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AppelsdOffre 28
AppelsdOffre 28
Cabinets conseils
Ces petites entreprises
ne connaissent pas la crise
au moment du redémarrage. » Un
constat largement partagé par Citwell :
« Nous observons la mise en œuvre
de grands plans de déploiements chez
nos clients. Y compris depuis sep-
tembre », affirme Laurent Pénard.
68 Même écho chez Diagma : « Bizar-
rement, les affaires vont très bien »,
observe Jean-Patrice Netter, son fon-
dateur, un brin dubitatif. Quant à
Hervé Hillion du cabinet Headlink, il
n’a pas non plus ressenti « de resser-
rage brutal » chez ses clients :
« Paradoxalement la crise économique
©Marion Dominique-Fotolia
C
pourrait ainsi allonger la liste des
témoignages qui font état d’une
bonne tenue des projets et des inves-
tissements. Mais attardons-nous plu-
e qui est vrai aujour- dépend leur compétitivité future. tôt sur les raisons qui sous-tendent les
d’hui ne le sera peut C’est ce que l’on constate chez grands chantiers de réorganisation, en
être plus dans quelques BearingPoint : « Je n’ai pas le senti- dépit des événements sans précédant
semaines. Toujours est- ment qu’il y ait de ralentissement en qui menacent l’économie mondiale.
il qu’en ce début octo- matière de Supply Chain, lance Yvon
bre 2008, les consultants spécialisés Donval. Nos clients, qui sont en La nécessité
n’ont pas l’air de souffrir de la crise général des sociétés du CAC 40, se de réduire les coûts
financière. Bien au contraire. Les pro- refusent à geler leurs investissements. En période de crise, les entreprises se
jets sont nombreux et les grandes Ils visent le moyen terme. Ils savent replient sur les principes fondamen-
entreprises refusent de rogner sur des que la crise sera passagère et qu’il taux. Et celui qui revient le plus sou-
investissements stratégiques dont faudra être parmi les mieux armés vent tient en une phrase : réduire les
Yvon
Donval,
BearingPoint
« Il est évident
que la fonction
Supply Chain
est en train
de monter dans
les entreprises ».
©DR
©DR
contraire. Précieux auxiliaires dans la
bonne connaissance des process de Supply Chain Management. Le suc- mise en place de solutions à court ou
bout en bout. On ne peut pas parler de cès que connaissent actuellement les et moyen terme, les cabinets sont plus
Supply Chain étendue sans tenir cabinets est également lié à cette apti- que jamais sollicités pour aider les
compte de cette dimension essen- tude à mieux intégrer la dimension Managers à réduire leurs coûts, limi-
tielle. » Une autre thématique dévelop- financière dans les problématiques ter les risques et maîtriser leur BFR.
pée par Headlink est liée au contexte de flux. Réciproquement les direc- Tous les cabinets ? Sans doute pas.
économique et préconise la mise en tions financières s’intéressent d’avan- Les mieux placés sur ce marché très
place d’une « tour de contrôle » pour tage aux aspects opérationnels qui porteur (mais également très con-
prévenir et gérer le risque : « Dans une conditionnent les performances, par voité) sont ceux qui réunissent les
72 période où l’incertitude pèse lourde- exemple en termes de volumétrie des ingrédients indispensables : une stra-
ment sur les carnets de commandes, stocks : « Il existe une réelle conver- tégie clairement définie, des compé-
la gestion des risques opérationnels gence entre la Supply Chain et la tences éprouvées, une expérience
et financiers fait partie des aléas qu’il finance », constate à cet égard le multisectorielle… et des moyens
convient plus que jamais de bien cabinet belge Möbius, fraîchement pour le faire savoir. JPG
maîtriser. Lorsque dans l’aéronau-
tique ou l’automobile un fournisseur
est défaillant, cela provoque inévita-
blement des effets en chaîne. Le moni-
toring des risques fait partie des Alain Katz,
cabinet Métis
outils qui doivent fiabiliser le pilotage Consulting,
des Supply Chains étendues. Si l’on « Nous travaillons
constate un retard, il faut être capable pour de grands
groupes industriels
d’en mesurer la criticité sur l’en- français qui
semble de la filière. Et éventuelle- se développent
ment, de mettre en place des solutions en Russie.
L’un d’eux nous
alternatives tout en intégrant le moni- a demandé
toring du cash flow ». de l’accompagner
sur une mission
à Moscou... »
Les mondes de
la Supply Chain et de
la finance se rapprochent
Hervé Hillion n’est pas le seul à
observer une convergence entre le
©DR
S
i la France, comme la plupart qui se développent en Russie. L’un faut avoir en tête en permanence que
des pays européens, connaît d’eux nous a demandé de l’accompa- les problématiques sont différentes. A
une croissance « molle », les gner sur une mission à Moscou. commencer par la dimension géogra-
pays émergents (les fameux Grâce à cette première expérience, phique : Moscou est plus proche de
BRIC) procurent de belles nous avons pu signer avec un second Paris que de Vladivostok ! »
opportunités à certains cabinets fran- groupe européen. Depuis, nous
çais. Ainsi Jean-François Michel, fon- sommes présents à Moscou et nous De gros projets
dateur de Freelog, explique comment commençons à travailler pour des au Moyen-Orient
il a décroché d’importants contrats au entreprises russes. Les missions sont Le cabinet Argon a connu une crois-
Brésil : « Freelog, qui s’est rapproché très différentes dans la mesure où ces sance de 40 % cette année et prévoit
du cabinet Say Partners au début de entreprises achètent des missions la même chose l’année prochaine.
l’année, avait identifié le Brésil (la intégrées (étude + solution). Là-bas, Mais pour une fois, cette forte pro-
première lettre de BRIC) comme une il faut aller très vite car la croissance gression a été très largement soutenue
zone à fort potentiel. Grâce à l’apport est forte. Les parts de marché sont à par l’activité hors de France : création
d’un Manager franco brésilien, nous prendre maintenant. Les entreprises d’une filiale à Londres, par l’intégra-
avons noué les premiers contacts com- qui se développent se passent allègre- tion d’une société plutôt positionnée
merciaux. Nous nous sommes associés ment de la phase d’étude de faisabi- « achats », et surtout, grosse percée au
à WV Logistics, un cabinet brésilien, et lité pour gagner du temps. Il ne s’agit Moyen-Orient dont le point de départ
avons signé notre premier contrat (une pas d’être parfait. Il faut simplement est un contrat dans la pétrochimie.
mission de trois mois et demi) pour être « good enough ». La croissance Yvan Salamon, Président de l’entre-
un constructeur d’hélicoptères bien est telle, qu’on n’est pas dans des prise raconte : « Nous avons signé un
74 connu. Puis nous avons signé un logiques d’optimisation. Juste dans gros contrat avec Petro Rabigh, la
deuxième contrat avec un groupe des phases de mise en place. Les plus grosse société privée du Middle
industriel de l’agroalimentaire pour Russes sont très performants techni- East. Le contrat portait sur l’optimi-
redéfinir son schéma directeur logis- quement, mais la maturité de la logis- sation des fonctions support, achat,
tique. Il s’agit d’un projet de six mois tique est celle que nous avons connue appro, logistique, jusqu’à la mainte-
qui emploie quatre à cinq consultants au début des années 1990. D’ailleurs, nance. Cela ne représente pas moins
à temps plein). A la suite de ces il faut savoir que les cabinets en de 650.000 références sur 140 sites
premiers succès, nous avons créé logistique sont rares. Dès que l’on de stockage, soit un demi-million de
« Freelog do Brasil » avec l’ambition détecte une compétence sur le mar- mètres carrés de stocks. Aujourd’hui,
d’occuper une place qu’aucun autre nous avons 25 consultants là-bas et
cabinet n’occupe aujourd’hui dans ce deux filiales (Barhreïn et Ryad). Nous
pays. En effet, nous avons pu consta- prévoyons de monter à 40 consul-
ter qu’il y avait beaucoup de cabi- tants d’ici fin mai 2009. Certes il y a
nets (notamment anglo-saxons) pré- déjà pas mal de boîtes de conseil sur
sents au Brésil mais très peu sont place. Mais la croissance est énorme
positionnés comme nous sur la et les investissements, nombreux. De
performance industrielle avec des plus, notre savoir-faire « opération-
objectifs à court terme ». nel » constitue un gros avantage face
aux compétiteurs qui ne possèdent
Des opportunités en Russie pas cette expertise. A présent, nous
Pour Alain Katz, fondateur du cabinet travaillons avec des entreprises et des
Métis Consulting, le Business réalisé administrations locales, notamment
en Russie est arrivé presque par avec les ports. Il y a de gros projets
hasard : « Nous travaillons pour de d’infrastructures. Notre chance est
©DR
changer la physionomie des schémas mat d’amitié qui unit nos deux pays.
logistiques. C’est ce que pense Jean- que ce pays était animé d’une dyna- Quant aux missions, elles ne sont pas
Patrice Netter, Président-fondateur du mique nouvelle et d’une réelle fondamentalement différentes, même
cabinet Diagma : « Au départ, notre volonté de développer l’économie. si les réseaux de distribution sont plus
présence au Maroc résulte plus d’un De gros investissements sont réalisés atomisés que chez nous. J’ajoute que
concours de circonstances que d’une pour créer de nouvelles zones logis- les Marocains, qui disposent de
véritable volonté stratégique. En fait, tiques, aménager les ports. Tanger en Managers de très bons niveaux,
nous avons découvert Casablanca particulier. Par ailleurs, ce pays jouit recherchent également des profes-
grâce à la présence sur place d’un d’une position géographique suffi- sionnels expérimentés pour des mis-
camarade centralien et d’une pre- samment favorable pour constituer sions classiques autour de la mise en
mière mission pour une grande cen- une alternative très attractive aux place du S&OP ou de logiciels d’en-
trale laitière filiale de Danone. délocalisations lointaines. Compte treposage. C’est un vrai challenge et
Ensuite nous nous sommes aperçus tenu des incertitudes liées aux coûts Diagma y croit beaucoup ! » ◆
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F
FREELOG