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LA « SPIRITUALITÉ

PRATIQUE »

Ecrit par Steve ANDREAS

Paru dans Métaphore N° 34-35 en Janvier 2001

Il y a un peu plus de 10 ans, ma femme, Connirae, et moi avons commencé à modéliser des
gens qui ont réussi à vivre la perte d’une personne aimée d’une manière pleine de ressources.
De ces modélisations nous avons développé un modèle pour aider les gens à faire plus
rapidement le travail de deuil et à faire l’expérience d’une ré-union pleine de joie et de
ressources avec la personne disparue si bien qu’ils n’éprouvaient plus ce sentiment de perte.
Nous nous sommes rapidement aperçus que ces sentiments de perte sont souvent
accompagnés par une réponse phobique consécutive au choc ou trauma d’une perte qui est
soudaine violente ou très pénible. Nous avons aussi réalisé qu’une réponse phobique et une
réaction de deuil sont des réactions en miroir. Une réponse phobique résulte de l’association à
une expérience particulièrement déplaisante alors que le deuil résulte de la dissociation d’une
expérience agréable.

C’était quelque chose d’assez simple que d’apprendre à dire au client : Le trauma dont vous
souffrez est totalement différent et séparé de l’amour que vous avez ressenti pour la personne
que vous avez perdue. Ils se sont simplement produits dans le même cadre temporel, vous les
avez simplement mélangés. Après avoir séparé ces deux expériences, nous pourrions utiliser
le traitement de phobie sur l’expérience déplaisante et utiliser le modèle de travail de deuil sur
le sentiment de perte. En explorant davantage ce modèle, nous avons découvert qu’il pouvait
aussi s’utiliser pour d’autres sentiments de perte : des endroits que l’on quitte (comme une
maison familiale), des activités (comme un sport que l’on ne peut plus pratiquer) des
informations (comme un souvenir particulier) ou des objets ( comme une bague). De
nombreux lecteurs reconnaîtront que ces sentiments de perte peuvent être dans n’importe quel
tri primaire. Souvent un sentiment de perte peut recouvrir plusieurs catégories à la fois. Un
joueur de basket sévèrement blessé qui ne peut plus rejouer peut perdre non seulement tout ce
qui était attaché à cette activité mais aussi sa relation avec les autres joueurs. Quelqu’un qui
quitte un endroit qu’il aime peut aussi perdre les choses présentes à cet endroit etc.

En plus d’une perte dans le monde réel, les gens souffrent souvent d’une perte d’un aspect
d’eux mêmes. Quelqu’un qui perd un partenaire peut aussi perdre son rôle de « compagnon ou
compagne aimé », et quelqu’un qui perd un enfant peut perdre aussi son rôle de parent. La
perte d’un aspect de soi peut être résolu par la même méthode, mais c’est aidant et
respectueux de reconnaître l’aspect perte intérieure d’un deuil.

Puis nous avons découvert que le même modèle pouvait être utilisé pour des expériences que
la personne n’avait pas vécues mais qui étaient des représentations vivantes et chéries de ce
qui aurait pu être. Un enfant qui a souffert d’abus peut avoir des représentations de comment
les choses auraient du se passer si il avait eu une enfance heureuse, une femme qui rêve
d’avoir des enfants et découvre qu’elle ne peut pas, un homme qui rêve de réussir dans son
entreprise et qui se retrouve dans un « placard ». Même les gens qui réalisent leurs rêves
découvrent souvent qu’il y a un gros décalage avec leurs attentes. Comme ce type
d’expériences est souvent au cœur de ce qui est appelé crise du « milieu de la vie », l’utilité
d’utiliser le modèle de deuil devenait encore plus large.

Finalement, nous avons découvert que lorsque le modèle de travail de deuil ne fonctionnait
pas, il y avait du ressentiment envers la personne disparue ou du ressentiment envers un dieu
injuste.

Au début c’était un obstacle mais quelques années plus tard, avec Connirae et les participants
à des séminaires de modélisation avancée, nous avons décodé le processus que les gens
utilisent spontanément pour arriver confortablement à un pardon profond et durable.
En cheminant sur cette voie pendant plusieurs années, nous avons commencé à réaliser que
les processus que nous explorions étaient plus que de simples interventions pour faire face à
des obstacles personnels ponctuels. Nous faisons tous l’expérience tout au long de notre vie
de traumas, de pertes, de colères et de ressentiments.
En apprenant à traiter ces expériences universelles, en étant davantage connecté à nos
ressources, nous explorions une philosophie complètement différente de la vie, que nous
pourrions appeler « spirituelle ».

Il y avait beaucoup d’indices le long du chemin. Quand les gens atteignent une ré-union
heureuse avec une expérience perdue et que les larmes font fondre la coquille de protection
contre la souffrance qui les avait gardés dans un monde petit et isolé, ils parlent souvent de se
sentir plus entiers et plus ouverts au monde. Après avoir regardé une démonstration du
processus de deuil, quelqu’un a dit une fois « Je vois, elle a perdu une partie d’elle même et
vous lui avez redonnée ».
Connirae, en développant le processus de « transformation essentielle » a exploré le pouvoir
de guérison généré par la reconnection d’états essentiels d’union avec toute création.
Graduellement, de plus larges questions sont apparues qui font souvent écho avec les
enseignements de plusieurs traditions spirituelles : les relations entre soi et le monde et la
nature des frontières que nous créons nous empêchent de nous ouvrir à un monde plus large.
La plupart de nos souffrances sont basées sur des illusions et sur des représentations qui nous
limitent. Les jugements que nous portons peuvent facilement appauvrir et réduire nos mondes
et les transformer en prisons inconfortables.
De nombreuses traditions spirituelles anciennes ont soutenu que ce type de compréhension
aide à vivre. La différence c’est que maintenant nous en savons assez sur les processus qui
peuvent apprendre aux gens à le faire et à découvrir comment ceci change leur façon de réagir
aux inévitables challenges auxquels nous sommes confrontés.

Voici quelques uns des éléments de mes explorations dans ce que j’ai appelé la « spiritualité
pratique », le but étant d’apprendre à atteindre ces états dont les mystiques ont parlé non pas
pour se préparer à un monde à venir ( ce qui ne m’a jamais vraiment attiré) mais pour mieux
vivre dans ce monde ci.

Steve ANDREAS, avec sa femme Connirae, ont appris, enseigné, et développé des modèles
PNL depuis 1977. Ensemble ils ont fondé « NLP Comprehensive » un institut de PNL
renommé. Steve est l’auteur de nombreux livres et articles et a produit de nombreuses vidéos
de séminaires PNL.

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