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ÉNERGIES

pour demain:
GAZ DE SCHISTES
UNE AUBAINE POUR LA
FRANCE ?
J.F. Levier juillet 2013
J.F. Levier janvier 2013
J.F. Levier janvier 2013
1. SOMMAIRE
• Avant-propos
• Rappels 1.Consommation mondiale d’énergie primaire
2. Panorama du marché gazier mondial
3. Exploitation des hydrocarbures conventionnels
4. Avantages du gaz naturel
5. Le gaz de Lacq : grande réussite industrielle française.
6. Cas des USA

• Origine des hydrocarbures de schistes


• Hydrocarbures non conventionnels
• L’exploitation des hydrocarbures de schistes
J.F. Levier janvier 2013
1.SOMMAIRE (suite)
• 6. Les objections des opposants (les risques)
6.1. Pollution des nappes phréatiques
6.2. Les forages profonds
6.3. La fracturation hydraulique
6.4. Emprise au sol. Dégradation des sites.
6.5. Consommation d’eau.
6.6. Pollution des sols.
6.7. Risque sismique.

J.F. Levier janvier 2013


1. SOMMAIRE (suite)
• Les objections des opposants (suite)
6.8. Inconvénients sonores.
6.9. Pollution chimique.
6.10. Risques pour la santé.
6.11. Le permis d’exploration est forcément suivi
du permis d’exploitation.
6.12. Aggravation du réchauffement climatique.
6.13. Le développement de cette ressource va
entraver le développement des énergies renouvelables .
6.14. Pollution de l’air.
7. La transition énergétique.
8. La situation en France.
9. Conclusions.
J.F. Levier janvier 2013
AVANT-PROPOS
• L’ÉNERGIE EST LE SANG DE LA PROSPÉRITÉ
• La consommation d’énergie par habitant est
le meilleur indice du niveau de vie d’un pays.
• Même avec une plus grande maîtrise de la
consommation et plus grande efficacité
énergétique, le monde avec ses 8 milliards
d’habitants, aura besoin de plus d’énergie à
un prix abordable: + 35% en 2040.
• AUDACE, INNOVATION et PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT J.F. Levier janvier 2013
AVANT-PROPOS
• PROBLÈME ? :
ÉMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE
Tempétature CLIMAT
ouragan Katrina 2005
Fukushima 11 mars 2011

SOLUTIONS:
- à moyen terme - à long terme
J.F. Levier janvier 2013
AVANT-PROPOS
POUR PRÉPARER LE MONDE DE DEMAIN
en étant pragmatique,
IL FAUT ASSURER
LES BESOINS
ÉNERGÉTIQUES
DÈS AUJOURD’HUI,
TOUT EN PRÉSERVANT
L’ENVIRONNEMENT.

J.F. Levier janvier 2013


AVANT-PROPOS
Priorité des majors devenus entreprises globales des
énergies. « HSEQ et TRANSPARENCE »
1. SANTÉ, health 2. SÉCURITÉ safety

3. ENVIRONNEMENT responsabilité sociétale

4. QUALITÉ

5. TRANSPARENCE
J.F. Levier janvier 2013
AVANT-PROPOS

« RATIONALITÉ
Plutôt qu’ IDÉOLOGIE »
CHRISTIAN GÉRONDEAU

OUI À L’ÉCOLOGIE SCIENTIFIQUE

J.F. Levier janvier 2013


AVANT-PROPOS
• L’ÉNERGIE IDÉALE EST :
FIABLE FOSSILE HYDRAULIQUE NUCLÉAIRE

BON MARCHÉ FOSSILE " "


SURE FOSSILE " "
PROPRE RENOUVELABLE " "
DURABLE RENOUVELABLE " NON

• Les Progrès visent à tendre vers ces 5 qualités


à la fois.
J.F. Levier janvier 2013
RAPPELS

• CONSOMMATION MONDIALE
D’ÉNERGIE PRIMAIRE
• CONSOMMATION MONDIALE DE GAZ
• BOULEVERSEMENT DU MARCHÉ
DU GAZ
• RESSOURCES MONDIALES DE
GAZ DE SCHISTES
• RÉSERVES MONDIALES PROUVÉES
• LE GAZ DE LACQ
• CAS DES USA

J.F. Levier janvier 2013


3.1.1.CONSOMMATION MONDIALE
D’ÉNERGIE PRIMAIRE
12 milliards TEP/an
Croissance moyenne annuelle sur dix ans : 2,5%
OCDE  non OCDE 
1990 2040
HYDROCARBURES LIQUIDES 65 110 millions de barils/jour
En 2012 en 2035
PÉTROLE 33,1% 27%
FOSSILES CHARBON 30,3% 28%
GAZ 20 % 25%
HYDRAULIQUE 8% 8%
NUCLÉAIRE 5% 10%
RENOUVELABLES 2% 4%
SOURCE BP J.F. Levier janvier 2013
CONSOMMATION DE GAZ

J.F. Levier janvier 2013


CONSOMMATION DE GAZ
En Milliards de m³/an en 2010 2011
USA 682 657
RUSSIE 460 516
CHINE 112
JAPON 109 101
GB 98 96
ALLEMAGNE 97 96
CANADA 91 83
Monde 3 169
ITALIE ARABIE INDE
France 51
J.F. Levier janvier 2013
BOULEVERSEMENT DU MARCHÉ
GAZIER MONDIAL
RÉSERVES PROUVÉES MONDIALES DE GAZ
NATUREL (source Cédigaz) en milliards de m³
1985 2012
1. RUSSIE 37 500 1. RUSSIE 44 800
2. IRAN 13 550 2. IRAN 36 600
3. USA 5 670 3.QATAR 25 370
4. QATAR 4 280 4.TURKMÉNISTAN 17 500
5. ALGÉRIE 3 087 5. USA 8 500
6. ABOU DHABI 2 650 6. ARABIE 8 200
Total mondial : 96 197 190 163
J.F. Levier janvier 2013
Ressources mondiales
en gaz de schistes
• source : estimations AIE en 2011 en 2014
1. CHINE 35 700 milliards de m³ (TOTAL)
2. USA 24 136 (TOTAL)
3. ARGENTINE 21 67 (SHELL,TOTAL, CHEVRON) 28 600
4. MEXIQUE 19 968
5. ALGÉRIE……………………(TOTAL, GDF/SUEZ, BP) 25 300
GB 5 735
POLOGNE 5 236 Premiers résultats décevants. 4 000
FRANCE 5 000 5 300 ?
Ressources mieux réparties dans le monde
Réserves mondiales en gaz non conventionnels GNC :
380 000 milliards de m³janvier
J.F. Levier (50%2013 ressources totales).
MARCHÉ MONDIAL DU GAZ
• Bouleversement complet du marché par le
gaz de schistes américain.
30% de la production de gaz US vient du gaz de schistes.
• Réserves prouvées de gaz aux USA :
en 1991 : 4700 milliards de m³
en 2012 : 8200 milliards de m³
Prix variable: 2,70 $/ million de BTU ( 28 m3)
4 fois moins cher qu’en Europe, 5 fois moins
qu’au Japon, gros avantage compétitif.
J.F. Levier janvier 2013
3.3.RÉSERVES MONDIALES PROUVÉES
en années de consommation en 2010
. Pétrole * (90 millions de barils/jour BOPD) 56 ans
. Gaz conventionnel ** 65
. Charbon *** 183
. Combustibles nucléaires 200
* En 1956 , c’était 40 ans. En 2011, nombreuses découvertes dans le monde. Sans compter
l’huile de schistes.
** Beaucoup plus avec les gaz de schistes : environ 200 ans.
*** Charbon: 80% réserves mondiales : USA, Chine, Inde, Russie, Australie

AUCUNE URGENCE en FRANCE à PASSER A LA


TRANSITION ÉNERGÉTIQUE SUBVENTIONNÉE:
ENCOURAGER LA RECHERCHE PRIVÉE, LA GÉOTHERMIE
PROFONDE, le SOLAIRE ET UN MIX ÉNERGÉTIQUE
JUDICIEUX car AUGMENTATION de la DEMANDE D’ÉNERGIE
MONDIALE de 35% en 2040 , mais sans émission de GES.

J.F. Levier janvier 2013


IMPORTATIONS DE GAZ
EN EUROPE EN 2011
1. Russie 113 33% $ 275 milliards
2. Norvège 99 29%
3. Algérie 50 15%
4. Qatar 28 8%
5. Libye 9,3 3%
6. Trinité-Tobago 6 2%
7. Egypte 4 1%

J.F. Levier janvier 2013


SOURCES d’ELECTRICITÉ
Monde en Europe en France
GAZ 19% 25% 2,4% 
CHARBON 38% 21% 3,1% 
HYDRAULIQUE 16% 16% 7,8% 
NUCLÉAIRE 14% 13% 80,4% 
PÉTROLE 8%  7% 1,2% =
É0LIEN 3% 10% 4,7% 
SOLAIRE 1,4% 6% négligeable
BIOMASSE 1,4% 3% 0,4% 
LA FRANCE LE MOINS POLLUANT DES GRANDS PAYS.
RENOUVELABLES = Plus de 20% de la production mondiale.
J.F. Levier janvier 2013
CHAMP de LACQ
GRANDE RÉUSSITE INDUSTRIELLE FRANÇAISE

J.F. Levier janvier 2013


CHAMP DE LACQ

J.F. Levier janvier 2013


GAZ DE LACQ
Découvert dans les années 50 et exploité depuis.
«Inexploitable» dixit les experts américains de l’époque.
Gaz ultra-corrosif pour les aciers et mortel
pour les humains. 25% hydrogène sulfuré+ SO2

Vifs encouragements des gouvernements de l’époque.


• Succès de la SNPA: démarrage de
l’usine en 1957. 5 000 tonnes de soufre/jour.

J.F. Levier janvier 2013


J.F. Levier janvier 2013
J.F. Levier janvier 2013
CAS DES USA
• En 2000, des petits entrepreneurs se lancent au Texas
dans la production du gaz de schistes en utilisant des
techniques éprouvées : forage
horizontal et
fracturation (fissuration) hydraulique.
-FRACKING BOOM boursier après
la découverte de BAKKEN (oil) au
Dakota du nord : aujourd’hui
1 200 000 BOPD (191 000 m³/jour)
- En 2008 , entrée des majors et
TOTAL au Texas. GDF Suez aussi.
- Ouest TEXAS : nouvel eldorado,
Permian basin: 2 millions BOPD, Eagle Ford:1,5 millions

J.F. Levier janvier 2013


CAS DES USA
• 1er producteur de gaz devant les Russes.
WEST TEXAS (Permian basin). 515 appareils
en activité. 100 milliards de barils de réserve
prouvée. 900 appareils de forage au Texas.
28 mai 1923: RITA #1 production croissante
• En 2015, premier producteur de pétrole brut
devant l’Arabie saoudite qui reste premier
exportateur. En novembre 2013 :7,768 millions
BOPD. Prédiction : 14 millions de BOPD en 2017.
• 800 000 emplois créés. Taux de chômage: 5,9%
• L’industrie pétrolière revigorée.
• 19 états connaissent le plein emploi.
J.F. Levier janvier 2013
CAS des USA
Le gaz moins cher Renaissance de la
pétrochimie américaine.
-Le parapétrolier américain accroît son
leadership Techniques innovantes :
i.e.: captage et injection CO2.
-Grands bénéficiaires : sidérurgie, pétrochimie,
centrales électriques.
-Relocalisation des industries manufacturières.
-Exportation de gaz  GNL EDF
- Taux de chômage = 5,9% 

AUTO-SUFFISANCE ÉNERGÉTIQUE

J.F. Levier janvier 2013


CAS DES USA

J.F. Levier janvier 2013


CAS DES USA

J.F. Levier janvier 2013


FLEXIFRANCE : usine des flexibles
• LE TRAIT Seine Maritime

J.F. Levier janvier 2013


Les FLEXIBLES PÉTROLIERS

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APPAREILS DE FORAGE
CANADA 401 EUROPE 136 MOYEN ORIENT 383

AFRIQUE 131 AMÉRIQUE DU SUD 420 ASIE /PACIFIQUE 245

CAS DES USA


9 /12/ 2008 15/11/ 2012 15/11/ 2013 Septembre 2014

Pour le gaz 1606 417 370 329

Pour le pétrole 310 1 390 1 385 1601

Total USA = 1931 (3445 dans le mondé, 830 offshore) Total Texas = 900

Source: IADC

TRÈS FORTE SENSIBILITÉ au PRIX DU GAZ


J.F. Levier janvier 2013
Nombre d’unités vs. prix du gaz

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USA : C0NSOMMATION DE GAZ

J.F. Levier janvier 2013


CAS DES USA

J.F. Levier janvier 2013


PRODUCTION DE BRUT aux USA

J.F. Levier janvier 2013


Production de brut dans le monde

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SYSTÈMES D’EXPLOITATION
A.CONVENTIONNELS:
→ migration des hydrocarbures vers
des gisements de roches poreuses :
calcaires, grès, sables. RÉSERVOIRS
En 3 phases:
1. SISMIQUE 2. FORAGE 3.PRODUCTION
B. NON CONVENTIONNELS :
ROCHE-MÈRE→ Hydrocarbures de schistes
ROCHE COMPACTE→ TIGHT GAS, gaz compact.
Fonds des océans → HYDRATES
Sables bitumineux (tar
J.F. Leviersands)
janvier 2013 Canada
DIVERS SYSTÈMES D’EXPLOITATION

J.F. Levier janvier 2013


FORAGE

J.F. Levier janvier 2013


FORAGE

J.F. Levier janvier 2013


FORAGE

J.F. Levier janvier 2013


FORAGE : PROSPECTION ÉLECTRIQUE
Conrad & Marcel SCHLUMBERGER

J.F. Levier janvier 2013


PRODUCTION
• Tête de puits

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5.1 SCHISTES
ROCHE-MÈRE : environ 180 millions d’années
2 sortes de roches:
-SÉDIMENTAIRES (shale) d’origine argileuse
Où naissent les kérogènes

- MÉTAMORPHIQUES (schists) granits

J.F. Levier janvier 2013


5.2 Origine des hydrocarbures de schistes

J.F. Levier janvier 2013


5.3. QUALITÉS D’UNE ROCHE

POROSITÉ Volume vide dans une roche:


Exemples : pierre ponce , sables , grès sont
poreux. Le granit ne l’est pas.
La porosité se mesure en pourcentage.

PERMÉABILITÉ Propriété d’une roche


de laisser s’écouler les fluides dans ses pores,
de se laisser traverser. En millidarcys.
J.F. Levier janvier 2013
5.4 LE GAZ DE SCHISTES

C’est du gaz naturel piégé


dans des formations
schisteuses à texture
feuilletée, comme l’ardoise,
très peu perméables.
La fissuration provoquée
augmente la perméabilité
J.F. Levier janvier 2013
5.5. PHASES EXPLORATION-
EXPLOITATION
• 1. FORAGE VERTICAL au toit du gisement.
TUBAGE, CIMENTATION, CONTRÔLE.
• 2. FORAGE HORIZONTAL grâce au TURBO-FORAGE
habituel : 2000/ 3OOO m → Meilleur drainage du gisement.
record du monde : 10 000 m au Qatar

• 3. FRACTURATIO HYDRAULIQUE non


spécifique au gaz de schistes.
• 4. PRODUCTION : remontée dans le puits
• 5. TRAITEMENTS DE SURFACE
J.F. Levier janvier 2013
5.6. TURBO-FORAGE

J.F. Levier janvier 2013


NOUVELLE MÉTHODE DE FORAGE
HORIZONTAL : OCTOPUS
Multi-well pad drilling : OCTOPUS
Au même emplacement l’appareil de forage
fore de 4 à 18 puits :
- Gain de temps.
- Superficie drainée bien plus grande.
- Surface utilisée en l’air bien moindre.
- Baisse des coûts de forage.

J.F. Levier janvier 2013


5.10 FRACTURATION HYDRAULIQUE
FISSURATION ASSISTÉE ou provoquée (FRACKING)
Objectif: Fissurer la roche-mère imperméable :
accentuer les clivages naturels .
Paramètres opérationnels:
a) Eau : 95,51%
A) Fluide b) Additifs chimiques : 0,49%
c) Sable fin ou micro-billes en
céramique : 4%
J.F. Levier janvier 2013
5.11 FRACTURATION HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.12 FRACTURATION HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.13.FRACTURATION
HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.14. FRACTURATION HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.15.FRACTURATION
HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.16.FRACTURATION
HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


5.17. FRACTURATION
HYDRAULIQUE
• Avantage des billes en céramique bien
calibrées: PORIOSITÉ AMÉLIORÉE

J.F. Levier janvier 2013


5.18.FRACTURATION
HYDRAULIQUE
PANOPLIE DE 12 PRODUITS CHIMIQUES
Utilisés pour les 0,49% d’additifs pour la fracturation
hydraulique (fracking) ou fissuration provoquée
Soit au maximum : 98 m³
1. Acide chlorhydrique et acide muriatique
2. Agents anti-bactériens : glutaraldéhyde,
Ethanol ou méthanol.
3. Inhibiteurs de corrosion : éthylène glycol,
propylène glycol, hydroxyde de soude.
J.F. Levier janvier 2013
5.19.FRACTURATION HYDRAULIQUE
4. Agents anti-rouille : acide citrique,
5. Polymères réticulés : Titane, zirconium, sels
de bore, sels de fer.
6. Agents de fractionnement : persulfate
d’ammonium, oxydants comme l’eau de Javel,
enzymes.

J.F. Levier janvier 2013


5.20.FRACTURATION HYDRAULIQUE
• 7- Correcteurs d’acidité : carbonates de soude,
carbonates de potassium.
• 8- Agents anti-tartres.
• 9-Gélifiants : cellulose hydroxyethyl, graine de guar.
• 10- Stabilisateurs d’argile : chlorure de
potassium.
• 11- Polymères : iso-propanol.
• 12- Réducteurs de friction : polyacrylamide.
J.F. Levier janvier 2013
5.21. FRACTURATION HYDRAULIQUE

Résultats:
. Micro-fissures (clivage) de 2 mm sur 20/30 m;
autour du drain horizontal, remplies de sable
ou de billes de céramique.
. Clivages sur 100m au maximum.
Opération coûteuse à renouveler si baisse de
productivité après quelque temps ?

J.F. Levier janvier 2013


6.a Les 14 objections des opposants
1. Pollution des nappes phréatiques.
2. Risques des forages profonds.
3. Fracturation hydraulique.
4. Emprise au sol. Dégradation des sites.
5. Consommation d’eau.
6. Pollution des sols par rupture des
canalisations.
7. Risque sismique.

J.F. Levier janvier 2013


6.b. Les 14 objections
8. Inconvénients sonores.
9. Pollution chimique.
10. Risques pour la santé.
11. Le permis d’exploration est forcément
suivi du permis d’exploitation.
12. Réchauffement du climat.
13. Entrave au développement des ER.
14. Pollution de l’air.
J.F. Levier janvier 2013
6.1.1 POLLUTION DES
NAPPES PHRÉATIQUES
3 seules causes possibles de pollution :
1.Fissurations assistées des schistes. De faible
extension.
 Nappes phréatiques : 100m/600m max
 Gisements de schistes : 1500 m/ 4000m
2.Fuites dans tubages verticaux concentriques et
cimentés à travers les aquifères.
Casing 7" ép.=16mm 64kg/m
3. En surface, infiltrations. Non spécifique aux GDS.

Pollution très improbable


J.F. Levier janvier 2013
6.1.2 Pollution d’après
le film« GASLAND »

J.F. Levier janvier 2013


6.1.3 COUPE D’UN PUITS
• CIMENTATION des TUBAGES

J.F. Levier janvier 2013


6.1.4. COUPE DU PUITS
MACONDO de BP

J.F. Levier janvier 2013


6.1.5 TUBAGES ACIER

J.F. Levier janvier 2013


6.2. RISQUES DES FORAGES
PROFONDS
• Les forages verticaux de 2000, 3000, 4000m,
sont courants.
Record du monde à terre : 10 000 m au Texas.
Record en mer : 2 000 m + 10 000 m en horizontal
• Les Têtes de puits en cours
de forage sont des blocs
d’obturateurs de sécurité
dit BOP.
J.F. Levier janvier 2013
FORAGES PROFONDS en MER

J.F. Levier janvier 2013


RISQUES DU MÉTIER

Puits MACONDO de BP
MAÎTRISE DES RISQUES

J.F. Levier janvier 2013


6.3.2 FRACTURATION HYDRAULIQUE

.Non spécifique au gaz de schistes.


.Plus de 2 millions d’opérations
réussies dans le monde.
.dont plus d’1 million aux USA.
.Plus de 1000 en Hollande.
J.F. Levier janvier 2013
6.3.1 FRACTURATION HYDRAULIQUE
a. Vieille technique prouvée et améliorée
constamment. Première opération en Oklahoma en1949 par
Halliburton.
b. MODÉLISATION des opérations de stimulation.
c. Fissuration naturelle assistée.
d. Micro-fissures peu étendues.
e. Eau recyclée et traitée.
f. Solvants chimiques choisis dans une panoplie de 12
bien connus. Règlements très stricts.
MAIS TECHNIQUE CHÈRE et
gloutonne en eau.
J.F. Levier janvier 2013
6.3.3. Nouvelles techniques
-Pour remplacer l’eau , progrès en cours :
• Occidental (OXY)a utilisé du CO2 au Texas qui
donne de bien meilleurs résultats. Avantage
supplémentaire contre la pollution de l’air:
utilisation du CO2 récupéré des centrales.
•La société canadienne, GASFRAC a utilisé du
propane C3H8 dans plus de 2 000 puits. On
préfère l’heptafluoropropane C3 HF7.

J.F. Levier janvier 2013


6.3.3.INJECTION DE CO2

J.F. Levier janvier 2013


6.3.3. Nouvelles techniques

• La société américaine
ECORPSTIM a aussi
utilisé du propane à
Eagle Ford au Texas à
1800m.

J.F. Levier janvier 2013


6.3.5. Techniques futures
• Colorado school of mines: fracturation
cryogénique injection d’azote ou du gaz
carbonique liquide à -196°C
= bien meilleur taux de récupération.
• SCHLUMBERGER,
Université de Pau :
ARC électrique

J.F. Levier janvier 2013


6.3.5. TECHNIQUES FUTURES
• CHIMERA ENERGY CORP Hélium liquide:
Volume du gaz au fond 700 fois FISSURATION
• ABTECH « SMART SPONGE »
qui filtre l’eau de retour. 1kg d’eau absorbe 3 kg
absorbe 3 kg d’hydrocarbures et de
contaminants chimiques. Ces
flocons saturés ont un grand
pouvoir calorifique et sont utilisés
comme source d’énergie pour les derricks.
J.F. Levier janvier 2013
6.4. EMPRISE AU SOL
• Chantier optimal de forage: 30 x 50 m + piste
d’accès. Le plus habituel : 100x100m.
• IMPACT VISUEL : Hauteur du rig= 35 / 40m
• Durée provisoire : 30 à 40 jours pour le
forage, 10/15 jours pour la
fracturation hydraulique.
• Pas de dégradation du site :
Voir LACQ. Nettoyage en fin de chantier,
réhabilitation du site et ensouillage.
Levier janvier 2013
6.4. Emprise au sol

J.F. Levier janvier 2013


6.5.1.CONSOMMATION D’EAU
• MAXIMUM: 20 000 m3 (6 piscines olympiques) eau non
potable, même eaux usées ou eaux saumâtres pompées des aquifères voisins.
En France on prélève 35 millions de m3/an dont six sont
consommées. 60% de cette eau vient des nappes phréatiques.
Pour l’arrosage d’ un golfe de 18 trous, il faut 2000 m³.

• Traitements coûteux en surface et recyclage. VEOLIA


• En finale, consommation régionale faible : O,8% de la
consommation d’eau : Bakken, Barnett, Fayetteville,
Haynesville.

J.F. Levier janvier 2013


6.5.2. CONSOMMATION D’EAU
• Consommation 2 fois moins que le
nucléaire, 4 fois moins que le pétrole,
6 fois moins que le charbon.
• Pour 1 bbl de pétrole brut produit, 4
bbl d’eau sont produits, traités et
recyclés.
• Toutes les nouvelles techniques visent
à supprimer l’usage total de l’eau.

J.F. Levier janvier 2013


6.6. POLLUTION DES SOLS
• soit par ruptures des canalisations. Toute fuite
dans un pipeline est détectée aussitôt par chute de la
pression et fermeture automatique des vannes de
sectionnement. Des milliers de km sillonnent l’Europe dont
25% de sa production provient du gaz naturel.
• Soit par fuites en surface lors de
manipulations, non spécifique au gaz de
schistes. Risque potentiel dans tous
chantiers.
• Entreprises françaises : leaders pour le nettoyage.
J.F. Levier janvier 2013
6.7. RISQUE SISMIQUE
• A Lacq, on a relevé 2000 secousses sismiques
depuis le début, la grande majorité ne
dépasse pas 2 Richter. Une dizaine d’échelle 4
Chute de la pression du gisement de 635 bars
à 25 bars →Affaissement du sol de 2cm.
• Micro-sismique en temps réel pour suivre les
propagations des fractures en cours de
pompage et optimisation des opérations.
• Depuis 1949, aucune secousse fâcheuse.
J.F. Levier janvier 2013
6.b Objections des opposants
8. Inconvénients sonores.
9. Pollution chimique.
10. Risques pour la santé.
11. Le permis d’exploration est forcément suivi du
permis d’exploitation.
12. Aggravation du réchauffement climatique.
13. Le développement de cette ressource va
entraver le développement des énergies
renouvelables.
14. Pollution de l’air

J.F. Levier janvier 2013


6.8. Inconvénients sonores
• Les appareils de forage peuvent être
insonorisés. Cas des forages au cap Féret en
pleine zone touristique. Résultat : 15/20 db.
• Le trafic des camions limité pendant le jour.
• Inconvénient temporaire.
• Amenée de l’eau par canalisation.
• Règlementation : < 55db à 300m.

J.F. Levier janvier 2013


6.9. POLLUTION CHIMIQUE
• Tout produit chimique qui entre dans le
chantier doit être déclaré aux autorités.
• Avec le produit CLEANSTIM provenant de
l’industrie alimentaire (Halliburton) :
aucun danger
• Normalement 4 produits chimiques sont
utilisés au maximun, choisis dans une
panoplie de 12 produits utilisés couramment.

J.F. Levier janvier 2013


6.10. RISQUES POUR LA SANTÉ
• Les cancers constatés dans les régions
concernées sont tous dérivés d’autres causes:
surtout le tabac.
• Aucune étude sérieuse n’a pu le prouver. Pas
d’enfants malformés.
• Tous les composants cancérigènes : toluène,
xylène, benzène présents parfois dans le gaz
naturel sont extraits lors des traitements en
usine avant distribution.
J.F. Levier janvier 2013
6.11. Le permis d’exploration
• Est forcément suivi du permis d’exploitation.
• Ceci est faux en France suradministrée,
(15 000 hauts fonctionnaires)où
des demandes spécifiques
doivent être refaites au service des mines et aux
autorités gouvernementales, au BRGM.
• Le préfet ne donne son accord final qu’après
consultation d’un organisme, le CODERST chargé de
vérifier tous les risques possibles sanitaires et
technologiques et entre autres environnementaux.

J.F. Levier janvier 2013


6.12. RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
. Dilemme pour les gouvernements entre les besoins
énergétiques et la pollution de l’air.
Aux USA, le boom du gaz de schiste va de pair avec le développement des
énergies renouvelables, garantie fédérale des prêts. La plus grande
ferme éolienne du monde est en Orégon (Shepherds Flat). La plus grande ferme éolienne
offshore est dans les eaux du Maine.
La France la mieux placée : 1,5 % de la pollution mondiale
de l’air par rejet de CO2.
La consommation mondiale du charbon a augmenté. ASIE
Le souci d’avenir est-il avant tout d’ordre économique? Il faut
aussi se soucier de l’effet de serre. Objectifs de R&D:
charbon propre et transition énergétique à financer par le
secteur privé. Les gouvernants doivent inciter(taxe carbone) et
encourager le secteur privé(crédit d’impôt).

J.F. Levier janvier 2013


6.12. Réchauffement climatique
• Problème majeur pour l’avenir
OBJECTIF : 0 émission de Gaz à effet de serre.
Moyens : 1. Réduction des émissions.
2. Remplacement progressif.
3. Neutralisation complète.
Mais avant le long terme, il faut s’occuper du
présent et du moyen terme. 8 milliards de
terriens en 2050 vont réclamer de l’énergie.
J.F. Levier janvier 2013
6.13. Au détriment des énergies
renouvelables.
• Ceci n’est pas prouvé. Voir l’exemple
américain : 1er producteur énergie éolienne

J.F. Levier janvier 2013


6.14.POLLUTION DE L’AIR
• Non spécifique au gaz de schistes
• Méthane 9% des G.E.S. :
Faune : 7%
Activités pétrolières : 2%

J.F. Levier janvier 2013


6.14.POLLUTION de L’AIR
• GAZ à EFFET de SERRE

G.E.S.

J.F. Levier janvier 2013


6.14.POLLUTION DE L’AIR

J.F. Levier janvier 2013


6.14. POLLUTION DE L’AIR
• Centrales électriques au charbon: 18%
• Transports : 14%
• Agriculture : 14%
• Déforestation : 12%
• Autre utilisation du pétrole : 11%
• Autre utilisation du gaz : 8%
• Centrales électriques au gaz : 5%

J.F. Levier janvier 2013


6.14. POLLUTION de l’AIR
• Due aux transports automobiles.
Remèdes: réduire les embouteillages,
co-voiturage, voitures hybrides et
électriques.

Pont double
HASSAN II
à Rabat
J.F. Levier janvier 2013
SHANGHAï
• Pont entre le centre et le nouveau PUDONG

J.F. Levier janvier 2013


7.1. TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

• Moyen terme: Réduction C

Hydrocarbures de schistes
répondre aux besoins énergétiques.
financer la transition

J.F. Levier janvier 2013


7.1.TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

• Long terme: Progrès en cours


1. Énergie renouvelable : SOLAIRE
2. Nucléaire amélioré : THORIUM
3. Hydraulique
4. Géothermie

0 émission polluante.
SOYONS OPTIMISTES
J.F. Levier janvier 2013
7.2.NUCLÉAIRE AMÉLIORÉ
• Réacteur nucléaire rapide à sels fondus. MSFR
• L’exploitation du THORIUM, 4x plus abondant
que l’uranium ( USA, AUSTRALIE), à 80$ le kg
au lieu de 110$ pour l’uranium, beaucoup
moins de déchets, surtout à durée de vie bien
plus courte (100 ans max), peut être la
solution d’avenir qui résoudra tous nos
problèmes.
• Unité-pilote de TERRESTRIAL ENERGY INC.Canada.
Premier réacteur commercial en 2021.
J.F. Levier janvier 2013
7.2.NUCLÉAIRE

J.F. Levier janvier 2013


7.3. TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
PROGRÈS A VENIR
1.Stocker à grande échelle l’électricité produite par les
éoliennes et les capteurs solaires. (Allemagne, USA).
2. Mieux utiliser la biomasse et la bio-méthanisation:
 auto-suffisance
Exemples : Bretagne, Luxembourg, Autriche.
3. Capter, transporter et séquestrer le CO2.
Air Liquide, Total USA , CHINE, NORVÈGE (mer du Nord)
4. Cultiver les micro-algues. Exxon/Mobil, IFPEN, AIR LIQUIDE etc.
5. Développer la géothermie profonde
6. Améliorer les capteurs solaires : 50 % moins chers et plus efficaces :
NATCORE TECHNOLOGY INC.

J.F. Levier janvier 2013


7.4. TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
7. Mieux exploiter les huiles lourdes: Canada
8. Exploiter l’énergie des océans.
9. Développer l’arctique pour le pétrole,
pas le gaz : Total, Gazprom
10. Nouveau combustible: THORIUM Th90 .
Utiliser la fusion thermo-nucléaire.
Projet ITER à Cadarache pas de déchets
11.Exploiter les profondeurs des océans :
hydrates de méthane (Japon), pétrole profond.
J.F. Levier janvier 2013
7.5. CCS:
Carbon Capture Storage

J.F. Levier janvier 2013


7.6. CCS de TOTAL à LACQ

J.F. Levier janvier 2013


7.7. Utilisations du CO2
• Les arbres séquestrent 22,8 millions de t. de
CO2 par an
• Projets EOR
• INJECTIONS
sous-sol, océans.
• Utilisations
industrielles :
Boissons, papier, métal

J.F. Levier janvier 2013


7.8.INJECTION du CO2
• Champ de SLEIPNER à 200km de la NORVÈGE
injection dans aquifère salin à 1000m

J.F. Levier janvier 2013


7.9. TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
7. Exploiter l’énergie de la houle, des courants
et des marées : hydroliennes sous-marines
et usines marémotrices.
PROJETS AU PAYS BASQUE AVEC L’AMÉRICAIN DRESSER-RAND, Ecosse, France,
Corée etc. Usine marémotrice de la RANCE.

J.F. Levier janvier 2013


7.10. ÉNERGIE HYDRAULIQUE

J.F. Levier janvier 2013


7.11. HYDRAULIQUE
• OPPORTUNITÉ ABONDANTE : nombreux projets.

J.F. Levier janvier 2013


ÉNERGIE HYDRAULIQUE
• Le plus grand barrage du monde à Yichang :
L= 2 335m; H = 140m; 34 turbines; 22 500 Mw; retenue : 39,3 milliards de m³
sur 600 km du fleuve bleu (YANGZI JIANG); 27 millions de m³ de béton.

J.F. Levier janvier 2013


7.12. GĖOTHERMIE PROFONDE
. Seule énergie thermique illimitée
. Permanente
. Non polluante
. Pouvant être installée à peu près partout.
. Coût de revient d'un forage légèrement supérieur à
celui du pétrole.
. Environ 100°C à 2 000m.
Exemples: KÉNYA, pays de volcans. GUADELOUPE
1ère centrale électrique géothermique (6% des
besoins).MASSIF CENTRAL: sources 150/200°C.
Islande : 85%, hydraulique 15% = énergie propre 0 C.

J.F. Levier janvier 2013


7.13.GÉOTHERMIE en ISLANDE

J.F. Levier janvier 2013


7.14. BIOGAZ
1. UTILISATION DU LISIER ET DES DÉCHETS
VÉGÉTAUX POUR PRODUIRE DU MÉTHANE
Electricité
BIOGAZ Réseau chauffage urbain
Résidus Engrais
2. CULTIVER DES MICRO-ALGUES pour produire
du bio-carburant . Exxon/Mobil, TOTAL
3. BIOMASSE Total à partir de la cellulose.
J.F. Levier janvier 2013
7.15. BIO-CARBURANT
• En Californie : ALGAE POWER

J.F. Levier janvier 2013


7. 16.ÉOLIENNES
• Inconvénients : intermittence , socle de 1500 t de
béton (en mer 3 000), maintenance, durée : 15 ans max.

J.F. Levier janvier 2013


7.17.CAPTEURS SOLAIRES

J.F. Levier janvier 2013


7.18.COMPARAISON DES COÛTS
• Prix de revient aux USA

Avec les nouveaux panneaux, le solaire va


baisser de 50%  très compétitif.
J.Fier janvier 2013
8.1 SITUATION EN FRANCE
• Production nationale énergie fossile :
gaz : < 2% pétrole: 1% de la consommation
• Facture énergétique :
2010 45 milliards d’euros
2011 62 milliards d’euros (dont 13 pour le gaz)
2012 69 milliards d’euros
2013 65,6 milliards d’euros ( baisse du Brent)

J.F. Levier juillet 2 %))013


8.2.IMPORTATIONS en 2012
• CHARBON : 17 millions de t. en grande partie des
USA(24%), Australie (22%), Colombie (19%)

• PÉTROLE : 57millions de t.
Russie 30%, Arabie 12%, Libye 11%,
Mer du Nord 10%, Nigéria 5%
• GAZ: GNL 19,5% Gazoducs 80,5%
478 milliards de kwh sur 500 consommés
Norvège 38,4%, Pays-Bas 14,5%, Russie 14,4%,
Algérie 8,4%, Nigéria, Qatar, Egypte, Trinidad
J.F. Levier janvier 2013
8.3. SITUATION en FRANCE
IMPORTATION de gaz en France( 98,6%)
7 ème importateur mondial : 43 milliards de m³
Coût : environ 13 milliards d’euros en 2012

J.F. Levier janvier 2013


8.4. SITUATION en FRANCE
• IMPORTATIONS de CHARBON en 2013 :
18 millions de tonnes
1. USA 25,8 % 2. RUSSIE 17,2
3. AUSTRALIE 16,9 4. COLOMBIE 15,6
5. AFRIQUE du SUD 13,3 6. UE à 27 8,2
7. Autres 3,1

Source : DGDDI J.F.Levier 2014

J.F. Levier janvier 2013


8.5.SITUATION en FRANCE
Consommation d’énergie primaire: 3,88 TEP/hab.
Fossiles 49,3% : produits pétroliers 30,3%
gaz naturel 14,8%
charbon 4,2%
Nucléaire 41,5% 2ème producteur mondial (17%)
Renouvelables 8,8% bois 3,9%
hydraulique 1,9%
biomasse 1 %
éolien 0,5%(2 000)
Source IEA

J.F. Levier janvier 2013


8.6. Situation en FRANCE
• Répartition de l’énergie consommée :
156 millions de TEP: production locale 52,7%
importation 47,3%
1. Résidentiel, tertiaire 41%
2. Transports 31% 3. Industrie 20,4%
4. Sidérurgie 3% 5. Agriculture 3%
6. Pêche 0,2% 7. Pertes

J.F. Levier janvier 2013


8.7. Production d’électricité
• Relevé EDF en 2012
1. Nucléaire 80,4 % ↘ 2. Hydraulique 7,8%↗
3. Renouvelable 4,7% ↗ 4. Charbon 3,1%↗
5. Gaz naturel 2,4% ↘ 6. Fioul 1,2% =
Autres 0,4%
• Facture EDF: Abonnement + Consommation = 68,6%
TVA + Taxes(CSPE contribution à l’éolien)= 31,4%
CSPE : Contribution Spéciale à la Production d’Électricité
J.F. Levier janvier 2013
= 5 milliards d’euros.
8.8. SITUATION EN FRANCE (suite)

J.F. Levier janvier 2013


8.9.ATOUTS de la FRANCE
• Compétences techniques et financières: TOTAL
• Réseau de gazoducs étendu : 37 500 km.
• Réseau de distribution : 194 000 km.
• Instituts de recherche IFPEN, BRGM, CNRS
de renommée mondiale.
• Parapétrolier de classe mondiale :
Schlumberger, Vallourec, SPIE oil &gas, Comex, Technip, Flexifrance etc.
 Le moins polluant des pays industriels:
5,7tonnes de CO2/pers./an 1,6 tonnes en 2050.
J.F. Levier janvier 2013
8.10. ATOUTS

J.F. Levier janvier 2013


8.11.ATOUTS
• Stockage du gaz :
 Sous terre
- nappes aquifères
- cavités salines
- gisements épuisés
 Aérien
réservoirs sphériques

J.F. Levier janvier 2013


8.12. SITUATION en France (suite)
• 17 permis GDS accordés par BORLOO à
sociétès américaines , canadiennes et TOTAL.
• Permis suspendus par NKM.
• Loi du 13 juillet 2011: interdiction de la
fracturation hydraulique. Seuls deux pays :
France et Bulgarie.
• Depuis aucune activité GDS→Blocage des
investissements dans tout le secteur pétrolier.
• Nous prenons un retard considérable.
J.F. Levier janvier 2013
8.13. SITUATION EN FRANCE
. Les énergies vertes sont coûteuses
pour les contribuables et les usagers d’EDF : 40
milliards d’euros en 2020 pour atteindre
l’objectif de 23% de toutes les énergies :
chaleur, électricité, transports .
aux dépens du pouvoir d’achat des ménages
et de la compétitivité des entreprises.
• Pas assez performantes. Cour des comptes
• RUINEUSE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
J.F. Levier juillet 2013
8.14. SITUATION de la FRANCE

J.F. Levier janvier 2013


8.15. HANDICAPS de la FRANCE
• SITUATION FINANCIÈRE TRÈS PRÉOCCUPANTE
• Dette publique : 2 018 milliards d’euros.
soit 91, 3% du PIB. 30 000 euros/Français.
• Intérêts de la dette publique :près de 50 milliards
• Déficit commercial : 61 milliards en 2013
• Excédent de l’Allemagne : 199 milliards d’euros
• Déficit budgétaire : 75 milliards en 2013
• Clientélisme Subventions : 30 milliards
Source : IFRAP
J.F. Levier janvier 2013
8.16.HANDICAPS
1. Méconnaissance du public
2. Accords pré-électoraux Aubry/ les Verts. 2012
3. Loi du 13 juillet 2011: NKM
4. Le principe de précaution poussé à
l’absurde.
5. Relents d’anti-américanisme.
6. La manie des subventions clientélisme
corruption
7. Intervention de l’Etat dans les affaires.
J.F. Levier janvier 2013
8.17.SITUATION de la FRANCE
• « WORLD HAPPINESS REPORT » 2013 ONU
1. DANEMARK 2. NORVÈGE 3. SUISSE
4. PAYS-BAS 5. SUÈDE 6. CANADA
7. FINLANDE 8. AUTRICHE 9. ISLANDE
10. AUSTRALIE ………17. USA …. 22. R-U

25. France 26. ?


J.F. Levier janvier 2013
8.18. SITUATION en FRANCE
• Montebourg préconise de produire le GDS
plutôt que de l’importer. FABIUS dit qu’il faut
commencer les recherches.
• L’Académie des sciences a déclaré que les
risques de l’exploitation du GDS sont
parfaitement maîtrisables.
• Un dernier sondage indique que 69% des Français
sont pour lancer la recherche des GDS.
• La loi sur la « TRANSITION ÉNERGÉTIQUE »
J.F. Levier janvier 2013
8.19.SITUATION en FRANCE
• Le rapport de l’OPECST office parlementaire d’évaluation
des choix scientifiques et techniques.
Sénateur Jean-Claude LEN0IR (UMP) de l’Orne
Député Christian BATAILLE (PS) du Nord (Cambrésis).
« Il y a un véritable comportement obscurantiste et politicien en France
au sujet du GDS » et une propagande mensongère.

Le rapport Gallois, le MEDEF, Jean-Louis


BEFFA, les industriels recommandent tous
d’en commencer l’exploration de suite 
croissance de l’économie, emplois non
délocalisables, baisse des importations.

J.F. Levier janvier 2013


8.20. PROJETS ÉCOLOS
• GÉOTHERMIE
1. Parc Disneyland
« Villages nature »
Lagon: 10 000 m²
à 30 °C
Source à -1800m
2. Massif central:
BRGM
J.F. Levier janvier 2013
9.1. Conclusions
POUR LE MOYEN TERME en France et en Europe
LA PRODUCTION DU GAZ et PÉTROLE DE SCHISTES :

. NE COÛTE RIEN AU CONTRIBUABLE.


. RÉDUIT LES IMPORTATIONS ÉNERGÉTIQUES.
. ENRICHIT LE TRÉSOR PUBLIC ET LES RÉGIONS.
. PROCURE DES EMPLOIS NON DÉLOCALISABLES.
. FAIT AVANCER LE PROGRÈS TECHNIQUE.
. ARRÈTE LE DÉCLIN DE LA PROFESSION.
. DIMINUE LA POLLUTION DE L’AIR.
. GDS : Complément parfait des éoliennes ( 5 000 en France).
. FINANCE la transition énergétique plutôt que le contribuable.

La commission européenne recommande


l’exploitation des GDS.
J.F. Levier juillet 2013
9.2.CONCLUSION

Autres pays producteurs de GDS à


part les USA et lCANADA :
Mexique : BURGOS basin PEMEX
ARGENTINE : VACA MUERTA YPF
POLOGNE : bassin BALTIQUE SAN LEON Plc
NEW ZEALAND : North East basin NZEC
JAPON : AYUKAWA, préfecture Akita JAPEX

J.F. Levier janvier 2013


9.3. CONCLUSION
ESPOIR d’une POLITIQUE MONDIALE pour 2015
• Au plus tard en 2030, interdiction de la
construction de centrale électrique rejetant du CO2.
1. donc recours au nucléaire avec moins de déchets.
2. Centrale à gaz avec CAPTAGE et STOCKAGE du CO2
à un prix raisonnable.
3. Énergie renouvelable à un prix compétitif.
• Voitures économes < 2 litres au 100 km
en 2020
J.F. Levier janvier 2013
9.4. CONCLUSIONS
Véritables débats scientifiques,
rationnels au lieu de
polémiques médiatiques

J.F. Levier janvier 2013


9.5. CONCLUSIONS
• OBJECTIFS d’une bonne politique énergétique
L’idéal : INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE.
1. Mix énergétique judicieux
2. Maîtriser la consommation d’énergie :
économies et efficacité énergétique.
3. Encourager la R&D: garantie des prêts par l’Etat.

4. Développer des activités moins gourmandes.


J.F. Levier janvier 2013
9.6.MIX ÉNERGÉTIQUE JUDICIEUX
1. ASSURER DES PRIX COMPÉTITIFS SANS
SUBVENTIONS. Vérité des prix.
2. SÉCURITÉ DES APPROVISIONNEMENTS.
3. RÉDUCTION DES NUISANCES A
L’ENVIRONNEMENT.
4. RÉDUIRE le DÉFICIT DE LA BALANCE
COMMERCIALE

J.F. Levier janvier 2013


9.7. CONCLUSIONS

J.F. Levier janvier 2013


9.9. CONCLUSIONs
• Au pays de DESCARTES, espérons que la
RAISON et le BON SENS prévaudront
avec le PRAGMATISME des Anglo-saxons.
• AYONS CONFIANCE en nos COMPÉTENCES.
• Au premier choc pétrolier, la France avait des
idées mais pas de pétrole et si maintenant
elle avait des idées, du gaz et du pétrole !
AUDACE et RESPONSABILITÉ
J.F. Levier janvier 2013
9.9. CONCLUSION
EINSTEIN « Il est plus facile de
briser l’atome que les préjugés »
MARIE CURIE à propos de la
radioactivité:
«Le risque est de ne pas comprendre .
Dans la vie, rien n’est à craindre, tout
est à comprendre».
J.F. Levier janvier 2013
DERRICK

J.F. Levier janvier 2013


FLOATING PRODUCTION STORAGE

J.F. Levier janvier 2013


FLOATING PRODUCTION

J.F. Levier janvier 2013


PAZFLOR : champ offshore
• TOTAL en ANGOLA Profondeur: 1500 m
Barge 300m x 60m 250 000 barils/ jour

J.F. Levier janvier 2013


TERMINAL MÉTHANIER
En Louisiane : usine de gazéification convertie
en usine de
liquéfaction pour
exporter.

J.F. Levier janvier 2013


PLATEFORME BP « SHAH
DENIZ »AZERBAÏDJAN

J.F. Levier janvier 2013


MERCI
Pour votre attention
Des questions ?

J.F. Levier janvier 2013


ÉNERGIES POUR DEMAIN :
LE GAZ DE SCHISTES, 20 octobre 2014

une aubaine pour la France ? JF.Levier

1.SOMMAIRE
2.Avant-propos
3.Rappels
3.1. Consommation mondiale d’énergie primaire
3.2. Réserves mondiales
3.3. Panorama du marché gazier mondial
3.4. Exploitation conventionnelle des hydrocarbures.
3.5. Avantages du gaz naturel.
3.6. Origine des hydrocarbures de schistes.
3.7. Le gaz de Lacq : grande réussite française.
3.8. Cas des USA.
4. Hydrocarbures non conventionnels
5. L’exploitation des gaz et huiles de schistes
6. Les objections des opposants
6.1. Pollution des nappes phréatiques
6.2. Les forages profonds sont cause de pollution
6.3. Fracturation hydraulique
6.4. Emprise au sol. Dégradation des sites.
6.5. Consommation d’eau.
6.6. Pollution des sols par rupture des canalisations.
6.7. Risque sismique
6.8. Inconvénients sonores.
6.9. Pollution chimique
6.10 Risques pour la santé.
6.11. Le permis d’exploration est forcément suivi du permis d’exploitation
6.12. Aggravation du réchauffement climatique.
6.13. Le développement de cette ressource va entraver le développement des énergies
renouvelables.
6.14. Pollution de l’air.
7. La transition énergétique
8. La situation en France
9. Conclusions
Références
Annexes

2.Avant-propos. Le gaz de schistes est du gaz naturel semblable au gaz que vous
consommez dans vos chaudières et pour cuisiner, c’est essentiellement du méthane. On en parle beaucoup
depuis que des pionniers américains se sont mis à l’exploiter vers l’an 2000 et que le marché gazier mondial a
été complètement bouleversé depuis 2007. En fait on devrait dire hydrocarbures de schistes car il y a autant
de pétrole que de gaz, selon les gisements. Quand j’étais en activité, on n’en parlait pas mais on connaissait
son existence, en particulier en France depuis un forage dans le bassin parisien. Les majors ne s’y
intéressaient pas car non économique à exploiter par les techniques disponibles à l’époque. « Schistes » est au
pluriel car il y en a de toutes sortes, très répandus sur le globe : ardoises, lauze, toute roche à texture feuilletée.
Chaque gisement est un cas particulier. « Une aubaine pour la France ? » On n’en sait rien sûrement et surtout
à quel prix sera-t-il produit. Les géologues nous prédisent un potentiel de cent ans de consommation. Lors d’un
congrès à Paris devant 3 000 participants, De Margerie, PDG de TOTAL, a répondu à la journaliste des
« Echos» qui lui demandait que pensait-il des GDS, il a répondu « rien ». En fait il préfère investir à l’étranger,
comme GDF Suez, où il est bien accueilli plutôt que perdre son temps en France à palabrer et à s’opposer
à des préjugés idéologiques.
J’ai entendu tellement de bêtises et de contre-vérités dans nos médias que j’ai décidé de rechercher la vérité
dans les faits et de remettre un peu de rationalité dans nos débats. La contre-vérité, la plus énorme sur
France1 : « La fracturation hydraulique, la nouvelle technique de forage ». D’abord cette technique n’a rien à
voir avec le forage et de plus elle est très ancienne; la première opération a eu lieu en 1949 à Velma en
Oklahoma, entreprise par la société de services parapétroliers bien connue, Halliburton. Elle n’est pas
spécifique au GDS.
1
Nos dirigeants, pour des raisons pré-électorales et idéologiques, ont choisi les solutions les plus tranchées,
faute de les avoir effectivement étudiées. Borloo avait octroyé 17 permis à des entreprises américaines,
canadiennes et TOTAL, que la ministre NKM a suspendus; quelque temps plus tard, elle a décidé sous la
pression des « Verts » d’interdire la fracturation hydraulique en France par la loi du 13 juillet 2011. Avec la
Bulgarie nous sommes les deux seuls pays à l’avoir fait. La Bulgarie cliente de Gazprom est en effet sous
influence politique des Russes. Par la suite notre président, tenu par les accords électoraux AUBRY/ Les
VERTS, a interdit toute activité « GDS », comme il a interdit toute poursuite des travaux de la troisième tranche
de la centrale nucléaire très sécurisée de PENLY au nord de Dieppe. Cette troisième tranche avait été décidée
par Sarkozy. Il veut fermer Fessenheim qui peut encore fonctionner en toute sécurité pour dix ans. Le coût du
démantellement se chiffrera en dizaines de millions d’euros. Compte tenu des 2 016 milliards de dettes
publiques, est-ce bien raisonnable ?
Avant de prendre toute décision concernant cette ressource nationale potentielle, il importait d’en bien
évaluer son ampleur et de déterminer les moyens de l’exploiter économiquement et sans danger pour
l’environnement. Quelques forages d’exploration bien instrumentés et très surveillés étaient indispensables
pour avoir des données objectives par prélèvements de carottes et diverses mesures dans les puits
(diagraphies) pour compléter les études géologiques et sismiques et pouvoir ainsi définir les procédés
d’exploitation optimales à chaque cas, les plus économiques et en toute sécurité pour l’environnement. Ce sont
les recommandations de Louis Gallois dans son dernier rapport, du ministre Montebourg, de Jean-Louis Beffa,
ancien PDG de Saint-Gobain et de nombreux industriels, du Medef, de scientifiques et de la commission
d’experts, nommée par NKM. A part les bassins parisien et aquitain très bien connus, les autres gisements
schisteux sont bien moins connus. Nos « verts» par idéologie, qui sont contre toute énergie fossile et contre le
grand capital, jouant sur la peur et exploitant des incidents de pollution de nappes phréatiques aux USA, qu’ils
ont attribuées au GDS, ont avec l’appui de nos médias réussi à faire peur à l’opinion publique, à faire interdire
la fracturation hydraulique et retarder puis annuler les forages d’exploration. La télé se plaît à interviewer José
Bové plutôt qu’Allègre ou les ingénieurs de Total ou les experts américains, C’est affligeant de constater ce
manque d’esprit cartésien et de voir notre gouvernement timoré sur ce sujet alors que les Etats-Unis, le
Canada, l’Australie, la Pologne, le Danemark, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande,
l’Australie, la Chine (Shell, Chevron, Conoco, Phillips, Total), le Mexique, l’Afrique du Sud , l’Algérie,
l’Argentine(Total), l’Espagne et beaucoup d’autres s’y donnent à fond. Comment peut-on imaginer que tous ces
pays polluent sciemment leurs nappes phréatiques ? Nous prenons un retard considérable alors que nous
avons toutes les compétences nécessaires et que cette exploration ne coûtera rien aux contribuables; ce qui
devrait être très appréciable vu l’état déplorable de nos finances (coût annuel de la dette : 50 milliards d’euros).
Je me souviens, alors jeune ingénieur débutant, que le général de Gaulle, pendant sa traversée du désert
politique, début 1958, est venu encourager les pétroliers français à Edjéleh au Sahara, à la frontière libyenne.
L’armée m’y avait détaché pour exercer mon métier d’ingénieur pétrolier auprès de la société Schlumberger.
Lorsqu’il était chef du gouvernement en 1945, il avait lancé le nucléaire en France avec la création du CEA.
Pour lui, pas d’indépendance nationale sans finance publique saine et sans maîtrise des ressources
énergétiques. A l’époque nos gouvernants avaient pour valeurs : l’audace, l’intérêt national et la responsabilité.
Se faire réélire n’était pas une préoccupation essentielle. L’enthousiasme plutôt que la morosité était de mise.
Enfin dernière nouvelle encourageante, l’Académie des sciences a décrété que « les risques de l’exploitation
du gaz de schistes étaient parfaitement maîtrisables » comme l’ont été d’ailleurs les risques des centrales
nucléaires en opération en France depuis plus de cinquante ans.
Certes le problème des émissions des gaz à effet de serre est aussi à considérer, comme la prépondérance
des énergies fossiles (environ 80%), cause principale des émissions qui d’après des scientifiques réunis dans
l’association internationale GIEC, pourraient causer des ravages climatiques. Comme l’a écrit Christian
Gérondeau en 2007, « Rationalité plutôt qu’idéologie ».

3.RAPPELS.
3.1. Consommation mondiale d’énergie primaire : 12 milliards TEP / an
Avant d’aborder le sujet de l’énergie pour demain, il est bon d’avoir une vue générale sur la situation présente.
D’après BP, la croissance moyenne annuelle sur dix ans a été de 2,5%, en baisse pour l’OCDE et en
croissance pour les autres. Le mix énergétique est le suivant :
En 2012 en 2012 en 2012 en 2013 en 2035
Monde USA CHINE France Monde
Energies fossiles 83,4% 82 % 82 % 68% 80%
Pétrole, biocarburant 33,1% 36,1% 19% 42 % 27%
Charbon 30,3% 18,5%* 66,5% 3,6% 28%
Gaz 20% 27,4% 6% 22% 25%
Hydraulique 8% 2,6% 14 % 8% 8%
Nucléaire 5% 8,5% 2% 18% ** 8%
Renouvelables*** 2% 6,5% 2% 6% 4%

2
*37% de l’électricité ** 79 % de l’électricité
***Le renouvelable comprend : l’éolien, la biomasse, le solaire, le bois.
Ces deux derniers siècles, grâce à une profusion d’énergie donnée par la nature, le pouvoir d’achat donc le
niveau de vie, a considérablement augmenté en occident. Le passage des énergies renouvelables de l’antiquité
aux combustibles fossiles modernes a donc révolutionné notre vie.

La production mondiale de pétrole est autour de 90 millions de barils/jour (BOPD), dont 37 millions par les
douze membres de l’OPEP à peu près stable depuis 2004, 53 millions pour tous les autres producteurs en
forte croissance continue depuis 1992 et plus de 8 millions par les USA qui en consomment autant mais de
moins en moins, grâce aux économies grâce aux économies d’énergie. Cette production représente 35
milliards de barils/an, L’Arabie saoudite produit 9,7 millions de BOPD en augmentation pour maintenir un prix
bas contre le souhait des autres pays de l’OPEP (Libye, Irak, Iran, Vénézuéla) à cours de ressources
financières. L’Arabie a retenu la leçon des crises pétrolière passées qui ont fait chuter les exportations et
permis le développement de ressources alternatives. Plus le prix du pétrole est élevé, plus les réserves
augmentent car il devient rentable d’exploiter des gisements non conventionnels.

.
En France, Allemagne et Japon, la consommation d’énergie primaire est de 4 TEP par habitant. Elle est de 7,4
aux Etats-Unis. TOTAL et SHELL sont beaucoup plus optimistes pour les énergies renouvelables, en particulier
3
pour le solaire et la biomasse à partir de la cellulose. L’indice le plus significatif du niveau de vie d’un pays est
de nos jours, la consommation d’énergie par habitant. Il faudrait en parallèle évaluer les émissions de CO2 par
habitant même si ces émissions ne peuvent pas être mesurées physiquement mais calculées d’après les
sources de ces émissions (transports, industries, centrales électriques. agriculture, résidentiel et tertiaire,
traitements des déchets).

3.2.Les réserves prouvées mondiales communiquées par l’AIE, représentaient en 2011 et en


années de consommation au taux actuel. Il va sans dire que ces chiffres évoluent sans cesse en fonction de
l’accroissement de la population :
-56 ans pour le pétrole. En 1956 c’était 40 ans au maximum. La consommation n’a fait qu’augmenter depuis.
En 2011 il y a eu beaucoup de découvertes dans le monde en offshore (Brésil, Guyane, Afrique de l’Ouest,
Azerbaïdjan). Il est donc difficile de déterminer le pic de production, c’est-à-dire la date après laquelle la
production de pétrole ne va plus augmenter.
-183 ans pour le charbon
-65 ans pour le gaz conventionnel seul, sans compter le gaz de schistes, soit 208 400 milliards de m³.
-200 ans pour les combustibles nucléaires (uranium et thorium)..
Le graphique suivant indique que les réserves pour le pétrole conventionnel( c’est-à-dire, produit par les
techniques classiques) s’élèvent à 2900 milliards de barils (395,6 milliards de tonnes) si le coût de la production
est de 23$/ baril. Avec le pétrole non conventionnel les réserves atteindraient 5 600 milliards pour un prix maxi
de 70$/baril. Avec un prix actuel autour de 100$, on comprend le boom actuel pour l’offshore profond, les
gisements de schistes et les retraitements des anciens champs. Comme le pétrole doit être réservé en priorité
comme matière première pour la pétrochimie, son utilisation comme source d’énergie va
diminuer.

4
En 2040 d’après BP, 55% des ressources en pétrole resteront à produire. La production d’hydrocarbures
liquides qui était de 65 millions de barils équivalents pétrole / jour en 1965 sera de 110 millions de BEP/jour en
2040. Les océans couvrent 4/5 de la surface du globe et seuls les fonds à moins de 2000m ont été exploités en
partie. Des forages d’exploration par 3000 m de profondeur d’eau sont en cours. La forte demande de navires
de forage pour ces profondeurs entraîne des coûts de location de 580 000$/jour. Avec un coût de construction
de un milliards de $, cela représente un investissement très rentable pour des compagnies comme
TRANSOCEAN DRILLING. Malgré la forte croissance de la demande des pays émergents, les réserves
prouvées sont suffisantes pour au moins deux générations. Certes cette énergie fossile sera de plus en plus
chère, ce qui favorisera les recherches en énergies renouvelables par les entreprises privées, donc la
transition énergétique. Compte tenu de nos déficits publics, il n’y a donc aucune urgence à passer à la
transition énergétique en France et surtout à la
subventionner, mais par contre le développement
des économies d’énergie reste indispensable pour la
lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. En
France faire subventionner par l’usager de l’EDF et
le contribuable, l’éolien de 3 à 5 milliards d’euros par
an pour diminuer la pollution atmosphérique alors
que celle-ci ne représente que 1,5% du rejet mondial
de CO², le plus bas des grands pays, est une
aberration pour ne gagner que quelques dixièmes
de pour-cent. Nous nous heurtons là au
« politiquement correct ». L’objectif décidé en 2006
de produire 23% de notre électricité en 2020, à partir
des énergies renouvelables n’est plus de mise,
compte tenu de l’état déplorable de nos finances publiques et de l’emploi. Pour cet objectif, il était envisagé
entre autres de réduire fortement la consommation de pétrole dans les transports. Cet effort serait valable si
en même temps, on réduisait les embouteillages en France, qui nous coûtent 13 milliards d’euros par an
(rapport du Sénat), en améliorant le réseau routier dans les grandes villes et en particulier, en doublant le
périphérique en hauteur à Paris dans ses parties encore à l’air libre, soit 30 km. Le terre-plein existant permet
d’y ériger les colonnes en béton qui supporteraient les 4 voies supérieures avec des entrées et sorties peu
nombreuses au droit des autoroutes seulement. Ces 4 voies seraient
réservées uniquement aux seules automobiles transportant au moins
un passager en plus du conducteur (co-voiturage), ayant payé un péage
annuel et affichant la vignette correspondante. Elles seraient interdites
aux poids lourds. Des murs fleuris anti-bruits seraient érigées de
chaque côté. De toute façon le périphérique passe entre des immeubles
de bureaux bien insonorisés et de plus les voitures seront de moins en
moins polluantes avec le développement des voitures électriques.et
surtout hybrides. Le procédé de construction serait semblable à celui
adopté pour le pont en courbe à la sortie du tunnel de Saint-Cloud et du
pont Hassan II à Rabat (voir photo), en assemblant des éléments en
béton préfabriqués. Ce projet discuté depuis Pompidou permettrait de
fluidifier le trafic comme l’ont fait les grandes villes modernes :
Shanghaï, Houston, Singapour, Dubaï, Pékin et diminué la pollution et les embouteillages qui coûtent à la
France. Il y a longtemps que les Américains ont réservé des voies dans les autoroutes urbaines aux seuls
véhicules avec au moins deux personnes à bord.

5
3.3. Le marché gazier mondial est complètement
bouleversé depuis 2007. Les Etats-Unis, ancien plus gros
importateur de gaz naturel, dit gaz conventionnel, surtout liquéfié (le
GNL), ont cessé d’importer, ce qui a freiné le développement des
méthaniers et des usines de liquéfaction dans le monde, sauf en Asie
où la demande reste forte. Du coup les usines de gazéification
américaines sont en train de se convertir en usines de liquéfaction en
Louisiane. Ce ne sera fait qu’en 2016. EDF vient de signer un contrat
de vingt ans avec des entreprises américaines pour approvisionner
du gaz liquéfié. aux dépens du gaz russe. Il est vraisemblable que
les Américains exporteront davantage en Asie où le prix du gaz est le
plus élevé, plutôt qu’en Europe qui restera donc très dépendante du
gaz russe même si son GDS est exploité.
TOTAL a deux grands projets d’usine de liquéfaction en Australie : Gladstone et Ichthys. Le transport mondial
du GNL a GNL a cru de 10,1% en 2011. En 2035, 46% du gaz naturel américain sera du gaz de schistes.
Resources mondiales de gaz de schistes. Les estimations des géologues (AIE 2011) des ressources
mondiales en gaz de schistes, un peu plus de 4 fois celles en gaz dits conventionnels, sont les suivantes :

1. Chine 35 700 milliards de m³ L’objectif est de produire 30 milliards de m³/an.


2. USA 24 136 Shell y exploite six gisements
3. Argentine 21 672 présence de Total
4. Mexique 19 068
5. Afrique du Sud 14 000 Royal Dutch Shell
6 Australie présence de Total
7 Canada
8 Libye
9 Algérie présence de Total
10 Brésil
11 Pologne 5 236 Chevron, Total.
12 France 5 000
Total : 920 000 milliards de m³
Il ne faut pas confondre volumes estimés avec les réserves prouvées techniquement et économiquement
exploitables Ce volume techniquement exploitable est certainement moindre. De plus ces données sont
calculées et non mesurées donc sujets à caution.
Bien après, viennent les pays européens (Total y a des participations au Danemark). Total a quitté la Pologne
suite aux résultats décevants des premiers forages. Depuis San Leon Plc, société irlandaise appartenant au
milliardaire américain George Soros d’origine hongroise, a commencé à produire du bassin de la Baltique. La
France avec 5 000 milliards de m3 aurait l’équivalent de 107 ans d’importation. Total a aussi des participations
au Texas, en Chine, en Australie, en Algérie, en Argentine. Ne pouvant travailler en France, TOTAL investit à
l’étranger. On peut s’étonner de ne pas voir la Russie dans ce classement alors que le gisement de schistes en
Sibérie occidentale s’étend sur 1 million de km². A la suite du formidable succès américain de nombreux pays
s’y sont mis aussi. Ils font appel évidemment aux entreprises américaines et à SHELL qui ont acquis
l’expérience et qui y investissent. Par exemple Exxon-Mobil en Basse-Saxe en Allemagne, Shell en Suède, en
Ukraine, en Afrique du Sud, en Chine depuis 2007, en Allemagne (Basse Saxe). L’Allemagne, après son retrait
du nucléaire, à la suite d’une décision gouvernementale, après Fukushima, cherche à le remplacer par des
centrales au gaz et au charbon et a des projets de stockage de l’énergie solaire. Siemens vient d’abandonner
sa filiale solaire à la suite de l’abandon des
subventions des contribuables. L’Allemagne qui
exportait dans le temps du charbon en France,
ne le fait plus et est obligé d’importer du
charbon, en particulier des USA. La Suède vient
d’attribuer sept permis pour la recherche du gaz
non conventionnel à des conditions fiscales
attrayantes. La Bulgarie a accordé une
concession à la compagnie canadienne LNG
energy pour la production de GDS dans le NO
du pays. L’Espagne a accordé un permis
d’exploitation du gaz de schiste à la compagnie
californienne BNK petroleum au nord du pays et
plusieurs permis à une compagnie canadienne.
L’Algérie vient d’accorder des permis aux
grandes sociétés occidentales dont Total et
GDF-Suez pour exploiter ses nombreux
gisements de schistes.
6
En Grande-Bretagne une découverte importante vient de se faire dans le Lancashire par Cuadrilla
Ressources, société australienne, près de Blackpool: 5660 milliards de m³ de ressources potentielles. Un seul
produit chimique a été utilisé pour la fracturation hydraulique, le polyacrylamide pour réduire la friction. 5500
emplois à plein temps à la clef. De 400 à 8OO puits devront être forés. A la suite du déclin de la mer du Nord,
du gaz doit être importé. Ces importations gazières du pays seront annulées à terme. Le gouvernement
CAMERON a fixé des règles fiscales avantageuses pour attirer les investisseurs en particulier Total et
GDF/Suez. En Ukraine, Shell vient de conclure un accord avec Naftagaz* après celui d’Exxon/Mobil. TOTAL
déjà bien implanté aux USA, a investi dans des permis de gaz de schistes pour acquérir de l’expérience et des
revenus. La Nouvelle-Zélande avec son gisement EAST COAST BASIN près de Hastings, beaucoup plus
important que le fameux Bakken du Nord Dakota, va devenir un fournisseur important pour la Chine. Ils
viennent de signer un traité de libre-échange.

Les importations de gaz en 2011 en Europe en


milliards de m³ sont les suivantes :
- 113 de Russie 33%
- 99 de Norvège 29%
50 d’Algérie 15%
- 28 du Qatar 8%
- 9,3 de Libye 3%
- 6 de Trinité-Tobago 2%
- 4 d’Egypte 1%
Gazprom voit d’un mauvais œil l’avènement du gaz de schistes chez
ses clients, en particulier, la Pologne, l’Ukraine et la Bulgarie. Pour
éviter ces transits coûteux, un gazoduc géant a été posé en mer
baltique jusqu’en Allemagne, c’est le Northstream. Un Southstream doit
aussi être posé en mer Noire et passé par les Dardanelles pour atterrir
en Italie. Il faut rappeler la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la
Russie pour son approvisionnement en gaz et pétrole à raison de 475
milliards de $/an. Même avec le GDS, l’Europe sera dépendante de la
Russie pour longtemps.
Selon l’AIE, (agence internationale de l’énergie), en 2050, l’on comptera 8,5 milliards d’habitants.
Tous les scénarios indiquent des besoins croissants en gaz dont la part dans le mix énergétique ira croissante,
malgré les progrès en économie d’énergie et en énergies renouvelables. Sa part sera alors de 25%, celle du
pétrole 27% et les énergies fossiles représenteront encore environ 80%. L’accroissement annuel de la
consommation d’énergie primaire sera de 2,5%. La consommation de gaz dans le monde doit augmenter de
50% d’ici à 2035. Les stratèges de l’occident voient dans l’exploitation des hydrocarbures de schistes une
opportunité de regagner une partie de leur indépendance face au Moyen-Orient et à la Russie. Avec
l’avènement de l’indépendance énergétique des Etats-Unis, le détroit d’Ormuz n’aura plus autant d’importance
pour les Américains et le sort de leur base navale et militaire à Bahraïn sera en suspens.
Certes le gaz, quoique plus propre que les autres énergies fossiles, contribue à l’effet de serre et donc à
l’augmentation de température sur la surface du globe qui pourrait être de 2°C en 2050 ou 2100 selon des
estimations mais de nombreux pays émergents ne sont pas disposés à ralentir leur croissance pour éradiquer
la pauvreté et augmenter le niveau de vie de leurs populations. De plus, les Etats-Unis et la Chine qui disposent
de grandes réserves de charbon n’ont pas signé le traité de Kyoto. Ils espèrent que des progrès seront faits et
que le charbon deviendra une énergie propre par la captation du CO² et sa réinjection dans des réservoirs
profonds. Aux USA, 37% de l’électricité est produite dans des centrales thermiques au charbon. Cette part du
charbon est en baisse au profit du gaz. Pour un charbon propre, TOTAL a un projet-pilote à Lacq et AIR
LIQUIDE aux Etats-Unis. D’autre part, Air liquide est très implanté en Chine.
3.4. Exploitation conventionnelle des hydrocarbures. Tout d’abord après les campagnes
sismiques qui révèlent les pièges stratigraphiques, où les hydrocarbures ont pu migrer au cours des ères
géologiques, seuls des forages d’exploration peuvent confirmer leur présence. Pour la sécurité la tête de
forage monté sur le tubage de surface (conductor pipe) est surmonté d’un bloc d’obturateurs de sécurité (BOP),
pièce en acier forgé pouvant peser jusqu’à 400 tonnes pour les forages offshore et comportant de puissantes
mâchoires actionnées hydrauliquement. Le premier couple de machoires peut se refermer sur les tiges de
forage, le deuxième peut obturer le puits complètement (blind rams) et le troisième cisailler les tiges de forage
(shear rams)et obturer le puits complètement. Au-dessus se trouve l’obturateur sphérique pouvant se refermer
sur un joint de raccord des tiges.
A cause du risque d’insuccès en exploration, les pétroliers ne peuvent recourir à l’emprunt mais doivent
utiliser l’auto-financement. Une fois la découverte confirmée il s’agit d’en définir l’étendue par des forages de
délinéation. Enfin les forages de production-développement sont exécutés, les stations de traitement,
de pompage pour les liquides, de compression pour les gaz sont réalisés avec la pose des canalisations
d’exportation. Avec la déplétion des gisements, on passe successivement par trois phases de récupération des
hydrocarbures en place. La récupération primaire exploite la pression naturelle du gisement, c’est la plus
7
économique. En Arabie saoudite, le prix de revient est de deux dollars le baril, revendu à 100. Le réserves de
trésorerie des pays arabes du golfe s’élèvent à 10 000 milliards de $. Les clients les plus importants devenant
la Chine, le Japon et les pays asiatiques. Avec le rapprochement de la Chine et de la Russie de Poutine, le
futur des pétro-dollars est en question avec un risque de crise financière plus grave que celle de 1929, compte
tenu de l’énorme déficit public américain.
Ensuite la récupération secondaire vise à maintenir cette
pression par injection d’eau ou de gaz et enfin la
récupération tertiaire plus coûteuse, plus sophistiquée,
par exemple acidification(HCL) des calcaires avec ou
sansfissuration. Quand les puits sont définitivement secs, ils
sont comblés de laitier de ciment pour les rendre étanches.
La moyenne mondiale du taux de récupéretion est de 35%
pour le pétrole. C’est 80% pour le gaz.
La sécurité et la santé du personnel, des communautés
environnantes et la protection de l’environnement est la
préoccupation prioritaire des maîtres d’œuvre, les majors
qui sont devenus des compagnies globales d’énergies. Ils
font signer une charte dans ce sens à tous leurs sous-
traitants ; c’est le sigle HSEQ bien connu des Anglo-
saxons, Heath, Safety et Environment, Quality. C’est aussi
la priorité des autorités en charge. Ceci est encore plus d’actualité pour les hydrocarbures non conventionnels.
Les progrès récents en termes de technologie et de processus d’extraction ont rendu l’exploration et la
production du gaz non conventionnel non seulement économique mais également plus sures et plus efficaces.

3.5. Avantages du gaz naturel. Le gaz naturel est de plus en plus demandé par les
avantages qu’il procure pour la production d’électricité par les turbines à gaz avec moins de rejet de CO2

8
(aux USA il remplacera de plus en plus le charbon ; voir le graphique ci-dessous) et le confort qu’il apporte
pour le chauffage :

a)Transport sur grandes distances par gazoducs et sur mer par méthaniers dans sa forme liquide. Cependant
le coût de son transport est plus cher que pour le pétrole, d’où l’intérêt de le produire le plus près des lieux de
consommation. Ce sera le cas pour le gaz de schistes.
b) Fiabilité. Sa production et sa disponibilité sont permanentes. Le charbon et le pétrole sont soumis aux aléas
géopolitiques. L’éolien et le solaire sont intermittents. Ces deux derniers non économiques sans appels aux
contribuables et aux usagers à raison de 3 à 4 milliards d’euros par an en France. Une centrale au gaz coûte
moins cher qu’une centrale thermique. Sans subventions de l’Etat fédéral, Siemens a fermé sa division
« solaire » après s’être retiré du nucléaire.
d) Souplesse, flexibilité de mise en œuvre. Démarrage instantané des centrales permettant de répondre aux
pics de consommation ; les centrales nucléaires assurant la consommation de base. Les centrales au gaz sont
les meilleures alliées des éoliennes et du solaire.
e) Meilleur rendement : taux de conversion 60%
f) Sécurité : il est traité en usine sur place avant transport. Les gaz toxiques (éthylbenzène, benzène, toluène,
xylènes, H2S) y sont extraits totalement.
g) Il est beaucoup moins polluant que les autres énergies fossiles. 25% de l’électricité en Europe vient du gaz.
De plus en plus de centrales thermiques classiques sont remplacées par des centrales au gaz pour atteindre

9
l’objectif de réduire les gaz à effet de serre. Les émissions de mercure, de soufre, d’oxyde d’azote sont réduites

aussi.
h) Il est stockable soit sous forme aérienne : ballons sphériques, soit sous terre en forme gazeuse : nappes
aquifères, gisements épuisés, cavités salines.
Il a aussi d’autres avantages pour les foyers et les restaurants: meilleure cuisine et sécurité par l’addition d’un
odorant le rendant détectable en cas de fuite ; et comme matière première : le méthane, l’éthane en chimie
(engrais, matières plastiques, résines, solvants), le propane, le butane.

3.6.Origine des hydrocarbures de schistes. Les schistes (shales en


anglais) sont des roches sédimentaires Les de nature argileuse compactées en feuillets (texture feuilletée). Ces
schistes sont constitués de fines particules d’argile transportées par l’eau et déposées dans les bassins
sédimentaires avec les déchets de matière organique puis compressées par les couches successives
superposées, formant une sorte de mille-feuilles de roches de schistes. Par l’activité bactériologique sous la
pression et la chaleur se sont formés les kérogènes puis le gaz et le pétrole de schistes. Cette roche-mère
compacte a piégé dans ses micro-pores ces kérogènes formés pendant près de 180 millions d’années. Elle est
essentiellement imperméable et ne permet donc pas l’écoulement naturel du gaz ou l’huile. Les ardoises de
Trélazé près d’Angers sont des schistes comme la lauze de nos régions du Périgord. Le gaz de schistes est
simplement du gaz naturel piégé, qui n’a pas migré lors des bouleversements tectoniques.
Le gaz ou pétrole emprisonnés dans ces
schistes, roche-mère sédimentaire compacte
grise ou noire. sont appelés kérogènes, piégés
dans les micro-pores de la roche-mère. les
roches poreuses ( calcaires , sables, grès) lors
des bouleversements géologiques au cours des
millénaires sont dits conventionnels car ils sont
exploités par les techniques habituelles, et .sont
exploités depuis longtemps. Les mines de
schistes peu profondes sont exploitées pour la

10
production de briques et de poteries en céramique.
3.7.Le gaz de Lacq. Dans les années 50 quand les « verts » n’existaient pas, les
gouvernements de l’époque, puis le général De Gaulle et le président Pompidou et des grands chefs de
l’industrie pétrolière française avaient vivement encouragé la SNPA, ancêtre de ELF, à exploiter le gisement
de pétrole qui venait d’être découvert à

Faible profondeur.
On l’a appelé « Lacq supérieur » car à plus grande profondeur de 4000m on a découvert le gaz de Lacq. Ce
gisement de 260 milliards de m³ de gaz présentait de grandes difficultés : pression 635 bars, température
150°C. Les pétroliers américains jugeaient alors inexploitable cette découverte, à cause de sa très forte teneur
en H²S (15%) et SO2. Le dioxyde de soufre SO2, est un gaz lourd très toxique et mortel qui a exigé des règles
très strictes de sécurité. Le défi à relever
était alors autrement plus difficile que celui
du gaz de schistes de nos jours où toute la
technique et l’expérience nécessaires
existent. Grâce à la ténacité des ingénieurs
de la SNPA, de grands progrès ont été
réalisés en métallurgie (les aciers étaient
fragilisés), en techniques de forage à
grande profondeur (6000m), en méthodes
de production et en traitement du gaz pour
en extraire tout le soufre et les autres gaz
toxiques et le rendre commercialisable.
L’usine de traitement du gaz de Lacq,
inaugurée en 1957, était la plus importante
d’Europe
. Elle a traité 4 milliards de m³/an. Elle
produit de l’essence, du butane et du
propane en plus du gaz qui a alimenté tous
les foyers français pendant des années à
partir de 1965.
Le soufre récupéré a été exporté en grande quantité
(5 000 tonnes/jour). La région aquitaine a connu un développement économique et social remarquable.
Michelin s’y approvisionnait en soufre pour la vulcanisation du caoutchouc de ses pneus. La balance
commerciale de la France était largement positive. C’étaient les trente glorieuses. De nos jours nous importons
le gaz essentiellement de Russie, de Norvège, des Pays-Bas, d ‘Algérie, du Nigéria et un peu du Qatar et
d’Egypte pour 13 milliards d’euros /an. A Pau, TOTAL a établi son centre scientifique de recherche qui emploie
2600 personnes de 35 nationalités. Son centre de calcul de très forte puissance traite toutes les données
sismiques et de caractérisations des réservoirs en 3D et 4D. De plus TOTAL y a installé son unité-pilote de
captage et du stockage du C02. Voir en annexe.

3.8. Cas des USA. Depuis 2005, avec le formidable développement du gaz de schistes (shale
gas), du gaz de charbon (coalbed methane), du gaz des gisements compacts (tight gas) aux Etats-Unis grâce
aux progrès techniques, au grand nombre de puits identiques à forer et à la proximité des lieux de
11
consommation, le prix du gaz est à la baisse, trois ou quatre fois moins cher qu’en Europe et cinq fois moins
cher que le gaz liquéfié importé par le Japon, soit 2,50/ 2,70 $ le million de BTU ( 28 m³) au plus bas. L’essence
y coûte 3,85 $ le gallon (3,85 litres). Les réserves prouvées de gaz aux USA sont passées de 4700 milliards de
m³ en 1991 à 8200 milliards de m³ en 2010 et sont toujours en augmentation. L’attrait du charbon abondant
mais plus polluant, y est donc moindre, ce qui fait que les Etats-Unis en exporte pour 82$ la tonne davantage
en Europe et surtout en Allemagne et que leurs rejets de CO2 diminuent. La France importe 18 millions de
tonnes de charbon des USA, Australie, Colombie ce qui représente un coût d’environ 1,5 milliards d’euros par
an. Alors que le charbon ne couvre que 4% de notre é »lectricité, en Allemagne c’est 40% et 39% en GB. Les
hydrocarbures de schistes rapportent plus de 400 millions de dollars/jour aux finances publiques américaines.
Les investisseurs avisés, dont Warren Buffett, le milliardaire bien connu, gestionnaire de fonds de pension, se
sont encore plus enrichis au stock market, en particulier avec les actions de Northern Oil & Gas, compagnie
qui vient de doubler la surface de ses permis. Il a de plus racheté la « Burlington Northern Santa Fe railroad
company qui transporte le brut du champ de Bakken aux raffineries d’Oklahoma. On y assisté à une ruée de
foreurs rappelant la ruée vers l’or du XIXème siècle. 800 000 emplois à temps plein ont été créés. Le
gouvernement américain estime que les besoins en ingénieurs pétroliers vont augmenter de 22% dans les dix
ans qui viennent alors que les besoins en ingénieurs
de toutes les autres professions vont augmenter de
9%. Des milliards de $ ont été versés en taxes et
redevances à l’état fédéral, aux états producteurs et
aux communautés locales. 19 Etats, du Dakota du
nord au Texas en passant par la Pennsylvanie
connaissent une forte relance économique et le plein
emploi. Le taux de chômage du pays est tombé à 6%
Rien que le gisement Marcellus qui s’étend sur quatre
états (Pennsylvanie, Ohio, Virginie occidentale, New-
York) est plus grand en étendue que le gisement de
gaz du Qatar. De plus l’ouest du Texas, les Midlands,
connaît une croissance de production de pétrole
stupéfiante. Depuis le puits de la découverte en 1923,
Santa Rita 1, la production n’avait fait que croître
jusqu’en 1970, puis ce fut le déclin lent forçant les
USA à importer de plus en plus avec la conséquence d’une forte dépendance des pays producteurs du MO.
Aujourd’hui, plus de 500 appareils de forage y sont en activité (900 dans tout le Texas seulement) pour
exploiter les gisements de schistes, sources des gisements conventionnels du passé et reprendre les anciens
puits avec les nouvelles techniques qui permettent d’augmenter le taux de récupération (moyenne mondiale
35% du pétrole en place). Rien que Pioneer Ressouces a 100 milliards de barils de réserve sur ses permis. La
même euphorie s’est répandue au golfe du Mexique dont les réserves sont estimées à 70 milliards de barils ;
27 navires de forage pour grandes profondeurs d’eau sont en construction à un coût de 1 milliards de $/navire.
Ils vont s’ajouter aux 64 existants. La demande est si forte que le loyer seul de ces navires est de
580 000$/jour ; il faut y ajouter les consommables, les factures des sociétés de service et les frais divers. Le
record de profondeur d’eau est de 10 411’ en Inde .par TRANSOCEAN DRILLING pour l’ONGC.

12
Le président mexicain vient d’ouvrir ses frontières aux pétroliers internationaux surtout américains qui vont
pouvoir exploiter les gisements de schistes du nord du Mexique. PEMEX perd ainsi son monopole dont les
résultats ont été plutôt décevants compte du potentiel des eaux mexicaines et des gisements connus.

Il y a une différence essentielle entre la pratique américaine et le code minier français. Aux USA, le sous-sol
appartient au propriétaire du sol alors que chez nous, il appartient à l’Etat et aucune intervention ne peut s’y
faire sans son autorisation et sans le contrôle d’organismes d’état comme le BRGM d’Orléans, le service des
mines, les différents services de quelques ministères, services des mines, l’IFPEN, le BRP, bureau des
recherches du pétrole etc. Un propriétaire terrien pour louer son terrain, reçoit en général 900 000$ cash et
une redevance de 30 % de la production. De ce fait il n’est pas trop regardant sur les compétences financières
et techniques de l’entreprise et elles sont des centaines en dehors des majors. Ceci a été la cause de quelques
cas de pollution au début. Depuis aux USA aussi, les règlementations sont devenues plus contraignantes et les
majors se sont de plus en plus impliquées avec l’application stricte des standards. Le DOE (department of
energy) et l’EPA (environment protection agency) exercent des contrôles stricts sur place par leurs agences
locales dans chaque état. L’API, American Petroleum Institute, définit toutes les normes et codes de la
profession. Tout produit chimique qui entre dans l’enceinte du chantier de forage doit être déclaré et ses
caractéristiques et dangers clairement affichés. L’initiative de l’exploitation de ce gaz a été l’œuvre de petits
entrepreneurs audacieux, les majors n’y croyant pas. Certes il y a eu une quarantaine de cas de pollution de
nappes phréatiques de faible ampleur. Depuis ces petites entreprises du début, les start-up se font rachetées
par les majors beaucoup plus compétents et responsables. Des milliers de puits ont été forés et le prix du gaz
ayant chuté de 14$ en 2008 à 2,7$ actuellement, de nombreuses industries en profitent, dont celles des engrais
et de la pétrochimie. Les gaz de schistes représentent un tiers de la production totale de gaz naturel. En
Europe le prix est de 10$ et de 17$ au Japon. En Pennsylvanie qui a connu la pollution du charbon, les rivières
n’ont jamais été aussi propres et pourtant 4500 puits y ont été forés. Après ce que les Américains appellent le
« fracking boom», la croissance de la production de brut est remarquable : 40% en dix mois pour le gisement
de Bakken, 23% pour Eagleford au Texas. Le Dakota du nord connaît un taux de chômage de 1%. Bakken
avec 768 000 Barrils/jour avec 8 224 puits producteurs est devenu la coqueluche de Wall street. En 2012, plus
de 250 millions de barrils d’huile légère y ont été produits. Plus de 300 millions vont être produits en 2013.182
appareils de forage y étaient en activité en décembre 2012. Aux USA, le pic de production avait été atteint en
1970, près de 50% de la consommation de pétrole était importé en 2000. A près de 4$/gallon à la pompe, 65%
des appareils de forage creusent des puits horizontaux de nos jours. Les Etats-Unis sont devenus les premiers
producteurs de gaz depuis 2010 devant la Russie. Ils sont aussi premier consommateur avec 682 Milliards de
m³ en 2010 devant la Russie avec 460 milliards de m³ et la Chine avec 112 milliards. La consommation
d’énergie par habitant est le seul critère le plus indicatif du niveau de vie d’un pays. Ils devraient dépasser la
production de pétrole de l’Arabie saoudite entre 2017 et 2020. La production de brut en 2010 était de 8,1

13
millions de barils/jour ; celle de l’Arabie saoudite de 11 ; 1,2 millions de barils de brut léger/jour vont être
ajoutés en plus. Les USA ont assuré leur indépendance énergétique pour plus de cent ans. Les 1 931
appareils de forage se partagent entre les forages pour puits à pétrole et puits gaziers. Quand le gaz coûtait
10$ le million de BTU, 1 606 derricks y étaient affectés en décembre 2008, ils sont tombés à 321 en
septembre 2014 alors que les forages pétroliers dans la même période sont passés de 310 à 1601 avec un prix
du brut dépassant les 100$. En 1995, seuls 664 appareils au total étaient en activité. Aujourd’hui il y en a
1 931 dont 900 au seul Texas. En comparaison il n’y en a que 130 en Europe de l’ouest. Comme le prix du brut
est en baisse à 85$ le baril et que le gaz augmente avec l’approche de l’hiver on assistera à un transfert des
derricks en sens inverse. Ceci démontre la grande facilité d’adaptation de l’industrie américaine.

Une énergie moins chère est un atout considérable pour l’industrie américaine. De nos jours plus de centrales
électriques au gaz étant construites que celles au charbon plus polluantes, les USA exportent plus de charbon
que jamais et essentiellement en Allemagne.et aussi en France.
Total est associé avec Chesapeake, premier producteur de gaz aux USA.
Avec les progrès en économie d’énergie, la demande de pétrole est en déclin alors que la production croît. La
baisse des importations de brut qui en découlent est un bienfait pour la balance commerciale largement
déficitaire qui aggrave le déficit public de 17 000 milliards de $ (110 % du PIB). L’OPEC et surtout l’Arabie
saoudite s’inquiètent de voir leurs exportations de brut baissées d’année en année malgré les exportations en
croissance vers l’Asie Les pays producteurs du golfe ont 10 000 milliards de $ de réserve. Avec la Russie et la
Chine pourraient-ils se débarrasser du pétro-dollar et revenir au standard or ? Le pétrole reste toujours un
enjeu géo-stratégique..

14
Les USA étaient les plus gros importateurs du monde avec près de 50% de sa consommation. Depuis 2009,
forte progression de la production ( BAKKEN, West TEXAS, Permian basin,100 milliards de barils de réserves,
Eagle Ford). Le « fracking boom » des USA a des conséquences pour l’Europe :
- Ils nous vendent plus de charbon à 82$ la tonne..
- Ils achètent moins de produits des raffineries européennes déjà en difficulté.
Les USA devraient produire plus de 18 millions de barils/jour à partir de 2016 et donc ne plus importaient. Rien
que les bassins du West Texas produisent 1,9 millions de barils/jour. Plus de 500 appareils de forage y sont en
activité. Cette production est estimée croître jusqu’en 2019. En 2016, ils vont exporter du GNL à partir des
usines de gazéification converties en usines de liquéfaction. Ils produisent actuellement plus de 600 milliards de
m3 de gaz dont 50% non conventionnel (shale gas + tight gas).
La demande croissante de gaz sec aux USA est illustrée par le tableau et le graphique suivants.
La production d’électricité : 2012 2040
Gaz 30% 35%
Charbon 37% 32%
Nucléaire 19% 16%
Renouvelables 12% 16%
Pétrole 1% 0%

La révolution énergétique aux USA a étendu ses effets à l’industrie pétro-chimique avec à la clé un
million d’emplois d’ici à 2020. Le prix de l’éthane ayant aussi chuté, la production d’éthylène qui
requiert beaucoup d’énergie est grandement avantagé par rapport à l’Europe. Cet immense succès
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n’a pas empêché le développement des énergies renouvelables (éoliennes et solaire). Pour la
production d’énergie éolienne, les USA sont les premiers du monde, de même pour le solaire
(grandes fermes d’Arizona et du sud californien).
Cette formidable croissance des énergies fossiles n’a pas contrecarré le développement des
énergies renouvelables qui ont aussi connu une forte croissance plaçant les USA juste après la
Chine pour la production d’électricité par des éoliennes. 17 projets de fermes éoliennes offshore sont
en cours au large des côtes nord-orientales, du Texas, de la Californie et de l’Oregon. GE energy est
le grand fabricant des turbines. Les plus importantes réalisations de « Wind Power » sont : Alta Wind
energy center en Californie, Shepherds Flat Wind Farm en Oregon, ROSCOE Wind Farm au Texas.
Il en est de même pour l’électricité solaire où la production représente 0,34% de l’électricité produite
aux USA en 2013 ( 10 Gw de capacité) mais qui va être multipliée par dix d’ici à 2040.

4.Hydrocarbures non conventionnels


. C’est une appellation trompeuse. Le gaz et le
pétrole de schistes ou de roche-mère sont les
mêmes que les hydrocarbures produits
précédemment. Ce qui est non-conventionnel
n’est pas la nature de l’hydrocarbure mais la
roche dans laquelle on le trouve, plus difficile à
détecter par la sismique et les techniques utilisées
pour le produire. Ces gisements étant beaucoup
plus étendus, il faut donc pour l’exploration, un
plus grand nombre de forages que pour le
conventionnel : un tous les 10 km aux Etats-Unis
avec des drains horizontaux de 400/500m et plus.
Les autres hydrocarbures non conventionnels
sont : les sables bitumineux (Athabasca tar
sands de l’Alberta, Vénézuéla, Iran, Inde et Chine)
qui posent des problèmes environnementaux, les
gaz de houille, les gaz des formations denses
peu perméables (tight gas), les hydrates de
méthane des grands fonds marins
(Golfe du Mexique, fosse sous-
marine du Japon). Ce méthane
est produit dans les sédiments soit
par fermentation bactérienne, soit
par décomposition thermique des
matériaux organiques complexes.
A basse température et forte
pression, ce méthane s’allie à des
molécules d’eau pour former des
composés solides, appelés
clathrates. Sous le lac Léman à
3000m on a découvert du gaz
dans des grès très denses et peu
perméables qui ne peut être
exploité que par fracturation
hydraulique. Jusque là, on
exploitait le gaz naturel se
trouvant dans des pièges
stratigraphiques poreux et
perméables formés par les
mouvements tectoniques au cours des ères géologiques. Ces grands mouvements tectoniques des plaques
continentales ont perturbé ces migrations en créant diverses formes de gisements, anticlinaux, dômes, pièges
stratigraphiques etc. pour constituer des gisements de roches-éponges conventionnels (sables, calcaires,
grès) appelés réservoirs. La pression dans ces gisements était suffisante pour faire remonter à la surface le
pétrole ou le gaz par les puits forés atteignant ces pièges.
Dans le schéma suivant on distingue les quatre méthodes d’exploitation : la méthode conventionnelle par
forage vertical ou légèrement dévié. La même méthode pour le gaz de houille à faible profondeur. La méthode
pour les gisements de schistes généralement à relativement grande profondeur avec puits vertical prolongé par
un drain horizontal de plusieurs centaines de m. La nouvelle technique dite « octopus » consiste à partir d’un
même emplacement de forer jusqu’à 18 puits verticaux prolong és de drains horizontaux drainant ainsi une olus

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grande surface à un coup bien moindre. Enfin pour les gisements de gaz compacts généralement de faible
profondeur on utilise la même méthode que précédemment

L’exploitation des gaz et huiles de


schistes. Ces gisements étant
très étendus, un grand nombre de puits doivent
y être forés pour prouver la présence
d’hydrocarbures et ensuite leurs exploitations.
Ils ne sont pas détectables par la sismique
courante comme c’est le cas pour les gisements
conventionnels. Les gisements de schistes
nombreux dans le monde sont connus depuis
longtemps mais ils ne pouvaient être exploités
économiquement. Ce sont les progrès en trois
techniques existantes : turbo-forage, forage
horizontal et
fracturation hydraulique (hydraulic fracking),
non spécifiques aux gaz de schistes, qui ont
permis ce formidable bond en avant des gaz et
des huiles de schistes. Le processus
opérationnel se fait en six phases : 1. Forage
vertical jusqu’au toit du gisement, 2. tubages
concentriques et cimentation des espaces
annulaires pour assurer l’étanchéité du puits dans sa traversée des aquifères. 3. Turbo-forage du drain
horizontal ; seul le trépan est entraîné en rotation par une turbine placée au bout du train de tiges et actionnée
par la boue de forage mise en circulation. Evidemment le passage du puits vertical à l’horizontal se fait sur
plusieurs dizaines de m en augmentant à chaque passe l’inclinaison qui est donné par un coin descendu dans
le trou et appelé whipstock. Ce drain est le plus souvent laissé en trou ouvert, compte tenu de la dureté des
schistes et de leur bonne tenue dans le temps. 4. Injections du fluide de stimulation sous forte pression (600
bars) pour vaincre les forces de cohésion. Ces injections successives se font au cours d’une même descente
en plusieurs endroits bien précis, définis par les simulations et études d’ingénierie de réservoir. En ouvrant
ainsi ces micro-fissures on augmente la perméabilité de la roche. 5. Grâce à la pression du gisement, le gaz
peut alors s’échapper et remonter le long du puits vertical en entraînant une partie du liquide de fissuration.
Pour cette fracturation hydraulique, opération coûteuse, il faut une armada imposante de moyens logistiques.
Il ne faut pas confondre les réserves estimées d’après la géologie et la sismique avec les réserves prouvées
qui ne peuvent être définies que par des forages, prises
de carottes, mesures dans les puits forés (logging) et tests
de production. Dans les meilleurs des cas, l’on ne
récupère que 20 à 30% du volume total.
Enfin les préoccupations prioritaires de tous les maîtres-
d’œuvres compétents, de leurs sociétés de service et de
l’API sont la sécurité et la protection de
l’environnement.
Ces techniques ont été bien améliorées depuis leur
début : le turbo-forage depuis les années 50, le forage
horizontal depuis 1980 et la fracturation hydraulique
depuis 1949 (Halliburton à Velma, Oklahoma).
Le forage horizontal coûte environ 20% de plus qu’n
forage vertical. Un forage avec sa complétion coûte
environ 10 à 15 millions d’euros (40% pour le forage,
60% pour la fracturation). Ce drain horizontal,
généralement de 2000m, peut atteindre 5000m. Le
record du monde est détenu par la jack-up CSF 127 de
Transocean Drilling Co au large du Qatar avec une
longueur totale de 12 289m et un déport horizontal de
10 902m, foré en 36 jours. En forant
plusieurs puits verticaux avec leurs drains horizontaux, on
peut ainsi drainer une large partie du gisement. C’est une
procédure classique en offshore à partir d’une plate-forme
fixe ou flottante selon la profondeur d’eau. En mer du
nord, une plateforme coûte de 3 à 4 milliards de dollars.
17
On ne peut plus se permettre de multiplier les plateformes comme au début du golfe du Mexique ou en mer
Caspienne.
La technique de la fracturation hydraulique intervient alors pour rendre perméable ce réservoir de schistes.
C’est une mauvaise appellation, il aurait mieux valu dire fissuration provoquée car elle consiste à fissurer les
strates existantes par rupture mécanique des forces de cohésion dans les plans de sédimentation et de leurs
fragilités naturelles (exemple les ardoises de Trélazé ou les lauzes de l’Ardèche). C’est une technique coûteuse
exigeant toute une batterie de camions-pompes, de citernes, de manifolds, d’une unité de commande. Elle
consiste à injecter de l’eau sous très forte pression (600 bars, tous les équipements sont tarés à 1000 bars)
additionnée de sable ou micro-billes de céramique et d’additifs ou adjuvants chimiques spécifiques bien définis
selon les caractéristiques de la formation à fissurer pour faciliter l’écoulement. Avant injection, l’eau est traitée
aux UV pour tuer les bactéries éventuelles et les empêcher de se reproduire. Le fluide eau+sable représente
99 ,51%. Le sable sert à empêcher les micro-fissures de se refermer sous l’effet de la pression hydrostatique
des couches supérieures. Ces micro-fissures de 2mm environ atteignent 150/200 m dans les plans
stratigraphiques et quelques dizaines de m dans les autres plans. Elles établissent des communications entre
les micro-pores permettant ainsi au gaz ou au liquide de s’écouler vers le drain
horizontal et de remonter à la surface jusqu’à la tête de puits, par le tubing descendu
au milieu du denier casing de 7". En France ces gisements se trouvent entre 2000 et
4000 m dans le bassin parisien, le bassin aquitain et les parties méridionales de la
vallée du Rhône (Montélimar), Hérault, Ardèche, Gard et du massif central, Dordogne
et en Moselle.
Plusieurs facteurs expliquent le succès des Américains :
-les progrès faits avec des technologies existantes.
-des entreprises parapétrolières nombreuses, très expérimentées et de classe
mondiale.
-des connaissances géologiques approfondies, bien
documentées.
-des lois minières favorables.
-un contexte fiscal supportable.
- une faible densité de population permettant la réalisation
de nombreux puits rapprochés.
Cette photo sur le plancher d’un appareil de forage au
Dakota du nord protégé contre le froid( il y fait -25°C), est
intéressante car elle montre un flexible 4 pouces-10 000psi
de pression de service (10 cm de diamètre intérieur-750
bars de pression de service) devant le BOP. Ce flexible de
fabrication .française inventée par l’IFP et fabriqué
initialement par Coflexip dans son usine du Trait à l’aval de
Rouen, depuis fusionné à Technip, qui en est devenu le
leader mondial. Voir en annexe. Ce flexible appelé « kill
line » sert à pomper de la boue lourde dans le puits lorsque
la pression hydrostatique n’est pas suffisante pour
contrebalancer la pression de la formation traversée.

6.Les objections des


opposants. Un dialogue constructif avec
nécessaires pour rétablir la confiance de l’opinion publique mal informée, mise à mal par les médias qui ont
répandu la peur à la suite des « verts ». Un relent d’anti-américanisme s’oppose au réalisme. On préfère
montrer José Bové que des ingénieurs du métier et des scientistes.
1.Pollution des nappes phréatiques. Les nappes phréatiques sont à faible profondeur avec un
maximum de 600m dans le dogger du bassin parisien. Compte tenu de la profondeur des gisements, des
nombreuses couches rocheuses imperméables intermédiaires, soit des millions de tonnes de roche, aucune
pollution n’est possible. Le risque peut donc venir du fait que tous
les puits traversent les aquifères. Ce risque est très improbable, si
les règles de l’art sont appliqués correctement. Tous les puits sont
en effet tubés ( tubes en acier spécial épais sans soudure
concentriques, dont l’espace annulaire est cimenté. La cimentation
est ensuite contrôlée pour vérifier qu’il n’y a pas de vides et que
l’adhérence du ciment est correcte (cement bond logging). La
séquence des casings de diamètre décroissant pour un puits
profond est par exemple la suivante : 36’’, 28’’, 22’’,18’’, 16’’,
13’’5/8, 11’’7/8, 9’’7/8 et 7’’ (environ 50kg/m). Voir détail en annexe.
18
.Aux USA une quarantaine de cas de pollution auraient été signalés, en particulier à Pavilion au Wyoming où le
gisement est à 600 m. Le film de propagande intitulé « Gasland »projeté par TF1 a certes fait beaucoup de mal
auprès de l’opinion. Le méthane est très peu soluble dans l’eau. Cet incident a eu lieu dans un forage d’eau
dans le Colorado, lequel forage a traversé quatre veines de charbon d’où du méthane s’est échappé. Aux USA,
plus de 450 000 forages gaziers ont été forés dont 80 000 pour le gaz de schistes. La fameuse photo du
méthane enflammée au robinet de l’évier n’avait rien à voir avec le gaz de schiste, mais provenait de veines de
charbon superficielles. Rappelez-vous les coups de grisou de nos mines de charbon. Plus de 1 700 appareils
de forage sont en activité dans ce pays et certains appartiennent à de tous petits entrepreneurs non affiliés à la
puissante « International Association of Drilling Contractors » (IADC). Ils n’ont pas toujours les compétences
techniques nécessaires et à plus forte raison les moyens financiers. Les petits propriétaires de ces petits
gisements à qui l’on offre par exemple, 900 000$ cash + 30% des revenus leur octroient facilement le permis
de forer sur leurs terres. Ces entrepreneurs ne sont pas toujours très respectueux des règles de la profession
et cherchent à réduire leurs coûts en supprimant par exemple certains contrôles après cimentation des
espaces annulaires entre les tubages et le trou foré.

L’expérience aidant, des mesures plus drastiques de


l’EPA (environmental protection agency) et le DOE
(department of energy) sont maintenant appliquées
avec les règles et les normes de la profession de l’API
(American Petroleum Institute), les rares cas de
pollution devraient bien diminués encore. Il s’est avéré
qu’en Pennsylvanie ces pollutions très médiatisées
ont été causées par des forages dans des couches de
charbon superficielles (rappelez-vous les coups de
grisou dans nos mines). Dans d’autres cas de
pollution, il s’est avéré qu’ils étaient dus au gaz
biogénique, appelé gaz des marais . Rien à voir avec
les gaz de schistes. Cette pollution pourrait aussi
provenir des fuites de gaz à travers le ciment du puits
vertical. Ceci est très improbable de nos jours. La
cimentation autour des tubages (casings) se fait avec
un laitier spécial à prise lente. Le profil du trou foré est
déterminé par une mesure de son diamètre sur toute
la hauteur à cimenter (caliper logging) afin de
déterminer le volume du laitier à injecter. Ensuite
l’adhérence du ciment et l’étanchéité sont contrôlées
par une mesure spécifique, le « cement bond
logging ». Autre cause : la rupture des tubages. Ce
n’est pas possible si la cimentation est faite selon les
règles : ce sont des tubes d’acier allié très épais, sans
soudure, concentriques dont le dernier, dit tubage de
production de 7’’ pèse 50 kg/m, également cimenté. Le
schéma ci-contre montre la succession de tubages de
6000 m du fameux puits Macondo de BP au golfe du
Mexique, Ce puits à la suite d’une succession
d’erreurs a laissé échapper le gaz qui par fausse manœuvre a atteint la salle des machines et causé
l’explosion qui a fait onze morts et une pollution dramatique.
En France depuis Péchelbronn en Alsace en 1879, 6000 forages pétroliers ou gaziers ont été effectués dont
4000 dans le bassin parisien depuis 1958. Tous ces forages ont traversés des aquifères. Seules deux cas de
pollution par suite de mauvaises cimentations, ont été rapportés par le BRGM et réparés.
Des centaines de milliers de puits dans le monde traversent des aquifères sans problème. Les grandes
compagnies pétrolières maîtrisent de longue date la technique nécessaire pour réaliser des puits parfaitement
étanches.
Comment peut-on imaginer que les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Argentine (Vaca Muerta),
l’Australie (Nappamerri trough), l’Algérie (Rhoudes Nouss), l’Afrique du Sud (Shell à Karoo), le Danemark, la
Pologne, la Chine, l’Inde, la Nouvelle-Zélande (Hastings basin), le Mexique et bien d’autres soient assez
stupides pour sciemment pollués leurs nappes phréatiques ?

2. Les forages profonds sont la cause de la pollution . C’est une ineptie. Les forages
pétroliers à 3000 ou 4000m ne sont pas profonds mais très courants. Le record du monde à terre au Texas est
de 10 000m. Certains puits à Lacq ont dépassé 6 000m. Les tubages concentriques appelés « casings »sont
des tubes sans soudure ,d’acier allié trempé épais, parfois en inox, ou en fibres de verre dans les cas sévères
de corrosion, terminés par des filetages mâles, raboutés par raccord femelle-femelle vissé, assurant une
étanchéité métal-métal parfaite. Le premier tubage 36’’ ou 30"(conductor pipe) de surface traverse les nappes
19
phréatiques de surface. Tout l’espace annulaire est cimenté. L’embase de la tête de puits de forage est soudée
sur ce premier tubage. Sur cette embase, la tête de forage sera boulonné le bloc de sécurité en acier
forgé(BOP) puis la tête de puits quand le forage sera terminé et complété pour la mise en production. Le BOP
comprend plusieurs mâchoires très puissantes actionnées hydrauliquement en cas de venue de gaz ou
d’éruptions accidentelles, certaines se ferment hermétiquement sur la tige de forage et d’autres cisaillent
complètement celle-ci et ferment hermétiquement le trou de forage plein de boue. Au sommet du BOP se
trouve un obturateur annulaire qui applique fortement une membrane élastique contre le train de tiges. Les
tubages successifs concentriques viennent s’emboîter dans l’embase. Ils sont aussi cimentés. Le dernier
tubage le plus profond est généralement de 7". Enfin finalement le tubage de production de petit diamètre
2"7/8(tubing) est descendu jusqu’au toit du gisement productif et permet la remontée des hydrocarbures jusqu’à
la tête de puits et latéralement vers la canalisation d’évacuation. La tête de puits est un bloc d’acier forgé
comportant plusieurs vannes tarées à 1500 bars de pression de service.
Toute fuite est en principe impossible, mais de toute façon immédiatement détectée par mesure de la pression
et colmatée. Une jeune entreprise française « SALTEL industries» est spécialisée dans ces opérations de
colmatage, entre autres avec son procédé breveté « expandable steel patch ».
Le risque « zéro » n’existant dans aucune activité humaine, on a déploré des éruptions accidentelles qui n’ont
pas été maîtrisées à temps avant explosion. C’est le risque du métier de foreur. Ce fut le cas de la plateforme
IXTOC 1 le 3 juin 1974 au golfe du Mexique, de la plateforme Petrobras P-36 le 20 mars 2001, PIPER ALPHA
d’Occidental en mer du Nord, du puits MACONDO 252 au golfe du Mexique, de BP, Anadarko et Mitsui, à 80
km des côtes louisianaises. BP était l’opérateur qui utilisait la plateforme semi-submersible « Deepwater
Horizon » de Transocean Drilling, qui a explosé le 22 avril 2010 après une fuite de gaz le 20 avril, qui n’a pas
pu être maîtrisée par la suite d’une accumulation d’erreurs et qui a atteint la salle des machines au lieu d’être
évacuée par-dessus bord, à tribord ou à babord selon la direction du vent, d’où l’explosion qui a tué 11 foreurs
et fait 17 blessés. Les 115 personnes à bord ont pu être évacuées par les garde-côtes américains avant le
naufrage de la plateforme. Une succession de fautes opérationnelles ont été commises pendant la cimentation
du dernier casing 7" qui s’est rompu à 4 000m (buckling) sous le fond de la mer, d’où la fuite de gaz. Compte
tenu du retard pris par le forage et le coût journalier de 400 000 $ , l’ingénieur de BP a sans doute voulu
rattraper du temps et a négligé de prendre toutes les mesures de sécurité règlementaires comme le contrôle de
la qualité du ciment utilisé et les manœuvres de test hebdomadaires du BOP de 450 tonnes au fond de la mer
à 1500m, dont en dernier lieu la non-fermeture des mâchoires (shear rams) qui en coupant le train de tiges
obstruent le puits totalement. Il s’en est suivi la plus catastrophique marée noire des USA avec 1000 km de
côtes souillées par les 4,9 millions de barils perdus. Toutes les tentatives de colmatage du puits ont échouées
et seul le forage d’un puits dévié pour atteindre le puits en fuite et pour y injecter une boue dense pour tuer ce
puits ont permis d’arrêter définitivement la pollution le 19 septembre après cinq mois de lutte. Le coût pour BP a
été de dix milliards de $, sans compter un fond d’indemnisation de vingt milliards de $. Par contre sur la
plateforme de TOTAL Elgin, en mer du Nord, où les règles strictes de la procédure d’urgence ont été bien
appliquées, la fuite de gaz a été maîtrisée et il n’y a eu aucune perte humaine ni dommage matériel si ce n’est
la perte de six mois de revenus et la chute du cours de l’action. L’activité offshore a repris de plus belle dans le
monde où 1700 plateformes produisent dont un quart au golfe du Mexique. Les cinq régions les plus actives
offshore sont : le golfe du Mexique, le Brésil, l’Angola, le Nigéria et l’Australie.

Les risques du métier


20
3. La fracturation hydraulique. Ce n’est pas une nouvelle technique de forage, comme l’a dit la
télé, mais de stimulation non spécifique au GDS, vieille de plus de soixante ans qui consiste à ouvrir les
clivages naturels de la roche-mère de façon à faire communiquer entre eux les micro-pores qui renferment le
gaz. Utilisée pour la première fois à VELMA en Oklahoma en 1949 par Halliburton, et développée par la suite
par de grandes sociétés de service comme, Dowell-Schlumberger et Baker-Hughes, utilisée dans tous les
champs pétroliers pour maximiser la productivité des puits en augmentant la perméabilité naturelle de la
formation. Cette technique n’est pas spécifique au gaz de schistes. J’ai assisté à la première fracturation faite
en Libye en 1963. Plus de deux millions de fracturations hydrauliques ont été exécutées dans le monde dont
plus de 1000 fracturations en Hollande (Groningue) et plus d’un million aux seuls Etats-Unis. Des milliers
d’opérations ont cours chaque année dans le monde. Deux fracturations hydrauliques ont été faites dans le
bassin parisien et n’ont fait alors l’objet d’aucune objection. C’est une technologie essentielle qui a beaucoup
progressé. Des agents chimiques de stimulation pour remplacer l’eau, en particulier dans les cas où l’utilisation
de l’eau risque de faire gonfler l’argile et obturer les micro-porosités, ont été essayés mais ils sont plus
onéreux : gels de polymères, fluides à base pétrolière, gaz carbonique, mousse, azote, propane. Provoquer un
arc électrique pour fissurer la roche est aussi envisageable et rechercher par Schlumberger. Le « CLEAN
STIM » est un système fluide de stimulation de Halliburton composé d’ingrédients issus de l’industrie de
l’alimentation, totalement inoffensif pour l’environnement. Le « Vapor Frac » de Baker-Hughes est une mousse
à base d’azote Les additifs chimiques utilisés ne représentent que 0,49% du volume injecté mais représentent
tout de même jusqu’à 98 m3. C’est pourquoi on essaie de les remplacer même s’ils ne sont utilisés qu’au
nombre maximum de trois ou quatre choisis dans une panoplie de douze : acide chlorhydrique et acide
muriatique pour dissoudre certains minéraux de la roche-mère, inhibiteurs de corrosion ( éthylène glycol,
propylène glycol, hydroxyde de soude), agents anti-bactériens ou biocides ( éthanol ou méthanol pour éviter
d’engendrer de l’H2S, polymères réticulés(titane, zirconium, sels de bore) pour améliorer la viscosité du fluide
de fissuration, agents anti-tartre, agents anti-rouille ( acide citrique), gélifiants pour lubrifier, correcteurs d’acidité
pour le pH, l’iso-propanol est un surfactant qui réduit la tension superficielle du fluide de stimulation et améliore
le retour de ce fluide, le polyacrylamide comme réducteur de frottement. Ce dernier a seul été utilisé dans le
puits de la fameuse découverte de Blackpool en Angleterre. Tous ces adjuvants sont courants et utilisés
comme détergents, shampooings et cosmétiques. Ce qui est du domaine du savoir-faire de chaque opérateur
est le choix de ces adjuvants, du dosage, de la détermination des paramètres et l’utilisation de mesures micro-
sismiques sophistiquées pour obtenir la productivité optimale. Avec cette technique bien améliorée et maîtrisée,
des anciens puits ne produisant plus sont repris et de nouveau productifs. Les spécialistes de micro-sismique,
peuvent surveiller exactement l’étendue des fissures créées et ainsi valider que les résultats obtenus sont
conformes aux prévisions calculées. La cartographie par micro-sismique autour du puits fournit une image des
fissures par détection des micro-secousses sismiques par le dispositif de récepteurs disposés dans un puits
voisin. Cette technique mise en œuvre par la société Pinnacle, filiale de Halliburton a grandement amélioré la
fracturation hydraulique.

21
Ces additifs sont choisis dans une panoplie de 12 produits

provenant entre autres de l’industrie agro-


alimentaire, dont l’innocuité est bien connue. Ils
ne représentent que 0,49% du fluide de
fissuration. L’essentiel étant de l’eau et du sable. Ils sont utilisés dans de nombreuses applications
courantes. Le choix de ces produits se fait en fonction des caractéristiques de l’eau pour la rendre plus
visqueuse et des schistes, déterminés en laboratoire sur les carottes prélevées pendant le forage. Pendant
l’opération de stimulation des mesures in situ de micro-sismique permettent de contrôler l’extension des
fissures et de détecter toute secousse sismique ce qui fait arrêter aussitôt le pompage. La filiale Pinnacle
de Halliburton est spécialisée dans ces mesures et caractérisation en 3D et 4D des gisements depuis 2001.
Ces données ont confirmé la sécurité de ces opérations de stimulation vis-à-vis des aquifères par la grande
hauteur qui sépare l’aquifère le plus bas de la fissure la plus haute. Ces modélisations permettent de définir
exactement la trajectoire du drain horizontal en cours de forage et d’effectuer ensuite dans le même dans
ce même drain en une seule descente plusieurs fracturations aux bons endroits, l’objectif étant de
maximiser la productivité du puits. La fracturation hydraulique est une opération coûteuse, aussi on cherche
à la remplacer par d’autres techniques. GASFRAC de Calgary et l’américain ECORPSTIM ont utilisé
l’injection de fluo-propane non inflammable dans plus de mille puits. Cela semble être une technique
prometteuse faible viscosité, fable emprise en surface, faible densité, soluble avec les hydrocarbures.
Occidental a aussi utilisé le CO2 au Texas.

22
6.4.Emprise au sol. Dégradation des sites. Des progrès pour minimiser l’emprise au
sol ont été faits. Une installation complète optimisée de forage occupe une surface de 30mX50m, le plus souvent
100x100m. Comme sur une plate-forme en mer, on translate la sonde de quelques mètres pour forer les puits
suivants. Les têtes de puits sont rassemblées dans
une enceinte ( cluster) dont l’emprise au sol est bien
moindre que pour les éoliennes. Certes il faut y
ajouter les voies d’accès à ces chantiers de forage et
de mise en production qui ne durent que quelques
mois. Pour la fracturation, il faut une quantité de
matériel et d’équipement sur une courte période:
plusieurs camions de pompage de grande capacité,
des mélangeurs (mixers), des camions de transport
du sable (700 tonnes pour 20 000m³), une unité de
commandement, en tout une quarantaine de
véhicules gros porteurs. L’emprise au sol qui peut
atteindre 100mX100m y compris les bassins de
décantation des eaux usées et les bassins à boue.
Ensuite il ne reste sur place que quelques têtes de
puits distantes de 3m dans un enclos grillagé. A la fin
du chantier, les opérateurs sont dans l’obligation
contractuelle de remettre le site dans son état initial.
Les canalisations doivent être ensouillées à au moins
trois mètres. En France on a la chance d’avoir un réseau dense de gazoducs en service. De toute façon il n’y
aura jamais en Europe autant d’appareils de forage qu’aux Etats-Unis(1 931 à terre+ 116 offshore)où la densité
de population est bien plus faible. 97 appareils sont en mer du Nord et 130 en Europe de l’ouest. Quant à la
défiguration du paysage, il faut se rappeler que le derrick fait 35m de haut et qu’il n’est là que pour deux à trois
mois en général alors que les éoliennes atteignent 120 m et sont permanentes avec des socles en béton de
1 500 à 2 000 tonnes.
Les photos suivantes montrent une station de départ du gazoduc pour 4 puits au Texas. Un seul puits est pour
l’instant connecté.

6.5. La consommation d’eau. Elle est de 10 000 à 20 000 m³ au maximum pour la fracturation
hydraulique, (soit six piscines olympiques). Par comparaison, il faut 30 000 m³/an pour arroser un terrain de
foot. Il faut y ajouter celle pour la boue de forage (1000/2000m³). L’eau saumâtre et même les eaux usées sont
adéquates pour la fracturation hydraulique. On peut ainsi utiliser dans le bassin parisien les eaux salées du
Dogger peu profond. Il n’est pas nécessaire d’utiliser de l’eau potable que par ailleurs on utilise abondamment
en France (35 milliards de m³/ an prélevés, dont 6 consommés et 29 récupérés) pour le lavage des voitures et
les jardins, contrairement aux Etats-Unis où pour ces usages on utilise de l’eau non traitée. Paris consomme
550 000 m³/jour d’eau potable. Dans quatre grands gisements (Bakken, Barnett, Fayetteville, Haynesville) où
des centaines de puits sont forés par an la consommation d’eau n’a représenté au plus que 0,8% de la
consommation régionale. Pour produire la même quantité d’énergie, le gaz de schiste utilise deux fois moins
d’eau que le nucléaire, quatre fois moins que le pétrole, six fois moins que le charbon, et 500 fois moins que
l’éthanol combustible dérivé du maïs. Des puits en production dans le monde, de grandes quantités d’eau sont
aussi produites avec les hydrocarbures. Toutes ces eaux sont séparées et traitées avant d’en être disposées,
ré-injectées pour maintenir la pression du gisement ou ré-utilisées pour la fracturation. L’intérêt des compagnies
est de réduire cette consommation et les recherches sont en cours pour substituer cette eau coûteuse..
Certaines proposent aux communes voisines de récupérer et traiter leurs eaux usées. Nous avons en France
les meilleurs sociétés du monde pour le traitement des eaux : Veolia, Suez, Saur. D’autre part de nouvelles
techniques n’utilisent plus d’eau du tout : Gasfrac au Canada a utilisé du fluo-propane dans plus de mille puits,

23
OCCIDENTAL au Texas utilise du CO2. CHIMERA ENERGY CORP. utilise de l’hélium liquide, non soluble
dans l’eau, qui gazéifié par la chaleur augmente son volume de 700 fois sans laisser des déchets.
6.6. Pollution des sols par une fuite de gazoducs . Celle-ci ne peut être que minime car
toute baisse de pression est automatiquement détectée et commande la fermeture automatique des vannes de
sectionnement. Ces vannes à boisseau sphérique sont construites entre autres à Béziers par l’usine
CAMERON (600 millions d’euros de C.A. 600 employés). De nombreux gazoducs sillonnent l’Europe depuis
des années. Le dernier en date est le Nord Stream de 1224 km qui livre le gaz russe à travers la mer baltique à
Lubmin en Allemagne. 27,5 milliards de m³de gaz russe par an, vont ainsi alimenter le réseau européen.
6.7. Le risque sismique. Deux cas auraient été constatés en Grande-Bretagne, près de Blackpool
avec des secousses très faibles (2-3) sur l’échelle de Richter, soit les tremblements causés par un poids lourd
sur un dos d’âne. Les études sismiques préalables permettent de détecter les failles. Les emplacements de
forage sont sélectionnés en connaissance de cause. A Lacq où la pression a chuté de 635 bars à 25 bars,
depuis 1969, 2 000 secousses sismiques de faible amplitude ont été enregistrées dont une demi-douzaine
d’amplitude 4 sans aucune conséquence fâcheuse. Le terrain superficiel s’est affaissé petit à petit de 6 cm.
Aucune conséquence fâcheuse n’a été déplorée. A la profondeur de nos gisements, le risque sismique est
négligeable, d’après Allègre.
6.8. Inconvénients sonores. Je rappelle que les forages avec des inclinaisons de 45°, record
d’Europe à l’époque, effectués au cap Ferret, station résidentielle et estivale réputée, ont été réalisés avec des
appareils entièrement insonorisés : 15/20 db. Les habitants de Lacq et de Parentis dans les Landes ne se sont
jamais plaints. Le trafic des camions peut être limité à la journée. L’amenée d’eau peut se faire par
canalisations. L’activité la plus intense a lieu pendant la phase de forage qui dure de 6 à 8 semaines et la
phase de stimulation qui dure quelques jours même si l’opération proprement dite ne dure que quelques
heures. Ensuite une fois que les têtes de puits sont installées, il n’y a plus aucun bruit pendant les 20, 30 ou 40
ans de l’exploitation à part les quelques jours de maintenance des puits. Si c’est nécessaire des murs anti-
bruits peuvent être érigés. Les nouvelles règlementations exigent de ne pas dépasser 55db à 300 m.
6.9 . Contamination chimique. Les additifs chimiques pour la fracturation, certains bio-
dégradables, sont utilisés en quantités minimes. Ils sont clairement et obligatoirement divulgués publiquement.
Tous ces produits sont utilisés dans la vie courante. L’acide chlorhydrique est utilisé pour le nettoyage des
piscines, l’acide muriatique pour les bacs de décantation du traitement des eaux, les biocides servent de
produits désinfectants en chirurgie et dentisterie, l’éthylène glycol est utilisé en pharmacie et dans la fabrication
des plastiques, le propylène glycol pour la fabrication des savons et des couches de bébés, l’acide citrique est
un complément alimentaire, les polymères réticulés pour les cosmétiques, les savonnettes et les lessives
détergentes, les stabilisateurs d’argile (chlorure de potassium) utilisé en médecine. Quant à la boue de forage
c’est la même que celle utilisée pour les milliers de trous forés dans le monde chaque année. Sa composition,
sa fabrication, son traitement sont complexes et demande la présence d’un spécialiste boue (mud engineer).
Ces produits sont remontés peu à peu avec l’eau et le gaz produit. Ils peuvent contenir des matériaux
naturellement radioactifs et du benzène. L’eau et ces additifs sont séparés du gaz en surface. La teneur de
radioactivité est mesurée à la sortie de la tête de puits et ne dépasse pas le plus souvent le niveau de la
radioactivité naturelle de la Bretagne. Nous avons la chance d’avoir en France les leaders mondiaux du
traitements des eaux, Véolia, Suez et Saur.
6.10. Risques pour la santé. On a reproché au gaz de schiste d’être la cause de traces de
benzène toxique dans le sang. Or il s’est avéré que toutes les personnes testées étaient des fumeurs de
longue date. Les opposants ont aussi affirmé que dans les régions d’exploitation de ces gaz, le nombre de
cancers avait augmenté. Aucune étude sérieuse ne l’a constaté. La présence de benzène cancérigène dans
certains gaz naturels conventionnels ou non conventionnels oblige à pratiquer un traitement spécifique pour
éliminer en même temps tous les composés organiques volatiles et le soufre. Aucun additif chimique pour la
fissuration n’est cancérigène. De plus les nouvelles techniques d’injection de C02 ou de propane
6.11. Le permis d’exploration est forcément suivi du permis d’exploitation .
Ce n’est pas le cas en France, pays suradministré, où de nouveaux dossiers doivent être déposés et examinés.
Après enquêtes publiques, le préfet statue finalement par arrêté après consultation du CODERST, conseil
départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques. Rien que le permis d’exploration
se fait en sept étapes successives.

24
6.12.L’aggravation du réchauffement climatique. C’est le dilemme des pouvoirs
publics : comment subvenir aux besoins énergétiques sans aggraver l’effet de serre. De 1800 à 1950 la
température moyenne s’est accrue de 0,3 à
0,6°C.Depruis l’augmentation s’est accélérée.
L’image montre une tornade aux USA. La priorité
de nos jours est de retrouver le plein emploi, et
de rétablir nos finances en se souciant
évidemment de minimiser la pollution de l’air
surtout par les économies d’énergie. Il faut
rappeler que la France, grâce à ses centrales
nucléaires et barrages est le grand pays le
moins polluant du monde (deux fois moins de
rejet de CO2 que l’Allemagne) : 1,5% des rejets
mondiaux. Certes le gaz naturel n’est pas
l’énergie idéale, non polluante, sure,
économique, pérenne mais c’est une ressource
indispensable pour notre économie, tant que
l’on ne saura pas capter et stocker le CO2. Le
réchauffement climatique est sujet à débat en
France en France car les soucis d’avenir immédiat sont d’abord économiques. Alors que notre pays est de
loin le moins polluant avec 1,5% des émissions mondiales de CO2, est-il raisonnable de faire appel aux
contribuables ou aux usagers de l’EDF pour gagner quelques dizièmes de pourcent ? Arriverons-nous à un
accord global indispensable en 2015 en France où se tiendra la conférence internationale sur le changement
climatique ? Trois obstacles majeurs sont à surmontés : les USA dont les émissions par habitant sont près du
double de celles de l’Europe et trois fois plus que celles des Chinois, la Chine et l’Inde qui ont du charbon bon
marché et qui veulent égaler le niveau de vie de l’Occident. .

6.13. Le développement de cette ressource va entraver le développement


des énergies renouvelables. Certes, mais la nécessité, le bon sens et le génie de l’homme lui
ont toujours permis de subvenir à ses besoins. « Un tient
vaut mieux que deux tu l’auras ». Les énergies
renouvelables actuelles, même très subventionnées ne
peuvent subvenir aux besoins énergétiques pour le présent
et pour le futur proche, même si leur coût diminue. Il
faudrait que le prix du pétrole s’emballe. De plus cette
ressource du gaz n’empêche pas la poursuite des
économies d’énergie indispensables, rentables et bonne
pour l’environnement. Il n’y a pas lieu d’opposer
l’exploitation des gaz de schistes, financé par le privé, à la
nécessité d’économiser l’énergie, les deux activités étant
favorables à l’emploi. Comme on le constate aux Etats-
Unis, le boom du gaz de schistes n’a en rien entamé le
développement des énergies renouvelables, bien au
contraire car les centrales au gaz capables de démarrer
instantanément sont le complément idéal des énergies
renouvelables intermittentes. Comme le montre le
graphique ci-contre les énergies renouvelables hors
l’hydraulique sont en forte croissance. Aux USA, le prix du gaz suit les lois du marché, son abondance baisse
son prix en été et la forte demande en hiver lui fait atteindre 7$/ million de Btu. Les plus grandes fermes
éoliennes et maritimes sont aux USA (Oregon, Maine) de même pour les panneaux solaires. Les pays les plus
en avance sur les énergies renouvelables sont la Chine, les USA, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Inde, tous
impliqués dans les hydrocarbures de schistes.
Les énergies renouvelables ne peuvent se développer avec les seuls investissements publics et dans la
situation de déficit de nombreux pays, les subventions déclinent. C’est le cas de l’Allemagne, l’Espagne et les
USA. En Allemagne Siemens ferme sa division solaire. De plus il ne faut pas opposer les énergies entre elles.
Ce qu’il faut c’est un mix énergétique judicieux approprié aux conditions locales. Il faut aussi encourager les
initiatives privées ou locales. Ainsi à Becherich au Luxembourg, grâce à la bio-méthanisation 700 ménages
sont alimentés en électricité, chauffés par un système de chauffage urbain et les résidus du procédé servent
d’engrais. Dans des cuves fermées, privées d’oxygène, chauffées à 38°C, on y entasse du lisier, des déchets
végétaux, des huiles végétales. Le biogaz est produit au bout de 40 jours. Dans les Côtes-d’Armor, à Saint-
Gilles-du-Méné, plusieurs communes se sont regroupées en vue d’être auto-suffisants en énergie en 2025.
Géotexia y a implanté une usine de bio-méthanisation pour alimenter 4 000 foyers. Le progrès ne dépend pas
nécessairement de subventions ainsi NATCORE Technology INC. aux USA a mis au point un procédé
25
permettant d’abaisser de 50% le coût des panneaux solaires tout en les rendant plus efficaces. Le graphique de
2011 ci-contre, montre qu’un tel rabais va rendre le solaire très compétitif aux USA.
6.14. Pollution de l’air. Ceci n’est pas spécifique au
gaz de schistes mais à tous les hydrocarbures quand des tests
de mise en production sont effectués et que le gaz est brûlé à
la torchère. Ces essais sont nécessaires pour évaluer la
capacité du réservoir. C’est une procédure classique, courante,
de courte durée, pratiquée depuis plus de cent ans. Quant aux
émissions de méthane dans l’atmosphère, elles représentent
10% de l’ensemble des gaz à effet de serre (la plus importante
étant la vapeur d’eau) mais seuls 3% proviennent des puits de
gaz, des gazoducs et des fuites de réservoirs de stockage. Au
lieu de bassins de décantation à ciel ouvert on peut utiliser des
bacs fermés. Les 7% restants proviennent des dépôts
d’ordures ménagères, des mines de charbon et de la
fermentation stomacale du bétail. Autant dire que les fuites de gaz attribuables au gaz de schistes sont
négligeables. Pour la production d’électricité, le gaz naturel émet jusqu’à 60% de CO2 en moins que le charbon
et permet également de réduire considérablement les émissions d’autres sous-produits de combustion comme
le mercure, le soufre et l’oxyde d’azote. Avec le temps, le développement de nouvelles technologies telles que
le captage et le stockage du CO2 pourrait continuer à renforcer les avantages environnementaux du gaz.
Contre toute logique, on s’inquiète de la pollution de l’air par le gaz naturel et non pas de celle des
embouteillages, qui coûtent à notre économie, d’après un rapport du Sénat de 1998, 34 milliards de francs par
an (5,2 milliards d’euros), bien plus aujourd’hui puisque la situation parisienne s’est beaucoup dégradée. Alors
que toutes les grandes villes modernes, Shanghaï, Singapour, Pékin, Tokyo, Dubaï, Houston, s’efforcent de
rendre le trafic fluide, Paris le paralyse de plus en plus, alors qu’une solution évidente assez rapide est en
discussion depuis Pompidou, doubler le périphérique en hauteur. On développe les transports publics coûteux
peu utilisés(TER) alors que la grande majorité des transports se font par camions ou voitures.

7. TRANSITION ÉNERGÉRIQUE.

1. Stocker à grande échelle l’électricité produite par les éoliennes et les capteurs solaires,
Des recherches sont faites en Allemagne, USA. Les autres progrès en cours vont bouleverser la donne et
nous rapprocher de l’objectif 0 émission.
2. Capter et séquestrer le CO2. De nombreuses recherches sont en cours. Air Liquide aux USA et en
Chine. Total a une unité-pilote à Lacq. Voir détail en annexe. Occidental construit au Texas une usine qui
produira 8,5 millions de tonnes de CO2/an pour ces projets EOR.

3. Développer l’énergie hydraulique. La Chine est en tête avec 654 milliards de kwh. De nombreux projets
en cours dans le monde. L’énergie hydraulique est aussi en nette augmentation dans le monde avec le
barrage des trois gorges en Chine.

4. développer la géothermie profonde. On a commencé au Kénya dans la région des volcans.


Les centrales électriques de CHEVRON aux Philippines et en Indonésie. Les autres pays qui ont des
projets avancés sont : Mexique, Argentine, Pérou, Colombie, Chili, Japon, Australie, Italie, USA. En France le
BRGM envisage de construire une centrale géothermique dans le massif central où de l’eau à 180°C /200°C
26
serait puisé. L’Islande produit 85% de son électricité grâce à la géothermie et 15% par l’hydraulique. Ils sont à 0
émission de GDS.

5. exploiter l’énergie de la houle et des marées : hydroliennes sous-marines et usines


marémotrices (la Rance en France) EDF/DNCS et en
Corée du sud.. L’Américain DRESSER-RAND en
offshore du pays basque teste une hydrolienne. L’EDF
va aussi tester un prototype au large de Paimpol. Voir
en annexe.

6. cultiver des micro-algues pour en faire du bio-


carburant. CHEVRON, SYNTHETIC GENOMES,
EXXON- MOBIL, ALGAE-TEC, SGI, SAPPHIRE aux
USA ; SOLAZYME en Australie, IFP, AIR LIQUIDE,
FERMENTALG et SALINALGUE en France.
7. Mieux exploiter les huiles lourdes (Canada,
Vénézuéla). ATHABASCA tar sands : 2 millions de
barils/jour. L’orénoque au Vénézuéla.
8 mieux utiliser la biomasse, la bio-méthanisation. Projets locaux d’auto-suffisance en électricité, chauffage et
production d’engrais : en Bretagne, Luxembourg et Autriche. TOTAL à partir de la cellulose et d’autres
produits naturels.
9. Améliorer les capteurs solaires : 50% moins chers et 30% plus efficaces : NATCORE
TECHNOLOGY INC. Ce qui rendrait le solaire compétitif.
10. exploiter les profondeurs des océans : hydrates de méthane gazeux, pétrole profond.
11. développer l’Arctique. Total et Gazprom pour le pétrole mais pas le gaz.
12. pour le nucléaire, utiliser le THORIUM Th90 à la place de l’uranium. 1 tonne de thorium produit autant
d’énergie que 200 tonnes d’uranium, 3 à 4 fois
plus abondant, 20 millions de fois plus d’énergie
qu’une tonne de charbon. Beaucoup moins de
déchets qui ont une vie de cent ans seulement.
Les plus grands gisements sont aux USA et en
Australie. La société américaine « Laser Power
systems » se propose de développer des
voitures au thorium qui n’auront pas besoin de
recharger ; elle envisage aussi d’alimenter en
énergie des maisons avec un générateur de
taille comparable à un climatiseur. Autre option :
utiliser la fusion thermonucléaire au lieu de la
fission. Projet ITER : Unité-pilote de Cadarache.
Pas de déchets.

Tous ces progrès classés par ordre possible


d’occurrence ne seront pas disponibles
économiquement avant cinq ans au mieux et
plus vraisemblablement pas avant 20 ans pour la plupart. C’est pourquoi dans un premier temps il faut utiliser
le gaz moins polluant en concomitance avec une plus grande efficacité énergétique et le captage du CO2.
De plus le développement des énergies renouvelables : vents, solaire, forcément intermittentes est favorable à
la demande de gaz naturel qui est le meilleur et moins cher moyen de produire de l’électricité à la demande.
Ainsi en hiver quand avec les grands froids, il n’y a pas de vent et que la demande d’électricité est au
maximum, les centrales au gaz sont la meilleure solution pour compléter la production de base du nucléaire.
Il est possible que les experts se trompent mais pouvons-nous prendre le risque d’un emballement de la
détérioration du climat aux conséquences incalculables? Ayons confiance au génie de l’homme et au progrès
technique.

De nos jours, les préoccupations prioritaires de tous les majors, de leurs sociétés de service et de l’API
(American Petroleum Institute) sont la sécurité et la protection de l’environnement. Ce que les Anglo-saxons
désignent par le sigle HSEQ( health, safety, environnment, Quality), qui de nos jours est adopté par toutes
les grandes entreprises mondiales qui sont bien conscientes de leurs responsabilités sociétales.

27
8.La situation en France. Malheureusement nous devons constater l’état désastreux de
nos finances publiques avec une dette de 2014 milliards d’euros de nos jours, que montre le graphique

suivant :
Nous n’avons connu que deux répits avec Chirac/Jupé et Chirac/Jospin, autrement la courbe est croissante.
. Dans cette situation pouvons-nous nous passer d’une ressource nationale potentielle ?
Le secteur énergétique emploie 144 000 personnes. L’exploration et l’exploitation du GDS devraient
employer 100 000 de plus. Ce sont des emplois non dé-localisables qui ne coûtent rien aux contribuables. La
production locale de 923 000 tonnes ne couvre qu’1 % de notre consommation de pétrole de près de 2 millions
de barils/jour. En 2O11, la France a importé 64 millions de tonnes de brut La production locale de gaz couvre
moins de 2% de notre consommation de gaz. La production de Lacq devrait s’arrêter en fin 2013/2015. La
facture énergétique a représenté 22 milliards d’euros en 2002, plus de 45 milliards d’euros en 2009 dont 9
milliards pour le gaz (47 milliards de m³ importés). En 2011, cette facture s’est élevée à 62 milliards dont 11
milliards pour le gaz, soit près de 90% de notre déficit commercial, elle est passée à 69 milliards en 2012 pour
baisser un peu en 2013 à 65 milliards( baisse du Brent). Ajouté aux plus de 50 milliards pour les intérêts de la
dette et les 75 milliards de déficit budgétaire en 2013, ceci devient très préoccupant alors que notre pays a des
atouts que nous développerons ci-dessous.
Il faut ajouter en plus les 18 millions de tonnes de charbon importées en 2011. Nos importations de gaz
proviennent de Norvège (36,8%), Pays-Bas (16,8%), Russie (16,1%), Algérie (15,4%), Nigéria, Egypte, Qatar.
Elles représentent 98,6% de nos besoins en gaz. Le reste provient de Lacq et sert à alimenter les industries qui
s’y sont implantées tout autour. Malgré nos points forts : l’agro-alimentaire, le luxe, l’aéronautique, le nucléaire
et le TGV, notre balance commerciale est très déficitaire. Nous perdons même d’importants contrats de
plusieurs milliards d’euros en exportation (Emirats pour le nucléaire, Arabie saoudite pour le TGV). Le Vietnam
vient de commander deux centrales nucléaires au Japon. Les Allemands qui ont misé sur la machine-outil, les
biens d’équipement et l’automobile exportent aux pays émergents, quelle que soit la valeur de l’euro. Ils ne sont
pas tributaires des aléas politiques inhérents aux gros contrats et au taux de change de l’euro. Compte tenu
d’une industrie française et européenne parapétrolière moins développée qu’aux Etats-Unis, le manque de
maîtres-sondeurs français, le plus petit nombre de puits, une beaucoup plus forte densité démographique et
des conditions de travail plus difficiles, les tracasseries administratives, le coût du gaz sera vraisemblablement
plus élevé qu’aux USA mais quand même moins cher que celui importé. Actuellement six appareils de forage
sont en activité en France. Seul un appareil est français (société COFOR, filiale d’Entrepose, Vinci). Les deux
appareils opérant dans le bassin parisien appartiennent à DEUTAG, contracteur allemand.
La société Vermilion a déjà fracturé hydrauliquement deux puits verticaux dans son permis du bassin parisien
sans aucune réaction publique à l’époque. Le ministre Montebourg a déclaré qu’il vallait mieux exploiter notre
gaz que de l’importer. Une quarantaine de députés socialistes seraient favorables à cette démarche mais
préfèrent l’intérêt du parti à l’intérêt national.

28
Une soixantaine de permis dont 17
pour les hydrocarbures de schistes
avaient été octroyés par Borloo. Ils ont
été suspendus par NKM. Le rapport
préliminaire des experts du comité
ministériel nommé par les ministres
Besson et NKM
préconisait cependant:
1/ de lancer un programme de
recherche scientifique sur les
techniques de fracturation hydraulique
dans un cadre national ou européen.
2/ de promouvoir la réalisation d’un
nombre limité de forages
expérimentaux d’exploration sur-
instrumentés, en particulier dans les
bassins du sud-est moins connu que
le bassin parisien.
3/ de réviser le code minier et la
fiscalité pétrolière de sorte que les
collectivités locales trouvent un intérêt
à une exploitation sur leur territoire.
4/ d’effectuer une mission aux USA
pour visiter des sites opérationnels.
5/ d’avoir un encadrement strict pour
ces opérations.
La mission reconnaissait qu’il serait
dommageable pour l’économie
nationale et pour l’emploi que notre
pays s’interdise de disposer d’une
évaluation approfondie de cette
richesse potentielle dont on n’a pas
une idée précise de son coût de
production sauf qu’il sera
certainement plus cher qu’aux Etats-
Unis. Sera-t-il compétitif ? Depuis l’arrivée du président Hollande, malgré la crise profonde que nous
connaissons, c’est bien pire, contre l’intérêt national, l’exploration est arrêtée car tous les permis ont été
annulées malgré les recommandations du rapport Gallois, pourtant haut fonctionnaire socialiste. Prisonnier des
accords électoraux de Martine Aubry avec les « verts », il refuse d’ouvrir le dossier des hydrocarbures de
schistes pourtant les activités minières, extractives et pétrolières sont déjà très encadrées en France. Le
gouvernement prend prétexte qu’il faut attendre de développer une autre technique que la fracturation
hydraulique interdite par la loi du 13 juillet 2011 quelques mois après l’attribution des permis d’exploration. La
France est le seul pays avec la Bulgarie à l’avoir fait. Certains élus timorés sont systématiquement opposés.
Ainsi le maire de Coulommes où fut découvert en 1958 par PETROREP, le premier champ pétrolier du bassin
parisien a osé afficher sur la façade de sa mairie une banderole « NON au gaz de schistes ». Ces égéries
écologistes qui font tant de mal à l’intérêt national feraient mieux d’aller manifester en Chine ou aux Etats-Unis,
les états les plus pollueurs plutôt que de briguer des positions politiques juteuses, les mettant à l’abri du besoin
aux frais du contribuable. Cette irresponsabilité coûtera très chère en terme d’indépendance, de sécurité
énergétique, de prospérité et d’emplois. Nos politiques devront y répondre aux générations futures. Il faut
rappeler que GDF/SUEZ a 11 millions de clients dont six millions de foyers. L’UFIP recommande d’en débattre
dans le cadre de la transition énergétique. Pendant ce temps, nos concurrents s’activent et nous subirons les
augmentations successives du prix du gaz. Même les Allemands, avec un parti vert influent, ont commencé
leurs forages d’exploration par Exxon-Mobil. Le gouvernement britannique va établir une fiscalité généreuse
pour encourager les investissements dans la recherche des gaz de schiste pour compenser le déclin de la mer
du nord. Total et GDF-Suez s’y sont engagés. En France en interdisant la fracturation hydraulique, la loi a
introduit un facteur de blocage qui pèse désormais sur l’ensemble des investissements de l’industrie pétrolière
en France et décourage les acteurs économiques prêts à investir de manière importante sur le sol national.

29
L’existence de gisements d’huile de schistes était soupçonnée depuis les années 60 dans le bassin parisien où
s’étaient produites des bulles de gaz dans la boue de forage lors de la traversée des argiles schisteuses du
Lias par le train de tiges alors que la sismique n’avait détecté aucun réservoir. Les géologues estiment à 16
milliards de barils, l’huile de schistes du LIAS. Les autres bassins sédimentaires favorables sont le bassin
aquitain et celui du sud-est moins connu, avec des épaisseurs sédimentaires importantes. Il faut se souvenir de
la fontaine ardente près de Grenoble, découverte par Saint Augustin au Vème siècle.
Au cours de la période 1073-2011, la structure de la consommation d’énergie primaire a fortement évolué. La
part du charbon (centrale thermique) est passé de 15% à moins de 4%, celle du pétrole de 68% à 31% alors
que la part du gaz était multiplié par deux(7% à 15%) et celle de l’électricité par dix (4% à 44%). Par
comparaison en Chine, premier producteur mondial d’électricité et aussi premier pour les émissions de CO2,
charbon: 81,5 %, puis hydro-électricité, nucléaire : 15 réacteurs mais 27 en construction dont 2 EPR, énergie
renouvelable 2%. Alstom est bien implanté en Chine à Tianjin.
Grâce au nucléaire la France est le pays le moins polluant de l’OCDE. Les émissions de CO2 par habitant :
Allemagne 9,16 T, Danemark 8,47 t, France 5,46 t. Malheureusement, concernant le gaz de schistes, des
relents d’anti-américanisme de la gauche et aussi de quelques députés de droite, la méconnaissance du public
mal informé ou trompé par les médias manipulés par les Verts pour des raisons idéologiques, contribuent aux
obstacles à son exploration. Comment peut-on imaginer les Américains, les Anglais, les Australiens, les
Canadiens, les Chinois, les Néo-zélandais, les Argentins, les Sud-Africains, les Algériens et beaucoup
d’autres, assez stupides pour sciemment
polluer leurs nappes phréatiques ?
Il faut espérer qu’au pays de Descartes, la
raison et le bon sens finiront par prévaloir.
Les conditions n’étant pas comparables
(droits miniers, grands espaces,
parapétrolier très important, plus de
liberté aux entreprises, esprit d’entreprise
encouragé, pragmatisme inné), on ne
pourra pas copier le modèle américain
mais il faudra s’en inspirer. Nos coûts
seront certainement plus chers. Un forage
pétrolier de 3000 m en France avec un
drain horizontal de 1000 m coûterait 4,8
millions d’euros sans compter les
dépenses de mise en production. Une
centaine de forages identiques baisserait
le coût unitaire de 10 à 20 %. C’est 25 à
50 % plus cher qu’aux USA.
En attendant des forages ont commencé
en Lorraine et dans le Pas-de-Calais pour l’exploitation du gaz de houille par la société European Gas Limited,
EGL Les réserves sont estimées à dix ans de consommation. Ce qui donnera du temps à la transition
énergétique.
Les onze millions d’usagers du gaz en France doivent être alimentés. La consommation de gaz sec est
répartie ainsi : 60% pour le résidentiel et tertiaire, 25% pour l’industrie et 12% pour la production électrique.
Nous devons donc continuer à importer du gaz pour 13 milliards d’euros/an. Est-ce raisonnable dans notre
situation financière catastrophique ? D’autant plus que l’Académie des sciences vient de décréter que les
risques de l’exploitation du gaz de schistes sont parfaitement maîtrisables d’autant plus que nous avons des
atouts importants :
-Une industrie nucléaire exemplaire qui nous permet d’être le moins polluant des grands pays.
-Compétences techniques et financières de Total, cinquième groupe pétrolier mondial, présent dans 130 pays,
22 milliards d’euros investis en 2013, exploration et production dans 50 pays, 110 000 employés, 21 raffineries.
- Réseau de gazoducs étendu : 37 500 km. Stations de compression. Réseau de distribution : 194 000 km.
- Des instituts de recherche IFPEN, BRGM, de renommée mondiale.
- Un secteur parapétrolier de classe mondiale : Vallourec, Technip, Comex.
Malheureusement les sept ans de retard que nous avons pris pour les hydrocarbures de schistes par rapport
aux autres grands pays sont dus à 5 causes :
1. Méconnaissance du public, mal informé ou désinformé par les médias manipulés par les « Verts ».
2. Accords pré-électoraux AUBRY-les Verts de 2012. Raisons idéologiques et politiciennes qui font que la télé
préfère interviewer José Bové plutôt que des ingénieurs du secteur.
3. Le principe de précaution poussé à l’absurde.
4. La loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Seule la Bulgarie l’a fait aussi sous pression
des Russes (Gazprom).
5. Des relents d’anti-américanisme.

30
D’autre part le développement des éoliennes en France a fait l’objet d’une arnaque d’ampleur nationale et de
corruption généralisée dénoncées de plus en plus. L’EDF facture à ses usagers un CSPE (contribution au
service public de l’électricité), taxe déguisée pour permettre d’acheter l’électricité éolienne à un prix fixe deux à
trois fois plus cher que le prix de celle-ci, permettant ainsi à certains promoteurs de s’assurer une rentabilité de
30%. Ces éoliennes terrestres ont de gros inconvénients dans notre pays :
- Défiguration du paysage. Exemple : une éolienne de 100m à côté de la cathédrale de Coutances. Certaines
font 120m de haut.
- Des socles en béton de 1 500 tonnes et 40 tonnes de ferraille. Les vibrations de la tour provoquent à la
longue des fissurations dans le béton.
- Elles ne fonctionnent qu’un quart du temps sans compter les pannes et les temps de maintenance.

9. Conclusion. Il faut constater malheureusement le rôle négatif de


nos médias qui ont failli dans leur rôle non seulement d’information non biaisée mais aussi de pédagogie et
distillé avec les « verts» la peur dans l’opinion publique. Celle-ci changera quand elle constatera les futures
augmentations des coûts de l’énergie indispensable à notre économie et notre confort.
Audace, responsabilité, croyance au progrès scientifique et technique et en nos compétences, doivent
nous faire accepter de prendre des risques raisonnables et maîtrisés pour l’avenir de notre approvisionnement
énergétique et de notre indépendance nationale, tout en préservant l’environnement. Cette exigence est aussi
celle de l’Europe trop dépendante de la Russie pour son approvisionnement en gaz et en pétrole. Cette
exploitation du gaz de schistes qui ne coûtera rien aux contribuables, fera économiser des importations, créera
des emplois non dé-localisables, enrichira le trésor public et les régions, nous donnerait du temps pour la mise
en place de la géothermie profonde et de la transition énergétique. La géothermie profonde est la seule
énergie thermique illimitée, permanente, non polluante, pouvant être installée à peu près partout, pour des
investissements du même ordre que ceux des forages pétroliers et sensiblement inférieurs à ceux de l’éolien.
Le gradient de température est de 3,3°/ 100 m en Europe. Comme les pionniers pétroliers américains, soyons

31
les « risk-takers » de la fameuse harangue du président Théodore Roosevelt, cité en annexe et comme le
disait :
MARIE CURIE pour la recherche sur la radioactivité « le véritable risque est de ne pas comprendre ».
« dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre ».
EINSTEIN « il est plus facile de briser l’atome que de briser des préjugés ».
Avant de prendre toute décision concernant cette ressource nationale potentielle, il aurait été sage d’en bien
évaluer l’ampleur et de déterminer les meilleurs moyens de l’exploiter économiquement et sans risque pour
l’environnement. Des forages d’exploration bien instrumentés étaient indispensables pour compléter les études
géologiques et sismiques et les données antérieures.
En connaissance de cause, comme nous l’avons fait pour le nucléaire, seule source actuelle d’énergie propre
et économique avec les barrages et les usines marémotrices, attaquons-nous au gaz de schistes puis à la
géothermie profonde. L’abondance présente des énergies fossiles nous en donne le temps. Il n’y a donc
aucune urgence à passer à la transition énergétique voulu par l’actuel gouvernement surtout dans la situation
déplorable de nos finances publiques. Les subventions données aux énergies renouvelables avec de l’argent
emprunté ou prélevé sur les contribuables se font au détriment de la conversion des centrales au charbon au
gaz naturel pour réduire les émissions de CO2. Une énergie moins chère est le plus sûr moyen de créer de la
croissance.
Trop de dépendance énergétique est néfaste. On le voit bien en Europe actuellement avec la crise de l’Ukraine,
L’UE est trop dépendante de la Russie pour son gaz et son pétrole. L’UE a 5568 milliards de barils de réserves
prouvées de pétrole mais elle en produit 1866 millions de barils/jour soit huit ans de production mais elle
importe 8613 millions de barils/jour. Pour le gaz c’est onze ans de production.. Elle importe 25% de son gaz de
Russie sur une importation totale de 420,6 milliards de m³ par an alors qu’elle n’en produit que 164,6 milliards
par an sur des réserves totales prouvées de 1 955 milliards de m³. En 2013, l’UE a importé 133 milliards de m³
de Russie.
Pendant les « trente glorieuses, la France n’avait pas de pétrole mais des idées » de l’enthousiasme et de
l’audace. Ainsi nous avions inventé la TVA qui a été copié partout dans le monde. Par contre les 35h et la
retraite à 60 ans n’ont été reprises par personne. De nos jours, toujours pas de pétrole mais pas d’idées saines
non plus, par contre toujours plus d’impôts, de la dette, de la morosité, une administration pléthorique,
paralysante et une idéologie rétrograde. Le principe de précaution poussé jusqu’à l’absurde et la démagogie
environnementale nous font passer à côté d’une aubaine que nous offre la nature. Pour terminer sur une note
optimiste, constatons que nous ne laisserons pas à nos enfants que des dettes se montant à 2 000 milliards
d’euros, mais aussi cette ressource nationale potentielle. Avec le récent matraquage fiscal, l’opinion publique
semble évoluer et pencher plus favorablement pour l’exploitation du « gaz de schistes ». Tout récemment, le
ministre Montebourg a déclaré : « Il vaut mieux exploiter le gaz de schiste chez nous que de l’importer ». Ce
qu’il faut c’est le mix énergétique le plus judicieux en fonction des conditions locales en économisant le plus
possible l’énergie et en polluant le moins possible. Comme certains experts attribuent le réchauffement
climatique aux activités humaines et qu’il n’y a pas consensus sur ce sujet nous devons de toute façon, comme
pour le pari de Pascal, dans un premier temps, réduire fortement nos émissions et ensuite autant que possible
arriver à 0 émission, quels que soient les avis des experts, nous aurons raison.
Références.
-Note à mon député Pierre Lequiller du 11 juillet 2011, qui l’a faite suivre à Madame le ministre NKM.
-Réponse de deux pages du ministre qui a joint la lettre de mission à deux comités d’experts, signée par elle et
le ministre Eric Besson pour avoir leurs réflexions avant de permettre les forages. Seuls les permis
d’exploration de Montélimar et de l ‘Ardèche accordés par Borloo, ont été suspendus. Les autres permis, pas
nécessairement pour les
gaz de schistes, restaient valides. Depuis Hollande, tous les permis pour la recherche des gaz de schistes sont
supprimés.
-Compte-rendu de la conférence d’Iéna du 21 novembre 2011 faite par :
Roland Vially, géologue, chef de projet « ressources et réserves » au département « Énergies nouvelles »de
l’IFP.
Sylvie Duflot, ingénieur, directeur administratif de « TOTAL gas shale Europe ».
Parmi les intervenants se trouvaient Gérard S. Medaisko, Phd. Docteur en géologie, qui a son cabinet-conseil à
New-York et à Paris. Il a été sur place où des incidents de pollution se sont produits aux Etats-Unis ( Colorado
et Pennsylvanie entre autres).
-Verdier, gadzarts, ancien directeur technique de TOTAL exploration-production,
- un groupe mixte de verts chevelus de Seine-et-Marne.
-Revue « Science et avenir » de Décembre 2011
-Articles de journaux dans Le Figaro et la Croix.
-Bulletin de liaison N°98 de « Foreurs contact » de l’amicale des maître-sondeurs de France.
-Revue des Anciens de l’ENSPM de Rueil-Malmaison.
-Rapport d’Exxon-Mobil.
-Rapports annuels de BP
-Bruno COURME, ex- directeur de TOTAL shale gas Europe
-Olivier Gantois, délégué général de l’UFIP, union française des industries pétrolières.
32
-Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine.
-Peter Sider VP Europe de la société canadienne Vermilion, premier producteur français.
-Christian Gérondeau « Ecologie, la grande arnaque » Albin Michel 2007.
-www.europeanconventionalgas.org.
-IADC International association of drilling companies.
-GEP/ARTEP, groupement des entreprises pétrolières françaises, association française des Techniciens du
Pétrole.,
-Claude Allègre, « Le point » du 8 novembre 2012
-«Sauvons le climat » regroupement de cinq associations AEPN, ARCEA, Confrontations Europe, SFEN.
- API , normes HF1, HF2, HF3.
-SALTELindustries.
- EIA US. Energy Information Administration.
-SPE Society of Petroleum Engineers
- Xavier Bertrand, le Figaro du 14 octobre 2013
-AEPN Association des écologistes pour le nucléaire.
-Pierre René Bauquis, ancien de Total et de l’IFP
-UFIP union française des industries pétrolières.
- Sénateur Lenoir et député Bataille.
-Wikipedia*
-Le manuel du foreur des éditions Technip.
-Centrale-Energie, association des anciens de Centrale.
-www.reinformation.tv.
-Armel Joubert des Ouches.
CONVERSIONS
Longueurs: 1 pouce (inch)= 2,54 cm 1 foot (pied) = 30,48 cm.
Volumes:1 Bbl baril = 159 Litres = 42 gallons
1 baril/jour BOPD = environ 50 tonnes /an
1 US gallon= 3,78 litres
1 ft³ = environ 28 litres
Surfaces: 1 acre = 4 047 m2 1 square mile =640 acres =259 ha
Pressions: 1 bar = 14,5 psi 1000 ft³ = 28, 32 m³
Travail: 1 BTU british thermal unit = 1 055 joules
Températures : 212°F = 100 °C 32°F= 0°C
Puissance:1 HP horse power = 0,7457 kN

ANNEXE
Harangue de Théodore Roosevelt
« Les pétroliers américains… Les preneurs de risques »
« Ce n’est pas la critique qui compte, ni celui qui pointe l’homme fort qui est tombé, l’homme d’action qui aurait
pu faire mieux. Le crédit appartient à celui qui est vraiment dans l’arène, dont la figure est tachée par la
poussière, la sueur et le sang, qui s’efforce vaillamment, qui se trompe et rate de peu encore et encore…, qui
connaît le grand enthousiasme, les grandes dévotions et, se dépense pour une cause valable ; qui, au mieux ,
connaît à la fin le triomphe d’un grand achèvement ; et qui au pire s’il échoue en osant, de façon que sa place
ne sera jamais avec ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni victoire ni défaite »

Navire de forage pour grandes profondeurs d’eau

33
Navire de forage de TRANSOCAN DRILLING .Plus de 3000 m de profondeur d’eau. Coût : 1 milliard de $
Loyer journalier : 580 000 $. Durée de vie : 30 ans.

SEMI-SUBMERSIBLE « WEST HERCULES»


3000m de profondeur d’eau,
à positionnement dynamique.

34
CIMENTATION du 7"

Le tubage 7" de production (casing) est descendu dans le trou de 8"1/2 à


l’intérieur du ou des tubages intermédiaires 9"5/8 et 13"3/8selon la profondeur
visée, avec des centreurs, tout le long pour assurer un espace annulaire à peu
près constant. De plus des centreurs grattoirs (scratchers), qui servent à se
débarrasser du « wall cake » déposé sur les parois du trou par la filtration de la
boue de forage. Avant la descente on visse au pied du tubage un sabot de
guidage (guiding shoe), non représenté ici. Ce sabot a
un trou dans son centre. Au-dessus du sabot on
dispose d’un clapet (float collar shoe) qui laissera
passer le laitier mais interdira sa remontée dans le
tubage. On injecte alors le volume de laitier
nécessaire dans ce tubage par l’intermédiaire de la
tête de cimentation vissé au-dessus du tubage en
surface. Le laitier est poussé par un autre bouchon dit
de cimentation et par la boue pompée. Quand le
bouchon de cimentation vient buter contre le sabot,
l’élévation de pression qui s’ensuit donne le signal
d’arrêter le pompage. Le laitier est alors en place dans l’espace annulaire.
35
Après 12 ou 24 h le ciment a durci. Ainsi la formation productrice est
complètement isolé du tubage de production. Un log de température est
enregistré pour déterminer le niveau supérieur du ciment dans l’espace
annulaire. Ensuite un appareil descendu au bout du câble électrique permet
d’enregistrer le « cement bond log » qui mesure l’adhérence du ciment sur le
tubage et les parois du trou. Le tubage est ensuite perforé avec des charges
creuses et le fluide ou gaz peut alors s’écouler vers le puits pour remonter par
le tubing préalablement mis en place. La même opération de cimentation a été
faite pour le tubage de surface généralement de 20", d’une longueur
généralement autour de 1 000m, qui isole complètement les nappes
phréatiques. La tête de forage est soudée sur ce tubage. Le BOP est monté sur
cette tête. Le tubage de surface de 30"(conductor pipe), d’une trentaine de m
de hauteur aussi cimenté sert simplement à consolider l’emplacement du
forage.

L’énergie de la houle

36
Consommation mondiale de pétrole en 2013
En millions de barils/jour (BOPD) 1 million BOPD ~50 millions tonnes/an

1. USA 18,887 945 millions de tonnes


2. CHINE 10,756 538
3. JAPON 4,551 228
4. INDE 3,727 186
5. RUSSIE 3,313 166
6. ARABIE 3,075 154
7. BRÉSIL 2,973 150
8. CORÉE du SUD 2,460 123
9. CANADA 2,385 119
10. ALLEMAGNE 2,382 119
11. MEXIQUE 2,020 101
12. IRAN 2,002 100
13. FRANCE 1,683 84
14. INDONÉSIE 1,623 81
15. R0YAUME UNI 1,503 75

Cette consommation est en baisse en Occident et en forte augmentation


en ORIENT. Elle a été de 92,8 millions de BOPD en 2013 soit 33% de l’énergie primaire.
Source BP

USINE FLEXIFRANCE du TRAIT


Originellement COFLEXIP (compagnie des flexibles pour l’industrie pétrolière), filiale de
l’IFP, à présent filiale de TECHNIP, un des leaders mondiaux de services aux sociétés
pétrolières. Incontestablement le leader mondial pour les flexibles haute pression et les
ombilicaux pour l’offshore. La première usine a été implantée au Trait à l’aval de ROUEN où
existait un quai de 200m avec dix mètres de profondeur d’eau. Ce chantier naval était
occupé par les Allemands pendant l’occupation. Les flexibles sont enroulés sur des bobines
de 70 tonnes.

ARMEUSE en activité

37
BOBINES DE 70 tonnes

USINE FLEXIFRANCE sur la Seine

38
CAPTAGE, TRANSPORT et
STOCKAGE du GAZ CARBONIQUE.

Les quatre provenances du C02

Utilisations du CO2
Après déshydratation et compression il est transporté le plus souvent par
gazoducs pour ses diverses utilisations ou stockage:
1. Injection dans des cavités salines pour séquestration. C’est le cas du
champ offshore de Sleipner de STATOIL en mer du Nord.
2. Injection dans des gisements épuisés, pour séquestration.
3. Injection dans des gisements en production pour le maintien de la
pression (EOR : enhanced oil recovery).
4. Industries alimentaires.
5. Fabrication du papier.
6. Les fabriques de métaux
7. Injection dans des veines de charbon pour repousser le gaz naturel
vers les puits de production.
D’autre part les océans et les forêts séquestrent une bonne part du CO2
émis. Les arbres séquestrent 22,8 millions de tonnes de CO2/an.
39
40
L’unité-pilote de captage du CO2 a été installée à l’usine de Lacq. Le gaz carbonique est
obtenu par oxy-combustion du gaz naturel par injection d’oxygène pur. Le CO2 ( 90 à 95%
des fumées, le reste étant de l’eau) ainsi produit, séparé et comprimé à 27 bars, est envoyé
par gazoduc jusqu’au puits d’injection à 27 km . Le réservoir, ancien gisement épuisé, est à
4 500m de profondeur. Ce réservoir est surmonté d’une couverture étanche d’argile et de
marnes épaisse de 2000m.

41
PRODUCTION du BIOGAZ et du GAZ CARBONIQUE

42

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