Thème :
Novembre 2007
9ème Promotion
REMERCIEMENTS
CHAPITRE PRELIMINAIRE......................................................................................... 03
1F. MAURER "Quelles données pour le risque opérationnel ? ", Revue BANQUE-stratégie, Novembre 2006,
N° 242, REVUE BANQUE EDITIONS, Paris, p 30.
1
d’approche des risques opérationnels est nécessaire pour en étudier les principales causes et
conséquences, ainsi que les mécanismes de propagation. Les travaux de mise en place de cette
méthodologie, menés en étroite collaboration avec les entités concernées, permettront de
déterminer les indicateurs et mesures de gestion puis les plans d’actions les mieux adaptés
pour maîtriser ses risques, ou à défaut les couvrir par des fonds propres de la banque.
Notre travail se fixe comme objectif de montrer l’importance de la prise en compte des
risques opérationnels. Il n'a cependant pas la prétention de répondre à toutes les questions
concernant les détails techniques relatifs aux modèles quantitatifs de mesure du risque
opérationnel. Nous tenterons donc tout au long de notre mémoire de répondre à la
problématique suivante : Comment peut-on identifier, mesurer et gérer les risques
opérationnels, et comment sont déterminées les exigences en fonds propres y afférant ?
Un certain nombre de questions en découle:
- Comment le nouveau ratio de solvabilité est-il structuré?
- Comment le risque opérationnel est-il pris en compte dans ce nouveau ratio ?
- Comment identifier et appréhender ce type de risques?
- Quelles alternatives quantitatives ont été développées ces dernières années pour permettre
une réelle gestion des risques opérationnels?
Pour tenter de répondre à ces questions et à d'autres, et pour essayer de cerner cette
nouveauté du monde bancaire, nous avons structuré notre travail selon le plan suivant :
- Un chapitre préliminaire dans lequel seront présentés brièvement Les risques majeurs
auxquels sont confrontées nos banques au cours de leur activité;
- Un premier chapitre traitant le nouvel accord de Bâle dans son ensemble, et l'importance
qu'accorde ce dernier aux risques opérationnels en particulier;
-Un second chapitre dans lequel nous présenterons les approches de calcul des exigences
minimales en fonds propres au titre du risque opérationnel et leurs critères d'agrément
(imposés par le comité de Bâle), ainsi que la cartographie des risques opérationnels, et les
différentes méthodes de leur mesure (Méthode Scorecard, méthode de Scénarios, et Méthode
des Données de Pertes Internes);
- Le troisième chapitre s'intéressera –quand à lui- aux divers outils de gestion (internes et
externes) qui permettront, si vigoureusement utilisés, de faire face aux pertes opérationnelles.
- Enfin, nous tenterons dans un cinquième et dernier chapitre de présenter la mesure des
risques opérationnels à la Société Générale Algérie (et indirectement au Groupe SG), dans ses
différents processus, allant de la mise en place de la cartographie aux différents outils de
quantification; l'accent étant mis sur la démarche de l'élaboration de la cartographie, et la
collecte des données de pertes internes relative aux risques opérationnels.
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CHAPITRE PRÉLIMINAIRE
Les risques bancaires sont de mieux en mieux identifiés et suivis. Ainsi, il y a
quelques années, seul le risque de crédit faisait l’objet d’un véritable suivi par les autorités de
contrôle. En 1996, la réglementation a imposé un suivi spécifique des risques de marché.
Aujourd’hui, le Comité de Bâle demande aux banques une démarche identique pour leurs
risques opérationnels.
Au cours de leur activité, les banques sont donc exposées à une vaste série de risques.
La Banque Mondiale classe les risques bancaires en quatre catégories: risques financiers,
risques opérationnels, risques d'exploitation et les autres risques. Cependant, il existe d'autres
classification de ces risques; chacune est mise en place pour répondre à un objectif particulier.
Nonobstant la multitude des possibilités de classification des risques, tout le monde
s'accorde sur le fait que ceux qui sont les plus importants sont le risque de crédit, risque de
marché et le risque opérationnel.
1- Le Risque de crédit:
"Le risque de crédit est la perte potentielle consécutive à l'incapacité par un débiteur
d'honorer ses engagements. Cet engagement peut être de rembourser des fonds empruntés,
cas le plus classique et plus courant; risque enregistré dans le bilan. Cet engagement peut
être aussi de livrer des fonds ou des titres à l'occasion d'une opération à terme ou d'une
caution ou garantie donnée ; risque enregistré dans le hors-bilan. Les sommes prêtées non
remboursées, suite à la défaillance d'un emprunteur doivent être déduites du bénéfice - des
fonds propres- qui peuvent alors devenir insuffisants pour assurer la continuité de l'activité." 1
Ce risque fait l'objet depuis 1988, par l'introduction du ratio de solvabilité –dit aussi
Ratio Cooke- d'un dispositif de quantification destiné à maintenir un niveau minimum de
fonds propres compatible avec le niveau des engagements.
2- Le Risque de Marché:
Les risques de marché sont les pertes potentielles résultant de la variation du
prix des instruments financiers détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le
cadre d’une activité de marché dite aussi de "trading" ou de négoce.
L’activité de marché concentre et amplifie tous les autres risques : risque de taux
(d’intérêt ou de change), de crédit, de liquidité, opérationnel. Le développement exponentiel
des volumes traités sur les marchés traditionnels, et surtout sur les nouveaux marchés de
produits dérivés, a considérablement amplifié les risques. Ils ont été largement illustrés par
des affaires qui mettent en exergue une étonnante faiblesse dans le contrôle que certaines
banques exercent sur ces activités.
Les pertes peuvent se produire sur les compartiments des marchés financiers :
1
A. SARDI, Audit et contrôle interne bancaire, Edition AGFES, Paris 2002, p. 40
3
Marché de change, de titre de créance négociables, de titre de propriétés, de matières
premières, que ce soit par la détention directe de ces instruments ou par des produits
dérivés. Ils sont la conséquence des variations des cours de change, des taux d’intérêt, des
prix des actions ou des matières premières. A ces risques viennent s'ajouter ceux liés à la
qualité de la contrepartie avec laquelle l’opération est traitée, qui peut s’avérer défaillante.
Les risques de marché font l’objet d’une exigence de couverture en fonds propres :
amendement apporté à l’accord de Bâle en 1996, puis celui de 1999.
3- Le Risque Opérationnel :
Le risque opérationnel -objet de notre mémoire- est définit comme étant "le risque de
pertes résultant de carences ou de défaillances attribuables à des procédures, personnels et
systèmes internes ou à des évènements extérieurs". (Cette définition inclut le risque juridique,
mais exclut les risques stratégiques et d'atteinte à l'image).
La définition précédente est celle donnée par le Nouvel Accord de Bâle, dans sa
version conservatrice d'Avril 2003, pour remplacer celle qui a été donnée dans le 1er
document consultatif de Janvier 2001: " les risques opérationnels se définissent comme les
risques de pertes directes ou indirectes résultant de l’inadaptation ou de la défaillance de
procédures ou de personnes, ou de systèmes ou résultant d´évènements extérieurs." Et qui a
été critiquée, car il est relativement difficile de calculer certaines pertes indirectes.
La particularité du risque opérationnel est qu’il n’est pas concentré dans un secteur
d’activité particulier ; il est partout présent. Une perte de crédit peut avoir pour cause la
défaillance d’un emprunteur, mais aussi une cause opérationnelle: erreur, négligence,
fraude...etc. Le risque opérationnel fait l’objet d’une exigence de fonds propres dans le
nouveau ratio de solvabilité du comité de Bâle.
4 Autres Risques:
a- Le risque de liquidité: Le risque de liquidité (ou d’absence de liquidité) est le fait pour une
banque de ne pouvoir faire face à ses engagements à cause de l’impossibilité de se procurer
les fonds dont elle a besoin. La défaillance due à l’illiquidité est souvent la conséquence de
1C. JIMENEZ & P. MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, EDITION REVUE BANQUE,
Paris, 2004. p.17
4
l’appréciation que portent le marché et les déposants sur la capacité de remboursement de
l’établissement. Un autre aspect du risque de liquidité est celui de ne pas pouvoir trouver, à un
instant donné, des instruments financiers destinés à couvrir une position, ou de devoir les
acheter ou les vendre à un prix anormal, du fait de l’insuffisance de liquidité sur le marché.
c- Le risque global de taux d’intérêt : Les activités de dépôt et de crédit impliquent un risque
significatif en cas de variation importante des taux d’intérêt. Ses effets peuvent se révéler être
une bombe à retardement: Les pertes dues à ces variations peuvent être désastreuses.
e- Le risque stratégique: L'adaptation d'une nouvelle stratégie par la banque dans les
différents domaines engage des ressources toujours significatives. A titre d’exemples ces
stratégies peuvent être : la pénétration d’un marché, le lancement de nouveaux produits ou de
nouvelles activités, la refonte du système d’information, une croissance externe par fusion ou
acquisition. Un échec (risque stratégique) peut s’avérer lourd de conséquences car les
ressources engagées pourraient devenir sans valeur et la perte de substance significative.
f- Le risque systémique : Les établissements de crédit sont interdépendants les uns des autres.
Les pertes consécutives à la défaillance d’un établissement sont supportées, par un effet de
contagion et de propagation par le système bancaire, essentiellement sous trois formes :
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Figure N° 1 : Nomenclature des risques bancaires
selon la Banque Mondiale
Fraude
Rentabilité externe
du compte Infrastructure Transformation
de résultat financière
Pratique en
matière
Adéquation Infrastructure d’emploi et
des fonds sécurité du Taux d’intérêt
légale
propres lieu de travail
Interruption
Marché Réputation et d’activité et
risque défaillance du
Systémique
fiduciaire système
Devise Exécution,
livraison &
Risque pays
gestion des
processus
Source : M. ROZENBAUM, Analyse et gestion du risque bancaire, Edition ESKA Banque Mondiale, Paris 2004
p. 104. Traduit de: analyzing & managing banking risk, écrit par H.V. GREUNING et S.B. BRATANOVIC.
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Chapitre I :
Accords de
Bâle et risque
Opérationnel
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CHAPITRE I : ACCORDS DE BÂLE ET RISQUE
OPERATIONNEL
Depuis 1988, le monde bancaire est régi par un ensemble de directives émanant du
"Comité des Règles et Pratiques de Contrôle des Opérations Bancaires", appelé communément
le Comité de Bâle. Ces directives sont connues sous le nom de Bâle I (ou Ratio Cooke), qui a
connu plusieurs modifications, plusieurs éléments lui ont été intégrés pour l'adapter à la réalité du
monde bancaire international, qui est en perpétuelle mutation.
La révision commencée en 1999 (qui a marqué le début d'un processus dénommé Bâle II)
vise seulement à combler les lacunes de Bâle I, et à adapter les directives au nouveau contexte.
L’objectif principal est d’abandonner le système de couverture forfaitaire imposé aux banques
pour adopter une réglementation du capital propre minimal plus complète qui tienne mieux
compte des risques. Les profondes mutations intervenues sur les marchés financiers et dans les
affaires bancaires au cours des dernières années ont permis aux établissements financiers
d’améliorer l’évaluation de la solvabilité et la gestion des risques.
Bâle II repose sur trois piliers se complétant: Le premier pilier, qui reprend les dispositions
de Bâle I, concerne les exigences minimales de fonds propres. Le deuxième pilier règle le
processus de contrôle de la gestion des risques et de la couverture en capital par les autorités
prudentielles nationales. Enfin, le troisième pilier définit les obligations imposées aux banques en
matière de publication et de communication financière.
Le Comité de Bâle propose trois méthodes pour la détermination des exigences en capital
réglementaire nécessaire à la couverture des risques opérationnels: L'Approche par Indicateur de
Base (Basic Indicator Approach ou BIA), l'approche Standardisée (Standardized Approach ou SA)
et l'Approche par les Mesures Avancées (Advanced Measurement Approach ou AMA). Dans le
présent chapitre, il ne sera donné qu'un bref aperçu de ces trois approches, car elles seront traitées
en détail dans le second chapitre.
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SECTION 1 : HISTORIQUE DES ACCORDS DE BÂLE :
Le Comité de Bâle a été institué en fin 1974, par les gouverneurs des banques centrales
des pays du Groupe des Dix (G10)1 à Bâle ( une ville suisse), suite à de graves perturbations sur
les marchés bancaires et monétaires internationaux (notamment la faillite de la Banque
Herstatt en Allemagne de l'Ouest, incident qui avait un effet domino sur certaines autres
banques). Il s’est réuni pour la première fois en février 1975, et tient régulièrement depuis lors
trois ou quatre séances par an.
Le Comité de Bâle se compose actuellement de représentants des banques centrales ou
des autorités prudentielles des 13 pays suivants: Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-
Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse.
Au départ, le Comité a examiné les modalités d'une coopération internationale ayant pour
mission de renforcer le contrôle prudentiel. Il poursuit cette tâche suivant trois grands axes:
échange d'informations sur les pratiques nationales de contrôle, amélioration de l'efficacité des
techniques mises en œuvre pour la surveillance de l'activité bancaire internationale, fixation de
normes prudentielles minimales dans des domaines où elles apparaissent souhaitables.
Les principes adoptés par le Comité de Bâle font l’objet d’une large diffusion. Un
grand nombre de pays hors G 10 ont apporté leur soutien à l’objectif fondamental, qui est de
veiller à ce qu’aucune activité bancaire internationale n’échappe au contrôle. Aussi, rares
sont maintenant les contrées où les autorités accordent leur agrément à des entités
bancaires, en vue de leur installation ou de leur fonctionnement, sans un sérieux effort pour
l’assortir d’une surveillance effective et établir une coopération avec les autres autorités
de contrôle.
1
Les Etats du G-10 comprennent les sept pays les plus industrialisés que sont les Etats-Unis, le Japon,
l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et le Canada ainsi que la Suisse, la Suède, la Belgique et les
Pays-Bas (en fait 11 pays au total).
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2- LE STATUT DU COMITE DE BALE
Les travaux du Comité ont pour objectif majeur de combler les lacunes de la
couverture du contrôle international en se fondant sur un principe essentiel: aucun
établissement bancaire étranger ne doit échapper à un contrôle efficace et rigoureux.
-En mai 1983, le Comité a mis au point un document intitulé "Principes pour
le contrôle des établissements des banques à l’étranger", qui expose les règles devant présider
au partage -entre autorités d’accueil et d’origine- des responsabilités du contrôle des filiales,
succursales, et sociétés en participation ouvertes à l’étranger par les banques. Ce document est
une version révisée d'un texte diffusé en 1975 et connu par la suite sous le nom de
"Concordat". Le texte originel a été complété et amendé pour refléter les modifications
survenues sur le marché et prendre en compte le principe (adopté en 1978) d’un contrôle des
groupes bancaires internationaux sur une base consolidée.
-En avril 1990, un Supplément au Concordat a été publié, dans le but d’améliorer
l'échange d’informations prudentielles entre les autorités de contrôle des différents pays.
-En juin 1992, certains des principes établis dans le Concordat ont été exposés sous
forme de Normes Minimales; communiquées aux diverses autorités de contrôle bancaire,
qui ont été invitées à les adopter, ces normes ont été rendues publiques en juillet 1992. Le
Comité a cherché en permanence à optimiser le processus de leur mise en œuvre.
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- En octobre 1996, Le Comité a publié un document formulant des propositions qui
visent à surmonter les obstacles rencontrés par les autorités de contrôle des banques pour mettre
en œuvre une surveillance consolidée efficace des opérations transfrontières des banques
internationales. Il a été approuvé par les autorités prudentielles de cent quarante (140) pays
assistant à la Conférence internationale des autorités de contrôle bancaire de juin 1996.
Outre ses travaux sur le Concordat, le Comité a examiné certaines questions plus
particulières: Gestion des prêts internationaux des banques (risque-pays), Surveillance des
positions de change des banques, traitement de leurs engagements hors bilan, prévention de
l’utilisation du système bancaire à des fins criminelles, contrôle des risques de crédit et lignes
directrices pour la gestion des risques liés aux dérivés...etc.
D'autres documents (plus récents) concernent la gestion du risque de taux d’intérêt, et
des risques relatifs à la monnaie électroniques ont été édités. Une étude a également été
consacrée au cadre d’évaluation des systèmes de contrôle interne. Parmi les sujets traités
actuellement figurent les problèmes de gestion du risque Crédit et du risque opérationnel, et
les aspects touchant la communication financière. Eu égard à la complexité de tous ces sujets,
une partie importante des tâches techniques a été confiée à des sous-comités.
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a) Bâle I (Ratio Cooke):
Le ratio de solvabilité est un rapport entre les "Fonds propres" (numérateur) et les
engagements ou risques pondérés (Dénominateur).
Fonds Propres
Ratio Cooke = ≥ 8%
Actifs Pondérés par les Risques
Les éléments de hors-bilan sont pris en compte selon des méthodes particulières :
- En théorie, le risque de perte sur les éléments de hors-bilan est plus faible, c’est pourquoi ils
sont moins affectés par le ratio que les éléments du bilan.
- Ils sont classés en quatre catégories selon qu’ils présentent un risque élevé, moyen, modéré
ou faible et sont respectivement pondérés à 100%, à 50%, à 20% ou à 0%,
- les montants ainsi déterminés sont affectés -selon la catégorie à laquelle appartient le
bénéficiaire ou l’actif concerné- des taux de pondération prévus ci-dessus, les engagements
couverts par une garantie étant toutefois affectés des taux de pondération applicables au
garant ou à la garantie. Lorsqu’un élément de hors-bilan correspond à des opérations sur taux
d’intérêt ou sur taux de change (opérations de change à terme, instruments financiers à terme,
etc.), il est évalué au prix de marché ou par le risque initial. Les montants ainsi déterminés
sont ensuite affectés, en fonction de la contrepartie concernée, des pondérations prévues.
Les fonds propres s'obtiennent par l'addition au "noyau dur" des fonds propres
d'éléments complémentaires assimilés, puis par soustraction d'éléments à déduire.
Les fonds propres de base "noyau dur" regroupent les éléments suivants :
– les Actions Ordinaires et les Certificats d'Investissement, les Actions de Priorité et les
Certificats d'Investissement Privilégiés à Dividendes Non Cumulatifs, à l’exclusion des
Actions à Dividende Prioritaire sans droit de vote,
– les réserves consolidées (à l'exclusion des réserves de réévaluation), le report à nouveau
créditeur, et les résultats non distribués de l'exercice,
– les écarts d'acquisition créditeurs, les différences sur mise en équivalence des participations,
les intérêts minoritaires créditeurs, et l'écart de conversion créditeur,
– le fonds pour risques bancaires généraux (FRBG) conformément à l'accord des Gouverneurs
du G10 définitivement adopté le 6 novembre 1991.
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Il convient de retrancher de ces éléments :
– les actions propres (à leur valeur comptable, et pas à leur valeur de marché), la partie non
libérée du capital, le report à nouveau débiteur, les frais d'établissement, les immobilisations
incorporelles (à l'exclusion du droit au bail), les écarts d'acquisition débiteurs, les intérêts
minoritaires débiteurs, et l'écart de conversion débiteur.
Les fonds propres Complémentaires comprennent : les réserves non allouées, réserves liées à
la réévaluation d’Actifs, provisions générales, réserves pour les pertes sur emprunts,
instruments hybrides et dettes à terme subordonnées.
Il convient, cependant de soustraire les Investissements dans des filiales financières &
autres institutions financières.
L'amendement de 1996 portait sur la prise en compte des risques de marché (risques
de pertes sur les positions bilancielles et de hors bilan à la suite des variations des prix sur un
marché). Cet amendement prévoit une couverture de l'exposition au risque associé aux
positions actions et taux dans le portefeuille de négociation et aux positions de change de
l'ensemble des opérations ; il permettait pour la première fois à certaines banques dotées de
systèmes internes de les utiliser pour mesurer leurs risques de marché.
Le risque de marché est calculé pour les positions bilancielles et de hors bilan de tout
le portefeuille de négociation et requiert une charge en capital. L'amendement prend en
compte tous les instruments qui sont "marked to market" ou négociés sur un marché. Les
actifs du bilan sont soumis uniquement à une charge en capital pour les risques de marché
alors que les dérivés hors bilan sont soumis aux charges de marché et de crédit. L'apport
principal de l'amendement est la possibilité de choix entre les modèles internes de type VaR
ou "Value at Risk" et l'approche standard.
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La seconde innovation permettait aux banques disposant de procédures évoluées de
gestion des risques d’utiliser leurs systèmes internes pour évaluer le risque de crédit. Cette
méthode fondée sur les notations internes se substituait aux pondérations standardisées du
risque par type d’actifs.
La troisième grande innovation autorisait les banques à recourir aux notes établies par
les organismes externes d’évaluation du crédit (le plus souvent, des agences privées de
notation), pour classer leurs créances en catégories de risque. Plusieurs autres propositions
visaient à affiner les pondérations du risque et à introduire une exigence de fonds propres
pour d’autres risques. Fondamentalement, la définition des fonds propres ne changeait pas.
3. Arbitrage structurel:
¾ la pondération des engagements de crédit était insuffisamment différenciée pour rendre
compte de toute la complexité effective du risque crédit. Les banques ont généralement
pris avantage de ce manque de discrimination pour monter des opérations d'arbitrage.
¾ Les crédits à une maturité inférieure à un an ne sont pas soumis aux règles de régulation
du capital => Création de crédits à 364 jours, mais qui sont continuellement refinancées.
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SECTION 2 : STRUCTURE DES NOUVEAUX ACCORDS (LES PILIERS DE
BÂLE II) :
Le processus dénommé « Bâle II » désigne donc les discussions engagées depuis 1999
dans le cadre de la Banque des Règlements Internationaux, tendant à réformer les ratios
prudentiels que les banques exerçant une activité internationale doivent respecter.
Cette réforme est justifiée par la nécessité de renforcer la sécurité des activités bancaires
dans le contexte de la mondialisation. Mais elle est fondée sur des mécanismes qui renforceraient
puissamment la globalisation financière, le rôle central des critères de rentabilité financière, et
contribueraient sans aucun doute à servir les besoins de l’économie réelle, du développement
économique et de l’emploi; et ce dans le monde entier, dans les pays capitalistes développés
comme dans ceux du Sud.
Il est donc particulièrement utile de décrypter les mécanismes apportés par le nouvel
accord, sur le plan des fonds propres, de la supervision bancaire et de la communication financière
des banques pour saisir les enjeux de cette réforme qui reste très controversée.
"Si ce nouveau cadre vise à promouvoir une approche exhaustive de l'évaluation des
risques bancaires, ses objectifs fondamentaux restent les mêmes que ceux de l'Accord de 1988:
Promouvoir la sécurité et la cohérence du système bancaire et favorises une concurrence plus
égale entre les banques. Par delà les exigences minimales en fonds propres, on se propose
d'intégrer au nouveau cadre deux autres piliers : un processus renforcé d'étude de la
supervision et un recours efficace à la discipline de marché. Ces trois piliers se renforcent
mutuellement et aucun ne devrait être considéré comme plus important qu'un autre."1
1 M. ROZENBAUM, Analyse et gestion du risque bancaire, Edition ESKA Banque Mondiale, Paris 2004 p. 104,
traduit de: analyzing and managing banking risk, écrit par H.V. GREUNING et S. BRAJOVIC BRATANOVIC.
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1) PILIER 1: EXIGENCES MINIMALES EN FONDS PROPRES :
Désormais, les fonds propres d'une Banque doivent permettre de couvrir une plus large
variété de risques auxquels elle doit faire face. Cette couverture est plus précise et moins
pénalisante que celle instaurée par le ratio Cooke.
Le premier pilier de Bâle II exige, comme dans la le ratio Cooke, un taux de fonds propres
(rapport entre le capital propre réglementaire et les actifs pondérés du risque) d’au moins 8%.
Les propositions du Comité visent cependant à définir d’une façon plus différenciée les actifs
pondérés du risque: Tandis que seuls les risques de marché et de crédit entraient jusqu'ici dans
leur calcul, les risques opérationnels y seront dorénavant inclus.
Selon le Comité de Bâle, les fonds propres constitués servent en moyenne à couvrir le
risque de crédit (à hauteur de 70%), le risque de marché (à hauteur de 10%), et le risque
Opérationnel à hauteur de 12% des dits Fonds Propres). De là on voit l'importance qui est
accordée aux risques opérationnels dans les Nouveaux accords de Bâle: il occupe la deuxième
place (après le risque de crédit et avant le risque de marché). La figure ci-après montre l'évolution
du pourcentage de capitaux propres alloués à chaque type de risque (entre Bâle I à Bâle II), selon
les estimations du Comité de Bâle d'après une enquête menée auprès d'une centaine de banques:
90
80
70
60
50 Risques de crédit
40 Risques de marché
30 Risques opérationnels
20
10
0
Bâle I Bâle II
Unité : % (pourcentage)
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Le capital réglementaire se compose du :
9 Noyau de dur de fonds propres (Tiers 1) : capital versé, réserves publiées, bénéfice révisé.
9 Capital complémentaire (Tiers 2): Les provisions générales et les émissions subordonnées
d’une durée supérieure à 5 ans
9 Capital supplémentaire (Tiers 3) : Les émissions de dettes subordonnées d'une durée
supérieure à 2 ans. (le Tiers 3 ne peut couvrir que les risques de marché).
La mise à jour de l’accord de 1988 a surtout consisté à améliorer la mesure des
risques, c’est-à-dire le calcul du dénominateur du ratio. Les méthodes de calcul du risque de
crédit sont maintenant plus élaborées: Ce sont désormais des systèmes différenciés de
pondération du risque qui seront appliqués, et il sera possible de choisir entre plusieurs approches
pour calculer les exigences de fonds propres. Le nouveau dispositif propose aussi, et pour la
première fois, une mesure du risque opérationnel. Concernant les risques de marché, les
nouveaux accords n'ont pas apporté des changements considérables.
NB: Les Risques de marché et risques opérationnels sont multipliés au dénominateur du ratio
par un coefficient de 12,5 (ce qui n'est rien d'autre que 1/8%) parce que les exigences en FP
sont dues sur la totalité de ces risques, contrairement a celles concernant le risque crédit, qui
ne sont que de l'ordre de 8% des actifs risqués.
-Approche standardisée: Du point de vue conceptuel, cette approche est identique à celle de
l’accord de 1988, mais elle est plus différenciée en fonction du risque: La banque attribue une
pondération à chacun de ses actifs risqués, et à chacune de ses positions de hors-bilan, et
produit une somme de valeurs pondérées. Un coefficient de 100% signifie que l'exposition est
traduite (en totalité) par une exigence de fonds propres égale à 8% de la valeur de l'actif
exposé. Un coefficient de 20% entraînera ainsi une exigence de 1,6% (8% de 20%).
Dans le Ratio Cooke, les coefficients de pondération sont fixés par grande catégorie
d’emprunteurs (souverain, banque ou entreprise). Le nouvel accord prévoit de les affiner par
référence aux notes publiées par un organisme d’évaluation externe (agence de notation, par
exemple). Ainsi, dans le cas des entreprises, le groupe indifférencié affecté du coefficient de
100% sera remplacé par quatre catégories de pondérations (20%, 50%, 100% et 150%).
-Approche fondée sur les notations internes (NI): Dans cette approche NI, les banques
pourront utiliser leurs estimations internes sur la solvabilité de leurs emprunteurs pour
évaluer le risque de crédit inhérent à leur portefeuille, à condition qu’elles respectent des
critères stricts en matière de méthodologie et de communication financière. Des cadres
d’analyse distincts seront proposés pour divers types d’expositions (par exemple crédits aux
entreprises et prêts aux particuliers) dont les caractéristiques de pertes sont différentes.
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Dans l’approche NI, un établissement détermine la solvabilité de chaque emprunteur,
et le résultat produit une estimation du montant des pertes potentielles, qui sert d’assiette à
l’exigence de fonds propres. Le dispositif prévoit deux méthodologies: simple et complexe,
pour les prêts aux entreprises, aux emprunteurs souverains et aux banques: Dans la première
(simple), l’établissement estime la probabilité de défaillance (PD) associée à chaque
emprunteur, et son autorité de contrôle fournit les autres données. Dans la seconde, un
établissement doté d’un processus d’allocation des capitaux économiques suffisamment
développé sera autorisé, pour d’autres données nécessaires également, à recourir à ses propres
informations. Dans les deux cas, l’éventail des coefficients sera fortement élargi par rapport à
l’approche standardisée, ce qui entraînera une plus grande sensibilité à l’égard du risque.
Le risque de marché est le risque de perte ou de dévaluation sur les positions prises
suite à des variations de prix (cours, taux) sur le marché. Ce risque concerne les instruments
suivants: produits de taux (obligations, dérivés de taux), actions, change, matières premières...
Le risque sur produits de taux et actions se mesure sur la base du "portefeuille de
trading", c'est-à-dire des positions détenues par la banque pour son propre compte dans un
objectif de gain à court terme, par opposition aux activités "normales" et courantes de
financement et d'investissement. Par contre le capital requis pour la couverture des positions
en change et matières premières s'applique sur la totalité de ces positions.
Chaque catégorie d'instrument nécessite une méthode de calcul différente, qui consiste
toujours à évaluer d'abord une position, puis à calculer le capital requis en appliquant une
pondération de 0 à 8% sur cette position.
19
¾ Approche par Indicateur de base (B.I.A ou Basic Indicator Approach):
C’est une méthode forfaitaire où le calcul du capital se fait à partir d’un indicateur
d’exposition (E.I). Le capital économique associé au risque opérationnel es relié aux résultats
(par exemple, le PNB ou le Revenu) mais pas au risque opérationnel réel, ni à la qualité
intrinsèque de la banque en terme de maîtrise de ces risques (qualité de l’audit interne ou la
couverture par les assurances à titre d'exemple).
Le Comité de Bâle propose de retenir le PNB comme proxy. Les fonds propres FP se
calculent alors très facilement à partir de la formule :
FP= α X PNB
Ces modèles d'évaluation doivent faire l'objet d'un contrôle de qualité et être testés par
rapport aux données collectées et par rapport à des données externes. Les risques sont
quantifiés par le calcul d'une VaR (Value at Risk) avec un intervalle de confiance de 99,9%.
NB: Il sera consacré un chapitre entier pour la détermination des exigences en fonds propres
au titre du risque opérationnel; c'est pour cette raison que nous estimons qu'à ce stade cette
présentation sommaire des trois approches est suffisante.
20
2) PILIER II : PROCESSUS DE SURVEILLANCE PRUDENTIELLE :
Le "pilier 2" des nouveaux accords est fondé sur une implication beaucoup plus
importante des autorités de contrôle pour prévenir la défaillance des banques. Aussi, chaque
banque sera tenue de disposer d'une démarche d'évaluation de ses fonds propres(FP) en
fonction de ses risques économiques réels. Ce dispositif sera examiné par les autorités de
contrôle qui pourraient à tout moment demander aux banques de respecter un niveau de FP
plus élevé que la norme minimale.
Par ailleurs, la logique voulait que la réforme se traduise par un suivi consolidé du
risque et des fonds propres. Or il n'en est rien pour le moment: Toutes les entités d'un groupe
multinational devront déclarer localement leurs risques et leurs fonds propres tandis que
parallèlement le groupe les déclarera en consolidé auprès de son régulateur national.
Principe 3: Il est important que les superviseurs exercent une surveillance préventive ; ils
doivent intervenir suffisamment en amont afin d’éviter que les fonds propres des
établissements deviennent inférieurs aux exigences minimales. La mise en œuvre de ces
21
principes doit être proportionnée à l’ampleur des risques pris : chaque risque doit être
considéré non seulement isolément mais également en termes d’importance relative au regard
des autres risques.
Le 3ème pilier des accords Bâle II vise à promouvoir une plus grande transparence,
fondée sur la publication par les banques d’informations quantitative et qualitative sur la
nature et le suivi de leurs risques. Les exigences de communication financière sont
renforcées notamment sur: la structure du capital et le ratio, les objectifs et politique pour
chaque type de risque, la méthode de mesure et gestion du risque...etc. Ces exigences
devraient permettre de promouvoir la solidité des systèmes bancaire et financier.
9 La structure des Capitaux Propres et les méthodes de valorisation des éléments de bilan;
9 Une analyse détaillée de l’exposition de l’établissement aux différents risques en
termes qualitatifs et quantitatifs, ainsi que la stratégie de gestion de ces risques ;
9 Le montant des Fonds Propres et leur adéquation avec le niveau de risque de
l’établissement ainsi que leur allocation par activité.
Un autre élément pris en considération a été la nécessité, pour le dispositif de publication
d’informations, de s’aligner sur les normes comptables internationales (IAS et IFRS).
A cet effet, le Comité de Bâle a défini une segmentation des risques en huit (8) Lignes
de métier, et sept (7) catégories d'événements qui permettront de constituer une matrice à
56 cases représentatives de l'ensemble des activités bancaires et risques associés.
Dans le document consultatif (précisément dans son 'annexe 06), le Comité de Bâle a
donné une segmentation des activités (métiers) de la banque assez détaillée afin de répondre
aux exigences des méthodes Standard et Avancées:
¾ La méthode Standard vise à calculer des charges en capital propres à chaque ligne de
métier, sur la base d'une typologie de 8 métiers. Le PNB de chaque ligne est multiplié par
facteur de pondération (β) reflétant le risque lié à cette activité particulière.
¾ Quand è la méthode AMA, elle combine aux 8 lignes de métiers 7 types d'événements
(qui seront détaillés plus loin dans notre mémoire) pour calculer la charge en capital.
Chaque ligne de métier (Niveau 1) est détaillée en un ensemble de métiers (Niveau 2),
puis ventilée en un groupe d'activités (Niveau 3).
23
2) Négociation et vente: concerne les Ventes, Tenue de marché, Positions pour compte
propre, Trésorerie.
Groupe d'activités : Valeurs à revenu fixe, actions, changes, matières premières, crédit,
financement, titres sur position propre, prêts et pensions, courtage, titres de dette, courtage de
premier rang.
NB: Pour cette ligne d'activité, le revenu brut se compose des profits/pertes sur les
instruments détenus à des fins de négociation (portefeuille évalué aux prix du marché) en
termes nets du coût de financement, plus les commissions de courtage de gros.
4) Banque commerciale: C'est une ligne à part entière (elle n'est pas détaillée en métiers).
Groupe d'activités: Financement de projets, immobilier, financement d'exportations et de
commerce, affacturage (factoring), crédit bail, prêts, garanties, lettres de change.
NB: Le revenu brut de l’activité de banque commerciale comprend le produit net des
intérêts sur les prêts et avances aux entreprises (et aux PME assimilées), aux autres banques et
emprunteurs souverains, en plus des commissions liées aux engagements, garanties, lettres de
change, produit net (coupons et dividendes) sur les titres du portefeuille bancaire et les
profits/pertes sur swaps et dérivés destinés à couvrir le portefeuille bancaire commercial.
5) Paiements et règlements: Elle concerne uniquement la clientèle externe (qui n'est pas
domiciliée chez elle), et les opérations de règlement effectuées avec des confrères de la
place financière comme les opérations de compensation.
NB: Les pertes subies au titre des paiements et règlements par une banque dans le
cadre de ses activités pour compte propre sont à intégrer dans les antécédents de pertes de la
ligne de métier concernée
24
6) Fonction d'agent: Dans cette ligne sont intégrées les activités suivantes :
- La conservation: Dépôts fiduciaires, certificats de titres en dépôt, prêts de titres (clients),
opérations de sociétés.
- Prestation d'agent aux entreprises.
- Services de fiducie aux entreprises.
8) Courtage de détail: Elle concerne l'exécution des ordres (vente et achat d'actifs), et le
service complet. La banque dans ce cas n'intervient que sous forme de courtier.
NB: S’agissant de cette ligne de métier, le revenu brut est constitué principalement par
les commissions nettes perçues.
Remarques: La répartition en lignes de métiers (le mapping) doit respecter un certain nombre
de principes dont les suivants:
- Toutes les activités doivent être réparties entre les huit lignes d'activité; des procédures
doivent être en place pour définir la ventilation de tout élément nouveau (activité ou produit).
-Les activités auxiliaires sont objectivement affectées à une ou à plusieurs lignes-métier.
- Une banque peut utiliser une méthode interne de tarification pour répartir le revenu brut
entre les lignes-métier, à condition que le revenu brut total soit intégralement réparti entre ces
lignes. Ce processus de ventilation doit faire l’objet d’un audit indépendant.
Pour pouvoir mesurer le risque opérationnel, on part des effets directement observables
que sont les pertes, pour remonter aux causes, qui se manifestent sous forme d'événements
particuliers dont la typologie a été dressée par le Comité de Bâle dans son document
consultatif. Ces grandes catégories de risques opérationnels sont au nombre de sept (7): fraude
interne; fraude externe; insuffisance de pratiques en matière d’emploi et sécurité sur le lieu de
travail; négligence non délibérée des règles clients, produits, et pratiques commerciales;
dommages aux actifs corporels; arrêt accidentel de l'activité, et dysfonctionnement des
systèmes; dysfonctionnement des processus de traitement (exécution, livraison, produit fini).
25
1) Fraude interne: Perte due à des actes de fraudes ayant pour but de détourner des biens
ou de contourner la loi, la réglementation ou le règlement intérieur et qui impliquent au
moins une personne de la société. Cette catégorie est déclinée en deux sous catégories :
2) Fraude externe: Pertes liées à des actes de tiers visant à commettre une fraude ou un
détournement d'actif, ou à enfreindre ou contourner la loi. Elle se subdivise en:
26
5) Dommages aux actifs corporels : Pertes résultant des dommages causés aux biens
corporels en raison de catastrophes naturelles ou d’autres évènements. Exemples: séismes,
cyclone, actes de vandalisme et de sabotage, terrorisme...
Une lecture rapide de la typologie d'événements pourrait laisser croire qu'ils sont
regroupés dans des catégories figées et standards. En fait, il n'en est de rien, ces apports du
régulateur permettent de définir une nomenclature qui doit servir de base de réflexion pour la
constitution d'une classification propre à chaque établissement, ou groupe de banques.
A titre d'exemple, la classification en vigueur dans le Groupe Société Générale (qui est
aussi celle proposée par L'ABEF 1 pour les banques en Algérie) considère huit (08) catégories
de risques, chacune est déclinée en un ou plusieurs sous-catégories mutuellement exclusives :
1
ABEF: Association des Banques et Etablissements Financiers
27
1-Litiges commerciaux : Litiges sur activités de conseil, pratiques commerciales
inappropriées inadéquation des produits proposés, insuffisance du service au client, autres
litiges avec un tiers, contrat ou clauses contractuelles inapplicables.
2- Litiges avec les autorités : comprend le non-respect de la loi bancaire, des lois contre la
discrimination, de la réglementation du travail, des lois sur l’environnement, des règles de
fonctionnement des marchés organisés, des normes de sécurité et de santé, d’autres lois, des
exigences réglementaires locales, des exigences comptables ou de la communication
financière de la législation fiscale, ainsi que le blanchiment d’argent et financement du
terrorisme. Autrement dit, tout manquement à une réglementation ou loi commune.
6- Activités non autorisées sur les marchés (Rogue trading): Activités non autorisées sur
les marchés par le personnel
7- Pertes des moyens d’exploitation: Défaut de personnel, pertes des donnés, pertes des
moyens d’exploitation, et la perte de services.
28
CONCLUSION
La réforme Bâle II du ratio de solvabilité bancaire s'inscrit dans une démarche mondiale
de réglementation, dont l’objectif premier est de prévenir les faillites des banques. Cette
réforme repose sur la quantification de la relation entre risques et fonds propres, ces derniers
représentant le moyen ultime permettant de faire face à des pertes importantes. En pratique, il
s’agit de respecter un ratio réglementaire entre fonds propres et actifs pondérés par leur
niveau de risque.
Mais cette réforme va plus loin : elle s'attaque au processus métier d'évaluation et de
gestion des risques, dans une perspective qualité. Au-delà de la dimension financière qui est le
calcul des fonds propres à allouer, Bâle II prend en compte et place ses exigences sur les
systèmes de notation et de surveillance: Le nouvel accord a été structuré en trois volets
appelés "piliers":
- Le premier pilier est articulé sur le fait que les établissements devront disposer d'un montant
de fonds propres au moins égal à la somme des montants calculés selon l’une des méthodes
proposées pour chacune des catégories de risques : Risques de Crédit, Risques de Marché, et
Risques Opérationnels,
- Le second pilier confère aux autorités de contrôle des pouvoirs renforcés, et leur permet en
particulier d'imposer, au cas par cas, des exigences de fonds propres supérieures à celles
résultant de la méthode utilisée,
Cependant, le comité n'impose pas à toutes les banques de prendre cette nomenclature
telle qu'elle est, mais il leur recommande juste de s'y référer pour mettre en place une
nomenclature personnalisée, pour vue que cette dernière soit exhaustive et suffisamment
justifiée. En effet, chaque établissement possède ses propres spécificités du fait de son passé,
des choix stratégiques réalisés, de son choix d'organisation, de ses systèmes d'information, des
lignes de métier existantes et de la typologie de ses clients. C'est pour cette raison qu'il doit
disposer d'un référentiel mieux adapté à ses spécificités, et plus facile à faire accepter à tous
les niveaux de l'organisme.
29
Chapitre II :
Détermination
des exigences
en fonds
propres et
mesure du
risque
opérationnel
30
CHAPITRE II : DETERMINATION DES EXIGENCES EN FONDS
PROPRES ET MESURE DU RISQUE OPERATIONNEL
Dans le nouvel accord de Bâle, les banques ont le choix entre trois approches pour
calculer les exigences de fonds propres au titre du risque opérationnel:
-La première et la plus simple est l’Approche par Indicateur de Base (les fonds propres
correspondent ici à 15% du produit brut annuel moyen atteint pendant trois ans);
- la seconde est l’approche standardisée (elle se base -elle aussi- sur le produit brut, mais, à la
différence de la formule simple, les exigences de fonds propres sont calculées d’après la somme
des produits bruts atteints par les différents secteurs d’activité de la banque et pondérés de facteurs
spécifiques);
-la troisième approche (Approche par les Mesures Avancées), quand à elle, incite les banques à
appliquer leurs propres méthodes d’évaluation du risque opérationnel, afin de déterminer un
montant de capital pour sa couverture sur la base d'une estimation réelle du risque et de sa
couverture.
Dans le présent chapitre, nous allons passer en revue ces trois approches, avec leurs
différents avantages et limites, tout en se focalisant sur la méthode AMA, car l'accord de Bâle II
veut justement inciter les grandes banques ou celles qui déploient une activité internationale à
mettre en œuvre cette dernière approche.
L'un des plus grands défis pour chaque banque réside dans la capacité à intégrer aux
données de pertes internes (issues de ses propres bases de données), les données du reste de
l'industrie financière (données externes), et les données relatives aux pertes extrêmes
(événement rares mais à fort impact) afin d'obtenir une distribution de perte robuste et qui
rend le mieux compte des pertes et des risques réellement encourus.
31
SECTION 1: APPROCHE PAR INDICATEUR DE BASE (B.I.A)
C'est celle que devraient normalement retenir les plus petites banques. Elle est simple,
voire fruste, en ce qu'elle n'intègre aucun raffinement du type "indicateur de pertes", mais se
borne à constituer des fonds propres contre les risques opérationnels sur un mode forfaitaire.
En effet, le facteur d'exposition sur lequel elle repose est le PNB, assorti d'un facteur de
pondération "α" dont le calibrage est fixé par le Comité de Bâle à 15%.
"Les banques appliquant l’approche Indicateur de Base doivent, au titre du risque
opérationnel, détenir des fonds propres correspondant à la moyenne sur les trois dernières
années d’un pourcentage fixe (α) de leur produit annuel brut moyen positif. Pour calculer la
moyenne, il convient d’exclure les chiffres d’une année pour laquelle le produit annuel brut
est négatif ou égal à zéro du numérateur et du dénominateur." 1 (Autrement dit, on ne retient
au numérateur que les Produits Annuels (PB) positifs -parmi ceux des trois dernières années-,
et au dénominateur que le nombre d’années, sur les trois écoulées, ayant un PB positif).
K IB = [ Σ PBi x α ] / n i= 1...n
Où:
- K IB est l'exigence de fonds propres selon l’approche indicateur de base.
- n: nombre d’années, sur les trois écoulées, pour lesquelles le produit annuel est positif.
- PB i : produit annuel brut, s’il est positif, sur les trois années écoulées.
Pour l'Approche BIA, aucun critère d’éligibilité (critère imposé par le régulateur
pour valider la mesure du capital donnée par cette approche) n’est exigé. Les banques qui
utiliseraient une telle méthode sont juste encouragées par le Comité de Bâle à appliquer le
"guide des bonnes pratiques relatives à la gestion et à la Supervision des Risques
Opérationnels", ou "Sound Practices" publié par le Comité en Février 2003.
Néanmoins, il n’est pas question pour autant que le régulateur autorise les banques
présentes sur la scène financière internationale (les grandes banques) à utiliser une approche
aussi grossière. Car ce mode de calcul pose évidemment problème en pénalisant les banques
profitables d’une part, et en n’incitant pas à la maîtrise des risques d’autre part.
1Comité de Bâle sur le Contrôle Bancaire, Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds
propres (Dispositif révisé, Version compilée), Juin 2006.
32
SECTION 2: APPROCHE STANDARDISÉE (S.A)
Dans cette approche, les activités de la banque sont réparties en huit (08) lignes de
métier (Business Lines) qui ont été décrites en détail dans notre mémoire (3ème Section du 1er
Chapitre). Le capital de couverture est calculé pour chacune de ces lignes d'activité, et la
couverture globale qui doit être constituée par la banque au titre du risque opérationnel est
simplement la somme de capitaux calculés pour les différentes "Business Lines", pondérés par
des facteurs spécifiques β i):
En général, l'indicateur retenu pour toutes les lignes de métiers est le PNB. Cependant,
le Comité de Bâle autorise quelques banques à prendre des indicateurs différents pour les
différentes lignes (par exemple: l'indicateur retenu pour la gestion d'actifs peut être le montant
des fonds en gestion). Cette dernière approche s'appelle "Alternative Standardised Approach".
Lorsque l'indicateur retenu est le revenu brut, les facteurs βi déduits de l'étude
statistique des données de la QIS2 (Quantitative Impact Study) réalisée par le Comité de Bâle
sur un groupe de banques en 2002 sont représentés dans le tableau suivant :
33
CRITERES D'ELIGIBILITE POUR L'APPROCHE STANDARD :
a- Critères généraux :
b- Critères qualitatifs :
¾ Le dispositif de gestion des risques opérationnels dans la banque doit définir des
responsabilités claires concernant le développement d'une stratégie afin d'identifier,
évaluer, gérer, et contrôler les risques existants.
¾ Des rapports (reportings) réguliers sur les expositions au risque (incluant les données
de pertes) doivent être diffusés au management et au comité de direction.
¾ Le dispositif de contrôle des risques opérationnels doit être dûment documenté. Il doit
faire l'objet d'une validation indépendante régulière, tant au niveau opérationnel
(unités opérationnelles) qu'à celui du management (Direction).
Ces critères d'agrément sont une incitation claire pour les banques ayant opté pour la Méthode
Standardisée à se doter de moyens et dispositifs permettant un passage rapide aux Méthodes
Avancées (AMA).
34
SECTION 3: APPROCHE PAR LES METHODES AVANCEES (A.M.A)
Le Comité de Bâle propose plusieurs alternatives au sein Des mesures AMA : une
méthode basée sur des paramètres internes (Internal Measurement Approach ou IMA), la
méthode Scorecard, l’analyse de scénarios ou sbAMA (Scenario-based AMA), et enfin, la
méthode LDA (Loss Distribution Approach), la plus sophistiquée sur le plan technique.
a- Critères qualitatifs :
¾ Des reportings réguliers sur les expositions au risque (incluant les données de pertes)
doivent être diffusés au management et au comité de direction. La banque doit ainsi
disposer de procédures écrites pour prendre les mesures nécessaires aux reportings.
¾ Le dispositif de contrôle des risques opérationnels doit faire l'objet d'une validation
indépendante régulière au niveau opérationnel et à celui du management.
35
¾ La validation (obligatoire) du dispositif de mesure des risques par les auditeurs
externes et/ou autorités de tutelles doivent comprendre : une vérification du
fonctionnement du dispositif interne d'une manière appropriée, et une vérification de
l'auditabilité des flux de données collectées, y compris l'accès aisé aux spécificités
techniques et aux paramètres des systèmes de collecte d'information.
b- Critères quantitatifs :
Règles Générales : Elles sont valables pour toutes les mesures AMA (Scorecard, données de
pertes internes et externes, et scénarii).
¾ En l'absence de spécification quantitative par les autorités, la banque doit être à même
de démontrer la qualité de ses mesures et modèles selon les mêmes principes que ceux
demandés dans le cadre des approches IRB "Internal Rating Base" pour la surveillance
des risques crédit; c'est-à dire prendre en compte une période d'observation d'un an et
un intervalle de confiance de 99.9%.
¾ La flexibilité offerte aux banques dans la mise en œuvre des méthodes AMA doit
s'accompagner d'une grande rigueur dans les procédures de développement et de
validation des modèles internes.
Règles détaillées: applicables aux mesures du risque opérationnel élaborées en interne, aux
fins du calcul de l’exigence minimale de fonds propres.
¾ La banque doit calculer son exigence de fonds propres en agrégeant les pertes
attendues (EL) et les pertes inattendues (UL), sauf si elle peut démontrer que son
mode de fonctionnement interne couvre adéquatement (EL). Cela signifie que, si elle
veut baser ses exigences minimales de fonds propres réglementaires exclusivement sur
les pertes inattendues, la banque doit convaincre son autorité de contrôle qu’elle a
mesuré et pris en compte son exposition aux pertes attendues.
¾ L'exhaustivité des mesures du risque doit être suffisante pour appréhender les
principales sources de risque opérationnel affectant la distribution des pertes.
36
corrélation sont rationnels. Les hypothèses de corrélations doivent être validées par la
banque à l’aide de techniques quantitatives et qualitatives appropriées.
¾ Tout système de mesure doit prendre en compte des critères clés (bien détaillés dans
les accords de Bâle) pour satisfaire au niveau de précision exigé par les autorités. Ceci
comprend l'utilisation des données internes, des données externes pertinentes, et des
données issues de l'analyse des scénarios.
- La collecte de données internes (crédibles) est un préalable pour modéliser les pertes;
- Une banque doit disposer de procédures de collecte pour justifier la pertinence des données;
- Pour déterminer les exigences en FP, la banque doit se baser sur une période d'observation
des données historiques de cinq (5) ans (cette période est de trois ans si la banque vient de
commencer l'utilisation de la méthode des données de pertes).
-Une banque doit disposer de procédures pour identifier les situations dans lesquelles elle aura
recours aux données externes, et leur mode d'intégration (seuil, ajustements qualitatifs...).
- L'utilisation de données externes doit être régulièrement revue, bien documentées, et faire
l'objet d'audits indépendants et réguliers.
¾ Les scénarios utilisés par les banques doivent être conçus avec des experts en
cohérence avec les données externes;
¾ Les scénarios pourront être utilisés pour déterminer l'impacte des événements rares
ayant des sévérités très élevées sur la distribution de base (issue des données de pertes
internes).
37
SECTION 4 : MESURE DU RISQUE OPERATIONNEL
Les techniques de mesure des risques opérationnels s'inscrivent dans le cadre des AMA
(Approches par les méthodes avancées) ; c'est justement cela le plus grand avantage de ces
méthodes : les fonds propres nécessaires à la couverture des risques opérationnel sont déterminés
suite à une véritable mesure et quantification de ces risques, et pas sur la base d'indicateurs
globaux, comme les approches Basique et Standard.
1- Les approches statistiques : l'approche la plus connue est la LDA "Loss Distribution
Approach" ou Approche par la Distribution des Pertes. Elle s'appuie sur l'analyse des données
historiques de pertes, qui proviennent de l'établissement (données de pertes internes), ou de
sources externes. A la base de cet historique, on calcule deux lois de distribution : Sévérité des
pertes et Fréquence des pertes. Ensuite une VaR à 99% est déterminée pour chaque combinaison
"ligne de métier / risque" selon un e formule bien élaborée;
2- L'approche Scorecard : Cette méthode consiste à établir pour chaque catégorie de risque une
grille d'appréciation fondée à la fois sur des critères qualitatifs et sur des critères quantitatifs. Un
"score" est donné aux différents risques associés aux processus; Un "score limite" sera enfin
recommandé par la Direction Générale, et devra être atteint dans un délai déterminé.
3- Approche par analyse des scénarii : il s'agit d'interroger les opérationnels et d'obtenir de leur
part une évaluation à dire d'expert des niveaux de perte. La construction des scénarii (scénarios)
combine l'ensemble des facteurs de risque déterminants, et les estimations de leurs impacts
possibles. L'intérêt de cette méthode est de pouvoir capter des événements singuliers (rares) dont
les conséquences pourraient être graves pour l'établissement, et qu'une approche statistique basée
sur des données historiques aurait du mal à modéliser.
38
1 : CARTOGRAPHIE DES RISQUES OPERATIONNELS :
Les banques sont maintenant tenues de mettre en place des outils d'identification et
d’analyse des risques opérationnels afin de garantir l’exactitude des estimations et
l’accessibilité à l’information (données de pertes, exposition de la banque aux risques ...), et
ainsi permettre de mieux protéger les intérêts des actionnaires et des clients. Dans un premier
temps, la gestion du risque opérationnel implique l’identification et la mise en place d'une
nomenclature des risques existants; après cela viennent l’évaluation, la surveillance, le
contrôle et l'atténuation de ces risques. Il est donc nécessaire de développer une solution de
traitement et de recensement des risques pouvant être déployée à l’ensemble des activités.
La cartographie des risques est un relevé des principaux risques pour lesquels sont
et/ou seront mis en place des systèmes de mesure, d'analyse, de surveillance et de maîtrise.
(Le risque étant la Possibilité que se produise un événement susceptible d'avoir un impact sur
la réalisation des objectifs, se mesure en termes de probabilité et de conséquences).
1
C. JIMENEZ & P.MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, Revue-Banque
EDITIONS, Paris, 2004, page 34.
39
Les étapes de la démarche globale d'une cartographie sont les suivantes:
1- Représenter les processus d'activités et risques associés (définition exhaustive de tout les
événements à risque);
2- Identifier et évaluer les risques bruts (avant toute mesure d'atténuation ou de couverture).
3- Apprécier le dispositif de contrôle (maitrise) des risques, et évaluer le risque net.
4- Etablir une nomenclature des risques résiduels (en intégrant le dispositif de contrôle).
a- Représentation des processus d'activités et risques associés :
C'est la première étape, elle consiste à dresser un récapitulatif des différents risques
opérationnels qui touchent les services de la banque et causent des pertes. Elle commence par
la décomposition de la banque en ses lignes de métiers et différents processus. Sur cette base,
en y associant les événements de risque, il sera possible de réaliser une autoévaluation des
risques intrinsèques ou bruts.
Dans cette phase (estimation des risques bruts), il est important de recenser tous les
risques existants, même si l'on estime qu'ils sont couverts par un dispositif de contrôle ou de
maitrise approprié. L'exhaustivité est donc l'un des objectifs majeurs de cette étape.
Après avoir recensé tous les risques potentiels, il est nécessaire d'apprécier les mesures
existantes (qui auraient un impact réducteur), et d'essayer de mesurer cette réduction. A cette
étape seront estimés donc les dispositifs de contrôle et organisationnels, les outils de suivi
de l'activité, ainsi que les éléments de réduction ou de transfert de risque. Et comme l'on se
situe dans une démarche d'autoévaluation, ce sont les opérationnels eux-mêmes qui vont
porter un jugement sur ce dispositif. Donc, la constatation de risques peu ou mal maitrisés à
ce stade ne doit pas entrainer une sanction pour les opérationnels chargés du processus en
question, et cela dans le but d'avoir une vision la plus réaliste et sincère. Pour chaque risque,
on appréciera le dispositif de maitrise à l'aide de critères jugés pertinents :
NB: il est utile de distinguer entre le risque net avant transfert (assurance, garantie, clauses
contractuelles) et le risque net après transfert. Ce qui permettrait d'évaluer les apports du
dispositif de maitrise interne et puis les éléments de maitrise externe.
41
d- Classification des risques:
Le risque net, une fois évalué (en termes de fréquence et d'impact), une nouvelle
nomenclature sera établie. Elle sert à déterminer (au cas par cas) si le risque, qui subsiste
toujours malgré la mise en place du dispositif de contrôle et des actions préventives, est
acceptable ou nécessite d'autres mesures complémentaires de réduction.
Le graphique suivant permet de positionner les différents risques grâce au couple
"impact/fréquence" dans des zones précises, qui nécessitent des mesures particulières :
Fréquence/
Dans cette partie, les
Probabilité
risques doivent être
impérativement maîtrisés
contrôle
actif
Surveillance
attentive
Contrôle
ponctuel
Couts/Impact
En raison de la faiblesse de leur probabilité En raison de leur nature,
et de leur impact, ces risques ne doivent être ces risques doivent être
contrôlés que périodiquement attentivement surveillés.
Cette étape permet donc d'identifier les risques majeurs susceptibles de mettre
gravement en péril l'activité, et qui ne sont pas encore maitrisés.
Dans la fonction de Score, une seule note est attribuée à ce critère (degré de contrôle
d'accès). Cette note (dans notre exemple 1, 3, 6 ou 9) sera pondérée par un facteur déterminé,
et ajoutée à des notes correspondantes à d'autres critères (elles aussi pondérées par des poids
spécifiques). La somme de ces notes pondérées (scores) va déterminer un "score final"; c'est
ce dernier qui intéresse les décideurs.
1 C. JIMENEZ & P. MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, Revue-Banque EDITIONS,
Paris, 2004, page 93.
43
Le score final est obtenu en sommant les notes pondérées:
Remarque:
Il est intéressant de remarquer que la somme des pondérations est égale à 1 (100%), car ces
pondérations représentent les poids des variables dans la fonction Score, par conséquent, le
poids total est de 100%.
Pour cet exemple, plus le score est élevé, plus le risque est important. C'et pour cela
que l'Organe Exécutif fixe généralement un "Score Limite" qui est un score minimal
souhaitable qui doit être atteint dans un délai déterminé.
Score
Score minimal cible 4.40
Ce travail sera fait pour les autres catégories de risque, et un score global sera
déterminé et comparé à un score minimal cible.
-Particulièrement utilisée pour l’allocation des fonds propres entre les différentes lignes de
métier et/ou entre implantations géographiques, la méthode de scorecards conduit à noter de
manière synthétique chaque entité d’un groupe et permet d’informer l’organe exécutif, au
travers d’un tableau de bord rassemblant l’ensemble des scores locaux, sur l’état de mise en
œuvre de la politique de risques qu’elle a définie dans chaque entité.
-La méthode Scorecard a un biais dû au fait qu'elle prétend fonder des calculs parfois
extrêmement sophistiqués (des scores très précis) sur des données d'échantillonnage rares,
dispersées, et soumises à un nombre d'appréciations subjectives (avis des opérationnels).
- Elle fond les estimations sur les événements qui se sont déjà produits, pas sur ceux qui
pourraient réellement se produire, et parmi lesquels se trouvent les plus redoutés, ceux qui se
produisent rarement mais avec des conséquences lourdes.
44
-La méthode des scorecards offre de ce point de vue une alternative intéressante, puisqu'elle
s'appuie non pas sur des données de pertes effectivement constatées, mais sur des indicateurs
clés de risque (KRI), qui incorporent donc une vision "a priori" des risques opérationnels.
Cette méthode consiste à produire pour chaque catégorie de risques, une grille d'appréciation
regroupant des indicateurs quantitatifs: taux de turnover, nombre d'opérations… et qualitatifs:
appréciation de la vitesse d'adaptation du personnel à un changement, par exemple.
-Des questionnaires sont établis par des équipes d'experts regroupant des spécialistes du
risque et des opérationnels de chaque ligne métier. Ces questionnaires englobent les critères
qui gouvernent à la fois la probabilité et l'impact potentiel d'un risque. Une fois ces
questionnaires établis, on effectue une première évaluation a priori du capital minimum requis
au titre du risque opérationnel, qui doit être en principe légèrement surévalué, car par la suite
on n'utilisera plus que les scorecards pour estimer le montant global de capital à allouer. Ce
capital est ensuite distribué entre toutes les catégories de risques en évaluant, pour chaque
ligne métier, l'importance relative de ces différentes catégories.
-La répétition de ce processus permet d'évaluer au fil du temps les fonds propres à allouer
pour chaque ligne métier. Comme cette évaluation se fait indépendamment des autres lignes
métier, il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle: le montant global de capital réglementaire peut
diminuer ou augmenter en fonction des scores obtenus, et en fonction des corrélations qui
pourraient exister entre les risques d'une ligne de métier et ceux d'une autre.
- Il est aussi utile de préciser que la sensibilité des estimations du risque opérationnel aux
variations des facteurs et les pondérations attribuées à ceux-ci est une source de biais et de
subjectivité qu'il faut chercher à diminuer autant que possible. Outre les variations du risque
liées à l’amélioration du contrôle de celui-ci, la mesure du risque opérationnel doit aussi
refléter les aggravations possibles liées à une complexité accrue des processus ou à une
augmentation du volume d’activité.
Malgré son aspect plus ou moins subjectif, la méthode des scorecards permet d'obtenir
un tableau détaillé du profil de risques de l'établissement. Elle permet également d'impliquer
les opérationnels dans le suivi des risques, et constitue de ce fait une forte incitation à leur
réduction.
45
3 : METHODE DES SCENARIOS :
Exemples:
On entend parler d'une perte potentielle de 50 000 euros deux fois par an, une perte
potentielle de 15 000 euros quatre fois par an, ou une perte potentielle de 2.5 millions d'euros
une fois tous les cent ans.
L'analyse des scénarios est déjà largement appliquée aux risques de marché et de
crédit. Dans le cas du risque de marché, il s’agit par exemple d’apprécier l’impact d’une
hausse potentielle des taux directeurs de 40 points de base sur le PNB futur de la banque, ou
l’incidence d’une inversion probable de la courbe des taux sur la valeur du portefeuille de
négociation de la banque. Concernant le risque de crédit, on peut par exemple analyser l'effet
de la dégradation possible de la notation ou la défaillance pure et simple d'un débiteur.
Concernant le risque opérationnel, les scénarios sont généralement établis sur les
facteurs de risque opérationnel au niveau des différentes lignes d'activité de la banque (ex :
sécurité des systèmes, saisie, exécution et suivi des transactions...). Le but est alors de tirer de
ces scénarios étudiés une information utile. Par exemple :
- Quelle est la probabilité qu’une ou plusieurs de ces facteurs de risque fassent défaut sur un
intervalle de temps trop restreint?
L'utilisation des scénarios pour le risque opérationnel n'est pas bien réputée au milieu
des banques. Néanmoins, la démarche de cette méthode est bien proposée par un groupe de
banques ("Scénario-based AMA Working Group" ou Groupe de Travail sur les Méthodes
avancées) qui a proposé les étapes suivantes, jugées utiles dans cette démarche :
46
a- Génération et choix des scénarios :
Les scénarios choisis peuvent concerner toutes les lignes de métiers (ex:
Indisponibilité de personnel, rupture de l'alimentation en électricité pour une période plus ou
moins longue...), ou être spécifiques à une ligne particulière (ex: rupture de l'interface d'une
station de trading pour un cambiste ou un trader pendant une minute: cela est un scénario qui
concerne en particulier la ligne d'activité "négociation et vente").
On pourrait distinguer les scénarios de base de ceux de stress : les premiers sont des
scénarios facilement réalisables (ont une probabilité forte de réalisation), et les seconds ne
sont que très rarement réalisables, et permettent d'analyser l'impacte des événements
exceptionnels sur la banque.
Cette étape est composée de deux volets : Choix des paramètres, et Documentation.
Elle consiste à déterminer pour une structure ou ligne de métier les éléments de risque qui
pourraient être retenus comme des paramètres (cela peut être directement déduit de la
cartographie).
Exemple:
Pour l'activité crédit aux particuliers, le nombre d'erreurs du chargé d'études
(fréquence d'incidents) est directement lié au nombre de dossiers traités (volume des
opérations). Le volume peut donc être tenu comme paramètre pertinent pour le risque d'erreur
d'exécution. Des scénarios seront envisagés sur ce paramètre:
Ce travail devrait refait être pour d'autres lignes d'activité, où les paramètres influant
sévèrement sur un risque seront simulés, et feront l'objet de scénarios. Le choix de ces
paramètres pourrait aussi être issu de l'historique des pertes, ou à l'aide des benchmarks ou
références du secteur.
2- Documentation :
Chaque scénario établi dans l'étape précédente devra faire l'objet d'une justification et
d'une documentation suffisante pour être revu par des personnes qui n'ont pas participé à son
établissement. La documentation devra préciser à coté du processus et du facteur de risque, la
description du risque et la fréquence et sévérité des pertes standards et de stress.
47
Donc, La sélection des scénarios doit prendre en considération l’environnement dans
lequel la banque opère. Ces scénarios doivent être raisonnables et appropriés aux décisions à
prendre et aux objectifs fixés.
Des critiques seront apportées sur la cohérence d'ensemble de ces scénarios, ainsi que
sur chaque élément en particulier (fréquences et impacts proposés, documentation...).
Pour apporter de telles critiques, les personnes validant les scénarios s'appuient sur des
éléments tels que les constats du service d'audit interne, l'avis d'experts, l'historique des
pertes, les bases d'incidents externes (benchmark), le niveau des KRI ...etc.
En effet, des données faussées à l'origine conduiraient sans doute à des résultats de
scénarios irréalistes et erronés. Le contrôle des données est donc primordial pour juger de la
pertinence (à priori) des scénarios mis en place.
De plus, le choix des données utilisées dans les scénarios est un élément de validation
sur lequel s'appuie le régulateur (dans les accords de Bâle) pour valider le modèle d'allocation
des fonds propres.
d- Détermination du modèle et des paramètres :
Les résultats des scénarios (estimation des fréquences et sévérités des pertes
potentielles) ainsi que les paramètres déterminés par cette analyse vont intégrer les modèles
quantitatifs retenus par la banque (par exemple : le modèle LDA qui sera traité dans la section
prochaine).
Le risk manager doit toujours préserver la possibilité d'expliquer la relation entre les
paramètres retenus dans le modèle et les résultats obtenus des simulations; Le but étant de
pouvoir tirer des conclusions utiles pour orienter sa politique et stratégie de réaction face aux
événements plus ou moins rares et imprévisibles.
48
e- Restitution des résultats :
C'est la phase finale de la démarche d'analyse des scénarios, elle constitue la finalité
même de cette démarche, et consiste en l'exposition des résultats obtenus dans les simulations.
Elle porte notamment sur:
En résume, un scénario doit être réaliste et stable dans le temps (rester pertinent s'il est
reproduit dans des intervalles réguliers). Cela est valable pour les scénarios de stress, car un
scénario avec des pertes gigantesques -bien que imaginable- ne serait pas très informatif à la
banque, et induit à une allocation exagérée de fonds propres.
Les scénarios de stress permettent une vision de la pérennité des activités de la banque
à un horizon plus lointain sous des hypothèses de conjoncture différentes de celles connues
actuellement
Bien que le processus d'une LDA soit assez complexe et demande des outils
statistiques et modèles sophistiqués, il pourrait être résumé en quatre étapes cruciales:
9 La méthode traditionnelle et la plus simple, se limite aux données internes, une distribution
théorique (Lognormal, Gamma, weibul) 1 est sélectionnée, l'estimation des paramètres se fait
par la technique du maximum de vraisemblance (EMV) et les tests statistiques (Khi-deux,
Kolmogorov-Smirnov) 2 permettent de valider la distribution.
Cette méthode est assez simple, sa mise en œuvre est assez rapide, cependant les
résultats empiriques ne sont pas satisfaisants, et de nombreuses cellules possèdent très peu de
données et il est difficile de capter les pertes extrêmes avec une telle approche.
1
Ces trois lois ont des distributions statistiques à un nombre réduit de paramètres. Les distributions de ces lois
sont uniques et connues lorsque les paramètres sont connus.
2
Ces tests permettent de dire si la courbe de distribution statistique des pertes a bel et bien une allure similaire à
la courbe de la loi théorique à laquelle nous voulons comparer notre série de données.
50
9 Une méthode alternative (Frachot, Georges et Roncali) : Cette méthode ne considère les
pertes qu'au dessus d'un certain seuil, les données de toutes les sources sont fusionnées tout en
considérant qu'elles sont issues de la même famille de distribution. La technique de maximum
de vraisemblance est par la suite utilisée pour la modélisation en ajoutant les différents seuils
comme des paramètres de maximisation.
L'une des principales limites à cette méthode est le fait que les pertes externes peuvent
être très élevées comparativement aux pertes internes et biaiser considérablement les résultats.
9 Une troisième alternative (Alexander) est fondée sur l'approche bayésienne, la distribution
a priori des paramètres est obtenue grâce aux données externes, les données internes servent
d'échantillon objectif pour le calcul de la vraisemblance, permettant ainsi d'estimer les
distributions de paramètres a posteriori.
La principale difficulté de cette approche se pose lorsqu'un véritable conflit apparaît
entre les données internes et externes disponibles, entraînant ainsi une différence considérable
dans l'ordre de grandeurs des paramètres issus des deux échantillons.
La dernière étape de la démarche LDA consiste à calculer une VaR (Valeur en Risque
ou Value at Risk) pour chaque couple (ligne de métier/risque) sur un horizon d'un an et au
niveau de confiance de 99.9%.
La « VAR » est un concept très global, dont l’objectif est de fournir une réponse
quantifiée à la question suivante : Pour un intervalle de confiance choisi a priori (dans notre
cas 99.9%), et pour un horizon temporel donné (dans notre cas 1 an), quel est le montant de
perte maximale que peuvent engendrer les activités actuelles ?
51
- Probability of event (PE)
- Loss at given event (LGE)
Les pertes dues au risque opérationnel sont la combinaison de ces deux variables
aléatoires : La probabilité d'événement PE est une mesure de la fréquence (Nombre) de pertes
par rapport à un nombre donné d’opérations sur un intervalle de temps donné.
La perte en cas de réalisation de l’évènement LGE, est le montant de la perte lorsque
l’événement de perte se produit
Le calcul de la VaR, nécessite en la détermination dans une première étape de la
distribution statistique (loi de probabilité) des pertes en fonction des deux variables
aléatoires (PE, LGE), et dans une deuxième étape la distribution globale (finale) de pertes de
tous les événements possibles, tout en supposant que les deux variables aléatoires sont
indépendantes entre elles.
Vu le niveau de détail, et la diversité des techniques de simulation (ex: Monte-Carlo...)
que la détermination de ces lois de probabilité nécessite, et compte tenu de l'objectif principal
recherché dans ce chapitre (qui n'est rien d'autre que la présentation générale des diverses
techniques de quantification des risques opérationnels), nous allons donner un exemple très
simplifié de calcul de la VaR, dans lequel nous supposerons que la distribution de ces deux
variables est connue, et poserons un certain nombre d'hypothèses simplistes, qui sont bien
sûre difficilement vérifiables sur le terrain.
Exemple: Soient donc les distributions suivantes des variables PE et LGE:
52
Selon l’hypothèse de l’indépendance entre les deux variables aléatoires PE, et LGE, on
peut calculer la perte moyenne attendue.
Le tableau suivant retrace toutes les possibilités de pertes totales, avec leurs
probabilités respectives, ainsi que la probabilité cumulée. Cette dernière représente la
probabilité que la perte maximale à enregistrer soit cette perte en question:
53
Pertes totales ordonnées Probabilité Probabilité cumulée
0 45% 45%
500 17.5% 62.5%
1000 5% 67.5%
2000 14% 81.5%
2500 8% 89.5%
4000 3.2% 92.7%
15000 3.5% 96.2%
15500 2% 98.2%
17000 1.6% 99.8%
30000 0.2% 100%
Selon ce tableau, une perte 15000 correspond à une probabilité de réalisation de 3.2%. De
même, la probabilité que la perte soit inférieure à 15000 (probabilité cumulée) est de 96.2%.
Donc, la VaR à 99.8% est : (17000 M DA - 1912 M DA), soit 15088 million DA.
Dans l'approche top-down, la logique sera plus curative que préventive, en ce sens que
le dispositif allégé ne permettra pas d'être en prise directe avec les opérationnels mais sera
plutôt une modélisation des risques permettant la détermination d'un montant approximatif
des fonds propres globaux à allouer à la couverture des risques opérationnels, en présupposant
qu'il y a une certaine constante dans les risques en fonction de paramètres qui seront définis à
dire d'expert.
Cette approche donne une estimation du risque opérationnel sur la base des variations
historiques des résultats (ou d'un certain nombre d'indicateurs) après intégration de facteurs
tels que l'évolution de l'activité où le coût lié aux changements. L'hypothèse sous–jacente est
que les pertes historiques sont une bonne mesure des pertes futures.
Dans cette approche, certaines banques ont tendance à évaluer l'exigence de fonds
propres pour le risque opérationnel en prenant simplement un pourcentage d'un indice
d'activité comme le produit brut bancaire. D'autres estiment le risque opérationnel selon un
pourcentage fixe correspondant aux coûts opérationnels de l'établissement où de la ligne
métier. A titre d'exemple La Bank of America prend comme référence 25 % des coûts fixes et
50 % des dépenses autres que les intérêts versés.
Cette approche présente l'avantage de la facilité de mise en place, une fois que
l'élément inconnu de volatilité des résultats historiques des activités est résolu. Toutefois elle
présente une faible valeur analytique ; un rapport difficile à établir entre les pertes réellement
dues au risque opérationnel et l'évolution historique du revenu (ou d'un autre indicateur).
On peut dire que les modèles proposés par cette méthode ne sont pas propices à la mise
en œuvre d'un contrôle interne, d’où la négligence constatée de la qualité du dispositif de
contrôle. Dans ce cadre, et pour mieux maîtriser le risque opérationnel, les établissements
s'orientent d'avantage vers des approches à forte valeur ajoutée type " Bottom-Up ".
55
b- Approche Bottom –Up :
L'approche bottom-up pourrait, quand à elle, être assimilée aux méthodes avancées
(A.M.A) avec dispositif implanté à tous les niveaux de l'organisation et orienté vers une
mesure réelle des pertes et un souhait de gestion anticipative.
"C'est sans nul doute l'approche que prendra à terme la majorité des établissement,
mais elle nécessite plus d'investissements et un délai de mise en œuvre beaucoup plus long
pour disposer d'un ensemble complet d'outils de mesure et de prévention." 1
En effet, lors d'une telle approche, chaque opération est analysée de son initiation
jusqu'à sa comptabilisation. A chaque étape les tâches et contrôles clés sont décrits, testés et
évalués. Cela permet une estimation plus réaliste et détaillée du risque lié à chaque processus.
Cette approche apparaît plus utile pour comprendre la nature du risque opérationnel et
pour permettre la mise en place d'un système de contrôle interne. Elle est à forte valeur
ajoutée car elle permet une réelle économie de fonds propres, et une réelle gestion des risques
opérationnels du fait de leur connaissance approfondie.
1C. JIMENEZ & P. MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, Revue-Banque EDITIONS,
Paris, 2004, p.80
56
Chapitre III :
Méthodes de
couverture des
risques
opérationnels
57
CHAPITRE III : METHODES DE COUVERTURE DES
RISQUES OPÉRATIONNELS
A cet effet, les outils mis en œuvre dans le cadre de la réforme Bâle II ne doivent pas
seulement permettre de calculer un capital règlementaire alloué au risque opérationnel. Ils
doivent aussi servir à identifier des insuffisances dans le dispositif de contrôle interne et
conduire à concevoir les actions correctives nécessaires. L'impacte de ces dernières, mesuré à
l'aide des mêmes outils devrait permettre en améliorant le profil de risques, de réduire le
montant du capital qu'il sera nécessaire d'immobiliser au titre du risque opérationnel.
Plusieurs actions permettant la prise en considération des risques (qui sont d'ailleurs
valables pour le risque opérationnel) existent, mais elles se rapprochent souvent de l’une de
ces 4 catégories, réunies par Dorfman en 1997 sous la dénomination des « 4T » :
Dans certains cas, ces stratégies ne sont bien sûr pas applicables car elles impliquent
des compromis inacceptables pour la banque et ses décideurs. Tout dépend finalement de la
nature du risque contre lequel on souhaiterait lutter. Des stratégies ciblées doivent être
définies en fonction du secteur d’activité, des ressources disponibles...etc.
Pour mieux gérer ses risques opérationnels, la banque a recours à ses moyens et
dispositifs internes qui sont à première vue peu couteux, mais dans plusieurs cas ces moyens
s'avèrent inefficaces ou incomplets, elle aura donc recours à des moyens externes qui
pourraient être plus couteux, mais cependant plus efficaces.
58
SECTION 1: LA COUVERTURE INTERNE DES RISQUES :
La couverture interne comprend toutes les initiatives d'amélioration des processus, du
dispositif de contrôle ou de prévention qui vont permettre d'atténuer les risques
opérationnels, en réduisant leur fréquence ou leur impact.
Le PCA est un élément majeur dans un dispositif de maitrise des risques opérationnels,
devant faire en sorte que quels que soient les événements qui puissent survenir et leur gravité,
la banque soit à même d'assurer au mieux les prestations de services attendus par ses clients;
en garantissant un niveau minimal de services, en respectant ses engagements et ses
obligations règlementaire et en pérennisant ses revenus.
Le Plan de Continuité d'Activité peut donc être défini comme étant un ensemble de
mesures et de procédures qui visent à assurer, y compris face à des chocs extrêmes, le
maintien des activités essentielles, de façon temporaire et selon un mode dégradé, puis leur
retour à la normale. Il s'agit ici d'arrêt (choc) suite à l'indisponibilité d'une ressource de travail
indispensable (locaux, électricité, climatisation, téléphone, télécopieur, informatique...), et
non pas de la réalisation d'un risque inhérent à la profession (défaillance d'une contrepartie,
dépôt de bilan d'un client ...).
Pour mieux comprendre l'intérêt des dispositifs du PCA, et pour illustrer les étapes
cruciales devant être suivies pour la mise en œuvre de celui-ci, nous allons présenter
l'exemple suivant:
59
Exemple: Voici une situation à laquelle une banque peut très bien se trouver confrontée:
Le lieu de travail d'une activité (X) est sinistré pendant la nuit, par un incendie qui
détruit les locaux et leur contenu.
¾ Si rien n'a été prévu, le personnel est à la rue, les correspondants de l'activité (clients,
fournisseurs, collègues,...) n'arrivent plus à travailler dans des conditions pareilles, sans savoir
pourquoi, et la résolution de tous les problèmes va prendre d'autant plus de temps que rien n'a
été anticipé pour joindre et réunir le personnel dans un local disposant des conditions
minimales pour reprendre au moins partiellement l'activité ; d'où l'intérêt d'avoir prévu une
structure de crise et un plan d'urgence.
¾ Pour effectuer ce retour à la normale dans de bonnes conditions, l'activité doit pouvoir
récupérer les données nécessaires ou vitales, qu'elles soient sur support magnétique ou papier:
si rien n'a été prévu, ces données ont été détruites par le sinistre; la perte de ses données
vitales peut être très préjudiciable à l'activité...(car les statistiques ont montré que près de 50%
des entreprises qui perdent leurs données dans un sinistre déposent leur bilan dans les jours
qui suivent, et 90% abandonnent leur activité dans les deux ans); d'où l'intérêt d'avoir préservé
les données vitales de l'activité par la mise en place des mesures conservatoires appropriées.
¾ De plus, si l'activité est à forts enjeux, un arrêt prolongé peut avoir de lourdes
conséquences pour la banque : si rien n'a été prévu, l'arrêt peut atteindre cette durée fatidique;
d'où l'intérêt d'un plan de secours permettant la reprise rapide de l'activité vitale.
Lors de la réalisation des cartographies, tous les risques potentiels ont dû être évalués,
les besoins en matière de continuité (les priorités relatives face à une indisponibilité soudaine)
sont alors prédéfinis.
A cette étape, une collecte des informations sur la criticité des activités et des
processus, ainsi que les ressources indispensables pour leur bon fonctionnement s'avère aussi
un élément primordial pour une bonne élaboration du PCA.
60
En complément à ces éléments, une étude des flux de données, des dispositifs de
maitrise des risques, et de l'impact brut et net des événements à risque sera aussi demandée
aux responsables. Ces derniers sont aussi tenus d'indiquer pour chaque processus vital le Délai
Maximum d'Interruption Admissible (DMIA).
Toutes ces données seront ensuite utilisées pour construire plusieurs Stress tests
(Scénarios de crise), en prenant en compte plusieurs hypothèses : par exemple sur le délai
d'interruption qui pourra être considérées de quelques heures à plusieurs semaines.
Les résultats des stress tests seront complétés par une analyse d'impactes en termes de
pertes financières et d'atteinte à l'image...etc. (en ce qui concerne les systèmes d'information,
il convient également de déterminer les pertes acceptables de données, et les moyens
nécessaires à leur régénération.
La fréquence et la profondeur des tests devant être menés par les banques varient selon
les circonstances. Par exemple, si un test implique, une fois par an, le déplacement de
collaborateurs ou d’infrastructures dans le but de simuler la reprise des activités à la suite
d’une explosion, seuls 20% des collaborateurs devront être réellement déplacés. L'étendu des
tests et leur fréquence varient en outre en fonction des ressources concernées : les tests de
réseau et de stockage de données doivent par exemple être réalisés plus fréquemment.
Dans cette étape, le gestionnaire des risques opérationnels doit avoir une bonne vision
du dispositif de contrôle et de la quantification du risque résiduel. Pour chaque processus, les
opérationnels proposent des alternatives de continuité aux responsables d'activités; ces
dernières doivent tenir compte des DIMA qui ont été arrêtés.
Pour cette dernière situation, la banque doit adopter une approche plus régionale de
continuité opérationnelle, afin de se préparer à l’éventualité d’un événement touchant
plusieurs sites simultanément. La diversification géographique est considérée comme l’un des
plus puissants outils de continuité opérationnelle de la banque. Cette approche sera complétée
par la mise en ouvre de techniques de haute disponibilité (reposant sur des systèmes de
réplication de données) dédiées aux applications critiques, permettant aux équipements de
sauvegarde de prendre le relais instantanément. Ces systèmes sont évidement assez couteux,
mais ils devraient permettent de minimiser les risques associés aux pertes de données et les
délais de reprise sur sinistre.
61
c- Mise en place du dispositif de continuité opérationnelle:
Après tant d'études (sur les besoins de continuité) menées lors des étapes précédentes,
la banque doit être en mesure de définir les moyens de réaction concrets en cas de crise, et
d'ordonner à ses équipes les travaux à réaliser et la démarche à suivre.
Le dispositif de crise doit prévoir trois principales étapes qui doivent se succéder (dans
un respect particulier des délais) : La période de stress (plan de crise), la période de
fonctionnement en mode dégradé, et le plan de retours à la normale.
9 Plan de crise : Il nécessite la mise en place d'une cellule spécialisées avec des rôles
bien déterminé pour chaque membre (vu le caractère urgent de la situation), le respect des
délais est la prise de décision appropriée à très court terme sont les caractères essentiels de
ce plan. Le déclanchement ou non du plan de crise est une prérogative du haut responsable
de la banque (après qu'il soit alerté par un responsable opérationnel directement ou par voie
hiérarchique).
Un PCA ne vaut pas plus que la feuille de papier sur laquelle il est imprimé s’il n’est
pas testé régulièrement : « Aucun plan de continuité opérationnelle ne fonctionne sans tests »
déclare Jeffrey Kuhn, Directeur général, en charge de la continuité opérationnelle, à la Banque
de New York, dans un article publié sur le site internet : http\\:www.att.com.
Les tests doivent être réalisés d'une manière périodique et avec une fréquence
suffisante. Toutes les informations (coordonnées des collaborateurs, données sur le cite de
repli...) doivent être mises à jour, et tous les collaborateurs doivent s'habituer au rôle qu'ils
auront à jouer dans une situation de crise.
62
Nous ne pouvons ignorer le caractère très onéreux de ces tests (sauf pour les
établissements de petite taille). C'est pour cette raison qu'il est souhaitable (pour leur
substitution) de varier les scénarios et activités touchées, de manière à s'assurer que tous les
acteurs connaissent la procédure à suivre (du moins théoriquement).
Enfin, il est important de noter que les cadres intermédiaires ou les niveaux
hiérarchiques inférieurs sont souvent négligés dans les banques: La personne qui doit
effectuer le travail ne peut être remplacée. En outre, garantir la mise en place de ces plans de
continuité opérationnelle et leur compréhension par le personnel n’est pas suffisant, les
banques doivent de plus vérifier les plans de continuité opérationnelle de leurs fournisseurs et
partenaires.
En final, nous pouvons dire que les plans de gestion des risques et des crises ne seront
jamais parfaits. C’est à force de pratique et d’expérience que le gestionnaire pourra améliorer
sa stratégie. Il s’agira notamment de suivre la sinistralité, de procéder aux mises à jour
régulières des différents traitements choisis, de communiquer et de sensibiliser les acteurs
internes et externes à la politique mise en place…
Il faut surtout vérifier que les mesures prises soient toujours fonctionnelles et
légitimes, tout en s’assurant que le niveau de risque n’a pas évolué dans l'environnement.
2- LA DELEGATION DE POUVOIRS :
La définition des postes, pouvoirs et responsabilités au sein de la banque est
primordiale pour préciser à chaque niveau d’exécution l’origine des informations à traiter, la
liste des tâches à effectuer (modalités d’enregistrement, de traitement, de restitution des
informations et les procédures de contrôle associées à chaque étape...), la périodicité des
traitements et les destinataires des informations traitées (compte-rendu des travaux).
Le prestige associé à cette délégation de pouvoir, ainsi que les effets de réputation,
incitent les membres du Conseil d'administration de la banque à surveiller le comportement
des responsables, et à limiter les prises de risque excessives, et les abus de pouvoir et de biens
sociaux. Ainsi, une diminution considérable des risques opérationnels (notamment le risque
de fraude interne et de Rogue Trading) sera sans doute constatée.
63
3- LES CHARTES D'ETHIQUE :
Presque inconnues en Algérie, et largement répandues à l'Etranger (notamment aux
USA), les chartes d'éthique sont l'ensemble des règles de déontologie auxquelles s'adhèrent
tous les collaborateurs au sein d'un organisme. Dans le cadre de la gestion des risques
opérationnels, ces chartes sont devenues un exercice obligé pour démontrer l'implication
effective des adhérents dans la lutte contre tout acte illégal ou frauduleux, tant au niveau
interne, qu'au niveau externe.
Ces chartes, n'ayant pas une valeur juridique (comme les contrats) et n'étant pas
normées, enregistrent une grande disparité entre les organismes dans leur rédaction. Elles sont
souvent le résumé des pratiques souhaitables (et exemplaires) au lieu de travail, et des règles
de bonne conduite, et de préservation des intérêts de l'établissement et de ses clients.
Le dispositif sera d'autant plus efficace qu'il va être réalisé non pas comme un
engagement unilatéral de l'employeur, mais comme une partie du règlement intérieur ou une
annexe au contrat de travail. Chaque collaborateur signe ainsi sur le code de bonne conduite,
s'engage sur les règles et pratiques à respecter, et connait les conséquences possibles en cas de
manquement.
Il est cependant souhaitable d'informer les collaborateurs sur les dernières évolutions
règlementaires, et de les sensibiliser sur l'importance du respect de ces règles d'éthique.
• La rétention du risque : on entend par "rétention" l’acceptation pure et simple d’un risque;
Autrement dit, ne pas prendre de mesure particulière pour l’atténuer. Cette pratique peut
s’avérer bien fondée (justifiée) lorsqu’il s’agit de risques conduisant à de très faibles pertes,
car les coûts de mise en œuvre d’un dispositif particulier de gestion peuvent être trop
importants face à l’enjeu (les pertes) qui ne représente que des montants potentiellement
faibles. Dans ces cas, les charges résultant des pertes sont assumées au fur et à mesure de leur
constatation et sont en fait considérées comme des dépenses constantes.
"Le risque peut être refusé car jugé inacceptable. Mais il peut être accepté pour
différentes raisons: L'impacte est jugé négligeable; le coût de la parade est supérieur au
bénéfice anticipé; il est une source de profit; il est inévitable. Le risque est souvent accepté,
64
mais avec une limite. La première décision consiste donc à déterminer le degré
d'acceptabilité du risque en fonction des conséquences qu'il peut produire." 1
En revanche, une telle pratique (la rétention) ne peut être tolérée lorsqu’il s’agit de
pertes potentielles élevées; un dispositif particulier de gestion s’impose alors. Ainsi, faut-il
s’assurer que les pertes acceptées restent toujours faibles en tendance, car une évolution de
cette dernière à la hausse nécessite bien un changement de stratégie envers ces risques de
pertes qui ne peuvent désormais être acceptés et pris en charge dans les budgets de la banque.
Des seuils de pertes tolérables doivent donc être fixés; et les pertes doivent être relevées
"au fil de l’eau " c’est à dire dès les premiers moments de leurs survenance. Dans le cas où
une dégradation de la tendance est constatée, il faut être capable de fixer avant qu'il ne soit
trop tard une forme de "frein" aux pertes, qui impliquera une couverture d’un autre type ou un
renforcement des mesures de suivi afin de revenir à des seuils acceptables.
Cependant, les montants mis en provision ne peuvent rester improductifs ; ils doivent
être logés dans des comptes spécifiques et faire l’objet de divers placements: Ces derniers
doivent être choisis de manière à garder une liquidité suffisante pour pouvoir disposer de
l’argent au moment de la survenance du sinistre.
Enfin, la constitution d’un historique de perte sera la bienvenue, pour montrer que le
provisionnement statistique est réalisé sur des bases quantitatives solides; autrement dit, que
les montants mis en provision convergent vers les "pertes moyennes" enregistrées pour éviter
une immobilisation de fonds inutile, ou -bien au contraire- insuffisante.
• La couverture par endettement : Lorsqu’une banque ne veut pas ou ne peut pas transférer
un risque significatif (sinistre) aux assurances, elle peut opter pour la souscription d’un
emprunt (ouverture d'une ligne de crédit) afin d'obtenir les fonds nécessaires pour faire face
aux dégâts causés par le sinistre.
1
A. SARDI, Audit et contrôle interne bancaire, Editions AGFES, Paris 2002, p.186
65
Il est toutefois plus judicieux de négocier un droit de tirage irrévocable sur une ligne
de crédit auprès d’un autre établissement, pour ne mobiliser que le montant dont elle aurait
besoin au moment du sinistre. La banque n'aura ainsi à payer de frais financiers que sur le
montant qu'elle a mobilisé (cette opération peut s’apparenter à l’ouverture d’une ligne
d’escompte commercial) ; un plafond sera fixé par l’établissement auprès duquel la ligne est
ouverte, et les fonds empruntés ne peuvent excéder ce plafond convenu.
Cette opération est utile pour pallier le manque de liquidité dont peut souffrir la
banque face à des dégâts importants, mais ne lui règle pas le problème définitivement, car
c’est à elle d’assumer les conséquences du sinistre (et doit donc restituer les fonds
empruntés).
La solution de l’emprunt semble donc peu convaincante comme mode de gestion, car
la banque ne fait que régler un problème de liquidité, ajouté à cela la difficulté de trouver un
organisme qui accepterait d’ouvrir cette ligne de crédit à la banque, sachant pertinemment que
les fonds octroyés ne seront pas investis dans des projets nouveaux et rentables, mais à réparer
des dégâts causés par un sinistre, et dont le montant exacte n’est généralement pas connu.
Enfin, notons que cette option diminue les capacités de refinancement normales de la
banque, donc elle ne nous semble pas relever une bonne gestion préventive.
66
L'assurance est définie comme étant: "un outil de financement du risque. Le financement
du risque consistant à transférer à l'extérieur de l'entreprise le coût du risque résiduel, le coût
du retour à la normale. Ce transfert pour financement permet à l'entreprise affaiblie par un
sinistre grave de trouver, au bon moment, les ressources nécessaires à son redressement sans
affecter de manière irréversible son compte de résultat et/ou ses fonds propres." 1
Pour la banque, l'allocation de fonds propres à des activités non directement productives
(comme la couverture du risque opérationnel) constitue une pratique ayant des conséquences
négatives sur sa compétitivité et sa rentabilité: Les actionnaires exigent en général un ROE
(Return On Equity ou retour en capital) 2 assez élevé, ce qui ne se réalise pas forcement en
affectant les fonds propres pour la couverture de risques financiers.
Les banques doivent donc à la fois satisfaire les objectifs de rentabilité fixés par les
actionnaires et les exigences du régulateur (qui consiste entre autres en la mise en place d'un
dispositif d'atténuation du risque opérationnel). Un tel compromis est difficilement réalisable;
c'est là que le recours aux assurances s'impose comme solution permettant de satisfaire les
deux parties. En effet, la souscription de garanties d'assurance autorise l'établissement à
déduire jusqu'à 20% des fonds propres nécessaires à la couverture de certains risques.
1
C.VERET, "l'assurance comme technique de réduction des risques", Revue d'Economie Financière, Juin 2006,
N° 84, Edition: Association de l'Economie financière, Paris, p 30.
2 ROE désigne le résultat ou capital dégagé par chaque unité monétaire supplémentaire investie par l'actionnaire.
67
9 Assurance des pertes financières: Sert à indemniser la banque des actes de fraude, de
malveillance, des détournements, vols de cartes bancaires ou de chéquiers… Cette assurance
couvre aussi les pertes financières en cas de diminution du chiffre d'affaire suite à un arrêt
total ou partiel d'activité du à une carence de services (comme l'énergie). Ce type d'assurance
doit être accompagné d'un plan de continuité d'activité pour garantir son efficacité.
La liste est loin d'être exhaustive, les contrats d'assurance étant négociables de gré à gré.
Les assureurs ne cessent de développer leur gamme de produits pour élargir leurs parts de
marché; et l'une de leurs politiques consiste en l'alignement de leurs produits avec la
nomenclature des risques adoptée par le comité de Bâle pour permettre aux banques une
couverture plus exhaustive de leurs risques spécifiques via les contrats d'assurance.
b- L'auto-assurance: Pratiquée surtout au sein des grand groupes, la forme la plus évoluée
est la création d'une filiale d'assurance ou de réassurance (appelée dans ce cas "captive"). La
captive est donc créée pour assurer principalement les risques du groupe auquel elle
appartient. Son intérêt est d'abord d'ordre fiscal: les prestations de services et les flux
financiers entre la captives et les filiales du groupe sont dans la plupart des cas exonérées de
taxes, et par conséquent, la prime d'assurance est nettement réduite.
Cependant, l'intérêt réel d'une captive est de doter le groupe d'une structure de gestion et
de couverture des sinistres, avec un effet de mutualisation entre filiales permettant de financer
des risques peu fréquents et assez graves. Aussi, les primes versées par les filiales à la captive
sont consolidées en réserve dans la captive lors des bonnes années, pour financer les années à
forte sinistralité (et non "perdues" comme dans le cas de leur versement à l'assureur externe).
c- La réassurance : Elle permet à l'assureur de transférer une partie des risques qu'il a
acceptés vers d'autres entités qui sont les réassureurs. En effet, l'assureur est un établissement
financier, il est par conséquent tenu de respecter des règles sur les engagements et les fonds
propres imposées par le régulateur. De ce fait, la réassurance se présente pour lui comme une
solution lui permettant d'augmenter sa capacité à se refinancer.
De plus, il y a des risques que l'assureur juge "trop importants" pour lui (malgré le fait
qu'il a accepté de les assurer), et dont la survenance aurait des conséquences néfastes sur son
résultat ou sa solvabilité. Il préfère donc les endosser aux grandes compagnies de réassurance.
68
Limites à la couverture des risques opérationnels par voie d'assurance:
Dans le nouveau dispositif de Bâle, l'assurance est acceptée comme technique de
couverture pour les risques opérationnels. Cependant, la réduction au titre de cette dernière est
globalement plafonnée à 20% de la totalité des fonds propres alloués. Elle intervient en fin de
processus, après calcul des exigences de fonds propres par les modèles internes qui tiennent
compte du niveau de réduction du risque mis en œuvre (prévention et protection).
La réduction de capital est calculée par type d'assurance, et de risque opérationnel
correspondant. Par exemple, la déduction au titre des assurances de biens (qui est la plus
courante) ne peut excéder 20% du coût estimé du risque "dommage aux biens" même si la
police d'assurance en couvre réellement 80%.
L'application des assurances reste donc encadrée et limitée par le dispositif de Bâle, et
ce malgré le fait que les conditions d'éligibilité des polices à la déduction soient très strictes.
2- L'EXTERNALISATION D'ACTIVITE:
La banque n'arrive pas toujours à maîtriser les processus et les coûts de certaines
activités qui ne sont pas au cœur de son métier, mais qui lui sont quand même utiles pour la
réalisation des autres processus, ou qui lui rapportent une importante valeur ajoutée malgré
leur sous-traitance auprès des tiers.
A cet effet, la banque peut recourir à "l'externalisation" de ces taches, afin d'éviter les
risques opérationnels ou le surcoût résultant de leur réalisation au niveau interne.
1C. JIMENEZ & P. MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, Revue-Banque EDITIONS,
Paris, 2004, page 135.
69
Les risques associés à une externalisation:
a - Risque stratégique:
L'externalisation étant le délaissement d'une activité particulière, elle induit un sérieux
risque appelé "risque stratégique". En effet, des activités considérées à un instant donné
comme non stratégique peuvent le devenir selon l'évolution du marché ou des technologies
utilisées. De telles activités peuvent s'avérer extrêmement importantes pour la banque, et
ayant une grande influence sur son image et sur les besoins urgents de sa clientèle.
L'externalisation peut aussi faire perdre à la banque un savoir-faire et des compétences dans
l'activité délaissée, qu'elle aura ensuite beaucoup de male à reconstituer si elle le souhaite.
b- Risque d'exploitation:
En externalisant une tâche, la banque devient indépendante des processus d'activité de
ses sous-traitants et de leur qualité de gestion. Autrement dit, elle sera obligée de se soumettre
aux délais de livraison de ces derniers, et de supporter les risques d'exploitation engendrés par
les processus externalisés. Le pouvoir d'action de la banque (pour faire face aux problèmes et
retards de livraison) sera nettement réduit.
c- Risque financier:
L'externalisation d'une activité n'est jamais neutre financièrement. En effet, si l'on
espère des réductions de coûts relativement rapides, il ne faut pas oublier les charges induites
pas le suivi des prestations attendues et le contrôle de la qualité et des objectifs fixés.
L'externalisation induit donc des coûts inévitables, dus à la nécessité de la mise en
place d'un mode de coordination des équipes internes/externes, au contrôle du respect des
clauses contractuelles et leur actualisation, à l'évaluation de la qualité de prestation, aux
demandes d'évolution formalisées et contractualisées, aux contrôles de facturation,…etc.
d- Risque juridique :
Des risques juridiques naissent dès lors que la relation de sous-traitance est
contractualisée entre banque et prestataire, et des engagements et droits leur sont attribués.
Les aspects juridiques sont donc primordiaux dans l'approche d'externalisation, car les
différends liés au non respect des clauses des contrats de sous-traitance sont assez courants.
Les risques seront d'autant plus importants que l'externalisation s'accompagne de transfert de
moyens d'exploitation (location de matériel et de locaux…), et l'échange de compétences
humaines entre la banque et son prestataire.
Tous ces éléments de risque impliquent une grande vigilance dans l'analyse des
conséquences d'une externalisation en matière de risques opérationnels. Le simple fait de ne
plus être directement en charge de travaux n'implique pas nécessairement une diminution du
risque y afférent, au contraire, cela pourrait bien engendrer d'avantages de risques (différends
contractuels, interruption de processus...), qui n'existaient pas avant l'externalisation.
70
3- L'UTILISATION DES PRODUITS DERIVES (TRANSFERT DE RISQUE SUR UN MARCHE):
Les produits dérivés sont des actifs financiers dont le prix dépend des conditions
futures d'un marché (prix futurs, indices…). Leur utilisation est assez répandue dans le cadre
de la gestion du risque crédit, et le type le plus utilisé est "l'option", qui confère à son
acquéreur un "droit d'exercice" lorsque les conditions du marché lui sont favorables.
Les produits dérivés sont aussi de réelles couvertures de risques opérationnels qui
répondent à priori aux critères de Bâle. Par exemple, la mise en place d'un dérivé climatique
pour couvrir une partie du coût d'un risque (inondation, tempête…), clairement identifié sous
forme d'une option qui est levée (exercée) lorsque le sinistre survient, est un outil efficace du
financement du risque, qui peut venir en déduction des fonds propres alloués à ce dernier
(dans le cadre de son dispositif de maîtrise.).
"Les options de type "catastrophe insurance options" qui existent aux Etats-Unis et
qui servent à la couverture de risques de type catastrophes naturelles sont essentiellement
utilisées par les assureurs qui souhaitent diversifier leurs engagements, ou trouver leur
capacité de transfert de risque complémentaire." 1
Des marchés organisés de produits dérivés existent, notamment dans les pays ayant
des marchés financiers assez développés (comme les U.S.A), où les conditions contractuelles
sont standardisées.
A coté de ces marchés organisés, on trouve les marchés "de gré à gré" où tout est à
priori possible; puisque se sont les deux parties qui définissent les termes du contrat et par
conséquent leurs engagements réciproques.
Nous tenons enfin à signaler que dans notre pays, les produits dérivés sont presque
inexistants (encore moins ceux servant à la couverture des risques opérationnels). Cela revient
au fait que notre marché financier n'est qu'à ses balbutiements, donc ce type de produits n'y
existe même par, et à la réglementation de la Banque d'Algérie en termes d'utilisation des
produits dérivés qui est très limitative et stricte.
1C. JIMENEZ & P. MERLIER, Prévention et Gestion des Risques Opérationnels, Revue-Banque EDITIONS,
Paris, 2004, page 142.
71
CONCLUSION
Nous avons passé en revue, tout au long du présent chapitre les divers outils de
couverture du risque opérationnel existants, et les risques qui sont liés à chacun d'eux, et qu'il
est primordiale d'estimer avant d'opter pour une méthode de couverture ou une autre.
Fréquence Prévention
Risques à
éviter
Rétention
Protection
Gravité
Figure n°3: La matrice de l'univers des risques
72
A chaque type de risques peuvent être associés ces modes privilégiés de réduction et
de financement:
9 Fréquence faible, gravités faible (en bas à gauche): aléas du compte d'exploitation. Il n'est
généralement pas utile de les réduire. Ils peuvent servir de signes avant-coureurs de risques
plus significatifs. Ils sont financés par rétention, c'est-à-dire naturellement absorbés dans le
compte de résultat annuel.
9 Fréquence forte, gravité faible (eu haut à gauche): risque de fréquence (encore appelés
risques récurrents). Les plus significatifs font l'objet de mesures de prévention qui agissent sur
les causes pour diminuer la probabilité d'occurrence des sinistres. C'est le domaine d'action du
contrôle interne. Il s'agit de ramener ces risques vers le bas, sans les faire dériver à droite.
9 Fréquence faible, gravité forte (en bas à droite): risques de gravité (intensité, sévérité…).
Ces risques, qui ne surviennent pas souvent, impactent fortement l'entreprise lorsqu'ils se
produisent. Il est nécessaire de prendre des mesures de protection. Cette protection agit sur la
gravité pour limiter les dégâts; elle est préparée avant sinistre, mais déclenchée après sinistre.
C'est le domaine des plans de continuité d'activités (PCA) et de la gestion de crise. Il s'agit de
ramener le poids de ces risques vers la gauche (diminuer leur gravité). Ces risques sont
financés par assurance, montages alternatifs et en dernière instance par les fonds propres.
9 Fréquence forte, gravité forte (en haut à droite): ces risques sont à éviter pour préserver
la pérennité de l'entreprise. Toutes les mesures de réduction doivent être conjuguées pour
diminuer la fréquence et la gravité. Si, après réduction, certains de ces risques s'installent
durablement, il faut supprimer les activités qui en sont à l'origine, quitte à avoir un manque à
gagner correspondant à la rentabilité de l'activité supprimée.
Ainsi, nous constatons que le mode de financement ou de couverture doit être adapté au type
de risque et à son évaluation résiduelle (après réduction).
73
Chapitre IV :
Cas de la gestion
du risque
opérationnel à
la Société
Générale
Algérie
74
CHAPITRE IV: CAS DE LA GESTION DES RISQUES
OPÉRATIONNELS À LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE
Le poids du risque opérationnel est resté pendant très longtemps sans prise en charge
réelle par les banques à travers le monde, notamment nos banques algériennes. Il a toujours
été relégué derrière le risque de crédit qui constituait leur préoccupation majeure (et d'un
degré moindre, le risque de Marché).
Cependant, avec la faillite de plusieurs grands pôles bancaires à cause des événements
classés sous l'égide du risque opérationnel, et l'avènement des nouveaux accords de Bâle, Le
Groupe S.G a rapidement pris conscience de la nécessité de gérer ce type de risques. Les
gestionnaires se sont aperçus qu’une mauvaise atténuation du risque opérationnel ne constitue
plus un coût d’opportunité, mais un risque de perte réelle pouvant sérieusement mettre en
péril la vie de la banque.
A la lumière des développements théoriques, souvent complexes, qui nous ont permis
de relever les outils de mesure et les principes de gestion du risque opérationnel, véhiculés par
les chapitres précédents de ce mémoire, et après quatre mois de stage pratique, au cours
desquels, nous avons pris connaissance de l’organisation de la Société Générale Algérie (qui
sera appelée par abréviation SGA dans la suite du mémoire), et plus particulièrement, de son
secrétariat. Nous devons, à présent, être à même de retracer les principales étapes du
management du risque opérationnel au sein de la SGA, et par cela nous aurons traité la
gestion de ces risques au sein du Groupe Société Générale (Groupe S.G), d'autant plus que
c'est ce dernier qui édicte les directives à SGA en termes de démarche à suivre pour la prise
en compte des risques opérationnels.
Mais avant d'entamer ce chapitre, nous avons jugé indispensable de citer les quelques
difficultés que nous avons rencontrées pour l'élaboration de ce cas pratique. En effet, le
service du secrétariat Général (structure qui s'occupe du risque opérationnel à la SGA) a n'a
été opérationnel qu'au mois de Mars 2007, c'est-à-dire un mois avant que nous entamions
notre stage. C'est la raison pour laquelle la gestion des RO n'est qu'à sa phase théorique à
SGA (mais cela est déjà une langueur d'avance par rapport aux autres banques- notamment
publiques- en Algérie).
Aussi, nous tenons à signaler le manque de données de pertes (Loss Data) pour
construire un cas pratique de calcul des exigences en fonds propres au titre du risque
opérationnel selon les Méthodes Avancées (chose que nous souhaitions faire au moment ou
on a opté pour le choix de ce thème). Ce manque revient au fait que la SGA n'a réalisé qu'un
seul exercice RCSA "Risk & control Self Assessement" (qui consiste -entre autres- à collecter
les données du risque opérationnels), ce qui ne permet pas d'avoir un historique suffisant et
des données exhaustives pour calculer les exigences en FP.
75
Ajouté à cela, les données de pertes concernant le Groupe SG sont tenues par la
Direction Générale (en France), et nous n'avons malheureusement pas pu y accéder en raison
du caractère très confidentiel et onéreux de ce type de données. De plus, le Groupe s'est fixé
comme échéance pour l'application des méthodes AMA le mois de Janvier 2008; de ce fait,
les données de pertes collectées ne sont pas encore complètes, elles servent surtout à
construire l'historique exigé par le régulateur, et à familiariser les filiales avec les procédures
de recensement des pertes opérationnelles.
Pour répondre aux exigences de notre étude, nous avons structuré notre cas pratique
selon l'organisation suivante, qui nous apparait la mieux adéquatée et la plus exhaustive:
- Une première section, dans laquelle nous présenterons un historique du Groupe S.G, ainsi
que l'organisation de la SGA, en mettant en exergue la place qu'occupe la structure prenant en
charge le risque opérationnel. Quelques chiffres clés concernant les pertes opérationnelles et
quelques indicateurs de performance du Groupe S.G viendront enrichir cette section.
- Une seconde section sera consacrée au référentiel des risques opérationnels au Groupe S.G,
et à la démarche de l'élaboration de la cartographie des risques au niveau de la SGA.
-La troisième section, quant à elle, traitera le processus de mesure des Risques Opérationnels
à la Société-Générale Algérie: Procédure de collecte des données de pertes, l'analyse des
scénarii, l'exercice RCSA, le suivi des indicateurs clés de risque KRI ...etc.
- En dernier lieu, une conclusion (partielle) viendra apporter notre avis personnel modeste sur
l'environnement réglementaire, et sur la réalité de la gestion du risque opérationnel et le stade
atteint par la Société-Générale Algérie dans ce défi.
76
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL.
Le groupe Société Générale est donc l'un des groupes bancaires les plus performants et
les mieux notés de la zone euro. Il poursuit une politique de croissance durable fondée sur un
développement sélectif de ses services, une innovation forte tournée vers la satisfaction de ses
clients sur ses différents marchés et une croissance interne et externe soutenue.
Nationalisée par les autorités françaises en 1945, la Société Générale a joué un rôle
actif dans le financement de la reconstruction. Après la réforme du système bancaire Français
en 1966, elle a diversifié ses interventions en direction de la clientèle de particuliers.
1
Standard & Poor's, Moody's et Fitch sont trois des plus crédibles agences mondiales de notation financière.
2
Groupe Société-Générale, Document de référence pour l'année 2007, page 2.
77
Actuellement, la Société Générale est présente dans 77 pays à travers tous les
continents, via son réseau BHFM (Banque Hors France Métropolitaine) sous la tutelle duquel
est placée la Société Générale Algérie.
Pour mener à bien sa mission, et pour avoir une certaine autonomie dans ses rapports
et décisions, Le service Risque Opérationnel et Conformité est situé à un niveau hiérarchique
élevé, il est directement attaché au Président du Directoire via le Secrétariat Générale. Le
service SglRoc a pour mission la mise en place de la politique du Groupe en matière du risque
opérationnel à travers un ensemble d’actions qui sont :
9 L’écriture des procédures requises (l’organisation de la remontée des pertes, le suivi des
KRI….).
9 Organisation et validation de la remontée des pertes opérationnelles à travers l’outil
OpRisk Monitor.
9 Mettre en place des plans d'actions permettant de prévoir, réduire et couvrir les risques.
9 Contribuer à la mise en place du plan de continuité de l’activité (PCA).
9 Organiser la formation sur les risques opérationnels.
9 Superviser l'Autoévaluation des Risques et des contrôles (RCSA)
9 Préparer les différents rapports et reportings à transmettre aux structures hiérarchiques.
9 Suivre la mise en place de la surveillance permanente au sein de la filiale.
9 Assurer le contrôle de conformité.
9 veiller à l’identification des risques de non conformité et à la mise en œuvre des dispositifs
de prévention appropriés ;
9 sensibiliser les lignes métier opérationnelles aux risques de non conformité par une action
de formation ;
9 assister les lignes-métiers opérationnelles dans leur action au quotidien, en s’assurant
notamment qu’elles disposent d’une documentation actualisée et adaptée à leurs métiers ;
9 donner son avis au regard du risque de non-conformité sur tout nouveau produit ou
modification significative, de produits existants, dans le cadre d’une procédure formalisée.
78
Direction de l'Audit Direct. des Risques/
interne Recouvrement
Président du
Directoire
Secrétariat Direct. des projets &
Général organisation
Département Qualité
Département Juridique
Qualité Marketing
Produits Informatique
- Administration Moyens de
-Gestion du paiement
Personnel
-Particuliers Professionnels Portefeuille
Central
- Gestion des
-Grandes carrières. Moyens
entreprises Analyse Crédit Généraux
- Recrutement
-PME
Comptabilité
-Crédit Service Client
Bail commercial Formation Contrôle de
Gestion
Service client
Commerce extérieur
Trésorerie
Réseau
Service Client
Caisse
Particulier Centrale
79
3- Quelques Chiffres sur le Groupe Société Générale :
" Le Groupe a réalisé d’excellentes performances, avec un résultat brut d’exploitation
de 8714 M€ sur l’année 2006, en hausse de 22,2 % par rapport à 2005, et un résultat net part
du Groupe de 5 221 M €, en progression de 18,6 %." 1 . C'est ainsi que le Groupe décrit
l'évolution de sa performance pour la dernière année dans son document de référence.
Le tableau suivant montre l'évolution du PNB (Produit Net Bancaire) ainsi que celle
des Fonds Propres Moyens entre l'année 2005 et le premier trimestre de l'année 2007:
FP
moyens 15 771 16 412 17 083 17 759 18 437 19 454 20 482 22 054 23 268
(M €)
Unité: million d'Euro
Tableau n°8: Evolution du PNB et des Fonds Propres Moyens pour la période (2005-2007)
De l'analyse de ce tableau, on remarque que les fonds propres sont en nette progression,
ce qui constituerait un bon indice de sécurité pour les actionnaires et les tiers, et un bon
élément d'appréciation du degré de respect des ratios prudentiels pour le régulateur (cette
appréciation doit être complétée par celle concernant l'évolution des niveaux de risques).
Approche retenue par le Groupe S.G pour la gestion des risques opérationnels:
1
Groupe Société-Générale, Document de référence 2007, page 26.
80
A cette fin, les objectifs poursuivis par le Groupe SG dans ce domaine sont nombreux et
variés, mais aussi complémentaires :
Le Groupe dispose à cet effet d’un historique et d'une base de données des pertes internes
couvrant la plupart des entités, en France comme à l’étranger (structure BHFM). Cette base de
données permet d’analyser les pertes (par catégorie d’événement, cause, ligne d'activité…) et
de suivre leur évolution ainsi que les plans d’actions correctrices proposés.
L'analyse des pertes agrégées (entre 201 et 2004) montre que les risques de Fraude
interne et Litiges avec les autorités dépassent de loin les autres types de risques (comme le
confirme le graphique suivant). Cela serait dû à la concentration des activités du groupe sur la
banque de détail et le financement d'investissement qui sont porteurs de ces types de risques.
81
SECTION 2 : CLASSIFICATIOIN ET CARTOGRAPHIE DES RISQUES
OPÉRATIONNELS A LA SOCIÉTÉ-GÉNÉRALE ALGÉRIE:
Avant d'entamer le processus de cartographie des risques opérationnels à la Société
Générale Algérie, il est nécessaire de s'entendre sur une définition commune à travers toutes
les entités du Groupe, et une nomenclature de risques unique et exhaustive.
Le risque opérationnel (RO) est Défini par le Groupe comme étant " le risque de perte
résultant d’une inadaptation ou d’une défaillance imputable à des procédures, personnels et
systèmes internes, ou à des événements extérieurs, y compris les évènements de faible
probabilité d’occurrence, mais à risque de perte élevé." 1
Cette définition rejoint celle donnée par le comité de Bâle dans son premier document
consultatif. Il est cependant intéressant d'y relever la mise en valeur de l'importance des
événements rares, et aux conséquences désastreuses.
NB: Il est à noter qu’au sein du Groupe SG, le risque d’image est inclus dans la définition du
risque opérationnel (contrairement à la définition donnée par le Comité de Bâle). 2
Au Groupe SG, le référentiel des risques opérationnels est composé de huit (8) catégories
d’événements représentent les manifestations concrètes possibles ces dits risques. Chaque
catégorie d’événement est ensuite déclinée en une ou plusieurs sous-catégories d’événements
mutuellement exclusives (on peut y compter 49 sous-catégories).
Cela est n'est bien évidemment pas contraire aux recommandations du Comité de Bâle, qui
autorise les établissements à choisir une nomenclature de risques personnalisée, adéquate à
leurs types d'activités et à leurs environnements. Néanmoins, le choix d'une classification ou
une autre doit être justifié et argumenté.
Dans la nomenclature adoptée par le Groupe S.G, on peut remarquer qu'une catégorie entière
a été consacrée aux défaillances des systèmes d'information, un risque qui est très significatif
de nos jours.
1
Rencontres RISQ, Point d'étape sur le dispositif risques opérationnels, 13 Juin 2007 (www.socgen.com )
2
Projet Bâle II au Groupe SG- Risque Opérationnel -Politique de collecte des pertes internes -Version 2.9
82
Erreurs de Fraude et Activités non
Litiges Litiges avec Pertes des
"Pricing" ou Erreurs autres autorisées sur
commer- les les marchés moyens
d'évaluation d’exécution activités
ciaux autorités (Rogue trading d’exploitation
du risque criminelles
83
Cartographie des risques intrinsèques à la S.G.A
Dans le cadre de l'exercice RCSA (Auto-évaluation des Risques et des contrôles) qui
sera traité plus loin dans notre cas pratique, une cartographie des risques intrinsèques a été
mise en place par la Direction du groupe, et renseignée par la S.G. Algérie.
Cette cartographie vise à évaluer l'exposition de la filiale (SGA) aux différentes catégories et
sous-catégories d'événements, en tenant compte uniquement de l'environnement dans lequel
elle opère (le système bancaire et l'environnement juridique algérien), et sans tenir compte du
dispositif de contrôle et de prévention des risques.
La cartographie des risques intrinsèques élaborée par le Groupe S.G est un document
comportant les 8 catégories et les 49 sous-catégories d'événements; chacune est bien définie et
illustrée par des exemples pratiques pour chaque ligne de métier concernée, et suivie d'une
grille d'évaluation du degré d'exposition de la filiale au risque en question.
Pour illustrer cela, nous allons donner l'exemple du risque de "défaillance du matériel" de la
catégorie "Défaillance des systèmes" tel qu'il est représenté à la cartographie des risques
intrinsèques de la S.G.A:
Sont inclus dans cette catégorie les défaillances de systèmes d'information (hardware,
software, communications), de leurs dispositifs de sécurité logique ou physique, ainsi que les
défaillances relatives aux projets informatiques.
Les événements classés dans cette catégorie sont ceux qui concernent une interruption
ou un dysfonctionnement des systèmes informatiques et des et de communication internes.
L'indisponibilité des systèmes gérés par des fournisseurs de services externes (système
de cotation électronique de bourse, système de cotation d'ordres, de compensation centrale de
paiement...etc.) est classée en catégorie "perte de moyen d'exploitation - perte de service".
84
Métiers Exemples
-Banque de détail Dysfonctionnement dû à la capacité de stockage du système, la vétusté du matériel
-Banque Dysfonctionnement dû à une mise à niveau non faite
d'investissement
Dysfonctionnement dû à l'insuffisance du système d'architecture
-Fonctions
transversales Dysfonctionnement dû à une maintenance insuffisante
Justification
NB: La colonne "Justification" n'est généralement renseignée que lorsqu'il s'agit de risque
"faible" ou "non exposé".
- La plupart des risques sont classés "élevé" ou "très élevé", chose qui est due à la complexité
de l'environnement bancaire, juridique et sécuritaire dont opère la S.G.A.
-Les risques qui ne représentent par de sérieuses menaces sont ceux liés aux opérations sur le
marché (cela est dû à la non existence de telles activités), et ceux liés au non respect de
certaines règlementations (lois contre la discrimination, lois sur l'environnement…).
- Le risque de non respect de la loi bancaire (locale ou française) est aussi l'un des risques les
plus importants, il est classé "très élevé", car entraînant un risque de pénalité très forte.
- Le risque des "contrats ou clauses contractuelles inapplicables" est faible, cela est dû au fait
que la plupart des contrats sont standardisés, ce qui a nécessité une profonde étude de la part
de la banque sur l'applicabilité des clauses.
85
SECTION III: DISPOSITIF DE MESURE DES RISQUES OPÉRATIONNELS AU
GROUPE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE:
La stratégie du Groupe S.G en termes de gestion des risques opérationnels est globalement
axée sur l'exercice RCSA "Risk & Control Self-Assessement" ou "Autoévaluation des Risques
et des Contrôles", qui consiste en l'élaboration des Scorecards Métiers suite à un processus de
cartographie de risques, avec et sans prise en compte des dispositifs de prévention.
Aussi, pour le calcul des fonds propres réglementaires, le Groupe développe un modèle
interne de mesure du risque opérationnel basé sur une Approche par la Distribution des Pertes
(LDA ou Loss Distribution Approach). A cet effet, de nouvelles simulations de calculs ont été
effectuées en 2006 et ont intégré les données de pertes internes, l'impacte des couvertures
d’assurance ainsi que les résultats des analyses de scenarii de chocs majeurs afin de fiabiliser
et stabiliser les paramètres du modèle.
Ajouté aux dispositifs précédents, le niveau des facteurs de risque opérationnel est suivi
régulièrement via un référentiel de KRI (Key Risk Indicators) permettant d'avoir une idée sur
l'exposition des entités du groupe aux risques en suivant les facteurs induisant ces derniers.
Ainsi, les différents dispositifs de mesure (pertes internes, RCSA, KRI, etc.) doivent
permettre :
- d’identifier les lacunes existantes (insuffisances de contrôle interne, nature de pertes
récurrentes, scénarios de sinistre exposant la banque à un risque excessif et non couvert, etc.),
- d’élaborer, face à ces lacunes, des plans d’actions palliatifs,
- de suivre la mise en œuvre effective des actions correspondantes.
Compte tenu des nouvelles règles imposées par le Comité de Bâle (allocation de fonds
propres, communication financière, surveillance prudentielle accrue), il est indispensable pour
le groupe de mesurer finement les pertes opérationnelles et de les identifier en volume et en
nature. Selon la Direction du Groupe, cela a pour motivation :
¾ Au niveau interne :
¾ En externe:
- vis à vis des régulateurs : de respecter les normes réglementaires de fonds propres
- vis à vis des agences de notations : d'influencer positivement la notation de la SG.
86
Objectif de la collecte des pertes:
Le Groupe a mis en place une procédure de collecte des pertes internes constatées
principalement pour mieux connaître, maîtriser le risque opérationnel afin de pouvoir l'évaluer
le gérer, et allouer ainsi les fonds propres permettant de le couvrir, comme l’exige la
réglementation Bâle II. Le Groupe voit donc comme utilité à cette procédure de:
- Répondre aux exigences de Bâle II pour les banques ayant retenu la méthode AMA pour le
calcul des Fonds Propres (le cas du Groupe SG).
- Alimenter en Central une base de données qui permet de calculer le montant de capital à
allouer pour couvrir ce risque.
- Entreprendre des actions afin de réduire, prévenir et couvrir le RO.
Les pertes qui seraient collectées sont déclarées au niveau central pour constituer une
base de données de pertes internes à l'aide d'un progiciel appelé "OpeRisk Monitor", que nous
nous allons présenter plus loin dans notre mémoire.
Sont à déclarer lorsqu'elles sont comptabilisées les pertes associées à l'une des catégories
d'événements suivantes:
1-Les événements de risque opérationnel: La réalisation d’un événement se traduisant par une
perte financière au compte de résultat doit être déclarée au moment de sa comptabilisation.
Exemples: les pertes dues à un vol d'espèces, un piratage informatique… sont déclarées
comme étant des événements de risque opérationnel.
2-Les événements de Risque Opérationnel associé à un Risque de Crédit (RO/RC): les pertes
associées à ces événements sont déclarées même si elles ne sont pas prises en compte dans le
calcul du capital exigé au titre du RO.
Exemple: Lors d'une opération de crédit, la banque commet une erreur lors de la constitution
d'une garantie (ex: erreur dans la dénomination de la contrepartie dans un acte d'hypothèque),
et la contrepartie se relève par la suite défaillante (risque de crédit). On considère qu'il y a
perte opérationnelle associée à du risque de crédit à hauteur du montant garanti par la sûreté.
4- Les quasi-pertes: Des événements de risque opérationnel qui n’ont pas eu d’impact
financier, mais qui auraient pu en avoir un. Même si leur déclaration n’est pas obligatoire, ces
informations sont utiles pour analyser des sources de risques et des éventuelles failles dans les
contrôles. Exemple: Une tentative d'attentat terroriste contre une agence de la banque a
échoué, mais aurait pu avoir un impacte financier si elle est survenue: cela est une quasi-perte.
Les seuils de déclaration et les pertes à déclarer:
Les montants à prendre en compte dans la déclaration d'une perte sont ceux liés à l’événement
l'ayant générée (impact financier brut avant toute récupération ou encaissement indemnisation
d’assurances), les coûts associés ainsi que les coûts des évènements connexes.
¾ Coûts associés : Ce sont de coûts inévitables, nécessaires pour la résolution de
l'événement, comme le coût de réparation des actifs endommagés, frais de consultant externe
pour étudier les causes ou résoudre l’incident, honoraires d’avocats, huissiers, coûts
exceptionnels affectés à la résolution de l’incident (heures supplémentaires, embauche de
personnel intérimaire…).
¾ Evénements connexes : Des événements reliés à l’événement initial, et qui n'auraient pas
lieu si l'événement principal ne s'était pas produit.
Exemple: une fraude informatique a généré des coûts de remise en état du système
d’information. Ultérieurement, des clients, invoquant la responsabilité de la banque pour des
préjudices subis du fait de cette fraude, engagent des actions judiciaires qui génèrent des frais
de procédure à la charge de la banque.
NB: -Pour l'entité SGCIB (filiale du groupe exerçant l'activité de Banque d'Investissement), le
seuil de déclaration est fixé à 25000 € au lieu de 10000 €.
- Par exception, toute perte potentiellement supérieure à 1 million d’euros, doit être
enregistrée en montant dès que l’incident générateur est identifié et même si les pertes ne sont
pas encore arrêtées ou provisionnées
88
Les montants à ne pas déclarer suite à un événement de risque opérationnel sont :
- Les coûts dus à un changement de stratégie commerciale (risque stratégique),
- Le PNB ou les profits potentiels non réalisés, (manque à gagner) du fait d’une incapacité
temporaire à travailler liée à un événement de risque opérationnel (coût d’opportunité),
- Les sommes dépensées pour des gestes commerciaux (EX: la banque décide de rembourser
un client privilégié suite à un litige, or une action en justice lui aurait donné raison, et le client
ne serait pas indemnisé: cela est un geste commercial servant à fidéliser la clientèle).
¾ L'entité déclarante: c'est celle qui déclare (saisie) la perte, même si ce n'est pas à son
niveau que cette dernière est survenue.
¾ L'entité responsable: entité où l’événement de risque s’est produit et qui a la capacité
d’engager des actions correctrices pour éviter que cela ne se reproduise. L'entité responsable
peut être un centre de profit (générant un bénéfice ou un résultat pour la banque, comme
l'agence ou la direction de trésorerie), ou un centre de traitement /support (réalisant des tâches
répétitives pour le compte des autres structures, comme la Direction de la comptabilité).
¾ Ligne de métier imputée : le ou les centres de profit auxquels la perte est imputée. Il s’agit
des entités SG correspondant à l’une des huit lignes-métiers définies par le texte
réglementaire Bâle 2 (cf. Chapitre I). Une fonction support ne peut donc pas être ligne-métier
imputée.
¾ L’entité juridique concernée: c'est la personne morale qui enregistre la perte dans ses
comptes; il s'agit du Groupe S.G lui même ou de l'une de ses filiales.
La déclaration d'un événement de perte:
89
La validation de la déclaration:
La validation est une étape obligatoire pour chaque déclaration de perte: elle constitue un
contrôle de la fiabilité et de la pertinence des déclarations, elle doit être effectuée par une
personne distincte du déclarant. Le validateur doit contrôler notamment:
-L'éligibilité de l'événement au titre de risque opérationnel.
-La cohérence entre le descriptif de l'événement et son classement en sous-catégorie de risque.
-La cohérence du montant de la perte avec la devise associée.
-Le renseignement des autres informations (entité responsable, mesures correctrices…).
La modification/ suppression d'une déclaration:
Par contre, la suppression d'un événement de perte déjà validé dans la base n'est
possible qu'avec l'accord préalable de PRES/BA2/OPE (l'entité responsable de l'application
du projet Bâle II dans le Groupe) dès lors que son montant brut (avant récupérations) est
supérieur ou égal au seuil de 100.000 Euros. Elle doit être justifiée et documentée.
Présentation de l'outil de saisie des pertes "OpRisk Monitor"
La collecte des données de pertes internes (imposée par le comité de Bâle pour toutes
les banques ayant choisi une méthode AMA) doit répondre à des critères précis. Ainsi, les
banques devront avoir un historique de pertes de 5 ans (ou au minimum 3 ans au démarrage).
A cet effet, le Groupe S.G s'est doté du logiciel OpeRisk Monitor permettant une meilleure
organisation de la collecte, et l'accès direct à la base de données centralisée des pertes afin de:
- limiter les risques d’erreurs liés à la multiplication des étapes de saisie manuelle.
- gagner du temps en permettant des saisies au fil de l’eau et une intégration dans la base de
données des pertes en temps réel.
-sécuriser le circuit de validation.
- consulter à tout moment la base de donnés des pertes en fonction des habilitations et du
périmètre des utilisateurs.
- suivre une perte tout au long du circuit de validation.
Les utilisateurs pourront accéder à l’outil via une interface accessible par le navigateur
Intranet/Internet. L'accès est sécurisé par un mot de passe individualisé, et l'utilisateur aura
l'interface ayant toutes les informations nécessaires pour l'identification de l'événement de
perte (cette interface est présentée en annexe à la fin du mémoire).
Pour illustrer la déclaration d'un événement sur OpeRisk Monitor, voici un exemple de
déclaration de perte auquel on a assisté durant notre stage:
90
SAS OpRisk Monitor
Informations générales sur l'événement
Type d'impact:
Classification Etat de l'événement:
Perte
générale: Important Comptabilisé en perte/gain
Perte
* Titre de l'événement * Pays de l'incident
Pénalité pour dépôt tardif de la déclaration mensuelle Algérie
* Description de l'événement
Les Indicateurs Clés de Risque (Key Risk Indicators) sont des éléments qui permettent
de détecter les risques avant leur survenance, ils peuvent être isolés, identifiés et mesurés.
Utilisés correctement, ces indicateurs sont considérés comme outils de comparaison de
l'exposition au risque entre les unités d'une même banque, ou entre banques de même niveau.
Le Groupe défini l'indicateur clé de risques (KRI) comme étant "une donnée objective et
mesurable devant permettre d’évaluer un ou plusieurs risques clé et ainsi d’améliorer leur
pilotage". 1 Donnée objective et mesurable: signifie qu'elle est quantifiable, facilement
reproductible, documenté et auditable.
Les indicateurs de risque les plus connus sont la rapidité de la croissance, le lancement de
nouveaux produits, la rotation des employés, les ruptures de transactions, les pannes de
système, le nombre de litiges et de réclamations…etc.
Dans le cadre des "saines pratiques pour la gestion et la surveillance du risque opérationnel",
le comité de Bâle recommande aux banques de mettre en place une gestion proactive de leurs
risques opérationnels par le suivi de leurs Indicateurs Clés de Risque. La mise en œuvre de
cette recommandation devient obligatoire pour les banques (à l’exemple de Société
Générale), qui ont choisi la méthode AMA pour le calcul des exigences minimales de fonds
propres au titre des risques opérationnels.
En pratique, les KRI sont des statistiques et/ou diverses mesures qui peuvent donner une idée
de l’exposition d’une entité ou de métiers aux risques. Ils sont revus de façon périodique
(chaque mois ou chaque trimestre) pour alerter la banque sur les modifications ou évolutions
porteuses de risques.
L’identification des KRI est assurée par les responsables des Branches, des lignes métiers,
des entités filiales ou succursales, des fonctions supports ou des filières. Les KRI doivent être
compris, adoptés par tout le monde et vérifiables. Ainsi, ils doivent être suffisamment
documentés pour permettre leur revue par l’audit interne, l’Inspection Générale et les
régulateurs.
1
Société Générale- Projet Bâle II – Risque opérationnel - Policy KRI
92
Référentiel des KRI à la SGA:
93
Le tableau suivant reprend quelques exemples de KRI relatifs aux deux premières
catégories de risques SG: "litiges commerciaux" et "litiges avec les autorités:
Catégorie Sous-Catégorie d'événement SG Exemples de KRI
d'événement
Litiges 1 Litiges sur activités de conseil Nombre de litiges juridiques en cours
commerciaux
2 Pratiques commerciales inappropriées
Nombre de plaintes reçues (demandes de
3 Inadéquation des produits proposés compensation)
Tableau n°10: Exemples de KRI pour les deux premières lignes de métier
Un reporting régulier des KRI est effectué par la SGA, le niveau des indicateurs
"obligatoires", ainsi que celui de quelques indicateurs facultatif est transmis trimestriellement
à la BHFM pour appréciation et recommandations.
Le RCSA ou "l'Autoévaluation des Risques et des contrôles" est l'un des plus
performants outils de mesure et de pilotage des risques opérationnels à la SGA. Il s'agit d'une
Le RCSA a pour but d’évaluer les risques résiduels auxquels la banque est exposée:
a- En évaluant les risques intrinsèques existants (risques inhérents à la nature de l’activité en
faisant abstraction de l’environnement de prévention et de contrôle).
b- Puis en appréciant la qualité des dispositifs de prévention et de contrôle en place
permettant de réduire ces risques (existence et efficacité des dispositifs de détection et de
prévention des risques et/ou leur capacité à en diminuer les impacts financiers)
c- Enfin, en déduisant l’exposition aux risques résiduels (après prise en compte de
l'atténuation des risques réalisée par l’environnement de prévention et de contrôle, mais sans
prise en compte des couvertures d’assurance).
Cet exercice doit permettre d’identifier les zones de faiblesse, de mettre en place des mesures
de prévention et de contrôle ainsi que des plans d’actions correctrices ont été conçus.
Démarche de l'exercice RCSA:
94
Pour piloter les risques, il faut d'abord les identifier et mesurer. La démarche de
l'exercice RCSA est donc axée sur trois grandes étapes: Elaboration de la cartographie des
risques intrinsèques, appréciation du dispositif de contrôle et de prévention, et enfin
estimation des risques résiduels.
1- Elaboration de la cartographie des risques intrinsèques:
L’établissement de la cartographie des risques intrinsèques est effectué par les principaux
responsables opérationnels de la filiale. Il s'agit d'estimer le niveau des risques en tenant
compte uniquement de l'environnement dans lequel opère la banque, et sans prendre en
compte quelconque dispositif de prévention et d'atténuation: Il s'agit de l'appréciation de la
sécurité de l'environnement auquel appartient la banque.
A cet effet, une cartographie des risques intrinsèques (traitée précédemment dans notre
mémoire) est mise en place par la Direction du Groupe et renseignée par la SGA. Cette
dernière s'appuie par le référentiel des risques opérationnels adopté par le Groupe; l'exposition
à chaque sous-catégorie de risque étant appréciée par une note allant de "o" jusqu'à "4".
0 Non exposé
1 Faible
2 Modéré
3 Elevé
4 Très élevé
Exemple: Une agence SGA est fortement exposée au risque "Erreur d'exécution"; la note qui
sera attribuée à cette sous-catégorie dans la cartographie des risques intrinsèques est "4".
NB: Les cartographies des risques intrinsèques doivent être obligatoirement commentées.
Après évaluation, les cartographies des filiales sont validées par leurs Directions respectives
et par BHFM siège.
Afin d'évaluer de tels dispositifs, la SGA a mis en place les "Scorecard Métier", qui
sont une sorte de questionnaires adaptés pour chaque structure. Les Scorecard métier sont
ensuite agrégées dans une Scorecard globale (contenant dans le cas de SGA 1946 questions).
Pour chaque risque, la Scorecard métier contient -entre autres- les informations suivantes:
95
- La sous-catégorie d'événement: représentant une parmi les manifestations concrètes
possibles des risques pour la banque.
- Les facteurs de risques: Il est nécessaire d’identifier les principales causes internes ou
externes de ces manifestations (les catégories d'événement) : ce sont les facteurs de risques.
Exemple : Insuffisances des procédures de gestion des réclamations clientèle.
- La notation des questions et leur justification: la mise en place d’une Scorecard a pour
objectif de permettre la mise en évidence :
-l’existence ou l’absence de dispositifs de prévention et de contrôle,
-la qualité des dispositifs de prévention et de contrôle existants.
Une note allant de "1" à "4" sert à apprécier le dispositif de contrôle de chaque risque:
4 Satisfaisant
3 Assez bon
2 Faible
1 Très faible
NB: Nous tenons à signaler que BHFM a décidé de ne pas utiliser cette possibilité.
Toute scorecard entité renseignée et notée doit être envoyées par le noteur à sa hiérarchie pour
validation. Le valideur doit vérifier que toutes les questions ont bien été notées, qu'une
justification valable a été fournie pour chaque note et pondération éventuelle des facteurs de
risque, qu'une cohérence des notes pour l’ensemble des entités de son périmètre est assurée.
Afin de finaliser cette étape, nous avons jugé utile de citer cet exemple de facteur de
risque évalué dans la scorecard entité: Il s'agit du facteur de risque "sécurité des
équipements" et concerne le métier de "Sécurité des systèmes d'information". Il a été repris
tel qu'il a été renseigné à la Scorecard.
Catégorie Sous-catégorie
Question Note* Justification
d'événement d'événement
Fraude et Piratage informatique et Les équipements critiques sont- chaque site est doté
autres autres attaques ils équipés d'onduleurs pour d'un onduleur et
activités malveillantes des systèmes faire face aux coupures 4 d'un générateur
criminelles informatiques de la banque d'énergie électrique ? électrique
par des tiers
Tableau n°11: Exemple de risque évalué à la Scorecard Métier "Sécurité des systèmes d'information" SGA.
Il s'agit de la dernière étape du RCSA, elle consiste à estimer les risques par catégorie
d’événement et par ligne métier au sein des branches ou par Direction Fonctionnelle, en
prenant en compte les différents dispositifs de prévention et d'atténuation des risques mis en
place par chaque entité évaluée.
La cartographie des risques résiduels résulte des notes consolidées des risques intrinsèques et
de celles du dispositif de prévention et de contrôle. Elle doit obligatoirement être commentée.
Les risques résiduels doivent être quantifiés par le responsable de la Ligne Métier
selon l’échelle de quantification fixée par la Direction de l’entité. Cette échelle est identique
pour les risques résiduels et pour les risques intrinsèques (lorsqu'elle existe).
97
Détermination du niveau du risque résiduel:
Comme les risques intrinsèques et le niveau de contrôle, une note est attribuée au
risque résiduel. Cette note est obtenue par division de la note du risques intrinsèque par la
note du dispositif de contrôle consolidée pour chaque catégorie d’événement (ou chaque sous-
catégorie d’événement si la Branche ou l’entité le souhaite). Un paramètre (note) d'ajustement
est parfois ajouté à la note obtenue afin de consolider le poids de certains risques.
- Le paramètre d'ajustement peut être de "1" à "2", il est ajouté notamment pour les risques
« élevés » et « très élevés » quand les notes du dispositif de prévention sont « Faibles » ou
« Assez bonnes ». En effet, dans ces cas-là, il est attaché - par prudence - plus d’importance à
la note du Risque Intrinsèque qu’à celle de la qualité des mesures de prévention et de
contrôle.
La note obtenue (score) correspond à une évaluation du risque résiduel comme suit:
Le score ainsi obtenu permettra d'identifier les zones de faiblesse des mesures de
prévention et de contrôle et de mettre en œuvre des plans d’actions correctrices.
Afin de compléter les données historiques (collectées par la procédure de collecte des
pertes internes "LDA"), et les données prospectives (construites partiellement par la
procédure du RCSA), le groupe essaye de compléter sa base de données en intégrant les
données afférentes aux événements rares mais à fort impacte, par la mise en place une
procédure appelée "Analyse de scénarii" et par abréviation "AS" .
La liste des scénarios, revue annuellement, doit couvrir de façon satisfaisante les
risques les plus sévères au regard des activités du Groupe. Elle regroupe les scénarios des
pôles (touchant une seule entité du Groupe à la fois), et les scénarios transversaux
(concernant simultanément plusieurs Pôles ou entités du Groupe).
Les Grandes Etapes d'une Analyse de Scénarii (AS):
¾ Décrire l’événement de risques et ses conséquences sur les entités concernées,
¾ Caractériser l’événement de risque par des fréquences d’occurrence ou des temps de
retour, associés à des sévérités,
¾ Identifier et évaluer les différents types d’impacts financiers,
¾ Présenter les montants et les fréquences de façon à pouvoir les intégrer dans le calcul du
capital réglementaire AMA,
¾ Identifier les mesures de réduction prises (contrôle, PCA, couvertures d’assurance).
L’identification des scénarios à étudier découle de l’analyse d’éléments propres au
dispositif AMA et/ou externes que sont : les résultats du RCSA, la qualité des dispositifs de
prévention et de continuité d’activité "PCA", les pertes internes historiques "PI", les bases de
Ex : Un scénario dont la sévérité maximale est évaluée à 40M€ pour un temps de retour d’1
fois tous les 140 ans sera considéré comme un scénario extrême. Tandis qu'un scénario dont la
sévérité maximale est évaluée à 100M€ pour un temps de retour d’1 fois tous les 1500 ans ne
sera pas considéré comme un scénario extrême, et ne sera pas pris en considération.
Tableau n°12: Exemple de réalisation des AS sur la base des cartographies du RCSA
NB: -Pour les scénarios extrêmes, il est recommandé de ne pas considérer un périmètre
d’activité plus fin que celui d’une filiale ou d’une sous-ligne métier dans un pays.
-Un même scénario peut regrouper plusieurs sous-catégories de risques dans une même
catégorie d’événement. EX: litige sur activités de conseil et insuffisance du service au client.
-Les Pôles peuvent -à leur initiative- définir leurs zones de risque en utilisant des
niveaux plus contraignants (exemple : risque résiduel noté au moins 2, perte de 700000 €).
Cohérence entre les pertes estimées par l'AS et les données de pertes:
Le chiffrage de l’AS, effectué essentiellement "à dire d’experts ", doit être comparé
aux pertes internes (PI) disponibles afin de garantir une vraisemblance des estimations: c'est
l'un des critères les plus importants pour la validation des scénarii proposés. Il est
indispensable de réaliser certains contrôles de cohérence entre les données empiriques de l’AS
et les PI disponibles sur la zone de risque commune (ou comparable):
¾ Comparaison des sévérités: Une justification est à fournir lorsque la sévérité maximale de
l’AS est inférieure ou égale à la PI la plus élevée sur la zone de risque correspondante (car
cela voudrait dire que le scénario testé n'est pas le pire des cas qui pourraient se présenter).
¾ Comparaison des temps de retours: Ce contrôle de cohérence est à effectuer sur des
montants de perte AS et PI de même ordre de grandeur. Les montants de l’AS doivent
cependant être supérieurs à ceux des pertes internes:
La règle dans ce cas est que chaque hypothèse de perte de l’AS doit enregistrer au
maximum un temps de retour (TR) deux (2) fois supérieur à celui de la perte interne. Au-
101
delà, les Pôles doivent fournir une explication sur la différence considérable des délais de
retours. Cependant, l’historique de pertes du Groupe ne permet pas d’effectuer des contrôles
de cohérence au-delà d’un certain nombre d’années, car le Groupe ne dispose en 2007 que
d’un historique de perte maximum de 6 ans. Pour illustrer ces contrôles de cohérence, nous
allons en proposer quelques exemples dans le tableau suivant:
ETAPE 1 : ETAPE 2 :
Comparaison des Comparaison des TR Rapport
Effectuer une
Hypothèses pertes AS et des PI Rapport des pertes comparaison
de l’AS et des PI des TR
AS/PI
Pertes Données des TR ? AS/PI
TR de
de l’AS des PI TR des PI
l’AS
1 / 0.25 =4
1 / 0.25 an
Hypothèse 1 0.5 M€ 0.5 M€ égales oui 1 / an explication
(trimestrielles)
nécessaire
3 /2 = 1.5
Même ordre de
Hypothèse 2 0.5 M€ 0.47 M€ oui 1 / 3 ans 1 / 2 ans pas
grandeur
d'explication
Ecart trop important Pas de contrôle
Hypothèse 3 4.2 M€ 1 M€ entre la perte de l’AS de cohérence:
et celle de la PI le scénario est
rejeté
Même ordre de 15 / 6 = 2.5
Hypothèse 4 7 M€ 6.8 M€ oui 1 / 15 ans 1 / 6 ans explication
grandeur
nécessaire
Pas de PI disponible Pas de contrôle
Hypothèse 5 10 M€ actuellement pour ce de cohérence
montant possible
Tableau n°13: Exemple de contrôle de cohérence entre les données de pertes et de l'AS.
NB: Des contrôles de vraisemblance entre les données des AS et les pertes externes
disponibles sur le sujet doivent aussi être effectués.
102
CONCLUSION
Ces dernières années, d’énormes efforts ont été déployés par le Groupe Société-
Générale pour améliorer sa gestion du risque opérationnel. En effet, le Groupe a modernisé
son système d’information pour répondre aux exigences pratiques de la collecte de données
sur le risque opérationnel. Cela est devenu possible avec le progiciel OpeRisk-Monitor qui a
totalement été déployé en 2005, ainsi qu'un réseau de plus de 600 correspondants permettant
la liaison entre ses différentes structures, et un management des risques au niveau central.
Concernant la Société-Générale Algérie (SGA), la gestion des risques opérationnels se
limite à leur indentification (définition, référentiel et cartographies) et à leur quantification et
suivi (collecte des données de pertes internes, exercice du RCSA, suivi des KRI...).
En ce qui est de la couverture des risques opérationnels, elle n'est pas encore explicite
à la SGA, elle est assurée implicitement par le dispositif de contrôle interne, et la souscription
de quelques polices auprès des sociétés d'assurance nationales (assurance de biens, assurance
incendies...). De plus, la SGA n'a enregistré (depuis la création du service SglRoc à nos jours)
qu'une douzaine d'événement de pertes, dont les montants ne sont pas importants; ce qui
constitue un historique insuffisant, et des données non exhaustives, et tarde par conséquent la
mise en place d'un dispositif particulier de couverture.
Pour les Plans de Continuité d'Activité (PCA), nécessaire à la gestion des situations de
crise et de sinistres majeurs, ils ne sont pas encore mis en place à la SGA: le groupe a
construit quelques PCA pour les Directions stratégiques, mais la plupart ne sont qu'en phase
théorique, et ne sont pas encore opérationnels.
Pour toutes ces raisons, nous nous sommes contentés de ne traiter dans ce dernier
chapitre que l'identification et la mesure des risques opérationnels à la Société-Générale
Algérie. Néanmoins, à notre avis, le stade atteint par la SGA est assez satisfaisant, comparée
aux autres banques de la place, et vu la réglementation de la banque d'Algérie qui n'incite pas
(à nos jours) les banques pour la prise en compte des risques opérationnels dans le calcul des
exigences de fonds propres réglementaires.
En effet, en Algérie seul Bâle I est en vigueur, car nos banques ne sont pas encore
prêtes à l'application du nouveau ratio de solvabilité, et notre environnement réglementaire
n'est pas très incitatif à ce sujet. Le risque Opérationnel est néanmoins évoqué dans le
règlement BA n° 02-03 du 14 novembre 2002 portant sur le contrôle interne des banques et
des établissements financiers et qui a pour objet de "définir le contenu du contrôle interne que
les banques et les établissements financiers doivent mettre en place, en particulier, les
systèmes de mesure et d'analyse des risques et les systèmes de leur surveillance et maîtrise":
Au sens du présent règlement, on entend par risque opérationnel le "risque résultant
103
d'insuffisances de conception, d'organisation et de mise en œuvre des procédures
d'enregistrement dans le système comptable et plus généralement dans les systèmes
d'information de l'ensemble des événements relatifs aux opérations de la banque ou de
l'établissement financier concerné". La Banque d’Algérie a adressé de même, en ce début
d’année 2007, un questionnaire aux banques à l’effet d’analyser la situation de ces dernières
par rapport à Bâle II, dans lequel une partie a été consacrée à des question se rapportant à la
disponibilité de nos banques à mettre en place des méthodes Standards (SA) et Avancées
(AMA) pour la mesure des risques opérationnels ; aucune date (ultimatum) n’est cependant
arrêtée pour ce passage à Bâle II, et encore moins le plan d’action à suivre pour l'application
du nouveau ratio de solvabilité.
104
CONCLUSION GENERALE
La réforme Bâle II du ratio international de solvabilité bancaire s'inscrit dans une démarche
mondiale de réglementation de la profession bancaire remontant à la fin des années 80, dont l’objectif
premier est de prévenir les faillites des banques. L'aspect le plus novateur des nouveaux accords est
que désormais, la réforme ne se limite plus aux seuls risques financiers « classiques », comme le
risque de crédit ou les risques de marché (risque de change, risque de taux, etc.), mais couvre aussi le
Risque Opérationnel. En effet c'est pour la première fois que le risque opérationnel va:
106
BIBLIOGRAPHIE
(I) OUVRAGES
3) RONCALLI Thierry, "La Gestion des Risques Financier", Edition Economica, Paris
2004, 455 pages.
4) SARDI Antoine, "Audit et Contrôle Interne Bancaires", Editions AFGES, Paris, 2003,
1099 pages.
5) SARDI Antoine, "Bâle II", Editions AFGES, Paris, 2004, 304 pages
9) FARCHOT Antoine & RONCALLI Thierry : "mixing internal and external data for
managing Operational Risk", Groupe de Recherche Opérationnelle (GRO), Crédit
Lyonnais, Paris, Janvier 2002.
10) MAURER Frantz, "Quelles données pour le risque opérationnel ? ", BANQUE
stratégie, Novembre 2006, N° 242, REVUE BANQUE EDITIONS, Paris, p 30 à 38.
107
12) VERET Catherine, "l'assurance comme technique de réduction de risques", Revue
d'Economie Financière n° 84 Juin 2006, Edition: l'Association d'Economie Financière,
Paris, p 73 à 92.
13) INEUM Consulting: "Préparation des banques à l’application des normes Bâle II",
séminaire ABEF, Alger, 16 Novembre 2006.
14) LAWERENCE David: "Loss data approach", Séminaire à Citi Bank, Septembre
2003.
15) MEKOUAR Rachid: "quantification des risques dans le secteur bancaire; approches
résultant des recommandations du Comité de Bâle 2", séminaire AMRAE, 2003.
16) MEKOUAR Rachid: "quantification des risques dans le secteur bancaire; approches
résultant des recommandations du Comité de Bâle 2", séminaire AMRAE, 2003.
17) ZUBERBUHLER Daniel: " Bâle II: incidences sur les banques suisses et leurs
crédits aux PME", Commission Fédérale des Banques Suisses, CVCI - Assemblée
générale du 9 avril 2003.
18) "Document de Référence pour l'année 2006", Groupe Société Générale, 2006.
19) "Document de Référence pour l'année 2007", Groupe Société Générale, 2007.
20) "Risques Opérationnels et stratégie bancaire", Séminaire à KPMG, Décembre 2003.
21) "The Operationnel Risk Directory 2005", OpeRisk Advisory, mai 2005.
23) "Deuxième document consultatif sur la revision des exigencies en fonds propres",
Commission Bancaire Européenne ,2003.
24) "Règlement n° 02-03 du 14 novembre 2002 portant sur le contrôle interne des
banques et des établissements financiers", Banque d'Algérie.
25) "Sound Practices for the Management and Supervision of Operational Risk", Comité
de Bâle, Juin 2003.
108
(V) SITES INTERNET
30) http://www.marches-financiers.net
31) http://www.voirin-consultants.com
32) http://www.xerion-finance.com
109
Liste des figures:
Figure n°1: Nomenclature des risques bancaires selon la Banque Mondiale.
Graphique n°2: Répartition des pertes opérationnelles au Groupe SG entre (2001 et 2004).
Tableau n° 8: Evolution du PNB et des Fonds Propres Moyens pour la période (2005-2007)
Tableau n°10: Exemples de KRI pour les deux premières lignes de métier
Tableau n°11: Exemple de risque évalué à la Scorecard Métier "Sécurité des systèmes
d'information" SGA.
Tableau n°12: Exemple de réalisation des AS sur la base des cartographies du RCSA.
Tableau n°13: Exemple de contrôle de cohérence entre les données de pertes et de l'AS.
110
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE...................................................................................... 01
CHAPITRE PRELIMINAIRE......................................................................................... 03
1- Le risque de Crédit....................................................................................................... 03
2- Le risque de Marché.....................................................................................................03
3- Le risque Opérationnel................................................................................................. 04
4- Autres Risques............................................................................................................. 04
111
CHAPITRE II: DETERMINATION DES EXIGENCES EN FONDS PROPRES ET
MESURE DU RISQUE OPERATIONNEL................................................................ 30
SECTION1: APPROCHE PAR INDICATEUR DE BASE (B.I.A).................................. 32
SECTION2: APPROCHE STANDARDISEE (S.A)...................................................... 33
Critères d'éligibilité pour l'Approche Standard..................................................... 34
a- Critères généraux.......................................................................................... 34
b- Critères qualitatifs......................................................................................... 34
SECTION3: APPROCHE PAR LES MESURES AVANCEES (A.M.A)........................... 35
Critères d'éligibilité pour les Méthodes Avancées................................................ 35
a- Critères qualitatifs......................................................................................... 35
b- Critères quantitatifs....................................................................................... 36
SECTION4: MESURE DU RISQUE OPERATIONNEL................................................. 38
1- Cartographie des risques opérationnels............................................................. 39
Démarche de la cartographie des risques.............................................................. 39
a- Représentation des processus d'activités et risques associés........................ 40
b- Identification et évaluation des risques bruts................................................ 40
c- Appréciation du dispositif de maitrise et évaluation du risque net............... 41
d- Classification des risques.............................................................................. 42
2-Mesure du risque opérationnel par la méthode Scorecard................................. 43
a- Définition des éléments influençant le score................................................ 43
b- Particularités de la Méthode Scorecard........................................................ 44
3- Méthode des Scénarios..................................................................................... 46
a- Génération et choix des scénarios................................................................. 47
b- validation des scénarios proposés................................................................. 48
c- Appréciation de la qualité des données......................................................... 48
d- Détermination du modèle et des paramètres................................................. 48
e- Restitution des résultats................................................................................ 49
4- Méthode des Données de Pertes Internes (LDA).............................................. 49
a- Principe de l'approche LDA.......................................................................... 49
b- Démarche de l'approche LDA....................................................................... 50
c- Difficulté de mise en œuvre d'une approche LDA........................................ 54
CONCLUSION............................................................................................................ 55
112
CHAPITRE III : METHODES DE COUVERTURE DES RISQUES
OPERATIONNELS........................................................................................................... 58
113
SECTION3: DISPOSITIF DE MESURE DES R.O AU GROUPE SOCIETE GENERALE.. 86
1- La collecte des pertes internes..................................................................................... 86
a- Objectif de la collecte des pertes................................................................... 87
b- Le type de pertes à déclarer.......................................................................... 87
c- Les seuils de déclaration et les pertes à déclarer........................................... 88
d- La déclaration d'un événement de perte........................................................ 89
e- La validation de la déclaration...................................................................... 90
f- La modification/ suppression d'une déclaration............................................ 90
g- Présentation de l'outil de saisie des pertes "OpRisk Monitor"...................... 90
2- Le Suivi des Indicateurs Clés de Risque (KRI)........................................................... 92
a- Objectif des KRI........................................................................................... 92
b- Détermination des KRI................................................................................. 92
c- Référentiel des KRI à la SGA...................................................................... 93
3- L'Exercice RCSA (Risk & Control Self Assessement)..................................... 94
Démarche de l'Exercice RCSA............................................................................. 95
a- Elaboration de la cartographie des risques intrinsèques............................... 95
b- Evaluation du dispositif de prévention et de contrôle.................................. 95
c- Elaboration de la Cartographie des risques résiduels.................................... 97
d- Fréquence de l'Exercice RCSA..................................................................... 99
4- L'Analyse des Scénarii..................................................................................... 99
a- Les Grandes Etapes d'une Analyse de Scénarii (AS)................................... 99
b- Les Scénarios extrêmes................................................................................ 100
c- Les critères liés à la "zone de risque" objet de l'AS...................................... 100
d- Cohérence entre les pertes estimées par l'AS et les données de pertes......... 101
e- Validation et mise à jour de la liste des scénarios........................................ 102
CONCLUSION........................................................................................................... 103
Bibliographie............................................................................................................ 107
114