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A. Munnier
Institut Élie Cartan
2006-2007
2
Bibliographie
Ce cours a en grande partie été élaboré à partir des livres suivants :
– Coddington E-.A et Levinson L. Theory of Ordinary Differential Equations.
McGraw-Hill Book Company, Inc., New York-Toronto-London, 1955. xii+429
pp.
– Zuily Cl. et Queffélec H. Eléments d’analyse pour l’agrégation. Masson, Paris-
Milan-Barcelone, 1995. 478 pp.
et dans une moindre mesure :
– Coddington E-. A. et Carlson R. Linear Ordinary Differential Equations. So-
ciety for Industrial and Applied Mathematics (SIAM), Philadelphia, PA, 1997.
xii+341 pp. ISBN 0-89871-388-9.
– Reinhard H. Equations différentielles, fondements et applications. Dunod, Pa-
ris, 1982. xiv+446 pp.
Les portraits de phase ont été réalisés avec le logiciel MATLAB.
Table des matières
Existence et unicité de
solutions
Définition 1.1 Une solution de (E) est un couple (ϕ, J) où J est un intervalle de
R et ϕ = (ϕ1 , . . . , ϕN ) est une fonction dérivable sur J à valeurs dans E telle que
(t, ϕ(t)) ∈ D pour tout t ∈ J et
On remarque tout de suite que, f et ϕ étant deux fonctions continues, par compo-
sition ϕ0 = (ϕ01 , . . . , ϕ0N ) est également continue sur J et ϕ est de classe C 1 sur J.
On notera ϕ ∈ C 1 (J).
µ ¶
x1
Exemple 1.1 Pour N = 2, x = ∈ R2 et
x2
µ ¶µ ¶
a(t) b(t) x1
f (t, x) = M (t)x = ,
c(t) d(t) x2
où a(t), b(t), c(t) et d(t) sont des fonctions réelles continues, l’équation x0 (t) =
f (t, x(t)) est appelée équation linéaire du premier ordre.
Exemple 1.2 Pour N = 1, f (t, x) = a(t)x+b(t)xα où a(t) et b(t) sont des fonctions
continues et α ∈ R \ {0, 1}, l’edo (E) est une équation de Bernoulli.
6 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
Exemple 1.3 L’équation x0 (t) = a(t)x2 (t) + b(t)x(t) + c(t) pour laquelle N = 1,
f (t, x) = a(t)x2 + b(t)x + c(t) où a(t), b(t) et c(t) sont trois fonctions continues, est
une équation de Riccati.
Le problème (E) peut avoir de nombreuses solutions sur un intervalle donné. Par
exemple, pour N = 1, D = R × R et f (t, x) ≡ 1 l’edo :
x0 (t) = 1, (1.1)
admet ϕ(t) = t + c comme solution sur R pour tout c ∈ R. On introduit la notion
de problème de Cauchy :
Définition 1.2 Soit (t0 , x0 ) ∈ D. Résoudre le problème de Cauchy :
x0 (t) = f (t, x),
x(t0 ) = x0 , (PC)
consiste à déterminer un couple (ϕ, J) où J est un intervalle de R contenant t0 et
ϕ une fonction dérivable (en fait C 1 ) de J dans E telle que (t, ϕ(t)) ∈ D pour tout
t ∈ J, ϕ0 (t) = f (t, ϕ(t)) pour tout t ∈ J et ϕ(t0 ) = x0 .
En intégrant l’edo du problème de Cauchy (PC) entre t0 et t et en tenant compte
de la condition x(t0 ) = x0 , on obtient que :
Z t
ϕ(t) = x0 + f (s, ϕ(s)) ds, (PCI)
t0
Réciproquement, toute fonction ϕ vérifiant (PCI) est bien une solution C 1 de (PC).
Nous utiliserons souvent l’équivalence entre les deux formulations (PC) et (PCI)
dans la suite du cours.
Les formulations (E) et (PC), bien que ne faisant intervenir que la dérivée première
de x(t), recouvrent en fait une large classe de problèmes. En effet, il est souvent
possible de mettre sous la forme (E) des edo dans lesquelles apparaissent des dérivées
à un ordre quelconque. Considérons pour simplifier que les fonctions x(t) sont à
valeurs dans R (i.e. N = 1). Soit D un ouvert de R × Rp avec p ≥ 1 et f : D → R
une fonction continue. En notant x(k) (t) la dérivée k−ème de x(t), toute équation
différentielle ordinaire du p−ème ordre associée à f qui s’écrit :
x(p) (t) = f (t, x(t), x0 (t), . . . , x(p−1) (t)), (En )
peut se mettre sous la forme (E). Notons en effet x1 (t) = x(t) et xi+1 (t) = x(i) (t)
pour i = 1, . . . , p − 1 et introduisons
x1 (t) x2 (t)
x2 (t) ..
.
X(t) = . ∈ Rp et F (t, X) = .
.. xp (t)
xp (t) f (t, x1 (t), . . . , xp (t))
1.2 Existence locale de solutions 7
Définition 1.3 On dira qu’une fonction ϕ à valeurs dans E est C 1 par morceaux
sur un intervalle J de R si :
1. ϕ est continue sur J.
◦
2. Il existe un ensemble fini S = {t1 , . . . , tp } de points de J tels que ϕ soit C 1
sur J \ S et limt→t+ ϕ0 (t) et limt→t− ϕ0 (t) existent mais ne coı̈ncident pas
i i
forcément.
Définition 1.4 Soit ε > 0 et J un intervalle de R. On dira que ϕ ∈ C(J) est une
solution ε−approchée de (E) si :
1. (t, ϕ(t)) ∈ D, ∀ t ∈ J,
2. ϕ est C par morceaux sur J (on note S les points où ϕ0 n’est pas définie).
1
Théorème 1.1 Soit (t0 , x0 ) ∈ D et soit a > 0 et b > 0 tels que le cylindre C =
{|t − t0 | ≤ a, kx − x0 kE ≤ b} soit inclus dans D. On note
µ ¶
b
M = sup kf (t, x)kE et α = min a, ,
(t,x)∈C M
alors pour tout ε > 0 il existe une solution ε−approchée ϕ au problème de Cauchy
(PC) sur l’intervalle [t0 − α, t0 + α].
avec µ ¶
δε
|ti − ti−1 | ≤ min δε , .
M
Sur le segment [t0 , t1 ], on définit la fonction ϕ par :
ϕ(t) = x0 + (t − t0 )f (t0 , x0 ),
Il est clair que la fonction ainsi construite est C 1 par morceaux sur [t0 , t0 + α]
x0 + αM
ϕ(ti )
tn−1
(t0 , x0 ) t1 ti tn = t0 + α
x0 − αM
(elle est linéaire sur chaque segment [ti−1 , ti ] donc C 1 et ces applications linéaires
se“recollent” aux points ti ). D’autre part, sur chaque segment [ti−1 , ti ] on a la
propriété :
kϕ(t) − ϕ(e
t)kE ≤ M |t − et|, ∀ t, et ∈, [ti−1 , ti ].
Cette propriété est donc encore vérifiée sur tout le segment [t0 , t0 +α]. En particulier,
avec e
t = t0 , on obtient que :
d’où (t, ϕ(t)) ∈ C ⊂ D, pour tout t ∈ [t0 , t0 + α]. Enfin, soit t ∈ [t0 , t0 + α], t 6= ti
pour tout i = 0, . . . , n. Il existe i ∈ {1, . . . , n} tel que ti−1 < t < ti . Par construction
|t − ti−1 | ≤ δε et
δε
kϕ(t) − ϕ(ti−1 )kE ≤ M |t − ti−1 | ≤ M = δε .
M
L’uniforme continuité de f entraı̂ne que :
Pour tout ε > 0, on peut donc construire des solutions ε−approchées, notées ϕε .
Une idée naturelle consiste alors à considérer une suite (εk )k de réels positifs ten-
dant vers 0, de construire la suite des fonctions approchées (ϕεk )k et de chercher la
limite de cette suite de fonctions qui semble un bon candidat pour être la solution
1.2 Existence locale de solutions 9
Lemme 1.1 (Ascoli) Soit I un intervalle borné de R et C(I) l’espace vectoriel des
fonctions continues sur I à valeurs dans E, muni de la norme kf k∞ = supt∈I kf (t)kE .
Alors tout sous ensemble F de C(I), borné et uniformément équicontinu est relati-
vement compact.
Montrons que (fen )n est uniformément convergente sur I. Pour tout t ∈ I, il existe
ti tel que |t − ti | ≤ δε . Pour n, m ≥ Nε , on a alors :
kfem (t) − fen (t)kE ≤ kfem (t) − fem (ti )kE + kfem (ti ) − fen (ti )kE
ε ε ε
+ kfen (ti ) − fen (t)kE ≤ + + = ε,
3 3 3
Théorème 1.2 (Ascoli-Peano) Soit (t0 , x0 ) ∈ D et soient a > 0 et b > 0 tels que
le cylindre C = {|t − t0 | ≤ a, kx − x0 kE ≤ b} soit inclus dans D. On note
µ ¶
b
M = sup kf (t, x)kE et α = min a, ,
(t,x)∈C M
alors il existe (au moins) une solution ϕ au problème de Cauchy (PC) sur l’inter-
valle [t0 − α, t0 + α].
10 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
Démonstration : Soit (εn )n une suite décroissante de réels positifs tendant vers
0. Pour chaque εn , d’après le Théorème 1.1, il existe une solution εn −approchée
au problème (PC), notée ϕn et définie sur [t0 − α, t0 + α]. Toujours d’après la
démonstration du Théorème 1.1, chacune de ces solutions vérifie :
kϕn (t) − ϕn (e
t)kE ≤ M |t − e
t|, ∀ t, e
t ∈ [t0 − α, t0 + α].
Cette inégalité entraı̂ne d’une part que la suite (ϕn )n est un ensemble uniformément
équicontinu de C([t0 − α, t0 + α]). D’autre part, en choisissant e t = t0 , on montre
que kϕn (t)kE ≤ kx0 kE + b pour tout t ∈ [t0 − α, t0 + α]. C’est à dire que la suite
(ϕn )n est uniformément bornée. Les hypothèses du Lemme d’Ascoli 1.1 sont donc
vérifiées et il existe une suite extraite (ϕnk )n convergeant vers une fonction continue
sur [t0 −α, t0 +α] et notée ϕ. Posons ∆n (t) = ϕ0n (t)−f (t, ϕn (t)) aux points t où ϕ0n (t)
existe et ∆n (t) = 0 sinon. Par définition des solutions ε−approchées, k∆n (t)kE ≤ εn
pour tout n et pour tout t ∈ [t0 − α, t0 + α]. En réecrivant maintenant les solutions
sous forme intégrale, on obtient que :
Z t
ϕn (t) = x0 + f (s, ϕn (s)) + ∆n (s) ds.
t0
ce qui prouve que ϕ est de classe C 1 sur [t0 − α, t0 + α] et est solution du problème
de Cauchy (PC). ¥
La bonne propriété qui va assurer l’unicité pour le problème de Cauchy (PC) est le
caractère lipschitzien de la fonction f . Précisons cette notion :
Définition 1.6 On dira que f est lipschitzienne en x (uniformément par rapport
à t), et on notera f ∈ Lip (D), si il existe k > 0 tel que :
Remarquer que cette notion n’entraı̂ne pas que f est continue sur D comme le
prouve l’exemple suivant : D = R2 , f (t, x) = 1 si t > 0 et f (t, x) = 0 si t ≤ 0. En
revanche, si f est lipschitzienne au sens classique, c’est à dire s’il existe k > 0 tel
que
Exercice 1.1 Montrer que si f ∈ C 1 (D) ou si Dx f est continue en (t, x), alors f
est lipschitzienne en x uniformément par rapport à t sur tout compact convexe K
inclus dans D.
Application 1 (du Lemme de Gronwall) Soit f ∈ Lip (D) ∩ C(D) avec pour
constante de Lipschitz k > 0. Soient ϕ1 et ϕ2 deux solutions respectivement ε1 et
ε2 −approchées de (E) sur un même intervalle (a, b) et telles que, pour un certain
a < t0 < b on ait :
kϕ1 (t0 ) − ϕ2 (t0 )kE ≤ δ.
Alors, pour tout t ∈ (a, b) :
ε1 + ε2 ³ k|t−t0 | ´
kϕ1 (t) − ϕ2 (t)kE ≤ δek|t−t0 | + e −1 . (G)
k
Démonstration : En reprenant la démonstration du Théorème 1.2, on a l’écriture
des solutions ε−approchées sous forme intégrale :
Z t
ϕi (t) = ϕi (t0 ) + f (ϕi (s), s) + ∆i (s)ds, i = 1, 2,
t0
Exercice 1.2 Soient ϕ et ψ deux fonctions continues de [a, b] dans R+ et t0 ∈ [a, b].
On suppose qu’il existe des constantes positives A, B telles que
¯Z t ¯
¯ ¯
ϕ(t) ≤ A + B ¯¯ ψ(s)ϕ(s) ds¯¯ , ∀ t ∈ [a, b].
t0
Montrer qu’alors : µ ¯Z t ¯¶
¯ ¯
¯
ϕ(t) ≤ A exp B ¯ ψ(s) ds¯¯ .
t0
Théorème 1.3 (Cauchy-Lipschitz) Soit f ∈ C(D) ∩ Lip (D) et avec les mêmes
notations que pour le Théorème 1.2, il existe une unique solution au problème de
Cauchy (PC) sur l’intervalle [t0 − α, t0 + α].
définie sur [t0 − α, t0 + α]. Les fonctions ϕ1 et ϕ2 étant des solutions du problème
de Cauchy, elles s’écrivent, sous la forme intégrale (PCI) :
Z t
ϕi (t) = x0 + f (s, ϕi (s)) ds, ∀t ∈ [t0 − α, t0 + α], i = 1, 2.
t0
Définition 1.7 On dira que f est localement lipschitzienne sur D si pour tout
(t, x) ∈ D il existe une boule B = {(t0 , x0 ) ∈ D, kx − x0 kE < ε, |t − t0 | < ε} ⊂ D
et une constante k > 0 telles que f soit lipschitzienne sur B. On note alors f ∈
Lip loc (D).
Exercice 1.3 Montrer que si f ∈ C 1 (D) alors f ∈ C(D) ∩ Lip loc (D).
Théorème 1.4 (Unicité globale) Soit f ∈ C(D) ∩ Lip loc (D) et soient (ϕ1 , J1 )
et (ϕ2 , J2 ) deux solutions de (E) telles que J1 ∩ J2 6= ∅. Si il existe un point t0 de
J1 ∩ J2 tel que ϕ1 (t0 ) = ϕ2 (t0 ) alors ϕ1 ≡ ϕ2 sur J1 ∩ J2 .
admet une unique solution sur [t1 − α, t1 + α]. On en déduit que ϕ1 ≡ ϕ2 sur cet
intervalle et que ]t1 − α, t1 + α[⊂ I et donc que I est ouvert. ¥
On considèrera à partir de maintenant que l’on a toujours f ∈ Lip loc (D) ∩ C(D) ou
plus simplement f ∈ Lip (D) ∩ C(D), c’est à dire qu’il existe toujours une solution
unique pour le problème de Cauchy (PC).
14 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
Définition 1.8 Soit (ϕ1 , J1 ) et (ϕ2 , J2 ) deux solutions de (E). On dit que (ϕ2 , J2 )
prolonge (ϕ1 , J1 ) si J1 ⊂ J2 et ϕ1 ≡ ϕ2 sur J1 .
Une solution (ϕ, J) de (E) est dite maximale si elle n’admet aucun prolongement.
Théorème 1.5 (Existence d’une solution maximale) Soit f ∈ C(D)∩Lip loc (D).
Alors par tout point (t0 , x0 ) ∈ D il passe une unique solution maximale au problème
de Cauchy (PC).
La question à laquelle nous allons répondre maintenant est : pourquoi une solu-
tion maximale, définie sur un intervalle borné, ne peut-elle être prolongée sur un
intervalle plus grand ?
Théorème 1.6 On suppose que Ω est un ouvert de RN et que D =]a, b[×Ω. Soient
f ∈ C(D) ∩ Lip loc (D) et (t0 , x0 ) ∈ D. Si (ϕ, (T− , T+ )) est une solution maximale
du problème de Cauchy (PC), alors on a l’alternative suivante :
– ou bien T+ = b,
ou bien T+ < b et pour tout compact K de Ω il existe t < T+ tel que ϕ(t)∈ / K.
– Énoncé analogue pour T− .
La suite (tn )n étant de Cauchy, il en est de même pour (ϕ(tn ))n qui est donc
convergente. Notons x1 = limn→∞ ϕ(tn ). Alors x1 ∈ K ⊂ Ω et on a donc (T+ , x1 ) ∈
D. La solution du problème de Cauchy
admet selon le Théorème 1.2 une solution locale qui prolonge ϕ au delà de T+ . Ceci
contredit la maximalité de ϕ. On procède de façon analogue pour T− . ¥
Notons alors M (t) la matrice carrée N × N dont les cœfficients sont les fonctions
mij (t). On notera L(E) l’espace vectoriel des matrices carrées N × N dont la norme
naturelle est :
kM kL(E) = max kM xkE .
kxkE =1
Démonstration : Il est clair que f (t, x) = M (t)x est une fonction continue sur
◦
I × E. Soit I(t0 ) un voisinage compact de t0 dans I (si t0 ∈I , on peut choisir un
intervalle de la forme [t0 − δ, t0 + δ], δ > 0, sinon, t0 est une extremité de I et on
peut choisir [t0 , t0 + δ] par exemple). Les fonctions aij étant continues sur I(t0 ), la
fonction k(t) = kM (t)kL(F ) est elle aussi continue sur I(t0 ) (le démontrer à titre
d’exercice1 ). On peut alors considérer k = maxt∈I(t0 ) k(t) et f est uniformément
lipschitzienne en x, de constante de lipschitz k sur I(t0 ) × E. Selon le Théorème 1.3,
il existe une unique solution locale ϕ au problème de Cauchy considéré. D’autre
part, en appliquant l’inégalité de Gronwall (G) avec ϕ1 = ϕ et ϕ2 ≡ 0, on obtient
l’estimation :
kϕ(t)kE ≤ kx0 kE ek|t−t0 | .
La solution reste donc bornée sur tout intervalle borné et suivant le Théorème 1.6,
elle peut donc être prolongée sur I tout entier. ¥
Nous reviendrons largement sur les edo linéaires dans le chapitre suivant qui leur
sera dédié.
peut être vue comme une fonction de la variable t dépendant du paramètre (τ, ξ) ∈
R × E. Pour mettre en exergue cette dépendance, on écrira cette solution ϕ(t, τ, ξ).
Noter que l’unicité est fondamentale : si le problème de Cauchy ci-dessus admettait
plusieurs solutions, la valeur de ϕ(t, τ, ξ) ne serait pas définie de façon univoque et
on ne pourrait pas parler de fonction !
1 Plus généralement si {f } est un ensemble de fonctions continues, sup {f } et inf {f } sont
i i i i i
des fonctions continues
16 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
ϕ1 (t, τ, ξ) ϕ2 (t, τ, ξ)
(τ, ξ)
◦ ◦
T (ψ, δ) = {(t, x) ∈I ×E, kx − ψ(t)kE < δ, ∀ t ∈I },
Théorème 1.8 Soit f ∈ Lip (D) ∩ C(D) et soit ψ une solution de (E) définie sur
un intervalle I = [a, b]. Alors il existe δ > 0 tel que T (ψ, δ) ⊂ D et pour tout
(τ, ξ) ∈ T (ψ, δ) il existe une unique solution ϕ à (E) définie sur I et vérifiant
ϕ(τ, τ, ξ) = ξ. En outre, ϕ est continue sur V =]a, b[×T (ψ, δ).
Ceci prouve que le point (t, ϕ(t, τ, ξ)) reste à l’intérieur de T (ψ, δ1 ) ⊂ D et donc,
d’après le Théorème 1.6, ϕ(·, τ, ξ) peut être prolongée sur tout l’intervalle [a, b].
On peut donc affirmer que toute solution qui passe par un point de T (ψ, δ) est
entièrement contenue dans T (ψ, δ1 ) (cf. dessin).
1.6 Dépendance des solutions en fonction des conditions initiales 17
δ
b
T (ψ, δ)
T (ψ, δ1 )
a
δ1
Pour montrer la continuité de le fonction ϕ, nous allons montrer qu’elle est la limite
uniforme d’une suite de fonctions continues sur V . Introduisons pour cela la suite
(ϕn )n définie de la façon suivante :
et montrons par récurrence qu’elle a les bonnes propriétés. Il est clair que ϕ0 est
continue sur V et que pour tout n, la continuité sur V de ϕn entraı̂ne la continuité de
ϕn+1 . Toutes les fonctions ϕn sont donc bien continues sur V . Montrons maintenant
que, pour tout n ≥ 1 :
ce qui prouve que (t, ϕ0 (t, τ, ξ)) ∈ T (ψ, δ1 ) ⊂ D pour tout (t, τ, ξ) ∈ V . D’autre
part, comme :
Z t
ψ(t) = ψ(τ ) + f (s, ψ(s)) ds, ∀ t ∈ [a, b],
τ
on obtient que
¯Z t ¯
¯ ¯
kϕ1 (t, τ, ξ) − ϕ0 (t, τ, ξ)kE ≤ ¯¯ kf (s, ϕ0 (s, τ, ξ)) − f (s, ψ(s))kE ds¯¯
τ
¯Z t ¯
¯ ¯
≤¯ ¯ kkϕ0 (s, τ, ξ) − ψ(s)kE ds¯¯
τ
= k|t − τ |kξ − ψ(τ )kE ,
18 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
D’après (Pn ), (t, ϕn (t, τ, ξ)) et (t, ϕn−1 (t, τ, ξ)) sont dans T (ψ, δ1 ) ⊂ D, on peut
donc écrire que :
¯Z t ¯
¯ ¯
¯ kf (s, ϕn (s, τ, ξ)) − f (s, ϕn−1 (s, τ, ξ))kE ds¯¯
¯
τ
¯Z t ¯
¯ ¯
≤ ¯¯ kkϕn (s, τ, ξ) − ϕn−1 (s, τ, ξ)kE ds¯¯ .
τ
et la propriété (Pn ) est démontrée pour tout n ≥ 1. On en déduit que, pour tout
n ≥ 0 et tout m ≥ 1 :
n+m
X |t − τ |p
kϕn+m (t, τ, ξ) − ϕn (t, τ, ξ)kE ≤ kp kξ − ψ(τ )kE
p=n+1
p!
n+m
X |b − a|p
≤δ kp .
p=n+1
p!
La suite (ϕn )n est donc de Cauchy uniforme sur V . Sa limite, notée ϕe est continue
sur V . En passant à la limite quand n → ∞ dans la relation :
Z t
ϕn+1 (t, τ, ξ) = ξ + f (s, ϕn (s, τ, ξ)) ds,
τ
on obtient que Z t
ϕ(t,
e τ, ξ) = ξ + f (s, ϕ(s,
e τ, ξ)) ds,
τ
ce qui prouve que ϕ
e ≡ ϕ. ¥
Pour une fonction ϕ(t, τ, ξ) où (t, τ, ξ) ∈ R × R × E, on notera (quand elle existe)
la dérivée partielle :
∂ϕ
∂ξi (t, τ, ξ)
1
∂ϕ ..
(t, τ, ξ) =
.
, i = 1, . . . , N.
∂ξi ∂ϕN
∂ξi (t, τ, ξ)
Théorème 1.9 En reprenant les mêmes notations et sous les mêmes hypothèses
que dans le Théorème 1.8 précédent et en supposant de plus que Dx f existe et que
Dx f ∈ C(D), alors ϕ ∈ C 1 (V ).
Démonstration : Prouver que ϕ est de classe C 1 est équivalent à prouver que
toutes ses dérivées partielles ∂ϕ/∂t, ∂ϕ/∂τ , ∂ϕ/∂ξ1 , . . . , ∂ϕ/∂ξN existent et sont
continues sur V . La relation
Z t
ϕ(t, τ, ξ) = ξ + f (s, ϕ(s, τ, ξ)) ds,
τ
kθh (t, τ, ξ)kE ≤ kθh (τ, τ, ξ)kE e|t−τ | ≤ |h1 |e(b−a) . (I1 )
Ainsi, θh tend uniformément vers 0 sur V quand h → 0. D’autre part, ϕ étant une
solution de (E), on déduit que :
θh0 (t, τ, ξ) = (Dx f (t, ϕ(t, τ, ξ)) + Γh (t, τ, ξ))θh (t, τ, ξ), (I2 )
si l’on pose :
Les vecteurs ϕ(t, τ, ξ) et ϕ(t, τ, ξh ) étant dans la boule de centre ψ(t) et de rayon
δ1 , par convexité il en est de même de (1 − s1 )ϕ(t, τ, ξ) + s1 ϕ(t, τ, ξh ) et donc
(t, (1 − s1 )ϕ(t, τ, ξ) + s1 ϕ(t, τ, ξh )) ∈ T (ψ, δ1 ). Or T (ψ, δ1 ) est compact, inclus dans
D et Dx f est continue sur D. Donc Dx f est uniformément continue sur T (ψ, δ1 ).
Pour tout ε > 0, il existe δeε > 0 tel que
e)kF ≤ εe−(b−a) ,
kDx f (t, x) − Dx f (t, x ∀ x, x ekE ≤ δeε .
e ∈ E, kx − x
Il suffit de vérifier (ce qui est évident) que χ(τ, τ, ξ) = e1 pour avoir la conclusion
du Lemme. ¥
D’après le Théorème 1.7, cette solution existe pour tout t ∈ [a, b] et d’après le
Lemme, pour tout ε > 0, il existe δε > 0 tel que χh (t, τ, ξ) soit une solution
ε−approchée si |h1 | ≤ δε . En utilisant l’estimation de Gronwall (G), on en déduit
que :
ε
kχh (t, τ, ξ) − β(t, τ, ξ)kE ≤ (ek(b−a) − 1),
k
pour tout (t, τ, ξ) ∈ V . En d’autres termes, χh (t, τ, ξ) → β(t, τ, ξ) uniformément sur
V . On en conclut que ∂ϕ/∂ξ1 = β existe et est une fonction continue sur V car
c’est la limite uniforme des fonctions χh qui sont continues sur V .
1.7 Exercices sur le chapitre 1 21
puis
Z τ +h
ϕ(τ, τ + h, ξ) − ϕ(τ, τ, ξ) 1
=− f (s, ϕ(s, τ + h, ξ)) ds.
h h τ
Tt−1 e→Ω
:Ω
0
e
ξ 7→ ϕ(τ0 , t0 , ξ).
e = Ω et Tt est l’identité.
Remarquer que si t0 = τ0 alors Ω 0
Exercice 1.5 Même questions que dans l’exercice précédent avec l’edo : t2 x0 (t) −
x(t) = 0. Discuter l’existence de solutions globales sur R.
22 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
1. Expliquer pourquoi ce problème admet une unique solution puis montrer qu’il
est équivalent à une équation fonctionnelle de la forme G(x(t)) = t − t0 où G
est une fonction C 1 sur R telle que G(x0 ) = 0.
2. Montrer que G réalise une bijection strictement croissante de R sur un inter-
valle que vous préciserez.
3. Résoudre le problème de Cauchy et expliciter l’intervalle d’existence des solu-
tions maximales (T− , T+ ).
4. Appliquer ces résultats au cas où F (x) = 1 + x2 .
Exercice 1.8 Soient f et g deux fonctions continues de [a, b] × R dans R telles que
∇F (x) · V (x) = 0, ∀ x ∈ Ω.
Soit x
e = (e eN )T un point de Ω tel que V (e
x1 , . . . , x x) 6= 0 (par exemple v1 (e
x) 6= 0).
1. Expliquer pourquoi la solution φ(t, ξ) avec ξ ∈ RN −1 du problème de Cauchy :
y 0 = f (y)
2. En déduire que
ky(t)k2 ≤ ky0 k2 e2|at| , ∀ t ∈]T− (y0 ), T+ (y0 )[,
où ]T− (y0 ), T+ (y0 )[ est l’intervalle maximal d’existence de la solution.
3. On suppose que T+ (y0 ) < +∞. Montrer que y(t) et y 0 (t) sont bornées sur
[0, T+ (y0 )[. Montrer que ces fonctions se prolongent par continuité en T+ (y0 ).
Montrer que ceci conduit à une contradiction puis conclure.
Exercice 1.13 Considérons le problème de Cauchy dans R :
00
x = x,
x(0) = α ∈ R,
0
x (0) = 0.
1. Montrer que ce problème admet une unique solution définie sur R tout entier.
2. Calculer la solution.
Exercice 1.14 Considérons le problème de Cauchy dans R :
½ 0
x = 1/x,
x(0) = 1.
1. Montrer que ce problème admet une unique solution maximale. Cette solution
est-elle nécessairement définie sur R tout entier ?
2. Calculer la solution maximale (en précisant l’intervalle maximal). Que se
passe-t-il lorsque t tend vers le bord fini de l’intervalle maximal ?
Exercice 1.15 (tiré de l’examen 2007) Le but de cet exercice est de montrer le
théorème d’unicité d’Osgood.
Soit α > 0 et h une fonction définie sur ]0, α[ qui est :
– lipschitzienne sur tout compact inclus dans ]0, α[,
– strictement positive sur ]0, α[,
– et qui vérifie : Z α
du
lim = +∞.
ε h(u)
ε→0 +
1. On note Z α
du
G(s) = .
s h(u)
Montrer que G réalise une bijection de ]0, α[ sur ]0, +∞[.
2. Soit t1 > 0 et u1 ∈]0, α[. Que pouvez-vous dire (existence et unicité d’une
solution) concernant le problème de Cauchy :
½ 0
u (t) = 2h(u(t)),
(E2)
u(t1 ) = u1 .
Donner explicitement la solution de ce problème en faisant intervenir la fonc-
tion G (préciser l’intervalle maximal d’existence de la solution).
1.7 Exercices sur le chapitre 1 25
T ∗ = inf{T ∈ [t0 , e
t1 ] tel que u(t) ≤ ψ(t) sur [T, e
t1 ]}.
|f (y2 ) − f (y1 )|
≤ |y2 − y1 | (ln |y2 − y1 | + (u + 1/2) ln |u + 1/2|
−(u − 1/2) ln |u − 1/2|) ,
|g(u)|
≤ C,
| ln |y2 − y1 || + 1
i h
pour tout u ∈ − 2|y21−y1 | , 2|y21−y1 | et pour tout y2 , y1 ∈] − 1, 1[.
(c) Déduire des questions précédentes que |f (y2 −f (y1 )| ≤ C|y2 −y1 |(| ln |y2 −
y1 || + 1) pour tout y2 , y1 ∈] − 1, 1[.
(d) Montrer que pour tout y0 ∈] − 1, 1[, il existe une et une seule solution au
problème de Cauchy :
(
y 0 (t) = f (y(t)),
y(0) = y0 .
26 Chap. 1: Existence et unicité de solutions
0,3
0,2
0,1
0
-1 -0,5 0 0,5 1
-0,1 x
-0,2
-0,3
Équations différentielles
linéaires
Nous avons déjà posé quelques définitions et donné quelques résultats concernant
les edo linéaires dans le chapitre précédent, au paragraphe 1.5. Avant d’entrer plus
avant dans les détails, faisons quelques rappels d’algèbre linéaire.
Chaque bloc Ji est une matrice carrée di × di , elle aussi diagonale par blocs, chaque
sous bloc de Ji étant de dimensions au plus αi ×αi (l’un au moins étant de dimension
exactement αi × αi ) et ayant la forme :
λi 1 0 ··· 0
.
0 . . . . . . . . . ..
.. . . .. ..
. . . . 0 .
. .. ..
.. . . 1
0 ··· ··· 0 λi
Ainsi Zi = Ji − λi Idi est une matrice nilpotente d’indice αi . Puisqu’il existe une
matrice inversible P telle que J = P −1 AP , on déduit que :
q
Y q
X
det A = det J = λi , tr A = tr J = λi .
i=1 i=1
(Φ−1 (t))0 = −Φ(t)−1 Φ0 (t)Φ(t)−1 , (det Φ(t))0 = (det Φ(t))tr (Φ(t)−1 Φ0 (t)).
Définition 2.1 Une matrice Φ(t) de L(F ) dont les vecteurs colonnes ϕ1 , . . . , ϕN
sont N solutions linéairement indépendantes de (LH) sur I est appelée matrice
fondamentale de l’edo (LH). Elle vérifie
D’après le Théorème 2.1, ses vecteurs forment une base de l’ensemble des solutions
de (LH).
Dans la démonstration du Théorème 2.1 on a prouvé en particulier que pour toute
base B = {ξ1 , . . . , ξN } de F et pour tout τ ∈ I, on pouvait construire une matrice
fondamentale Φ(t) telle que ses vecteurs colonnes ϕ1 (t), . . . , ϕN (t) vérifient ϕi (τ ) =
ξi pour tout i = 1, . . . , N . Si on choisit pour B la base canonique de F , on en déduit :
Proposition 2.1 Si M (t) est continue sur I alors pour tout τ ∈ I il existe une
unique matrice fondamentale Φ(t) à l’edo (LH) définie sur I et qui vérifie Φ(τ ) =
IN .
Le déterminant de la matrice fondamentale jouera un rôle particulier dans la suite,
c’est pourquoi on définit plus généralement :
Définition 2.2 Soit Φ(t) une solution de l’edo matricielle (LHF) sur I. Son déterminant
WΦ (t) = det(Φ(t)), t ∈ I,
Si Φ(t) est une matrice fondamentale dont les vecteurs colonnes sont ϕ1 , . . . , ϕN
alors, pour tout τ ∈ I et pour tout ξ ∈ F , il existe un unique N uplet C =
(c1 , . . . , cN )T ∈ F tel que ξ = c1 ϕ1 (τ ) + . . . + cN ϕN (τ ). Dans ce cas ϕ = c1 ϕ1 +
. . . + cN ϕN est alors la solution de (LH) vérifiant ϕ(τ ) = ξ. On peut écrire sous
forme matricielle que :
ϕ = Φ(t)C.
Il est donc important de préciser les propriétés des matrices fondamentales. C’est
ce qui est fait dans le Théorème suivant :
Théorème 2.2 Une condition nécessaire et suffisante pour qu’une matrice Φ(t)
solution de (LHF) soit une matrice fondamentale est qu’il existe τ ∈ I tel que
WΦ (τ ) 6= 0. Dans ce cas WΦ (t) 6= 0, pour tout t ∈ I.
Si Φ(t) est une matrice fondamentale de (LH) et si P ∈ L(F ) est inversible, alors
Φ(t)P est encore une matrice fondamentale de (LH). Réciproquement, si Φ1 (t) et
Φ2 (t) sont deux matrices fondamentales de (LH), alors Φ1 (t)−1 Φ2 (t) est une matrice
constante sur I.
Démonstration : Si Φ(t) est une solution de (LHF) alors chacun de ses vecteurs
colonnes notés ϕi est une solution de (LH). D’autre part, det Φ(τ ) 6= 0 entraı̂ne
que {ϕ1 (τ ), . . . , ϕN (τ )} est une base de F . Pour toute solution ϕ de (LH), il existe
donc C = (c1 , . . . , cN )T ∈ F tel que ϕ(τ ) = Φ(τ )C. Par unicité du problème de
Cauchy, on en déduit que ϕ(t) = Φ(t)C pour tout t ∈ I et Φ(t) est une ma-
trice fondamentale. Si det Φ(τ ) 6= 0, alors, d’après la relation (W), det Φ(t) 6= 0
pour tout t ∈ I. Si P est une matrice inversible, alors Φ(t)P est encore une so-
lution de (LHF) et det(Φ(t)P ) = det(Φ(t)) det(P ) 6= 0. La matrice Φ(t)P est
donc encore une matrice fondamentale. Enfin, en dérivant Φ1 (t)−1 Φ2 (t), on ob-
tient −Φ1 (t)−1 Φ01 (t)Φ1 (t)−1 Φ2 (t) + Φ1 (t)−1 Φ02 (t) et comme Φ1 (t) et Φ2 (t) sont
2.3 Edo linéaire avec second membre 31
toutes deux solutions de (LHF), il vient (Φ1 (t)−1 Φ2 (t))0 = −Φ1 (t)−1 M (t)Φ2 (t) +
Φ1 (t)−1 M (t)Φ2 (t) = 0. ¥
Remarquer que si Φ(t) est une matrice fondamentale et si P est une matrice
constante inversible alors P Φ(t) n’est pas forcément une matrice fondamentale.
Remarquer également que (LHF) entraı̂ne M (t) = Φ0 (t)Φ(t)−1 pour tout t ∈ I :
Deux edo (LH) différentes ne peuvent pas avoir la même matrice fondamentale.
La Proposition suivante rassemble les premiers résultats sur (LCC) qui se déduisent
directement de l’étude des l’edo plus générales (LH) et (LSM) :
Proposition 2.3 Pour toute matrice M ∈ L(F ) et pour tout couple (τ, ξ) ∈ R×F :
– Il existe une solution maximale unique ϕ à l’edo (LCC) définie sur R tout
entier et qui vérifie ϕ(τ ) = ξ.
– La matrice fondamentale Φ(t) associée à l’edo (LCC) et vérifiant Φ(τ ) = IN
est Φ(t) = e(t−τ )M .
– Pour toute fonction t ∈ R 7→ b(t) ∈ F continue, il existe une unique solution
maximale ϕ à l’edo
x0 (t) = M x(t) + b(t),
vérifiant ϕ(τ ) = ξ. Cette solution est définie sur R tout entier par
Z t
(t−τ )M
ϕ(t) = e ξ+ e(t−s)M b(s) ds.
τ
x0 (t) = M x(t), t ∈ R.
0
y
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
0
Fig. 2.1 – Quelques trajectoires de l’edo x (t) = M x(t)
−1
et en appliquant ensuite la formule P etJ P −1 = etP JP = etM , on obtient :
µ √ √ ¶ µ it ¶µ √ √ ¶
tJ −1 1/√ 2 −i/√2 e 0 1/√2 −i/√ 2
Φ(t) = P e P =
i/ 2 −i/ 2 0 e−it 1/ 2 i/ 2
µ ¶
cos t sin t
= .
− sin t cos t
Pour tout couple (τ, ξ) ∈ R×R2 , la solution ϕ(t, τ, ξ) de l’edo vérifiant ϕ(τ, τ, ξ) = ξ
est donc : µ ¶µ ¶
cos(t − τ ) sin(t − τ ) ξ1
ϕ(t, τ, ξ) = .
− sin(t − τ ) cos(t − τ ) ξ2
µ ¶
1
On remarque qu’elle est périodique de période 2π. Soit b = . On souhaite
2
maintenant résoudre l’équation avec second membre :
x0 (t) = M x(t) + b, ∀t ∈ R.
Une première méthode consiste à chercher une solution particulière “à la main”.
Par exemple, en cherchant une solution constante, on est amené à résoudre
M x = −b,
et l’on trouve sans difficulté que ϕp = (2, −1)T est une solution. L’unique solution
ϕ(t, τ, ξ) vérifiant ϕ(τ, τ, ξ) = ξ est donc obtenue en appliquant la Proposition 2.2,
c’est à dire :
µ ¶µ ¶ µ ¶
cos(t − τ ) sin(t − τ ) ξ1 − 2 2
ϕ(t, τ, ξ) = + .
− sin(t − τ ) cos(t − τ ) ξ2 + 1 −1
Comme b est une vecteur constant, on peut le sortir de l’intégrale. On doit donc
34 Chap. 2: Équations différentielles linéaires
calculer :
Z t Z tµ ¶
(t−s)M cos(t − s) sin(t − s)
e ds = ds
τ − sin(t − s) cos(t − s)
µτ ¶
sin(t − τ ) − cos(t − τ ) + 1
= .
cos(t − τ ) − 1 sin(t − τ )
d1 dq
Fig. 2.2 – Récapitulatif des indices des lignes et des colonnes de la réduite de Jordan
Le bloc Rij commence à la colonne sij et se termine à la colonne sij + rij (cf.
figure 2.2), l’un au moins des blocs Rij est de taille αi × αi (on rappelle que αi est
l’ordre de multiplicité géométrique de λi ). Il est facile, en utilisant la définition de
l’exponentielle d’une matrice sous forme de série de prouver que :
t2 trij −1
1 t 2! . . . (rij −1)!
.. .. .. ..
0 . . . .
etRij = etλi .. . . . . .. 2 .
. . . . t
2
.. .. ..
. . . t
0 ... ... 0 1
et de taille rij × rij avec rij ≤ αi , l’un au moins de ces blocs étant exactement de
taille αi ×αi . Pour tout l ∈ {1, . . . , N }, il existe donc un unique indice i ∈ {1, . . . , q},
un unique indice j ∈ {1, . . . , ki } et un unique β ∈ {1, . . . , rij } tels que l = sij +β (cf.
figure 2.2). On en déduit que la colonne ϕl (t) de la matrice Φ(t) a pour expression :
µ ¶
tβ−1
ϕl (t) = etλi Psij + Psij +1 t + . . . + Psij +β ,
(β − 1)!
tβ−1
kϕl (t)kF +∞
∼ exp(Re (λi (t)) kPsij +β kF ,
(β − 1)!
Corollaire 2.1 Soit M ∈ L(F ) telle que Re (λi ) < 0 pour toute valeur propre λi
de M . Alors, pour tout 0 < σ < min{−Re λi }, il existe une constante Cσ > 0 telle
i
que
ketM kL(F ) ≤ Cσ e−tσ , ∀ t ≥ 0.
N
X N
X N
X
ketM xkF = k yl ϕl (t)kF ≤ |yl |kϕl (t)kF ≤ C1 kϕl (t)kF ,
l=1 l=1 l=1
Comme nous l’avons déjà remarqué dans la chapitre 1, cette équation peut se mettre
sous forme résolue :
X 0 (t) = AX(t),
où
x(t) 0 1 0 ... 0
x0 (t) .. .. .. ..
. 0 . . .
..
X(t) = . et A =
.. .. .. .. .
. . . . 0
x(n−2) (t)
0 0 ... 0 1
x(n−1) (t) −a0 −a1 ... −an−2 −an−1
où P (λ) = λ + an−1 + λ−1 an−2 + . . . + λ−(n−1) a0 . La matrice étant maintenant dia-
gonale, on obtient facilement le résultat annoncé. Si λ = 0, on calcul le déterminant
en développant par rapport à la première colonne et on trouve bien que χA (0) = a0 .
¥
Si λi est une racine d’ordre di de χA (λ), cela signifie que χA (λi ) = χ0A (λi ) = . . . =
(d −1)
χA i (λi ) = 0, ce qui prouve avec la formule ci-dessus que les fonctions tki eλi t sont
bien des solutions de (LAn ). Montrons qu’elles sont linéairement indépendantes :
Supposons qu’il existe un ensemble de n constantes cij ∈ C avec i = 1, . . . , q,
j = 1, . . . , di − 1, non toutes nulles, telles que
q dX
X i −1
cij tj eλi t ≡ 0.
i=1 j=1
où chaque Qi (t) est un polynôme vérifiant deg(Qi (t))=deg(Pi (t)) pour tout i =
2, . . . , σ (utiliser la formule de Newton pour dériver un produit). Réitérant cette
opération, on finit par obtenir un polynôme F (t) du même degré que Pσ (t) et
vérifiant F (t) ≡ 0, ce qui est impossible. ¥
Terminons ce chapitre par un exemple qui utilise une partie des résultats que nous
venons d’établir.
2.7 L’équation de Sturm-Liouville 39
On sait (résultat concernant les edo linéaires homogènes) que l’ensemble des solu-
tions est un espace vectoriel de dimension 2. On note
µ 0 ¶
ϕ1 (t) ϕ02 (t)
Φ(t) = ,
ϕ1 (t) ϕ2 (t)
On sait que le Wronskien est toujours non nul donc WΦ (u) 6= 0 et WΦ (v) 6= 0, ce qui
entraı̂ne que ϕ2 (u) 6= 0 et ϕ2 (v) 6= 0. Supposons que ϕ2 ne s’annule pas sur ]u, v[,
alors la fonction f = ϕ1 /ϕ2 est bien définie sur cet intervalle et f (u) = f (v) = 0.
D’après le Théorème des accroissements finis, il existerait un point c ∈]u, v[ tel que
f 0 (c) = 0 = −WΦ (c)/ϕ22 (c), ce qui contredit WΦ (t) 6= 0 pour tout t ∈ I. Il existe
donc au moins un zéro de ϕ2 entre u et v. S’il en existait deux, notons les t1 et
t2 , alors par symétrie des rôles joués par ϕ1 et ϕ2 , il existerait un autre zéro de ϕ1
entre t1 et t2 , ce qui est absurde puisque ϕ1 (t) 6= 0 pour tout t ∈]u, v[. ¥
où q(t) = −a01 (t)/2−a21 (t)/4+a0 (t), telle que φ(t0 ) = x0 et φ0 (t0 ) = x1 +a1 (t0 )x0 /2.
De plus les fonctions ϕ et φ ont les mêmes zéros. On peut donc se restreindre aux
cas où l’edo de Sturm-Liouville est sous la forme (SR).
Théorème 2.7 Soit [t1 , t2 ] ⊂ I un intervalle sur lequel q(t) ≤ 0. Alors toute solu-
tion non identiquement nulle de (SR) a au plus un zéro dans [t1 , t2 ].
Démonstration : Soit φ une solution de (SR) non identiquement nulle et θ ∈ [t1 , t2 ]
un zéro de φ. Comme φ n’est pas identiquement nulle, φ0 (θ) 6= 0 (en effet, la seule
solution de (SR) vérifiant les conditions de Cauchy φ(θ) = φ0 (θ) = 0 est la solu-
tion identiquement nulle par unicité de la solution). Supposons par exemple que
40 Chap. 2: Équations différentielles linéaires
φ0 (θ) > 0. Par continuité de φ0 , il existe δ > 0 tel que sur ]θ, θ + δ[ on ait φ0 (t) > 0.
Posons J = {c ∈]θ, b] tels que φ0 (t) > 0 sur ]θ, c[}. Nous venons de montrer que
θ + δ ∈ J. Notons c∗ = sup J. Si c∗ < b alors par continuité de φ0 sur I, φ0 (c∗ ) = 0.
Or φ(θ) = 0 et φ0 (t) > 0 sur ]θ, c∗ [, donc φ(t) > φ(θ) > 0 sur ]θ, c∗ [. D’après l’edo
(SR), φ00 (t) = −q(t)φ(t) ≥ 0 sur ]θ, c∗ [. On en déduit que φ0 est croissante sur
]θ, c∗ [ et donc φ0 (c∗ ) ≥ φ0 (θ) > 0 ce qui contredit la maximalité de c∗ . Finallement,
φ est strictement croissante et donc ne s’annule pas sur ]θ, b] (si on avait supposé
φ0 (θ) < 0, on aurait obtenu que φ était strictement décroissante). Supposons qu’il
existe un autre zéro de φ, noté λ, sur [a, θ[. Un raisonnement analogue entraı̂nerait
que φ doit être soit strictement croissante, soit strictement décroissante sur ]λ, θ[ ce
qui contredit l’assertion φ(θ) = 0. ¥
Le Théorème suivant permet de comparer la position des zéros pour deux solu-
tions d’edo de Sturm-Liouville sous forme réduite.
Théorème 2.8 Soient ϕ1 et ϕ2 deux solutions sur I respectivement de
On suppose que q1 (t) ≥ q2 (t) sur I. Alors, entre deux zéros consécutifs de ϕ2 il
existe au moins un zéro de ϕ1 .
Démonstration : Soient u et v deux zéros consécutifs de ϕ2 et supposons par
exemple que ϕ2 (t) > 0 sur ]u, v[. Cela entraı̂ne que ϕ02 (u) ≥ 0 et ϕ02 (v) ≤ 0.
Supposons également que ϕ1 ne s’annule pas sur ]u, v[, par exemple ϕ1 (t) > 0.
Par analogie avec ce que nous avons fait dans la démonstration du Théorème 2.6,
notons :
W (ϕ1 , ϕ2 )(t) = ϕ1 (t)ϕ02 (t) − ϕ2 (t)ϕ01 (t).
Alors W (ϕ1 , ϕ2 )(u) = ϕ1 (u)ϕ02 (u) ≥ 0 et W (ϕ1 , ϕ2 )(v) = ϕ1 (v)ϕ02 (v) ≤ 0. Or un
simple calcul nous donne :
W 0 (ϕ1 , ϕ2 )(t) = ϕ1 (t)ϕ002 (t) − ϕ2 (t)ϕ001 (t) = ϕ1 (t)ϕ2 (t)(q1 (t) − q2 (t)) ≥ 0,
sur ]u, v[ de sorte que W (ϕ1 , ϕ2 ) devrait être croissante, d’où la contradiction. Les
autres cas se traı̂tent de la même façon. ¥
dont les solutions sont ϕ(t) = A sin(t − θ), A ∈ R, θ ∈ R. Distinguons trois cas :
– Soit 0 ≤ ν ≤ 1/2, alors 1 + (1 − 4ν 2 /4t2 ) > 1 et toute solution de (B) admet
au moins un zéro dans tout intervalle de longueur π.
– Soit ν > 1/2, alors 1 + (1 − 4ν 2 /4t2 ) ≤ 1 et les zéros (éventuels) des solutions
de (B) sont distants d’une longueur plus grande que π.
2.8 Exercices sur le chapitre 2 41
– Si ν = 1/2, les solutions de (B) sont A sin(t + θ) et les zéros sont écartés d’une
distance exactement égale à π.
On démontre qu’en fait, les solutions des edo de Bessel, quelque soit ν, ont toujours
une infinité de zéros sur ]0, ∞[.
1
J0
0,8
0,6 J1
J2
J3 J
4
0,4
0,2
-0,2
-0,4
0 5 10 15 20 25
x
Fig. 2.3 – Les fonctions de Bessel de première espèce Jν , solutions de (B) pour
ν = 0, 1, . . . , 4.
et
0 1 5/2
P −1 = 0 −1/2 −3/2 .
1 1 1
2 1 0
Vérifier que P −1 BP = 0 2 1 puis résoudre le problème de Cauchy :
0 0 2
2
X 0 (t) = BX(t), X(0) = 1 .
−1
Démontrer que Φ−1 est uniformément bornée sur R+ et que la seule solution
vérifiant limt→∞ ϕ(t) = 0 est la solution identiquement nulle.
3. Soit B une autre matrice continue sur R+ vérifiant
Z ∞
kA(t) − B(t)kL(E) dt < ∞.
0
Montrer que toute solution ψ de l’edo x0 (t) = B(t)x(t) est bornée sur R+ .
Rt
Indication : Remarquer que ψ(t) = ϕ(t)+ t0 Φ(t)Φ(s)−1 (B(s)−A(s))ψ(s) ds
et utiliser la question 1.
2.8 Exercices sur le chapitre 2 43
4. Montrer que pour toute solution ϕ de l’edo de la question 2., il existe une
unique solution ψ à l’edo de la question 3. vérifiant ϕ(t) − ψ(t) → 0 quand
t → ∞. R∞
Indication : Remarquer que ψ(t) = ϕ(t)− t Φ(t)Φ(s)−1 (B(s)−A(s))ψ(s) ds.
5. On suppose maintenant que
Z ∞
kB(t)kL(E) < ∞.
0
Montrer que toute solution de l’edo x0 (t) = B(t)x(t), non identiquement nulle,
tend vers une limite non nulle quand t → ∞. Montrer de plus que pour tout
vecteur c ∈ E, il existe une unique solution ψ vérifiant ψ(t) → c quand t → ∞.
On note
σ = − max {Re(λi )},
i=1,...,N
3. Appliquer une inégalité de Gronwall (vue dans l’exercice précédent) pour ob-
tenir le même résultat que dans la question 1.
Exercice 2.6 Le but de cet exercice est d’étudier le caractère borné des solutions
de l’edo :
x00 (t) + q(t)x(t) = 0, (E)
où q : R → R est une fonction continue, π−périodique, paire. Cette équation s’ap-
pelle l’équation de Hill-Mathieu.
Préliminaires :
1. Traiter le problème de l’existence et de l’unicité de solutions pour l’edo (E).
On note S l’ensemble des solutions et {ϕ1 , ϕ2 } la base canonique de S associée
au point t0 = 0 (i.e. ϕ1 (0) = 1, ϕ01 (0) = 0 et ϕ2 (0) = 0, ϕ02 (0) = 1).
2. On considère l’application A : S → S qui à toute solution ϕ de (E) associe
la solution Aϕ : t ∈ R → ϕ(t + π). Quelle est la nature de cette application ?
Donner l’expression de la matrice de A dans la base {ϕ1 , ϕ2 }. Vérifier que
Première partie :
44 Chap. 2: Équations différentielles linéaires
1. On pose ψ1 (t) = ϕ1 (−t). Montrer que ψ1 est solution de (E). En déduire que
ψ1 ≡ ϕ1 et donc que ϕ1 est paire.
2. En procédant de la même façon avec la fonction ψ2 (t) = −ϕ2 (−t), montrer
que ϕ2 est impaire.
3. On note W (ϕ1 , ϕ2 ) le Wronskien associé à ϕ1 et ϕ2 . Montrer que W (ϕ1 , ϕ2 )
est de classe C 1 et qu’il est constant sur R (il vaut toujours 1).
4. Déduire de la question précédente la valeur de det A puis expliciter A−1 . En
remarquant que l’on a aussi A−1 ϕ(t) = ϕ(t − π) pour toute solution ϕ de (E),
en déduire que ϕ1 (π) = ϕ02 (π).
Deuxième partie : Nous allons démontré les points suivants :
– |tr A| < 2 ⇒ toute solution de (E) est bornée.
– |tr A| = 2 ⇒ l’edo (E) possède une solution non nulle bornée.
– |tr A| = 2 ⇔ ϕ01 (π)ϕ2 (π) = 0.
– |tr A| > 2 ⇒ toute solution non nulle de (E) est non bornée.
1. Expliciter le polynôme caractéristique χA (λ) de A. En déduire que si |tr A| <
2, χA admet deux racines complexes conjuguées distinctes de module 1, notées
λ et λ̄.
2. On note u1 et u2 deux vecteurs propres associés respectivement à λ et λ̄. On
rappelle qu’alors {u1 , u2 } est une base de S. Vérifier que les fonctions |u1 | et
|u2 | sont π−périodiques, continues. En déduire qu’elles sont bornées puis que
toute solution de (E) est bornée.
3. On suppose que |tr A| = 2. En procédant comme dans la question précédente,
montrer qu’il existe une solution u non nulle à l’edo (E) vérifiant u(t + π) =
±u(t). En déduire que u est bornée.
4. Montrer l’équivalence |tr A| = 2 ⇔ ϕ01 (π)ϕ2 (π) = 0.
5. Montrer que si |tr A| > 2, les racines de χA sont λ et 1/λ avec λ ∈ R et
|λ| > 1. On note u1 et u2 les vecteurs propres de A associés à λ et 1/λ.
6. soit ϕ une solution de (E). En écrivant ϕ dans la base {u1 , u2 }, déterminer
ϕ(t + nπ), n ∈ Z. En déduire que ϕ(t + nπ) → +∞ lorsque n → +∞ ou
lorsque n → −∞.
Chapitre 3
définie sur I = [a, b] où p, q et g sont trois fonctions données continues sur I. Soient
α et β deux réels. On dit qu’une solution ϕ de (E) vérifie les conditions aux
limites (LE ) lorsque :
ϕ(a) = α et ϕ(b) = β. (LE )
On introduit également l’équation homogène associée à (E) :
On dira qu’une solution ϕ de (H) vérifie les conditions aux limites homogènes
(LH ) lorsque :
ϕ(a) = 0 et ϕ(b) = 0. (LH )
Le but de ce devoir est de démontrer le
Théorème 3.1 (Alternative de Fredholm) L’équation (E) admet pour tout α
et β une solution unique vérifiant (LE ) si et seulement si le problème homogène
(H)+(LH ) admet ϕ ≡ 0 comme unique solution.
1. Mettre les edo (E) et (H) sous forme résolue :
et
X 0 (t) = M (t)X(t), (HR )
où X : t ∈ I 7→ R2 et où l’on précisera l’expression de la matrice M (t) et de
la fonction G : t ∈ I 7→ R2 .
2. Rappeler succintement les résultats du cours concernant l’existence et l’unicité
de solutions pour (ER ) et (HR ).
3. On considère ϕ1 et ϕ2 deux solutions de (H) vérifiant respectivement ϕ1 (a) =
0, ϕ01 (a) = −1 et ϕ2 (b) = 0, ϕ02 (b) = 1. A partir de ces solutions, expliciter une
matrice solution de (HR ) ainsi que son Wronskien que l’on note W (ϕ1 , ϕ2 )(t).
4. On suppose dans la suite que W (ϕ1 , ϕ2 )(a) 6= 0. Que vaut W (ϕ1 , ϕ2 )(b) ? Soit
ϕ une solution de (H). Expliquer pourquoi il existe deux réels A1 et A2 tels
que ϕ = A1 ϕ1 + A2 ϕ2 .
46 Chap. 3: Annales des partiels
(b) Montrer que ϕ est strictement croissante sur (T− , T+ ) puis que lim ϕ(t) =
t→T−
1/π.
sin(y)
(c) En admettant que la fonction y 7→ est décroissante sur ]0, π],
y
montrer que :
µ ¶
2 1
ϕ (t) ≥ y02 + 2y0 sin t,
y0
sin(y)
(d) On rappelle que = 1 + ε(y) où ε(y) est une fonction qui tend vers
y
0 lorsque y tend vers 0. Montrer que pour tout t ∈ [0, T+ ) :
4. Représentation graphique :
(a) Soient ϕ et ϕe deux solutions telles que les conditions initiales correspon-
dantes
¸ y0 et ye0· soient toutes les deux dans un même intervalle du type
1 1
, , k ∈ N∗ ou ]1/π, +∞[. Montrer qu’alors, ϕ(t)e = ϕ(t + e t)
(k + 1)π kπ
avec e
t = ϕ−1 (e y0 ) (expliquer pourquoi ϕ−1 est bien définie et préciser son
domaine de départ et d’arrivée).
(b) Dessiner quelques solutions
¸ de (E) ·en choisissant les données initiales
1 1
dans un intervalle , , k ∈ N∗ . Faire un autre dessin en
(2k + 2)π 2kπ
choisissant cette fois y0 > 1/π.
4.1 Définitions
Soit Ω un ouvert de E = RN et f une fonction à valeurs réelles de classe C 1 sur
Ω. Une équation différentielle autonome est une edo du type :
D’après les résultats établis dans le chapitre 1, pour tout t0 ∈ R et pour tout
x0 ∈ Ω, il existe une unique solution maximale ϕ(t, t0 , x0 ) à l’edo (EA) qui vérifie
ϕ(t0 , t0 , x0 ) = x0 . Si l’on note φ(t, x0 ) la solution définie sur (a, b) ⊂ R (−∞ ≤ a <
b ≤ +∞) qui vaut x0 lorsque t = 0 (i.e. φ(t, x0 ) = ϕ(t, 0, x0 )) alors
t=s
φ(s, x0 )
x0
t=0
La démonstration est une conséquence de l’unicité des solutions maximales. Les
courbes paramétrées t 7→ φ(t, x0 ) sont les orbites (ou trajectoires) de l’edo (EA).
En TD, nous avons démontré le Théorème suivant :
F :] − δ, δ[×ω → V
(t, y) 7→ F (t, y) = φ(t, (e
x1 , y)),
soit un C 1 difféomorphisme.
50 Chap. 4: Stabilité des équations différentielles autonomes
x2 t = −δ F x2
−δ δ
t=0 t=δ
e2 ) ω
(0, x
(e
x1 , x
e2 )
0 x1 0 t
F −1
En d’autres termes, il existe sur un voisinage de x e un difféomorphisme qui envoie
les trajectoires de (EA) sur des droites parallèles. Intéressons nous maintenant au
comportement des orbites au voisinage des points où f s’annule.
Définition 4.1 Un point d’équilibre (ou point critique) de l’edo (EA) est un point
x0 ∈ Ω pour lequel f (x0 ) = 0.
On remarque que pour un tel point, φ(t, x0 ) ≡ x0 pour tout t d’où la dénomination
“point d’équilibre”.
Définition 4.2 Un point d’équilibre x0 est dit
– Stable si : Pour tout ε > 0 il existe δε > 0 tel que, pour tout x ∈ Ω vérifiant
kx − x0 kE ≤ δε , φ(t, x) est définie pour tout t ≥ 0 et kφ(t, x) − x0 kE < ε pour
tout t ≥ 0.
– Instable s’il n’est pas stable.
– Asymptotiquement stable s’il est stable et s’il existe δ > 0 tel que kx−x0 kE <
δ entraı̂ne que φ(t, x) est définie pour tout t ≥ 0 et
lim φ(t, x) = x0 .
t→∞
Autrement dit, x0 est stable si l’on peut rendre la solution φ(t, x) aussi proche
que l’on veut de x0 pour tout t ≥ 0 pourvu que x soit suffisamment proche de
x0 . Commençons pas étudier le cas le plus simple : les edo linéaires à cœfficients
constants.
de sorte que x = 0 est le seul point d’équilibre de l’équation (LCC). L’allure des
trajectoires dépend essentiellement de la nature des valeurs propres de M .
égalité implique que α10 (t) − λ1 α1 (t) = 0 et α20 (t) − λ2 α1 (t) = 0 pour tout t ∈ R.
Sachant que φ(0, x) = x = x e1 u1 + x
e2 u2 , on obtient que
e1 eλ1 t ,
α1 (t) = x
e2 eλ2 t ,
α2 (t) = x ∀ t ∈ R.
Il est alors facile de montrer que α2 = C |α1 |λ2 /λ1 , avec C = (e x1 |−λ2 /λ1 . Dans
x2 /λ1 )|e
la base {u1 , u2 }, les trajectoires décrivent les courbes d’équations α2 = C |α1 |λ2 /λ1
dans le sens des α1 croissants si λ1 > 0 (décroissants si λ1 < 0) et α2 croissants si
λ2 > 0 (décroissants si λ2 < 0).
De cette étude on déduit que le point d’équilibre 0 est stable si λ1 et λ2 sont
< 0 et instable si λ1 > 0 ou λ2 > 0.
u2
5
3 u1
2
α1 (t)
1
0
0
y
−1
−2
α2 (t)
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ1 = −1, λ2 = −4
Fig. 4.1 – Nœud stable
4 u2
u1
3
0
y
0
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ1 = 1, λ2 = 4
Fig. 4.2 – Nœud instable
52 Chap. 4: Stabilité des équations différentielles autonomes
5
u2
4
2
u1
1
0
y
0
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
√ x
√
λ1 = − 2, λ2 = 2
Fig. 4.3 – Selle (ou cole)
Le cas δ = 2
Dans ce cas, la matrice M est diagonale et s’écrit M = λI2 . Il est facile de
montrer que, pour tout x ∈ R2 , x 6= 0,
φ(t, x) = eλ t x, ∀ t ∈ R.
0
y
−1
0
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ=1
Fig. 4.4 – δ = 2, source (instable)
4.2 Stabilité des edo linéaires à cœfficients constants 53
0
y
0
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ = −1
Fig. 4.5 – δ = 2, puit (stable)
Le cas δ = 1
Il existe une base {u1 , u2 } dans laquelle la réduite de Jordan de M est
µ ¶
λ 1
J= .
0 λ
Dans cette base, les solutions φ(t, x) s’écrivent φ(t, x) = α1 (t)u1 + α2 (t)u2 et on
montre que
α1 (t) =(e e1 )eλ t ,
x2 t + x
x2 eλ t ,
α2 (t) =e
où comme précédemment x = x e1 u1 + x
e2 u2 . Si x est sur la droite portée par u1
(i.e x
e2 = 0), alors la trajectoire est une droite. Sinon elle est portée par la courbe
α1 = C1 α2 ln(|α2 |) + C2 α2 , où C1 = 1/λ1 et C2 = (e x1 − (e
x2 /λ1 ) ln(|e
x2 |))/e
x2 .
4
x
φ(t, x)
α2 (t)
3
0
0
y
−1
α1 (t)
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ = 1, δ = 1
Fig. 4.6 – Nœud dégénéré instable
54 Chap. 4: Stabilité des équations différentielles autonomes
0
0
y
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ = −1, δ = 1
Fig. 4.7 – Nœud dégénéré stable
Si x = x
e1 u + x
e2 v dans la base {u, v}, alors il existe R ∈]0, ∞[ et θ ∈ [−π, π[ tels que
x
e1 = R cos(θ) et x e2 = R sin(θ). En intégrant le système d’edo ci-dessus, on trouve
que β1 (t) = R cos(b t + θ), β2 (t) = R sin(bt + θ) puis que
Dans la base {u, v}, les trajectoires sont soit des cercles de centre 0 et de rayons R
si a = 0, soit des spirales qui émanent de l’origine (si a > 0) ou qui convergent vers
l’origine (si a < 0).
4.2 Stabilité des edo linéaires à cœfficients constants 55
0
y
0
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ1 = −1 − i, λ2 = −1 + i
Fig. 4.8 – Foyer stable
0
y
0
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ1 = 1 − i, λ2 = 1 + i
Fig. 4.9 – Foyer instable
56 Chap. 4: Stabilité des équations différentielles autonomes
4
v
3
u
2
0
y
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
λ1 = i, λ2 = −i
Fig. 4.10 – Centre
Théorème 4.2 (de Perron) Soit M une matrice dont toutes les valeurs propres
λi sont telles que Re (λi ) < 0 et soit g une fonction C 1 sur E et vérifiant
kg(x)kE
lim = 0.
x→0 kxkE
Alors pour tout ε > 0 et pour tout 0 < σ < min{−Re (λi )}, il existe δ > 0 tel que si
i
|x| < δ :
– La solution φ(t, x) de l’edo
D’après l’hypothèse vérifiée par g, il existe δe > 0 tel que si kxkE ≤ δe alors kg(x)kE ≤
(e
σ − σ)kxkE /Cσe . Posons δ = min{δ/2, e δ/Ce σe , ε/Cσe } et choisissons x ∈ E tel que
kxkE ≤ δ. Pour un tel x, notons φ(t, x) la solution maximale de l’edo (E) e telle
que φ(0, x) = x (remarquer qu’une telle solution existe toujours car g est C 1 ). Son
intervalle de définition maximal est [0, T ) avec 0 < T ≤ ∞. Comme nous l’avons vu
dans le chapitre précédent, on a l’expression sous forme intégrale :
Z t
tM
φ(t, x) = e x + e(t−s)M g(φ(s, x)) ds, ∀ 0 ≤ t ≤ T.
0
On en déduit que
Z t
kφ(t, x)kE ≤ ketM kL(E) kxkE + ke(t−s)M kL(E) kg(φ(s, x))kE ds, ∀ 0 ≤ t ≤ T.
0
avec ψ(t, x) = φ(t, x)etσe . En appliquant alors l’inégalité de Gronwall du Lemme 1.2,
on obtient :
kψ(t, x)kE ≤ Cσe δe(σe−σ)t , ∀ 0 ≤ t ≤ Te,
puis
kφ(t, x)kE ≤ Cσe δe−σt , ∀ 0 ≤ t ≤ Te.
On en déduit d’une part, selon la définition de δ, que kφ(Te, x)kE ≤ δee −Teσe et par un
argument de continuité que kφ(t, x)kE resterait inférieur à δe au delà de Te si Te < T ,
ce qui contredirait la maximalité de Te. Donc Te = T . D’autre part, toujours d’après
la définition de δ, kφ(t, x)kE ≤ εe−σt , ce qui est l’estimation du Théorème et qui
entraı̂ne que T = ∞. ¥
Pour terminer ce chapitre, on peut énoncer le Théorème suivant qui prouve que
l’étude détaillée de la stabilité que nous avons faite dans le cas des edo linéaires a
une portée assez générale :
Théorème 4.3 (Hartman-Grobman) Soit Ω un ouvert de E contenant 0 et f
une fonction C 1 sur Ω à valeurs dans E. Pour tout x ∈ Ω, on note φ(t, x) la solution
de l’edo autonome
x0 (t) = f (x(t)), (LA)
qui vérifie φ(0, x) = x. On suppose que f (0) = 0 et que pour toute valeur propre
λ de la matrice M = Df (0), Re (λ) 6= 0. Alors il existe deux ouverts U et V de E
contenant 0 et un homéomorphisme H de U dans V tel que, pour tout x ∈ U ,
H(φ(t, x)) = etM H(x), ∀ t ∈ Ix ,
58 Chap. 4: Stabilité des équations différentielles autonomes
x0 (t) = M x(t),
en préservant la paramétrisation.
La démonstration est longue et difficile. On peut en trouver les grandes lignes dans
le livre de Perko L. Differential equations and dynamical systems, Springer Verlag.
où f1 et f2 sont des fonctions données de classe C 1 sur R. On notera (ϕ1 , ϕ2 ) une
solution de ce système. Avant de traiter un exemple concret, on commence par
établir quelques résultats préliminaires.
Partie 1 : Montrer qu’au voisinage des points (x1 , x2 ) tels que f1 (x1 , x2 ) 6= 0, les
trajectoires du système coı̈ncident avec le graphe des solutions de l’edo
f2 (x, y(x))
y 0 (x) = .
f1 (x, y(x))
Partie 2 : On dit qu’une trajectoires {(ϕ1 (t), ϕ2 (t)), t ∈ (T− , T+ )} est monotone
si ϕ01 (t) 6= 0 pour tout t ∈]T− , T+ [ et si c’est le graphe y = ψ(x) d’une fonction
ψ monotone. Montrer que si une trajectoire est monotone et si elle reste dans un
domaine K compact du plan pour t ≥ t0 alors
– elle est définie pour tout t ∈ [t0 , ∞[,
– elle converge lorsque t → ∞ vers un point d’équilibre du système.
Indication : On commencera par démontrer que si ϕ est une fonction C 1 sur [t0 , ∞[
vérifiant limt→∞ ϕ(t) = x1 et limt→∞ ϕ0 (t) = l avec x1 , l ∈ R alors l = 0.
On en déduit : si une trajectoire est monotone, elle sort de tout compact qui ne
contient pas de point d’équilibre.
2. Soit u une fonction C 1 sur (a, +∞). On suppose que limt→∞ u0 (t) = l (où ∞).
Alors u(t)/t tend aussi vers l (où ∞) quand t → ∞.
Rt
Indication : Ecrire que u(t) = u(t0 ) + t0 u0 (s) ds.
4.4 Exercices sur le chapitre 4 59
x ’ = x − x y − x2
y’=−4y+2xy
3 x1 + x2 − 1 = 0
A
2 K2
K3
B
1
K1 γ
α
0
y
0 T
−1 β
−2
−3
−2 −1 0 1 2 3 4
x
(les solutions restent à une distance inférieure à ε pourvu que l’on choisisse
des données initiales à une distance inférieure à η(ε))
– On dit qu’une solution ϕ(t, t0 , x0 ) est uniformément asymptotiquement stable
(on écrira u.a.s) si elle est u.s et si ∃ η > 0 tel que ∀ ε > 0, ∃ T (ε) > 0 tel que
si x1 ∈ E vérifie kx1 − x0 kE ≤ η alors
(pour des données initiales à une distance inférieure à η, les solutions restent
à une distance inférieure à ε pourvu que l’on attende un temps T (ε)).
1. On note Φ(t, t0 ) la matrice fondamentale de l’edo (I) telle que Φ(t0 , t0 ) = IE
(l’identité de L(E)). Expliquer clairement cette notion et démontrer la relation
Φ(t, t1 )Φ(t1 , t0 ) = Φ(t, t0 ) pour tout t ≥ t1 ≥ t0 ≥ 0.
2. Ecrire ϕ(t, t0 , x0 ) en fonction de Φ(t, t0 ) et en déduire l’équivalence entre les
trois points suivants :
(a) La solution ϕ0 (t) ≡ 0 de (I) est u.s.
(b) Toute solution de (I) est u.s.
(c) Il existe M ≥ 0 telle que sup kΦ(t, t0 )kL(E) ≤ M , ∀t0 ≥ 0.
0≤t0 ≤t
Exercice 2 : On admet que si g est une fonction continue positive sur [0, T ], la
fonction h définie par h(0) = g(0) et h(t) = sup g(s), t > 0 est continue sur [0, T ].
s∈[0,t]
On considère l’edo suivante :
où α est une fonction C 1 de R+ dans R+ telle qu’il existe α0 > 0 vérifiant
Z
1 s 2
∀ T > 0, sup σ α(σ) dσ < α0 , (I)
s∈]0,T ] s 0
(c) En déduire d’une part que ψ est strictement croissante et d’autre part
que
Z t Z t Z t
ψ 0 (s) ds ψ 0 (s)
ds ≤ √ ≤ ds.
0 ψ 2 (s) + λ 0 1 + s2 0 ψ 2 (s) − ψ(s) + λ
où ε est un réel donné. On note X0 = (x0 , y0 ) ∈ R2 et ϕ(t, X0 ) = (ϕ1 (t, x0 ), ϕ2 (t, y0 ))
la solution de (S) vérifiant ϕ(0, X0 ) = X0 .
1. Vérifier que (0, 0) est un point d’équilibre de (S) et écrire le système linéarisé
au voisinage de ce point sous la forme X 0 (t) = AX(t) où A est une matrice
2 × 2 que l’on précisera.
2. Déterminer les valeurs propres de A et étudier la stabilité du point (0, 0).
3. Soit ε 6= 0. On note ρ(t, X0 ) = ϕ21 (t, x0 ) + ϕ22 (t, y0 ). Vérifier que ρ est solution
de l’edo x0 (t) = 2εx2 (t) avec la condition initiale ρ(0, X0 ) = 2ε|X0 |2 .
4. Intégrer explicitement l’edo de la question précédente. En déduire que
– Si ε > 0, la solution ρ(t, X0 ) est instable.
– Si ε < 0, la solution ρ(t, X0 ) est asymptotiquement stable.
5. En déduire la nature (stable, asymptotiquement stable ou instable) du système
(S) et comparer avec celle du système linéarisé. Que constatez vous ?
Index
Lemme d’Ascoli, 9
Lemme de Gronwall, 11
linéaire (edo), 14
linéaire homogène (edo), 14
lipschitzien, 12
matrice compagnon, 31
matrice fondamentale, 24
matrice identité, 21
matrice jacobienne, 18
matrice nilpotente, 22
norme, 5
norme matricielle, 14
orbites, 37
ordre de multiplicité algébrique, 21
ordre de multiplicité géométrique, 21
point critique, 38
point d’équiblibre, 38
polynôme caractéristique, 21
polynôme minimal, 21
problème de Cauchy, 6