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CHAPITRE VII : LEVER DE DETAILS

I. Lever de détails planimétriques


1) Points à lever :
Parmi la multitude d’objets géographiques susceptible d’intéresser le topographe, on peut
distinguer les détails artificiels : clôtures, bâtiments…, et les détails naturels : cours d’eau, bois…
Le choix des points à lever est essentiellement fonction du plan à établir : plan foncier(en primo les
limites), plan topographique : qui dresse l’état des lieux en planimétrie, plans techniques :
lotissement, drainage, etc.
Quel que soit le plan il est toujours soigneusement contrôlé, ce qui implique, vérification des
calculs et dessin, respect des tolérances…
Chaque détail est rattaché au canevas par un minimum de mesures, les plus petites et les plus
indépendantes possibles, afin de conserver une précision homogène optimale à l’ensemble.
Lever d’intérieur : Le lever d’intérieur est essentiellement effectué au ruban ou mieux, avec un
lasermètre, par exemple le type DISTO de Leica, dont la mesure par rayon laser est caractérisée
par une portée allant jusqu’à 100 m avec une précision de l’ordre du centimètre. Le lasermètre
permet de mesurer rapidement et précisément avec un seul opérateur, le deuxième se consacrant
au croquis. La seule règle, en dehors de l’importance de la qualité des croquis, est la mesure des
diagonales de toute figure déformable (rectangle, polygone, etc.), la figure de base indéformable
étant le triangle.

Lever de plans
Suivant les types de points à lever, il est possible d’adopter les procédés suivants :
 points isolés, relativement éloignés du canevas : l’opérateur peut employer les
techniques du canevas ordinaire avec le minimum de mesures nécessaire : intersection,
relèvement, recoupement, insertion
 petites parcelles urbaines ou rurales : multilatération de détail ;
 points nombreux, à peu près alignés : abscisses et ordonnées, obliques latérales et
quasi-ordonnées (corps de rue, façades...) ;
 limites de parcelles, de propriétés, bâtiments, etc. : alignements et prolongements ;
 points semés autour des points du canevas : rayonnement (très employé en
tachéométrie).

La base de la plupart de ces méthodes est la ligne d’opération. Elle provient souvent d’un
canevas polygonal ou d’une charpente planimétrique d’où l’intérêt d’un choix judicieux
des points de ce canevas.

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2) Reconnaissance
La reconnaissance est préparée en cherchant la documentation disponible : point géodésiques et
de canevas d’ensemble, repères de nivellement, photographies aériennes et autres, cartes, plans
divers, archives, etc.
L’étude de ces documents permet au topographe de se faire une première idée du chantier,
d’imaginer un canevas, d’envisager la ou les techniques de levé des détails à mettre en œuvre.
La reconnaissance consiste à choisir et matérialiser le canevas, évaluer la nature et le volume des
détails, organiser le levé : composition des équipes, matériels, choix des techniques à mettre en
œuvre.
Elle est concrétisée par un croquis de reconnaissance.
L’établissement du croquis, à l’échelle estimée, nécessite de mesurer sommairement :
 Les distances (avec pas, fil perdu)
 Les angles horizontaux (boussoles, jumelles électroniques)
 Les dénivelées (clinomètres qui donnent l’angle d’inclinaison et la pente, jumelles
électroniques).

3) Techniques de lever
Limites et points :
La détermination du domaine publique ne peut se faire que par des fonctionnaires habilités, celle
du domaine privé par des géomètres-experts.
Les points de détail sont levés suivant trois techniques :
 Abscisses et ordonnées
Aligner un point entre 2 points donnés avec une équerre optique, en avançant ou en reculant par
rapport à l’alignement jusqu’à ce que les images des 2 jalons observées dans les prismes soient
en coïncidence.

Elever une perpendiculaire à une extrémité d’une ligne donnée, en maintenant l’équerre à la
verticale de ce point et en faisant placer par un aide un jalon, observé en visée directe, dans le
prolongement de l’image de l’autre extrémité de la ligne vue dans le prisme ; si le point de station
est entre les 2 extrémités de l’alignement, l’opérateur bénéficie de l’image en coïncidence dans
l’autre prisme, la manipulation étant la même.

1 - L’équerre optique (fig. 8.5.) est un petit instrument qui permet de construire rapidement des
perpendiculaires par l’alignement de jalons. Elle est associée à un fil à plomb ou mieux, à une
canne à plomber sur laquelle elle est vissée. La canne à plomber est le dispositif le

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plus stable : elle doit être tenue entre pouce et index en partie supérieure, le plus près possible de
l’équerre de manière à assurer sa verticalité. Un bon manipulateur peut obtenir une précision
centimétrique, sachant que plus les jalons sont éloignés et plus le positionnement est précis.

2 - Le fonctionnement de l'équerre optique est le suivant : deux prismes à 45° renvoient


vers l’opérateur l’image de deux jalons placés l’un, J1, à 90° à gauche de l’équerre et l’autre, J2, à
90° à droite. Par une fenêtre située entre les deux prismes (ou au-dessus et au-dessous des
prismes), l’opérateur peut voir un troisième jalon J3. Lorsque les trois jalons sont alignés dans l’oeil
de l’opérateur cela signifie que la droite J1-J2 est perpendiculaire
à la droite H-J3, H étant à la verticale du centre de l’équerre (fig. 8.6.).

3 - Les mesures suivantes sont effectuées : pour ce type de lever, l’opérateur matérialise,
par exemple avec deux jalons, une ligne de base qui sert d’axe (x) et pour chaque
détail levé, il construit le pied de la perpendiculaire à l’axe (x) en alignant dans l’équerre
l’image de l’objet à lever avec les deux jalons matérialisant l’axe (x) (fig. 8.7.).

Pour un détail au sol, un aide peut y tenir un troisième jalon. L’opérateur mesure l’abscisse
cumulée OH et l’ordonnée HP du point levé qui est donc repéré en coordonnées locales. Il mesure
aussi la longueur de la façade PQ (mesure surabondante de contrôle).

 Multilatération de détails
Le principe est fondé sur la mesure de distances courtes et surabondantes à partir d’une ou de
plusieurs lignes d’opération. En lever urbain, cette méthode convient à des plans de propriété. Le
matériel mis en œuvre est simple : ruban, jalons, équerre optique ou théodolite. La ligne
d’opération principale est, dans ce cas, perpendiculaire à un côté du canevas polygonal qui sert
également de ligne d’opération (fig. 8.2.). Il faut veiller à mesurer les façades des bâtiments.
À partir du canevas, le report peut être direct par constructions simples ou par coordonnées après
traitement numérique.

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En lever rural, pour des parcelles de petites dimensions, il est possible de décomposer la surface
en triangles, si possible équilatéraux. On mesure les côtés de ces triangles, les côtés de la
parcelle et quelques distances supplémentaires pour le contrôle. Là aussi, le report peut s’opérer
directement, par intersections d’arcs de cercle ou par coordonnées après traitement numérique
dans le repère général ou local du lever.

 Rayonnement
Cette technique s’apparente au lever de détails effectué avec les stations totales : on
utilise un théodolite ou un niveau équipé d’un cercle horizontal pour lever la position
angulaire de chaque point. La distance horizontale du point de station au point levé est
mesurée au ruban, ou, moins précisément, par stadimétrie sur une mire. Il est également
possible d’obtenir l’altitude du point visé par nivellement direct (niveau) ou indirect
(théodolite). Chaque point est alors connu :
 en planimétrie par ses coordonnées polaires par rapport au point de station et à la
référence angulaire choisie ;
 en altimétrie par rapport à un point de référence connu en altitude.

Le lever s’effectue par rayonnement autour du point de station de l’appareil. L’orientation


du zéro du cercle horizontal de l’appareil peut être réalisée de manière approximative,
avec une boussole pour se rapprocher du nord magnétique et donc du nord Lambert. Il est
également possible de s’orienter de manière plus précise si l’on dispose de deux points
connus en coordonnées générales ou locales.

Méthodes actuelles : Levers avec station totale


La station totale (ou « mitraillette à points ») est l’instrument idéal pour le lever précis d’un
grand nombre de points. La station est équipée d’un distancemètre, permet de mesurer
et d’enregistrer distances et angles en une seule manipulation. Ces données peuvent être
enregistrées sur un support informatique en vue d’un traitement par ordinateur.
Il existe aussi un carnet de terrain le GRE, et un ordinateur de terrain, le GPC1 qui
propose un certain nombre de programmes prédéfinis.

Saisie des données


 Croquis
Il est dressé avec une mine de crayon B ou HB finement épointée, sur une feuille de papier
dessin, fixée sur une planchette.

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Le « croquiseur » établit un plan visuel, à main levée ou à la règle, en respectant au mieux les
angles et les distances évaluées comme lors de la reconnaissance.
Utiliser les signes conventionnels et symboles du futur plan.
Dans son ensemble, le croquis est à l’échelle du plan.

 Carnet
Le carnet- papier a comme caractéristiques essentielles :
 La souplesse d’emploi, observations diverses, exemple état du bâtiment.
 La facilité de consultation
 La compatibilité d’un travail qui ne justifie pas un recours à l’informatique
 Le manque de sécurité, dû en particulier aux erreurs de transcription
Les carnets électroniques divers ont très vite évolué de blocs-mémoires indépendants de
l’instrument avec entrée manuelle au clavier, à des terminaux de terrain connectés à l’appareil
avec saisie automatique des mesures, pour enfin être intégrés aux tachéomètres électroniques,
avec une bibliothèque de programme de calculs topomètriques et la possibilité pour le topographe
d’une programmation personnalisée.

2. levé du relief
a) lignes caractéristiques et semis de points
Sur un plan, le relief est figuré par des points et des courbes de niveau.
Les points cotés, obtenus par nivellement direct, indirect ou GPS selon la précision recherchée,
précisent les lignes caractéristiques naturelles : crêtes, thalwegs, changement de pentes par
exemple…  et artificielles : axe de voies, hauts et bas de talus, etc.
Entre les lignes caractéristiques, réaliser un semis de points de manière à pouvoir ensuite
interpoler les courbes entre des couples de points situés sur la ligne de plus grande pente.
Le nombre de points semés à l’hectare varie suivant la fidélité de représentation désirée, l’échelle
du plan et le relief, entre les ordres de grandeur ci-après :

Echelle 1/200 1/500 1/1000 1/2000 1/5000


Très accidenté 400 200 50 20 5
Peu accidenté 40 20 10 5 1

Le dessin automatique des courbes de niveau à partir du model numérique du terrain(MNT), est
obtenu par la mise en œuvre de progiciels, la qualité du résultat étant essentiellement fonction de
la finesse du modèle, autrement dit la surdensité des points semés par rapport à un tracé manuel.
b) Quadrillage
Le topographe peut aussi établir à l’aide de jalonnettes, un quadrillage rectangulaire, suivant la
nature des travaux, matérialiser tous les sommets du quadrillage, ou uniquement 2 rangées sur 2
côtés perpendiculaires les autres sommets étant situés à vue au moment du levé à l’intersection
de 2 prolongements.
La longueur d’un côté de quadrillage étant le plus souvent égale à 10 m ou 20 m selon l’échelle du
plan et l’équidistance.
c) Profil
Coupes verticales du terrain, ils sont adaptés aux chantiers étirés en longueur : routes, canaux,
etc., ainsi qu’aux travaux débouchant sur l’évaluation des volumes de terrassement, etc.
Les profils sont levés directement ou dessinés, à partir d’un semis de points surdensifié, par des
progiciels.
d) Filage des courbes de niveau
Contrairement aux techniques précédentes, le filage d’une courbe consiste à la trouver sur le
terrain afin de la lever en la « filant » comme s’il s’agissait d’une ligne matérialisée.

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