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Cas de Madagascar
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
_____________________
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion, et de Sociologie
_____________________
Département ECONOMIE
_____________________
Option : ADMINISTRATION
1
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
2
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
2014
3
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
AVANT PROPOS
i
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
REMERCIEMENTS
C'est un grand plaisir pour moi de pouvoir vous présenter le fruit de mes recherches durant
ces quelques années passées à l'Université.
De prime abord, je remercie Dieu de m’avoir donné tout ce que j’avais besoin pour
l’accomplissement de ce mémoire.
Je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements aussi à l’ensemble des professeurs et
enseignants qui m’ont transmis leur savoir, y compris :
Enfin, je remercie tout particulièrement ma famille qui m’a soutenu tant financièrement que
moralement, mes amis de la promotion FANEVA qui a contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce mémoire.
ii
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Fig ure 1 : Rép artitio n des dépe nses p ub liq ues (2010 - 2013) ............................. 13
Fig ure 2 : Évo lutio n de la dépe nse p ub liq ue e n va le ur ( ind ice base 100=1978 ) . 19
Fig ure 3 : Te nda nces des dépe nses p ub liq ues gé né ra le s( En po urc e nta ge d u PI B)
..................................................................................................................... 22
Fig ure 6 : Ana lyse co mparée de s co ncepts ...................................................... 32
Fig ure 7 : La prob lé ma tiq ue de la ges tio n des d épe nses p ub liq ues .................... 34
Fig ure 8 : Or ga nisa tio n de CF ........................................................................ 48
Fig ure 9 : Re for mes b ud géta ire s et le urs é va lua tio ns ....................................... 55
Ta ble au 1: Dota tio ns bud gé ta ires e ffectives pa r c las s ificatio n éco no miq ue
(2010- 2012) (En % d es dépe nse s to ta les ) ........................................................ 11
Ta ble au 2: Evo lutio n d u nivea u d u PIB et de s dépe nses p ub liq ues (Par rappor t a u
PIB : ratio) .................................................................................................... 22
Ta ble au 3 : Evo lutio n des dépense s pub liq ues ma la gas y apr ès la pér iode de
cr ise (e n milliard s d’Ar ia r y, par r apport a u P IB) .............................................. 23
Ta ble au 4 : Evo lutio n des dépe nse s p ub liq ues(e n milliards d ’Ar iar y) .............. 23
Ta ble au 5: les p r inc ipa ux Ser vices p ub lics ..................................................... 25
Enca dré 1 : Les p r inc ipa ux cr itèr es de mes ure de pe r for ma nces ....................... 35
Enca dré 2: Amé lior atio n de gestio n et a llo catio n de la dépe nse ....................... 53
Enca dré 3 : re nforce me nt d es co ntrô le s .......................................................... 57
Enca dré 4 : les d irectives po ur l’é labora tio n de s nor mes de co ntrô le inte r ne .... 59
iii
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
iv
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
CONCLUSION ....................................................................................................................... 62
ANNEXES ............................................................................................................................... 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 69
WEBOGRAPHIE................................................................................................................... 70
v
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
INTRODUCTION
L’année 2009 est incontournable pour l’économie malgache. Elle constitue un grand
tournant historique majeur pour le pays. Cette période est marquée par l’existence d’une crise
politique effrayante. Celle-ci a déjà provoquée un impact sévère sur l’économie pour ne citer,
par exemple, que le ralentissement des activités économiques et le retrait des principaux
bailleurs de fonds. Cette crise politique a renforcé aussi les faiblesses qui étaient déjà visibles
dans les finances publiques malgaches : faible pression fiscale, allocation sous-optimale des
dépenses publiques, manque de transparence dans l’exécution de certaines cat égories de la
dépense, et quasi-absence de contrôles indépendants sur l’utilisation des deniers publics.
« Les appuis budgétaires avaient été bloqués dès la fin 2008 à cause de graves déviances de
gouvernance et le programme du FMI a pris son terme en juin 2009. Aucun programme n’a
été depuis repris pendant cette période de transition » (Banque Mondiale, 2011).
Par conséquent, une forte réduction de la capacité financière de l’Etat a été observée,
ce qui constitue une contrainte exorbitante pour l’Etat de jouer son rôle dans l’économie. Les
recettes se trouvent à leur niveau le plus bas et celles-ci ne sont pas compensées par des
financements internes. Les économies formelles, qui constituent le fondement de l’assiette
fiscale, ont été fortement frappées et les opportunités d’emprunt sont extrêmement limitées
car le marché local est très étroit et le gouvernement a un manque de crédibilité et de
visibilité vis-à-vis des marchés internationaux de capitaux privés. En effet, les recettes
n’arrivent plus à recouvrir les dépenses, c’est pourquoi le budget de l'État connaît un sérieux
déficit. Bien que les dépenses publiques aient un rôle à jouer dans la poursuite des grands
objectifs nationaux, Madagascar ne peut pratiquement plus accroître ses recettes fiscales ou
son niveau d’endettement pour financer celles-ci qui sont déjà plus élevées.
De son coté, le poids des dépenses publiques s’est alourdi d’une manière considérable
à cette époque, et cette pression va probablement s’intensifier dans les années à venir.
L’action publique s’est résumée à créer de nouvelles dépenses, sans se préoccuper d’évaluer
ni leur efficacité, ni celle des dépenses précédentes. La décentralisation et l’extension
continue des frontières de l’action publique, ont entraîné une multiplication des missions et
des acteurs chargés de les mettre en œuvre ce qui résulte un gonflement de l’appareil
administratif. Tel est le cas dans la mise en place de diverses institutions durant la période de
1
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
transition ainsi que des grandes infrastructures sportives. Ce qui se traduit par une
accumulation complexe, parfois incompréhensible, des dépenses publiques et des
responsabilités. Ainsi, selon Niskanen (1971), dans sa théorie du gaspillage bureaucratique,
« la structure bureaucratique dans le secteur public entraine un gonflement inutile des
dépenses publiques en raison de l’importance intrinsèque des programmes et de la mise en
œuvre de combinaison productive non optimale » (in Jaunet, 2006).
Un tel niveau de dépenses représente une charge trop lourde pour l’Etat. Celles-ci sont
probablement insoutenables pour lui que le système fiscal n’a jamais été en mesure de les
financer d’une manière intégrale à cause de niveau générale des recettes qui a été large ment
inferieur par rapport à celui des dépenses. Lorsque les recettes ne couvrent pas les dépenses,
le budget de l'État est exposé à un déficit. L'État, comme tout autre agent qui dépense plus
qu'il n'a de ressources, s'endette. Il doit par conséquent emprunter pour combler son déficit.
C’est pour cette raison qu’on assiste à une forte évolution des intérêts de la dette, ce qui est
déjà assez considérable. Le gouvernement va devoir travailler pour réduire ce déficit. Mais
selon Laffer (1940), "Trop d'impôt tue l'impôt", il faut donc réduire les impôts. Jusque là, le
fait d’augmenter les recettes fiscales parait impossible. La seule option envisageable pour
l’Etat serait de recourir à bien gérer, d’une manière efficiente et efficace, les ressources à sa
disposition pour couvrir les dépenses.
Face à une telle situation, il est nécessaire d’engager des réformes susceptibles
d’infléchir la croissance des dépenses publiques tout en augmenta nt leur rapport coût-
efficacité. D’où l’objet de ce présent travail qui a pour thématique général « optimiser les
dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar»
Par ailleurs, il est irréprochable pour les pouvoirs publics nationaux d’ avoir
conscience sur les risques importants que font peser sur l’économie nationale et sur les
finances publiques fragilisées par la crise politique qui rend le pays plus fragile et vulnérable
et sa croissance économique plus volatile par rapport à celle des autres pays africains voisins.
Ce qui va impliquer le désir d’une meilleure allocation des ressources minimales à la
disposition pour satisfaire les besoins collectifs.
2
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
La problématique principale qui se pose est alors de savoir comment l’Etat malagasy
procède-il à dépenser de manière à obtenir le minimum de dépenses capable de satisfaire les
besoins collectifs sans surpasser les ressources disponibles?
Ainsi, ce travail a pour objectif général d’établir un cadre de gestion des moyens et des
résultats permettant d’optimiser les dépenses réalisées par l’Etat dans la poursuite de ses
actions, et ceci tout en tenant compte du critère d’efficience et d’efficacité de ces dernières.
C’est à partir de cet objectif général que découlent les objectifs spécifiques suivants : la mise
en évidence de gestion des dépenses dès leur conception jusqu’à leur mise en œuvre et
l’appréciation des contrôles effectués par l’Etat à chaque chaine d’exécution des dépenses.
Pour ce faire, des hypothèses doivent être émises, à savoir, la pratique de bonne
gestion améliore l’efficacité des dépenses publiques et la mauvaise performance en matière
des celles-ci provient du mauvais établissement des choix de la part du gouvernement et de la
faiblesse de contrôle. Dans cette étude, on ne prendra en compte que les dépenses effectuées
par l’Etat à travers les marchés publics.
Pour bien cerner, ce travail va se diviser en deux grandes parties composées chacune
d’elle de deux grands chapitres qui comportent des sections. La première partie est consacrée
au cadre théorique et conceptuel de l’Etudes en insistant principalement sur les théories des
dépenses publiques et sur la question de performance en matière de celles-ci. La deuxième
partie va se concentrer sur la marche vers l’optimisation de ces dernières qui traite dans son
premier chapitre l’analyse de système de gestion et de contrôle en matière des dépenses
publiques; Dans son second chapitre, elle propose des perspectives et recommandations y
correspondant.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
PARTIE I : CADRE
THEORIQUE ET
CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’objet principal de ce chapitre est de donner une image claire aux différentes
définitions et concepts des dépenses publiques (section I) et de mesurer le poids de ces
dernières ainsi que leur croissance (section II).
Diverses définitions des dépenses publiques ont été soulevées. Celles-ci varient soit
en fonction de point de vue de l’auteur, soit en fonction de l’orientation de l’étude ainsi que
de son objet. Certaines d’entre elles relèvent de la définition classique (A) et socio-
économique (B) et une autre notion prend son originalité à partir d’un point de vue juridique
(C).
A-Définition classique
La définition classique définition part de l'idée que l'Etat doit effectuer des dépenses
sur la base caisse en ne tolérant pas de déficit budgétaire, celles-ci pour garantir le bien-être
de la population et pour permettre la réalisation des affaires publiques (Kayembe, 2010).
5
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Cette notion est ici prise dans le sens de la bonne gouvernance et est construite dans le
respect des principes budgétaires classiques : la neutralité des finances publiques et l’équilibre
budgétaire (ibidem).
Dans ce cas, la dépense publique est celle qui est faite par l'Etat ou les collectivités
publiques dans la limite des recettes réellement disponibles en vue de garantir au pays la
stabilité économique et social et la promotion des affaires.
B-Définition socio-économique 1
Elle prend son originalité dans la conception keynésienne. Ainsi, les dépenses
publiques sont les transferts qui permettent la réalisation de la mission redistribution de l'Etat.
L'Etat utilise des fonds prélevés sur l'ensemble de la collectivité nationale et le redistribue par
voie des dépenses à des classes ou des groupes de cette même collectivité. En effet, les
transferts ne font rien d'autre que la redistribution des revenus existants, en dehors de tout
échange des biens et des services.
De plus, l’Etat est caractérisé par ses actions dans la vie sociale et dans l'activité
économique. Ainsi, les dépenses publiques se définissent ici comme celles que l'Etat fait dans
l'exercice de ses pouvoirs de commandement. Certaines sont monétaires, d'autre sont
budgétaires. Ces derniers prennent la forme des dépenses et des recettes publiques.
Par contre, les dépenses faites par l'Etat dans les conditions similaires à celles de
particuliers ou organismes privés sont considérés comme des dépenses privées. En
conséquence, toutes les dépenses des collectivités publiques ne sont pas des dépenses
publiques, mais une partie d'entre elles seulement. Le terme « dépenses publiques »
1
Tiré à part ir de l’ouvrage de Philippe en 2014 intitulé, Finance publique
6
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
proprement dit est, ici, employé en pratique dans un sens plus étroit : il désigne seulement les
dépenses incluses dans les annexes et les budgets des collectivités locales.
C-Définition juridique
D’après cette définition, on entend par dépenses publiques, les dépenses des
collectivités publiques qui englobent l'Etat, les Provinces, les communes, les Régions et les
Etablissements publics, en un mot, dépenses de l’Etat et de ses démembrements. Les
établissements publics réunissent les entreprises publiques et services publics à l’échelon
national et local qui sont dotés de la personnalité morale (Duverger, 1984).
Juridiquement parlant, ce qui donne à une dépense le caractère public, c'est la qualité
juridique de l'auteur de la dépense, le fait qu'il s'agit d'un organe ou d'une institution publique
(ibidem.). Ceci stipule que toutes les dépenses effectuées par les collectivités publiques sont
des dépenses publiques, tandis que celles des particuliers et des collectivités privées
(association, sociétés, etc.) sont des dépenses privées.
C’est cette notion juridique de dépenses publiques que nous allons retenir tout au
long de l’analyse.
Après avoir définies la notion dépenses publiques, il est possible de faire une
distinction de ces dernières par rapport aux autres types dépenses, à savoir, les dépenses de
consommation des ménages et celles fiscales. Et c’est cette distinction qui constitue les
caractères généraux de ces premières.
2
Le terme gouvernement est ici utilisé pour désigner l’Etat central tandis que la collectivité locale désigne le
gouvernement à l’échelle locale.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Les dépenses publiques correspondent aux dépenses réalisées par les Collectivités
Publiques en vue de satisfaire l’intérêt général, pour répondre à la demande sociale, c’est à
dire les besoins exprimés par les citoyens. L’appréciation des besoins se fait au niveau
national et aussi aux différents niveaux de l’administration territoriale (Philippe, 2014).
Les dépenses de consommation des ménages peuvent être évaluées à partir des
dépenses qu'ils ont inévitablement supportés pour acquérir des biens et des services destinés à
la satisfaction de leurs besoins et que l’administration publique n’est pas en mesure de les
prendre en charge.
recettes résultant d'une politique d'incitation par des déductions fiscales, à titre d’exemple, la
réduction de l'impôt sur les sociétés.
Sur d’autre point de vue, elles peuvent être considérées comme les coûts de la
politique budgétaire ou de la politique d'incitation des investissements privés, fondement de
l’assiette fiscale. Les dépenses fiscales peuvent prendre un certain nombre de for mes
différentes : « exonérations, déductions, crédits d’impôts, réduction de taux, report d’impôt» 3
Le concept de dépense fiscale fait donc référence à des choix de politique fiscale du
gouvernement par lesquels il accepte volontairement de se priver d'une partie de ses revenus
fiscaux pour atteindre ses objectifs Un tel cout est censé permettre d’augmenter la recette
fiscale de l’Etat.
Les dépenses de l'Etat peuvent être structurées selon des différentes manières. Elles ne
sont pas de même nature, c'est pourquoi elles font l'objet des classifications selon des critères
choisis. Certaines d’entre elles sont classées par services et spécialement par l'objet, et
d’autres sont rassemblées par programme.
Oliva (2008) souligne dans son ouvrage qu’ « il existe plusieurs classifications des
dépenses publiques dont certaines sont purement doctrinales(1) et d’autres sont consacrées
par le droit positif ». Par ailleurs, Les LOLF proposent aussi, à son tour, une autre
classification à partir de ces deux premières(3).
Les dépenses publiques peuvent être regroupées soit par leurs fonctions
administratives, soit par leurs fonctions politiques (Oliva, 2008).
3
Exonérations : montants exclus de la base d’imposition
Déductions : montants déduits du revenu de référence pour obtenir la base d’imposition Crédits d’impôts :
montants déduits de l’impôt dû
Réduction de taux : tau x d’imposition réduit appliqué à une catégorie de contribuables ou de t ransactions
imposables Report d’impôt : allègement sous forme de délai de paiement de l’impôt
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Ainsi pour l’État, on peut effectuer une distinction des dépenses entre les Ministères.
On peut également spécifier les dépenses de l’État et des collectivités locales. Tandis que les
dépenses fonctionnelles sont groupées suivant de grandes fonctions. Cette classification
correspond au budget fonctionnel établi non seulement pour l’État mais aussi pour les
collectivités locales ou les établissements publics.
Cette classification est établie par le droit positif français. Il établit la classification à
partir de la fonction économique des dépenses publiques et de l’autorisation accordée
juridiquement au choix de ces dernières. (Oliva, 2008)
Elles constituent l’essentiel des dépenses publiques, ce qui implique leur importance
car celles-ci permettent à l’Etat d’assurer l’action de ses services. Quant aux dépenses
d’investissement, on s’attache à la durée de l’avantage procuré par les dépenses dans le futur.
Elles englobent les dépenses consacrées aux grandes infrastructures (constructions, routes,
etc.). Les dépenses de transfert et les dépenses de services sont celles qui ne comportent pas
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
de contrepartie et qui permettent aux collectivités publiques d’exercer une fonction sociale ou
une fonction économique.
Par contre, les dépenses non obligatoires regroupent celles qui ne sont pas imposées
par un texte. Elles traduisent ainsi d’une véritable marge de manœuvre de l’organisme
considéré et expliquent en réalité des choix politiques autonomes et en conséquence
l’autonomie budgétaire de l’organisme considéré. Ce choix est conditionné par le niveau de
ressources. Un organisme dont les ressources permettent à peine de couvrir les dépenses
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
obligatoires n’a pas de réelle autonomie car il ne peut pas prévoir les dépenses non
obligatoires.
Les dépenses interdites sont les dépenses qui ne peuvent en aucun cas être réalisées
par l’organisme considéré. Ces dépenses sont alors interdites par le d roit. En général, elles
sortent de la compétence de la collectivité considérée.
Selon la LOLF malagasy, les différentes charges de l’Etat peuvent être regroupées en
deux grandes catégories : les dépenses courantes et celles non courantes ou en capital (Le
budget : guide pratique, 2008).
Ces dépenses comportent aussi les transferts aux ménages, à titre d’exemple, les
bourses scolaires, et les transferts aux entreprises, comme les subventions ainsi que les
dépenses effectuées à l’étranger, comme les cotisations annuelles à certaines organisations
internationales. Les intérêts de la dette publique font aussi partie des dépenses courantes mais
les remboursements des principales ne figurent pas à ce niveau.
Parmi ces dépenses en capital, il y en a celles qui sont financées par le budget national,
et celles qui sont financées par les bailleurs de fonds extérieurs. Au sein de cette dernière
catégorie, il est encore utile de distinguer celles qui sont financées par les dons et celles qui
sont financées par les prêts. Les dépenses courantes structurelles désignent les interventions
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Les dépenses publiques ont un rôle à jouer dans la poursuite des grands objectifs
nationaux. Elles constituent le principal moyen à la disposition de l’Etat qui lui permet
d’accomplir ses missions.
4
Interventions sur les dégâts des cataclysmes naturels, intervention sociale pour l’aide contre la famine, appui à
la santé maternelle et infantile, etc.…
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’intervention de l’État dans l’économie a connu des évolutions, et n’a pas revêtu la
même ampleur ni la même nature selon les pays. L’évolution des finances publiques est aussi
une notion importante qui permet de comprendre le poids et les rôles des dépenses publiques
sur l’économie.
Cette notion varie entre les différents auteurs de la pensée et, ceci dépend de conte xtes
historiques de leur époque. C’est pourquoi il est nécessaire de remettre en cause les rôles de
l’Etat. Cette présence de l’Etat dans l’économie a toujours été un sujet controversé.
Les finances publiques classiques se développent dans le cadre d’un Eta t libéral, c'est-
à-dire un Etat qui laisse le maximum de liberté aux particuliers sur le plan économique. Cette
conception minimaliste de l’Etat trouve son origine dans le libéralisme français du 19ème
siècle.
Une fois que le droit de propriété est reconnu, le marché fournit, à lui seul, les
conditions optimales pour réaliser les opérations d’échanges, de production et de distribution.
Les grandes fonctions économiques essentielles de l’État selon l’approche classique sont :
limiter les excès liés aux
14
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
libertés individuelles, produire des biens collectifs ou biens publics, et veiller à l’équilibre
budgétaire (Duverger, 1984).
Le rôle de l’Etat doit se limiter à ses fonctions régaliennes donc il ne dispose que de
budget limité pour ne pas décourager les acteurs économiques. Ces interventions
économiques marginales requièrent de l’Etat une politique budgétaire financée par l’impôt.
Pour cet auteur, le budget n’est qu’un instrument au service de l’économie. Avec le
laisser-aller et laisser-faire, la situation la plus probable est l’apparition d’un équilibre de sous
emploi, suivi d’un chômage involontaire et d’un écart déflationniste. Ce qui affirme
l’existence de rupture avec la pensée classique et la pensée néo-classique, avec l’idée que les
marchés conduisaient forcément à l’équilibre.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Aussi, Keynes pense qu’on est dans un environnement d'incertitudes. À cause de cette
incertitude la monnaie devient non neutre car en certaines circonstances, il vaut mieux détenir
l’épargne sous forme liquide que de détenir des actifs boursiers. La liquidité de la monnaie
permet de lutter contre l'incertitude. Une insuffisance de la demande et un excès d'épargne
font apparaître un équilibre de sous-emploi. S’il y a équilibre de sous-emploi, cela ouvre la
porte à une intervention de l'Etat pour soutenir une ou plusieurs composantes de la demande.
Keynes souligne qu’il existe 4 variables soutenues : investissement, dépenses publiques,
transferts, et impôts Il appartient donc à l'état la responsabilité de soutenir la demande en
lançant sur plusieurs leviers : la politique monétaire, la politique budgétaire, etc.
L’augmentation des dépenses publiques va permettre de relancer l’économie, et lorsque
l’équilibre économique sera rétabli l’équilibre budgétaire suivra.
Jusque là, l’Etat va jouer un rôle clé de soutient permanent de la demande globale.
Dans la conception keynésienne, les dépenses publiques constituent la politique budgétaire
qui permet à l’Etat de justifier son intervention. Contrairement à la conception libérale, les
finances publiques ne sont plus neutres mais elles deviennent un instrument de la politique
économique. L’équilibre budgétaire n’a plus de sens car celui-ci est substitué par une
situation budgétaire qui permet d’atteindre un équilibre économique, garant de la croissance.
Pour résumer, l’intervention de l’État est justifiée par le fait que le fonctionnement
naturel des marchés ne permet pas d’atteindre une situation Pareto-optimale. Les dépenses
effectuées par l’Etat se bornent seulement sur la production des biens collectifs. Le poids des
dépenses publiques est alors assez faible dans la conception de la nouvelle école publique.
16
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Elle repose sur les travaux de Musgrave (1959). Cette conception reconnaît trois
fonctions essentielles pour l’Etat:
Comme nous avons déjà avancé dans le paragraphe introductif de cette deuxième
section, la taille de dépenses publiques augmentent en même temps avec le développement de
leurs rôles. Théoriquement parlant, Il parait possible de mesurer cette augmentation. En
générale, il existe trois manières permettant de l’apprécier, soit année par année (A), soit par
le multiplicateur Keynésien des dépenses publiques(B), soit par l’évolution du PIB (C).
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
ΙG(t) : Il désigne l’indice annuel (à l’année t) des dépenses publiques (G) par rapport à l’année
précédente (à l’année t-1).
ΑG(t)= ×100
Ces formules permettent de connaitre l’évolution des dépenses publiques année par
année et de faire une comparaison entre deux ou plusieurs niveaux des dépenses de période
différente en choisissant une référence et à partir de laquelle s’effectue la comparaison. Ainsi,
par exemple, le Tableau suivant montre l’évolution des dépenses publiques en valeur des pays
de l’OCDE suivant l’indice de celles-ci :
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Cette théorie a été élaborée par Keynes. On peut mesurer aussi l’accroissement des
dépenses effectuées par l’Etat à travers le poids de son intervention dans l’économie. Ainsi,
l’État peut se manifester, du point de vue de la dépense et du revenu national (PIB=Y), par les
impôts prélevés T et les dépenses publiques G; les impôts sont des prélèvements qui font
partie de la dépense des personnes privées (utilisation du revenu), et les dépenses sont des
contributions à la demande globale, qui accroissent le volume de production. Ainsi, selon lui,
la taille des dépenses publiques augmente du fait que l’Etat étend ses champs d’action dans
l’économie dans la mesure où ces premières contribuent à augmenter la demande globale. Il
procède à une telle anticipation dans le but d’espérer une croissance de production qui
diminuera, à son tour, le niveau de chômage jusqu’à son niveau naturel, donc :
Prenons un exemple : Soit une économie qui a pour fonction de la demande C = 40+0; 8Y et
I = 60, Ye = 500. On ajoute des dépenses publiques G = 10, non financées par l’impôt ; le
nouveau revenu d’équilibre Ye’ est égal à Ye.
6
Les formules sont données par Magnan de Bornier dans « Les modèles macroéconomiques », (20….)
19
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Ye’= 40+0,8Ye’+60+10, soit Ye = 550 ; on note que = 5, les dépenses publiques ont été
multipliées par k.
En infléchissant l’approche avec le multiplicateur budgétaire, Les multiplicateurs
d’investissement et de dépense publique peuvent s’exprimer ainsi : Ye= C 0 + cYe - cT + I + G
Ye (1 - c) = C0 - c T + I + G (et C0 = 0). Le multiplicateur est alors :
Poursuivons l’exemple précédant, les dépenses publiques de 10 sont financées par un impôt
égal ; Le revenu disponible pour la consommation est alors Yd = Y - T, et la fonction C
s’applique à Yd et non plus au revenu total; on a alors : Ye’’= 40 + 0, 8 Yd + I + G =40 + 0;
8(Ye’’- T) + I + G = 510.
On constate que le multiplicateur des dépenses, le budget étant équilibré, n’est que de 1.
On peut supposer aussi que l’état prélève des impôts en fonction du revenu national, par
exemple sous la forme d’une fonction d’imposition du type T = T0 + t. Le multiplicateur de
dépenses publiques sera alors :
20
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
7
Les formules illustrées ainsi que les contenus de ce paragraphe sont tirés à partir de l’ouvrage de Albert et Luc
Saïdj, intitulé finances publiques, édition Dallo z, 2007
21
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Fig ure 3 : Te nda nce s de s dé pe nses publique s gé né rale s (En po urce ntage du
PIB)
22
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
23
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
En 2000, les dépenses de l’Etat se trouvent à leur niveau le plus bas. Elles sont
évaluées à 871.8 milliards d’Ariary. Peu sont les programmes d’investissement entrepris
pendant ce temps. Elles passent de 871.4 à 2565.7 milliards d’Ariary, équivaut à une
augmentation de 194.43 %. Ce qui se traduit par le développement du rôle de l’Etat dans
l’économie. Pendant cet intervalle de temps, le volume des dépenses courantes et celles en
capital sont quasi égales.
24
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Nous avons traité dans le chapitre précédant la notion des dépenses publiques. L’objet
de ce présente chapitre est de déterminer les constitutifs des dépenses publiques. Ceux-ci sont
constitués par la difficulté de choix en matière des besoins à satisfaire et le chaine d’exécution
propre aux dépenses de nature publiques (section I) et la performance en matière des dépenses
publiques fera l’objet de la deuxième section (section II).
Face à la rareté des ressources à sa disposition dans la poursuite de ses actions, l’ Etat
est obligé de faire un choix entre la multitude des besoins qu’il va satisfaire. Le tableau
suivant illustre les services publics entrepris par l’Etat dans la poursuite de ses actions :
Le problème qui se pose est que : comment l’Etat procède- il à agréger un ensemble de
préférences individuelles en un ensemble de préférences sociales qui déterminera, à son tour,
la nature des dépenses à réaliser? D’où, la théorie de l’ « impossibilité d’Arrow » qui stipule
qu’ « il n'existe pas de fonction de choix social indiscutable, permettant d'agréger des
préférences individuelles en préférences sociales » (Jaunet, 2005/2006). Nous allons prendre
un exemple : choix entre projets d'infrastructure : Différents projets d'infrastructure sont
présentés. Ces projets peuvent être classés selon différents critères (prix, durée des travaux et
différents critères de qualité). Mais vu l’état limité du budget, on est obligé de faire un choix,
lequel de ce projet est alors à mettre en œuvre ? Il arrive toutefois que certains organismes
publics visent des publics dits prioritaires en fonction de leurs attributions, de leurs champs
d’intervention spécifiques ou de leurs stratégies d’action. La prise en compte direct de
l’utilité des biens publics à produire pose de sérieux problèmes à l’Etat. Alors, pour qu’il
puisse décider quoi produire, et sur quoi dépenser, des solutions lui paraissent possibles.
A-Théorème d’Arrow 8
Ces hypothèses permettent de vérifier que la procédure d’agrégation des choix sociale
coïncide avec les choix d'un individu donné. Elle se reformule de la manière suivante : on
désigne par X l'ensemble de la population. Une partie F de cette population est dite décisive,
si la fonction de choix social donne comme résultat la liste des préférences des individus de la
partie F, lorsque ceux-ci ont les mêmes préférences individuelles. On montre alors que
l'ensemble de ces parties décisives F forme un échantillon représentatif sur X. Ce qui signifie
8
In Louis Sutre – L2 Écono mie & Gestion - Université Montesquieu Bordeau x IV – 2010/2011
26
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
qu'il existe parmi les éléments de l’échantillon une partie décisive formée d'un seul individu
x, et que toute partie F est décisive si et seulement si cette partie contient cet individu x. On
montre enfin que la fonction de choix social coïncide avec les choix de x. Le choix est donc
établi à partir des préférences de cet individu jugé représentatif.
B-Théorème de Gibbard-Satterthwaite 9
On suppose qu'il y a au moins trois candidats. Ce qui fait que le choix s’opère à partir
des décisions prises par l’élu.
Ces procédures ainsi données sont théoriquement vérifiées selon le respect des
hypothèses soulevées, mais dans la pratique, il est très difficile voire impossible, comme
Arrow l’a annoncé, d’établir une fonction sociale permettant d’agréger les préférences
individuelles qui conduiront, à la suite, à la définition des besoins à satisfaire et à connaitre la
nature des services publics à mettre en œuvre. L’Etat est donc obligé à travers les décideurs
politiques d’établir les besoins selon un certain ordre de priorité et exécute ceux qui se situent
à un degré de priorité assez élevés ce qui constitue le choix des dépenses à prioriser.
Vu sont les procédures à suivre dans les choix des dépenses à réaliser, mais comment
s’opère l’exécution des dépenses publiques ? D’où l’objet de paragraphe suivant.
9
idem.
27
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’exécution d’une dépense obéit à des règles comptables très détaillées. Elles sont
prévues même par le RGCBOP, en son article 32, qui stipule qu’avant d’être payé, les
dépenses sont engagées, liquidées et le cas échéant, ordonnancées.
A-Phase administrative :
1-L’engagement « est un acte par lequel un organisme public crée ou constate à son
encontre une obligation » (RGCBOP, article33). Cela signifie que le besoin à satisfaire doit
être formalisé avant d’être exécuté. C’est la phase préliminaire de l’exécution de dépense. Elle
est la plus importante car une dépense juridiquement engagée crée une obligation pour la
personne publique considérée.
2-La liquidation est un acte qui consiste, selon la RG, en son article 34, alinéa 1,
à« vérifier le montant de la dette et d’arrêter le montant de la dépense » c’est-à-dire évaluer le
montant des dépenses ou plus précisément, calculer le montant de la dépense après avoir
constaté un service fait. L’administration ne peut en principe payer qu’un service
préalablement et réellement fait.
28
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
B-Phase comptable
Cette phase est uniquement constituée par le paiement. Le paiement comprend, à son
tour, deux opérations toujours présentes et une opération qui n’est nécessairement présente en
cas de refus de paiement du comptable : le contrôle de régularité de l’ordre de paiement par le
comptable et le décaissement qui est effectué sous la responsabilité d’un comptable qui assure
les modes de règlement des dépenses publiques.
Source : D. TOMMASI, « Gestion des dépenses publiques dans les pays en développement »,
AFD, Aout 2010
Apres avoir exposé les opérations déterminant les choix des dépenses publiques et les
chaines d’exécution de celles-ci dans la section précédente, cette seconde section étudie, à son
tours, la notion des dépenses efficaces et efficientes. Tout d’abord, On y analyse
successivement la clarification de concepts d’efficience et d’efficacité. Le deuxième
paragraphe a pour objet de définir ce que dépenses publiques qui tiennent leur performance :
efficaces et efficiences.
29
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Mikol (1989), « l'efficience tient compte de la façon dont les ressources disponibles
sont utilisées. L'efficience compare les résultats (prévus ou réalisés) aux moyens (prévus ou
réalisés).»
Avec l'efficience, on ne vise seulement pas à atteindre les objectifs mais aussi de les
atteindre tout en dépensant des ressources moins élevées.
L'efficience allocative est appelée aussi efficience des prix. Elle résulte de la capacité à
combiner les inputs et les outputs dans les proportions optimales, compte tenu des prix donnés
sur le marché. Elle évalue donc la façon dont l’Etat choisit les proportions des différents
inputs par rapport aux prix du marché. Selon Farell, l'inefficience allocative stigmatise
l'utilisation des inputs dans des proportions qui ne correspondent pas à l'optimalité décrite par
les prix relatifs des inputs.
10
Degré auquel l'organisation réduit la quantité d'inputs tout en assurant un bon fonctionnement du système
11
Quantité ou qualité de biens et services produit par l'organisation par rapport à la quantité de ressources
utilisées pour leur production durant une période.
12
Elle met en rapport l'objectif et moyens. Pour qu'un système soit efficace, il faut qu'il mette en œuvre les
moyens adaptés en quantité et en qualité aux objectifs attendus.
30
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
d'inputs utilisés et d'outputs produits, il lui est impossible d'augmenter la quantité d'un output
sans augmenter la quantité d'un ou plusieurs inputs ou de réduire la quantité d'un autre output.
Bon nombre d’auteurs ont essayé de définir le concept d’efficacité, à savoir Camus et
Mikol.
Ainsi, selon Camus (2000), « une action est efficace si les objectifs sont atteints ; par
exemple produire la quantité demandée ».
De son tour, selon Mikol (1989), « l'efficacité d'une entreprise a longtemps été perçue
comme un concept unidimensionnel et mesurée par un seul indicateur, en particulier
financier : chiffre d'affaires, profit, rentabilité ».
On peut dire alors que l'efficacité correspond au degré de réalisation des objectifs.
L'efficacité est le fait d'atteindre un but. L'Etat doit chercher à faire tout moyen possible afin
d'atteindre les objectifs dont il s'est fixé. Par le terme efficacité, l'Etat vise à atteindre ses
objectifs quelques soient le niveau des coûts engagés ou les ressources utilisées. La mesure de
l'efficacité de l’Etat n'est que sa façon d'atteindre ses objectifs.
31
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Les termes efficaces et efficients sont souvent employés dans le domaine de la gestion,
et ne sont pas synonymes bien qu’ils évoquent tous les deux une idée : le rendement en tant
que critère d'évaluation de la productivité. Ils sont liés et complémentaires pour un Etat.
32
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Si les dépenses publiques sont nécessaires pour satisfaire les besoins collectifs, leur
performance ne devra être en aucun cas négligée et que les autorités doivent le promouvoir.
Dans ce cas, pour en expliquer, on va essayer dans le premier temps les critères d’évaluation
de la performance des dépenses publiques (A), et après, l’objet de l’analyse sera la mesure de
celle-ci (B).
L’Etat met de plus en plus en avant l‘objectif de la réduction des déficits publics, qui
peut être assimilé à une recherche de rentabilité. Les services publics ne choisissent pas leur
clientèle, tous les usagers devant être satisfaits selon le principe de l’équité et de l’égalité des
citoyens. Donc, jusque là, une dépense publique efficace est celle qui est capable de satisfaire
les besoins de la collectivité dans son ensemble sans exclusions.
Ensuite, L’Etat produit des biens et des services collectifs permettant de satisfaire les
besoins collectifs en étant soumis à des contraintes de gestion de ses ressources
essentiellement financières, techniques et humaines. Cependant, da ns le secteur public, le
soutien financier de l’Etat et des collectivités fait passer au second plan l’objectif de
rentabilité économique : la finalité principale recherchée est la satisfaction de l’intérêt général
correspondant à la responsabilité d'un service public face au gouvernement et aux citoyens.
33
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Le NMP souligne aussi qu’une séparation claire entre la décision politique et gestion
devra être établie. En effet, il distingue la pertinence et la cohérence des politiques publiques
qui relève de la responsabilité des décideurs politiques et l’efficacité des services qui mettent
en œuvre les politiques décidées qui est sous la responsabilité des gestionnaires de l’Etat. La
mesure de la performance doit donc permettre de renseigner à la fois sur l’efficacité des choix
de politique et sur l’efficience des choix en matière de gestion.
13 Le Nouveau Management Public : Avantages et Limites, Anne Amar, Ludovic Berthier, CEROG, IA E d’A ix-
en-Provence
34
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
35
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
PARTIE II : VERS
L’OPTIMISATION DES
DEPENSES PUBLIQUES
36
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Cette seconde partie est constituée par un cadre analytique de l’étude. Elle fonde
l’analyse principalement sur le désir de chercher une réponse à la question comment rendre
optimales les dépenses publiques c’est-à-dire des dépenses de montant minimum mais
capable de satisfaire les besoins collectifs ou tout au moins, des dépenses de montant
inchangé qui tient compte de l’équilibre budgétaire mais rapportent un certain degré de
performance quant à leurs objectifs qu’à leurs résultats. Pour ce faire, cette partie est
organisée en deux chapitres bien distincts. Elle a pour centre de réflexion la notion de gestion
des dépenses et tente d’établir une analyse sur la notion de contrôles et tout ça en matière de
dépenses publiques sur le compte de Madagascar ; ce sont ceux qui constituent son premier
chapitre. L’objet de son deuxième chapitre sera de formuler des perspectives et
recommandations qui y correspondent.
À Madagascar, comme dans tous les pays en développement, l’Etat dispose de son
propre pratique en matière de gestion de ses dépenses. Elle repose principalement sur deux
logiques complémentaires (OECDE, 2003). La première logique concerne l’application des
principes budgétaires dont le respect de l’équilibre budgétaire en fait partie: « les autorités
ajustent le niveau de leurs dépenses à celui de leurs revenus et du financement externe
37
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Ainsi, nous analysons, tout d’abord, les principes qui régissent les principaux acteurs
des dépenses publiques. Ensuite, le contenu des principes budgétaires fera l’objet du
deuxième paragraphe. Enfin, il sera question d’analyser le contenu des mécanismes du
marché pour les prestations des services publics.
Comme nous avons déjà mentionné plus haut, l’exécution d’une dépense comprend
deux sortes d’opérations. La première opération consiste à décider les dépenses que doit
réaliser l’organisme public. La seconde opération consiste, simplement, à payer les fonds et à
assurer leur conservation. Ces deux sortes d’opérations ont été confiées par le RG à deux
agents distincts et indépendants : les ordonnateurs et les comptables.
1-Les ordonnateurs :
38
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
dépense tout en respectant le principe d’annualité que nous verrons plus tard. Il fixe le
montant de dépense à réaliser sans dépasser le plafond prescrit dans la loi des finances et
donne l’ordre de payer au comptable assignataire (Oliva, 2008).
On entend par comptable public, « d’une catégorie particulière d’agents publics qui
sont responsables du mouvement des deniers publics et du contrôle de la régularité des
opérations financières » (Oliva, 2008). Il est chargé de toutes les opérations financières 15 de
l’Etat dès leurs paiement jusqu’au contrôle de leur régularité.
En matière des dépenses, les comptables publics a pour mission de payer les dépenses
ordonnancées par l’ordonnateur en se référant aux ordres donnés par celui-ci et d’en contrôler
la régularité.
Comme nous avons vu dans les ordonnateurs, Oliva souligne qu’il existe aussi deux
types de comptables publics. Ils peuvent être principaux ou secondaires. O n appelle
comptable principal un agent public qui rend directement son compte au ministère des
finances et du budget. Tandis qu’un comptable secondaire désigne celui dont les opérations
sont centralisées par un comptable principal (idem.).
14
On entend par organisme public, l’Etat, les Collectivités Publiques Territoriales, les EPA et EPIC (RG, art1)
15
Les opérations financières englobent l’opération des recettes et celle des dépenses.
39
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Toutefois, ce principe connait quant à lui des avantages que des limites.
16
Ces avantages et limites en matière de respect de principe de séparation sont tirés à partir de l’ouvrage
d’Oliva, en 2008.
17
18
Des agents de l’administration (les régisseurs d’avances ou de recettes) sont désignés par les ordonnateurs et
agréés par les comptables. Ceu x-ci sont autorisés à percevoir des recettes et à effectuer des dépenses (Oliva,
2008)
40
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Une bonne gestion n’est possible sans l’existence des règles et des principes
rigoureuses et strictes qui déterminent la manière dont on gère les deniers publics et limitent
les décisions d’acteurs y participant.
Bon nombre de principes ont été retenus par la LOLF (2004), à savoir, le principe
d’annualité, d’unité, d’universalité, de spécialité, et d’équilibre.
Le principe d’annualité : consiste sur le fait que le budget est voté pour un an et
s'exécute durant l'année civile qui correspond à l'année budgétaire (allant du 1er janvier
jusqu’au 31 décembre). L’exécution des opérations budgétaires ne doit pas alors dépasser plus
d’une année budgétaire préétablie. Toutefois, il existe certaines opérations qui échappent à ce
principes pour ne citer par exemple que la gestion pluriannuelle de crédits (autorisation de
programme, crédits de paiement et autorisation d’engagement, crédits de paiement) et le
budget supplémentaire.
Le principe d’unité : vise à rassembler la totalité des recettes et des dépenses dans un
document unique. Dès lors, ce principe connaît des exceptions ; par exemple les budgets
annexes21, Les comptes particuliers du Trésor(CPT) ainsi que les lois de finances
rectificatives.
19
« Des ordonnateurs ou d’autres fonctionnaires voire des particuliers peuvent s ’immiscer dans le maniement
des deniers publics soit par fraude, soit par ignorance. Ils deviennent dans ce cas comptables de fait. La gestion
de fait aura ainsi pour conséquence de soumettre les comptables de fait (par opposition aux comptables de droit
que l’on appelle les comptables patents) aux mêmes obligations et responsabilités que celles applicables au x
comptables publics auxquels ils se sont irrégulièrement substitués » (ibidem.).
20
Ces principes budgétaires ont été formulés à partir de ceux qui sont prescrits par la Lo i-Organique-2004-007-
26-Juillet-2004-lois-Finances
21
Les budgets annexes enregistrent les opérations financières de certains services de l'État qui produisent des
biens et des services.
41
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Le principe de spécialité : stipule, à son tour, que l'autorisation de dépenses porte sur
un objet spécialisé et selon leurs missions22 puis répartis par programmes 23 . Il existe toutefois
des crédits pour des dépenses imprévues. Les exemples sont les transferts qui « peuvent
modifier la répartition des crédits entre programmes de ministères distincts, dans la mesure où
l’emploi des crédits ainsi transférés correspond pour un objet déterminé à des actions du
programme d’origine » (Muzellec, 2009); et virements qui modifient la répartition des crédits
entre programme d'un même ministère.
Le principe d’équilibre : a pour finalité d’établir des dépenses qui ne surpassent pas le
niveau prévisibles des recettes c’est-à dire il est interdit d’inscrire des recettes fictives pour
faire face à des dépenses. Actuellement, ce principe n’est plus respecté car on accorde certain
marge de déficit (excédant de la dépense par rapport à la recette disponible).
22
Une mission comprend un ensemble de programmes concourant à une politique publique définie.
23
Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d'actions
relevant d'un même ministère et auquel sont associés des objectifs précis, définis en fonction des finalités
d'intérêt général ainsi que des résultats attendus et faisant l'objet d'une évaluation
24
Les Autorités Contractantes englobent l'État et ses établis sements publics, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics.
42
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
1-Ses principes généraux: Les marchés publics ont pour principes généraux la liberté
d'accès à la commande publique, l'égalité de traitement des candidats et la transparence des
procédures. Ces principes permettent d'assurer l'efficience de la commande publique et la
bonne utilisation des deniers publics, souligne-t- il le CMP.
2- les types de marché : Le CMP distingue quatre types de marché public : les marchés
de travaux, les marchés de fournitures, les marchés de services et les marchés de prestations
intellectuelles.
Les marchés des travaux désignent tous les travaux qui consistent à la réalisation de
bâtiment ou de génie civil ainsi que de grandes infrastructures publiques. Tandis que les
marchés des fournitures englobent toute acquisition des fournitures utiles au bon
fonctionnement d’administration à toute échelle (centrale ou locale). A leur tour, les marchés
de services ont pour objet la réalisation de prestations de services si les marchés de prestations
intellectuelles visent à la réalisation des prestations à caractère principalement intellectuel
dont l’élément prédominant n’est pas physiquement quantifiable. On prévoit dans le CMP qu’
« Ils incluent notamment les contrats de maîtrise d’ouvrage déléguée, les contrats de conduite
d’opération et les contrats de maîtrise d’œuvre et les services d’assistance informatique ».
1-Les organes principaux : Le marché public possède des organes qui assurent l’achat dont la
personne responsable des marchés publics (PRMP) et la commission d’appels d’offre(CAO).
Le PRMP désigne celle qui signe le marché au nom de l’Autorité Contractante et qui conduit
la procédure de passation du marché. Une Unité de Gestion de la Passation des Marchés
(UGPM) est créée auprès de la PRMP à cette fin. Quant à la CAO, elle désigne les personnes
qui sont chargées d’évaluer les offres remises par les candidats. Elle est présidée par la PRMP
et c’est cette dernière qui désigne les membres constituant la CAO.
2-Détermination des besoins à satisfaire : il est prévu par les dispositions des articles 4
et 33 du CMP que la PRMP est tenue de déterminer aussi exactement que possible la nature et
l’étendue des besoins à satisfaire avant tout appel à la concurrence, consultation ou
négociation. Les prestations qui font l’objet des marchés doivent avoir pour objet de répondre
exclusivement à ces besoins.
43
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
3-Choix des procédures: L’exécution d’un marché public se fait par l’établissement
d’un appel d’offres. Le CMP désigne par le terme appel d’offres, « la procédure par laquelle
une Autorité Contractante choisit l’offre proposé par les prestataires en effectuant une
évaluation sur la base de critères objectifs préalablement portés à la connaissance des ces
premiers »(2004).
L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit ouvert lorsque tout candidat
peut remettre une offre, et restreint lorsqu’il n’y a qu’un nombre restreint de candidats qui
peuvent remettre leur offre. Toutefois, il se peut que le marché se réalise par voie de
consultation d’une entreprise ou de grès à grès, c’est-à dire que « la PRMP engage
directement les discussions qui lui paraissent utiles et attribue ensuite le marché à un candidat
pré-identifié à l’avance » (CMP, 2004).
4-Détermination des prix du marché : Les prix des marchés permettent, d’une part, à
couvrir toutes les dépenses qui sont la conséquence nécessaire et directe des travaux,
fournitures ou services, et notamment les impôts, droits et taxes applicables sauf lorsqu’ils
sont exclus du prix du marché en vertu du terme de commerce retenu et, d’autre part, à assurer
au titulaire un bénéfice raisonnable.
C-Les problè mes fréque mment rencontrés dans les commandes publics
Ainsi, différents problèmes ont été constatés quant au respect des étapes et des
procédures à suivre et à la mauvaise gestion des marchés qu’au respect de code qui régit les
marchés publics (PGDI, Mars 2014).
En ce qui concerne le respect des procédures, une utilisation excessive et non justifiée
des procédures exceptionnelles comme la procédure simplifiée permet de payer les dépenses
avant le service fait. Ce qui permet de ne pas respecter les dispositions relatives aux seuils de
passation des marchés, mais par contre, ceci remet en cause l'efficacité des dépenses
publiques.
Le rapport de PGDI affirme aussi que « pour la majorité des entités contrôlées, des
incohérences persistent par rapport aux procédures utilisées en se référant aux seuils de
44
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Quant au respect des codes régissant les marchés, les principales irrégularités
consistent sur le fait qu’il existe des engagements non écrits et que le nombre des membres
de l’organe de la commande publique est parfois non respecté (idem.).
Le contrôle est l’un des éléments essentiels pour la bonne gestion des dépenses
publiques. D’une manière générale, selon l’OCDE, un contrôle a principalement pour principe
«de s’assurer qu’une organisation exerce ses activités dans le cadre juridique de sa
compétence et qu’elle atteint les objectifs de sa mission» (2005).
Migaud (1999) précise que « le terme contrôle est ambigu, car il recoupe, en réalité,
deux fonctions distinctes. Il renvoie, d’une part, à un exercice de suivi des crédits budgétaires,
afin de contrôler la régularité et l’effectivité de la dépense publique. Il ouvre la voie, d’autre
part, à un exercice d’évaluation de la dépense publique, afin de déterminer si celle-ci a atteint
les objectifs qui lui étaient assignés et, dans l’affirmative, s’il est possible d’obtenir des
résultats identiques à un moindre coût » (in Lascombe et Vandendriessche, 2006).
A partir de ce constat, on peut définir le contrôle comme une action visant à s’assurer
que la réalisation d’une dépense se fait suivant le plan défini d’avance et en respectant les
normes, les règlements et les instructions, et ce pour détecter les insuffisances et les
faiblesses en vue de leur trouver des solutions adéquates, et dont l’objectif principal est de
sauvegarder les deniers publics en vue de s’assurer que leur utilisation s’est faite dans le but
auquel elle est destinée. Donc, le contrôle a pour objet, précisément, de vérifier la conformité
d’un acte ou d’une situation avec une règle préétablie. (Samir, 2013)
45
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
On peut dire alors que les contrôles sur la gestion des deniers publics sont
indispensables pour l'évaluation des actions entreprises par l’Etat face aux objectifs fixés et
pour l'identification et la rectification éventuelle failles qui peuvent se susciter durant
l’exécution des dépenses.
Toutefois, l’exécution de contrôle fait par ces organes « ne fait pas obstacle à ceux
exercés par ou sur les ordonnateurs et les comptables publics et les autres corps ou
organismes d'inspection » souligne-t-elle la LOLF en son article 59, à savoir, la Cours des
comptes, l’Autorité de Régulation des Marches Publics (ARMP) et le BIANCO. Mais, tout
simplement, il est à souligné que leur contrôle ne se découle qu’après la constatation des
lacunes lors de la chaine d’exécution des dépenses publiques.
25
Les contenus de ce paragraphe s’inspirent à partir du rapport de voyage d’étude que nous avons fait en 2014 à
Majunga.
46
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
1-Compétences
L’IGE possède, sur le plan administratif et financier, les compétences les plus
étendues en matière de vérification et en matière de contrôle. A cet effet, elle est compétente à
travers l’Etat dans tous ses périmètres, à savoir : les organismes publics, les EPA et EPIC, les
Entreprises publiques et semi-privées à participation majoritaire de l’Etat.
2-Organisation et fonctionnement
Le programme de travail d’un Inspecteur General de l’Etat fait l'objet d'un « ordre de
mission » qu'il prépare et qu'il transmet à la présidence de la République s’il agit d’une
mission venant de sa propre initiative. La signature de cet ordre de mission vaut acceptation
du programme. Son contenu tient en une page, en général. On distingue deux types d’ordre de
mission, à savoir : un ordre de mission permanente et un ordre de mission ponctuelle.
Un inspecteur peut débuter une vérification et obtenir par la suite un ordre de mission
de régularisation. Le contrôle de l'inspection générale ne fait pas obstacle à l'organisation et
au fonctionnement des inspections et contrôles propres à certains ministères, organismes et
institutions.
3-Missions et attributions
L'objet essentiel de l'inspection générale d'Etat est de : Jugement des faits avec des
preuves après chaque mission, Sauvegarder les intérêts du Trésor et les droits des personnes
garantis dans la Constitution, Centraliser le détournement des deniers publics.
26
Selon l’article 55 de la Constitution du 11 Décembre 2010, « le Président de la République dispose des
organes de contrôles de l’Admin istration dont l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) ».
47
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Le contrôleur financier est un des acteurs du circuit de la dépense publique auprès des
deux acteurs majeurs qui sont l’ordonnateur et le comptable public. Ainsi les contrôles
effectués par le CF sur l’ordonnateur sont un garant de la régularité des engagements, car les
vérifications effectuées sur chaque acte d’engagement de l’ordonnateur avant le paiement,
constituent l’assurance d’une utilisation régulière des deniers publics.
1-Organisation et fonctionnement
Il est placé sous la tutelle et le contrôle technique du Ministère de l' Economie, des
Finances et du Budget (MFB). Le Contrôle financier est représenté dans chaque département
ministériel et dans chaque institution par un Contrôleur financier, ou délégué central du
Contrôle financier, assisté de quelques vérificateurs. Il est également représenté dans les
différentes régions. A titre d’illustration, le schéma suivant détaille cette organisation :
27
Le contenu de ce paragraphe est établi suivant le rapport de voyage d’étude que nous avons fait à Majunga en
2014 et les textes qui rég issent le contrôle financier.
28
Lo i organique, loi, décret, arrêté ….
48
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Sa compétence s’étend sur tous les organismes publics disposant des budgets de l’Etat,
à savoir : budget général, budget annexe, budget région, budget des Etablissements Publics
Nationaux (EPN) : EPIC- EPA.
2-Mission et attribution
Le Contrôle Financier a pour mission de veiller par le biais de ses structures centrales
ou régionales à la comptabilisation des engagements des dépenses proposés par les
ordonnateurs ; à la mission de contrôle de régularité et conformité de toutes dépenses
publiques : actes financiers (DEF-TEF) et régie d’avance, visa des marchés, convention, devis
et actes administratifs 29 .
Il joue le rôle de balise quant au bon emploi des deniers publics qu’au respect de
l’Etat de droit ainsi qu’à la Bonne gouvernance, en un mot, le respect de l’orthodoxie
financière dans l’exécution budgétaire.
29
Avancement d’échelon, avancement de classe, avenant.
49
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
visées par ORDSEC (CHED) 30(dépenses <70 000Ar : il s’agit des dépenses de faible
montant donc il suffit de faire confiance à la capacité de gestion de l’ORDSEC) et les
dépenses visées par contrôle financier (dépenses > 700 000Ar).
La demande d'engagement financier est soumise au Contrôle financier qui donne son
visa sur le titre d'engagement financier. L’ORDSEC a l’obligation de faire un rapport général
à la Direction Générale.
Ces organes de contrôle présentent, quant à eux des problèmes qui limitent leur
capacité et leur liberté d’action. Ces organes de contrôle sont soumis au pouvoir hiérarchique
dont ils dépendent et ne peuvent agir qu’ en vertu d'un ordre de mission émis par ces derniers,
ce qui les soumet à l'autorité du pouvoir exécutif, qu'ils sont censés contrôler.
30
Celle-ci est prévue par la Mise en application du décret 2008-1247DGCF du 19 décembre 2008 (par
opposition du cachet « dispensé du visa du contrôle financier par décret n° 2008-1247DGCF du 19 décembre
2008 »
50
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
En théorie, le contrôle a posteriori conduit par l’Inspection d’Etat est rares en raison
du manque de moyens tant humains que financiers ainsi que du manque apparent de volonté
politique de les voir aboutir. « Quand les contrôles sont effectués, les recommandations qui en
découlent sont rarement appliquées» souligne-t- il le PEFA(2007).
Le contrôle a priori a pour objectif de prévenir les actes préjudiciables avant qu’ils ne
surviennent. Cependant, il a l’inconvénient de créer un volume de travail excessif, de retarder
la réalisation des activités et créer une certaine confus ion quant aux responsabilités des
différents acteurs (idem.).
51
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Pour renforcer les systèmes de gestion financière de l’État et pour s’assurer que les
deniers publics ne sont pas avalés dans les multiples étapes de la chaine de la dépense, des
possibilités d’amélioration et des reformes peuvent être envisagées que ceux soient en matière
de GDP (section I) qu’en matière de contrôle (section II).
L’Etat malgache a déjà entrepris des efforts concernant des reformes en matière GDP.
Mais, force est d’affirmer que les défauts restent encore nombreuses et qu’il demeure urgent
qu’il soit en matière de la méthode de gestion ou en ce qui concerne les passations de
marchés publics. « Une comparaison internationale montre que l’efficience ou l’efficacité du
gouvernement malgache à gérer les derniers publics reste à perfectionner » (banque Mondiale,
2011 in rapport de WBI).
Dans le but d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques, de nombreux pays ont
réexaminé les pratiques de gestion applicable dans le secteur public ; Madagascar en fait
partie. Celles-ci reposent sur le fait d’améliorer les services assurés ou les résultats atteints
tout en évitant la forte augmentation des ressources utilisées. Thelen(2010) a souligné que
pour éviter la croissance de dépenses publiques, on peut procéder augmenter la qualité des
services publics à budget inchangé diminuer les dépenses à qualité identique.
Ainsi, Ces approches ont permis aux organismes publics de mieux répondre aux
besoins des utilisateurs tout en améliorant leur efficacité économique. Madagascar a déjà
conscient et a déjà le désir de l’optimisation quant’ aux ressources qu’aux objectifs. L’encadré
suivant expose les lignes d’actions retracées par le rapport des dépenses publiques de la
Banque Mondiale en 2011 pour Madagascar.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Ce qui signifie qu’il est nécessaire de retracer les bons objectifs à mettre en œuvre tout
en tenant compte de leurs faisabilité et leurs impacts directs sur la population si on veut
pratiquer un système de gestion en s’approchant en terme d’efficience et d’efficacité.
Dans plusieurs pays, les autorités s’efforcent de mettre en place des systèmes
d’incitation appropriés pour encourager les entités publiques à atteindre leurs objectifs de
résultats. (Jomard et Al, 2003/2). Pour certains services, on peut faire par exemple une
approche qui vise à déterminer le niveau de financement accordé à chaque activité selon ses
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’Etat doit résister à la tentation d’augmenter les dépenses publiques surtout celles qui
sont sans contrepartie de recettes. Ce logique va dans le sens de préserver le principe
d’équilibre budgétaire qui tend d’établir l’égalité entre les ressources disponible et les
dépenses à réaliser.
De même, un choix de dépense n’est optimal que s’il prend en compte la capacité de
l’administration à s’assurer que ses fonds arrivent bien aux destinataires souhaités et qu’ils ne
sont pas captés par des intermédiaires le long de la chaine de la dépense.
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Le rapport de PGDI sur les Marchés publics remarquent qu’ « après presque neuf
années de mise en œuvre du nouveau Code des Marchés Publics, il a été constaté que le
système de passation de marchés présente encore beaucoup de risques et de faiblesses tant au
niveau central que régional » (2014). Ce qui implique la nécessité d’envisager des efforts
d’amélioration. Ceux-ci reposent essentiellement sur le fait d’établir une bonne pratique de
gestion dans le système de passation de marché.
Ceci est fondé sur le fait de donner des formations et des informations de façon
régulière aux organes de la commande publique en mettant à leur disposition les outils
nécessaires pour qu’ils puissent mener à bien les procédures de passation. A cet effet, des
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Ces efforts en matière de passation des marchés sont tirés à partir des recommandations imposées par le PGDI
dans son rapport concernant les passations des marchés en 2014.
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lignes d’actions sont avancées par le PGDI lui- même : « organisation régulièrement des
sessions de cliniques axées sur des thèmes précis, mise en place d’un système de formation,
de coaching, et de partage de bonnes pratiques en ligne, élaboration et diffusion des outils et
modèles nécessaires à la conduite des procédures, notamment celles en dessous des seuils de
passation de marchés : manuel des achats par bon de commande, modèle de petit contrat pour
les bons de commande».
En ce qui concerne les accès aux informations, il s’agit de rendre transparence les
données relatives aux marchés publics et d’accéder en temps opportun à des informations
complètes et fiables sur la passation des marchés, notamment les opportunités de soumission
(avis spécifiques d’appel public à la concurrence) et les attributions des marchés. Pour faire
face à cet enjeu, l’ARMP doit : développer un outil de publication en ligne en temps réel des
avis de mise en concurrence et attributions de contrats, restructurer le SIGMP pour une
meilleure exploitation des données techniques et statistiques sur la passation des marchés (de
la planification à la gestion contractuelle).
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’encadré qui suit représente les reformes nécessaires en matière de contrôle retracé
par la Banque mondiale dans son rapport des dépenses publiques pour Madagascar.
Les contrôles comme nous l'avions souligné précédemment comprennent les contrôles
administratifs, le contrôle juridictionnel et le contrôle parlementaire, et se réalisent avant,
pendant et après l'exécution du budget de l'Etat.
Cependant, nous insistons ici sur le fait qu'il faudrait que ces contrôles soient effectués
d'une manière indépendante mais pas de façon coercitive afin qu'ils soient efficaces. Le
respect des normes régissant le contrôle interne s’avère nécessaire aussi si on veut mettre en
place un système de contrôle efficace.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
L’indépendance est une condition nécessaire qui garantit l’efficacité d’un contrôle. Ce
qui implique la nécessité d’une extension de celle-ci. Cette indépendance concerne surtout la
prise de décision de l’organe de contrôle sur les actes pris par le chef hiérarchique.
L‘existence de cette hiérarchie réduit l’indépendance de l’organe de contrôle. Il ne peut agir
qu’après avoir reçu l’ordre de mission de son chef hiérarchique, à titre d’exemple celui de
l’IGE, il ne peut effectuer son rôle qu’après avoir eu l’ordre de mission de la part du Président
de la république qui retrace les points de contrôle. Le pouvoir d’auto saisine s'avère alors
impossible pour lui.
L’institut international de contrôle connu sous le nom INTOSAI a avancée des normes qui
garantissent l’efficacité de contrôle interne. Ces normes reposent essentiellement sur l’objet
qu’un contrôle interne doit avoir et sur l’objectif qu’il doit porter. L’encadré suivant expose
ces normes en détail.
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Source : INTOSAI in FMI. Manuel sur la transparence des finances publiques, p. 109
Madagascar a déjà suivi la plupart d’entre elles pour ne citer par exemple que la
vérification des opérations qui se traduit par l’existence de certain rejet de visa de la part de
CF. Mais il est à souligner qu’un contrôle n’est efficace qu’avec le respect en intégralité des
conditions nécessaires et suffisantes permettant d’assurer ceci.
Tout d’abord, il est à réaffirmer que la performance qui tien compte de l’efficacité et
de l’efficience n’est possible qu’avec l’existence d’un cadre de système de gestion approprié
et de contrôle adéquat. Toutefois, cela semble insuffisant s’il ne va pas ensemble avec une
séparation claire et concise entre les preneurs de décisions et l’exécuteur des décisions prises.
En d’autre terme, les décideurs politiques doivent assurer sa responsabilité quant à la
pertinence et à la cohérence des politiques publiques entreprises qu’à l’efficacité des services
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qui mettent en œuvre ces politiques. Ces dernières sont incluses dans la responsabilité de
l’administration. Il pourra être possible que les décideurs ont entretenu des bonnes
politiques c'est-à-dire proposant des solutions adaptées aux attentes de la population mais
celles-ci peuvent être minimisées voire anéanties par une mise en œuvre inefficace de la part
de l’administration. Par contre, il est possible d’entretenir des mauvaises politiques avec
efficacité.
Tout cela nous amène à réfléchir sur deux questions. La première question s’intéresse
à la nécessité d’une collaboration entre les décideurs et l’administration exécuteur quant aux
choix de politiques publiques qu’à leur mise en œuvre. La deuxième question repose sur la
compétence que doivent avoir ces deux acteurs. Ce sont ces deux questions qui constituent les
conditions nécessaires pour permettre à une action publiques d’être efficace et à la fois d’être
efficient dans sa réalisation. La mesure de la performance doit donc permettre de renseigner à
la fois sur l’efficacité des choix de politique et sur l’efficience des choix de gestion.de celles-
ci. Par ailleurs, cette séparation entre les décideurs et l’administration est une des conditions
exigées par la NMP qui est apparu dès le début des années 80. Mais en parlant de NMP, cela
nous amène à penser à un certain concept connu sous le nom « bonne gouvernance ».
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d’une manière efficaces et efficience si un principe est établi : « the right man in the right
place » comme le CRAC l’a dit.
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CONCLUSION
Pour que l’Etat puisse remplir ses missions dans l’économie, il doit avoir à sa
disposition des moyens lui permettant de s’assurer l’accomplissement de ses actions. Ainsi
s’apparaît la notion des dépenses publiques qui, selon Keynes, sont l’une des axes pr incipaux
de la politique budgétaire entreprise par l’Etat. Mais le niveau plus élevé de celles-ci crée
d’autres problèmes à l’Etat qu’il doive s’en méfier. A Madagascar, les dépenses se trouvent,
déjà à un niveau assez considérable, ce qui implique le désir de respecter au moins l’équilibre
budgétaire et d’éviter la forte augmentation y suscitant.
Les dépenses publiques sont réalisées dans le but de satisfaire les besoins collectifs
mais, pour Madagascar, dans la plus part des cas, force est d’affirmer que peu sont les
dépenses publiques réalisées qui arrivent d’une manière intégrale, à satisfaire les besoins
collectifs, ce qui nous conduit à rechercher les sources de cette inefficacité. La banque
mondiale affirme que la mauvaise pratique en matière de ges tion et la faiblesse du système de
contrôle constituent les principaux axes du non performance des dépenses publiques.
Tout ça, pour dire qu’il est contournable pour l’économie malgache la nécessité d’ une
optimisation : faire un arbitrage entre les moyens et les résultats, en d’autre terme, les moyens
mis en œuvre par l’Etat dans la poursuite de ses actions dans l’économie. Celle-ci vise à éviter
l’accroissement de ces derniers et tout en assurant l’atteinte des objectifs entrepris.
Seuls la coexistence d’une bonne gestion et d’un système de contrôle efficace peut
alors assurer l’efficience et l’efficacité des dépenses publiques. La bonne gestion définit les
bons objectifs et les choix des moyens optimaux permettant de satisfaire les besoins collectifs
tandis que le contrôle garantit le respect des règles et des normes qui limite l’accroissement
intitule des dépenses et surveille la réalisation des objectifs imposés jusqu’à leurs mise en
œuvre.
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ANNEXES
ANNEXE A : OGT
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
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Articles et rapports
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PEFA, 2014. Revue des Dépenses Publiques - la politique budgétaire après deux ans de crise
politique et comment l’investissement public peut contribuer à la croissance du pays. Banque
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Décret n°2003-718 du 1er juillet 2003 plaçant le Contrôle des Dépenses Engagées sous tutelle
et le contrôle technique du Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget
Loi Organique n°2004-007 du 26 Juillet 2004 sur les Lois des Finances.
Loi n°81-033, Article 23, autorisant le Ministre des Finances à passer o utre au refus de
WEBOGRAPHIE
www.memoireonline.com/04/10/3359/Croissance-des-depenses-publiques-et-incidence-sur-
le-developpement-au-Cameroun- le-cas-du-secteur.html
www.lagazettedescommunes.com
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a-Contrôle a priori...............................................................49
b-Contrôle en cours d’exécution................................................50
c-Contrôle a postériori ..........................................................50
III-Problèmes relatifs à l’organisation et aux capacités des organes de contrôle .......... 50
CONCLUSION ....................................................................................................................... 62
ANNEXES ............................................................................................................................... 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 69
WEBOGRAPHIE................................................................................................................... 70
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Titre : Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Nombre ce page : 74
Nombre des graphiques : 9
Nombre de tableaux : 5
Résumé
A Madagascar, l’intervention de l’Etat dans l’économie s’est fortement développée dans ces dernières
décennies. Celle-ci implique l’accro issement de son besoin en moyen pour lu i permettre de poursuivre et
d’assurer ses actions. Mais de son coté des crises politiques se fréquentent et celles –ci a eu un impact
considérable pour l’économie. Par conséquent, l’environnement économique n’est plus incitatif pour les
investisseurs privés, fondement de l’assiette fiscale, des mécontentements se voient de la part des bailleurs fonds,
ceux-ci, sont expliqué par leur retrait. Ceu x qui traduisent automatiquement la réduction des ressources à la
disposition de l’Etat dans sa globalité. Alors que l’Etat est tenu de satisfaire les besoins de sa population.
Pour ce faire, la seule option qui lui parait possible est de recourir à la bonne gestion des ressources
disponibles. D’où, la nécessité d’atteindre les objectifs poursuivis avec les moyens à la disposition, ce qui
implique la question d’optimisation des dépenses à réaliser qui tient compte de leur efficacité quant à leurs
objectifs et de leur efficience qu’à leurs moyens.
L’Etat doit alors entreprendre des reformes en mat ière de gestion et de contrôle ses dépenses et doit
rationnaliser ses achats à travers le marché public. Mais, ces recours s’avèrent insuffisant sans l’établissement
d’un cadre logique qui t ient compte la co mpétence de décideur politique et de l’ad ministration exécuteur, d ’où la
nécessité de la bonne gouvernance est incontournable dans la mise en place d’un système de gestion pour
contribuer à la bonne performance de l’action de l’Etat dans l’économie à travers les dépenses publiques.
Mots clés : Admin istration publique, Budget, Co mptabilité publique, Dépenses publiques, Efficacité,
Efficience, Etat, Finances publiques, Loi des finances, Performance, Po lit ique publiques, Principes budgétaires.
Abstract
In Madagascar, the intervention of the state in the economy has grown strongly in recent decades. This
involves increasing its need for means to enable it to continue and to ensure its actions. But on his side of the
political crises attending and these had a significant impact on the economy. The refore, the economic
environment is more conducive for private investors, the basis of the tax base, are being discontent on the part of
donor funds; these are explained by their withdrawal. Those who automatically reflect the reduction in
resources available to the state as a whole. While the state is required to meet the needs of its population.
To do this, the only option that appears to him as possible is through the proper management of available
resources. Hence, the need to achieve the objectives with the resources available, which involves the question of
optimization of expenditure to be made taking into account their effectiveness in their objectives and their
efficiency_and_their_means. .
The state must undertake reforms in the management and co ntrol spending and must streamline its
procurement across the public market. But these remedies prove insufficient without establishing a logical
framework that recognizes the competence of policy maker and executor administration, hence the need for good
governance is essential in the development of a management system to contribute to the good performance of the
action of the state in the economy through public spending.
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