Abstract: this work presents a real case of construction pathology, It is about an assessment
of a movement of a rough terrain, which affected a set of buildings of an establishment
specialized in electrification work , located in Thénéa in the departement of Boumerdes. This
movement evolved and provoked the partial break of certain constructions. In this work, one
sought of this instability, the probability of a later movement of the ground, to answer mainly a
hanging question, is it possible to assure the stability of the constructions founded on this
supporting soil ?The observed disorders, are interpreted and recommendations are given to
stabilize this ground movement and to stop the evolution of the disorders. To this end a
program of work of maintenance and repair was proposed.
1. Introduction
Les mouvements de terrain, se produisent dans des circonstances très variées. Ils affectent
des ouvrages construits ou des pentes naturelles. Ils se produisent soudainement ou durant
plusieurs mois, voire plusieurs années. Les conséquences de ces mouvements sur les
constructions de Génie Civil sont très graves, on en connaît malheureusement beaucoup
d’exemples Ref [4]. On présente, dans ce travail, l’expertise d’un établissement spécialisé en
travaux d’électrification, comportant quatre grands ateliers d’emmagasinage et stockage de
pièces de rechange dans le domaine de l’énergie électrique.
La nature du terrain accidenté, en forme de gradins, est telle que l’ensemble des bâtisses soit
implanté au pied d’une première pente et à la tête d’une seconde.
Des murs de soutènements ont été conçus pour soutenir ces deux pentes, il s’agit des murs
en béton armé et des soutènements en forme d’escaliers en pierres sèches (gabionnage).Ces
soutènements ont été entraînés par le mouvement de terrain depuis 1987. Ce dernier a
évolué et a mené à la rupture de certains panneaux des deux types de soutènements en
2003.
Le problème qui se pose dans la présente expertise est de lier le mouvement du site du siège
aux autres parties stables de l’établissement. Les désordres apparus soulèvent des
questions.
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Est-ce que les terrassements réalisés il y a des années ont provoqué ce mouvement ?
Sachant qu’un tel mouvement peut évoluer dans le temps et toucher mêmes les parties les
plus stables des versants.
Ceci laisse réfléchir sur le début de ce phénomène. Ce mouvement est–il la phase finale d’un
long mouvement du sol ? Ou s’est-il produit subitement suite à un effet sismique ou
climatique ?
En parallèle, on cherche dans cette expertise d’autres facteurs qui ont favorisé le
basculement du mur de soutènement en béton armé. Ce dernier a fait l’objet d’une expertise
établie depuis 1987 – juste 3 années après l’achèvement du projet–. Ce basculement qui a
évolué et a mené à la rupture de certains panneaux, serait-il dû à l’insuffisance du
dimensionnement, probablement au ferraillage ou à la qualité du matériau béton qui ont dû
accentuer les désordres ?
Ils subsistent en effet bien des questions pendantes, auxquelles on se propose d’apporter des
éléments de réponses afin d’assurer la stabilité de l’établissement.
On aura donc à identifier les causes probables des désordres et de suggérer les dispositions
à prendre.
Pour élucider ces points, une campagne de reconnaissance géotechnique de sol a été tracée
et des essais de contrôle de qualité du béton ont été effectués.
2. Description de l’ouvrage
L’établissement objet de cette présente expertise, comporte quatre grands ateliers dont la
structure porteuse est réalisée en charpente métallique, répartis selon une seule rangée,
séparés par une voie de passage Fig.1.
Le terrain sur lequel sont implantées ces bâtisses est accidenté, en forme de gradins.
Cependant le premier hangar –magasin central- est implanté dans la partie sud-est,
s’étendant sur une longueur de 80 m. La façade postérieure se trouvant au pied d’une pente
soutenue par un mur en pierres sèches. Par contre, la façade principale est implantée à la
tête d’une seconde pente.
La seconde partie des hangars se trouvant au sud-ouest comporte trois hangars s’étendant
sur une longueur de 80 mètres environ.
Les planchers bas des hangars sont réalisés sous forme de dallage sur terre plein. Le poids
des équipements logés par les hangars n’est pas très important à l’exception du magasin
central, ce dernier permet l’accès aux véhicules poids lourds.
Des murs de soutènements ont été conçus pour soutenir le terrain présentant un talus, dont la
hauteur est égale à 2.70 m – partie apparente 1.70 m et ancrage 1.0 m. Le mur de
soutènement est composé de plusieurs panneaux séparés par des joints de dilatation de 3 à
4 cm d’épaisseur tous les 20 m. Ils sont équipés de barbacanes. Certains de ces panneaux
sont en courbes au niveau des extrémités, ont des hauteurs inférieurs (0.75 m environ) vu
l’inclinaison du terrain le long des deux pentes.
Par ailleurs, la distance séparant les différents panneaux des bâtisses –hangars -est de 5m,
et sont éloignés de 3 m de la façade postérieure (terrain situé en amont de l’établissement)
seuil critique de déstabilisation. Une partie de ces espaces libres est revêtue par du bitume et
une autre par un dallage en béton.
Le sol de tout l’établissement et principalement dans la partie amont - à proximité de la façade
postérieure des hangars, est très humide. On note cependant un manque de tout dallage
dans la partie avoisinante des hangars ou système d’évacuation des eaux.
On note la présence d’un puits non exploité dont la clôture est complètement endommagée.
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3m
Atelier de pièces Atelier Atelier Magasin central
de rechange accessoire accessoire
00
m
5.
ise
3. Constatations et examen des désordres – commentaires
Au jour de la première visite de l’établissement effectuée en date du 06janvier.2003, il a été
constaté que celui ci a subi un mouvement de sol à la suite duquel des désordres dans le sol
et dans les constructions se sont manifestés.
Ce mouvement a affecté principalement la partie du terrain incliné, la partie situé à l’est est
relativement la plus endommagée. Ce mouvement a emporté une bonne partie du sol
argileux, en plus d’une translation des rotations variables du gabionnage sont aussi constatés
(Figure.2, Figure.3 et Figure.4)
Au pied de la zone glissée, le mur de soutènement en béton armé réalisé en vue de soutenir
la partie avant du terrain d’assise, a subi une rupture localisée des panneaux de la partie
droite du mur sur une longueur de plus de 20 m. Il s’agit d’un renversement des panneaux du
mur sur sa fondation (Figure.2)
Toutefois on tient à signaler que cette rupture est le résultat d’une évolution continue des
désordres, ces derniers ont commencé à apparaître depuis 1987. Tandis que les parties
courbes situées de part et d’autre de la voie d’accès semblent relativement stables (Figure.7).
Cependant des désordres relevés sont :
- Fissuration le long du dallage surmontant les deux murs de soutènements.
- Remontée des terres sous le dallage traduit par l’apparition de la végétation le long de
ces fissures.
- Rotation partielle du dallage.
Dans la partie amont - côté est -, le terrain en pente a été sujet à un mouvement des
masses superficielles qui se trouvent juste à l’arrière du mur en pierres sèches provoquant
son instabilité.
Par ailleurs, dans la partie amont du site située à l’ouest, on enregistre un début de
mouvement traduit par l’apparition de multiples fissures au niveau des murs en maçonnerie
entourant le puits existant. On note la présence d’un arbuste (figuier) en haut de cette
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clôture constituant une surcharge importante localisée en plus de la poussée due aux
racines de cet arbre.
Des désordres sont également relevés au niveau des murs de soutènement, il s’agit :
- d’une translation relative horizontale dans un sens unique et autorisé entre les
panneaux des murs de soutènement – décalage de l’un par rapport à l’autre-
accompagnée d’une ouverture des joints de dilatation évaluée à environ 5 cm (Fig. 6 et
Figure.7).
- quelques fines fissures inclinées reliant certaines barbacanes entre elles.
- d’autres très fines fissures longitudinales traversant le mur
Par ailleurs, le constat des lieux a permis de remarquer que les terres qui étaient initialement
retenues par le mur de soutènement ont subi une déstabilisation importante après
l’effondrement du panneau du mur, ceci indique que ces terres sont de nature à exercer des
poussées importantes sur le parement du mur qui leur sert d’écran (figure.3).
En outre, on note la stagnation des eaux pluviales à la base du mur (Figure.7) qui peut être le
résultat du fonctionnement partiel des regards recevant les chutes pluviales. Ces regards sont
soient cassés ou obstrués par la terre.
On note aussi le non fonctionnement d’un bon nombre de barbacanes dû probablement à
l’absence du dispositif de drainage permettant d’assurer une évacuation rapide des eaux
superficielles. Des traces en effet de ruissellement des eaux évacués par les barbacanes sont
visibles sur le parement du mur, montrant que ces eaux étant chargées d’argiles, ce qui peut
indiquer que l’évacuation des eaux n’étant pas rapide.
- Après effondrement du dallage, une vive attention a été attirée, celui-ci a été reposé
directement sur le remblai (Figure.2 et Figure.3).
Figure.2. Une vue de d’ensemble de Figure 3. Photo montrant la nature des terres
l’effondrement d’un panneau du mur de disposées à l’amont du panneau effondrée
soutènement
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Figure. 4. Apparition de la végétation derrières les Figure. 5. Affouillement des terres à l’amont du mur en
soutènements en pierres sèches révélant pierres sèches provoquant son instabilité
l’accumulation derrière celui-ci
Figure..6. Translation horizontale relative des Figure. 7. Stagnation des eaux pluviales à
panneaux du mur au sud-ouest de l’établissement la base des murs de soutènement.
révélant un décalage aval de 5cm.
Les résultats des essais de perméabilité ont montré aussi que celle-ci varie dans l’intervalle
10 –9 à 10-8 m / s dictant la très faible perméabilité du sol (sol fin) mais cela n’empêche pas les
infiltrations des eaux qui se produisent à travers les fissures engendrées par le phénomène
de retrait en période sèche provoquant la saturation des couches superficielles et par la suite
la diminution de la cohésion et un enclenchement d’un mouvement des masses superficielles
dans le sens de la pente, le cas constaté au site expertisé (Figure.4 et Figure.5).
s’agit de cunettes coulées en place sur une chape en béton avec des PVC en guise de
coffrage.
- On recommande la création d’un dallage périphérique sur le côté postérieur et latéral des
hangars relié de façon simple à ces derniers.
Ce dallage sera accompagné de la pose d’une acrotère permettant d’éviter que l’eau pluviale
ne s’infiltre dans l’ infrastructure des hangars.
La réalisation de ce dallage suit les étapes suivantes:
Décapage du sol existant jusqu’à 0.6m à 1.0 m de profondeur sur une largeur de 1.5 m
environ en orientant la pente de ce dallage vers l’extérieur.
Assurer l’assise par la réalisation d’un remblai bien compacté (du tuf par exemple) qui sera
constitué de matériaux sains peu perméables et surtout inertes à l’eau. Ce remblai sera
stabilisé en l’étalant couche par couche de 20 cm, ensuite l’arrosé et le bien compacté, car
remblai mal compacté favorise le fléchissement du dallage – cas constaté le long du dallage
surmontant les murs de soutènement de l’établissement -.
Réalisation d’un dallage étanche surmontant la couche de remblai compactée en prévoyant
des joints de fractionnement et un ferraillage en treillis soudé.
- Nettoyage des évacuations des eaux existantes à l’intérieur des hangars afin d’obtenir leur
fonctionnement permanent.
Pour éviter l’affluence du terrain soutenu derrière le mur réalisé, on améliorera les
caractéristiques du terrain notamment par un système de drainage. Ce qui conduira à la
diminution de l’intensité de la poussée et permettra d’améliorer sa stabilité vis à vis du
glissement. Une nécessité impérieuse d’assurer un drainage rigoureux à l’arrière du mur de
façon à éliminer ou tout au moins limiter l’action de l’eau sur le mur.
Les dispositions de drainage sont les suivantes:
Barbacanes disposées en quiconque sur toute la hauteur du mur à raison d’une barbacane
tous les 1.5 m ou 2m sur toute la surface du mur. Ce sont généralement des tubes d’un
diamètre de l’ordre de 10 cm. Toutefois il est recommandé d’avoir un drainage horizontal à la
base du mur pour éviter toute concentration éventuelle d’eau.
Le drainage horizontal peut se faire à l’aide de buses perforées sur leur partie supérieure.
La pose de ces buses doit se faire en respectant une pente minimum de 3/1000. Une fois
posées le long de la base du mur elles seront enveloppées de chemise de drainage et
couvertes de gros moellons. Une couche de gravillons surmontera les moellons et un lit de
gravier sur environ 50cm de hauteur fera office de filtre. Le tout remblayé par du sable
En conclusion, on peut dire que les dispositions qui ont été énoncées ci-dessus permettront
de limiter dans la mesure du possible le basculement du mur. Toutefois, les réparations ne
pourront en aucun cas remettre l’ouvrage à son état initial.
7. Bibliographie
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Brège, G. et Pulotti,J. 1998. Ed. Weka
Costet, J. et Sanglérat,G.1988 Cours pratique de mécanique des sols2. Calcul des ouvrages,
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