scientifique
Université de Sousse
Faculté de médecine Ibn El Jazzar de Sousse
Atelier pédagogique
Thème : « Gestion du risque infectieux :
Etude de cas lié à l’environnement de
soins »
Bloc 5.2. Santé Communautaire 2
Responsables :
Pr. Houyem Said-Latiri
Dr. Asma Ben Cheikh
Activités pédagogiques
L’atelier se déroule comme suit :
1. Présentation des objectifs de l’atelier et du déroulement de la séance
2. Constitution des groupes de travail.
3. Réalisation de deux activités selon la démarche suivante :
a. Un travail individuel suivi d’une activité en groupe.
b. Présentation et discussion des travaux des groupes en plénière.
c. Mise au point par l’animateur à la fin de chaque activité.
Les activités concerneront l’analyse d’un article publié en 2013 relatif au rôle de
l’environnement dans la transmission des ISO :
Carole Lemariéa, Catherine Ramonta, Valérie Brejonb, Frédéric Barbutc.
La contamination environnementale joue-t’elle un rôle dans la transmission des agents
infectieux au bloc opératoire ?
Revue francophone des laboratoires - juin 2013 - n°453 ; 47-51.
2
Activité 1 :
Introduction
Les Infections de Site Opératoire (ISO) représentent une des complications les plus
fréquentes de la chirurgie. Leur incidence globale varie entre 2 % et 5 %. La létalité des
ISO est de l’ordre de 2 % mais les ISO observées après certaines chirurgies sont grevées
d’une mortalité qui peut atteindre 30 % (médiastinite post sternotomie, péritonite
postopératoire).
Les ISO augmentent la durée de séjour de 7 à 10 jours, voire d’avantage (20 jours) pour
les infections les plus sévères. Un bloc opératoire est classé en zone 4 (haut risque
infectieux), zone où les exigences d’hygiène doivent être en cohérence avec le degré
d’asepsie des actes qui s’y pratiquent et en particulier empêcher l’apport de germes
extérieurs.
L’architecture du bloc opératoire et l’activité humaine qui s’y développe jouent un rôle
dans le risque infectieux par le biais du manuportage et de l’aérobiocontamination. Ils
représentent un risque réel d’infection du site opératoire pour le patient. Il peut être
parfois difficile de comprendre l’origine d’une contamination. Celle ci peut provenir d’un
circuit d’air contaminé ou d’une source locale, qu’elle soit située à l’intérieur d’une salle
d’opération ou plus largement dans les autres locaux du bloc opératoire.
Questions :
En se basant sur cette introduction :
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
2- Citer quelques facteurs ayant un rôle dans la survenue d’une infection du site
opératoire du patient.
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
3
Activité 2 :
En août 2012, le traitement de l’air d’un bloc pavillonnaire du CHU a été arrêté plusieurs
heures afin de réaliser une maintenance programmée sans intervention sur les filtres. Ce
bloc est situé dans des locaux anciens, constitué de 4 salles d’opération, de classe ISO 7,
qui réalisent de la chirurgie ORL et de la chirurgie reconstructrice avec, en particulier,
pose d’implants et de prothèses. Après les travaux de maintenance, les salles ont
bénéficié d’un bionettoyage tel qu’il est recommandé pour les locaux des blocs
opératoires.
Par ailleurs, l’analyse des isolements de Staphylococcus aureus issus des prélèvements
cliniques de ce secteur montre qu’il n’y a pas d’augmentation de fréquence d’isolement
de Staphylococcus aureus sur les derniers mois. Dans les 48 heures suivantes, le
traitement d’air est contrôlé par les ingénieurs des services techniques et ne montre
aucune défaillance.
Le traitement d’air ayant été mis hors de cause, l’hypothèse retenue sera celle d’une
remise en suspension permanente de Staphylococcus aureus à partir d’une source
environnementale non atteinte par le bionettoyage classique. Le bloc possède une
superficie trop petite par rapport à une activité programmée importante et très variée
impliquant la présence de nombreux matériels et une circulation importante du
personnel. Ces contraintes rendent difficiles la réalisation du bionettoyage de l’ensemble
des surfaces manifestement très encombrées. Il est donc décidé de tenter la réalisation
d’une désinfection complémentaire des surfaces par voie aérienne, afin d’atteindre
toutes les surfaces du bloc. Le produit utilisé sera le peroxyde d’hydrogène (Oxypharm®
4
distribuant le produit Nosocolyse®) concentré à 30-35 %, émis sous forme de brouillard
sec hors présence humaine mais en laissant en place tout le matériel du bloc et ses
annexes. Chaque salle et pièce du bloc subit deux désinfections successives de 1 h 30
chacune par le peroxyde d’hydrogène. L’avantage de ce produit est d’avoir une action
rapide, et la salle peut être utilisée immédiatement après désinfection sans délai
supplémentaire.
Les prélèvements de contrôles effectués en octobre 2012 dans les mêmes locaux
montrent à nouveau la présence de Staphylococcus aureus dans deux des 4 salles et dans
le vestiaire alors que toutes les autres salles sont négatives. Devant ce mauvais résultat
inattendu, il est décidé de comparer les souches isolées dans l’ensemble de ce bloc. Les
antibiogrammes montrent que toutes les souches étudiées sauf une (souche isolée sur
une surface d’une salle en août) présentent un phénotype sauvage sensible à la
pénicilline G. L’électrophorèse en champs pulsés (CHEF DR III ® Bio-Rad) permet de
distinguer 3 groupes distincts. Les souches isolées en octobre dans le vestiaire et dans
les 2 salles présentent une très forte homologie. L’hypothèse retenue cible le vestiaire
comme étant à l’origine de cette contamination résiduelle de Staphylocoque. aureus
retrouvée dans les salles.
Les tenues de bloc ne seront plus stockées qu’a minima et les tenues seront livrées
chaque jour. L’opération sera renouvelée chaque semaine. La désinfection au peroxyde
d’hydrogène sera maintenue dans les autres salles de façon hebdomadaire. Les réserves
subiront le même process et seront en plus entièrement vidées une fois par mois. Les
contrôles microbiologiques seront maintenus jusqu’au déménagement.
Les prélèvements réalisés 1 mois et 3 mois après la mise en place de ces procédures a
montré la disparition totale de Staphylocoque. Aureus dans les salles d’opération et les
salles annexes du bloc y compris le vestiaire. Ces résultats semblent confirmer nos
hypothèses et permettent, par les process mis en route en attendant le déménagement
des activités chirurgicales vers un nouveau bloc, de maintenir une activité sécurisée.
5
Néanmoins, seule la négativité répétée des futurs prélèvements permettra de conforter
la stratégie choisie.
Questions :
En se basant sur cette introduction :
6
Au total :
Dans cette expérience, plusieurs éléments ont contribué à cet état de fait. Une
architecture ancienne avec des locaux vétustes et des surfaces trop petites pour une
activité importante et diversifie entraînant un encombrement des surfaces peu propices
à une hygiène environnementale correcte. Un défaut d’organisation avec un stockage de
tenues de bloc défectueuses, associé à une circulation importante à l’intérieur du bloc et
donc des ouvertures fréquentes favorisant la circulation des microorganismes. Le délai
obligatoire avant de bénéficier de locaux neufs nous a obligés à prendre des mesures
transitoires pour permettre le maintien de cette activité chirurgicale. L’utilisation du
matériel de décontamination par le peroxyde d’hydrogène nous a permis d’être plus
efficace et plus rapide en ce qui concerne l’enquête et les résultats de la désinfection. Ce
procédé qui a fait ses preuves depuis quelques années nous a permis de maintenir un
niveau suffisant d’hygiène environnementale pour maintenir l’activité du bloc.