1 Introduction
Actuellement tous les appareils électroniques sont construits à partir de matériaux semi-
conducteurs. Les pièces électroniques, tels que les diodes, transistors, thyristors,
thermistances, des cellules photovoltaïques, des phototransistors, photorésistances, des lasers
et les circuits intégrés, sont tous réalisés à partir de matériaux semi-conducteurs.
Les matériaux sont classés selon leur conductivité électrique (la capacité de transporter de
l'électricité). Les substances qui transportent facilement le courant électrique, tel que l'argent
et le cuivre, sont appelés les conducteurs. Les matériaux qui ont une grande difficulté à faire
passer un courant électrique, tels que le caoutchouc, le verre, et téflon, sont appelés les
isolateurs. Toutefois, Il existe une troisième catégorie de matériau dont la conductivité est
comprise entre ceux de conducteurs et d'isolants. Cette troisième catégorie de matériau est
considérée comme un semi-conducteur. Techniquement, les semi-conducteurs sont des
matériaux qui ont une conductivité σ dans l'intervalle entre 10-7 et 103 mho/cm. Certain semi-
conducteurs sont des structures élémentaires pure (par exemple, le silicium, le germanium),
d'autres sont des alliages (par exemple, le nichrome, laiton), et d'autres encore sont des
liquides.
1.2 Définition
- Un conducteur est un matériau qui conduit aisément le courant électrique. Un
matériau conducteur possède beaucoup d’électrons libres qui lorsqu’ils se
déplacent tous dans la même direction, engendrent le courant.
- Un isolant est un matériau qui ne conduit pas le courant électrique sous des
conditions normales. Les électrons de valence sont solidement rattachés aux
atomes, laissant très peu d’électrons libres se déplacer dans un isolant.
- Un semi-conducteur est un matériau se situant entre un conducteur et un isolant. Il
n’est ni un bon conducteur ni un bon isolant.
1
Ordres de grandeur :
2
Considérons un atome isolé : les électrons qui gravitent autour du noyau ne peuvent occuper
que certains niveaux d’énergie autorisés, définis par la mécanique quantique. Chacun de ces
niveaux d’énergie quantifiés ne peut être occupé que par 2 électrons de Spin opposés
(principe d’exclusion de Pauli). Le remplissage des électrons se fait donc par couches; sur
chacune de ces couches, les niveaux d’énergie des électrons sont très proches les uns des
autres. Dans la couche n, il existe ainsi n2 niveaux d’énergie possibles, pouvant recevoir
chacun 2 électrons sur lui-même. Il peut donc y avoir 2n2 électrons par couche. L’atome de
silicium est ainsi représenté en Figure 1.1.
Dans les cas A et B, les électrons possédant les énergies les plus élevées peuvent, au prix de
l'acquisition d'une énergie infinitésimale, sauter sur un niveau d'énergie libre et permis, et se
déplacer dans le cristal. Le matériau est un métal. Dans le cas C, il faut conférer une certaine
énergie (égale au moins à Eg) à un électron de la dernière bande remplie pour qu'il occupe un
niveau libre dans la bande immédiatement supérieure. Les électrons ne peuvent donc pas
circuler librement dans le cristal si cette énergie n'est pas fournie. Dans ce cas, le matériau est
un isolant ou un semi-conducteur.
3
Figure 1.2 : Bandes d'énergie dans un métal (A et B), et un isolant (ou un semi-conducteur) (C).
4
expérimentaux ont été réalisés. De nos jours, 98% des composants électroniques sont réalisés
en silicium. Les 2% restants reviennent aux composés III-V (LEDs, diodes laser, composants
hyperfréquences).
Il est souvent commode de représenter les bandes d'énergie dans l'espace réel. On obtient
alors, dans le cas d'un semi-conducteur, un diagramme du type représenté dans la Figure 1.4.
Le niveau de Fermi (EF) représente l'énergie maximum des électrons à une température de
0 K. A cette même température, les bandes situées sous le niveau de Fermi sont remplies. La
bande d'énergie remplie la plus élevée est appelée « bande de valence ». La bande permise
située au-dessus du niveau de Fermi est appelée « bande de conduction ». Le maximum de la
bande de valence est noté Ev, et le minimum de la bande de conduction est noté Ec. Ev et Ec
sont séparés par la bande interdite, de largeur Eg. La dénomination de ces bandes est tout à
fait appropriée, car les électrons de la bande de valence sont responsables des liaisons
chimiques de valence dans le cristal. Si l'on confère à un de ces électrons une énergie
suffisante pour l'arracher à cette fonction et de passer dans la bande de conduction, il lui
devient permis de circuler dans le cristal et de contribuer ainsi au passage d'un courant
électrique, ce qui constitue un phénomène de conduction.
5
Le réseau est un ensemble infini de points ordonnés et répartis régulièrement dans l’espace.
Les points du réseau sont appelés nœuds.
Le nœud peut être occupé par un objet qui est répété périodiquement qu'on appelle motif.
Dans le cas d’un réseau tridimensionnel, la maille est un parallélépipède construit sur huit
nœuds c’est à dire sur trois vecteurs. Elle est définie par les longueurs des vecteurs, et les
angles entre eux α, β et γ, Figure 1.5.
Plans réticulaires
Un plan réticulaire est un plan passant par trois nœuds non colinéaires du réseau. Une
famille de plans réticulaires est un ensemble de plans parallèles et équidistants qui passent par
tous les nœuds du réseau. Elle est notée (hkl) où h, k et l sont des entiers relatifs, premiers
entre eux, dits indices de Miller. Ces indices sont ceux du plan de la famille le plus proche de
l’origine, qui coupe les axes ox, oy et oz respectivement en p=a/h, q=b/k et r=c/l (Figure 1.6).
6
Figure 1.6 : Exemples de plans réticulaires.
1.4.1 Différents types du silicium
A. Le silicium monocristallin
Le semi-conducteur (silicium) possède 4 électrons sur sa couche périphérique car il
appartient à la 4ème colonne de la classification périodique des éléments.
Le Silicium cristallise dans la structure diamant, chaque atome est entouré de 4 atomes plus
proches voisins, ce qui permet de former des liaisons covalentes (Une liaison covalente est
une liaison chimique dans laquelle deux atomes se partagent deux électrons (un électron
chacun ou deux électrons venant du même atome) d'une de leurs couches externes afin de
former un doublet d'électrons liant les deux atomes.). Elle peut être décrite comme étant
formée de 2 structures c.f.c (Cubique à Faces Centrées) déplacées l’une par rapport à l’autre
le long de la diagonale principale comme c’est montré sur la Figure 1.7. La position de
l’origine de la seconde structure c.f.c. par rapport à l’origine de la première est (1/4, 1/4, 1/4).
7
avec une distance interatomique d = 2.35 A°. Le gap de ce matériau est indirect, il est de
l’ordre de 1.12 eV à la température ambiante.
B. Le silicium multicristallin
Le silicium multicristallin est moins performant que le silicium monocristallin, mais
beaucoup moins cher. Il a été introduit dans l’industrie photovoltaïque à partir des années
1970, il se présente sous forme de lingots. Ce dernier étant d’une structure colonnaire est
constitué de la juxtaposition de plusieurs grains, Figure 1.9, différents par leur taille qui
varient entre le millimètre et quelques centimètres et surtout par leur orientation
cristallographique. Les monocristaux sont séparés les uns des autres par des zones perturbées
appelées joints de grains.
La méthode utilisée dans son élaboration est la solidification directionnelle qui assure la
formation d’une structure colonnaire avec de gros cristaux, qui limitent les effets néfastes des
joints de grains.
8
La Figure 1.9, montre les différents grains disponibles dans une plaquette du silicium
multicristallin.
Un semi-conducteur intrinsèque simple est constitué d’un seul élément tels que les semi-
conducteurs de la colonne IV de la classification périodique par exemple ; le silicium (Si) et
de Germanium (Ge). C’est un semi-conducteur pur.
La perte de l’électron a provoqué un site vacant, ou trou, dans le cristal. L’atome considéré
est ionisé positivement, mais l’ensemble du cristal reste électriquement neutre.
9
F qE
On définit donc le trou comme un nouveau porteur de charge positive. Cela est bien sûr
fictif, et seul est réel le déplacement des électrons de valence, mais le phénomène mis en jeu
est fondamentalement différent de celui utilisé par les électrons de conduction.
Figure 1.11 : Progression d’un trou sous l’effet d’un champ électrique.
Dans cette catégorie, le semi-conducteur est constitué d’au moins deux types d’atomes
différents. Les semi-conducteurs binaires de la classe (II-VI) sont constitués d’un élément de
la colonne II et d’un autre élément de la colonne VI de la classification périodique. Les semi-
conducteurs de la classe (III-V) sont composés d’un élément de la colonne III et d’un autre
élément de la colonne V de la classification périodique. De même avec les semi-conducteurs
de la classe (IV-VI).
10
A. Semi-conducteur de type N
Supposons par exemple que dans un semi-conducteur très pur, on introduise volontairement
un corps pentavalent (métalloïde : phosphore, arsenic, antimoine) dans une proportion (taux
de dopage) d’un atome d’impureté pour 105 à 108 atomes de semi-conducteurs. On a alors,
dans le cristal, la situation schématisée en Figure 1.12.
L’électron en surplus n’entrant pas dans une liaison covalente n’est que faiblement lié à
l’atome pentavalent (cinq liaisons). À la température ambiante, il est libre dans le semi-
conducteur (à cause de l’agitation thermique) et participe à la conduction. Il en est
pratiquement ainsi de tous les électrons en excès venant de l’impureté pentavalente. Le semi-
conducteur extrinsèque ainsi constitué est dit de type N. L’impureté dans ce cas est appelée
donneur.
B. Semi-conducteur de type P
Une lacune apparaît dans la liaison covalente, à l’endroit de chaque atome accepteur. À la
température ambiante, cette lacune est comblée par un électron voisin sous l’effet de
l’agitation thermique, formant un trou positif dans le cristal, libre de se déplacer à l’intérieur
de celui-ci. On trouve donc, à température ambiante, pratiquement autant de trous libres que
d’atomes accepteurs. Bien sûr, la neutralité du cristal est conservée globalement chaque
11
atome accepteur étant ionisé négativement après capture d’un électron. Le semi-conducteur
extrinsèque ainsi crée est dit de type P.
Figure 1.13 : Effet du dopage pour augmenter le nombre des trous libres.
La distribution des électrons sur les orbitales atomiques obéie au principe d’exclusion de Pauli
et à la règle de Hund.
Ge: (1s2) (2s2) (2p6) (3s2) (3p6) (4s2) (3d10) (4p2) ou Ge: [Ar] (4s2) (3d10) (4p2)
12
Remarque :
Dans un atome, il ne peut y avoir deux électrons ayant le même nombre quantiques ms (le
spin) dans le même état quantique (orbitale atomique). Autrement dit : Les électrons d’un
même état quantique ne peuvent avoir leurs quatre nombres quantiques, n, l, ml et ms tous
identiques.
Règle de Hund :
La répartition des électrons dans les niveaux dégénérés (2p, 3d, etc) se fait de façon à avoir
le maximum de spins parallèles.
La formation des bandes, bande de valence et bande de conduction, s'explique du fait que la
distance interatomique (di) diminue les niveaux d'énergie atomiques, par exemple l'atome
isolé de silicium d'électrons de valence 3s2 3p2, se couplent pour former 4N états
13
électroniques dans la bande de valence et 4N états électroniques dans la bande de conduction
(N est le nombre d'atomes). En effet, lorsque la distance diminue les états s donnent naissance
à N états liants occupes par N électrons et N états antiliants occupes par N électrons et les
états p donnent naissance à 3N états liants occupes par 2N électrons et 3N états antiliants
vides. Dans le cas de silicium massif (cristal), la distance a0 correspond au paramètre de
maille. A cette distance les deux bandes (Bc) et (Bv) sont séparées par une bande interdite de
largeur Eg.
Figure 1.14 : Structure de bande dans les semi-conducteurs (cas du silicium: Si), bande de
valence, bande de conduction et bande interdite
A température zéro absolue (0 K), la bande supérieure (bande de conduction) est vide et la
bande inférieure (bande de valence) est complètement plaine. Cette condition est réalisée pour
les éléments de la colonne IV tel que le silicium et le germanium. Il est bien clair que le
nombre d'électrons périphériques (4 é) est égal à la moitié du nombre d'états disponibles
(8 états). Cette condition peut être réalisée aussi pour les semi-conducteurs composés binaires,
ternaires ou même quaternaires.
14
Brillouin (ZB), Figure 1.15. La transition électronique entre le haut de la bande de valence
(BV) et le bas de la bande de conduction (BC) conserve le vecteur d’onde ( ⃗ ⃗)
Dans ce cas ; ⃗ ⃗
⃗ : La quantité de mouvement.
⃗⃗⃗⃗ et ⃗⃗⃗⃗ sont respectivement les relations de dispersion dans la bande de conduction et
la bande de valence. Ec et Ev sont respectivement l’énergie minimum de la bande de
conduction et l’énergie maximum de la bande de valence.
15
B. Semi-conducteurs intrinsèques à gap indirect
Dans le cas des semi-conducteurs à gap indirect le minimum de la bande conduction est
situé à une distance ( ⃗ ⃗ ) du maximum de la bande de valence dans la zone de
Brillouin (ZB), Figure 1.16. La transition électronique entre le haut de la bande de valence
(BV) et le bas de la bande de conduction (BC) est accompagnée par le changement de la
quantité de mouvement , c'est-à-dire le vecteur d’onde n’est pas conservé
( ⃗ ⃗ ⃗ ⃗ ).
Exemples :
Gap indirect suivant le vecteur d’onde ⃗ [100] de la ZB (Silicium) et gap indirect suivant le
vecteur d’onde ⃗ [111] de la ZB (Germanium).
16
1.8 Porteurs de charges dans les milieux semi-conducteurs, électrons libres de
conduction de la BC et les trous mobiles de la BV
Les propriétés électroniques des semi-conducteurs sont déterminées par les électrons excités
vers la bande de conduction et les trous créés dans la bande de valence.
Dans la bande de conduction, les électrons occupent les niveaux les plus proches des
minima et dans la bande de valence les trous occupent les niveaux les plus proches des
maxima, Figures 1.16 et 1.17. Au voisinage du minimum de la bande de conduction,
l’électron se comporte comme un électron libre de masse me. Afin de simplifier cette étude,
nous considérons un espace à une dimension avec la bande de conduction centrée en
( ⃗⃗⃗⃗ ⃗ ) et isotrope (l'isotropie caractérise l’invariance (les mêmes propriétés) des
Dans le cas d’un semi-conducteur à gap indirect, la bande de conduction est anisotrope (Se
dit d'une substance, d'un corps dont les propriétés varient selon la direction considérée)
avec plusieurs minima équivalents. La relation de dispersion est donnée par :
17
√ : Composante de k dans le plan (xy) perpendiculaire à l’axe Z.
Dans la bande de valence, les trous aussi se comportent comme des particules libres de
masses respectives mhh et mlh, Figure 1.17. Les relations de dispersion sont :
18
1.9 DEFINITION ET LOCALISATION DES NIVEAUX ENERGETIQUES DE
DONNEURS (ED) ET ACCEPTEURS (EA), POSITION DU NIVEAU A
L’INTERIEUR DE LA BANDE INTERDITE
La présence d'impuretés dans le réseau cristallin change d'une manière considérable les
propriétés électrique du semi-conducteur. Par exemple l'arsenic forme quatre liaisons avec ses
quatre voisins du silicium. L'énergie de liaison du 5ème électron est donnée par la relation
suivante :
ElD = Ec - Ed
A température ambiante, l'électron occupe un état dans la bande de conduction, c'est à dire
l'énergie thermique est suffisante pour exciter l'électron vers la bande de conduction, Figure
1.18. (a.
L'atome de Bore forme trois liaisons avec ses quatre voisins du silicium. L'énergie de liaison
du trou est donnée par la relation suivante :
ElA = Ea - Ev
19
1.10 Etude des Semi-conducteurs hors équilibre
⃗⃗⃗⃗
- L’électron libre subit une force électrique de forme ; ⃗
1.10.2 Calcul des densités de courant dans les semi-conducteurs hors équilibre
La densité de courant créée par les électrons est donnée par la relation :
⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ ⃗ ⃗
- De manière analogue, la densité de courant ⃗⃗⃗ créé par les trous mobiles s’écrit :
⃗⃗⃗ ⃗ ⃗
Avec :
20
- La conductivité totale ( ) est la somme des deux conductivités, d’électrons ( ) et de trous
( ):
Pour simplifier l’étude de diffusion, nous considérons le cas d’une seule dimension, c'est-à-
dire, des électrons se déplaçant suivant la direction (x) avec la même vitesse. Alors ;
La densité de courant de diffusion créé par les électrons en (+x) est donnée par la relation
suivante :
⃗⃗⃗⃗⃗ Avec :
La densité de courant de diffusion créé par les électrons en (-x) est donnée par la relation
suivante :
⃗⃗⃗⃗⃗ Avec : -
21
La densité totale de courant de diffusion créé par les électrons est la somme des densités
et :
[ ]
Les densités d’électrons n(+x) en (+x) et n(+x) en (- x) peuvent être mises sous les formes
suivantes :
Alors ;
22
De manière analogue, la densité de courant créé par les trous est donnée par la relation
suivante :
Les deux relations précédentes de densités de courant, appelé courant de diffusion (Jn et Jp),
s’expriment en trois dimensions par les expressions vectorielles suivantes :
Enfin, la densité totale (⃗⃗⃗ ) de courant de diffusion est la somme des densités de courant de
diffusion créés par les électrons et les trous :
Le nombre de porteurs de charges créés par unité de volume et unité de temps résulte
d’une part de la génération spontanée due à l’agitation thermique appelé taux de
génération thermique et d’autre part de l’excitation par une source extérieure ( ) telles que ;
l’excitation optique, irradiation par particules, champ électrique …etc
Le nombre de porteurs de charges créés par unité de volume et unité de temps s’écrit :
23
Le nombre de porteurs de charges est fonction des processus régissant la recombinaison
des porteurs de charges excédentaires, c’est un paramètre propre au matériau.
La variation de la densité de porteurs de charges par unité de volume et unité de temps est
due aux processus de génération – recombinaison produits sous l’effet de l’excitation
extérieure et de l’agitation thermique, alors :
Avec :
On pose :
24
En absence de toute excitation extérieure ( ), le taux de recombinaison est nul
(équilibre thermodynamique) et les densités (n) d’électrons et (p) de trous sont :
En régime hors équilibre les densités (n) d’électrons et (p) de trous peuvent êtres écrites
sous forme :
25
- Dans le cas d’un semi-conducteur de type (P) de faible injection, la densité intrinsèque
est très faible devant .
Il en résulte que :
Dans le cas d’un semi-conducteur de type (N) de faible injection, la densité intrinsèque est
très faible devant .
Il en résulte que :
Dans un matériau dopé en régime de faible injection, la densité de porteurs majoritaires est
supposée constante. Le taux de recombinaison des porteurs minoritaires s’écrit :
Dans les semi-conducteurs, la durée de vie des porteurs dépond de leur densité. En effet, la
probabilité pour qu’un électron et un trou se recombinent est très faible si les densités sont
faibles. La présence d’impuretés à un effet très important sur la durée de vie des porteurs de
charges, ils forment des centres de recombinaison. Il y a deux types de centres :
26
- Centre de recombinaison : capture d’un électron et d’un trou (recombinaison).
- Piège à électron : capture d’un électron puis le réémettre vers la bande de conduction.
27
C) Zone de déplétion (dépeuplée)
Dans la zone dépeuplée les densités n et p sont négligeables devant ni, alors :
Le signe (-) indique que le nombre de porteurs créés thermiquement est plus important que
le nombre de porteurs qui se recombinent. Un taux de recombinaison négatif correspond à une
génération thermique de porteurs .
28
Figure 1.20 : Exemple de profil d'impuretés dans un morceau de semi-conducteur
dopé de façon inhomogène.
Jn = q µn n E0 + q Dn dx = 0
[ ] [ ]
….. A
….. B
Les relations (A. et B.) sont appelées « relations d'Einstein » et elles relient les mobilités aux
coefficients de diffusion. La quantité kT/q à la dimension d'une tension et est appelée
« tension thermique ». Elle vaut 25,6 mV à T = 300 K.
29
2.1 Définition des jonctions PN (abrupte et graduelle)
Une jonction PN est formée par la juxtaposition d’un semi-conducteur dopé type P
(appelé anode) et d’un semi-conducteur dopé type N (appelé cathode), tous les deux d’un
même monocristal semi-conducteurs, Figure 2.1. Lorsque ces deux types de semi-conducteurs
sont mis en contact, un régime électrique transitoire s’établit de part et d’autre de la jonction,
suivi d’un régime permanent. Une jonction simple forme une diode.
A. Jonction PN abrupte
B. Jonction graduelle
Dans une jonction graduelle, la concentration en impuretés est une fonction dépendante
de x autour de la région de contacte. C'est-à-dire, la différence (Nd – Na) dépend de x entre Xp
et Xn, voir Figure 2.2b, cas d’une dépendance linéaire.
1
Figure 2.2 : Evolution de la différence (Nd – Na). a) abrupte et b) graduelle.
Remarque :
Considérons les deux types de semi-conducteurs avant la formation de la jonction, Figure 3.3:
Figure 2.3 : Formation de la jonction (PN) et diffusion des porteurs de charges (électrons et trous)
2
Après la formation de la jonction entre les deux types de semi-conducteurs, un potentiel
interne de la jonction apparait entre les deux niveaux de Fermi intrinsèques EFi. L’origine
physique de ce potentiel interne est la diffusion des porteurs de charges. En effet, la mise en
contact des semi-conducteurs favorise la diffusion des électrons (e-) de la région dopée N vers
la région dopée P (pauvre en électrons) et laissent derrière eux des charges positives. De
même, les charges positives (trous : h+) de la région dopée P diffusent vers la région dopée N
(pauvre en trous) et laissent aussi derrière eux des charges négatives. A la fin de ce processus
de diffusion des porteurs de charges, un équilibre permanent est établi et une zone pauvre en
porteurs libres est formée. Cette zone est appelée zone de charge d’espace ou aussi « zone de
déplétion ».
Remarque
Avec :
3
Pour résoudre cette équation, nous supposons que la charge présente dans le semi-
conducteur est seulement due à une distribution homogène d’impuretés. La concentration en
porteurs de charges libres est donc négligeable devant Nd et Na. En plus, la densité de charge
est supposée constante dans les deux régions de la zone de déplétion (cas d'une jonction
abrupte), Figure 2.4.
Pour déterminer le champ électrique créé dans chaque région il faut intégrer l’équation de
Poisson correspondante. Figure 2.5.
Le champ électrique au point (x = Xp) est nul, alors par intégration de l’équation de
Poisson le champ électrique dans la région dopée P de la jonction s’écrit :
4
(0 ≤ x < +XN), avec : ρ(x) = q Nd.
Le champ électrique au point (x = +XN) est nul, alors par intégration de l’équation de
Poisson le champ électrique dans la région dopée N de la jonction s’écrit :
(+XN ≤ x < +∞), avec : ρ(x) = 0, le champ électrique E est nul (E = 0).
Le potentiel électrique Ø créé dans chaque région de la jonction est déterminé par
intégration du champ électrique E.
5
(- ∞ < x ≤ Xp), le champ électrique E est nul (E = 0), le potentiel est donc constant.
6
Le potentiel de diffusion Vd est la différence entre le potentiel VN et VP, il s’écrit :
(+XN ≤ x < +∞), le champ électrique E est nul (E = 0). Le potentiel est donc
constant.
Dans une jonction abrupte, la concentration en atomes donneurs dans la région dopée N
est Nd (en cm-3) et la concentration en accepteurs dans la région dopée P est Na (en cm-3), la
différence en énergie entre le niveau de Fermi du semi-conducteur intrinsèque (EFi) et le
niveau de Fermi du semi-conducteur extrinsèque (EFN) ou (EFP), Figure 2.7, peut s’écrire :
Semi-conducteur dopé N :
Semi-conducteur dopé P :
7
Figure 7.7 : Diagrammes énergétiques des semi-conducteurs (dopé type P
et dopé type N) avant la formation de la jonction.
Figure 2.8 : Diagramme énergétique des semi-conducteurs (dopé type P et dopé type N)
après la formation de la jonction.
8
Le potentiel de diffusion Vd s’écrit aussi :
W = Xp + XN
a. Polarisation directe
Dans le cas d'une polarisation directe le sens passant d’une diode est défini par le sens des
courants créés par les porteurs majoritaires dans la jonction. Les électrons majoritaires de la
zone N se déplacent vers l’anode, les trous majoritaires de la zone P se déplacent vers la
cathode. Le sens direct est défini par un courant dirigé de l’anode vers la cathode, Figure 2.9.
9
Figure 2.9 : Polarisation directe de la jonction PN et symbole de la diode.
V = Vp -Vn > 0
10
B. Polarisation inverse
Lors de l’utilisation en polarisation inverse, la tension doit rester supérieure à une valeur
minimale notée (−U). Dans le cas de la polarisation inverse la jonction est reliée à une
alimentation dans le sens bloqué, Figure 2.11.
V = Vn -Vp > 0
11
C. Caractéristique courant – tension, I(V)
Les diodes Zener sont des stabilisateurs de tensions continues. Ce type de diode permet de
conserver la tension constante dans la zone de claquage. La caractéristique de la diode Zener
est représentée par la fonction I = f (V) suivante :
12
- Le claquage par l'effet avalanche se produit lorsque |V| > b.
Dans les diodes à semi-conducteurs et même les transistors, le mode de claquage le plus
courant se produit par effet avalanche. Ce phénomène résulte lorsqu'une forte tension inverse
est appliquée aux bornes de la jonction. En effet, sous l'effet du champ électrique interne,
l’énergie cinétique des porteurs minoritaires devient suffisante pour créer des paires
électron-trou dans la zone de transition. Ces porteurs sont ensuite accélérés par le champ
interne et crée à leur tour de nouvelles paires électron-trou (d’où le non d’avalanche du
phénomène). Le courant augmente très rapidement et provoque ainsi la destruction de la
jonction par effet Joule.
Dans certaines conditions, en polarisation inverse d’une jonction PN, les électrons de la
bande de valence dans la partie P de la jonction peuvent passer directement à la bande de
conduction de la partie N de la jonction. Ce processus de nature quantique est appelé effet
tunnel.
Les appareils électroniques fonctionnent sous tension continue. Pour cela, la diode à
jonction est principalement utilisée pour transformer un signal sinusoïdal en signal continu.
13
Parmi les applications des diodes les plus utilisés sont le redressement mono-alternance et
double alternance.
14