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La naissance d'une littérature romaine (IIIeme - IIeme siècle 

av. J.-C.).
Ennius
Quintus Ennius composa plusieurs genres d'œuvres : des tragédies adaptées de sujets grecs, mais aussi
les Annales, une épopée à sujet historique relatant l'histoire de Rome depuis ses origines jusqu'à son
époque. Il adapta en latin l'hexamètre dactylique de la poésie grecque antique.
L'essor du théâtre
Peu après Ennius, la tragédie latine continua à se développer avec deux autres
dramaturges, Pacuvius (220-130 av. J.-C.) et Lucius Accius (170-86 av. J.-C.).
La comédie, de son côté, se développe à son tour avec deux auteurs principaux, Plaute et Térence, le
premier étant celui qui a connu le plus grand succès de son vivant.
Les débuts de la prose
Le premier grand auteur latin en prose est Caton l'Ancien (234-149 av. J.-C.). Il écrit une histoire de
l'Italie en prose, aujourd'hui perdue. On n'a conservé de lui que son traité De agri cultura.
La poésie : la naissance de la satire
e
Au II  siècle av. J.-C. naît un genre poétique proprement romain : la satire. Le genre est inventé par le
poète Lucilius (né au milieu du IIe siècle, mort en 102 ou 101 av. J.-C.).

L'époque républicaine (Ier siècle av. J.-C.)


L'éloquence latine : Cicéron
Durant l'apogée de la République romaine, l'éloquence est marquée par l'œuvre de Cicéron (106-
43 av. J.-C.), orateur et homme politique principalement connu pour ses discours et son engagement
dans les conflits de son époque. Cicéron devient le premier grand orateur latin. Cicéron, dont on a
conservé de nombreux textes, écrit également de nombreux traités politiques et des
dialogues philosophiques où il effectue notamment un travail important de traduction, d'adaptation et
d'appropriation en latin des concepts de la philosophie grecque classique et hellénistique.
Lucrèce : la poésie philosophique
Lucrèce (autour de 98-55 av. J.-C.) est l'auteur d'un poème philosophique, De rerum
natura (littéralement De la nature des choses, souvent traduit par De la Nature), dans lequel il expose
la doctrine du philosophe grec Épicure, en l'adaptant en latin.
La poésie : les poetae novi
La première moitié du Ier siècle av. J.-C. voit l'émergence de plusieurs poètes latins souvent originaires
de Gaule cisalpine et qu'on regroupe sous le nom de poetae novi (poètes nouveaux, où novi a un sens
fort : « originaux », avec une connotation négative). Ils composent des poèmes courts, raffinés,
contenant des références savantes (notamment mythologiques), et traitant de sujets légers et enlevés,
souvent liés à l'amour. Ils sont influencés par la poésie grecque hellénistique. Catulle est le seul de ces
poètes dont les œuvres nous soient parvenues. Ses poèmes sont parfois des poèmes d'amour (en
l'honneur d'une maîtresse fictive, Lesbia), parfois des conseils à ses amis ou encore des moqueries
féroces et parfois salaces adressées à ses ennemis.
Les écrits historiques
Plusieurs écrivains, parfois des hommes politiques, écrivent des œuvres à prétention historique. Parmi
eux, il faut compter Jules César (100-44 av. J.-C.) avec ses Commentarii publiés au fil de ses
campagnes pendant la guerre des Gaules et la guerre civile entre César et Pompée.
Salluste (86-35 av. J.-C.), homme politique et militaire allié de César, écrit des traités
historiques : la Conjuration de Catilina et la Guerre de Jugurtha, ainsi que des Histoires (ce dernier
ouvrage n'est connu que par fragments).
Un autre historien romain de l'époque est Cornélius Népos (né en 100 av. J.-C., mort en 29 ou 25 av.
J.-C.) qui écrit des chroniques historiques et des biographies d'hommes illustres.
Varron
Varron (Marcus Terentius Varro, 116-27 av. J.-C.) fut un écrivain prolifique qui écrivit de nombreux
écrits dont seuls quelques-uns nous sont parvenus. Il écrivit notamment de nombreux traités savants
portant sur des sujets très divers (on a conservé un traité d'agriculture et des fragments d'un traité de
grammaire), ainsi que des discours, des poèmes comiques et une abondante correspondance. Il est
enfin l'auteur d'un important ouvrage perdu, Antiquitatum rerum humanarum et divinarum libri
XLI (Des choses humaines et divines antiques, en 41 livres) qui couvrait l'ensemble des domaines du
savoir, ce qui en fait le premier ouvrage encyclopédique en langue latine.

L'époque augustéenne (43 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.)


Le règne d'Auguste, qui met en place l'Empire en tant que princeps de Rome, est une période de
grande activité littéraire dans la capitale. Auguste réunit autour de lui de nombreux auteurs et
influence leurs œuvres, voire leur passe des commandes littéraires. Il écrit lui-même des mémoires et
des discours aujourd'hui perdus. Le seul texte conservé écrit directement sous la direction d'Auguste
sont ses Res gestae dont le premier exemplaire redécouvert fut retrouvé en 1555 sur les parois du
temple de Rome et d'Auguste dans l'actuelle Ankara. Il s'agit d'un compte rendu lapidaire des actes
accomplis sous son règne, qui a valeur à la fois d'inscription triomphale et d'éloge funèbre à sa propre
gloire.
L'un des principaux conseillers politiques d'Auguste, Mécène, joue un rôle important dans la
constitution d'un groupe d'auteurs autour de l'empereur ; c'est de son nom propre que provient le nom
commun "mécène" désignant une personne ou une institution encourageant les arts et les lettres.
Mécène réunit ainsi à la cour d'Auguste des poètes comme Virgile, Horace et d'autres aujourd'hui
moins bien connus, comme Varius Rufus.
Les poètes augustéens
Virgile
Originaire de Gaule Cisalpine, Virgile (70-19 av. J.-C.) s'illustre d'abord dans la poésie bucolique
avec les Bucoliques, puis dans la poésie didactique avec les Géorgiques. À l'instigation d'Auguste,
Virgile se lance ensuite dans la composition d'une épopée, l’Énéide, qui relate les origines mythiques
de Rome. L'épopée confère aux Romains des origines mythiques enviables en faisant d'eux les
descendants du héros troyen Énée, fils de Vénus et d'Anchise, qui quitte les ruines de Troie après
la guerre de Troie pour se mettre en quête d'un endroit où fonder une seconde Ilion. Énée et les
Troyens survivants, guidés par Vénus mais persécutés par Junon, finissent par arriver en  Italie, dans
le Latium, où leur arrivée provoque méfiance voire hostilité chez les peuples locaux. Allié aux Latins,
Énée doit affronter une coalition menée par les Rutules guidés par Turnus. Quoique restée inachevée à
la mort de Virgile, l'épopée est publiée tout de même et remporte un succès durable qui vaut à Virgile
d'être comparé à Homère.
Horace
Horace, ami proche des poètes Virgile et Gallus, est l'auteur de plusieurs ouvrages poétiques :
des Satires, des Épodes et des Odes, mais aussi des Épîtres, un Chant séculaire en l'honneur
d'Auguste et un Art poétique exposant sa conception de la poésie.
Les poètes élégiaques
Une seconde génération de poètes vivant également sous le règne d'Auguste illustre un genre nouveau
à Rome : l'élégie, qui s'inspire des poètes grecs. Caius Cornelius Gallus est le premier à composer des
élégies en latin, mais ses poèmes sont malheureusement perdus. Après lui viennent plusieurs autres
auteurs mieux connus, principalement Tibulle et Properce, auteurs chacun de plusieurs livres
d'élégies. Sulpicia, l'une des deux seules écrivaines romaines dont on ait conservé des textes, écrit
également des élégies adressées à son amant (six sont parvenues jusqu'à nous). Un auteur
comme Ovide illustre également le genre, sans s'y cantonner. L'élégie prend une forme proprement
latine, l'élégie érotique romaine. Dans ces poèmes, le poète écrit à la première personne mais se place
dans des situations en bonne partie fictives. Il s'adresse souvent à sa maîtresse, elle-même dotée d'un
nom fictif (bien que pouvant être librement inspirée d'une personne réelle), et épanche ses sentiments
amoureux, ses joies et ses peines, sa jalousie, etc. Un même poème peut contenir plusieurs
changements d'humeur et de tonalité et peut s'adresser successivement à plusieurs personnes : la
maîtresse elle-même, un ou plusieurs amis du poète, des divinités, des héros et héroïnes
mythologiques, etc. Il s'agit d'une poésie légère qui chante les plaisirs et les contraintes d'un amour
désespéré ou adultère, car la maîtresse du poète est généralement mariée à un autre homme. Les
élégies sont remplies de références mythologiques et montent l'influence de la culture grecque sur le
champ littéraire romain.
Ovide
Ovide est poète à la cour d'Auguste, où il se rend fameux par plusieurs poèmes, avant de tomber en
disgrâce et d'être exilé dans le Pont-Euxin, à Tomis. Il compose d'abord des élégies, les Amours. Puis
il se fait connaître par un recueil à la forme nouvelle en latin : les Héroïdes (Lettres d'amour), un
recueil de lettres d'amour imaginaires mettant en scène des héros et héroïdes mythologiques. Il
conforte sa réputation avec un Art d'aimer puis des Remèdes à l'amour. Dans les premières
années apr. J.-C., il entreprend ce qui devient son poème le plus ample et le plus célèbre :
les Métamorphoses, un poème épique où il relate de nombreux épisodes mythologiques comportant
des transformations d'êtres vivants. Les différents épisodes sont reliés par un plan général
chronologique qui va des débuts du monde jusqu'au règne d'Auguste, et aussi par les liens de parenté
entre les personnages, mais il n'y a pas d'intrigue globale unique. Après son exil en 8 apr. J.-C., Ovide
continue à composer des recueils de poèmes : les Tristes et les Pontiques, recueils où domine son
regret de son pays natal, ainsi qu'un traité de pêche (les Halieutiques) et un poème-pamphlet, Ibis, où
il adresse à un ennemi une série d'insultes relevées de références savantes.
La poésie didactique
La poésie didactique est représentée sous Auguste par Virgile avec ses Géorgiques, mais aussi par
d'autres auteurs moins bien connus. Grattius compose un poème sur la chasse décrivant l'équipement
et les techniques des chasseurs et donnant des informations sur les chiens de chasse et les chevaux  ;
seuls les 500 premiers vers environ nous sont parvenus. Germanicus (de son nom de naissance Caius
Julius Caesar), homme politique et militaire très populaire en son temps, traduit et adapte librement
en vers latins le poème d'Aratos Les Phénomènes consacré à l'astronomie ; cette traduction a été
conservée. Un autre poète, Manilius, compose des Astronomica, un ample poème didactique sur
l'astronomie qui nous est également parvenu.
Les prosateurs
Tite-Live : l’histoire Ab Urbe condita
Le règne d'Auguste est également la période qui voit l'élaboration par Tite-Live (Titus Livius) de son
ouvrage d'histoire, dont le titre français est Histoire romaine et qui s'intitule en latin Ab Urbe condita
libri. Cet ouvrage très ample n'est qu'en partie conservé mais représente un ensemble très important
pour notre connaissance de l'histoire de Rome et de la vision qu'en avaient les auteurs romains eux-
mêmes à l'époque d'Auguste.
Les écrits techniques

Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio), architecte romain qui connaît le début du règne d'Auguste,
compose un traité De architectura (De l'architecture) qui est une source d'informations précieuse sur
la conception antique de l'architecture.
Marcus Vipsanius Agrippa, homme politique et militaire au service d'Auguste, prépare sur
son ordre des Commentarii formant une description du monde connu à l'époque, malheureusement
perdue. Elle contenait sans doute des éléments de géographie physique et humaine ainsi que des
informations administratives.
Un précepteur des filles d'Auguste, Verrius Flaccus, a laissé des traités portant sur
l'orthographe et la langue latine (traités De orthographia, De obscuris Catonis et un grand traité De
verborum significatu où il étudie de nombreux mots rares trouvés dans les inscriptions et les textes
latins anciens). Il s'est également intéressé à l'histoire de Rome aux époques anciennes (traité  Res
etruscae).

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