Vous êtes sur la page 1sur 31

BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B. P. 6009 - 45018 ORLÉANS CEDEX - Tél. : 138)


63.00.12

RECHERCHE ET ETUDE DE GISEMENTS CALCAIRES


(localisation et contraintes d*exploitation)
POUR LA GENERALE SUCRIERE
DANS LE VEXIN FRANCAIS ET LA BASSE-NORMANDIE

par
J.L. MARRONCLE
/ CONFIDENTIEL /

Service géologique régional PICARDIE - NORMANDIE


18, rue Mazurier, 76130 MONT-SAINT-AIGNAN - Tél. (35) 70-38-64

12, rue Lescouvé, 80000 AMIENS 2, rue général-Moulin, 14000 CAEN


Tél. 91-73-87 Tél. 81-86-96
RECHERCHE ET ETUDE DE GISEMENTS CALCAIRES (localisation et
contraintes d'exploitation) POUR LA GENERALE SUCRIERE DANS
LE VEXIN FRANCAIS ET LA BASSE-NORMANDIE
/ R E S U M E /

La recherche sur le terrain de sites susceptibles


d'être exploités pour l'approvisionnement en matériau calcaire
dur des sucreries d'Etrépagny (Eure), de Nassandres (Eure) et
de Cagny (Calvados) a abouti à l'identification de cinq gise-
ments théoriquement possibles :

- pour le secteur Authevernes - Magny-en-Vexin (Eure et Val


d'Oise), gisement du Bois des Bouleaux, dans les calcaires
lutétiens ;
- pour le secteur de La Meauffe, au Nord de St Lô (Manche),
gisements du Rond-Buisson (ou du Hamel Bazire) et des Esserts
(La Meauffe) dans les calcaires briovériens ;

- pour le secteur de Montmartin/Mer, près de Coutances (Manche),


gisements des Hauts-Vents et des Roncerets, dans les calcaires
viséens.

Les contacts avec les propriétaires des terrains et


l'examen des contraintes administratives d'exploitation mon-
trent que :

- les gisements du Rond-Buisson et des Hauts-Vents sont à aban-


donner pour des raisons diverses ;

- le gisement du Bois des Bouleaux sera très difficile à ex-


ploiter dans l'état actuel des contraintes et du fait de
l'opposition de certains propriétaires ;

- les gisements des Esserts et des Roncerets ne sont pas soumis


à des contraintes particulières et reçoivent l'approbation
de principe de leurs propriétaires.

Les contacts auprès des exploitants locaux et régio-


naux permettent de proposer à la Générale sucrière un certain
nombre d'entreprises susceptibles d'assurer l'exploitation
des gisements reconnus dans le département de la Manche.
Enfin, le contrôle réalisé sur les calcaires de
l'Oxfordien coralligène de la région de Cambremer (Calvados)
a débouché sur un résultat négatif en ce qui concerne la
probabilité de trouver un gisement potentiel dans ce niveau.

En conclusions, la mise en exploitation du Bois des


Bouleaux reste problématique par suite des contraintes qui
pèsent sur le site. Inversement, dans le département de la
Manche, les gisements des Esserts et des Roncerets se pré-
sentent favorablement mais avec des caractéristiques diffé-
rentes : pour le premier, il s'agit de reprendre une carrière
déjà existante et partiellement équipée, pour le second, la
carrière est à créer. Dans tous les cas, une reconnaissance
géologique des sites par sondages reste indispensable.

/ 75 SGN 282 PNO /


/ S O M M A I R E /

RESUME
1 - GENERALITES 1
2 - SECTEUR AUTHEVERNES - MAGNY-EN-VEXIN 2
(Eure et Val d'Oise)
21 - Travaux de terrain 2
22 - Contacts auprès des propriétaires 3
23 - Examen des contraintes d'exploitation 4
24 - Conclusion 5
3 - SECTEUR DE LA MEAUFFE (Manche) 6
31 - Travaux de terrain 6
32 - Contacts auprès des propriétaires 7
33 - Examen des contraintes d'exploitation 8
34 - Conclusion 8
4 - SECTEUR DE MONTMARTIN-SUR-MER (Manche) 9
41 - Travaux de terrain 9
42 - Contacts auprès des propriétaires 10
43 - Examen des contraintes d'exploitation 11
431 - Contraintes administratives 11
432 - Aspect hydrogéologique 12
44 - Conclusion 12
5 - CONTACTS AUPRES DES EXPLOITANTS 13
6 - CONTROLE DE LA REGION DE CAMBREMER (Calvados) 15
7 - CONCLUSIONS DE L'ETUDE 18
71 - Conclusions générales 18
72 - Travaux à prévoir 18

-0-
/ A N N E X E S ET P L A N C H E S /

Annexe 1 - Liste recapitulative des propriétaires et des


exploitants

Planche 1 (1/5O 000) - Secteur Authevernes - Magny-en-Vexin :


points d'observation des calcaires
lutétiens

Planche 2 (1/25 000) - Secteur Authevernes - Magny-en-Vexin :


le site du Bois des Bouleaux
Planche 3 (1/25 000) - Secteur de La Meauffe

Planche 4 (1/25 000) - Secteur de Montmartin-sur-Mer

Planche 5 (1/25 000) - Le Bois des Bouleaux : implantation


des sondages
Planche 6 (1/5 000) - Les Roncerets : implantation des sondages

-0-
-1-

1 - GENERALITES

Sur les bases d'une précédente étude réalisée par


le Service géologique régional Picardie-Normandie (cf rapport
75 SGN 008 PNO), la Générale Sucrière a confié à ce même
service la recherche de sites exploitables pour l'approvision-
nement en matériaux calcaires de ses trois usines de Cagny
(Calvados), de Nassandres et Etrépagny (Eure).

Par "sites exploitables", il faut comprendre des


sites répondant favorablement aux données suivantes :

- recherche et localisation de gisements en matériaux cal-


caires présentant des réserves minimales de 10 à 15 ans,
pour une production globale de 1'ordre de 8O 000 tonnes/an
(en supposant les 3 usines alimentées par une même source) ;
- contacts auprès des propriétaires des terrains pour obtention
d'un accord de principe : un refus catégorique des proprié-
taires interdirait en effet la mise en exploitation éventuelle
d'un gisement géologiquement possible ;

- examen des contraintes administratives auprès des Directions


départementales de l'Equipement et de l'Agriculture (DDE et
DDA) , des Architectes des Bâtiments de France (protection des
sites et monuments classés) ;

- contacts auprès des municipalités concernées, municipalités


toujours susceptibles de donner un avis défavorable lors
de l'enquête qui précède l'autorisation d'ouverture d'une car-
rière.

Enfin, l'étude prévoyait des contacts auprès des


exploitants locaux ou régionaux susceptibles d'assurer l'exploi-
tation des gisements reconnus.
Par ailleurs, un volet particulier de ce rapport
présente les résultats d'une étude complémentaire ayant pour
objectif le controle des caractéristiques physico-chimiques
du calcaire coralligène oxfordien de la région de Cambremer
(à l'ouest de Lisieux). En effet, lors de l'étude préliminaire
d'orientation des recherches (rapport 75 SGN 008 PNO), ce
niveau calcaire avait donné des résultats hétérogènes mais
jugés pessimistes, qu'il a été convenu de contrôler, l'iden-
tification d'un gisement dans ce secteur étant géographiquement
très favorable aux différentes usines de la Générale Sucrière.
-2-

L1objectif final de ce travail est donc de présenter


et de proposer à la Générale Sucrière, un certain nombre de
sites répondant aux diverses conditions posées par la mise en
exploitation d'une (ou de plusieurs) carrière(s). Les sites
éventuellement reconnus devront faire, dans une troisième
phase, l'objet de quelques sondages de reconnaissance des-
tinés à contrôler les qualités mécaniques et chimiques du
matériau et à permettre une évaluation plus précise des ré-
serves disponibles.

2 - SECTEUR AUTHEVERNES - MAGNY-EN-VEXIN

L'étude préliminaire avait permis l'identification


de niveaux calcaires durs dans les faciès du Lutétien grossier.
Cette nouvelle étude a bénéficié de l'appui des récentes ob-
servations effectuées par MM KUNTZ et WYNS au cours du lever
géologique de la feuille de Gisors à 1/50 OOO, en particulier
en ce qui concerne l'extension des calcaires lutétiens et la
localisation des meilleurs points d'observation.

21 - Travaux de terrain

Dix neuf (19) sites ont été visités, malgré les


difficultés liées à une végétation abondante en période d'été
ou à une couverture de champs de céréales.

Trois de ces sites, correspondant à d'anciennes


carrières, ont été sélectionnés et ont fait l'objet d'un
contrôle mécanique du matériau (détermination de l'indice de
résistance par utilisation d'une presse Franklin) :

- commune de Parnés, carrière située en bordure du CD 509,


lieu-dit "Vallée du Champ Bourdon". Le front de taille
d'une hauteur variant de 5 a 8 m (2 gradins) montre un cal-
caire dur se présentant soit en rognons ou nodules, soit en
plaquettes, soit en lits discontinus, au sein d'un calcaire
crayeux et sableux friable à considérer comme stérile.
-3-

Les essais realises sur le calcaire dur ont donné


un indice de résistance de l'ordre de 5O, donc répondant aux
normes recherchées.

Cependant, le développement de la matrice friable


atteignant approximativement 60 à 70 % de la roche, il faut
considérer que l'importance de ces stériles ne permettrait pas
une rentabilité suffisante de l'exploitation.

- près de Valecourt mais sur la commune de Montagny-en-Vexin,


carrière située en bordure du CD 157 a proximité du Bois
Houtelet. Front de taille haut de 15 à 20 m dans lequel s'ou-
vrent d'anciennes galeries et chambres souterraines. Le calcaire
s'y présente en bancs massifs (localement en plaquettes), mais
le matériau s'est révélé comme étant très tendre malgré la
présence de quelques niveaux plus durs. L'indice de résistance
est normalement inférieur à 10 bien qu'atteignant la valeur
de 50 sur les faciès durs.

Le matériau de cette carrière est finalement analogue,


sinon identique à celui de la carrière de Nucourt testé au
cours de l'étude préliminaire.

- le troisième site correspond à une ancienne et petite carrière


artisanale ouverte sur la commune d'Ambleville, au Bois des
Bouleaux. Le matériau a été exploité comme pierrede caille dure;
c'est un calcaire organogène à grain grossier à passées ooli-
thiques ; le front de taille montre une paroi haute de 4 m
environ, avec des bancs massifs et compacts.

Les essais de résistance ont donné un indice moyen


variant de 45 à 50, malgré quelques valeurs plus faibles ob-
tenues sur des échantillons vacuolaires ou pétris d'organismes
fossilisés.

Les recherches sur le terrain montrent finalement


que malgré l'extension des calcaires lutétiens dans cette ré-
gion, seul le site du Bois des Bouleaux parait répondre aux
caractéristiques mécaniques souhaitées.

22 - Contacts auprès des propriétaires

Ces contacts ont été limités au seul site du Bois


des Bouleaux, géologiquement supposé favorable. L'enquête a
permis d'établir que ce site est partagé entre des terrains
communaux appartenant à la commune d'Ambleville et entre des
terrains privés appartenant à M. de Magnitot, demeurant au
Château de Magnitot, 95420 - Magny-en-Vexin.
-4-

Si ce dernier ne fait pas opposition à l'éventualité


d'une ouverture de carrière sur ses terres (avec les réserves
administratives précisées au paragraphe 23), il n'en va pas
de même pour le maire d'Ambleville, M. Lucknis, farouchement
opposé (avec le soutien de son Conseil municipal) à cette
perspective.

L'éventualité d'un déplacement de la carrière vers


le Nord (Bois de Monterrier a été envisagée, mais les limites
du gisement risquent d'être rapidement atteintes ; le proprié-
taire de ces nouveaux terrains est M. Haranger, maire de La
Chapelle-en-Vexin ; son avis, sans être aussi ferme que celui
de M. Lucknis, reste très réservé.

23 - Examen des contraintes d'exploitation

D'une façon générale, et pour poser le problème,


il y a lieu de préciser que la région naturelle que constitue
le Vexin est inscrite aux Sites et Paysages et serait pro-
chainement classée et protégée.

De façon plus précise, en considérant le site du


Bois des Bouleaux (et par extension celui du Bois de Monterrier),
trois types de contraintes se dégagent :
- protection des espaces verts et des paysages : le Bois des
Bouleaux se localise au point de jonction de quatre communes
(Ambleville, Montreuil/Epte, La Chapelle-en-Vexin et St Ger-
vais) dotées d'un plan directeur d'urbanisme intercommunal
(PDUI n° 81 A) au terme duquel ce bois est classé site protégé.
Tout déboisement éventuel, même partiel et localisé, sera donc
soumis à autorisation préalable.

De plus ce même bois, appartenant à M. de Magnitot,


est soumis à la loi Cérot : en vertu de celle-ci, l'héritier
f est dispensé de l'acquittement des droits de succession, à
J- condition de ne pas défricher pendant 30 ans. Or cette succes-
sion remonterait à quelques années seulement.

Les services de l'Agriculture nous ont cependant


précisé que la loi pouvait être levée par le versement des
trois quarts des droits de succession.

- protection des eaux souterraines : sous les calcaires lu-


tétiens, mais alimentée par eux, se trouve, dans les sables
cuisiens, une nappe d'eau souterraine à l'origine d'une série
de sources localisées à proximité du hameau du Vaumion,
commune d'Ambleville.
-5-

L'une de ces sources est captée et gérée par la


Compagnie lyonnaise des eaux ; elle assure l'alimentation
en eau potable du Vaumion, mais n'est cependant pas dotée
actuellement de périmètres de protection.

Il faut prévoir que les services administratifs


compétents, ainsi que la municipalité d'Ambleville, ne
manqueront pas de souligner que le déboisement et l'ou-
verture d'une carrière importante dans la zone d'alimen-
tation de ces sources introduiront un risque de conta-
mination de cette nappe souterraine.

- problèmes d'accès : dans l'état actuel du site, il


n'existe qu'un accès relativement bon à partir de La Cha-
pelle-en-Vexin. M. Haranger, maire de La Chapelle-en-Vexin,
nous a précisé qu'il s'opposerait à l'évacuation du maté-
riau par cette voie et vers la RN 14 au trafic déjà très
dense.

De son côté, le maire d'Ambleville interdirait


toute sortie en direction du Vaumion où la route est étroite
et difficile. Il faudrait donc rechercher un itinéraire
en direction de Montreuil-sur-Epte, mais nous n'avons pu
obtenir d'information dans cette hypothèse là.

Si l'on envisage un déplacement de la carrière vers


le Bois de Monterrier,les contraintes de protection des
espaces verts et de la loi Cérot disparaissent ; celles
de protection des eaux souterraines et d'accès restent
posées. Mais surtout, le matériau dur occupant le sommet
de la butte, les conditions géologiques évoluent dans un
sens plus défavorable et il est probable que les réserves
soient plus faibles ; en outre, selon les plus récentes
observations géologiques, l'on se déplacerait sur une zone
de fracturation importante.

Enfin, pour être complet et objectif, nous remarque-


rons que l'ensemble du site fait l'objet d'une réserve de
chasse en gros et petit gibiers(dont chevreuils et sangliers);
par ailleurs le site, fort agréable, est fréquenté par
des amateurs de promenades pedestres. Un projet de carrière
soulèverait certainement des remous non négligeables ...

24 - Conclusion

Sur le plan géologique, le Bois des Bouleaux semble


répondre favorablement au problème posé par la recherche
d'une source d'approvisionnement en matériaux calcaires durs.
-6-

Les réserves potentielles du gisement sont cependant diffi-


ciles à définir en l'absence de sondages de reconnaissance.

La proximité de l'usine d'Etrépagny et celle de la


voie ferrée qui emprunte la vallée de l'Epte constituent deux
autres facteurs favorables.

Inversement, sur le plan administratif, de lourdes


contraintes pèsent sur ce gisement éventuel : multiplicité
des communes intéressées, espaces boisés classés et protégés,
zone d'alimentation des sources du Vaumion, problèmes d'accès
ou d'évacuation du matériau, hostilité de la municipalité
d'Aubleville, réserve cygénétique enfin.

Il nous paraît donc judicieux de devoir considérer


ce gisement comme étant provisoirement "gelé", c'est-à-dire
administrativement non exploitable (ou difficilement exploi-
table), mais susceptible, peut-être, de constituer une réserve
en matériaux pour les prochaines décades.En effet, devant la
pénurie prévisible en certains matériaux, il n'est pas inter-
dit de supposer que les contraintes d'environnement liées
aux carrières soient allégées à moyen terme.

3 - SECTEUR DE LA MEAUFFE
Les calcaires dits "de La Meauffe", d'âge briovérien,
se développent au Nord de St Lô (Manche), de part et d'autre
de la vallée de la Vire sur les communes de Pont-Hébert, de
La Meauffe, de Cavigny et d'Airel. Il s'agit de calcaires noi-
râtres, grenus et plus ou moins dolomitiques qui avaient été
considérés comme répondant sensiblement aux normes physico-
chimiques demandées par la Générale Sucrière (malgré une lé-
gère tendance à un excès en CX>3Mg) .

31 - Travaux de terrain

Dans ce secteur, une seule carrière était en acti-


vité jusqu'en juin 1975, mais cette extraction a cessé, la
liquidation judiciaire de l'entreprise exploitante étant en
cours.
-7-

La recherche de sites exploitables a consisté dans


la reconnaissance des anciennes carrières ouvertes dans ces
calcaires ainsi que dans la localisation de sites neufs <

Si 1»examen des anciennes exploitations du Hamel


Bazire (commune de Cavigny et du Quesney (commune d'Airel)
montre que la reprise de ces carrières paraît assez difficile
(en fonction de leur état actuel, de l'avis des propriétaires,
des réserves disponibles et des accès), par contre la récente
carrière des Esserts (commune de La Meauffe) présente des as-
pects plus positifs développés ci-dessous.

Le seul site nouveau intéressant identifié se lo-


calise sur la commune de Cavigny, entre le Hamel Bazire et le
Rond-Buisson, sur la rive gauche de la Vire : il ne représen-
terait en fait que l'extension vers le nord des anciennes car-
rières du Hamel Bazire avec un front de taille haut de 15 m
en moyenne.

- Description sommaire de la carrière des Esserts (La Meauffe)

Le récent front de taille, haut de 20 m environ


(dont 2 à 5 m de découverte) montre une roche compacte et
massive, bien que localement fissurée et diaclasée ce qui en-
traîne une certaine pollution du matériau en place. Les ré-
serves disponibles se développeraient (selon le représentant
du propriétaire) sur une superficie de l'ordre de 5 hectares ;
pour un matériau dont la densité doit être voisine de 3, les
réserves s'élèveraient donc approximativement à 3 millions de
tonnes.

Mais surtout, cette carrière bénéficie de l'existence


d'installations en place : réserve d'eau pour les opérations
de lavage, raccordement électrique et transformateur EDF,
raccordement ferroviaire immédiat, installations de traitement
du matériau (criblage et concassage), accès routiers.

On notera cependant que les installations de trai-


tement ont besoin d'une sérieuse révision, voire d'une moder-
nisation. De plus, il ne nous a pas été possible, la procédure
de liquidation judiciaire étant en cours, de préciser le de-
venir de ces installations de traitement qui auraient été
acquises par "leasing".

32 - Contacts auprès des propriétaires

- Pour le site neuf envisagé, la prise de contact avec


M. Sauvage Désiré, agriculteur, demeurant à Cavigny au Rond-
Buisson, propriétaire de l'ensemble des terrains s'étendant
-8-

jusqu'au Hamel Bazire, a débouché sur un refus catégorique


en ce qui concerne la possibilité d'ouverture d'une carrière
sur ses terres.

- Pour la carrière des Esserts, commune de La Meauffe, nous


avons rencontré le Dr Livory, chirurgien, demeurant 12 rue du
Palais de justice à Coutances (50). En réalité, il en était
le récent propriétaire mais vient d'en faire donation à son
gendre, M. Lamoure Jean-Pierre, ingénieur des Mines à Bordeaux
(actuellement en voyage d'études à l'étranger).

De notre entretien avec le Dr Livory, il ressort que


la remise en service de cette carrière -reprise à laquelle il
s'était opposé malgré plusieurs propositions- peut être envi-
sagée dans la mesure où l'exploitant éventuel présentera des
garanties techniques et financières suffisantes.

La seule réserve émise est d'ordre humain : les


terres disponibles sont exploitées, sur le plan agricole, par
un fermier pour lequel il sera nécessaire de trouver de nou-
veaux /errains afin de remplacer les terres dont il sera amputé
au fur et à mesure que la carrière progressera ; en conséquence,
cette progression devra être relativement lente. On peut
considérer, semble-t-il, que les besoins de la Générale
Sucrière sont tels qu'ils peuvent satisfaire à cette réserve.

33 - Examen des contraintes d'exploitation

L'enquête administrative effectuée n'a pas permis


de déceler des contraintes susceptibles d'interdire la remise
en service de la carrière des Ësserts.

Au contraire, les services de l'Equipement (groupe


d'études et de programmation) préconisent le développement de
zones industrielles sur la commune de La Meauffe et seraient
très favorables à un regain d'activité ferroviaire dans ce
secteur.

A noter qu'un Plan d'occupation des sols (P.O.S)


est programme pour 1976-1977, mais aucune indication préli-
minaire n'a pu nous être donnée.

34 - Conclusion

Pour le secteur de La Meauffe, le seul site exploi-


table à retenir est celui de la carrière des Esserts qui
appartenait au Dr Livory, interlocuteur toujours valable en
l'absence de M. Lamoure, ingénieur des Mines à Bordeaux.
-9-

Le gisement représenterait en première approximation


une réserve de 3 millions de tonnes et la carrière bénéficie
de l'existence d'installations qu'il suffirait de remettre en
service ou d'améliorer.

L'aspect juridique de cette exploitation (instal-


lations) semble mériter un complément d'information, mais
M. Deliou, domicilié à Pont-Hébert, responsable administratif
de l'ancienne entreprise exploitante (Société des Agglomérés
de La Manche), n'a pu être rencontré à son domicile.

4 - SECTEUR DE MONTMARTIN-SUR-MER

Les calcaires dits "de Montmartin", d'âge viséen


(Carbonifère) se développent essentiellement sur les communes
de Montmartin-sur-Mer, de Régneville-sur-Mer, de Hyenville et
d'Orval, au sud de l'embouchure de la Sienne et au sud-ouest
de la ville de Coutances (Manche). Ils occupent le coeur d'une
structure synclinale orientée Ouest-Est, mais ils s'ennoient
rapidement à l'Est, sur la rive droite de la Sienne. Ce sont
des calcaires noirâtres, compacts, autrefois activement ex-
ploités comme pierre de taille et de parement, d'une part,
comme pierre à chaux, d'autre part.

41 - Travaux de terrain

L'examen systématique des anciennes exploitations


a permis de constater une assez grande homogénéité apparente
du matériau. Cependant, seules les carrières situées à pro-
ximité immédiate du village de Montmartin sont en bon état
de conservation ; les autres sites ont fait, ou font, l'objet
de décharges et de remblais partiels lorsqu'ils ne sont pas
envahis par une végétation importante ou partiellement éboulés.
Or, les contraintes administratives ne permettent pas la re-
mise en service de ces carrières bien conservées mais trop
proches de l'agglomération (zone classée UC, c'est-à-dire
d'urbanisation).
-10-

Une seule exploitation fonctionne encore sur la


commune de Montchaton, mais avec une activité sporadique et
des moyens matériels vétustés. Les réserves y sont de plus
assez limitées.

Les travaux de terrain ont donc été orientés vers


la recherche de sites nouveaux. Cette reconnaissance s'est
traduite par la localisation de deux sites intéressants:

- sur la commune de Régneville-sur-Mer, à l'Est du lieu-dit


"Les Hauts Vents", presence d'une butte dans la morphologie
du terrain, avec possibilités d'observation des calcaires
dans les anciennes carrières voisines ; à noter cependant
l'existence d'un recouvrement superficiel de sables et de
graviers ;

- sur la commune de Montmartin-sur-Mer, au lieu-dit "Les Ron-


cerets", un terrain en friche montre des affleurements cal-
caires formant d'ailleurs un petit ressaut dans la topographie.
Un petit front de taille, haut de 2 à 3 m est observable vers
l'axe du thalweg, au Sud.

42 - Contacts auprès des propriétaires

- Pour le site des "Hauts Vents", l'examen du Plan d'occupation


des sols (P.O.S) ayant montré qu'il serait très difficilement
exploitable, les propriétaires des terrains n'ont pas été re-
cherchés ;

- Le site des "Roncerets" se développe sur les parcelles numé-


rotées au cadastre 1O7 à 117 inclus (la section n'est pas
mentionnée sur le plan cadastral à 1/5 OOO qui nous a été
communiqué). La totalité de ces parcelles appartient à
M. Girard Jules, domicilié route de Catteville à St Pair-sur-
Mer, près de Granville (50). M. Girard nous a donné son accord
de principe quant à la possibilité d'exploiter ces terrains,
dont la superficie serait de l'ordre de 8 à 9 ha.

Deux précisions sont à apporter :

- une partie de ces terres fait actuellement l'objet d'une


location par bail, mais selon M. Girard, il n'y a pas là
source de difficulté importante ;

- il existe une possibilité d'extension du gisement de l'aatre


côté de la petite route menant à Montmartin, sur une propriété
appartenant au Dr Livory de Coutances, déjà mentionné à propos
de la carrière de La Meauffe.
-11-

43 - Examen des contraintes d'exploitation

Outre lfaspect administratif des contraintes, nous


serons amenés à soulever ici un problème d'ordre hydrogéolo-
gique susceptible de se poser dans le cas d'une mise en ex-
ploitation éventuelle du site des Roncerets.

431 - Contraintes administratives

Les communes sur lesquelles se développe "le cal-


caire de Montmartin" sont toutes dotées de POS. D'après le
POS de RégneviIle/Mer, le site des "Hauts Vents" est classé
en zone NC, c'est-à-dire en "zone naturelle vouée à la pro-
tection de l'économie agricole". Il s'agit donc d'une zone
agricole protégée, mais l'ouverture de carrières n f y est pas
rigoureusement interdite, bien que soumise à autorisation
préfectorale.

Mais surtout, se poserait le problème de l'éva-


cuation des matériaux, le CD 49 étant classé par les Affaires
culturelles comme itinéraire touristique. De plus, l'éloigne-
ment relatif de la voie ferrée de Hyenville, impliquerait un
transport routier prolongé, même en utilisant le CD 439.

Enfin, comme autres facteurs défavorables, nous rap-


pellerons au niveau de ce site la présence d'un recouvrement
de formations superficielles, ainsi que le développement de
grands champs dont l'acquisition serait probablement difficile
et onéreuse.

D'après le POS de Montmartin/Mer, le site des "Ron-


cerets" est également classé en zone NC, mais il s'agit ici
de terrains en friche (végétation d'arbustes épineux) et dif-
ficilement cultivables, la couche de terre arable étant ab-
sente ou réduite. Cette friche constitue d'ailleurs une ano-
malie dans le paysage agricole.

L'évacuation des matéruaux par voie routière jus-


qu'à la gare de Hyenville ne soulève pas de problème particulier,
en empruntant le CD 49 sur une distance de l'ordre de quatre
kilomètres. Selon les services de l'Equipement, la seule dif-
ficulté pourrait provenir, peut«¿etre, du franchissement de
la D 971, à proximité du village de Hyenville.

Enfin, d'après le premier adjoint au maire de Mont-


martin, la municipalité serait probablement très favorable
à une reprise des activités d'extraction, le site des Roncerets,
par son éloignement relatif, lui convenant parfaitement.
-12-

432 - Aspect hydrogéologique

II a déjà été indiqué que la carrière encore active


sur la commune de Montchaton était périodiquement inondée en
période pluvieuse et les travaux y sont alors arrêtés.

En l'absence de données hydrogéologiques précises,


l'hypothèse suivante peut être avancée : les calcaires repo-
sant sur des couches gréseuses, cet ensemble est susceptible
de constituer le réservoir d'une nappe d'eau souterraine.
L'existence de cette nappe pourrait être confirmée par la
présence d'un puits à fort débit (non chiffré) implanté dans
les calcaires au niveau de RégneviIle/Mer. On peut donc
concevoir que le fond de fouille de la carrière de Montchaton
se localiserait sensiblement au toit de la nappe souterraine,
d'où les inondations en période de forte pluviométrie.

Dans ces conditions, et bien que le site des Ronce-


rets soit légèrement surélevé par rapport à celui de la carrière
de Montchaton, il est possible que des problèmes d'exhaure
apparaissent si le site est exploité. Inversement, la mise en
évidence d'une telle nappe permettrait de concevoir la réali-
sation d'un forage pour les besoins de la carrière (eaux de
lavage par exemple).

Si une campagne de sondages de reconnaissance du


gisement des Roncerets était décidée, il serait judicieux
d'y greffer une étude hydrogéologique rapide capable de pré-
ciser les paramètres hydrauliques locaux (voir conclusions 44).

44 - Conclusion

Les travaux réalisés sur le secteur de Montmartin-sur-


Mer aboutissent à la mise en évidence d'un gisement exploita-
ble sur le territoire de cette même commune au lieu-dit "les
Roncerets". Les terrains disponibles se développent sur 9 hec-
tares environ. En considérant une surface réellement exploitable
de 8 ha, pour une couche utile de 10 m de puissance et pour
un matériau de densité voisine de 3, on obtient 2 4OO 000 tonnes
de réserves. Les besoins cumulés des usines de Cagny, de Nas-
sandres et d'Etrépagny (8O 000 T prévues en 1977) seraient
donc théoriquement satisfaits pour une trentaine d'années. Or,
des possibilités d'extension sont prévisibles sur les terrains
voisins appartenant au Dr Livory.

Si ce gisement était retenu par la Générale sucrière


la campagne de reconnaissance préalable par sondages serait
-13-

utilement valorisée par une étude hydrogéologique simple des-


tinée à préciser les paramètres de la nappe souterraine pro-
bable : pose de un ou de plusieurs piézomètres et réalisation
d'un pompage rapide.

Nous signalerons enfin que d'après la carte géolo-


gique à 1/80 000, une faille géologique traverserait ou bor-
derait le gisement envisagé. Une telle faille peut se traduire
dans la masse de la roche par la présence d'une zone broyée
et plus ou moins altérée avec, éventuellement, un remplissage
de produits argileux de décalcification. Elle n'a pu être ob-
servée sur le terrain mais les sondages de reconnaissance de-
vraient permettre de la confirmer, dans la mesure où elle
existe véritablement. Son rôle peut également être important
sur le plan hydrogéologique par drainage des eaux souterraines,

5 - CONTACTS AUPRES DES EXPLOITANTS

51 - Secteur Authevernes - Magny-en-Vexin

II n'y a plus dans cette région d'exploitants actifs


à l'exception de ceux extrayant le calcaire de Nucourt (Val
d'Oise) et la craie sur la commune de Suzay (Eure), près
d'Ecouis. Dans les deux cas, il s'agit d'exploitations de ro-
ches tendres et le matériel nécessaire à l'extraction et au
traitement d'une roche dure n'existe pas.

Enfin, les difficultés prévisibles sur le plan ad-


ministratif pour obtenir l'autorisation d'ouverture d'une
carrière au Bois des Bouleaux, ne nous ont pas incités à re-
chercher de nouvelles entreprises dans un rayon plus grand.

52 - Secteur de Montmartin/Mer et de La Meauffe

Pour cette région, il existe un certain nombre d'ex-


ploitants en activité. Les contacts établis ont montré que
toutes ces entreprises sont intéressées par les débouchés
offerts par la Générale sucrière. Et ce, d'autant plus que
certains de ces carriers sont établis sur la zone littorale,
zone sur laquelle se développent des contraintes d'exploitation
de plus en plus sévères.
-14-

Les caractéristiques principales des entreprises


rencontrées peuvent se résumer aux données suivantes :

- Entreprise Fauvel Daniel, rue du docteur Viaud, Le Passous


par Agon-Coutainville (50) - tél. (33) 47-07-57. Exploite
des sables dunaires et ne possède pas le matériel nécessaire
à une exploitation de roche dure ; l'entrepreneur s'estime
cependant capable d'effectuer cette reconversion. Entreprise
semi-artisanale de moyenne importance à l'échelon local.

- Entreprise Fanfani Gino, rue du docteur Viaud, Le Passous,


par Agon-Coutainville (50) - tél. (33) 47-03-22. Entreprise
directement concurrente de la précédente (exploite des sables
dunaires sur les mêmes gisements), mais paraissant mieux
structurée et bénéficiant probablement d'une capacité tech-
nique et financière supérieure. S'est diversifiée en créant
une entreprise de transports routiers. L'entrepreneur affirme
pouvoir s'orienter vers l'extraction de roche dure mais cela
impliquera l'acquisition d'un matériel adapté. Aurait demandé
à reprendre la carrière de La Meauffe, mais s'est heurté à
l'opposition du propriétaire, le Dr Livory.

- Entreprise Le Hodey Michel à Muneville/Mer (50) -


tél. (33) 61-63-17. Petite entreprise familiale et artisanale
exploitant avec des moyens modestes, la seule carrière encore
en activité dans la région de Montmartin (sur la commune de
Montchaton et à proximité du site des Roncerets). Pour ré-
pondre aux besoins de la Générale sucrière, l'entrepreneur
aurait à faire un gros effort de modernisation de son matériel.
- Entreprise Norais (Carrières et travaux publics), route du
Champ de Courses, Donville-les-Bains (50) - tél. (33) 50-10-22.

Importante entreprise à l'échelon local et régional.


A déjà exploité et exploite des roches dures et possède donc
l'expérience et le matériel nécessaires. Paraît pouvoir sa-
tisfaire aux besoins de la Générale sucrière.

- Entreprises Girard et Fossez, 213 rue Falaise à Caen (14) -


tél. (31) 82-22-20. Possèdent plusieurs carrières de roches
dures dont l'une à Saint Sauveur-Lendelin (Manche). M. Pignet,
directeur, s'est montré intéressé par l'exploitation éventuelle
d'une carrière de matériaux calcaires. Cette société paraît
solidement structurée et techniquement fiable.

Ce tour d'horizon des exploitants locaux ou régionaux


montre qu'ils se déclarent tous capables de répondre aux besoins
de la Générale sucrière même au*- prix d'investissements nouveaux
et d'une reconversion partielle. Cela s'explique pour certains
-15-

par la nécessité de réorienter leurs activités, la zone litto-


rale leur devenant progressivement interdite, et pour tous par
la perspective d*un débouché stable pour de nombreuses années.

Toutefois, il semble bien que les entreprises Norais


et Girard et Fossez soient les plus qualifiées et les mieux
outillées. Les entreprises Fanfani, et plus accessoirement
Fauvel, ne sont peut-être pas à écarter définitivement, bien
que handicapées par la nécessité d'une réorientation de leurs
activités.

Enfin, de façon générale, les deux questions sui-


vantes ont été posées par les exploitants contactés :

- la Générale sucrière sera-t-elle le client exclusif ou


simplement un client prioritaire ?

Il a été répondu, avec prudence, que la Générale


sucrière ayant financé une étude de recherche de gisement ex-
ploitable, risquait de demander l'exclusivité du matériau.
Au cours de l'établissement de contrats éventuels, il sera
donc utile de prévoir une clause de cet ordre, afin de lever
toute ambiguïté.

- la Générale sucrière est-elle susceptible d'apporter une


aide financière au niveau des investissements nécessaires à
la mise en service de l'exploitation ?

Il a été répondu que ce problème se situait en dehors


de notre étude et était à résoudre entre la Générale sucrière
et l'exploitant.

6 - CONTROLE DE LA REGION DE CAMBREMER


Les calcaires de l'Oxfordien coralligène avaient
été testés au cours de l'étude préliminaire (rapport 75 SGN 008
PNO) dans les régions de Deauville et de Cambremer (Calvados).
Les résultats obtenus, bien qu'hétérogènes, avaient permis de
déceler des niveaux très durs, malgré des conditions d'échan-
tillonnage difficiles.
-16-

La région de Deauville étant à éliminer pour des


problèmes d'environnement évidents, la région de Cambremer, par
sa position privilégiée entre les usines de Cagny et de Nas-
sandres, a été retenue pour un contrôle des caractéristiques
mécaniques et chimiques de ces calcaires coralligènes.

61 - Travaux de terrain

Nos nouvelles recherches ont confirmé la difficulté


à échantillonner ces calcaires : l'extrême rereté des carrières
et des affleurements nous a même conduits à effectuer des
prélèvements dans des fouilles réalisées pour l'implantation
de bâtiments.

Finalement seuls sept nouveaux sites ont pu être


échantillonnés convenablement et testés.

Par ailleurs, les observations de terrain nous ont


montré que les calcaires durs plus ou moins organogènes se
disposent en lentilles ou en lits alternés de quelques déci-
mètres au sein d'une roche calcaire plus tendre à faciès ooli-
thique ou détritique. Mais aucune masse de calcaire organogène
dur n'a pu être ni observée, ni décelée dans la topographie,
un massif corallien se traduisant souvent par un relief par-
ticulier .

62 - Résultats des essais mécaniques

Les mesures de résistance mécanique réalisées en


décembre 1974 avaient donné un indice de résistance à la
traction de l'ordre de 30, avec des variations allant de 10 à 45,

Sur l'ensemble des nouveaux sites testés au cours


de cette étude, il a été mesuré un indice moyen de 38 avec
des variations s'étalant de 10 à 55.

Si l'on remarque que les essais ont porté sur des


niveaux durs et sélectionnés, on constate que l'indice moyen
de résistance reste en-dessous de l'indice moyen inférieur
mesuré sur le calcaire du Boulonnais, actuellement utilisé par
les sucreries. De plus, les variations de cet indice restent
importantes, si bien que le matériau ne nous paraît pas devoir
être considéré comme homogène et fiable.

63 - Conclusion

Malgré les difficultés du terrain, le contrôle mé-


canique effectué sur le calcaire coralligène oxfordien de la
-17-

région de Cambremer confirme l'hétérogénéité de la roche.


Si on associe à ces résultats un mode de gisement des faciès
durs en lentilles ou en lits au sein d'un faciès plus tendre,
la probabilité de trouver dans ce secteur un gisement de cal-
caire dur homogène et compact nous paraît à peu près nulle.

Dans ces conditions, les analyses chimiques prévues


pour le contrôle de ces calcaires n'ont pas été réalisées.
-18-

7 - CONCLUSIONS DE L'ETUDE
71 - Conclusions générales

Compte tenu des résultats négatifs enregistrés lors


du contrôle de la région de Cambremer, trois sites peuvent être
proposés à la Générale sucrière :

I o dans le Val d'Oise, le site du Bois des Bouleaux présente


l'avantage de sa proximité avec l'usine d'Etrépagny. Cependant
un lourd faisceau de contraintes défavorables pèse sur ce
gisement. Par ailleurs, dans le cadre des délais de l'étude,
nous n'avons pu trouver d'entreprise susceptible d'en assurer
la mise en exploitation.

Ces diverses raisons, auxquelles s'ajoute une con-


joncture plus favorable dans le département de la Manche, nous
incitent à considérer ce gisement comme provisoirement "gelé",
bien que pouvant être regardé comme une réserve future éven-
tuelle.

2° dans le département de la Manche, les deux sites des Esserts


(La Meauffe) et des Roncerets (Montmartin/Mer) se présentent
très favorablement, mais avec des conditions d'exploitation
totalement différentes :

- aux Esserts, il s'agit de remettre en activité une exploita-


tion récente et encore partiellement équipée : installations
de surface, réserve d'eau, branchement ferroviaire immédiat
et raccordement électrique ; de plus, ce gisement est plus
proche des lieux d'utilisation du matériau que celui envisagé
aux Roncerets.

Comme facteurs défavorables il faut rappeler la


nécessité d'une révision (voire d'une remise en état ou d'une
modernisation) des installations de traitement, ainsi que les
problèmes juridiques liés à ces installations.

- aux Roncerets, la carrière est à créer, d'où les investisse-


ments plus importants, au niveau de l'exploitation, d'une part,
au niveau du poste de chargement en gare de Hyenville, d'autre
part.

Nous rappellerons aussi l'éventualité d'un problème


d'exhaure auquel il faut associer la possibilité d'exploiter
la nappe souterraine pour les besoins en eau de la carrière.

72 - Travaux à prévoir

La Générale sucrière ayant porté son choix sur l'un


ou l'autre de ces divers sites, il sera nécessaire, dans une
dernière phase de procéder à une campagne de sondages de re-
connaissance afin de préciser les possibilités du (ou des)
gisement(s) retenu(s).
-19-

- Dams le cas du Bois des Bouleaux, les calcaires lutétiens


constituent un niveau sujet a des variations de faciès, il
sera impératif de contrôler l'homogénéité latérale et verti-
cale du gisement par des essais mécaniques et des analyses
chimiques réalisés sur des échantillons de roche prélevés
en profondeur. L1extension et l'estimation des réserves dis-
ponibles seront ainsi déterminables. Quatre sondages carottés
de 10 à 20 m de profondeur seraient à prévoir, après accord
de tous les propriétaires concernés : l'un au niveau de
l'ancienne carrière, les trois autres en position latérale
(voir planche 5 ) .

- Pour la carrière des Esserts, le matériau paraît assez


homogène malgré une certaine fissuration, mais nous savons
qu'il présente un léger excès en C03Mg. De plus, il serait
intéressant de connaître le rapport entre les terres de dé-
couverte (relativement développées) et l'épaisseur utile ex-
ploitable pour les 5 hectares de terrains disponibles. Un ou
deux sondages carottés (de 15 à 20 m environ), complétés par
une rapide étude géophysique de résistivité électrique per-
mettraient ces divers contrôles.

La délimitation des terrains disponibles n'ayant pu


être obtenue de façon précise, nous sommes dans l'impossibi-
lité à cette phase de l'étude, de donner l'implantation des
sondages à réaliser.

- Enfin, sur le site des Roncerets, outre l'estimation des


réserves, les sondages auraient pour objectifs de vérifier
l'existence d'une faille ainsi que la reconnaissance éventuelle
des paramètres de l'aquifère souterrain supposé. Pour ces
travaux, il y a lieu de prévoir (planche 6) :

- 2 sondages carottés (SC), équipés de piézomètres, atteignant


les grès sous-jacents ;
- 1 sondage non carotté S, équipé d'un piézomètre ;
- accessoirement, un sondage S' non carotté, équipé d'un pié-
zomètre et situé dans la zone d'extension possible ;
- enfin, si une rapide étude de la nappe s'imposait, un forage
de reconnaissance en petit diamètre, équipé d'une pompe, se-
rait à réaliser pour la détermination des paramètres hydrogéo-
logiques.

L'ensemble de ces travaux permettrait une connaissance


suffisante du site. La profondeur de ces ouvrages est difficile
à préciser : elle pourrait être comprise entre 15 et 3O mètres
pour les sondages carottés aux grès sous-jacents.

MONT-SAINT-AIGNAN - septembre 1975

J.L. MARRONCLE
Ingénieur géologue
LISTE RECAPITULATIVE DES PROPRIETAIRES ET DES EXPLOITANTS

Désignation Qualité Adresse Téléphone Secteur

M. LUCKNIS Maire - Ambleville Mairie d'Ambleville (Val d'Oise) 467-71-56 (dom. Magny-en-
Vexin
M. de MAGNITOT Propriétaire Château de Magnitot,95420 Magny-en-Vexin ? it

M. HARANGER Paul Maire - La Chapelle- La Chapelle-en-Vexin (Val d'Oise) ? ti


en-Vexin
Dr LIVORY (chirurgien) Propriétaire 12 rue du Palais de justice à Coutances (33) 45-11-76 La Meauffe +
(Manche) Montmartin
M. LAMOURE Jean-Pierre Propriétaire (Ingénieur des Mines à Bordeaux) ? La Meauffe
(gendre du Dr LIVORY)
M. GIRARD Jules Propriétaire Route de Catteville à St Pair-sur-Mer (33) 61-81-08 Montmartin
(Manche)
FAUVEL Daniel Exploitant Rue du Dr Viaud, Le Passous par Agon- (33) 47-07-57 La Meauffe +
(entreprise) Coutainville (Manche) Montmartin
FANFANI Gino Exploitant Rue du Dr Viaud, Le Passous par Agon- (33) 47-03-22 M
(entreprise) Coutainville (Manche)
LE HODEY Michel Exploitant Munêville-sur-Mer (Manche) (33) 61-63-17 M
(entreprise)
NORAIS (carrières et TP] Exploitant Route du Champ de courses, Donville- (33) 50-10-22 II
lès-Bains (Manche)
GIRARD et fOSSEZ Exploitant (31) 82-22-20 II
213 rue Falaise à Caen (Calvados)
(entreprise)
en "^ i m ' \ ^

••-..'•ir--- .í? l ^77 . oír- ic—. -

Rr ¿ ^ ^

^^iM2
í^*A.18^.A«IpÍ.vt i

A'** y*. >w W>-^V - . ! • > - í-ííí * *

^
HBîleïï^i;
^m^íár?v,
PI :

SECTEUR DE LA ME
000

-/ ;• .rrx'T

a n c i enne s c a r rie r es.


i site du Rond-Buisson

v - V " ¿k
anciennes carrières. JL_C • / lylnete

site des Hauts Vents

'çpTK:^Aiff)J

Carrière
en activité

le Marais dt
ta Porte á"Fíot
^;.1U<Ä
/n\^./.r/.^
>-o.

>fl^

^X

W,

^
V\^

25

VL^^S^
LES RONCERETS
Implantation des sondages
1 / 5 000

F : faille supposée
SC -, Sondages carottés
S + S \ autres sondages

Vous aimerez peut-être aussi