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Licence Télécommunication et Licence Electronique Pr AYACHE .

CHAPITRE 3 Échantillonnage des signaux

1. Introduction : Les traitements modernes des signaux sont le plus souvent numériques. Il faut donc
transformer les grandeurs analogiques en grandeurs numériques et inversement

2. Définition de L’Echantillonnage : L’échantillonnage permet de transformer un signal temps continu


en un signal à temps discret c.a.d on prend ainsi des valeurs de e(t) à des intervalles de temps régulier
(tous les T e, période d’échantillonnage) à une fréquence F e dite fréquence d’échantillonnage, que l’on
déterminera par la suite.

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Suite à cet échantillonnage, on quantifie chaque échantillon par une valeur binaire pour la stocker sur
un support numérique.

3. Principe de l’échantillonnage : Cette opération est réalisée par un échantillonneur souvent symbolisé
par un interrupteur.

Le principe de base d’un échantillonneur est réalisée à l’aide d’un interrupteur qui s’ouvre et se ferme
périodiquement à la fréquence F e =1/T e .

+ S(t) 2
Se(t) =

Le signal d’entrée s(t) apparait en sortie lorsque l’interrupteur est fermé (position 1) pendant une durée
τ et disparait quand l’interrupteur est ouvert (position 2) pendant le reste de la durée T e.

4. Le signal échantillonné se (t):

Le signal échantillonné se (t) est une suite d’impulsions périodiques de très faible durée. Le signal
échantillonné se (t) et donc une multiplication du signal analogique s(t ) par une fonction

d’échantillonnage qui est une peigne de Dirac δ T (t) de période T e.


e

En utilisant la propriété de Dirac :

Modèle général d'un échantillonneur idéal 


On obtient :

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5. Le spectre du signal échantillonné:

D’après le théorème de Plancherel, le spectre du signal échantillonné sera donné par le produit de
convolution du spectre du signal initial avec la transformée de Fourier de la suite de pics de Dirac, on a :

Or la TF du peigne de Dirac est :

On en déduit :

Étant donné la propriété du pic de Dirac, élément neutre de la convolution:

Alors :

Par conséquent, le spectre de l’échantillonné Se (f ) s’obtient en périodisant avec une période égale à F e,
sur l’axe des fréquences, la transformée de Fourier S( f ) du signal initial s(t ) multiplié par F e .

Echantillonner le signal s(t) dans le domaine temporel, revient donc à recopier dans le domaine
fréquentiel son spectre S(f) tous les Fe.

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Exemple :

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6. Notion de repliement de spectre et Théorème de Shannon :


On remarquera que si le spectre du signal d'origine à une largeur supérieur à 2 Fe on a ce qu'on appelle
un repliement de spectre. S’il y a repliement de spectre, il n’est plus possible de retrouver le spectre du
signal d’origine. Dans ce cas, l’opération d’échantillonnage modifie les caractéristiques du signal
d’entrée. Ainsi, si l’on ne veut pas perdre d’informations par rapport au signal que l’on échantillonne, on
devra toujours respecter la condition : ( F e ≥ 2 F m a x ). Condition plus connue par le théorème de
Shannon.

la condition sur F e pour qu'a partir du signal échantillonné Se (t) , on puisse reconstruire intégralement
S(t ) ?
F e ≥ 2 F m a x : pas de recouvrement de spectre extraction de S( f ) par filtrage passe-bas
idéal.
F e <2 F m a x : repliement de spectre impossibilité de récupérer S( f ) par filtrage.
Par conséquent, pour que la répétition périodique du spectre de Se (t) ne déforme pas le spectre S( f )
répété, il faut et il suffit que F e ≥ 2 F m a x

7. Théorème de Shannon :

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8. Filtre passe-bas anti-repliement (filtre de garde):


Avant de réaliser l'échantillonnage du signal, nous avons vu la nécessité de filtrer ce dernier afin d'éviter
ce que l'on appelle le repliement de spectre, plus connu sous la forme du théorème de Shannon.
Idéalisé, il doit avoir un gain de 1 sur une bande de fréquence Fe, centrée en zéro. Son rôle va être de
limiter le contenu spectral du signal à la partie utile. Il va participer aussi à limiter l’influence du bruit
éventuellement présent sur le signal à numériser.

Le filtre Anti-repliement (ou filtre de garde) parfait serait un filtre passe-bas idéal de bande passante B
=Fe/2.

9. Echantillonnage-blocage (échantillonnage avec maintien) : Dans les dispositifs de traitement


numérique, le convertisseur numérique analogique maintient un signal égal à la valeur de l'échantillon
pendant toute la période Te. Cet opérateur est un bloqueur ou extrapolateur d'ordre 0. On utilise donc
un échantillonneur-bloqueur qui mémorise la tension à convertir et la maintient constante pendant
toute la durée de conversion. Observons le signal échantillonné, à la sortie du bloqueur :

Le principe d’échantillonnage avec maintien peut être obtenu à l’aide d’un échantillonneur idéal suivi
par une fonction de maintien constituée par un filtre de réponse impultionnelle :

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10. Spectre du signal échantillonné-bloqué :

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L’échantillonneur bloqueur est simplement un interrupteur associé à un condensateur.

Phase d'échantillonnage : L'échantillonnage consiste à prélever périodiquement la valeur de la tension


S(t) . Cette opération non linéaire est réalisée en utilisant un interrupteur électronique K commandé au
rythme d'un signal d'horloge uC(t) dont la période Te est la période d'échantillonnage.
Phase de maintien : A l'instant kTe , le condensateur C se charge avec la tension S(kTe). Entre les instants
kTe et (1+k)Te , le condensateur ne se décharge pas ( i = 0) et maintient constante la tension ( Seb (t) =
S(kTe) ). La présence de l'amplificateur suiveur permet d'avoir i = 0. A l'instant (1+k)Te, le condensateur
C se charge avec la tension S[(k+1)Te]. Le signal Seb (t) est appelé signal échantillonné bloqué.

11. Echantillonnage réel :


En pratique, l’échantillonnage s’effectue en commandant un interrupteur par un train d’impulsions
étroites. Il est donc impossible d’obtenir des échantillons de durée quasiment nulle. La modélisation de
l’échantillonnage par un peigne de Dirac est donc erronée. En fait, chaque impulsion va avoir une durée
très courte τ. L’échantillonnage peut donc être modélisé par la multiplication du signal par une suite de
fonction rectangle (ou porte) de largeur τ.

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En utilisant la propriété de périodisation avec le peigne de Dirac et le produit de convolution,


L’expression du signal d’échantillonnage devient donc :

D’un point de vue représentation mathématique du signal échantillonné, nous avons le produit du signal
initial par la fonction porte périodisée précédemment établie :

Le spectre de ce signal s’exprime donc par :

D’où :

On retrouve la même allure de spectre modulé en amplitude par une fonction en sinus cardinale.

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12. Reconstruction du signal (filtre de lissage):

Problématique
On a échantillonne un signal x(t) en respectant le théorème de Shannon, comment fait-on pour le
reconstruire à partir des échantillons?
Hypothèses :
La condition de Shannon a été respectée lors de l'échantillonnage (S(t) est à support borne en
fréquence ou filtrage anti-repliement)
Echantillonnage idéal
Solution : Pour reconstituer le signal d'origine on peut
"travailler" dans le domaine spectral pour retrouver le
spectre du signal analogique. Il ne restera plus alors qu'à
effectuer une transformation de Fourier inverse pour
reconstituer le signal analogique temporel.

Dans le domaine spectral, il suffit simplement d’introduire un filtre idéal H(f), dont la fonction de
transfert est définie par :

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Le filtrage du signal échantillonné donne :

Le signal Sr(t) en sortie du filtre correspond au produit de convolution du signal Se (t) par la réponse
impulsionnelle h(t) du filtre H( f ) .

Comme Se (t) est donnée par l’équation :

On utilisant la même propriété de Dirac :

Donc on aura :

Ce qui permet d’écrire l’équation de Sr(t) :

12. Conversion analogique numérique et numérique analogique

1. La conversion : en Sciences de l'Ingénieur, la transformation d'un signal analogique en information


numérique et réciproquement.
2. Caractéristiques des convertisseurs analogiques-numériques : La résolution correspond au nombre
d’états utilisés pour coder le signal analogique.
Un convertisseur de N bits utilisera 2N états. Par exemple un convertisseur 12 bits
utilisera 212=4096 états.
Soit Amax la dynamique d’entrée Amax=Vmax-Vmin.
q est la plus petite quantité mesurable (pas de quantification)

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Le nombre de niveaux de quantification est bien-sûr lié au nombre de bits n du CAN :


 un convertisseur 8 bits quantifie le signal analogique sur 256 niveaux, q=19,5
mV si E = 5V.
 Un convertisseur 10 bits quantifie le signal analogique sur 1024 niveaux, q=4,9
mV si E=5V.
 un convertisseur 16 bits quantifie le signal analogique sur 65536 niveaux,
q=0,076 mV si E=5V
La caractéristique est la courbe : code=f (signal d’entrée)

3. Convertisseur Analogique-Numérique ou CAN : tout dispositif électronique qui transforme la tension


analogique Ve en un nombre binaire codé sur N bits.
Le signe ∩ indique la grandeur d’entrée est de type analogique.
Le signe ⋕ indique la grandeur de sortie est de type numérique.

3.1. Exemples de réalisation : Il existe diverses techniques de conversion ∩ / # présentant toutes des
performances différentes, notamment pour les trois caractéristiques contradictoires suivantes :
La précision du résultat numérique obtenu
La rapidité de conversion
La complexité de mise en œuvre

3.1.1. Convertisseur Flash parallèle :


Lorsqu’on désire une conversion ultra rapide pour une application vidéo par exemple, on pourra utiliser
un convertisseur flash (encore appelé C.A.N parallèle).

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Principe de fonctionnement : Un tel dispositif est basé sur l’emploi de 2n-1 comparateur associés
à un décodeur (transcodeur) pour une conversion sous n bits. La figure ci-contre donne l’exemple d’un
convertisseur 3 bits à 7 comparateurs. Le décodeur identifie le comparateur de rang le plus élevé qui a
basculé indiquant ainsi la valeur de la tension VX à mesurer et élabore le code binaire correspondant.
La tension à convertir est comparé à une multitude de tensions sous multiple de la tension de référence .
Le mot de sortie résulte de la synthèse logique des résultats des comparaisons.
Pour un CAN 3 bits, le principe est celui représenté sur la Figure. La tension de référence est divisée en
2n-1 (ici 7 car n=3) et la tension à convertir est entrée sur Vx.

Pour le CAN de la Figure, les tensions Vi ont les valeurs suivantes :

Example: AD9002 CAN Flash 8bits

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3.1.2. Le convertisseur à approximations successives : On dispose d’un registre qui à chaque coup
d’horloge va décaler le code initial pour arriver au code final :

Principe de fonctionnement : La logique de commande place le bit de poids fort (MSB) à 1 et les
autres à zéro. Si Va' est plus grande que Va l'amplificateur bascule à zéro ce qui ramène le bit de poids
fort à zéro dans le cas contraire il reste à 1. La logique de commande fixe alors le bit immédiatement à
droite à 1. On obtient une nouvelle valeur de Va' si Va' est plus grande que Va l'amplificateur passe à
zéro afin de ramener le bit à zéro dans le cas contraire il reste à 1. Ce processus se poursuit jusqu'à ce
que le contenu du registre soit égal à Va. La durée de conversion est liée au nombre de bits du
convertisseur.
Exemple : Supposons un CAN 4 bits dont le pas de progression (quantum) est de 1v et dont la
tension d'entrée est de 10,4v.
Au départ, on place le bit de poids le plus fort du registre à 1, donc la tension Va'=8v et la
sortie du comparateur est à 1.
De ce fait, le bit de poids fort reste à 1 tandis que le bit immédiatement à droite du MSB est
mis à 1. La sortie du CAN est de 12v.
La sortie du comparateur est donc à 0, ce qui a pour effet de remettre à 0 le bit de poids 2 et
de mettre à 1 le bit de poids 1. Va'=10 donc la sortie COMP est à 1, ce qui maintient ce
dernier bit et qui met le LSB à 1.
Va'=11v donc COMP=0 et le LSB est remis à 0.

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Ce type de convertisseur est l’un des plus utilisé car il possède un bon compromis prix, précision, temps
de conversion. Il est de conception plus complexe que le CAN à rampe.

4. Convertisseur Numérique-Analogique ou CNA : tout dispositif électronique qui transforme un code


numérique (un nombre binaire) en un signal analogique.
Si la grandeur de sortie est une tension VS, alors : avec le quantum q en volts.
4.1. Rappel de numération : si le nombre binaire N est exprimé sur n bits (B0 à Bn-1, où B0 est le LSB), le
lien entre le nombre N et ses différents bits est alors le suivant :

4.2. Exemples de réalisation : Plusieurs structures électroniques permettent de réaliser la fonction


C.N.A. Nous allons étudier les 2 techniques de Conversion Numérique Analogique les plus employées :
Le C.N.A. à résistances pondérées
Le C.N.A. à réseau R/2R

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4.2.1. Le C.N.A. à résistances pondérés : Le montage comporte un A.L.I., associé à un réseau de


résistances pondérées de R à R/8, et des interrupteurs k0 à k3 commandés respectivement par les bits b0
à b3 du nombre N :

Le fonctionnement de l’interrupteur ki, associé au bit bi, est le suivant :


Si bi=0 alors ki est ouvert
Si bi=1 alors ki est fermé
Appelons i0 à i3 les courants circulant respectivement dans les résistance R à R/8, et i’ le courant dans la
résistance R’.

Expression des 4 courants i0 à i3 en fonction de Vref et de chacun des bits du nombre N :

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Expression de Vs fonction de N :

Le quantum est :

Inconvénients de cette structure :


Obligation d'utiliser des résistances de valeurs différentes, avec un rapport de 2 n-1 entre la plus
grande et la plus faible. Exemple : si nous avions un CNA 12 bits à réaliser avec cette technique et
que la résistance commandée par le LSB est R, la résistance commandée par le MSB aurait pour
valeur R/2048.
Sachant que R doit être >= 5kΩ, cela pose des problèmes de précision des éléments résistifs et
des difficultés d'intégration.

4.2.2. Le C.N.A. à réseau R/2R : Cette fois le montage électronique n’utilise que 2 valeurs différents de
résistances, R et 2R, ce qui chasse l’inconvénient principal de la structure précédente à résistances
pondérées. Schéma de principe d’un C.N.A. à réseau R/2R :
Le nombre N à l’entrée du C.N.A. est exprimé ici sur 4 bits :

Chaque interrupteur Ki prend une position en fonction de l’état du bit bi :

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Si bi=0 alors ki est


Si bi=1 alors ki est
Calcul du courant I :

Le quantum est :

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