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I. Introduction
Informations
Historiquement, ce n’est pas en cherchant les solutions d’une équation du second degré, mais celles d’une équation
du 3e degré que les mathématiciens italiens du XVIe siècle furent confrontés à la racine carrée d’un nombre négatif.
Cardano (1501-1576), Tartaglia (1499-1557) et Ferrari (1522-1565) désignèrent par le symbole −1 , la racine
carrée apparemment inexistante de -1 et c’est Bombelli (1526-1572) qui établit les règles de calcul des nombres
complexes.
Dès lors, une équation de degré n possède n solutions (il s’agit là du théorème fondamental de l’algèbre !)
Ce sont les publications de Cauchy (1789-1857) (écriture trigonométrique des nombres complexes) et de Gauss
(1777-1855) (plan complexe) qui diffuseront les nombres complexes dans le monde (mathématique).
En 1905, les nombres complexes ont permis de formaliser la théorie de la relativité (restreinte) d’Einstein (1879-
1955).
Aujourd’hui, les nombres complexes interviennent dans de nombreux domaines, ils modélisent notamment les
phénomènes ondulatoires en électricité et plus généralement en électromagnétisme, ils permettent d’exprimer les
vitesses d’écoulement dans les fluides,…
Des fractales (introduisez « fractale » dans un moteur de recherche pour obtenir de belles représentations en
couleur de fractales) sont construites à partir de nombres complexes. Leurs domaines d’application sont à la pointe
de l’innovation.
Pour information encore, au XIXè siècle, Hamilton (1805-1865) étend les nombres complexes aux ‘nombres’
quaternions.
L’ensemble des points images des nombres complexes est le plan de Gauss ou plan complexe.
Remarques
1. L’axe Ox est appelé axe réel (c’est l’ensemble des points images des nombres réels).
2. L’axe Oy est appelé axe des imaginaires (c’est l’ensemble des points images des nombres
imaginaires purs).
3. Les points images de nombres complexes conjugués sont symétriques par rapport à l’axe
réel (Ox).
4. Les nombres complexes ne sont donc pas ordonnables (on ne résoudra donc pas d’inéquations dans ).
Propriétés
Si P1 et P2 sont les points images de z1 et z2 , alors le point image P de z1 + z2 est tel que
OP = OP1 + OP2 et le point image R de rz1 est tel que OR = r OP1 .
Remarque Dans la suite z, z ', z ''... représentent respectivement les nombres complexes a + bi ,
a '+ b ' i , a ''+ b '' i ….
1. Égalité
a = a '
a + bi = a '+ b ' i si et seulement si
b = b '
Des nombres complexes sont égaux si et seulement leurs parties réelles sont égales ainsi que
leurs parties imaginaires.
(Deux nombres complexes égaux sont représentés par le même point image dans le plan de
Gauss.)
Et, dans 2
, nous avons (a; b) + (a '; b ') = (a + a '; b + b ') .
Exemples
(3+2i)+(5–4i)=
( − 2 + i ) − ( 4 − 4i ) =
( 3 ; 2 ) + ( 5 ; – 4) =
Et, dans 2
, nous avons k (a ; b) = (k a ; k b) .
Exemples
3.(4–7i)=
3 . (4 ; –7 ) =
Exemples
(4–7i).(2–i)=
(4–7i).2=
(4;–7).(2;–1)=
Remarques :
- la multiplication scalaire est un cas particulier de la multiplication dans l’ensemble des
complexes.
- Les propriétés de groupe ne sont plus ici aussi évidentes (que représente la multiplication dans
le plan de Gauss ?).
La multiplication dans est une loi qui possède les propriétés suivantes :
( + i ) (a + bi ) = 1
Il résulte de ceci que , n’est pas un groupe puisque 0 n’a pas d’inverse.
Par contre, 0 , est un groupe commutatif.
En résumé
La division d’un nombre complexe z par un nombre complexe z’ est le produit de z par
z 1 z. z ' z . z '
l’inverse de z’ , = z. = = (des propriétés des conjugués et des modules vont être étudiées page 14)
z' z ' z '.z ' z ' 2
a + bi
Ainsi, en pratique, =
c + di
a + bi ac + bd bc − ad
On a donc = 2 2
+i 2
c + di c + d c + d2
Exemples
1
=
1 + 2i
3−i
=
1 − 2i
7. Puissances de i
i= i5 = i 4n +1 =
i2 = i6 = i 4 n +2 =
( n )
i3 = i7 = i 4 n +3 =
i4 = i8 = i 4n =
Exercice
(2 − 5i ) =
3
Dans le cas où z est un réel, les racines carrées sont faciles à calculer.
Dans les autres cas, les racines carrées seront évidemment de la forme x + iy avec xy 0 .
Mais comment déterminer ces racines carrées ? (deux méthodes sont illustrées ci-dessous)
Exemples
( ) ( )
2 2
Les racines carrées de - 3 sont 3 i et − 3 i car 3i = −3 et − 3 i = −3 .
Recherchons les racines carrées de 3 + 4 i (remarque : l’écriture (racine carrée positive) n’a pas de sens dans )
x2 − y2 + 2 xy i = 3 + 4 i
2 2 2 2 4
x2 − y 2 = 3 x − = 3 x − 2 =3
x − y = 3
2 2
x x
2
2 xy = 4 y = ( x 0) 2 y = 2
x y = x x
R|x − 3x
4 2
−4 = 0 (1)
S| y = 2
T x ( 2)
Remarque : Il n’y a que deux combinaisons de signes correctes car le produit xy a le même
signe que la partie imaginaire.
Résoudre l'équation z 2 − 2z + 5 = 0
2 4i
z= et z = 1 + 2 i ou z = 1 − 2 i = z
2
Remarque : dans une équation du deuxième degré à coefficients réels, les 2 solutions sont 2 nombres conjugués
1 2
Résoudre l'équation z + ( i − 4 ) z + 5 − 10 i = 0
2
FG 1IJ (5 − 10i) = i
= (i − 4) 2 − 4
H 2K − 8 i + 16 − 10 + 20 i = 5 + 12 i
2
Conclusion
Dans l’ensemble des nombres complexes, toute équation du second degré possède deux racines
(distinctes ou non). En particulier, lorsque ses coefficients sont réels, ses racines sont soit
réelles, soit complexes conjuguées.
Ceci devient évident au départ de la formule qui permet de déterminer les racines d'une
équation du second degré :
−b b 2 − 4ac
x=
2a
Tout trinôme du second degré est donc factorisable dans : az 2 + bz + c = a ( z − z1 ) .( z − z2 )
Généralisation
Dans l’ensemble des nombres complexes, toute équation de degré n possède n solutions
(distinctes ou non) complexes ou réelles.
C’est le théorème fondamental de l’algèbre.
A Calculer, dans .
1) ( 2i − 3) − (3i + 4) =
2) ( 2 − i ) + ( −3 − 4i ) − ( 2i + 5) =
3) 2 + ( 3 − 5i ) + 4i − ( i − 3) =
4) 2.( 3 − 5i ) =
5) i.( i + 1) =
6) (1 − i ).(1 + i ) =
7) ( 4 − 3i ).( 2 − i ) =
8) ( 4 + 3 j ) .( 3 + 4 j ) =
Remarque : il est courant en physique que la lettre i ait un autre emploi que celui fait dans ce cours,
les physiciens utilisent alors souvent la lettre j (avec j 2 = −1 )
( 2 − 3i ) =
2
9)
10) (1 + i ) =
3
11) ( 2 + 3i ) =
4
12) i 2021.( 2 + i ) =
2
1
13) =
i
1
14) =
2 − 3i
10
15) =
−4 − 3i
2 + 3i
16) =
1 − 4i
1+ i 1− i
18) + =
1− i 1+ i
5i 3+i
19) + =
4 + 3i 2 − i
i 1
20) + =
2 + 3i 2 − 3i
3+i 3 −i
21) + =
3 −i 3+i
1 − 4i 2 − 5i
22) + =
3 + i 4 + 2i
(1 + i )
2
23) =
(1 − i )
2
7
3 −i
24) =
1+ i 3
5
2 +i 2 −i
26) + − 1 =
2 − i 2 + i
( )
3
1− 2 3 − i 2 + 3
27) =
2 − 4i
33) À quelle(s) condition(s) le cube du nbre complexe z = x + yi est-il un imaginaire pur (sans jeu de mots) ?
B Résoudre, dans .
1) 4 z 2 + 25 = 0
2) z 2 − 3z + 9 = 0
3) 2z ( 2 − z ) = 3
4) z 2 − (3 − 2i ) z + 5 − i = 0
5) (3 − i ) z 2 + (5i − 1) z + 2 = 0
6) ( 2 − 4i ) t 2 + (8 − 10i ) t + 7 − 6i = 0
7) iz 2 − 2i = iz + z − 2
3 i
8) z 2 = −
2 2
9) 2 z 4 + 5 z 2 + 3 = 0
10) iz 4 − ( 5i + 2) z 2 + 5(1 + i ) = 0
11) z 4 + z 3 + z 2 + z + 1 = 0
12) z 6 + z 4 + 16 z 2 + 16 = 0
13) u 6 + 64 = 0
14) 4 + 6 3 + 2 + 12 + 4 = 0
15) z 2 (1 − z ) = 16
2
16) z 2 (1 − z 2 ) = 16
17) z 5 + 32 = 0
18) (1 − z 3 ) − (1 − z ) = 0
3 3
19) ( z 2 − 2 ) + ( z 2 + 1) = 0
3 3
1
20) ( z + 2cos ) =
2
z2
b. Quel est l’opposé de z ? Placer son point image Pop dans le plan de Gauss.
c. Quel est le conjugué de z ? Placer son point image Pco dans le plan de Gauss.
2) Dans le plan de Gauss, quel est l’ensemble des points images des nombres complexes de
module 2 ?
Si tous les coefficients d’une équation polynomiale sont réels alors, à toute solution
trouvée, correspond une deuxième solution conjuguée de la première.
Démonstration :
Théorème 2
Dans , tout polynôme de degré n possède n racines (comptées avec leur multiplicité).
-2 est une racine simple (de multiplicité 1) et i est une racine double (de multiplicité 2)
Division de polynôme
Diviser P(z) par D(z) ( avec d° P(z) ≥ d° D(z) ), c’est rechercher les polynômes
(uniques) Q(z) et R(z) tels que : P(z) = D(z) . Q(z) + R(z) avec d° R(z) < d° D(z)
Loi du reste
Exercices
z : z = z
z : z = z z
1 1
z 0 : =
z z
z z
z et z ' 0 : =
z' z'
z : z + z = ( a + b i ) + ( a − b i ) = 2a ,
et puisque 2a 2 a2 + b2 , on a z + z 2. z
z : z = z
z =zz
2
: z
z =0 z =0
z : z 0
z z
z , z 0 : =
z' z'
z : z+z 2 z
En effet : z + z = 2a et z = a2 + b2
or a a 2 + b2 , d'où 2 a 2 a 2 + b2 , c'est-à-dire z + z 2 z
Démonstration :
Exercices
2 2 2 2
1) Démontrer que z , z ' : z + z ' + z − z ' = 2 z + 2 z ' =
1
2) Démontrer que z et w tel que w = 1, on a w − z = z . z − =
w
1. Définition
est l’argument de z (on écrit aussi arg(z)), il est déterminé à 2k près (k )
est le module de z, donc = z = a 2 + b 2
a
cos = a = cos
Si 0 on a :
sin = b b = sin
Remarque
On écrit aussi z = cis
Il suffit de calculer a et b
Exemple
Écrire le nombre z = 2 cis sous sa forme algébrique.
3
a = 2.cos = 1 et b = 2.sin = 3
3 3
donc z = 1 + i 3
Il suffit de calculer et
Exemple
= a 2 + b2 = ( −1) + 12 = 2
2
a −1 − 2
cos = = =
2 2 3 3
= ou = arctg ( −1) + n . avec QII =
b 1 2 4 4
sin = = 2
=
2
3 3 3
donc z = 2 cos + i sin = 2 cis
4 4 4
4. Remarque
z = a + b i = ( cos + i sin )
z ' = a '+b ' i = ' (cos '+i sin ' )
Généralisation
Le produit de n nombres complexes s'écrit sous forme trigonométrique :
z
= cos ( − ') + i sin ( − ') = cis ( − ' ) (Évident d’après ce qui précède.)
z' ' '
On veut déterminer les racines nièmes de z = (cos + i sin ) , c'est-à-dire des nombres
z ' = '(cos '+ i sin ') tels que ( z ')n = z . On a
Conclusions
Tout nombre complexe a n racines nièmes complexes : pour les trouver, il suffit de remplacer
dans l'expression précédente k par 0, 1, …, n - 1.
Dans le plan de Gauss, les points images de ces racines nièmes sont les n sommets d’un
n-gone régulier inscrit dans le cercle de rayon n et de centre O.
Exemple
Déterminer les racines cubiques de z = 1 + i .
Recherchons d'abord la forme trigonométrique de ce nombre.
En effet :
Comme 1 = 1.cis0 , les racines nièmes de l’unité (de 1 donc) sont données par la formule :
2k 2k 2k
zk = cos + i sin = cis avec k = 0, 1, 2, ... , n − 1
n n n
2
On pose souvent = cis , n 2 ( n 1) , les racines fondamentales de 1 s’écrivent alors
n
2k
k = cis avec k = 0, 1, 2, ... , n − 1 ou 1, , 2 , 3 ,..., n−1
n
En effet :
− z si n est pair
Le produit des racines nièmes de tout nombre complexe z est égal à
z si n est impair
C Calculer
( )
12
2 3 −1 + i 2 + 3
1)
4 + 2i
7
3 3 − 3 − 9i − i 3
2)
3−i
( )
7
5
3 −i 3 −i
3) et
(− )
4
3 − 3i − 3 − 3i
(2i − 2 3 )
5
( )
3
4) 2i − 2 3 . ( −2 − 2i ) et
( −2 − 2i )
3
D On donne z1 = 3 − i et z2 = 1 − i
z
1) Calculer 1 de deux manières différentes.
z2
5 5
2) En déduire les valeurs exactes de cos et sin
12 12
G Résoudre les équations dans et représenter leurs solutions dans le plan de Gauss.
1) z 4 + 8 − 8 3i = 0
2) z3 − 2 + 2i = 0
3) 3i200 + ( i 6 z ) = 3i 401
5
4) ( i 8 z 2 ) − i10 3 = i17
3
5) i8 z 4 + 4i18 = 3i7
6) z6 − z3 + 1 = 0
Les nombres complexes - p.22
H Résoudre dans , de deux manières différentes, l’équation z2 + 2i = 0
9
I Résoudre l’équation 4 z5 − 12 z2 + = 0 dans
z
2
, montrer que a. (1 + 2 ) =
4
K Si = cis
3
b. (2 + 5 + 2 2 ) = 729
6
2
L Si = cis , montrer que + 4 est solution de l’équation x2 + x −1 = 0
5
1
M Déterminer z tel que z, et 1 + z2 aient le même module.
z
N Quelles valeurs faut-il donner aux réels a et b pour que z=1+i soit solution de l’équation
z5 + az3 + b = 0 ?
Nous savons qu’à tout nombre complexe a + bi correspond un et un seul point du plan de
Gauss de coordonnées (a , b) . Dans ce chapitre, nous désirons étudier les conséquences de
certaines transformations du plan sur les points images des nombres complexes.
Note
Afin d’alléger le texte, nous confondrons le point et le nombre complexe correspondant.
1. Que devient z = a + bi lorsqu’on lui fait subir la translation de vecteur v ( x, y) ?
A z, on peut associer le vecteur z (a, b) .
Après avoir subi la translation de vecteur v , z devient z + v dont les coordonnées sont
(a + x , b + y) . Il en résulte que z devient z' = (a + x) + (b + y)i .
6. La transformation qui à z associe z ' = kz = k (cos + i sin ) est une homothétie de rapport k
et de centre O.
1. Définition
Petite justification : en admettant que le développement de McLaurin de e x est valable pour les
exposants complexes, on a :
x2 x3 x 4 x5 x 6 x7 x 8
eix = 1 + ix −−i + +i − −i + + ...
2 ! 3! 4 ! 5 ! 6 ! 7 ! 8 !
x2 x 4 x 6 x 8 x 3 x5 x 7
= 1 − + − + + ... + i x − + − + ...
2! 4! 6 ! 8! 3! 5! 7!
2. Exemples
i
e2 =
1+ i =
i
Et, tout particulièrement : ei = d’où l’identité d’Euler e + 1 = 0 ,
relation remarquable qui relie de manière succincte les cinq nombres les plus particuliers
des mathématiques.
3. Utilisation
ei1 .ei2
= e ( 1 2 3) .
i + −
À l’aide de l’égalité cis = ei , démontrer que i3
e
4. Utilisation
Ces notions font surement échos avec votre cours d’électricité en physique, non ?
Exemples
- 1 − 1 0
2
0 - 1 0 - 1 0 1 0
= . = = −1
0 1 1
i² = - 1 (0 + 1.i)² = -1
1 0 1 0 0 - 1 0
2
3 0 3 0 3 0 9 0 1 0
= . = = 9
3 0 3 0 3 0 1
3² = 9 (3 + 0.i)² = 9
0 9 0
2
3 - 1 3 - 1 3 - 1 8 - 6
= . =
(3 + i)² = 9 + 6i –1 = 8 + 6i
1 3 1 3 1 3 6 8
Généralisation
a - b
Au nombre complexe a + bi, associons la matrice et vérifions si les lois d’addition,
b a
de multiplication et de multiplication scalaire dans l’ensemble des nombres complexes et dans
l’ensemble des matrices de ce type génèrent la même structure.
2. Conclusions
1. Les deux ensembles munis des trois lois ont exactement les mêmes structures.
a - b
2. La matrice est la forme matricielle du nombre complexe a + bi,
b a
Remarques : Il est certain qu’en 1992, en Belgique, des rhétoriciens découvraient les nombres complexes à partir de la forme matricielle…
En France, actuellement, c’est la forme géométrique (plan de Gauss) qui est mise en avant.