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EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS

MATERIELS

La réalisation d’un enduit superficiel nécessite, outre d’avoir un personnel de qualité, de


disposer encore d’un matériel parfaitement adapté et toujours bien entretenu. Les matériels
utilisés peuvent brièvement être ainsi définis :

• - Nettoyage de la chaussée Balayeuse


• - Epandage de liant Epandeuse
• - Epandage de granulat Epandeur
• - Compactage Compacteur
• - Elimination des rejets Balayeuse et aspiratrice.

Le matériel destiné aux enduits à hautes performances n’est pas décrit dans cet exposé
considérant le caractère spécifique de cette technique dont l’application n’est pas fréquente.

IV-1- Stockage et réchauffage des liants

Pour éviter une évolution trop rapide des liants chauds, il est nécessaire de les stocker à une
température suffisamment faible pour limiter l’évaporation des huiles de fluxage.

Pour les liants froids, il faut se souvenir que le émulsions à rupture rapide utilisées en
enduisage supportent mal un stockage prolongé de plusieurs semaines et qu’une émulsion à
rupture semi-rapide donc stockable rompra lentement au moment du répandage avec les
risques d’écoulement que cela entraîne.

Le stockage des liants doit être organisé pour alimenter les épandeuses et éventuellement
reprendre les quantités qui n’auraient pu être utilisées dans la journée (intempéries, incidents
de chantiers).

Les stockages peuvent être fixes ou mobiles.

Les postes fixes supposent un investissement important. Ils permettent un approvisionnement


régulier et une grande souplesse d’utilisation.

Les postes mobiles, plus simples à réaliser (citernes de 40 à 80m3) présentent les
inconvénients que ces citernes ne peuvent être déplacées si elles ne sont pas vides d’une part
et la difficulté de trouver des terrains convenables pour installer le matériel d’autre part.

Comme solution simplifiée, il semble donc possible de n’utiliser que les seules citernes de
transport entre le fournisseur et le groupe d’épandage (citernes devant être efficacement
calorifugées et pourvues de système de réchauffage pour les grands distances supérieures à
100Km).
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IV-2- Matériel de balayage

Différents systèmes sont utilisés sur les chantiers :

- Balayeuse portée à l’avant d’un camion : pression au sol généralement faible et rendement
peu élevé.
- Balayeuse tractée :
- Balayeuse autotractée : montée entre les essieux d’un tracteur agricole.

Dans tous les cas il faut dissocier la vitesse de rotation du balai de l’avancement de la
machine.

Le balai sera entraîné soit par prise de force du véhicule tracteur ou porteur, soit par un moteur
auxiliaire. L’équipement peut être complété par un dispositif d’arrosage afin de limiter
l’émission des poussières.

La durée du balai (balais synthétiques, métalliques ou piasavas) et la pression de celui-ci sur le


sol seront adaptées au travail demandé :

- balayage de la chaussée avant l’enduit : balai dur et forte pression au sol.


- balayage de l’enduit frais ; il y a lieu d’établir un compromis entre l’évacuation des granulats
peu ou mal fixés, ou roulants et le maintien en place de la mosaïque.

Lorsque l’enduit est exécuté sur une chaussée très circulée il est indispensable d’évacuer les
produits de balayage sur l’enduit frais. On utilisera dans ce cas des balayeuses ramasseuses, ou
des aspiratrices.

IV-3- LES GRAVILLONNEURS-

Deux principes de gravillonnage peuvent être utilisés :


• - La projection des granulats sur le film de liant
• - Le gravillonnage par extraction d’une quantité adaptée de matériaux

Pour cela on a recours au matériel suivant :


• - Le gravillonneur classique
• - Le spreader
• - L’autogravillonneur

IV-3-1- Le gravillonneur classique :


Il est constitué essentiellement
- d’un véhicule avec benne.
- d’un équipement de gravillonnage.
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a) Le véhicule avec benne


Si le véhicule benne est très classique, il doit cependant posséder une suspension rigide à
faible débattement, car toute chaussée présente plus ou moins d’ondulations et une mauvaise
répartition longitudinale des granulats apparaît dès que la benne est sujette à des
« sautillements ».

L’épandage ayant lieu en marche arrière, le véhicule doit être adapté à ce travail et la gamme
de vitesse souhaitable est de 4 à 6km/h avec la possibilité de circuler à vitesse normale, en
marche avant, pour les déplacements sur route lors du transport des granulats.

Les engins les plus classiques sont à benne basculante, l’angle d’inclinaison étant de 30 à 40°.

Dans ce cas il est souhaitable que le basculement de la benne puisse être commandé depuis la
plate forme arrière par « l’homme-trappe » parce qu’à l’angle d’inclinaison est lié le débit des
granulats.

Ces engins à benne basculante doivent être d’un tonnage total en charge supérieur à 17 t car la
benne levée, pour tonnage inférieur, entraîne des déformations du châssis d’où débit irrégulier
de granulats.

Toute benne doit être équipée de cloisons transversales appelées écluses qui doivent être
amovibles. Ce cloisonnement évite l’accumulation des granulats à l’arrière de benne.

b) L’équipement de gravillonnage
Cet équipement est fixé à l’arrière de la benne au lieu et place du rayon habituel. Il est
composé d’une structure en profilé sur laquelle sont fixés les systèmes de distribution et de
répartition des granulats.

b 1) Le système de distribution
La distribution des matériaux sur les matériels classiques peut être réalisée soit à l’aide d’un
rouleau soit par vibration.
• Le réglage de l’amplitude, des vibrations dépend de la granulométrie, de la forme, de la
teneur en eau des matériaux tout comme du dosage à obtenir.
• Le rouleau est entraîné par un dispositif soit hydraulique soit mécanique dont la vitesse de
rotation doit être proportionnelle à la vitesse d’avancement du véhicule.

b 2) Système de réparation des granulats


Le système de réparation des granulats est constitué d’un dispositif de diffusion et d’un
dispositif de réglage du dosage permettant également de faire le choix de la largeur
d’épandage.

Système de dosage et de largeur d’épandage


Dans le cas du système de rouleau distributeur, le dosage est obtenu par le réglage de la
hauteur de passage ente le rouleau distributeur et une plaque, soit unique sur toute la largeur
de la benne, soit constitué de plusieurs parties appelés trappes. Le système de commande est
un simple levier qui se déplace sur un secteur denté et qui est accessible depuis la plate-forme
arrière.
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Il permet la commande de la plaque unique on simultanément les trappes suivant le type du


matériel.

Le réglage de la largeur d’épandage des granulats est obtenu en sélectionnant l’ouverture ou la


fermeture des trappes.

Pour une bonne diffusion des granulats divers systèmes sont utilisés (écran diffuseur, bavette,
bavolet, rouleau répartiteur).

• - Les granulats tombent sur le film de liant d’une hauteur de l’ordre de 40 à 50 cm, et se
répartissent de façon hasardeuse, on peut évaluer les écarts de dosage à 30-35% (d’où
l’adjonction dans certains appareils d’un cylindre de répartition pour réduire ces écarts).

• - Le gravillonneur devant aller à vitesse constante (si possible équivalante à la vitesse de la


bitumineuse) doit être équipé d’un gros tachymètre.

• - La régularité de la répartition longitudinale ne peut être obtenue que par l’asservissement


du dispositif gravillonneur à la vitesse du véhicule.

• - Pour un gravillonneur classique, la largeur de travail est de l’ordre de 2,80m, ce qui, sur
une chaussée calibrée moderne, exige l’exécution d’un joint supplémentaire. Le dosage en
granulats est approximatif, les rives sont définies et les faibles dosages (4 à 51/m²) sont
toujours aléatoires, c’est pourquoi les spreaders deviennent de plus en plus appréciés.

IV-3-2- SPREADERS
Il s’agit d’un appareil indépendant mais non automoteur comportant une trémie de stockage,
un rouleau extracteur entraîné par les roues de suspension, grâce auquel les granulats tombent
sur un tôle de répartition et de là sur chaussée. La hauteur de chute est de l’ordre de 15 à 20
cm.

Grâce au cylindre extracteur et à la tôle de répartition le dosage est régulier (écarts inférieurs à
10%) et les rives sont bien nette. (le point délicat de cet appareil est sa liaison avec le camion
pousseur- Certains appareils de conception récente sont dotés d’un système d’accrochage pour
remédier à ce problème).

IV-3-3- AUTOGRAVILLONNEUR
Il s’agit de matériel à grand rendement munis d’une trémie de réception remplie en continu
par un camion remorque et d’une trémie de distribution aboutissant à un cylindre extracteur, le
tout monté sur un chassis autopropulseur.

La largeur de travail peut varier de 2,50 à 3,70m et les faibles dosages de petite granularité 4
1/m² de 4/6 par exemple) sont possibles dans de bonnes conditions. La qualité du travail est
identique à celle du spreader.
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IV-4- LES REPANDEUSES DE LIANTS

La répandeuse de liant doit pouvoir répartir un dosage donné de liant sur la chaussée compris
dans une fourchette de 1,0 et 1,6 kg/m² avec une régularité transversale et longitudinale telle
que les écarts soient toujours inférieurs à 5% du dosage prévu.

La régularité transversale est conditionnée par le bon fonctionnement de la rampe, la


régularité longitudinale par l’habileté du conducteur à respecter une vitesse d’avancement
constante, ou par le bon état des asservissements installés.

Une répandeuse de liant comporte :


• - Une cuve montée sur un chassis de camion
• - Une rampe de répandage
• - Un dispositif de répandage
• - Des installations annexe éventuelles.

a) Cuve :
D’une contenance variable de 5 à 12m3 la cuve est colorifugée (entre 50mm et 80mm) et
comporte deux thermomètres (l’un à la parie haute, l’autre à la partie basse) et une jauge
mécanique à flotteur, un trou d’homme à la partie haute permet de remplissage sous cuve
surélevée).

b) Rampe de répandage : Il existe deux types :


- La rampe à trous (type »Eure et loir ou similaire) permet un épandage par filets de liants sous
une faible pression (de l’ordre de 0,250 bars) composée de deux cylindres coaxiaux percés de
trous disposés en quinconce de diamètre 3mm et distants de 1cm. (Ces rampes ne se prêtent
pas à l’emploi de produit à faible température tels que les émulsions).

- La rampe à jet multiples (ou américaine) (beaucoup plus fréquente au MAROC)

Il existe deux catégories de jets :


• - Les jets plats qui donnent des lames de liant triangulaires et parallèles.
• - Les jets coniques qui donnent des jets de liant pulvérisésuivant les génératrices d’un cône.

Dans ces deux types de jets le dosage du liant en tout point de la chaussée (sauf rive) est
donné par le débit de trois jets consécutifs ; une bonne exécution exige une distance bien
définie et constante entre la rampe et le sol qui dépend du type de jet et qui est donnée par le
constructeur.
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c) Dispositifs de répandage :
Il existe plusieurs principes de répandage
• - Système à écoulement gravitaire- c’est le plus simple, le liant est prélevé dans la cuve et
alimente la rampe en contrebas.
• - Système à pompe doseuse- Le liant est pompé dans la cuve et passe en totalité dans la
rampe. Le débit est fonction de la vitesse de rotation de la pompe ; des abaques sont fournis
par les constructeurs donnant le dosage en fonction du débit, de la largeur de répandage et
de la vitesse d’avancement?

• Il existe deux plages de pression :


• - La moyenne pression de l’ordre de 0,5 Bar
• - La haute pression de l’ordre de 4 bars

- Système à pression constante (très peu rencontré)

Dans ce cas le débit de la pompe est supérieur au débit de la rampe.

- Système à pression dans la cuve- un compresseur met la cuve en pression et chasse le liant
dans la rampe. Ce système est interdit aux liants chauds en raison du risque d’explosion.

d) Installations annexes
- L’équipement d’asservissement : entre la pompe doseuse et la vitesse d’avancement du
véhicule.

- L’équipement de dopage d’interface- qui comprend une cuve avec un agitateur et une ou
deux rampes de pulvérisation en avant et en arrière de la rampe de liant (cet équipement peut
éventuellement être prévu sur le camion gravillonneur).

• - L’épandeuse en tant que véhicule possède un compresseur utilisé notamment pour le


freinage du camion mais qui peut aussi alimenter en air comprimé.
• - Le brûleur
• - La pompe à dope
• - La commande pneumatique des jets
• - La chasse d’air dans les jets.

- Le réchauffage du liant dans la cuve


Il existe plusieurs systèmes de réchauffage, si les deux procédés par huile et par vapeur ne
sont guère rencontrés (très coûteux) par contre celui par tube foyer qui est le système classique
nécessite des précautions. Quand on doit remonter la température du liant cette opération peut
être réalisée sous quatre conditions ;
• - arrêt de la répandeuse
• - pas de réchauffage lorsque la cuve est aux deux tiers vide
• - pas d’élévation de température supérieure à 30°C
- brassage du liant en continu.
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En définitive
Le type le plus souvent rencontré est la répandeuse à jets multiples plats à moyenne pression.

Le modèle type actuel est la répandeuse tous liants avec possibilité de moyenne et haute
pression, possibilité d’équiper la rampe sur les jets correspondant à ces pressions et dotée d’un
dispositif de réchauffage et de dopage d’interface.

IV-5- ENGINS DE REPRISES

Le rendement de ces engins de types divers utilisés à l’amont du gravillonnage conditionne le


rendement général du chantier.

Les différents types que l’on peut rencontrer sont ;

La pelle à benne preneuse de faible rendement mais capable d’être installé quelle que soient
les caractéristiques de l’aire de stockage.

Le chargeur à benne frontale à très fort rendement mais qui n’est utilisable que sur une air
spacieuse solide et bien aménagée.

Le chargeur à godets dont l’évolution nécessite une aire spacieuse mais sans risque de
détérioration du sol.

IV-6- COMPACTEURS-

La formation de la mosaïque n’est pas l’oeuvre du compacteur mais celle de la circulation, et


surtout de la circulation lourde. Le compacteur boucle les granulats et forme une première
mise en place, c’est pourquoi quelques passage (trois ou cinq) sont suffisants, on utilisera des
compacteurs traditionnels dont la charge par roue est supérieure à 1,5t et dont le gonflage des
pneus sera porté à son maximum (5 bars).

IV-7- ADEQUATION DU MATERIEL AUX CHANTIERS -

Tous les matériels évoqués ci-dessus ne conviennent pas faorément dans tous les cas de
chantiers, c’est pourquoi il faudra considérer dans le choix du matériel l’importance du
chantier et le volume de l circulation sur la chaussée en cause, et situer ainsi le niveau des
risques encourus.
Répandeuses de liants : Les répandeuses à moyenne ou à haute pression conviennent à
l’exécution de tous les chantiers, quelque soit le liant utilisé et la viscosité des liants chauds,
pourvu que ceux-ci soient à la température de répandage.
EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS

Les répandages à basse pression type « Eure et loir » sont susceptibles de ne répandre que des
liants chauds peu visqueux (viscosité inférieure à 1200 sec STV à 25°C). Elles sont dans
l’impossibilité de répandre des émulsions, des liants chauds visqueux et de réaliser la
deuxième couche des enduits bicouches. Ces matériels sont donc réserves aux voies à faible
trafic.

Gravillonneurs - Les performances des gravillonneurs portés sont insuffisantes pour que ceux-
ci puissent être utilisés sur les chaussées à trafic moyen ou fort. On utilisera de préférence,
dans ce cas, les gravillonneurs poussés ou les autogravillonneurs et en particulier pour la
première grille de la structure monocouche double gravillonnage. Par contre, les
autogravillonneurs, en raison de leurs dimensions sont particulièrement inadaptés aux
chaussées de faible largeur ou présentant des courbes serrées et des déclivités importantes.

La technique d’enduisage si elle nécessite un matériel adapté réclame une attention très
particulière, certains paramètres étant difficilement maîtrisables.

Une même répandeuse peut permettre tout aussi bien un travail de très bonne qualité comme
une réalisation menant à l’échec et le matériel n’est pas toujours à incriminer.

Une même épandeuse peut répandre du liant qui, sur une route bombée s’écoulera rapidement
vers les rives ou restera en film sur l’ensemble de la chaussée suivant que le liant aura été
correctement choisi ou pas ; une même épandeuse peignera ou ne peignera pas selon que le
liant aura été utilisé à la bonne température ou pas, une même épandeuse répartira
régulièrement ou irrégulièrement le liant selon que le parallélisme entre la rampe et la
chaussée aura été observé ou non ; sur une même épandeuse la prise au vent aura une
influence néfaste si la hauteur de rampe par rapport au sol est trop grande malgré les
recommandations du constructeur, ou pas si le réglage est correct.

Ainsi il apparaît qu’en matière d’enduisage le personnel joue un rôle primordial et que toute
réussite d’enduisage passe, d’une part, par un bon entretien du matériel, mais, d’autre part, par
l’observation de règles strictes d’utilisation et de mise en oeuvre.

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