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lent que la flore burkinabè est beaucoup marquée par l’élément base
6.3
soudanien ([2], [15], [16] & [115] ; Tab. 6.4).
Les plantes vasculaires : La prédominance des Poaceae s’explique par les avantages méta-
Les plantes à fleurs boliquesk des plantes C4k, plus économiques en eau et en azote
dans les climats chauds et secs. Les légumineuses profitent de leur
symbiose avec les rhizobiumsk capables de fixer l’azote dans les no-
Adjima Thiombiano Les plantes à fleurs constituent le groupe le plus inventorié de la flo- dules racinaires. Avec ces caractéristiques métaboliques, les deux
Marco Schmidt rek du Burkina Faso à travers des travaux de recherche, des études, groupes de plantes sont devenus les plus importants dans les sa-
Sylvestre Da des campagnes d’herborisationk, etc. Malgré cette collecte impor- vanes. A côté de ces principaux taxonsk, on note d’autres groupes
Karen Hahn-Hadjali tante des données, la flore reste jusqu’à présent non exhaustive. Le importants du point de vue abondance dans les formations dont la
Georg Zizka nombre d’espèces connaîtra certainement une augmentation dans famille des Combretaceae. Avec une vingtaine d’espèces, les repré-
Rüdiger Wittig les années à venir en fonction de l’intensité des missions de terrain. sentants de cette famille se retrouvent du nord au sud du Burkina
La flore d’ensemble des plantes à fleurs du Burkina Faso comporte Faso, constituant avec les légumineuses l’essentiel de la flore ligneu-
de nos jours 1 915 espèces dont 1 857 espèces spontanées ou subs- se des savanes.
pontanées et 58 espèces introduites ou cultivées. Cette flore est ré- Considérant les types biologiquesk, la flore du Burkina Faso est
partie en 159 familles et en 750 genres. dominée par les Thérophytesk (plantes annuelles) et les Phanéro-
En considérant l’importance numérique des familles, la flore du phytesk (plantes pérennesk avec des organes persistants à 25 cm
Burkina Faso est fortement dominée par les Poaceae avec environ au dessus du sol qui sont entre autres les arbres et arbustes) avec
14 % d’espèces, suivies des Fabaceae (s.st.) avec 11 %, les Cypera- plus de 35 % d’espèces chacun, les Hémicryptophytesk (10 %), les
ceae (6 %) et les Asteraceae (4 %). De nombreux inventaires révè- Chaméphytesk (8,9 %) et les Géophytesk (4,4 %). Les Hydrophy-
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16°N
6°O 5°O 4°O 3°O 2°O 1°O 0° 1°E 2°E
15°N 15°N
MALI NIGER
Zone
Sahélienne
14°N !
Dori 14°N
Ouahigouya
!
NIAMEY
"
Kaya
!
13°N 13°N
Zone Sudano-Sahélienne
Gayéri
Ziniaré !
!
Mont Sanguié
!
521 OUAGADOUGOU
Dédougou "
!
Koudougou
Fada N'Gourma
12°N ! Diapaga ! 12°N
Zone Tenkodogo!
Soudanienne Manga
!
!
Pama
Bobo Dioulasso ! !
11°N
Mt Ténakourou 11°N
749
!
TOGO
Banfora
Phanerophytes Therophytes
(Lianes)
Phanerophytes Geophytes
9°N 9°N
0 50 100 200
km
tesk, Hélophytesk et Epiphytesk renferment respectivement 2,4 %, Christiana africana et Dialium guineense. L’essentiel de la phytodiver-
1,8 % et 0,5 %. siték se retrouve dans les aires protégées (forêts classées, réserves
Le nombre d’espèces augmente du nord au sud en suivant le gra- de faunek, parcs, bois sacrés, etc). En outre, les régions Est et Sud-
dient climatique, principalement la précipitation annuelle et la lon- Ouest constituent encore l’essentiel du potentiel floristique du Bur-
gueur de la saison de pluies. kina Faso.
À l’échelle locale, la diversité spécifique dépend de la disponibili- Les burkinabès à l’instar des autres peuples africains entretiennent
té en eau, mais aussi de la diversité des habitatsk. Dans le domaine depuis des siècles des rapports très étroits avec leur environnement
soudanien, on trouve une flore plus riche dans les forêts galeries, les dont la flore. En effet, l’utilisation des plantes est au cœur de toutes
cascades, certaines formations saxicolesk et les savanes. Au Sahel, les activités des populations surtout celles rurales. De par sa diver-
Tab. 6.4: Importance relative la brousse tigrée est la plus riche en espèces grâce à ses microhabi- sité culturelle, le Burkina Faso regorge des recettes très variées dans
des principales familles. tats et à l’infiltration d’eau [25]. Il en est de même pour les oasis qui les différents domaines d’utilisation des espèces dont essentielle-
Relative size of the main sont des lieux de concentration en espèces au regard du fort taux ment l’alimentation et la pharmacopée. Les espèces sont également
families. d’humidité. sollicitées pour l’énergie, la construction et l’artisanat.
Les résultats des derniers travaux mettent en relief une augmenta-
Familles Nombre tion du nombre d’espèces recensées depuis les premières expédi- Principaux usages de la flore
d’espèces tions à nos jours. La plupart des nouvelles espèces inventoriées l’ont
Families Number of été principalement dans les aires protégées, les zones d’élévation Les plantes alimentaires
species (collines et falaises) et les zones humides. C’est ainsi que des tra- La flore burkinabè regorge de nombreuses plantes alimentaires qui
vaux ont révélé l’existence encore de quelques forêts reliques abri- sont soit spontanées soit cultivées. Ces espèces occupent une place
Poaceae 268 tant des espèces guinéennes d’importance écologique et socio-éco- prépondérante tant dans l’équilibre nutritionnel que de revenus
nomique parmi lesquelles Guibourtia copallifera, Drypetes floribunda, au niveau des ménages. Dans le contexte actuel où le Ministère de
Fabaceae 214
(sensu stricto)
Cyperaceae 128 (4.4 %). Hydrophytesk, Helophytesk and Epiphytesk represent the phytodiversityk is found in the protected areas (classified
respectively 2.4 %, 1.8 % and 0.5 %. forests, wildlife reserves, parks, sacred forests, etc.). Furthermore,
Asteraceae 85 The number of species increases from north to south, in accor- the Eastern and South-Western regions still hold most of Burki-
dance with the climatic gradient, mainly annual precipitation na Faso’s floristic potential.
Euphorbiaceae 81 and the length of the rainy season. For centuries, the people of Burkina Faso, like other African peo-
On a local scale, specific diversity depends on the availability of ples, have maintained a very close relationship with their en-
Rubiaceae 79 water, but also on the diversity of the habitatsk. In the Sudanian vironment, including its flora. In fact, the use of plants is at the
domain, we find a richer flora in the gallery forests, waterfalls, heart of all of the populations’ activities, especially those of the
Malvaceae 50 certain saxicolousk formations and savannas. In the Sahel, the rural populations. Considering its cultural diversity, Burkina Faso
tiger bush is the richest in species due to its microhabitats and is rich in recipes for the use of its species, including food and
Convolvulaceae 43 the infiltration of water [25]. The same is true for oases, which pharmacopoeia. Its species are also used for energy, construc-
are sites of a concentration of species on account of their high tion and crafts.
Acanthaceae 40 moisture levels.
The results of the most recent research show an increase in the The main uses of Burkina Faso’s flora
Mimosaceae 38 number of species inventoried from the first expeditions up to
now. Most of the new species inventoried have been record- Food plants
Other families 889 ed in the protected areas, high zones (hills and cliffs) and moist The flora of Burkina Faso has a huge number of food plants,
(149) zones. Studies have also revealed the existence of a few relic which are either spontaneous or cultivated. These species oc-
forests containing Guinean species of ecological and socioeco- cupy a predominant place both in the nutritional balance and
Total 1 915 nomic importance, including Guibourtia copallifera, Drypetes the income of households. In the current context, in which the
floribunda, Christiana africana and Dialium guineense. Most of Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie (Ministry of
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Burkina Faso
l’Environnement et du Cadre de Vie met un accent particulier sur Soit après cuisson des feuilles comme celles du baobab (Adan-
la promotion des Produits Forestiers Non Ligneuxk (PFNL), la sonia digitata), de l’oranger sauvage (Strychnos spinosa), de Cor-
maîtrise de leur gestion est indispensable à la contribution pour un chorus olitorius « bulvanka », de Cleome gynandra « Kénebdo »,
développement durable. Les organes des différentes espèces sont des graines comme le « zamnè » (Acacia macrostachya), des
consommés : fleurs comme celles du kapokier rouge (Bombax costatum) de
Soit en nature, comme les fruits du karité (Vitellaria paradoxa), Annona senegalensis « badkudi »;
du néré (Parkia biglobosa), de la liane goïne (Saba senegalensis), Soit enfin après transformation comme le beurre de karité
du prunier noir (Vitex doniana), de l’ébène (Diospyros mespilifor- (Vitellaria paradoxa), le soumbala de néré (Parkia biglobosa), le
mis), de Ximenia americana et de Gardenia erubescens; dolo de sorgho (Sorghum bicolor).
Tab. 6.5: Quelques plantes alimentaires couramment utilisées. | Some currently used food plants.
Nom scientifique Nom en français et anglais Nom locaux en mooré | Local Parties utilisées
Scientific name French and English name name in the Mooré language Parts used
Acacia macrostachya Zamnga Graines préparées | Processed seeds
Adansonia digitata Baobab | Baobab Toèga Feuilles en sauce et pulpe de fruit | Leaves with a sauce and fruit pulp
Pomme cannelle sauvage
Annona senegalensis Badkoudi Calice des fleurs en sauce; fruits | Calyx of flowers in a sauce; edible fruits
African custard-apple
Balanites aegyptiaca Datier du Sahel | Desert date Tchagla Fruit | Fruit
Bombax costatum Kapokier rouge | Red kapok tree Voaga Calice des fleurs en sauce | Calyx of flowers in a sauce
Borassus aethiopum Rônier | Palmyra palm Koanga Pulpe du fruit et hypocotile |Fruit pulp and hypocotile
Borassus akeassii Rônier | Palmyra palm Koanga Sève du cœur, pulpe du fruit | Sap from the core, fruit pulp
Cassia obtusifolia Sicklepod Katre-nangouri Feuilles en sauce ou en couscous | Leaves with a sauce or couscous
Cleome gynandra Spider flower Kénebdo Feuilles en sauce | Leaves in a sauce
Corchorus olitorius Tossa jute Boulvanka Feuilles | Leaves
Corchorus tridens Wild jute Boulvanka Feuilles | Leaves
Detarium microcarpum Petit détar | Tallow tree Kaga Pulpe de fruit | Fruit pulp
Diospyros mespiliformis Jackalberry Gaanga Fruit | Fruit
Ficus (most species) Figuiers | Fig trees Kankanga Fruit | Fruit
Flacourtia flavescens Niger plum Fruit | Fruit
Gardenia erubescens Souba Fruit | Fruit
Lannea microcarpa Raisinier sauvage | African grape Sabga Pulpe du fruit | Fruit pulp
Pulpe du fruit ; moutarde à base des graines
Parkia biglobosa Néré | African locust bean tree Douanga
Fruit pulp; mustard with grains
Saba senegalensis Liane goïne Wèdga Pulpe du fruit | Fruit pulp
Feuilles et fleurs en légumes ; fruits
Strychnos spinosa Monkey orange Lambouèga
Leaves and flowers as vegetables; fruits
Stylochiton hypogaeus Barter’s ground arum Oula Feuilles et Inflorescences | Leaves and Inflorescences
Feuilles pour aciduler le tô et fruits en boisson
Tamarindus indica Tamarinier | Tamarind Pusga
Leaves for acetifying tô and fruit juice
Pulpe du fruit ; beurre extrait de l’amande
Vitellaria paradoxa Karité | Shea Taanga
Fruit pulp; butter extracted from the kernel
Vitex doniana West African plum Haanda Fruit | Fruit
Ximenia americana Lenga Fruit | Fruit
Ziziphus mauritiana Jujubier | Jujube Muguna Fruit | Fruit
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6: Etat actuel de la biodiversité | Current state of biodiversity
Nom scientifique Nom en français et anglais Nom locaux en mooré Partie utilisée Maladie(s) traitée(s)
Scientific name French and English name Name in Mooré Used parts Treated illness(es)
Racines Stérilité masculine
Abrus precatorius Rosary pea Noruogo-Nini
Roots Male sterility
Ecorce Toux rebelle
Acacia nilotica Prichly Acacia Pèg-nenga
Bark Stubborn cough
Acanthospermum Plante entière Jaunisse
Bristly starbur Nassar-Kurkur-goânga
hispidum Whole plant Jaundice
Agelanthus Gui africain Plante entière Porte-bonheur
Welba
dodoneifolius African mistletoe Whole plant Lucky charm
Pomme cannelle sauvage Rameaux feuillés et racines Ulcères, rhumatisme, syphilis, hémorroïdes
Annona senegalensis Badkoudi
African custard-apple Leafy branches and roots Ulcers, rheumatism, syphilis, haemorrhoids
Anogeissus Bouleau d’Afrique Feuilles et racines Paludisme, jaunisse, plaies incurables
Siiga
leiocarpa African bird Leaves and roots Paludism, jaundice, incurable wounds
Neem sauvage Ecorce Rhume, toux, bronchite, anti-inflammatoire
Boswellia dalzielii Goudriyinwgo
Frankincense Bark Cold, cough, bronchitis, anti-inflammatory
Capparis Racines Incontinence urinaire, blennorragie, syphilis
Hedge caper-bush Lamboèga
corymbosa Roots Urinary incontinence, blennorrhagia, syphilis
Racines et feuilles Paludisme, jaunisse
Cassia sieberiana African laburnum Koumbri-saka
Roots and leaves Paludism , jaundice
Chrysantellum Plante entière Calculs rénaux
Waltouko
americanum Whole plant Renal calculus
Combretum Kinkéliba Feuilles Paludisme, fortifiant, cholagogue, rhume
Randga
micranthum Kinkeliba Leaves Paludism, used a tonic and cholagogue, colds
Detarium Petit détar Fruits Méningite (prévention)
Kagdga
microcarpum Tallow tree Fruits Meningitis (prevention)
Ecorce Toux
Entada africana Sêonego
Bark Cough
Plante entière Dysenterie
Euphorbia hirta Walbissum
Whole plant Dysentery
Ecorce et racines Toux et rhumatisme
Faidherbia albida Ana tree Zaanga
Bark and roots Coughs and rheumatism
Feuilles Toux, douleurs corporelles
Guiera senegalensis Wilinwiga
Leaves Cough, bodily pains
Caïlcédrat Ecorce Plaies incurables, hémorroïdes et coliques
Khaya senegalensis Kouka
African Mahogany Bark Incurable wounds, haemorrhoids and colic
Tiges feuillées Paludisme, jaunisse, impuissance sexuelle
Leptadenia hastata Lelungo
Leafy stalks Paludism, jaundice, sexual impotence
Néré Ecorce Coliques
Parkia biglobosa Douanga
African locust bean tree Bark Colic
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Burkina Faso
Nom scientifique Nom en français et anglais Nom locaux en mooré Partie utilisée Maladie(s) traitée(s)
Scientific name French and English name Name in Mooré Used parts Treated illness(es)
Ecorce Angines, toux, gingivites
Pteleopsis suberosa Guirga
Bark Angina, cough, gingivitis
Noisettier Ecorce Diabète, hémorroïdes, hypertension artérielle
Sclerocarya birrea Nobga
Marula Bark Diabetes, hemorrhoids, hypertension
Securidaca Arbre à serpent Racines et tiges Morsures de serpent, coliques
Pèlga
longepedunculata Violet tree Roots and stalks Snake bites, colic
Tamarinier Rameaux feuille, fruits Diabète, troubles digestifs, rougeole, jaunisse
Tamarindus indica Pusga
Tamarind Leafy branches, fruits Diabetes, digestive disorders, measles, jaundice
Terminalia Racines Brûlures, dysenterie, épilepsie
Kondré
avicennioides Roots Burns, dysentery, epilepsy
Hypertension artérielle, plaies incurables, jaunisse, hé-
Karité Ecorce morroïdes, fièvre
Vitellaria paradoxa Taanga
Shea Bark Hypertension, incurable wounds, jaundice, haemor-
rhoids, fever
Pruinier noir Rameaux feuillés, racines Stérilité, lèpre, courbatures, céphalées
Vitex doniana Haanda
Black plum tree Leafy branches, roots Sterility, leprosy, aches and pains, headaches
Racines Affections buccales, rhume, jaunisse
Waltheria indica Yar-Yaamdé
Roots Mouth diseases, cold, jaundice
Racines Antiseptique, blennorragie, syphilis
Ximenia americana Lenga
Roots Antiseptic, blennorrhagia, syphilis
Zanthoxylum Ecorce et racines Drépanocytose
Candlewood tree Rapeko
zanthoxyloides Bark and roots Drepanocytosis
the Environment) is putting particular emphasis on the promo- the Nere (Parkia biglobosa) and dolo from sorghum grain
tion of Non-Timber Forest Products (NTFP), controlling manage- (Sorghum bicolor).
ment thereof is an indispensable contribution to sustainable The plants used, as well as the recipes, vary considerably from
development. The organs of the various species are consumed: one location to another due to cultural differences and the
Either in their natural state, such as the fruit of the shea tree availability of the plant. Among the spontaneous food plants,
(Vitellaria paradoxa), the Nere (Parkia biglobosa), the Senegal we can mention mainly the species shown in table 6.5.
saba (Saba senegalensis), the black plum tree (Vitex doniana),
the ebony tree (Diospyros mespiliformis), the Ximenia ameri- Medicinal plants
cana and Gardenia erubescens; Nearly all plant species are used for medicinal purposes. Whilst
Or, once the leaves have been cooked, like those of the bao- some species have the same types of uses in many locations,
bab (Adansonia digitata), the wild orange tree, (Strychnos others are gathered depending on the ethnic group. These
spinosa), Corchorus olitorius “bulvanka”, Cleome gynandra “Ké- preferences generally cause increased pressure on a catego-
nebdo”, seeds such as “zamnè” (Acacia macrostachya), flow- ry of species which can lead to their disappearance in certain
ers such as those of the red kapok tree (Bombax costatum) locations despite favourable ecological conditions. This is the
and Annona senegalensis “badkudi”; case with Nauclea latifolia “Gouinga” which disappeared from
Or, finally, after transformation, like shea butter from the the central plateau and Securidaca longepedunculata “Pelga”
shea tree (Vitellaria paradoxa), soumbala from the seeds of in certain locations in the Sudanian area. Table 6.6 gives an
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6: Etat actuel de la biodiversité | Current state of biodiversity
Les plantes utilisées ainsi que les recettes varient considérablement Les plantes d’énergie
d’une localité à une autre en raison de la différence culturelle et de Plus de 80 % des ménages burkinabè utilisent le bois ou le charbon
la disponibilité de la plante. Parmi les plantes alimentaires sponta- de bois comme source d’énergie. En 1996, on estimait à 4,2 mil-
nées on peut citer principalement les espèces contenues dans le ta- lions de tonnes, la consommation annuelle en bois de chauffe au
bleau 6.5. Burkina Faso. La pression est encore plus accrue sur les espèces à
fort pouvoir calorifique. Si ces dernières sont toujours préférées, les
Les plantes médicinales populations n’effectuent plus de choix lorsque la ressource devient
La quasi-totalité des espèces végétales sont utilisées à des fins mé- limitée. De même, les individus de gros diamètres qui étaient préfé-
dicinales. Si certaines espèces connaissent les mêmes types d’uti- rés autrefois, font place à ceux de petits diamètres lorsque la dégra-
lisation dans de nombreuses localités, d’autres par contre sont dationk est poussée. C’est le cas des localités sahéliennes où la prin-
recherchées en fonction des groupes ethniques. Ces préférences en- cipale ressource en énergie est constituée d’arbustes alors que ces
gendrent généralement une pression accrue sur une catégorie d’es- derniers sont délaissés dans la partie sud du pays. Avec l’avènement
pèces pouvant entraîner leur disparition dans des localités précises de la commercialisation du charbon de bois, les formations végéta-
malgré des conditions écologiques favorables. C’est le cas de Nau- les et la flore de nombreuses localités ont connu une forte dégrada-
clea latifolia (« Gouinga ») qui a disparu du plateau central et de tion, contraignant ainsi les autorités en charge de l’environnement
Securidaca longepedunculata (« Pelga ») dans certaines localités du de suspendre provisoirement cette activité en 2006. Les principales
domaine soudanien. Le tableau 6.6 donne un aperçu de quelques espèces recherchées pour l’énergie sont :
espèces sollicitées dans la pharmacopée burkinabè. Dans le domaine soudanien : Detarium microcarpum, Combre-
tum nigricans, Crossopteryx febrifuga, Acacia dudgeoni, Burkea afri-
cana, Vitellaria paradoxa, Prosopis africana, Terminalia laxiflora,
Terminalia macroptera, Anogeissus leiocarpa, Pterocarpus erinaceus ;
outline of a few species which are gathered for Burkina Faso nigricans, Crossopteryx febrifuga, Acacia dudgeoni, Burkea af-
pharmacopoeia. ricana, Vitellaria paradoxa, Prosopis africana, Terminalia laxi-
flora, Terminalia macroptera, Anogeissus leiocarpa, Pterocarpus
Energy plants erinaceus;
Over 80 % of Burkina Faso households use wood or charcoal as In the Sahelian zone: Combretum micranthum, C. glutinosum,
a source of energy. In 1996, annual consumption of firewood in Guiera senegalensis, Pterocarpus lucens and C. nigricans.
Burkina Faso was estimated at 4.2 million tonnes. The pressure
is even greater on the species with high heating power. And Plants used for the craft industry, works of art and ser-
whilst the latter are still preferred, the populations do not have vice materials
a choice when the resource becomes limited. Similarly, speci- The craft industry uses the species with wood that is easy-
mensk of large diameter, which were previously preferred, give ly worked on to manufacture various objects such as masks
way to those with small diameters when the deterioration is (Bombax costatum), the balafo (Afzelia africana), beds and chairs
extensive. This is the case in parts of the Sahel where the main (Combretum micranthum, Mitragyna inermis), baskets (Borassus
energy resource consists of shrubs, while the latter are neglect- akeassii, Combretum micranthum, Securinega virosa), mortars
ed in the southern part of the country. With the advent of the (Khaya senegalensis, Vitellaria paradoxa), handles for short-han-
marketing of charcoal, the plant formations and flora of many dled hoes (Anogeissus leiocarpa, Diospyros mespiliformis), dyes
locations have experienced heavy deterioration, obliging the (Anogeissus leiocarpa, Indigofera tinctoria, Terminalia avicennio-
authorities in charge of the environment to temporarily sus- ides), etc.
pend this activity in 2006. The main species sought for energy In rural areas, over 80 % of the dwellings are built from local ma-
purposes are: terial. Thus many species are very sought after for the construc-
In the Sudanian zone: Detarium microcarpum, Combretum tion of houses, hangars, fencing, walls, etc. (Anogeissus leiocarpa,
190
Burkina Faso
Dans le domaine sahélien : Combretum micranthum, C. glutino- Les especes menacees de la flore
sum, Guiera senegalensis, Pterocarpus lucens et C. nigricans. du Burkina Faso
La péjorationk climatique (changement climatiquek), la réduc-
Les plantes d’artisanat, d’œuvre et de service tion voire la disparition de certains habitats et les pressions anth-
L’artisanat concerne les espèces dont le bois est facile à travailler ropiquesk sur certaines espèces sont à l’origine de la menace de
pour fabriquer des objets divers que sont les masques (Bombax cos- disparition qui pèse sur de nombreuses espèces dans les différentes
tatum), le balafon (Afzelia africana), les lits et chaises (Combretum zones climatiques. En 1999 le CONAGESE avait dressé une liste
micranthum, Mitragyna inermis), les paniers (Borassus akeassii, Com- d’espèces dites menacées ; les différents travaux ont permis de met-
bretum micranthum, Securinega virosa), les mortiers (Khaya senegalen- tre à jour cette liste tout en précisant le statut de menace des espè-
sis, Vitellaria paradoxa), les manches de daba (Anogeissus leiocarpa, ces par zone écologique. L’appréciation du statut dans chacune des
Diospyros mespiliformis), la teinture (Anogeissus leiocarpa, Indigofera zones prend en compte l’écologie de l’espèce, la pression exercée
tinctoria, Terminalia avicennioides), etc. par l’Homme et les structures de populations dans les différentes
En milieu rural plus de 80 % des habitations sont construites à base formations végétales. Le tableau 6.7 fait ressortir au total 60 espèces
de matériel local. Ainsi de nombreuses espèces sont très sollicitées menacées au Burkina Faso au stade actuel de nos connaissances.
dans la construction des maisons d’habitation, des hangars, des En outre, il convient de reconnaître que toutes les espèces du ta-
clôtures, des enclos, etc. (Anogeissus leiocarpa, Borassus aethiopum, bleau 6.7 n’ont pas le même degré de pression et de menace dans
Borassus ake assii, Combretum aculeatum, Combretum micranthum, une zone géographique donnée. Ainsi, certaines sont fortement
Combretum nigricans, Dalbergia melanoxylon, Pericopsis laxiflora, Pi- menacées soit parce que les conditions climatiques ne leur per-
liostigma thonningii, Pteleopsis suberosa, Pterocarpus erinaceus, Termina- mettent plus d’assurer leur régénération, soit qu’au regard de
lia avicennioides, Terminalia laxiflora, Terminalia macroptera). leurs valeurs d’usages elles font l’objet d’une surexploitation sur-
tout axée sur les parties vitales que sont les racines (Securidaca
191
6: Etat actuel de la biodiversité | Current state of biodiversity
Tab. 6.7: Liste des espèces ligneuses menacées du Burkina Faso. longipedunculata, Nauclea latifolia), les fleurs (Bombax costatum ou
List of Burkina Faso’s threatened woody species. Kapokier rouge, Annona senegalensis), les graines (Vitellaria para-
doxa ou Karité, Parkia biglobosa ou Néré et Acacia macrostachya ou
« Zamnê ») et les repousses (Borassus aethiopum ou rônier). Il exis-
Zone sahélienne Zone nord-soudanienne Zone sud-soudanienne te d’autres facteurs influençant la survie des espèces comme la pra-
Sahelian zone Northern Sudanian zone Southern Sudanian zone tique des feux de brousse qui, quel que soit leur régime, induisent
Acacia macrostachya Adansonia digitata Adansonia digitata une sélection au sein de la flore, éliminant ainsi au fil des années les
Adansonia digitata Afzelia africana Afraegle paniculata plus sensibles. Dans la catégorie d’exploitation des repousses figu-
Adenium obesum Anogeissus leiocarpa Afzelia africana rent en bonne place les rôniers.
Anogeissus leiocarpa Bombax costatum Borassus akeassii Les rôniers font partie de la grande famille des Palmiers qui regrou-
Bombax costatum Borassus aethiopum Canarium schweinfurthii pent environ huit espèces au Burkina Faso.
Boscia angustifolia Boswellia dalzielii Ceiba pentandra
Boscia senegalensis Celtis integrifolia Celtis integrifolia
Boswellia dalzielii Combretum adenogonium Christiana africana
Combretum micranthum Combretum paniculatum Combretum acutum
Combretum nigricans Crossopteryx febrifuga Dialium guineense
Combretum glutinosum Daniellia oliveri Elaeis guineensis
Commiphora africana Detarium microcarpum Gardenia imperialis
Grewia tenax Diospyros mespiliformis Gardenia nitida
Dalbergia melanoxylon Gardenia erubescens Guibourtia copallifera
Lannea microcarpa Nauclea latifolia Haematostaphis bartheri
Maerua crassifolia Parkia biglobosa Khaya senegalensis
Pterocarpus lucens Parinari curatellifolia Kigelia africana
Saba senegalensis Pavetta crassipes Landolphia heudelotii
Sclerocarya birrea Prosopis africana Oncoba spinosa (Vitellaria paradoxa or shea, Parkia biglobosa or Nere and Acacia
Ziziphus mauritiana Pseudocedrela kotschyi Pandanus candelabrum macrostachya or “Zamnê”) and the shoots (Borassus aethiopum
Pteleopsis suberosa Parkia biglobosa or palmyra). There are other factors that influence the survival of
Pterocarpus erinaceus Pavetta corymbosa species, such as the practice of bushfires which, whatever their
Raphionacme bingeri Pentadesma butyracea regime, lead to selection in the flora, thus eliminating the most
Securidaca longipedunculata Pterocarpus erinaceus sensitive species over the years. Regarding shoots exploitation,
Sterculia setigera Pterocarpus santalinoides the palmyra species are significantly affected.
Stereospermum kunthianum Raphia sudanica Palmyra are part of the large Palm family, which has approxi-
Tamarindus indica Spondias mombin mately eight species in Burkina Faso.
Terminalia macroptera Sterculia tragacantha
Terminalia glaucescens Vitex doniana
Vitellaria paradoxa Xylopia parviflora
Vitex doniana Zanthoxylum zanthoxyloides
Ximenia americana
192