Économie Portuaire
Cours proposé par Mr Foued Aloulou
Maître de conférences en Economie
1ère année Master Professionnel
Management des affaires maritimes
2019-2020
Introduction
L’économie portuaire est devenue une source importante d’idées destinées à régler les
problèmes portuaires. Elle permet de comprendre quelles sont les origines de ces problèmes
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Introduction
et de concevoir des solutions spécifiques. Elle propose des concepts et des outils pour asseoir
une gestion rationnelle du port et promouvoir des instruments efficaces d’action publique au
service d’un développement durable du port.
Elle a développé un corpus de méthodes qui empruntent à diverses branches de l’économie et
notamment à la théorie de la croissance, l’économie publique et la théorie du consommateur
et des soubassements théoriques tels que la théorie de coase, la théorie de la réglementation,
l’analyse coût-avantage, la théorie des coûts de transaction, la théorie des enchères, etc.
L’analyse économique appliquée aux ports a pris récemment une place importante dans le
champ d’investigation dans le domaine du transport maritime et portuaire.
Cette importance réside dans
Les nouveaux enjeux et problèmes économiques imposés par les diverses
mutations techniques, économiques, organisationnelles et logistiques qui ont
marqué récemment l’évolution de ce secteur.
Le rôle accru du port dans la compétitivité économique et logistique des nations et
de leur connectivité au réseau maritime mondial. Cette importance économique du
port a fortement progressé avec l’insertion des nations à la sphère de la
mondialisation et ses défis imposés ainsi qu’aux progrès technologiques qui ont
caractérisé l’évolution de l’activité maritime et portuaire.
Ces mutations ont bouleversé les comportements des acteurs maritimes et portuaires, la
structure et la stabilité du marché portuaire. Elles imposent des nouveaux défis aussi biens aux
usagers du port, qu’aux opérateurs portuaires qu’à l’autorité portuaire, qu’à l’Etat.
Le port est devenu une industrie créatrice de valeur ajoutée, de l’emploi et un secteur
indispensable à l’ouverture des nations à la mondialisation.
Par ailleurs, le secteur portuaire évolue de nos jours dans un environnement international en
pleine mutation caractérisé par la libéralisation du commerce, la mondialisation des services
et la globalisation de la production et des marchés.
Les armateurs ont augmenté leurs capacités de chargements pour faire face à l’évolution
continue du trafic, à la massification des flux et pour réaliser des économies d’échelle et
d’envergure. De ce fait, la flotte mondiale de commerce a connu une très forte augmentation
avec une croissance de la taille des navires.
Ces armateurs globaux ont innové une nouvelle stratégie basée sur:
• une desserte en hub and spock au lieu d’un trafic direct
• Investir dans des navires spécialisés de grande taille pour bénéficier des économies
d’échelle
• Promouvoir le trafic conteneurisé qui se présente comme le secteur le plus dynamique
et rentable.
Toutes ces mutations ont bouleversé les mécanismes de fonctionnement du marché et de la
gestion de l’activité portuaire et ont entraîné un changement des politiques de transport
maritime et portuaire qui visent la libéralisation, la concentration et la compétitivité.
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Le trafic des marchandises diverses croit plus proportionnellement que tout autre trafic. Ces
marchandises qui comprennent particulièrement des produits manufacturiers finis et semi-
finis seront transportées sur des cargos ou des portes conteneurs ou des rouliers. Elles
occupent 38,8% du total de tonnage transporté dont 81% sont transportées par des conteneurs
et elles représentent 71% de la valeur totale des marchandises transportées.
Entre 1990 et 2016 le trafic conteneurisé croit de 8.2% largement supérieur au taux de
croissance moyen du trafic maritime. Cet accroissement réside aussi bien dans l'accroissement
des échanges commerciaux en bien manufacturiers, au trafic intra firme induit par la nouvelle
division internationale du processus de production, à l'émergence des nouveaux pays
industrialisés, ainsi qu'aux gains de productivité enregistrés dans ce secteur.
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Introduction
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Les ports de la 1ère et la 2ème génération ne répondent ni aux défis imposés par ces
changement ni aux exigences des chargeurs soucieux d’avoir une grande fluidité de trafic et
une continuité de la chaîne de transport et des armateurs soucieux de réduire le temps d’escale
dans les ports, de réaliser des économies d’échelle et d’étendre leur activité au-delà du
segment maritime.
Le port de la 3ème génération est devenu un centre de transport intégré avec une plate forme
logistique du commerce international. Il est mieux équipé en superstructure et info structure
(moyen de communication et d’échange d’informations) et offre une gamme de services
diversifiée et à haute valeur ajoutée. Il comprend des systèmes intégrés de collecte et de
traitement de l’information pour faciliter l’échange des données informatisées entre les
utilisateurs portuaires. Les procédures administratives que se soient au niveau de la douane
et/ou des autorités portuaires sont moins contraignantes et plus flexibles demandant moins de
temps pour être exécutées.
Dans la quatrième génération, le port est devenu un port- réseau géré par les opérateurs
maritimes dans le cadre d’une chaîne logistique intégrée.
Outre les services de contrôle de douane, des prestations fournis au navire (pilotage,
remorquage, amarrage, etc.), à la marchandise transportée (chargement, déchargement,
entreposage, gardiennage, etc.), à la transformation et à la distribution des produits, le port
assure un service de transbordement en développant un réseau multimodal entre la mer et un
pont terrestre. Il agit comme une plate forme tournante qui capte le trafic des grandes lignes
maritimes et de le diffuser sur des lignes secondaires pour parvenir à la destination finale.
Ces ports couvrent un trafic nation et international généré par des pays géographiquement
proches.
Le port de la 4ème génération fonctionne ainsi dans un réseau portuaire composé d’un
ensemble de ports secondaires et de quelques ports principaux. Ce réseau est planifié
particulièrement par les armateurs et les chargeurs en réponse de la densité de trafic et
organisé par les opérateurs portuaires qui se mettent d’accord sur des politiques commerciales
communes et sur des stratégies d’aides techniques permettant le bon fonctionnement du
réseau.
d’attirer des flux de trafics sur des lignes maritimes qui dépassent le réseau maritime
national. Ainsi, ils disposent d’une influence régionale et d’une capacité de production et de
gestion des infrastructures et des flux de trafic important incitant les armateurs à choisir une
desserte indirecte qu’une autre directe en faisant l’escale et le transbordement dans ce port.
Ils doivent être situés au croisement des grandes routes maritimes internationales
L’introduction d’un système de port d’éclatement offre généralement d’importants avantages
dont bénéficie l’ensemble des acteurs qui participent aux échanges internationaux. Ces
services de transbordement vont provoquer un accroissement du trafic dans le port et apporter
plus de recettes. Ils génèrent ainsi une valeur ajoutée, créent plus d’emploi et contribuent à
l’accroissement des richesses nationales.
Ils permettent aux transporteurs de
Améliorer le taux de remplissage de leurs navires pour réaliser des économies
d’envergure
• Utiliser des navires à plus grande taille pour bénéficier des économies d’échelle
• Étendre leurs couvertures géographiques
• Accroître la fréquence de navigation
• D’augmenter la vitesse commerciale
Ce système permet aux chargeurs de diversifier leurs choix en matière de compagnies
maritimes et de destinations, de bénéficier d’une meilleure qualité de service et de réduire
leurs coûts de transport.
Dans la plupart des pays développés et/ou en voie de développement, les ports faisaient partie
traditionnellement des activités réglementées. Cette intervention des Etats dans le
financement, le fonctionnement et l’organisation de ce secteur, est dictée par diverses raisons
d’ordre technique, économique, politique et stratégique.
Cependant, ce secteur avait une tendance à enregistrer des pertes d’efficacité technique et
allocative dues essentiellement à la défaillance de cette politique réglementaire.
Outre ces critiques adressées à la réglementation, l’évolution technologique, les changements
structurels et institutionnels qu’a connus le secteur portuaire sur le plan international, ont mis
en cause les raisons d’être de l’intervention des Etats.
La tendance actuelle dans la construction et la gestion portuaire, vise la réduction de
l'intervention des Etats, la promotion de l'initiative privée et l'application des jeux du marché
pour réguler ses activités. Ce mouvement de désengagement des Etats est fondé sur les
idéologies libérales qui prévalent aujourd’hui et qui se basent sur les nouvelles connaissances
économiques dictées par les transformations qu’ont connues les modes de production et
l’environnement politique mondial.
Aujourd’hui, plusieurs pays ont entamé des réformes structurelles et organisationnelles de
leurs ports tout en dépassant les contraintes des procédures de réglementation traditionnelle et
ajustant les mécanismes de fonctionnement portuaire à l’évolution des marchés et des
technologies. Ces réformes ont concerné aussi bien la construction des infrastructures
portuaires que la gérance de ses activités commerciales et administratives. Elles visent à
améliorer le rendement des ports, réduire les coûts, capter plus de trafic et préserver l’intérêt
public dans un environnement de marché de plus en plus concurrentiel. Elles convergent
toutes vers la réduction de l’intervention de l’Etat dans les diverses fonctions du port, à
promouvoir la concurrence et à motiver les initiatives privées; en un mot vers la
déréglementation.
Selon les pays et les ports, ces réformes ont pris plusieurs formes allant de la restructuration, à
la privatisation entière du port tout en passant par la concession. Ces réformes étaient souvent
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7
Introduction
La concurrence entre les ports est également affectée par des facteurs régionaux, tels que la
situation géographique, les infrastructures disponibles, le degré d'industrialisation, la politique
du gouvernement, le niveau de performance du port, etc.
La compétitivité portuaire est devenue au cœur de la préoccupation de tous les acteurs
portuaires. Cette compétitivité implique la capacité du port à maintenir sa position sur le
marché et augmenter ses parts de marché dans un environnement concurrentiel. Elle est
devenue une obligation pour les portuaires afin de répondre aux exigences accrues des usagers
et de s’adapter aux mutations techniques, organisationnelles et logistiques qui ont marqué
l’évolution récente aussi bien des ports que de l’industrie de transport maritime.
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
Les ports jouent un rôle primordial dans les économies nationales et dans les échanges
commerciaux, dont la quasi-totalité emprunte la voie maritime. Les ports mondiaux traitent
plus de 80 % du commerce mondial de marchandises en volume et plus des deux tiers en
valeur.
Ils se présentent comme des nœuds essentiels dans les chaînes mondiales de transport, qui
permettent une accessibilité aux marchés, soutiennent les chaînes d’approvisionnement et
mettent en relation les consommateurs et les producteurs.
Ils occupent une place forte dans l’économie des nations, pour le rôle qu’ils jouent dans le
commerce extérieur. Ils sont des ouvertures vers le monde extérieur par lequel passe la
majorité du commerce extérieur d’un pays maritime. Ils jouent un rôle stratégique dans la
promotion des échanges commerciaux et constituent le maillon principal de la chaîne de
transport. Ils contribuent à l’intégration de la nation dans la sphère de la mondialisation.
Les ports sont l’un des principaux outils industriels et commerciaux pour le développèrent
économique et social du pays. Ils génèrent une haute valeur ajoutée, créent de l’emploi et
induisent des externalités positives sur toute l’économie nationale.
Avec le développement des économies, la croissance du trafic et l’évolution technologique
qui a marqué le transport maritime, les ports ont joué un rôle distinctif en fonction des
exigences de leurs clients et du stade de développement économique de la nation. Ils
diversifient leurs prestations, améliorent leurs rendements et renforcent leurs capacités
productives pour répondre aux nouvelles conditions d’exploitation et de gestion des ports et
améliorer leur compétitivité.
Dans ce chapitre on va essayer d’apporter une définition satisfaisante du port, décrire ses
spécificités technico-économique et analyser son rôle et ses impacts économiques.
Plusieurs définitions de port ont été proposées dont chacune a mis l’accent sur un aspect
particulier de ses fonctions. Aucune définition n’est encore suffisamment signifiante
englobant les divers rôles qu’occupent les ports dans une économie. Cette insuffisance est due
à la multiplication, la diversification et la complexité des fonctions ainsi qu’à la ramification
des relations commerciales et administratives entre les différents intervenants.
Par ailleurs, la définition du port évolue dans le temps en fonction des activités et services
offerts par le port à ses clients. Avec le développement marqué au sein des ports et
l’implantation récente ou envisagée des nouvelles activités et services dans la zone portuaire,
on peut étendre la définition d’un port pour aller dans un sens plus large, au concept de
« place portuaire ».
D’un point de vue technique, le port peut être défini comme étant une interface mer-terre
assurant le transfert de la marchandise d’un navire vers les autres modes de transport terrestre
(route et fer). Il s’agit d’un espace aménagé pour recevoir les différents types de navires
marchands, assurer leurs accostages et la manutention des marchandises transportées par voie
maritime Il est composé d’un ensemble d’infrastructures, de superstructures et d’info-
structure conçues et exploitées pour produire divers services dont aura besoin un navire lors
de son accostage et une marchandise lors de sa manutention.
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D’un point de vue logistique, le port est un maillon de la chaine de transport intermodale
offrant une diversité de services logistiques visant à intégrer tous les maillons de la chaine
d’approvisionnement (transport intérieur, emballage, stockage, distribution, etc.) dans une
même opération de transport intermodal Il garantie ainsi la continuité de la chaîne de
transport, facilitant le transfert de la marchandise d’un mode à un autre et concrétise la rupture
de charge.
D’un point de vue économique, le port est un lieu de rencontre de plusieurs acteurs et
institutions qui interagissent à différents niveaux dans un système relationnel compliqué.
Ces acteurs se regroupent en demandeurs des services portuaires ou clients du port (armateurs
ou son représentant, « le consignataire » et chargeurs ou son représentant, « le transitaire »),
et en offreurs qui fournissent les divers services techniques et administratifs en réponse à la
demande (les autorités portuaires, la douane, la police de frontière, le manutentionnaire, etc.).
Cette rencontre directe entre les offreurs de services portuaires et les demandeurs est
imposée par la nature de non stockabilité et la non transportabilité des services portuaires.
Ce la implique que la production, la vente et la consommation des services portuaires auront
lieu au même endroit et au même moment où ils sont fournis.
Le port peut être conçu aussi comme une industrie spécifique de services au centre de la
chaîne logistique qui organise les échanges mondiaux.
Il utilise certain input (capital, énergie, travail, terre, etc.) pour les transformer en un output
(services portuaires) permettant de satisfaire les besoins des usagers.
Par ailleurs, le port peut être conçu comme étant un input (facteur capital) indispensable à la
production des services de transport maritime. Il sera combiné avec d’autres facteurs pour
assurer le fonctionnement du système de transport maritime. Dans ce sens, le port n’a pas un
but en soit, mais il est demandé pour aboutir à d’autres finalités. Il s’agit d’un moyen de
production des services de transport maritime.
Dans un sens large, on peut identifier le système portuaire par un ensemble des acteurs,
d’installations et d’équipements qui produisent, émettent, absorbent et gèrent le flux de trafic
des marchandises par la voie maritime. Ce système regroupe au moins trois éléments de
base qui interagissent entre eux, à savoir: l’offre, la demande et le trafic. L’évaluation de ce
système de transport portuaire nécessite une étude de ces différentes composantes pour
détecter leurs avantages compétitifs et leurs limites ainsi que leurs facteurs clés de succès.
L’étude de ce système portuaire a essentiellement pour objet d’analyser les interactions entre
ses composantes et orienter l’intervention des pouvoirs publics pour pouvoir atteindre les
objectifs assignés au système.
L’étude du système portuaire consiste ainsi à trouver un compromis entre les moyens rares
(infrastructures et superstructures) et le transport de marchandise (la demande) pour atteindre
un objectif (fluidité du trafic ou réduction de coûts logistique).
- services administratifs
Offre : - services portuaires
Trafic - services auxiliaires
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
a. Le système de l’offre :
L’offre portuaire est définie à la fois par les caractéristiques physiques et techniques des
infrastructures portuaires, par la mise en service des équipements et matériels de navigation
de manutention et traitement de la marchandise et par l’usage des services annexes
nécessaires à l’accomplissement du transit portuaire (). Ces différentes composantes de l’offre
situées en amont (infrastructure) et en aval (service logistique) fournissent des services
différents et complémentaires et exercent une influence réciproque. Chaque composante
constitue ainsi un marché séparé ayant ses propres spécificités et ses propres modes de
fonctionnement et dont l’efficacité dépend du degré d’interconnexion qui le relie avec le
système de l’offre.
Généralement on distingue trois niveaux de l’offre portuaire:
1. Niveau infrastructure: Le port commercial est un système complexe d’infrastructures
nécessaires pour la protection du port, l’abri des navires, l’accostage des navires et
l’implantation des superstructures. Ces infrastructures se distinguent par leurs caractéristiques
économiques spécifiques (intransportables, à caractère discontinue et à longue durée de vie) et
présentent la particularité d'être dans tous les pays un espace public
2. Niveau de service : qui consiste à créer les prestations nécessaires pour satisfaire les
besoins des usagers (chargeurs et armateurs). Les infrastructures seront combinées avec des
superstructures et info structures pour produire des services nécessaires à l’escale du navire,
au transit et au transbordement de la marchandise.
Ces services portuaires doivent être compatibles avec aussi bien la taille que le type de navire
que de la nature de la marchandise à traiter. Ils doivent répondre quantitativement et
qualitativement aux exigences des armateurs et des chargeurs.
3. Niveau logistique : regroupe l’ensemble des services annexes aux services portuaires
assurant la fluidité du trafic et réduisant les ruptures de charge. Il permet de gérer et
d’optimiser le flux de trafic et d’information tout au long de la chaîne de transport.
Généralement, l’analyse économique distingue l’exploitation des infrastructures portuaires à
celle des superstructures à celle des services logistiques. Cette distinction se fonde sur un
grand nombre de différences qui résident dans les caractéristiques technico-économiques de
chaque secteur (voire chapitre II).
Dans la plupart de temps, ces trois niveaux s’exercent par des opérateurs distincts en relation
marchande ou contractuelle et qui peuvent être publics ou privés. Cette désintégration peut
créer des problèmes de coordination entre les acteurs portuaires et des conflits d’intérêt.
L’organisation moderne dans le port consiste à intégrer dans une même chaîne de production
ces composantes.
Il existe une forte complémentarité aussi bien technique qu’économique que logistique entre
ces composantes.
D’un point de vue économique, le prix de transport payé par les chargeurs est un prix agrégé
qui renferme les trois niveaux : prix de l’exploitation du navire, prix de transit portuaire et
prix des prestations logistiques. L’augmentation des coûts de l’un de ces trois sous-systèmes
affecte naturellement le prix de transport maritime. Ainsi que l’inefficacité économique de
l’un de ces secteurs engendre la défaillance de tout le système de l’offre.
D’un point de vue technique, les infrastructures et les services logistiques sont des éléments
de base du fonctionnement du port et du traitement de la marchandise à transporter. La
qualité est la quantité des services portuaires sont tributaires à la qualité et au volume des
infrastructures disponibles et des prestations logistiques.
D’un point de vue logistique, la fluidité et la continuité du trafic sont tributaires à la
disponibilité et la qualité des services annexes aux services portuaires. La rupture de charge
induite par le transfert de la marchandise de son entrepôt au navire et vis versa, implique une
perte de temps, un risque de retard et de perte de la marchandise, une mauvaise image de
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marque du port et du chargeur et une faible compétitivité. Elle ne peut être évitée que via une
meilleure coordination entre ces trois niveaux de l’offre portuaire.
La coordination optimale entre ces infrastructures, superstructures et infostructures s’avère
indispensable à l’efficacité du secteur. Elle constitue un enjeu stratégique pour les opérateurs
de transport en les dotant de la flexibilité nécessaire afin de mieux s’adapter aux exigences de
plus en plus accrues des chargeurs et des mutations de l’environnement économique
international.
Donc, la performance du système de l’offre portuaire est tributaire non seulement à
l’efficacité de la production de chaque catégorie de services, mais aussi à la coordination et
l’interopérabilité entre ces divers services portuaires et logistiques ainsi qu’à la capacité
d’intégration de ces différentes composantes dans une même chaine de transport de porte à
porte.
b. Le système de la demande :
La demande représente le pôle émetteur- récepteur des flux de trafic de transport maritime.
Elle exprime les besoins solvables de transport des marchandises (ou des personnes) qui
doivent être satisfaits par le système de l’offre existant de manière à assurer le fonctionnement
optimal des activités économiques de la nation. Le degré de satisfaction quantitative et
qualitative de cette demande reflète l’efficacité du système portuaire et aura nécessairement
un rôle catalyseur de la croissance de l’activité économique. Si l’offre portuaire n’arrive pas à
satisfaire quantitativement et qualitativement la demande, le système de transport sera conçu
comme défaillant.
La demande de transport maritime est une demande dérivée qui est induite du motif de
l’opération de transport. La consommation des services portuaire ne représente pas un but en
soi et ne crée par une utilité, mais elle est effectuée pour accomplir une autre opération plus
nécessaire et finale telle que l’opération d’échange avec l’extérieur (exportation, importation,
échange intra-firme, etc.). Donc, la densité, la nature, la destination et l’évolution de la
demande se déterminent en dehors du secteur portuaire. Elles dépendent de plusieurs facteurs
relatifs au volume de l’articulation du commerce extérieur, à la structure de la production
nationale, à la consommation des biens, aux politiques commerciales nationales et
internationales et aux agrégats macroéconomiques tels que le taux de change, la croissance
économique, les avantages compétitifs de la nation, le taux d’ouverture de l’économie, le taux
de pénétration, etc.
Toute opération d’exportation, d’importation, d’investissement direct étranger, de mise en
place de réseau de distribution, nécessite une offre de transport particulièrement maritime.
Ces activités sont les sources d’émission et d’absorption des flux de transport. Elles
déterminent ainsi, la densité, la géographie et la structure de trafic.
L’étude de l’évolution de la demande portuaire constitue une base de données importante que
ce soit pour l’opérateur de transport que pour les autorités publiques de transport. Elle est
déterminante pour entamer des programmes d’investissements, de planification de l’offre et
pour orienter la stratégie et la politique de transport des nations. D’où la nécessité de mener
des études sur l’estimation de cette demande et la prévision de son évolution dans l’espace et
dans le temps.
c. Le trafic portuaire :
Généralement le concept du trafic est spécifique au mouvement physique d’un objet sur une
zone donnée à un moment donné. Il mesure la densité et la qualité de flux de ce mouvement.
Ce concept est appliqué ainsi aux ports pour désigner la quantité de marchandises ou le
nombre de navire captés par le port durant une période donnée.
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
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Les ports maritimes occupent une place forte dans l’économie des nations, pour le rôle qu’ils
jouent dans le commerce extérieur, le développement économique et la connectivité des
nations aux réseaux maritime mondial. Le port constitue un maillon indispensable dans la
chaine d’approvisionnement. Il conditionne toute opération d’échange commercial
intercontinental et agit comme moyen pour l’ouverture de la nation aux marchés étrangers, à
la facilitation du commerce, à l’établissement et au renforcement des liens économiques entre
les nations et les partenaires commerciaux. Il permet l’accessibilité des acteurs économiques
internationaux aux divers centres économiques mondiaux pour s’approvisionner ou distribuer
toute catégorie de marchandises.
Ses coûts et la qualité de ses services déterminent dans une large mesure le coût d’échange et
la quantité du produit à échanger ainsi que la réussite de l’opération de l’échange et l’image
de marque de l’entreprise exportatrice.
L’amélioration du système portuaire aura nécessairement des effets positifs aussi bien sur ses
consommateurs que sur toute la collectivité ainsi que sur la compétitivité de la nation. Elle
renforce les avantages comparatifs de la nation et augmente sa connectivité sur le réseau
mondial de commerce.
Le port est aussi susceptible d’influencer le choix des entreprises en matière d’implantation
des usines et des centres de distributions. Le coût et la qualité des services portuaires
conditionnent toute opération d’investissements directs étrangers (IDE) et déterminent les
choix stratégiques des FMN en matière de la localisation de leurs filiales, de l’extension de
leurs marchés et de la diversification de leurs offres.
Le port se présente aussi comme une source des effets externes particulièrement positifs
constituant le moteur du développement économique et social de la nation et améliorant la
rentabilité et la productivité de la firme.
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
L’importance économique du secteur portuaire dans l’activité économique peut être mesurée à
travers plusieurs indicateurs comme par exemple son importance dans les échanges extérieurs
des biens, les investissements destinés à ce secteur, sa contribution au PIB national, l’emploi
créé, etc. Cette importance peut s’illustrer aussi à travers les apports économiques de ce
secteur et son rôle stratégique dans la croissance économique, l’attractivité territoriale et la
compétitivité commerciale et logistiques des nations.
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Le port n’est pas une simple infrastructure assurant le débarquement et l’embarquement des
navires mais, il a ses propres fonctions industrielles et logistiques qui font de lui une industrie
de services à haute valeur ajoutée.
Généralement, ont distingué quatre types d’impacts économiques générés par le port :
Les impacts directs du port proviennent aussi de la valeur ajoutée que par l’emploi créé par
l’exercice des différentes activités commerciales du port
Au fil du temps, des changements fondamentaux ont élargi et approfondi les activités des
ports maritimes. Ils ont créé des nouveaux services pour diversifier leurs offres et mieux
satisfaire les besoins de leurs clients. La fonction logistique, du port a pris rapidement de
l’ampleur. Elle offre à une nation des opportunités de création d’une nouvelle industrie de
services à haute valeur ajoutée, fondés sur l’exportation des services logistiques
(transbordement, emballage, stockage, distribution, etc.).
Les impacts indirects du port découlent de l’ensemble des activités liées directement aux
activités portuaires et qui s’exercent à l’extérieur du port telle que l’exploitation des navires,
la consignation du navire, le transit, le dédouanement, le transport terrestre, les services
logistiques (empotage, location de conteneur, regroupage, emballage, stockage, assurance,
etc.). Ils sont évalués par l’emploi crée et les flux monétaires générés par les dépenses
effectuées par des clients du port (chargeurs ou armateurs) pour préparer et acheminer les
marchandises jusqu’au port (emballage, transport terrestre, stockage, dédouanement,
assurance, frais de dossiers, etc.), ou aussi pour assurer la navigabilité technique et
commerciale du navire.
Les impacts induits : sont les effets stimulent la création d’un port et/ou l’amélioration de sa
performance en terme de baisse de coût et d’amélioration d’accessibilité et de réduction de
rupture de charge. Ces effets améliorant la productivité aussi bien des entreprises que de
l’économie entière. Ils se répercutent aussi bien sur l’extension du marché, la baisse des prix
des biens échangés, l’accroissement des échanges et la facilité d’intégration d’une nation dans
la sphère de la mondialisation.
Le tableau suivant décrit certains de ces avantages du transport maritime répartis en fonction
de l’acteur bénéficiaire :
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
Acteur Avantages
Toutes ces externalités positives qui s’étendent à tous les rouages économiques, confient au
secteur portuaire une mission stratégique ayant des finalités socioéconomiques et politiques.
L’impact catalyseur couvre les effets du port aussi bien sur l’attractivité économique de la
région en matière d’investissements directs étrangers, d’implantation de nouvelles industries
de transformation, de création de zones logistiques qu’en terme de compétitivité commerciale
des entreprises coéchangistes qui peuvent réduire leurs coût de transaction et améliorer leur
image de marque suite à l’amélioration du rendement et de la performance portuaire.
L’impact économique total du port est calculé comme la somme des impacts direct, indirect,
induit et catalyseur.
Donc, telle que soit l’approche adoptée, toutes les études ont montré que les ports constituent
des pôles de développement économique et l’un des facteurs d’attractivité des activités
économiques et d’amélioration de productivité et de compétitivité commerciale des
entreprises et des nations particulièrement lorsqu’ils seront biens organisés, localisés et
capables d’attirer un volume de trafic important. Ces ports contribuent de manière
significative à l’amélioration du bien être régional et national, réduisent les coûts logistiques
globaux du pays et offrent des opportunités de promouvoir des nouvelles activités logistiques
à haute valeur ajoutée. Ils jouent un rôle clés dans la réalisation des objectifs et des
orientations stratégiques des nations en termes de facilitation de commerce, de promotion des
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Il existe une variété de méthodes qui peuvent être utilisées pour étudier l'impact du port sur
l'économie et sa contribution à la croissance et au développement économique et social des
nations. Le choix final de la méthode dépendra en grande partie de l'objectif de l'étude et de la
disponibilité des données.
Les méthodes utilisées aujourd'hui vont pour la plupart, de
– l'analyse coût-bénéfice (ACB),
– la modélisation macro-économétrique,
– Le croisement de l’offre et de la demande.
– Le tableau entrées-sorties (TES),
– et le modèle d'équilibre général calculable (MEGC),
Ces études d’impact économique des ports se sentent de plus en plus importantes, car elles
servent comme des éléments de base pour évaluer la rentabilité économique des projets, pour
envisager et justifier leurs financements par le fonds publics ainsi que leur nature de biens ou
de services publics à offrir aux usagers à des prix abordables. Elles permettent ainsi d’aider
les décideurs publics à choisir la meilleure allocation des ressources en optant pour les projets
apportant la plus grande contribution à la croissance et au développement économique durable
de la nation.
Ces méthodes cherchent à évaluer la richesse économique et l’emploi crée par les activités
exercées de manière directe, indirecte ou induite dans le port. Elles consistent à estimer
l'ampleur des retombées économiques positives émises par l’installation et le fonctionnement
d’un port dans une région et/ou pays donné.
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
un réel avantage comparatif sur lequel s’appuient un grand nombre d’entreprises en leur
permettant de réaliser des économies en temps et des dépenses ainsi que les gains
d’accessibilités et des gains de productivité.
Les ports constituent aussi les fondements de base de l’instauration des zones de libre
échange, destinées à l’implantation des firmes étrangères qui transforment des produits semi-
finis ou des matières premières importées en franchise douanière pour qu’ils soient
réexportés. Les ports de zarzis et de Bizerte représentent ce type de phénomène. Ils servent
aussi comme sites pour l’entreposage sous douane des marchandises destinées
particulièrement aux pays de la communauté européenne.
Le port est aussi une zone de localisation privilégiée de diverses entreprises de services
logistiques de stockage, de distribution, d’emballage, etc.
Etre compétitive implique que la firme et/ou la nation soit capable d’occuper des parts élevées
de marché et de supporter durablement la concurrence en offrant ses produits au moindre coût
et à meilleure qualité ainsi qu’en s’adaptant aux changements de son environnement externe.
Il s’agit d’un objectif stratégique assigné par toute firme et/ou nation pour se développer et
s’intégrer dans le processus de mondialisation et de globalisation économique.
Divers facteurs conditionnent cette compétitivité que ce soit d’une entreprise et/ou d’une
nation et qui sont relatif aussi bien processus de production qu’à celui d’approvisionnement et
de distribution. Le souci d’une entreprise n’est pas seulement de produire au moindre coût et à
meilleure qualité mais aussi de pouvoir livrer ses marchandises à ses clients au moindre coût,
au bon moment et en bon état. Cette habilité logistique est fonction aussi bien du niveau de la
maitrise de l’entreprise et/ou de la nation des flux de marchandises et d’informations, que de
la disponibilité et la qualité des infrastructures et des services de transport et de la logistique.
Elle est tributaire à l’organisation de la chaîne de transport et logistique.et à la disponibilité et
performance des services portuaires.
Le transit portuaire de la marchandise constitue une rupture de charge qui implique une perte
de temps et d’argents. Le coût de passage portuaire de la marchandise et celui de l’escale du
navire au port seront nécessairement comptabilisés dans le coût de revient et le prix de vente
de la marchandise. Il constitue une partie considérable de la valeur de la marchandise
échangée qui varie entre 3% et 20% selon la nature des marchandises transportées et peut
représenter jusqu’au 26% des coûts globaux de transport de porte à porte.
Le port est le support physique de l’offre de service de transport maritime dont ses coûts et la
qualité de ses services déterminent les coûts et la qualité des services de transport. Une
défaillance enregistrée sur l’un des maillons de la chaîne portuaire peut engendrer des
surcoûts de transport et prolonger les délais de livraison qui vont augmenter la part de coût de
transport dans la valeur de la marchandise. Les armateurs cherchent à réduire les temps de
transit et les coûts de passage portuaire en optant pour le port le mieux équipé, le moins
encombré et le plus performent offrant une diversité de services nécessaires à l’optimisation
de la chaîne de transport de bout en bout et appliquant des taris ou droits portuaires les moins
chers.
Plusieurs études ont conclu que l’enrichissement de coût de passage portuaire influence
négativement sur le volume du commerce, l’intensité concurrentielle sur les marchés,
l’attractivité des IDE, la croissance économique et la compétitivité de la firme et de la nation,
etc. Ils rendent les produits locaux plus chers à l’extérieur et les produits importés plus cher à
l’intérieur. Ils se présentent comme des droits de douanes ou des surcoûts de production.
La plupart des pays en développement n’ont pas pu s’intégrer efficacement dans le processus
de la mondialisation et n’arrivent plus à supporter la concurrence mondiale à cause de
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Cours économie Portuaire_________________________________________________Foued Aloulou
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Chapitre I : Rôles et Impacts économiques des ports
ainsi un rôle déterminant dans la compétitivité de l’entreprise au même titre que le coût de
production.
Dans pas mal d’exemple, la mauvaise qualité des services portuaires et les longs séjours des
navires et des marchandises aux ports entravent la connectivité des nations au réseau mondial
de commerce et réduisent leur compétitivité commerciale.
Hummels et Schaur (2010) ont estimé que chaque jour de transit est équivalent à un droit de
douane ad valorem de 0,6 à 2,3 %. Ils considèrent qu’un retard de trois jours peut réduire de
13 % la probabilité d’exporter et de 7% le volume des exportations.
Clark et al (2004) ont estimé qu’une amélioration de l’efficacité portuaire d’un pays de 50%
permet de réduire le coût de transport de 12% et d’augmenter son volume de commerce
bilatéral de 25%.
Pour Hoffmann et al. (2006), un doublement de l’efficience portuaire dans les pays
importateurs et exportateurs réduit le taux de fret de presque 35%.
Abe et Wilson (2009) ont montré que la réduction de la congestion d’un port de l’ordre de
10% engendre une réduction d’au moins de 3% des coûts de transports.
Donc, l’amélioration de la qualité des services de transport en modernisant leurs ports et
réduisant les sources de rupture de charge, est le moyen le plus efficace à la bonne insertion
de ces nations dans la sphère de la mondialisation.
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Cet indice de connectivité maritime peut être mesuré en évaluant la capacité et la qualité de
l’offre des services de transport maritime réguliers sur certains marchés. Cette évaluation
porte à la fois sur les moyens (le nombre de navires; leur capacité de charge de conteneurs; le
nombre de services assurés; et le nombre de compagnies qui déploient des porte-conteneurs
sur des lignes à destination et en provenance des ports d’un pays, nombre et capacité des
ports, niveau d’équipement du port, etc.) et leurs performances ( taux de manutention, de
séjours des navires dans le port, facilité de traitement de l’administration portuaire, etc.).
Les indices de performance portuaire et de connectivité maritime regroupent ainsi l’ensemble
des efforts entamés par une nation pour améliorer ses infrastructures de transport et de la
logistique, ses procédures de dédouanement, ses formalités administratives de passager de
navire et des marchandises aux ports, le temps de séjours et d’attente des navires et des
marchandises aux ports, l’harmonisation des documents avec les standards internationaux, etc.
Donc, la nation qui désire conquérir des nouveaux marchés et renforcer ses parts de marché
devrait améliorer son IPL et son niveau de connectivité maritime en agissant sur les
différentes composantes du système de transport et de la logistique dans le souci de réduire les
coûts et améliorer la qualité des services de transport et de la logistique. Elle doit adopter un
ensemble d’actions stratégiques efficaces visant à améliorer la qualité et la compétitivité des
services logistiques nationaux en renforçant ses dotations d’infrastructures de transport (port,
route, voie ferroviaire, etc.) et de la logistique (plateformes logistiques, entrepôts, guichet
unique, système d’information et traçabilité, scanner, équipements de manutention, etc.), en
réduisant les contraintes administratives et douanières aux passagers frontaliers des
marchandises échangées, en diversifiant et améliorant des services logistiques, en promouvant
le transport intermodal, etc.
En fait, la bureaucratie qui caractérise la gestion et l’administration portuaire, la congestion
portuaire, la lourdeur et la complexité des procédures de douanes, etc. engendrent
nécessairement des ruptures de charge, allongeant le transit time et impliquant un coût de
transport supplémentaire.
Selon le dernier rapport de la banque mondiale publié en 2014 (Connecting to Compete 2014:
Trade Logistics in the Global Economy), l’Allemagne occupe la première place avec une note de
4.12 alors que la Tunisie est classée à la 110éme place sur 160 pays avec une note de 2.55. La
Tunisie occupe aussi la 113éme place sur 168 pays en 2014 selon l’indice de connectivité
maritime avec une note de 6.35 /100. Notons que la Tunisie en 2010 occupe le premier rang
en Afrique et 63éme mondial.
Ce classement capte bien la mauvaise performance et gouvernance portuaire nationale et la
réticence d’apporter des réformes structurelles profondes au secteur portuaire et logistique.
Il explique bien l’enrichissement du coût de transaction et du commerce en Tunisie par
rapport aux pays concurrents. Donc, l’augmentation de la performance portuaire et par
conséquent à la performance logistique globale est une condition nécessaire à la promotion du
commerce et à l’amélioration de la compétitivité commerciale nationale.
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