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BAPTISEZ-LES... "
Dans sa dernière apparition à ses Apôtres et à ses disciples sur une colline de Galilée, juste
avant son Ascension, Notre-Seigneur leur déclare : "Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et
sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit, leur enseignant à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec
vous tous les jours jusqu'à la fin des temps." (Mt 28, 19-20). Le Christ indique ainsi à ceux qu'il a
choisis qu'ils devront continuer ce que lui-même a fait sur la terre, et qu'il restera avec eux pour les
aider dans leur mission évangélisatrice.
Cette finale de l'Evangile selon saint Matthieu constitue donc la charte de la mission
apostolique qui fonde l'Eglise. On peut dire avec le cardinal Charles Journet que, d'une certaine
façon, l'Eglise est "pré contenue" dans les pouvoirs de la hiérarchie apostolique. La grâce divine
obtenue par les mérites de la Passion, jaillissant de la Trinité sainte, passe par l'Humanité du
Christ ressuscité. Elle est appliquée aux hommes, durant tout le cours des temps, par les
successeurs des Apôtres : le Pape et les Evêques, en communion avec lui, aidés par les prêtres et
les diacres, ainsi que par les religieux, les religieuses et les fidèles laïcs.
Pour accomplir la mission de conduire au Royaume des cieux les brebis que le Christ lui a
confiées, l'Eglise, fondée sur les Apôtres, dispose de trois pouvoirs :
- celui d'enseigner, en exposant le contenu et le sens de la Parole de Dieu : "enseignez toutes
les nations" (pouvoir de magistère) ;
- celui de sanctifier, en communiquant la grâce par les sacrements dont la porte est le
baptême : "les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit" (pouvoir d'ordre) ;
- celui de diriger, en prescrivant les actions nécessaires à la fin de l'Eglise : "leur enseignant à
pratiquer tout ce que je vous ai commandé" (pouvoir de gouvernement).
Dans l'exercice de ces trois fonctions, l'Eglise jouit, de la part de son fondateur, d'une
assistance (de nature différente selon les trois cas). Le Christ, en effet, demeure constamment
présent en elle : "Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps."
Dans le pouvoir d'ordre, l'Eglise n'est qu'un pur instrument de la grâce divine, qui vient de
l'Humanité du Christ et de sa Passion. L'Eglise est totalement pure et sainte, dans l'Eucharistie et
les autres sacrements qui lui sont ordonnés. Les sacrements conférés par ses ministres, avec
l'intention de faire ce que l'Eglise fait, c'est-à-dire quelque chose de sacré (ce qui est exprimé
objectivement par le fait que le ministre accomplit réellement le rite prescrit), produisent
infailliblement la grâce en ceux qui les reçoivent dans les conditions voulues.
Le pouvoir de gouvernement comporte des pouvoirs législatif, judiciaire et coercitif
analogues à ceux d'une cité temporelle. Ici, l'Eglise est une véritable cause seconde. L'assistance du
Christ garantit que les lois universelles conduisent bien à leur but : la gloire de Dieu et le salut des
âmes. Par exemple, si l'Eglise demande que l'on baptise dès leur naissance les petits enfants, cette
loi universelle est certainement bonne pour le salut des âmes. L'assistance du Christ nous assure
aussi que les Portes de l'Enfer ne prévaudront pas en définitive. L'Eglise, même persécutée et
réduite à un petit troupeau, durera jusqu'à la Parousie. Mais cette assistance respecte le jeu des
médiations humaines : les défaillances sont possibles, car les hommes d'Eglise restent des
hommes pécheurs qui peuvent malheureusement abuser de leur pouvoir (ex. : condamnation de
Jeanne d'Arc).