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DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 04
LISEZ-MOI !
Le sujet est très classique. Tout ou presque a déjà été traité en séance. Soignez vos
raisonnements ! Ils doivent être structurés et bien argumentés : il faut citer les théorèmes
que vous utilisez pour montrer que vous connaissez votre cours !
Plus que jamais, prenez 10 minutes au début de l’épreuve pour regarder l’ensemble du
sujet et repérer les parties que vous connaissez bien, ou au contraire les parties qui vous
semblent plus difficiles.
et débutez par ce que vous savez le mieux faire sans vous préoccuper du barême !
1
PROBLÈME 1 : Séries harmonique et harmonique alternée
Hn = ln n + γ + εn
S2n = H2n − Hn
2
EXERCICE 1 : Théorème de Point fixe
Le but de l’exercice est de démontrer, de deux manières différentes, le résultat suivant :
Théorème — Point fixe
Soit f : [a, b] → [a, b] une fonction croissante définie sur un segment non trivial de R (i.e.
a < b).
Il existe c ∈ [a, b], tel que f (c) = c
a+b 2
1. Étant donné deux réels strictement positifs a, b, montrez que ≥ 1 . Dans quel
2 a
+ 1b
cas a-t-on égalité ?
3
2. On se propose de montrer que (un )n≥1 et (vn )n≥1 sont adjacentes.
a. Montrez pour tout entier n ≥ 1, les nombres un et vn sont bien définis et que vn ≤ un .
b. Prouvez que la suite (un )n≥1 est décroissante et que la suite (vn )n≥1 est croissante.
1
c. Montrez que pour tout entier n ≥ 0, |un+1 − vn+1 | ≤ |un − vn |.
2
Déduisez-en que (un − vn )n≥0 est convergente vers 0 et concluez.
3. Calculez pour tout n ∈ N le produit un vn .
Déduisez-en la limite commune des suites (un )n≥0 et (vn )n≥0 .
Fin du sujet
4
MPSI du lycée Rabelais https://mpsi-saintbrieuc.fr samedi 07 décembre 2019
PROBLÈME 1
Partie I. Série harmonique et constante γ d’Euler
1.a. Soit f :] − 1, +∞[→ R la fonction définie par f (x) = ln(1 + x) − x. f est
croissante sur ] − 1, 0] et décroissante sur [0, +∞[. En particulier, f assume
son maximum en 0. Il s’ensuit que
∀x ∈] − 1, +∞[, ln(1 + x) ≤ x
a. Soit n ∈ N⋆ .
1
• pour tout k ∈ [[1, n]], on a : ln(k + 1) − ln k ≤ . En sommant terme à
k
terme, il s’ensuit par télescopage) que :
ln(n + 1) − ln 1 ≤ Hn
1
• D’autre part, pour k ∈ [[2, n]], on a ≤ ln(k) − ln(k − 1). En sommant
k
terme à terme, il vient :
n
X 1
≤ ln n − ln 1
k=2
k
d’où l’on tire, en ajoutant 1 aux deux membres de cette inégalité que
Hn ≤ 1 + ln(n)
ln(n + 1) ≤ Hn ≤ 1 + ln n
N
b. La suite (ln n) est divergente vers +∞. Par comparaison, il s’ensuit que
(Hn ) est divergente vers +∞. N
1
3. Soit n ∈ N⋆ , on pose un = Hn − ln(n + 1).
a. • Remarquons tout d’abord que d’après l’encadrement établi ci-dessus,
la suite (un ) est bornée :
1
∀n ∈ N \ {0, 1}, 0 ≤ un ≤ 1 − ln(1 + )≤1
n
• Etudions la monotonie de la suite (un ). Soit n ∈ N⋆ . D’après la question
1b (première inégalité), on a
un+1 − un = Hn+1 − Hn + ln(n + 1) − ln(n + 2)
1
= + ln(n + 1) − ln(n + 2)
n+1
≥ 0
Hn = ln n + γ + εn
N
Partie II. Série harmonique alternée
1. Pour tout entier n ≥ 1, on pose
n
X (−1)k−1 1 1 1
Sn = =1− + − · · · + (−1)n−1
k=1
k 2 3 n
a. Soit n ∈ N⋆ , on a :
1 1
S2n+2 − S2n = − + ≥0
2n + 2 2n + 1
1 1
S2n+3 − S2n+1 = − ≤0
2n + 3 2n + 2
1
S2n+1 − S2n =
2n + 1
Ainsi, la suite (S2n ) est croissante, la suite (S2n+1 ) est décroissante et la
distance (S2n+1 − S2n ) est convergente de limite nulle. Par définition, ceci
revient à dire que les suites (S2n ) et (S2n+1 ) sont adjacentes. N
2
b. D’après le Théorème de convergence des suites adjacentes, il en résulte
que les suites extraites de (Sn ) formées des termes de rangs pairs et des
termes de rangs impairs sont convergentes et de même limite ℓ. Par complémentarité,
il en résulte que (Sn ) est aussi convergente de limite ℓ = lim Sn . N
n→+∞
c. D’après le corollaire sur les suites adjacentes, on a pour tout couple (p, q) ∈
N2 l’encadrement
S2p ≤ ℓ ≤ S2q+1
Pour conclure, discutons suivant la parité du rang n ∈ N :
• si n = 2p est un entier pair, appliquons l’encadrement ci-dessus, avec
q = p, il vient :
Sn ≤ ℓ ≤ Sn+1
D’où l’on tire que
1
0 ≤ ℓ − Sn ≤
n+1
• si n = 2q + 1 est un entier impair, appliquons l’encadrement ci-dessus,
avec p = q + 1, il vient :
Sn+1 ≤ ℓ ≤ Sn
D’où l’on tire que
1
− ≤ ℓ − Sn ≤ 0
n+1
Dans tous les cas, on a montré que pour tout entier n ∈ N⋆ ,
1
|Sn − ℓ| ≤
n+1
N
2. On se propose à présent de déterminer ℓ.
a. Soit n ∈ N⋆ , notons
X 1 X 1
I2n = et P2n =
1≤k≤2n
k 1≤k≤2n
k
k impair k pair
Ainsi,
S2n = I2n − P2n
H2n = I2n + P2n
1
Il en résulte aisément que I2n = S2n + H2n . D’autre part, un changement
2
d’indice donne : n
X 1 X 1 1
P2n = = = Hn
1≤k≤2n
k k=1
2k 2
k pair
Finalement,
1 1 1
S2n = I2n − P2n = S2n + H2n − Hn
2 2 2
D’où l’on tire
S2n = H2n − Hn
N
3
b. Utilisons le développement asymptotique obtenu à la question I.3.b, on
obtient
EXERCICE 1
Partie I. À l’aide de la propriété de la borne supérieure
Soit A = {x ∈ [a, b] | f (x) ≥ x}
1. Pour établir l’existence d’une borne sup pour A, on utilise la PBS :
• clairement A est majorée par b
• comme f : [a, b] → [a, b], on a en particulier que f (a) ≥ a, ce qui
revient précisément à dire que a ∈ A.
Ainsi, A est non vide et majorée, par la propriété de la borne supérieure,
A admet une borne supérieure que l’on notera c. N
2. On va montrer par l’absurde que f (c) = c. Supposons au contraire que
f (c) 6= c. Comme dans R l’ordre est total, deux cas se présentent :
a. On suppose que f (c) > c. En ce cas, c appartient à [a, b]. Posons d = f (c).
Comme f : [a, b] → [a, b], d est élément de [a, b] et par croissance de f , on
tire de f (c) > c que f (d) ≥ d. Autrement dit, d = f (c) est élément de A.
Comme par hypothèse d > c, ceci contredit le fait que c majore A. N
b. On suppose ici que f (c) < c. Considérons x ∈ A arbitraire fixé. Comme c
majore A, on a x ≤ c. Par croissance de f on en tire que f (x) ≤ f (c). Or x
étant élément de A, on a x ≤ f (x). Par transitivité, il s’ensuit que x ≤ f (c).
Ceci étant vrai pour tout élément x ∈ A, on a établi que f (c) est un majorant
de A. Comme par hypothèse, f (c) < c, ceci contredit le fait que c est le
plus petit majorant de A. N
c. Par l’absurde, on a montré que f (c) = c. N
Partie II. À l’aide d’une dichotomie
1. Nous allons contruire par récurrence deux suites (an ), (bn ) de réels telles
que pour tout entier n ∈ N,
• a0 ≤ · · · ≤ an < bn ≤ · · · ≤ b0
b0 − a0
(Cn ) • bn − an =
2n
• f (an ) ≥ an , f (bn ) ≤ bn .
• Init. On pose a0 = a, b0 = b.
• Héréd. Soit n ∈ N fixé. Supposons construits a0 ; . . . , an , b0 , . . . , bn
vérifiant les conditions (Cn ).
an + bn
On introduit mn = . Clairement a0 ≤ · · · ≤ an < mn < bn ≤
2
bn − an b0 − a0
· · · ≤ b0 et bn − mn = mn − an = = n+1 . On disute alors
2 2
suivant la valeur de f (mn ).
◮ si f (mn ) ≥ mn , on pose an+1 = mn , bn+1 = bn ;
◮ sinon, on pose an+1 = an , bn+1 = mn .
4
Dans les deux cas, on a bien
• a0 ≤ · · · ≤ an ≤ an+1 < bn+1 ≤ bn ≤ · · · ≤ b0
b −a
(Cn ) • bn+1 − an+1 = 0 n+1 0
2
• f (an+1 ) ≥ an+1 , f (bn=1 ) ≤ bn=1 .
• Ccl. Par récurrence, on a construit deux suites (an ), (bn ) de réels telles
que pour tout entier n ∈ N, les conditions (Cn sont vérifiées.
N
2. Les suites (an ) et (bn ) ainsi construites sont adjacentes : (an ) est croissante,
(bn ) est décroissante et la suite (bn − an ) est géométrique de raison 12 donc
convergente de limite nulle. D’après le Théorème de convergence des
suites adjacentes, (an ) et (bn sont convergentes et de même limite. On
notera c leur limite commune. N
3. Soit n ∈ N. D’après le corollaire sur les suites adjacentes, on sait que
an ≤ c ≤ bn .
c ≤ f (c) ≤ c
EXERCICE 2
5
b. Soit n ∈ N⋆ .
vn − un vn 1 vn
un+1 − un = ≤0 = 1+ ≤1
2 vn+1 2 un
Ceci étant vrai pour tout entier n ∈ N⋆ , on a montré que le suite (un )n≥1
est décroissante et que la suite (vn )n≥1 est croissante.
c. Soit n ∈ N.
u + v 2 un + vn 2un vn
n n
|un+1 − vn+1 | = − 1 = −
2 un
+ v1n 2 un + vn
(un − vn )2 1 un − vn
= = |un − vn | ≤ 1 |un − vn |.
2(un + vn ) 2 un + vn
2
D’après le Théorème des T-shirts chinois (un − vn )n≥0 est convergente Ce théorème de
comparaison loga-
vers 0. Ainsi, les suites (un ) et (vn ) sont bien adjacentes. Par théorème, elles rithmique n’est pas
sont donc convergentes et de même limite. au programme, vous
pouvez indiquer qu’une
un + vn 2 réccurrence immédiate
3. Soit n ∈ N, un+1 × vn+1 = × 1 = un vn . Par conséquent, le
2 un
+ v1n permet d’en déduire
que
produit un vn est constant égalà u0 v0 = uv.
On √peut donc en déduire que la limite commune des suites (un )n≥0 et (vn )n≥0 |un −vn | ≤ (1/2n )|u0 −v0 |
est uv. N
EXERCICE 3
6
1. Soit f : E → E une application telle que f ◦ f = f
a. La condition est clairement suffisante, montrons qu’elle est nécessaire. Sup-
posons donc que f est injective. Soit x ∈ E. On a par hypothèse que
f ◦ f (x) = f (x). Comme f est injective, ceci entraı̂ne que f (x) = x. Ceci
étant vrai pour tout x ∈ E, on a bien établi que f = IdE . N
b. La condition est clairement suffisante, montrons qu’elle est nécessaire. Sup-
posons donc que f est surjective. Soit x ∈ E. Par hypothèse, il existe a ∈ E
tel que x = f (a). En ce cas, f (x) = f ◦ f (a). Comme f ◦ f = f , il s’ensuit
que f (x) = f (a), c’est-à-dire, f (x) = x. Ceci étant vrai pour tout x ∈ E,
on a bien établi que f = IdE . N
2. Soit f : E → E une application telle que f ◦ f ◦ f = f
a. La condition est clairement suffisante, montrons qu’elle est nécessaire. Sup-
posons donc que f est injective et montrons qu’elle est automatiquement
surjective. Soit y ∈ E. Alors f ◦ f ◦ f (y) = f (y). Comme f est surjective, il
en résulte que f ◦ f (y) = y. Posons alors x = f ◦ f (y), de sorte que x ∈ E
et y = f (x). Ceci étant vrai pour tout y ∈ E, on a bien établi que f est
surjective. N
b. La condition est clairement suffisante, montrons qu’elle est nécessaire. Sup-
posons donc que f est surjective et montrons qu’elle est injective. Soit donc
(x, x′ ) ∈ E 2 tel que f (x) = f (x′ ).
Comme f est surjective, il existe (a, a′ ) ∈ E 2 tel que x = f (a) et x′ = f (a′ ).
En ce cas, nous en déduisons que
f ◦ f ◦ f (a) = f ◦ f ◦ f (a′ )
Ce qui, compte tenu de notre hypothèse, signifie que f (a) = f (a′ ), c’est-
à-dire x = x′ . Ceci étant vrai pour tout couple (x, x′ ) ∈ E × E tel que
f (x) = f (x′ ), ceci prouve que f est injective. N