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Rev. Energ. Ren.

: Valorisation (1999) 243-246

Etude Expérimentale d’un Capteur Solaire à Air


F. Mokhtari et D. Semmar

Centre de Développement des Energies Renouvelables, B.P. 62, Route de l’Observatoire, Bouzaréah, Alger

Résumé - Dans cette étude, on présente les résultats des essais effectués sur le capteur solaire à air. En
premier lieu, on donne la méthode de réalisation du prototype expérimental en se référant aux modèles
standards des capteurs à air, ensuite une compagne de mesures a été menée afin de juger les performances
thermiques de ce système. Les paramètres mesurés nous permettront d’appuyer l’analyse théorique,
valoriser notre capteur solaire à air, et pour une éventuelle utilisation de notre capteur dans le séchage des
produits agro-alimentaires.
Abstract - In this study, we present the experimental result about the air solar collector. In the first time, we
give the constitution of the system and the aim of each of them referring to the standard model. Then the
experimental study has been done during two days. The experimental result, we permit us to support the
theoretical analysis, to value the thermal performance of the air collector so that to use it in the future to dry
product agro-foods.
Mots clés: Energie solaire - Transfert de chaleur - Convection naturelle - Convection forcée - Capteur solaire
à air – Expérimentation - Séchage solaire.

1. INTRODUCTION
Dans l’utilisation de l'énergie solaire, la faible densité de l’énergie et la fourniture instable de cette dernière
est due aux variations des conditions atmosphériques. La plus grande part de recherche est consacrée au
développement du chauffe-eau solaire du point de vue rendement thermique en général, mais rare sont les études
sur les capteurs solaires utilisant l’air comme fluide caloporteur, car ce dernier a un coefficient de transfert de
chaleur par conduction-convection entre l’absorbeur et le fluide beaucoup plus faible que celui de l’eau.
Le rendement d’un capteur solaire, conçu pour convertir l’énergie solaire en énergie thermique dépend de sa
forme, de la technique choisie et de la façon dont on réduit les pertes de chaleur à la surface de celui-ci. Il existe
une gamme étendue de capteurs solaires à air avec différentes dispositions de l’absorbeur. Pour notre étude,
nous avons choisi un capteur avec le passage d’air situé entre l’absorbeur et l’isolant (Fig. 1).
Les capteurs solaires à air sont importants dans les applications nécessitant des températures basses et
modérées, telles que le chauffage des locaux, et le séchage qui est une opération souvent nécessaire dans de
nombreux processus (agro-alimentaire, matériaux de construction, bois…).

2. DESCRIPTION ET FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF EXPERIMENTAL


Le prototype est schématisé par la figure 1. Il comprend :
• Un boîtier réalisé en tôle d’acier, de dimensions 1,92 x 0,94 m, ouvert sur le côté exposé au rayonnement
solaire, sur les côtés latéraux, on a réalisé des ouvertures pour l’entrée et la sortie de l’air.
• Un vitrage qui couvre le boîtier et assure le phénomène ‘d’effet de serre’.
• Une plaque absorbante qui transmets la chaleur au fluide caloporteur.
• Un isolant au fond du boîtier, d’épaisseur 30 mm, en mousse expansive (polyuréthanne), qui a pour rôle
de limiter les pertes vers l’extérieur.
• Entre la plaque et l’isolant, l’air est guidé dans des couloirs réalisés en bois.
• Deux tuyères pour l’admission et l’échappement de l’air. La tuyère d’entrée est dotée de deux ventilateurs
qui brassent de l’air à l’intérieur du capteur dans le cas de la convection forcée.

3. INSTRUMENTATION
La compagne de mesures a été effectuée au site de Bouzaréah (C.D.E.R) durant six jours pour les deux
modes de circulation de l’air dans le capteur (forcée, naturelle).
Afin de pouvoir estimer l’efficacité du capteur, on a programmé le déroulement des tests durant une période
de six (6) jours. Lors de chaque journée, les tests sont pris entre 8 h jusqu’à 16 h avec un pas de quinze (15)
minutes.

243
244 F. Mokhtari et al.

Afin de mener à bien l’expérimentation, neufs thermocouples ont été placés sur le système, repartis comme
suit : (Fig. 2)

♦ 2 thermocouples à l’entrée du capteur


♦ 2 thermocouples à la sortie du capteur
♦ 2 thermocouples au niveau de la plaque absorbante
♦ 2 thermocouples au niveau du vitrage
♦ 1 thermocouple au niveau de la partie postérieure du capteur pour la mesure de la température ambiante.

Pour l’étude, on a supposé que la température d’entrée du fluide est égale à la température ambiante. La
mesure de l’éclairement global incliné est assurée par un pyranométre de type (Kipp & Zonen). La vitesse de
l’air est mesurée à l’aide d’un anémomètre de type (Eppley & Kipp).

Fig. 1: Coupe transversale du capteur à air

Fig. 2: Disposition des thermocouples dans le capteur

L’ensemble des thermocouples est relié à un enregistreur de marque Fluke à 20voies. Le déroulement des
expériences a été effectué au niveau du centre de développement des énergies renouvelables, qui a les paramètres
suivants : Latitude: 36°8Nord, Longitude: 3°12Est, Altitude: 345 m, Albédo: 0.2
JNVER : Etude Expérimentale d’un Capteur à Air… 245

Vue du banc d’essai

4. RESULTATS ET DISCUSSIONS
Les résultats sont représentés sous forme de graphes en convection naturelle et forcée.

4.1 Convection naturelle (Journée du 19/10/1999)


L’évolution de l’éclairement pour la journée considérée présente une irrégularité dans sa progression
journalière due aux passages nuageux qui ont interrompu le déroulement des expériences (Fig. 3). Le profil de
températures de sortie du fluide et température d’entrée sont représentés sur la figure 4.
On remarque l’écart de température ∆t entre l’entrée et la sortie est important aux environ de 13 h qui
correspond à la valeur maximale de l’éclairement. De cela, on peut déduire que le flux solaire influe sur la
température de sortie du fluide (Fig. 4). La valeur du rendement est donnée par le rapport de la chaleur
récupérée par l’air à la sortie du capteur et de l’énergie solaire reçue sur le capteur :

m C P (Tfs − Tfe ) QU
η = =
A c GI QR
Où Qu = m Cp ( Tfs - Tfe ) avec m = ρ V s Se et Qr = Ac GI

On peut dire que le rendement a une variation logique. Seulement le point de 13 h, on remarque la chute du
rendement malgré l'importance du ∆t , ceci peut être expliqué par la faible vitesse de l’air en ce point.

4.2 Convection Forcée (Journée du 23/10/1999)


La courbe de l’éclairement présente une allure avec des fluctuations dues au passage nuageux (Fig. 6). La
courbe de la température de sortie du fluide suit une évolution logique en fonction de l’évolution du flux solaire.
L’allure de la courbe du rendement instantané présente quelques perturbations dues aux conditions de
l’expérimentation. (Fig. 9).
1100 800

1000
700
900
Eclairement solaire (W/m²)

Eclairement solaire (W/m²)

800 600

700
500

600

400
500

400 300

300
200
200

100 100

8 9 10 11 12 13 14 15 16 9 10 11 12 13 14 15 16
Temps (heures) Temps (heures)

Fig. 3: Evolution de l’éclairement global incliné Fig. 6: Evolution de l’éclairement global incliné
Journée du 19/10/99 Journée du 23/10/99
246 F. Mokhtari et al.

80 60

Sortie
Sotie
70
Entrée
Entrée
50

60
Température (°C)

Température (°C)
50 40

40

30

30

20 20

8 9 10 11 12 13 14 15 16 9 10 11 12 13 14 15 16
Temps (heures) Temps (heures)

Fig. 4: Profil de températures (Tfs / Tfe) Fig. 7: Profil de températures (Tfs / Tfe)
Journée du 19/10/99 Journée du 23/10/99
0.8 0.8

0.7

0.6

0.6
Rendement

Rendement

0.4 0.5

0.4

0.2

0.3

0.0 0.2

8 10 12 14 16 9 10 11 12 13 14 15 16
Temps (heures) Temps (heures)

Fig. 5: Représentation du rendement instantané Fig. 8: Représentation du rendement instantané


Journée du 19/10/99 Journée du 23/10/99

5. CONCLUSION
Les résultats présentés dans ce document nous permettent de tirer les conclusions suivantes :
• La température de sortie du fluide varie en fonction du flux solaire.
• Notre conception a permis d'obtenir des températures du fluide assez élevées à la sortie, favorable pour
les exploiter dans le séchage des produits agro-alimentaires.
• Ces résultats expérimentaux nous aiderons à une éventuelle analyse théorique du système expérimental.

NOMENCLATURE
2
Ac : Aire du capteur (m ) ρ : Masse volumique de l’air (kg/m3)
Tamb : Température ambiante (°C) Se : Section d’entrée du fluide (m2)
Tfe : Température d’entrée du fluide (°C) Vs : Vitesse de l’air à la sortie du capteur (m/s)
Tfs : Température de sortie du fluide (°C) GI : Eclairement global incliné (W/m2)
M : Débit massique du fluide (kg/s) Qu : Energie récupérée par le fluide (W)
Cp : Chaleur spécifique du fluide (air) (kJ/m3K) Qr : Energie reçue sur le capteur solaire (W)

REFERENCES
[1] Duffie and W.A. Bekmann, ‘Solar Engineering of Thermal Process’, Ed. Wiley and Sons, U.S.A., 1980
[2] J.M Chasseriaux, ‘Conversion Thermique du Rayonnement Solaire’, Bordas, Paris, 1984.
[3] F. Mokhari, ‘Conception et Réalisation d’un Capteur Solaire à Air’, Rapport Technique, CDER, Jan. 99
[4] D. Semmar, S. Betrouni & D. Lafri, ‘Etude et Réalisation d’un Capteur Solaire à Air’, SIPE4, Béchar, 1998.

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