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La corrosion est définie [43] comme une « interaction physico chimique entre un
métal et son milieu environnant entraînant des modifications dans les propriétés
du métal et pouvant conduire à une dégradation significative de la fonction du
métal, du milieu environnant ou du système technique dont ils font partie ». Pour
qu’il y ait corrosion, il faut que deux zones de la structure métallique soient en
contact électrique et qu’elles aient un rôle différent, l’une anodique et l’autre
cathodique ; on notera que ces zones peuvent parfois se superposer. Donc, la
corrosion d’un matériau est l’interaction destructive entre ce matériau (alliages
métalliques, plastiques, béton, ……etc.) avec son environnement agressif.
L’atmosphère
Les milieux liquides (solution aqueuse organique, métaux fondus, etc.…).
Les gaz
Les sels,…..etc.
Les dégâts provoqués par ce phénomène semblent donc inévitable [44]. Pour ne citer
que quelques chiffres, mentionnons que les pertes financières annuelles produites par
la corrosion s’élevaient à 12 milliards de dollars par an au Canada en 1989. En Grande-
Bretagne, ces pertes atteignent 1365 milliards de livres en 1971, 6 Milliards de roubles
en URSS et 19 Milliards de Mark pour la République Fédérale d’Allemagne. Dans ces
deux derniers cas, les valeurs sont établies pour l’année 1969 [9].
Classification de la corrosion :
Selon la nature du milieu environnant avec lequel le matériau rentre en
interaction, la corrosion peut être classée en trois grandes classes : chimique,
bactérienne et électrochimique.
La corrosion chimique est l’attaque directe du métal par son environnement. Ce type
de corrosion se développe dans une solution non électrolytique ou sur action de gaz
(O2, H2S et CO2) [8,9]. Dans ce cas on parle de corrosion sèche et il se forme un dépôt
solide plus ou moins protecteur On peut cependant citer l’exemple d’une corrosion
chimique par une phase liquide [10] comme l’attaque d’un métal par un autre métal
liquide (Hg), par un sel fondu ou par une solution non aqueuse (Al dans CCl4). Il se
produit une attaque du métal avec formation d’un produit de corrosion à sa surface
même [11]. Ce type de corrosion est généralement rencontré dans les industries
produisant ou utilisant les acides [12]
Figure I-2 : Mécanisme de la corrosion atmosphérique : exemple de la corrosion d’un
collecteur d’échappement.
2. 4. 2. La corrosion bactérienne
Ce type de corrosion, appelé aussi bio-corrosion, rassemble tous les phénomènes de
corrosion dans lesquels les bactéries agissent directement ou par l’intermédiaire de
leur métabolisme en jouant un rôle primordial, soit en accélérant un processus déjà
établi, soit en créant les conditions favorables à son établissement (ex : production de
H2SO4 par certains types de bactéries).
(8) Dr. Hakim BENSABRA,Cours de Corrosion et Protection des Métaux, Pour les
étudiants de première année Master Option : Génie des Matériaux
Les métaux ne sont en générale pas monophasés. Lorsqu’ils sont plongés dans un
réactif, ils sont donc le plus souvent le siège d’une corrosion électrochimique [13] qui
est produite essentiellement par l'oxydation d’un métal sous forme d’ions ou d’oxydes
et la réduction des agents corrosifs existants dans la solution électrolyte. Par ailleurs
[8,14] elle se traduit par des transferts électroniques entre un métal et une solution
électrolytique à son contact (circulation d’un courant électrique) [15]. Ce type de
corrosion peut être causé par l’hétérogénéité soit dans le métal, soit dans le réactif.
L’existence de l’hétérogénéité détermine la formation d’une pile électrique [11], de ce
fait, un courant électrique circule entre anodes et cathodes dans le réactif et les zones
qui constituent les anodes sont attaquées (corrodées). Elle nécessite la présence d’un
réducteur ; H2O, H2.... Sans celuici, la corrosion du métal (réaction anodique) ne peut
se produire [8,14].
✓ Un conducteur électrique : qui puisse véhiculer les électrons libérés de l'anode vers
la cathode. Ce rôle est assuré par le métal lui-même,
2. 6. Facteurs de corrosion
Le phénomène de corrosion dépend d’un nombre de facteurs généralement en
relation les uns avec les autres. Ces facteurs peuvent être d’origine interne ou
externe, à savoir :
Facteurs relatifs au milieu et définissant le mode d’attaque : T, P, pH,
teneur en O2, teneur en impuretés, etc.
Facteurs métallurgiques : composition chimique du matériau (alliage
métallique), traitements thermiques, etc.
Facteurs définissant les conditions d’emploi (du service) : état de surface,
forme des pièces, sollicitation, etc.
Facteurs dépendant du temps : vieillissement, mode de diffusion d’oxygène
ou d’autres gaz (CO2), modification des revêtements protecteur (peintures).
(8) Dr. Hakim BENSABRA,Cours de Corrosion et Protection des Métaux, Pour les
étudiants de première année Master Option : Génie des Matériaux
1.3.1.3. Importance de la corrosion
Pertes indirectes : Elles sont très délicates à évaluer ; elles sont relatives au
manque à gagner, aux pertes de production et de productivité.
Diagramme de Pourbaix :
Les diagrammes de Pourbaix potentiel- pH (E-pH) sont utilisés principalement pour
aider à prévoir les états les plus stables d'un métal, de ses produits de corrosion et
de ses ions associés (forme complexe) dans une solution aqueuse sous différentes
conditions de potentiel et de pH.
Le diagramme de Pourbaix localise également les frontières des produits de
corrosion insolubles du métal dissous avec les limites en concentration d'ions
métalliques libres. Sur le diagramme de potentiel E-pH du système Fe- H2O à 25°C
(Figure II.9), plusieurs points thermodynamiques critiques peuvent être soulevés :
Il est possible de ramener le potentiel de Fer à la région d’immunité en
appliquant un moyen de protection cathodique adéquat.
Il n'existe aucun pH pour lequel le fer métallique et le fer bivalent (ions
ferreux) sont stables en présence de l'oxygène.
Lorsque l’acier atteint des potentiels plus électropositifs en présence d’un
milieu acide (pH faibles) ou intermédiaires, les ions Fe2+ et Fe3+, ont
tendance à se stabiliser sous l’effet de l’augmentation de la vitesse de
corrosion et en présence des conditions thermodynamiques favorables.
Lorsque l’acier atteint un potentiel électropositif dans un électrolyte
alcalin, la formation d’un complexe solide tel que le Fe2O3 ou le Fe3O4 a
lieu. Ces complexes peuvent être formés et déposés sur la surface du Fer en
formant une couche protectrice [17].
Fig II.9 : Courbe d’équilibre E-pH de Fer-eau à 25°C [17].
La région limitée par les lignes (a) et (b) de la figure (II.9) présente la zone de
stabilité thermodynamique des molécules d’eau. Dans cette région, le potentiel et
le pH sont considérablement stables. Par ailleurs, le rapprochement de ces limites
provoque une dissolution de l’eau.
La ligne (a) présente la ligne d’évolution d’hydrogène qui est présentée par
le mécanisme réactionnel suivant :
La ligne (b) présente la ligne d’évolution d’oxygène dont la réaction est
représentée par:
Introduction :
L’effet des couplages galvaniques entre métaux a été sans doute constaté depuis
longtemps (peut-être par les Romains). A Florence, en 1792, Giovanni Fabbroni a
été le premier à décrire la corrosion bimétallique.
En 1802, Alessandro Volta a décrit les principes de l’effet d’un courant électrique
continu sur l’oxydation des métaux : « L’oxydation augmente fortement sur le
métal duquel le courant sort pour entrer dans l’eau ou tout autre liquide oxydant.
L’oxydation diminue ou s’élimine complètement sur le métal dans lequel le courant
entre et sur lequel l’hydrogène se dégage ».
Le critère -0.85 V / sat. Cu-CuSO4 établi par R. J. Kuhn en 1933 pour les pipelines
enterrés a été interprété théoriquement en parallèle par T.P. Hoar en 1937 et R.B.
Mears and R.H.Brown en 1938. W. J. Schwerdtfeger a confirmé ce critère par des
essais dans les sols en 1951 et l’eau de mer en 1958.
Sans courant extérieur le métal est à son potentiel de corrosion libre Ecor, les
courants anodique et cathodique(s) étant égaux en valeur absolue.
Schématiquement, quand la densité de courant cathodique est suffisante pour
atteindre le potentiel Ea la corrosion n’est théoriquement plus possible, on a atteint
le seuil de potentiel de protection.
https://www.cefracor.org/fr/la-protection-cathodique
Température
Pour un acier enterré dans un sol sous une température ambiante allant de 20 à
25 °C, les critères de protection de -850 mV (Cu/CuSO4) et une polarisation de 100
mV restent valables. Cependant, à une température de 60oC, ces critères ne sont
plus jugés satisfaisants et auquel cas le seuil de protection doit être ajusté à -950
mV (Cu/CuSO4) et le niveau de polarisation de 150 à 250 mV au lieu de 100 mV.
Bactérie Sulfato-réductrice
En présence de la bactérie Sulfato-réductrice à la température ambiante, le
critère du potentiel de protection recommandé pour une structure d’acier enterrée
passe a -950 mV (Cu/CuSO4) au lieu de -850 mV et le shift de polarisation doit
atteindre le seuil de 200 mV. Cependant, lorsque la température atteint les 60 °C en
présence de bactéries, le shift de polarisation doit être ajusté encore une fois de
200 à 300 mV.
Courant alternatif
Les investigations réalisées pour l’évaluation du niveau d’interférence des
sources de courant alternatif indésirables ont révélé que l’effet d’interférence est
proportionnel à la densité du courant présent à l’interface du métal/ électrolyte.
Éventuellement, une densité de courant (∂) de 20 A/m2 n’affecte pas les critères de
protection alors que pour une densité supérieure de 100A/m2, le dommage de
corrosion est considérable.
Type de métal
Chaque métal est défini par son propre potentiel de corrosion. Ainsi, les seuils
de protection sont ajustés convenablement à chaque type de métal.
Métaux dissimilaires
Lorsque deux structures métalliques dissemblables sont connectées entre elles
par un moyen approprié, l’effet de la corrosion galvanique développe un potentiel
mixte différent du potentiel individuel de chacun d’elles. Pour cette raison, les
critères de protection appliqués précédemment pour l’acier ou la fonte doivent aussi
être ajustés.
Décollement de revêtement Lorsque le potentiel de la protection cathodique
atteindre le niveau de -1,12 V (Cu/CuSO4) à l’instant «OFF», l’évolution de
l'hydrogène gazeux commence à se produire. Le gaz généré est généralement pris en
otage à l’interface métal/revêtement ce qui provoque le décollement du
revêtement (décollement cathodique). Il en résulte que ce phénomène va empêcher
le courant de protection d’atteindre la zone de la structure affectée. De même,
l’électrolyte entourant la structure métallique peut venir combler le vide créé à
l’interface métal/revêtement/métal et ce qui permet d’activer les cellules de
corrosion. En conséquence, les critères de protection à ces endroits du décollement
deviennent difficiles à obtenir.
Selon les cas, cette anode peut être constituée de matériau consommable
(acier de rebut), semi-inerte (ferro-silicium, graphite, magnétite, oxyde de plomb)
ou inerte (titane platiné, niobium platiné, tantale platiné, titane recouvert d’oxydes
mixtes "Ti/MMO", polymères conducteurs).
https://protectioncathodique.net/principes-et-
applications/generalites/systemes-de-protection-cathodique/
I.5 Comparaison entre un système à anodes galvaniques et un
système à courant imposé
MECANIQUE