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Le long d’une ligne, à cause des pertes dues au guidage, le niveau du signal
décroît de façon exponentielle avec la distance. Dans la propagation rayonnée
en espace libre, l’énergie reçue ne décroît que comme l’inverse du carré de la
distance. À partir d’une certaine distance, la propagation rayonnée présente donc
une atténuation beaucoup plus faible que la propagation guidée. Par exemple,
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PROPAGATION DES ONDES RADIOÉLECTRIQUES _____________________________________________________________________________________________
Cependant ce cas idéal est très rare, et en général la propagation se fait dans
un environnement très complexe en ce qui concerne aussi bien les propriétés
électriques des différents milieux que la forme de leurs surfaces de séparation
(par exemple la surface terrestre).
L’étude de la propagation des ondes radioélectriques consiste, en principe, à
déterminer la puissance reçue par une antenne, à partir de la puissance rayonnée
par une autre antenne, sur une longueur d’onde quelconque, à une distance quel-
conque, dans tous les milieux qui peuvent se rencontrer et en présence de tous
les obstacles possibles. On voit immédiatement la complexité inextricable de
ce problème qui explique que, malgré une quantité énorme de recherches, il
ne puisse pas être considéré comme complètement résolu.
D’ailleurs, une solution générale serait inutilisable à cause de sa complexité.
La seule méthode possible consiste à diviser la difficulté, à introduire l’une après
l’autre diverses hypothèses simplificatrices, valables chacune dans un domaine
restreint, par exemple pour une gamme de fréquences ou de distances, et enfin
à raccorder entre elles ces solutions incomplètes. On est ainsi conduit à introduire
des mécanismes de propagation tels que la réflexion, la réfraction, la diffraction,
ce qui impose de définir avec précision le domaine de validité de ces notions.
On étudiera d’abord la propagation en espace libre, c’est-à-dire le cas où les
deux antennes sont dans un milieu isotrope et loin de tout obstacle. Ensuite,
comme la rotondité de la terre a une importance fondamentale pour la propa-
gation, on étudiera le cas où les antennes situées dans l’atmosphère sont en
visibilité l’une de l’autre, puis celui où elles ne le sont pas. Enfin, on étudiera
le cas où l’une des antennes est en dehors de l’atmosphère (liaison avec un
satellite).
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Par exemple, on montre que le doublet de Hertz et le doublet Or, cette densité de puissance peut aussi être évaluée au moyen
demi-onde ont des gains absolus respectifs de 1,5 et 1,64 (c’est-à-dire du vecteur de Poynting :
1,75 et 2,15 dB). Par conséquent, si l’on prend comme antenne de
référence l’un des deux doublets, le gain relatif correspondant d’une S = E ∧ H
antenne quelconque est mesuré par un nombre inférieur respecti- Si on est loin de l’antenne, les vecteurs E , H , S forment un
vement de 1,75 dB ou 2,15 dB au nombre mesurant le gain absolu trièdre trirectangle direct et l’on a la relation scalaire :
de la même antenne.
Une antenne de réception, placée en un point d’une onde plane E µ0
où la densité surfacique de puissance est S, capte une puissance p ------- = - = 120 π ohms
-------
H ε0
proportionnelle à S . Le coefficient de proportionnalité, qui a les
dimensions d’une aire, s’appelle aire équivalente de l’antenne (ou avec E champ électrique,
quelquefois aire de captation ). Cette aire n’a pas obligatoirement
une relation simple avec les dimensions géométriques de l’antenne. H champ magnétique,
Cependant dans le cas, habituel en ondes ultracourtes, où l’antenne ε0 permittivité du vide,
présente une grande ouverture perpendiculaire à la direction de pro- µ0 perméabilité du vide.
pagation, l’aire équivalente est en général proportionnelle à l’aire
de cette ouverture, le coefficient de proportionnalité étant compris La norme de S a donc pour valeur :
entre 0,5 et 0,7.
On voit que le gain a été défini pour une antenne d’émission et ε0 E2
S = E2 -------
- = -----------------
l’aire équivalente pour une antenne de réception. Comme la même µ0 120 π
antenne peut être utilisée soit à l’émission soit à la réception, il y
a obligatoirement une relation entre le gain et l’aire équivalente. On en déduit le champ électrique :
D’après le principe de réciprocité, on peut montrer que le gain G
d’une antenne dans une direction est proportionnel à l’aire équiva- 30P
E = --------------
lente A dans la même direction. Le coefficient de proportionnalité d
est indépendant de l’antenne et l’on montre qu’il est égal à :
Cette formule s’écrit souvent en prenant comme unités pratiques,
G 4π respectivement, le millivolt par mètre, le kilomètre et le kilowatt
-------- = -------
-
A λ2 (figure 1a ) :
1.2.1 Champ en espace libre L’atténuation de propagation est représentée par le rapport inverse
créé par une antenne isotrope qui est un nombre en général très grand, surtout en ondes
ultracourtes (figure 1b ).
Un émetteur de puissance P, alimentant une antenne isotrope,
crée, à une distance d, une onde sphérique transportant la densité
surfacique de puissance :
P
S = ------------------
-
4πd 2
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Exemple L’atténuation d’une telle liaison est en général très élevée sauf si
Considérons une liaison de 50 km sur 8 cm de longueur d’onde, l’atté- l’une des distances d1 ou d 2 est courte, par exemple de l’ordre du
nuation de propagation est alors égale à : kilomètre. Pour cette raison, une liaison de faisceau hertzien avec
réflecteur passif n’est utilisée que si le réflecteur passif est situé
4 π ⋅ 50 000
------------------------------
2
-
près d’une extrémité.
= 0,62 ⋅ 10 14 ( soit 138 dB )
0,08 Le réflecteur passif plan peut être remplacé par l’ensemble de
Supposons que l’on veuille utiliser cette liaison pour constituer un deux antennes paraboliques reliées par un guide d’onde.
tronçon de faisceau hertzien avec une puissance d’émission de 1 W et ■ Dans le cas d’un obstacle radar, les directions et les distances sont
des antennes de 40 dB de gain à l’émission et à la réception, la puis- les mêmes pour les deux trajets. Par contre, il n’y a pas cohérence
sance reçue serait alors : entre l’onde émise et l’onde reçue. On considère alors le produit G Σ
p = 40 + 40 – 138 = – 58 dBW comme l’aire équivalente radar Σ R de l’obstacle pour la direction
considérée. D’où :
Dans la pratique, la puissance reçue serait plus faible car il faudrait Σ R λ2
tenir compte de l’atténuation apportée par les guides d’onde et les filtres p
------ = ----------------------
-
entre les équipements et les antennes. P ( 4π ) 3 d 4
Du fait du facteur G, l’aire équivalente radar peut être très diffé-
Remarque : on a été amené à exprimer le signal reçu soit par rente de l’aire apparente géométrique de l’obstacle et, en outre, elle
le champ E , soit par la puissance p reçue par une antenne dépend fortement de son orientation par rapport au faisceau du
isotrope, soit par la densité S de puissance par unité de surface. radar.
Entre ces trois quantités, on vérifie facilement que l’on a les
relations :
E2 4πp
S = --------------- = --------------
120π λ2
- 2. Propagation en visibilité
dans l’atmosphère terrestre
1.3 Atténuation La présence de la terre et de l’atmosphère introduit divers phéno-
mènes physiques (réflexion, réfraction, diffraction, absorption, dif-
de propagation d’une liaison fusion) qui peuvent modifier profondément le champ que l’on
comportant un réflecteur passif calculerait en espace libre, même si les deux extrémités de la liaison
semblent être en visibilité l’une de l’autre. Il est donc d’abord néces-
Dans certains cas, une liaison est établie par l’intermédiaire de la saire de préciser ce qu’est une liaison en visibilité.
réflexion sur un obstacle, disposé volontairement ou non pour cela.
Par exemple, c’est le cas d’une liaison de faisceau hertzien établie
par l’intermédiaire d’un réflecteur passif plan et c’est aussi le cas
de toutes les liaisons radar . On suppose ici que l’obstacle est dans
2.1 Définition d’une liaison en visibilité
le champ lointain des antennes. Le cas des antennes périscopiques,
qui comportent un réflecteur dans le champ proche, est différent et Le mot visibilité, emprunté à l’optique, ne peut pas être transféré
doit être traité dans l’étude des antennes elles-mêmes. sans précaution dans le domaine radioélectrique, en raison de l’ordre
de grandeur très différent des longueurs d’onde.
Désignons par Σ l’aire équivalente de l’obstacle dans la direction
de l’émetteur situé à la distance d 1 et par G son gain dans la direc- Une condition nécessaire, mais non suffisante, pour que deux
tion du récepteur situé à la distance d 2 , et supposons que les points soient en visibilité est que la droite qui les joint ne rencontre
antennes d’émission et de réception soient isotropes. Le rapport de pas la terre. Si l’on désigne par h1 et h 2 les hauteurs des deux extré-
la puissance reçue à la puissance émise est alors : mités au-dessus d’une terre parfaitement sphérique de rayon Rt , la
distance maximale de visibilité, appelée parfois visibilité géo-
Σ λ 2 métrique, est donnée par la relation :
p
------ = ---------------
P 2 4πd 2
⋅ G ---------------
4πd 1 dM = 2R t h1 + h2
■ Dans le cas d’un réflecteur plan, l’onde réfléchie a la même cohé- Pour tenir compte de la réfraction atmosphérique, on est conduit
rence de phase que l’onde incidente et les aires apparentes du à prendre pour Rt non le rayon réel de la terre mais un rayon fictif,
réflecteur sont les mêmes pour les deux directions. Par suite : comme on le verra par la suite (§ 2.3.2.3).
4π Σ En réalité, pour que deux points puissent être considérés comme
G = -------------
-
λ2 en visibilité pour une longueur d’onde donnée, il faut que les phéno-
mènes de diffraction par les obstacles éventuels situés au voisinage
d’où : du trajet aient une influence négligeable sur le niveau reçu. On peut
Σ 2 montrer que, pour qu’il en soit ainsi, il ne doit exister aucun obstacle
---------------------
4πd d
p
------ = - à l’intérieur d’un ellipsoïde de révolution, appelé premier ellipsoïde
P 1 2 de Fresnel , qui a pour foyers les antennes d’émission E et de
réception R, et tel que la somme des distances d’un point de l’éllip-
on remarque que l’atténuation ne dépend pas de la longueur d’onde ;
soïde aux antennes dépasse d’une demi-longueur d’onde la distance
mais cette relation suppose que les dimensions du réflecteur passif
entre ces antennes. Si cette condition est réalisée, on dit parfois que
soient très grandes par rapport à la longueur d’onde.
l’on est en visibilité radioélectrique. Le rayon équatorial du premier
ellipsoïde de Fresnel est égal à 1/2 λ d en désignant par d la lon-
gueur de la liaison et par λ la longueur d’onde (supposée très petite
par rapport à d ) (figure 2).
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Le premier ellipsoïde de Fresnel a donc toujours une forme et l’indice de réfraction d’un milieu est égal à la racine carrée de sa
extrêmement allongée, et en général on peut confondre la position permittivité complexe.
du sommet et celle du foyer correspondant, car leur distance est De plus, soit ϕ l’angle d’inclinaison (complément de l’angle d’inci-
égale à λ /4. dence) de l’onde sur le sol. On démontre que le facteur de réflexion R
Par exemple, pour une liaison de 50 km à une fréquence de 6 GHz, peut se mettre sous la forme suivante :
la longueur de l’ellipsoïde est de 50 km alors que son diamètre équa-
sin ϕ – C
torial est seulement de 50 m. R = ------------------------------- = R exp j ψ
sin ϕ + C
On voit que la condition de dégagement du premier ellipsoïde de
Fresnel conduit à surélever les antennes d’autant plus que la fré- ψ étant l’angle de phase.
quence est plus basse. Bien qu’une étude plus précise montre qu’il Le paramètre C dépend de la polarisation. Pour les polarisations
suffit de dégager environ 60 % du rayon équatorial, on constate que, horizontale et verticale, on a respectivement :
en ondes décamétriques et plus longues, ce dégagement n’est pra-
tiquement jamais possible, et par suite, pour ces ondes, une liaison C H = η – cos 2 ϕ
ne peut jamais être considérée comme parfaitement en visibilité
radioélectrique. Par contre, en ondes lumineuses, cet ellipsoïde est η – cos 2 ϕ
C V = ----------------------------
-
tellement fin que l’on peut souvent le négliger, d’où l’emploi du terme η2
visibilité optique au lieu de visibilité géométrique.
Les figures 4 et 5 donnent le facteur de réflexion en fonction de
l’angle d’inclinaison pour deux cas pratiques, la mer et le sol moyen.
On constate qu’en incidence rasante, c’est-à-dire pour des angles
2.2 Influence du sol. Réflexion des ondes d’inclinaison très petits, le facteur de réflexion est toujours voisin
de – 1 puisque l’on a alors :
2.2.1 Facteur de réflexion du sol lisse
|RH | ≈ |RV | ≈ 1 ψH ≈ ψV ≈ 180o
Lorsqu’une onde tombe sur une surface qui sépare deux milieux
d’indices différents et dont les dimensions sont grandes par rapport
à la longueur d’onde, elle se décompose en deux autres, une onde
réfléchie et une onde réfractée.
L’intensité de l’onde réfléchie dépend des caractéristiques élec-
triques du milieu réfléchissant, c’est-à-dire de la permittivité
relative ε et de la conductivité σ (la perméabilité magnétique est
toujours voisine de l’unité).
La figure 3 montre les variations de ε et de σ , pour différents
types de sol, en fonction de la fréquence. On voit que, pour des fré-
quences basses, la permittivité est forte et la conductivité faible,
c’est-à-dire que le sol se comporte pratiquement comme un diélec-
trique. Par contre, aux fréquences élevées, on a la situation inverse
et le sol se comporte comme un conducteur. Figure 2 – Ellipsoïde de Fresnel et liaison en visibilité
Dans les calculs de propagation, ε et σ sont groupés pour former
la permittivité complexe :
η = ε – j 60 σ λ
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En d’autres termes, en incidence rasante la réflexion se fait avec Si l’on désigne par h la hauteur moyenne des irrégularités du sol
inversion de phase quelle que soit la polarisation. dans la zone de réflexion et par ϕ l’angle du rayon incident avec le
En polarisation horizontale, le facteur de réflexion reste voisin sol moyen, on voit que la différence de trajet introduite par les irré-
de – 1 pour des angles d’inclinaison assez grands. En polarisation gularités du sol est proportionnelle à h sin ϕ, et l’on doit comparer
verticale, au contraire, il décroît jusqu’à un minimum qui est d’autant cette quantité à la longueur d’onde (critère de Rayleigh) :
plus petit que la fréquence est plus élevée (incidence brewstérienne), — si h sin ϕ < λ /100 le sol peut être considéré comme lisse ;
puis croît au-delà. Le passage par le minimum est accompagné d’une — si h sin ϕ = λ /16 le facteur de réflexion est réduit à environ
variation rapide de phase. Lorsque l’angle d’inclinaison atteint 90o un quart ;
(incidence normale), les deux polarisations sont équivalentes. — si h sin ϕ = λ /4 le facteur de réflexion est réduit environ
au centième de sa valeur.
Les valeurs calculées du facteur de réflexion sont assez bien véri-
fiées par l’expérience pour la polarisation verticale sur mer ou pour Pour une liaison effectuée entre deux points au voisinage de la
l’incidence rasante. Dans les autres cas, le module du facteur de terre, les angles ϕ sont généralement compris entre 1 et 10 mrad.
réflexion que l’on mesure est généralement inférieur à la valeur On voit donc que les hauteurs des irrégularités qui ont une influence
calculée à cause des irrégularités de la surface du sol. sur la propagation sont de l’ordre de 100 à 1 000 longueurs d’onde.
En ondes centimétriques, cela représente les hauteurs de quelques
mètres à une dizaine de mètres. Par exemple, une zone cultivée peut
2.2.2 Influence des irrégularités du sol. toujours être considérée comme réfléchissante, une forêt est géné-
Critère de Rayleigh ralement absorbante.
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La première zone de Fresnel est une ellipse qui est toujours extrê- 2.3.1 Indice de réfraction de l’atmosphère neutre
mement allongée dans la direction de la propagation. Son petit axe
est sensiblement égal au diamètre équatorial du premier ellipsoïde Si l’on excepte des cas très particuliers comme la liaison entre deux
de Fresnel correspondant. Par contre, son grand axe peut avoir des satellites, la basse atmosphère ou troposphère est un lieu de passage
dimensions assez variables suivant les hauteurs des antennes obligatoire de toute trajectoire radioélectrique. Or, l’influence d’un
au-dessus de la surface réfléchissante. Si ces deux hauteurs sont milieu sur la propagation est entièrement déterminée par l’indice de
égales à h, et si l’on désigne par d la longueur de la liaison et par λ réfraction de ce milieu. Il est donc nécessaire d’étudier succinctement
la longueur d’onde, la longueur de la zone de Fresnel est donnée par : l’indice de réfraction de l’atmosphère.
d Pour un mélange de gaz, l’excès par rapport à l’unité de l’indice
L F = ------------------------------------------ de réfraction se met sous la forme suivante :
1 + ( 4 h 2 / λd )
B
Exemple : pour une liaison de 50 km effectuée à une fréquence n – 1 = Σm i A i + -------i
de 6 GHz avec des antennes placées à 50 m au-dessus de la zone T
réfléchissante (ce qui correspond à des hauteurs d’antennes d’environ avec Ai et Bi deux constantes dont la seconde n’existe que pour
75 m au-dessus de la terre sphérique), les axes de la première zone de les gaz dont les molécules présentent un moment
Fresnel ont respectivement environ 22 km et 50 m. dipolaire électrique, par exemple la vapeur d’eau,
Compte tenu de cette forme très allongée de la première zone de mi masse volumique,
Fresnel, les étendues réfléchissantes habituelles couvrent généra- T température absolue.
lement toute la largeur de la zone mais seulement une partie de sa
longueur. Dans ces conditions et si la partie réfléchissante contient Si la loi de Mariotte est applicable, mi peut être remplacée par
le point de réflexion géométrique, le niveau relatif du rayon réfléchi pi /T, pi étant la pression partielle du gaz.
par rapport au rayon direct est donné approximativement par Comme la quantité n – 1 est très petite, on utilise habituellement
l’expression suivante : une quantité N qui est 106 fois plus grande et que l’on appelle sou-
∆x
20lg 2 --------- dB
LF vent co-indice. Dans le domaine des ondes radioélectriques, le
co-indice de l’air est donné par la formule approchée suivante, adop-
tée internationalement :
avec L F longueur de la zone de Fresnel,
77,6 pe
N = ( n – 1 ) 10 6 = ------------ p + 4 810 -------
∆x longueur de la partie réfléchissante dans la direction de T T
la propagation.
avec p (mbar) pression totale,
Cependant, si la partie réfléchissante est située près de l’une des
extrémités du trajet, elle peut couvrir toute une zone de Fresnel, et pe (mbar) pression partielle de la vapeur d’eau,
si son orientation est telle qu’elle contient le point de réflexion géo- T (K) température absolue.
métrique, le niveau réfléchi peut être très élevé même pour des Au voisinage du sol, la valeur de N est d’environ 300.
dimensions relativement petites de la partie réfléchissante. De telles
situations doivent donc être évitées en pratique. L’humidité de l’air peut s’exprimer de plusieurs autres façons, ce
qui donne autant de formes différentes à l’expression de N . En
Sur un trajet maritime ou un trajet au-dessus d’un terrain très particulier, on peut utiliser :
plat, l’onde réfléchie peut être comparable à l’onde directe et l’on
a alors des évanouissements très profonds. — l’humidité spécifique qui est le rapport de la masse de vapeur
d’eau mélangée à l’air à la masse de l’air humide ;
— le rapport de mélange qui est le rapport de la masse de vapeur
d’eau mélangée à l’air à la masse de l’air sec correspondant ;
2.2.4 Influence de la courbure
— l’humidité relative qui est le rapport entre la tension de
de la surface réfléchissante. vapeur d’eau existante et la tension de vapeur saturante à la même
Facteur de divergence température.
Lorsque la portion de surface terrestre qui intervient est suffi- En général (sauf pour les températures très élevées), la quantité
samment grande pour ne pas être considérée comme plate, le facteur d’eau que peut contenir l’air est suffisamment faible pour que l’on
de réflexion doit subir une correction. En effet, par suite de la n’ait pas à faire de distinction entre l’humidité spécifique et le rapport
réflexion sur une surface sphérique convexe, un pinceau de rayons de mélange, et ces deux quantités sont données par la relation
se trouve plus ouvert après réflexion qu’il ne l’était avant, ce qui approchée suivante :
provoque une diminution apparente du facteur de réflexion. Celui-ci pe
s = 622 --------
doit être multiplié par un nombre inférieur à l’unité appelé facteur p
de divergence.
s étant exprimée en grammes d’eau par kilogramme d’air.
Dans ces conditions, N prend la forme :
2.3 Influence de l’atmosphère.
Réfraction et absorption des ondes
77,6
s
N = p ------------ + 600 ---------
T T2
Au point de vue météorologique, la partie de la basse atmosphère Le premier terme, qui ne dépend pas de l’humidité, est appelé
où la température décroît en moyenne quand l’altitude augmente terme sec, le second est appelé terme humide.
est appelée troposphère. Elle est située entre le sol et une altitude Les services météorologiques donnent l’humidité plutôt sous
de l’ordre de 10 à 15 km. Cependant, comme cette limite supérieure forme d’humidité relative, mais des tables permettent d’en déduire
ne joue aucun rôle dans la propagation, on désigne souvent sous le rapport de mélange saturant s 0 . En outre, dans le domaine des
le terme troposphérique toute la propagation au-dessous de l’iono- températures habituellement rencontrées, on peut calculer le rapport
sphère (du sol à 70 km environ). De même, le terme atmosphère est de mélange saturant par la relation approchée :
souvent pris dans le sens d’atmosphère neutre.
2 360
lg s 0 = 12,22 – lg p – ---------------
T
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La quantité M = N + (h /a ) est appelée indice de réfraction modifié. Cette valeur du gradient a été choisie car elle représente gros-
Son utilisation permet de se ramener à la propagation au-dessus sièrement une valeur moyenne en climat tempéré pour le premier
d’une terre plate surmontée d’une atmosphère d’indice M : kilomètre d’altitude.
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L’étude de nombreuses liaisons en climat tempéré a conduit à la Comme dans un guide métallique, une onde ne peut être guidée
courbe (figure 11) qui donne la valeur minimale de K pour un tra- que si la hauteur du guide troposphérique est suffisante. Cepen-
jet, en fonction de la longueur du trajet. dant, pour ce dernier, la hauteur doit être beaucoup plus grande.
On peut montrer en effet que la hauteur minimale est égale à :
2.3.2.4 Réflexion totale et propagation guidée
dans l’atmosphère λ
H min = --------------------
2 ϕ max
Nous venons de voir (§ 2.3.2.3) que lorsque le gradient d’indice
est inférieur à – 157 unités N / km, les rayons radioélectriques sont en désignant par ϕ max la valeur maximale de ϕ 0 . Compte tenu des
ramenés vers le sol où ils peuvent se réfléchir et repartir pour un valeurs habituelles de ϕ 0 , la hauteur d’un guide troposphérique doit
nouveau bond. On a alors une propagation guidée (figure 12). être supérieure à environ 100 longueurs d’onde, ce qui est prati-
La tranche d’atmosphère dans laquelle ce phénomène a lieu quement toujours réalisé en ondes centimétriques et plus courtes.
constitue un conduit troposphérique (en anglais duct ). Enfin, un guide atmosphérique n’a pas une fréquence de coupure
Si l’on écrit la relation qui donne la trajectoire d’un rayon radio- bien déterminée comme un guide métallique. Quand la longueur
électrique, d’une part, au point de départ (r = a , ϕ = ϕ 0 ) et, d’autre d’onde augmente, le guide laisse fuir de plus en plus d’énergie à
part, au sommet de la trajectoire (r = a + H , ϕ = 0), on obtient : l’extérieur.
La décroissance anormalement rapide de l’indice de réfraction
n 0 a cos ϕ 0 = n (a + H )
avec l’altitude, qui est à l’origine de la propagation guidée, peut être
d’où : provoquée par une augmentation de la température avec l’altitude
(inversion de température ), mais le plus souvent elle est provoquée
n
H
cos ϕ 0 = --------- 1 + ------
n0 a par une décroissance extrêmement rapide de l’humidité. C’est sur-
tout le cas au-dessus des mers chaudes comme la Méditerranée, où
l’on peut rencontrer la propagation guidée pendant 5 à 10 % du
Comme n /n0 et 1 + (H /a ) sont deux quantités très voisines de
temps. Le conduit ainsi créé a de quelques dizaines à quelques
l’unité, l’angle ϕ 0 est toujours très petit. En d’autres termes, seules centaines de mètres d’épaisseur. Au-dessus de toute mer, il existe
peuvent être guidées les trajectoires partant sous un angle très faible, aussi un conduit de faible épaisseur (quelques mètres) existant
généralement inférieur à 1o. La valeur ϕ max de l’angle ϕ 0 est donnée presque en permanence (conduit d’évaporation ). La propagation
par : guidée a surtout un effet néfaste en raison des évanouissements
qu’elle entraîne et des brouillages qu’elle crée à grande distance.
ϕ max = 2∆M
ϕ max étant exprimé en milliradians et ∆M étant la différence des 2.3.2.5 Réflexions partielles et trajets multiples
valeurs de M entre le haut et le bas du conduit troposphérique. dans l’atmosphère
Dans la plupart des cas, on n’atteint pas les conditions de super-
réfraction sur une zone suffisamment étendue pour qu’il y ait une
véritable propagation guidée, mais on peut cependant avoir des
feuillets horizontaux d’étendue plus ou moins grande dans lesquels
le gradient vertical de l’indice de réfraction atteint des valeurs très
élevées. De telles irrégularités atmosphériques créent donc une
réflexion partielle pour les ondes qui les traversent en incidence
presque rasante. On obtient ainsi de multiples ondes secondaires,
qui vont interférer avec l’onde principale en ayant suivi des chemins
de diverses longueurs. Si aucune de ces ondes secondaires n’a une
amplitude notable par rapport à l’onde principale, on a seulement
un phénomène de scintillation dont l’amplitude est de l’ordre du
décibel. Par contre, si une ou un petit nombre de ces ondes
secondaires a une amplitude du même ordre que l’onde principale,
on peut avoir des évanouissements profonds et des distorsions du
signal transmis. On parle alors de trajets multiples.
Ce phénomène se manifeste surtout pendant les périodes où
l’indice de l’air est élevé (en été dans le climat tempéré) et son
importance augmente rapidement avec la longueur d’atmosphère
traversée, c’est-à-dire avec la longueur du trajet. Elle augmente
aussi avec la fréquence, et par suite les trajets multiples sont une
Figure 11 – Valeur minimale de K pour un trajet
des sources les plus importantes d’évanouissements dans la
(climat tempéré continental)
gamme des ondes centimétriques et décimétriques. La figure 13,
extraite des textes du Comité Consultatif International des Radio-
communications (CCIR), donne pour 4 GHz la distribution statis-
tique des niveaux reçus, due principalement aux trajets multiples
troposphériques, c’est-à-dire sur des liaisons sans réflexion impor-
tante sur le sol.
La figure 13 est valable pour 4 GHz. On peut cependant l’utiliser
pour une autre fréquence f à condition de remplacer la longueur
réelle d de la liaison par une longueur équivalente d éq , donnée par
Figure 12 – Propagation guidée dans l’atmosphère la relation :
f 0,25
d éq = d ------
4
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Figure 13 – Évanouissements
dus aux trajets multiples atmosphériques
Si on se limite à la partie droite inférieure de cette figure, où les — une absorption et une diffusion par les particules liquides et
courbes sont sensiblement rectilignes, l’affaiblissement est donné solides contenues dans l’atmosphère, et principalement par les
par la relation approchée suivante (CCIR) : gouttes de pluie.
A = 10 lg f + 35 lg d – 10 lg p – 78,5
2.3.3.1 Atténuation par les gaz
avec A (dB) atténuation à ajouter à l’affaiblissement d’espace
libre, L’absorption moléculaire est due presque uniquement à l’oxygène
et à la valeur d’eau. On voit sur la figure 14 que l’oxygène a deux
d (km) distance, zones d’absorption intense, l’une située à 60 GHz, qui est très large
f (GHz) fréquence, au niveau du sol mais qui se résout en de multiples raies aux basses
p probabilité que cet affaiblissement soit atteint pressions, c’est-à-dire en altitude, et l’autre, beaucoup plus étroite,
pendant le mois le plus défavorable. située à 118,75 GHz. Les zones d’absorption intense de la vapeur
d’eau sont centrées vers 22,2 GHz, 183 GHz et 325 GHz mais, entre
Au-delà de 8 GHz environ, on doit tenir compte en outre de ces zones, l’absorption reste assez importante.
l’atténuation due à la pluie, qui est étudiée au paragraphe suivant.
Comme les trajets multiples sont inexistants en période de pluie, il
suffit d’ajouter les pourcentages de temps correspondant à ces 2.3.3.2 Atténuation par les hydrométéores
(pluie, brouillard, nuages, grêle)
deux phénomènes, pour chaque valeur d’atténuation.
Parmi les particules non gazeuses de l’atmosphère, ce sont les
gouttes d’eau qui donnent l’atténuation la plus importante. Cette
2.3.3 Atténuation des ondes dans la troposphère atténuation est due à deux mécanismes, d’une part une absorption
de l’énergie par perte ohmique dans les gouttes d’eau, d’autre part
Dans tout ce qui précède, l’atmosphère était considérée comme une diffusion de l’énergie par ces gouttes d’eau.
un milieu diélectrique pur. Au-delà d’environ 8 GHz, on doit égale- Contrairement à l’atténuation due aux gaz qui est permanente,
ment tenir compte de l’atténuation due à deux causes principales : celle due à la pluie ne prend de valeur notable que pendant moins
— une absorption moléculaire par les gaz atmosphériques ; de 1 % du temps.
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L’atténuation apportée par une goutte de diamètre D est propor- Comme c’est la sixième puissance du diamètre qui intervient, il
tionnelle à la section efficace totale σ (absorption et diffusion) de est nécessaire de connaître la répartition des diamètres des gouttes
la goutte pour la longueur d’onde λ . d’eau, et c’est une des raisons de la complexité du calcul de l’atté-
nuation due à la pluie. En outre, on voit que la fréquence intervient
■ Si π D /λ est extrêmement petit, comme dans le cas du brouillard,
des nuages ou d’une pluie extrêmement fine pour les fréquences par f 4 et non plus par f 2 comme précédemment.
inférieures à 50 GHz, la section efficace est proportionnelle à D 3, ■ Si π D /λ n’est pas petit devant l’unité, ce qui est le cas des pluies
c’est-à-dire au volume de la goutte, c’est-à-dire encore à la masse intenses aux fréquences supérieures à 50 GHz ou des pluies
d’eau. Cette propriété se conserve si l’on a une répartition de gouttes moyennes aux fréquences supérieures à 100 GHz, l’expression
de diamètres différents mais tous extrêmement petits, et par suite approchée précédente n’est plus valable et la section efficace des
l’atténuation linéique apportée par un nuage, par un brouillard ou par gouttes d’eau tend en oscillant vers une limite qui est leur aire appa-
une pluie extrêmement fine ne dépend que du contenu en eau de rente géométrique. Par suite, l’atténuation linéique cesse de croître
l’atmosphère. On a alors la relation approchée : avec la fréquence.
f 2M Pour calculer l’atténuation linéique (exprimée en décibels par kilo-
γ = ----------------- mètre) par une pluie d’intensité donnée (mesurée habituellement en
1 800
millimètres par heure), on doit connaître la répartition statistique des
avec f (GHz) fréquence, diamètres des gouttes pour cette intensité de pluie. Ces diamètres
M (g/m3) quantité d’eau en suspension dans l’air, sont compris entre 0,1 et 6 mm environ, et l’on admet souvent, à
la suite de certains travaux expérimentaux, une loi de répartition à
γ (dB/km) atténuation. peu près exponentielle, mais c’est encore un sujet d’études, car il
■ Si π D /λ n’est pas extrêmement petit tout en restant cependant semble que la loi de répartition puisse changer beaucoup d’un climat
nettement inférieur à l’unité, ce qui est le cas des pluies d’intensité à l’autre et même entre le début et la fin d’une même averse. La
moyenne aux fréquences de 3 à 15 GHz, on obtient la formule de figure 15, extraite du rapport 721 du CCIR, donne des courbes
diffusion de Rayleigh : moyennes d’atténuation linéique en fonction de la fréquence de
l’intensité de pluie. On voit en particulier, comme indiqué précé-
2π 5 ε – 1 demment, le passage progressif d’une loi en f 4 à une loi en f 2, pour
---------
2D 6
σ = ------------ ---------------
3 ε+2 λ 4 les fréquences inférieures à 10 GHz, et une saturation pour les
fréquences supérieures.
ε étant la permittivité de l’eau. En fonction de l’intensité de précipitation R supposée uniforme,
l’atténuation linéique γ se met sous la forme approchée :
γ = k Rα
avec k et α coefficients qui dépendent de la fréquence, α étant
assez voisin de l’unité.
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On a constaté expérimentalement que les ondes en polarisation au-dessus de la mer ou d’un terrain très réfléchissant dépend
horizontale sont plus atténuées que celles en polarisation verticale. presque entièrement des propriétés du sol (rayon réfléchi).
Cela provient de la non-sphéricité des gouttes de pluie, qui sont
aplaties par la résistance de l’air. La figure 16 permet de calculer ■ Si les réflexions sur le sol sont négligeables, la méthode de calcul
l’atténuation linéique en tenant compte de la polarisation. consiste à utiliser les courbes statistiques d’atténuation que l’on a
établies expérimentalement (trajets multiples, pluie, etc.) comme
Pour déterminer l’atténuation sur un trajet donné et ses variations indiqué précédemment (§ 2.3.2.5, 2.3.3.1 et 2.3.3.2).
dans le temps, il faut connaître en outre les propriétés statistiques
temporelles et les caractéristiques spatiales des précipitations. C’est ■ Si la liaison dépend principalement des réflexions possibles sur
un problème météorologique qui est loin d’être parfaitement résolu. le sol, il est nécessaire d’effectuer quelques calculs géométriques.
Signalons seulement que la répartition statistique des intensités de Les éléments géométriques à considérer sont représentés sur la
pluie est généralement modélisée, soit par une loi log-normale figure 17.
portant sur les périodes pluvieuses (c’est-à-dire 3 à 10 % du temps Cette figure n’est pas à l’échelle. Les hauteurs h 1 et h 2 sont très
total), soit par une loi gamma. Le premier modèle convient assez exagérées par rapport à la distance ER, et l’angle ϕ ne dépasse
bien pour les faibles intensités de pluie et le second pour les inten- jamais quelques degrés, sauf éventuellement pour une liaison avec
sités de pluie moyennes et fortes. un avion.
À partir de ces données, plusieurs méthodes de calcul ont été En nous plaçant dans le cas habituel où α 1 , α 2 , ϕ sont des angles
proposées. Dans une méthode mise au point au Centre National petits, on a les relations géométriques suivantes :
d’Études des Télécommunications (CNET), on calcule
l’atténuation A , qui est fonction du pourcentage de temps p , de la 2
h1 α1
2
h2 α2 2d 1 d 2
distance d , de la fréquence f et de l’intensité de pluie R , par la relation - = α 1 ϕ + --------
--------- - - = α 2 ϕ + --------
--------- - ∆ = ------------------ ϕ 2
suivante : Ka 2 Ka 2 d
1 = d 1 = Ka α 1 2 = d 2 = Ka α 2 d = d1 + d2
A (d, R, p, f ) = γ (f , R ) d éq (p, d )
avec d éq distance équivalente donnée par la relation : ∆ étant la différence de trajet entre le rayon direct et le rayon réfléchi.
( 1,55 + 0,1 lg p ) d On est conduit, en outre, à introduire les trois quantités sans
d éq = --------------------------------------------------
- dimension :
1 – 0,08 d 0,75 lg p
d1 – d2 d2
γ (dB/km) atténuation linéique donnée par la figure 16. - = 1 – 2 --------
b = -------------------
d1 + d2 d
La valeur à prendre pour l’intensité de pluie R est celle qui h1 – h 2
correspond au pourcentage de temps p . c = -------------------
h1 + h 2
Si l’on connaît l’atténuation A 1 à une fréquence f 1 on peut en
déduire approximativement l’atténuation A 2 à la fréquence f 2 pour d2
m = -------------------------------------
le même pourcentage de temps au moyen de la relation suivante 4Ka ( h 1 + h 2 )
qui est utilisable jusqu’à environ 40 GHz :
■ L’emplacement du point de réflexion s’obtient en éliminant ϕ
A2 f2 1,72
entre les deux premières équations, ce qui donne finalement la
---------
- = -------
-
A1 f1 relation :
c = b + bm (1 – b 2 )
Si l’on connaît l’atténuation sur une liaison fonctionnant en pola-
risation verticale, on peut en déduire approximativement celle que Les quantités b et c sont toujours inférieures à l’unité en module,
l’on aurait en polarisation horizontale, et inversement, au moyen et l’on peut même les supposer positives, en permutant au besoin
des relations : l’émetteur et le récepteur, ce qui ne change pas le point de réflexion.
300 A H La quantité m , qui est toujours inférieure à l’unité si les points sont
A V = ---------------------------
- en visibilité, peut être calculée par le nomogramme à points alignés
335 + A H de la figure 18. L’équation précédente peut être résolue facilement
335 A V par un nomogramme (figure 19). La valeur de b (ou de d1 /d ) est
A H = -------------------------
- utilisée pour tous les calculs ultérieurs.
300 – A V
■ L’angle d’inclinaison est donné par la relation :
AH et AV étant exprimés en décibels.
Si l’on connaît l’atténuation seulement pour 0,01 % du temps, on h1 + h2
ϕ = --------------------- [ 1 – m ( 1 + b 2 ) ]
peut estimer l’atténuation pour les autres pourcentages de temps d
(entre 0,2 % et 0,001 %) au moyen de la relation :
Le premier terme de cette expression représente l’angle ϕ 0 que
Ap l’on trouverait si la terre était plate et que l’on peut calculer par le
- = 0,12 p –( 0,546 + 0,043 lg p )
------------- nomogramme de la figure 18, le second terme est donc un facteur
A 0,01
de réduction dû à la courbure de la terre. Si la distance entre l’émet-
teur et le récepteur est suffisamment courte, on peut se contenter
du premier terme.
2.4 Calcul d’une liaison en visibilité directe ■ La distance d qui donne une liaison tangente est obtenue
lorsque l’angle ϕ devient nul :
Comme on l’a vu (§ 2.2 et 2.3), le champ reçu dans une liaison
en visibilité directe dépend à la fois du sol et de l’atmosphère. m (1 + b 2 ) = 1
Cependant, dans de nombreux cas, l’un de ces deux éléments a
une influence nettement prépondérante. Par exemple, une liaison ou en revenant aux paramètres géométriques :
relativement longue au-dessus d’un terrain peu réfléchissant est
presque entièrement conditionnée par la structure de l’atmosphère d = 2Ka h1 + h2
(trajets multiples). Au contraire, une liaison relativement courte
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Si l’on suppose une atmosphère normale, c’est-à-dire Cette relation est en défaut lorsque l’on se rapproche de l’horizon,
Ka = 8 500 km et si l’on exprime les hauteurs h1 et h 2 en mètres et puisqu’elle n’est valable que pour une terre plate. Sur terre sphé-
la distance d en kilomètres, on a la formule pratique suivante qui rique, il existe un dernier maximum un peu avant l’horizon, après
peut être aussi calculée par le nomogramme à points alignés de la quoi le champ décroît très rapidement. Mais la méthode dérivée de
figure 20 : l’optique que nous utilisons ici cesse alors d’être valable. Pour aller
plus loin, il faut utiliser les théories de la diffraction sphérique que
d ( km ) = 4,1 h 1 (m) + h 2 (m) nous verrons par la suite (§ 3.1).
■ Facteur de divergence : un pinceau de rayons d’angle solide Ω 1
■ La différence de trajet entre le rayon direct et le rayon réfléchi est
donne naissance après réflexion sur une surface sphérique convexe
égale, comme on l’a vu précédemment à :
à un pinceau d’angle solide Ω 2 supérieur à Ω 1 (figure 23). Ces deux
d 1d 2 pinceaux ont dans le plan du récepteur des aires Σ 1 et Σ 2 . Comme
∆ = 2 -------------- ϕ 2 les puissances captées par l’antenne de réception sont proportion-
d
nelles aux aires, le champ reçu est multiplié par le facteur :
On peut l’exprimer en fonction des paramètres b , c , m . On trouve :
Σ
2h 1 h 2 1 – b 2 D = -------1
∆ = ------------------- ------------------ [ 1 – m ( 1 + b 2 ) ]2
Σ2
d 1 – c2
En fonction des paramètres b et m, le facteur de divergence est
Le premier terme donne la différence de trajet qui existerait si la donné par l’expression suivante :
terre était plate, et le terme suivant donne la correction due à la cour-
bure terrestre. Le calcul peut être fait par nomogramme au moyen 1 – m (1 + b 2)
des figures 19 et 21. Pour des raisons de commodité, on ne calcule D = -------------------------------------------
-
1 + m ( 1 – 3b 2 )
pas 2 h 1h 2 /d mais la quantité ∆ 0 = (h1 + h 2 )2/2d et l’on écrit :
et le calcul peut se faire par le nomogramme à points alignés de
( h 1 + h 2 )2 la figure 24. Cependant cette expression, qui s’annule lorsque
∆ = ρ ---------------------------- l’angle de réflexion devient nul, n’est pas valable en incidence
2d
rasante, car elle néglige les phénomènes de diffraction. L’angle de
Le nomogramme à points alignés de la figure 21 permet de réflexion minimal au-dessous duquel le calcul par la méthode de
calculer ρ et celui de la figure 18 la quantité ∆ 0 = (h1 + h 2 )2 /2d . l’optique géométrique cesse d’être valable est donné par la relation
approchée :
Si l’on se déplace verticalement ou horizontalement, la différence
2---------------
f
100 1/3
de trajet varie, et par suite le rayon réfléchi vient tantôt renforcer, ϕ =
tantôt diminuer le rayon direct. On a un phénomène d’interférence
qui se manifeste surtout lorsque la réflexion a lieu sur la mer. dans laquelle f est exprimé en mégahertz et ϕ en milliradians.
● Pour un déplacement vertical du récepteur, on a une succession On obtient ainsi un angle de 2,76 mrad à 100 MHz et 0,59 mrad
de maximums et de minimums régulièrement espacés (figure 22). à 10 GHz.
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Figure 18 – Calcul de m, 0 , 0
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Figure 21 – Différence de trajet entre le rayon direct et le rayon réfléchi (figure 18 pour les expressions de m et de ∆ 0)
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∆
E
-------- =
E0
1 + ( ρD ) 2 + 2 ρ D cos ψ + 2 π ------
λ
Cette expression, dont tous les éléments peuvent être connus,
donne le champ résultant. Elle peut être calculée par un nomo-
gramme à points alignés (figure 25).
Si l’on peut supposer la terre plate (distance courte) et le coeffi-
cient de réflexion égal à – 1 (angle de réflexion très petit), on a :
D = 1
ψ = π
Figure 22 – Lobes d’interférence ρ = 1
d’où :
2πh 1h 2
E0
E 2π∆
-------- = 2 sin -----------
λ
- = 2 sin ----------------------
λd
-
Le champ oscille entre zéro et deux fois le champ en espace libre.
Si l’on s’éloigne à altitude constate, on trouve un dernier maximum
pour :
4h 1 h 2
d = ------------------
-
λ
et au-delà le champ décroît constamment. Si l’on est nettement
plus loin que ce dernier maximum, on peut confondre le sinus et
l’arc et écrire :
E 4πh 1 h 2
-------- ≈ ----------------------
-
E0 λd
∆
E Ce rapport est indépendant de la fréquence.
-------- = 1 + ρ D exp j ψ + 2 π -----
E0 λ
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— , onde réfléchie /— )
Figure 25 – Champ résultant de l’interférence de deux ondes (onde directe 1/0
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La distance au-dessous de laquelle la courbure terrestre donne L’application de cette méthode montre, en particulier, que pour
une atténuation négligeable (1 à 2 dB) est donnée par la relation un passage de la terre à la mer le champ peut subir un accroissement
approchée : sur une certaine distance en raison de l’atténuation moins rapide
d = 10 λ 1 / 3 sur mer que sur terre.
■ Les antennes d’émission et de réception sont à des hau-
d étant exprimé en kilomètres et λ en mètres. Cette distance teurs au-dessus du sol supérieures à la hauteur critique H2 .
constitue ce qui est parfois appelé la limite d’approximation de terre
plate. C’est le cas habituel :
● Cas d’un changement de la nature du sol sur le trajet — en ondes décimétriques et plus courtes, quelles que soient la
polarisation et la nature du sol ;
Dans de nombreux cas, la nature du sol change plus ou moins — en ondes métriques, sauf pour la polarisation verticale sur mer ;
brutalement en un certain point du trajet. Le cas le plus courant est — en ondes décamétriques pour la polarisation horizontale.
celui où le trajet comporte une partie terrestre et une partie maritime.
On peut traiter ces cas par la méthode semi-empirique suivante. Pour calculer le champ, on limite généralement le développement
en série à son premier terme, mais on introduit un coefficient β dont
Supposons que le trajet comporte trois sections de longueurs la valeur est comprise entre 0,47 et 1. On obtient ainsi une bonne
respectives d 1 , d 2 , d 3 , dont la nature du sol est différente entre approximation sauf au voisinage de l’horizon. Enfin, on prend
une section et la section adjacente. Soit E1 (d ), E2 (d ), E3 (d ) les comme référence le champ E 0 en espace libre. Dans ces conditions,
fonctions donnant, en décibels, la loi d’atténuation du champ que on a la relation semi-empirique :
l’on aurait sur chacun des sols considérés s’il était seul. Le champ
résultant est donné par : 1/2
E 0,63 1
------- = 2 π β x + ------------- + --------------------
-
1 E0 βx ( 2 β x )2
E = ----- ( E R + E E ) β hE β hR
2
exp ( – 2,025 β x ) g ------------- g -------------
H2 H2
avec ER = E1 (d 1) – E2 (d 1) + E2 (d 1 + d 2)
– E 3 (d 1 + d 2) + E3 (d1 + d 2 + d 3 ) π 1/3
EE = E3 (d 3) – E2 (d 3) + E2 (d 3 + d 2) λR
avec x = ----------2- d
– E1 (d 3 + d 2) + E1 (d1 + d 2 + d 3) h E et h R respectivement les hauteurs des antennes d’émis-
sion et de réception,
S’il n’y a que deux zones différentes, il suffit de supprimer la dis- β coefficient qui peut être pris égal à l’unité :
tance d 3 et la fonction E 3 . Les fonctions E (d ) sont généralement — en polarisation horizontale, quelle que soit la fréquence ;
connues par des courbes (figures 27, 28 et 29). — en polarisation verticale, en ondes métriques et plus
courtes sur terre ainsi qu’en ondes décimétriques et plus
courtes sur mer.
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En ondes métriques (f > 30 MHz) sur mer, β peut être calculé par Si le point A est au-dessus de ER, c’est-à-dire si le récepteur est
la relation approchée : dans l’ombre de l’obstacle, le champ décroît de façon régulière. Pour
100 10 500 v < – 1, la courbe peut être représentée par la fonction simple :
β = 1 – -----------------------
- + -------------------------
K 3/ 2 f 5/ 2 K 4/3 f 10/ 3 E
20 lg ------- = – 13 – 20 lg ( – v )
f étant exprimé en mégahertz, E0
K étant le coefficient multiplicatif du rayon terrestre (§ 2.3.2.3). Une autre relation plus approchée peut être utilisée pour v < 0,7 :
La fonction g, appelée parfois gain de hauteur, peut être appro-
ximée par les relations suivantes : E
20 lg ------- = – 6,9 + 20 lg [ ( v + 0,1 ) 2 + 1 + v + 0,1 ]
— pour x 2 : E0
g (x ) = x + 0,1 x 3 Si l’obstacle ne peut pas être assimilé à une arête sans épaisseur,
— pour x > 2 : on peut améliorer la représentation en prenant une surface cylin-
drique présentant un certain rayon de courbure au sommet (cylindre
exp [ 2,025 ( x – 1,1 ) 1/2 ]
g (x ) = 0,402 -------------------------------------------------------------
- circulaire avec plans verticaux tangents, cylindre parabolique, etc.).
( x – 1,1 ) 1/4
On doit alors introduire un paramètre supplémentaire ρ donné
Dans tous les cas, le champ peut se calculer au moyen des nomo- par :
λR
---------
- + ---------- -----------
grammes des figures 30, 31, 32 et 33 qui ont été établis pour les 1 1 1/2 2 1/6
ρ =
deux valeurs habituelles du rayon terrestre équivalent, c’est-à-dire d 1 d 2 π
pour K = 1 et K = 4/3.
Très près du sol, le champ est pratiquement indépendant de la R étant le rayon de courbure au sommet.
hauteur. Ce phénomène est surtout important en polarisation ver- L’atténuation calculée pour l’arête sans épaisseur doit alors être
ticale sur un trajet maritime. C’est pourquoi la figure 33 comporte majorée d’une quantité ∆A, en décibels, donnée par :
un segment vertical AB. Si la droite d’alignement coupe ce segment
vertical limite AB, il faut remplacer la hauteur réelle par une hauteur ∆A ≈ 7 (1 + 2 v ) ρ
fictive plus grande, de façon que la droite d’alignement passe juste
On peut remarquer que le champ diffracté derrière une arête
par le point supérieur A.
décroît seulement comme l’inverse de l’enfoncement dans l’ombre,
■ Les antennes sont à des hauteurs au-dessus du sol du même alors que le champ diffracté par la courbure terrestre décroît expo-
ordre de grandeur que la hauteur critique H 2 . nentiellement quand on s’éloigne. Le premier est donc en général
très supérieur au second. Ce phénomène a pu être observé
Il n’y a pas de méthode simple pour traiter ce cas, mais cette lacune
expérimentalement.
n’a pas une grande importance car ce cas se rencontre surtout pour
les ondes décamétriques et hectométriques pour lesquelles la pro- Par exemple, sur mer, le champ derrière une île peut être très supé-
pagation se fait principalement par réflexion sur l’ionosphère (§ 3.4). rieur à ce qu’il est à la même distance dans une direction sans île.
Il se produit un certain gain d’obstacle qui s’explique par le fait que
les sommets de l’île, étant illuminés par un champ direct très supé-
rieur au champ à la surface de la mer, diffractent une énergie beau-
3.2 Diffraction par des arêtes coup plus grande malgré l’augmentation de l’angle de diffraction.
de faible épaisseur Dès qu’il y a deux arêtes (ou un nombre plus grand) sur le trajet,
le gain d’obstacle devient très faible ou même nul.
Souvent l’émetteur E et le récepteur R ne se trouvent pas en visi-
bilité, parce qu’il y a entre eux une montagne ou une colline aux
flancs plus ou moins raides. Il est assez difficile d’évaluer l’atténua- 3.3 Diffusion par les hétérogénéités
tion supplémentaire créée par un tel obstacle de forme souvent
irrégulière. de l’atmosphère
On simplifie beaucoup en assimilant l’obstacle à une arête sans
L’atmosphère a été supposée jusqu’ici parfaitement sphérique et
épaisseur, ce qui permet d’appliquer la théorie de la diffraction des
homogène, c’est-à-dire telle que l’indice de réfraction est une fonc-
ondes par une arête rectiligne (figure 34). On sait que, dans ce cas,
tion lentement variable de l’altitude et indépendante des coor-
le résultat est donné par des intégrales de Fresnel et la spirale de
données horizontales. En réalité, dans l’atmosphère réelle :
Cornu. Il est indépendant de la polarisation.
— l’indice de réfraction de l’air est une fonction quelconque de
Soit une arête de hauteur h au-dessus de la droite qui joint l’émet- l’altitude, qui peut avoir des variations brutales dépendant des condi-
teur E et le récepteur R. Cette arête est à la distance d 1 de l’émetteur tions météorologiques ; en outre, il peut subir en chaque point des
et à la distance d 2 du récepteur. Soit λ la longueur d’onde. Une théorie fluctuations très rapides et de faible amplitude liées aux mouve-
dérivée de l’optique introduit le paramètre : ments plus ou moins tourbillonnaires des particules d’air ;
— l’atmosphère peut contenir des particules non gazeuses telles
2 1 1 que gouttes de pluie, grêlons, poussières, etc.
v = ± h ------ -------- + --------
λ d1 d2
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De même, pendant une période de 24 h, les variations des para- suivent à peu près une loi de Rayleigh. Cependant, si l’on reçoit le
mètres météorologiques (pression, température, humidité) pro- même signal sur deux antennes distantes de quelques dizaines de
duisent des variations de l’atténuation. Celle-ci est en général mètres, les fluctuations ne sont pas synchrones, ce qui permet
maximale dans le courant de l’après-midi et minimale la nuit ou le d’améliorer la réception, en combinant les signaux reçus sur les deux
matin. La différence peut atteindre une quinzaine de décibels. antennes. C’est la réception en diversité qui est d’emploi courant
sur les liaisons par diffusion.
3.3.1.2 Fluctuations rapides. Baisse de gain d’antenne ; Une autre conséquence de ce mécanisme de propagation est la
limitation de la bande suivante. Si l’on remplace les antennes d’une liaison par des
Du fait que la propagation se fait par l’intermédiaire d’hétéro- antennes de gain supérieur, les hétérogénéités contenues dans le
généités dont le nombre, la position, l’orientation fluctuent sans volume commun aux faisceaux des antennes reçoivent et diffusent
arrêt, il en est de même du champ reçu, dont les variations rapides une puissance qui est augmentée dans la même proportion que le
gain. Mais les dimensions du volume commun ayant diminué du
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ε–1 D6
2 2
3
σ e = ----- π 5 --------------
ε+2
-------
λ4
-
Figure 39 – Divers mécanismes de propagation
Comme il existe en général des gouttes de diamètres différents,
la section efficace totale de diffusion de toutes les gouttes que l’on exprime traditionnellement en mm6/m3 ou bien, suivant une
contenues dans l’unité de volume est donc proportionnelle à Σ D 6, échelle logarithmique, en dBZ, en prenant pour origine de l’échelle
et par suite on introduit souvent un facteur de réflectivité Z défini
1 mm6/m3. La puissance reçue par diffusion est donc proportionnelle
par :
à Z. En outre, cette diffusion étant peu directive, on admet souvent
ΣD 6 pour simplifier qu’elle est isotrope.
Z = -------------
V Une formule semi-empirique a été établie pour relier le facteur
de réflectivité de cette pluie à l’intensité de pluie (exprimée en milli-
mètres par heure) :
Z = 400R 1,4
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fc = 9 N
ou en fonction de N :
1 81N
cos ϕ 0 = --------- 1 – -----------
-
n0 f2 Figure 42 – Angle minimal 0 de réflexion sur une couche ionosphérique
L’altitude de départ généralement choisie étant le sol, au voisinage
duquel n0 = 1, on a donc :
9 N f On voit sur cette figure que l’angle ϕ 0 est minimal pour un rayon
sin ϕ 0 = --------------- = -----c- partant horizontalement à la surface de la terre. Comme la hauteur h
f f
de la couche ionisée est en général faible devant le rayon terrestre
Cette relation montre que f c est la fréquence la plus élevée qui a , on trouve pour la valeur minimale de ϕ 0 :
peut être réfléchie par l’ionosphère en incidence verticale. Si l’iono-
2h
sphère est attaquée sous un angle plus faible (incidence oblique), ϕ 0min = ----------
la fréquence maximale susceptible d’être réfléchie est donc plus a
élevée, car elle est donnée par :
Exemple : pour h = 400 km (couche F ), l’angle ϕ 0 est toujours
fc supérieur à environ 20o. Il peut être un peu plus faible pour les couches
f = ----------------
-
sin ϕ 0 inférieures.
Étudions séparément les deux termes de ce rapport. En conséquence, la fréquence la plus élevée qui peut être réfléchie
par l’ionosphère :
■ La fréquence critique f c dépend de l’ionisation, donc de la couche fc
considérée, et du temps. Elle dépasse rarement 20 MHz. f max = ----------------------------
-
( sin ϕ 0 ) min
Les graphiques de la figure 41 représentent les valeurs moyennes
des fréquences critiques pour un jour d’hiver et pour un jour d’été est presque toujours inférieure à 30 MHz, sauf en période de grande
de la zone tempérée. Les valeurs réelles mesurées chaque jour activité solaire. Cette fréquence maximale est en général obtenue
peuvent s’écarter assez sensiblement de ces valeurs moyennes. En par la couche F , à cause de sa plus grande ionisation et bien que
outre, du fait de l’origine solaire de l’ionosphère, celle-ci est sous l’angle d’attaque soit plus grand que pour les couches inférieures.
la dépendance du cycle de onze ans du soleil. Les fréquences On peut donc considérer qu’en moyenne la couche F réfléchit les
critiques augmentent beaucoup pendant les périodes de grande acti- ondes décamétriques, alors que les couches D et E réfléchissent les
vité solaire. Notons enfin que l’ionisation diminue de l’équateur aux ondes hectométriques et plus longues, mais avec une absorption
pôles et que le champ magnétique terrestre agit en provoquant un relativement importante due à la présence des molécules neutres
phénomène de double réfraction, surtout sensible sur la couche F . qui provoquent des collisions avec les électrons.
Il y a production de deux ondes réfléchies polarisées circulairement
en sens inverse et dont les fréquences critiques et les hauteurs de Au-delà de 30 MHz environ, l’ionosphère se laisse traverser par
réflexion ne sont pas exactement les mêmes. les ondes mais en provoquant des perturbations (réfraction, rotation
du plan de polarisation, retard, etc.) dont l’importance décroît rapi-
■ L’angle ϕ 0 ne peut pas prendre des valeurs très faibles, du fait de dement quand la fréquence augmente, et que l’on étudiera par la
la courbure des couches ionisées qui sont grossièrement parallèles suite (liaisons avec les satellites, § 4).
à la sphère terrestre (figure 42).
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● Distance atteinte par réflexion sur l’ionosphère La vitesse des électrons n’est plus en général dans la direction
La distance que l’on peut atteindre par une seule réflexion sur du champ électrique de l’onde. Le calcul de l’indice de réfraction est
l’ionosphère pour une fréquence donnée est limitée supérieurement possible mais son expression dépend de la fréquence, de la direction
par la courbure terrestre et inférieurement par le fait que plus la de propagation et elle possède un double signe. En d’autres termes,
distance est courte plus l’ionosphère est attaquée sous un angle le milieu est dispersif, anisotrope et biréfringent. Une onde entrant
d’incidence élevée. dans l’ionosphère donne naissance à deux ondes qui ont des
caractéristiques de propagation (vitesse, atténuation) un peu diffé-
Distance maximale : un calcul géométrique élémentaire rentes. L’amplitude relative de ces ondes dépend de l’angle entre
(figure 43a) montre qu’un rayon, partant horizontalement et se réflé- la direction de propagation et celle du champ magnétique terrestre.
chissant à la hauteur h, touche à nouveau le sol horizontalement à La recombinaison de ces deux ondes à la sortie de l’ionosphère
la distance : donne naissance à l’effet Faraday (rotation de la polarisation) (§ 4.4).
D = 2ah
Distance minimale : comme cette distance est faible, on peut 3.4.5 Phénomènes ionosphériques spéciaux
négliger la courbure terrestre (figure 43b ). On a alors :
d = 2 h cot ϕ 0 L’ionosphère est aussi le siège de quelques phénomènes plus ou
moins fréquents.
En outre, on a vu précédemment que l’angle maximal permettant
une réflexion sur une couche est : ■ Perturbation ionosphérique à début brusque (PIDB) : il arrive
fc parfois que, subitement, toutes les liaisons sur ondes décamétriques
sin ϕ 0 = ------
- soient interrompues, les liaisons sur ondes hectométriques n’étant
f pas affectées et celles sur ondes kilométriques étant plutôt ren-
La distance d est donc donnée par la relation : forcées. Ensuite, la situation redevient normale en une demi-heure
environ. Ce phénomène se produit uniquement sur des liaisons où
2 le trajet est dans le jour. Il est attribué à une brusque augmentation
f
d = 2h 1 – ------- de l’ionisation qui descend à des hauteurs très faibles où la pression
fc
est plus élevée, donc les chocs entre électrons et molécules plus
nombreux, et par suite l’absorption plus forte. Ces brusques excès
Les distances supérieures à D peuvent être atteintes par deux
d’ionisation sont souvent en relation avec les éruptions solaires.
réflexions sur l’ionosphère et une réflexion intermédiaire sur le sol.
On peut même avoir trois ou quatre réflexions successives. Les ■ Orages magnétiques : les taches solaires importantes peuvent
distances inférieures à d ne peuvent pas être atteintes par réflexion provoquer un bouleversement assez important de l’ionosphère par
sur l’ionosphère. Si, en outre, d est assez grand pour que l’onde l’émission de lumière ultraviolette et de particules électrisées. Ces
directe soit trop affaiblie par diffraction autour de la terre, il existe perturbations sont associées aux aurores polaires et aux variations
une zone comprise entre deux cercles concentriques, qui ne peut du magnétisme terrestre. Du point de vue radioélectrique en général,
pas être atteinte par l’émetteur. C’est la zone de silence. Le diamètre les fréquences critiques sont abaissées et l’absorption augmente
du cercle intérieur est à peu près constant, tandis que le diamètre sensiblement.
du cercle extérieur dépend de l’ionisation, donc de l’heure et du jour.
■ Éclipse de soleil : lors d’une éclipse de soleil, l’ionosphère dans la
partie intéressée par l’éclipse passe brusquement des conditions de
3.4.4 Influence du champ magnétique terrestre jour aux conditions de nuit, ce qui montre que l’ionisation suit sans
retard l’influence solaire.
Dans tout ce qui précède, on a négligé le champ magnétique ■ Diffusion ionosphérique : on s’est aperçu que l’ionosphère pos-
terrestre. Sa présence entraîne les modifications qui suivent. sédait comme la troposphère une structure fine assez irrégulière
On doit introduire une fréquence particulière dite gyrofréquence comportant de multiples cellules d’ionisation très élevée, mais de
f B et la pulsation correspondante ω B donnée par la relation : très faibles dimensions, se formant et disparaissant de façon aléa-
toire. On a construit à leur sujet des théories assez semblables à
e celles utilisées pour la troposphère (diffusion isotrope ou réflexion
ω B = ------- B 0
m partielle). Ce phénomène est quelquefois utilisé pour effectuer des
liaisons télégraphiques à très grandes distances (1 000 à 2 000 km)
avec B0 champ magnétique terrestre, sur des fréquences de 30 à 50 MHz qui ne sont normalement pas
e et m respectivement charge et masse de l’électron, réfléchies.
fB étant de l’ordre de 1,4 MHz. En outre, des météorites provoquent une ionisation passagère très
intense. Ce phénomène a été aussi utilisé pour la transmission.
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En plus des méthodes particulières par fusée et par satellite, Figure 45 – Exemple simplifié de sondage ionosphérique
l’étude de l’ionosphère au-dessus d’un point donné de la terre
s’effectue au moyen de sondages verticaux. Un sondeur ionosphé-
rique fonctionne à la façon d’un radar. Des impulsions, dont la durée
est de quelques millisecondes et la puissance de quelques kilowatts, Des sondages ionosphériques sont effectués plusieurs fois par
sont émises vers le haut. La fréquence porteuse de ces impulsions jour dans de nombreuses stations réparties dans divers pays. Les
varie de 1 à 20 MHz environ en quelques minutes. résultats obtenus permettent, en particulier, d’améliorer les pré-
visions de propagation ionosphérique nécessaires à l’établissement
Après réflexion sur les couches ionisées, ces impulsions sont des liaisons intercontinentales radioélectriques.
reçues au moyen d’un récepteur dont la fréquence d’accord suit celle
de l’émetteur. La présentation du résultat se fait habituellement sur
un tube cathodique dont le balayage horizontal est proportionnel à
la fréquence (ou plutôt au logarithme de la fréquence). Le déplace-
ment vertical du spot est proportionnel au temps que met l’impulsion 4. Propagation en visibilité
pour effectuer l’aller et le retour, ce qui permet de connaître la
hauteur de la couche.
entre un satellite et la terre
Un ionogramme a donc en général l’allure représentée sur la
figure 45. Une liaison entre un point au sol et un satellite traverse entière-
On voit sur cet exemple qu’il y a deux couches, l’une vers 120 km ment la troposphère et l’ionosphère. À cause de cette dernière, la
d’altitude (couche E ), l’autre vers 320 km (couche F ). Aux fréquences fréquence doit être supérieure à 30 MHz environ. Dans la pratique
inférieures, on ne distingue pas la couche F car les impulsions sont on n’utilise pas de fréquences inférieures à 100 MHz pour éviter de
réfléchies avant de l’atteindre. trop grandes perturbations dans la traversée de l’ionosphère.
Compte tenu de l’inclinaison de la trajectoire et du gain des antennes
L’ordonnée de ce graphique est dénommée hauteur virtuelle. C’est
généralement utilisées, le sol n’intervient pratiquement pas dans la
la hauteur à laquelle se produirait la réflexion si la vitesse des ondes
propagation. La troposphère et l’ionosphère interviennent par les
était égale à la vitesse de la lumière. En réalité, elle est inférieure
phénomènes de réfraction et d’absorption, mais l’ionosphère, étant
dans les régions ionisées et l’est d’autant plus que l’on est plus près
un milieu dispersif, provoque des phénomènes de distorsion, et,
de la fréquence de coupure. C’est ce qui explique en partie la
comme elle est en outre un plasma soumis à un champ magnétique,
remontée des courbes vers la droite.
elle provoque une rotation du plan de polarisation. Enfin, l’une et
Les sondeurs ionosphériques comportent, en outre, un système l’autre provoquent des phénomènes de scintillation. Nous allons
de numérisation, d’enregistrement et de traitement des données étudier séparément ces phénomènes.
obtenues.
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4.1 Courbures des trajectoires Pour des angles d’élévation inférieurs, et surtout si l’on doit
effectuer des opérations de radiolocalisation précises, il est néces-
radioélectriques saire de connaître le profil d’indice de l’atmosphère avec une pré-
cision d’autant plus grande que l’angle d’élévation est plus petit.
Un profil moyen mensuel peut être suffisant pour des angles d’élé-
On a vu (§ 2.3.2.1) que la courbure des trajectoires est donnée vation compris entre 5 et 20o, si l’on admet des erreurs de l’ordre
par la relation : de grandeur du milliradian, mais au-dessous de 5o et surtout
1 cos ϕ d n au-dessous de 2o aucune correction moyenne n’est utilisable et,
----- = – ---------------- ⋅ ---------
ρ n dr pour cette raison, on évite généralement des angles aussi faibles.
On en déduit, en particulier, que pour la troposphère, comme dn/dr ■ Ionosphère
est en moyenne négatif, la courbure des trajectoires a toujours lieu On peut montrer que la contribution de l’ionosphère à ∆ ϕ est
dans le même sens (vers le bas). Dans l’ionosphère, au contraire,
dn/dr change de signe en traversant le maximum d’ionisation, et la proportionnelle à la quantité (f c /f )2, f c étant la fréquence critique
courbure des trajectoires change de sens en ce point (figure 46). correspondant au maximum d’ionisation au moment de la liaison.
Cette contribution décroît donc très vite quand la fréquence aug-
À cause de la courbure des trajectoires, la direction radioélectrique
mente. Elle décroît aussi quand l’angle d’élévation augmente comme
du satellite n’est pas la même que sa direction géométrique. L’écart
dans le cas de la troposphère.
entre ces deux directions est l’erreur ∆ ϕ que l’on fait sur l’angle
d’élévation. La figure 47 donne, pour des caractéristiques types de la tropo-
sphère et de l’ionosphère de jour, l’erreur ∆ ϕ. On voit que, pour les
Nous allons donner des ordres de grandeur des contributions de
fréquences supérieures à environ 200 MHz, la contribution iono-
la troposphère et de l’ionosphère.
sphérique est toujours plus faible que la contribution tropo-
■ Troposphère sphérique. Elle devient négligeable au-delà de 400 à 500 MHz.
Pendant la nuit, les valeurs de ∆ ϕ sont divisées par un facteur de
Une expression approchée de ∆ ϕ due à la troposphère seule est :
l’ordre de 3 à 6.
n0 – 1 La première conséquence du phénomène de réfraction est que l’on
∆ ϕ = --------------------
-
tan ϕ 0 doit effectuer une correction de pointage de l’antenne. Cela est sur-
tout important lorsque l’antenne a un gain tel que l’angle d’ouverture
avec n0 indice au sol, de son faisceau soit inférieur à la correction de réfraction. C’est en
ϕ 0 angle d’élévation apparent. particulier le cas des antennes de télécommunication par satellite
pour les angles d’élévation faibles. Il est alors préférable d’utiliser
Cette formule n’est pas valable pour les angles ϕ inférieurs à non un pointage sur programme, mais un pointage automatique à
quelques degrés. Par contre, elle peut être utile pour les liaisons l’aide d’une balise installée sur le satellite. Cependant, si l’on doit
avec les satellites qui sont assez hauts au-dessus de l’horizon et effectuer des opérations de trajectographie, il est bien évident que
elle est même généralement suffisante pour les angles d’élévation l’on doit connaître la correction de réfraction pour restituer la
supérieurs à 20o environ. trajectoire réelle à partir de la trajectoire apparente déduite du poin-
tage de l’antenne.
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1,17 ⋅ 10 –15 N ν
α = ---------------------------------------
-
f2
avec f (MHz) fréquence,
N nombre d’électrons par mètre cube,
α (dB/km) atténuation,
ν nombre de chocs par seconde, qui est de l’ordre
de 105 dans la couche E et de 103 dans la couche F .
La plus grande partie de l’absorption ionosphérique se produit à
des altitudes inférieures à 120 km environ, et ses variations très
fortes entre l’été et l’hiver ou entre le jour et la nuit sont dues prin-
cipalement à la couche D située aux environs de 70 km.
La figure 50 montre que l’absorption ne devient négligeable
pendant le jour qu’au-delà de plusieurs centaines de mégahertz.
Par contre, pendant la nuit, l’absorption est environ trente fois plus
faible.
Les liaisons avec les satellites ou les véhicules spatiaux étant géné-
ralement très longues, le temps de propagation atteint des valeurs
élevées qui sont parfois gênantes pour les liaisons bilatérales.
Par exemple, le temps de propagation aller et retour avec un satellite
géostationnaire est d’environ 0,25 s et cela nécessite des dispositifs
spéciaux pour les communications téléphoniques au moyen d’un tel
satellite.
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∆L = 0
L
( n g – 1 ) ds
rapport 10 dans un sens et dans l’autre. La figure 51 montre que
l’influence de l’ionosphère est prépondérante jusqu’à plusieurs
centaines de mégahertz surtout pendant le jour et pour les angles
avec ng indice de réfraction de groupe, d’élévation élevés.
s abscisse curviligne sur la trajectoire. Comme ∆ L dépend de la fréquence, il y a une distorsion du temps
de propagation et, par suite, une déformation des signaux transmis.
■ Troposphère Si l’on suppose deux fréquences séparées d’une quantité ∆ f petite
L’allongement du trajet ne dépend pas de la fréquence mais il par rapport à chacune d’elles, on peut calculer facilement l’écart entre
dépend des conditions météorologiques et surtout de l’humidité de leurs temps de propagation à partir de la relation précédente, soit :
l’air. En outre, il décroît très rapidement avec l’angle d’élévation.
Il est donné par la relation approchée suivante, valable pour ϕ 0
supérieur à environ 5o :
80∆f
∆t = ------------
cf 3
-
0
L
N ds
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4.5 Scintillation
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Tous ces effets diminuent la précision des systèmes radioélec- L’utilisation de ces ondes se ramène en définitive à un problème
triques de poursuite, normalement construits en supposant de choix de fréquence pour une liaison et une heure données
l’absence de toute distorison de phase du front de l’onde à la (§ 3.4.6).
réception. Le déphasage affecte, de plus, la stabilité des fréquences Sur ces ondes les parasites atmosphériques sont assez faibles. On
transmises à travers l’atmosphère et il contribue à la diminution du est surtout gêné par les évanouissements dus aux irrégularités de
gain observé sur les antennes de grandes dimensions. l’ionosphère et par les brouillages mutuels, car une puissance infime
■ Ionosphère émise presque aux antipodes peut parfois constituer un brouilleur
sérieux.
Les fluctuations ne dépendent pas très fortement de l’angle d’élé-
vation de l’antenne, par contre, elles dépendent de la fréquence et ■ Ondes métriques (30 MHz < f 300 MHz)
elles décroissent très rapidement quand la fréquence augmente. La réflexion sur l’ionosphère dépasse rarement 30 MHz sauf à cer-
Elles sont toujours négligeables au-delà de quelques centaines de taines périodes de grande activité solaire. On est donc limité à la
mégahertz. propagation soit en visibilité, soit par diffraction autour de la sphère
terrestre ou autour de divers obstacles. On a vu en particulier (§ 3.2)
l’action favorable des obstacles en forme d’arêtes vives. Les gains
des aériens sont en général insuffisants pour pénétrer largement
5. Conclusion dans la zone de diffusion troposphérique. Cette gamme est utilisée
principalement pour des émissions de télévision, des liaisons avec
les mobiles et des liaisons point à point. Dans le bas de la gamme,
En allant des fréquences les plus basses aux fréquences les plus 30 à 60 MHz, on utilise parfois la propagation par diffusion iono-
élevées, on peut résumer succinctement les effets de la propagation sphérique ou par réflexion sur les traînées météoriques. Les dis-
sur l’utilisation des diverses gammes d’ondes. tances ainsi obtenues sont très importantes (1 000 à 2 000 km) mais
les bandes utilisables sont faibles (télégraphe).
■ Ondes kilométriques (30 kHz < f 300 kHz)
Dans cette gamme, les parasites atmosphériques sont à peu près
Elles sont caractérisées par une bonne propagation de l’onde dif- totalement absents mais, par contre, certains parasites industriels
fractée autour de la terre, qui est presque indépendante de la nature (allumage des moteurs à explosion) peuvent être gênants.
du sol et des obstacles. Aux grandes distances, il s’y ajoute l’onde
indirecte renvoyée par la couche D, elle-même très stable, et éven- ■ Ondes décimétriques (300 MHz < f 3 GHz)
tuellement par la couche E. Ces ondes autrefois très employées par Les phénomènes de diffraction deviennent de moins en moins
la télégraphie intercontinentale sont actuellement utilisées pour des importants. Ces ondes sont utilisées soit en visibilité directe (télé-
signaux horaires et des systèmes de radionavigation à cause de leur vision, faisceaux hertziens, radars, radionavigation), soit au-delà de
stabilité et pour la radiodiffusion. L’absorption peut cependant être l’horizon par diffusion troposphérique. C’est même la gamme
sensible pendant le jour. En outre, comme elles peuvent pénétrer d’ondes la mieux adaptée à cet usage car la puissance diffusée est
à quelques mètres sous la mer, on les utilise pour les liaisons avec relativement importante et l’on sait produire des puissances de plu-
les sous-marins. sieurs kilowatts et des antennes de grandes dimensions (antennes
Les bruits industriels et les parasites atmosphériques ont des paraboliques de 10 à 20 m de diamètre).
niveaux très élevés, ce qui conduit à utiliser des émetteurs très Les parasites atmosphériques ou industriels sont pratiquement
puissants. absents. La sensibilité des récepteurs n’est limitée que par leur
■ Ondes hectométriques (30 kHz < f 3 MHz) bruit propre (bruit thermique). Aussi cherche-t-on à réduire celui-ci
le plus possible par l’emploi d’amplificateurs à faible bruit.
La portée de l’onde diffractée diminue, et beaucoup plus vite sur
terre que sur mer. Elle n’est prépondérante que l’été vers midi et ■ Ondes centimétriques (3 GHz < f 30 GHz)
pour des distances pas trop grandes. Dans tous les autres cas, c’est Cette gamme d’ondes est presque exclusivement utilisée pour
l’onde indirecte réfléchie par la couche E qui est prépondérante, mais des liaisons en visibilité directe (radars, faisceaux hertziens), bien
elle n’est pas très stable, surtout pour les fréquences les plus élevées. que le phénomène de diffusion soit un peu utilisé dans la partie
Elle donne cependant un champ relativement important la nuit. basse de la gamme, 3 à 4 GHz. Comme les bruits d’origine cos-
Les parasites atmosphériques sont encore gênants et il s’y ajoute mique sont particulièrement faibles, surtout entre 4 et 7 GHz, ces
dans les villes les parasites industriels. fréquences sont aussi utilisées pour les communications par
l’intermédiaire de satellites, avec emploi d’amplificateurs à très fai-
La partie basse de cette gamme est utilisée par la radiodiffusion
ble bruit. Il faut noter en outre que l’atténuation due à la pluie aug-
sonore avec des champs très élevés pour compenser le niveau des
mente rapidement au-dessus de 8 GHz environ.
parasites et les faibles dimensions des antennes de réception. La
partie haute de cette gamme est utilisée surtout par des bateaux car ■ Ondes millimétriques et plus courtes (f > 30 GHz)
la propagation est bonne sur mer et il n’y a pas besoin de grandes
Ces ondes sont utilisées actuellement surtout pour des recherches
antennes.
expérimentales. Seule la propagation en visibilité directe est
■ Ondes décamétriques (3 MHz < f 30 MHz) possible, encore est-elle limitée par l’absorption atmosphérique de
l’oxygène et de la vapeur d’eau, ainsi que par la pluie. Pour cette
Ce sont les ondes courtes spécialement utilisées pour les trans-
raison, on s’intéresse particulièrement aux fenêtres de plus faible
missions à grande distance par réflexion sur l’ionosphère (surtout
absorption l’une vers 35 GHz (8 mm), utilisée en particulier pour des
la couche F 2). Les couches inférieures D et E jouent surtout un rôle
radars, une autre vers 90 à 100 GHz (3 mm), utilisée en particulier
néfaste d’absorption.
pour la radioastronomie.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Télécoms E 6 130 − 45
P
O
U
Propagation des ondes R
radioélectriques
E
N
par Lucien BOITHIAS
Ancien Élève de l’École Polytechnique
Ingénieur Général des Télécommunications
S
au Centre National d’Études des Télécommunications (CNET)
A
Bibliographie V
Les articles qui concernent la propagation des
ondes sont très nombreux et paraissent à un rythme
CCIR. – Atlas des courbes de propagation de l’onde
de sol. Union Internationale des Télécommuni-
BOUDOURIS (G.). – Propagation troposphérique.
Centre de documentation universitaire (1957).
O
élevé. Cependant, chacun n’aborde généralement cations (1955-1959).
qu’un aspect très particulier. Au contraire, les articles
de synthèse ou les livres sont peu nombreux et
BEAN (B.R.) et DUTTON (E.J.). – Radiometeorology.
NBS (1966).
BREMMER (M.). – Terrestrial radio waves. Elsevier
(1949).
DAVIES (K.). – Ionospheric radio propagation. CRPL-
I
certains sont assez anciens.
Dans la bibliographie ci-après, on doit mentionner
particulièrement les volumes V et VI du CCIR qui sont
BECKMANN (P.) et SPIZZICHINO (A.). – The scatte-
ring of electromagnetic waves by rouf surfaces.
Pergamon Press (1963).
NBS Monograph 80 (1965).
HALL (M.P.M.). – Effects of the troposphere on
radiocommunications. P. Peregrinus Ltd (1979).
R
remis à jour tous les quatre ans environ et où l’on BLACKBAND (W.T.) (Editor). – Propagation factors in
peut trouver de très nombreuses références biblio- space communications. Advisory Group for Revues
graphiques. Aerospace Research and Development Confe- Parmi les revues dans lesquelles on trouve des
Ouvrages généraux
CCIR vol. V. – Propagation dans les milieux non
rence proceedings no 3 (1965).
BOITHIAS (L.). – Calcul par nomogrammes de la
articles sur la propagation, on peut citer :
Annales des Télécommunications.
P
propagation des ondes. Eyrolles (1972).
ionisés. Union Internationale des Télécommuni-
cations, Genève.
CCIR vol. VI. – Propagation dans les milieux ionisés.
BOITHIAS (L.). – Propagation des ondes radio-
électriques dans l’environnement terrestre.
IEEE Transactions on Antennas and Propagation.
Radio Science. L
(2e édition) Dunod (1984).
Union Internationale des Télécommunications,
Genève. U
S
3 - 1988
Doc. E 6 130