I) - GÉNÉRALITÉS.
F) - La cour des comptes est une institution du pouvoir judiciaire créée par la loi 99-02 du 29
Janvier 1999. Elle succède dans le rôle d’institution supérieure de contrôle des finances
publiques à la deuxième section du conseil d’état, elle même héritière de la troisième section
de la cour suprême disparue à la faveur de la réforme judiciaire introduite par la loi
constitutionnelle 92-22 du 30 Mai 1992.
Elle intègre la commission de vérification des comptes et de contrôle des entreprises publiques
(CVCCEP) créée par l’article 20 de la loi 72-48 du 12 Juin 1972 relative aux établissements
publics, aux sociétés d’économie mixte et aux personnes morales de droit privé bénéficiant du
concours financier de la puissance publique.
Elle intègre également la cour de discipline financière qui devient une chambre de la cour des
comptes.
1/ - compétence, la cour des comptes assiste le président de la République, le gouvernement et
l’assemblée nationale dans le contrôle de l’exécution des lois de finances.
Elle exerce un contrôle juridictionnel et un contrôle non juridictionnel.
le contrôle juridictionnel, la cour contrôle la régularité et la sincérité des recettes et des
dépenses décrites dans les comptabilités publiques.
Elle juge les comptes des comptables publics et les personnes qu’elle a déclarées comptables
de fait.
Constituée en chambre de discipline financière, la cour juge les fautes de gestion et prononce
des amendes contre leurs auteurs.
le contrôle non juridictionnel, la cour s’assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs
gérés par les services de l’état, les collectivités locales et leurs établissements publics. Elle
s’assure que l’état et ses démembrements sont en règle avec les institutions de sécurité sociale.
Elle peut également exercer un contrôle du compte d’emploi des ressources collectées auprès
du public dans le cadre de campagnes nationales d’appel à la générosité publique.
2/ - organisation, la cour est organisée en formations auprès desquelles le ministère public est
exercé par le commissaire du droit.
les formations, la cour comprend :
+ une audience plénière solennelle,
+ les chambres réunies,
+ quatre chambres qui sont :
- la chambre des affaires budgétaires et financières,
- la chambre des affaires administratives et des collectivités locales,
- la chambre de discipline financière, formation non permanente, composée de magistrats de la
cour.
les magistrats, tout membre de la cour des comptes a l’obligation, préalablement à sa
prestation de serment, de déclarer par écrit et sur l’honneur, les biens meubles ou immeubles
composant son patrimoine ainsi que ceux de son conjoint et de ses enfants mineurs. Cette
déclaration est déposée au secrétariat général de la cour des comptes.
les magistrats de la cour des comptes sont :
- le président de la cour,
- les présidents de chambre,
- le secrétariat général,
- le commissaire adjoint du droit,
- les chefs de section,
- les conseillers maîtres,
- les conseillers référendaires,
- les conseillers.
G) - Les tribunaux régionaux.
Leur compétence s’étend territorialement sur l’ensemble de la région. Dans chaque tribunal, il
y a un parquet dirigé par le procureur de la République.
- ce sont des tribunaux de droit commun, c’est à dire qu’ils sont compétents pour juger les
litiges de toutes matières sauf celles que la loi a attribué à des juridictions spécialisées,
- ils statuent en matière pénale pour tous les délits qui ne sont pas soumis au tribunal
départemental (comme le vagabondage).
- en matière civile et commerciale sur tous les litiges qui échappent à la compétence du
tribunal départemental,
- en matière administrative et fiscale, il se prononce sur tout le contentieux administratif et
fiscal, sauf le recours pour excès de pouvoir soumis au conseil d’état.
Enfin les tribunaux régionaux sont les juges d’appel des décisions rendues en matière civile et
commerciale par les tribunaux départementaux.
A noter que pour les affaires correctionnelles, c’est la cour d’appel qui est le juge d’appel
contre les décisions rendues dans cette matière.
- les décisions des tribunaux régionaux frappées d’appel sont portées devant la cour d’appel,
- au même niveau, figurent trois juridictions d’exception : le tribunal du travail, le tribunal
pour enfants et les tribunaux ordinaires à formation spéciale.
H) - Le tribunal départemental.
Il existe dans chaque département. Présidé par un magistrat, il comprend un ou plusieurs
magistrats du siège. Le parquet est assuré par un délégué du procureur de la République ou par
le président du tribunal.
Il est compétent en matière civile et commerciale pour connaître de toutes les actions
personnelles ou mobilières en dernier ressort dont le montant ne dépasse pas 200.000 francs et
en premier ressort celles dont le montant est supérieur ou égal à 1.000.000 de francs.
En plus de ces affaires, le tribunal est saisi pour la validité des saisies.
- pour les affaires de famille (état-civil, mariage, divorce, successions) ainsi que les demandes
portant sur les paiements, révision de pension alimentaire,
- les affaires de bail à usage d’habitation.
En matière pénale, il connaît des contraventions (c’est le tribunal de simple police), c’est à
dire les infractions punies d’une peine d’amende allant de 200 francs à 20.000 francs et d’un
emprisonnement de un jour à un mois,
- les délits mineurs prévus par la loi 84-20 du 20 Février 1984 (vagabondage, vol simple,
filouterie, etc.…).
I) - Le tribunal du travail.
Il ne se prononce que sur les litiges entre employeurs et travailleurs.
Le tribunal est composé d’un magistrat et de deux ou plusieurs assesseurs employeurs et
travailleurs chargés d’éclairer le président sur les questions propres à chaque secteur
d’activités.
Sa compétence territoriale s’étend sur l’ensemble de la région. Il est compétent pour connaître
des conflits individuels et non collectifs entre les employeurs et les travailleurs à l’occasion de
leurs relations de travail.
- ils statuent également sur les contentieux des accidents du travail et des institutions de
sécurité sociale,
- les travailleurs concernés sont tous ceux du secteur privé et les agents non fonctionnaires de
l’état et des collectivités publiques.
J) - Le tribunal pour enfants.
Il est institué pour protéger l’enfant mineur contre les dangers de toutes sortes. Il a le même
ressort que le tribunal régional auquel il est rattaché. Ainsi un magistrat dudit tribunal est
chargé de présider ce tribunal qui peut avoir recours aux services d’éducateurs et d’assistants
sociaux.
Il a un juge d’instruction propre lorsque le nombre de magistrats permet de le pourvoir.
Le ministère public est assuré par un membre du parquet du tribunal de rattachement.
- il est compétent pour les crimes et délits commis par les mineurs de moins de 18 ans.
Lorsque la santé, la moralité, la sécurité ou l’éducation du mineur sont menacées, le tribunal
peut être saisi même en l’absence d’infraction. Il examine alors le cas de l’enfant et décide de
son placement dans un centre ou de son suivi en milieu familial.
Le tribunal territorialement compétent est celui du lieu de domicile des parents, du lieu de
résidence de l’enfant ou du lieu de commission de l’infraction.
K) - Les juridictions ordinaires à formation spéciale.
Ce sont des juridictions d’exception. Elles sont compétentes pour juger les infractions
militaires commises en temps de paix par les militaires et assimilés (se reporter à la loi 94-44
du 27 Mai 1994 portant code de justice militaire).
III) - COMPÉTENCE.
Pour qu’elle puisse connaître d’une infraction, une juridiction répressive doit être compétente
à trois points de vue :
a) - en raison de la matière (des faits) compétence « ratione materae » :
- crime : cour d’assises,
- délit : tribunal correctionnel,
- contravention : tribunal de simple police.
b) - en raison de la personne à juger, compétence « ratione personnae » :
A l’égard de toutes les personnes SAUF celles soustraites par suite :
d’une qualité personnelle :
- président de la République,
- membres du gouvernement,
- militaires et assimilés,
- mineurs de 18 ans,
d’une immunité diplomatique :
- membres des ambassades et des légations étrangères.
c) - en raison du lieu de l’infraction, compétence « ratione loci » :
En matière criminelle et correctionnelle, la juridiction compétente est celle dans le ressort de
laquelle se situe soit :
- le lieu où l’infraction a été commise,
- le lieu de résidence de la personne poursuivie,
- le lieu de son arrestation,
- le lieu de détention de la personne poursuivie, lorsque celle-ci est détenue à la suite d’une
condamnation antérieure (article 370 du code de procédure pénale).
En matière de police :
Le seul tribunal de simple police compétent est celui du lieu où la contravention a été
commise (article 510 du code de procédure pénale).
IV) - CARACTÉRISTIQUES DE LA PROCÉDURE DE JUGEMENT.
La procédure de jugement présente trois caractères. Elle est :
a) - orale :
L’évocation des faits a lieu oralement. La juridiction entend l’inculpé, la victime, les témoins
et les experts de façon à pouvoir apprécier directement tous les éléments de preuve.
b) - publique :
La salle d’audience est ouverte au public, sauf le cas du « huis clos » ordonné dans l’intérêt de
l’ordre public ou des bonnes mœurs.
L’arrêt ou le jugement est toujours rendu en audience publique.
c) - contradictoire :
le procès pénal exige la présence de :
- l’inculpé (qui peut sous certaines conditions se faire représenter),
- ministère public (sauf particularité tribunal départemental),
- partie civile ou son représentant (s’il y a eu constitution de partie civile).
les parties :
- présentent leurs observations et requêtes,
- discutent les preuves.