THÈSE DE DOCTORAT
Présentée par
Asmae BOUZIANI
Discipline : CHIMIE
Spécialité : CHIMIE-PHYSIQUE
Devant le jury
Président :
A mes très chers parents : Tous les mots du monde ne sauraient exprimer
l’immense amour que je vous porte, ni la profonde gratitude que je vous témoigne
pour tous les efforts et les sacrifices que vous n’avez jamais cessé de consentir
pour mon instruction et mon bien-être. J’espère avoir répondu aux espoirs que
vous avez fondés en moi. Je vous rends hommage par ce modeste travail en guise
de ma reconnaissance éternelle et de mon infini amour.
A mes frères et sœurs: Ismail, Houda, Mariam, Adnan et Ibrahim: Pour votre
amour et votre soutien Pour m’avoir remonté le moral, pour avoir été à l’écoute à
chaque fois que j’en ai eu besoin.
A mes amis qui m’ont soutenu pendant toutes mes années d’études.
Asmae
Avant Propos
Ce travail a été réalisé au laboratoire Matériaux, Nanomatériaux et Environnement
de la Faculté des Sciences de Rabat sous la direction du Monsieur EL AZZOUZI et Monsieur
EL HOURCH en collaboration avec le Laboratoire de Photochimie Moléculaire et
Macromoléculaire de l’Institut de Chimie à Clermont-Ferrand, et le Laboratoire
"Photocatalyse Hétérogène : Applications" de l’institut des Sciences des Matériaux de Séville
(CISC).
A l'issue de la rédaction de cette recherche, je suis convaincue que la thèse est loin
d'être un travail solitaire. En effet, je n'aurais jamais pu réaliser ce travail doctoral sans le
soutien d'un grand nombre de personnes dont la générosité, la bonne humeur et l'intérêt
manifesté à l'égard de ma recherche m'ont permis de progresser dans cette phase délicate de
«l'apprenti chercheur».
Sans ma famille je n’irai pas loin. Je pense bien sûr à mes parents. Si aujourd’hui j’ai
réussi c’est pour vous et grâce à vous, merci de nous avoir donné tant de forces et d’avoir été
toujours là pour nous. A mes frères et sœurs : Ismail mon grande frère qui se fait toujours de
souci pour sa petite sœur merci pour ton soutien et pour être toujours là pour moi, A Houda
et Adnan pour votre support ; A ma sœur Mariam, les mots ne seront te donner justice parce
que je suis sûre que je ne serais pas arrivée où j’en suis sans toi. A mon frère Ibrahim, merci
pour ton soutien quotidien et ta présence à mes côtés. Un grand merci à Amal pour tes
précieux conseils lors de la rédaction des articles. A ma niece Oumama: my darling Oumama
you are my sunshine, you always believed that I can do more and encouraged me to keep
going. Thank you for sharing ice cream and chocolate in the moment of need.
Je remercie profondément tous mes compagnons de route qui m’ont apportés soutien,
aide, encouragement et réconfort. A tous nos fous rires, nos angoisses, nos doutes…bref à
tous les bons moments partagé. Merci Sayef pour ta disponibilité et ces moments de thé ou
café au cours desquels tu m’as écouté râler. A Imane pour ta gentillesse et tes conseils depuis
les jours du master. A Salma pour ton aide et tes conseils. Une petite pensée à Hakima pour
les bons souvenirs lors de notre voyage à Madrid et Montréal. A vous tous, chez qui
l’échange scientifique est un plaisir.
Résumé
Ce travail porte sur l’étude de la dépollution des eaux par les procédés d’oxydation avancées
en particulier la photocatalyse en milieux hétérogène (photocatalyse à base de Bi2 WO6 ) et
homogène (photocatalyse à base de W10 O32 ) ainsi que du photo fenton hétérogène.
Dans le domaine de la photocatalyse en milieu hétérogène, de nouveaux photocatalyseurs à
base de Bi2 WO6 dopé par oxyde de zinc et platine ont été synthétisés par la méthode
hydrothermale ou sol- gel. Ils ont été caractérisés par diffraction des rayons X, BET,
spectrométrie d’absorption en réflexion diffuse et microscop ie électronique à balayage.
L’efficacité photocatalytique a été testée sur du méthylorange et phénol.
Le procédé photo fenton hétérogène a été utilisé pour l’élimination du méthylorange et
phénol, en utilisant le Bi2 WO6 incorporant Fe2 O3 comme catalyseurs de l’oxydation de type
photo fenton hétérogène. La dégradation du méthylorange a été évaluée par la
spectrophotométrie UV-visible alors que la disparition du phénol a été suivie par HPLC.
L’effet de la concentration de H2 O 2 , type d’incorporation du Fe2 O3 et le rapport Bi2 WO6 /
Fe2 O3 sur la dégradation du méthylorange ont été étudiés afin de trouver les meilleurs
conditions opératoires pour la réaction photo-fenton hétérogène.
En milieu homogène, le mécanisme de dégradation du triclosan et du chrome hexavalent par
le système W10 O32 /UV a été étudié. Les différentes techniques analytiques telles que la
spectrophotométrie UV-visible, la HPLC, la HPLC couplée à la masse et la chromatographie
ionique ont été utilisées. Le processus de dégradation met essentiellement en jeu un état excité
très oxydant de W10 O324-. Le système WO 10 O32 4-/UV est dépendant de l’oxygène.
Abstract
This study was carried out in the field of water treatment using advanced oxidation processes
(AOPs), especially heterogeneous (using Bi2 WO6 ), homogenous (using W10 O32 )
photocatalysis and heterogeneous photo fenton oxidation.
In the field of heterogeneous photocatalysis, new doped (Platinum and ZnO) - Bi2 WO6
photocatalysts were synthesized by hydrothermal and sol- gel method. They were
characterized by X-ray diffraction, BET, diffuse reflection spectra and SEM. Their
photocatalytic efficiency was tested on the oxidation of methyl orange and phenol.
The heterogeneous photo fenton process was used for the removal of methyl orange and
phenol, Bi2 WO6 incorporating Fe2 O 3 was used as a heterogeneous photo fenton catalyst. The
degradation of methyl orange was evaluated by UV-visible spectrophotometer while the
disappearance of phenol was followed by HPLC.
The mechanism of the oxidative degradation of triclosan and hexavalent chromium by
W10O32 /UV system was investigated in detail using several analytical techniques (UV-visible
spectrophotometer, HPLC, LC-MS, ion chromatography). The results show that the
degradation process essentially involves a very excited state of oxidant W 10 O324-. The
W10O324- / UV system is oxygen dependent.
2. Photocatalyse hétérogène................................................................................ 23
Conclusion .................................................................................................................... 40
Chapitre II : Matériels et Méthodes....................................................................... 41
Introduction ................................................................................................................. 42
I. Synthèse des matériaux ...................................................................................... 42
2. 1 .Définition ....................................................................................................... 45
2. 2 Principe de la méthode.................................................................................... 46
6
II. Méthodes de caractérisations.............................................................................. 50
V. Produits ............................................................................................................... 61
1. Triclosan ......................................................................................................... 61
2. Mesotrione ...................................................................................................... 62
3. Méthylorange .................................................................................................. 64
4. Phénol ............................................................................................................. 65
6. Décatungstate.................................................................................................. 66
7. Produits chimiques.......................................................................................... 67
3. Hématite.......................................................................................................... 71
7
4. Bi2 WO6 -ZnO................................................................................................... 71
3. Surface BET.................................................................................................... 74
1. Méthylorange .................................................................................................. 76
2. Phénol ............................................................................................................. 77
2. Dégradation du phénol.................................................................................... 80
3. Discussion ....................................................................................................... 83
3. Discussion ....................................................................................................... 88
2. Dégradation du phénol.................................................................................... 93
3. Discussion ....................................................................................................... 95
8
2. Cinétique de dégradation du phénol ............................................................... 99
II. Réduction du Chrome hexavalent par le système Na 4 W10 O32 4-/UV ................ 111
IV. Suivi du triclosan et Chrome VI dans le système Na 4 W10 O32 4-/UV................. 121
VI. Dégradation de la Mésotrione par le système W 10 O32 4- /UV 365 . ..................... 127
9
1. Spectre d’absorption ..................................................................................... 127
10
Liste des figures
Chapitre I : Synthése bibliographique
Figure I.1: Structure cristalline de Bi2 WO6 …………………………………………………………....26
Figure II.2 : Principales étapes de synthèse d’un matériau par la voie sol-gel…………………….......59
Figure II.3 : Schéma de diffraction de rayons X par une famille de plans réticulaires. P1, P2, P3, sont
les plans de cette famille ; θ est l’angle de Bragg……………………………………………..…........53
Figure II.8: (A) Schéma source ESI-(B) schéma du mécanisme de formation d’ions dans ESI…........62
Figure III.7: Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour méthylorange, [cat]=
1g/L [MO]= 20 ppm...............................................................................................................................85
11
Figure III.8 : Elimination photocatalytique du phénol par Bi2 WO6 ; ZnO et Bi2 WO6 -
ZnO……………………………………………………………………………….....................……....87
Figure III.9: Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour Phénol, [cat]= 1g/L
[ph]= 50 ppm.................................................................................................................... ......................88
Figure III.11 : Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour MO, [PtBi2 WO6 ]=
1g/L, [MO] = 20 ppm.............................................................................................................................91
Figure III.13: Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour phénol, [PtBi2 WO6 ]=
1g/L [phénol]= 50 ppm...........................................................................................................................93
Figure III.27 : Effet du rapport Bi2 WO6 / Fe2O3 sur la dégradation du MO…………………..............112
Figure III.28 : Elimination du méthylorange et phénol par Bi2 WO6 -Fe2 O3 en présence de H2 O2 sous
irradiation visible……………………………………………………………………………………..114
12
Figure III.29 : Le spectre d’absorption d’une solution aqueuse de décatungstate................................115
Figure III.34 : Dégradation du Chrome VI par DTA (2 x 10-4 mol.L-1 ) à λ=320 nm ……………......120
Figure III.35 : Dégradation du Chrome VI par DTA (2 x 10-4 mol.L-1 ) à λ=365 nm………….....…..121
Figure III.43: Influence des ions chlorure sur la réduction du Chrome VI……………………....…..132
Tableau I.1: Potentiel d'oxydation des oxydants utilisable en milieu aqueux .......................................18
Tableau III.3 : les paramètres cinétiques de Bi2 WO6 -ZnO, Bi2 WO6 et ZnO..........................................86
13
Tableau III.4 : les paramètres cinétiques de Bi2 WO6 -ZnO, Bi2 WO6 et ZnO..........................................89
Tableau III.5 : les paramètres cinétiques de Bi2 WO6 et Pt Bi2 WO6 .......................................................91
Tableau III.9 : les paramètres cinétiques en présence de H2 O2, et Bi2 WO6 sous irradiation UV...........97
Tableau III.10 : les paramètres cinétiques en présence de H2 O2, du Bi2 WO6 sous irradiation
visible......................................................................................................................................................98
Tableau III.11 : les paramètres cinétiques en présence de H2 O2, et du Bi2 WO6 sous irradiation
UV.........................................................................................................................................................101
Tableau III.12 : les paramètres cinétiques en présence de H2 O2, et Bi2 WO6 sous irradiation
visible....................................................................................................................................................102
Tableau III.13 : les paramètres cinétiques du Fe 2 O3 et Bi2 WO6 - Fe2 O3 , en présence d’H2 O2 sous
irradiation UV.......................................................................................................................................105
Tableau III.14 : les paramètres cinétiques du Fe 2 O3et Bi2 WO6 - Fe2 O3 , en présence d’H2O2 sous
irradiation visible..................................................................................................................................105
Tableau III.15: les paramètres cinétiques du Fe 2 O3 et Bi2 WO6 - Fe2O3 , en présence d’H2O2 sous
irradiation UV.......................................................................................................................................108
Tableau III.16: les paramètres cinétiques du Fe 2 O3 et Bi2 WO6 - Fe2O3 , en présence d’H2O2 sous
irradiation visible............................................................................................................................. .....108
Tableau III.18 : les paramètres cinétiques du Bi2 WO6 - Fe2O3 , en présence d’H2 O2..........................113
14
Introduction générale
15
Introduction Générale
Les besoins en eau à l’échelle mondiale se font de plus en plus pressants due à
l’accroissement de la population mondiale (9 milliards d’individus à l’horizon 2050) et à
l’amplification de l’urbanisation, de l’industrialisation et de l’agriculture.
Les rejets ménagers, industriels et agricoles induisent des taux de pollution de l’air et
des milieux aquatiques accrus ainsi que l’émergence de nouvelles pollutions, comme la
pollution radioactive, qui présentent une toxicité pour l’homme et les écosystèmes [1–3]. Le
traitement des eaux usées se fond sur des méthodes physiques (filtration, adsorption sur
charbon actif), chimique (chloration) ou bien microbiologique (utilisation de bactéries) qu’il
faut quelquefois les combiner pour aboutir à un degré de purification acceptable [4]. Cela
nécessite du temps et plusieurs étapes de traitement ce qui implique également des coûts
supplémentaires.
Durant la dernière décennie, plusieurs recherches ont porté sur une nouvelle technique
d’oxydation : Procédé d’oxydation avancée (POA). Ces techno logies se sont montrées
efficaces pour la destruction de polluants gazeux et aqueux. Ces procédés reposent sur la
●
génération de radicaux hydroxyles OH qui possèdent un pouvoir oxydant supérieur à celui
des oxydants traditionnels (H2 O 2 , Cl2 , ClO 2 , O3 …) [5-7]. Ces radicaux peuvent minéraliser
partiellement ou totalement la majorité des composés organiques et organométalliques. Les
POA incluent des procédés d’oxydation chimiques en phase homogène : Fenton, ozonation,
péroxonation etc., et des procédés photochimiques : photolyse, photocatalyse homogène,
photo- fenton, photocatalyse hétérogène, photo-fenton hétérogène etc., des procédés
électrochimiques (oxydation anodique, électro- fenton).
L’objectif de cette étude est de montrer l’intérêt des procédés d’oxydation avancée sur
la dégradation du Triclosan, du Méthylorange, du phénol ainsi que la réduction du chrome
hexavalent.
16
Introduction Générale
Le deuxième chapitre définit les méthodes de synthèse utilisées au cours de
cette étude : méthode sol- gel et hydrothermale, ainsi que les produits et le matériel utilisés et
les méthodes expérimentales.
Le chapitre 3 contient quatre parties : la première est consacrée à la synthèse et
caractérisation des différents photocatalyseurs. La deuxième partie présente les résultats de la
photodégradation du MO et phénol par photocatalyse hétérogène en utilisant le bismuth
tungstène et l’oxyde de Zinc comme catalyseurs. La dégradation du MO et phénol en utilisant
le bismuth tungstène dopé au fer comme catalyseur du photo-fenton hétérogène a été exposée
dans la troisième partie. La photocatalyse homogène par le procédé W10 O 32 4- / UV était utilisé
pour la réduction du chrome hexavalent et la dégradation du triclosan ; les résultats obtenus
sont donnés dans la quatrième partie.
17
Chapitre I : Synthèse bibliographique
“Research is what I’m doing when I don’t know what I’m doing” W.Von Braun
18
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Introduction
Les polluants organiques persistants sont des molécules toxiques et non biodégradable
et ne sont pas détruits par les traitements physico-chimiques et biologiques classiques. De
nouvelles techniques ont été développées au cours des deux dernières décennies, car elles
peuvent conduire à une minéralisation complète de ces polluants, tels que les procédés
d’oxydation avancée (POAs).
Les procédés d’oxydation avancée sont des techniques de traitement des effluents
liquides et gazeux, ces méthodes reposent sur la formation des entités chimiques très réactives
qui peuvent décomposer les molécules les plus récalcitrantes en molécules biodégradable ou
en composés minéraux comme H2 O ou CO 2 .Ces procédés reposent sur la formation in situ des
radicaux hydroxyles qui ont un pouvoir oxydant supérieur à celui des oxydants traditionnels
tel que Cl2 , ClO 2 ou O 3 (tableau I.1). Les radicaux OH● sont capable de minéraliser
partiellement ou totalement la plupart des composés organiques grâce à leur potentiel redox
standard élevé de 2,8 eV.
Tableau I.1: Potentiel d'oxydation des oxydants utilisable en milieu aqueux [8]
19
Chapitre I : Synthèse bibliographique
La souplesse d’utilisation des POA est liée à la possibilité de produire OH ● par
différentes techniques, mais puisque ces radicaux sont des espèces très réactives et instables,
elles doivent être régénérer d’une façon continue au moyen de plusieurs réactions : chimiques,
photochimiques, biologiques ou électrochimiques.
Les radicaux hydroxyles sont susceptibles d’être appliqués à la dépollution des eaux
car ils répondent aux critères suivants :
II. Photocatalyse
20
Chapitre I : Synthèse bibliographique
composés organiques. Il permet alors, la dégradation de molécules en phase aqueuse ou
gazeuse. Il a déjà prouvé son efficacité pour la minéralisation complète de nombreux
polluants des eaux.
En réalité, le terme de photocatalyse est plus large, il ne repose pas sur une action
catalytique de la lumière, mais plutôt sur une accélération de la photoréaction par la présence
du catalyseur. Le terme de photoréaction est parfois remplacé par réaction photoinduite ou par
réaction photoactivée [9].
1. Photocatalyse homogène
La photocatalyse homogène est une réaction qui se fait en présence d’un
photocatalyseur de manière à avoir une solution homogène [9]. Parmi les photocatalyseurs
homogènes on trouve le décatungstate de sodium.
1.1.Décatungstate de sodium
21
Chapitre I : Synthèse bibliographique
1.2.Mécanisme
(I.3)
(I.4)
Hill et al. [15] ont supposé que les polyoxotungstates solubles oxydent les substrats
organiques par l’intermédiaire de l’état excité [W 10 O32 4-]* .
Cependant, A. troupis et al. [16] a postulé que la dégradation des produits organiques
peuvent être opère par l’intermédiaire des radicaux OH● et l’état excité [W10 O324-]* selon le
mécanisme suivant :
22
Chapitre I : Synthèse bibliographique
1.3.Synthèse du décatungstate de sodium dihydraté
Le ballon contenant le précipité formé sera laissé au congélateur pendant une nuit, puis
filtré et séché sur verre fritté. Le précipité obtenu sera suspendu à chaud dans l’acétonitrile
puis filtré sur verre fritté de nouveau. Le filtrat est placé au congélateur jusqu’au début de
formation des cristaux pâles jaunâtres. La cristallisation est favorisée par évaporation de
solvant par chauffage doux. Après plusieurs recristallisations, le produit obtenu sera laissé
sécher à l’air libre.
2. Photocatalyse hétérogène
La photocatalyse hétérogène est parmi les méthodes photochimiques les plus étudiées
dans le but d’atteindre la minéralisation des composés organiques. D’une manière générale,
elle consiste à utiliser la lumière solaire ou artificielle et un semi-conducteur.
23
Chapitre I : Synthèse bibliographique
sépare la bande occupée la plus haute en énergie (la bande de valence, BV) de la bande de
conduction (vide à l’état fondamental, BC.).
24
Chapitre I : Synthèse bibliographique
La vitesse requise est plus rapide que celle de la diffusion, les pièges doivent être pré-associés
à la surface du catalyseur avant la photoexcitation. Le piégeage des électrons et/ou les trous
rend la photocatalyse plus efficace.
L’adsorption des composés possédant des groupes attracteurs d’électrons est plus
importante que celle possédant des groupes donneurs des électrons.
25
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Par ailleurs, les réactions sont plus efficaces avec des composés adsorbables sur le
catalyseur. Par conséquence, la surface et la taille de catalyseur joueront un rôle très important
dans le système photocatalytique.
La concentration initiale des composés joue un rôle important dans l’oxydation des
composés organiques par photocatalyse. Si la concentration initiale est trop élevée, le
catalyseur peut être saturé, ce qui est un facteur d’inhibition de formation des radica ux
hydroxyles.
Les oxydes métalliques possédant une structure électronique à bande interdite large
sont très utilisés pour la photocatalyse à cause de leur résistance à la photocorrosion. La
stabilité et la non toxicité sont des critères importants pour le bon choix du photocatalyseur.
Les photocatalyseurs les plus répandus sont TiO 2, ZnO et CdS. Des études pour
l’application solaire s’intéressent aux chalcogènes (CdS, CdSe) car ils ont de faibles bandes
interdites. Malheureusement, ils se corrodent facilement même si l’ajout de sulfures et sulfites
réduit en partie ce phénomène. De plus, le relarguage d’ions toxiques tels que Cd2+ en
solution rend CdS inutilisable à des fins dépolluantes (Eq. I-12) [31].
De même, l’hématite (α-Fe2 O3 ), qui possède une bande de valence très oxydante (2,3
eV) et une bande de conduction à grand pouvoir réducteur (0V) [32] et ZnO sont des
photocatalyseurs de grand intérêt en raison de leur fortes activités dans le visible.
26
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Dans cette étude, nous allons nous intéresser plus particulièrement à trois différents
photocatalyseurs : ZnO, Fe2 O3 et Bi2 WO6 .
Le bismuth tungstène (Bi2 WO6 ) fait partie de la famille des oxydes de type
Auririvillus. En1999, ses propriétés photocatalytiques sous irradiation visible ont été
découvertes pour la production de dioxygène par oxydation de l’eau [33]. Ensuite en 2003,
ses propriétés ont été exploitées pour la minéralisation de molécules organiques [34].Son
activité photocatalytique a depuis été largement mise à contribution pour dégrader une large
gamme de molécules sous irradiation visible [35,36]. Bi2 WO6 présente une structure
cristalline et électronique appropriée pour la photocatalyse sous lumière visible.
Du point de vue théorique, la production du OH● dans le système Bi2 WO6 / UV est
presque impossible. Généralement, les trous formés dans une bande de valence Bi3+par
photoexcitation sont considérés comme Bi5+ (ou Bi4+).Bien que le potentiel d’oxydo-réduction
27
Chapitre I : Synthèse bibliographique
dans une solution aqueuse est différent de celui dans les solides, un potentiel standard
d’oxydo-réduction de Bi2 O4 /BiO + (BiV/BiIII)(E0 = 1,59 V à pH=0) pourrait donner une
estimation approximative du potentiel d’oxydation du trou (Bi5+) photogénéré dans Bi2 WO6
[39]. Cependant, le potentiel standard d’oxydo-réduction BiV/BiIII est plus négatif que celui
de OH●/OH- (+1,99V) [33], ce qui suggère que le trou photogénéré sur la surface de Bi2 WO6
ne peut pas réagir avec OH-/H2 O pour former OH●. Donc, la décomposition des composés
organiques par Bi2 WO6 pourrait être due à la réaction directe avec le trou photogénéré.
Bi2 WO6 absorbe dans le visible proche UV, avec une limitation d’absorption de 440
nm [40,41] qui correspond à une largeur de bande interdite de 2,8 eV.
L’oxyde de zinc (ZnO) est un semi-conducteur de type II-VI à large bande interdite
directe de 3,37 eV à température ambiante qui a été étudiés dans les années 70. Cependant
l’étude et la croissance de ce matériau revient en force ces dernières années en raison de ses
propriétés fondamentales attractives, de son large gap direct, de sa grande énergie de liaison
d’excitation, de sa structure cristallographique et de sa non-toxicité [42,43].
Structure du ZnO
ZnO a une structure cristalline hexagonale dans laquelle des ions d’oxygène sont
disposés suivant un réseau de type hexagonal compact, et ou les atomes de zinc occupent la
moitié des positions interstitielles tétraédriques ayant le même arrangement que les ions
d’oxygène (Fig.I.2) [44].
28
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Propriétés catalytiques du ZnO
29
Chapitre I : Synthèse bibliographique
entraînant des coûts supplémentaires liés aux produits chimiques et à la gestion des boues
ainsi formées, sans compter la perte de catalyseur. Afin d’éviter de précipiter le fer dissous,
des systèmes homogènes plus complexes ont été préparés qui utilisent un ligand polymère de
type polyacrylonitrile pour coordonner divers métaux de transition tels que Fe3+, Co2+, Ni2+ et
Cu2+ [50]. Ensuite, le catalyseur peut être séparé facilement du système par nanofiltration.
30
Chapitre I : Synthèse bibliographique
3.2.Catalyseurs solides
Dans ce paragraphe sont détaillés les études portant sur les minerais de fer et le
bismuth tungstène dopées au fer qui sont les catalyseurs hétérogènes utilisés dans ce travail.
Minerais de fer
Les minerais de fer, utilisés pour la décontamination des eaux usées peuvent être
recouvrés et réutilisés, puisqu’ils sont quasiment insolubles dans l'eau. Certaines études ont
montré que ces catalyseurs étaient actifs dans une gamme plus étendue de pH qu’en procédé
Fenton homogène [60].
31
Chapitre I : Synthèse bibliographique
A des concentrations élevées de H2 O 2 , la réaction est inhibée; due au piégeage des
radicaux hydroxyles par H2 O2 entrainant la formation de radicaux hydroperoxyles, beaucoup
moins réactifs. C’est donc un phénomène très semblable à celui observé en Fenton homogène.
Des études ont montré que les minerais contenant du Fe(II) sont des catalyseurs moins
actifs que ceux incorporant du Fe(II) [52,61]. Ainsi, l’hématite (Fe2 O3 ), la goethite (α-
FeOOH), la lepidocrocite (γ-FeOOH) et la ferrihydrite (Fe2 (OH) 6 ) sont des catalyseurs qui
peuvent être utilisés pour dégrader les polluants organiques.
Le rapport Fe(II)/Fe(III) est aussi un paramètre important. La pyrite est associée à une
constante de réaction par unité de surface k surf = 0,177 L.min-1 .m-2 à pH = 3 et la magnétite à
ksurf =1,47×10-3 L.min-1 .m-2 . Deux types de magnétite (nano et microstructurée) pour
l’oxydation de la rhodamine B à pH neutre [57], les vitesses de décomposition de H2 O2 et du
polluant par unité de surface étaient plus élevées pour la magnétite microstructurée qui
présentait une cristallinité et un rapport Fe(II)/Fe(III) plus élevés.
La surface spécifique des minerais du fer est un facteur important pour la dégradation
des polluants organiques par la réaction de type Fenton, vo ire plus important que le paramètre
précédent. L'efficacité d’oxydes mixtes du fer et du silicium à dégrader le rouge du méthyle à
pH 5 diminue dans l'ordre suivant : quartz-goethite (Q4) > quartz-oxyde amorphe de Fe(III)
(Q1) > quartz- maghémite (Q2) > quartz- magnétite (Q3) [63]. Cela correspond en fait à l’ordre
de classement de leur surface spécifique : Q4 (148 m2 .g-1 ) > Q1 (121 m2 .g-1 ) > Q2 (11,5 m2 .g-
1
) > Q3 (8,6 m2 .g-1 ).
D’autres facteurs peuvent influencer la catalyse par les oxydes du fer, comme le pH de
la solution et les propriétés chimiques du polluant. A pH acide, la dissolution des minerais de
fer dans l’eau, conduisant à la promotion de la réaction de Fenton homogène, doit être prise
en compte. L'augmentation de la vitesse d'oxydation à faible pH est donc attribuée à la
meilleure solubilité des espèces Fe(III) à pH acide, conduisant à des réactions de type Fenton
homogène. Dans ces conditions, la vitesse d’oxydation ne dépend quasiment pas de la
quantité du catalyseur. En s’approchant d’un pH neutre, la solubilité du minerai du fer
diminue beaucoup et la dégradation du composé organique n’implique que des réactions
hétérogènes. Dans ces conditions, les interactions électrostatiques entre la surface du
catalyseur et les composés organiques deviennent importantes. Kwan et Voelker [64] ont
étudié l'effet de l'interaction électrostatique entre la surface d u catalyseur (goethite) et
32
Chapitre I : Synthèse bibliographique
plusieurs molécules (acide formique, nitrobenzène et 2-chlorophénol) sur leur oxydation par
H2 O 2 . A pH 4, seul l'acide formique (pKa = 3,7) est relativement dissocié et interagit avec la
surface de l'oxyde du fer chargée positivement où les radicaux OH● sont générés. Le rapport
entre la constante de vitesse de dégradation et la constante de vitesse de réaction avec OH ● est
alors 50 fois supérieur pour l'acide formique par rapport aux deux autres molécules. Cette
observation confirme l'hypothèse que les composés organiques adsorbés à la surface du
catalyseur sont facilement accessibles aux radicaux OH●.
α-Fe2 O3 est un semi-conducteur avec une bande interdite étroite de 2,2 eV et peut
répondre à la lumière visible jusqu’à 600 nm. L’hématite a d’autre avantages pratiques
comme le faible cout et la non toxicité. La modification du Bi2 WO6 par α-Fe2 O3 peut élargir la
gamme de la réponse de la lumière visible et de prolonger la durée de vie du support
photogénéré.
Une stratégie pour éviter la recombinaison des charges photogénérées au sein d’un
semi-conducteur est d’assurer une séparation physique efficace de ces charges en transférant
les électrons ou les trous dans un composé voisin. Il s’agit alors de former une jonction entre
Bi2 WO6 et un composé qui peut être un conducteur ou un autre semi-conducteur.
1. Conséquences du dopage
Le dopage des semi-conducteurs peut induire trois effets : séparation spatial des
charges, une meilleure absorption de la lumière et une modification de l’état de surface du
semi-conducteur.
33
Chapitre I : Synthèse bibliographique
La séparation des charges photoinduites : c’est l’effet principal de la
création d’une jonction entre deux matériaux. Les énergies de Fermi s’équilibrent à la
jonction quand deux matériaux sont en contact, par diffusion des électrons d’un
matériau à l’autre, faisant apparaître un champ électrique interne à l’interface entre les
matériaux [66]. Dans le cas du couplage de Bi2 WO6 avec un métal comme le cuivre [67]
ou un matériau conducteur comme le graphène [68–70], le fullérène [71] ou la
polyaniline (PANI) [72], ce dernier joue le rôle de collecteur d’électrons et ses
propriétés conductrices favorisent la séparation et la mobilité des électrons.
Le couplage de Bi2 WO6 avec un autre semi- conducteur, conduit à un transfert entre les
bandes des différents semi-conducteurs : les électrons passent de la bande de conduction la
plus basse en énergie à la bande de conduction la plus haute en énergie et les trous photo-
induits passent de la bande de valence la plus énergétique à la bande de valence la plus basse
en énergie. L’absorbance de l’irradiation par Bi2 WO6 et le semi-conducteur, conduit à une
migration simultanée des charges d’un matériau à l’autre.
Ces trois effets du couplage peuvent présenter des avantages pour les propriétés
photocatalytiques de Bi2 WO6 . Toutefois, la quantité du matériau à introduire doit être
déterminée, afin d’éviter un trop grand nombre de jonctions qui induisent des défauts aux
interfaces (centres de recombinaison ou d’immobilisation des charges) et un effet d’écrantage
de la lumière incidente par le matériau déposé sur Bi2 WO6 qui induit une diminution du
rendement quantique.
Parmi tous les matériaux évoqués pour former des hétérostructures avec Bi2 WO6 , les
métaux nobles occupent une place particulière.
34
Chapitre I : Synthèse bibliographique
2. Dopage par métaux nobles
A une concentration optimale (très souvent inférieure à 1%), les métaux nobles (Ag,
Au,Rh, Pt) [73-75] améliorent les propriétés photocatalytiques. Ils agissent comme des pièges
à électrons et des séparateurs de charges (Fig.I.3). Un tel dopage permet une diminution du
taux de recombinaison des charges photo-induites selon les équations I.27 et I.28 :
M
O2
hγ
O2
Band gap
OH
OH
Cependant, un taux de dopage trop élevé crée des centres de recombinaison. En effet,
la réaction d’oxydation du métal réduit par les trous (Eq.I.29) entre en compétition avec les
réactions des équations I.27 et I.28.
35
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Afin de quantifier l’augmentation de la photoactivité des échantillons dopés, en
calcule le "Facteur d’amélioration = Enhancement factor" (Ef) qui est le rapport entre la
vitesse de la photo réaction des échantillons dopés par le métal et la vitesse pour le même
échantillon non dopés.
La vitesse de dégradation :
Avec :
V : Volume (L).
3. Semi-conducteurs composites
Il s’agit de l’association du Bi2 WO6 et d’un autre semi-conducteur dans le but de
séparer les charges photo- induites mais aussi d’élargir la gamme spectrale d’irradiation. Deux
types de système sont possibles : les radiations incidentes sont absorbées par un matériau ou
par les deux matériaux à la fois.
Dans le cas où seulement le semi-conducteur à bande interdite la plus faible est irradié,
le transfert d’électrons dans la bande de conduction du titane est possible à des longueurs
d’onde supérieures à la longueur d’onde d’absorption maximale du Bi2 WO6 .
36
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Le couplage de Bi2 WO6 avec TiO 2 a permis d’obtenir une activité photocatalytique
dans le visible pour la dégradation du phénol et Rhodamine B [76,77].
Les dangers chimiques pour l’environnement et pour l’homme sont très nombreux.
Certaines substances ont en effet des propriétés intrinsèquement nuisibles pour ces cibles :
caractère polluant, toxicité, nocivité, forte réactivité, caractère biocide, ...
Les POP sont des molécules complexes qui, contrairement aux autres polluants ne sont
pas définies en fonction de leur nature chimique mais à partir de quatre propriétés qui sont
[78]:
37
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Parmi les polluants organiques : les hydrocarbures, les hydrocarbures aromatiques
polycycliques, les pesticides, les colorants, les dioxines, dibenzofurannes, les dérivés du
phénol (bisphénol-A), les organo-mercuriques et des médicaments divers, etc. Chaque famille
de polluants a des caractéristiques physico-chimiques différentes qui conditionnent leur
devenir dans les sols, dans l’air ou en milieu aqueux et surtout leur comportement dans
l'environnement. Ils proviennent principalement de trois ensembles d'activités:
Pollutions diffuses : est une pollution due à de multiples rejets des polluants
dans le temps et dans l’espace et qui sont peu visible mais son effet sur
l’environnement est nocif.
Pollutions ponctuelles ou accidentelles : est une pollution locale, ponctuelle et
souvent massive.
2. Polluants inorganiques
Les polluants inorganiques sont des composés métalliques qui se retrouvent à l’état
naturel dans l’environnement principalement sous forme d’éléments traces (concentrations
dans les milieux aquatiques de l’ordre ng.L-1 ou µg.L-1 ). Les métaux les plus fréquemment
rencontrés dans l’environnement sont reportés dans le tableau I.2 [79].
38
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Tableau IV.2:Métaux rencontrés dans l'environnement [80]
Tous ces éléments représentent un potentiel polluant, ils sont toxiques pour les
organismes et les hommes à de faibles concentrations.
L’arsenic, le cadmium, le mercure et le plomb sont les métaux les plus nocifs.
Les composés non- métalliques sont les nitrates et les phosphates qui sont responsables du
phénomène d’eutrophisation, mais aussi les cyanures, les fluorures, l’amiante, etc.
39
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Cependant, ces éléments peuvent présenter des formes organiques, comme par
exemple le mercure (méthylmercure) et l’étain (tributylétain), qui s’avèrent être plus
biodisponibles et donc plus toxiques pour l’environnement et les organismes vivants.
Depuis quelques années, d’autres polluants sont rejetés dans l’environnement. Ils présentent
un danger pour les organismes. Ce sont en particulier les retardateurs de flamme bromés
(polybromodiphényls, polybromodiphényléthers), les composés organiques perfluorés (PFOS,
PFOA, …), les médicaments, les cosmétiques, les drogues, les peptaïbols et les
nanoparticules.
Conclusion
Cette étude bibliographique montre que les polluants chimiques présentent un danger
pour l’environnement et l’homme. Dans la plupart du temps, ils sont rejetés directement vers
le cours d’eau sans traitement préalable. Ces rejets posent un problème sanitaire, leur
élimination nécessite un traitement spécifique. Mais les procédés classiques utilisés pour le
traitement de ces eaux sont mal et parfois même pas adaptés à la dépollution de ces polluants.
Une technique adaptée à ce genre de polluant doit être capable de dégrader les
molécules jusqu'à minéralisation afin d’éviter la formation de sous-produits. Les procédés
présentés dans ce chapitre (Les POA) répondent à ces critères grâce à l’utilisation des
radicaux hydroxyles qui ont un pouvoir oxydants élevé, ces radicaux peuvent être générés par
différentes méthodes.
40
Chapitre II : Matériels et Méthodes
“Ce qu’il y a souvent de plus difficile à appréhender et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux” Alexis de Tocquev ille
41
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Introduction
Ce chapitre décrit les méthodes de synthèse et caractérisation des matériaux ainsi que
les produits, les dispositifs d’irradiation et les techniques analytiques utilisés au cours de cette
étude.
1. Méthode hydrothermale
1.1.Historique de la méthode
Le terme « hydrothermal » était utilisé pour la première fois par Sir Roderick
Murchison (géologue anglais, 1792-1871) au 19èmesiècle et le terme de «bombe
hydrothermale » est apparu en 1881 lorsque MM. Friedel et Sarasin ont utilisé les hautes
pressions pour leurs expérimentations. A la suite de ces premières études, les premiers
autoclaves en métal sont apparus en 1882.
La plupart des travaux effectués sur la recherche hydrothermale en XIXe siècle, a été
réalisée en Europe (France, Allemagne, Italie et Suisse). Les rapides avancées technologiques
dans la fabrication de nouveaux autoclaves et les physico-chimistes permirent de mieux
comprendre les phénomènes ayant lieu lors des conditions hydrothermales. Cette voie de
recherche s’est développée dans le reste du monde. A la fin des années 1990, les USA et le
Japon se sont placés respectivement au premier et second rang mondial des pays les plus
actifs sur la recherche hydrothermale.
42
Chapitre II : Matériels et Méthodes
procédé fut conçu en 1892 par Karl Josef Bayer. Au cours du XXe siècle, d’autres réussites
scientifiques et commerciales ont vu le jour comme la synthèse de cristaux de quartz de
grande taille. Ensuite en 1948 la synthèse de zéolithes par M. Barrer.
Bien que les progrès considérables accomplis d’un point de vue technologique et les
avancées sur la compréhension de cette voie expérimentale, la définition de la synthèse
hydrothermale demeure une problématique. À partir de sa première utilisation vers 1840,
jusqu’à nos jours, la communauté scientifique est divisée quant à une définition unique. Au
cours de ces différents siècles, plusieurs définitions ont été proposées, parmi eux celles de
Murchison, Morey et Niggli et Rabenau :
Murchison en1840 définit l’hydrothermal comme étant une action de l’eau à haute
température et haute pression, provoquant des changements dans la croûte terrestre et menant
à la formation d’une grande variété de minerais et de roches [81].
Morey and Niggli ont avancé qu’en synthèse hydrothermale, les réactifs sont soumis
à l’action de l’eau à des températures généralement proche mais souvent considérable ment
au-dessus de la température critique de l’eau dans une enceinte fermée [82].
43
Chapitre II : Matériels et Méthodes
La synthèse hydrothermale est une voie de synthèse plus proche des enjeux
environnementaux qui sont la réduction des coûts énergétiques, associés à l’élaboration des
matériaux et la réduction des solvants polluants et toxiques. Les considérations
environnementales sont devenues des enjeux majeurs, la synthèse par voie hydrothermale
semble être une alternative prometteuse, permettant d’y répondre dans la production de
matériaux. En effet, dans les laboratoires, la synthèse hydrothermale ne nécessite pas des
conditions de chauffage élevées comparant à celles utilisées en chimie du solide pour la
fabrication d’oxydes ou de céramiques.
La synthèse est effectuée dans des autoclaves à téflon (Fig.II.1). Elle se compose
essentiellement d’un corps en acier inoxydable et d’une chemise en téflon supportant les
conditions hydrothermales. Les températures de chauffage sont comprises entre 403K et
473K. La pression générée par le système est fonction du taux de remplissage, de la
température du chauffage ainsi que les réactifs utilisés. Les autoclaves sont chauffés dans un
four ou dans une étuve à régulation électronique. La conception de fermeture se compose
d’une fermeture à flasque à ressort et large qui est scellée, en serrant le chapeau de l’autoclave
avec une clé à fourche de crochet.
Un autre inconvénient de l’hydrothermal, c’est que seul l’état final est connu tandis
que ce qui se passe entre ces deux stades reste inconnu, c’est la fameuse "boite noire".
44
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Cependant, des moyens d’études ont été récemment développés pour observer
l’évolution du système pendant la réaction [85-88].
Les paramètres les plus évidents à moduler sont le temps, la température, le pH initial
et la nature des réactifs.
45
Chapitre II : Matériels et Méthodes
2. 2 Principe de la méthode
Le procédé sol- gel fait appel à des précurseurs moléculaires en solution, qui se
transforme progressivement en un réseau d’oxydes par des réactions de polymérisations
semblables à celles que l’on utilise dans le domaine des polymères organiques [91]. En plus
de précurseur la solution de départ contient un solvant (en général un alcool), parfois un
catalyseur (acide ou basique) et de l’eau. La nature du précurseur est dictée par le matériau à
synthétiser. Le choix du solvant et catalyseur est imposé par les propriétés physico-chimiques
du précurseur.
a. Les précurseurs
Les alcoxydes métalliques de formule générale M(OR) n dont M désigne un métal de
degré d’oxydation n (par exemple : Si, Ti, Zr, Al, Sn, Zn…) et OR un groupement alkyle de
type (-Cn H2n+1 ) sont les précurseurs généralement utilisés dans le procédé sol- gel.
Les précurseurs doivent être soluble dans une grande variété de solvants organiques et
présenter une grande pureté.
b. Mécanismes réactionnels
Le procédé sol- gel se déroule en deux étapes : l’hydrolyse et condensation.
46
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Hydrolyse
La réaction d’hydrolyse à pour but d’engendrer des fonctions réactives M-OH comme
donné dans la réaction II.1. Il s’agit donc d’une conversion de fonctions alcoxy en fonction
hydroxy, elle s’accompagne d’une consommation d’eau et une libération d’alcool. La solution
obtenue à la fin est appelée sol.
Condensation
c. La transition sol-gel
Les réactions d’hydrolyse et condensation conduisent à la gélification et à la formation
d’un gel constitué de chaînes M-O-M (ou M-OH-M) et dont la viscosité augmente au cours du
temps. Ce gel contient encore des solvants et précurseurs qui n’ont pas réagi.
La phase « gel » dans le procédé sol- gel est définie et caractérisée par un « squelette »
solide en 3D inclus dans une phase liquide. La phase solide est typiquement un sol
polymérique condensé où les particules se sont enchevêtrées pour former un réseau
tridimensionnel.
Comme toute réaction, la transition sol- gel est sensible aux paramètres de son
environnement comme la température ou l’humidité, ce qui peut modifier la cinétique des
réactions mises en jeu.
47
Chapitre II : Matériels et Méthodes
48
Chapitre II : Matériels et Méthodes
49
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Figure II.2 : Principales étapes de synthèse d’un matériau par la voie sol-gel
La diffraction des rayons X (DRX) est une technique de base de caractérisation des
matériaux. Elle permet la détermination des phases minérales micro et poly-cristallines des
matériaux.
50
Chapitre II : Matériels et Méthodes
L’état cristallin est caractérisé par la répartition tripériodique dans l’espace d’un motif
atomique. Cette répartition ordonnée constitue des plans parallèles et équidistants que l’on
nomme plans réticulaires {h,k,l}. Les distances interréticulaires sont de l’ordre de 0.15 Å- 15
Å et dépendent de la disposition et du diamètre des atomes dans le réseau cristallin. Elles sont
constantes, caractéristiques du cristal et peuvent être calculées grâce à la diffraction des
rayons X. Un faisceau de rayons X monochromatique et parallèle qui frappe un cristal est
diffracté dans une direction donnée par chacune des familles des plans réticulaires à chaque
fois que la condition ou loi de Bragg est réalisée :
nλ= 2d sinθ
n : Ordre de la diffraction
Figure II.3 : Schéma de diffraction de rayons X par une famille de plans réticulaires. P1, P2, P3,
sont les plans de cette famille ; θ est l’angle de Bragg.
Pour que la diffraction se produise, il faut que les ondes diffractées par les différents
plans soient en phase, c’est à dire que la différence de marche (fig.II.3) des rayons rencontrant
ces plans soit égale à un nombre entier. Dans ce cas, l’angle suivant lequel le faisceau
de rayons X est dévié est égal à l’angle d’incidence q et est caractéristique de la distance
interplanaire ou interréticulaire d. Si l’on connaît la longueur d’onde du faisceau de rayons X,
on peut mesurer à partir de l’angle θ l’équidistance d et ainsi identifier la nature du cristal.
51
Chapitre II : Matériels et Méthodes
L'indexation de ces pics est réalisée à l'aide de bases de données des fiches ASTM
(American Society for Testing and Materials), faisant correspondre les distances
interréticulaires d aux angles 2θ enregistrés. La position des pics de diffraction permet
l’identification des structures ou phases cristallines présentes et donc la détermination de la
composition cristallographique de l’échantillon analysé.
52
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Les diagrammes de DRX ont été obtenus sur un Siemens D-501 diffractomètre en
utilisant Cu Kα rayonnement (0,15406 nm). Les tailles des cristallites des différentes phases
ont été estimées à partir de l’élargissement de la ligne des pics de diffraction des rayons X
correspondante à l’aide de l’équation de Scherrer. Les pics ont été identifiés en utilisant la
fonction de Voigt.
La surface spécifique d'une poudre est estimée à partir de la quantité d'azote adsorbée
en fonction de la pression, à la température d'ébullition de l'azote liquide et à pression
atmosphérique normale. Le procédé de mesure par physisorption implique le refroidissement
de la surface de la poudre mesurée, en utilisant de l'azote pour adhérer à la surface
(adsorption), puis le réchauffement de la surface (désorption).
53
Chapitre II : Matériels et Méthodes
200°C pendant une durée de 5 heures. Toutes les mesures obtenues sont déterminées à la
température de l’azote liquide 195 °C.
Pour les analyses en réflexion diffuse, il est nécessaire d’équiper le spectromètre par
une sphère d’intégration dont le rôle est de collecter la lumière diffusée dans tout l’espace. Le
schéma du montage de la sphère d’intégration est représenté sur la Fig.II.5.
Les spectres UV- vis ont été enregistrés en utilisant un spectromètre Varian Cary 100
en mode réflexion diffuse (R). Pour les mesures, la dilution a été faite dans BaSO 4 qui
n’absorbe pas dans le domaine du rayonnement UV-vis (standard blanc). La plage de
longueur d’onde était 240-800 nm.
54
Chapitre II : Matériels et Méthodes
1 Faisceau incident 3
2 Miroir 1 1
3 Miroir 2
4 Port de mesure en transmission
5 Port de mesure en réflexion
6 Sphère d’intégration recouverte de
BaSO4
7 Echantillon
4
6
Détecteur
7
5
Le fonctionnement du microscope est basé sur l’émission d’électrons produits par une
cathode et la détection de signaux provenant de l’interaction de ces électrons avec
l’échantillon. Ces électrons qui irradient la surface de l’échantillon pénètrent profondément
dans le matériau et affectent un volume appelé "poire d’interaction". Le volume de cette poire
dépend du numéro atomique moyen de l’échantillon et de l’énergie des électrons incidents.
Dans ce volume d’interaction, les électrons du faisceau vont perdre leur énergie par collisions
multiples avec les atomes du matériau générant ainsi de nombreux phénomènes secondaires.
Absorption d’électrons
55
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Courants induits
Potentiels électriques
Vibration du réseau
La figure II-6 illustre l’ensemble des radiations pouvant être émises lors de
l’interaction entre le faisceau d’électrons et l’échantillon. Toutes ces radiations sont produites
simultanément et rendent possibles à la fois l’observation et l’analyse d’un objet choisi.
La préparation des échantillons est contraignante. Ils doivent être déshydratés puis
subir un traitement pour devenir conducteur (fixation des tissus, nettoyage). L’échantillon est
ensuite placé sur le porte-objet.
Le MEB utilisé lors de cette étude est un Hitachi S 4800. Les échantillons ont été
dispersés dans de l’éthanol en utilisant un ultrason.
56
Chapitre II : Matériels et Méthodes
1. Irradiation à 320 nm
Les irradiations à 320 nm sont réalisées à l’aide d’un monochromateur Schoffel équipé
d’une lampe Xénon de 1600 W. Le flux photonique a été déterminé par actinométrie chimique
et est égale à I0 = 1,4 x 1015 photon.cm-1 .s-1 . Les solutions sont irradiées dans une cellule de 1
cm de trajet optique placée à 6 cm de la source lumineuse. La distance source d’irradiation-
cellule est maintenue constante tout au long des études.
2. Irradiation à 365 nm
Le dispositif utilisé pour ces irradiations est une enceinte réfléchissante à base
circulaire équipée de six tubes fluorescents de type Philip 15 W avec un maximum d’émission
à 365 nm. La solution est placée en position centrale dans un tube en Quartz et l’ensemble est
refroidi par un ventilateur.
Les essais avec de la lumière visible ont été effectuées avec la même lampe Osram
Vitalux Ultra et en utilisant un filtre UV de polyester (Edmund Optics) absorbant 99,9% du
rayonnement inférieur à 400 nm.
57
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Les spectres d'absorption UV-visible des solutions obtenues lors de cette étude ont été
enregistrés sur un spectrophotomètre Cary 300 à double faisceau parallèle, avec une
résolution de 1 nm, muni d’un logiciel Varian pour la mémorisation et le traitement des
spectres.
I0 Référence
Détecteur
Monochromateur
Rayonnement
Rayonnement Echantillon
monochromatique
polychromatique
2. Méthodes chromatographiques
58
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Les colonnes utilisées sont du type phase inverse, silice greffée de granulométrie 5µm,
de longueur 150 mm et de diamètre interne 4,6 mm.
59
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Figure II.8: (A) Schéma source ESI-(B) schéma du mécanisme de formation d’ions dans ESI
c. Chromatographie ionique
La chromatographie ionique est une des méthodes analytiques de références en
analyses des eaux. Elle permet d’isoler une substance chargée électriquement d’un mélange
de molécules chargées (liquide).
La CI a été utilisé lors de cette étude pour déterminer les concentrations du chrome
hexavalent en utilisant une colonne de séparation constituée d’une résine échangeuse
d’anions.
L’appareil utilisé est une Chromatographie d'ions Thermo Scientific, équipé d’un
détecteur UV- visible à 520 nm et d’un injecteur relié à une colonne et une pré-colonne
60
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Dionex IonPac CS5A(4 x 250 mm). Le débit de l’éluant était de 0, 5 mL.min-1 , le débit du
réactif post colonne était de 0,25 mL.min -1 . L’injection ne se fait pas par une pompe mais par
un système PC10 qui fonctionne à l’aide d’une constante d’hélium. Le volume injecté était de
0, 25 mL.min-1 .
V. Produits
1. Triclosan
Le Triclosan (5-chloro-2-(2,4-dichlorophénoxy)) phénol ou TCS) est un agent
antimicrobien listé par la Directive du Conseil de l'Union Européenne, 76/768/CEE, en tant
que conservateur des produits cosmétiques et existant sur le marché sous les noms
commerciaux de Microban, Irgasan, Irgacare et Irgacide [96].
A cause des différentes applications du triclosan dans notre vie quotidienne, plusieurs
études ont montré une importante contamination des rivières et des lacs par ce polluant
organique et ses dérivés [98-102]. Son accumulation inhibe indirectement le processus
photosynthétique chez les algues : le triclosan élimine les bactéries qui réagissent avec l’algue
dans le biofilm.
Les dioxines s’accumulent dans le corps humain et causent des mutations d’ADN,
elles sont aussi connues pour leur effet cancérogène.
Le Triclosan provient du Dr. Ehrenstofer GmbH (Germany) avec une pureté de 99%.
La solution du Triclosan a été préparée avec l’eau distillée en gardant le même mode
opératoire pour toutes les expériences. Le Triclosan a été dissous dans 20 ml d’eau distillée à
une concentration de 3.10-5 mol/L.
2. Mesotrione
La mésotrione [2-(4- méthylsulfonyl-2-nitrobenzoyl) cyclohexane-1,3-dione] (Figure
II.11) est un herbicide de la famille des benzoylcyclohexane-1,3-diones (tricétones), sélectif
du maïs proposé pour remplacer l’atrazine [104-106] qui était interdite dans l’union
62
Chapitre II : Matériels et Méthodes
européenne. C’est un acide faible (pKa = 3,12 à 20°C) dont la solubilité dans l’eau passe de
2,2 g/L à pH 4,8 à 22g/L à pH 9. Très peu volatile (K H = 5,1x10-7 Pa.m3 /mol à 20°C), elle est
stable dans l’eau dans une gamme large du pH et de températures.
63
Chapitre II : Matériels et Méthodes
La Mesotrione provient du Pestanal Fluka analyticol, avec une pureté de 99,9%. Elle
est dissoute dans 100 ml d’eau distillée pour une concentration de 4.10 -4 mol/L. On prépare
une solution diluée de 3.10-5 mol/L à partir de cette solution mère.
3. Méthylorange
Méthylorange (MO) (C 14 H14 N3 O3 SNa) est un colorant azoïque utilisé dans la
teinturerie et l’industrie textile. Il est connu aussi comme Orangé de méthyle, hélianthine,
orange III, acide [(diméthylamino-4) phénylazo] 4-benzènesulfonique-sodium Salt. C’est une
poudre orange d’un poids moléculaire de 327,34 peu soluble dans l’eau à une température
ambiante et quasiment insoluble dans l’éthanol. Il absorbe dans l’UV-visible à λ= 507 nm,
522 nm et 464 nm, son point de fusion est supérieur à 300°C.
Il est estimé que 10 – 15 % des quantités initiales sont perdues durant les procédures
de teinture et sont évacues sans traitement préalable dans les effluents [108]. Le
méthylorange est caractérisé par la présence d’un groupement azoïque qui relie les deux
noyaux benzoïques, (figure II.13).
En chimie, il est utilisé comme un indicateur coloré dans les dosages acido-basiques. Il
est rouge pour un pH inférieur à 3, jaune pour un pH supérieur à 4,4 et orangé dans sa zone du
virage.
64
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Le MO provient d’Aldrich avec une pureté de 88% et a été dissout dans 5 L d’eau
distillée pour une concentration de 20 ppm. Pour un volume 200 mL de MO, 0,2 g de
photocatalyseur est utilisé.
4. Phénol
Le phénol (C 6 H6 O) est une molécule organique incolore connue pour sa faible
adsorption sur les photocatalyseurs et sa dégradation indirecte via les radicaux hydroxyles,
appelé aussi hydroxybenzène, acide phénique ou acide carbolique. C’est la plus simple
molécule de la famille des phénols (fig.II.14). Dans les conditions ambiantes habituelles, il se
trouve sous forme de solide cristallisé sous formes d’aiguilles de couleur blanche à l'état pur.
Il a tendance à s'oxyder légèrement au contact de l'air pour donner des traces de quinones qui
le colorent en rose puis en rouge.
Le phénol a une constante molale cryoscop ique de 6,84 °C∙kg/mol et une constante
molale ébullioscopique de 3,54 °C.kg/mol.
65
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Le phénol se dissout lentement puisqu’il est plus lourd que l’eau et même dilué il
forme des solutions toxiques. Il figure dans la catégorie des risques de pollution de l’eau.
Dans l’atmosphère, les vapeurs du phénol forment des mélanges explosifs sous l’effet de la
chaleur puisqu’ils sont plus lourds que l’air. Il est classé par l'Union Européenne comme
mutagène catégorie 3 : substance préoccupante pour l'homme en raison d'effets mutagènes
[115].
Le phénol provenant du Sigma Aldrich avec une pureté ≥ 99%, a été dissout dans 5 L
d’eau distillée pour une concentration de 50 ppm. Pour un volume de 200 mL d u phénol, nous
avons ajouté 0,2 g du photocatalyseur.
5. Chrome hexavalent
Le chrome hexavalent (Cr (VI)) est extrêmement toxique, il exhibe des effets
cancérigènes et mutagènes pour l’homme. Il est très mobile dans les systèmes aquatiques en
raison de sa solubilité dans l’eau. Cette dernière dépend du cation auquel il est associé. Elle
est de 38,96 g.L-1 à 20°C pour K 2 CrO 4 , alors que pour les complexes PbCrO 4 , CaCrO 4 et
BaCrO 4 ont des solubilités faibles de 0,005.10-3 g.L-1 , 0,2 g.L-1 à 18°C et 50.10-3 g.L-1 à 25°C
respectivement [116].
Le Cr (VI) est utilisé dans divers procédés industriels tels que le textile, la teinture, la
galvanoplastie, le cuir et par conséquence de grandes quantités de déchets chromés sont
produites et rejetées dans l’environnement, des concentrations aussi basses que 0, 5 ppm peuvent
être toxique pour les plantes et les animaux. Les réactions qui réduisent Cr (VI) ont reçu une
attention considérable car ils diminuent ou éliminent la menace pour la vie aquatique et la santé
humaine posé par Cr (VI).
6. Décatungstate
Le décatungstate n’est pas commercialisé, il a été synthétisé au laboratoire selon la
méthodologie présenté par Renneke et all (1990) [117].
66
Chapitre II : Matériels et Méthodes
7. Produits chimiques
Les produits chimiques utilisés au cours de cette étude (tableau II-1) ont été utilisés
sans purification préalable.
67
Chapitre II : Matériels et Méthodes
Le chlorure de sodium est dissout dans 50 ml d’eau distillée pour une concentration de
10 mol/L. On a travaillé avec des solutions diluées de 10 -3 ou 10-4 mol/L.
-1
Soit par barbotage à l’argon pendant 20 minutes lorsque les irradiations sont
réalisées dans une cellule de 1 cm de trajet optique. Après désoxygénation, la cellule est
fermée à l’aide d’un septum. Dans ces conditions, la concentration d’oxygène est inférieure à
10-5 mol.L-1 .
Soit par barbotage à l’azote lors de l’utilisation d’un réacteur contenant environ 100
mL de solution. Le barbotage est maintenu pendant toute la durée de l’expérience.
Dans le but de saturer les solutions en oxygène, le barbotage a été réalisé en utilisant
de l’oxygène pendant 30 minutes dans le cas d’une cellule de 1 cm de trajet optique et
pendant toute la durée de l’irradiation lors de l’utilisation d’un réacteur.
68
Chapitre III : Résultats et Discussion
“Light thinks it travels faster than anything but it is wrong. No matter how fast light travels, it finds the darkness has alwaysgot there first,
and is waiting for it” Terry Pratchett
69
Chapitre III : Résultats et Discussion
Introduction
Le recours à des méthodes de traitements des eaux usées s’avère une nécessité. Les
chercheurs à travers le monde entier développent de plus en plus des matériaux pour la
photocatalyse. Parmi ces matériaux le bismuth tungstène (Bi2 WO6 ) et le décatungstate de
sodium (W10 O32 ) ont attiré beaucoup d’attention en raison de leurs excellentes propriétés
physiques et chimiques et la photocatalyse [118-123].
70
Chapitre III : Résultats et Discussion
1. Bismuth tungstène
La méthode utilisée pour synthétiser Bi2 WO6 est l’hydrothermale qui a été exposée
dans des travaux antérieurs [124]. Il a été préparé en dissolvant 4,85 g du nitrate de bismuth
pentahydraté Bi(NO 3 )3 ,5H2 O dans 10 mL d’acide acétique glacial et 1,4g de tungstate de
sodium dihydraté Na2 WO4 , 2H2 O dans 90 mL d’eau distillée. Ensuite, les deux solutions ont
été mélangées formant une suspension blanche (pH≈2), qui a été maintenue sous agitation
pendant 1h. La suspension blanche a été transférée dans un récipient en Téflon à l’intérieur de
l’autoclave en acier inoxydable.
Le traitement hydrothermal a été effectué à 140°C pendant 20h, puis le précipité a été
filtré, lavé et séché pendant une nuit à 120°C. L’échantillon a été finalement soumis à un
traitement de calcination à 300°C pendant 4h.
2. Oxyde de zinc
L’oxyde de zinc a été préparé par la méthode sol- gel en dissolvant 1,75g d’acétate de
zinc dihydraté Zn(Ac)2 ,2H2 O dans 50 mL d’eau distillée et 0,845 g du carbonate de sodium
Na2 CO3 dans 50 mL d’eau distillée. Ensuite, Na2 CO3 a été ajouté à Zn(Ac)2 . La suspension a
été maintenue sous agitation pendant 24h. Finalement, la suspension est filtrée par
centrifugation, lavée et séchée pendant une nuit à 120°C. L’échantillon a été soumis à un
traitement de calcination à 400°C pendant 2h.
3. Hématite
L’oxyde du fer (III) a été préparé par séchage de nitrate de fer (III) nonahydraté
FeN 3O9 .9H2O à 120°C pendant 2h puis les échantillons subissent un traitement de calcination
à 300°C pendant 2h.
71
Chapitre III : Résultats et Discussion
Bi2 WO6 -ZnO, composite préparé avec 5% de ZnO, présente uniquement la structure
du Russellite. Mais lorsque le ZnO a été augmenté à 50% des raies de ZnO apparaissent avec
faible intensité comparés avec des raies de Bi2 WO6 .
72
Chapitre III : Résultats et Discussion
1000 Bi2WO6-ZnO (50%)
0
2000
1000
Bi2WO6-ZnO (5%)
0
2000
Bi2WO6-Fe2O3 (5%)
Relative intensity
1000
0
5000
ZnO
0
200 Fe2O3
0
2000
1000 Bi2WO6
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Position [2 Theta]
Figure III.1 : Diffractogramme des matériaux analysés.
1,2
ZnO
Bi2WO6-ZnO
0,9
Bi2WO6
Absorbance
Bi2WO6-Fe2O3
Fe2O3
0,6
0,3
0,0
300 400 500 600
73
Chapitre III : Résultats et Discussion
L’analyse DRS permet de mesurer de façon indirecte l’absorption des photons des
matériaux synthétisés et de calculer leur énergie de band-gap (Eg ) par la relation de Tauc. Les
valeurs d’Eg sont regroupées dans le tableau III.1.
3. Surface BET
La surface BET des différents matériaux est donnée dans le tableau III.2. La surface
du Bi2 WO6 est de 25 m2 /g. L’incorporation de ZnO ou Fe2 O 3 ne change pas les valeurs de la
surface BET.
Les images MEB des échantillons sont présentées dans la figure II I.3. Bi2 WO6
(Fig.III.3A et B) montre une superstructure sphérique comme une fleur. Wa ng et ses
collègues ont proposé que les microstructures en forme de fleur ont été construites à partir des
nanofeuillets avec structure monocristalline. La formation de cette structure comme une fleur
a été proposé selon un processus en trois étapes : l’agrégation, murissement d’Ostwald et
l’auto-organisation.
74
Chapitre III : Résultats et Discussion
En ce qui concerne la morphologie des composites Bi2 WO6 -Fe2 O3 (Fig.III.3E et F),
elle est relativement comparable à celle de Bi2 WO6 avec existence de nanoparticules
sphériques dispersées sur Bi2 WO6 correspondant Fe2 O3 (Fig.III.3 C et D).
Figure III.3: Images MEB des échantillons: (A) et (B) Bi2 WO6 ; (C) et (D) Fe2 O3 ; (E) et (F)
Bi2 WO6 -Fe2O3
75
Chapitre III : Résultats et Discussion
1. Méthylorange
Le méthylorange est un colorant de la famille azoïque. Le spectre UV du MO (20
ppm) dans l’eau présenté dans la figure.III.4, montre une bande caractéristique principale
avec un maximum d’absorption situé à λ= 490 nm.
Méthylorange 20 ppm
1,0
= 490 nm
Absorbance (AU)
0,5
0,0
200 400 600 800
Longueur d'onde (nm)
76
Chapitre III : Résultats et Discussion
2. Phénol
Le spectre d’absorption du phénol (50ppm) dans l’eau a été enregistré sur HPLC. Il est
présenté sur la figure III.5 et montre une bande caractéristique principale avec un maximum
d’absorption à λ= 270 nm.
20
Phénol 50 ppm
15
270nm
Absorbance(mUA)
10
0
200 250 300 350 400 450 500
Longueur d'onde (nm)
Figure III.5 : Spectre d’absorption d’une solution aqueuse du Phénol.
77
Chapitre III : Résultats et Discussion
1,0
0,8 Bi2WO6-ZnO
Bi2WO6
0,6 ZnO
C/C 0
0,4
0,2
0,0
0 30 60 90 120
T(min)
Figure III.6: Elimination photocatalytique du MO par Bi2 WO6; ZnO et Bi2 WO6-ZnO.
Bi2 WO6 présente une capacité de dégradation négligeable (seulement 8%). Par contre,
ZnO a totalement dégradé le MO après 60 min d’irradiation, alors que l’échantillon mixte
(Bi2 WO6 -ZnO) présent une dégradation de 78% de MO après 120 min d’irradiation.
La figure III. 7 illustre les tracés de ln(C/C 0 ) en fonction du temps d’irradiation pour le
méthylorange.
78
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,0 0,00
Bi2WO6-ZnO Bi2WO6
-0,02
-0,5
ln(C/C 0)
-0,04
ln(C /C 0)
-1,0
-0,06
-0,08
-1,5
-0,10
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
0 ZnO
ln(C /C 0)
-2
-4
0 20 40 60 80 100 120
Figure III.7: Représentation ln(C/C0 ) en fonction du temps d’irradiation pour le méthylorange, [cat]=
1g/L [MO]= 20 ppm
79
Chapitre III : Résultats et Discussion
L’un des indicateurs le plus utile pour évaluer la vitesse d’une cinétique de premier
ordre est le calcule de temps de demi-réaction t1/2 . Il représente le temps pour que la moitié de
la concentration initiale d’un réactif disparait. Il est également nommé temps de demi-réaction
et son expression dépend de l’ordre de réaction.
Pour une cinétique de premier ordre le temps de demi- vie est calculé par la relation
suivante :
Dans le tableau III.3 sont reportés les constantes de vitesse, les concentrations
initiales et les t1/2 correspondants.
Tableau III.3 : les paramètres cinétiques de Bi2 WO6 -ZnO, Bi2 WO6 et ZnO
2. Dégradation du phénol
L’activité photocatalytique en présence de Bi2 WO6 , ZnO et Bi2 WO6 -ZnO a été
étudiée sur la dégradation du phénol sous irradiation UV et visible.
Comme présenté dans la figure III.8, le ZnO a totalement dégradé le phénol après 90
min d’irradiation. Le taux de dégradation du phénol en présence de Bi2 WO6 -ZnO est de 63%
après 120 min d’irradiation.
80
Chapitre III : Résultats et Discussion
Bi2WO6-ZnO
1,0
ZnO
Bi2WO6
0,8
0,6
C/C 0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Figure III.8: Elimination photocatalytique du phénol par Bi2 WO6 ; ZnO et Bi2 WO6 -ZnO.
La figure III. 9 illustre les tracés de ln(C/C0) en fonction de temps d’irradiation pour le
phénol.
81
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,00
0,0
Bi2WO6-ZnO Bi2WO6
-0,05
ln(C/C 0)
ln(C /C 0)
-0,5
-0,10
-0,15
-1,0
-0,20
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
ZnO
ln(C /C 0)
-2
-4
0 20 40 60 80 100
Figure III.9 : Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour phénol, [cat]= 1g/L
[phénol]= 50 ppm
Ces résultats montrent que la cinétique de la photodégradation du phénol par Bi2 WO6 ,
Bi2 WO6 -ZnO et ZnO, est une réaction du premier ordre.
Les valeurs des constantes de vitesse, les concentrations initiales et les t1/2
correspondants au Bi2 WO6 , Bi2 WO6-ZnO et ZnO sont donnés dans le tableau III.4.
82
Chapitre III : Résultats et Discussion
Tableau III.4 : les paramètres cinétiques de Bi2 WO6 -ZnO, Bi2 WO6 et ZnO
3. Discussion
Les résultats obtenus montrent que la cinétique de dégradation du MO et phénol est
plus rapide avec le Bi2 WO6 dopé par le ZnO qu’avec le Bi2 WO 6 pure. Ce qui indique que le
dopage du Bi2 WO6 par le ZnO améliore l’activité photocatalytique.
L’excitation du Bi2 WO6 - ZnO conduit à la création de charges au sein des deux semi-
conducteurs. Alors que l’électron de la bande de conduction du ZnO est transféré à Bi2 WO6 ,
le trou formé dans Bi2 WO6 est transféré dans la bande de valence de ZnO. Ce système permet
donc une séparation des charges efficaces et l’augmentation de la durée de vie des charges
photoinduites. L’excès de trous à la surface du ZnO oxyde les composés adsorbés alors que
les électrons présents à la surface de Bi2 WO6 engendrent la formation d’espèces réactives
oxydantes.
Dans la littérature, les études sur le couplage de Bi2 WO6 avec d’autres semi-
conducteurs comme TiO 2 sont nombreuses et confirment que ce procédé est bénéfique à
l’amélioration des propriétés photocatalytiques. S. Murcia-López et all [124-125] ont mis en
évidence que l’incorporation du TiO 2 -P25 commercial a une influence importante sur
l'activité des systèmes couplés, puisque chaque matériau joue un rôle sous chaque partie du
spectre solaire. Les mélanges ont pu améliorer les taux de dégradation de la Rhodamine B
sous irradiation visible.
Dans cette étude, le Bi2 WO6 - ZnO a présenté une activité photocatalytique négligeable
pour le Phénol et le MO sous irradiation visible. Ceci pourrait être expliqué par le fait que ces
molécules ont une faible adsorption par le Bi2 WO6 - ZnO.
GAO Chunmei et all [3] ont prouvé que l’activité photocatalytique de dégradation d u
méthylorange sous irradiation de lumière visible est fortement dépenda nte du pH utilisé dans
83
Chapitre III : Résultats et Discussion
la synthèse. L'efficacité la plus élevée est observée à pH = 7, alors que dans notre étude le
Bi2 WO6 a été synthétisé à pH=2, ce qui peut expliquer l’absence de l’activité photocatalytique
dans le domaine du visible.
Le Bi2 WO6 a été dopé par le platine (5%) et son activité photocatalytique a été testée
sur le phénol et MO sous irradiation UV- vis.
1. Photodégradation du méthylorange
L’activité photocatalytique du PtBi2 WO6 a été testée en utilisant le MO. Les résultats
obtenus sont représentés sur la figure III.10.
1,0
0,8
Bi2WO6
0,6 PtBi2WO6
C/C 0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120
T (min)
84
Chapitre III : Résultats et Discussion
PtBi2WO6
0
ln(C0/C )
-2
-4
0 20 40 60 80 100 120
Les valeurs des constantes de vitesse, les concentrations initiales et les t1/2
correspondants au Bi2 WO6 et PtBi2 WO6 sont donnés dans le tableau III.5.
85
Chapitre III : Résultats et Discussion
2. Photodégradation du phénol
L’activité photocatalytique du PtBi2 WO6 a été également testée pour le phénol. Les
résultats obtenus sont donnés dans la figure III.12.
1,0 Bi2WO6
PtBi2WO6
0,8
C/C 0
0,6
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Comme montré dans la figure III.12, le dopage par le platine a amélioré le taux de
dégradation du phénol, 50% de ce dernier a été éliminé après 2 heures d’irradiation par le
PtBi2 WO6 .
86
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,0
PtBi2WO6
-0,2
ln(C/C 0)
-0,4
-0,6
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Figure III.13: Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour phénol, [PtBi2 WO6 ]= 1g/L
[phénol]= 50 ppm
Les valeurs des constantes de vitesse, les concentrations initiales et les t1/2
correspondants au Bi2 WO6 et PtBi2 WO6 sont donnés dans le tableau III.7.
Le facteur d’amélioration Ef dans le cas de phénol a été aussi calculé et les résultats
obtenus sont donnés dans le tableau III.8.
87
Chapitre III : Résultats et Discussion
3. Discussion
D’après les résultats obtenus, la cinétique de dégradation du MO et phénol est plus
rapide avec le Bi2 WO6 platinisé qu’avec le Bi2 WO6 pure. Ce qui indique que la
platinisation du Bi2 WO6 améliore l’activité photocatalytique.
L’irradiation du Bi2 WO6 conduit à la formation d’une paire d’électron / trou, résultant
du passage d’un électron de la bande de valence à la bande de conduction, cet électron réagit
avec O 2 absorbé à la surface pour donner les anions superoxydes. La décomposition du MO et
phénol se fait par réaction directe avec les trous photogénérés et par les anions superoxydes
(Fig.III.14). Simultanément, le phénomène de recombinaison de l’électron/trou se produit
limitant l’efficacité de la photocatalyse.
ʰᶹ
Bande de conduction O2
e
Réduction
O2
Recombinaison
Excitation
Dégradation du MO
Oxydation
Bande de valence
h
Absorption du MO
88
Chapitre III : Résultats et Discussion
Le platine agit comme des pièges efficaces des électrons photogénérés en raison de la
formation d'un Schottky barrière au contact métal-semi-conducteur. Ces électrons peuvent
améliorer le taux de réduction de l'oxygène (demi-réaction cathodique dans le procédé
photocatalytique) et de réduire la probabilité de recombinaison électron-trou (figure III.15).
En accord avec la littérature [126] et les résultats obtenus [127], le dépôt du platine comme
piégeurs d’électron améliore l’activité photocatalytique du Bi2 WO6 .
Pt
O2
EhγE
O2
Band gap
OH
OH
Figure III.15 : Schéma du piègeage des électrons par le platine.
89
Chapitre III : Résultats et Discussion
1. Elimination du méthylorange
La figure III.16 regroupe les résultats de la dégradation du MO par Bi2 WO6 , en
présence et en l’absence de H2 O2 sous irradiation UV et visible.
1,5
A
B MO+ H2O2
1,0
Bi2WO6+ H2O2
1,0
MO + H2O2
C/C 0
C/C 0
Bi2WO6 + H2O2
0,5
Bi2WO6 0,5
0,0 0,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
Figure III.16 : Elimination photocatalytique du MO par Bi2 WO6 en présence et en l’absence de H2O2
(5%) (A) : irradiation UV ; (B) : irradiation Visible.
90
Chapitre III : Résultats et Discussion
MO + H2O2
0
Bi2WO6 + H2O2
0
-2
ln(C/C 0 )
ln(C/C 0 )
-2
-4
-4
-6
0 20 40 60 80 100 120
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Temps d'irradiation (min)
Dans le tableau III.9, nous représentons les constantes de vitesse, les concentrations
initiales et les t1/2 correspondants.
Tableau III.9 : les paramètres cinétiques en présence de H2 O2, et Bi2 WO6 sous irradiation UV
91
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,0
Bi2WO6 + H2O2
-0,2
ln(C/C 0 )
-0,4
-0,6
-0,8
0 20 40 60 80 100 120
Dans le tableau III.10, nous donnons les constantes de vitesse, les concentrations
initiales et les t1/2 correspondants.
Tableau III.10 : les paramètres cinétiques en présence de H2O2,du Bi2 WO6 sous irradiation visible
Les résultats obtenus montrent que la cinétique de dégradation du MO est plus rapide
en présence d’H2 O2, sous irradiation UV et visible.
92
Chapitre III : Résultats et Discussion
2. Dégradation du phénol
L’efficacité photocatalytique de Bi2 WO6 , en présence et en l’absence de H2 O2 (5%) à
dégrader le phénol, sous irradiation UV et visible ,est présentée dans la figure III.19.
1,2
1,0 B
A
1,0
0,8
0,8
Ph+H2O2 0,6
C/C 0
C/C 0
0,6 Bi2WO6+H2O2
Bi2WO6
0,4
0,4 Ph + H2O2
Bi2WO6+ H2O2
0,2 Bi2WO6
0,2
0,0 0,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
Figure III.19: Elimination photocatalytique du phénol par Bi2 WO6 en présence de H2 O2 (5%) ; (A) : Irradiation
UV ; (B) : Irradiation Visible.
La figure III. 20 illustre les tracés de ln(C/C 0 ) en fonction de temps d’irradiation pour
le phénol sous UV et visible.
93
Chapitre III : Résultats et Discussion
1 Ph + H2O2 2
0,0 Bi2WO6 + H2O2
0
-0,5
ln (C/C 0 )
ln (C/C 0 )
-2
-1,0
-4
-1,5
0 20 40 60 80 100 0 10 20 30 40 50 60
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
0,0 3 4
Ph + H2O2
0,0 Bi2WO6 + H2O2
-0,5
ln (C/C 0 )
ln (C/C 0 )
-1,0
-0,5
-1,5
-1,0
-2,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Figure III.20 : Représentation ln(C/C0 ) en fonction de temps d’irradiation pour phénol en présence de
H2 O2 , [Bi2 WO6 ]= 1g/L, [phénol]= 50 ppm, (1) et (2) : sous Irradiation UV ; (3) et (4) : Irradiation visible
Dans le tableau III.11 et 12, sont regroupés les constantes de vitesse, les
concentrations initiales et les t1/2 correspondants.
94
Chapitre III : Résultats et Discussion
Tableau III.11 : les paramètres cinétiques en présence de H2O2,et du Bi2 WO6 sous irradiation UV
Tableau III.12 : les paramètres cinétiques en présence de H2O2, et Bi2 WO6 sous irradiation visible
3. Discussion
D’après les résultats obtenus, nous remarquons que la vitesse de dégradation augmente
lorsque nous ajoutons H2 O2 . Ce qui indique que l’ajout de ce dernier améliore la capacité
photocatalytique du Bi2 WO6 à dégrader le MO et le phénol.
Bien que le mécanisme reste ambigu, il est connu que H2 O2 permet aux électrons
photogénérés de produire OH●, qui est une espèce fortement oxydante pour dégrader les
produits chimiques organiques. Parallèlement, une partie de H2 O2 peut se photolyser pour
générer également des OH● dans la solution (équation III.3).
H2 O2 est aussi un agent de capture d’électrons. Il peut réagir avec les électrons
photogénérés afin de produire des radicaux hydroxyles OH● comme établi dans l’équation
III.4. Par conséquent, lorsque H2 O2 est co-présent avec Bi2 WO6 il pourrait interagir avec les
matériaux en améliorant la capacité photocatalytique.
95
Chapitre III : Résultats et Discussion
Dans cette partie, un solide a été étudié comme catalyseur de la réaction photo-fenton
hétérogène, il s’agit du bismuth tungstène incorporant du fer : Bi2 WO6 -Fe2O3 .
Le fer incorporé dans le Bi2 WO6 est l’hématite avec un taux de 5%. Une étude de
l’activité photocatalytique de ces deux matériaux a été réalisée en présence et en l’absence de
H2 O 2 . Les polluants organiques utilisés au cours de cette étude sont : méthylorange et phénol.
Cependant, une fois une quantité de H2 O2 (10 ml) a été ajoutée au système de réaction,
le pic d'absorbance a disparu après 90 min pour Fe 2 O3 sous UV, 120 min sous irradiation
visible. Pour Bi2 WO6 -Fe2 O3 , le pic a disparu après 30 min dans l'UV et 90 min sous
irradiation visible. Ceci pourrait être expliqué par la destruction des groupes azoïques de
l'orange de méthyle.
96
Chapitre III : Résultats et Discussion
1,0 1,0
0,6
B
C/C 0
C/C 0
A
0,5
0,4
0,2
0,0 0,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
1,2
C 1,0
D
1,0
0,8
Présence d'H2O2
0,8 Présence d'H2O2
Absence d'H2O2
0,6 Absence d'H2O2
C/C 0
C/C 0
0,6
0,4
0,4
0,2
0,2
0,0 0,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
Figure III.21 : Élimination photocatalytique du MO en présence et absence de H 2O2 (5%) sous UV-vis et
l'irradiation visible ; (A) :Fe 2O3 +UV ; (B) : Fe2 O3 + visible ; (C) :Bi2 WO6 -Fe2O3 + visible ; (D) : Bi2 WO6 -
Fe2 O2 + UV.
La figure III. 22 illustre les tracés de ln(C/C 0 ) en fonction de temps d’irradiation pour
le méthylorange sous irradiation UV et visible.
97
Chapitre III : Résultats et Discussion
1 2
0 Bi2WO6- Fe2O3 + H O
0 Fe2O3 + H O 2 2
2 2
ln (C/C 0 )
ln(C/C 0 )
-2
-2
-4
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30
3 4
0 Bi2WO6- Fe2O3 + H O
Fe2O3 + H O 2 2
0 2 2
ln(C/C 0 )
ln(C/C 0 )
-2
-2
-4
Figure III.22 : Etude cinétique du processus de dégradation de MO en présence de H2 O2, [Cat]= 1g/L, [MO]= 20 ppm,
(1) et (2) : sous irradiation UV; (3) et (4) : irradiation visible
Les valeurs des constantes de vitesse, les concentrations initiales et les t1/2
correspondants au Fe2 O3 et Bi2 WO6 -Fe2O3 en présence d’H2 O2 sous irradiation UV et visible
sont donnés dans le tableau III.13 et 14.
98
Chapitre III : Résultats et Discussion
Tableau III.13 : les paramètres cinétiques du Fe2 O3 et Bi2 WO6 -Fe2O3, en présence de H2O2 sous
irradiation UV
Tableau III.14 : les paramètres cinétiques du Fe2 O3 et Bi2 WO6 -Fe2 O3 , en présence de H2 O2 sous
irradiation visible
Les résultats obtenus montrent que la cinétique de dégradation du MO est plus rapide
lorsque Bi2 WO6 est dopé par Fe2 O3, en présence de H2 O2 sous irradiation UV et visible.
99
Chapitre III : Résultats et Discussion
1,0 A 1,0 B
0,8 0,8
Absence d'H2O2
0,6 Présence d'H2O2 0,6
C/C0
C/C 0
0,4
0,4
Absence d'H2O2
0,2
0,2 Présence d'H2O2
0,0
0,0 0 20 40 60 80 100 120
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Temps d'irradiation (min)
1,0
1,0 C D
0,8
0,8
C/C 0
Présence d'H2O2
0,4 0,4
Absence d'H2O2
0,0 0,0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
Figure III.23 : Élimination photocatalytique du phénol en présence et l’absence de H 2O2 (5%) sous
irradiation UV et visible; (A) :Fe2 O3 +UV ; (B) : Fe 2 O3 + visible ; (C) :Bi2 WO6-Fe2 O3 + UV ; (D) : Bi2 WO6 -
Fe2 O2 + visible.
Sous UV, le pic d'absorbance a disparu après 60 min pour Fe 2 O3 et 90 min pour
Bi2 WO6 -Fe2 O3 , mais à la lumière visible, seulement 63% de phénol a été dégradé avec le
système Bi2 WO6 -Fe2 O3 / H2O2 , et 60% dans le système Fe2 O3 / H2O 2 pendant 120 min
d’irradiation.
100
Chapitre III : Résultats et Discussion
La figure. III. 24 illustre les tracés de ln(C/C 0 ) en fonction de temps d’irradiation pour
le phénol sous irradiation UV et visible.
Fe2O3 2 Bi2WO6-Fe2O3
1
0 0
ln(C/C 0 )
ln(C/C 0 )
-2 -2
-4 -4
0 10 20 30 40 50 60 0 20 40 60 80 100
4
3 Fe2O3 Bi2WO6-Fe2O3
0,0 0,0
ln(C/C 0 )
ln(C/C 0 )
-0,5
-0,5
-1,0
-1,0
0 20 40 60 80 100 120
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min) Temps d'irradiation (min)
Figure III.24 : Etude cinétique du processus de dégradation de phénol en présence d’H 2 O2 , [Cat]= 1g/L,
[phénol]= 50 ppm, (1) et (2) : sous irradiation UV; (3) et (4) : irradiation visible.
Les valeurs des constantes de vitesse, les concentrations initiales et les t1/2
correspondants du Fe2 O3 et Bi2 WO6 -Fe2 O3 et en présence de H2 O2 sous irradiation UV et
visible sont donnés dans le tableau III.15 et 16.
101
Chapitre III : Résultats et Discussion
Tableau III.15: les paramètres cinétiques du Fe2 O3et Bi2 WO6 -Fe2O3, en présence de H2O2 sous
irradiation UV
Tableau III.16: les paramètres cinétiques du Fe2 O3 et Bi2 WO6 -Fe2O3 , en présence de H2 O2 sous
irradiation visible
D’après les résultats obtenus, nous pouvons déduire que le dopage de Bi2 WO6 par le
Fe2 O3 améliore la cinétique de dégradation du phénol, en présence de H2 O2 sous irradiation
UV et visible.
3. Discussion
L’irradiation du système Fe2 O3 /H2 O2 permet de générer le fer (II) qui réagit avec
H2 O 2 pour produire une quantité d’OH● régénérant alors le fer (III) dans le milieu comme
représenté dans l’équation III.5 et III.6. Simultanément une partie de H2 O 2 peut engendrer des
OH● par photolyse (équation III.7) et par conséquent la photodégradation du phénol et MO
est plus élevée que pour Fe2 O3 pur.
102
Chapitre III : Résultats et Discussion
Dans le système Bi2 WO6 -Fe2O3 , la quantité de OH● produit peut être attribué à la
réaction photo- Fenton hétérogène à la surface du Fe2 O3 avec H2 O2 comme donné dans
l’équation III.6 et l’effet du couplage ayant lieu au niveau des interfaces de Fe 2 O3 et Bi2 WO6 ,
qui a mené à la séparation efficace des électrons-trous de Bi2 WO6 .
Le système Bi2 WO6 -Fe2 O3 /H2 O2 a été utilisé par Qing-Song Wu et all [128], pour la
dégradation photocatalytique de la rhodamine B sous irradiation visible, les résultats obtenus
confirment l’effet bénéfique du dopage du Bi2 WO6 par Fe2 O3 .
Cependant, seulement 60% du phénol a été dégradé par le système Fe 2 O3 /H2 O2 , 63%
pour le système Bi2 WO6 -Fe2 O3 /H2 O2 et 46% pour Bi2 WO6 /H2 O2 sous irradiation visible. Cela
peut être expliqué par une faible absorption du phénol à la surface de ces matériaux [129]. La
dégradation photocatalytique se produit sur ou très près de la surface des catalyseurs. En
conséquence, le phénol ne peut pas être dégradé de manière efficace pour ces systèmes.
L’ajout de H2 O2 dans un système qui contient Bi2 WO6 -Fe2 O3 améliore son efficacité
photocatalytique à dégrader le MO et le phénol par réaction photo-Fenton hétérogène. Dans
cette partie, nous allons étudier différent facteurs qui peuvent affecter la capacité du système
Bi2 WO6 -Fe2 O3 / H2 O2 à dégrader le MO sous irradiation UV et visible.
103
Chapitre III : Résultats et Discussion
1. Influence du volume de H2 O2
L’influence de H2 O2 sur la dégradation photocatalytique du MO (20 ppm) a été étudiée
en faisant varier le volume de H2 O 2 (1, 5, 10, 20 %) avec une concentration constante de
Bi2 WO6 -Fe2 O3 (1 g/L) et sous irradiation UV (Fig.III.25).
1%
5%
1,0
10%
20%
C/C 0
0,5
0,0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
On remarque que les meilleurs résultats ont été obtenus pour un volume de H2 O2 de
5%, ce qui a été maintenu pour le reste de cette étude.
104
Chapitre III : Résultats et Discussion
2. Méthodes de synthèses
Le Fe2 O3 (5%) a été ajouté au Bi2 WO6 par deux méthodes :
105
Chapitre III : Résultats et Discussion
Bi2WO6-Fe2O3
Bi2WO6-Fe2O3in
1,0
C/C 0
0,5
0,0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
1,0 0%
5%
50%
100%
C/C 0
0,5
0,0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation (min)
Figure III.27 : Effet du rapport Bi2 WO6 / Fe2 O3 sur la dégradation du MO.
106
Chapitre III : Résultats et Discussion
Tableau III.18 : les paramètres cinétiques du Bi2 WO6-Fe2 O3, en présence de H2O2
On remarque que les meilleurs résultats ont été obtenus pour une quantité du Fe2 O3 de
5%, ce qui a été maintenu pour le reste de cette étude.
D’après les résultats obtenus, nous avons constaté que le taux de dégradation du MO
diminue en augmentant le pourcentage du Fe2 O3 .
Dans la réaction photo fenton, la vitesse de photoréduction du Fer (III), qui permet la
formation du Fer (II) (équation III.5), est plus rapide que la réaction responsable de la
régénération de Fe(III) (équation III.6), ce qui peut expliquer la diminution du taux
dégradation pour 50 et 100% de Fe2 O3. Dans une solution saturée en Fer (III), la photo-
régénération du réactif fenton est plus lente que dans une solution peu concentrée en fer (III).
107
Chapitre III : Résultats et Discussion
H2 O 2 et une quantité de Fe2 O3 de 5%), et sous irradiation visible a été étudiée. Les résultats
obtenus sont donnés dans la figure III.28.
1,0 MO
Ph
C/C 0
0,5
0,0
0 20 40 60 80 100 120
Figure III.28 : Elimination du méthylorange et phénol par Bi2 WO6-Fe2 O3 en présence de H 2 O2 sous irradiation
visible.
Le système Bi2 WO6 -Fe2O 3 / H2O2 permet une dégradation totale du méthylorange et
une élimination partielle du phénol sous irradiation visible.
108
Chapitre III : Résultats et Discussion
-4
[DTA]= 2.10 mol.L-1
Absorbance (AU)
nm
0
300 400 500
Longueur d'onde nm
109
Chapitre III : Résultats et Discussion
W10O324-
● hγ
O2
W10O 324- *
P
FigureO
I.12 ∙
P
W10O325-
La forme réduite du W10 O32 est transitoire et pour la mettre en évidence, il faut
manipuler dans des conditions anaérobiques.
110
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,20
0 min d'irradiation
30 min d'irradiation
60 min d'irradiation
0,15 80 min d'irradiation
Absorbance (AU)
0,10
5-
W10O32
0,05
0,00
350 400 450 500 550 600 650 700 750 800
Longueur d'onde (nm)
Figure III.31 : Spectre d'absorption de l'anion decatungstate et sa forme réduite obtenue par irradiation de
l’ion decatungstate (2. 10 -4 mol .L-1) à 365 nm dans une solution désoxygénée.
1. Etude spectrale
L’introduction du Chrome VI au système W10 O324-/UV est supposé réagir comme
l’oxygène et donc on pourra le réduire en chrome III.
111
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,10
-4
2.10
-4
0,08 10
à = 750
-5
5.10
-5
2.5 10
5-
0,06
Absorbance du W 10 O 32
0,04
0,02
0,00
0 40 80
Temps d'irradiation nécessaire à la transformation totale du Cr VI , minutes
L’apparition de la bande bleue a été expliquée par la disparition du chrome VI, et donc
l’accumulation dans la solution de la forme réduite du décatungstate (W 10 O32 5-).
Afin de suivre cette disparition, nous avons réalisé une étude cinétique par
chromatographie ionique.
112
Chapitre III : Résultats et Discussion
a. Irradiation à 320 nm
Cette partie à pour but de démontrer la capacité de W 10 O32 (C=2 x 10-4 mol.L-1 ) à
réduire le chrome VI à une concentratio n de 10-4 mol.L-1 irradiée à une λ=320 nm, en trois
différentes conditions : En anaérobie, aéré et suroxygéné.
30 A
30 B
Absorbance (AU)
Absorbance (AU)
20
initial
20 initial
t=15min
10
t=35min
10 t=35 min
0 t=60min
0 1 2 3 4 5 t=60 min
0
Temps de retention (min) 0 2 4 6
L’irradiation du W10 O324- conduit à la formation d’un état excité extrêmement puissant
[W10 O32 4-]* . En présence d’oxygène le photocatalyseur est régénéré et l’anion superoxyde est
formé. Par contre, l’absence d’oxygène cause l’interruption du cycle photocatalytique et l’ion
W10O324- ne se régénère pas, conduisant à l’accumulation de l’ion W 10 O325-dans la solution.
113
Chapitre III : Résultats et Discussion
600
Avec O
2
500 Sur-oxygené
Sans O2
,g/L
400
VI
Concentration du Cr
300
200
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70
VI
Temps d'irradiation nécessaire à l'élimination du Cr (min)
b. Irradiation à 365 nm
La figure III.35 présente le taux de réduction du chrome VI (C= 10 -4 mol.L-1 ) par le
DTA (C= 2 x 10-4 mol.L-1 ) dans des conditions aéré et anaérobique à λ= 365 nm.
114
Chapitre III : Résultats et Discussion
300
Déoxygené
250 Aéré
,g/L
VI
200
Concentration of Cr
150
100
50
0
0 10 20 30
3. Chrome III
Afin de mettre en évidence que le chrome VI s’est bien réduit en Chrome III , nous
avons pris 10 mL de la solution du chrome IV irradié durant 20 min et on a ajouté 10 mL de
l’éluant et 500 µL d’acide nitrique pour acidifier le milieu et empêcher que le chrome III
s’oxyde. Ensuite, on a chauffé la solution à 90° pendant 20 min.
115
Chapitre III : Résultats et Discussion
0,4
-5
Triclosan 3.10 M
232 nm
Absorbance
0,2
280 nm
116
Chapitre III : Résultats et Discussion
150
120 A B
Absorbance (AU)
Absorbance (AU)
90 100
60
t=80min
50
30
t=60min t=60min
initial initial
0 0
6 8 10 4 6 8 10
Temps de retention (min) Temps de retention (min)
Figure III.37 : Chromatogrammes du triclosan ; (A) : milieu aéré, (B) : milieu oxygéné
Comme démontré dans la figure III.38, la dégradation du TCS est inhibée en l’absence
d’oxygène alors que dans un milieu oxygéné le taux de dégradation augmente.
117
Chapitre III : Résultats et Discussion
100
80
60
% TCS
40
solution aérée
solution oxygenée
20 solution désoxygénée
0
0 20 40 60 80 100
Temps d'irradiation (min)
Produit de départ
Le spectre de masse du triclosan (t rétention =17,3 min et de masse = 288) est
caractérisé par 4 pics en mode négatif à m/z =287 ; 251 ; 215 et 175.
118
Chapitre III : Résultats et Discussion
La formation de ce produit peut être expliquée par une attaque du radical hydroxyle
sur le noyau aromatique portant les deux atomes de chlore. La rupture du pont éther conduit à
la formation directe du 2,4-dichlorophénol et du radical 2-hydroxy 4-chloro phénoxyle.
119
Chapitre III : Résultats et Discussion
Le spectre de masse en ESI- présent les ions moléculaires suivants : 267 ; 271 et
273.Un atome du chlore est à considérer. La structure proposée est :
120
Chapitre III : Résultats et Discussion
Il présente un spectre de masse avec m/z = 251 ; 215 et 97. Deux atomes du chlore
sont à considérer. La structure proposée est la suivante :
121
Chapitre III : Résultats et Discussion
300 TCS
MeOH
,g/L
TCS+O2
VI
MeOH sans O2
Concentration du Cr
200
100
0
0 20 40 60 80 100
Temps d'irradiation (min)
122
Chapitre III : Résultats et Discussion
100
80
60
% TCS
40
TCS
TCS+O2
20
0
0 20 40 60 80 100
Dans ce travail, nous avons étudié l’effet des ions chlorures sur la dégradation du TCS
et la réduction du chrome VI.
123
Chapitre III : Résultats et Discussion
100
- -3
[Cl ]=10 mol/L
-
80 [Cl ] = 0 mol/L
% dégradation TCS
60
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation
Figure III.41: Influence des ions chlorures sur la dégradation du TCS.
L’ajout des ions chlorures améliore la dégradation du TCS. Pour une concentration en
Cl- égale à 10-3 mol/L, la dégradation du TCS est totale après une irradiation de 120 min.
124
Chapitre III : Résultats et Discussion
125
Chapitre III : Résultats et Discussion
400
-
+Cl
-
300 sans Cl
,g/L
VI
Concentration du Cr
200
100
0
0 20 40 60
Figure III.43: Influence des ions chlorures sur la réduction du Chrome VI.
126
Chapitre III : Résultats et Discussion
1. Spectre d’absorption
Le spectre d’absorption d’une solution de mésotrione dans l’eau (C= 4.10 -5 mol/L)
présente une bande d’absorption maximale à λ=270 nm, comme montré dans la figure III.44.
-5
Mesotrione 4x10 M
1,0
Absorbance
0,5
0,0
300 600
Longueur d'onde (nm)
127
Chapitre III : Résultats et Discussion
Meso
100
Meso+O2
Taux de dégradation du Mesotrione (%)
Meso ss O2
80
60
40
20
0
0 60 120 180 240 300
128
Chapitre III : Résultats et Discussion
Le suivi de la réduction du Cr(VI) a été fait par chromatographie ionique, les résultats
sont regroupés dans la figure III.46.
300
+ meso
250
sans meso
Concentration du Cr , g/L
200
VI
150
100
50
0
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'irradiation, minutes
La réalisation d’un spectre UV- vis d’une solution contenant la méso a démontré que
cette dernière se complexe avec le Cr(VI) empêchant sa réduction.
129
Chapitre III : Résultats et Discussion
Conclusion
Les photocatalyseurs utilisés au cours de cette étude ne sont pas commerciaux, ils
étaient synthétisés dans le laboratoire. Le Bi2 WO6 a été synthétise par la méthode
hydrothermale alors que le zinc a été synthétisé par sol- gel.
Les résultats expérimentaux ont permis de montrer que la photocatalyse peut être
améliorée soit par dopage par un autre semi-conducteur ou par platine et que la photocatalyse
homogène par décatungstate de sodium peut réduire le chrome hexavalent.
130
Conclusion générale
131
Conclusion générale
Pour la dégradation du MO, les meilleurs résultats ont été obtenus pour 5% de Fe2 O3
et à 10% de H2 O 2 . L’incorporation de l’hématite dans Bi2 WO6 améliore la capacité
132
Conclusion générale
Cependant, seulement 33% du phénol a été dégradé dans le système Bi2 WO6 -Fe2 O3 /
H2 O 2 . Cela a été expliqué par la faible adsorption du phénol à la surface du catalyseur. La
dégradation photocatalytique se produit sur ou très près de la surface des catalyseurs. En
conséquence, le phénol ne peut pas être dégradé de manière efficace dans ce système.
133
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