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des déchets
médicamenteux
à l’hôpital
Edition 2008
Préface
Ouvrage réalisé par : “Primum, non nocere”
Marc Tararine, Pharmacien
Claude Galien (131-201), Hypocrate et Aristote seraient-ils toujours
d’actualité ? D’une certaine façon, le développement durable est en prolongement
direct de leur credo : d’abord, ne pas nuire, mais ne pas nuire à quoi ?
sous la coordination scientifique de : Certes l’évolution des connaissances permet chaque jour des avancées considérables : une meilleure
compréhension des nouvelles maladies conduisant à la mise au point de traitements mieux adaptés ;
l’approche symptomatologique cédant de plus en plus la place à une approche ciblée qui requiert plus que
• Pr Philippe Arnaud, jamais de la rigueur à tous les niveaux.
C’est pourquoi le Pharmacien, ce Polytechnicien de la santé, comme aimait le rappeler Monsieur le
Praticien hospitalier, Pharmacien des hôpitaux - CHU Xavier Bichat-Claude Bernard Professeur Le Hir, est tant sollicité notamment comme garant de la sécurité sanitaire des patients, comme
(AP-HP) gardien des consensus et comme contribuant par ses compétences aussi en hygiène, au respect de l’environ-
nement et à la protection de la planète.
Responsable de la qualité du circuit des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux stériles),
• Pascal Di Majo, pour une action thérapeutique ciblée sur le patient, il assure notamment les activités d’achat, de stockage, de
Ingénieur en chef département vigilance-santé-environnement pharmacie clinique, de dispensation et de bon usage au vu des prescriptions médicales, d’éducation thérapeu-
tique, de vigilance, de maîtrise médicalisée des dépenses de santé, d’hygiène et bien sûr de préparations des
(CHU Nancy) produits de santé (en conformité avec les Bonnes Pratiques de Préparations) et doit intégrer l’élimination des
déchets. Il faut sensibiliser tous les acteurs de santé à leur propre responsabilité dans le circuit d’élimination
par des réunions de formation et d’information et l’édition de documents clairs et compréhensibles par tous.
• D r Renaud Persoons, Tous les acteurs sont concernés et doivent assumer individuellement une responsabilité collective au sein des
Pharmacien, Ingénieur hygiène-sécurité-environnement établissements de santé. Tout ceci contribue à la certification et donc à la qualité des établissements de santé
(CHU Grenoble) pour un soin approprié sans pertes de chances pour les patients.
De même, le développement harmonisé des services d’Hôpital de Jour et d’Hospitalisation à Domicile,
contribue à leur crédibilité. Le pharmacien doit s’intégrer dans l’ensemble du parcours de soins des patients
• D r Marc Simard, (de la ville vers l’hôpital en intégrant aussi toutes les autres structures : HAD, réseau de santé et de soins,
Pharmacien adjoint MAD, EPAHD,…).
Chaque produit de santé a ses contraintes au niveau de son élimination : médicaments tels que les
(Centre Médical de Forcilles) anticancéreux, dispositifs médicaux, dispositifs médicaux implantables, pace maker,… qui doit faire l’objet de
procédures spécifiques.
L’une des missions pharmaceutiques est également de mettre en place, de valider au sein des sous-
• Dr Loïc Simon, commissions de l’établissement (CLIN, CHSCT, en charge des produits de santé…) et de la direction de
Praticien hospitalier, Biologiste des hôpitaux. l’établissement, les procédures d’élimination des produits de santé dans le respect de la réglementation en
(Hygiène hospitalière - CHU Nancy) vigueur tout en intégrant la sécurité sanitaire de tous les acteurs, en préservant l’environnement et à un coût
juste et optimisé.
Voici donc les enjeux pour une sécurité des acteurs et une qualité de l’environnement d’aujourd’hui
et de demain.
Réalisé avec le soutien institutionnel de Bristol-Myers Squibb Je tiens à remercier les laboratoires Bristol-Myers Squibb et la société Nuages Blancs qui ont eu la
volonté de rééditer ce document, Marc Tararine et l’ensemble des auteurs qui ont mis toutes leurs compétences
au service de cet ouvrage.
Que cette deuxième édition puisse avoir le succès de la première et être l’outil de base de chacun pour
ISBN n° 978-2-9522868-1-7
le bien de tous.
2
Professeur Philippe Arnaud 3
Préambule Sommaire
Plus qu’une réactualisation du guide de la gestion des déchets d’activité en établis- 1 - Devenir des déchets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
sement de soins, avec de nouveaux textes et de nouvelles contraintes, il est sympathique de
se faire l’écho d’évolutions positives significatives. • Point sur la réglementation générale
• L’incinération : les incinérateurs conformes
La première de ces satisfactions, est qu’enfin l’ensemble du parc des incinérateurs • Recyclage et valorisation : bon sens et mauvaise foi
en activité sur le territoire est, depuis le début de l’année 2006, conforme à l’arrêté du
20 septembre 2002 : les émissions totales de dioxines ont été ramenées de 210 g en 2002 à 2 - Les déchets des établissements de santé . . . . . . . . . . . . . . . 15
8,5 g en 2006. Ceci n’a été possible qu’au prix d’une énergique reprise en main politique • Les déchets industriels
du respect des législations existantes, et entre autre par l’Agence de l’Environnement et • Les déchets à risques chimiques ou toxiques
de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) dont la mission a été redéfinie. • Les déchets hôteliers
• Les déchets d’activité de soins
La deuxième satisfaction vient des travaux effectués par l’ADEME et présentés
dans leur rapport de 2004 qui a servi de base à la circulaire du 13 février 2006 relative 3 - Déchets d’activité de soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
à l’élimination des déchets générés par les traitements anti-cancéreux : hors produits • Déchets d’Activité de Soins à Risques Infectieux et assimilés (DASRI)
concentrés, les déchets de chimiothérapie sont des Déchets d’Activité de Soins à • Conditionnement, stockage et élimination des DASRI
Risques Infectieux (DASRI). • Déchets d’activité de soins non à risques
• Responsabilité, traçabilité
Troisième satisfaction, dans son même rapport 2004, l’ADEME parle d’une élimination
satisfaisante des DASRI par incinération à 850°C. Cela devrait permettre prochainement, 4 - L’enjeu économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
avec accord préfectoral, leur incinération dans toutes les Unités d’Incinération d’Ordures • Une finalité prépondérante : l’incinération
Ménagères (UIOM), et non plus les seules unités conformes à l’arrêté du 20 septembre 2002 • La masse ou le volume
qui imposait 1100°c..
5 - Choix des circuits d’élimination en fonction des déchets . 51
Certes cela prend le temps nécessaire de faire coïncider l’intérêt collectif avec les intérêts
particuliers et donc de redistribuer le rôle des différents acteurs ; le seul objectif doit être 6 - Application aux médicaments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
l’héritage collectif que nous laisserons sous la forme de développement durable, en faisant • Emballages secondaires et de transport
adhérer le plus de monde à cette gestion et en dénonçant les déviances particulières. • Conditionnements primaires vides après utilisation
• Médicaments incomplétement utilisés et médicaments périmés
C’est le cas pour la gestion des déchets en établissements de soins, où le tri sélectif
à la source reste fondamental et engage la responsabilité de chaque acteur. La bonne 7 - Quelques exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
fluidité des circuits d’élimination conduisant à l’incinération, est le meilleur garant contre
une “pollution” secondaire accidentelle. Quant à celle des gisements diffus, soyons 8 - Les déchets de chimiothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
réalistes : tout ou presque reste à faire avant qu’il ne soit trop tard. • Les médicaments
• Les dispositifs médicaux
4 5
1
Devenir
des
déchets
7
1)
La chasse à la dioxine est devenue rapidement une priorité,
Point sur la réglementation et les incinérateurs ont été identifiés comme source importante
de pollution, notamment à la dioxine et secondairement aux métaux lourds,
générale ce qui a conduit à :
Il est important pour bien comprendre les objectifs réels de l’encadrement législatif du
traitement des déchets, de reprendre les étapes clés qui ont conduit à la situation actuelle, La Loi n° 76-633 du 19 juillet 1976
certes avec ses contraintes, mais surtout avec une vision d’avenir dont le “développement Incinérateurs soumis à déclaration ou à autorisation.
durable” est l’un des objectifs.
Cette Loi signifiait que les établissements de soins étaient obligés de déclarer leur
Tout a commencé avec la société de consommation incinérateur, devenu installation classée.
et la place grandissante des préoccupations écologiques avec :
L’Arrêté du 23 août 1989 précisait les conditions d’incinération des déchets
contaminés hospitaliers dans les UIOM*, en termes de conditionnement, stockage,
La Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 quota maximum (10%) de paramètres de combustion… et surtout, disqualifiait, pour la
relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux co-incinération des déchets contaminés, tous les incinérateurs d’une capacité inférieure
à 3 tonnes par heure.
Cette loi définit la notion de déchets, applique le principe “pollueur – payeur”, confie
la responsabilité de l’élimination des déchets des ménages aux communes et prévoit la Certaines catégories de déchets ne pouvaient pas être incinérées :
réglementation des métiers de la filière. • les sels d’argent (clichés radiographiques et produits de développement),
• les produits chimiques explosifs à haut pouvoir oxydant,
Traditionnellement jusqu’en 1976, les déchets d’activité des établissements de santé • les déchets mercuriels,
ne posaient globalement pas de problèmes majeurs dans la mesure où la plupart des • les déchets radioactifs,
établissements étaient équipés d’incinérateurs plus ou moins performants, mais qui • les pièces anatomiques et cadavres d’animaux destinés
assuraient l’élimination de la majorité des déchets à un coût marginal, par rapport au ser- à la crémation ou à l’inhumation.
vice rendu.
C’est avec l’Arrêté du 25 janvier 1991 que les premières normes pour les incinérateurs
Mais la situation était plus préoccupante pour la gestion des déchets ménagers issus apparaissent, avec des valeurs limites.
de la collectivité, dont les filières d’élimination devaient faire face à une sursaturation liée
à l’évolution de la consommation et à l’utilisation exponentielle de nouveaux matériaux Les niveaux d’investissement requis pour les établissements de santé étant trop
issus tant de nouvelles technologies que de la pétrochimie. conséquents face au coût des solutions collectives, tous les établissements de santé de
France ont procédé à la fermeture de leur incinérateurs, trouvant même avantage à une
D’une période faste où tout semblait possible, on est passé à une réflexion progressive sous-traitance collective.
sur l’incidence à long terme, puis à plus court terme, du débordement des systèmes
d’élimination utilisés. Si la décision des établissements de santé était économiquement simple, celle des
collectivités se trouvait réduite à un choix de financement : prendre en charge directement
Il a fallu attendre des accidents pour voir se développer une politique de prévention. l’investissement de la collectivité avec son éventuelle impopularité, ou valoriser une
Ce sont tant les évènements de Seveso que l’incidence croissante des pluies acides en sous-traitance capitalistique sur le long terme. Le plus souvent, le choix était d’autant plus
Allemagne, qui ont joué le rôle de facteur déclenchant et ont contribué à une prise de simple que les offres globales de mise en conformité des équipements existant et celle de
conscience collective. sous-traitance globale émanaient d’un même univers.
* Voir glossaire
8 9
Une partie des déchets ménagers les plus divers et les plus encombrants, 16 février 2005 : entrée en vigueur du protocole de Kyoto
ayant trouvé le chemin de décharges pas toujours officielles, pour couper court à Lutter contre le réchauffement de la planète
tous dérapages, une nouvelle loi fut adoptée :
Depuis le “sommet de la terre” à Rio De Janeiro en juin 1992, en passant par la
convention de Kyoto en décembre 1997, on peut mesurer le temps nécessaire à
La Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 l’évolution des mentalités quant à la prise de conscience de la nécessité de réduire
Suppression des décharges pour 2002 l’émission des gaz à effet de serre.
Le législateur avait prévu une période de 10 ans pour permettre aux collectivités locales En effet ce protocole, pour rentrer en vigueur, devait être ratifié par au moins
de mieux s’organiser dans l’élaboration de leurs circuits alternatifs, avec pertinence et 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de CO2.
discernement. Si l’objectif, clairement défini, était de limiter la mise en décharge contrôlée
aux déchets ultimes ne pouvant être valorisés d’aucune façon, libre réflexion était Formalisé à Bonn, c’est à Marrakech en Novembre 2001 que le protocole de Kyoto
laissée pour valoriser aux mieux les alternatives environnementalement “propres” ce qui devait être finalisé. Il est ratifié notamment par l’union Européenne en mai 2002, le Japon
permettait d’éviter le coût économique de l’incinération. en juin 2002 et enfin la Russie en octobre 2004, ce qui permet son entrée en vigueur.
Les volumes à incinérer devenant significatifs, c’est tout naturellement que deux grands Grands absents du protocole de Kyoto, les USA, l’Australie, la Chine, l’Inde,
groupes habitués à la gestion collective de l’eau, se sont impliqués dans ce nouveau la Corée du Sud, rejoints par le Japon devaient démarrer en janvier 2006 un nouveau cycle
marché : la collecte et l’élimination des déchets. de partenariat Asie-Pacifique.
Ces difficultés à fédérer les politiques sur des objectifs à long terme profitables à
OMS, février 1997 tous, sont le juste reflet des conflits politico-économiques que se livrent les puissances
La dioxine est cancérigène pour l’Homme. industrielles.
Les attaques contre la dioxine ne sont plus le fait d’écologistes : l’OMS classe la Les émissions de CO2 deviennent l’indicateur majeur de l’activité polluante d’un pays,
dioxine (2,3,7,8-tetra-chloro-dibenzo-dioxine) comme cancérigène pour l’Homme. mais déjà des mécanismes de compensation sont imaginés et peu vérifiables.
Les molécules de dioxine n’ayant pas toutes la même toxicité, on a choisi comme C’est 20 ans après le premier accord de Montréal qui a pratiquement fait disparaître
unité de mesure le TEQ (Toxic EQuivalent) calculé par rapport à la 2,3,7,8-tetra- l’utilisation industrielle des CFC (ChloroFluoroCarbones ) et avait préparé l’arrêt des
chloro-dibenzo-dioxine qui sert de référence avec un coefficient de 1. HCFC (HydroChloroFluoroCarbones) ou HFA (HydroFluoroAlcanes) en 2030 pour les
pays industrialisés et 2040 pour les pays en voie de développement, que 190 pays ont
Dans ses recommandations, l’OMS estime le seuil de précaution pour une exposition décidé d’accélérer le calendrier.
quotidienne pendant toute la vie à 10 pg TEQ/kg/j.
Ce nouvel accord prévoit le gel de la production en 2013 à son niveau de 2009-2010
et leur élimination totale avancée pour 2020 et 2030 respectivement.
10 11
2) L’incinération : les
incinérateurs conformes 3) Recyclage et valorisation :
bon sens et mauvaise foi
Il aura fallu attendre près de 10 ans depuis l’arrêté du 10 octobre 1996 pour que le parc Dans de nombreux pays de la Communauté Européenne, la pratique de la
des incinérateurs d’ordures ménagères en fonctionnement, soit enfin conforme au niveau consigne-réutilisation reste largement pratiquée, notamment pour les boissons du type
des émissions en dioxines. bière, soda, lait… ; elle concerne majoritairement les emballages en verre et en PET*.
En France, c’est l’usage unique qui est favorisé avec le recyclage industriel.
Tableau 1 : Flux totaux calculés de dioxines
Si plusieurs filières de recyclage des matériaux existaient déjà pour les déchets
2006 6,5g industriels (bois, carton, acier, aluminium, verre, plastiques…), seule la filière verre était
2005 95g présente au niveau des collectivités grâce à l’action de Verre Avenir et de ses conteneurs
2004 170g urbains. La raison principale étant que l’on ne sait bien recycler (réutiliser) que des déchets
2003 100g de nature clairement identifiés, les moins pollués possible et en quantité suffisante.
2002 210g
Le recyclage consiste à réutiliser un matériau dans sa fonction première : l’aluminium
Mais au delà de la seule mesure des émissions de dioxines, c’est la totalité de l’Arrêté redevient de l’aluminium, le papier redevient du papier ou du carton… et les déchets
du 20 septembre 2002 qui est pris en compte et quasiment respecté : suivi des émissions verts vont devenir du compost.
de dioxines/furannes, de poussières, de métaux, de NOx, de CO et d’acides, mais aussi
la pollution des eaux par les effluents. La valorisation matière est remarquable, car elle donne une nouvelle vie à un
matériau non recyclable dans sa fonction première : les textiles mélangés vont donner
Cela s’est traduit par la fermeture de 170 incinérateurs en 10 ans, programmés et non de la feutrine industrielle, certaines bouteilles plastiques vont devenir piquets et pieux de
plus subits et des investissements pour obtenir ces résultats qui étaient encore chiffrés à jardin ou textiles polaires… mais elle repose sur les mêmes contraintes de tri sélectif à la
750 millions d’euros en 2003, soit un surcoût moyen de 20 euros la tonne de déchet source que le recyclage.
incinéré et un coût estimé à 170 euros la tonne traitée en 2006.
La valorisation énergétique touche les limites de l’exercice : dès que l’on procède à
125 UIOM* en métropole sont conformes depuis 2006, correspondant à une capacité l’incinération d’un déchet, il libère un certain nombre de calories, mais parfois moins que
de traitement cumulée de 1800 T/h. celles consommées pour son incinération. Parler de valorisation par incinération peut
être considéré comme un abus de langage, dès lors que l’on n’a pas trouvé d’alternative à
La température d’incinération des gaz est au minimum de 850°C pendant 2,2 secondes l’incinération.
grâce à la mise en place de brûleurs d’appoints et peut monter à 1100°C pour un certain
nombre d’UIOM* (notamment celles agréées DASRI). La priorité est donnée aux solutions de recyclage ou de valorisation matière,
l’élimination par incinération n’étant valorisante que si elle permet une réelle récupération
Quant aux conditions d’admission des déchets dans les UIOM*, l’ensemble du parc d’énergie.
est désormais automatisé.
Le Décret n° 98-638 du 20 juillet 1998 fait obligation aux fabricants d’emballages
Saluons le travail collectif des institutions nationales, régionales et locales qui ont per- voués à une valorisation énergétique, de posséder une valeur calorifique permettant la
mis cette évolution significative qui devrait pouvoir servir de nouvelle base de réflexion récupération d’énergie.
quant à l’élimination des déchets d’activité de soins.
12 13
2
Plan de prévention de la production des déchets :
Depuis 2003 un objectif a été fixé : stabiliser pour 2008 la production de déchets ;
à coté d’actions symboliques tel que la suppression des sacs de caisse distribués en grande
surface et le dispositif Stop Pub concernant le refus des imprimés publicitaires, c’est le
dispositif de “responsabilité élargie du producteur” qui se développe.
La mise en place de ces filières a un coût global non négligeable qui est supporté
majoritairement par la collectivité tant directement (impôts) qu’indirectement
Les déchets des
établissements
(éco - emballages). C’est donc le pouvoir politique (local, régional, national) qui détient
les leviers pour favoriser ces filières de développement durable à un coût raisonnable.
A titre d’exemple, pour l’année 2005, les filières verre, carton-papier, acier, aluminium
et plastiques ont contribué pour 402 millions d’euros dont 333 ont été reversés en soutien
aux collectivités (soit près de 2,5 fois plus qu’en 2000).
14 15
On peut classer les déchets produits par un établissement de santé en 4 grandes Des sanctions financières sont prévues pour l’industriel européen qui ne satisfait pas
familles : les déchets industriels, les déchets à risques chimiques ou toxiques, à ces obligations et dans le cas d’un fabricant ou de son mandataire, n’appartenant pas
les déchets hôteliers et les déchets liés directement à l’activité de soins. à l’espace européen, ces obligations incombent à la personne responsable de la mise sur
le marché.
1)
l’emballage au Décret n° 98-638 et notamment aux articles 3 et 4.
Les déchets
La majorité des fabricants d’emballages ont signé des engagements avec les autorités
industriels portant sur le recyclage des matériaux qu’ils produisent avec des objectifs quantitatifs et
des filières à promouvoir. Il peut être utile de contacter la ou les fédérations des matériaux
concernés et de les solliciter pour vous faire bénéficier des circuits opérationnels existants
ou pour les adapter et mettre en place de nouvelles solutions.
Communément appelés Déchets Industriels Banalisés (DIB), ce sont des déchets
communs à de nombreuses activités : palettes jetables, cartons d’emballage, ferrailles, Tableau 2 : Objectifs de valorisation et de recyclage
gravats de travaux sur les bâtiments…
Ils suivent généralement des filières spécialisées les destinant soit à l’enfouissement Les nouveaux objectifs fixés Avec des objectifs spécifiques
(gravats), soit à un recyclage industriel (verre, palettes, carton d’emballage, ferrailles…) par la Commission Européenne par matière :
à atteindre pour le 30 juin 2009 sont :
C’est pour les déchets de cette catégorie que l’on devrait pouvoir bénéficier des filières
de retraitement industriel de déchets, comme les verriers le proposaient avec Perfuverre. Valorisation : entre 60% et 75% Verre : 60%
Elles concernent des matières premières d’emballage non contaminées communes à Recyclage : entre 55% et 70% Papier-carton : 55%
d’autres secteurs industriels tel que le polypropylène ou le PVC*. Métaux : 50%
Plastiques : 20%
Le Décret n° 94-609 du 13 juillet 1994 complété par la circulaire 95-49 du (recyclage mécanique et chimique uniquement.)
13 avril 1995 impose aux détenteurs qui ne sont pas des ménages, la valorisation de
leurs déchets d’emballage dès lors qu’ils en produisent plus de 1 100 litres par semaine
ou qu’ils ne les remettent pas à la commune. Si les objectifs spécifiques de recyclage sont pratiquement atteints aujourd’hui, d’après
les chiffres officiels, c’est l’objectif global du recyclage qui semble plus difficile à atteindre,
Le Décret n° 98-638 du 20 juillet 1998 concerne directement les industriels de surtout que la majorité des incinérateurs sont équipés pour la valorisation énergétique.
l’emballage. La notion d’emballage est redéfinie et s’applique notamment à l’emballage Ainsi sur 1 020 tonnes de plastique concernés, 644 tonnes sont valorisées dont seulement
primaire, mais surtout ce décret porte obligation aux industriels de l’emballage de 198 par recyclage.
permettre une valorisation de l’emballage commercialisé, lorsqu’il devient déchet. Cette
valorisation peut prendre l’une des formes suivantes :
• recyclage des matériaux selon un certain pourcentage.
• valorisation énergétique : les emballages doivent posséder une valeur calo-
rifique suffisante pour permettre d’optimiser la récupération d’énergie.
• compostage : pour les emballages biodégradables.
• biodégradation : le compost obtenu doit se décomposer en dioxyde
de carbone, biomasse et eau.
* Voir glossaire
16 17
2) Les déchets à risques
chimiques ou toxiques 3) Les déchets
hôteliers
Il s’agit de déchets communs à de nombreuses activités. Ils sont bien encadrés au Certainement la catégorie de déchets la moins problématique. Ce sont des déchets
niveau législatif, tant par des textes de portée générale (directive 91/689/CEE, 94/31/CEE, ménagers, liés aux activités de restauration et d’accueil du personnel et des patients.
94/904/CEE…) que par des textes spécifiques. Ils bénéficient des systèmes de collecte et de traitement de la collectivité. Un tri sélectif
Dans le cadre de l’activité d’un établissement de soins, dont certains déchets dangereux des déchets peut même être mis en place pour certains types de déchets, en accord avec la
(chimiothérapie, Médicaments Non Utilisés (MNU)) doivent être éliminés par incinéra- municipalité, à l’instar de ce qui est proposé à la collectivité. C’est le circuit d’élimination
tion, ils rejoindront la filière des DASRI, conformément à la circulaire du 13 février 2006. le plus performant, où le pouvoir politique local doit être soutenu tant dans ses respon-
Cependant, il est souhaitable pour les établissements concernés, de rédiger un protocole sabilités que dans la recherche du meilleur coût collectif.
d’élimination par incinération à 1200°C, même s’il est difficilement applicable pour des
quantités confidentielles.
Nous attirons l’attention des établissements qui procèdent à une décontamination
4)
(banalisation) de leur DASRI, que les déchets à risques chimiques ou toxiques qui doivent
être éliminés exclusivement par incinération, sont à exclure des filières de désinfection. Les déchets d’activité
En règle générale, il est conseillé de rechercher des substituts moins dangereux et des de soins
procédures limitant leur production (l’éther remplacé par de l’anti-adhésif par exemple).
Au titre des déchets dangereux exclus de l’incinération, nous trouvons les dispositifs
médicaux contenant du mercure, les amalgames dentaires, les piles, les accumulateurs et L’arme suprême du principe de précaution prend rapidement des allures de
certains produits chimiques de laboratoire (acides et bases minéraux). “cotisation volontaire” de sécurité. La simple vue d’une poche de solution de grand
volume serait potentiellement plus dangereuse que celle d’une serviette périodique usagée !
Le mercure fait l’objet d’une filière d’élimination spécifique, car c’est un métal lourd,
toxique pour l’Homme et très polluant pour l’environnement. C’est pourquoi le législateur a transposé en droit français, un texte Européen portant
On peut le trouver dans : les piles, les tensiomètres, les amalgames dentaires. sur l’élimination des déchets d’activité de soins à risques infectieux et assimilés (DASRI)
et pièces anatomiques.
Depuis l’Arrêté du 24 décembre 1998, les thermomètres au mercure sont interdits
à la vente. Seuls les thermomètres marqués CE sont homologués.
Le Décret n° 97-1048 du 6 novembre 1997
Pour les amalgames dentaires, l’Arrêté du 30 mars 1998 relatif à l’élimination des complété par deux Arrêtés du 7 septembre 1999
déchets d’amalgame, rend obligatoire la récupération de ces déchets.
Ces textes forment la base de la classification des déchets d’activité de soins et
Les piles et les accumulateurs ainsi que les appareils les contenant (pacemaker des procédures de traitement des déchets à risques infectieux.
par exemple) doivent être collectés spécifiquement, puis éliminés ou valorisés dans des
installations autorisées. Le législateur Français a fait appel prioritairement à la responsabilité des professionnels
de santé qui travaillent dans les établissements de santé.
Les acides et bases minéraux utilisés en laboratoires de biologie peuvent faire l’objet
d’une neutralisation physico-chimique en unités spécialisées.
Pour tous ces déchets particuliers, chaque établissement doit rédiger un protocole
interne pour l’élimination par type.
18 19
3
En résumé :
Tableau 3
Risques Activité
Industriels Chimiques Hôteliers de
ou Toxiques soins
Triés : Non Ordures Risque
Recyclage incinérables : ménagères infectieux :
ou
valorisation
matière
Filières
spécifiques
et
tri sélectif
DASRI
Déchets
Non Triés :
Ordures
ménagères
Incinérables :
Filières
spécifiques
Non à risque
infectieux :
Assimilé
d’activité
ou DASRI ordures
ménagères de soins
Emballages :
Voir
industriels
20 21
1) Déchets d’Activité de Soins à
Risque Infectieux et assimilés
(DASRI)
Avec la fermeture des incinérateurs in situ dans les établissements de santé, le législa- C’est l’objectif du Décret 97-1048 du 6 novembre 1997 d’introduire la notion de
teur, par l’Arrêté du 23 août 1989, avait prévu les modalités d’incinération des déchets déchet d’activité de soins à risques infectieux et assimilés. Le déchet d’activité de soins
contaminés dans les usines d’incinération des résidus urbains. à risque infectieux est ainsi défini :
Déchets qui :
Tous les points importants étaient déjà présents : • soit présentent un risque infectieux, du fait qu’il contiennent des micro-
• usine d’incinération de capacité supérieure à 3 tonnes/heures. organismes viables ou leur toxines, dont on sait ou dont on a de bonnes raisons
• exclusion des sels d’argent, des sels mercuriels, des produits chimiques, de croire qu’en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, ils
des explosifs, des déchets radioactifs, des pièces anatomiques. causent des pathologies chez l’Homme ou chez les autres organismes vivants ;
• notion de conteneurs ou récipient étanches. • soit, même en l’absence de risques infectieux, relèvent de l’une des catégories
• interdiction de transit de ces déchets dans la fosse de stockage. suivantes :
• délai maximal de 24h avant l’incinération. a) matériels et matériaux piquants ou tranchants destinés à l’abandon, qu’ils aient
• absence de manipulation humaine. été ou non en contact avec un produit biologique ;
• quota maximal de 10%. b) produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à
• température des gaz de combustion supérieure à 850°C. péremption ;
• bordereau de suivi… c) déchets anatomiques humains, correspondant à des fragments humains non
aisément identifiables.
Bref, tout sauf une définition claire du déchet contaminé, ou plutôt une absence de
distinction entre déchets d’activité de soins et déchets contaminés. Ces définitions sont suffisamment explicites et font appel à la responsabilité des
professionnels de santé. Au delà du déchet produit, l’idée est de s’assurer de la
non-contamination accidentelle lors de la collecte, du transport et de l’élimination du
déchet présentant un risque potentiel suspecté.
22 23
Si le professionnel de santé doit se protéger spécifiquement face à un risque reconnu, On ne peut pas re-trier les DASRI. Si les DASRI sont mélangés à d’autres déchets, c’est
il faut en tenir compte pour le déchet généré. Le CLIN* de chaque établissement a un l’ensemble qui est considéré comme DASRI.
rôle prépondérant pour anticiper et adapter la gestion des risques relatifs aux déchets et
aux suspicions fondées. Le compactage est interdit pour les DASRI comme pour les poches ou bocaux conte-
nant des liquides biologiques.
La séparation à la source de ces DASRI des autres déchets est primordiale, le circuit
qu’ils doivent suivre depuis leur identification jusqu'à leur élimination l’est tout autant. Enfin les locaux servant au stockage sont caractérisés par :
• une utilisation exclusive pour les déchets avec différenciation claire des types de déchets ;
2)
• une surface au sol appropriée ;
Conditionnement, stockage • un sol et des parois lavables ;
• une arrivée et une évacuation d’eau dans le local ;
et élimination des DASRI • un nettoyage régulier ;
• une ventilation correcte et offrant une protection contre les intempéries et la chaleur ;
• des systèmes pour prévenir la pénétration des animaux ;
Conditionnement : • une identification correcte : signalisation du local (“Déchets infectieux” inscrit à
l’entrée – accès restreint aux seules personnes autorisées) ;
Le Décret n° 97-1048 du 6 novembre 1997 prévoit l’essentiel de la réglementation • tous les déchets emballés, protégés du vol et des dégradations, identifiés comme risques
en ce qui concerne le conditionnement des DASRI : collecte dans des emballages à usage particulier dans les consignes d’incendie.
unique, possibilité de fermeture temporaire puis fermeture définitive avant leur enlèvement.
Enlèvement, contrôle, sous-traitance :
Trois normes existent au niveau national :
• NF X 30-500 de décembre 1999 qui concerne les boîtes et mini collecteurs Pour l’enlèvement des DASRI, il y aura lieu de se référer à l’Arrêté du 7 septembre
pour déchets perforants – spécification et essais. 1999 relatif au contrôle des filières d’élimination :
• NF X 30-501 de février 2001 pour les emballages de déchets mous
à risques infectieux – spécification et essais. Une convention doit être établie avec le prestataire de service qui prend en charge la
• NF X –305 de décembre 2004 pour les fûts et jerricans en plastiques – destruction des DASRI (annexe 1 de l’arrêté).
spécification et essais
Lors de la remise de ces déchets au prestataire, l’établissement de soins doit émettre un
Le matériel de conditionnement mis à disposition doit être adapté à la nature et bordereau de suivi “élimination de déchets d’activité de soins à risques infectieux” du type
aux dimensions des déchets : CERFA n°11351 01 ou conforme à l’annexe 2 de l’arrêté.
• collecteurs imperforables pour piquants ou tranchants, NB : Les formulaires CERFA sont disponibles en ligne à l’adresse suivante : www.cerfa.gouv.fr
• sacs ou collecteurs étanches et résistants pour les objets souillés
non piquant ou tranchants, Le prestataire est tenu d’établir un bordereau de suivi de regroupement de type CERFA
• conteneurs roulants spécialement affectés. n°11352 01 auquel il joint la liste des producteurs.
24 25
Elimination : C’est sur la base de cette étude que la Circulaire du 13 février 2006 (voir Annexe Textes
réglementaires), reconnaît le circuit en DASRI, des déchets souillés de chimiothérapie, voués
Elle peut se faire selon deux modalités : à une co-incinération en UIOM* avec les ordures ménagères, c’est à dire à 850°C ; 2,2s.
• soit l’élimination directe des DASRI dans une UOIM* agréée dont la température
d’incinération doit pouvoir monter à 1 100°C (Arrêté du 20 septembre 2002). Il semble alors logique d’accepter la température de 850°C ; 2,2s comme température
• soit subir une désinfection dans un appareil validé par le conseil supérieur d’hygiène recommandée d’incinération des DASRI et tout en préservant le circuit des DASRI, de lui
publique de France et conforme à la Circulaire n° 96-59 du 1er février 1996, avant ouvrir l’ensemble des UIOM* du territoire qui sont maintenant conformes.
de partir en incinération normale dans une UIOM*.
Les appareils de désinfection ne conviennent pas aux déchets de type risques chimiques
(chimiothérapie par exemple), puisqu’il s’agit généralement d’un traitement thermique
destiné à tuer les germes infectieux alors que leur finalité est l’incinération. Schéma récapitulatif de la filière DASRI
1) Tri des DASRI à la source 4) Collecte et transport
Vers une élimination des DASRI à 850°C :
• C’est un déchet dangereux • Contrat de sous-traitance
Dans son rapport de l’année 2004, l’ADEME a entrepris un travail de validation de la Décret du 6 novembre 1997 • Bordereau de transmission et de suivi
température d’incinération pour les déchets de chimiothérapie, en partant du constat que Décret du 18 avril 2002
l’incinération des DASRI était faite dans les UIOM* à une température de 850°C ; 2,2 s en Arrêté du 7 septembre 1999
mélange avec les ordures ménagères. ADR* + Arrêté ADR*
Les plus hautes températures recommandées précédemment pour l’incinération des 2) Conditionnement
5) Elimination - Incinération
DASRI (1100°C) et celles des produits de chimiothérapie (1200°C) étaient basées sur le • Conditionnement particulier
principe de précaution avec pour objectif de limiter considérablement les rejets de dioxines • UIOM* agréée DASRI
et de furannes. Or d’une part très peu d’incinérateurs étaient capables de garantir ces • Usage unique ou
températures et d’autre part, des investissements importants ont été fait sur l’ensemble du • Code couleur : jaune • Pré-traitement par désinfection
parc, pour le rendre conforme en terme de rejets. (sauf chimiothérapie et déchets
• Identification du nom du producteur
L’utilisation de nouvelles technologies d’incinération et de contrôles objectifs des • Marquage spécifique à risques chimiques ou toxiques)
rejets, (dioxines et furannes entre autres) laissent prévoir un assouplissement du principe Décret du 6 novembre 1997 Décret du 6 novembre 1997
de précaution pré-cité, qui n’est plus vraiment d’actualité. Arrêté du 7 septembre 1999
Arrêté du 24 novembre 2003
Arrêté du 6 janvier 2006 Arrêté du 20 septembre 2002
L’ADEME dans son étude a fait varier différents paramètres tel que la température
(850, 900, 950, 1000°C) mais aussi le débit d’air local (3,7 ; 6 ; 7,4 l/min) et le temps de
séjour des gaz (4,8 ; 5,9 ; 9,6 s), avant d’analyser les composés de dégradation formés et
les principes actifs résiduels. 3) Stockages intermédiaires 6) Traçabilité
et centralisés • Pour la défense éventuelle
La conclusion de l’étude est : “les conditions 850°C ; 2,2 s ; sont suffisantes et de l’établissement
n’introduisent pas d’impact supplémentaire pour l ‘environnement.” • Emplacements spécifiques
• Durée de stockage limitée Arrêté du 7 septembre 1999
Les produits concentrés type médicaments toxiques non reconstitués ou filtres Arrêté du 24 novembre 2003
de hotte et isolateurs, devant toujours être incinérés à 1200°C. • Identification claire des déchets stockés
Arrêté du 7 septembre 1999
26 27
choix se portèrent essentiellement sur les (bioaérosols). Les virus véhiculés par le sang
techniques d’enfouissement, y compris pour les (hépatite B, hépatite C, VIH) constituent la
déchets des établissements de santé, sauf pour menace la plus sérieuse.
les hôpitaux équipés d’incinérateurs. Les établissements de santé et d’une façon plus
Deux évènements majeurs et indépendants générale les activités de soins, produisent diffé-
modifièrent la perception des risques engendrés rentes catégories de déchets, selon leur nature
par ces déchets auprès des citoyens consomma- ou les multiples risques engendrés et selon leur
“
teurs au cours du 20 siècle. Le rejet de dioxine
e
mode de production et d’élimination. La gestion
au cours de l’accident industriel de Seveso en de ces déchets s’inscrit dans une démarche
Italie en 1976 et l’apparition de la terrible d’optimisation de l’hygiène hospitalière et de
pandémie du SIDA à la fin des années 1970 lutte contre les infections nosocomiales.
secouèrent l’opinion publique. Les politiques Nous distinguons ainsi selon les filières d’élimi-
répliquèrent en élaborant un arsenal législatif nation et de tri : les déchets domestiques ou les
ou réglementaire. La médiatisation sur quelques déchets spécifiques ou les déchets à risques ou
sacs de déchets hospitaliers abandonnés, d’autres déchets non classables.
contenant compresses ensanglantées et La nature des Déchets d’Activité de Soins à
Jusqu’au début du 19 e siècle, les déchets
seringues, découverts par des enfants, finirent Risque Infectieux (DASRI) est définie par les
solides ou eaux usées ne bénéficiaient d’aucun
Risques infectieux ramassage ou traitement approprié. En 1850, les
par persuader le grand public de la dangerosité dispositions du Décret n° 97-1048 du 6 novem-
de ces produits ultimes. bre 1997.
liés aux déchets premiers projets d’assainissement voient le jour
en France avec réalisation des tout-à-l’égout. Par
d’activité de soins ailleurs les déchets solides étaient recyclés et Les déchets hospitaliers
Sont considérés comme DASRI ceux qui :
Dr Loïc Simon, employaient jusqu’à 5 500 chiffonniers à Paris représentent-ils un vrai problème • soit "présentent un risque infectieux du fait
Hygiène hospitalière en 1883. de Santé Publique ? qu'ils contiennent des micro-organismes
CHU Nancy Cette absence de gestion des déchets générait Les Déchets d'Activité de Soins à Risque viables ou leurs toxines, dont on sait ou dont
une importante dissémination des maladies Infectieux (DASRI) sont ceux issus des activités de on a de bonnes raisons de croire que du fait
infectieuses. En 1870, 20 000 à 30 000 person- diagnostic, de suivi et de traitement préventif, de leur nature, de leur quantité ou de leur
nes mourraient de fièvre typhoïde en France curatif ou palliatif, dans les domaines de la méde- métabolisme, ils causent la maladie chez
chaque année. Il fallut des découvertes scienti- cine humaine. Le plus grand risque des DASRI est l'Homme ou chez d'autres organismes vivants".
fiques déterminantes dont celles de Pasteur pour le risque d’infection par les micro-organismes • soit relèvent de l'une des catégories suivantes
mettre en évidence le rôle des “microbes” dans la présents dans ces déchets. L’infection survient ayant un impact psycho-émotionnel sur la
transmission des maladies. Les vaccinations et souvent par une blessure pénétrante après population :
mesures d'hygiène publique firent leur appari- Accident d’Exposition au Sang (AES) bien que la - “matériels et matériaux piquants ou coupants
tion. Dorénavant, les pays industrialisés se contamination de la peau non intacte ou une destinés à l'abandon” (seringue, tubulure,
préoccupèrent de leurs déchets et inventèrent éclaboussure à l’œil puisse transmettre l’infection sonde, canule, drain…), qu'ils aient été ou
des filières d’élimination de ces derniers. Leurs ou par inhalation de particules contaminées non en contact avec un produit biologique,
28 29
- “produits sanguins à usage thérapeutique incom- Les DASRI représentent la principale source de de selle, 10 4 à 10 6 HIV/ml de sang, 10 6 à exceptionnelle et témoigne davantage d’un
plètement utilisés ou arrivés à péremption”, risques infectieux, uniquement si le tri et l’orga- 10 9 HBV/ml de sang) ne peut que diminuer au dysfonctionnement individuel que d’une
- déchets anatomiques humains, correspondant nisation des filières d’élimination sont maîtrisés. cours du temps. Dans le cas des patients carence collective.
à des fragments humains non aisément identi- Les DASRI doivent donc être séparés des autres séropositifs pour le VIH, la concentration initia- Au même titre que pour les boues des
fiables". déchets dès leur production et placés dans des le du virus joue un rôle déterminant. Plus cette stations d’épuration, les virus des gastro-
emballages jaunes spécifiques. concentration est élevée, plus longtemps la entérites du fait d’une bonne résistance
Les Déchets d'Activités de Soins à Risques présence de VIH peut être mise en évidence dans l’environnement pourraient persister
Infectieux sont considérés comme des déchets Le risque infectieux suppose la coexistence de au cours des différentes expériences sur les dans les déchets contaminés par les fécès. Le
dangereux et régis par une directive Européenne cinq conditions : un agent contaminant en conditions de conservation. La quantité de virus de l’hépatite A peut survivre 30 jours
sur les risques liés aux déchets qui harmonise le quantité suffisante, un réservoir, une voie de sang dans l'aiguille joue également un rôle à 25°C avec 42% d’humidité relative.
classement et le contrôle des déchets. transmission (aérosol, contact direct), une voie de important. Dans les petites aiguilles
Selon l’ADEME (Agence de l'Environnement et de pénétration (cutanée, aérienne ou orale) et un (27 gauges, 0,40 mm), il n'y a plus que la
la Maîtrise de l'Energie), la production française hôte sensible. moitié des virus encore actifs après un jour à Les caractéristiques
de déchets en 2004 a été de 849 millions de température ambiante, tandis que dans les des micro-organismes :
tonnes dont 0,2% sont des déchets d’activités grosses, 86 % des virus sont encore présents. Le pouvoir pathogène ou l’aptitude d'un
de soins. Une grosse aiguille sur douze contient encore micro-organisme à engendrer une pathologie,
1. Les agents contaminants. et la virulence, sont deux paramètres qui inter-
Les producteurs de DASRI sont multiples : du virus actif après 35 jours à température
- établissements de santé (centres hospitaliers, ambiante! Les résultats concernant la tempé- agissent dans la genèse des infections et sont
cliniques…) Nature : rature de conservation sont étonnants. Plus dépendants à la fois de l’état immunitaire du
- secteur libéral (cabinets médical, vétérinaire, de • Les bactéries : cette température est basse, plus longue est la patient et de l’agent infectieux.
radiographie, de chirurgien dentiste,…) Paradoxalement, une « poubelle » hospitalière survie du virus dans l'aiguille. Dans certaines La dose infectante correspond à la quantité de
- laboratoires (d’analyses, de recherche) n'est pas plus, voire moins riche en bactéries grosses aiguilles et dans une seule fine, on micro-organisme nécessaire pour provoquer la
- industries (pharmaceutique, agroalimentaire…) qu'une poubelle domestique (10 à 10 000 fois peut encore trouver du virus actif après 42 maladie d'un individu sensible.
- ménages (patients en automédication) moins). Mais au-delà de l’aspect quantitatif, il jours de conservation à 4°C. Par contre on ne - Très faible : ex. : 1 œuf d'Ascaris
La production journalière est de 3,5 à 6 kg par lit faut noter la présence classique de bactéries détecte plus aucun virus après 7 jours à 37°C. - Très élevée : ex. : 1 milliard de Salmonelles
de patient en France contre 7 à 10 kg/lit/jour aux résistantes aux antibiotiques à l’instar de L'effet de la température est le plus net sur les Remarque : les doses infectantes sont plus faibles
Etats-Unis. La moitié des déchets hospitaliers est l’écologie microbienne si particulière de nos aiguilles fines : aucun virus vivant ne peut être chez les personnes immunodéprimées.
représentée par des déchets dits domestiques, hôpitaux. retrouvé 24 heures après une exposition à une
45% sont des déchets spécifiques et à peu près • Les champignons et les parasites température de 27°C ou plus.
5% sont des DASRI. En ce qui concerne les (pas d'étude) : Pour l’opinion publique, les risques liés Devenir des micro-organismes
patients à domicile, la circulaire n°162 de la DGS En théorie, tous les parasites humains peuvent aux seringues ou aux aiguilles restent bien dans les déchets :
du 29.03.2004 donne mission aux DRASS* se retrouver dans les déchets. présents. En pratique, les risques liés à ces Aucun déchet n'est stérile. Le déchet quel
d’évaluer sur le territoire français le gisement • Les virus : dispositifs piquants diminuent du fait de qu’il soit, est contaminé dès sa production. La
des DASRI constitués par les patients en auto- Les déchets peuvent être souillés par du sang et l’élimination de ces déchets dans des collec- source de contamination peut-être humaine
traitement. des excrétats contenant des virus. La quantité teurs ad-hoc. Retrouver une aiguille libre ou environnementale, plus rarement animale.
* Voir glossaire des virus infectieux présents (10 rotavirus/g
11
dans un sac de déchets hospitaliers devient Il est possible que les micro-organismes qui ne
30 31
sont pas émis naturellement dans l’environ- soins, le vecteur le plus fréquent est le matériel • voie respiratoire : aérosols. hydro-alcoolique, tenue de protection (port de
nement (par exemple les virus des hépatites à souillé. Or, l’intervalle de temps séparant la • voie conjonctivale : projections, aérosols, gants à usage unique pour les infirmières, port
l’opposé du BK dans la tuberculose) soient plus production du déchet infectieux, de l’accident mains sales. de gants de protection pour le personnel mani-
spécifiquement présents dans les DASRI en par piqûres ou coupures est un élément fonda- pulant les sacs de déchets),
particulier si cette activité a nécessité un geste mental car la viabilité des micro-organismes - suivi des vaccinations par la médecine du
4. L’individu récepteur.
invasif (prélèvements veineux, intervention fragiles ou non décroît avec le temps. La personnel (cas de l’hépatite B obligatoire pour
Les individus n'ont pas tous la même suscepti-
chirurgicale…) qui conduit à la présence de plupart des études portant sur les Accidents les professionnels de santé depuis une loi du
bilité face à un agent infectieux.
sang ou de tissus sur le matériel utilisé. avec Exposition au Sang (AES) rapporte que la 18 janvier 1991),
• L’exposition : le producteur de DASRI, surtout
Mais les micro-organismes dans les déchets majorité des piqûres survient lors de l'élimina- - déclaration systématique des accidents au
les infirmières et les agents de service effec-
doivent survivre. Pour que le réservoir “déchet” tion du matériel souillé vers un collecteur dédié niveau local à la médecine du personnel avec
tuant l’élimination de ces déchets, sont les
soit infectieux, il faut qu’il héberge non qui sera éliminé dans les DASRI. Dans une signalement national des AES au niveau du
personnes les plus exposées.
seulement des micro-organismes mais que étude du Centre de Coordination des Comités Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition des
• La réceptivité : fonction des défenses immu-
ceux-ci soient viables. Or, il existe une compé- de Lutte contre les Infections Nosocomiales Soignants aux agents infectieux (GERES). Ces
nitaires dépendants de facteurs endogènes et
tition entre les différents micro-organismes, du Sud-Ouest de la France en 2002 (réalisée déclarations, importante source de données
exogènes (exemples : tabagisme et infections
et leur survie est aussi liée à la température, dans 87 établissements hospitaliers), pour évaluer le risque épidémiologique,
respiratoires).
l’humidité, et le pH du milieu. Ainsi les seulement 1,8 % des 3 358 AES étaient dus permettent de mesurer l’impact des recomman-
• La prévention : les obligations réglementaires
salmonelles et de nombreuses entérobactéries aux déchets. Dans une étude nationale en dations préconisées et de proposer d’autres
et légales associées à l’observance des précau-
peuvent survivre pendant plusieurs semaines 2003, 101 AES sur 6 973 (1,4%) étaient dus pistes de prévention.
tions universelles devenues standard pour les
ou mois alors que des œufs de parasites ou à la manipulation des déchets. Cette faible
professionnels de santé assurent une prophy-
spores de clostridium persistent plusieurs fréquence est surtout liée à l’utilisation opti-
laxie d’ordre collectif. Le décret du 4 mai 1994, Quelle stratégie le CHU de Nancy
années. A l’opposé une survie de très courte male depuis quelques années des matériels
relatif à la protection des travailleurs contre les a-t-il mis en place pour gérer
durée est observée pour le méningocoque. de sécurité et plus particulièrement des
risques résultant de leur exposition à des ses déchets hospitaliers ?
collecteurs pour piquants-tranchants prévenant
agents biologiques, oblige les directeurs d’éta- Jusqu’en 1990, certains sites du CHU de Nancy
les classiques piqûres par des aiguilles à travers
2. La transmission d’un agent blissements à fournir aux travailleurs des utilisaient soient des incinérateurs in situ,
les sacs de déchets.
contaminant entre “donneur” mesures de protection collective ou, lorsque soient éliminaient leurs déchets vers une mise
et “receveur” peut se faire l’exposition ne peut être évitée par d’autres en décharge ou une incinération extérieure.
directement ou indirectement. 3. Porte d’entrée. moyens, des mesures de protection indivi- Depuis 1990, la quasi-totalité des déchets
• Transmission directe : seul moyen possible Tout processus infectieux suppose que les micro- duelle. La mise à disposition de matériels de produits ont une filière d’élimination conforme
pour la transmission des micro-organismes fra- organismes puissent pénétrer dans les tissus. sécurité, la formation sur la prévention des à la réglementation. Seuls certains déchets sont
giles. Dans le cas des déchets, elle est favorisée Différentes voies sont possibles : AES, l’organisation des filières d’élimination en attente de valorisation comme le papier mais
par la manipulation au moment de la produc- • voie cutanée par passage à travers des déchets concourent à la prévention des aussi …pacemakers et défibrillateurs.
tion. Elle concerne la transmission manuportée la peau saine (ex. : leptospire). risques infectieux liés aux déchets. A toutes ces Le CHU de Nancy dispose depuis 2003 d’un
(contamination oro-fécale) et la transmission • voie cutanée par simple contact cutané mesures, s’ajoutent les mesures d’hygiène référentiel concernant la gestion des déchets
par projections à partir des produits contami- (brucellose). individuelle : solides qui a été validé par le Comité de Lutte
nés (voie conjonctivale, voie cutanée…). • voie cutanée après piqûre. - hygiène corporelle, lavages de mains ou contre les Infections Nosocomiales. Ce référentiel
• Transmission indirecte : dans la pratique de • voie orale : mains sales, aliments, cigarettes. mieux friction des mains avec un produit a pour objectif de rassembler dans un document
32 33
3)
unique, les références et les différentes procé- (ex : lignes et matériel de circulation extra-
dures de tri et d’élimination des déchets, ainsi corporelle) sont placés dans des containers Déchets d’activité de soins
que de permettre à tout nouvel agent ou
stagiaire de prendre conscience des obligations
carton étanchéifié ou plastique.
La mise à disposition aux professionnels de santé
non à risques
légales et réglementaires qui doivent être mises du CHU de Nancy de matériels sécurisés et de Il n’y a pas de définition du déchet d’activité de soins non à risques :
en œuvre. protection a diminué sensiblement le nombre Est donc considéré comme déchet non à risques, tout déchet qui ne correspond pas aux
catégories suivantes :
d’AES déclaré.
• pièces anatomiques, • cadavres d’animaux,
Six filières d’élimination apparaissent dans L’élaboration de protocoles, la formation et • déchets d’activité de soins • déchets assimilés : piquants, tranchants,
ce référentiel : l’information du personnel sur le thème des à risques infectieux, • déchets à risques chimiques,
• déchets domestiques, déchets et l’implication politique et financière de • produits sanguins, • piles,
• déchets contenant des métaux lourds • déchets radioactifs,
• déchets d’activité de soins à risques infectieux, l’établissement de santé sont des éléments
(amalgames dentaires par exemple), • films radiologiques et produits
• déchets solides chimiques et toxiques, essentiels pouvant assurer le succès à la fois de • déchets explosifs, de développement.
• déchets radioactifs à vie longue traités par la gestion des déchets toujours plus nombreux
l’ANDRA*, et de prévenir les accidents du travail aux Ou de façon plus générale, tout déchet qui peut présenter un risque pour la filière
d’élimination jusqu’à l’incinération.
• déchets liquides chimiques et toxiques à risque conséquences parfois redoutables.
biologiques, Des exemples figurent au chapitre 7.
• déchets particuliers récupérés (pneus, piles…).
4)
A chaque enlèvement ou élimination de déchets En conclusion, quels que soient
un Bordereau de Suivi de Déchets Industriels est les déchets, le risque zéro n'existe Responsabilité,
rédigé sauf pour les déchets ménagers. pas mais le risque infectieux lié à
la manipulation des déchets semble traçabilité
Les soignants génèrent essentiellement des diminuer pour devenir aujourd’hui
déchets domestiques et des déchets d’activité de faible. Les AES liés aux déchets C’est à chaque établissement de soins, à travers son CLIN* et son CHSCT* de définir par
soins à risques infectieux. Une liste exhaustive de diminuent chaque année. écrit, en toute responsabilité, les règles propres à l’établissement en fonction de son activité
ces déchets a été élaborée pour permettre à Ces résultats sont liés à la mise
et du type de patients accueillis. Il serait pertinent d’établir des référentiels inter-hôpitaux.
Plus la démarche déchets sera construite, responsable et validée, plus le dialogue avec la
l’agent hospitalier d’éliminer les déchets dans la en place dans chaque établissement municipalité, la DRASS (qui suit le plan régional des déchets de soins), l’UIOM* et éven-
bonne filière. de santé, d’une politique volontariste tuellement le Préfet sera constructive et donc source d’économies.
De plus, pour éviter des expositions aux liquides de gestion des risques, axée sur Même si ces règles sont légèrement différentes d’un établissement à l’autre (et elles le sont
nécessairement en fonction du type d’activité, de l’organisation de chaque hôpital et des
biologiques, les déchets à risques présentant un la prévention du risque d’exposition
pratiques en terme de gestion des déchets), ces règles doivent être :
risque de fuite ou de faiblesse mécanique au sang. • clairement définies et avec le minimum d’ambiguïté possible pour le personnel,
• affichées au niveau des unités de soins et principalement dans les locaux même où sont
générés les déchets,
• l’objet d’une information au personnel afin qu’il se les approprie.
Le législateur n’a jamais voulu augmenter les coûts, mais minimaliser les risques de
danger à court, à moyen et à long terme. Il revient dans cette logique à chaque établisse-
ment de trouver son propre circuit de gestion des déchets qui soit compatible avec la régle-
mentation et avec le bon fonctionnement des services de soins.
* Voir glossaire * Voir glossaire
34 35
la protection des patients et du personnel mettre ainsi à la disposition du personnel
soignant vis-à-vis des principaux risques soignant une typologie claire des déchets qui
engendrés par ces déchets que sont les risques devra être à la fois simple, compréhensible,
“
chimiques, infectieux, traumatiques sans oublier facilement applicable et connue de tous. Les
les risques environnementaux. matériels de collecte (poubelles) devront être
facilement identifiés par un code couleur adapté
Mais ce tri à la source ne sera réussi que si, tout à la nature du risque (et conforme à la régle-
au long du circuit qui va de la production jusqu’à mentation), leur capacité et leur nombre devront
l’élimination finale en passant par les étapes être définis en fonction des quantités de déchet
intermédiaires que sont les lieux de stockage produit et il devront être placés au plus près
dans les services, le transport par le personnel du lieu de production du déchet que sont les
chargé de l’enlèvement, les déchets d’activités activités de soins.
de soins à risque ne sont jamais regroupés avec
La gestion des Pouvez vous en quelques mots des déchets assimilés aux déchets ménagers.
Dans votre établissement,
nous présenter votre structure L’établissement doit donc garantir une véritable
déchets d’activités hospitalière ? séparation des circuits entre déchets ména-
qui coordonne cette gestion ?
La gestion des déchets d’activités de soins est
de soins : Le Centre Médical de Forcilles est un hôpital gers et déchets à risques.
placée sous la responsabilité du CLIN*. Dans ce
le point de vue PSPH situé en Seine et Marne. D’une capacité de
cadre un équipe multidisciplinaire composée
390 lits, notre centre est spécialisé dans la prise
d’un pharmacien Parlez-nous du tri à la source d’une surveillante hygiéniste, de la directrice des
en charge de patients relevant de pathologie
membre d’un groupe Dès la production du déchet d’activités de soins infirmiers, d’un pharmacien biologiste,
cancéreuse (chimiothérapie, radiothérapie) asso-
“déchets d’activités ciant un support nutritionnel tant entérale que
soins, le personnel soignant doit répondre à trois d’un pharmacien hospitalier, du chef des services
questions simples : techniques, du chef des services économiques et
de soins”. parentérale.
• quelle est la nature du risque du déchet ? d’un représentant de la direction ont constitué
Entretien réalisé auprès que je viens de produire (est-il à risque ou en 2001 un “groupe déchets d’activités de
du Dr Marc Simard, Quel est, à votre avis, le principal non ?), soins” chargé de coordonner et d’évaluer toute
Pharmacien adjoint au élément d’une bonne gestion • dans quelle poubelle dois-je l’éliminer ? les actions entreprises.
Centre Médical de Forcilles des déchets d’activités de soins • la poubelle est-elle facilement accessible ? La première action de ce groupe a été de rédiger
dans un centre hospitalier un nouveau protocole de gestion des déchets
Point central de la gestion des déchets d’activités Ces questions nécessitent des réponses simples : d’activités de soins dans notre établissement
de soins, l’établissement doit garantir un L’établissement par l’intermédiaire de son CLIN* précisant selon une typologie simplifiée des
véritable tri à la source des déchets permettant devra définir la notion de déchet à risque et déchets le type de matériel de collecte.
* Voir glossaire
36 37
Pouvez-vous nous donner Et depuis cette période? Concernant vos déchets de
quelques exemples ? Fin 2003 nous avons observé une augmentation chimiothérapie avez-vous mis en
Sont considérés dans notre établissement de notre production de déchets à risques. Le place une filière spécifique pour
comme déchets à risques : groupe déchet a alors organisé une action de les médicaments anticancéreux
• les objets piquants tranchants sensibilisation sous la forme d’un diaporama concentrés conformément à la
(éliminés dans les boîtes à aiguilles photo 1). présenté à l’ensemble du personnel soignant. Circulaire du 13 février 2006 ?
• tous les déchets contaminés par du sang Depuis notre « production » de DASRI demeure Non puisque tous nos déchets à risques (incluant
(sacs ou des containeurs jaunes photo 2). relativement stable et ne représente que 7% de les déchets de chimiothérapie) sont incinérés
• tous les déchets liés à la préparation l’ensemble des déchets produits dans notre dans une usine garantissant une température
ou à l’administration de chimiothérapie établissement. de 1200 ° C. Nous n’avons donc pas eu la néces-
anticancéreuse (container jaune, photo 3). sité de mettre en place une filière spécifique pour
les déchets dangereux de chimiothérapie.
Dans tous les autres cas les déchets ne sont
pas considérés comme étant à risque et sont
éliminés dans des sacs de couleur noirs ou
blancs (photo 4) exceptés les déchets de verre
1 3 5
(hors chimiothérapie) que sont les flacons de
perfusion, les ampoules ou flacons de médica-
ment, les bouteilles vides, qui sont éliminés
dans des containers spécifiques (photo 5) pour
rejoindre ensuite la filière des déchets non
à risque.
41
1) Une finalité prépondérante :
l’incinération
L’incinération des déchets domestiques et assimilables aux ordures ménagères se fait à
une température de 850°C.
Hors filières de recyclage ou de valorisation industrielle et bien sûr à l’exclusion Points positifs : Points restrictifs :
des déchets qui ne doivent pas être incinérés, tous les déchets issus de l’activité d’un • Bonne couverture géographique • Circuit “ouvert”.
établissement de santé sont normalement destinés à l’incinération. des incinérateurs.
• Circuit plus régulier et rapide. • Phase de compostage.
Cela concerne : • Circuit le plus économique.
• les déchets ménagers (hôteliers), • Circuit fiable (hors action humaine • Contact avec l’air extérieur.
• les déchets assimilés ménagers (déchets d’activité de soins non à risques), volontaire).
• les déchets d’activité de soins à risques infectieux (banalisés ou non).
Tous les déchets vont se retrouver incinérés dans la même UIOM* (dans la mesure Le circuit des DASRI
où l’UIOM* est habilitée à recevoir des DASRI, mais suivant des filières et des coûts très
différents. Il est primordial de connaître ce qui différencie un circuit d’un autre à la sortie Les DASRI sont stockés dans des emballages à usage unique (sac dans une caisse
de votre établissement et de bien organiser séparément chacun des circuits, afin d’éviter carton, conteneurs, fûts clos, étanches et résistants) qui supportent une manipulation
les croisements des différents déchets. même mal contrôlée. Propres extérieurement, ils sont identifiés et réputés inviolables.
Ils ne sont généralement pas denses (compactage interdit) et occupent un espace généreux.
Le circuit des déchets domestiques et assimilables Leur prise en charge est faite par des sociétés dans des véhicules devant respecter la
aux ordures ménagères. réglementation sur le transport des matières dangereuses (TMD), qui effectuent au travers
de leurs tournées de collecte un “regroupement” qui doit aboutir, dans un délai maximal
Les ordures ménagères sont généralement stockées dans des bacs à roulettes, plus de 72 heures :
ou moins volumineux, dont le couvercle est libre d’ouverture, et le plus souvent entreposé • soit à l’incinérateur agréé spécifiquement , ou une UIOM* agréée pour co-incinéra-
à l’extérieur en attendant le passage de la benne collectrice. Ils sont “libre d’accès” au tion des DASRI sans transit par la fosse de stockage et à raison d’un volume maximal
public pendant un laps de temps. On peut dès lors imaginer tous les scénarii qui peuvent de 10% des ordures traitées ; dans ce cas toutes les manipulations du DASRI sont
conduire à des situations préjudiciables pour l’établissement en cas d’accident, si la automatiques et il n’y a pas de contact homme – déchet.
réglementation n’est pas respectée (sacs étanches, absence de piquant-tranchant, pas de • soit à un appareil de désinfection agréé, pour devenir déchet ménager et être dirigé
déchets infectieux…) voire en terme d’image en cas de vandalisme (renversement de vers l’UIOM* pour incinération.
poubelle, sacs éventrés…).
Une traçabilité est requise à chaque étape. Le coût d’élimination des DASRI est
Au transfert des déchets ménagers dans le camion collecteur, le plus souvent les ordures sensiblement supérieur à celui des ordures ménagères (500 – 600 Euros la tonne).
vont être compactées par un vérin pour optimiser le volume disponible dans le camion.
Il peut s’en suivre des bris de conditionnement (flacons verre ) avec risque de projection Cela est-il justifié ? Oui sans aucun doute pour les vrais déchets d’activité de soins à
de morceaux coupants, et pour tous les contenants (poches, flacons…) non vidés, une risque mais certainement pas pour des déchets à risque “fictif”.
libération du liquide résiduel avec risque de projections liquides. D’ou l’importance du
conditionnement adapté aux déchets : sac étanches et résistants, éventuellement dans un Il s’agit de mieux comprendre la réalité des implications des circuits, pour construire
carton d’emballage. une démarche responsable de gestion des déchets au sein des établissements de soins
et amener à une concertation avec les responsables locaux à la recherche des solutions
A l’arrivée à l’UIOM*, l’ensemble de la benne va être vidée dans une fosse de stockage les mieux adaptées.
où les ordures se décompressent et sont en contact avec l’air ambiant, avant d’être achemi-
nées vers l’incinérateur. Plus le tri des déchets en amont est efficace et cohérent, plus les volumes générés sont
faibles et les indésirables rares, donc le coût pour l’hôpital optimisé…
Aujourd’hui, dans le meilleur des cas, on peut faire son dépôt en déchetterie si la ville
Les DASRI en milieux diffus est correctement équipée (4 pour Paris) ou en borne spécifique automatisée (compliqué et
cher), ou auprès d’un établissement de santé si accord préalable.
Conscient des difficultés relatives à l’élimination des DASRI par les ménages et les
professionnels travaillant en libéral (problème d’élimination de DASRI en secteur diffus),
le législateur a prévu l’acceptation en déchetterie par la Circulaire 2000-322 du 9 juin
2000.
Le Conseil de l’Ordre des pharmaciens d’officine s’appuie d’ailleurs sur les mêmes
2) La masse
ou le volume
contraintes pour justifier sa position vis-a-vis des officines (Moniteur des pharmacies - Si au niveau des incinérateurs, c’est la masse qui compte, le volume peut être pris
15 mai 2004). en considération pour le transport. En tout état de cause votre prestataire essaiera de
vous “vendre” la formule la plus valorisante pour lui, surtout si vous êtes éloignés d’un
Ainsi selon l’article R-2247 – 27 du code général des collectivités territoriales, c’est le incinérateur agréé pour les DASRI. C’est ainsi que dans certaines régions, l’enfouissement
maire qui est tenu d’informer les administrés des conditions d’élimination de leurs déchets, des déchets perdure pour des raisons économiques.
afin de ne pas créer de risques pour les personnes et l’environnement.
Certains centres sont équipés de compacteurs permettant de diminuer à la source le
Précisons que ce vœu pieux est resté à l’état de circulaire, ce qui signifie que tout le volume de plusieurs déchets (cartons et plastiques notamment) et donc le coût de leur
monde a choisi d’ignorer ce problème, ou plutôt d’accepter de fermer les yeux sur des élimination si c’est le volume qui est pris en considération. Il peut être intéressant au sein
DASRI diffus qui seraient « noyés » dans des ordures ménagères qui finissent de toutes d’un établissement d’envisager l’achat d’un tel compacteur s’il peut être rapidement
façons à l’incinérateur. amorti par les réductions de coût à l’élimination (du fait de volumes inférieurs).
Seules quelques municipalités acceptent la collecte de boîte à aiguilles ou de conteneur Une solution peut alors être trouvée avec les centres de décontamination des DASRI.
à seringues, ou ont pu investir dans des bornes de collecte onéreuses tant à l’achat qu’en
frais de fonctionnement.
“
(risque d’infections nosocomiales), environne- quantitatif et qualitatif des différents gisements
ment professionnel (prévention des accidents avec de déchets générés par l’établissement ainsi que
exposition au sang) et impact de l’activité de des bilans des moyens mis en place (filières,
l’Etablissement sur son environnement extérieur. emballages,..). Ces éléments doivent permettre
au gestionnaire d’élaborer un plan d’action
Une politique clairement déchets (par exemple sur 5 ans) qui sera
annoncée : décliné en programmes d’actions annuels. Ces
Depuis la fin des années 1990, les modes de programmes intègrent bien entendu les niveaux
Premier élément fondamental dans la cohérence
management des établissements de santé doivent de priorité définis par le chef d’établissement
et la compréhension de tous, des actions mises
répondre aux obligations liées à l’émergence sociale et les moyens qu’il souhaite y consacrer. A ce
en place : un engagement (de principe et de fait)
Optimiser des risques iatrogènes. Les déclinaisons
à l’échelle politique de l’établissement d’une titre, l’optimisation du dossier passe également
de la gestion des risques à l’hôpital sont par l’inventaire des différentes aides auxquelles
la gestion nombreuses. Un principe semble ainsi émerger
démarche d’amélioration continue de la qualité
de l’Environnement Hospitalier. peuvent prétendre les établissements. Très peu
des déchets dans les consciences hospitalières : sur le plan
Cet engagement, validé par toutes les instances de responsables hospitaliers connaissent les aides
déontologique, l’endroit dans lequel on guérit
hospitaliers ne peut pas être également celui qui génère
représentatives, constitue alors un point d’ancrage proposées par des structures hors réseau sanitaire.
Pascal Di Majo, institutionnel fort du dossier. Ceci participe à la En fait, un établissement de santé peut être
des risques pour l’homme et des nuisances pour assimilé à une industrie et à ce titre bénéficier
Ingénieur en chef. prise de conscience collective et facilite par
son environnement. En tout cas, le risque nul des mêmes aides dès lors que ses projets
(Département Vigilance exemple l’application des procédures et leurs
n’existant pas, il convient d’atteindre une bonne participent à la prévention des risques de pollu-
évaluations.
Santé-Environnement, maîtrise de ce risque et de le réduire à son tion (ex : agences de l’eau , ADEME,...).
Direction des Services minimum… Ainsi, quelques établissements de
Techniques, CHU Nancy) santé s’engagent dans une démarche volontaire de
Une coordination du dossier :
Les différents retours d’expériences montrent Choix des emballages et mise en
Management Environnemental, inspiré de la norme
que la gestion du dossier déchets est facilitée place de filières règlementaires :
ISO 14 001 plus largement appliquée dans le
par le fait de recentrer cette activité sur une Dans la majorité des cas, les prestations déchets
domaine industriel. La similitude porte sur de
personne voire un petit nombre de personnes sont externalisées. Il convient donc, de veiller à ce
nombreuses activités hospitalières potentiellement
qui coordonnera(ont) le dossier avec tous les que les descriptifs techniques des consultations
polluantes (blanchisserie, développement de
(nombreux) acteurs concernés. Cela permet et au-delà, le choix d’un emballage ou d’une
surfaces photosensibles, chaufferie, utilisation de
également un esprit de synthèse souvent prestation, intègrent bien une analyse fine de la
radioéléments, stockage et utilisation de produits
46 47
réglementation et surtout, l’avis d’un collectif de la filière d’élimination : la caractérisation du Information / Formation :
d’acteurs concernés (acheteurs, service logis- déchet.
CONCLUSION :
L’établissement doit organiser la transmission des
tique, producteurs de déchets, hygiénistes, Pour le cas particulier des Déchets d’Activités de
Les impacts réglementaires, économiques,
informations liées à la gestion de ses déchets.
médecine du personnel, responsable environne- Soins à Risques Infectieux tels que définis dans le
sanitaires, environnementaux, voire
Ainsi, il faut veiller que les cadres médicaux,
ment,...). La constitution d’un “groupe référent Décret du 6 novembre 1997, le challenge est très
juridiques et médiatiques, liés à la
paramédicaux, médico-techniques et autres,
déchets permanent” réactivé autant que de délicat car il faut d’abord convenir, de façon
gestion des déchets hospitaliers poussent
informent effectivement les “nouveaux arrivants”
besoin est très intéressante et participe à une consensuelle entre tous les acteurs concernés,
les directeurs d’établissements de santé
(stagiaire, employé) dans un service.
certaine forme d’optimisation du dossier. L’idéal de cette caractérisation en interprétant le texte
à s’engager dans une approche très
Au-delà, il faut veiller à ce que les formations
est de donner à ce groupe une valeur institution- réglementaire dont la définition laisse une part
organisée du dossier. La complexité
diplômantes et/ou continues des acteurs hospita-
nelle (ex : CHSCT) et faire qu’il développe une à l’interprétation (couches ? protections pério-
dépend de la diversité des activités,
liers intègrent cette problématique.
méthodologie de travail suffisamment rigoureuse diques ? pièces anatomiques reconnaissables ?...).
de la taille de l’établissement et de
Des articles peuvent être consacrés ponctuelle-
pour aider la direction d’établissement dans sa Ensuite, il faut élaborer une procédure de gestion
sa capacité à “mettre en musique”
ment au dossier dans le bulletin d’information
décision (ex : constitution d’un cahier des des déchets toute à la fois précise (par exemple
une partition unique jouée par tous
interne.
charges type, d’une grille d’évaluation et de exprimer de façon littérale “l’objet usagé” ou la
les acteurs de l’établissement et par les
notation pour les essais sur échantillons de grande famille à laquelle il appartient), pragma-
prestataires extérieurs. Les contraintes
Evaluation : budgétaires se rajoutent à cette difficulté
différents modèles de collecteurs d’aiguilles). tique et compréhensible par le plus grand
La mise en place d’outils d’évaluation simples
Une attention toute particulière doit être portée nombre.
et placent alors l’établissement dans la
(grilles d’audit, enquêtes, tableaux de bords
à la rédaction des conventions reprenant les La forme documentaire que prend cette
situation d’un “équilibriste” recherchant
de comptabilité, recueil des évènements
termes des obligations réciproques notamment procédure est également très importante afin
en permanence de “bonnes” solutions.
indésirables...) participe également à la
pour les prestations d’enlèvement et d’élimina- de garantir la transmission de l’information.
Il est évident alors que ces solutions ne
recherche d’une optimisation de tous les
tion des déchets à risques. Les procédures de tri La diffusion de ces consignes sous forme de
seront pas “les meilleures” mais elles
niveaux du processus.
de l’établissement pour le déchet concerné, la “notes de services” est à éviter. Une façon
répondront à la réalité de chacun car
Ainsi, des indicateurs de suivi doivent être
traçabilité des opérations ou les solutions de repli d’impliquer fortement les acteurs consiste à
chaque établissement doit inventer
élaborés et analysés. Les indicateurs doivent
en cas d’interruption de prestation notamment intégrer à part entière ces procédures dans tous
son propre chemin. L’optimisation des
être objectifs et décrire une situation d’un point
pour les Déchets d’Activités de Soins à Risques les référentiels de bonnes pratiques profession-
solutions mises en place balisera sa route.
de vue quantitatif. L’analyse rigoureuse (ponc-
Infectieux, font partie des nombreux éléments à nelles existants au niveau de l’institution (clas-
tuelle ou systématique) de ces indicateurs doit
évoquer. seurs infirmiers, Guides de Bonnes exécution
permettre une comparaison temps/espace des
des Analyses, manuels Qualité,..). Cela permet
performances de l’établissement (respect des
Détermination du champ également de leur appliquer de fait, le circuit des
procédures de tri avec notations de critères
d’application des procédures différentes validations institutionnelles et les
choisis, nombre d’accidents exposant au risque
de gestion des déchets : dynamiques de mises à jours régulières néces-
biologique liés à la manipulation des déchets,
La qualité de la gestion des déchets hospitaliers saires à un tel dossier.
taux de collecte sélective,...). Les différents écarts
dépend de nombreux paramètres. Mais il en Cette démarche permet en plus de rassembler les
observés sont ensuite hiérarchisés et des
est un particulièrement important parce qu’il documents de preuve que l’institution pourrait
propositions d’actions correctrices sont inscrites
conditionne dès le début, le bon déroulement avoir à fournir lors d’inspections ou d’enquêtes.
aux plans d’actions pluri-annuels ainsi qu’au
programme d’action annuel.
48 49
5 Choix des
circuits
d’élimination
en fonction
des déchets
51
Il existe des circuits incontournables et pour lesquels l’établissement doit avoir ses • Plastiques : Si votre municipalité ou votre région a démarré une collecte sélective
protocoles. des emballages plastiques, vous devez essayer d’en bénéficier sur la base d’un tri
mono - emballages.
• Pièces anatomiques
L’établissement qui fonctionne avec des perfusions en flacons polypropylène doit
• Déchets à risques chimiques non incinérables : pouvoir proposer ses flacons vides au recyclage.
Films radiologiques (argent), thermomètres, amalgames dentaires , piles (mercure), Dans le cas de poches en PVC*, il y aura lieu de ne pas mélanger les poches autres
produits explosifs… que celles basiques de perfusion, car leur composition peut être différente.
• Déchets radioactifs Plus vous proposerez un “gisement” d’emballages non souillés et clairement
identifiés, mieux vous défendrez votre dossier auprès des autorités locales et des chambres
Pour les autres déchets, voués généralement à l’incinération, la problématique est plus syndicales et effacerez le subjectif au profit du développement durable. Le compactage est
simple, avec une composante économique de première importance : la recherche d’écono- envisageable (il n’est interdit que pour les poches contenant des liquides biologiques).
mie va reposer avant tout sur la capacité de l’établissement à effectuer un tri sélectif simple
et rigoureux, reposant sur des protocoles qui devront être présentés et acceptés par tous • Déchets d’activité de soins à risques infectieux et assimilé
(éventuellement aux autorités locales).
Avant de vouloir faire des économies, il faut d’abord engager sa responsabilité et
La première source d’économie est sans conteste de pouvoir recycler au lieu déterminer par protocole ce qui est à risque infectieux et assimilé. Pour cela faites vous aider
d’incinérer. Fort du Décret n° 98-638, les emballages sont directement visés. du CLIN*, du CHSCT* et de toute compétence impartiale avec pour seul critère : ce déchet
présente-t-il un risque pour les autres ? (s’il présente un risque pour un professionnel de
• Déchets d’emballages santé qui sait ce qu’il manipule, le risque pour les autres est encore plus évident.)
Toutes les filières sont à exploiter pour valoriser le recyclage des emballages qui est Pour les piquants – tranchants de même que pour les produits sanguins, la loi est
prévu par la loi, que cela soit des DIB ou des conditionnements : explicite et doit être suivie.
• Cartons : cartons de livraisons, mais aussi cartons de groupage et étuis vides en Pour certaines formes telles que seringues plastiques vides sans aiguilles ou tubulures
carton. Afin d’éviter tout risque de détournement, le compactage est souhaitable. de perfusion sans trocart et sans cathéter, le seul risque est le détournement éventuel.
Plusieurs solutions sont envisageables, de la destruction manuelle à celle par compactage
• Verre : Collecte municipale. Hors conditionnement de produits chimiquement rendant inutilisable les seringues. Ainsi dénaturé et emballé convenablement, voilà
dangereux et bien sûr débarrassés de tout piquant (aiguille, trocart) et correctement typiquement des déchets qui doivent pouvoir sortir des DASRI.
vidés, les flacons en verre moulé sont généralement recyclables.
Une démarche similaire peut être menée sur d’autres types de déchets souvent
Une perfusion vide de réhydratation, de Glucose 5% ou de supplémentation, n’est pas ambigus : vêtements à usage unique (blouses, gants, sur chausses, masques…) mais aussi
différente au niveau de la recyclabilité d’un sirop de grenadine ou d’une bouteille de lait. alèses, pansements, draps de consultation… qu’ils finissent en incinération est logique,
mais en DASRI ? Là encore c’est le détournement qui est le plus à craindre, alors :
Un flacon de sirop en verre brun est semblable à une bouteille de bière… compactage et emballage approprié ?
De façon plus générale, les flacons en verre des produits peu onéreux sont tous recy- Dans des cas semblables on peut même se poser la question de l’investissement d’un
clables (verre type III et II). destructeur de matériaux, à moins que votre municipalité n’ait validé votre démarche.
Cependant doit être exclu le verre des seringues, des ampoules et des produits
présentant un risque chimique, ou des précautions pour le manipulateur, qui ne sont pas
recyclable par les circuits existants.
* Voir glossaire
52 53
6
Si votre volume de DASRI reste conséquent et donc onéreux, il convient de se poser la
question de la décontamination. Sur les 16 dispositifs de désinfection des DASRI validés
par le Conseil supérieur d’hygiène publique de France seuls 4 restent d’actualité :
Ils doivent constituer la majorité de vos déchets et bénéficier des services mis en place
par toutes les municipalités.
Application
N’hésitez pas à vous renseigner sur la destination finale de vos déchets et même à
demander de visiter l’incinérateur et la plate-forme technique : vous comprendrez mieux la
nature des risques que peuvent provoquer vos déchets et de plus votre crédibilité sera ren-
aux
forcée. Qui donc s’intéresse à ses déchets, alors que vous en restez responsable ?
médicaments
* Voir glossaire
54 55
7
Tous les points développés précédemment (définitions des différentes catégories
de déchets et de leurs circuits d’élimination respectifs, distinction déchets à risques –
déchets non à risques, recyclabilité des matériaux, température d’incinération…)
sont importants à considérer lorsque l’on examine le circuit de gestion des déchets
médicamenteux.
56 57
Alèse d’une personne âgée Produits d’anesthésie locale ou générale
Elle peut partir en assimilé ménager. C’est d’ailleurs ce qui se passe en ville Le premier risque est bien sûr une anesthésie accidentelle par projection de liquide
(bris de flacon) dont l’établissement serait tenu responsable. La seule voie d’élimination
convenable sera le circuit des DASRI sauf toutefois s’il est explosif. Son élimination
Alèse d’une personne isolée devra alors se faire par la filière spécifique chimique - toxique.
Elle doit partir en DASRI. Si la personne est isolée, c’est le plus souvent par crainte
d’une contamination infectieuse pour les autres personnes. Plus globalement,
en cas d’isolement « infectieux » les objets jetables (assiettes, verres, couverts, gants Seringue de médicaments prêts à l’emploi avec aiguille collée
de toilette…) seront systématiquement éliminés en DASRI. C’est un piquant-tranchant qui doit partir en conteneur rigide et suivre la filière DASRI.
58 59
8
Poches vides de solutions de grand volume
Vide et sans tubulure (trocart = piquant), elle peut partir en assimilé ménager.
C’est typiquement le cas où il faut obtenir l’accord pour élimination en ordures
ménagères. Il n’y a guère que le côté « psychologique » qui peut être opposé,
et qui n’est pas justifié en cas de transfert direct de la benne de collecte vers la
fosse d’incinération, ce qui est normalement le cas aujourd’hui.
60 61
Si les produits de chimiothérapie sont classés dans les produits à risques chimiques De même, on évitera toutes manipulations superflues telles que la déconnexion en
destinés exclusivement à l’élimination par incinération à 1200°c, il convient d’être plus fin de traitement. Plus le produit ou ce qu’il en reste, reste confiné, plus on
nuancé. Certains d’entre eux présentent en effet des propriétés cancérigènes, mutagènes ou diminue les risques d’aérosols.
génotoxiques qui justifient des mesures particulières concernant leur manipulation et leur
élimination . La Circulaire n° 678 du 3 mars 1987, “relative à la manipulation des médicaments
anticancéreux en milieu hospitalier”, donne quelques règles à respecter sur :
Par contre d’autres comme les anticorps monoclonaux ne présentent pas les mêmes • les équipements de protection individuelle mis à disposition des personnes
risques potentiels. Certains établissements ont choisi de les reconstituer normalement et non manipulant ces substances,
pas sous hotte à flux laminaire vertical ou isolateur (Congrès SFPO*, novembre 2007). Il en • les procédures de travail et de conduite à tenir en cas d’accident,
va de même pour les traitements adjuvants tel que la méthylprednisolone ou les setrons. • une procédure d’élimination spécifique pour les déchets et matériels contaminés.
La Circulaire du 13 février 2006 (voir Annexe Textes réglementaires) a le mérite Il faut prendre le maximum de protection vis à vis de ce type de médicaments, que ce
d’être simple : soit lors de leur manipulation ou de leur élimination.
En dehors des fortes concentrations en Principe Actif (PA), tout objet souillé peut partir
en DASRI. A noter que les “Bonnes Pratiques de préparation” publiées au J.O. du 21 novembre
Deux types de déchets sont classiquement distingués dans cette activité : 2007 imposent de nouvelles règles de manipulation.
• Les flacons de médicaments anticancéreux (entamés ou pleins),
1) Les médicaments
De façon générale, tout ce qui a été en contact avec le produit, que cela soit durant
la reconstitution, la préparation, la pose et la dépose de la perfusion, mais aussi avec un
comprimé ou une solution, doit être éliminé au plus tôt dans le fût étanche DASRI.
Cela concerne donc les restes de produits, les compresses, les champs utilisés lors de la
En dehors de médicaments à risque périmés ou de poche reconstituée non utilisée, reconstitution ou de la préparation, les gants, essuie-mains, poches de transfert…
vous ne devriez pas avoir de problèmes. Il est intéressant d’attendre le prochain référentiel La priorité est clairement la maîtrise des risques de contamination au niveau des
de stabilité des molécules de chimiothérapie que doit publier la SFPO* pour limiter manipulations : les flacons sont préférables aux ampoules, les systèmes prêts à l’emploi
encore plus vos risques de retour de traitements de dernière minute. permettent d’éviter des manipulations…. Un bris de flacon devient catastrophique.
Cependant, pour parer à toutes éventualités, la rédaction d’un protocole de déchets Tout doit-il partir en DASRI ?
toxiques à forte concentration en PA, est souhaitable, ne serait ce que pour anticiper tous
les problèmes que cela pose et mieux valider vos circuits. Pour tout ce qui a été en contact avec le produit, sans hésitation. Pour le reste (blouses,
gants, masques…) c’est à chaque établissement de déterminer son circuit, avec le personnel
Autrement c’est un circuit de type DASRI, pour lequel il conviendra d’avoir des concerné.
emballages de type « fût » pour éviter les fuites de liquides , les perforations accidentelles et En cas de doute quant à des projections éventuelles sur le vêtement de travail (sarraus),
limiter la diffusion. on ne peut que recommander la prudence et l’élimination par la filière DASRI. Mais mettre
de manière systématique tous les sarraus dans des fûts étanches est peut être excessif.
Les traitements de type décontamination (banalisation) ne sont pas envisageables, car Ici encore la réflexion est à mener au sein du service de soins (ou de pharmacie) afin de
il s’agit d’un risque chimique toxique qui doit être éliminé directement par incinération . définir de façon claire les déchets et matériels potentiellement contaminés (donc devant béné-
ficier de mesures de protection particulières) et ceux ne justifiant pas de mesures particulières.
Compte tenu de l’agressivité de certains produits de chimiothérapie, l’élimination des
déchets dans les fûts sera faite au plus près de leur production, sans être à proximité Ces règles doivent être connues de tous et faire l’objet de procédures écrites.
des patients.
* Voir glossaire
62 63
Conclusion
Bon sens et
responsabilité
Exemple de circuit des déchets d’unité
de préparation de cytotoxiques
Il ne faut pas se tromper de débat. Le législateur à souhaité mettre de l’ordre dans
Objets coupants Cartons, plastiques,
Matériel non un secteur qui était particulièrement à la dérive, avec le souci de se préoccuper
Matériel contaminé contaminé
ou tranchants
ayant servi à
verres non contaminés
(coiffes et blouses à de préserver un cadre de vie pour tous. Si les premiers textes ont étés rédigés à
(aiguilles, débris (flacons de perfusion
de verre, ampoules,
la préparation
sans tubulure
usage unique, masques, l’emporte pièces du type “pollueur – payeur”, la démarche est aujourd’hui
des médicaments sacs et bouteilles
lancettes,…) et perforateur)
plastiques) beaucoup mieux construite, et surtout plus responsable. Au delà des interdits
(seuils de pollution) et des souhaits de certains groupes (professionnalisation
du traitement des déchets et suprématie de l’incinération) c’est vers une gestion
Collecteurs
Sacs ou collecteurs Stockage séparé avant
Sacs utilisés pour
raisonnée des déchets que tous les acteurs veulent aller.
étanches enlèvement ou
imperforables les déchets hôteliers
résistants réduction de volume
incinérables et assimilés
identifiés (presse à balles) Il faut en priorité essayer de contenir l’évolution quantitative de production de
déchets, et arrêter la croissance exponentielle de l’incinération.
64 65
Textes
Annexes 13 juillet 1994 Décret N° 94-609 Portant application de la loi n°75-633 du 15 juillet 1975 relative
à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux et
relatifs, notamment, aux déchets d’emballage dont les détenteurs
66 67
20 avril 1998 Circulaire Relative à la mise en œuvre et l’évolution des plans 20 septembre 2002 Arrêté Relatif aux installations d’incinération et de co-incinération de
départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés déchets dangereux
20 juillet 1998 Décret N° 98-638 Relatif à la prise en compte des exigences liées à l’environnement 24 novembre 2003 Arrêté Relatif aux emballages des déchets d’activité de soins à risques
dans la conception et la fabrication des emballages infectieux et assimilés et des pièces anatomiques d’origine humaine
1 septembre 1998 Circulaire N° 554 Relative à la collecte des objets piquants, tranchants souillés 17 décembre 2004 Arrêté Relatif aux prescriptions générales applicables aux installations
8 février 1999 Décision 1999/177/CE Etablissant les conditions d’une dérogation pour les caisses en classées pour la protection de l’environnement
plastique et les palettes en plastique eu égard aux niveaux de 20 décembre 2004 Arrêté Fixant les conditions d’utilisation des anticancéreux injectables
concentration en métaux lourds fixés par la directive 94/62/CE inscrits sur la liste prévue à l’article L 512-4 du code de la santé
relative aux emballages et aux déchets d’emballages publique
20 juillet 1999 Circulaire N° 99-426 Relative à l’interdiction d’utiliser des thermomètres médicaux à 17 janvier 2005 Circulaire Relative à la décentralisation des plans d’élimination des déchets
mercure destinés à mesurer la température interne de l’homme ménagers – bilan planification au 31.12.2004
dans les établissements de santé 10 février 2005 Arrêté Relatif aux installations d’incinération et de co-incinération
7 septembre 1999 Arrêté Relatif aux modalités d’entreposage des déchets d’activité de soins de déchets dangereux (modificatif)
à risques infectieux et assimilés et des pièces anatomiques 24 août 2005 Décret 2005-1023 Relatif au contrat de bon usage des médicaments et des produits
7 septembre 1999 Arrêté Relatif au contrôle des filières d’élimination des déchets d’activité et prestations mentionnées à l’article L 162-22-7 du code de la
de soins à risques infectieux et assimilés et des pièces anatomiques sécurité sociale
15 septembre 1999 Décision 1999/652/CE Confirmant les mesures notifiées par la Belgique relative aux 6 janvier 2006 Arrêté Relatif aux emballages des déchets d’activité de soins à risques
emballages et aux déchets d’emballages infectieux et assimilés. (modificatif)
6 décembre 1999 Décret N° 99-1034 Relatif à l’organisation de la lutte contre les infections 13 février 2006 Circulaire Relative à l’élimination des déchets générés par les traitements
nosocomiales dans les établissements de santé et modifiant le DHOS/E4/DGS/SD7B/ anticancéreux
chapitre 1er du titre 1er du livre VII du code de la santé publique DPPR/2006/58
20 mars 2000 Décret N° 2000-258 Modifiant le décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour 5 avril 2006 Directive 2006/12/CE Relative aux déchets
l’application de la loi n° 76-633 du 19 juillet 1976 relative aux 21 novembre 2007 Publication JO Les “Bonnes Pratiques de Préparation”
installations classées pour la protection de l’environnement et 3 décembre 2007
3 mai 2000 Décision 2000/532/CE Remplace la décision 94/3/CE établissant une liste de déchets en
application de la directive 74/442/CE établissant une liste de
déchets et la décision 94/904/CE établissant une liste de
produits dangereux
9 juin 2000 Circulaire N° 2000-322 Relative à l’acceptation en déchetterie des déchets d’activité de
soins à risques infectieux (DASRI) produits par les ménages et
les professionnels exerçant en libéral
17 juillet 2000 Arrêté Pris en application de l’article 17-2 du décret n° 77-1133 du
21 septembre 1977 modifié
23 juillet 2000 Décision 2001/573/CE Modifiant la décision 2000/532/CE concernant la liste de déchets
18 septembre 2000 Directive 2000/54/CE Concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à
l’exposition à des agents biologiques au travail
1 février 2001 Décret 2001-97 Règles particulières de prévention des risques cancérogènes,
mutagènes ou toxiques pour la reproduction et modifiant
le code du travail
12 février 2001 Décret N° 2001-146 Modifiant le décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour
l’application de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux
installations classées pour la protection de l'environnement
28 juin 2001 Circulaire Relative à la gestion des déchets organiques
7 décembre 2001 COD/2001/0291 Proposition de directive portant modification de la directive
94/62/CE relative aux emballages et aux déchets d’emballage
18 avril 2002 Décret N° 2002-540 Relatif à la classification des déchets
27 juin 2002 Circulaire Relative aux usines d’incinération d’ordures ménagères
non conformes
68 69
Adresses Le listing suivant n’est pas exhaustif
70 71
Usines
Bois Emballages Plastiques d’incinération Bilan de l’avancement de la mise en conformité
GROW France
6, avenue de Saint Mandé
CSEMP
5, rue de Chazelles d’ordures ménagères des usines d’incinération d’ordures ménagères
75012 Paris 75017 Paris
Tél : 01 53 42 15 54 Tél : 01 46 22 33 66 (Document officiel du ministère de l’environnement - novembre 2006,
Fax : 01 44 90 00 70 Fax : 01 46 22 02 35 le dernier bilan 2007 sur l’état des incinérateurs n’étant pas disponible
au moment de la rédaction)
Emballages légers en Bois
SIEL Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006
Fédérations, 6, avenue de Saint Mandé fours
chambres syndicales 75012 Paris Bellegarde 01 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Tél : 01 53 42 15 54 en conformité en place
Sac Papier Fax : 01 44 90 00 70 Nice 06 4 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées
CHAMBRE SYNDICALE en conformité en place
des FABRICANTS Palettes en Bois Antibes 06 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
de SACS en PAPIER SYPAL en conformité en place
42, rue de Galilée 6, rue François 1er Caen 14 2 Equipements nécessaires à la mise La ligne 1 a redémarré fin janvier 2006.
75116 Paris 75008 Paris en conformité en place à l’exception Une visite d’inspection a été réalisée
Tél : 01 47 23 75 52 Tél : 01 56 69 52 01 d’une ligne provisoirement à l’arrêt
Fax : 01 47 23 67 53 Fax : 01 56 69 52 08 Aurillac 15 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
Cartonnages Emballages en carton ondulé Angoulême 16 1 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées
FEDERATION FRANÇAISE ONDEF en conformité en place
DU CARTONNAGE 6, square de l’Opéra Louis Jouvet La Rochelle 17 2 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées
4/6 rue Borromée 75009 Paris en conformité en place
75015 Paris Tél : 01 42 68 01 94 Echillais 17 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Tél : 01 45 44 13 37 Fax : 01 42 68 01 93 en conformité en place
Fax : 01 45 48 44 74 Saint-Pierre-d’Oléron 17 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Emballages en Verre en conformité en place
Producteurs Papier/Carton CSVMF / VERRE AVENIR Surgères 17 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
PROCELPAC 114, rue de la Boétie en conformité en place
154, bd Haussmann 75008 Paris Paillé 17 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
75008 Paris Tél : 01 42 65 60 02 en conformité en place
Tél : 01 53 89 24 80 Fax : 01 42 66 23 88 Dijon 21 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Fax : 01 45 62 45 27 en conformité en place
Emballages Souples Pluzunet 22 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Emballages métalliques UNITES en conformité en place
Fûts Acier 5, rue de Chazelles Taden 22 2 Equipements nécessaires à la mise La ligne 1 a été équipée en janvier 2006 de nouveaux
SNFBM / SFIFA 75017 Paris en conformité en place à l’exception brûleurs d’appoint.
79, rue Martre Tél : 01 46 22 09 09 d’une ligne provisoirement à l’arrêt Une visite d’inspection a été réalisée
92110 Clichy Fax : 01 46 22 02 35 Planguenoual 22 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Tél : 01 47 30 52 80 en conformité en place
Fax : 01 47 30 85 81 Montbéliard 25 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
Pontarlier 25 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
72 73
Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006 Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006
fours fours
Besançon 25 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Lons-le-Saunier 39 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Guichainville 27 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Benesse-Maremne 40 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Chartres 28 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Messanges 40 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Ouarville 28 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Pontenx 40 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Châteaudun 28 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Blois 41 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Brest 29 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Vernou-en-Sologne 41 1 Equipements nécessaires à la mise L’usine a redémarré le 1er février 2006.
en conformité en place en conformité en place Une visite d’inspection a été réalisée
Carhaix 29 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Nantes (Valorena) 44 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Nîmes 30 1 Usine récente conforme Visites d’inspection réalisées Nantes (Arc en Ciel) 44 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
dès sa mise en service en conformité en place
Toulouse 31 4 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Orléans 45 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Bessières 31 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Amilly 45 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Bordeaux (Bègles) 33 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Pithiviers 45 1 Equipements nécessaires à la mise Une visite d’inspection a été réalisée en janvier 2006.
en conformité en place en conformité en place, à l’exception Le brûleur d’appoint a été installé fin mars 2006.
Lunel 34 2 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées du brûleur d’appoint L’usine devrait être remplacée fin 2007-début 2008
en conformité en place par une nouvelle installation
Rennes 35 3 Equipements nécessaires à la mise La ligne 2 a été remise en service fin février 2006 Agen 47 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place à l’exception Une visite d’inspection a été réalisée en conformité en place
d’une ligne provisoirement à l’arrêt Angers 49 3 Equipements nécessaires à la mise La ligne provisoirement à l’arrêt a redémarré fin mars 2006.
Vitré 35 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en conformité en place à l’exception Une visite d’inspection a été réalisée
en conformité en place d’une ligne provisoirement à l’arrêt
Saint-Benoît-la-Forêt 37 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Lasse 49 1 Usine récente conforme dès sa mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en service
Grenoble 38 3 Equipements nécessaires à la mise en Visite d’inspection réalisée en janvier 2006 Reims 51 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
conformité en place. La présence des Le four 1 a redémarré en février 2006 en conformité en place
équipements nécessaires au respect des Le changement des brûleurs d’appoint est prévu et a fait l’objet Chaumont 52 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
conditions de température lors du d’un appel d’offres en conformité en place
démarrage de l'unité doit cependant Pontmain 53 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
être vérifiée. Par ailleurs, une ligne est en conformité en place
à l'arrêt le temps d'achever les travaux
de mise en conformité Nancy 54 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
Bourgoin-Jallieu 38 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place L’usine devrait être remplacée début 2007 par une nouvelle Tronville-en-Barrois 55 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
installation en conformité en place
Pontcharra 38 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Pontivy 56 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place en conformité en place
Metz 57 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
74 75
Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006 Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006
fours fours
Nevers 58 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Lyon Nord 69 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
(Fourchambault) en conformité en place en conformité en place
Halluin 59 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée Lyon Sud 69 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en janvier 2006.
en conformité en place en conformité en place à l’exception La ligne 2 a redémarré en février 2006.
Valenciennes 59 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée d’une ligne provisoirement à l’arrêt
en conformité en place Villefranche/Saône 69 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Douchy 59 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en conformité en place
en conformité en place Le Mans 72 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Maubeuge 59 2 Equipements nécessaires à la mise Une visite d’inspection avait été réalisée le 31 mai 2005 en conformité en place sur les fours 2
en conformité en place et n’avait pas conduit à proposer de suites. et 3. Arrêt définitif du four 1.
Une nouvelle visite est prévue en décembre 2006. Valezan 73 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Villers-Saint-Paul 60 2 Usine récente conforme dès sa mise en conformité en place
en service Tignes 73 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Hénin-Beaumont 62 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en conformité en place
en conformité en place Annecy 74 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Noyelles-sous-Lens 62 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en conformité en place
en conformité en place Passy 74 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Arras (1) 62 2 Usine récente conforme dès sa mise Inspection prévue fin décembre 2006 en conformité en place
en service Marignier (Cluses) 74 1 Arrêt provisoire de l’unité Visite d’inspection réalisée en mars 2006
Mourenx 64 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée L’usine a redémarré en avril 2006.
en conformité en place Thonon-les-Bains 74 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Calce 66 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée. en conformité en place
en conformité en place Un troisième four est en projet Rouen 76 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
Strasbourg 67 4 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées en conformité en place
en conformité en place Dieppe 76 2 Equipements nécessaires à la mise La ligne 1 a redémarré en avril 2006.
Haguenau 67 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée en conformité en place à l’exception Une visite d’inspection a été réalisée.
en conformité en place d’une ligne provisoirement à l’arrêt
Mulhouse 68 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée St-Jean-de-Folleville 76 2 Usine récente conforme dès sa mise
en conformité en place (Le Havre) en service
Colmar 68 2 Equipements nécessaire à la mise L'usine respecte les dispositions de l'arrêté du 20 septembre 2002, St-Thibault- 77 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place à l’exception sauf pour ce qui concerne les brûleurs. Ces brûleurs sont nécessaires des-Vignes en conformité en place
des brûleurs d’appoint lors des phases intermédiaires et notamment les phases Monthyon 77 3 Equipements nécessaires à la mise Visites d’inspection réalisées
d'arrêt/démarrage de l'installation. En phase d'exploitation normale, en conformité en place
les dispositions de l'arrêté ministériel sont respectées et en particulier,
les valeurs limites à l'émission. L’exploitant fait état d’un arrêt par an Montereau 77 1 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection prévue mi-novembre 2006
seulement de l’installation. en conformité en place
Le préfet a pris le 15 février 2006 un arrêté mettant en demeure Vaux-le-Pénil 77 2 Usine récente conforme dès
le syndicat de se conformer dans un délai de 3 mois aux dispositions
sa mise en service
de l’arrêté préfectoral du 19 juillet 2005 relatives aux conditions
de combustion et d’alimentation en déchets, puis, compte-tenu du Carrières-sur-Seine 78 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
non respect de ces dispositions dans le délai fixé, un arrêté de en conformité en place
consignation d’une somme d’1,5 million d’euros répondant
Carrières-sous-Poissy 78 2 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
du montant des travaux à réaliser a été signé le 6 juillet 2006.
La somme sera restituée à l’achèvement des travaux. en conformité en place
Les travaux devraient être terminés fin décembre 06 pour Thiverval-Grignon 78 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
la ligne 2 et début mai 2007 pour la ligne 1. en conformité en place
76 77
Usine Dépt. Nb de Situation au 28 déc. 2005 Situation en novembre 2006
fours
Guerville 78 3 Equipements nécessaires à la mise Visite d’inspection réalisée
en conformité en place
Toulon
Avignon
83
84
3
3
Equipements nécessaires à la mise
en conformité en place
Equipements nécessaires à la mise
Visite d’inspection réalisée
78 79
Guide Rhône-Alpes de tous les déchets
Chambre de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes, ADEME
Edition 2003.
Notes
Les déchets d’activité de soins
Fr. Tissot Guerraz, J.C Cetre, M.C Nicolle, M.Perraud
rapport 1999.
www.univ-lyon1.fr/mpu/DAS.html
Bilan technico-économique des études
de mise en conformité des UIOM
Ademe
juillet 2003.
Prévention de la production des déchets
Ministère de l’écologie et du développement durable
février 2004.
Rapport annuel déchets
Ademe
2004.
Élimination des déchets générés par les traitements anticancéreux
(bilan des études R & D), guide de recommandations
Ademe
2004.
Bilan technico économique des études
de mise en conformité des UIOM
Ademe
septembre 2004.
Bilan de l’avancement de la mise en conformité
28 décembre 2005.
Bilan de l’avancement de la mise en conformité
novembre 2006.
Résultats des mesures de dioxines et furannes
à l’émission des usines d’incinération d’ordures ménagères
Ministère de l’écologie et du développement durable
mars 2007.
Cytotoxiques : évaluation des risques professionnels
EMC (Elsevier Masson) toxicologie - pathologie professionnelle
2007.
Les “Bonnes Pratiques de Préparation”
Publication J.O.
21 novembre et 3 décembre 2007.
80 81
Notes
82
Société éditrice et régie : Groupe Nuages Blancs
30/32 rue Troyon - 92310 Sèvres
Tél. : 01 72 29 50 50 - Fax : 01 72 29 50 00
ISBN n° 978-2-9522868-1-7