‘’La tentative de suicide se définit comme tout acte délibéré, sans issue fatale, visant
à accomplir un geste de violence sur sa propre personne ou à ingérer une substance
toxique ou des médicaments à une dose supérieure à la dose thérapeutique. Cet acte doit
être inhabituel (définition OMS).’’
Poids : 35 Kg
Il s’agit d’un enfant âgé de 11 ans, fils unique, scolarisé avec un bon développement
psychomoteur
L’histoire de la maladie remonte à 2h avant son admission suite à une pendaison dans un
but d’autolyse, probablement liée à des problèmes scolaires.
L’enfant a été retrouvé dans une chambre dans un état cyanosé, en arrêt respiratoire et
inconscient pendant une durée de 4 minutes. Il a été transféré au CHP de Sidi Othman où
il a été mis sous O2, puis au CHU où il a été intubé et ventilé au déchoquage, présentant
un état de mal convulsif, et ensuite acheminé en service de réanimation pédiatrique.
GLW : 8 à 9 /15
Ec : 95 bpm
TA : 09/05
TRC < 3s
Sa02 : 100%
FR : 22cpm
GC = 1.69g/l
Abdomen souple
APP ronflant
Examen complémentaire :
Le Suivi du patient :
- Le deuxième jour d’hospitalisation : 03/03/2020
Patient en troisième jour d'extubation, score de Glasgow à 14/15, avec un TDM cérébrale
négatif, il est stable sur le plan hémodynamique et respiratoire et apyrétique. Nécessité
d’avis pédopsychiatrique.
Patient toujours extubé, présentant une insomnie avec persistance de délires et des
hallucinations. Le suivi ultérieur pédopsychiatrique est souhaitable pour déterminer la
raison de pondaison.
Prescriptions quotidiennes :
A- perfusion
Apport de base : Electrolytes :
Vitesse : 60cc /kg/j soit 2 l/j Na+= 10cc
Remplissage : K+= 7cc
20cc /kg/ 20min soit 700cc /20min X 2 fois/j Ca++ = 5cc
B- médicaments
Discussion :
‘’La pendaison est un acte de violence par lequel le corps, pris par le cou dans un lien
attaché à un point fixe et abandonné à son propre poids, exerce sur le lien suspenseur une
traction assez forte pour amener brusquement la perte de connaissance, l’arrêt des
fonctions vitales et la mort’’
L’enfant se présentait à l’admission avec des convulsions qui nécessitait un traitement par
DEPAKINE, puis par GARDENAL après l’échec du premier traitement. Pour éviter les ulcères
liés au stress de la réanimation, un protecteur gastrique (OMEPRAZOLE) a été administré
durant les jours de son hospitalisation.
L’enfant a connu des jours d’insomnie, avec apparition d’hallucinations et délires, qui
peuvent être causés par l’arrêt respiratoires survenue lors de la pendaison et provoquant
des séquelles d’ordre neurologique (trouble psychiatrique)
L’analyse des prescriptions n’a pas montré aucune interactions médicamenteuse ou erreur
au niveau des posologies et dose administré
Conclusion :
Les comportements suicidaires de l’enfant et du jeune adolescent sont peu fréquents mais
le phénomène est probablement sous-estimé. Le nombre de comportements suicidaires
augmente avec l’âge, surtout à partir de la préadolescence et du début de l’adolescence.
Les conduites suicidaires de l’enfant sont associées à une multitude de facteurs individuels
(cognitifs, comportementaux, psychiatriques…), familiaux et sociaux. La reconnaissance de
l’intentionnalité de l’acte de la part de l’entourage familial et/ou des professionnels de
l’enfance se confronte encore parfois à une idéalisation de l’enfance. Reconnaître les
comportements suicidaires et évaluer les facteurs de risque aux urgences par les
professionnels de l’enfance permet de mettre en place une prise en charge la plus précoce
possible de l’enfant en souffrance et de réduire les récidives (à court, moyen et long
terme).