L’infraction.
Le texte premier qui va définir la règle criminelle est l’art 111 du Code Pénal alinéa 1 « La
loi détermine des crimes et des délits et fixe des peines applicables à leurs auteurs ».
Alinéa 2 « Le règlement détermine les contraventions et fixe dans les limites et selon les
distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants ». Ce texte définit la
distinction entre d’une part les crimes et les délits (a1) et les contraventions (a2). Il définit
aussi les compétences parce que l’on sait que les contraventions sont jugées par le tribunal de
police, les délits par les tribunaux correctionnels et les crimes par la Cour d’Assise.
Quand le texte utilise le mot « loi » il ne vise pas simplement la loi Française. Il vise
également les conventions et les traités auxquels nous sommes soumis.
1. La notion.
La loi est l’expression de la volonté générale, elle est votée par le Parlement.
Cette notion simple, loi votée par le Parlement, doit être précisée.
La loi proprement dite : est issue d’une proposition (émane d’un pltaire) ou d’un projet de loi
(émane du pouvoir exécutif), elle est présenté discutée, elle peut faire un passage par le
Conseil Constitution avant d’être promulgué. En France il y a une maxime qui est : « nul
n’est censé ignorer la loi ». Donc chacun d’entre nous est censé la connaître dès qu’elle est
publiée. Elle peut avoir des échéances différentes.
En 1994, quand on modifie le Code Pénal, dans l’ensemble, tout ce qui était dans le Code
Pénal a disparu, mais certaines dispositions pénales qui figuraient dans d’autres codes ont
survécues (exemple : Code de la Chasse, code des douanes). Dans la Constitution de 1958,
deux articles sont très importants (34 et 37). L’art 34 est en fait que la loi détermine les crimes
et les délits. Il y a un monopole du pouvoir législatif pour les crimes et délits. A contrario,
dans l’art 37 il y ce qui reste c'est-à-dire les contraventions, non décidées par le législateur
(exemple :loi sur le tabagisme par décret).
Les textes équivalents à la loi. Ce qui est assimilé à la loi, ce sont les lois référendaires (1981,
sous Mitterrand on s’est demandé s’il fallait ou non demander aux Français s’ils étaient pour
ou contre la peine de mort il étaient pour à 73%, le président Mitterrand, est passé par le
Parlement pour abroger la peine de mort). On a aussi les pleins pouvoirs accordés par l’art 16.
L’hypothèse la plus fréquente sont les ordonnances (appelées sous la IIIe les décrets lois). Le
pouvoir législatif appartient au Parlement, mais parfois le Parlement va déléguer au
gouvernement sur un point déterminé la possibilité de légiférer. Le pouvoir exécutif va créer
un texte qui sera ratifié par le Parlement ce sera une ordonnance dont la valeur aura le même
pouvoir qu’une loi ordinaire (art.38 de la Constitution). De 1945 à 1986 on était dans un
système de contrôle des prix, en 1986 on a décidé de libérer les prix, pour aller vite, on a
légiféré par ordonnance.
L’art 6 du CPP prévoit que la peine est supprimée si la loi pénale est supprimée par la
législateur. Il n’y a pas d’abrogation tacite, par désuétude, en principe. On peut toujours
revendiquer l’application d’un texte dès l’instant où il n’a pas été supprimé.
Néanmoins, avant 1994 (c'est-à-dire réforme du Code Pénal) il n’y avait plus de poursuites
pour mendicité parce que l’on considérait suranné.
La coutume a un rôle limité, elle ne peut pas prévoir des délits, des peines, mais en revanche
elle peut écarté la qualification. Exemple : combats de coqs dans le nord de la France et les
pays d’outre mer est sous le coût de la loi pénale (acte de barbarie, on considère dans ce cas
que c’est une coutume locale, et la mise à mort du taureau la coutume fait que l’on écarte la
qualification et ne peut créer d’incrimination.
La première source du droit pénal est les règlements. Il faut savoir que la loi définit les crimes
et les délits (art 34 de la constitution) et les règlements définissent les contraventions.
La Constitution française prévoit que les règlements dans le cadre de l’art 37 définissent les
contraventions. Le législateur prévoit le maximum c'est-à-dire qu’il précise que le maximum
en matière de contravention est de 1500 euros sauf en matière de récidives pour certains coups
et blessures (on double). Avant 1994, les contraventions étaient punissables jusqu’à 2 mois
d’emprisonnement depuis la réforme l’emprisonnement n’existe plus en matière de
contravention. Les décrets qui prévoient les incriminations se trouvent dans la partie
réglementaire du Code Pénal. On les retrouve facilement car les arts sont précédés par R puis
un chiffre. Un décret important fixe la possibilité de décrets pour le maire qui peut fixer des
contraventions de 1ère classe (R610-5). Exemple : divagation des chiens.
D’autres règlements sont importants, ceux qui émanent du préfet, ou des ministres
(préfectoraux, municipaux, ministériels). Ils vont pouvoir créer des contraventions dans le
domaine qui est le leur. Exemple : le maire peut décider que les enfants de moins de 10 ans ne
pourront pas circuler seuls après 22 heures. Le maire défini le comportement délictueux, et
apporte une sanction. Un arrêté préfectoral: interdiction de circuler dans certains
endroits (exemple : grippe aviaire -> autour des élevages de volailles). L’arrêté ministériel est
appliqué à tout le territoire, alors que celui du maire s’étend dans sa commune. Les
circulaires, en revanche, en droit pénal n’ont aucune valeur. C’est un document émanant du
ministre de la justice qui donne l’interprétation d’un texte. Elles ne prévoient pas de sanctions,
elles ne donnent pas de comportement délictueux, et ne peuvent interpréter une loi pénale. On
les considèrent donc comme un vœux.
3. L’exception d’illégalité
Les règlements, décrets, arrêtés sont des actes administratifs, le juge qui va les contrôler est le
juge administratif soit le Conseil d'Etat. On peut critiquer un arrêté (du maire) si l’on pense
qu’il est illégal. On soulève une exception d’illégalité devant le juge compétent. Si le juge
estime que le texte est illégal, il va pouvoir se prononcer, il va pouvoir contrôler le texte,
parce qu’un article lui donne cette possibilité. Ce texte est l’art 111-5 du Code Pénal« les
juridictions pénales st compétentes pour interpréter les actes administratifs, réglementaires
ou individuels et pour en apprécier la légalité lorsque de cet examen dépend la solution du
procès pénal qui leur est soumis ». On ne permet pas au juge judiciaire d’examiner les actes
administratifs, car il est le gardien des libertés individuelles. On soulève cette question au
début du procès pénal. La réponse d’illégalité va déterminer la solution du jugement, s’il est
légal, il condamnera le prévenu, dans le cas inverse il le relaxe. En revanche, le juge ne peut
l’écarter, et comme il n’y a pas d’obligation du précédent, si une autre personne l’enfreint, il
devra reposer une question d’illégalité. Le Conseil d'Etat est la seule juridiction compétente
pour annuler les règlements. Les contrevenants soulèvent souvent l’exception d’illégalité en
prétendant que le texte n’est pas légal. Il est néanmoins assez rare qu’il soit considéré comme
illégal.
Il est composé de la Constitution, des principes fondamentaux reconnus par les lois de la
république, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et de 1948, et les
principes généraux du droit et les préambules. La Constitution du 4 octobre 1958 ne crée
aucune infraction, mais elle prévoit des règles qui vont s’imposer au législateur, aux
ministres, aux maires lorsque l’on va imaginer un nouveau comportement
délictueux.Exemple : l’égalité hommes/femmes figure dans le préambule de 1946, ce principe
d’égalité justifie une infraction pénale appelée la discrimination fondée sur le sexe. Il est donc
impossible de proposer des offres d’emplois uniquement, à un sexe (idem pour la
location). Les pfrlr sont dégagés par le Conseil constitutionnel, il affirme la valeur
Constitution de certaines règles. En 1981 le Conseil constitutionnel a affirmé qu’il existait un
principe supérieure qui s’appelle le droit de la défense. Concrètement cela indique que le juge
pénal est obligé de vérifier que chacune des parties a échangé des éléments de preuves. Le
Conseil Constitutionnel a précisé en 1999 en indiqué que les infractions supposent toujours un
élément intentionnel. Le Conseil Constitutionnel a aussi dégagé l’idée que le domicile est
inviolable c'est-à-dire que personne ne peut y entrer sauf perquisition par des forces de police.
2. Les traités
Les Traités internationaux et Européens, et Communautaires sont supérieurs aux lois (art 55
de la Constitution). Ces Traités en règle générale ne créent pas d’infractions, il ne va définir
ce qu’est un acte de terrorisme par exemple, tous les signataire seront soumis a cette
définition. Les Traités définissent des normes, que les pays doivent ensuite transcrire dans la
législation nationale la norme.
Traité de l’UE remanié par le Traité de Lisbonne. Le Traité de Rome (1957) et de Lisbonne
(2008). Union douanière, on supprime les droits de douanes entre les 6 pays à l’origine du
Traité. Puis il prévoit de manière expresse la libre circulation des Hommes et des
marchandises. Il a une juridiction Européenne qui est la CJCE dont le siège est au
Luxembourg. Les règlements sont directement applicables, quant aux directives elles doivent
être retranscrites dans le droit du pays. Le règlement International a une valeur supérieure à la
loi Nationale, mais à ce jour il ne prévoit pas de sanctions. Les règlements vont définir les
marchandises (exemple : définition du foie gras ou de la feta), seuls les pays qui fabriquent
cette marchandise sont autorisés à utilisé cette appellation au risque dans le cas inverse d’être
condamné pour pub mensongère.
Convention Européenne de Sauvegarde des droits de l’Homme et des Libertés
fondamentales est issue du Conseil de l’Europe qui ne fait pas partie de L’UE. Ses
conditions sont prévues par le Traité de 1950 et la France l’a ratifié en 1994. Elle est
assortie d’une juridiction : la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Depuis 1981,
chaque citoyen peut saisir cette juridiction en prétendant que leur pays, dans un procès
donné n’a pas respecté la convention. Les principes sont :
o Droit à l’information.
o L’interdiction de la torture
o Liberté de pensée
o Droit de se marier
o Liberté de religion
Ce texte est suivi d’un protocole qui prévoit l’interdiction de la peine de mort.
Lorsqu’il s’agit des Traités, les juges répressifs apprécient si la loi est conforme aux Traités.
Fréquemment il arrive que la chambre criminelle écarte un texte national, contraire à la
convention Européenne, pour la première fois dans une décision Société des frères Henri
Ramels. Cette société était poursuivie pour avoir importée des vins non conforment à la
réglementation française, mais conforment à la définition Européenne. Dans cette décision du
22 octobre 1970, que l’on devait privilégier le Traité par rapport à la Loi pénale française. La
chambre criminelle a récidivé dans l’arrêt Jacques Vabres du 24 mai 1975 où elle a dit que la
loi française était écartée même si cette dernière était post au traité.
Lorsque la Cour de Cassation s’interroge sur un texte Européen, elle peut soulever une
exception, soit un recours préjudiciel en interprétation. Il est très fréquent que les lois
françaises soient écartées.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme : Si l’on est poursuivi par une
juridiction française, on peut saisir une juridiction Européenne si l’on estime
que les pratiques, la procédure est irrégulière. Si la cour estime que la France
est en violation elle condamne l’Etat français à verser une somme d’argent.
Une grande innovation, depuis la loi du 25 juin 2000 : il est possible, que la
Cour de Cassation accepte qu’il soit procédé à un réexamen du procès. Ceci
n’existe qu’en matière pénale. L’art 626-1 du CPP ????
Paragraphe 1. Le principe de la légalité des délits et des peines
C’est une forme latine qui a une origine contemporaine NULUM CRIMEN NULLA POENA SINE
LEGE. Ce principe signe qu’il ne peut y avoir d’infraction, de soupçon pénal sans que
préalablement ait été prévu un texte visant ce type de faits délictueux. Malgré la formulation
latine, ce principe est issu de la formulation française, issue de l’Etat de droit. Ce principe
existe toujours dans l’Etat de droit. Si on est dans un Etat de non Droit, on est arrêté sans
raison, le principe n’existe pas. Il apparaît au moment de la Révolution française, à la suite de
l’adage « les peines sont arbitraire dans ce royaume » qui signe que l’on pouvait être
sanctionné sans savoir ce que l’on avait commis. Il faut savoir que les lettres de cachet qui
émanent du roi sont traduites en droit contemporain.
Beccaria, idée que l’on ne peut sanctionner sans être prévenu. L’idée transparaît dans
la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 dans l’art 8 de « La loi ne peut
établir que des peines strictement et évidemment nécessaires et nul ne peut être punis qu’en
vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement
appliquée ». C’est la transposition du principe de légalité. On retrouve ce texte dans le Code
Pénal à l’art 111-3 (page 7 du code pénal). Ce principe de la légalité est l’exigence d’un texte
de loi à un rayonnement International. Outre la Déclaration des Droits de l'Homme et du
Citoyen de 1948, on le retrouve dans la CESDH à l’art 7. On le retrouve dans une Convention
qui est le pacte de protection des droits civils et politiques de New York issu de l’ONU. Il n’y
a pas de juridictions qui y sont attachées. On retrouve ce principe dans d’autre pays dès
l’instant où leur législation évolue. Ce principe se justifie par rapport à la politique criminelle.
Si l’on veut éviter la récidive, les comportements délictueux, il faut prévenir, avertir ce
principe à une valeur éducative. Il a aussi une valeur politique. Une des fonctions de la loi en
matière répressive est une fonction de régulation des rapports entre la société et les individus.
Si la loi est rédigée de manière générale impersonnelle, elle évite l’arbitraire.
2. Les conséquences
Le législateur est tenu de respecter ce principe mais aussi de rédiger des textes de lois clairs et
précis à cause du principe de la légalité. Par ailleurs le pouvoir exécutif ne peut rédiger de
textes en matière criminelle ou correctionnelle. Dans la formulation de l’art 8 de la
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la loi prend un L majuscule car la loi
émanait uniquement du parlement. Aujourd’hui nous avons des règlements qui doivent eux
aussi être clairs. Il arrive fréquemment qu’un texte de loi n’est pas suffisamment précis et
qu’il refuse de l’appliquer en vertu du principe de la légalité. Le juge va avoir cette faculté.
Mais lorsque le texte est clair et précis il n’aura aucun pouvoir. Il va se borner à dire le droit
dans le cas où il ne se prononcerait pas il y aurait un déni de justice. Si le juge estime que les
faits ne sont pas caractérisés, il doit relaxer. Concernant les sanctions, le juge ne peut
prononcer des sanctions qui n’existent pas.
Cette multiplication de textes se traduit par une certaine dispersion qui fait qu’en définitive si
l’on est pas dans le cadre extrêmement explicite de la loi on est en dehors de on est en dehors
de l’infraction.
Les textes sont parfois au contraire imprécis. La fraude fiscale art 1641 du Code des impôts,
toute personne qui tente de se soumettre au paiement des impôts agissant de manière
frauduleuse.
Le harcèlement moral ne peut être évoqué que dans des relations de travail. Mais le législateur
ne définit pas le harcèlement. Donc chaque magistrat va avoir sa vision, sa définition du
harcèlement, le problème est que cela crée de l’arbitraire.
Si la loi est mal rédigée l’art 111-4 du Code Pénal « La loi pénale est d’interprétation
stricte » elle découle du principe de la légalité. Les méthodes d’interprétations sont :
III. Les corollaires du principe de la légalité
On se demande comment choisir la loi applicable dans le tps, et dans l’espace. Le principe de
la légalité va entraîner des principes subsidiaires. Corollaires c'est-à-dire proposition dérivant
d’une autre.
Quand le délit à lieu en 2004, et que le jugement à lieu en 2008, on se demande quelle loi
appliquer. Réponse : celle au moment de l’infraction ou celle au moment du jugement.
Depuis la loi du 15 juin 200 on peut avoir un appel pour une procédure
devant la cour d’assise (loi appliquée à partir du 1er juillet 2001).
Le principe qui gouverne l’appel de la loi dans le temps est l’application immédiate de la loi
nouvelle.
Art 112-2 explique que si l’on allonge le délai de prescription, tant que la prescription n’est
pas acquise, on tombe sous le coup de la nouvelle loi même si elle est plus sévère.
Ce sont les lois qui définissent l’infraction. Elles définissent les sanctions. Ce sont des lois qui
caractérisent l’infraction et qui les sanctionnent.
Une Loi plus sévère, c’est une Loi qui créée une infraction. Ce qui était autorisé hier devient
interdit (par exemple squatter les halls d’immeuble, c’est une Loi qui augmente la sanction de
6 mois à 1 an), une Loi qui ajoute une circonstance aggravante (le vol quand il est commis à
l’encontre de personnes en raison de circonstances raciales, religieuses, devient un vol
davantage réprimé). Elle est prévue à l’art. 8 de la DDHC de 1789, art. 7 de la CESDH, art.
112-1 Code Pénal : « Sont seuls punissables les faits constitutifs d'une infraction à la date à
laquelle ils ont été commis ».
Peuvent seules être prononcées les peines légalement applicables à la même date.
Toutefois, les dispositions nouvelles s'appliquent aux infractions commises avant leur entrée
en vigueur et n'ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée
lorsqu'elles sont moins sévères que les dispositions anciennes. »
La rétroactivité, c’est quand une Loi nouvelle s’applique à des faits commis antérieurement,
on revient en arrière.
La non-rétroactivité, c’est quand la loi nouvelle plus sévère ne pourra s’appliquer à des faits
commis avant son entrée en vigueur. Ce principe à valeur constitutionnelle et est bien plus
fort que l’article 2 Code civil. Le Conseil Constitutionnel, le 9 janvier 1980 a effectivement
reconnu que ce principe avait une valeur constitutionnelle.
Exception : les lois dites interprétatives sont des Lois postérieures à la Loi première n’ayant
pour objet que d’interpréter une Loi déjà en vigueur. Elles précisent la notion.
On ne sait pas si une loi est interprétative, il faut attendre que la Chambre criminelle la
définisse.
Cette rétroactivité permet de ne pas tenir compte de la loi en vigueur au moment des faits.
Parce que la loi qui vient d’être votée est plus favorable aux délinquants. Qu’est ce qui peut
justifier cela ? Certains auteurs considèrent que la non-rétroactivité c’est la règle et que la
rétroactivité c’est l’exception. D’autres auteurs considèrent comme Émile Garçon était un
avocat qui a écrit le Code pénal annoté de 1954. On considère que le principe c’est
l’application immédiate de la loi nouvelle et l’exception de non-rétroactivité.
Ce principe a été reconnu par le Conseil Constitutionnel dans une décision des 19 et 20
janvier 1981, il a une valeur supra légale parce qu’il figure dans un traité.
Est-ce que le juge et la loi sont tenus de respecter ce principe « in mitius » ? Le législateur est
obligé de respecter ce principe, mais il se peut qu’une loi soit adoptée sans passer par le
contrôle du Conseil Constitutionnel. Mais elle prévoit des exceptions dans le domaine fiscal,
dans le domaine douanier ou dans le domaine financier. La Cour de cassation considère que si
l’infraction existe mais que la somme prévue change, on s’en tient au texte en vigueur au jour
de l’infraction.
La mise en œuvre : pour savoir si une loi nouvelle est plus douce ou plus sévère on envisage
une première hypothèse selon laquelle elle est plus douce. Si une loi diminue la sanction, on
considère qu’elle est plus douce et l’on appliquera le texte en vigueur le jour du jugement.
Lors de la comparaison de la loi nouvelle et de la loi ancienne, on compare d’abord la peine
privative de liberté, si elle diminue, on considère que cette loi nouvelle est plus douce.
La loi nouvelle est divisible dans une première hypothèse. On va donc procéder à une
application distributive de la loi : les aspects plus sévères seront écartés et les aspects plus
doux seront appliqués. Dans cette application distributive le délinquant aura tout intérêt. On
appelle cette méthode du saucissonnage.
Dans une deuxième hypothèse, la loi nouvelle est indivisible. On examine alors la disposition
principale. Si elle est plus sévère, on écartera toute la loi y compris les dispositions plus
douces. À l’inverse si la disposition principale est plus douce on appliquera l’intégralité de la
loi nouvelle. Exemple : avant la loi du 2 septembre 1941 l’infanticide était considérée comme
un crime, puis plus un crime et l’on applique la correctionnalisation mais en écartant la
possibilité des circonstances atténuantes.
La Cour de cassation décidera si une loi est divisible ou non puisqu’il n’y a pas de règles
précises. Mais l’article 112-1 impose que l’on ne puisse plus exécuter la sanction.
La prescription de la peine : délai pendant lequel on va pouvoir exécuter la peine (20 ans pour
les crimes, 5 ans en correctionnelle, 3 ans pour les contraventions)
Lorsque la loi sur la prescription change quelle loi applique-t-on. Réponse donnée par l’article
112-2 4e : « Sont applicables immédiatement les lois relatives à la prescription de l’action
publique et à la prescription des peines ».
Avant 2004 cela veut dire que l’on applique la loi au jour du jugement.
Les infractions commises sur le territoire de la république ou réputées commises sur ledit
territoire (articles 113-2, 113-5) : la loi pénale française est applicable aux infractions
commises sur le territoire de la république (principe de la territorialité). Il s’applique même si
dans le pays étranger l’infraction n’est pas réprimée. Exception : le principe de territorialité ne
s’applique pas aux étrangers qui bénéficient de l’immunité diplomatique. Cette immunité
diplomatique est prévue et concerne le diplomate, sa famille et ses domestiques. Sauf s’il
accepte d’être jugé en France. On applique aussi l’immunité diplomatique s’applique pour les
personnes de l’UNESCO ou les chefs d’états. On revanche l’immunité ne s’applique pas aux
consuls. L’ambassade n’est pas un territoire étranger et ne bénéficie pas de l’immunité.
Le territoire de la république ce sont les territoires dom tom et bien sûr la métropole. L’espace
maritime est un espace qui entoure le pays concerné. L’espace maritime français 12 mils
marins (22,5km). L’espace aérien est l’espace situé au-dessus de la métropole ou des îles.
Sauf si l’avion est un avion militaire étranger.
Exemple: bateau avec un pavillon des Bahamas, l’équipage est ukrainien et découvre des
clandestins qu’ils tuent et jettent à la mer. Mais un d’eux réussi à se cacher. La Cour de
cassation a considéré que les Ukrainiens savaient très bien qu’il y avait un 10e homme alors
qu’ils étaient sur le territoire français.
L’article 113-3 nous explique que la loi pénale française est applicable quel que soit l’endroit
où se trouve le bateau battant pavillon français.
L’article 113-4 la loi pénale est applicable pour les aéronefs immatriculés en France.
L’article 113-5 lors d’un acte de complicité commis sur le territoire français mais que
l’infraction s’est déroulée à l’étranger on estime que la loi française est applicable si :
Les infractions qui sont commises hors du territoire de la république : l’idée essentielle est la
suivante avec l’article 113-6 : on applique le principe de la compétence personnelle donc le
critère va être la nationalité de l’auteur ou de la victime. Jusqu’à la loi du 9 mars 2004 on
n’extradait pas nos nationaux, maintenant le mandat d’arrêt européen permet de juger l’auteur
à l’étranger.
L’auteur français a commis une infraction à l’étranger : la loi est applicable à tout crime
commis par un Français hors du territoire de la république
L’auteur français a commis un délit à l’étranger : si les faits sont punis sur le territoire où il a
commis l’infraction (condition de réciprocité). 2 exceptions : sauf si la victime est française et
sauf pour certains délits sexuels.
Mais qui va juger en premier ? Si les juridictions étrangères ne bougent pas on peut
condamner l’auteur en France.
Quelle est la condition en matière de délit pour cette victime ? En matière de délit, il faudra
qu’il y ait une poursuite exercée sur plainte de la victime et sur requête du ministère public. Si
la juridiction étrangère a jugé les faits on ne peut pas rejuger l’affaire (non bis in idem).
Article 113-10 : lorsqu’il y a une atteinte à l’ordre public français et que cette infraction est
commise en France ou à l’étranger on va pouvoir poursuivre en appliquant la loi français pour
la falsification de monnaie, contrefaçons du sceau de État.
La compétence universelle : dans quelle hypothèse allons nous pouvoir juger des infractions
commises par des étrangers sur un territoire étranger. Cela suppose que la personne soit
arrêtée sur le territoire français. Universalité du droit de punir. La loi pénale française était-
elle compétente pour une infraction commise en ex Yougoslavie ?Exemple : victimes
bosniaques qui ont fait état d’actes de tortures en Yougoslavie. La Cour de cassation a refusé
parce que les auteurs n’étaient pas sur le sol français. Exemple : un prêtre s’est réfugié en
France au moment du génocide du Rwanda il a été poursuivi.
Article 113-8-1 : lorsqu’un étranger a commis un crime ou un délit hors du territoire de la
république sur une victime étrangère mais la France refuse l’extradition et on peut la
condamner en France.
C’est une distinction récente puisque dans l’ancien Droit il n’y avait pas de contravention. À
la Révolution, les infractions les plus graves sont appelées crimes jugés par nos pairs.
On les appelle crimes parce que l’on parle de réclusion criminelle. Dans le cas des délits, ,on
parle d’emprisonnement. Pour les infractions légères, il y a simplement une peine d’amende.
Pour les crimes les plus graves c’est la perpétuité, puis 30 ans, 20 ans et 15 ans. En matière
délictuelle la peine privative de liberté va jusqu’à 10 ans. Pour les peines contraventionnelles
amendes et peines privatives de droits.
La tentative est toujours existante pour les crimes. Pour les délits, ceux-ci n’existent que si la
loi le prévoit. Pour les contraventions, il n’y a jamais de tentatives.
La complicité existe toujours pour les crimes et de délits. En matière de contraventions, la
complicité n’existe que dans le cas d’une provocation.
En matière criminelle, il y a toujours une intention. En matière délictuelle soit l’infraction est
intentionnelle ou non. Et matière contraventionnelle l’intention est présente et l’on n’a pas
besoin de la prouver.
Les crimes relèvent de la Cour d’assise, les délits du tribunal correctionnel, les contraventions
soit du tribunal de police ou des juridictions de proximité.
Les casiers judiciaires portent mention de tous les crimes, délits et contraventions sauf en ce
qui concerne les classes antérieures à la 4e.
Un crime est une infraction punissable d’une réclusion. Un délit est punissable de peine
d’emprisonnement ou d’amende.
Trois formes :
- L’infraction consommée
- L’infraction tentée
1. Modalités
a) Infractions de commission et d’omission, infraction simple et
complexe
Possibilité de retenir une omission alors que le texte prévoit une commission. Prohibition des
délits de commission par omission. L’assimilation n’est pas possible, mais, dans certains cas,
cela peut exister. Exemple : le vol c’est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. On
peut très bien commettre un vol en oubliant de rendre une chose.
Pour l’escroquerie c’est le dernier acte qui doit être pris en compte. Le délai sera plus long
que les trois ans appliqué normalement.
Cela permet aussi de localiser l’infraction : si l’un des éléments a lieu sur le territoire français
cela suffira pour dire que l’infraction a été commise sur le territoire de la république.
Certains auteurs ont voulu ajouter le mobile, mais ce critère ne peut pas être
retenu parce que celui-ci n’est pas un élément constitutif de l’infraction.
Elle est définie par une intention. Ce sont des infractions de Droit commun que
l’on va qualifié de terroristes. Depuis la loi du 9 mars 2004 la procédure de la
criminalité organisée autorise une garde à vue qui peut aller jusqu’à 104 heures.
Qui prévoit des perquisitions la nuit et beaucoup plus de faciliter pour réunir les
preuves.
2. Durée
C’est uniquement la jurisprudence qui va nous dire que le recèle est une infraction continue.
Exemple : le fait de se faire transporter en avion privé alors que c’est la société qui payera, on
commet un délit de recèle d’abus sociaux.
La tentative d’infraction se situe à une place particulière dans ce que l’on appelle le chemin
du crime.
Celui qui est auteur d’une tentative s’expose aux mêmes dommages que celui qui a
consommé l’infraction.
Le commencement d’exécution est défini à l’article 121-5 : la tentative est
constituée dès lors que, manifesté par un commencement d’exécution, elle a été
suspendue ou n’a manqué son effet qu’en raison de circonstances indépendantes de la
volonté de son auteur.
- L’intention criminelle : ne peut pas être sanctionné pour avoir pensé à un acte.
- (Le repentir actif : j’ai donné le cocktail, mais je vais donner un antipoison
mais l’infraction a été consommée)
Un arrêt nous a donné des précisions dans l’affaire Lacour : le docteur Lacour a décidé
de supprimer le fils de sa compagne parce que ce garçon ne veut pas faire la guerre
d’Algérie. Il prend contact avec un tueur à gage, le paye et lui remet des informations. Il
aura le reste de la somme à la fin de l’acte. Le tueur à gage décide de simuler l’acte en
prévenant le fils. Dans ce cas, le docteur ne pourra pas être poursuivi parce que la
remise d’argent ne constitue pas un commencement d’exécution. l’article 221-5-
1 prévoit expressément que celui qui paye un tueur à gage commet une infraction
délictuelle si le tueur à gage ne réalise pas son acte.
Si je suis convaincu par un tiers de renoncer ce que j’ai déjà commencé. Il y a des
arrêts dans les deux sens. La Cour apprécie au cas par cas.
Les auteurs de la Cour de cassation qui sont dans une ligne de sévérité considèrent
aujourd’hui que l’infraction impossible est assimilable à une infraction tentée. Néanmoins
cela pose des problèmes : peut-on être poursuivi pour tentative d’empoisonnement si l’on
n’utilise pas de substance mortifère ?
Un arrêt important du 16 janvier 1986 : arrêt Perdereau : trois ivrognes, deux d’entre eux
c’étaient battus avec le troisième et l’ont tué alors que le second cuvait son vin. Lorsque celui-
ci s’est réveillé, il a tiré sur le cadavre.
La Cour de cassation a considéré que l’on pouvait renvoyer cette personne devant une Cour
d’assise. Il a porté un coup et ce coup était accompagné de la volonté d’homicide.
L’infraction putative qui est proche de l’infraction impossible : je crois avoir procédé à un
détournement de mineur. Cette infraction est impossible parce que la fille avait 20 ans. La
réponse est non.
L’infraction putative c'est-à-dire croire que l’on commet une infraction alors que l’infraction
ne peut pas exister dans cette hypothèse on ne peut sanctionner cette personne.
L’article 121-4 nous dit qui est auteur de l’infraction celui qui a consommé ou celui qui a
tenté de consommer comme si l’infraction était parvenue à son résultat. La sanction encourue
sera exactement identique. Dans le cas d’une infraction formelle au regard de la tentative il y
a très peu de tentatives d’infractions formelles délictuelles. En matière de crime formel où la
tentative est toujours répréhensible on va anticiper dans le temps le chemin du
crime. Exemple: l’empoisonnement : après l’empoisonnement d’une première personne.
Loi sur la prévention de la délinquance en janvier 2007 qui vient d’être publiée au Journal
Officiel.
Le complice est celui qui va participer à un certain moment sans qu’il réunisse en sa personne
tous les éléments constitutifs de l’infraction. On va parler de participant accessoire ou
secondaire.
Article 121-6 et 121-7 du Code Pénal: article 121-7 : est complice d’un crime ou d’un délit la
personne qui sciemment par aide ou assistance en a facilité la préparation ou la
consommation. Pour être complice, il faut qu’il y ait un fait principal punissable.
Lorsque le fait délictueux perd son caractère délictueux par une amnistie le complice en
bénéficie également. En 1994 par rapport à la nouvelle rédaction du Code Pénal l’immunité
familiale ne bénéficie plus au complice.
Ce fait principal punissable intervient soit de manière directe ou de manière indirecte (on peut
être complice de l’auteur ou complice du complice). Vous donnez un renseignement à une
personne qui va elle-même donner le renseignement à l’auteur. On considèrera que vous êtes
complice si vous avez connaissance que le renseignement est délictueux.
Dans les deux cas de figure, l’acte reproché au complice doit être antérieur ou concomitant. Si
l’acte du complice est postérieur, il ne tombe pas sous le coup de la loi. Celui qui est assis
dans une voiture et qui voit des voleurs s’enfuir ne peut pas être poursuivi puisque son acte est
antérieur au vol. Elle retient la complicité lorsque l’agissement de l’agent est le fruit d’un
accord antérieur. En général si l’entente n’est pas antérieure sera poursuivi au titre du recèle.
1e hypothèse : la complicité par aide ou assistance dans la préparation ou la consommation de
l’infraction la fourniture de renseignements, la fourniture de moyens ou l’assistance directe.
2e hypothèse : la provocation
Pour que le complice soit tenu pour coupable, il faut qu’il ait agit en connaissance de cause. Il
faut qu’il ait eu conscience de s’associer à une infraction. Si le complice ignore, il ne sera
jamais déclaré complice.
Dans une affaire célèbre, un créancier avait confié à un tiers un pistolet. On ne peut pas retenir
la complicité de meurtre puisque les pistolets avaient été confiés pour de l’extorsion de fond.
Exemple : un prisonnier reçoit une arme pour une évasion et il tire sur un gardien. On a
condamné le complice pour complicité d’homicide puisqu’il pouvait penser qu’il allait tirer
sur cette personne.
Il n’y a plus d’empreint de pénalité : on n’empreinte pas la pénalité de l’auteur (article 121-6 :
sera puni comme auteur le complice de l’infraction). Avant 1994 système d’empreint de
criminalité et d’empreint de pénalité. Le complice venait se rattacher à l’infraction principale
sans aucune autonomie. Depuis 1994 on a différencié : exemple le fils tue son père est
punissable de la peine d’emprisonnement à perpétuité. Le complice encourre la peine normale
de 30 ans. Le complice va se trouver dans une situation plus favorable qu’en 1994.
Intérêt de la distinction entre l’auteur et le complice puisqu’ils ont des peines a priori
équivalentes. L’auteur réuni en sa personne les trois éléments de l’infraction. Si trois
personnes s’associent à une même infraction, on les retiendra en tant que coauteurs. En
revanche celui qui fait le guet on ne pourra pas le qualifier de coauteur donc il sera poursuivi
au titre de la complicité.
Dans certains cas, les magistrats confondent volontairement les deux qualifications et tiennent
le guetteur en tant que coauteur.
Celui qui vole la chose est le voleur, celui qui aide c’est le complice de vol. En France, on ne
condamne pas le voleur pour recèle mais le complice oui.
L’imputation est une opération délicate. Question importante puisque l’on ne peut pas
condamner quelqu’un sans l’avoir préalablement déclaré coupable.
Le texte a été remanié trois fois. L’article 121-3 va décrire l’élément moral pour les
différentes catégories d’infractions (5 alinéas correspondant aux modalités) : al.1 : Il n’y a
point de crime et de délit sans l’intention de le commettre ; en 1994 le législateur a mis un
coup d’arrêt à une pratique jurisprudentielle qui consistait à dire que certains délits se
commettent sans intention, c’était les délits matériels. Décision du législateur : il ne peut pas y
avoir d’infraction sans recherche d’un élément moral ; confirmé par le Conseil
Constitutionnel. Parallèlement avant 1994 il y a eu de nombreuses poursuites à l’encontre
d’élus ou de préfets. Désormais il ne peut plus y avoir non plus de crimes par
imprudence. Exemple : une personne qui par inadvertance délivrerait un secret État.
Elle va s’opposer à la faute non intentionnelle. Mais, dans les deux hypothèses, on parlera
d’élément moral. A priori la faute intentionnelle s’applique à tous, aux crimes, à certains
délits et certaines contraventions. C’est la conscience de commettre un acte illicite. La Cour
de cassation a précisé la notion de conscience par être capable de discernement, capable de
raison. C’est un arrêt du 13 décembre 1956 qui dit que l’auteur devait avoir agi avec
intelligence et volonté.
L’intention c’est la compréhension de ce qui est autorisé et de ce qui est interdit. Cette
intention est la même pour chacun d’entre nous. Exemple : une personne qui commet une
escroquerie dans tous les cas de figure sait que c’est interdit mais le fait.
Le mobile en revanche ce sont des raisons concrètes et personnelles pour chaque
délinquant. Exemple: il vol parce que … il a besoin d’argent. Conséquence : jamais les
mobiles ne seront pris en compte dans la définition de l’infraction. Exemple : le meurtre est
un homicide qui se caractérise par la volonté de tuer. Que vous supprimiez la personne pour
des motifs crapuleux ou parce qu’il est en phase terminale d’un cancer. Le juge aura les
mêmes qualifications. En principe le mobile est indifférent à la pénalité. Le mobile pourra
intervenir au moment de l’individualisation de la peine. C’est le choix que va faire le
magistrat après que la déclaration de culpabilité ait été prononcée.
Dol en vieux français signifiait tromper. En termes de Droit pénal on parle de dol en matière
de faute intentionnelle avec plusieurs degrés. Le dol général c’est la conscience et la volonté
de parvenir au résultat prohibé. Exemple : je donne un coup volontairement et j’assume les
blessures. Le fait de conduire en état d’imprégnation alcoolique au-delà de 0,80g constitue un
délit.
Le principe « nul n’est censé ignorer la loi » n’est pas possible dans la réalité. Parfois on va
pouvoir écarter la responsabilité pénale en indiquant qu’il y a eu une erreur. On va pouvoir
écarter le caractère délictuel.
Le dol spécial accentue la volonté, celle-ci est plus rigoureuse et donc plus exigeante pour le
Ministère Public lorsqu’il voudra poursuivre l’auteur. C’est une volonté que l’on va déceler à
travers les mots utilisés par le législateur. Exemple : frauduleusement, de mauvaise foi,
sciemment. La volonté qui est requise c’est d’atteindre un résultat plus précis.
Exemple 2: art.311-1 : le vol c’est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. C’est
également la volonté de se produire en propriétaire sur cette chose. En 1959 la Cour de
cassation a décidé que l’on pouvait reprocher à une personne d’emprunter une voiture qui est
ramenée le lendemain. La volonté d’appropriation peut être momentanée. S’agissant du
meurtre, vous avez l’intention de tuer, il faut à tout prix apporter la preuve de l’intention
homicide, si je n’ai pas cette preuve, je ne pourrais pas retenir la qualification d’homicide.
Le dol spécial ne se confond pas avec le mobile. Si à l’approche de Pâques on vole des œufs
pour ceux qui n’en ont pas il y aura quand même vol puisqu’il y a une volonté
d’appropriation.
Il existe dans certaines hypothèses certains éléments donneraient à penser que le mobile se
confond avec le dol spécial comme le génocide puisque tous les auteurs seront condamnés
pour la même raison.
La loi de 1881 sur la presse sanctionne les faits de diffamation (fait d’imputer à l’encontre de
quelqu’un des faits qui portent atteinte à l’honneur de la personne). Dans la diffamation,
l’auteur est présumé de mauvaise fois.
Ce sont des nuances, dans le dol, importantes pour les cas pratiques.
Le dol aggravé : c’est la volonté criminelle qui est aggravée mais elle n’est pas aggravée en
intensité mais d’après les circonstances. Lorsque l’on est en présence de circonstances
aggravantes. La violation de sépulture (délit) va se trouver aggravée lorsque l’on pourra
apporter la preuve que celle-ci a été faite pour des raisons raciales.
Les lois des 6 et 7 mars 2007 nous ont donné des circonstances aggravantes comme
l’embuscade. Il faudra établir que les auteurs avaient conscience de cette embuscade.
Un meurtre simple est un homicide. Lorsque l’homicide est prémédité cela s’appelle un
assassinat. Cette circonstance aggravante devra permettre d’établir la volonté.
Le dol indéterminé : dans certains cas, on s’aperçoit que le résultat se réalise sans que l’auteur
ait vraiment eu l’intention de ce résultat. On assume les conséquences de son geste. Vous avez
conscience de porter un coup sans en mesurer forcément la portée, mais vous assumez les
conséquences. Le résultat est supposé avoir été voulu.
Le dol dépassé : le résultat obtenu dépasse ce qu’avait voulu l’auteur. Dans ce cas particulier,
le législateur va envisager une peine moins grave que celle retenue si le résultat avait été
voulu. C’est le dol praeter intentionnel.
Exemple : vous blessez une femme enceinte, cette femme avorte, vous n’avez pas eu la
volonté de provoquer l’avortement. Exemple 2 : vous donnez un coup dans un endroit non
stratégique, il se trouve que cette personne a des problèmes sur ce membre et
décède. Porter des coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner (15 ans de
réclusion criminelle)
II. La faute de mise en danger délibérée
Innovation de 1994 qui figure à l’article 121-3 al.2 : « Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y
a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne d’autrui ». Jusqu’en 1994 on ne
pouvait pas condamner différemment l’imprudence simple ou l’imprudence sévère.
L’imprudence sévère c’est lorsque celui qui la commet est conscient des dangers.
Cette faute non intentionnelle est aussi une infraction particulière qui se trouve à l’article 223-
1. C’est une question d’appréciation des magistrats.
Nous avons une conscience, mais nous n’avons pas une volonté particulière. Ma volonté se
situe dans la prise de risque et non pas dans le résultat. Cet élément moral sera retenu pour
certains types d’infractions et sera le plus souvent retenu comme circonstance aggravante.
Exemple: celui qui commet un homicide involontaire à bord d’une voiture, s’il a violé une
caractéristique du code de la route, la peine sera aggravée. Ce que l’on sanctionne c’est le
risque. Peu importe le résultat. Si celui-ci est atteint, il deviendra une circonstance aggravante.
Article 121-3 al.3 : En cas de faute d’imprudence, négligence, manquement à une obligation
de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement… al.4 : Dans le cas prévu par
l’alinéa qui précède les personnes physiques n’ont pas causées directement le dommage.
Faute que je commets lorsqu’une personne est tuée, il y a un dommage ce qui est la condition
de la faute non intentionnelle. La question est qui est responsable ? Le législateur fait un
distinguo entre une causalité directe ou une causalité indirecte.
Toute personne qui commettait un dommage ou une imprudence était considérée comme
responsable pénalement. On appelait cette règle « l’équivalence des conditions ». Comment
apprécier le rôle de l’intéressé : technique du bon père de famille.
L’autre importance c’est que la faute pénale entraîne la faute civile. À l’inverse si l’on ne peut
pas établir la faute pénale il n’y aura pas de dommages et intérêts pour la victime. Plusieurs
tentatives pour échapper à cette responsabilité :
- Responsable mais pas coupable : elle voulait bien payer, mais elle ne voulait
pas être poursuivie pénalement.
On aboutit à la loi du 10 juillet 2000 : la loi Fauchon
La faute non intentionnelle sera définie par le législateur dans les différents articles qui vise
l’ensemble des infractions non intentionnelles. Pour les délits, il faut regarder les textes de
lois. Si le texte de loi est muet, ne parle pas d’intention, nous savons que l’infraction est
intentionnelle. Si le texte évoque l’idée d’une imprudence ou bien vise l’article 121-3, nous
savons que l’infraction est non intentionnelle.
Les distinctions qui suivent s’appliquent pour les infractions non intentionnelles qui ont
entraîné un dommage.Exemple: la pollution des cours d’eau qui a entraîné la mort des
poissons du pisciculteur.
En revanche, les infractions NI qui ne génèrent pas de dommage ne sont pas soumises aux
différents cas.
Que le lien de causalité soit direct ou indirect, peu importe, il faut dans les deux cas, qu’il y
ait un lien entre le comportement et le résultat dommageable. La première condition est
d’établir ce lien de causalité. Si le lien de causalité est éventuel, l’élément moral ne sera pas
caractérisé.
- L’hypothèse d’un état préexistant de la victime : il se peut que le médecin ait
commis une faute, et qu’en tout état de cause le processus mortel était
enclenché, on considère que la faute du médecin n’est pas a l’origine du décès. En
revanche si nous avons un processus mortel, mais qu’une intervention positive
peut sauver la personne. Le fait de ne pas pratiquer cette intervention aboutit a
ce que vous pouvez être condamné.
Comment va-t-on déterminer que nous sommes dans le cas d’une causalité direct ou indirect.
L’article (3ème alinéa est muet. En revanche le 4eme alinéa explique le cas d’une causalité
indirecte).
1ère est la causalité immédiate : je vais dire que le comportement actif ou passif sera en
causalité directe parce qu’il est très proche du dommage.
La Cour de cassation n’a pas suivi entièrement la circulaire, elle retient davantage la causalité
adéquate. S’il y a un contact physique entre la main et le dommage, elle dira qu’on est dans
une hypothèse de causalité directe. Mais elle va aussi admettre un comportement qu’elle va
qualifier d’essentiel et de déterminant .
Exemple : il s’agit d’un patient qui arrive a l’hôpital avec une hémorragie digestive aigue. Il
se forme un caillot, le médecin prend la décision de ne pas pratiquer immédiatement
l’opération. Or le caillot va se rompre, et l’on s’apercevra qu’il n’y a pas de réserve de sang
dans l‘hôpital. La Cour de Cassation a condamné le médecin car sa décision de ne pas
pratiquer l’intervention au moment X, a conduit au décès de l’individu.
Autre exemple : s’il y a plusieurs fautes, la Cour de Cassation peut ne pas retenir la faute la
plus proche, elle estime ce qui est le plus probable comme faute.
Ces deux fautes existaient déjà avait 1994. Il s’agit d’une personne qui est indifférente aux
valeurs sociales d’une société Ce manque d’attention va pouvoir générer un dommage, on
retiendra alors la responsabilité pénale.
La loi du 10 juillet 2000 prévoit que l’on peut relaxer au pénal et condamner au civil et
donner des dommages et intérêts a la victime.
Il faut tout d’abord que l’on ait un règlement ou une loi qui prévoit un comportement précis.
Alinéa 3 : S’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales
compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou des ses fonctions, de ses
compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.
Cette partie vise les élus, les dépositaires d’autorité publique, ou éventuellement les décideurs
privés, c'est-à-dire les chefs d’entreprises.
« Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé
directement le dommage, mais qui ont crée ou contribué a créer la situation qui a permis la
réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont
responsables pénalement s’il est établit qu’elles ont , soit violé de façon manifestement
délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le
règlement, soit commit une faute caractérisée et qui exposait autrui a un risque d’une
particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer ».
Ce texte ne vise que les personnes physiques. La faute non intentionnelle dans le cas d’une
causalité directe est personne physique / personne morale puisque la loi ne distingue pas, mais
qu’en revanche dans le cadre d’une causalité indirecte nous sommes en présence d’une
responsabilité pénale exclusive des personnes physiques.
Le texte du lien de causalité indirect va essentiellement s’appliquer dans les cas de chefs
d’entreprises, accidents du travail, de maires, d’élus locaux, à chaque fois donc que nous
n’avons pas un contact physique a l’origine du dommage.
Les deux fautes retenues : soit la faute délibérée soit la faute caractérisée.
L’auteur a eu comportement particulièrement odieux par rapport aux textes qui s’imposent à
lui.
Dans la causalité indirecte, il sera plus difficile d’établir la faute de manquement puisqu’il
faut que ce soit
Si nous n’avons pas de règlement nous tombons dans la deuxième hypothèse soit celle de la
faute caractérisée
Dernier alinéa de l’article 121-3 nous dit : « il n’a point de contravention en cas de force
majeure ».
Paragraphe 1. La contravention intentionnelle
Lorsque le texte prévoit une intention : exemple : coup et blessures volontaires ayant entraîné
une incapacité totale de travail.
Vous êtes condamné pour avoir donné un coup volontairement. On se trouve dans cette
hypothèse, dans une hypothèse similaire a celle du dol.
Si vous commettez une contravention non intentionnelle, vous pouvez toujours apporter la
preuve d’un cas de force majeure (= élément ou événement imprévisible).
Exemple : je dois déclarer la naissance d’un enfant dans les 3 jours. Il neige beaucoup je n’ai
plus de voiture, ni d’électricité, je déclare l’enfant 5 jours plus tard, je donne la preuve qu’il y
avait cas de force majeure.
Seule la personne qui a commis les faits délictueux sera déclarée coupable puisque le texte
de l’article 121-1nous dit que « nul n’est responsable pénalement que de son propre fait ».
Lorsque des parents sont poursuivis devant les tribunaux pour des faits commis par leurs
enfants ce n’est jamais en tant que responsables pénaux de l’infraction. Ils seront convoqués
au titre de la responsabilité civile c'est-à-dire pour payer les dommages et intérêts. La
responsabilité civile des parents ne s’applique pas quand l’acte est intentionnel.
L’auteur indirect n’a pas accompli matériellement l’acte illicite, mais il en a été à l’origine.
Exemple: la personne qui règle mal ses feux et qui éblouit le conducteur qui heurte un piéton
qui est blessé. On va privilégier la personne qui a mal réglé ses feux puisqu’il est auteur
indirect. On va donc lui reprocher une faute déterminante de l’accident et la personne qui est
rentrée dans le piéton pourra bénéficier d’une hypothèse de contrainte.
Exemple 2 : un enfant tue un camarade avec l’arme chargée de son père. On estimera que le
père est à l’origine de l’accident puisqu’on ne laisse pas une arme chargée chez soi.
L’auteur matériel est celui qui commet l’acte physiquement. Exemple : rédaction de faux, si
c’est la secrétaire qui a écrit sous la dictée de l’avocat. Est-ce que celui qui est l’auteur ne
serait pas l’auteur intellectuel. Le Conseil Constitutionnel a condamné l’avocat comme auteur
de l’infraction puisqu’il avait provoqué l’infraction. Si la secrétaire ignore, on ne peut rien lui
reprocher, on la qualifiera d’instrument passif. Si la secrétaire est au courant, elle sera
déclarée coauteur.
Ne pas confondre l’auteur intellectuel avec le complice par provocation. Si l’on ne peut pas
établir suffisamment de preuves sur l’auteur intellectuel, on pourra le déclarer complice par
provocation.
Hypothèse différente puisque l’on fait être déclaré coupable pour des faits qui sont arrivés à
un tiers qui peut lui-même être déclaré coupable.
1. Fondements
Ce type de responsabilité vise une certaine catégorie de personnes que sont les
chefs d’entreprises. Ceux-ci vont être déclarés coupables pour des infractions commises
par leurs préposés.
- Fondée sur l’idée du risque : lorsque l’on fonde une entreprise on prend des
risques et l’on doit en supporter les conséquences (pas du goût des pénalistes
parce que le risque n’est pas un fondement de responsabilité pénale)
Cette responsabilité pénale du fait d’autrui le Code pénal est muet sur cette
question, mais le législateur a néanmoins estimé que l’on aurait moins de responsabilité
des personnes physiques si nous avons une responsabilité pénale du fait d’autrui.
Le chef d’entreprise va être considéré comme coupable et va être condamné à une peine
de prison ou d’amende…
2. Conditions et exonérations
Dans quel contexte le chef d’entreprise va être déclaré coupable ? Tout d’abord
il est possible qu’il y ait un texte de loi.
Exemple: les chauffeurs routiers ont un mouchard pour vérifier son temps de conduite pour
qu’il fasse des fautes s’il les dépasse, il commet une infraction dans cette hypothèse le
législateur à prévu deux infractions : celle du dirigeant de la société et celle du chauffeur
routier alors que le fait matériel est le même. Cette disposition est une disposition européenne.
Exemple : l’article L263-2 : c’est le chef d’entreprise qui doit veiller au respect des règles en
matière d’hygiène et de sécurité. On reproche de ne pas assurer la sécurité dans l’entreprise où
ils travaillent.
- Hypothèses législatives
L’exonération :
Le chef d’entreprise est celui qui est au sommet, celui-ci sera déclaré coupable
et le préposé sera déclaré lui aussi. Le chef d’entreprise a intérêt à se dégager de sa
responsabilité pénale dans le cas d’un voyage. On va confier à un salarié les pouvoirs et
les moyens de le faire. On appelle cela un acte de délégation. La jurisprudence est
sévère puisque la délégation ne se fait que si le salarié en a les moyens et les pouvoirs.
Cette délégation ne doit pas figurer dans le contrat, mais il est mieux d’avoir une
preuve.
C’est la plus grande innovation du Code pénal de 1994. Jusqu’à cette date, il était impossible
de condamner une association, une société ou un syndicat.
La loi Le Chapelier est une loi de 1791 est la loi qui supprime pendant la révolution les
corporations car on considérait qu’elles étaient attentatoires à la liberté du commerce et source
de privilèges. Le Code civil de 1804 n’a jamais parlé de personne morale. Il faut attendre
1867 pour que soit prévue une loi sur les sociétés commerciales. En 1901 nous allons avoir les
associations. Mais précédemment en 1884 la loi sur les syndicats. Le législateur considère que
l’on ne peut pas dîner avec une personne morale donc on ne peut pas la mener devant une
juridiction. En civil et en commercial, on condamne si la société est à l’origine d’un préjudice.
Pénalement on ne condamne pas.
La personne morale a un patrimoine : un nom, des représentants donc elle peut en même
temps exercer des actions en justice. Les syndicats sont donc partie civile. Cela se traduisait
par une responsabilité pénale systématique du chef d’entreprise. La dérogation concernait le
code de la route : la personne morale pouvait payer les amendes des préposés mais la
responsabilité pénale restait sur le préposé.
Il faut attendre 1934 pour qu’un projet de réforme du Code pénal prévoit que peut être on
pourrait sanctionner la personne morale en tant qu’auteur projet Matter. Abandonné parce
que la guerre va arriver et que l’on n’aura pas le temps de l’appliquer.
20 ans d’élaboration du Code pénal et les divers projets ont toujours retenus la responsabilité
de la personne morale. Les auteurs sont favorables dans son ensemble à cette responsabilité
pénale des personnes morales (un seul Jacques Henri Robert est contre).
Article 121-2 :
« Les personnes morales, à l'exclusion de État, sont responsables pénalement, selon les
distinctions des articles 121-4 à 121-7, des infractions commises, pour leur compte, par leurs
organes ou représentants ».
Cette rédaction est issue de la loi Perben 2 du 9 Mars 2004 ne rétroagit pas car elle est plus
sévère.
Une personne morale étrangère, qui commettrait une infraction sur le territoire de la
république, pourra être poursuivie. Le problème est celui de l’exécution des sanctions.
On dit qu’une personne morale est étrangère, lorsqu’elle a son siège a l’étranger.
Cela vise les communes, les départements, les régions, tous les établissements
publics. Les sociétés d’économie mixte.
L’état n’est ici pas visé…. L’état représente la souveraineté nationale, on présume qu’il
est irresponsable.
Cela veut que si c’est une activité qu’elles ne peuvent pas déléguer, alors elles ne
seront pas poursuivies. Exemple : service d’État civil, des élections.
Lorsque l’activité est déléguée et qu’une infraction est commise lors de cette activité,
on pourra se poser la question de la responsabilité légale de la personne morale de droit
public.
Loi du 9 mars 2004 : à compter du 31 décembre 2005 les personnes morales pourront être
responsables de toutes les infractions qui figurent dans le code. Sauf deux : la première
concerne diffamations et injures.
Deuxième exception : en matière de communication audiovisuelle.
Allons nous avoir une responsabilité autonome des personnes morales ou une responsabilité
concurrente des personnes physiques ?
Cour de Cassation. : « Il ne peut pas y avoir de poursuites contre une personne morale, sans
que l’on ait préalablement ou concomitamment poursuivi la personne physique. La personne
morale, doit bénéficier du principe de la personnalité ».
Les personnes morales seront déclarées coupables à la fois de délits et de crimes intentionnels
mais également d’infractions non intentionnelles. La preuve de l’intention délictueuse va être
déduite de l’intention de la personne physique. Pour les infractions non intentionnelles, on se
réfère a la volonté de la personne physique, c’est-à-dire le représentant.
Faire distinction entre causalité directe et indirecte. Si sommes en présence d’un lien de
causalité direct, n’importe quelle faute d’imprudence ou de négligence suffit. Si sommes en
présence d’un lien de causalité direct, n’importe quelle faute suffit. Si nous sommes dans une
hypothèse de causalité indirecte, on exigera de l’auteur soit une faute caractérisée ou
délibérée.
Par a contrario signifie que seules les personnes physiques d’un traitement de faveur, lorsque
la causalité sera indirecte. Pour les personnes morales en revanche, que la causalité soit
directe ou indirecte on se contentera d’une faute simple de négligence ou d’impudence ou de
manquement a un règlement.
Les sanctions encourues par les personnes morales sont distinctes que celles encourues par les
personnes physiques. L’une d’elle par exemple est la dissolution.
III. Le principe d’un cumul de responsabilité pénale entre les personnes physiques et les
personnes morales
Alinéa 3
« La responsabilité pénale des personnes morales n'exclut pas celle des personnes physiques
auteurs ou complices des mêmes faits, sous réserve des dispositions du quatrième alinéa
de l'article 121-3 ».
La tendance de la jurisprudence actuelle est de cumuler le plus possible les deux types de
responsabilité.
Dans l’hypothèse des causes objectives, on ne va pas écarter la responsabilité pénale, mais on
va constater que la qualification pénale ne peut être maintenue.
Les causes objectives font disparaître l’élément légal. Les causes subjectives font
disparaître l’élément moral.
Elles sont au nombre de 3. Dans ces trois hypothèses, l’élément légal va disparaître, parce que
nous avons un texte de loi qui l’écarte. Au départ le fait est délictueux, puis un autre texte va
le rendre légal. Cette disparition vaut pour l’auteur mais aussi pour les protagonistes, c’est-à-
dire les complices.
Article 122-4 :
« N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par
des dispositions législatives ou réglementaires. » « …. La personne qui accomplit un acte
commandé par l’autorité légitime sauf si cet a acte est manifestement illégal ».
L’ordre de la loi : un conflit de loi (Texte interdisant, et texte autorisant). Par exemple les
époux doivent avoir une résidence commune. Mon époux est proxénète… Dois-je habiter
avec lui ou non ?
Délicat car : Toute personne qui vit avec un proxénète, sans pouvoir justifier de ses
ressources, est considérée comme complice du proxénète.
L’ordre de la loi nous autorise à interpeller, à arrêter et à séquestrer des personnes qui
commettent des crimes
L’ordre de la loi s’adresse à une personne déterminée. On n’a pas besoin de relayer cet ordre
par un commandement de l’autorité. Les gendarmes c’est le Ministère de la Défense, les
policiers le Ministère de l’Intérieur. Le gendarme peut tirer mais pas avant de faire une
sommation. S’il n’a pas fait de sommation, il ne pourra tirer que si il est en état de légitime
défense.
Toute personne peut procéder à l’arrestation d’une personne qui commet un délit portant
atteinte à l’intégrité physique (article 73 du Code de procédure pénale). Il faut interpeller de
manière juste. De la même manière un dirigeant de supermarché à leur droit d’intercepter la
personne dans le cas de vol.
Peut-on poursuivre une personne pour ne pas avoir dénoncer un crime concernant un enfant
alors que l’on est soi-même tenu au secret professionnel ? Deux ordres de la loi
s’opposent. On considère que le médecin peut se taire et que son silence ne sera pas
sanctionné parce qu’il bénéficie du secret médical mais il peut s’il le veut s’affranchir du
secret médical et parler à la police. On va laisser une certaine latitude au médecin.
L’autorisation de la loi : si la loi ne donne pas l’ordre mais permet. On considère que c’est la
loi stricto sensu mais pas une autorisation administrative. Concernant une autorisation
législative, elle est exonératoire. Dans le cas d’un chirurgien, on commet un acte volontaire de
violation sur la personne. On admet que l’on peut commettre cet acte. Dans l’hypothèse des
sports violents on estime que l’on est aussi dans le cadre d’une autorisation de la loi. C’est
une interprétation au cas par cas. Si l’autorisation implicite est administrative et non pas
légale il n’y a pas de fait justificatif.
Exemple : dans le sud de la France les combats des corridas ou dans le nord des combats de
coqs.
On considère que le droit de correction peut faire partie de l’éducation avec un droit de
réserve. Concernant les parents s’il s’agit de gifles il n’y aura pas de poursuites mais dans les
autres cas oui.
Le commandement de l’autorité légitime : c’est une autorité publique : cela peut être une
autorité civile ou militaire. Cela ne peut jamais être une autorité privée. Exemple : si votre
employeur comptable fabrique un faux bilan sous le commandement de son patron mais il ne
pourra pas dire qu’il a agi sous le commandement de l’autorité légitime parce que le patron a
donné un ordre privé.
Que se passe-t-il si l’autorité est légitime mais donne un ordre illégal ? Nous sommes dans
l’hypothèse des « baïonnettes intelligentes » : le nouveau Code pénal a choisi de sanctionner
un fonctionnaire qui obéirait à un ordre manifestement illégal. Pourquoi ? Un policier ne doit
accepter de perquisitionner en dehors des heures légales, il ne doit pas accepter de pratiquer
des actes de torture pendant une garde à vue. Exemple : en Yougoslavie pendant la guerre, les
militaires recevaient comme ordre de violer les femmes sinon ils étaient exécutés.
En 1789 la légitime défense devient un Droit et le CESDH considère que l’on peut tuer pour
conserver la vie (elle l’autorise indirectement à l’article 2).
On peut invoquer la légitime défense à tout moment de la procédure : devant les policiers,
devant le juge d’instruction, devant la Cour d’assise. Mais en revanche on ne peut pas
invoquer la légitime défense devant la Chambre criminelle à l’occasion d’un pourvoi parce
que cela serait un examen des faits.
Article 122-5 : « N’est pas pénalement responsable la personne qui devant une atteinte
injustifiée devant elle-même ou autrui accomplie un acte commandé par la nécessité de la
légitime défense sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité
de l’atteinte ».
Quels actes vont être justifiés ? Le texte est muet. Est-ce que l’infraction doit être volontaire ?
Au départ la Cour de cassation a dit oui (arrêt Coussinet du 16 février 1967). Puis la
jurisprudence a changée à partir d’une décision postérieure la Cour a estimé que la légitime
défense pouvait s’appliquer y compris aux infractions involontaires. Néanmoins la Cour de
cassation considère que certaines infractions sont exclues : les actes de barbaries et les actes
de torture.
On peut riposter en attaquant la personne (cela peut même être un meurtre), on peut
également porter atteinte aux biens de l’agresseur, on peut enfermer l’agresseur.
- Il faut une agression : une agression qui soit réelle, un péril, il faut avoir le
sentiment d’être en danger. Il se peut néanmoins que l’agression ne soit que
putative : dans l’esprit de l’agressé je sens que je suis agressé. Appréciation
selon les circonstances. En 1972 la Cour de cassation a considéré qu’une femme
était en état de légitime défense avec son fils, la nuit, dehors, dans une tente et
ont vu des ombres. Ils ont porté des coups. Concrètement la femme pouvait
penser qu’ils étaient dans un état de péril même si cela n’était pas le cas. On
défend soi-même ou autrui.
- Il faut que l’agression soit actuelle : il faut qu’elle soit contemporaine. Si le
danger est futur il n’y a pas d’agression. C’est en général à ce niveau-là que se
pose le problème de légitime défense. Exemple : Monsieur Legras est un garagiste
longtemps cambriolé. Pour ne pas que cela recommence, il place un piège. Pour prévenir les
cambrioleurs il met des affiches. Deux personnes rodées : l’un est mort l’autre a eu un œil
crevé. Pas de légitime défense parce que l’agression n’était pas contemporaine.
- Il faut que l’agression soit injuste : si une personne vient pour procéder à une
saisie la légitime défense ne peut pas jouer parce que la violation de domicile est
justifiée par l’autorité légitime. Si l’huissier se trompe de personne, il n’est pas
question d’envoyer un chien.
La défense des personnes : que ce soit soi même ou autrui on défend d’abord son intégrité
physique mais on peut aussi considérer que l’on peut défendre d’autres éléments tels que sa
pudeur.
La légitime défense des biens : la loi prévoit expressément que l’on puisse défendre ses biens
en commettant des infractions. On ne peut défendre ses biens que lorsque ceux-ci sont
attaqués par un acte délictuel ou criminel. On ne peut défendre ses biens que si l’infraction
n’est pas encore consommée.
2. La riposte
La riposte doit être nécessaire et proportionnée. Elle doit être indispensable. S’il y a la
possibilité de prendre la fuite la jurisprudence est divisée. Il n’y a pas en général d’obligation
de fuite. La riposte proportionnée c’est l’idée de juste mesure par rapport au fait d’agression.
Arrêt du 7 décembre 1999 : voleurs de champignons, qui s’étaient introduit sur un terrain. Le
propriétaire les arrête en tirant plusieurs coups de feu. Il les attache à un arbre et leur donne
des coups de crosse et ensuite appel la police. La légitime défense n’est pas caractérisée.
Une femme est importunée dans un café par un homme ivre : la femme le blesse avec son
talon, la jurisprudence a dit que la riposte était disproportionnée. Tout est une question
d’espèce.
Les hypothèses privilégiées de légitime défense (article 122-6) : sont présumées avec une
personne ayant agit en état de légitime défense celui qui accompli l’acte :
Je n’ai pas à apporter la preuve que je suis agressé dans la présomption dans le cas des
hypothèses privilégiées. Je n’ai pas non plus à apporter la preuve de la proportionnalité de la
riposte. La preuve contraire va être apportée par le Ministère Public.
S’il y a coaction, il faudra établir que le coauteur était lui-même en état de légitime défense.
Comme il n’y a pas d’infraction il n’y a pas de dommages et intérêts pour l’agresseur qui a
reçu des coups. Un fait justificatif qui fait disparaître l’infraction donc il n’y a pas de faits
punissables.
Est prévu à l’article 122-7. Il apparaît pour la première fois dans le Code de 1992. Néanmoins
le Code pénal n’a fait que reprendre la jurisprudence antérieure. Dans l’affaire Mesnard,
personne poursuivie pour avoir voler du pain pour son enfant qui mourrait de faim. Le
Président de cette juridiction a considéré que cette personne a agi en état de nécessité car elle
avait privilégié une valeur supérieure, la vie de son enfant au droit de propriété du boulanger.
La Cour de cassation a estimé qu’il ne fallait pas qu’il y ait une faute préalable dans l’arrêt
Lessage du 25 juin 1958 où le père avait commis un accident de la circulation pour ne pas
écraser son enfant qui tombait de la place passager de sa voiture parce que le père avait mal
fermé la portière.
1. La réaction
C'est-à-dire qu’on commet une infraction qui doit être examinée dans les conditions similaires
à la légitime défense. Elle doit être proportionnée à la menace.
Dans l’affaire du sang contaminé c'est-à-dire que les médecins prescrivaient du sang tout en
sachant qu’il était porteur du virus HIV. L’état de nécessité a dit qu’il fallait mieux donner du
sang contaminé pour prolonger la vie de quelques mois plutôt que de ne pas le faire.
La loi est muette donc on doit pouvoir l’appliquer pour les infractions volontaires ou
involontaires.
2. Les effets
Pas de jurisprudence pour dire si oui ou non la personne morale peut soulever la nécessité.
Principe : La répression vise à protéger l’ordre public, l’intérêt général. Sur le plan de la
responsabilité civile, on peut en principe transiger. Même si la victime est d’accord pour
effacer l’infraction cela n’enlève pas cette infraction faite par l’auteur.
Peut-on avoir un consentement en matière de biens sociaux ? La réponse est non. Néanmoins
il y a quelques exceptions lorsque dans l’infraction l’absence de consentement consomme le
délit, l’existence du consentement exclu la qualification pénale.
En Belgique, des hauts dignitaires magistrats commettent des pratiques interdites par les
établissements. À un certain moment, l’épouse ne consent plus. La CEDH déclare que ces
pratiques violentes relèvent de la vie privée et que cela suppose le consentement qui exclut la
qualification pénale. Mais l’épouse n’était plus consentante.
Soit obstacle absolu.
Il n’y aura pas disparition de l’élément légal. La cause d’irresponsabilité va porter sur
l’élément moral (libre-arbitre, conscience du bien et du mal…). On ne confond pas cela avec
la réduction de peine.
Pour comprendre l’abolition. On parle de culpabilité ce qui veut dire une faute, mais pour que
la personne soit responsable, il faut qu’elle ait l’aptitude à répondre de ses actes. Il faut aussi
pour imputer une faute à l’agent, c’est l’imputabilité. Le malade peut être irresponsable parce
qu’il n’a pas conscience du bien et du mal. Lorsque cette personne est placée en établissement
la justice pénale est dessaisie.
Si nous avons une abolition des facultés il n’y a pas de responsabilité pénale. Cette abolition
fait tomber l’élément moral c'est-à-dire qu’elle ne joue pas pour le complice puisque
l’infraction demeure.
Article 122-8 : les mineurs peuvent être déclarés pénalement coupables. Il n’y a pas
d’irresponsabilité pour cause de minorité sous la seule réserve qu’ils aient un discernement
(comprendre le bien et le mal). Si l’enfant a moins de 10 ans, on ne peut pas prononcer de
sanctions pénales. En 1984 la Cour de cassation a expressément visé cette notion de
discernement.
Lorsque l’enfant est reconnu coupable, il pourra être civilement responsable. Ce seront ses
parents qui seront civilement responsables parce que l’enfant n’a pas de patrimoine. Les
assurances souscrites par les parents ne fonctionnent pas lorsque les infractions sont
volontaires. Pour les enfants 10-13 ans, il est possible de prévoir des sanctions éducatives. À
partir de 13 ans, on peut prononcer des peines mêmes que pour les personnes majeures mais il
est possible de bénéficier d’une excuse de minorité : entre 13 et 16 ans l’excuse de minorité
est automatique ce qui a pour effet de couper la peine en deux. Dans la catégorie 16-18
l’excuse est facultative.
Dans la loi du 5 mars 2007 il est désormais prévu que les mineurs pourront désormais faire
l’objet d’une procédure de comparution immédiate qui consiste une fois que le suspect a été
arrêté en flagrant délit de le traduire directement devenu la juridiction.
C’est l’article 122-2 qui prévoit une cause d’irresponsabilité lorsque la personne a agi sous
l’effet de la contrainte. N’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’empire
d’une force de contrainte à laquelle elle n’a pu résister. L’auteur n’a pas eu de libre choix
parce que sa volonté a été annihilée. Les critères de la force majeure sont irrésistibles,
imprévisibles et doit être externe. En Droit Pénal, la contrainte est irrésistible et imprévisible,
mais peut être interne. Il n’y aura pas de condamnation pénale ni de déclaration de culpabilité.
Elle peut être d’origine externe : la personne commet une infraction parce qu’elle subit une
pression externe qui va influencer sa volonté au point de l’annihiler. Exemple : Le caissier
avait ouvert parce que les enfants du directeur étaient menacés mais le caissier n’a pas pu être
condamné.
Il est possible depuis la loi du 9 mars 2004 que les policiers puissent infiltrer des réseaux. La
provocation aux délits ne sera pas retenue. La menace doit être extrêmement forte.
Elle peut être aussi d’origine interne : la contrainte morale ne peut être retenue que si elle est
externe. Les sentiments ne pourront pas être retenus. L’émotion, la jalousie et les croyances
religieuses ne sont pas des contraintes morales suffisantes.
Article 122-3 : n’est pas pénalement responsable la personne qui justifie avoir cru, par une
erreur sur le droit qu’elle n’était pas en mesure d’éviter, pouvoir légitimement accomplir
l’acte.
C’est une innovation du Code Pénal de 1994 parce qu’avant il n’existait pas de possibilité
d’excuser le comportement suite à une erreur. Il n’empêche que ce texte est mal rédigé
puisqu’on ne sait pas ce qu’est une erreur sur le droit. C’est une erreur sur l’interprétation
d’une règle de Droit.
Lorsque la loi paraît, il y a un délai pour connaître la loi. Une fois ce délai dépassé il faut
appliquer la loi. Mais on peut être, nous-même induit en erreur.
Il faut que cela soit une erreur inévitable, invincible. La Cour de Cassation est extrêmement
sévère : elle admet cette erreur en cas de tromperie par l’administration. En revanche la Cour
de Cassation a estimé qu’une réponse donnée par un avocat, par un notaire, ou par un avoué
n’était pas des éléments susceptibles de faire valoir cette erreur sur le Droit.
Exemple : un avoué avait donné une réponse à un mari qui se séparait de son épouse. Le mari
voulait savoir s’il pouvait rentrer chez lui pour reprendre ses affaires alors que la maison a été
confiée a sa femme. L’avoué répond positivement alors le mari a été arrêté.
Il faut qu’il y ait une réponse écrite et aussi une certaine publicité. La publicité se fait par une
publication au JO. Dans cette hypothèse, on fera jouer l’erreur de Droit. Cela permet tout de
même d’écarter la responsabilité pénale lorsque l’on commet une infraction même si c’est
limité. Ce n’est pas une erreur de fait.
DANS LE CAS D’UN CAS PRATIQUE, ON ESSAIE DE FAIRE TOMBER LA QUALIFICATION PÉNALE.
Cela permet d’empêcher le juge d’examiner les faits. Dans un certain contexte, nous sommes
en présence d’un certain privilège. L’immunité diplomatique empêche un diplomate d’être
condamné pour une infraction commise sur le territoire français. Si nous avions la possibilité
d’enfermer cette personne, on pourrait écarter les diplomates dont la couleur politique ne nous
plait pas. C’est l’ambassadeur, sa famille et son personnel de maison. Le diplomate ne peut
être jugé que dans son pays. C’est une convention de Vienne de 1971. Cette immunité vaut
pour toutes les infractions. On ne peut pas ouvrir une valise diplomatique. On ne peut pas
fouiller le diplomate. On ne peut pas pratiquer de perquisition à l’ambassade.
L’inviolabilité parlementaire signifie elle qu’un parlementaire hors hypothèse de flagrant délit
ne peut pas être arrêté, interrogé ou mis en détention provisoire sans avoir préalablement une
autorisation du Parlement. On ne veut pas que certains parlementaires opposants puissent être
écartés des votes. Cette immunité parlementaire s’applique aussi au Parlement Européen.
L’immunité judiciaire est très proche de l’immunité parlementaire. Cela vise à protéger le
discours et les écrits faits devant les juridictions parce que l’on considère que celles-ci sont
nécessaires à la défense des personnes. De la même manière s’il y avait eu échange de coups
il y aurait qualification pénale. Cette immunité n’est valable que pour la salle d’audience. Et
non pas dans tout le Palais de Justice.
L’immunité familiale concerne une immunité qui va s’appliquer entre membres d’une même
famille (art.311-12) : ne peut donner lieu à des poursuites pénales le vol commis par une
personne au préjudice de son ascendant ou de son descendant. Ces dispositions ne sont pas
applicables pour le vol de bien fondamentaux nécessaires à la victime.
Cela joue dans les deux sens. C’est un mécanisme qui provient du Droit romain. L’immunité
ne vaut que pour les conjoints non séparés. En matière de chantage, en matière d’extorsion, en
matière d’abus de confiance constitue une liste limitative de ce droit d’immunité.
L’amnistie est une loi qui est votée par les députés et qui prévoit que, dans certains cas, il n’y
aura pas de qualification pénale en fonction de tel ou tel évènement. Au départ l’amnistie
avait été crée pour restaurer la stabilité dans un pays où il y avait des troubles. On avait donc
envisagé l’extinction de la qualification pénale.
Chaque loi d’amnistie est particulière. Les derniers évènements importants sont les troubles
en Corse. Les lois d’amnistie consécutives à l’élection d’un Président de la République.
- L’amnistie réelle : le législateur donne une liste d’infractions qui vont pouvoir
bénéficier de l’amnistie. L’amnistie est faite en fonction de la peine. Exemple : Les
infractions qui sont punissables d’un an d’emprisonnement dispose de l’amnistie votée.
L’amnistie joue pour l’infraction mais pas toujours pour les sanctions disciplinaires.
Exemple : en 1988 les étudiants ont bénéficié de réintégrer l’établissement après une amnistie.
On efface rétroactivement les infractions qui ont été commises avant une certaine date. Les
faits ne sont plus délictueux. En cas de condamnation, il y a une libération immédiate.
L’amnistie entraîne disparition de la peine sur le casier judiciaire. Depuis 1981 si vous
dénoncez une infraction qui a bénéficié d’amnistie, vous commettez un délit. Le législateur
prévoit très souvent que l’amnistie sera effective au moment du complet règlement de
l’amende et des dommages et intérêts à la victime.
L’amnistie peut-elle néanmoins être écartée quand les faits étaient à l’origine d’une procédure
de divorce ? On a admis que oui.
Nous avons une amnistie réelle, c'est-à-dire en fonction de la nature de l’infraction, pour les
autres infractions, l’amnistie ne joue pas.