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Introduction
PREMIERE PARTIE
Esthétique des genres
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CHAPITRE PREMIER
La poésie
Introduction
La poésie est une combinaison pertinente d’un sens profond et
d’une forme spécifique. A la différence des autres genres littéraires, la
poésie épuise toutes les ressources du langage en réussissant l’alliage
difficile du contenu intelligible et de l’aspect régi par des règles. Du
Grec « poiesis1 » et du latin « poesis », la poésie renvoie à la création
qui signifie susciter, donner naissance, etc. Une faculté qui n’est pas
ordinaire car nécessitant la conjugaison du rythme, de l’esthétique
pour réaliser un jeu sur le langage. Il ne s’agit, pas bien sûr, d’un
langage commun aux hommes, mais de celui destiné aux initiés et qui
suscite l’admiration du lecteur. Réfléchir sur un tel genre, c’est donc
répondre à ces questions suivantes :
- D’où vient la poésie ?
- Peut-on comprendre un poème ?
- A quoi sert un poème ?
I- Origines de l’inspiration en poésie
La source poétique fait débat. Cela tient au fait que les sources de
l’inspiration ou la genèse du génie est à l’origine de plusieurs
controverses. Pour certains, la poésie est d’origine divine, pour
d’autres, elle naît du cœur car la moi est le siège de la création.
1- La poésie, un don divin
Selon le philosophe grec Platon2 : « Ce n’est pas un effet de l’art,
mais bien parce qu’un dieu est en eux que les poètes créent. » Cette
conviction souligne toute la perception de la poésie à l’époque
antique. En effet, dans la mythologie grecque la poésie serait née à la
suite de la victoire de Zeus sur les Titans. Les neuf filles d’Apollon,
appelées aussi muses composèrent des vers pour chanter la gloire du
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dieu suprême des Grecs. Cette faculté de création est donc une
particularité de ces muses qu’elles offrent à tout être illuminé. Ainsi,
devient poète tout homme visité par la muse inspiratrice qui insuffle le
génie. Cela apparaît à travers les propos du poète romain Julius
Ovidius Naso, dit Ovide3. Poète adulé, à Rome, accusé de corrompre
les mœurs, il devient un proscrit aux yeux du roi César Auguste4.
Exilé de Rome à Tomes, en terre barbare, il explique la pauvreté de
ses vers dans deux textes majeurs, Les tristes et Les Pontiques en
déclarant : « La muse m’a quitté… » Il est clair donc que pour les
mentalités de la civilisation grecque et romaine, la poésie est l’affaire
des dieux. Ces derniers insufflent à l’homme ordinaire ou à tout
créateur, la magie de la créativité. Joseph Joubert affirme dans cette
logique, dans son œuvre intitulée, Les pensées : « Dieu ne voulant
pas départir les Grecs de la vérité, leur donna la poésie » En d’autres
termes, le génie poétique est de nature divine.
Cette conception antique traverse l’époque médiévale. Au sortir de
cette époque, jusqu’aux premières heures du classicisme, la poésie
garde tout son caractère mythique et mystérieux. Pour des auteurs
comme Ronsard5, Du Bellay6, ou encore Clément Marot7, le génie
poétique naît de « l’enthousiasme » ». Il s’agit d’une sorte d’état
second durant lequel l’homme ordinaire entre dans une phase
d’illumination où, le génie et l’inspiration le visitent pour faire de lui
un illuminé. C’est un bref instant au sortir duquel l’inspiration vient à
l’auteur, qui s’impose un devoir de mettre en texte ses idées de cet
instant d’élévation. D’ailleurs, même Descartes8, au rationalisme
exacerbé, concède cette part de divinité à la poésie lorsqu’il déclare :
« J’aimais fort l’éloquence, j’étais amoureux de la poésie, mais je
pensais que l’une et l’autre étaient des dons de l’esprit plutôt que
des fruits de l’étude. » En d’autres termes, le génie ne naît pas du
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initié, qu’il n’est pas versé dans l’art poétique, le sens lui échappe.
C’est la raison pour laquelle, sans doute, Aimé Césaire16
affirme : « Pour le poète deux et deux font cinq. » Même si au
premier regard, le langage poétique est imperméable, le sens profond
de toute poésie est de parler aux hommes, dans un langage clair.
2-L’obligation de clarté
Dans un autre ordre d’idées, la poésie se conçoit, non pas comme
un genre simpliste, mais comme une lumière qui mène à la vérité.
Cela veut dire que le poète a pour but, non un culte de la langue, mais
sa signification et sa portée. C’est la conviction d’ailleurs de Victor
Hugo qui définit le poète comme « un éclaireur ». Son œuvre doit
être sacrée, sa parole une prophétie, son attitude celle d’un guide. Au
fur et à mesure qu’il vient vers les hommes, l’impératif du langage
clair devient un sacerdoce. C’est ainsi qu’il déclare : « Dans votre
nuit, sans lui complète, lui seul a le front éclairé… »
Une telle réalité explique peut-être l’analyse de René de
Chateaubriand dans on ouvrage intitulé René où il déclare : « Si en
apparence, la poésie semble cacher ses sens, la vérité de sa
signification est une évidence car tout part de l’homme. » Selon cette
logique la compréhension ne saurait constituer une difficulté selon le
principe doctrinal du romantisme, faisant de la poésie un langage du
cœur humain. Ce langage universel transcende les barrières des mots.
Le sens véritable se trouve dans sa capacité à toucher les hommes. Dès
lors, du fait de l’universalité du sentiment, le langage devient
compréhensible et accessible.
Dans un autre registre, ce qui fait le sens véritable du langage
poétique c’est son habileté à produire un discours porteur de sens dans
le but de servir aux hommes. Une telle conviction est défendue par
Jean Cocteau17 selon qui : « Le poète véritable est bien plus celui qui
inspire que celui qui est inspiré » Au regard, de toutes ces postures, il
ne serait pas exagéré de dire que la poésie est d’emblée un langage
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exil qui l’afflige. C’est ainsi que pour demander le pardon du roi, il
envoie son livre se confesser à sa place dans l’espoir d’une clémence.
« Va mon livre ! Va voir dans la foule s’ils ne m’ont pas oublié, dis
leur que je vis »
Egalement, à regarder la poésie de Ronsard et de Du Bellay. Au
16ème siècle, nous pouvons dire que parfois le poète est avant tout
motivé par sa propre personne. Ce sont ses sentiments qui dictent sa
création. Dans son poème intitulé Marie, Pierre de Ronsard exprime
son déchirement intérieur par une image métaphorique de la rose
victime du temps. Cette démarche se retrouve aussi chez Du Bellay
notamment Les regrets, œuvre dans laquelle, il exprime sa nostalgie
de la terre natale mais aussi sa désillusion à Rome.
Au 19ème siècle, avec la poésie romantique, l’exaltation atteint son
paroxysme notamment avec le culte du lyrisme personnel. La poésie
est un moyen d’expression du moi individuel qui puise dans les
ressources des âmes la matière à la création. Le poète se révolte ainsi
tel un confident qui témoigne aux lecteurs les troubles de son cœur. La
magie de la poésie devient donc la poétisation des sentiments. Victor
Hugo, Lamartine attestent bien de cette vérité du texte poétique. En
effet, dans Les contemplations, précisément dans la seconde partie
intitulée « Aujourd’hui ». Le poète romantique pleure la perte de sa
fille Léopoldine en affirmant : « Je regarde ma destinée et je vois
bien que j’ai fini… » A sa suite Alphonse de Lamartine dans Les
Méditations poétiques traduit son désarroi individuel suite à la
maladie d’Elvire sa bien-aimée. Le poète pleure le caractère éphémère
du bonheur, la fugacité du temps, etc. lui-même avouait en des termes
explicites : « Je m’exprimais par moi-même et pour moi-même. » En
d’autres termes, la poésie véritable c’est celle qui investit les
labyrinthes du cœur. Cette façon de concevoir la poésie n’élude pas
pour autant le rapport inaliénable entre le poète et son lecteur.
3- La poésie altruiste
L’altruisme est une attitude intellectuelle qui consiste, dans la
création littéraire, à penser d’abord aux autres avant de penser à soi.
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Le moi du poète est un simple prétexte qui lui permet d’accéder à son
lecteur. Ainsi, entre les deux protagonistes, il y a comme un cordon
ombilical qui les lie à jamais. Parler de soi chez le poète, c’est partir
de son moi pour toucher son semblable. Nous avons là l’idée d’une
confusion entre la personne du poète et celle de son lecteur auquel il
se substitue pur donner forme à son œuvre. Parler de ses peines, de ses
sentiments, en somme, c’est évidemment, évoquer la vie intérieure de
son prochain. Le lecteur trouve en la poésie un moyen exutoire, c’est-
à-dire un moyen de se réconforter et de soulager de ses peines. C’est
d’ailleurs, le sentiment de Victor Hugo qui perçoit le lyrisme
romantique comme un lyrisme altruiste. Un point de vue qu’il résume
en ces mots : « Nul n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui, la
destinée est une, (…) ma vie est la votre, votre vie est la mienne… »
En clair, de ce regard émane l’idée selon laquelle le poète avant de
penser à soi pense d’abord aux autres.
4- La poésie engagée
L’engagement est une posture intellectuelle qui consiste à utiliser les
moyens de son expression, comme une arme. En poésie, la création
obéit à ce but car le poète se mue parfois en défenseur des opprimés
ou en porte parole de ses contemporains. Son œuvre, au lieu d’être une
simple forme d’expression devient une arme que le créateur emploie
contre les maux selon les contextes et les réalités du moment. De
l’avis de Jean Paul Sartre, la création est dictée par la situation. Le
poète est ainsi un homme de combat chez qui toute parole a pour but
de soulager les plus faibles. Cela suppose que l’engagement au coté de
son peuple est un principe inaliénable que le don impose ou qui
s’impose au génie. Le silence est donc une attitude criminelle ou de
traitrise que la morale blâme. Pour le penseur existentialiste : « La
maîtrise du langage implique l’engagement. » En d’autres termes
dès l’instant que le créateur a la magie de la poésie, il doit s’imposer
les défis et les combats au nom de la liberté de ses prochains.
Au 19ème siècle, Victor Hugo élabore une véritable plaidoirie en
faveur de l’engagement poétique. En effet, dans son poème intitulé
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CHAPITRE DEUXIEME
Le roman
Introduction
Le roman est un genre littéraire écrit en prose qui combine un
schéma narratif et un schéma actanciel qui se construisent autour
d’une action. La structure n’est pas fixe. Cela fait de lui un genre
malléable pour son auteur. Dans le fond, il fait intervenir des
personnages aux trajectoires plurielles qui font se dérouler une histoire
donnée pour vraie, conduite par une trame narrative. Dès lors, un
roman peut se définir comme une histoire construite autour de l’irréel.
Ce genre d’une singularité particulière est pourtant un mode
d’expression et d’instruction incontournable. Cela explique la place
qu’elle occupe de nos jours d’où sa définition par Sainte Beuve dans
son texte Correspondance : « Le roman est un vaste champ d’essai
qui s’ouvre à toutes les formes de génie, à toutes les manières, c’est
l’épopée du futur, la seule que les mœurs modernes comporteront
désormais. » Cette vision qui sonne comme une prophétie annonce le
roman et l’inscrit en lettres d’or dans le processus d’évolution de
toutes les communautés littéraires du monde. Un tel intérêt a-t-il
toujours accompagné le genre ? En quoi consiste le roman ? Sa
structure fait elle l’unanimité dans les milieux littéraires ? Peut-
on se servir d’un roman ? Ces questions inépuisables du point de
vue du sens nous poussent à étudier d’abord l’origine et les
différentes évolutions du genre. Ensuite l’étude portera sur les débats
au sujet de son esthétique, les polémiques qu’ils alimentent et enfin les
vocations du genre à travers les siècles.
I- Origines et évolutions du roman
Le roman, à ses origines, désigne une langue avant de signifier
un genre. Les emplois les plus anciens du terme se situent dans
l’Antiquité gréco romaine. En effet, le mot serait issu du latin
« romanus » ou « romanice » qui traduit un latin vulgaire dérivé du
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romancier, son combat est de fixer des faits qu’il emprunte à l’histoire
réelle. Par exemple, dans Soundjata ou l’épopée mandingue de
Djibril Tamsir Niane, nous assistons à un type de roman qui
concurrence l’histoire dans sa façon de traiter les grands événements.
En effet, l’auteur déclare dans cette logique par la voix de son
narrateur Djeli Mamadou Keita : « Sans nous, la mémoire des
grands hommes tomberait dans l’oubli.. »
Dans la littérature française, une même conception de l’écriture
se trouve chez les écrivains français comme Marguerite Yourcenar et
Victor Hugo. Ce dernier, dans Notre dame de Paris, arbore comme le
manteau de l’historien en figeant des faits historiques. Pour le
romancier, l’histoire s’intéresse aux figures illustres tandis que le
roman raconte l’histoire de tout le monde comme le dira d’ailleurs
Alphonse Daudet : « Le roman est l’histoire des hommes et
l’histoire le roman des rois. »
2- La fonction idéaliste
Le roman souvent au lieu d’écrire la réalité la dépasse car le réel
est un prétexte qui impulse l’inspiration. Au lieu de décrire la réalité
telle qu’elle est le romancier présente les faits tels qu’ils devraient
être, en corrigeant la réalité. Il ya à travers ces romans une volonté de
parfaire ce que l’homme vit. C’est le propre de la science-fiction qui
évolue parfois dans un monde de projection. Par exemple dans Et
L’Homme triompha ! L’histoire se déroule dans le futur car le
narrateur Kampakalas rêve d’un monde où les races se dissiperont,
pour la cohésion entre les humains. Le romancier congolais dira
même : « J’ai créé un futur possible. »
Pareillement, l’écriture d’un roman peut traduire les inspirations
d’un auteur qui voit l’homme ou le monde autrement. Dans Les exilés
de la forêt vierge, Jean Pierre Makouta-Mboukou enseigne la morale
du pardon dans un univers de déchirements politiques. C’est, selon
cette logique, la clémence qui va conditionner la paix et la stabilité de
l’humanité. Mario Vargas Llosa affirme à ce sujet qu’ « il n y a rien
de mieux qu’un roman pour faire comprendre que la réalité est mal
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des milieux et des endroits souvent très éloignés par rapport à son
espace d’évolution. On parle ainsi de roman découverte. C’est l’avis
d’André Malraux qui déclare : « Les pages d’un roman sont une
mosaïque que la plume a réussi à aplatir. » Dans Etoile errante,
Jean Marie Gustave Le Clézio remonte le fil du temps et expose à
son lecteur le drame des enfants arabes et juifs du conflit entre Israël
et Palestine. D’ailleurs, l’auteur lui-même affirmait : « Lire un
roman, c’est découvrir un coin du monde. » Dans la même logique
Jean Giono dans son roman intitulé Que ma joie demeure ! appelle à
la réconciliation avec la nature. Pour lui, c’est la civilisation du
paraitre qui crée un malaise au sein des sociétés. L’homme n’est plus
lui-même. Le roman joue ainsi le rôle de rappel pour redonner à
l’homme son image perdue.
6- La fonction engagée
Le roman est par principe un genre narratif très lié au x sujets de
son temps. C’est donc le destin du romancier de mettre en texte les
larmes, les cris et les luttes de la société de son temps. Les ressorts du
roman révèlent chez le créateur, un sentiment d’appartenance à une
communauté qu’il faut défendre et qu’il faut libérer si nécessaire.
Selon André Brink : « La vocation essentielle de l’écrivain réside
dans une croisade impitoyable contre l’injustice, la dissimulation
et le mensonge… » Cette définition du rôle de l’écrivain souligne un
rôle essentiel du romancier qui transparaît au fil des siècles dans toutes
les littératures. Dans la littérature française, le roman comme genre
engagée s’affirme particulièrement au 19ème siècle. Dans cette époque
d’heurts et d’incertitude, l’écriture romanesque apparaît comme une
alternative à la dénonciation, aux revendications et aux luttes. A cette
époque, Emile Zola considère sa plume comme une arme qu’il
s’agissait de mettre au service de sa communauté. Le roman est donc
le lieu de la traduction des combats qui engagent toute la
communauté. Nous pouvons citer à titre d’exemple des romans
comme Billard et Germinal de Zola qui sont des récits contextuels
inspirés de la division sociale entre les prolétaires et les bourgeois.
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comme membre à part d’une humanité générale au même titre que les
autres races de la terre. C’est la déconstruction d’u complexe
traditionnel de l’homme habitué à la souffrance, au mépris et aux
brimades.
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CHAPITRE TROISIEME
L’art en question
Introduction
Le domaine artistique est une forme d’approche du réel caractérisée
par la quête de l’esthétique, mais aussi traduit un regard individuel sur
une réalité, un contexte ou encore un événement. A l’origine
expression d’un génie, le mot est aujourd’hui, éclaté. Ainsi le terme
art chante plus qu’il ne signifie. Tout ce qui est beau, tout ce qui
relève de prédispositions innées est désigné par le terme art. C’est
pourquoi, nous avons des expressions comme « l’art de parler »,
« l’art de marcher », « l’art de danser », « l’art de cuisiner ». Dès
lors, le mot est une notion « fourre tout » au sens travesti par les
divers emplois de la langue. Notons seulement que les domaines de
l’art sont pluriels, mais son étude impose une prudence qui seule nous
évite de sombrer dans le piège des vagues généralisations. Ainsi, notre
approche de la question de l’art cherchera, dans une démarche
littéraire de répondre à deux questions principales :
- Peut-on avaliser une vérité en art ?
- Quelles sont les différentes vocations de l’art ?
L’artiste qui pense face à la société qui dort tel est le destin du
créateur. Il est ce « démiurge » rimbaldien qui va au-delà de la visible
et donnante naissance à une œuvre qui vient éclairer un monde au sens
flou. Victor Hugo parle de Les rayons et les ombres. L’image du soleil
renvoie ici à la raison du poète contre la nuit ou les ombres du grand
nombre. Ainsi le penseur a une lecture de l’univers qui transcende les
formes d’approche habituelles du réel. L’art ainsi, conçoit le monde
comme l’image même d’un monde qu’il faut dépasser pour trouver la
vérité authentique. Dans le Discours de Suède, Albert Camus déclare
« L’artiste est celui ressemble à tout le monde, mais personne ne lui
ressemble. » C’est le propre des musiques révolutionnaires comme le
rap, le reggae, etc. cela traduit la liberté de vision qui se libère des
jougs de la société. Jiddu Krisnamurti affirme à ce propos :
« L'art de voir est la seule vérité. » Extrait du L'éveil de
l'intelligence.
CHAPITRE QUATRIEME
Le théâtre un genre particulier
Introduction
Le théâtre est un genre littéraire ou l’art du « mimesis »
caractérisé par la représentation scénique ou la mise en texte de scènes
ou de faits repérables dans les cours royales, dans la plèbe et dans
toutes les sociétés humaines. La représentation est un outil culturel
historique qui identifie l’existence comme une vaste scène où chaque
individu est un personnage au rôle défini par la morale et par les
différentes réglementations élaborées par toutes les conventions
sociales. Selon Edwin Goffman dans Façon de parler « L’homme
est un comédien sur scène qui obéit aux principes essentiels de la
théâtralité de l’existence. » Cela témoigne d’un lien naturel entre
l’homme et le genre. C’est comme l’homme sent le besoin naturel de
se représenter tel qu’il est ou tel qu’il ne devrait pas être pour pouvoir
se juger s’apprécier et se définir en même temps que les règles qui
l’identifient. Ainsi, genre littéraire, le théâtre se définit par une double
énonciation en constante métamorphose. La santé du genre se justifie
par ses différentes évolutions au fil des siècles.
C’est l’avis de Jean Vilar qui apprécie les différentes évolutions
du genre en ces mots « De tous temps, le théâtre a cherché à se
transformer. C'est ce qu'on appelle les crises. Tant que le théâtre
est en crise, il se porte bien. » Ainsi, il y a perpétuellement des
poétiques qui proposent des approches du genre. Il y a d’une part, les
dialogues, de l’autre les indications scéniques ou les « didascalies »
qui permettent de préciser le lieu, le temps de l’action, mais aussi le
jeu des acteurs. L’œuvre théâtral n’est pas donc un texte, mais se
destine à la représentation qui donne une certaine valeur au jeu des
acteurs, au décor, au temps. Dès lors, le destinataire devient collectif.
Cependant, le genre a une histoire, des caractéristiques, des sous
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I- Caractéristiques du théâtre
Le théâtre est à la fois texte et représentation. Une identité
qui fait que le genre demeure diversifié.
1- L’écriture dramatique
Les caractéristiques formelles du texte théâtral identifient le
genre avec des traits spécifiques. Sa particularité tient au fait qu’il se
destine à la représentation à la lecture en même temps. Ainsi
d’Aristote à Boileau les contextes dictent des nuances dans la
perception du genre ; mais l’ossature structurelle demeure la même.
D’où l’interrogation de Francis Huster dans Le Petit dictionnaire du
théâtre : « Un texte de théâtre est à voir. Un texte de théâtre est à
écouter. Est-ce qu'un texte de théâtre est à lire ? » Cette interrogation
révèle à la fois, la double dimension du genre qui explique ses
particularités internes. Le texte théâtral s’élabore par des répliques qui
sont une suite de dialogues organisés en scènes qui forment des actes.
Cette division de la pièce théâtrale s’accompagne d’indication de
scène ou didascalies qui sont des informations sur le temps, le décor,
le lieu, la tenue des acteurs et les accessoires utilisés. Ainsi, la
représentation doit prendre en compte l’espace et la durée du jeu. La
pièce théâtrale organise la distribution des personnages qui participent
au déroulement d’une action. Destinée à la représentation, la pièce
doit s’élaborer en tenant compte des réactions escomptées du public.
A ce sujet, pour Pierre de Corneille, il ne faut pas : « exposer à la
vue de beaucoup de personnages tout à la fois, de peur que les uns
ne demeurent sans action et troublent celle des autres. » Ainsi, le
texte théâtral est ainsi écrit en accordant une grande importance au
public. Il faut éviter de choquer d’ennuyer et de lasser. Une règle
théorisée dès l’Antiquité par Aristote, mais que Boileau résume
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DEUXIEME PARTIE
Analyse textuelle
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Etudes de textes
La mort du loup
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L’exil
Va, petit livre, j'y consens, va sans moi dans cette ville où,
hélas ! il ne m’est point permis d'aller, à moi qui suis ton père; va,
mais sans ornements, comme il convient au fils de l'exilé ; et
malheureux, adopte les insignes du malheur. Que le vaciet ne te farde
point de sa teinture de pourpre ; cette couleur n'est pas la couleur du
deuil ; que le vermillon ne donne pas de lustre à ton titre, ni l'huile de
cèdre à tes feuillets. Qu'on ne voie point de blanches pommettes se
détacher sur tes pages noires ; cet appareil peut orner des livres
heureux, mais toi, tu ne dois pas oublier ma misère ; que ta double
surface ne soit point polie par la tendre pierre-ponce; présente-toi
hérissé de poils épars çà et là, et ne sois pas honteux de quelques
tâches : celui qui les verra y reconnaîtra l'effet de mes larmes. Va,
mon livre, et salue de ma part les lieux qui me sont chers
Julius Ovidius Naso (Ovide), Les tristes, 763.
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Qui pulvis es
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Fonction du poète
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Aliénation
Nini prend congé de sa grand-mère et de sa tante. A ce
moment il doit être sept heures passées. Comme il n’y a à
Saint-Louis ni métro ni autobus, elle fera le chemin à pied.
Mais quelle frénésie ! Elle marche vite sur le pavé en ciment
armé. Rien ne permet de déceler en elle une mulâtresse si ce
n’est l’excès de poudre de riz qui couvre son visage ou ses
lèvres un peu forte et sensuelles. Sa démarche ne trahit pas
cette mollesse des gestes et des mouvements qui se remarque
chez toutes les négresses les moins noires.
Kapp ! kapp ! kapp !.... son corps entier est secoué par la
cadences brutale de ses pas. La tête haute, elle ne regarde ni à
droite ni à gauche : elle semble écraser d’un dédain universel
toutes les personnes qu’elle rencontre. Bientôt la voilà arrivée
au bureau. Ses deux camarades, deux Blancs, veulent lui jouer
une farce. Chacun d’eux se met derrière un des battants de la
porte et ils la laissent entrer. Puis « hou…hou…hou… » Nini
sursaute et répond à cette farce puérile par une gaîté forcée.
Elle raconte ensuite les événements survenus dans son
sommeil.
J’ai eu cette nuit un cauchemar…oh ! C’était affreux. Elle
roule de gros yeux blancs, arrondit sa bouche chargée de fard.
Les deux Blancs l’observent comme une bête curieuse et se
demandent si leur petite dactylo n’est pas devenue
complètement illuminée. Mais Nini semble inspirée par une
vision qui ne s’est pas encore tout à fait dissipée :
- Oui, un affreux cauchemar. Imaginez que je me
trouvais dans une forêt noire, mais une forêt, tous ce
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Elévation
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A Villequier
Aujourd'hui, moi qui fus faible comme une mère,
Je me courbe à vos pieds devant vos cieux ouverts.
Je me sens éclairé dans ma douleur amère
Par un meilleur regard jeté sur l'univers.
TROISIEME PARTIE
Etude des ouvrages au
programme
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CHAPITRE PREMIER
Introduction à l’étude de L’étranger d’Albert Camus
Texte 1 :
Texte2 :
Présentation de l’auteur
Résumé de l’ouvrage
L’absurde
La révolte
La structure de l’ouvrage
Les personnages.
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CHAPITRE DEUXIEME
Les soleils des indépendances d’Ahmadou kourouma
Texte 1 :
Texte 2 :
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Etude intégrale
Introduction
I- biographie de l’auteur
Ahmadou Kourouma est né en côte d’Ivoire à Boundiali en 1927
dans une famille princière musulmane de l’ethnie malinké. Il a passé
une partie de son enfance en Guinée. A l’âge de 7 ans, il est pris en
charge par son oncle qui le fait entrer à l’école primaire rurale. En
1947, il est reçu au concours d’entrée à l’école technique supérieure
de Bamako. En 1949, il est arrêté comme meneur de grève et envoyé
en Côte d’Ivoire. On lui supprime son sursis et il est enrôlé dans le
corps des tirailleurs pour un service de trois ans.
Il est dégradé quelques mois plus tard, et il se rend en France
pour continuer ses études en 1955. C’est à Lyon que son intérêt pour
la littérature et l’art d’écrire se précise. Dès son retour en Côte
d’Ivoire, il entreprend la rédaction du roman qui deviendra Les Soleils
des indépendances qu’il publié à Montréal au Canada en 1968, et aux
éditions du Seuil à Paris en 1970.Il meurt en décembre 2003.
2- Publications
Après Les Soleils des indépendances, dont la publication fut
refusée d’abord en France, car la langue française y est corrompue par
les tournures, les insuffisances du parler Nègre. On attendra près de
vingt ans pour voir la publication en 1990 de Monné, outrage et défis20
aux éditions du Seuil où il peint la période coloniale. En 1999, va
paraître En attendant le vote des bêtes sauvages21 qui dénonce les
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régime, il fut arrêté puis enfermé avant d’être jugé. Condamné à vingt
ans puis libéré dans la dignité totale d’un homme libre que s’éteignit
avec Fama toute une dynastie et son histoire.
2. La structure du roman
Le roman s’articule autour de trois parties. La première s’étend
sur deux chapitres, la seconde sur cinq et la troisième. L’articulation
de l’ensemble est assurée par les retours en arrière, les ellipses et les
anticipations, ponctués de vrais âges.
Fama : Il est le héros du récit. Il est très grand et très noir. Il a les
dents blanches et les gestes d'un prince. Bien qu'il soit réduit à rien, il
reste toutefois fidèle aux traditions de sa tribu et continue à porter les
costumes d'antan. En malinké, son nom signifie « roi » ou « chef ». Il
est le dernier et légitime descendant du prince de Horodougou. Il est
devenu un mendiant, un « charognard » comme on le dit, lui qui était
élevé dans la richesse. La stérilité de sa femme Salimata met fin à son
espoir d’avoir un héritier. Ce vieil homme solitaire et déchu va
invoquer la mort qui viendra le trouver dans la dignité.
Salimata : Salimata est une femme sans limite dans la bonté du cœur.
Elle a les dents régulières, très blanches et une peau d'ébène. Elle
provoque le désir. Le fait que son mari ait une autre femme sous son
toit la rend hystérique. Les années passées n'ont en rien affaibli son
charme et sa beauté. Elle reste toujours la femme droite, pure
courageuse et belle. Sa vie fut bouleversée par son excision et son
viol. Et même elle failli être violer une deuxième fois par un autre
marabout Abdoulaye. Déçue par la vie elle quittera son mari sachant
qu’elle ne pouvait apporter la paix à celui-ci.
Mariam : Elle n’apparaît pas beaucoup dans le texte. Elle est souvent
évoquée par les autres personnages. Inconsciente, irresponsable et
agissant surtout par réflexe au début, elle s’affirme de plus en plus et
provoque même ouvertement Fama oubliant le deuil. Seconde épouse
de Fama, elle est la cause de l'hystérie de Salimata. Elle est belle,
ensorcelante, la femme parfaite pour le reste des jours d'un homme.
Dans ses yeux vifs, on peut lire la tendresse et le tempérament. Elle est
bien plus belle et séduisante que Salimata. Malgré son caractère bien
trempé, elle affiche toujours un petit sourire. Mais avec Fama en ville,
elle sera la première à le délaisser et déserter ainsi le toit conjugal sans
aucun remord. C’est une femme très légère et « elle ment comme une
édentée, elle vole comme une toto… » dit Diamourou.
dans le creux des yeux et des oreilles. Ses cheveux tressés et chargés
de gris-gris lui donnent un air grotesque qui n’enlève rien à la crainte
qui émane de lui. Il se compare lui-même à un vieux chien ou à une
hyène solitaire. C’est le personnage le plus attaché aux traditions et à
l’histoire de son peuple. D’ailleurs c’est lui qui interprète les songes,
prédit l’avenir et indique les dispositions à prendre dans certaines
circonstances. Aussi avertit-il Fama de sa mort s’il venait à rentrer à la
République.
1. La ville et le village
2. La stérilité
4. La religion
5. L’excision
6. Les indépendances
7. La bâtardise
V. Le Style
Conclusion
CHAPITRE TROISIEME
L’exil d’Albouri de Cheik Aliou Ndao
Texte 1 :
Texte 2 :
Présentation de l’auteur
Résumé de l’ouvrage
Les thèmes
Les personnages
La structure du texte
26
CHAPITRE QUATRIEME
Antigone de Jean Anouilh
Texte 1 :
Texte 2 :
Présentation de l’auteur
Origine du personnage
Résumé de l’ouvrage
Les thèmes
Les personnages
La structure du texte
26
QUATRIEME PARTIE
Méthodologies et
applications
26
phrases, les figures de styles. Il faut aussi les relever et les interpréter
c'est-à-dire en dégageant les effets dans le texte.
III- Conclusion : Elle se compose de trois parties
Introduction
Conclusion
B
Le commentaire composé
Définition
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Texte n°2
Celui qui a tout perdu
Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune maternelle accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l’insouciance
Au milieu des feux de liberté.
CHAPITRE DEUXIEME
Les dissertations
L’élève, au brouillon, doit répertorier toutes les idées qui vont dans le
sens du sujet, les exemples et les citations pour se donner une matière à son
argumentation. Ensuite, il devra créer ce lien qui lui permettra d’élaborer
une argumentation cohérente et bien ordonnée. L’élève doit éviter de
vouloir tout mettre dans son devoir, le travail doit être sélectif, car toutes les
idées ne vont pas dans le sens du sujet et le travail est délimité dans le
temps, alors il faut choisir les idées qui expriment mieux les arguments de sa
réflexion pour éviter de sombrer dans la verbosité ou des spéculations
futiles.
II- La rédaction proprement dite
La dissertation littéraire est un travail de rédaction. A partir de rien,
l’élève doit construire un ensemble fruit de son analyse et sous tendu par
une certaine logique dans l’argumentation et l’agencement des idées. Elle
est structurée en des parties spécifiques et chaque partie obéit à des règles
internes qui permettent son élaboration. Il y a dans une dissertation,
l’introduction, le développement, la conclusion. Des parties que l’on va
analyser progressivement.
1-L’introduction de la dissertation littéraire
C’est la porte d’entrée du devoir. Elle donne la première impression
sur l’élève. Elle doit donc être soignée et bien élaborée. Dans sa structure
elle se compose de trois parties obéissant chacune à des règles spécifiques.
A] Partir d’une phrase d’appel
L’élève peut, pour cette séquence, partir de l’histoire ou d’un contexte
littéraire, d’un constat. Il peut aussi formuler l’entrée en partant d’une
citation. Dans ce cas la citation doit entretenir avec le sujet un rapport de
sens. La citation doit être expliquée et mise en rapport avec le sujet. Il est
possible de formuler une entrée en partant de définitions des mots clés du
sujet ou de l’actualité si le sujet est d’ordre général. De cette partie à la
problématique, il faut créer un lien pour ne pas donner dans le devoir
l’impression d’une rupture.
B] La problématique.
Elle est l’étape centrale de l’introduction. Elle pose le sujet de réflexion
et permet ensuite d’élaborer l’analyse. Elle doit être claire et précise dans
son élaboration et dans sa formulation. Il faut reprendre tel quel le sens du
26
le paragraphe doit être un tout lié. Les liens permettent de créer une certaine
cohérence et une certaine logique dans l’agencement des idées. Chaque
paragraphe doit aussi être rattaché aux autres paragraphes par des
connecteurs logiques pour éviter au devoir l’impression d’une rupture.
26
Sujet N° 2
Jean Paul Sartre déclare dans Qu’est ce que la littérature ? «
J’écris par et pour autrui… » Commentez et discutez cette
appréciation du rôle de la littérature.
26
Compréhension
Domaine du sujet : « j’écris », le verbe d’action identifie l’écriture, le
livre, etc. l’élève à la possibilité de parler de tous les genres littéraires.
Idée du sujet : « j’écris » renvoie à la vocation de l’écriture, au rôle,
aux motivations de l’écrivain, etc. il y a aussi les mots comme :
-« Par » : source d’inspiration, origines, genèse, la matière à création,
etc.
-« pour » : but, objet, dessein, rôles,
-« autrui » : société, autres, pairs, prochain, …
Problématique ou reformulation : il est possible de comprendre le
sujet en disant :
-L’œuvre littéraire vient de la société pour lui servir.
-L’écrivain prend en charge les problèmes de son prochain
-La société inspire l’écrivain par ses problèmes.
Orientations ou plan du sujet : Il est possible de traiter le sujet en
montrant, par exemple :
- L’écriture est une entreprise altruiste.
- La plume est par excellence égoïste.
Introduction
Si l’on s’en tient à Aimé Césaire qui proclame, « Si je ne sais
que parler c’est pour vous que je parlerai… », L’écriture est une
démarche envers son prochain. Un tel aspect de la littérature
explique, sans doute l’idée de Sartre qui déclare : « J’écris par et
pour autrui… ». Ainsi, il s’agira de voir, en deux volets, en quoi
l’écriture est-elle un lien entre l’homme et sa société. Ensuite, nous
montrerons, ensuite, que le penseur, dans ses textes ne fait que se
raconter…
Thèse : L’écriture altruiste et engagée.
Chapeau : L’œuvre littéraire est un moyen par lequel, l’homme
reprend et traduit les peines et les luttes de ses pairs. Créer c’est ainsi
servir aux autres.
1 paragraphe de la première partie :
26
Transition :
Si parfois, par principe, l’écrivain est motivé par son prochain,
il n’est pas moins vrai que la création c’est d’abord une expression
personnelle.
1 paragraphe de la deuxième partie :
L’ouvrage de l’auteur est souvent l’expression d’une vision
personnelle du monde ou une représentation de sa vie à travers le
livre. Une telle démarche de création fait du roman, par exemple, ou
l’écrivain en général, un être solitaire, égoïste, qui par son œuvre,
réalise un dialogue avec soi. Jean Jacques Rousseau, dans Les
confessions réalise un véritable traité de l’écriture individualiste à
travers un texte où l’auteur est à la fois narrateur et sujet : « Je
forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution
n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un
homme dans toute la vérité de la nature et cet homme ce sera moi. »
Il faut dire donc que le génie est toujours un être solitaire qui n’écrit
que pour lui. La plume est avant tout un moyen d’expression propre
établissant comme une barrière entre l’homme et son monde.
Conclusion
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Sujet n°3
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Sujet n°4
Un auteur contemporain disait : « Le théâtre ne sert à rien car
à la fin, le lecteur ne retient que le rire. » Expliquez et discutez ce
jugement.
Compréhension du sujet :
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CHAPITRE TROISIEME
Le résumé suivi de discussion
Définition : Résumer un texte c’est le condenser en employant un
vocabulaire plus ou moins personnel. Cette contraction doit retraduire
l’essentiel du texte proposé. Pour cela, l’élève doit chercher à
comprendre le texte ensuite rédiger le résumé proprement dit.
I- Le travail préliminaire
26
Aujourd’hui, le débat sur la place des minorités noires et de toutes les minorités
visibles en France bat son plein. Les uns et les autres, nous participons à ce débat. Les
uns et les autres, nous utilisons les moyens qui sont les nôtres. Nous sommes bien loin
d’une quelconque unanimité. Il y a les descendants d’esclaves. Il y a les descendants
de colonisés. Il y a les descendants de négriers occidentaux et orientaux et de colons
occidentaux. Il y a les métis, les quarterons, les octavions, qui ne sont pas noirs mais
sont pris et finissent par se prendre pour des Noirs.
Il y a ceux qui sont des mosaïques de tout - peau- rouge, peau noire, peau jaune,
visage pâle -, ceux-là dont la composition n’a pas encore trouvé place dans les
dictionnaires. Il y a de ces Noirs qui ne sont ni descendants d’esclaves, ni descendants
de colonisés, mais revendiquent comme une gloire, un honneur immense d’être l’un et
l’autre parce qu’ils sont noirs et que tous les hommes noirs auraient la même histoire,
la même culture, le même destin. Tout ce monde anime un débat qui va dans tous les
sens, sur tous les tons et parfois dans une cacophonie indigeste, où des positions
éminemment pertinentes côtoient des délires purement psychédéliques. Il n’est donc
pas exceptionnel d’entendre une personne d’origine camerounaise proclamer qu’il est
descendant d’esclave et un antillais se baptiser africain. Je parle bien de baptême car
généralement tout cela s’arrête à un ostentatoire changement de nom… de plume et à
la psalmodie d’un crédo afro centriste incantatoire, le vécu réel restant bien
évidemment occidental, même s’il se revêt de tenues dites africaines parce
26
DISCUSSION
« Il y a de ces Noirs qui ne sont ni descendants d’esclaves, ni descendants de
colonisés, mais revendiquent comme une gloire, un honneur immense d’être l’un et
l’autre parce qu’ils sont noirs et que tous les hommes noirs auraient la même histoire,
la même culture, le même destin »
Expliquez et discutez
Impressions générales : il est important pour résumer ce texte, pour l’élève de suivre
la consigne car il lui est demandé de le résumer en 100 mots avec une marge de 10%
c’est-à-dire, soit 110, soit 90 mots.
Résumé (proposition)
Texte N° 2
Bien des gens ne lisent que pour éloigner l’ennui, comme ils
écoutent la radio, regardent la « télé », les images, ou feuillettent les
journaux. L’imprimé pullule, et on pourrait dire après tout, que les
gens n’ont jamais tant lu. Mais il y a lire et lire. La vraie lecture
commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir,
mais pour se trouver. Il y a un jour où tout inconsciemment on passe
de l’un à l’autre. Ce peut n’être pas volontaire, mais l’effet du plaisir
même, d’une sorte d’envoûtement dont un livre, qu’on tient dans ses
mains et qu’on ne peut plus quitter est la cause. Ce n’est pas non plus
encore lire que de lire pour apprendre, pour savoir, pour s’informer, et
pour des raisons professionnelles. Joubert* disait que « notre sort est
d’admirer et non pas de savoir ».
Ces mots, qui sont aussi vos mots, comme par l’effet d’un
charme, sont doués soudain d’un nouveau pouvoir et vous êtes
curieusement débarrassé de vous-même et devenu un autre, plus fin,
plus délicat, plus profond que vous-même. Vous êtes dans le monde
où vous aimeriez vivre, mais vous n’aviez jamais imaginé qu’il pût
être si beau.
Proposition de résumé :
voix intimes de notre moi. Le texte est une réalité figée sur laquelle on
peut appliquer notre réflexion. Tout le contraire de l’image qui défile
rapidement. Par la lecture, on embrasse un personnage qui est, à la
fois lui et nous-mêmes, qui traduit nos soupirs à notre place. Lire est
un exercice fascinant et étrange. La lecture vous transporte dans le
monde de vos rêves.
Résumé en 121 mots
26
CINQUIEME PARTIE
Exercices d’application
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Sujet 1 : « Faire œuvre d’art, c’est non seulement percer… les
apparences pour accéder à la vie du réel…, mais aussi, mais surtout…
transformer notre vision du monde, donc transformer le monde ».
Commentez et au besoin discutez cette affirmation de Léopold Sédar
Senghor.
Sujet 2 : Dans son texte Dieu et Mammon, François MAURIAC
affirme : « Ecrire, c’est se livrer (…), c’est précisément l’écrivain
lui-même que les lecteurs cherchent dans son œuvre.»
Vous apprécierez ces propos en fondant votre argumentation sur des
exemples tirés de vos lectures.
Sujet 3 : En vous appuyant sur les œuvres étudiées, commentez cette
pensée d’un écrivain contemporain : « Le poète doit être un professeur
d’espérance ».
Sujet 4 : « Chaque auteur puise dans sa propre vie la matière de ses
œuvres. Fussent-elles le produit de son imagination. » Quelles
réflexions vous suggère cette affirmation
Sujet 5 :
Dans les Mémoires d’outre-tombe dont la publication a
commencé en février1848, Chateaubriand exprimait cette inquiétude
: « Quelle sera la société nouvelle ? Vraisemblablement, l’espèce
humaine s’agrandira ; mais il est à craindre que l’homme ne diminue,
que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que
l’imagination, la poésie, les arts, ne meurent dans les trous d’une
société ruche où chaque individu ne sera plus qu’une abeille, une
roue dans une machine, un atome dans la matière organisée ». Dans
quelle mesure la civilisation de masse actuelle permet-elle de vérifier
cette prédiction ? Justifiez vos craintes ou vos espoirs pour l’avenir
sous la forme d’un développement argumenté.
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Sujet 7 : « Le moi est une prison d’où le créateur ne peut s’échapper,
tout mot de sa part est la mise en texte d’un sentiment, d’une vision du
monde. »
Expliquez cette analyse du rapport du penseur à la vérité.
Sujet 8 : Doit-on créer et peut on créer dans ce monde ? Que pensez-
vous de cette interrogation ?
Sujet 9 : « La vie est un roman, elle n’a pas besoin d’être vraie »
Expliquez et discutez cette analyse au sujet du roman de Diderot.
Sujet n°12
Sujet n°13
Le mort joyeux
Sujet n°14
Crépuscule
Elle était pâle, et pourtant rose,
Petite avec de grands cheveux.
Elle disait souvent : je n'ose,
Et ne disait jamais : je veux.
Le soir, elle prenait ma Bible
Pour y faire épeler sa sœur,
Et, comme une lampe paisible,
Elle éclairait ce jeune cœur.
Sur le saint livre que j'admire
Leurs yeux purs venaient se fixer ;
Livre où l'une apprenait à lire,
Où l'autre apprenait à penser !
Sur l'enfant, qui n'eût pas lu seule,
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Sujet N° 15
En route vers Tomes
S'il est quelqu'un dans la foule qui pense encore à moi, s'il est
quelqu'un qui demande par hasard ce que je fais, dis-lui que j'existe,
mais que je ne vis pas, et que cependant cette existence précaire est le
bienfait d'un dieu. Par prudence, et de peur d'aller trop loin, tu ne
répondras aux questions indiscrètes qu'en te laissant lire. A ton aspect,
le lecteur aussitôt se préoccupera de mes crimes, et je serai poursuivi
par la clameur populaire, comme un ennemi public. Abstiens-toi de
répliquer, même aux plus mordants propos ; une cause déjà mauvaise
se gâte encore quand on la plaide. Peut-être trouveras-tu quelqu'un qui
gémira de m'avoir perdu, qui lira ces vers les joues mouillées de
pleurs, et dont les yeux silencieux, de peur des oreilles malveillantes,
invoqueront la clémence de César et le soulagement de mes maux.
Quel qu'il soit, puisse-t-il n'être pas malheureux un jour, celui qui
sollicite l'indulgence des dieux en faveur des malheureux ! Puissent
ses vœux s'accomplir ! puisse le ressentiment du prince s'éteindre et
me permettre de mourir au sein de la patrie !
Quelque fidèle que tu sois à mes ordres, peut-être, ô mon livre! Seras-
tu critiqué et mis bien au-dessous de ma réputation. Le devoir du juge
est d'examiner les circonstances des faits aussi bien que les faits eux-
mêmes ; cet examen te sauvera. La poésie ne peut éclore que dans la
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Sujet 16
Sujet 17
SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION.
Bien des gens ne lisent que pour éloigner l’ennui, comme ils
écoutent la radio, regardent la « télé », les images, ou feuillettent les
journaux. L’imprimé pullule, et on pourrait dire après tout, que les
gens n’ont jamais tant lu. Mais il y a lire et lire. La vraie lecture
commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir,
mais pour se trouver. Il y a un jour où tout inconsciemment on passe
de l’un à l’autre. Ce peut n’être pas volontaire, mais l’effet du plaisir
même, d’une sorte d’envoûtement dont un livre, qu’on tient dans ses
mains et qu’on ne peut plus quitter est la cause. Ce n’est pas non plus
encore lire que de lire pour apprendre, pour savoir, pour s’informer, et
pour des raisons professionnelles. Joubert* disait que « notre sort est
d’admirer et non pas de savoir ».
La vraie lecture est la chose la plus intime et la plus
désintéressée, encore qu’il ne s’y agisse que de nous-mêmes. C’est un
temps qu’on se donne pour ne plus vivre par influence, par contagion,
mais pour reconnaître, choisir son propre chemin et devenir soi-même.
Un livre est un outil de liberté. C’est un objet devant soi, quelque
chose sur quoi on peut réfléchir, à quoi on peut revenir, qu’on peut
corriger contredire, discuter, quelque chose qu’on juge. Les images,
26
les sons passent aussi vite que les moments successifs de la vie. Un
écrit, un livre reste. Il faut devant lui dire oui ou non. Un livre est une
conversation et tout ensemble cependant un exercice de solitude. Je
veux ici écarter l’anecdote toute personnelle, mais je repense souvent
à ces nuits de mon adolescence, durant lesquelles je me battais avec le
destin et découvrais dans les livres ce que pouvait être une vie libre
par opposition à celle que je subissais. Lit-on un grand roman? On
s’identifie à son héros. On y vit par procuration. Et cela devient plus
conscient, et vient le moment où on ne lit plus pour aucun intérêt, pour
aucun profit, rien que « admirer », en toute gratuité dans une joie
indéfinissable, au-delà de soi-même. Mais un vrai livre est devenu la
chose la plus précieuse. Un homme vous parle et il vous semble qu’il
dise précisément ce que vous attendiez, ce que vous vouliez dire mais
n’auriez jamais su dire. C’est tout simple et merveilleusement étrange.
Ces mots, qui sont aussi vos mots, comme par l’effet d’un
charme, sont doués soudain d’un nouveau pouvoir et vous êtes
curieusement débarrassé de vous-même et devenu un autre, plus fin,
plus délicat, plus profond que vous-même. Vous êtes dans le monde
où vous aimeriez vivre, mais vous n’aviez jamais imaginé qu’il pût
être si beau.
(Pour khalam)
Tu as gardé longtemps, longtemps entre tes mains le visage noir du
guerrier
Comme si l’éclairait déjà quelque crépuscule fatal.
De la colline, j’ai vu le soleil se coucher dans les baies tes yeux.
Quand reverrai-je mon pays, l’horizon pur de ton visage ?
Quand m’assiérai-je de nouveau à la table de ton sein sombre ?
Et c’est dans la pénombre le nid des doux propos.
Je verrai d’autres cieux et d’autres yeux
Je boirai à la source d’autres bouches plus fraîches que citrons
Je dormirai sous le toit d’autres chevelures à l’abri des orages.
Mais chaque année, quand le rhum du printemps fait flamber la
mémoire
Je regretterai le pays natal et la pluie de tes yeux sur la soif des
savanes.
Sujet 18 :
SUJET I : COMMENTAIRE COMPOSE OU SUIVI
Sujet 19 :
SUJET I: RESUME SUIVI DE DISCUSSION.
La Vie antérieure
J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
Sujet 20 :
SUJET I / COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE
Edgar Morin.
Sujet 21
Sujet 22 :
F R A N Ç A I S:
Epreuve du 2ème groupe
Sujet 23 :
FRANÇAIS
Epreuve du 2ème groupe
Etude de texte
2 :----------------------------------------------------------------------------------------------
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Etude
intégrale --------------------------------------------------------------------------------------
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A/ Le commentaire
suivi-------------------------------------------------------------------------------------------
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B / Le commentaire
composé--------------------------------------------------------------------------------------
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CHAPITRE DEUXIEME : Les
dissertations-------------------------------------------------------------------------------
CHAPITRE TROISIEME : Le résumé suivi de
discussion---------------------------------------------------------------
CINQUIEME PARTIE : Banque de sujets de
d’exercice---------------------------------------