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Fig. 22 Fig.

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Robert Bouchet (Fig. 23) à Paris, vers 1958, changea lui aussi son style de
barrage, jusque-là très influencé par Torres, et ne conserva que cinq barrettes
pour son éventail mais ajouta une barre placée sous le sillet du chevalet, en
s'inspirant pour cela certainement de celle vue sur sa propre guitare Lacote,
placée tout près du chevalet au XIXe siècle. Il conçut pourtant, et
audacieusement, un barrage dissymétrique, les barrettes côté cordes graves
étant nettement plus menues et fortement affinées aux extrémités
contrairement aux barrettes du côté aiguë plus hautes et peu entaillées aux
bouts. De plus, la barre placée sous le chevalet était fortement profilée et avait
peu de hauteur côté graves pour atteindre 12 mm environ au milieu du côté
aiguës. Il obtint alors des sons plus longs, un peu moins explosifs, mais plus
clairs, plus homogènes, plus caractérisés, le côté cordes aiguës de la table
était donc plus fortement barré.

José Ramírez III (Fig. 24), vers la même époque, mit au point également un
barrage dissymétrique en croisant deux barres dans la partie médiane de la
table, créant de ce fait une forte zone nodale (inerte, passive) à cet endroit et
un raccourcissement encore plus sensible de la partie vibrante "utile" côté
cordes aiguës. Comme Fleta, il utilisa un contre-chevalet, une mince plaquette
de bois collée empruntée au luthier allemand Hermann Hauser d'après un
procédé déjà présent ou en gestation au XIXe siècle. Notons que l'éventail côté
cordes aiguës de la table est peu barré.
José Ramírez III eut un énorme succès commercial après avoir fourni plusieurs
guitares à Andrés Segovia.

Fig. 24 Fig. 25

Hernández y Aguado (Fig. 25) à Madrid, luthiers associés, se demandèrent


dans les années 1960 si l'on ne pouvait pas se passer du croisement en X des

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