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Il était une
trottinette

Agnès Andersen

Œuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-nd 3.0

En lecture libre sur Atramenta.net

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Il était une trottinette

C’est l’histoire d’une trottinette… Qui précédait un


vélo… Devant une Ferrari.

Vous visualisez ?

Et tout cela, dans une ruelle si étroite, si tortueuse,


qu’il était impossible de dépasser, même une
trottinette et, encore moins, de faire demi-tour.

Vous visualisez toujours ?

D’abord, la trottinette qui va son train-train de


touriste flâneur.

Derrière, le vélo qui commence à pédaler


d’impatience.

Et enfin, notre excitée de Ferrari, klaxonnant


nerveusement, polluant avec ses vapeurs d’essence et
pétaradant comme une malade.

Elle est rigolote mon histoire ? Non ? Et je suis sûre


que vous n’y croyez pas.

Pourtant, ce que je viens de vous décrire, c’est


exactement ce qui se passe dans le système digestif,

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quand les aliments n’arrivent pas dans l’ordre où il
pourrait le mieux être traités.

Ainsi, la trottinette, c’est la friture. La structure des


huiles plus ou moins saturées, mal associées, trop
cuites et souvent plus très fraîches. Lourde et bien
grasse, trop salée ou trop sucrée, elle s’installe
confortablement et prend son temps. Le système
digestif mettra 7 à 10 heures pour la digérer.

Le vélo, qu’il soit VTT ou bicyclette Hollandaise, ce


sont les protéines grasses ou maigres, d’origine
animale ou végétale : viande, fromage, produits
laitiers généralement. Aliments

Aliments consistants de chaînes de protides bien


soudées entre elles, ils demandent aussi du temps
pour être digérés. Leur transit prendra de 4 à 7
heures.

Quant à la Ferrari, c’est le légume ou le fruit. D’une


grande légèreté, peu complexe, bourré d’eau, de
vitamines hydrosolubles et de sels minéraux bien
fragmentés, il ne demandera que très peu de travail
au système digestif qui l’assimilera en moins d’une
heure. Lui, il ne fait que passer.

Seulement, si notre malheureux légume est coincé


dans l’estomac ou l’intestin par le vélo et la
trottinette, il reste prisonnier dans un endroit où il ne
peut pas être digéré. De ce fait, il va macérer et
provoquer « quelques petits désagréments bruyants et
malodorants » fort ennuyeux pour la bienséance, si
vous voyez ce que je veux dire…

Pourquoi ?

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Parce qu’il pourrit avant d’être digéré. Bloqué
plusieurs heures dans un estomac, un végétal qui doit
être digéré surtout dans l’intestin grêle va se putréfier
et même s’alcooliser en dégageant des gaz.

Quant au vélo coincé par la trottinette, imaginez la


lente désagrégation de ses protéines animales et la
production d’acides putrides qui en résultera.

Notre vélo pédale dans le vide ! Il va commencer à


être digéré par les sucs gastriques et, comme il ne
pourra pas avancer, avant d’être évacué, il va libérer
le maximum de toxines dans l’estomac.

Et notre trottinette ? Elle s’est bien installée dans le


système

digestif ou elle s’étale dans le temps, pesant de tout


son poids sur l’organisme qui s’endort dans ce travail
de digestion laborieuse. La friture squatte le système
digestif jusqu’à sept heures d’affilée. Elle ne se
laissera pas bousculer. Les suivants n’ont qu’à
patienter…

Et ce pauvre foie se désespère à l’idée de ce qui


l’attend… Eliminer tous ces poisons !

Cette petite histoire explique l’origine de la plupart


des problèmes digestifs.

Il suffirait simplement d’inverser l’ordre des aliments


et de modifier leur association pour que tout aille
mieux et que cette ruelle étroite ne subisse plus ce
genre d’embouteillage.

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Au cours du même repas, il vaudrait donc mieux
commencer par manger les aliments que se digèrent
le plus vite (fruits et légumes) puis les plats de
protéines et enfin les fritures.

Quoi de plus logique ?

Et, de toute façon, si nous respectons cet ordre, il est


à parier que nous n’éprouverons même plus, ou
beaucoup moins, le besoin de fritures… Qui, pour
l’organisme, ne sont vraiment pas un cadeau.

Parce qu’entre une trottinette, un vélo et une


Ferrari…

Le système digestif, lui, sent bien la différence. C’est


un lieu de transit. Pas de villégiature. Et lui aussi
apprécie bien de pouvoir se reposer de temps en
temps. Ménageons-le, ce n’est pas très compliqué !

Cette simple règle d’hygiène alimentaire agit déjà


beaucoup sur le métabolisme général, la bonne
utilisation des aliments par l’organisme et,
évidemment, le poids.

Alors, bonne circulation, bonne santé et bon appétit.

agnès andersen ( extrait de "Les invités ne font pas la


vaisselle").

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FIN

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