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Prospective
Janvier
Avant-Propos
1
PRINCIPAUX INDICATEURS
MACROECONOMIQUES
Baisse
Allègement
Creusement
Accroissement
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Introduction
L’ampleur de la pandémie de la COVID-19 et sa grande vitesse de
propagation à travers le monde entier, aurait provoqué en 2020 une contraction
profonde de l’économie mondiale, bouleversant ainsi les chaînes
d'approvisionnement et de production, et créant un chômage généralisé suite aux
mesures de confinement en vue de lutter contre la propagation du virus.
Au niveau national, cette crise aurait entrainé un choc sévère et inédit sur
l’activité économique en 2020, accentuant l’effet de deux années successives de
sécheresse et entrainant ainsi une récession économique, la plus dure depuis plus
de vingt ans. Il s’agit à la fois d’un choc double d’offre et de demande dû aux
conséquences lourdes de l’arrêt total ou partiel des activités des secteurs
économiques, en particulier la perturbation des chaînes de valeurs, la restriction
de la mobilité de main d’œuvre et sur les voyages et la fermeture des frontières.
3
1) Environnement international :
Une reprise progressive dans un contexte d’incertitudes
1
Banque mondiale/ Global économic prospects/ janvier 2021
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Aux Etats Unis, l’économie aurait mieux résisté aux effets de la
pandémie que celle de la zone euro. Elle devrait se redresser en 2021 à 3,5%
après une contraction de 3,6% en 2020, restant toutefois dépendante de la
prolongation des politiques publiques de soutien à la croissance, dans un
contexte de tensions politiques et d’incertitudes économiques. Ainsi, le taux de
chômage devrait diminuer, mais demeurerait élevé par rapport à la période pré-
pandémique en liaison avec l’importance des secteurs touchés par la pandémie
et les obstacles de la réaffectation de la main-d'œuvre.
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enregistré des PIB en fortes baisses. Globalement, la croissance des pays
émergents et en développement devrait atteindre 5% en 2021 après une baisse de
2,6% en 2020.
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plan de relance de plusieurs milliards d’euros, aurait renforcé le rôle de l’euro
comme monnaie de réserve.
Le Maroc, comme tous les pays du monde, aurait été impacté en 2020 par
la pandémie, subissant de pénibles conséquences socio-économiques. Conjuguée
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à une deuxième année de sécheresse, cette crise aurait conduit à une lourde
récession, la première depuis plus de deux décennies.
Pour leur part, les activités du textile et cuir auraient chuté de près de
14,1% en 2020 après une hausse de 3,1% en 2019, souffrant en plus des
retombées de la crise, des problèmes structurels, notamment la forte concurrence
turque et chinoise et le poids important du secteur informel. Ces faiblesses se
seraient aggravées, d’abord par la perturbation des chaînes d’approvisionnement
des unités industrielles en intrants provenant de l’Asie, particulièrement de la
8
Chine, et par la chute de la demande extérieure notamment de l’Espagne et de
la France, des produits de la confection et de la bonneterie. Toutefois, ces
difficultés se seraient atténuées par l’apparition d’une forte demande mondiale et
nationale pour les articles du textile liés au domaine médical.
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Face à cette situation, des mesures ont été mises en place afin d’atténuer
ces effets et d’amorcer la relance de ce secteur. Il s’agit notamment de la
réduction de 50% des droits d’enregistrement relatifs à l'acquisition des
logements et des terrains destinés à la construction dont la valeur ne dépassant
pas 2,5 MDH et leur annulation pour le logement social, la suspension de
l'application du référentiel des prix et le report des échéances de crédits.
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redressement des échanges du commerce mondial durant la deuxième moitié de
l’année 2020.
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agricole précédente et de 57% en comparaison avec une année moyenne.
Toutefois, la faible performance de la filière céréalière aurait été compensée
relativement par la performance des cultures irriguées, plus particulièrement les
cultures fruitières.
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chômage au niveau national à près de 12,8%, soit une hausse de 3,6 points par
rapport à son niveau enregistré en 2019.
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Quant à l’investissement, il aurait subi les revers de la crise sanitaire qui
auraient conduit en 2020 à une réduction des dépenses budgétaires
d’investissement de près de 4,7% et à une baisse des importations en biens
d’équipement. Dans un contexte d’incertitudes et de risques financiers, les
entreprises auraient reporté leurs investissements et retardé leurs achats de
fournitures et leurs opérations de recrutement, surtout les entreprises qui
n’auraient pas bénéficié de la période du rattrapage de consommation.
14
En outre, malgré l’effet de la réduction de la demande chinoise sur les
produits phosphatés et l’offre satisfaisante sur ce marché, les performances
productives dans ce secteur et la consolidation de la part des exportations
marocaines auraient contribué à une augmentation modérée des exportations de
phosphates et dérivés notamment les engrais chimiques. Les exportations des
produits de l’agriculture et de l’agroalimentaire auraient réalisé une légère
hausse sous l’effet du maintien d’approvisionnement des marchés partenaires.
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extérieure nette aurait dégagé à nouveau une contribution positive à la
croissance du PIB de 0,3 point en baisse par rapport à + 0,6 point enregistrée en
2019.
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Dans ces conditions, l’adoption d’une première Loi de Finances
Rectificative depuis 30 ans qui s’est imposée en 2020, n’aurait pas pu empêcher
une forte chute des recettes fiscales, et ce malgré la levée des restrictions
imposées et la reprise graduelle de certaines activités économiques depuis la
deuxième moitié de l’année 2020. Ainsi, ces recettes qui représentent près de
86% des recettes ordinaires, auraient affiché une baisse de près de 7% pour
s’établir à 18,3% du PIB au lieu d’une moyenne annuelle de 19% du PIB durant
la période 2012-2019.
Par ailleurs, les recettes générées par la TVA à l’importation et les droits
de douane, affectées aussi bien par le recul du volume des importations que par
la tendance baissière des prix des produits pétroliers importés, auraient accusé
en 2020 de fortes chutes. De son côté, la TVA à l’intérieure aurait également
affiché un repli, mais moins prononcé, sous l’effet de la diminution de la
consommation. De même, les recettes tirées de la TIC auraient enregistré une
baisse de près de 9,5% en 2020, due notamment au recul des recettes de la TIC
des produits énergétiques, impactées par le repli de la consommation des
produits énergétiques.
Quant aux recettes non fiscales, elles auraient affiché un recul de près de
20% pour s’établir à près de 2,5% du PIB, en baisse de 0,5 point par rapport à
leur niveau enregistré en 2019. Cette contreperformance aurait été attribuable à
l’absence des opérations de privatisation et à la baisse des versements en
provenance des établissements et entreprises publics. Tenant compte de ces
évolutions, les recettes ordinaires auraient représenté 21,1% du PIB en 2020 en
baisse de 0,6 point par rapport à 2019 et d’un point par rapport à la moyenne
annuelle de la période 2012-2019.
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Par ailleurs, les besoins nécessaires pour contenir les effets socio-
économiques de la crise, auraient conduit à une augmentation des dépenses
publiques. Les dépenses additionnelles auraient concerné, notamment les
subventions versées aux salariés, les transferts monétaires aux travailleurs du
secteur informel et l’appui au financement des entreprises. De même, les
dépenses de mise à niveau du dispositif médical ainsi que le soutien de
l’économie nationale, auraient été prises en charge essentiellement par le fonds
spécial pour la gestion de la pandémie.
Dans ces conditions, les dépenses ordinaires auraient connu une hausse de
5,4% après 5% en 2019 et seulement 0,6% en croissance moyenne annuelle
entre 2013-2019. Elles auraient, ainsi, atteint près de 21,8% du PIB en 2020 au
lieu de 19,4% en 2019 et 20,3% entre 2014-2018. L’accroissement de ces
charges aurait concerné les différentes composantes, à l’exception des dépenses
de la compensation qui auraient été contenues à 1,3% du PIB en 2020 au lieu de
1,4% en 2019 et 2,9% entre 2012-2018.
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Les avoirs officiels de réserves renforcés par l’emprunt extérieur
massif et les crédits bancaires stimulés par des assouplissements
monétaires
La récession économique aurait exercé des pressions sur les sources de
financement monétaire, notamment les réserves internationales en devises et le
niveau de la liquidité détenue par le système bancaire. Pour faire face à cette
situation, des sorties massives au marché financier à l’international ont été
effectuées et des assouplissements monétaires ont été activés en 2020.
21
une timide reprise freinée par les contreperformances persistantes des secteurs
de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial.
22
travail connaitrait une légère baisse du taux de taux chômage qui serait de 11,1%
au lieu de 12,8% en 2020.
24
charges additionnelles liées aux programmes et projets annoncés dans la loi de
finances 2021 et aux efforts de rétablissement des équilibres macroéconomiques.
Compte tenu de la hausse attendue des recettes non fiscales en 2021, sous
l’effet des ressources générées par les nouveaux mécanismes de financement des
investissements publics selon la loi de finances 2021, les recettes ordinaires
devraient progresser de près de 3%, pour représenter 20,5% du PIB en 2021.
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extérieure garantie, le taux d’endettement public global devrait se situer à 95,6%
du PIB après 94,6% en 2020.
Pour ce qui est des crédits bancaires, ils devraient s’accroître à un taux de
4% en 2021, sous l’effet de la reprise prévue des activités économiques et de
l’impact attendu des programmes de soutien des ménages et de relance des
entreprises.
Conclusion :
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Rapport sur la politique monétaire : Bank AL Maghrib- Décembre 2020
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Au cours de l'année 2020, l'économie nationale a subi de lourdes
conséquences, suite aux répercussions internes et externes de la crise sanitaire.
La mobilisation des fonds nécessaires pour soutenir les classes sociales
vulnérables et le tissu entrepreneurial a contribué dans une certaine mesure à
atténuer les impacts socio-économiques de la pandémie.
Par ailleurs, la forte pression exercée sur les finances publiques se serait
traduite par une augmentation du niveau de la dette publique suite à la
mobilisation du financement intérieur et extérieur. Toutefois, le Maroc a encore
des marges qu’il peut utiliser, en particulier la part relativement faible de
l’endettement extérieur et la tendance baissière qu’a connu son coût au fils des
années.
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Il nous avait été donné notamment, au cours des dix dernières années,
d’examiner suffisamment notre analyse des mutations que connait le libéralisme
mondialisé et les incertitudes qui limitent les politiques publiques pour y faire
face. Nous aurons l’occasion de les développer davantage lorsque notre pays
ayant, grâce au prochain vaccin, limité voire éradiqué la vague de
contaminations du Covid et ouvrir la voie à une mobilisation sanitaire de
l’ensemble de ses ressources humaines et valoriser tout le potentiel de
croissance et d’emploi avec les réformes attendues de son système d’éducation
et de formation, de ses structures administratives et de diversification de ses
activités de production.
ANNEXE
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Valeur ajoutée totale 3,0 2,5 -6,7 4,6
Valeur ajoutée primaire 2,4 -4,6 -7,1 11,0
Valeur ajoutée non agricole 3,0 3,7 -6,6 3,6
Valeur ajoutée secondaire 3,0 3,5 -6,3 4,1
Valeur ajoutée tertiaire 3,1 3,8 -6,8 3,4
Impôts et taxes sur produits nets de subventions (ITS) 4,6 2,0 -9,1 4,6
PIB non agricole (VA +ITS) 3,2 3,5 -6,9 3,7
PIB en volume 3,1 2,5 -7,0 4,6
Variation du prix implicite du PIB 1,1 1,3 -0,1 1,1
Equilibre Ressources et Emplois en volume en %
Consommation finale 3,2 2,1 -5,4 4,4
Ménages résidents 3,4 1,8 -9,4 3,9
Administrations publiques 2,5 3,1 6,2 5,7
FBCF 1,2 0,9 -8,5 6,3
Exportations de biens et services 5,8 5,8 -14,1 7,6
Importations de biens et services 7,5 3,4 -12,2 8,0
Ratios des principaux indicateurs macroéconomiques en % du PIB
Epargne intérieure 23,0 23,3 21,7 22,1
Epargne nationale 27,8 27,8 26,9 27,1
Investissement brut 33,5 32,2 29,2 30,4
Solde de financement -5,7 -4,4 -2,2 -3,3
Déficit budgétaire -3,8 -3,6 -7,4 -6,4
Dette publique globale 81,3 80,4 94,6 95,6
Dette de Trésor 65,2 64,9 77,7 78,3
Réserves en mois d’importations 5,2 5,4 7,4 6,5
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