µV] φ [W/m²]
20

10

FM
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
100

50
FM
V

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
29.2
Garde
T [°C]

Puits
29
Chaufferette

28.8
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
temps [h]

F IGURE G.5 – Valeurs du flux imposé au fluxmètre, de la tension à ses bornes, et des
températures dans le montage d’étalonnage de fluxmètre

est visible sur la réponse en température de la chaufferette, il n’a aucun effet sur les tem-
pératures mesurées à la surface du puits thermique et dans la garde thermique.
Les valeurs de φF M et VF M sont sélectionnées sur une plage de 30 minutes lorsque la
consigne en flux vaut 15W/m2 . Elles sont moyennées pour obtenir le couple [VF M 15 , φF M 15 ].
Des mesures effectuées des valeurs de flux différentes ont permis de constater que la
réponse des fluxmètres à gradient tangentiels CaptecTM est linéaire. La droite d’étalon-
nage φF M c (VF M ) est alors définie comme la droite passant par les points [VF M 0 , φF M 0 ] et
[VF M 15 , φF M 15 ] :

φF M 15 − φF M 0
φF M c (VF M ) = . (VF M − VF M 0 ) + φF M 0 = aF M VF M + bF M (G.2)
VF M 15 − VF M 0
La dernière étape de l’étalonnage consiste en la validation de la droite d’étalonnage.
Les mesures effectuées à 5W/m2 sont moyennées toutes les 5 minutes, et les valeurs de
ces moyennes sont tracées sur le même graphique que la droite d’étalonnage. Si ces va-
leurs se trouvent dans un intervalle situé à ±0, 05W/m2 de la droite d’étalonnage, cette
dernière est validée, comme le montre l’exemple de la figure G.6. Sinon les mesures d’éta-
lonnage sont refaites pour le fluxmètre concerné.

5.2

5.15

5.1
[W/m2]

5.05

5
FM

4.95
φ

4.9

4.85

35 35.2 35.4 35.6 35.8 36 36.2 36.4 36.6 36.8


V [µV]
FM

F IGURE G.6 – Vérification de la droite d’étalonnage avec les valeurs à 5W/m2

188
G.3. Déroulement de l’étalonnage des fluxmètres à gradient tangentiels CaptecTM

G.3.3 Calcul de l’incertitude liée à l’acquisition des données et à la droite


d’étalonnage
Hypothèses du calcul de l’incertitude de mesure
Les deux facteurs d’erreurs qui sont pris en compte dans le calcul de l’incertitude sur la
mesure de flux sont
– Le bruit électromagnétique sur la chaine de mesure. L’erreur correspondante est
fluctuante et suit une loi normale.
– L’incertitude sur l’estimation du flux dégagé par la chaufferette. L’erreur corres-
pondante est systématique.

Calcul des paramètres statistiques liés à l’erreur due au bruit électromgnétique


L’estimation des erreurs à 95% sur la mesure de flux passe par le calcul des paramètres de
la variables aléatoire ∆φF M ,r liée à l’erreur due au bruit électromagnétique sur la chaine
de mesure. La variable ∆φF M ,r est définie à partir des paramètres de la variable aléatoire
∆VF M ,r , qui correspond à l’erreur sur la tension VF M mesurée aux bornes du fluxmètre.
Les paramètres de la variable aléatoire ∆VF M ,r sont calculés à partir des données en
tension (VF M 0j )j=1..N0 obtenues lors de la mesure du zéro du fluxmètre. Les règles de
calcul pour l’obtention de ces paramètres sont exposées dans la section F.2.1 de l’annexe
F:

(VF M 0j )j=1..N0 −−→ ∆VF M ,r

Le nombre de données brutes associées et le degré de liberté de ∆VF M ,r et ∆φF M ,r sont


identiques. La variance de ∆φF M ,r est obtenue à l’aide de l’équation de passage :

 2
∂φF M c
s2φF M ,r = .s2VF M ,r = b2F M .s2φF M ,r (G.3)
∂VF M

Uniformisationq des paramètres pour tous les fluxmètres


Les écarts-type s2φF M correspondant aux erreurs fluctuantes mesurées lors de l’étalon-
nage des fluxmètres utilisés dans le montage expérimental sont affichés sur le graphique
G.7.

0.35

0.3
Ecart−type [W/m ]
2

0.25

0.2

0.15

0.1
0 2 4 6 8 10 12
N° Fluxmètre

F IGURE G.7 – Ecart type des erreurs fluctuantes pour les fluxmètres

La nécessité de simplifier le calcul des incertitudes sur les mesures de flux nous a
poussé à utiliser une valeur moyenne de la variance de l’erreur liée au bruit magnétique.

189
G. Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres

L’écart type correspondant à cette moyenne est tracé en pointillés sur la courbe G.7. La
variable aléatoire ∆VF M ,r est alors entièrement définie comme suit :

∆VF M ,r (0, 0.0411(W/m2 )2 , 2700, 2699) (G.4)

Calcul de l’erreur liée à l’estimation du flux dégagé par la chaufferette


L’erreur systématique est calculée à partir des spécifications techniques du multimètre
KeithleyTM 2700E et des cartes d’acquisition National InstrumentTM NI 9205. Ces spéci-
fication permettent d’obtenir l’erreur sur la mesure de la résistance électrique du shunt
∆RCH et sur la tension à ses bornes ∆VCH . L’erreur sur le flux est alors calculée à l’aide de
la formule G.5. Elle vaut au maximum ±0, 04W/m2 sur la gamme de flux de l’étalonnage.

2
VCH 2VCH
∆c φF M = 2 ∆RCH + ∆VCH (G.5)
RCH RCH

Calcul de l’erreur totale de mesure


Les valeurs de flux mesurées dans le montage à l’aide des fluxmètres sont obtenues après
avoir effectué une moyenne sur Nm = 90 signaux. Le nombre d’échantillons qui a servi à
déterminer ∆VF M ,r est suffisamment grand pour que l’on puisse considérer que l’erreur
fluctuante suive une loi normale de variance σr2 = s2φF M ,r . L’intervalle de confiance à 95%
lié à cette erreur est alors calculé avec la formule G.6, avec I0.975 le quantile d’ordre 0, 975
de la loi de normale :

s
σr2
∆95%
φF M ,r = I0.975 . = 0, 0427W/m2 (G.6)
Nm

L’erreur totale liée à la courbe d’étalonnage et au bruit électromagnétique est obtenue


en effectuant la somme quadratique des erreurs calculées précédemment :

r 2
∆95%
φF M = ∆95%
φF M ,r + (∆c φF M )2 = 0, 0585W/m2 (G.7)

G.4 Plans détaillés et dimensions du montage


Les plans détaillés de la partie inférieure et de la partie supérieure du montage d’éta-
lonnage des fluxmètres sont affichés dans les figures G.8 et G.9. Les dimensions sont en
millimètres.

190
G.4. Plans détaillés et dimensions du montage

73
2

75
COUPE A-A

91
118

66 218
A A
Banc Etalonnage FM: Partie
Basse
1 Puit Thermique Cuivre
2 Isolation Styrodur
No Désignation Matériau

F IGURE G.8 – Plan et dimensions de la partie inférieure du montage d’étalonnage des


fluxmètres

191
G. Conception d’un banc d’étalonnage pour les fluxmètres

360
45 263
A A

60
300
180
2
50
1
84

2 COUPE A-A

Banc Etalonnage FM Partie


Haute
1 Garde Thermique Cuivre
2 Isolation Styrodur
No Désignation Matériau

F IGURE G.9 – Plan et dimensions de la partie supérieure du montage d’étalonnage des


fluxmètres

192
Annexe H

Les facteurs de forme pour le modèle


de rayonnement

Le découpage des surfaces et la géométrie du modèle inverse de rayonnement sont


réalisés de telle sorte qu’un nombre limité de configurations dans l’agencement relatif des
portions de surface soit obtenu. Les portions de surfaces du modèle sont des rectangles.
Les plans de ces rectangles sont tous perpendiculaires ou parallèles les uns aux autres. Il
n’existe aucun masquage partiel de la visibilité d’une surface par rapport à une autre.
Pour les agencements relatifs des portions de surfaces décrits ci-dessus, la littérature
offre des formulations analytique des facteurs de forme, qui sont exprimées dans les sec-
tions suivantes.

H.1 Deux rectangles identiques, parallèles et directement oppo-


sés
Cette configuration et ses paramètres sont représentés schématiquement sur la figure
H.1.

F IGURE H.1 – Deux rectangles identiques, parallèles et directement opposés

La formule permettant d’obtenir le facteur de forme entre les surfaces A1 et A2 a


été développée par Hottel [87] et par Hamilton et Morgan [88]. Elle est exprimée par

193
H. Les facteurs de forme pour le modèle de rayonnement

l’équation H.2, avec les paramètres X et Y définis comme suit :

X = a/c Y = b/c (H.1)

"  1/2
(1 + X 2 )(1 + Y 2 )
 
2 p X
F12 = ln + X 1 + Y arctan √
2 ...
πXY 1 + X2 + Y 2 1+Y2
   (H.2)
p Y
+Y 1 + X 2 arctan √ − X arctan(X) − Y arctan(Y )
1 + X2

H.2 Deux rectangles inscrits dans des plans parallèles


Cette configuration et ses paramètres sont représentés schématiquement sur la figure
H.2.

F IGURE H.2 – Deux rectangles inscrits dans des plans parallèles

La formule permettant d’obtenir le facteur de forme entre les surfaces A1 et A2 a été


développée par Ehler et Smith [89] et par Gross et al. [90]. Elle est exprimée par l’équation
H.3, avec le terme G définit dans l’équation H.4.

2 2 2 2
1 XXXX
F12 = (−1)(i+j+k+l) G(xi , yj , uk , vl ) (H.3)
(x2 − x1 )(y2 − y1 )
l=1 k=1 j=1 i=1

( )
1 1/2 y−v
(y − v) (x − u)2 + z 2

G= arctan ...
2π [(x − u)2 + z 2 ]1/2
( )
1/2 x − u (H.4)
+ (x − u) (y − v)2 + z 2
 
arctan ...
[(y − v)2 + z 2 ]1/2
z2 

2 2 2

− ln (x − u) + (y − v) + z
2

194
H.3. Deux rectangles perpendiculaires avec un côté en commun

H.3 Deux rectangles perpendiculaires avec un côté en commun


Cette configuration et ses paramètres sont représentés schématiquement sur la figure
H.3.

F IGURE H.3 – Deux rectangles perpendiculaires avec un côté en commun

La formule permettant d’obtenir le facteur de forme entre les surfaces A1 et A2 a


été développée par Hottel [87] et par Hamilton et Morgan [88]. Elle est exprimée par
l’équation H.6, avec les paramètres H et W définis comme suit :

H = h/l W = w/l (H.5)

"     p r
1 1 1 1
F12 = W arctan + H arctan − H 2 + W 2 arctan
Wπ W H H2 + W 2
( W 2  2 H 2 )#
(1 + W 2 )(1 + H 2 ) W 2 (1 + W 2 + H 2 ) H (1 + W 2 + H 2 )

1
+ ln
4 1 + W 2 + H2 (1 + W 2 )(W 2 + H 2 ) (1 + H 2 )(W 2 + H 2 )
(H.6)

H.4 Deux rectangles dans des plans perpendiculaires


Cette configuration et ses paramètres sont représentés schématiquement sur la figure
H.4.
La formule qu’ont développé Ehler et Smith [89] et Gross et al. [90] n’est valide que
dans le cas où les rectangles A1 et A2 sont décalés de l’axe commun formé par les plans
dans lesquels ils sont inscrits. Elle nécessite aussi que les coordonnées y1 et y2 du rec-
tangle A1 aient des valeurs différentes que les coordonnées v1 et v2 du rectangle A2 .
Une prolongation asymptotique de la formule de Ehler et Smith [89] et Gross et al. [90]
a été effectuée pour élargir son champ de validité. Le cas de deux surfaces perpendicu-
laires ayant un côté en commun, dont le facteur de forme est formulé dans la section
précédente, a permis de valider le prolongement. La formule obtenue est exprimée par

195
H. Les facteurs de forme pour le modèle de rayonnement

F IGURE H.4 – Deux rectangles perpendiculaires avec un côté en commun

l’équation H.7, avec le terme G défini par l’équation H.8.

2 X
2 X
2 X
2 h
1 X i
F12 = (−1)i+j+k+l G(xi , yj , uk , vl ) (H.7)
(x2 − x1 )(y2 − y1 )
l=1 k=1 j=1 i=1

si y 6= v et (x2 + u2 )1/2 > 0


   
1 2 2 1/2 1 2 2 2 2 1
G= (y − v)(x + u ) arctan(K) − (x + u ) ln(1 + K ) − (y − v) ln 1 + 2
2π 4 K
avec K = (y − v)/(x2 + u2 )1/2
sinon
G=0
(H.8)

196
Annexe I

Résultats des mesures avec les


plaques de plâtre

197
I. Résultats des mesures avec les plaques de plâtre

I.1 Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
T −T [°C] T −T [°C]
w1 w2 w1 w2
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
T −T [°C] T −T [°C]
w1 w2 w1 w2
D20 M20
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
Tw1−Tw2 [°C] Tw1−Tw2 [°C]

F IGURE I.1 – Différence des profils de température mesurés à la surface des deux parois test

198
I.1. Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
0 2.5

−0.5 2
b∞ [°C/h]

b [°C/h]
−1 1.5

−1.5 1


−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D15 M15
0 2.5

−0.5 2
b∞ [°C/h]

b [°C/h]

−1 1.5

−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D20 M20
0 2.5

−0.5 2
b∞ [°C/h]

b [°C/h]

−1 1.5

−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]

F IGURE I.2 – Taux de croissance de la température b∞ = ∂T∞ /∂t

199
I. Résultats des mesures avec les plaques de plâtre

D10 M10
0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]
0.4
0.2


0.2
0
0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D15 M15
0.6 0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]

0.4
0.2

0.2
0
0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D20 M20
0.6 0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]

0.4
0.2

0.2
0
0
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]

F IGURE I.3 – Stratification verticale Γ∞ = ∂T∞ /∂y

200
I.1. Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]
0 0

∞,z
Γ
−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D15 M15
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]

0 0
∞,z
Γ

−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]
D20 M20
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]

0 0
∞,z
Γ

−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 0 10 20
temps [h] temps [h]

F IGURE I.4 – Stratification horizontale Γ∞,z = ∂T∞ /∂z

201
I. Résultats des mesures avec les plaques de plâtre

I.2 Comparaison des profils de flux

D10 M10
(φFM−φconv)/φconv

(φFM−φconv)/φconv
0.2 0.2

0 0

−0.2 −0.2
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D15 M15
(φFM−φconv)/φconv

(φFM−φconv)/φconv

0.2 0.2

0 0

−0.2 −0.2
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D20 M20
(φFM−φconv)/φconv

(φFM−φconv)/φconv

0.2 0.2

0 0

−0.2 −0.2
0 0
5 1 5 1
10 0 Y [m] 10 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

F IGURE I.5 – Différence relative entre le flux conductif estimé par la méthode inverse φcond et le flux
conductif mesuré par les fluxmètres φF M

202
I.2. Comparaison des profils de flux

D10 M10

0.1 0.2
φray/φconv

ray conv
0.05 0.1

φ/φ
0 0
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D15 M15

0.1 0.1
φray/φconv

ray conv

0.05 0.05

φ

0 0
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D20 M20

0.1 0.1
φray/φconv

ray conv

0.05 0.05

φ

0 0
0 0
5 1 5 1
10 0 Y [m] 10 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

F IGURE I.6 – Rapport du flux radiatif φray sur le flux conductif φcond

203
I. Résultats des mesures avec les plaques de plâtre

I.3 Profils de la différence de température et du flux mesurés à


la paroi

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 0 2 4 6
2 2
φ [W/m ] φ [W/m ]
w w
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 0 2 4 6
2 2
φ [W/m ] φ [W/m ]
w w
D20 M20
1.5 1.5
φw
φref
1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 0 2 4 6
2 2
φw [W/m ] φw [W/m ]

00 b
F IGURE I.7 – Flux à la paroi. Comparaison avec le flux de référence φref = Cpw ∞

204
I.3. Profils de la différence de température et du flux mesurés à la paroi

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
∆T [°C] ∆T [°C]
w w
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
∆T [°C] ∆T [°C]
w w
D20 M20
1.5 1.5
∆Tw
∆TSparrow
1 1
∆TStratifié
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
∆Tw [°C] ∆Tw [°C]

F IGURE I.8 – Différence de température à la paroi. Comparaison avec les profils obtenus avec la méthode
de Sparrow et Gregg [32], et avec la méthode intégrale pour un milieu stratifié

205
I. Résultats des mesures avec les plaques de plâtre

206
Annexe J

Résultats des mesures avec les parois


contenant des MCP

207
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

J.1 Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
T −T [°C] T −T [°C]
w1 w2 w1 w2
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
T −T [°C] T −T [°C]
w1 w2 w1 w2
D20 M20
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
−0.2 −0.1 0 0.1 0.2 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2
Tw1−Tw2 [°C] Tw1−Tw2 [°C]

F IGURE J.1 – Différence des profils de température mesurés à la surface des deux parois test

208
J.1. Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
0 2.5

−0.5 2
b [°C/h]

b∞ [°C/h]
−1 1.5

−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D15 M15
0 2.5

−0.5 2
b [°C/h]

b∞ [°C/h]

−1 1.5

−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D20 M20
0 2.5

−0.5 2
b [°C/h]

b∞ [°C/h]

−1 1.5

−1.5 1

−2 0.5

−2.5 0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]

F IGURE J.2 – Taux de croissance de la température b∞ = ∂T∞ /∂t

209
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

D10 M10
0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]
0.4
0.2


0.2
0
0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D15 M15
0.6 0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]

0.4
0.2

0.2
0
0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D20 M20
0.6 0.8

0.4 0.6
Γ∞ [°C/m]

Γ [°C/m]

0.4
0.2

0.2
0
0
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]

F IGURE J.3 – Stratification verticale Γ∞ = ∂T∞ /∂y

210
J.1. Conditions limites à l’arrière de la paroi et dans l’air ambiant

D10 M10
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]
0 0

∞,z
Γ
−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D15 M15
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]

0 0
∞,z
Γ

−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]
D20 M20
0.4 0.4

0.2 0.2
Γ∞,z [°C/m]

[°C/m]

0 0
∞,z
Γ

−0.2 −0.2

−0.4 −0.4
0 10 20 30 0 10 20 30
temps [h] temps [h]

F IGURE J.4 – Stratification horizontale Γ∞,z = ∂T∞ /∂z

211
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

J.2 Comparaison des profils de flux

D10 M10

(φFM−φconv)/φconv
(φFM−φconv)/φconv

0 0

−0.5 −0.5

0 0
20 1 20 1
40 0 Y [m] 40 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D15 M15
(φFM−φconv)/φconv

(φFM−φconv)/φconv

0 0

−0.5 −0.5
0 0
20 1 20 1
40 0 Y [m] 40 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D20 M20
(φFM−φconv)/φconv

(φFM−φconv)/φconv

0 0

−0.5 −0.5
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

F IGURE J.5 – Différence relative entre le flux conductif estimé par la méthode inverse φcond et le flux
conductif mesuré par les fluxmètres φF M

212
J.2. Comparaison des profils de flux

D10 M10

0.1 0.2
φray/φconv

ray conv
0.05 0.1

φ/φ
0 0
0 0
20 1 20 1
40 0 Y [m] 40 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D15 M15

0.1 0.1
φray/φconv

ray conv

0.05 0.05

φ

0 0
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

D20 M20

0.2 0.1
φray/φconv

ray conv

0.1 0.05

φ

0 0
0 0
10 1 10 1
20 0 Y [m] 20 0 Y [m]
temps [h] temps [h]

F IGURE J.6 – Rapport du flux radiatif φray sur le flux conductif φcond

213
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

J.3 Profils de la différence de température et du flux mesurés à


la paroi

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
2 2
φ [W/m ] φ [W/m ]
w w
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
2 2
φ [W/m ] φ [W/m ]
w w
D20 M20
1.5 1.5
φw
φref
1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
2 2
φw [W/m ] φw [W/m ]

00 b
F IGURE J.7 – Flux à la paroi. Comparaison avec le flux de référence φref = Cpw ∞

214
J.3. Profils de la différence de température et du flux mesurés à la paroi

D10 M10
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]
0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 0 1 2 3
∆T [°C] ∆T [°C]
w w
D15 M15
1.5 1.5

1 1
Y [m]

Y [m]

0.5 0.5

0 0
0 1 2 3 0 1 2 3
∆T [°C] ∆T [°C]
w w
D20 M20
1.5 1.5
∆Tw
∆Tsim
1 1
Y [m]

Y [m]

∆Tstrat
∆T
0.5 0.5 Vli

0 0
0 1 2 3 0 1 2 3
∆Tw [°C] ∆Tw [°C]

F IGURE J.8 – Différence de température à la paroi. Comparaison avec les profils obtenus avec la méthode
de Sparrow et Gregg [32], et avec la méthode intégrale pour un milieu stratifié

215
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

J.4 Évolution des profils de la différence de température, du flux


et du coefficient d’échange convectif à la paroi

D10
16

14

12

10
[W/m2 ]

6
φ̄w

0
4 3 2 1
−2
10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.9 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.10

216
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 −5 0 5 10 15 20 −2 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 −5 0 5 10 15 20 −2 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 −5 0 5 10 15 20 −2 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 −5 0 5 10 15 20 −2 0 2 4 6
∆Tw [°C] 2
φw [W/m ] h [W/m²K]

F IGURE J.10 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du


flux à la paroi φw et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure D10

217
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

D15
22

20

18

16
[W/m2 ]

14

12

10
φ̄w

4
4 3 2 1
2
10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.11 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.12

218
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 0 5 10 15 20 25 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 0 5 10 15 20 25 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 0 5 10 15 20 25 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 0 5 10 15 20 25 0 2 4 6
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2 h [W/m²K]

F IGURE J.12 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du flux à la paroi φw
et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure D15

219
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

D20
30

25

20
[W/m2 ]

15
φ̄w

10

4 3 2 1
0
10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.13 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.14

220
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 8 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 8 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 8 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 6 8 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2 h [W/m²K]

F IGURE J.14 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du flux à la paroi φw
et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure D20

221
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

M10
30

25

20
[W/m2 ]

15
φ̄w

10

1 2 3 4
0
5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.15 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.16

222
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6 8 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6 8 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6 8 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 5 10 15 20 25 30 0 2 4 6 8 10
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2 h [W/m²K]

F IGURE J.16 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du flux à la paroi φw
et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure M10

223
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

M15
35

30

25
[W/m2 ]

20

15
φ̄w

10

1 2 3 4 5
0
5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.17 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.18

224
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 10 20 30 0 5 10 15

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 10 20 30 0 5 10 15

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 10 20 30 0 5 10 15

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 10 20 30 0 5 10 15

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
5

0.5 0.5 0.5

0 0 0
0 2 4 0 10 20 30 0 5 10 15
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2 h [W/m²K]

F IGURE J.18 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du flux à la paroi φw
et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure M15

225
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

M20
40

35

30
[W/m2 ]

25

20
φ̄w

15

10

1 23 4
5
5 10 15 20 25 30 35 40
T̄w [o C]

F IGURE J.19 – Localisation des plages de température moyenne à la paroi Tw , sur la courbe
de l’évolution du flux moyen à la paroi φw , correspondant aux profils affichés dans la
figure J.20

226
J.4. Évolution des profils de la différence de température, du flux et du coefficient
d’échange convectif à la paroi

2
∆Tw [°C] φw [W/m ] h [W/m²K]
1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
2 4 6 10 20 30 40 50 0 5 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
2

0.5 0.5 0.5

0 0 0
2 4 6 10 20 30 40 50 0 5 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
3

0.5 0.5 0.5

0 0 0
2 4 6 10 20 30 40 50 0 5 10

1.5 1.5 1.5

1 1 1
Y [m]
4

0.5 0.5 0.5

0 0 0
2 4 6 10 20 30 40 50 0 5 10
∆Tw [°C] φw [W/m ]
2 h [W/m²K]

F IGURE J.20 – Évolution des profils de la différence de température à la paroi ∆Tw , du flux à la paroi φw
et du coefficient d’échange convectif h pour la mesure M20

227
J. Résultats des mesures avec les parois contenant des MCP

228
Annexe K

A review on phase change materials


integrated in building walls

229
Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391

Contents lists available at ScienceDirect

Renewable and Sustainable Energy Reviews


journal homepage: www.elsevier.com/locate/rser

A review on phase change materials integrated in building walls


Frédéric Kuznik a,b,*, Damien David a,b, Kevyn Johannes a,b, Jean-Jacques Roux a,b
a
Université de Lyon, INSA-Lyon, CETHIL, CNRS, UMR5008, F-69621 Villeurbanne, France
b
Université Lyon 1, F-69622, France

A R T I C L E I N F O A B S T R A C T

Article history: The present paper is the first comprehensive review of the integration of phase change materials in
Received 3 June 2010 building walls. Many considerations are discussed in this paper including physical considerations about
Accepted 17 August 2010 building envelope and phase change material, phase change material integration and thermophysical
property measurements and various experimental and numerical studies concerning the integration.
Keywords: Even if the integrated phase change material have a good potential for reducing energy demand, further
Thermal energy storage investigations are needed to really assess their use.
Phase change material
ß 2010 Elsevier Ltd. All rights reserved.
Building envelope

Contents

1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380


2. Source of articles and categories. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380
2.1. Source of articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380
2.2. Categories of articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
3. Integration of PCM in building envelope: physical considerations and heuristic arguments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
3.1. Physical considerations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
3.2. Heuristic arguments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
4. Phase change theory . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
4.1. The phase change of a pure ideal body . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
4.2. The phase change of a mixture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
5. Phase change materials used in building walls . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
5.1. Organic PCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
5.2. Inorganic PCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
6. PCM containment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
6.1. The impregnation of building materials . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
6.2. The micro-encapsulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
6.3. Shape-stabilized PCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
6.4. Other containers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
7. Measurement of the thermal properties of PCM and PCMIBW . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
7.1. DSC: differential scanning calorimetry . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
7.2. The T-history method . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
7.3. The guarded hot-plate setup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
8. Experimental studies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
9. Numerical studies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389
10. Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389
References . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389

* Corresponding author at: Université de Lyon, INSA-Lyon, CETHIL, CNRS, UMR5008, F-69621 Villeurbanne, France. Tel.: +33 4 72 43 84 61; fax: +33 4 72 43 85 22.
E-mail address: Frederic.kuznik@insa-lyon.fr (F. Kuznik).

1364-0321/$ – see front matter ß 2010 Elsevier Ltd. All rights reserved.
doi:10.1016/j.rser.2010.08.019
380 [()TD$FIG]
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391

1. Introduction

As demand in thermal comfort of buildings rise increasingly, the


energy consumption is correspondingly increasing. For example, in
France, the energy consumption of buildings has increased by 30%
during the last 30 years. Housing and tertiary buildings are
responsible for the consumption of approximately 46% of all
energies and approximately 19% of the total CO2 emissions [1].
Nowadays, thermal energy storage systems are essential for
reducing dependency on fossil fuels and then contributing to a
more efficient environmentally benign energy use [2].
Thermal energy storage can be accomplished either by using
sensible heat storage or latent heat storage. Sensible heat storage
has been used for centuries by builders to store/release passively
thermal energy, but a much larger volume of material is required to
store the same amount of energy in comparison to latent heat
storage. The principle of the phase change material (PCM) use is
simple. As the temperature increases, the material changes phase
from solid to liquid. The reaction being endothermic, the PCM
Fig. 2. Distribution of the publications per journal.
absorbs heat. Similarly, when the temperature decreases, the
material changes phase from liquid to solid. The reaction being
exothermic, the PCM desorbs heat. The integration of PCM in since 1979. Three phases can be distinguished: around 1980,
building walls is a way to enhance the storage capacity of building between 1990 and 2000 and after 2003. The first studies dealing
envelope and then to rationalize the use of renewable and non- with PCM integration into building walls are dated from the 80s (3
renewable energies. publications). Then, during the period between 1980 and 1990,
The number of articles concerning the PCM integration in only 2 articles have been published. From 1990 to 2000, the
building walls (PCMIBW) has increased during the last five years. number of publications per year increases to about 1 publication
Then, this paper is dedicated to a review of such PCMIBW. So, per year. After 2003, an increase in the number of publications
Section 2 deals with a factual analysis of the papers from the occurred (reaching up to 14 articles). Almost 80% of the studies
literature. Some physical considerations concerning PCMIBW and have been carried out over the past 8 years which have seen the
heuristic arguments are given in Section 3. Section 4 deals with development of new encapsulation technologies and new energy
some basics of phase change theory which is very important for the standards. However, this analysis should take into account the fact
understanding of heat transfers. A review of PCM studied in the that the number of articles per journal has increased significantly
literature is developed in Section 5. The integration of PCM highly since 1979.
depends on the containment, and then Section 6 deals with this Fig. 2 presents the distribution of the studies per journal. Most
specific problem. Section 7 deals with the measurement of PCM of the publications (51%) come from 3 journals. Furthermore,
and PCMIBW thermophysical properties. Sections 8 and 9 of the almost 85% of the articles have been published by the same
paper are respectively dedicated to a review of experimental and publisher.
numerical studies concerning PCMIBW. As an example, the journal shown in Fig. 2 that published 33
articles, has multiplied by 4.3 the number of papers published
2. Source of articles and categories between 1979 (38 papers) and 2009 (164 papers). The same kind of
observation can be made for the other journals. Finally, it is
2.1. Source of articles possible to conclude that interest in the subject rising, because the
number of publications has risen by a factor of 12.
Conference papers have been voluntarily omitted to avoid any The distribution of the publications per country is shown in
[()TD$FIG]
duplications. Fig. 1 shows the distribution of the number of articles Fig. 3. The origin of the articles can be diverse depending on the

[()TD$FIG]

Fig. 1. Evolution of the number of publications since 1979. Fig. 3. Number of publications per country.
[()TD$FIG]
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391 381

authors’ affiliation. As a consequence, the total number of studies


in Fig. 3 is greater than the total number of articles collected in this
paper (99 articles but all of them are not cited in the present paper).
More than 17% of the articles have been published by China.

2.2. Categories of articles

The review articles represent about 10% of the total amount of


papers (9 review articles [3–11]). All of these articles deal with the
general problem of thermal energy storage using PCM and no only
the case of PCM walls.
Removing the review articles from the list, the identified
categories concerning the publications are as follows:
Fig. 5. A schematic representation of PCMIBW in a house with solar gain.
 41% of publications deals only with experimental studies; 26% of
these papers are dedicated to the development and evaluation of
PCM walls only. The heat transfer in the wall is conduction. Outside the
 38% of publications are dedicated to the numerical evaluation of envelope, the heat transfer processes are the same as inside the
PCM walls. building room.
 21% of the publications deal with both experiment and numerical The effect of thermal energy storage in the building envelope
modeling. is to reduce the indoor temperature fluctuations and to delay the
air temperature extremum. Thermal energy is usually stored in
It is interesting to note that no study, experimental or the building envelope by sensible heat of the materials. The
numerical, examines the evaluation of PCM walls in real storage capacity is related to the mass-specific heat capacity and
conditions, i.e. with internal loads. the mass of the materials used in the building envelope. Of
course, the storage capacity of the envelope is also related to the
3. Integration of PCM in building envelope: physical composition of the walls and the technological solutions. For
considerations and heuristic arguments example, a wall composed of concrete with external insulation
has a higher storage capacity than the same wall with internal
3.1. Physical considerations insulation.
For example, lightweight buildings have low thermal energy
The building is a quite complex object submitted to internal and storage capacity because of the materials used for the envelope. In
external solicitations (see Fig. 4). External solicitations are due to that case, integration of PCM enhances the storage capacity (see
the local external weather. Internal solicitations come from solar Fig. 5): as the temperature increases, the material changes phase
radiative flux entering the building and internal loads. A high- from solid to liquid and the PCM absorbs heat. Similarly, when the
energy efficiency building must have an energy efficient envelope temperature decreases, the material changes phase from liquid to
that can ensure comfort of occupants with a minimum system solid and the PCM desorbs heat. PCM can also be used to control the
energy requirement. From this point of view, thermal energy air temperature: contrary to sensible heat storage, latent heat
storage in the envelope is a key factor. storage occurs at the phase change temperature without a
Inside a building room, the heat transfer processes between the significant raise in temperature.
surface of the wall and the solicitations are as follows: On the whole, a high-energy efficient building envelope must
have the following characteristics:
 convective heat transfer between the air and the surface,
 shortwave radiative heat transfer, – few thermal energy losses with the exterior by thermal
 longwave radiative heat transfer. insulation,
[()TD$FIG] – use of renewable energy using for example sun radiation through
glazing windows,
– limitation of overheating or energy demand peaks using
PCMIBW.

3.2. Heuristic arguments

Using very simplified assumptions, Peippo et al. [12] presented


approximate formulae for optimum phase change temperature
and thickness of the PCMIBW:
Q
T m;o pt ¼ T r þ (1)
htstor

tn h
Do pt ¼ ðT m;o pt  T n Þ (2)
rDH

td T d þ tn T n
Tr ¼ (3)
td þ tn
where Tm,opt is the optimal phase change point of the PCM (8C), Tr is
Fig. 4. Schematic representation of heat transfers in a building. the average room temperature (8C), Q is the heat absorbed by unit
382 [()TD$FIG]
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391

area of the room surface (J/m2), h is the average heat transfer


coefficient between wall surface and surroundings (W/m2/K), Td is
the room daytime temperature (8C), Tn is the room nighttime
temperature (8C), td is the charging time, day (s), tn is the
discharging time, night (s), tstor is the diurnal storage, cycle = td + tn
(s) (24 h), Dopt is the optimal thickness of the PCM slab (m), DH is
the latent heat of fusion of PCM (J/kg).
The previous formulae are very simplified and cannot be used to
optimize a PCM wall used in a building. For example, the optimal
thickness of the wall highly depends on the thermal diffusivity of
the PCM composite. The reason is that the penetration time for
transient heat conduction tp can be evaluated by [13]:

ðe=2Þ2 Fig. 7. Equilibrium areas of the liquid and solid phases at the atmospheric pressure.
tp  (4)
a

where a is the thermal diffusivity of the medium (m2/s) and e the The phase change, which is usually used to store latent heat
thickness of the wall (m). Of course, the penetration time must energy in buildings, is between the liquid phase of the material and
have a value lower than 12 h if diurnal heat storage is required. its solid phase. The liquid ! solid transformation is called
solidification and the solid ! liquid transformation is called
fusion.
4. Phase change theory The pressure can be considered as constant during the phase
change in building applications; its value being equal to the
From a practical point of view, only the phase change solid– atmospheric pressure patm. If a transformation corresponding to a
liquid is used in building envelope. The material can be a pure constant pressure p = patm (horizontal line in Fig. 7) is drawn on the
substance, an eutectic mixture or a non-eutectic mixture. The phase diagram, this line intercepts the liquid–solid boundary. The
difference between eutectic and non-eutectic mixture is the phase temperature at this crossing is called the fusion temperature of a
change temperature: for an eutectic mixture, the phase changes at pure body. If T  Tf, the pure body at the thermodynamic
a constant temperature whereas, for a non-eutectic mixture, the equilibrium is solid. If T  Tf, the pure body at the thermodynamic
phase changes during a temperature interval. From the literature equilibrium is liquid.
review, the phase change materials used have phase change Now let us consider the phase change dynamics. The pure body
temperature in the range (20 8C, 60 8C). is subjected to a temperature perturbation at a time t, it reaches its
thermodynamic equilibrium at a time t + Dt. The change in
4.1. The phase change of a pure ideal body thermodynamic equilibrium is mainly due to heat exchanges with
the external environment. The time for the pure body to reach the
The exact definition of the phase of a pure body is ‘‘an area in the new thermodynamic equilibrium is the time needed for the heat to
space of the thermodynamic parameters (T,p,V) of a system be exchanged.
composed uniquely of the pure body, in which the free energy is an Fig. 8 shows the time evolution of the temperature T of the pure
analytical function’’. ideal body, and the time evolution of the heat flux q leaving the
Let us consider the volume V of the system fixed. The areas body, if the external environment is subjected to a temperature
occupied by each phase can be represented in a plan of which the step DT, which leads to the solidification of the body. During the
abscissa is the temperature T and the ordinate is the pressure p. cooling there are three steps:
This representation is commonly called the phase diagram, an [()TD$FIG]
example is drawn in Fig. 6. There are three phases on the diagram.
When the pure body is at the thermodynamic equilibrium with a
pressure p0 and a temperature T0, its phase is the phase 2.
The matter can be found under several states. The three most
common states are gas, liquid and solid. Generally, the state of the
matter corresponds directly to phase, that is why the terms ‘‘solid
phase’’, ‘‘liquid phase’’, and ‘‘gas phase’’ are usually used.
[()TD$FIG]

Fig. 8. Time evolution of the temperature and heat flux during the solidification of a
Fig. 6. Phase diagram. pure body submitted to a temperature step DT.
[()TD$FIG]
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391 383

1. The cooling of the liquid: The pure liquid body releases sensible
heat and its temperature decreases until it reaches the
temperature of fusion. The total amount of energy released is
RT
equal to hl ¼ C pl T a dT where C pl is the heat capacity of the
f
liquid phase. hl corresponds to the area under the heat flux
curve.
2. The phase change: The latent heat is released. The temperature
remains constant.
3. The cooling of the solid: The pure solid body releases sensible heat
and its temperature decreases until it reaches the equilibrium
Fig. 10. Supercooling effect.
temperature. The total amount of energy released is equal to
RT
hs ¼ C ps T z f dT where C ps is the heat capacity of the solid phase.
liquid phase when its temperature decreases below the fusion
The curves of Fig. 8 depended on the thermal solicitation due to temperature. The solidification starts later: the material tempera-
a modification of the external environment. When such a curve has ture rises again suddenly to the phase change temperature, as
to be examined, it is important to know the nature of the thermal shown in Fig. 10. This effect is called the supercooling effect and is
solicitation. The most frequent graphics found in the literature are: very important when dealing with pure PCM.

 Temperature step response: The time evolution of the material’s 4.2. The phase change of a mixture
temperature due to an external temperature step (Fig. 8).
 Temperature scanning response: The evolution of the released This section is devoted to the physical description of the phase
heat flux as a function of the external temperature Text, when this change of a binary mixture. Of course, for multi-components
temperature is following a ramp (scanning) (Fig. 9). Thus, the mixture, the theory is quite similar but more complicated from a
curve depends on the speed of the external temperature increase. representation point of view. The binary diagram is used to
represent the location of the different phases of a mixture.
The latent heat of the material is obtained from the area under Fig. 11 shows a binary diagram of an isomorphous system. The
the curve and the external temperature speed V T ext ¼ dT ext =dt, abscissa corresponds to the proportion of the component B in the
which is constant. The latent heat is deduced from the formula: mixture A + B, and the ordinate is the temperature of the mixture.
The volume and the pressure are constant.
Z t2 Z T0
@t 1 The diagram consists of two single-phase fields separated by a
hf ¼ qðtÞdt ¼ qðT ext Þ dT ¼ A (5)
t1 Te @T ext ext V T ext f two-phase field. The boundary between the liquid field and the two-
phase field in Fig. 11 is called the liquidus; that between the two-
phase field and the solid field is the solidus. In general, a liquidus is
Then, some characteristic temperatures are necessary to enable
the locus of points in a phase diagram representing the temperatures
quantitative comparison between different curves:
at which mixtures of the various compositions of the system begin to
freeze on cooling or finish melting on heating; a solidus is the locus of
 Ti and Tf: initial and final temperatures respectively at the
points representing the temperatures at which the various mixtures
beginning and the end of the deviation from the sensible heat
finish freezing on cooling or begin melting on heating. The phases in
transfer curve.
equilibrium across the two-phase field (the liquid and solid
 Tp: peak temperature of the maximum heat flux.
solutions) are called conjugate phases.
 To and Te: On each side of the maximum heat flux point, there is
Let us take the example of a binary mixture composition
an inflexion of the curve. Tangents lines can be drawn at the
represented by line (I). If the mixture is solid and the temperature
inflexion points. Those temperatures are the temperatures at the
increase, the melting begins at the temperature Th (i.e. point h) and
intersection between the tangents ant the base of the curve i.e.
the composition is totally liquid at temperature Tc (i.e. point c). If
onset temperature To and end temperature Te.
[()TD$FIG]
The most commonly used temperatures to get the character-
istics of a PCM are Tp, To, and DT = To  Te, the width of the peak.
The solidification of a PCM begins with a nucleation effect. The
nucleation is the formation of initial crystals, called nucleus. Then,
the crystals propagate in the material to form the solid phase. The
nucleation rate of a material is its capability to produce nucleus
when the temperature decreases below the fusion temperature. If
the nucleation rate of a material is too low, it can remain in the
[()TD$FIG]

Fig. 9. Heat flux profile of a temperature scanning response. Fig. 11. Binary phase diagram – isomorphous system.
[()TD$FIG]
384 [()TD$FIG]
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391

Fig. 12. Binary phase diagram – azeotropic point.

Fig. 14. The liquid–solid phase diagram of binary mixtures system of C14H30 and
C16H34 from [14].
the mixture is liquid and the temperature decrease, the solidifica-
tion begins at the temperature Tc (i.e. point c) and the composition
is totally solid at temperature Th (i.e. point h). There is a hysteresis
phenomenon in the phase change. 5. Phase change materials used in building walls
If the mixture is at temperature Te (i.e. point e), the composition
of the mixture is given by the location of points f and g: The phase change materials used in building wall applications
can be either organic materials or inorganic materials.
eg
 100% ¼ % of solid present (6)
fg 5.1. Organic PCM

The organic PCM are paraffins, fatty acids and the polyethylene
fe
 100% ¼ % of liquid present (7) glycol (PEG). They present a congruent phase change, they are not
fg
dangerous, and they have a good nucleation rate.
Depending on the components, several phase diagrams exist Table 1 presents the thermal properties of organic materials
depending on the phase change behaviour of the mixture. Fig. 12 found in the literature, which may be suitable to the specification
shows the phase diagram with a large solubility gap and a minima listed before. Tf is the temperature of fusion, Hf is the latent heat of
liquidus temperature, e.g. an azeotropic point X. fusion, C ps and C pl are the heat capacities of the solid and liquid
Fig. 13 shows the special case of a system with an eutectic phases, ks and kl are the thermal conductivities of the solid and
mixture i.e. point E; it is a mixture at such proportions that melting liquid phases.
point is as low as possible and that all the components crystallize The advantages of organic PCM are:
simultaneously.
Fig. 14 extract from [14] shows the experimental phase diagram  availability in a large temperature range,
of binary mixtures system of C14H30 and C16H34. The eutectic point M  freeze without much super cooling,
of the mixture occurs at 91.67% of tetradecane, and the phase change  ability to melt congruently,
temperature at this point is approximately 1.7 8C. Of course, the  self-nucleating properties,
phase diagram is necessary to correctly model the heat stored/  compatibility with conventional material of construction,
no segregation,
[()TD$FIG]
release but, presently, it is never used for building simulations. 
 chemically stable,
 high heat of fusion,
 safe and non-reactive,
 recyclable.

The disadvantages of organic PCM are:

 low thermal conductivity,


 low volumetric latent heat storage capacity,
 flammable (depending on containment).

5.2. Inorganic PCM

The inorganic PCM are salt hydrates. Table 2 lists some


inorganic PCM.
The advantages of inorganic PCM are:

 high volumetric latent heat storage capacity,


Fig. 13. Binary phase diagram – eutectic point.  low cost and easy availability,
F. Kuznik et al. / Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 379–391 385

Table 1
Organic PCM in literature (MP: methyl palmitate; MS: methyl stearate; U: unknown; n.a.: not available).

Materials Tf (8C) Hf (kJ/kg) C ps (kJ/kg/K) C pl (kJ/kg/K) ks (W/m2/K) kl (W/m2/K) References

GR25 23.2–24.1 45.3 1.2 1.2 n.a. n.a. [15,16]


PEG600 22 127.2 n.a. 2.49 n.a. 0.189 [15]
n-Octadecane 27 243.5 1.934 2.196 0.358 0.148 [17]
n-Eicosane 37 241 2.01 2.04 0.15 0.15 [17]
P116 47 225 2.4 1.9 0.24 0.24 [17]
Butyl stearate 19 140 n.a. n.a. n.a. n.a. [18,19]
ERMEST2325 17–20 138 n.a. n.a. n.a. n.a. [20,21]
RT27 26–28 179 1.8 2.4 0.2 0.2 [22–25]
MICRONAL26 26 110 n.a. n.a. n.a. n.a. [24,26]
RT20 22 172 n.a. n.a. n.a. n.a. [27]
MP65%–MS35% 21.8–24.5 175 n.a. n.a. n.a. n.a. [28]
MP77%–MS23% 22.4–23.8 177 n.a. n.a. n.a. n.a. [28]
MP93%–MS7% 22.2–22.8 182 n.a. n.a. n.a. n.a. [28]
GR41 43 63 n.a. n.a. 0.15 0.15 [29]
GR27 28 72 n.a. n.a. 0.15 0.15 [29]
Eutectic capric–myristic 21.7 155 n.a. n.a. n.a. n.a. [30]
MICRONAL 5001 26 110 n.a. n.a. n.a. n.a. [31]
MICRONAL 5008 22 110 n.a. n.a. n.a. n.a. [31]
Heptadecane 22 214 n.a. n.a. n.a. n.a. [32]
MPCM28-D 28 180–195 n.a. n.a. n.a. n.a. [33]
UNICERE55 45–60 185 n.a. n.a. n.a. n.a. [19]
n-Nonadecane 31.8 160 n.a. n.a. n.a. n.a. [34]
Eutectic capric–stearic 24.7 179 n.a. n.a. n.a. n.a. [35]
Non-eutectic capric–lauric 19.2–20.3 144–150 n.a. n.a. n.a. n.a. [36]
U3 28 244 n.a. n.a. 0.28 0.22 [37]
U4 13.6–23.5 104.5–107.5 4 4.1 0.18 0.22 [13,38–41]
RT25 25 147 2.9 2.1 1.02 0.56 [42]

 sharp phase change, porous container. This interaction can deteriorate the mechanical
 high thermal conductivity, properties of the container.
 non-flammable. The materials used for impregnation are as follows:

The disadvantages of inorganic PCM are: plaster: [18,20,21,28,32,35,36,50–52].


concrete: [19,44,50].
 high volume change, vermiculite: [30].
 supercooling, wood: [53].
 segregation. cement: [34].
compound: [54–56].
6. PCM containment
6.2. The micro-encapsulation
6.1. The impregnation of building materials
The micro-encapsulation consists in enclosing the PCM in a
The simplest method consists in the direct impregnation of the microscopic polymer capsule. The microcapsules form a powder,
PCM into gypsum, concrete or other porous materials to form which is then included in the recipe of a building construction
mixed type PCMIBW. Khudhair and Farid [48] explained the material. Special attention has to be taken in the choice of the
different impregnation techniques. The volume occupied by the capsule’s material to avoid chemical reactions between the capsules
PCM in the pores is small enough to prevent from the isolation of and the building material. The PCM is trapped and cannot leak
the solid PCM crust. The structure of the porous material anymore, and the size of the capsules is small enough to prevent
transports the heat to the pores. Unfortunately, important leakage from a disproportionate isolation of the solid crust of the PCM.
have been observed, in particularly by Xiao et al. [49]. Cabeza et The quality of the process of micro-encapsulation is evaluated
al. [26] also reported an interaction between the PCM and its by the ratio between the mass of the satisfying capsules (hermetic

Table 2
Inorganic PCM in literature (U: unknown).

Materials Tf (8C) Hf (kJ/kg) C ps (kJ/kg/K) C pl (kJ/kg/K) ks (W/m2/K) kl (W/m2/K) References

Eutectic salt 32 216 [43]


SP25A8 25–26 180 2.5 0.6 0.6 [23]
Calcium chloride hexahydrate 26–29 175 2.3 1.4 1 1 [25]
Sodium thiosulfate pentahydrate 40–48 210 1.46 2.4 [44]
U1 30–32.5 131 [45,46]
U2 26–28 188 1.44 1.44 1.09 0.54 [47]
CaCl2 6H2O 29.8 191 [37]
S27 27 190 1.5 2.22 0.79 0.48 [42]
L30 30 270 1.23 1.79 1.02 0.56 [42]
386 [()TD$FIG]
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capsules containing PCM) and the total mass of the powder.


Hawlder et al. [57] investigated the influence on this ratio of
several parameters such as the duration of the process, the
quantity of PCM and reticulation agent introduced in the solution,
for a coacervation micro-encapsulation.
Three characteristics of the capsules are relevant to appreciate
the quality of the powder: their mean diameter, the thickness of
their shell, the mass percentage of PCM compared to the total mass
of the capsule. For an in situ polymerization, Zhang et al. [58]
varied the strength of the beater, which caused a variation in the
mean size of the capsules. Sarier and Onder [59] performed a
statistical study on the size of the capsules to evaluate their degree
of inhomogeneities in a powder.
The PCM powder has to be included into the mixture of a
building material, such as concrete, a polymer or gypsum, to form
the improved building phase change material. Thus, the thermal
behaviour of the PCMIBW depends on the thermal specifications of
the building material. Fig. 15. SEM photography of a concrete wall containing microencapsulated PCM,
from Schossig et al.. [61].
However, DSC measurements have been performed directly on
the PCM powder to determine its specific latent heat and its
temperature of fusion. Yamagishi et al. [60] observed a super- [49] made the same remark for SBS. Zhang et al.. [56] report that
cooling effect during the solidification of microencapsulated. the PCM mixes better into SBS than HDPE, but the shape-stabilized
When the size of the microcapsules decreases below a few PCM is more rigid when using HDPE.
microns, the nucleation agents, which are necessary to the start of The thermal conductivity of a shape-stabilized PCM is not very
the solidification, rarefy. The solidification is delayed. Zhang et al. high, which is a problem in latent heat storage systems. Thus,
[58] attenuated the supercooling effect by adding nucleation researchers added some materials into their shape-stabilized PCM
agents into the PCM. The nucleation agent, which they used, was 1- composition to improve their conductivity. The most complete
tetradecanol for C14 PCM, and 1-pentadecanol for C15 PCM. study on those additives has been made by Zhang et al. [63]. They
In the literature review, about 20 papers deals with micro- found that most efficient conducting material was ex-foliated
encapsulated PCM in building material, most of them being plaster graphite. The conductivity of their shape-stabilized PCM evolved
material. For example, Schossig et al.. [61] built gypsum boards from 0.150 W/mK to 0.229 W/mK by adding 10% weight graphite
containing microencapsulated PCM, of which the temperature of into the mixture. Zhang et al.. [63] developed a model to predict
fusion was around 25 8C. Fig. 15 is a SEM photography of the PMC the thermal conductivity of the material from its composition.
in the concrete.
6.4. Other containers
6.3. Shape-stabilized PCM
Other containers can also be used for the integration of PCM in
Shape-stabilized PCM are prepared from a liquid mixture of the building walls. Ahmad et al. [15,16] used PVC panels filled with
PCM and a supporting material. The mixture is then cooled below PCM. Carbonari et al. [43] used sandwich panels with plastic rigid
the glass transition temperature of the supporting material, until it containers of PCM. Castell et al. [23] used CSM panels. Konuklu
becomes solid. An appropriate choice of the supporting material and Paksoy [31] tested aluminium foils to incorporate PCM in a
allows PCM mass proportions up to 80%. Fig. 16 shows two pictures multi-layers panel. Medina et al. [45], Voelker et al. [37], Zhang et
of a plate made of shape-stabilized PCM. On the first one, one can al. [46] and Guceri and Faunce [64] filled tubes with PCM that was
notice that the shape-stabilized PCM looks like a homogeneous integrated in the wall. Pasupathy et al. [47] filled a steel container
material. The second picture shows the microstructure of the with PCM for being included in the roof slab.
material.
The most common supporting materials found in the literature 7. Measurement of the thermal properties of PCM and PCMIBW
are high-density polyethylene (HDPE) and styrene–butadiene–
styrene (SBS). Sari [62] did not observe any leakage of the phase Arkar and Medved [65] and Cho and Choi [66] showed that a
change material by using HDPE as supporting material. Xiao et al. perfect knowledge of the thermal properties of the PCM and the
[()TD$FIG]

Fig. 16. Pictures of the shape-stabilized PCM: (a) the PCM plate; (b) SEM picture from Zhou et al.. [94].
[()TD$FIG]
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way those properties are measured, is necessary to correctly


analyze a latent heat storage system. Tyagi and Buddha [8] warn
the reader about data provided by the manufacturer, which could
be erroneous (usually over optimistic). Thus, measurement
methods have been developed in order to get the thermodynamic
characteristics of PCMs. Even if several measurement methods
exist, the differential scanning calorimetry (DSC) is the most
common one.

7.1. DSC: differential scanning calorimetry

This measurement method has been initially developed to


characterize the heat exchanges between some materials and their
environment during transformations such polymerization or
phase change of polymers. The name differential scanning
calorimetry is very explicit:

 Calorimetry: the calorimetry is the measurement of the quantity


Fig. 18. Differential scanning calorimeter melting and freezing curves for the
of heat that can be absorbed or released by a body subjected to a composite PCM from [39].
change of temperature. In our case, the heat transfer is due to
conduction.
 Differential: the measurement setup is designed to have two The DSC is a complex system and the direct use of the measured
different samples in identical conditions. The thermal reaction of curves is not physically correct because some heat transfer
the sample to characterize is obtained by comparison with the phenomena are omitted: the convection in the sample (i.e.
thermal reaction of the reference sample (which properties are capsule), the non-uniformity of the temperature in the sample
known). (conduction), the time needed to heat or cool the sample (inertia).
 Scanning: the thermal excitation is a ramp of temperature. The An inverse method based on this physical phenomenon is
temperature rate has to be determined by the researcher. necessary to qualitatively enhance the results of DSC.
Fig. 18 from [39] shows the DSC curves obtained for a paraffin
Two kinds of DSC setups exist. The power compensation DSC mixture. The heating and cooling curves are of course different and
consists in two independent calorimeters. The heat flux DSC has the melting and freezing temperatures are 13.6 8C and 23.5 8C,
got a Siamese structure: the two samples are connected to the respectively. The mixture phase change depends on the phase
same metal disc; the behaviour difference of the samples submit to diagram but the DSC curves are not sufficient to get it. Further
the same temperature excitation leads to a voltage difference investigations are needed to calculate, from DSC, the physical
between the samples; the absorbed heat in the PCM sample is characteristics needed to model the phase change of such PCM
deduced from the voltage. mixture.
The weight of DSC measurement sample is only a few grams.
Thus, DSC provides information about the local properties of the 7.2. The T-history method
material. It does not characterize the thermal behaviour of the bulk
BIPCM and then this method is useful when the composite PCM The T-history method has been designed to test large samples.
characteristic size can be tested. It also provides information about the thermal conductivity of the
The Annex 17 of ECES (International Energy Agency) [67] PCMIBW, and allows to test several samples at the same time.
observed the response of several samples with different masses, to The method is explained by Yinping and Yi [68]: samples of
a temperature scanning with different rates. The material of the PCMIBW are put in different vertical tubes; a reference material is
sample did not suffer from super cooling. Results are shown in also put in a vertical tube. The temperature of the sample is
Fig. 17. The equivalent heat capacity calculated using the DSC measured with a thermocouple located at the center of the tube. At
curves is clearly influenced by the sample mass and heating rate. the beginning of the test, all the materials are in the liquid phase.
[()TD$FIG] The tubes are suddenly immersed into a controlled atmosphere
(usually cold water), in which the temperature is regulated and is
below the fusion temperature of the PCMIBW. The temperature
inside each tube and in the controlled atmosphere is monitored; an
example of the curve obtained is shown in Fig. 19.
A convective coefficient is deduced from the temperature curve
of the reference material. Three steps appear in the temperature
curve of the PCMIBWs: the cooling of the liquid phase, the
solidification of the PCM, and the cooling of the solid phase. The
latent heat of the material and the heat capacity of its different
phases are obtained after the calculation of the areas between the
sample temperature curve and the atmosphere temperature curve
(A1, A2 and A3) for each step. The thermal conductivity of the
sample is obtained by using an inverse method on the total
solidification time.
The method was improved by Marin et al. [69] to obtain the
heat capacity as a function of the temperature. Peck et al. [70]
Fig. 17. Temperature scanning responses depending on sample mass and heating proposed to lie the tubes horizontally in order to minimize
rate from [67]. disparities of the heat flux on their surface.
[()TD$FIG]
388 [()TD$FIG]
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Fig. 20. The measurement setup from the Darkwa et al. [71].

8. Experimental studies

Table 3 summarizes the experimental studies concerning


measurements held in a room with walls containing PCM. Most
of these experiments were carried out in outdoor conditions with
no internal gains due to occupation (i.e. real use of the building).
The phase change temperature of the materials tested varies
between 20 8C and 30 8C, which is the usual thermal comfort zone
of buildings. The PCM are mainly contained in plasterboards.
In the majority of the experimental studies, the measurements
concern the air temperature in the test cell (usually one point) and,
Fig. 19. T-history experimental setup and T-history temperature curves. sometimes, the walls temperature. In all the cases, the major effect
of PCMIBW is to reduce the temperature fluctuations with a more
or less important time lag concerning the temperature maximum.
There are few studies with heat flux measurements whereas it is an
7.3. The guarded hot-plate setup interesting way to calculate the thermal energy stored/release. On
the whole, there is a lack of indicators allowing evaluating the real
Darkwa and Kim [71] used the guarded hot-plate to compare effectiveness of the solutions tested.
the storage performances of two different PCM wallboards. The The thermal comfort of occupants is driven in particular by the
setup contained a stack composed of a cold source, a hot source, a air temperature (convective heat transfer) and the surface
heat flux meter and the wallboard sample. The stack is isolated on temperature using the mean radiant temperature (radiative heat
every side. Fig. 20 shows the setup. The specificities of the transfer). A special attention must be paid to these two parameters
wallboard sample are obtained by the integration of the measured to really assess the effect of PCM on thermal comfort.
heat flux during the phase change. Concerning the energy, Castell et al. [23] measured a reduction
Schossig et al. [61] also designed a guarded hot-plate type of about 15% of electricity consumption during summer 2008. A
measurement setup. The stack was composed of the wall sample more systematic study of energy reduction coupled with life cycle
and one copper plate on each side. analysis is necessary to really assess the performance of PCMIBW.

Table 3
Experimental studies involving PCM wallboards; the material refers to Tables 1 and 2.

Ref. Material Container Cell size Number of cells Conditions

[16] PEG600 PVC panel 0.9 m  0.9 m  0.9 m 2 Outdoor


[18] Butyl stearate Gypsum 2.88 m  2.22 m  2.24 m 1 Outdoor
[20] Butyl stearate palmitate; ERMEST2325 Gypsum 2.27 m  2.29 m  2.45 m 2 Laboratory
[26] MICRONAL26 Gypsum 2.4 m  2.4 m  2.4 m 2 Outdoor
[43] Eutectic salt Sandwich panel 4.37 m  3.39 m  2.7 m 1 Laboratory
[23] RT25; SP25A8 CSM panel 2.4 m  2.4 m  2.4 m 2 Outdoor
[24] MICRONAL26; RT27 2.4 m  2.4 m  2.4 m 2 Outdoor
[27] RT20 Gypsum 0.7 m  0.7 m  0.7 m 3 Laboratory
[72] RT20 Gypsum 0.7 m  0.7 m  0.7 m 3 Laboratory
[31] PC5001; PCM5008 Aluminium foils 2.7 m  2 m  1.5 m 3 Outdoor
[38,39] U4 ENERGAIN 3.1 m  3.1 m  2.5 m 1 Laboratory
[40] U4 ENERGAIN 0.5 m  0.5 m  0.5 m 2 Laboratory
[53,56] Paraffin Shape-stabilized 0.575 m  0.453 m  0.463 m 1 Outdoor
[54] Paraffin Shape-stabilized 3m2m2m 1 Outdoor
[41] U4 ENERGAIN 4 m  3 m  2.5 m 1 Laboratory
[45,46] U1 Tube 1.83 m  1.83 m  1.22 m 2 Outdoor
[47] U2 Steel 1.22 m  1.22 m  1.44 m 2 Outdoor
[21] ERMEST2325 Gypsum 2.27 m  2.29 m  2.45 m 2 Laboratory
[61] Gypsum Room of a building 2 Outdoor
[36] Capric–lauric non-eutectic Gypsum 5 m  3.3 m  2.8 m 1 Outdoor
[37] U3; CaCl2 6H2O Gypsum; tube 2.95 m  4.43 m  2 m 2 Outdoor
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9. Numerical studies particular in real use condition. Such analysis can be numerical but
attention must be paid to numerical modelling assumptions:
The phase change can be taken into account in the heat convective heat transfer coefficient, use of the phase diagram.
equation using either the effective heat capacity method or the Moreover, there is a lack of clear indicator to effectively assess the
enthalpy method. These two methods have been extensively PCMIBW.
studied in the literature, for example: [73–75] for the effective heat
capacity method and [76–78] for the enthalpy formulation References
method. The two methods have the advantages of allowing using
one formulation of the heat equation for the entire domain and of [1] Climate plan 2004: let’s act together to challenge of climate change. Tech. rep.
French Ministry of Ecology and Sustainable Development; 2004.
avoiding solving the melting front position. [2] Dincer I, Rosen M. Thermal energy storage – systems and applications. John
The numerical studies involving PCM integrated in building Wiley and Sons; 2002 .
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47,71,79–86]. ment 2004;45(9–10):1597–615.
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 two- or three-dimensional heat equation in the wall, energy phase change materials and applications. Renewable and Sustainable Energy
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balance in a room: [16,97]. [7] Stritih U. Heat transfer enhancement in latent heat thermal storage system for
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must be paid in future studies concerning this assumption
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The heat transfer between the PCM wall and the air is due to [16] Ahmad M, Bontemps A, Salle H, Quenard D. Thermal testing and numerical
convection. For external walls surface, the convective heat transfer simulation of a prototype cell using light wallboards coupling vacuum isolation
panels and phase change material. Energy and Buildings 2006;38(6):673–81.
is driven by forced convection, but as the walls are insulated, this [17] Alawadhi EM. Thermal analysis of a building brick containing phase change
transfer process is not prevalent. The convective heat transfer material. Energy and Buildings 2008;40(3):351–7.
between the internal face of the wall and the indoor air is [18] Athienitis AK, Liu C, Hawes D, Banu D, Feldman D. Investigation of the thermal
performance of a passive solar test-room with wall latent heat storage.
important to evaluate the store/release process in PCM. Liu and Building and Environment 1997;32(5):405–10.
Awbi [41] found that the correlation used to evaluate the [19] Lee T, Hawes DW, Banu D, Feldman D. Control aspects of latent heat storage
convective heat transfer for ordinary walls underestimate this and recovery in concrete. Solar Energy Materials and Solar Cells 2000;62(3):
217–237.
coefficient for PCM wall (by a factor of 2 in their experiment). This [20] Banu D, Feldman D, Hawes D. Evaluation of thermal storage as latent heat in
is a very important problem because there is a lack of knowledge phase change material wallboard by differential scanning calorimetry and
concerning the convective heat transfer with PCM walls whereas large scale thermal testing. Thermochimica Acta 1998;317(1):39–45.
[21] Scalat S, Banu D, Hawes D, Parish J, Haghighata F, Feldman D. Full scale thermal
numerical simulations need the convective heat transfer value! testing of latent heat storage in wallboard. Solar Energy Materials and Solar
Most of the studies deal with non-occupied rooms. Of course, Cells 1996;44(1):49–61.
the evaluation of air temperature in a building is clearly affected by [22] Borreguero AM, Carmona M, Sanchez ML, Valverde JL, Rodriguez JF. Improvement
of the thermal behaviour of gypsum blocks by the incorporation of microcapsules
internal heat loads. One way to evaluate the optimum phase
containing PCMs obtained by suspension polymerization with an optimal core/
change temperature is to calculate the thermal evolution of a coating mass ratio. Applied Thermal Engineering 2010;30(10):1164–9.
building without PCM and calculate the mean surface temperature [23] Castell A, Martorell I, Medrano M, Prez G, Cabeza L. Experimental study of
of the walls for the storage period. This optimization can only be using PCM in brick constructive solutions for passive cooling. Energy and
Buildings 2010;42(4):534–40.
done if internal loads due to occupation are taken into account [24] Castellón C, Castell A, Medrano M, Martorell I, Cabeza LF. Experimental study
with realistic scenario. of PCM inclusion in different building envelopes. Journal of Solar Energy
Engineering 2009;131(4):041006.
[25] Evers AC, Medina MA, Fang Y. Evaluation of the thermal performance of frame
10. Conclusions
walls enhanced with paraffin and hydrated salt phase change materials using a
dynamic wall simulator. Building and Environment 2010;45(8):1762–8.
This paper is the state of the art of phase change material [26] Cabeza LF, Castellón C, Nogus M, Medrano M, Leppers R, Zubillaga O. Use of
microencapsulated PCM in concrete walls for energy savings. Energy and
integrated in building walls. All of the PCM reviewed have a good
Buildings 2007;39(2):113–9.
potential for reducing cooling loads by enhancing the storage [27] Fang X, Zhang Z. A novel montmorillonite-based composite phase change
capacity of the building envelope. However, this storage capacity can material and its applications in thermal storage building materials. Energy and
be enhanced with an increase of the PCMIBW thermal conductivity. Buildings 2006;38(4):377–80.
[28] Feldman D, Banu D, Hawes DW. Development and application of organic phase
From a practical point of view, a more systematic evaluation of change mixtures in thermal storage gypsum wallboard. Solar Energy Materials
the various PCM integrated in the building structure is needed, in and Solar Cells 1995;36(2):147–57.
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FOLIO ADMINISTRATIF

THÈSE SOUTENUE DEVANT L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUÉES DE LYON

NOM : DAVID DATE de SOUTENANCE : 09 Décembre 2010


Prénoms : Damien Pascal Didier
TITRE : Étude expérimentale de la convection naturelle aux abords de parois contenant des matériaux à
changement de phase
NATURE : Doctorat Numéro d’ordre : 2010-ISAL-0114

École doctorale : Mécanique, Énergétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA)


Spécialité : Génie Civil

Cote B.I.U. - Lyon : et bis : CLASSE :


RÉSUMÉ :
Les parois légères contenant des matériaux à changement de phase (MCP) constituent une solution au
manque d’inertie des bâtiments à structure légère. Cependant, aucune valeur du coefficient d’échange
convectif aux abords ce type de paroi n’a encore été déterminée afin de permettre la validation numérique
de leur efficacité énergétique. C’est pourquoi une étude des échanges convectifs aux abords de parois MCP
a été réalisée dans le cadre de cette thèse.
La thèse comporte un volet théorique sur le couplage air / paroi en régime instationnaire, et un volet expéri-
mental. Le volet théorique a permis de montrer que la capacité calorifique des parois légères de bâtiment est
trop élevée pour que des phénomènes transitoire de type “effet de bord d’attaque" puisse se produire dans
la couche limite. Un modèle simple basé sur la méthode de Von-Karmann Polhaussen a été développé afin
de quantifier les effets d’une stratification thermique linéaire sur les profils de température à la paroi dans le
cas d’une plaque plane verticale avec un flux constant.
Le montage expérimental qui a été développé pour cette thèse a pour objectif d’imposer des rampes de
température à l’air ambiant. La face arrière des parois test est isolée thermiquement. Le montage a été réalisé
à partir de deux demi-caissons qui forment un cube isolé de 2, 4m de côté. 72 thermocouples ont été déployés
dans le montage pour déterminer les flux et les températures à la surface de la paroi et dans l’air ambiant.
Les mesures de flux à l’aide de fluxmètre présentant des incertitudes trop élevées, un modèle inverse de
conduction a du être développé pour déterminer le flux sortant de parois homogènes ou de parois MCP.
Deux types de parois ont été testés dans le montage : des plaques de plâtre et les parois EnergainTM de
Dupont de NemoursTM . Les mesures réalisées avec les plaques de plâtre ont permis de vérifier l’existence
d’un régime permanent durant lequel le flux à la paroi est constant. Les profils de température ont révélé la
présence de deux régimes de transfert sur la paroi, qui peuvent être caractérisés par des corrélations du type
1/5 1/4
N uy = α.Ray∗ et N uy = α.Ray∗ . Les coefficients d’échange convectif observés sur les plaques de plâtre
sont plus élevés que ceux de la théorie.
L’évolution de la différence de température moyenne et du flux moyen sur les parois EnergainTM révèle deux
composantes du comportement du système air/paroi. La composante dynamique globale se traduit par une
élévation du flux moyen à la paroi, atténuée et déphasée par rapport à l’élévation de la capacité calori-
fique du matériau à la surface de la paroi. L’élévation du flux occasionne une augmentation du coefficient
d’échange convectif qui atteint 175% de sa valeur sans changement de phase. La composante ponctuelle du
comportement du système consiste en un pic inverse de flux se produit lorsque la température à la surface
de la paroi correspond au maximum de la capacité calorifique du matériau Tf .
L’analyse morphologique des profils de température et de flux à la paroi montre que le pic inverse de flux se
produit autour d’une valeur de stabilisation de la température à la paroi Tstab (y). Lors de la solidification du
MCP, Tstab (y) est homogène sur la hauteur de la paroi, et prend une valeur proche de la température Tf . Par
contre, lors de la fusion du matériau, elle évolue le long de la paroi sur une plage de température d’environ
1.5◦ C de large, et elle n’est plus centrée autour de Tf .
MOTS-CLÉ :
bâtiment, convection naturelle, matériaux à changement de phase, stockage de chaleur, régime instation-
naire, stratification thermique, techniques expérimentales, modèle inverse, méthode de Von-Karmann Pol-
haussen.
Laboratoire(s) de recherches : Centre de Thermique de Lyon (CETHIL)
Directeurs de thèse : Jean-Jacques ROUX, Frédéric KUZNIK
Président de jury : LASSUE Stéphane

Composition du jury : FRAISSE Gilles, INARD Christian, KUZNIK Frédéric, LASSUE Stéphane, PONS Mi-
chel, ROUX Jean-Jacques
Liste des Écoles Doctorales

SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE

CHIMIE DE LYON M. Jean Marc LANCELIN


CHIMIE Université Claude Bernard Lyon 1
Bâtiment CPE
43 bd du 11 novembre 1918
69622 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43 13 95
lancelin@hikari.cpe.fr
ELECTRONIQUE, M. Alain NICOLAS
E.E.A. ELECTROTECHNIQUE, Ecole Centrale de Lyon
AUTOMATIQUE Bâtiment H9
36 avenue Guy de Collongue
69134 ECULLY
Tél : 04.72.18 60 97
eea@ec-lyon.fr
EVOLUTION, M. Jean-Pierre FLANDROIS
E2M2 ECOSYSTEME, UMR 5558
MICROBIOLOGIE, Université Claude Bernard Lyon 1
MODELISATION Bât G. Mendel
69622 VILLEURBANNE Cédex
Tél : 04.26.23.59.50 Fax 04.26.23.59.49
e2m2@biomserv.univ-lyon1.fr
INFORMATIQUE ET M. Alain MILLE
INFOMATHS MATHEMATIQUE Université Claude Bernard Lyon 1
POUR LA SOCIETE LIRIS - INFOMATHS
Bâtiment Nautibus
43 bd du 11 novembre 1918
69621 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72. 44 82 94 Fax 04 72 43 13 10
infomaths@bat710.univ-lyon1.fr
INTERDISCIPLINAIRE M. Didier REVEL
EDISS SCIENCES-SANTE Hôpital Cardiologique de Lyon
Bâtiment Central
28 Avenue Doyen Lépine
69500 BRON
Tél : 04.72.68 49 09 Fax :04 72 35 49 16
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MATERIAUX DE LYON M. Jean Marc PELLETIER
Matériaux INSA de Lyon
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7 avenue Jean Capelle
69621 VILLEURBANNE Cédex
Tél : 04.72.43 83 18 Fax 04 72 43 85 28
Jean-marc.Pelletier@insa-lyon.fr
MECANIQUE, M. Jean Louis GUYADER
MEGA ENERGETIQUE, INSA de Lyon
GÉNIE CIVIL, Laboratoire de Vibrations et Acoustique
ACOUSTIQUE Bâtiment Antoine de Saint Exupéry
25 bis avenue Jean Capelle
69621 VILLEURBANNE Cedex
Tél :04.72.18.71.70 Fax : 04 72 43 72 37
mega@lva.insa-lyon.fr
ScSo M. OBADIA Lionel
ScSo Université Lyon 2
86 rue Pasteur
69365 LYON Cedex 07
Tél : 04.78.77.23.88 Fax : 04.37.28.04.48
Lionel.Obadia@univ-lyon2.fr

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