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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité.

Cas de Madagascar

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
_____________________
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion, et de Sociologie
_____________________
Département ECONOMIE
_____________________

Option : ADMINISTRATION

Mémoire pour l’obtention du diplôme de

Maitrise ès-sciences économiques


Thème

OPTIMISER LES DEPENSES PUBLIQUES :


EFFICIENCE ET EFFICACITE.
CAS DE MADAGASCAR

Impétrant : RASOLOFONIAINA Jean Claude Vaniaina

Encadreur : Docteur ANDRIANAMBININA Djohary

Date de soutenance : Lundi, 16 Janvier 2015

Année universitaire 2013-2014

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

OPTIMISER LES DEPENSES PUBLIQUES : EFFICIENCE ET


EFFICACITE
CAS DE MADAGASCAR

RASOLOFONIAINA Jean Claude Vaniaina

2014

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

AVANT PROPOS

De nombreux ouvrages et manuels traitent la question des dépenses publiques. Ce


travail porte essentiellement sur l’économie des finances publiques en se concentrant sur le
désir d’établir des dépenses publiques optimales qui tiendront compte de leur efficacité et de
leur efficience.

Ce travail s’appuie sur les connaissances acquises en cours et sur la littérature


disponible ainsi que sur les bases des données qualitatives et quantitatives auprès de l’institut
national des statistiques et des différents Ministères. Il essaie de fournir un éclairage sur la
question de performance des dépenses publiques à Madagascar et de contribuer à mieux
cerner les possibles concours des réformes des systèmes de gestion et de contrôle de celles-ci
ainsi que l’amélioration que l’on pourra être apportée.

Fruit d’un enseignement dispensé au sein du département ECONOMIE pendant quatre


années d’étude, ce mémoire a pour ambition de formuler une analyse plus ou moins
approfondie sur les dépenses publiques.

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

REMERCIEMENTS

C'est un grand plaisir pour moi de pouvoir vous présenter le fruit de mes recherches durant
ces quelques années passées à l'Université.

De prime abord, je remercie Dieu de m’avoir donné tout ce que j’avais besoin pour
l’accomplissement de ce mémoire.

Je tiens à remercier mon encadreur pédagogique, Docteur ANDRIANAMBININA Djohary.


Malgré ses lourdes responsabilités, Il m’a apporté tous les appuis techniques nécessaires ainsi
que ainsi que des précieux conseils et des connaissances pour parfaire ce mémoire.

Je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements aussi à l’ensemble des professeurs et
enseignants qui m’ont transmis leur savoir, y compris :

Monsieur le Doyen de la faculté de droit, d’économie, de gestion et de sociologie,


RAKOTO David,
Monsieur Fanjava REFENO, le chef de département,
Et tous les enseignants du Département d’ECONOMIE.
J’adresse aussi mes profonds remerciements :

Au Ministère des Finances et du Budget


Aux Responsables de l’Institut National de la Statistique ;
Aux Responsables du CEE et de la Bibliothèque universitaire
Qui ont accepté de m’avoir donné leur soutien en me fournissant les informations et les
documents nécessaires pour la réalisation de mon mémoire.

Enfin, je remercie tout particulièrement ma famille qui m’a soutenu tant financièrement que
moralement, mes amis de la promotion FANEVA qui a contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce mémoire.

Mes sincères remerciements!

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

LISTE DES FIGURES

Fig ure 1 : Rép artitio n des dépe nses p ub liq ues (2010 - 2013) ............................. 13
Fig ure 2 : Évo lutio n de la dépe nse p ub liq ue e n va le ur ( ind ice base 100=1978 ) . 19
Fig ure 3 : Te nda nces des dépe nses p ub liq ues gé né ra le s( En po urc e nta ge d u PI B)
..................................................................................................................... 22
Fig ure 6 : Ana lyse co mparée de s co ncepts ...................................................... 32
Fig ure 7 : La prob lé ma tiq ue de la ges tio n des d épe nses p ub liq ues .................... 34
Fig ure 8 : Or ga nisa tio n de CF ........................................................................ 48
Fig ure 9 : Re for mes b ud géta ire s et le urs é va lua tio ns ....................................... 55

LISTE DES TABLEAUX

Ta ble au 1: Dota tio ns bud gé ta ires e ffectives pa r c las s ificatio n éco no miq ue
(2010- 2012) (En % d es dépe nse s to ta les ) ........................................................ 11
Ta ble au 2: Evo lutio n d u nivea u d u PIB et de s dépe nses p ub liq ues (Par rappor t a u
PIB : ratio) .................................................................................................... 22
Ta ble au 3 : Evo lutio n des dépense s pub liq ues ma la gas y apr ès la pér iode de
cr ise (e n milliard s d’Ar ia r y, par r apport a u P IB) .............................................. 23
Ta ble au 4 : Evo lutio n des dépe nse s p ub liq ues(e n milliards d ’Ar iar y) .............. 23
Ta ble au 5: les p r inc ipa ux Ser vices p ub lics ..................................................... 25

LISTES DES ENCADRES

Enca dré 1 : Les p r inc ipa ux cr itèr es de mes ure de pe r for ma nces ....................... 35
Enca dré 2: Amé lior atio n de gestio n et a llo catio n de la dépe nse ....................... 53
Enca dré 3 : re nforce me nt d es co ntrô le s .......................................................... 57
Enca dré 4 : les d irectives po ur l’é labora tio n de s nor mes de co ntrô le inte r ne .... 59

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

LISTE DES ABREVIATIONS


AFD : Agence Française de Développement
ARMP : Autorité de Régulation des Marchés Publics
BCM : Banque Centrale de Madagascar
BIANCO : Bureau Indépendant Anti-corruption
CDMT : Cadre de Dépense à Moyen Terme
CF : Contrôle financier
CMP : Code des Marchés Publics
CRAC : Cercle de Réflexion des Administrateurs Publics
DGE : Direction Générale de l'Economie
DGI : Direction Générale des Impôts
DGT : Direction Générale du Trésor
EPA : Etablissements Publics à caractère Administratif
EPIC : Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial
EPN : Etablissements Publics Nationaux
GAC : Gestionnaire d’Activité
GDP : Gestion des Dépenses Publiques
GFP : Gestion des Finances Publiques
IGE : Inspection Générale de l’Etat
IGF : Inspection Générale des Finances
INSTAT : Institut National de la Statistique
INTOSAI : International Organization of Supreme Audit Institutions
LOLF : Loi Organique sur la Loi des Finances
NMP : Nouveau Management Public
MFB : Ministère des Finances et du Budget
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OGT : Operations Générales du Trésor
ORDSEC : Ordonnateur Secondaire
Organismes Publics
PEFA: Public Expenditure and Financial Accountability
PGDI : Programmes gouvernementaux pour le développement institutionnel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PRMP : Personne Responsable du Marché Public
RF : Recettes Fiscales
RGCEBOP : Règlement Général sur la Comptabilité de l’Exécution Budgétaire des
SIGFP : Système Intégré de Gestion de Finances Publiques
SIGMP : Système Intégré de Gestion de Marchés Publics
SOA : Services Opérationnels d’Activités
UGPM : Unité de gestion de Passation de Marchés

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

SOMMAIRE

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE........................... 4

CHAPITRE I : NOTION GENERALE DES DEPENSES PUBLIQUES ..................... 5

SECTION I : CONCEPTS ET DEFINITIONS .................................................................. 5


SECTION II : LES ROLES ET LA CROISSANCE DES DÉPENSES PUBLIQUES .. 13

CHAPITRE II : LES CONSTITUTIFS DES DEPENSES PUBLIQUES ................... 25

SECTION I : CHOIX ET CHAINES DE DEPENSES .................................................... 25


SECTION II : NOTION DES DEPENSES EFFICACES ET EFFICIENTES ................. 29

PARTIE II : VERS L’OPTIMISATION DES DEPENSES PUBLIQUES....................... 36

CHAPITRE III : ANALYSE DE SYSTEME DE GESTION ET DE CONTROLE


DES DEPENSES PUBLIQUES............................................................................................... 37

SECTION I : PRATIQUES DE GESTION DES DEPENSES PUBLIQUES (GDP) A


MADAGASCAR .............................................................................................................. 37
SECTION II : NOTION DE CONTROLE EN MATIERE DE L’EXECUTION DES
DEPENSES PUBLIQUES ................................................................................................ 45

CHAPITRE IV : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ............................. 52

SECTION I : REFORMES ENTREPRISES EN MATIERE DES GDP ......................... 52


SECTION II : MODERNISATION DU CONTROLE ................................................... 57
SECTION II : APPORT PERSONNEL ........................................................................... 59

CONCLUSION ....................................................................................................................... 62
ANNEXES ............................................................................................................................... 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 69
WEBOGRAPHIE................................................................................................................... 70

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

INTRODUCTION

L’année 2009 est incontournable pour l’économie malgache. Elle constitue un grand
tournant historique majeur pour le pays. Cette période est marquée par l’existence d’une crise
politique effrayante. Celle-ci a déjà provoquée un impact sévère sur l’économie pour ne citer,
par exemple, que le ralentissement des activités économiques et le retrait des principaux
bailleurs de fonds. Cette crise politique a renforcé aussi les faiblesses qui étaient déjà visibles
dans les finances publiques malgaches : faible pression fiscale, allocation sous-optimale des
dépenses publiques, manque de transparence dans l’exécution de certaines cat égories de la
dépense, et quasi-absence de contrôles indépendants sur l’utilisation des deniers publics.
« Les appuis budgétaires avaient été bloqués dès la fin 2008 à cause de graves déviances de
gouvernance et le programme du FMI a pris son terme en juin 2009. Aucun programme n’a
été depuis repris pendant cette période de transition » (Banque Mondiale, 2011).

Par conséquent, une forte réduction de la capacité financière de l’Etat a été observée,
ce qui constitue une contrainte exorbitante pour l’Etat de jouer son rôle dans l’économie. Les
recettes se trouvent à leur niveau le plus bas et celles-ci ne sont pas compensées par des
financements internes. Les économies formelles, qui constituent le fondement de l’assiette
fiscale, ont été fortement frappées et les opportunités d’emprunt sont extrêmement limitées
car le marché local est très étroit et le gouvernement a un manque de crédibilité et de
visibilité vis-à-vis des marchés internationaux de capitaux privés. En effet, les recettes
n’arrivent plus à recouvrir les dépenses, c’est pourquoi le budget de l'État connaît un sérieux
déficit. Bien que les dépenses publiques aient un rôle à jouer dans la poursuite des grands
objectifs nationaux, Madagascar ne peut pratiquement plus accroître ses recettes fiscales ou
son niveau d’endettement pour financer celles-ci qui sont déjà plus élevées.

De son coté, le poids des dépenses publiques s’est alourdi d’une manière considérable
à cette époque, et cette pression va probablement s’intensifier dans les années à venir.
L’action publique s’est résumée à créer de nouvelles dépenses, sans se préoccuper d’évaluer
ni leur efficacité, ni celle des dépenses précédentes. La décentralisation et l’extension
continue des frontières de l’action publique, ont entraîné une multiplication des missions et
des acteurs chargés de les mettre en œuvre ce qui résulte un gonflement de l’appareil
administratif. Tel est le cas dans la mise en place de diverses institutions durant la période de

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

transition ainsi que des grandes infrastructures sportives. Ce qui se traduit par une
accumulation complexe, parfois incompréhensible, des dépenses publiques et des
responsabilités. Ainsi, selon Niskanen (1971), dans sa théorie du gaspillage bureaucratique,
« la structure bureaucratique dans le secteur public entraine un gonflement inutile des
dépenses publiques en raison de l’importance intrinsèque des programmes et de la mise en
œuvre de combinaison productive non optimale » (in Jaunet, 2006).

Un tel niveau de dépenses représente une charge trop lourde pour l’Etat. Celles-ci sont
probablement insoutenables pour lui que le système fiscal n’a jamais été en mesure de les
financer d’une manière intégrale à cause de niveau générale des recettes qui a été large ment
inferieur par rapport à celui des dépenses. Lorsque les recettes ne couvrent pas les dépenses,
le budget de l'État est exposé à un déficit. L'État, comme tout autre agent qui dépense plus
qu'il n'a de ressources, s'endette. Il doit par conséquent emprunter pour combler son déficit.
C’est pour cette raison qu’on assiste à une forte évolution des intérêts de la dette, ce qui est
déjà assez considérable. Le gouvernement va devoir travailler pour réduire ce déficit. Mais
selon Laffer (1940), "Trop d'impôt tue l'impôt", il faut donc réduire les impôts. Jusque là, le
fait d’augmenter les recettes fiscales parait impossible. La seule option envisageable pour
l’Etat serait de recourir à bien gérer, d’une manière efficiente et efficace, les ressources à sa
disposition pour couvrir les dépenses.

Face à une telle situation, il est nécessaire d’engager des réformes susceptibles
d’infléchir la croissance des dépenses publiques tout en augmenta nt leur rapport coût-
efficacité. D’où l’objet de ce présent travail qui a pour thématique général « optimiser les
dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar»

Par ailleurs, il est irréprochable pour les pouvoirs publics nationaux d’ avoir
conscience sur les risques importants que font peser sur l’économie nationale et sur les
finances publiques fragilisées par la crise politique qui rend le pays plus fragile et vulnérable
et sa croissance économique plus volatile par rapport à celle des autres pays africains voisins.
Ce qui va impliquer le désir d’une meilleure allocation des ressources minimales à la
disposition pour satisfaire les besoins collectifs.

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

La problématique principale qui se pose est alors de savoir comment l’Etat malagasy
procède-il à dépenser de manière à obtenir le minimum de dépenses capable de satisfaire les
besoins collectifs sans surpasser les ressources disponibles?

Ainsi, ce travail a pour objectif général d’établir un cadre de gestion des moyens et des
résultats permettant d’optimiser les dépenses réalisées par l’Etat dans la poursuite de ses
actions, et ceci tout en tenant compte du critère d’efficience et d’efficacité de ces dernières.
C’est à partir de cet objectif général que découlent les objectifs spécifiques suivants : la mise
en évidence de gestion des dépenses dès leur conception jusqu’à leur mise en œuvre et
l’appréciation des contrôles effectués par l’Etat à chaque chaine d’exécution des dépenses.

Pour ce faire, des hypothèses doivent être émises, à savoir, la pratique de bonne
gestion améliore l’efficacité des dépenses publiques et la mauvaise performance en matière
des celles-ci provient du mauvais établissement des choix de la part du gouvernement et de la
faiblesse de contrôle. Dans cette étude, on ne prendra en compte que les dépenses effectuées
par l’Etat à travers les marchés publics.

La méthodologie de recherche utilisée apprise en cours magistral, la revue de la


littérature théorique parcourue ainsi que les bases de données auprès de l’ INSTAT et des
différents Ministères, m’ont permis d’aboutir à la réalisation de ce présent mémoire.

Pour bien cerner, ce travail va se diviser en deux grandes parties composées chacune
d’elle de deux grands chapitres qui comportent des sections. La première partie est consacrée
au cadre théorique et conceptuel de l’Etudes en insistant principalement sur les théories des
dépenses publiques et sur la question de performance en matière de celles-ci. La deuxième
partie va se concentrer sur la marche vers l’optimisation de ces dernières qui traite dans son
premier chapitre l’analyse de système de gestion et de contrôle en matière des dépenses
publiques; Dans son second chapitre, elle propose des perspectives et recommandations y
correspondant.

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

PARTIE I : CADRE
THEORIQUE ET
CONCEPTUEL DE
L'ETUDE

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

A la différence de formation professionnelle, le cursus de formation pédagogique et


professionnalisant est caractérisé par son analyse qui se fonde essentiellement sur des
diverses théories et des concepts. C’est ainsi que cette première grande partie va se concentrer
dans le cadre théorique et conceptuel. Elle essaie d’exposer, dans son premier chapitre, la
notion générale des dépenses publiques. Dans son second chapitre, cette partie traite les
constitutifs des dépenses publiques tout en étudiant respectivement dans la section I et II les
différents concepts d’efficience et d’efficacité et la performance en matière de dépenses
publiques.

CHAPITRE I : NOTION GENERALE DES DEPENSES PUBLIQUES

L’objet principal de ce chapitre est de donner une image claire aux différentes
définitions et concepts des dépenses publiques (section I) et de mesurer le poids de ces
dernières ainsi que leur croissance (section II).

SECTION I : CONCEPTS ET DEFINITIONS

I-Théories sur les dépenses publiques

Diverses définitions des dépenses publiques ont été soulevées. Celles-ci varient soit
en fonction de point de vue de l’auteur, soit en fonction de l’orientation de l’étude ainsi que
de son objet. Certaines d’entre elles relèvent de la définition classique (A) et socio-
économique (B) et une autre notion prend son originalité à partir d’un point de vue juridique
(C).

A-Définition classique

La définition classique définition part de l'idée que l'Etat doit effectuer des dépenses
sur la base caisse en ne tolérant pas de déficit budgétaire, celles-ci pour garantir le bien-être
de la population et pour permettre la réalisation des affaires publiques (Kayembe, 2010).

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Cette notion est ici prise dans le sens de la bonne gouvernance et est construite dans le
respect des principes budgétaires classiques : la neutralité des finances publiques et l’équilibre
budgétaire (ibidem).

Dans ce cas, la dépense publique est celle qui est faite par l'Etat ou les collectivités
publiques dans la limite des recettes réellement disponibles en vue de garantir au pays la
stabilité économique et social et la promotion des affaires.

Cette définition est liée étroitement à la conception classique traditionnelle des


finances publiques.

À cote de cette définition classique traditionnelle, se trouve la définition socio-


économique qui s’inspire de la vision keynésienne des finances publiques (Philippe, 2014).

B-Définition socio-économique 1

Elle prend son originalité dans la conception keynésienne. Ainsi, les dépenses
publiques sont les transferts qui permettent la réalisation de la mission redistribution de l'Etat.
L'Etat utilise des fonds prélevés sur l'ensemble de la collectivité nationale et le redistribue par
voie des dépenses à des classes ou des groupes de cette même collectivité. En effet, les
transferts ne font rien d'autre que la redistribution des revenus existants, en dehors de tout
échange des biens et des services.

De plus, l’Etat est caractérisé par ses actions dans la vie sociale et dans l'activité
économique. Ainsi, les dépenses publiques se définissent ici comme celles que l'Etat fait dans
l'exercice de ses pouvoirs de commandement. Certaines sont monétaires, d'autre sont
budgétaires. Ces derniers prennent la forme des dépenses et des recettes publiques.

Par contre, les dépenses faites par l'Etat dans les conditions similaires à celles de
particuliers ou organismes privés sont considérés comme des dépenses privées. En
conséquence, toutes les dépenses des collectivités publiques ne sont pas des dépenses
publiques, mais une partie d'entre elles seulement. Le terme « dépenses publiques »

1
Tiré à part ir de l’ouvrage de Philippe en 2014 intitulé, Finance publique
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

proprement dit est, ici, employé en pratique dans un sens plus étroit : il désigne seulement les
dépenses incluses dans les annexes et les budgets des collectivités locales.

C-Définition juridique

La notion juridique de dépenses publiques est attachée à la conception classique des


finances publiques moderne. Ainsi, sur ce regard, Albertini(1984) définit les dépenses
publiques comme étant les «dépenses effectuées par la puissance publique (gouvernement,
collectivités locales)»2 .

D’après cette définition, on entend par dépenses publiques, les dépenses des
collectivités publiques qui englobent l'Etat, les Provinces, les communes, les Régions et les
Etablissements publics, en un mot, dépenses de l’Etat et de ses démembrements. Les
établissements publics réunissent les entreprises publiques et services publics à l’échelon
national et local qui sont dotés de la personnalité morale (Duverger, 1984).

Juridiquement parlant, ce qui donne à une dépense le caractère public, c'est la qualité
juridique de l'auteur de la dépense, le fait qu'il s'agit d'un organe ou d'une institution publique
(ibidem.). Ceci stipule que toutes les dépenses effectuées par les collectivités publiques sont
des dépenses publiques, tandis que celles des particuliers et des collectivités privées
(association, sociétés, etc.) sont des dépenses privées.

C’est cette notion juridique de dépenses publiques que nous allons retenir tout au
long de l’analyse.

II-- Les caractères généraux des dépenses publiques

Après avoir définies la notion dépenses publiques, il est possible de faire une
distinction de ces dernières par rapport aux autres types dépenses, à savoir, les dépenses de
consommation des ménages et celles fiscales. Et c’est cette distinction qui constitue les
caractères généraux de ces premières.

2
Le terme gouvernement est ici utilisé pour désigner l’Etat central tandis que la collectivité locale désigne le
gouvernement à l’échelle locale.
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

A-Dépenses publiques proprement dites

Les dépenses publiques correspondent aux dépenses réalisées par les Collectivités
Publiques en vue de satisfaire l’intérêt général, pour répondre à la demande sociale, c’est à
dire les besoins exprimés par les citoyens. L’appréciation des besoins se fait au niveau
national et aussi aux différents niveaux de l’administration territoriale (Philippe, 2014).

Elles comprennent tous les paiements non remboursables de l’Administration. Il s'agit


des investissements dans le système économique et financier dans le cadre de fonctionnement
de commandement c'est-à-dire ses interventions. Certaines sont de nature monétaire, d'autre
sont budgétaires. Ces derniers prennent la forme des dépenses et des recettes publiques. A cet
effet donc, les dépenses publiques sont essentiellement liées : aux achats des biens et services
nécessaires à la production par l'administration publique des services collectifs ; au paiement
des prestations sociales ; au versement des subventions (idem.).

B-Dépenses publiques et dépenses de consommation des ménages

Les dépenses de consommation des ménages peuvent être évaluées à partir des
dépenses qu'ils ont inévitablement supportés pour acquérir des biens et des services destinés à
la satisfaction de leurs besoins et que l’administration publique n’est pas en mesure de les
prendre en charge.

Elles désignent la consommation effective des ménages, à savoir, les dépenses de


consommation finale des ménages incluent les dépenses de santé, d'éducation, de logement,
restant à leur charge, après déduction des dépenses prises en charge par les administrations
publiques. C’est pour dire qu’il y a de dépenses de consommation des ménages supportées par
l’Etat (remboursement des dépenses de santé par la sécurité sociale, etc.).

C-Dépenses publiques et dépenses fiscales

Ce sont « des dispositions législatives ou réglementaires dont la mise en œuvre


entraîne pour l’État une perte de recettes et donc, pour les contribuables, un allégement de
leur charge fiscale par rapport à ce qui serait résulté de l’application de la norme, c’est-à-dire
des principes généraux du droit fiscal français » (Annexe au projet de loi des finances, 2014).
Ainsi, les dépenses fiscales réfèrent généralement à des mesures qui ont pour effet de réduire
ou de différer les impôts et les taxes payables par les contribuables, c’est-à-dire, les pertes de
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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

recettes résultant d'une politique d'incitation par des déductions fiscales, à titre d’exemple, la
réduction de l'impôt sur les sociétés.

Sur d’autre point de vue, elles peuvent être considérées comme les coûts de la
politique budgétaire ou de la politique d'incitation des investissements privés, fondement de
l’assiette fiscale. Les dépenses fiscales peuvent prendre un certain nombre de for mes
différentes : « exonérations, déductions, crédits d’impôts, réduction de taux, report d’impôt» 3

Le concept de dépense fiscale fait donc référence à des choix de politique fiscale du
gouvernement par lesquels il accepte volontairement de se priver d'une partie de ses revenus
fiscaux pour atteindre ses objectifs Un tel cout est censé permettre d’augmenter la recette
fiscale de l’Etat.

III-Structure des dépenses publiques

Les dépenses de l'Etat peuvent être structurées selon des différentes manières. Elles ne
sont pas de même nature, c'est pourquoi elles font l'objet des classifications selon des critères
choisis. Certaines d’entre elles sont classées par services et spécialement par l'objet, et
d’autres sont rassemblées par programme.

Oliva (2008) souligne dans son ouvrage qu’ « il existe plusieurs classifications des
dépenses publiques dont certaines sont purement doctrinales(1) et d’autres sont consacrées
par le droit positif ». Par ailleurs, Les LOLF proposent aussi, à son tour, une autre
classification à partir de ces deux premières(3).

A-La Classification purement doctrinale

Les dépenses publiques peuvent être regroupées soit par leurs fonctions
administratives, soit par leurs fonctions politiques (Oliva, 2008).

3
Exonérations : montants exclus de la base d’imposition
Déductions : montants déduits du revenu de référence pour obtenir la base d’imposition Crédits d’impôts :
montants déduits de l’impôt dû
Réduction de taux : tau x d’imposition réduit appliqué à une catégorie de contribuables ou de t ransactions
imposables Report d’impôt : allègement sous forme de délai de paiement de l’impôt

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

1)-Classification administrative : Du point de vue administratif, les dépenses peuvent


être classifiées soit par organe soit par fonction. Les dépenses organiques sont groupées
suivant les autorités administratives qui les effectuent.

Ainsi pour l’État, on peut effectuer une distinction des dépenses entre les Ministères.
On peut également spécifier les dépenses de l’État et des collectivités locales. Tandis que les
dépenses fonctionnelles sont groupées suivant de grandes fonctions. Cette classification
correspond au budget fonctionnel établi non seulement pour l’État mais aussi pour les
collectivités locales ou les établissements publics.

2)-la classification politique : Politiquement parlant, les dépenses publiques peuvent


être regroupées selon leur impact et leur influence sur l’économie. Elles sont neutres dans le
cas où elles ne bouleversent pas les conditions de la vie économique, sociale et politique
résultant du libre jeu de la main invisible du marché. Tandis qu’elles sont actives dans la
mesure où elles constituent les instruments d ’intervention.

B-La classification selon le droit positif :

Cette classification est établie par le droit positif français. Il établit la classification à
partir de la fonction économique des dépenses publiques et de l’autorisation accordée
juridiquement au choix de ces dernières. (Oliva, 2008)

1)-La classification économique : Du point de vue économique, il est possible de


repartir les dépenses publiques soit en dépenses de fonctionnement et en dépenses
d’investissement, soit en dépenses de transfert e t en dépenses de services. Les dépenses de
fonctionnement et les dépenses d’investissement sont des dépenses courantes qui permettent
à l’organisme d’exercer son activité.

Elles constituent l’essentiel des dépenses publiques, ce qui implique leur importance
car celles-ci permettent à l’Etat d’assurer l’action de ses services. Quant aux dépenses
d’investissement, on s’attache à la durée de l’avantage procuré par les dépenses dans le futur.
Elles englobent les dépenses consacrées aux grandes infrastructures (constructions, routes,
etc.). Les dépenses de transfert et les dépenses de services sont celles qui ne comportent pas

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

de contrepartie et qui permettent aux collectivités publiques d’exercer une fonction sociale ou
une fonction économique.

Le tableau suivant constitue un exemple qui illustre la classification économique des


dépenses publiques.

Tableau 1: Dotations budgétaires effectives par classification économique


(2010-2012) (En % des dépenses totales)

Source : MFB, 2013

2)-Classification juridique : Cette classification concerne la contrainte juridique


pesant sur le choix d’une dépense déterminée. On distingue dès lors, les dépenses
obligatoires, les dépenses non-obligatoires et les dépenses interdites. Les dépenses
obligatoires englobent les dépenses qui sont juridiquement imposées. L’organisme chargé
d’effectuer de telles dépenses ne dispose d’aucune marge de manœuvre, il est obligé (à peine
de sanctions) d’inscrire dans son budget la dépense qui est en général imposée par un texte
particulier.

Par contre, les dépenses non obligatoires regroupent celles qui ne sont pas imposées
par un texte. Elles traduisent ainsi d’une véritable marge de manœuvre de l’organisme
considéré et expliquent en réalité des choix politiques autonomes et en conséquence
l’autonomie budgétaire de l’organisme considéré. Ce choix est conditionné par le niveau de
ressources. Un organisme dont les ressources permettent à peine de couvrir les dépenses

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

obligatoires n’a pas de réelle autonomie car il ne peut pas prévoir les dépenses non
obligatoires.

Les dépenses interdites sont les dépenses qui ne peuvent en aucun cas être réalisées
par l’organisme considéré. Ces dépenses sont alors interdites par le d roit. En général, elles
sortent de la compétence de la collectivité considérée.

C- classification établie par la LOLF

Selon la LOLF malagasy, les différentes charges de l’Etat peuvent être regroupées en
deux grandes catégories : les dépenses courantes et celles non courantes ou en capital (Le
budget : guide pratique, 2008).

1)-Les dépenses courantes : Elles permettent d’assurer l’exploitation courante des


services publics. Ce sont les dépenses publiques liées aux salaires et traitements des
fonctionnaires. Elles renferment aussi les dépenses destinées aux achats des matériels
courants et de fournitures.

Ces dépenses comportent aussi les transferts aux ménages, à titre d’exemple, les
bourses scolaires, et les transferts aux entreprises, comme les subventions ainsi que les
dépenses effectuées à l’étranger, comme les cotisations annuelles à certaines organisations
internationales. Les intérêts de la dette publique font aussi partie des dépenses courantes mais
les remboursements des principales ne figurent pas à ce niveau.

2)-Les dépenses non courantes ou en capital : Les dépenses d’investissements


correspondent à l’achat de biens durables qui enrichissent le patrimoine de l’Etat. Les
infrastructures publiques telles que les routes, les bâtiments tels que les écoles, les hôpitaux
en font partie.

Parmi ces dépenses en capital, il y en a celles qui sont financées par le budget national,
et celles qui sont financées par les bailleurs de fonds extérieurs. Au sein de cette dernière
catégorie, il est encore utile de distinguer celles qui sont financées par les dons et celles qui
sont financées par les prêts. Les dépenses courantes structurelles désignent les interventions

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

sociales et économiques pour l’atteinte des objectifs de développement et d’ajustement


structurel4 .

Les dépenses exceptionnelles englobent les dépenses de fonctionnement de l’Etat à


titre ponctuel et exceptionnel. Les dépenses d’opérations financières Elles ressemblent le
remboursement des emprunts de l’Etat, les avances et les participations financières de l’Etat
dans le capital social des sociétés publiques ou mixtes ainsi qu’au paiement des dividendes
qui s’ensuivent.

Ainsi, à titre d’exemple, le tableau suivant représente la répartition des dépenses


publiques selon la classification établie par la LOLF.

Fig ure 1 : Ré partit io n de s dé pe nse s publique s (2010 -2013)

Source: MFB, rapport économique et financier, 2014

SECTION II : LES ROLES ET LA CROISSANCE DES DÉPENSES


PUBLIQUES

Les dépenses publiques ont un rôle à jouer dans la poursuite des grands objectifs
nationaux. Elles constituent le principal moyen à la disposition de l’Etat qui lui permet
d’accomplir ses missions.

4
Interventions sur les dégâts des cataclysmes naturels, intervention sociale pour l’aide contre la famine, appui à
la santé maternelle et infantile, etc.…
13
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

C’est pourquoi la remise en cause du rôle de l’Etat dans l’économie à partir de la


notion de finances publiques (I) s’avère incontournable dans l’analyse du rôle des dépenses
publiques. De son coté, Il est à remarquer que la taille de dépenses publiques augmentent en
même temps avec le développement de leurs rôles (II).

I-Remise en cause du rôle de l’Etat sur la notion des finances publiques

L’intervention de l’État dans l’économie a connu des évolutions, et n’a pas revêtu la
même ampleur ni la même nature selon les pays. L’évolution des finances publiques est aussi
une notion importante qui permet de comprendre le poids et les rôles des dépenses publiques
sur l’économie.

Cette notion varie entre les différents auteurs de la pensée et, ceci dépend de conte xtes
historiques de leur époque. C’est pourquoi il est nécessaire de remettre en cause les rôles de
l’Etat. Cette présence de l’Etat dans l’économie a toujours été un sujet controversé.

A-Conception classique traditionnelle : Etat-Gendarme

Les finances publiques classiques se développent dans le cadre d’un Eta t libéral, c'est-
à-dire un Etat qui laisse le maximum de liberté aux particuliers sur le plan économique. Cette
conception minimaliste de l’Etat trouve son origine dans le libéralisme français du 19ème
siècle.

Soulignant les mérites du marché et de la co ncurrence, ils soutiennent que


l’intervention de l’Etat devrait se limiter à assurer la protection contre le vol, la fraude, la
force et à assurer la réalisation des contrats. Cela se traduit par la célèbre formule des
Physiocrate « laissez aller, laisser faire, car le monde va de lui- même ».

Une fois que le droit de propriété est reconnu, le marché fournit, à lui seul, les
conditions optimales pour réaliser les opérations d’échanges, de production et de distribution.
Les grandes fonctions économiques essentielles de l’État selon l’approche classique sont :
limiter les excès liés aux

14
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

libertés individuelles, produire des biens collectifs ou biens publics, et veiller à l’équilibre
budgétaire (Duverger, 1984).

Le rôle de l’Etat doit se limiter à ses fonctions régaliennes donc il ne dispose que de
budget limité pour ne pas décourager les acteurs économiques. Ces interventions
économiques marginales requièrent de l’Etat une politique budgétaire financée par l’impôt.

Cependant, la pensée économique libérale rejette un excès d’interventionnisme


étatique dans la vie économique. Ainsi, selon Montesquieu, la dette publique provenant d’un
excès de dépense publique « ôte les revenus véritables de l’Etat à ces qui ont de l’activité et
de l’industrie, pour les transporter aux gens oisifs : c’est-à-dire qu’on donne des commodités
pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour travailler à ceux qui
travaillent »5 . Il affirme, de ce fait, l’inutilité de la dépense publique par rapport à la dépense
privée. D’où la neutralité des finances publiques. Elles sont aussi inactives et insensibles
(idem.).

B-Conception keynésienne : Etat providence

A partir de la guerre de 1914 à 1918, et à la suite de la grande crise de 1929, l’Etat va


intervenir de plus en plus dans le domaine économique comme dans le domaine social.
Contrairement à la vision libérale, Keynes présume que dans le cadre d’une économie de
marché, le dysfonctionnement est possible, ce qui justifie la nécessité d’ une action publique
correctrice_notamment_à_l’aide_de_la_redistribution_des_ ressources.
(www.lagazettedescommunes.com).

Pour cet auteur, le budget n’est qu’un instrument au service de l’économie. Avec le
laisser-aller et laisser-faire, la situation la plus probable est l’apparition d’un équilibre de sous
emploi, suivi d’un chômage involontaire et d’un écart déflationniste. Ce qui affirme
l’existence de rupture avec la pensée classique et la pensée néo-classique, avec l’idée que les
marchés conduisaient forcément à l’équilibre.

5 Lou is de Montesquieu, De l’Esprit des lois, livre XXII, chapitre 17

15
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Aussi, Keynes pense qu’on est dans un environnement d'incertitudes. À cause de cette
incertitude la monnaie devient non neutre car en certaines circonstances, il vaut mieux détenir
l’épargne sous forme liquide que de détenir des actifs boursiers. La liquidité de la monnaie
permet de lutter contre l'incertitude. Une insuffisance de la demande et un excès d'épargne
font apparaître un équilibre de sous-emploi. S’il y a équilibre de sous-emploi, cela ouvre la
porte à une intervention de l'Etat pour soutenir une ou plusieurs composantes de la demande.
Keynes souligne qu’il existe 4 variables soutenues : investissement, dépenses publiques,
transferts, et impôts Il appartient donc à l'état la responsabilité de soutenir la demande en
lançant sur plusieurs leviers : la politique monétaire, la politique budgétaire, etc.
L’augmentation des dépenses publiques va permettre de relancer l’économie, et lorsque
l’équilibre économique sera rétabli l’équilibre budgétaire suivra.

Jusque là, l’Etat va jouer un rôle clé de soutient permanent de la demande globale.
Dans la conception keynésienne, les dépenses publiques constituent la politique budgétaire
qui permet à l’Etat de justifier son intervention. Contrairement à la conception libérale, les
finances publiques ne sont plus neutres mais elles deviennent un instrument de la politique
économique. L’équilibre budgétaire n’a plus de sens car celui-ci est substitué par une
situation budgétaire qui permet d’atteindre un équilibre économique, garant de la croissance.

C-Approche par La nouvelle école publique

Cette conception repose sur le principe de l’unanimité et de l’efficacité parétienne. En


plus des fonctions inhérentes à la conception minimaliste, le gouvernement peut entreprendre
des activités unanimement approuvées par la population.

L’intervention de l’État peut être nécessaire en présence de biens collectifs, c’est-à-


dire de biens qui peuvent être consommés simultanément par plusieurs personnes. L’Etat
devrait donc se limiter à des politiques efficaces au sens de Pareto, c’est-à-dire des politiques
qui augmentent le bien-être de certains individus sans diminuer le bien-être des autres.

Pour résumer, l’intervention de l’État est justifiée par le fait que le fonctionnement
naturel des marchés ne permet pas d’atteindre une situation Pareto-optimale. Les dépenses
effectuées par l’Etat se bornent seulement sur la production des biens collectifs. Le poids des
dépenses publiques est alors assez faible dans la conception de la nouvelle école publique.

16
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

D-Conception classique moderne

Elle repose sur les travaux de Musgrave (1959). Cette conception reconnaît trois
fonctions essentielles pour l’Etat:

La fonction de redistribution : Il s’agit de fonction de redistribution des revenus. L'État


ne se contente pas d’adhérer au principe de la justice commutative, il introduit également un
principe de justice redistributive. L'État cherche également à atteindre une certaine équité
C’est-à-dire réallouer les ressources plus équitablement entre les individus.

La fonction d’affectation des ressources : Elle répond à la question de savoir comment


l'État doit intervenir pour permettre à l'économie d'être efficace optimalement au sens de
Pareto. On a à la fois la fixation de règles et de droits qui permettent au marché de fonctionner
de manière efficace, mais également l’intervention de l'État dans les domaines de défaillance
du marché.

La fonction de stabilisation macroéconomique : L’État a pour mission de réguler


l'activité économique, en relançant l'activité dans les périodes de dépression et en restreignant
les dépenses publiques en période d'inflation. Il s'agit du principe de la régulation
conjoncturelle.

Dans la conception moderne, le rôle de l’Etat est fortement développé, ce qui


implique le gonflement des dépenses publiques et conduit, dès lors, jusqu’au non respect de
principe d’équilibre budgétaire soutenu par les libéraux.

II-Mesure de progression des dépenses publiques

Comme nous avons déjà avancé dans le paragraphe introductif de cette deuxième
section, la taille de dépenses publiques augmentent en même temps avec le développement de
leurs rôles. Théoriquement parlant, Il parait possible de mesurer cette augmentation. En
générale, il existe trois manières permettant de l’apprécier, soit année par année (A), soit par
le multiplicateur Keynésien des dépenses publiques(B), soit par l’évolution du PIB (C).

17
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

A-Indice simple : Année par année

Il s’agit de suivre l’évolution annuelle du taille de dépenses publiques ou de leurs


croissances par une simple comparaison entre les dépenses actuelles et celles précédentes.
Pour en procéder, il suffit de calculer l’indice des dépenses publiques actuelles, d’où la
formule suivante :

ΙG(t)= ×100 (base 100)

ΙG(t) : Il désigne l’indice annuel (à l’année t) des dépenses publiques (G) par rapport à l’année
précédente (à l’année t-1).

Gt : Montant des dépenses publiques (G) à l’année (t)

Gt-1 : Montant des dépenses publiques (G) à l’année (t-1)

Pour suivre leur croissance, on passe à l’établissement du calcul suivant :

ΑG(t)= ×100

ΑG(t) désigne la croissance des dépenses de l’année (t-1) à l’année (t).

Ces formules permettent de connaitre l’évolution des dépenses publiques année par
année et de faire une comparaison entre deux ou plusieurs niveaux des dépenses de période
différente en choisissant une référence et à partir de laquelle s’effectue la comparaison. Ainsi,
par exemple, le Tableau suivant montre l’évolution des dépenses publiques en valeur des pays
de l’OCDE suivant l’indice de celles-ci :

18
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Figure 2 : Évo lutio n d e la dépe nse p ub liq ue e n va le ur ( ind ice ba se 100=1978 )

Source : OCDE, 2010

B-Les Multiplicate ur keynésien6

Cette théorie a été élaborée par Keynes. On peut mesurer aussi l’accroissement des
dépenses effectuées par l’Etat à travers le poids de son intervention dans l’économie. Ainsi,
l’État peut se manifester, du point de vue de la dépense et du revenu national (PIB=Y), par les
impôts prélevés T et les dépenses publiques G; les impôts sont des prélèvements qui font
partie de la dépense des personnes privées (utilisation du revenu), et les dépenses sont des
contributions à la demande globale, qui accroissent le volume de production. Ainsi, selon lui,
la taille des dépenses publiques augmente du fait que l’Etat étend ses champs d’action dans
l’économie dans la mesure où ces premières contribuent à augmenter la demande globale. Il
procède à une telle anticipation dans le but d’espérer une croissance de production qui
diminuera, à son tour, le niveau de chômage jusqu’à son niveau naturel, donc :

On peut écrire : Y = C +E+T et Y = C +I +G; et la condition d’équilibre devient : E + T = I +


G

Prenons un exemple : Soit une économie qui a pour fonction de la demande C = 40+0; 8Y et
I = 60, Ye = 500. On ajoute des dépenses publiques G = 10, non financées par l’impôt ; le
nouveau revenu d’équilibre Ye’ est égal à Ye.

6
Les formules sont données par Magnan de Bornier dans « Les modèles macroéconomiques », (20….)
19
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Ye’= 40+0,8Ye’+60+10, soit Ye = 550 ; on note que = 5, les dépenses publiques ont été

multipliées par k.
En infléchissant l’approche avec le multiplicateur budgétaire, Les multiplicateurs
d’investissement et de dépense publique peuvent s’exprimer ainsi : Ye= C 0 + cYe - cT + I + G
Ye (1 - c) = C0 - c T + I + G (et C0 = 0). Le multiplicateur est alors :

Chacune des variables I, T et G étant considérée séparément, c’est-à-dire en maintenant les


autres constantes.
Si maintenant on établit une relation entre les impôts et les dépenses publiques, le
multiplicateur sera différent : Si G = T, ce qui veut dire que les dépenses budgétaires sont
financées totalement par des impôts; alors, avec I = 0, on obtient :

Poursuivons l’exemple précédant, les dépenses publiques de 10 sont financées par un impôt
égal ; Le revenu disponible pour la consommation est alors Yd = Y - T, et la fonction C
s’applique à Yd et non plus au revenu total; on a alors : Ye’’= 40 + 0, 8 Yd + I + G =40 + 0;
8(Ye’’- T) + I + G = 510.
On constate que le multiplicateur des dépenses, le budget étant équilibré, n’est que de 1.

On suppose maintenant que T = a G c’est-à-dire que les dépenses budgétaires sont


financées pour une certaine proportion a par des impôts; alors, avec I = 0, on obtient :

Il est compris entre et 1.

On peut supposer aussi que l’état prélève des impôts en fonction du revenu national, par
exemple sous la forme d’une fonction d’imposition du type T = T0 + t. Le multiplicateur de
dépenses publiques sera alors :

20
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

C-Par l’évolution du PIB : Loi de Wagner7

La troisième façon de mesurer la progression des dépenses publiques et développée


par A. Wagner dans son ouvrage « Fondement de l’économie politique » en 1892.
Contrairement à Keynes, il préconise, dans sa loi de l'extension de la croissance des activités
de l'Etat, que l'élasticité des dépenses publiques par rapport au P.I.B. est supérieure à l'unité.
Ainsi, Si l’on a G, la dépense publique, ∆G, la variation de cette dépense publique, Y, le
revenu national et ∆Y, la variation de ce même revenu, l’élasticité est donnée de la manière
suivante :

Ce qui signifie que l’augmentation de 1% du P.I.B. se traduit par un accroissement de


1% des dépenses publiques. Cette méthode d’évaluation permet de faire une prévision : pour
connaitre la hausse prévisionnelle des dépenses publiques, il suffit de calculer le taux de
croissance prévisionnel.

Aussi, Wagner explique ce phénomène par l’apparition de nouveaux besoins (santé,


éducation, culture, etc.), mais surtout par la création d’infrastructures nécessaires à
l’organisation et au développement économique et social.

Le tableau suivant montre la croissance de production nationale qui augmente avec le


niveau des dépenses publiques. Ce qui fait que la théorie de Wagner est vérifiée.

7
Les formules illustrées ainsi que les contenus de ce paragraphe sont tirés à partir de l’ouvrage de Albert et Luc
Saïdj, intitulé finances publiques, édition Dallo z, 2007
21
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Tableau 2: Evolution du niveau du PIB et des dépenses publiques (Par rapport


au PIB : ratio)

Source : Direction Générale du Trésors, «Opération globale de trésors» (2008)

Fig ure 3 : Te nda nce s de s dé pe nses publique s gé né rale s (En po urce ntage du
PIB)

Source : OCDE, 2003

22
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

III-Evolution des dépenses publiques malagasy

Les dépenses publiques malagasy ne cessent d’évoluer à travers le temps. Cette


évolution a été clairement observée entre la période de crise (2000-2009). Elle était galopante.
Le tableau suivant représente l’évolution des dépenses publiques de l’année 2000 jusqu’en
2013.

Tableau 3 : Evolution des dépenses publiques malagasy après la période de


crise(en milliards d’Ariary, par rapport au PIB)

Source : INTSTAT, BCM (historique); 2013-14: projections de l'équipe Banque mondiale

Tableau 4 : Evolution des dépenses publiques(en milliards d’Ariary)

Source : Direction Générale du Trésors, «Opération globale de trésors» (2008)

23
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

En 2000, les dépenses de l’Etat se trouvent à leur niveau le plus bas. Elles sont
évaluées à 871.8 milliards d’Ariary. Peu sont les programmes d’investissement entrepris
pendant ce temps. Elles passent de 871.4 à 2565.7 milliards d’Ariary, équivaut à une
augmentation de 194.43 %. Ce qui se traduit par le développement du rôle de l’Etat dans
l’économie. Pendant cet intervalle de temps, le volume des dépenses courantes et celles en
capital sont quasi égales.

24
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

CHAPITRE II : LES CONSTITUTIFS DES DEPENSES PUBLIQUES

Nous avons traité dans le chapitre précédant la notion des dépenses publiques. L’objet
de ce présente chapitre est de déterminer les constitutifs des dépenses publiques. Ceux-ci sont
constitués par la difficulté de choix en matière des besoins à satisfaire et le chaine d’exécution
propre aux dépenses de nature publiques (section I) et la performance en matière des dépenses
publiques fera l’objet de la deuxième section (section II).

SECTION I : CHOIX ET CHAINES DE DEPENSES

I-La théorie économique des choix collectifs

Face à la rareté des ressources à sa disposition dans la poursuite de ses actions, l’ Etat
est obligé de faire un choix entre la multitude des besoins qu’il va satisfaire. Le tableau
suivant illustre les services publics entrepris par l’Etat dans la poursuite de ses actions :

Tableau 5: les principaux Services publics


(Regroupés par nature) (Classification économique)

Source : FMI, Transparence des finances publiques, 2001


25
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Le problème qui se pose est que : comment l’Etat procède- il à agréger un ensemble de
préférences individuelles en un ensemble de préférences sociales qui déterminera, à son tour,
la nature des dépenses à réaliser? D’où, la théorie de l’ « impossibilité d’Arrow » qui stipule
qu’ « il n'existe pas de fonction de choix social indiscutable, permettant d'agréger des
préférences individuelles en préférences sociales » (Jaunet, 2005/2006). Nous allons prendre
un exemple : choix entre projets d'infrastructure : Différents projets d'infrastructure sont
présentés. Ces projets peuvent être classés selon différents critères (prix, durée des travaux et
différents critères de qualité). Mais vu l’état limité du budget, on est obligé de faire un choix,
lequel de ce projet est alors à mettre en œuvre ? Il arrive toutefois que certains organismes
publics visent des publics dits prioritaires en fonction de leurs attributions, de leurs champs
d’intervention spécifiques ou de leurs stratégies d’action. La prise en compte direct de
l’utilité des biens publics à produire pose de sérieux problèmes à l’Etat. Alors, pour qu’il
puisse décider quoi produire, et sur quoi dépenser, des solutions lui paraissent possibles.

Théoriquement, ces solutions sont proposées par Arrow(1948) et Gibbard-


Satterthwaite.

A-Théorème d’Arrow 8

Le théorème d'Arrow consiste à déterminer une fonction de choix social visant à


dresser une liste de préférences collectives à partir des listes des préférences individuelles. On
appelle une fonction de choix social, une fonction qui permet agréger les préférences
individuelles en une préférence collective. Le théorème d'Arrow est conditionné les deux
hypothèses suivantes : la monotonie qui signifie qu’ un individu ne doit pas pouvoir faire
diminuer le classement global d'une option en la classant plus haut et la souveraineté qui
implique qu’ aucun choix social ne doit être impossible a priori.

Ces hypothèses permettent de vérifier que la procédure d’agrégation des choix sociale
coïncide avec les choix d'un individu donné. Elle se reformule de la manière suivante : on
désigne par X l'ensemble de la population. Une partie F de cette population est dite décisive,
si la fonction de choix social donne comme résultat la liste des préférences des individus de la
partie F, lorsque ceux-ci ont les mêmes préférences individuelles. On montre alors que
l'ensemble de ces parties décisives F forme un échantillon représentatif sur X. Ce qui signifie

8
In Louis Sutre – L2 Écono mie & Gestion - Université Montesquieu Bordeau x IV – 2010/2011
26
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

qu'il existe parmi les éléments de l’échantillon une partie décisive formée d'un seul individu
x, et que toute partie F est décisive si et seulement si cette partie contient cet individu x. On
montre enfin que la fonction de choix social coïncide avec les choix de x. Le choix est donc
établi à partir des préférences de cet individu jugé représentatif.

Préférences individuelles =1=> Préférences collectives =2=> Offre de biens publics

B-Théorème de Gibbard-Satterthwaite 9

L’objet de ce théorème consiste à choisir collectivement un unique élu à partir des


préférences individuelles entre plusieurs candidats. Celui-ci énonce le résultat suivant relatif à
une procédure de désignation du gagnant à une élection : chaque individu de la population
classe des candidats à une élection selon un ordre de préférence personnelle ; on suppose que
chaque candidat peut se trouver élu si la population choisit de façon adéquate son ordre de
préférence. Autrement dit, la procédure de désignation n'élimine aucun candidat.

On suppose qu'il y a au moins trois candidats. Ce qui fait que le choix s’opère à partir
des décisions prises par l’élu.

Ces procédures ainsi données sont théoriquement vérifiées selon le respect des
hypothèses soulevées, mais dans la pratique, il est très difficile voire impossible, comme
Arrow l’a annoncé, d’établir une fonction sociale permettant d’agréger les préférences
individuelles qui conduiront, à la suite, à la définition des besoins à satisfaire et à connaitre la
nature des services publics à mettre en œuvre. L’Etat est donc obligé à travers les décideurs
politiques d’établir les besoins selon un certain ordre de priorité et exécute ceux qui se situent
à un degré de priorité assez élevés ce qui constitue le choix des dépenses à prioriser.

Vu sont les procédures à suivre dans les choix des dépenses à réaliser, mais comment
s’opère l’exécution des dépenses publiques ? D’où l’objet de paragraphe suivant.

9
idem.
27
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

II-Les chaines d’exécution des dépenses publiques

L’exécution d’une dépense obéit à des règles comptables très détaillées. Elles sont
prévues même par le RGCBOP, en son article 32, qui stipule qu’avant d’être payé, les
dépenses sont engagées, liquidées et le cas échéant, ordonnancées.

En générale, la dépense publique se réalise en deux phases : la phase administrative et


la phase comptable. La phase administrative consiste a l’engagement, à la liquidation et à
l’ordonnancement tandis que la phase comptable concerne le paiement. C’est ces opérations
qui constituent la chaine d’exécution des dépenses publiques.

A-Phase administrative :

La phase administrative fait intervenir l’ordonnateur. Elle regroupe trois opérations


distinctes : engagement, liquidation, ordonnancement

1-L’engagement « est un acte par lequel un organisme public crée ou constate à son
encontre une obligation » (RGCBOP, article33). Cela signifie que le besoin à satisfaire doit
être formalisé avant d’être exécuté. C’est la phase préliminaire de l’exécution de dépense. Elle
est la plus importante car une dépense juridiquement engagée crée une obligation pour la
personne publique considérée.

2-La liquidation est un acte qui consiste, selon la RG, en son article 34, alinéa 1,
à« vérifier le montant de la dette et d’arrêter le montant de la dépense » c’est-à-dire évaluer le
montant des dépenses ou plus précisément, calculer le montant de la dépense après avoir
constaté un service fait. L’administration ne peut en principe payer qu’un service
préalablement et réellement fait.

3-Ordonnancement ou mandatement est prévu par l’article 35 de RG. Ainsi, c’ « est un


acte administratif donnant, conformément aux résultat de la liquidation, l’ordre de payer la
dette de l’organisme ». Cet ordre de payer est adressé par l’ordonnateur au comptable.
Toutefois, des dépenses peuvent être payées sans ordonnancement ou peuvent faire l’objet
d’un ordonnancement de régularisation après paiement. Ces dépenses sont incluses dans une
liste établie par le ministre des finances et du budget.

28
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Le mandatement constitue la dernière opération administrative avant le paiement qui


constituera la phase comptable.

B-Phase comptable

Cette phase est uniquement constituée par le paiement. Le paiement comprend, à son
tour, deux opérations toujours présentes et une opération qui n’est nécessairement présente en
cas de refus de paiement du comptable : le contrôle de régularité de l’ordre de paiement par le
comptable et le décaissement qui est effectué sous la responsabilité d’un comptable qui assure
les modes de règlement des dépenses publiques.

Figure 5 : Circuit de la dépense

Source : D. TOMMASI, « Gestion des dépenses publiques dans les pays en développement »,
AFD, Aout 2010

SECTION II : NOTION DES DEPENSES EFFICACES ET EFFICIENTES

Apres avoir exposé les opérations déterminant les choix des dépenses publiques et les
chaines d’exécution de celles-ci dans la section précédente, cette seconde section étudie, à son
tours, la notion des dépenses efficaces et efficientes. Tout d’abord, On y analyse
successivement la clarification de concepts d’efficience et d’efficacité. Le deuxième
paragraphe a pour objet de définir ce que dépenses publiques qui tiennent leur performance :
efficaces et efficiences.

I-Clarification de concepts d’efficience et d’efficacité


A-Concepts d’efficience

Isabelle (2003) définit l'efficience comme « la consommation de ressources pour


atteindre l'objectif de façon optimale»

29
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Camus (2000), « l'efficience implique en plus la notion de rendement, il faut être


efficace en combinant au mieux les moyens alloués, produire la quantité demandée en
optimisant les coûts. »

Mikol (1989), « l'efficience tient compte de la façon dont les ressources disponibles
sont utilisées. L'efficience compare les résultats (prévus ou réalisés) aux moyens (prévus ou
réalisés).»

En gros, L'efficience désigne la capacité à atteindre des objectifs au mieux, c'est-à-


dire le plus rapidement avec le moins de moyens. On peut donc dire que l'efficience
économique se réfère aux trois éléments suivants : les ressources 10 , la productivité 11 et la
pertinence 12

Avec l'efficience, on ne vise seulement pas à atteindre les objectifs mais aussi de les
atteindre tout en dépensant des ressources moins élevées.

Pour définir ce concept d'efficience économique, Farrell (1957) la décompose en une


composante allocative et une composante technique q ui, selon Borodak décompose, à son
tour, en efficience d'échelle et en efficience technique pure.

1-Efficience allocative et efficience technique :

L'efficience allocative est appelée aussi efficience des prix. Elle résulte de la capacité à
combiner les inputs et les outputs dans les proportions optimales, compte tenu des prix donnés
sur le marché. Elle évalue donc la façon dont l’Etat choisit les proportions des différents
inputs par rapport aux prix du marché. Selon Farell, l'inefficience allocative stigmatise
l'utilisation des inputs dans des proportions qui ne correspondent pas à l'optimalité décrite par
les prix relatifs des inputs.

L'efficience technique appelée aussi efficience physique concerne la capacité à éviter


le gaspillage. L'entreprise est donc déclarée techniquement efficiente si, pour les niveaux

10
Degré auquel l'organisation réduit la quantité d'inputs tout en assurant un bon fonctionnement du système
11
Quantité ou qualité de biens et services produit par l'organisation par rapport à la quantité de ressources
utilisées pour leur production durant une période.
12
Elle met en rapport l'objectif et moyens. Pour qu'un système soit efficace, il faut qu'il mette en œuvre les
moyens adaptés en quantité et en qualité aux objectifs attendus.
30
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

d'inputs utilisés et d'outputs produits, il lui est impossible d'augmenter la quantité d'un output
sans augmenter la quantité d'un ou plusieurs inputs ou de réduire la quantité d'un autre output.

2- Efficience d'échelle et efficience technique pure :

L'efficience d'échelle permet de rapporter la mesure de l'efficience technique aux


rendements d'échelle obtenus pour les niveaux d'activité optimaux. Ainsi, une entreprise est
inefficiente d'échelle si sa situation initiale est caractérisée par des rendeme nts d'échelle
croissants ou décroissants.

L'efficience technique pure reflète la capacité à optimiser la production pour un niveau


donné d'intrants et, symétriquement, à minimiser les consommations en ressources pour un
niveau donné de production.

B-Efficacité : Essai de Définition

Bon nombre d’auteurs ont essayé de définir le concept d’efficacité, à savoir Camus et
Mikol.

Ainsi, selon Camus (2000), « une action est efficace si les objectifs sont atteints ; par
exemple produire la quantité demandée ».

De son tour, selon Mikol (1989), « l'efficacité d'une entreprise a longtemps été perçue
comme un concept unidimensionnel et mesurée par un seul indicateur, en particulier
financier : chiffre d'affaires, profit, rentabilité ».

On peut dire alors que l'efficacité correspond au degré de réalisation des objectifs.
L'efficacité est le fait d'atteindre un but. L'Etat doit chercher à faire tout moyen possible afin
d'atteindre les objectifs dont il s'est fixé. Par le terme efficacité, l'Etat vise à atteindre ses
objectifs quelques soient le niveau des coûts engagés ou les ressources utilisées. La mesure de
l'efficacité de l’Etat n'est que sa façon d'atteindre ses objectifs.

Comme le concept d’efficience, il importe aussi de distinguer l’efficacité technique,


allocative et d’échelle.

31
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

1-L’efficacité technique : Pour Woodhall (1988), «l’efficacité technique se préoccupe


de savoir quel est le résultat maximum qui peut être obtenu à partir d’un montant donné de
ressources et d’une technologie donnée». Ce qui implique qu’une entreprise est
techniquement efficace lorsqu’elle se situe sur la frontière, c’est-à-dire qu’avec une quantité
déterminée de facteurs, elle obtient le plus haut niveau d’outputs.

2-Efficacité économique ou allocative : Woodhall (1988) stipule que «l’efficacité


économique se préoccupe de savoir comment un niveau désiré de résultats peut être obtenu
avec le minimum de ressources». Ce qui implique que l’entreprise d’une part minimise ses
coûts totaux de production, et d’autre part elle choisit le nivea u de cette dernière qui doit
socialement optimal.

3- l’efficacité à l’échelle : C’est le cas d’une entreprise en situation de concurrence


parfaite, et qui opère à une échelle appropriée, c’est-à-dire que son coût marginal doit être
égal au prix du marché de son produit.

C- Différence entre efficience et efficacité

Les termes efficaces et efficients sont souvent employés dans le domaine de la gestion,
et ne sont pas synonymes bien qu’ils évoquent tous les deux une idée : le rendement en tant
que critère d'évaluation de la productivité. Ils sont liés et complémentaires pour un Etat.

Fig ure 6 : Ana lys e compa ré e de s conce pts

Source : OCDE, 2002

32
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

II-Performance des dépenses publiques

Si les dépenses publiques sont nécessaires pour satisfaire les besoins collectifs, leur
performance ne devra être en aucun cas négligée et que les autorités doivent le promouvoir.
Dans ce cas, pour en expliquer, on va essayer dans le premier temps les critères d’évaluation
de la performance des dépenses publiques (A), et après, l’objet de l’analyse sera la mesure de
celle-ci (B).

A-les critères d’évaluation de la performance :

Tout d’abord, La notion de performance correspond à l’atteinte d’objectifs ou de


résultats attendus ou la création de valeur. Pour une entreprise, la création de valeur est liée,
d’une manière générale, à l’accroissement de profit, elle doit être entendue dans le secteur
public comme une optimisation des services rendus aux citoyens.

L’Etat met de plus en plus en avant l‘objectif de la réduction des déficits publics, qui
peut être assimilé à une recherche de rentabilité. Les services publics ne choisissent pas leur
clientèle, tous les usagers devant être satisfaits selon le principe de l’équité et de l’égalité des
citoyens. Donc, jusque là, une dépense publique efficace est celle qui est capable de satisfaire
les besoins de la collectivité dans son ensemble sans exclusions.

Ensuite, L’Etat produit des biens et des services collectifs permettant de satisfaire les
besoins collectifs en étant soumis à des contraintes de gestion de ses ressources
essentiellement financières, techniques et humaines. Cependant, da ns le secteur public, le
soutien financier de l’Etat et des collectivités fait passer au second plan l’objectif de
rentabilité économique : la finalité principale recherchée est la satisfaction de l’intérêt général
correspondant à la responsabilité d'un service public face au gouvernement et aux citoyens.

Enfin, les méthodes de management traditionnellement employées dans le secteur


public n’a pas permis de bien apprécier la performance des dépenses allouées pour entretenir
des actions de services publics. Elle était jugée à partir du fait que les dépenses sont effectuées
dans le respect des procédures et des règles, et ceci, selon une logique de moyens sans tenir
compte du cout des actions menées, de leur efficacité, de la lourdeur administratif causée par
la centralisation des décisions.

33
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Fig ure 7 : La pro blé ma tique de la ge s tion de s dé pe ns es publique s

Source : CDMT Niger, mars 2009


Ce qui implique la nécessité d’abandonner ces méthodes de management et les remplacer par
le Nouveau Management Public (NMP) 13 . Le NMP privilégie l’atteinte de résultats et prône la
généralisation de la culture de l’évaluation, afin d’optimiser l’allocation des ressources qui
conduira, à son tour, vers les actions les plus efficientes et efficaces. C’est ce qui constitue la
performance des dépenses publiques.

Le NMP souligne aussi qu’une séparation claire entre la décision politique et gestion
devra être établie. En effet, il distingue la pertinence et la cohérence des politiques publiques
qui relève de la responsabilité des décideurs politiques et l’efficacité des services qui mettent
en œuvre les politiques décidées qui est sous la responsabilité des gestionnaires de l’Etat. La
mesure de la performance doit donc permettre de renseigner à la fois sur l’efficacité des choix
de politique et sur l’efficience des choix en matière de gestion.

13 Le Nouveau Management Public : Avantages et Limites, Anne Amar, Ludovic Berthier, CEROG, IA E d’A ix-
en-Provence

34
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

B-Mesure de la performance des dépenses publiques :

Le NMP propose une série d’instruments pour le pilotage et le contrôle du nouveau


système de gestion des affaires publiques permettant d’apprécier la performances des
dépenses effectuées par l’Etat dans la poursuite des actions de services publics en mesurant
l’impact, l'effectivité, l'efficacité, l'efficience des politiques et la satisfaction des l’intérêt
collectif. Ces indicateurs constituent l'outil principal de gestion du nouveau système. Ainsi,
pour évaluer la performance, les séries des questions suivantes doivent s’être succédé :

Encadré 1 : Les principaux critères de mesure de performances

Source : V. GALDEMAR, Décembre 2012

35
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

PARTIE II : VERS
L’OPTIMISATION DES
DEPENSES PUBLIQUES

36
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Cette seconde partie est constituée par un cadre analytique de l’étude. Elle fonde
l’analyse principalement sur le désir de chercher une réponse à la question comment rendre
optimales les dépenses publiques c’est-à-dire des dépenses de montant minimum mais
capable de satisfaire les besoins collectifs ou tout au moins, des dépenses de montant
inchangé qui tient compte de l’équilibre budgétaire mais rapportent un certain degré de
performance quant à leurs objectifs qu’à leurs résultats. Pour ce faire, cette partie est
organisée en deux chapitres bien distincts. Elle a pour centre de réflexion la notion de gestion
des dépenses et tente d’établir une analyse sur la notion de contrôles et tout ça en matière de
dépenses publiques sur le compte de Madagascar ; ce sont ceux qui constituent son premier
chapitre. L’objet de son deuxième chapitre sera de formuler des perspectives et
recommandations qui y correspondent.

CHAPITRE III : ANALYSE DE SYSTEME DE GESTION ET DE


CONTROLE DES DEPENSES PUBLIQUES

Le système de gestion n’est jamais parfaite et définitive, il nécessite toujours de


contrôle qui pourrait garantir la performance dans la réalisation de s dépenses publiques
entreprises par l’Etat dans la poursuite de ses actions. C’est pourquoi, l’objet de ce chapitre
est, d’abord, d’analyser les pratiques de gestion des dépenses publiques à Madagascar. Et
après, il va se focaliser sur la notion de contrôle en matière de l’exécution de ces dernières.

SECTION I : PRATIQUES DE GESTION DES DEPENSES PUBLIQUES (GDP)


A MADAGASCAR

À Madagascar, comme dans tous les pays en développement, l’Etat dispose de son
propre pratique en matière de gestion de ses dépenses. Elle repose principalement sur deux
logiques complémentaires (OECDE, 2003). La première logique concerne l’application des
principes budgétaires dont le respect de l’équilibre budgétaire en fait partie: « les autorités
ajustent le niveau de leurs dépenses à celui de leurs revenus et du financement externe

37
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

disponible » (Banque mondiale, 2001 in idem.). La deuxième logique concerne l’application


des mécanismes du marché pour la prestation des services publics : les marchés publics. Par
ailleurs, le RGCBOP propose aussi des principes qui déterminent, avant tout, les rôles des
principaux acteurs dans l’exécution des dépenses.

Ainsi, nous analysons, tout d’abord, les principes qui régissent les principaux acteurs
des dépenses publiques. Ensuite, le contenu des principes budgétaires fera l’objet du
deuxième paragraphe. Enfin, il sera question d’analyser le contenu des mécanismes du
marché pour les prestations des services publics.

I-Le respect de principe lié aux principaux acteurs des dépenses

L’efficacité de gestion dans l’exécution de la dépense repose de manière originale sur


un principe fondamental : la séparation des ordonnateurs et des comptables (Oliva, 2008). Ce
principe impose en réalité un statut particulier et différent quant à l’ordonnateur qu’au
comptable que constituent les acteurs majeurs de la GDP.

A-Les principaux acteurs des dépenses publiques

Comme nous avons déjà mentionné plus haut, l’exécution d’une dépense comprend
deux sortes d’opérations. La première opération consiste à décider les dépenses que doit
réaliser l’organisme public. La seconde opération consiste, simplement, à payer les fonds et à
assurer leur conservation. Ces deux sortes d’opérations ont été confiées par le RG à deux
agents distincts et indépendants : les ordonnateurs et les comptables.

1-Les ordonnateurs :

Oliva(2008) définit les ordonnateurs comme des «autorités administratives qui


prennent la décision de la dépense, qui calculent le montant exact de la dette mise à la charge
de la collectivité et qui ordonnent le paiement de la dépense correspondante ». En effet, un
ordonnateur est celui qui décide l’utilisation des crédits ouverts.

En matière des dépenses, il a pour mission principale d’engager, de liquider et


d’ordonnancer les dépenses (RG, art 6). C’est lui qui décide si une dépense doit prendre
naissance ou non. C’est l’ordonnateur aussi qui décide le moment quand se réalise une

38
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

dépense tout en respectant le principe d’annualité que nous verrons plus tard. Il fixe le
montant de dépense à réaliser sans dépasser le plafond prescrit dans la loi des finances et
donne l’ordre de payer au comptable assignataire (Oliva, 2008).

Le RG prévoit que les ordonnateurs sont principaux ou délégués. L’ordonnateur


principal désigne celui qui assure la direction administrative et financière d’un organisme
public 14 tandis que les ordonnateurs délégués concernent « les chefs des Institutions et les
membres du Gouvernement, ceux dont les opérations d’ordonnancement, effectuées sous leur
propre responsabilité dans la limite des crédits qui leur ont été délégués, sont centralisées par
l’ordonnateur principal(…) » (RG, art 7).

2-Les comptables publics :

On entend par comptable public, « d’une catégorie particulière d’agents publics qui
sont responsables du mouvement des deniers publics et du contrôle de la régularité des
opérations financières » (Oliva, 2008). Il est chargé de toutes les opérations financières 15 de
l’Etat dès leurs paiement jusqu’au contrôle de leur régularité.

En matière des dépenses, les comptables publics a pour mission de payer les dépenses
ordonnancées par l’ordonnateur en se référant aux ordres donnés par celui-ci et d’en contrôler
la régularité.

Comme nous avons vu dans les ordonnateurs, Oliva souligne qu’il existe aussi deux
types de comptables publics. Ils peuvent être principaux ou secondaires. O n appelle
comptable principal un agent public qui rend directement son compte au ministère des
finances et du budget. Tandis qu’un comptable secondaire désigne celui dont les opérations
sont centralisées par un comptable principal (idem.).

14
On entend par organisme public, l’Etat, les Collectivités Publiques Territoriales, les EPA et EPIC (RG, art1)
15
Les opérations financières englobent l’opération des recettes et celle des dépenses.
39
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

B-Le principe de séparation de fonction

Le principe signifie que les fonctions d’ordonnateur et de comptable sont


incompatibles et que les ordonnateurs et les comptables sont indépendants dans l’exercice de
leurs fonctions (RG, art 24).

1-L’incompatibilité de fonction : ceci se traduit par le fait que la fonction


d’ordonnateur et celle de comptable public ne peut pas être confiée à une même personne.
L’ordonnateur a pour rôle de prescrire les dépenses tandis que le comptable assure le
maniement et la garde des fonds et contrôle la régularité des dépenses prescrites par
l’ordonnateur.

2- L’indépendance de fonction : ceci stipule que chaque acteur est responsable de sa


propre fonction que ce soit pécuniaire ou juridique.

Toutefois, ce principe connait quant à lui des avantages que des limites.

C-Avantages et limites de ce principe 16

On peut compter trois avantages liés au principe de séparation de fonction. D’abord,


l’existence de division de travail permet d’alléger la lourdeur administrative. Ensuite, la
vérification des ordonnateurs par les comptables augmente la régularité des actes prises par ce
premier. Et enfin, l’existence d’une écriture double constitue une base efficace qui pourra
servir le contrôle (Oliva, 2008).

Quant aux limites, l’existence de système de paiement sans ordonnancement 17 qui


permet aux ordonnateurs de s’absenter lors de l’exécution d’une dépense constitue l’une des
cas qui limitent ce principe. Ensuite, le système de la régie d’avances 18 déroge aussi ce

principe (idem.). Aussi, l’existence de comptable de fait 19 prévu par le RG dévalorise


le principe de séparation.

16
Ces avantages et limites en matière de respect de principe de séparation sont tirés à partir de l’ouvrage
d’Oliva, en 2008.
17
18
Des agents de l’administration (les régisseurs d’avances ou de recettes) sont désignés par les ordonnateurs et
agréés par les comptables. Ceu x-ci sont autorisés à percevoir des recettes et à effectuer des dépenses (Oliva,
2008)
40
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

II-Application des grandes principes budgétaires retenus par la LOLF20

Une bonne gestion n’est possible sans l’existence des règles et des principes
rigoureuses et strictes qui déterminent la manière dont on gère les deniers publics et limitent
les décisions d’acteurs y participant.

Bon nombre de principes ont été retenus par la LOLF (2004), à savoir, le principe
d’annualité, d’unité, d’universalité, de spécialité, et d’équilibre.

Le principe d’annualité : consiste sur le fait que le budget est voté pour un an et
s'exécute durant l'année civile qui correspond à l'année budgétaire (allant du 1er janvier
jusqu’au 31 décembre). L’exécution des opérations budgétaires ne doit pas alors dépasser plus
d’une année budgétaire préétablie. Toutefois, il existe certaines opérations qui échappent à ce
principes pour ne citer par exemple que la gestion pluriannuelle de crédits (autorisation de
programme, crédits de paiement et autorisation d’engagement, crédits de paiement) et le
budget supplémentaire.

Le principe d’unité : vise à rassembler la totalité des recettes et des dépenses dans un
document unique. Dès lors, ce principe connaît des exceptions ; par exemple les budgets
annexes21, Les comptes particuliers du Trésor(CPT) ainsi que les lois de finances
rectificatives.

Le principe d’universalité : se décompose en deux préceptes : il est interdit


absolument de compenser ou contracter les recettes et les dépenses entre elles, il est aussi
interdit d’affecter une recette à une dépense particulière. Cependant, des exceptions ont été
accordées à ce principe, à savoir, les CPT qui ne font apparaitre que la solde entre recettes et
dépenses et les comptes d'affectations spéciales mais également par les fonds de concours qui
permettent d'affecter directement des ressources à divers organismes.

19
« Des ordonnateurs ou d’autres fonctionnaires voire des particuliers peuvent s ’immiscer dans le maniement
des deniers publics soit par fraude, soit par ignorance. Ils deviennent dans ce cas comptables de fait. La gestion
de fait aura ainsi pour conséquence de soumettre les comptables de fait (par opposition aux comptables de droit
que l’on appelle les comptables patents) aux mêmes obligations et responsabilités que celles applicables au x
comptables publics auxquels ils se sont irrégulièrement substitués » (ibidem.).
20
Ces principes budgétaires ont été formulés à partir de ceux qui sont prescrits par la Lo i-Organique-2004-007-
26-Juillet-2004-lois-Finances
21
Les budgets annexes enregistrent les opérations financières de certains services de l'État qui produisent des
biens et des services.
41
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Le principe de spécialité : stipule, à son tour, que l'autorisation de dépenses porte sur
un objet spécialisé et selon leurs missions22 puis répartis par programmes 23 . Il existe toutefois
des crédits pour des dépenses imprévues. Les exemples sont les transferts qui « peuvent
modifier la répartition des crédits entre programmes de ministères distincts, dans la mesure où
l’emploi des crédits ainsi transférés correspond pour un objet déterminé à des actions du
programme d’origine » (Muzellec, 2009); et virements qui modifient la répartition des crédits
entre programme d'un même ministère.

Le principe d’équilibre : a pour finalité d’établir des dépenses qui ne surpassent pas le
niveau prévisibles des recettes c’est-à dire il est interdit d’inscrire des recettes fictives pour
faire face à des dépenses. Actuellement, ce principe n’est plus respecté car on accorde certain
marge de déficit (excédant de la dépense par rapport à la recette disponible).

II-Les mécanismes du marché pour la prestation des services publics

Les mécanismes du marché jouent un rôle important dans l’amélioration de


l’efficacité des dépenses publiques. Il est nécessaire de renforcer « la pression
concurrentielle » afin de contraindre les prestataires de services financés par les fonds publics
à améliorer leur efficience tout en répondant au mieux aux besoins exprimés par la population
(OECDE, 2003). Il existe un bon nombre d’instruments permettant de la faire, à savoir, le
benchmarking et le marché public. C’est ce dernier qui est applicable à Madagascar.

A-La notion de marché public

Depuis 2004, le code de passation de marchés publics (CMP) a été introduit à


Madagascar. Il définit le Marché public comme « des contrats administratifs écrits conclus à
titre onéreux avec des personnes publiques, ou privées par les personnes morales de droit
public (…) désignées sous le terme « Autorité Contractante »24 , pour répondre à leurs besoins
en matière de travaux, de fournitures, de services ou de prestations intellectuelles »(CMP,
2004).

22
Une mission comprend un ensemble de programmes concourant à une politique publique définie.
23
Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d'actions
relevant d'un même ministère et auquel sont associés des objectifs précis, définis en fonction des finalités
d'intérêt général ainsi que des résultats attendus et faisant l'objet d'une évaluation
24
Les Autorités Contractantes englobent l'État et ses établis sements publics, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics.
42
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

1-Ses principes généraux: Les marchés publics ont pour principes généraux la liberté
d'accès à la commande publique, l'égalité de traitement des candidats et la transparence des
procédures. Ces principes permettent d'assurer l'efficience de la commande publique et la
bonne utilisation des deniers publics, souligne-t- il le CMP.

2- les types de marché : Le CMP distingue quatre types de marché public : les marchés
de travaux, les marchés de fournitures, les marchés de services et les marchés de prestations
intellectuelles.

Les marchés des travaux désignent tous les travaux qui consistent à la réalisation de
bâtiment ou de génie civil ainsi que de grandes infrastructures publiques. Tandis que les
marchés des fournitures englobent toute acquisition des fournitures utiles au bon
fonctionnement d’administration à toute échelle (centrale ou locale). A leur tour, les marchés
de services ont pour objet la réalisation de prestations de services si les marchés de prestations
intellectuelles visent à la réalisation des prestations à caractère principalement intellectuel
dont l’élément prédominant n’est pas physiquement quantifiable. On prévoit dans le CMP qu’
« Ils incluent notamment les contrats de maîtrise d’ouvrage déléguée, les contrats de conduite
d’opération et les contrats de maîtrise d’œuvre et les services d’assistance informatique ».

B-Exécution des marchés publics

1-Les organes principaux : Le marché public possède des organes qui assurent l’achat dont la
personne responsable des marchés publics (PRMP) et la commission d’appels d’offre(CAO).
Le PRMP désigne celle qui signe le marché au nom de l’Autorité Contractante et qui conduit
la procédure de passation du marché. Une Unité de Gestion de la Passation des Marchés
(UGPM) est créée auprès de la PRMP à cette fin. Quant à la CAO, elle désigne les personnes
qui sont chargées d’évaluer les offres remises par les candidats. Elle est présidée par la PRMP
et c’est cette dernière qui désigne les membres constituant la CAO.

2-Détermination des besoins à satisfaire : il est prévu par les dispositions des articles 4
et 33 du CMP que la PRMP est tenue de déterminer aussi exactement que possible la nature et
l’étendue des besoins à satisfaire avant tout appel à la concurrence, consultation ou
négociation. Les prestations qui font l’objet des marchés doivent avoir pour objet de répondre
exclusivement à ces besoins.

43
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

3-Choix des procédures: L’exécution d’un marché public se fait par l’établissement
d’un appel d’offres. Le CMP désigne par le terme appel d’offres, « la procédure par laquelle
une Autorité Contractante choisit l’offre proposé par les prestataires en effectuant une
évaluation sur la base de critères objectifs préalablement portés à la connaissance des ces
premiers »(2004).

L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit ouvert lorsque tout candidat
peut remettre une offre, et restreint lorsqu’il n’y a qu’un nombre restreint de candidats qui
peuvent remettre leur offre. Toutefois, il se peut que le marché se réalise par voie de
consultation d’une entreprise ou de grès à grès, c’est-à dire que « la PRMP engage
directement les discussions qui lui paraissent utiles et attribue ensuite le marché à un candidat
pré-identifié à l’avance » (CMP, 2004).

4-Détermination des prix du marché : Les prix des marchés permettent, d’une part, à
couvrir toutes les dépenses qui sont la conséquence nécessaire et directe des travaux,
fournitures ou services, et notamment les impôts, droits et taxes applicables sauf lorsqu’ils
sont exclus du prix du marché en vertu du terme de commerce retenu et, d’autre part, à assurer
au titulaire un bénéfice raisonnable.

C-Les problè mes fréque mment rencontrés dans les commandes publics

Ainsi, différents problèmes ont été constatés quant au respect des étapes et des
procédures à suivre et à la mauvaise gestion des marchés qu’au respect de code qui régit les
marchés publics (PGDI, Mars 2014).

En ce qui concerne le respect des procédures, une utilisation excessive et non justifiée
des procédures exceptionnelles comme la procédure simplifiée permet de payer les dépenses
avant le service fait. Ce qui permet de ne pas respecter les dispositions relatives aux seuils de
passation des marchés, mais par contre, ceci remet en cause l'efficacité des dépenses
publiques.

Le rapport de PGDI affirme aussi que « pour la majorité des entités contrôlées, des
incohérences persistent par rapport aux procédures utilisées en se référant aux seuils de

44
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

passation de marchés. Concrètement, certains responsables recourent au fractionnement abusif


pour éviter de dépasser les seuils de consultation restreinte » (Mars 2014).

Quant au respect des codes régissant les marchés, les principales irrégularités
consistent sur le fait qu’il existe des engagements non écrits et que le nombre des membres
de l’organe de la commande publique est parfois non respecté (idem.).

SECTION II : NOTION DE CONTROLE EN MATIERE DE L’EXECUTION DES


DEPENSES PUBLIQUES

Le contrôle est l’un des éléments essentiels pour la bonne gestion des dépenses
publiques. D’une manière générale, selon l’OCDE, un contrôle a principalement pour principe
«de s’assurer qu’une organisation exerce ses activités dans le cadre juridique de sa
compétence et qu’elle atteint les objectifs de sa mission» (2005).

I-Nécessité et importance d’un contrôle

Migaud (1999) précise que « le terme contrôle est ambigu, car il recoupe, en réalité,
deux fonctions distinctes. Il renvoie, d’une part, à un exercice de suivi des crédits budgétaires,
afin de contrôler la régularité et l’effectivité de la dépense publique. Il ouvre la voie, d’autre
part, à un exercice d’évaluation de la dépense publique, afin de déterminer si celle-ci a atteint
les objectifs qui lui étaient assignés et, dans l’affirmative, s’il est possible d’obtenir des
résultats identiques à un moindre coût » (in Lascombe et Vandendriessche, 2006).

A partir de ce constat, on peut définir le contrôle comme une action visant à s’assurer
que la réalisation d’une dépense se fait suivant le plan défini d’avance et en respectant les
normes, les règlements et les instructions, et ce pour détecter les insuffisances et les
faiblesses en vue de leur trouver des solutions adéquates, et dont l’objectif principal est de
sauvegarder les deniers publics en vue de s’assurer que leur utilisation s’est faite dans le but
auquel elle est destinée. Donc, le contrôle a pour objet, précisément, de vérifier la conformité
d’un acte ou d’une situation avec une règle préétablie. (Samir, 2013)

45
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

On peut dire alors que les contrôles sur la gestion des deniers publics sont
indispensables pour l'évaluation des actions entreprises par l’Etat face aux objectifs fixés et
pour l'identification et la rectification éventuelle failles qui peuvent se susciter durant
l’exécution des dépenses.

II-Les organes de contrôle

A Madagascar, l'exécution des opérations financières en matière des dépenses


publiques sont soumises à un triple contrôle : administratif, juridictionnel et parlementaire.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le contrôle administratif car « le contrôle moderne sur les
dépenses de l’État est axé beaucoup plus sur l’efficacité de la gestion que du contrôle formel à
des fins d’évaluation des performances et des politiques publiques » (….). Ainsi, les
principaux organes du contrôle administratif sont l’inspection Générale de l’Etat(IGE) qui
constitue le contrôle à posteriori et le contrôle financier(CF) qui constitue le contrôle à priori
(LOLF, 2004).

Toutefois, l’exécution de contrôle fait par ces organes « ne fait pas obstacle à ceux
exercés par ou sur les ordonnateurs et les comptables publics et les autres corps ou
organismes d'inspection » souligne-t-elle la LOLF en son article 59, à savoir, la Cours des
comptes, l’Autorité de Régulation des Marches Publics (ARMP) et le BIANCO. Mais, tout
simplement, il est à souligné que leur contrôle ne se découle qu’après la constatation des
lacunes lors de la chaine d’exécution des dépenses publiques.

L’évaluation de l’efficacité du contrôle financier et de l’inspection générale de l’État


permet d’augmenter la performance d’exécution des dépenses publiques et aussi, dans certain
cas, de la garantir. C’est pourquoi les paragraphes suivants vont se focaliser sur ces deux
organes de contrôle.

A-L’inspection Générale de l’Etat (IGE) 25

C’est un organe de contrôle de l’administration institué par la constitution 26 . Elle est


mise à la disposition du Président de république pour l’exercice de son pouvoir de contrôle
général, donc y compris celui de l’exécution des dépenses publiques.

25
Les contenus de ce paragraphe s’inspirent à partir du rapport de voyage d’étude que nous avons fait en 2014 à
Majunga.
46
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

1-Compétences

L’IGE possède, sur le plan administratif et financier, les compétences les plus
étendues en matière de vérification et en matière de contrôle. A cet effet, elle est compétente à
travers l’Etat dans tous ses périmètres, à savoir : les organismes publics, les EPA et EPIC, les
Entreprises publiques et semi-privées à participation majoritaire de l’Etat.

2-Organisation et fonctionnement

Son fonctionnement et ses modalités d’organisation sont directement rattachés à la


présidence. Son chef hiérarchique est le Président de la République et non le Premier
Ministre. Elle comprend : une Direction générale siégée dans le capital(Antananarivo) et des
Directions régionales reparties dans chaque province.

Le programme de travail d’un Inspecteur General de l’Etat fait l'objet d'un « ordre de
mission » qu'il prépare et qu'il transmet à la présidence de la République s’il agit d’une
mission venant de sa propre initiative. La signature de cet ordre de mission vaut acceptation
du programme. Son contenu tient en une page, en général. On distingue deux types d’ordre de
mission, à savoir : un ordre de mission permanente et un ordre de mission ponctuelle.

Un inspecteur peut débuter une vérification et obtenir par la suite un ordre de mission
de régularisation. Le contrôle de l'inspection générale ne fait pas obstacle à l'organisation et
au fonctionnement des inspections et contrôles propres à certains ministères, organismes et
institutions.

3-Missions et attributions

L'objet essentiel de l'inspection générale d'Etat est de : Jugement des faits avec des
preuves après chaque mission, Sauvegarder les intérêts du Trésor et les droits des personnes
garantis dans la Constitution, Centraliser le détournement des deniers publics.

26
Selon l’article 55 de la Constitution du 11 Décembre 2010, « le Président de la République dispose des
organes de contrôles de l’Admin istration dont l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) ».
47
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

B-Le contrôle financier(CF) 27

Le contrôleur financier est un des acteurs du circuit de la dépense publique auprès des
deux acteurs majeurs qui sont l’ordonnateur et le comptable public. Ainsi les contrôles
effectués par le CF sur l’ordonnateur sont un garant de la régularité des engagements, car les
vérifications effectuées sur chaque acte d’engagement de l’ordonnateur avant le paiement,
constituent l’assurance d’une utilisation régulière des deniers publics.

Le CF a pour objectif d’alléger le contrôle à priori, et renforcer la responsabilité ainsi


que de vérifier l’effectivité de la dépense. Il veille aussi au respect des textes législatifs et
réglementaires ayant des incidences financières et budgétaires 28 .

1-Organisation et fonctionnement

Il est placé sous la tutelle et le contrôle technique du Ministère de l' Economie, des
Finances et du Budget (MFB). Le Contrôle financier est représenté dans chaque département
ministériel et dans chaque institution par un Contrôleur financier, ou délégué central du
Contrôle financier, assisté de quelques vérificateurs. Il est également représenté dans les
différentes régions. A titre d’illustration, le schéma suivant détaille cette organisation :

Fig ure 8 : Orga nis atio n de CF


PRESIDENCE DE LA
REPUBLIQUE

CF (sous tutelle technique MFB)

DELEGATION CENTRALE DELEGATION REGIONALE POSTE DE CONTROLE

Source : Rapport de voyage d’Etude Mahajanga, 2014

27
Le contenu de ce paragraphe est établi suivant le rapport de voyage d’étude que nous avons fait à Majunga en
2014 et les textes qui rég issent le contrôle financier.
28
Lo i organique, loi, décret, arrêté ….

48
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Sa compétence s’étend sur tous les organismes publics disposant des budgets de l’Etat,
à savoir : budget général, budget annexe, budget région, budget des Etablissements Publics
Nationaux (EPN) : EPIC- EPA.

2-Mission et attribution

Le Contrôle Financier a pour mission de veiller par le biais de ses structures centrales
ou régionales à la comptabilisation des engagements des dépenses proposés par les
ordonnateurs ; à la mission de contrôle de régularité et conformité de toutes dépenses
publiques : actes financiers (DEF-TEF) et régie d’avance, visa des marchés, convention, devis
et actes administratifs 29 .

Il veille aussi à l’application des dispositions législatives et réglementaires


régissant l’exécution des dépenses publiques ; la gestion des crédits de fonctionnement et
d’investissement ; les opérations des Budgets Annexes et les opérations des Comptes
Particuliers du Trésor ; le contrôle de l’application des règles relatives aux marchés publics ;
le contrôle de gestion de carrière et des effectifs des agents de l’Etat ; toutes opérations
affectant les finances de l’Etat aussi bien de point de vue de la légalité des engagements de
dépenses que de la régularité des actes administratifs générateurs immédiats de dépenses ou
susceptibles d’entrainer ultérieurement des débours par les finances publiques.

Il joue le rôle de balise quant au bon emploi des deniers publics qu’au respect de
l’Etat de droit ainsi qu’à la Bonne gouvernance, en un mot, le respect de l’orthodoxie
financière dans l’exécution budgétaire.

Quant à son attribution, le CF effectue trois types de contrôles dans le cadre de


l’exécution budgétaire:

a-Contrôle a priori : Le CF exerce le contrôle de régularité des dépenses tant au point


de vue forme que point de vue fond ainsi que la moralité des prix. Il contrôle les dépenses
publiques à l’engagement. Il existe deux catégories d’engagement de dépenses : les dépenses

29
Avancement d’échelon, avancement de classe, avenant.
49
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

visées par ORDSEC (CHED) 30(dépenses <70 000Ar : il s’agit des dépenses de faible
montant donc il suffit de faire confiance à la capacité de gestion de l’ORDSEC) et les
dépenses visées par contrôle financier (dépenses > 700 000Ar).

b-Contrôle en cours d’exécution : Le contrôle de régularité en cours d’exécution


s’effectue essentiellement lors des mouvements de crédits.

c-Contrôle a postériori : Quant aux marchés publics, le CF n’est pas membre de la


CAO ni de la réception des travaux. Par contre, il effectue le contrôle de la matérialit é des
services faits. Dans le cadre du CHED, le CF vérifie le respect de la procédure (facture, bon
de livraison, bon de commande …) et la matérialité des dépenses pour les engagements
visées par l’ORDSEC, et les dépenses soumises au visa préalable du contrôle s’exerce
uniquement sur la réalisation des services faits.

La demande d'engagement financier est soumise au Contrôle financier qui donne son
visa sur le titre d'engagement financier. L’ORDSEC a l’obligation de faire un rapport général
à la Direction Générale.

Quant à son attribution, celle-ci consiste à inspecter les plans administratifs et


financiers, ensemble des services publics et parapublics des collectivités publiques, et tout
organisme bénéficiant des participations de l'Etat ou recevant ses co ncours ou subventions ; à
vérifier la légalité des engagements, la régularité des actes administratifs à incidence
financière ; à contrôler le bon déroulement des services publics ; à centraliser toutes les
malversations et détournements de fonds publics par tous les organes de contrôle.

III-Problèmes relatifs à l’organisation et aux capacités des organes de


contrôle

Ces organes de contrôle présentent, quant à eux des problèmes qui limitent leur
capacité et leur liberté d’action. Ces organes de contrôle sont soumis au pouvoir hiérarchique
dont ils dépendent et ne peuvent agir qu’ en vertu d'un ordre de mission émis par ces derniers,
ce qui les soumet à l'autorité du pouvoir exécutif, qu'ils sont censés contrôler.

30
Celle-ci est prévue par la Mise en application du décret 2008-1247DGCF du 19 décembre 2008 (par
opposition du cachet « dispensé du visa du contrôle financier par décret n° 2008-1247DGCF du 19 décembre
2008 »
50
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Cette situation a limité l’efficacité et les domaines d’interventions, tout en générant


une restriction du nombre des missions de contrôle et un retard dans l'élaboration des
rapports, à titre d’exemple lenteur dans l’accomplissement des missions et absence de critères
objectifs dans le choix des entités à contrôler (Rapport de voyage d’études, 2014).

Quant à l’IGE, sa liberté d'action est limitée du fait de son rattachement à la


présidence de la République : elle n'a pas le pouvoir d'auto saisine qu’à l’ exception de
certaines situations d’urgence ou de flagrance. Le contrôle est excessivement centralisé. De
telles pratiques ne sont pas favorables au développement d’un contrôle efficace du fait que les
rapports sont destinés au chef de l’Etat qui seul décidera de leur utilité (Moindze,). D’où le
soif d’une certaine indépendance vis-à-vis de la présidence. La coexistence de l’IGE avec le
BIANCO entraine aussi la redéfinition des domaines d’actions de ce premier et aboutit,
parfois, à des conflits entre ces deux institutions.

En théorie, le contrôle a posteriori conduit par l’Inspection d’Etat est rares en raison
du manque de moyens tant humains que financiers ainsi que du manque apparent de volonté
politique de les voir aboutir. « Quand les contrôles sont effectués, les recommandations qui en
découlent sont rarement appliquées» souligne-t- il le PEFA(2007).

Quant au CF, la diversité et la complexité des opérations budgétaires, en plus du


manque de moyens dans l’accomplissement de la mission des organes du contrôle financiers
du Ministre des Finances sur les dépenses engagées, font ressortir l’existence de plusieurs
insuffisances et limite, laquelle diminue leur efficacité. De tels problèmes ont été rencontrés
que ce soit en matière de contrôle a priori ou a posteriori (Samir, 2013).

Le contrôle a priori a pour objectif de prévenir les actes préjudiciables avant qu’ils ne
surviennent. Cependant, il a l’inconvénient de créer un volume de travail excessif, de retarder
la réalisation des activités et créer une certaine confus ion quant aux responsabilités des
différents acteurs (idem.).

Le contrôle a posteriori a pour objectif d’identifier les responsabilités des parties en


cause. Il peut permettre de réparer les préjudices subis. Il est susceptible en outre d’empêcher
la répétition des infractions commises.

51
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

CHAPITRE IV : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

Pour renforcer les systèmes de gestion financière de l’État et pour s’assurer que les
deniers publics ne sont pas avalés dans les multiples étapes de la chaine de la dépense, des
possibilités d’amélioration et des reformes peuvent être envisagées que ceux soient en matière
de GDP (section I) qu’en matière de contrôle (section II).

SECTION I : REFORMES ENTREPRISES EN MATIERE DES GDP

L’Etat malgache a déjà entrepris des efforts concernant des reformes en matière GDP.
Mais, force est d’affirmer que les défauts restent encore nombreuses et qu’il demeure urgent
qu’il soit en matière de la méthode de gestion ou en ce qui concerne les passations de
marchés publics. « Une comparaison internationale montre que l’efficience ou l’efficacité du
gouvernement malgache à gérer les derniers publics reste à perfectionner » (banque Mondiale,
2011 in rapport de WBI).

I-Optimisation des dépenses : arbitrage entre moyens et résultats

Dans le but d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques, de nombreux pays ont
réexaminé les pratiques de gestion applicable dans le secteur public ; Madagascar en fait
partie. Celles-ci reposent sur le fait d’améliorer les services assurés ou les résultats atteints
tout en évitant la forte augmentation des ressources utilisées. Thelen(2010) a souligné que
pour éviter la croissance de dépenses publiques, on peut procéder augmenter la qualité des
services publics à budget inchangé diminuer les dépenses à qualité identique.

Ainsi, Ces approches ont permis aux organismes publics de mieux répondre aux
besoins des utilisateurs tout en améliorant leur efficacité économique. Madagascar a déjà
conscient et a déjà le désir de l’optimisation quant’ aux ressources qu’aux objectifs. L’encadré
suivant expose les lignes d’actions retracées par le rapport des dépenses publiques de la
Banque Mondiale en 2011 pour Madagascar.

52
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Encadré 2: Amélioration de gestion et allocation de la dépense

Source : Banque Mondiale, 2011

A-Identification de « bons » objectifs

Selon Joumard et al dans leur rapport (2003/2), « le succès des démarches de


budgétisation en fonction des résultats recherchés dépend, de manière essentielle, de la qualité
de l’élaboration du cadre de spécification des objectifs de performance. S’ils sont mal
formulés, les objectifs de résultats peuvent produire des effets néfastes. Au Royaume-Uni, le
National Audit Office a constaté un usage excessif d’objectifs plus aisément quantifiables, au
détriment d’objectifs qui, même s’ils sont importants, ne se laissent pas mesurer facilement,
ce qui donne lieu à des incitations contreproductives ».

Ce qui signifie qu’il est nécessaire de retracer les bons objectifs à mettre en œuvre tout
en tenant compte de leurs faisabilité et leurs impacts directs sur la population si on veut
pratiquer un système de gestion en s’approchant en terme d’efficience et d’efficacité.

Dans plusieurs pays, les autorités s’efforcent de mettre en place des systèmes
d’incitation appropriés pour encourager les entités publiques à atteindre leurs objectifs de
résultats. (Jomard et Al, 2003/2). Pour certains services, on peut faire par exemple une
approche qui vise à déterminer le niveau de financement accordé à chaque activité selon ses

53
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

performances. Cette appréciation du résultat va déterminer pour l’année suivante les


nouveaux moyens, ou non, pour la réalisation des programmes.

B-Maîtrise de l’accroissement des ressources consommées

L’Etat doit résister à la tentation d’augmenter les dépenses publiques surtout celles qui
sont sans contrepartie de recettes. Ce logique va dans le sens de préserver le principe
d’équilibre budgétaire qui tend d’établir l’égalité entre les ressources disponible et les
dépenses à réaliser.

Ensuite, la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence sont les


principaux défis. Elle représente un obstacle à la mobilisation et à l’affectation efficaces des
ressources et détournent des ressources d’activités essentielles qui pourrait constituer l’un des
facteurs qui font gonfler les dépenses publiques devenues improductives.

De même, un choix de dépense n’est optimal que s’il prend en compte la capacité de
l’administration à s’assurer que ses fonds arrivent bien aux destinataires souhaités et qu’ils ne
sont pas captés par des intermédiaires le long de la chaine de la dépense.

Le renforcement de la mise en place du Budget de programmes (gestion axée sur les


résultats) peut être considéré aussi comme un axe permettant de limiter la progression de
ressources confiées à des dépenses.

L’approche programme du budget consiste à hiérarchiser les objectifs, pour ensuite


définir les programmes nécessaires d’où la mise en place d’un système de Planification et
Budgétisation à Moyen Terme avec comme finalité l’opérationnalisation des Cadres de
Dépenses à Moyen Terme (CDMT). La figure suivante montre les reformes à entreprendre en
matière de gestion.

54
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Fig ure 9 : Re forme s budgé taire s e t le urs é valuatio ns

Source : Pr. KARIM, 2008

II-Amélioration du système de passation de marchés31

Le rapport de PGDI sur les Marchés publics remarquent qu’ « après presque neuf
années de mise en œuvre du nouveau Code des Marchés Publics, il a été constaté que le
système de passation de marchés présente encore beaucoup de risques et de faiblesses tant au
niveau central que régional » (2014). Ce qui implique la nécessité d’envisager des efforts
d’amélioration. Ceux-ci reposent essentiellement sur le fait d’établir une bonne pratique de
gestion dans le système de passation de marché.

Pour ce faire, le PGDI retrace deux axés principaux, à savoir : le renforcement du


système de formation et le renforcement des dispositifs réglementaires.

A-Renforcement du système de formation et d’information

Ceci est fondé sur le fait de donner des formations et des informations de façon
régulière aux organes de la commande publique en mettant à leur disposition les outils
nécessaires pour qu’ils puissent mener à bien les procédures de passation. A cet effet, des

31
Ces efforts en matière de passation des marchés sont tirés à partir des recommandations imposées par le PGDI
dans son rapport concernant les passations des marchés en 2014.
55
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

lignes d’actions sont avancées par le PGDI lui- même : « organisation régulièrement des
sessions de cliniques axées sur des thèmes précis, mise en place d’un système de formation,
de coaching, et de partage de bonnes pratiques en ligne, élaboration et diffusion des outils et
modèles nécessaires à la conduite des procédures, notamment celles en dessous des seuils de
passation de marchés : manuel des achats par bon de commande, modèle de petit contrat pour
les bons de commande».

En ce qui concerne les accès aux informations, il s’agit de rendre transparence les
données relatives aux marchés publics et d’accéder en temps opportun à des informations
complètes et fiables sur la passation des marchés, notamment les opportunités de soumission
(avis spécifiques d’appel public à la concurrence) et les attributions des marchés. Pour faire
face à cet enjeu, l’ARMP doit : développer un outil de publication en ligne en temps réel des
avis de mise en concurrence et attributions de contrats, restructurer le SIGMP pour une
meilleure exploitation des données techniques et statistiques sur la passation des marchés (de
la planification à la gestion contractuelle).

B-Renforce ment des dispositifs réglementaires

Le renforcement des dispositifs réglementaires est, selon toujours le PGDI, censé


permettre à moyen terme de réduire significativement les risques de non-conformité en
matière de conduite de procédure. Un tel objectif sera atteint si les conditions suivantes sont
bien suivies : « établir un système de contrôle efficace et pérenne des passations de marché
dans le but d’assurer l’efficience de la commande publique et la bonne utilisation des deniers
publics. La professionnalisation des métiers de contrôleurs et d’auditeurs des passations des
marchés ainsi que ceux des membres des organes de régulation, professionnaliser la fonction
de PRMP pour lui permettre d’assumer pleinement sa responsabilité en matière de passation
de marchés, harmoniser les pratiques et les différentes interprétations concernant les marchés
par une mobilisation des acteurs concernés (ARMP, Budget, Contrôle Financier, Trésor
Public, …), rendre opérationnelles les missions d’observation, d’évaluation, de saisine et
d’audit (mesures d’accompagnement aux contrôle a priori et a postériori) » (PGDI, 2014).

56
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

SECTION II : MODERNISATION DU CONTROLE

La modernisation du contrôle interne s’inscrit dans une logique de maîtrise des


dépenses publiques. Dans de nombreux pays en développement y inclus Madagascar, les
organes et les mécanismes de contrôle budgétaire existent, mais ne sont pas suffisamment
efficaces pour permettre un contrôle adéquat des dépenses publiques. Ils constituent l’un des
points faibles de la chaîne de la dépense. La Banque Mondiale (2011) remarque
que « l’amélioration de l’efficience financière du gouvernement malgache doit se concentrer
sur le suivi et les contrôles des finances publiques ». La question d’efficacité et d’efficience
en matière de contrôle constitue alors un volet très important pour la maîtrise et surtout une
bonne orientation des dépenses publiques (Samir, 2013).

L’encadré qui suit représente les reformes nécessaires en matière de contrôle retracé
par la Banque mondiale dans son rapport des dépenses publiques pour Madagascar.

Encadré 3 : renforcement des contrôles

Source : Banque Mondiale, 2011

Les contrôles comme nous l'avions souligné précédemment comprennent les contrôles
administratifs, le contrôle juridictionnel et le contrôle parlementaire, et se réalisent avant,
pendant et après l'exécution du budget de l'Etat.

Cependant, nous insistons ici sur le fait qu'il faudrait que ces contrôles soient effectués
d'une manière indépendante mais pas de façon coercitive afin qu'ils soient efficaces. Le
respect des normes régissant le contrôle interne s’avère nécessaire aussi si on veut mettre en
place un système de contrôle efficace.

57
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

I-Indépendance en matière de contrôle à élargir

L’indépendance est une condition nécessaire qui garantit l’efficacité d’un contrôle. Ce
qui implique la nécessité d’une extension de celle-ci. Cette indépendance concerne surtout la
prise de décision de l’organe de contrôle sur les actes pris par le chef hiérarchique.
L‘existence de cette hiérarchie réduit l’indépendance de l’organe de contrôle. Il ne peut agir
qu’après avoir reçu l’ordre de mission de son chef hiérarchique, à titre d’exemple celui de
l’IGE, il ne peut effectuer son rôle qu’après avoir eu l’ordre de mission de la part du Président
de la république qui retrace les points de contrôle. Le pouvoir d’auto saisine s'avère alors
impossible pour lui.

Il conviendrait d'envisager la création d'une Inspection Générale des Finances (IGF)


dépendant du ministre des finances et compétent pour intervenir sur tout organisme
bénéficiant de fonds publics et n’est soumis à aucune hiérarchie.

II-Respect des normes régissant le contrôle interne

L’institut international de contrôle connu sous le nom INTOSAI a avancée des normes qui
garantissent l’efficacité de contrôle interne. Ces normes reposent essentiellement sur l’objet
qu’un contrôle interne doit avoir et sur l’objectif qu’il doit porter. L’encadré suivant expose
ces normes en détail.

58
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Encadré 4 : les directives pour l’élaboration des normes de contrôle interne

Source : INTOSAI in FMI. Manuel sur la transparence des finances publiques, p. 109

Madagascar a déjà suivi la plupart d’entre elles pour ne citer par exemple que la
vérification des opérations qui se traduit par l’existence de certain rejet de visa de la part de
CF. Mais il est à souligner qu’un contrôle n’est efficace qu’avec le respect en intégralité des
conditions nécessaires et suffisantes permettant d’assurer ceci.

SECTION II : APPORT PERSONNEL

Tout d’abord, il est à réaffirmer que la performance qui tien compte de l’efficacité et
de l’efficience n’est possible qu’avec l’existence d’un cadre de système de gestion approprié
et de contrôle adéquat. Toutefois, cela semble insuffisant s’il ne va pas ensemble avec une
séparation claire et concise entre les preneurs de décisions et l’exécuteur des décisions prises.
En d’autre terme, les décideurs politiques doivent assurer sa responsabilité quant à la
pertinence et à la cohérence des politiques publiques entreprises qu’à l’efficacité des services
59
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

qui mettent en œuvre ces politiques. Ces dernières sont incluses dans la responsabilité de
l’administration. Il pourra être possible que les décideurs ont entretenu des bonnes
politiques c'est-à-dire proposant des solutions adaptées aux attentes de la population mais
celles-ci peuvent être minimisées voire anéanties par une mise en œuvre inefficace de la part
de l’administration. Par contre, il est possible d’entretenir des mauvaises politiques avec
efficacité.

Tout cela nous amène à réfléchir sur deux questions. La première question s’intéresse
à la nécessité d’une collaboration entre les décideurs et l’administration exécuteur quant aux
choix de politiques publiques qu’à leur mise en œuvre. La deuxième question repose sur la
compétence que doivent avoir ces deux acteurs. Ce sont ces deux questions qui constituent les
conditions nécessaires pour permettre à une action publiques d’être efficace et à la fois d’être
efficient dans sa réalisation. La mesure de la performance doit donc permettre de renseigner à
la fois sur l’efficacité des choix de politique et sur l’efficience des choix de gestion.de celles-
ci. Par ailleurs, cette séparation entre les décideurs et l’administration est une des conditions
exigées par la NMP qui est apparu dès le début des années 80. Mais en parlant de NMP, cela
nous amène à penser à un certain concept connu sous le nom « bonne gouvernance ».

Ensuite, la bonne gouvernance en matière des dépenses publiques est devenue


actuellement un sujet de débat qu’ils soient nationaux ou internationaux. Force est de
constater qu’il est de plus en plus admis que la bonne gouvernance détermine essentiellement
la réalisation des objectifs de politique publique, notamment les objectifs du millénaire pour
le développement et la non atteinte des objectifs au niveau des secteurs publics sont la
conséquence d’une mauvaise gouvernance. C’est pourquoi, la bonne gouvernance de la
demeure au centre de tout débat concernant les politiques de développement.

Une bonne gouvernance repose essentiellement sur la dépolitisation de


l’administration. Plus précisément, la politique doit s’arrêter au niveau de la prise des
politiques. Elle ne doit pas s’intéresser aux domaines techniques de la réalisation qui
dépassent sa compétence. Sinon, il n’y a que d’inefficacité et d’inefficience. Il est donc à
déconseiller de réserver les domaines techniques à l’administration. Il lui appartient de faire
son possible pour accomplir les politiques publiques décidées et ce lles- là seront exécutées

60
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

d’une manière efficaces et efficience si un principe est établi : « the right man in the right
place » comme le CRAC l’a dit.

61
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

CONCLUSION

Pour que l’Etat puisse remplir ses missions dans l’économie, il doit avoir à sa
disposition des moyens lui permettant de s’assurer l’accomplissement de ses actions. Ainsi
s’apparaît la notion des dépenses publiques qui, selon Keynes, sont l’une des axes pr incipaux
de la politique budgétaire entreprise par l’Etat. Mais le niveau plus élevé de celles-ci crée
d’autres problèmes à l’Etat qu’il doive s’en méfier. A Madagascar, les dépenses se trouvent,
déjà à un niveau assez considérable, ce qui implique le désir de respecter au moins l’équilibre
budgétaire et d’éviter la forte augmentation y suscitant.

Les dépenses publiques sont réalisées dans le but de satisfaire les besoins collectifs
mais, pour Madagascar, dans la plus part des cas, force est d’affirmer que peu sont les
dépenses publiques réalisées qui arrivent d’une manière intégrale, à satisfaire les besoins
collectifs, ce qui nous conduit à rechercher les sources de cette inefficacité. La banque
mondiale affirme que la mauvaise pratique en matière de ges tion et la faiblesse du système de
contrôle constituent les principaux axes du non performance des dépenses publiques.

Tout ça, pour dire qu’il est contournable pour l’économie malgache la nécessité d’ une
optimisation : faire un arbitrage entre les moyens et les résultats, en d’autre terme, les moyens
mis en œuvre par l’Etat dans la poursuite de ses actions dans l’économie. Celle-ci vise à éviter
l’accroissement de ces derniers et tout en assurant l’atteinte des objectifs entrepris.

Seuls la coexistence d’une bonne gestion et d’un système de contrôle efficace peut
alors assurer l’efficience et l’efficacité des dépenses publiques. La bonne gestion définit les
bons objectifs et les choix des moyens optimaux permettant de satisfaire les besoins collectifs
tandis que le contrôle garantit le respect des règles et des normes qui limite l’accroissement
intitule des dépenses et surveille la réalisation des objectifs imposés jusqu’à leurs mise en
œuvre.

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

ANNEXES
ANNEXE A : OGT

Source. : DGT, 2009

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

ANNEXE B : Equilibre général de la loi de finances pour 2015

Source : LFI, 2015

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

ANNEXE C : le plafond des crédits autorisés à chaque institution

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Source : LFI, 2015

ANNEXE D : Traitement d’une opération d’achat dans un marché public

ANNEXE E : Taux d’exécution budgétaire

Source : PEFA 2014 in MFB 2014

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

ANNEXE F: Evolution des dépenses publiques selon a repartions économiques

Source : PEFA 2014 in MFB 2014


ANNEXE G : Chaines de dépenses

Source : PGDI, rapport des contrôles, 2014

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

ANNEXE F : Carte de Madagascar

Source : PEFA 2014 in MFB 2014

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

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Articles et rapports

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Rapport de voyage d’étude Mahajanga 2014

Lois et textes administratifs

Constitution de la IVe République. 2010

Décret n°2003-718 du 1er juillet 2003 plaçant le Contrôle des Dépenses Engagées sous tutelle
et le contrôle technique du Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget

Décret N°2004-571 du 01 juin 2004 définissant les attributions et la responsabilité de


l'Ordonnateur dans les phases de l'exécution de la dépense publique

Instruction générale n°001 – MEFB/SG/DGDP/DP du 16 mars 2005 sur l'exécution du budget

Loi Organique n°2004-007 du 26 Juillet 2004 sur les Lois des Finances.

Loi n°81-033, Article 23, autorisant le Ministre des Finances à passer o utre au refus de

visa, à l’avis défavorable ou à l’absence du visa du Contrôle Financier.

Loi n°2004-009 du 26 juillet 2004 portant Code des marchés publics

WEBOGRAPHIE

www.memoireonline.com/04/10/3359/Croissance-des-depenses-publiques-et-incidence-sur-
le-developpement-au-Cameroun- le-cas-du-secteur.html

www.lagazettedescommunes.com

70
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

TABLES DES MATIERES

AVANT PROPOS ..................................................................................................................... i


REMERCIEMENTS................................................................................................................ ii
LISTE DES FIGURES............................................................................................................ iii
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... iii
LISTES DES ENCADRES ..................................................................................................... iii
LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................. iv
SOMMAIRE............................................................................................................................. v
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE........................... 4

CHAPITRE I : NOTION GENERALE DES DEPENSES PUBLIQUES ..................... 5

SECTION I : CONCEPTS ET DEFINITIONS .................................................................. 5


I-Théories sur les dépenses publiques ............................................................................. 5
A-Définition classique ................................................................................................. 5
B-Définition socio-économique .................................................................................. 6
C-Définition juridique ................................................................................................. 7
II-- Les caractères généraux des dépenses publiques ...................................................... 7
A-Dépenses publiques proprement dites ..................................................................... 8
B-Dépenses publiques et dépenses de consommation des ménages ........................... 8
C-Dépenses publiques et dépenses fiscales ................................................................ 8
III-Structure des dépenses publiques............................................................................... 9
A-La Classification purement doctrinale..................................................................... 9
B-La classification selon le droit positif :................................................................. 10
C- classification établie par la LOLF ........................................................................ 12

SECTION II : LES ROLES ET LA CROISSANCE DES DÉPENSES PUBLIQUES .. 13


I-Remise en cause du rôle de l’Etat sur la notion des finances publiques .................... 14
A-Conception classique traditionnelle : Etat-Gendarme ........................................... 14
B-Conception keynésienne : Etat providence............................................................ 15
C-Approche par La nouvelle école publique ............................................................. 16
D-Conception classique moderne .............................................................................. 17

71
Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

II-Mesure de progression des dépenses publiques ........................................................ 17


A-Indice simple : Année par année ........................................................................... 18
B-Les Multiplicateur keynésien ................................................................................ 19
C-Par l’évolution du PIB : Loi de Wagner ................................................................ 21
III-Evolution des dépenses publiques malagasy ........................................................... 23

CHAPITRE II : LES CONSTITUTIFS DES DEPENSES PUBLIQUES ................... 25

SECTION I : CHOIX ET CHAINES DE DEPENSES .................................................... 25


I-La théorie économique des choix collectifs ............................................................... 25
A-Théorème d’Arrow ................................................................................................ 26
B-Théorème de Gibbard-Satterthwaite...................................................................... 27
II-Les chaines d’exécution des dépenses publiques ...................................................... 28
A-Phase administrative :............................................................................................ 28
B-Phase comptable .................................................................................................... 29
SECTION II : NOTION DES DEPENSES EFFICACES ET EFFICIENTES ................. 29
I-Clarification de concepts d’efficience et d’efficacité ................................................ 29
A-Concepts d’efficience ............................................................................................ 29
1-Efficience allocative et efficience technique : .................................................... 30
2- Efficience d'échelle et efficience technique pure : ............................................ 31
B-Efficacité : Essai de Définition .............................................................................. 31
1-L’efficacité technique ......................................................................................... 32
2-Efficacité économique ou allocative................................................................... 32
3- l’efficacité à l’échelle : ...................................................................................... 32
C- Différence entre efficience et efficacité .............................................................. 32
II-Performance des dépenses publiques ........................................................................ 33
A-les critères d’évaluation de la performance :......................................................... 33
B-Mesure de la performance des dépenses publiques : ............................................. 35

PARTIE II : VERS L’OPTIMISATION DES DEPENSES PUBLIQUES ....................... 36

CHAPITRE III : ANALYSE DE SYSTEME DE GESTION ET DE CONTROLE


DES DEPENSES PUBLIQUES............................................................................................... 37

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

SECTION I : PRATIQUES DE GESTION DES DEPENSES PUBLIQUES (GDP) A


MADAGASCAR .............................................................................................................. 37
I-Le respect de principe lié aux principaux acteurs des dépenses ................................. 38
A-Les principaux acteurs des dépenses publiques .................................................... 38
1-Les ordonnateurs :............................................................................................... 38
2-Les comptables publics....................................................................................... 39
B-Le principe de séparation de fonction ................................................................... 40
1-L’incompatibilité de fonction ............................................................................. 40
2- L’indépendance de fonction .............................................................................. 40
C-Avantages et limites de ce principe ....................................................................... 40
II-Application des grandes principes budgétaires retenus par la LOLF........................ 41
II-Les mécanismes du marché pour la prestation des services publics ......................... 42
A-La notion de marché public ................................................................................... 42
1-Ses principes généraux ....................................................................................... 43
2- les types de marché ............................................................................................ 43
B-Exécution des marchés publics.............................................................................. 43
1-Les organes principaux : ..................................................................................... 43
2-Détermination des besoins à satisfaire................................................................ 43
3-Choix des procédures.......................................................................................... 44
4-Détermination des prix du marché...................................................................... 44
C-Les problèmes fréquemment rencontrés dans les commandes publics ................. 44

SECTION II : NOTION DE CONTROLE EN MATIERE DE L’EXECUTION DES


DEPENSES PUBLIQUES ................................................................................................ 45
I-Nécessité et importance d’un contrôle........................................................................ 45
II-Les organes de contrôle ............................................................................................. 46
A-L’inspection Générale de l’Etat (IGE) .................................................................. 46
1-Compétences....................................................................................................... 47
2-Organisation et fonctionnement.......................................................................... 47
3-Missions et attributions....................................................................................... 47
B-Le contrôle financier(CF) ...................................................................................... 48
1-Organisation et fonctionnement.......................................................................... 48
2-Mission et attribution .......................................................................................... 49

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

a-Contrôle a priori...............................................................49
b-Contrôle en cours d’exécution................................................50
c-Contrôle a postériori ..........................................................50
III-Problèmes relatifs à l’organisation et aux capacités des organes de contrôle .......... 50

CHAPITRE IV : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ............................. 52

SECTION I : REFORMES ENTREPRISES EN MATIERE DES GDP ......................... 52


I-Optimisation des dépenses : arbitrage entre moyens et résultats................................ 52
A-Identification de « bons » objectifs ....................................................................... 53
B-Maîtrise de l’accroissement des ressources consommées ..................................... 54
II-Amélioration du système de passation de marchés ................................................... 55
A-Renforcement du système de formation et d’information..................................... 55
B-Renforcement des dispositifs réglementaires ........................................................ 56
SECTION II : MODERNISATION DU CONTROLE ................................................... 57
I-Indépendance en matière de contrôle à élargir ........................................................... 58
II-Respect des normes régissant le contrôle interne ...................................................... 58
SECTION II : APPORT PERSONNEL ........................................................................... 59

CONCLUSION ....................................................................................................................... 62
ANNEXES ............................................................................................................................... 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 69
WEBOGRAPHIE................................................................................................................... 70

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Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar
Titre : Optimiser les dépenses publiques : efficience et efficacité. Cas de Madagascar

Auteur: RASOLOFONIAINA Jean Claude Vaniaina

Nombre ce page : 74
Nombre des graphiques : 9

Nombre de tableaux : 5

Adresse : II E 1 ibis Ambohimirary

Résumé
A Madagascar, l’intervention de l’Etat dans l’économie s’est fortement développée dans ces dernières
décennies. Celle-ci implique l’accro issement de son besoin en moyen pour lu i permettre de poursuivre et
d’assurer ses actions. Mais de son coté des crises politiques se fréquentent et celles –ci a eu un impact
considérable pour l’économie. Par conséquent, l’environnement économique n’est plus incitatif pour les
investisseurs privés, fondement de l’assiette fiscale, des mécontentements se voient de la part des bailleurs fonds,
ceux-ci, sont expliqué par leur retrait. Ceu x qui traduisent automatiquement la réduction des ressources à la
disposition de l’Etat dans sa globalité. Alors que l’Etat est tenu de satisfaire les besoins de sa population.

Pour ce faire, la seule option qui lui parait possible est de recourir à la bonne gestion des ressources
disponibles. D’où, la nécessité d’atteindre les objectifs poursuivis avec les moyens à la disposition, ce qui
implique la question d’optimisation des dépenses à réaliser qui tient compte de leur efficacité quant à leurs
objectifs et de leur efficience qu’à leurs moyens.

L’Etat doit alors entreprendre des reformes en mat ière de gestion et de contrôle ses dépenses et doit
rationnaliser ses achats à travers le marché public. Mais, ces recours s’avèrent insuffisant sans l’établissement
d’un cadre logique qui t ient compte la co mpétence de décideur politique et de l’ad ministration exécuteur, d ’où la
nécessité de la bonne gouvernance est incontournable dans la mise en place d’un système de gestion pour
contribuer à la bonne performance de l’action de l’Etat dans l’économie à travers les dépenses publiques.

Mots clés : Admin istration publique, Budget, Co mptabilité publique, Dépenses publiques, Efficacité,
Efficience, Etat, Finances publiques, Loi des finances, Performance, Po lit ique publiques, Principes budgétaires.

Abstract
In Madagascar, the intervention of the state in the economy has grown strongly in recent decades. This
involves increasing its need for means to enable it to continue and to ensure its actions. But on his side of the
political crises attending and these had a significant impact on the economy. The refore, the economic
environment is more conducive for private investors, the basis of the tax base, are being discontent on the part of
donor funds; these are explained by their withdrawal. Those who automatically reflect the reduction in
resources available to the state as a whole. While the state is required to meet the needs of its population.

To do this, the only option that appears to him as possible is through the proper management of available
resources. Hence, the need to achieve the objectives with the resources available, which involves the question of
optimization of expenditure to be made taking into account their effectiveness in their objectives and their
efficiency_and_their_means. .

The state must undertake reforms in the management and co ntrol spending and must streamline its
procurement across the public market. But these remedies prove insufficient without establishing a logical
framework that recognizes the competence of policy maker and executor administration, hence the need for good
governance is essential in the development of a management system to contribute to the good performance of the
action of the state in the economy through public spending.

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