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MASTER : Master 1 Math SMA4AT

Parcours :

Nom de l’UE : Analyse fonctionnelle et analyse de Fourier

Expédition dans la semaine n° Etape Code UE APOGÉE N° d’envoi de l’UE


3 SMAAU03T 3

- Contenu de l'envoi

Chapitre 3 du cours : Théorèmes de Baire et de Banach-Steinhaus,


Exercices,
Solutions des exercices du chapitre 2.
Devoir à rendre avant le 4 Mars

- Guide du travail à effectuer

lire le chapitre 3,
faire et rendre le devoir,
faire les exercices du chapitre 3,
vérifier les solutions des exercices du chapitre 2.

- Coordonnées de l'enseignant responsable de l'envoi

Franck Wielonsky - . .

CMI, Université Aix-Marseille


39, rue Joliot-Curie
13453 Marseille Cedex 13

Aix Marseille Université - Centre de Télé-Enseignement Sciences


Case 35. 3, place Victor Hugo. 13331 Marseille Cedex 03.

ctes-sciences.univ-amu.fr

P o u r r a p p r o c h e r l a c o n n a i s s a n c e
MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications

COURS D’ANALYSE FONCTIONNELLE 1


CHAPITRE 3. LES THÉORÈMES DE BAIRE ET DE BANACH

Dans ce chapitre, on tire partie de la propriété de complétude des espaces considérés.

1 Les théorèmes de Baire et Banach-Steinhaus


Définition 1.1. Un espace topologique X est dit de Baire si X vérifie l’assertion sui-
vante :
Toute intersection dénombrable d’ouverts denses est dense.

Exercice 1.2. Vérifier que la propriété de Baire est équivalente à :


Toute réunion dénombrable de fermés d’intérieur vide est d’intérieur vide.

Théorème 1.3 (de Baire). Tout espace métrique complet (X, d) est de Baire.

Démonstration. Soit (Uj )j2N une suite d’ouverts denses dans X et soit U := \j2N Uj .
Montrons que U est dense dans X, c’est-à-dire que pour tout ouvert non vide V de X on
a U \ V 6= ;. Soit donc V un ouvert non vide de X et soient a0 2 X et r0 > 0 tels que
la boule fermée B(a0 , r0 ) centrée en a0 et de rayon r0 soit contenue dans V \ U0 . Donc il
existe a1 2 X et r1 < r20 tels que

B(a1 , r1 ) ⇢ B(a0 , r0 ) \ U1 ,

où B(a0 , r0 ) est la boule ouverte centrée en a0 et de rayon r0 . Par récurrence on construit
une suite (an ) d’éléments de X et une suite (rn ) de nombres réels strictement positifs
telles que
rn
rn+1 < et B(an+1 , rn+1 ) ⇢ B(an , rn ) \ Un+1 .
2
On a donc pour tous n, N 2 N
N
X1 N
X1 r0
d(an , an+N )  d(an+j , an+j+1 )  rn+j  .
j=0 j=0
2 1
n

Ceci prouve que la suite {an }n2N est de Cauchy dans X. Comme X est complet cette
suite converge vers un point a 2 X. De plus, en observant que

an+N 2 B(an , rn ), pour tout N 2 N

on voit alors que limN !1 an+N = a 2 B(an , rn ) pour tout n 2 N. D’où a 2 U \ V .


Remarquer que le théorème n’est plus valable si on enlève l’hypothèse de dénombrabilité
dans la propriété de Baire : en e↵et, la famille des ouverts denses R \ {x}, x 2 R, a pour
intersection l’ensemble vide.

1
En plus des théorèmes très importants qui vont suivrent, le théorème de Baire permet
d’obtenir des résultats remarquables concernant en particulier les fonctions continues,
comme (voir, par exemple p.398 du livre [X. Gourdon, Maths en tête, Analyse, Ellipses,
2008]) :
– une limite simple de fonctions continues est continue sur un ensemble dense ;
– l’ensemble des points de continuité d’une fonction dérivée est dense ;
– non seulement il existe des fonctions continues nulle part dérivables, mais leur ensemble
est même dense dans l’ensemble des fonctions continues.
– il n’existe pas d’espace de Banach de dimension infinie dénombrable.
– L’ensemble Q ne peut pas s’écrire comme une intersection dénombrable d’ouverts de R.
Théorème 1.4 (de Banach-Steinhaus). Soit (E, k·kE ) un espace de Banach et (F, k·kF )
un espace normé. Si H est une famille d’applications linéaires continues de (E, k·kE ) dans
(F, k · kF ) telle que supf 2H kf (x)kF < 1 pour tout x 2 E, alors supf 2H kf k < 1.
Démonstration. Soit (x) = supu2H ku(x)k et les
Gn = {x, (x) > n} = [u2H {x, ku(x)k > n},
qui sont ouverts. Si tous les Gn sont denses alors
\n Gn = {x, (x) = 1}
est dense, mais \n Gn = ; donc il existe un Gm qui n’est pas dense. Soit a 2 E \ Gm tel
que B(a, r) ⇢ E \ Gm . Alors
(a + x)  m pour kxk  r
donc
8u 2 H, ku(a + x)k  m pour kxk  r
donc
8u 2 H, ku(x)k  2m pour kxk  r
donc kuk  2m/r.
Corollaire 1.5. Soit (un ) une suite d’applications linéaires continues d’un Banach E
dans un e.v. normé F . On suppose que un admet une limite simple u. Alors
1) u est linéaire continue
2) Les normes des un sont bornées.
3) Les un convergent vers u uniformément sur tout compact de E (ca ne veut pas dire que
kun uk ! 0 car la boule unité n’est pas forcément compacte).

Remarque 1.6. En général, une limite simple d’applis continues n’est pas continue. On
peut utiliser ce résultat pour montrer qu’une appli. linéaire est continue (comme limite
simple d’appli. continues).
Démonstration. L’appli. u est linéaire car limite simple des un :
u(x + y) = lim un (x + y) = lim un (x) + lim un (y) = u(x) + u(y).
On a 2) par Banach-Steinhaus, ce qui implique que la famille des un est équicontinue. On
en déduit en utilisant le théorème, vu au début du chapitre sur Ascoli, que u est continue
et que la convergence est uniforme sur les compacts.

2
2 Théorème de l’application ouverte
Si E et F sont deux espaces vectoriels normés et si f : E ! F est une application
linéaire, alors on dira que f est ouverte si l’image par f de tout ouvert de E est un ouvert
dans F. On pourrait définir cette notion de manière identique pour toute application entre
espaces topologiques.
Exercice 2.1. Vérifier que f est ouverte si et seulement si l’image par f de tout voisinage
de 0 dans E est un voisinage de 0 dans F, et que toute application linéaire ouverte est
surjective.
Théorème 2.2 (de l’application ouverte). Soit T : E ! F une application linéaire
continue surjective entre espaces de Banach. Alors T est ouverte.
Démonstration. On montre que, sous les hypothèses du théorème, si U est un voisinage
de 0 dans E alors T (U ) est un voisinage de 0 dans F de sorte que T est ouverte.
– 1ere étape : On montre que 9c > 0, B(0, c) ⇢ T (B(0, 1)) :
Soit Xn = nT (B(0, 1)). Comme T surjective, on a F = [1 n=1 nT (B(0, 1)) donc à fortiori

F = [1n=1 Xn . Par Baire sur les fermés, il existe n0 avec X n0 6= ;. Donc T (B(0, 1))6= ;. Soit
c > 0 et y0 2 F tel que B(y0 , 2c) ⇢ T (B(0, 1)). Par symétrie, y0 est dans T (B(0, 1)).
Donc
B(0, 2c) ⇢ T (B(0, 1)) + T (B(0, 1)) ⇢ T (B(0, 2)),
car B(0, 1)+B(0, 1) ⇢ B(0, 2) et on applique T puis l’adhérence, donc B(0, c) ⇢ T (B(0, 1)).
– 2ieme étape : Soit T linéaire et continue tel qu’il existe c avec B(0, 2c) ⇢ T (B(0, 1)).
Alors B(0, c) ⇢ T (B(0, 1)) :
Soit y 2 F avec kyk < c. On cherche x 2 E, kxk < 1, T x = y. On sait que
8✏ > 0, 9z 2 E, kzk < 1/2, ky T zk < ✏.
Soit ✏ = c/2, 9z1 2 E, kz1 k < 1/2, ky T z1 k < c/2. On recommence avec y T z1 (au lieu
de y) et ✏ = c/4. On obtient z2 2 E, kz2 k < 1/4, ky T z1 T z2 k < c/4. On construit ainsi
une suite tq kzn k < 2 n et ky T z1 · · · T zn k < c/2n . Alors xn = z1 + · · · + zn est de
Cauchy. Soit x sa limite. Par continuité de T , y = T x et kxk < (1 + 1/2 + · · · )/2 = 1.
Corollaire 2.3. Soient E et F deux Banach. Si f : E ! F est une application linéaire,
continue et bijective. Alors f 1 est continue de F dans E. C’est-à-dire que f est un iso-
morphisme topologique.
1
Démonstration. L’appli. f est continue car f est ouverte.
Théorème 2.4 (du graphe fermé). Soient E et F deux Banach. Soit f : E ! F une
application linéaire telle que le graphe
G(f ) := {(x, f (x)) : x 2 E}
est fermé dans E ⇥ F. Alors f est continue.
Remarque 2.5. La réciproque est vraie entre espaces topologiques dès que F est séparé.
Démonstration. Le graphe G(f ) est un e.v. fermé dans E ⇥ F qui est un Banach donc
G(f ) est un Banach. La projection (x, y) ! x de E ⇥ F dans E est linéaire continue, et
sa restriction G(f ) ! E est bijective donc l’appli. réciproque x ! (x, f (x)) est continue
donc x ! f (x) est continue.

3
3 Un exemple d’application du théorème de Banach-
Steinhaus
Notons CN l’espace vectoriel complexe des suites à valeurs dans C. Si a = (an )n 0 2 CN
et b = (bn )n 0 2 CN on appelle produit de Cauchy de a et b l’élément a ⇤ b de CN dont le
terme général est donné par
n
X
(a ⇤ b)n := aj b n j , n 0.
j=0

Théorème 3.1 (de Mertens). Si a = (an )n 0 2 CN alors les deux assertions suivantes
sont équivalentes
P :
(1) n 0 |an | < 1.
N
P
P (2) pour toute suite x = (x n ) n 0 2 C telle que la série n 0 xn converge, la série
n 0 (a ⇤ x)n associée au produit de Cauchy a ⇤ x est convergente.

Démonstration.
P Soit E le sous espace vectoriel de CN formé des suites (xn ) tel que la série
n 0 xn converge. On munit E de la norme

n
X
kxkE = sup xk .
n 0
k=0

Soit F l’espace des suites u = (un ) 2 CN qui sont convergentes. On sait que (F, k · kF ) où

kuk := sup |un |


n 0

est un espace de Banach. Considérons l’application linéaire T : E ! F qui à tout x =


(xn )n 2 E associe la suite T x de terme général
n
X
(T x)n := xk =: Sn (x).
k=0

Il est clair que T est une isométrie surjective de l’espace E dans F.


Pour vérifier l’implication (1) =) (2) supposons que (1) est vérifiée. Soit x =
(xn )n 0 2 E et soit y = x ⇤ a 2 E le produit de Cauchy de x et a. On a
n
X
y0 + · · · + yn = a0 x0 + (a0 x1 + a1 x0 ) + · · · + ( aj xn j )
j=0

= a0 (x0 + · · · + xn ) + a1 (x0 + · · · + xn 1 ) + · · · + an x0
= a0 Sn (x) + a1 Sn 1 (x) + · · · + an S0 (x).
D’où n
X
Sn (y) = aj Sn j (x). (2.1)
j=0

Posons X
↵= xn = lim Sn (x), = lim Sn (a).
n!1 n!1
n 0

4
On a donc par (2.1)
n
X
Sn (y) ↵Sn (a) = aj (Sn j (x) ↵)
j=0

de sorte que
n
X
|Sn (y) ↵Sn (a)|  |aj ||Sn j (x) ↵|.
j=0
P
Posons = 1+ j 0 |aj | + supn 0 |Sn (x) ↵|. Si " > 0 alors il existe N 2 N tel que pour
tout n N on ait 8
> "
<|Sn (x) ↵| 
>
X "
>
> |ak | 
:
k n

Soit n 3N . On a alors
N
X
|Sn (y) ↵Sn (a)|  |aj | |Sn j (x) ↵| car n j 2N
| {z }
j=0
"/
+1
X
+ |aj ||Sn j (x) ↵|
j=N +1
N
"X "
 |aj | + sup |Sj (x) ↵| < " + ".
j 0
j=0

D’où
lim |Sn (y) ↵Sn (a)| = 0.
n!1

Or
|Sn (y) ↵ |  |Sn (y) ↵Sn (a)| + |↵Sn (a) ↵ |
 |Sn (y) ↵Sn (a)| + |↵||Sn (a) |
de sorte que l’on a finalement
lim Sn (y) = ↵ .
n!1

Pour vérifier l’implication (2) =) (1) supposons que (2) est vérifiée. Considérons les
formes linéaires fn : E ! C données par

x = (xn ) 7! fn (x) := a0 Sn (x) + . . . + an S0 (x) = Sn (a ⇤ x).


P
Comme la série n 0 (a ⇤ x)n converge pour tout x 2 E on a

sup |fn (x)| = sup |Sn (a ⇤ x)| < +1.


n 0 n 0

D’après le théorème de Banach-Steinhaus on voit que

sup kfn k = M < +1


n 0

5
de sorte que

|a0 Sn (x) + . . . + an S0 (x)| = |Sn (a ⇤ x)|  M sup |x0 + . . . + xk |


k 0

pour tout n 0 et (xk )k 0 2 E.


Fixons n 0 et prenons xj = Sj (x) Sj 1 (x) où
8
< an j pour j 2 {0, . . . , n} et an j 6= 0
Sj (x) := |an j |
:
0 sinon

On a donc ⇣ a ⌘
n j
|a0 | + . . . + |an |  M sup , 0  M.
0jn |an j |
D’où 1
X
|aj |  M.
j=0

6
MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications

ANALYSE FONCTIONNELLE
EXERCICES 3

Exercice 1 Soit E un Banach sur K (R ou C), muni d’une norme k · k.


1. Montrer que tout sous-espace propre F de E (F 6= E) est d’intérieur vide.
2. Montrer que toute base de Hamel de E, supposé de dimension infinie sur K, est de
cardinalité non dénombrable.
3. Soit c00 le sous-espace de l1 des suites (xn )n2N qui n’ont qu’un nombre fini d’éléments
non nuls. Soit ek la suite avec un 1 en k-ième position. La famille (ek )k est une base
dénombrable de c00 . Cela contredit-il le résultat précédent ?

Exercice 2 Soit f : E ! F une application linéaire entre espaces vectoriels normés.


1. On dit que f est ouverte à l’origine si l’image de tout voisinage de 0 dans E est un
voisinage de 0 dans F . Montrer que f est ouverte ssi f est ouverte à l’origine.
2. Montrer que si f est ouverte alors elle est surjective.
3. Soit f : [0, 2⇡] ! T, où T est le cercle unité, définie par f (t) = eit . La fonction
f est continue et surjective. Est-elle ouverte ? Est-ce-que cela contredit le théorème de
l’application ouverte ?

Exercice 3 Soit E un Banach muni d’une norme k · k, et ' : E ⇥ E ! R une application


bilinéaire, où l’espace produit E ⇥ E est muni de la norme k(x, y)k = sup(kxk, kyk).
1. Montrer l’équivalence de :
a) ' est continue.
b) ' est bornée sur les bornés.
c) Il existe C > 0 telle que

|'(x, y)|  Ckxkkyk, 8x, y 2 E.

2. Montrer que ' est continue ssi elle est séparément continue. Pour le sens non trivial,
il faut utiliser le théorème de Banach-Steinhaus.
3. Donner un exemple d’une application (non linéaire) ' : R⇥R ! R séparément continue
qui n’est pas continue.
4. Soit P l’espace des polynômes à valeurs réelles sur [0, 1], muni de la norme L1 . Prouver
que l’application Z 1
'(p, q) = p(t)q(t)dt
0
est une forme bilinéaire séparément continue qui n’est pas continue. La non continuité
est plus difficile à montrer. Pour cela, on rappelle que P est dense dans L1 ([0, 1]). On
peut donc considérer une suite de polynômes qui tend par exemple vers la fonction t 1/2 .
Il faudra aussi utiliser l’inégalité de Fatou. Pourquoi le résultat de la question 2) ne
s’applique pas ici ?

1
Exercice 4 Soient E et F deux espaces de Banach et soient IBE et IBF leurs boules unités
fermées. On considère une application linéaire f : E ! F telle que f (IBE ) = IBF .
1. Montrer que : 8✏ > 0, IBF ⇢ f ((1 + ✏)IBE ). On pourra s’inspirer d’une preuve vue
dans le cours.
2. En déduire que f est surjective.
3. Montrer que kf k = 1.
4. On considère l’espace quotient E/ ker f muni de la norme

N (x̃) := inf kx yk = dist (x, ker f ),


y2 ker f

où x̃ désigne la classe d’équivalence de x. Montrer que l’application

fe : E/ ker f ! F, e 7! f (x),
x

est une isométrie, i.e. une application linéaire bijective, qui conserve la norme.

Exercice 5 On note C([0, 1]) l’espace des fonctions continues sur [0, 1] à valeurs réelles,
muni de la norme du sup. On rappelle le résultat suivant que l’on pourra utiliser dans cet
exercice :
Soit (fn )n 0 une suite de fonctions de C([0, 1]), dérivables sur [0, 1], telles que (fn0 )n 0
converge uniformément sur [0, 1] vers une fonction g. Alors, si la suite (fn )n 0 converge
simplement vers une fonction f , la convergence est uniforme sur [0, 1], f est dérivable et
f 0 = g.
Soit E un sous-espace fermé de C([0, 1]). On suppose que toutes les fonctions appartenant
à E sont de classe C 1 .
1. Montrer que l’application ' : E ! C([0, 1]) telle que '(f ) = f 0 est continue. On
pourra utiliser le théorème du graphe fermé.
2. Montrer que la boule unité fermée de E est compacte dans C([0, 1]). On utilisera le
théorème d’Ascoli.
3. En déduire que E est de dimension finie.

Exercice 6 Soit Cbk (R) l’espace des fonctions de classe C k sur R, 0  k  1, à valeurs
réelles, dont toutes les dérivées d’ordre inférieur ou égal à k sont bornées.
Supposons que les deux espaces Cb1 (R) et Cb0 (R) sont munis de la norme de la conver-
gence uniforme sur R, et considérons l’opérateur linéaire T : Cb1 (R) ! Cb0 (R) défini par
T f := f 0 .
1. Montrer que le graphe de T est fermé.
2. Montrer que T n’est pas continu. Pourquoi le théorème du graphe fermé ne s’ap-
plique pas ?
3. Donner une norme N sur Cb1 (R) telle que T soit continu de (Cb1 (R), N ) dans
0
(Cb (R), k · k1 ).
4 On suppose que l’espace Cb1 (R) est muni de la topologie associée à la suite P des
semi-normes
pk (f ) := kf (k) k1 , f 2 Cb1 (R).

2
Montrer que (Cb1 (R), P) est un espace de Fréchet.
5. Montrer que pour tout nombre réel ↵ > 0 l’ensemble

H↵ := {f 2 Cb1 (R) : |f (x)| < ↵, 8x 2 R}

n’est pas ouvert dans Cb1 (R). On pourra considérer la fonction f↵ (x) = ↵x2 /(1 + x2 ).
6. Montrer que pour tout entier naturel k, l’application linéaire

Tk : (Cb1 (R), P) ! (Cb1 (R), P) définie par Tk f := f (k)

est continue.
7. Montrer que T1 n’est pas ouverte.

Exercice 7 Montrer que le théorème de Banach-Steinhaus se prouve facilement à partir


du résultat obtenu dans l’exercice 7 de la feuille 2.

Exercice 8 On note par C2⇡ 0


(R) l’ensemble des fonctions continues 2⇡-périodiques sur R.
0
Soit f 2 C2⇡ (R). On définit
Z 2⇡ X
1
cn = f (t)e int dt, SN (f )(x) = cn einx ,
2⇡ 0 N nN

et le noyau de Dirichlet
sin(N + 1/2)t
DN (t) = .
sin(t/2)
1. Montrer que la tronquée SN (f ) à l’ordre N de la série de Fourier de f s’obtient comme
la convolution de f avec DN :
Z 2⇡
1
SN (f )(x) = f (x t)DN (t) dt.
2⇡ 0

2. Pour x0 2 R on définit LN : C2⇡


0
(R) ! R, f 7! SN (f )(x0 ). Montrer que
Z
1 ⇡
kLN k = DN (t) dt.
⇡ 0
La majoration de la norme est facile. Pour l’égalité, on pourra utiliser une fonction conti-
nue telle que (x0 t) = sgn (DN (t)) sauf sur des intervalles suffisament petits autour
des points de discontinuité du signe.
3. Montrer que kLN k ! +1 lorsque N ! +1.
0
4. En déduire que l’ensemble des fonctions de C2⇡ (R) pour lesquelles la série de Fourier
0
converge en x0 est maigre dans C2⇡ (R). On pourra utiliser l’exercice 7 de la feuille 2.

3
MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications

ANALYSE FONCTIONNELLE
EXERCICES 2 — CORRIGÉ

EXERCICE 1 1. Supposons d’abord que p(x) 6= 0. Alors

p(rx/p(x))  r =) q(rx/p(x))  s,

qui donne l’inégalité demandée. Pour traiter le cas p(x) = 0, on remarque que pour tout
t > 0, on a p(x)  tr implique q(x)  ts. Il suffit donc de faire tendre t vers 0 pour en
déduire que q(x) = 0.
2. Supposons T continue. Alors pour tout voisinage V de 0 dans F , il existe un voisinage
U de 0 dans E tel que T (U ) ⇢ V . Choisissons V = Bqj (0, 1). Alors, par définition des
voisinages dans E, il existe un ✏ > 0 et un ensemble fini K ⇢ I tel que

T (\i2K Bpi (0, ✏)) ⇢ Bqj (0, 1),

c’est à dire
max pi (x)  ✏ =) qj (T (x))  1.
i2K

En utilisant la question 1. avec p(x) = maxi2K pi (x) et q(x) = qj (T (x)), on obtient la


propriété demandée avec C = ✏ 1 .
Réciproquement, supposons la propriété vérifiée. Par linéarité, il suffit de montrer que T
est continue en 0. Supposons d’abord que le voisinage V de 0 dans F soit de la forme
V = Bqj (0, ✏). Alors, l’image par T du voisinage UKj = \i2Kj Bpi (0, C 1 ✏)) de 0 dans E
sera dans V . Si V est de la forme générale \j2L Bqj (0, ✏), L ⇢ J, fini, il suffit de considérer
l’intersection sur j 2 L des UKj qui est bien un voisinage de 0 dans E (puisque c’est
toujours une intersection finie de p-boules).

EXERCICE 2 1.(a). Km est compact, puisque Km ⇢ {|x|  m} est borné et Km est


fermé dans Rn (en e↵et, la fonction distance x 7! dist (x, Rn \⌦) est continue et l’inégalité

dist (x, Rn \⌦) 1/m

est large. De plus, Km ⇢ Int Km+1 . En e↵et, si on remplace m par m + 1/2 dans la
définition de Km , on obtient un ensemble plus gros, donc

Km ⇢ Km+1/2 ⇢ Int Km+1 .


S
(b). ⌦ = m 1 Km car on voit très vite que

8 x 2 ⌦ 9m = m(x) 2 N tq x 2 Km .

En e↵et, il suffit de prendre

N 3 m(x) max(|x|, 1/dist (x, Rn \ ⌦)).

1
(c). On vient de voir que pour un singleton {x}, il existe un entier m = m(x) 2 N tel que
{x} 2 Km . Plus généralement, si L ⇢ ⌦ est un compact, on a L ⇢ Km(L) où m(L) est au
moins égal à
m(L) max sup |x|, sup 1/dist (x, Rn \ ⌦) .
x2L x2L

Ici, les deux quantités sont finies, puisque


– L est borné
– dist (L, Rn \ ⌦) > 0 pour tout compact L ⇢ ⌦.
2. On vérifie : si 2 R, si f, g 2 C k (⌦), alors
X X
pm ( f ) = sup |@ ↵ ( f (x))| = | | sup |@ ↵ (f (x))| = | | pm (f ),
x2Km x2Km
|↵|k |↵|k

et
X
pm (f + g) = sup |@ ↵ (f (x) + g(x))|
x2Km
|↵|k
X
 sup (|@ ↵ f (x)| + |@ ↵ g(x)|) = pm (f ) + pm (g),
x2Km
|↵|k

ce qui démontre que pm est bien une semi-norme.


3.(a). On vérifieP:
(i) d(f, g)  m 1 1/2m = 1, 8 f, g 2 C k (⌦), puisque a/(a + 1)  1, 8 a > 0.
(ii) d(f, g) = 0 () pm (f g) = 0 8 m 1,
) supx2Km |(f g)(x)| = 0 8 m 1,
() f (x) = g(x) 8x 2 Km 8 m 1,
S () f (x) = g(x) 8x 2 ⌦,
puisque ⌦ = m 1 Km .
(iii) d(f, g) = d(g, f ) puisque pm (f g) = pm (g f ) 8 m 1.
(iv) Soient f, g, h 2 C k (⌦). On vérifie d’abord en éliminant les dénominateurs que :
a b c
a, b, c > 0, a  b + c =)  + ,
a+1 b+1 c+1
et
pm (f g)  pm (f h) + pm (h g).
Si maintenant on applique cette inégalité à

a = pm (f g), b = pm (f h), c = pm (h g),

et si on somme avec les coefficients 2 m , on obtient l’inégalité triangulaire d(f, g) 


d(f, h) + d(h, g). Ceci démontre que d est bien une distance.
(b). Si (fj )j 1 est une suite de fonctions dans C k (⌦), on a par définition

lim d(fj , f ) = 0 () pm (fj f ) ! 0, j ! 1, 8m 1,


j!1

c’est-à-dire

sup |@ ↵ fj (x) @ ↵ f (x)| ! 0, j ! 1, 8m 1, 8 ↵ 2 Nn , |↵|  k,


x2Km

2
ce qui se traduit exactement en langage naturel par : la suite des dérivées partielles
(@ ↵ fj )j 1 converge uniformément vers @ ↵ f sur Km , pour tout m 1, tout ↵ 2 Nn , avec
|↵|  k.
Comme d’après le 1.(c), tout compact L est contenu dans un Km pour m assez grand,
on en déduit que la suite (@ ↵ fj )j 1 converge uniformément sur tout compact L de ⌦, i.e.

8 L ⇢ ⌦ compact, 8 ↵ 2 Nn , |↵|  k, sup |@ ↵ fj (x) @ ↵ f (x)| ! 0, j ! 1.


x2L

Réciproquement, si cette condition est satisfaite, en choisissant successivement L = K1 ,


L = K2 , L = K3 , . . ., on voit immédiatement que pm (fj f ) ! 0, j ! 1, 8 m 1.
(c). L’espace (C k (⌦), d) est complet pour la raison suivante. Soit (fj )j 1 une suite de
Cauchy, i.e.
8 " > 0, 9 N 2 N : j, l N =) d(fj , fl ) < ".
Fixons m 1 arbitrairement grand et choisissons " > 0 assez petit pour que 2m "  1/2.
Alors
1 pm (fj fl ) 2m "
 " =) p m (f j f l )   2m+1 "
2m 1 + pm (fj fl ) 1 2m "
=) sup |@ ↵ fj (x) @ ↵ fl (x)|  2m+1 ".
x2Km

Chaque suite @ ↵ fj , |↵|  k, est de Cauchy dans C(Km ) qui est complet. Par conséquent,
pour tout m, il existe des fonctions
↵ ↵
f[m] 2 C(Km ) tq f[m] = lim (@ ↵ fj |Km ).
j!1

Comme la convergence est uniforme, on sait par un théorème classique d’analyse que

f[m] = @ ↵ f[m] , 8 |↵|  k.

Clairement, f[m+1] |Km ⌘ f[m] , donc les f[m] se recollent et définissent une fonction glo-
bale f 2 C k (⌦), qui vérifie par construction limj!1 pm (fj f ) = 0 8 m 1, donc
limj!1 d(fj , f ) = 0.
Conclusion : L’espace (C k (⌦), d) est complet.

EXERCICE 3 1. Si pm (f ) = 0, f s’annule sur un ouvert de ⌦, donc sur ⌦ tout entier


d’après le principe d’unicité pour les fonctions holomorphes, puisque ⌦ est connexe. Donc
pm est bien une norme.
2. Soit fn une suite de Cauchy pour la distance . Alors fn est de Cauchy pour chaue
pm . On sait que C(Km , C), muni de la norme du sup, est complet donc fn converge
uniformément vers une limite f (m) dans Km . D’après un théorème dû à Cauchy, une suite
de fonctions holomorphes qui converge uniformément sur un compact converge vers une
fonction holomorphe sur l’intérieur de ce compact. Donc f (m) est holomorphe dans Int Km ,
et on a, par construction, que la restriction de f (m+1) à l’intérieur de Km coincide avec
f (m) . On en déduit que la suite des f (m) définit une fonction holomorphe f dans tout ⌦
et que fn converge uniformément vers f sur les compacts de ⌦ ce qui prouve que O(⌦),
muni de la distance , est complet.

3
EXERCICE 4 Pour tout entier naturel n 1 la dérivée de la fonction fn vérifie

2(x n) 2n
|fn0 (x)| = 2 2

(1 + (x n) ) (1 + (1 n)2 )2

est donc uniformément bornée. On déduit que la suite G est équicontinue de sorte que
par le théorème d’Ascoli on voit que G est relativement compacte dans C([0, 1]). La limite
de la suite G est la fonction identiquement nulle qui n’appartient pas à G. Donc G n’est
pas compacte dans C([0, 1]).
Il est clair que la famille HM est bornée (par M ) et équicontinue sur [0, 1]. Par le
théorème d’Ascoli HM est relativement compacte dans C([0, 1]). Comme HM est fermée
dans C([0, 1]), HM est compacte dans C([0, 1]).

EXERCICE 5 Soit T un espace métrique compact. Il est clair que si H est une famille
uniformément équicontinue dans l’espace C(T ) alors H est équicontiune. Réciproquement,
si H est une famille équicontinue dans l’espace C(T ), alors H est uniformément équicontinue.
En e↵et, si " > 0 alors pour tout a 2 T il existe une boule ouverte B(a, ⇢a ) centrée en a
et de rayon ⇢a > 0 dans T tel que
"
x 2 B(a, ⇢a ) implique |f (x) f (a)|  pour tout f 2 H.
2
Par compacité de T il existe un entier m 1, a1 , . . . , am et ⇢1 = ⇢a1 , . . . , ⇢m = ⇢am , tels
que T ⇢ [m j=1 B(aj , ⇢j /2). Soit ⇢ := inf j ⇢j et soit := ⇢/2. On désigne la distance dans T
par d. Pour tous x, y 2 T tels que d(x, y) < on a |f (x) f (y)|  " pour tout f 2 H. En
e↵et, on peut trouver j 2 {1, . . . , m} tel que x 2 B(aj , ⇢j /2). Comme d(x, y) <  ⇢j /2,
on en déduit que
⇢j ⇢j
d(y, aj )  d(y, x) + d(x, aj ) < + = ⇢j .
2 2
Par conséquent, on a
" "
|f (x) f (y)|  |f (x) f (aj )| + |f (aj ) f (y)|  + = ", pour tout f 2 H.
2 2
EXERCICE 6 1. Par définition, un voisinage V de 0 est un sous-ensemble qui contient
une intersection finie de boules Bpj (0, ✏). Dans le sens direct, pour j donné, il suffit de
considérer Bpj (0, ✏) qui est un voisinage de 0. Il existe r > 0 tel que A ⇢ rBpj (0, ✏) donc
pj (A) est borné. Réciproquement, pour J finie, l’ensemble {pj (A), j 2 J} est borné donc
A est inclu dans un multiple de \j2J Bpj (0, ✏).
Pour vérifier que les fermés et bornés de C 1 (⌦) sont compacts, il suffit de montrer que
toute partie bornée dans C 1 (⌦) est relativement compacte.
2. Pour tout 0  j  l, il existe des constantes cj+1 telles que

sup sup |f (j+1) (x)| < cj+1 .


f 2H x2Kl+1

Si x 2 Kl , alors il existe ⇢ > 0 tel que ]x ⇢, x+⇢[⇢ Kl+1 car Kl est contenu dans l’interieur
de Kl+1 . Par le théorème des accroissements finis on a que pour tous x, y 2]x ⇢, x + ⇢[,

|f (j) (x) f (j) (y)|  cj+1 |x y|, pour tous f 2 H et 0  j  l,

4
ce qui entraine l’équicontinuité demandée.
3. Par le théorème d’Ascoli, il existe une fonction gl,0 2 C(Kl ) et une sous-suite (fnk,0 )
qui converge uniformément sur Kl vers gl,0 . A nouveau par le théorème d’Ascoli, il existe
(1)
une fonction gl,1 2 C(Kl ) et une sous-suite (fnk,1 ) extraite de la précédente qui converge
uniformément sur Kl vers gl,1 . En répétant ce processus d’extraction, on obtient finalement
une sous-suite (fnk ) = (fnk ,l ) et des fonctions gl,j 2 C(Kl ), 0  j  l, telles que la suite
(j)
(fnk ) converge uniformément sur Kl vers gl,j . Par un théorème classique d’analyse, la
(j)
fonction gl appartient à C l (Kl ) et gl = gl,j , 0  j  l, ce qui prouve l’assertion demandée.
4. Soient gl 2 C l (Kl ) les fonctions obtenues dans la question précédente, où, pour chaque
l, on a construit une sous-suite (fnk ) extraite de celle construite à l’étape l 1. Alors
il existe une fonction g 2 C 1 (⌦) telle que la restriction de g à Kl soit égale à gl . En
e↵et, il suffit de poser g := gl sur chaque Kl . Il est clair que si k  l alors gl = gk sur
Kk de sorte que g est bien définie et appartient à C l (Kl ) pour tout l. Comme ⌦ est une
réunion croissante des Kl on voit aussi que g 2 C 1 (⌦). En utilisant le procédé diagonal
on construit une sous-suite (fnk ) de (fn ) qui converge vers g dans C 1 (⌦). Ceci entraine
que la propriété de Bolzano-Weierstrass est vérifiée si H est fermé borné dans l’espace
métrique C 1 (⌦). En conclusion les compacts de C 1 (⌦) sont pécisement les parties fermées
et bornées de C 1 (⌦).

EXERCICE 7 1. Soit x 2 B, il existe M > 0 tel que supT 2A kT xk  M donc, pour


tout T 2 A, T x 2 2M/rBr/2 donc x 2 Fn avec n plus grand que 2M/r.
2. Si tous les Fn sont d’intérieur vide alors [1
n=1 Fn est maigre donc B aussi, car un sous-
ensemble d’un ensemble maigre est maigre (à vérifier). Soit Fn qui n’est pas d’intérieur
vide. D’après la définition de Fn , on a

8T 2 A, T (a + W ) ⇢ nBr/2 ,

car l’image par T d’une intersection est inclue dans l’intersection des images. On en déduit
que
T (W ) ⇢ nBr/2 T (a) ⇢ nBr/2 nBr/2 ⇢ nBr ,
donc T (W/n) ⇢ V pour tout T 2 A.
3. Quelque soit le voisinage V de 0 dans F , on a trouvé un voisinage de 0 dans E telle
que son image par tous les T 2 A soit dans V . Ceci montre bien que A est équicontinue,
ou de manière équivalente que c’est une partie bornée de L(E, F ). Ca entraine aussi, bien
sûr, que B = E.

EXERCICE 8 1. Dans un espace métrique, tout point est l’intersection dénombrable


des boules ouvertes centrées en ce point est de rayon 1/n. On peut donc choisir

Un = Bo (0, 1/n).

2. Soit A = [n {xn,i , i 2 In }. C’est un ensemble dénombrable, donc di↵érent de X. Soit


la fonction nulle sur A et qui vaut 1 ailleurs. Alors elle est dans l’intersection de tous les
Vn mais pourtant n’est pas la fonction nulle.

EXERCICE 9 Soit t0 2 T et soit " > 0. Comme H est équicontinue en t0 , il existe un


voisinage ouvert Ut0 de t0 dans T tel que

8t 2 Ut0 , 8f 2 H, |f (t) f (t0 )|  ".

5
Si g 2 H, alors il existe une suite de fonctions fn de H qui converge simplement vers g.
Alors, pour tout t 2 Ut0 , en choisissant n assez grand, on aura

|g(t) fn (t)|  ✏ et |g(t0 ) fn (t0 )|  ✏,

donc
|g(t) g(t0 )|  |g(t) fn (t)| + |fn (t) fn (t0 )| + |fn (t0 ) g(t0 )|  3",
de sorte que l’on a
8t 2 Ut0 , |g(t) g(t0 )|  3".
Ceci montre que H est équicontinue en tout t0 2 T .

EXERCICE 10 Observons d’abord que la topologie Tu est plus fine que la topologie Ts ,
qui est à son tour plus fine que Td . Il suffit donc de vérifer que sur H la topologie Td est
plus fine que la topologie Tu . Pour cela, on fixe un f0 2 H et on montre que tout voisinage
de f0 pour Tu contient un voisinage pour Td . Un voisinage de f0 pour Tu est de la forme :

{f 2 H, kf f0 kKi < ✏i , Ki compact, i 2 I fini}.

Il suffit de considérer le cas d’un voisinage Vu (f0 ) défini par un seul compact K avec un
✏ > 0. Si t 2 T alors par équicontinuité de H il existe un voisinage ouvert Ut de t dans T
tel que
x 2 Ut implique |f (x) f (t)|  "/4, pour tout f 2 H.
Par compacité de K on peut trouver un nombre fini t1 , . . . , tn 2 K tels que les ouverts
Ut1 , . . . , Utn recouvrent K. Comme D est dense on a D \ Utj 6= ; pour tout j. Choisissons
des points a1 2 D \ Ut1 , . . . , an 2 D \ Utn . On considère le voisinage de f0 pour Td suivant

Vd (f0 ) = {f 2 H, |f (aj ) f0 (aj )| < ✏/2, j = 1, . . . , n}.

Alors pour f 2 Vd (f0 ) et pour tout t 2 K il existe j 2 {1, . . . , n} tel que t 2 Utj de sorte
que
"
|f (t) f (aj )|  |f (t) f (tj )| + |f (tj ) f (aj )| < .
2
D’où
|f (t) f0 (t)|  |f (t) f (aj )| + |f (aj ) f0 (aj )| < ".
Par conséquent
sup |f (t) f0 (t)|  ".
t2K

Ceci prouve que Vd (f0 ) ⇢ Vu (f0 ) et donc, sur H, la topologie Td est plus fine que la
topologie Tu .

6
Université Aix–Marseille Master 1 Math – Télé enseignement
Analyse fonctionnelle et Analyse de Fourier – Devoir 1 – Janvier 2019

Exercice 1. (Espaces normés) Soit H un espace de Hilbert de dimension infinie sur R.


(1) Soit x1 , . . . , xn 2 H. Montrer l’inégalité
X X
kxi xj k2  (kxi k2 + kxj k2 ).
1i,jn 1i,jn

(2) Soit xn une suite infinie de la boule unité fermée de H telle que, pour un certain ↵ > 0,
on ait :
i 6= j =) kxi xj k ↵.
p
En utilisant la question précédente, montrer que ↵  2.
(3) Existe-t-il
p un Hilbert H et une suite xn 2 H vérifiant la propriété précédente avec
↵= 2?

Exercice 2. (Théorème d’Ascoli) On rappelle, avec les notations utilisées dans le


cours, que les 3 hypothèses dans le théorème d’Ascoli sont :

X compact, H ⇢ C(X) est bornée, H est équicontinue.

Montrer dans chacun des cas suivants que seulement deux des trois hypothèses sont véri-
fiées et que la conclusion du théorème n’est pas valable.
1) X = [0, 1] et H = {fn , fn (x) = n, n 0}.
2) X = [0, 1] et H = {fn , fn (x) = xn , n 0}.
3) X = R et H = {fn , n 0} avec
8
< 0, si x 2
/ [n, n + 1]
fn (x) = 2(x n), si x 2 [n, n + 1/2]
:
2 2(x n), si x 2 [n + 1/2, n + 1]

dont on dessinera le graphe.

Exercice 3. (Théorème de Baire et Ensembles maigres) Soit l’espace de Banach


E = C([0, 1], R) et pour n 1,

Fn = {f 2 E, 9x0 2 [0, 1 1/n], 8x 2 [x0 , 1], |f (x) f (x0 )|  n(x x0 )}.

(1) Montrer que Fn ⇢ Fn+1 et que Fn est un fermé de E.


(2) Soit P un polynôme. Montrer que pour n assez grand, P 2 Fn .
(3) Soit un polynôme P 2 Fn et ✏ > 0. Montrer qu’il existe une fonction h de E telle que
khk1  ✏ et P + h 2/ Fn .
(4) En déduire que Fn , n 1, est d’intérieur vide. Pour cela, on pourra utiliser un

1
théorème classique d’approximation par des polynômes.
(5) Soit D ⇢ E l’ensemble des fonctions continues qui admettent une dérivée à droite en
au moins un point de [0, 1). Montrer que D est maigre (on rappelle qu’un ensemble maigre
est une réunion dénombrable d’ensembles rares et qu’un ensemble rare est un ensemble
dont l’adhérence est d’intérieur vide).
(6) En déduire qu’il existe une fonction continue nulle part dérivable dans [0, 1].

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