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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

II-1 Introduction :
De tous les phénomènes physiques caractéristique de la décharge d'arc, les phénomènes aux
électrodes, et tout particulièrement cathodique, sont les plus complexes est les moins bien
interprétés. Les dimensions caractéristiques des taches cathodiques et anodiques, et des
gaines qui leur sont associées, rendent impossible toute étude expérimentale directe. La
difficulté d'analyse est encore accrue par la considérable densité d'énergie de ce milieu de
très faible volume, dont le rayonnement intense interdit une étude spectroscopique fine.
Cela explique le foisonnement de théories proposées. Dans ces conditions, on conçoit qu'il
soit difficile de proposer une théorie décrivant tous les phénomènes d'émission. De
nombreux auteurs supposent la connaissance a priori du mode principal d'émission
(thermique, ou effet de champ). Toute fois, cette méthode restreint considérablement la
généralité de ce type d'étude. Nous avons préféré décrire la théorie proposée par Murphy et
Good, qui ne fait pas d'hypothèse sur le mécanisme d'émission [27].

II-2 Les contacts électriques


Les disjoncteurs et contacteurs contiennent des contacts électriques. Ils sont chargés
d’assurer physiquement l’ouverture et la fermeture du circuit. A chaque opération, un arc
électrique apparaît entre les surfaces des contacts en regard et endommage les matériaux.
Ces matériaux subissent en service des sollicitations extrêmes, avec des vitesses de montée
en température supérieures à 1 000 000 K. s−1 , des densités de puissance supérieures à 1012
W/m² ainsi que des températures transitoires généralement supérieures à 2500 K. Ils sont le
siège de phénomènes mécaniques, hydrodynamiques, électromagnétiques violents et
complexes. Ils doivent de plus être en mesure de supporter plusieurs millions de cycles sans
pour autant se souder dans les conditions de forts courants (de 30 à 38 000 A).
Il résulte de ces sollicitations de nombreux types d’endommagements : faïençage thermique,
propagation de fissures de fatigue, ségrégation microscopique et macroscopique, formation
de croûtes de matériau fondu et solidifié.
La miniaturisation des appareils, l’augmentation du nombre de contacts électriques dans un
appareil, la recherche de matériaux de plus en plus performants pour des prix de plus en
plus faibles font que les problèmes de comportement à l’usure des matériaux de contacts
électriques sont plus que jamais d’actualité.

II-2-1 Structure d'un contact:


Le contact mécanique réel entre deux surfaces est composé d'un certain nombre de points
appelé contacts élémentaires (figure II-1) qui présentent une surface de contact inférieure à
la surface apparente, du fait de la rugosité des matériaux.

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Figure II-1 : Structure d'un contact

Les lignes de flux d'électrons utilisent seulement une partie de ces points entre les deux
contacts.
Les électrons sont transférés dans un système ohmique (contact dans lequel des électrons
sont transmis directement de métal à métal, par effet tunnel (transfert d'électrons à travers
une couche isolants mince, ou par effet thermoélectronique (transfert d'électrons à travers
une couche isolante épaisse) [5].

II-2-2 Résistance des contacts :


Lorsqu'un fusible est mis en place le contact avec les parties stationnaires n'est pas toujours
parfait.
Il en résulte une résistance de contact appréciable qui peut produire un échauffement
considérable. La chaleur peut alors provoquer la rupture de l'élément fusible même lorsque
le courant est inférieur à sa valeur nominale. En effet, tout joint peut chauffer lorsqu'il porte
un courant. Un mauvais joint génère parfois assez de chaleur pour carboniser les isolants de
support, créant ainsi un danger de court-circuit à la masse avec possibilité d'incendie. De
plus, un mauvais contact tend à s'aggraver avec le temps, à cause de l'oxydation due à
l'échauffement. Pour cette raison, on recommande que les joints et points de contact soient
vérifiés périodiquement. Les mauvais contacts sont toujours à craindre [27].
Si toute la surface apparente du contact était conductrice les lignes de courant seraient
parallèles entre elles.
L
La résistance calculée serait alors (figure II.2 a) R=ρ II-1
Sc
Mais en réalité les lignes de courant convergent vers les zones réelles de contact (figure II-2
b) qui donner une résistance supplémentaire appelé résistance de constriction qui s'ajoute à
la résistance massique de chaque contact. On comprend aisément que cette résistance soit
liée à la surface réelle et au nombre de points de contacts à l'interface.
Si R12, est la résistance mesuré entre les plans l et 2.
R12= Rc 12+ Rm 12+ R f II-2
Rc 12: Résistance de constriction.
Rm 12: Résistance massique des deux pièces de contact.
R f : Résistance de film surfacique.
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II-2-2-1 Résistance de film :


Ces films ont pour origine les phénomènes physico-chimiques (oxydation, pollution) et sont
le siège de conduction non ohmique. Le passage du courant se fuit par effet Tunnel ou par
un mécanisme semi-conducteur, et peut modifier notablement la résistance de contact
quand ces films sont importants [27].

a : contact idéal


b : contact réel

Figure II-2: Surface d'un contact

II-2-2-2 Résistance de constriction d'un contact :


Soit les hypothèses suivantes :
-la surface de l'élément de contact est circulaire de rayon r.
-la résistivité du matériau des deux pièces de contact est constante.
-il existe une parfaite symétrie les deux pastilles de part et de l'autre de l'interface de
contact
Dans le modèle simplifié de (la figure II-3) on suppose que les lignes de courant convergent
vers le point O. Les sphères (o, y) sont donc des équipotentielles et la résistance de
ρ
constriction calculée à partir de ce modèle s'écrit : Rc = II-3
Πa

Figure II-3: Modèle sphérique

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II-3 Structure d’un arc électrique :


II-3-1 GENERALITES :
Un arc électrique est généralement constitué de trois grandes zones : une colonne d’arc
(souvent appelée colonne positive) et deux pieds d’arcs (anodiques et cathodiques).

II-3-2 Structure de la région cathodique :


Il est reconnu que la région cathodique peut être structurée principalement en quatre zones
lorsque le plasma est à la pression atmosphérique. Celles-ci sont très bien décrites par
Benilov [28]. La figure (Figure II-4 A et B) illustre cette structure qui est constituée de la
cathode, de la gaine, de la pré-gaine et du plasma.

A B
Figure II-4: Structure de zone cathodique généralement admise
La région cathodique (Figure II-4 B) est confinée entre la surface de la cathode et le plasma
en équilibre thermodynamique (colonne d’arc).

II-3-2-1 La cathode :
La première région de la figure (Figure II-4 A), que nous décrirons, est la cathode qui est
caractérisée par sa conductivité thermique, sa conductivité électrique et par le travail de
sortie du matériau. Ces trois grandeurs sont déterminantes : la première va permettre de
prendre en compte l’évacuation de l’énergie par conduction thermique, la seconde la
capacité à conduire le courant et la troisième la capacité à émettre des électrons.
La surface de la cathode en contact avec le plasma va interagir très fortement avec la gaine
en recevant un flux d’énergie dont les valeurs moyennes dans le temps peuvent être
supérieures à 108 W.m−2 [28]. De plus c’est de la cathode que sont émis les électrons entrant
dans le plasma.

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II-3-2-2 La gaine :
La gaine est une région aussi appelée « zone de charge d’espace » car il y règne une charge
d’espace positive. C’est une région dont la taille est de l’ordre de la longueur de Debye (λd)
qui traduit la distance maximale pour laquelle il peut exister un déséquilibre de charge
électrique. Cette longueur s’exprime de la manière suivante :

Ɛ0k Te
λ d=
√ 2
e n
II-4

Où Ɛ 0 correspond à la permittivité du vide, k la constante de Boltzmann, Te la température


des électrons à l’interface gaine/pré-gaine, e la charge élémentaire et n la densité de charge
à l’interface gaine/pré-gaine. Typiquement, ce déséquilibre de charge s’étend de 0.01 à 0.1
μm pour des températures de l’ordre de 10000 K.
Dans cette région il existe un champ électrique très intense qui va accélérer les électrons
émis par la cathode entretenant ainsi l’excitation et l’ionisation du gaz dans la pré-gaine. De
la même manière, les ions créés dans la pré-gaine vont être accélérés du plasma vers la
cathode par ce champ électrique.

II-3-2-3 La pré-gaine :
La pré-gaine est aussi appelée « zone d’ionisation ». Ce nom vient du fait que c’est dans
cette région que l’ionisation va être prépondérante. En effet les électrons venant de la
cathode vont entrer en contact avec le gaz et effectuer une multitude de collisions
(élastiques et inélastiques) qui vont permettre à la décharge de s’entretenir. Par conséquent
cette région est dite « collisionnelle » et peut être décrite par les équations de la mécanique
des fluides dans le cas d’un plasma à la pression atmosphérique. L’ordre de grandeur de la
taille de cette région est de plusieurs dizaines de microns.

II-3-2-4 Le plasma à l’ETL :


Cette région est considérée à l’équilibre thermodynamique local [29]. En effet, les électrons
qui proviennent de la cathode ont échangé la majorité de leur énergie dirigée par
l’intermédiaire des collisions élastiques et inélastiques. Par conséquent, c’est à partir de
cette région que l’on peut dans la majorité des cas décrire le plasma avec une seule
température.

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II-3-3 Structure de la région anodique :


La description de l’anode et des mécanismes qui se déroulent dans la région anodique est en
général moins complexe que celle de la région cathodique. En fait, la région anodique est la
source des ions émis dans le plasma pour maintenir le flux ionique vers la cathode, c.à.d. sa
fonction principale est d’assurer la continuité électrique. Dans cette région les électrons
gagnent des vitesses lors de leurs déplacements vers la surface d’anode.

Figure II-5: Structure de la région anodique

D’après M. Tanaka et al. [30] la région anodique d’un arc peut être divisée théoriquement en
trois zones : la gaine, la pré-gaine et la couche limite anodique. Le gaz ionisé dans les deux
premières zones ne peut pas être traité comme un plasma en raison de forts gradients de
température des électrons et des particules lourdes qui ont la même température à la
surface d’anode alors que l’épaisseur totale de la gaine et de la pré-gaine est de l’ordre du
(ou inférieur à) libre parcours moyen d’une particule (l’épaisseur de la gaine est à peu près
de l’ordre de la longueur de Debye λd tandis que celle de pré-gaine ne dépasse pas le libre
parcours moyen d’un électron λe). Dans la pré-gaine la neutralité se maintient, tandis qu’elle
n’existe plus dans la gaine qui est le siège de la chute de tension anodique. L’épaisseur de la
couche limite anodique est beaucoup plus importante que le libre parcours moyen d’une
particule. Au contraire de ce qui existe dans la gaine et de la pré-gaine, le gaz ionisé dans la
couche limite, en dépit des gradients de température et de densités des particules, peut-être
traité comme un vrai plasma (plasma à deux températures) [31].

II-3-4 La colonne d’arc :


La colonne de l’arc (colonne positive) est la partie qui relie la région cathodique à la région
anodique comme sur la figure II-6. Elle est formée d’un gaz et/ou vapeur porté à haute
température lui permettant de conduire un courant élevé bien qu’elle ne soit totalement
ionisée, ce milieu constitue la colonne appelée « plasma ».Une caractéristique importante
de la colonne de l’arc est sa neutralité électrique. Le plasma composé d’électrons, d’ions et
de particules neutres (comme les atomes et les molécules dans un état d’excitation ou non).
Dans le cas d’un gaz moléculaire, il y a formation d’ions moléculaires positifs. Si le gaz est

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électronégatif, l’attachement d’un électron sur un atome ou une molécule conduit à la


formation d’ions négatifs.

Figure II-6 Schéma de la structure d’un arc électrique

II-3-4-1 Equilibre thermodynamique local (ETL) :


La colonne d’arc est la région la plus volumineuse d’un arc et représente un conduit de
plasma reliant électriquement les deux régions anodique et cathodique. Le champ électrique
est faible de sorte qu’on peut considérer avec une bonne approximation que la distribution
des particules en vitesses, suit une loi d’équilibre de Maxwell. Par ailleurs, à la pression
atmosphérique, la densité électronique dans les régions les plus chaudes est suffisamment
importante (plus de1022 m−3) pour assurer une bonne équipartition de l’énergie par collisions
élastiques avec les particules lourdes, ce qui se traduit par un équilibre thermique. Enfin,
même si le rayonnement de ce plasma est important comme on le verra par la suite, les
collisions inélastiques (et micro-réversibles) entre les électrons et les autres particules sont
suffisamment nombreuses pour que les distributions des populations des atomes excités
suivent une loi de Boltzmann. On peut donc considérer avec une bonne approximation que
le plasma est en état d’équilibre thermodynamique local (ETL). [5]

II-3-4-2 Composition d’équilibre et fonctions thermodynamiques :


Parmi les fonctions les plus utilisées dans les plasmas à pression constante, on trouve
l’enthalpie H et sa dérivée en fonction de la température, la chaleur spécifique qui
représente la capacité d’un système à emmagasiner de l’énergie sous forme de chaleur. On
définit la chaleur spécifique à pression constante « CP » par :

1
C p= ¿ II-5
m

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Figure II-7 : Evolutions de la chaleur spécifique pour des mélanges air – vapeur d’aluminium,
à pression atmosphérique

Sur la Figure II-7 est représentée la chaleur spécifique Cp pour deux mélanges d’air et de
vapeur d’aluminium à la pression atmosphérique, proportions définies en masse. Les pics
observés sur ces courbes sont bien connues et correspondent à des phénomènes de
dissociation des molécules de dioxygène et diazote à 4000 et 7000 K respectivement, et pour
des températures supérieures aux ionisations successives des atomes [38] [39].

II-3-4-3 Coefficients de transport :


Les gradients de concentration, de vitesse, de température, de pression ou de potentiel
modifient considérablement le milieu plasma en générant des flux de particules, de chaleur
ou de charges (courant électrique). Le calcul des coefficients de transport est donc
indispensable. Ces propriétés peuvent être déterminées par résolution de l’équation intégro-
différentielle de Boltzmann en utilisant la méthode de Chapman-Enskog appliquée aux
mélanges complexes [40]. L’application de cette méthode nécessite la connaissance de
sections efficaces d’interaction entre les espèces présentes. Si les gradients ne sont pas trop
prononcés, les flux de particules, de quantité de mouvement et d’énergie sont
proportionnels aux dérivées premières de la densité, de la vitesse et de la température. Ces
facteurs de proportionnalité correspondent aux coefficients de transport que sont la
diffusion, la viscosité, la conductivité thermique auxquelles s’ajoute la conductivité
électrique. Les valeurs des coefficients peuvent varier en fonction de l’ordre d’approximation
utilisé lors de la résolution de l’équation de Boltzmann mais également suivant le type de
potentiels considérés pour calculer les intégrales de collision. Nous nous limitons à la
présentation de deux coefficients.

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II-3-4-3-1 Conductivité électrique :


La conductivité électrique mesure la capacité d’un plasma à conduire le courant et ne tient
compte que de la contribution des électrons. Cette approximation se justifie par le fait que la
densité d’électrons est égale à celles des ions (neutralité électrique) mais aussi parce que la
mobilité électronique reste toujours très supérieure à celle des ions. La convergence de la
méthode de résolution est moins bonne pour les électrons en raison de leur faible masse.
L’influence de la présence d’une vapeur métallique sur la conductivité électrique d’un
plasma d’air, est illustrée par la Figure II-8. On constate que la présence d’une faible
proportion de métal augmente considérablement la conductivité électrique à basse et
moyenne température. La cause principale de cet effet est la faible énergie d’ionisation de
l’espèce métallique, se traduisant par une forte augmentation de la densité électronique à
faible température par rapport à un plasma d’air pur.

Figure II-8 : Conductivité électrique de plasmas d’air pur et de métal pur

II-3-4-3-2 Conductivité thermique :


La conductivité thermique totale d’un mélange gazeux est définie par la loi de Fourier
q⃗ =K ⃗V avec q⃗ est le flux de chaleur, ⃗
V le gradient de la température et K la conductivité
thermique. Par définition, cette conductivité thermique représente la capacité des matériaux
ou des mélanges gazeux à conduire la chaleur. La conductivité thermique totale peut s’écrire
comme la somme de quatre composantes que sont la conductivité thermique K tr due à la
translation des particules lourdes et des électrons, la conduction thermique K reac due aux
diverses réactions chimiques, et la conductivité thermique K∫ ¿¿ due aux énergies
moléculaires internes, soit :

K= K htr + K etr + K reac + K∫ ¿ ¿ II-6

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A titre d’exemple, nous montrons sur la Figure II-9  la conductivité thermique d’un plasma
d’air pur et celle d’un mélange contenant 50 % de vapeur d’aluminium. L’influence de la
présence de vapeur sur ce coefficient est faible et il faut avoir des proportions très fortes de
métal pour modifier notablement la conductivité thermique de l’air dont les pics très
importants à 7000 K et 15000 K environ, sont dus aux phénomènes de dissociation des
molécules d’azote et d’ionisation des atomes.

Figure II-9 : Conductivité thermique pour l’air et le mélange air-aluminium, à pression


atmosphérique

II-4 Phénomènes aux électrodes :


On peut distinguer dans les deux zones près des électrodes, plusieurs phénomènes
physiques différents qui favorisent l’apparition et la persistance de l’arc électrique.

II-4-1 Zone cathodique :


Plusieurs mécanismes sont à la base de l’extraction des électrons de la matière vers le milieu
environnant :

II-4-1-1 Emission thermo-ionique :


Ce phénomène consiste à fournir un supplément d’énergie, d’origine thermique, aux
électrons du niveau de Fermi supérieur à la hauteur du travail de sortie ɸ0 du métal [31].
Alors la surface de la cathode sera portée à une température suffisamment élevée, et elle va
émettre un courant électronique dont sa densité J (exprimée en A/cm²) est donnée par la
relation de Richardson-Dushmann :

4 π K B e me −ɸ0−∆ ɸ
J ( T , ɸ0 ) = 3
T 2 exp ⁡( ) II-7
h KB T

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Avec :
h : Constante de Planck
me : masse effective des électrons
ɸ0: Travail de sortie du matériau ou barrière de potentiel de surface du solide [eV]
∆ ɸ : Correction de Schottky

e3 F
∆ ɸ=
√ 4 π Ɛ0
II-8

Le terme Δϕ dans la formule de Richardson-Dushmann est lié à la présence de champ


électrique F, provenant d’un opérateur extérieur ou de la présence éventuelle de charges
positives situées face à la surface émettrice, qui tend à accélérer les électrons. Alors la
barrière de potentiel diminue de Δϕ et facilite d’autant l’émission thermoïonique

La densité de courant J augmente avec la température et diminue lorsque la valeur du travail


de sortie devient importante. Alors la viabilité de l’émission thermo-ionique dépend de la
température élevée de la surface métallique, et du champ électrique bas, ainsi que du travail
de sortie ϕ, donc de la nature du matériau utilisé ; le travail de sortie sera plus élevé pour les
matériaux réfractaires. L’aluminium et le cuivre sont des matériaux à fort travail de sortie, ils
ont respectivement 4.3 (ou 4.28) et 4.4 (ou 4.65) eV. [31].

II-4-1-2 Emission par effet de champ :


Lorsqu’on applique un champ électrique intense (de l’ordre de 10 GV/cm) à la surface
métallique :
-La barrière de potentiel se réduit d’une quantité supérieure ou égale à Δϕ et devient
inférieure au travail de sortie du matériau : effet Schottky
-L’épaisseur de la barrière de potentiel se réduit et devient comparable à la
longueur d’onde associé aux électrons les plus énergétiques du métal ( X 0 est de l’ordre du
nm)
Alors la déformation de la barrière de potentiel de surface permet aux électrons du métal de
la franchir par effet tunnel. Comme ce phénomène est réalisable à n’importe quelle
température et surtout à température ambiante, il est en général appliqué et prédominant
pour les matériaux à bas point de fusion, alors on nomme cathode froide toute source
d’électrons qui fonctionne par effet de champ.
La valeur de la densité de courant est donnée, pour une faible valeur de la température, par
la relation classique de Fowler-Nordheim. [32].

e2 F 2 −4 √ 2me 3 ɸ
J ( T , F , ɸ )=
8 π hɸ
exp ( 3 HeF ) II-9

En réalité, cette expression ne donne pas de bons résultats pour des faibles valeurs de
températures associées à des champs élevés, ce qui remet en question sa validité dans le cas
de l’émission par des points microscopiques où le champ appliqué va être multiplié
localement par un facteur compris entre 1 et 100

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Figure II-10 : Allure schématique de la barrière de potentiel à l'interface métal-vide

II-4-1-3 Emission TF (Thermo Field) :


Compte tenu des propriétés des arcs électriques, où les phénomènes thermiques sont
généralement dominants et prépondérants et où les effets de champ aux électrodes ne sont
jamais négligeables, l’émission des électrons ne peut pas être attribuée à un seul des
phénomènes précédemment décrits, ce mécanisme d’émission est appelé, par Dolan et
Dyke [33], « Thermo-Field Emission ». Les valeurs expérimentales observées sont
supérieures à celles obtenues par simple addition des deux précédents phénomènes.

Pour remédier à ce problème, plusieurs théories et relations intermédiaires ont été


proposées dont la plus fréquemment utilisée est celle de Murphy et Good [34] qui donnent
des résultats généralement en bon accord avec l’expérience, et est basée sur des hypothèses
jugées réalistes sans prédire a priori les modes d’émission. Le comportement de l’arc est
largement influencé par sa région cathodique, notamment lorsque les tâches cathodiques
peuvent être observées. Les électrons émis de la cathode chauffée et soumise à un champ
électrique, peuvent considérablement contribuer au bilan énergétique de l’arc par effet
Nottingham :

- Si l’énergie moyenne des électrons émis par effet de champ est inférieure à l’énergie de
Fermi : l’émission va se traduire par un réchauffement de la cathode
- Si l’énergie des électrons émis par effet thermique est au-dessus du niveau de Fermi :
l’émission va se traduire par un refroidissement de la cathode

D’autres types de mécanisme d’émission des électrons peuvent avoir lieu dans des
décharges électriques, telle que l’émission photoélectrique (absorption de photon avec
émission d’un électron), l’émission secondaire (émission d’électron par une surface soumise
au bombardement d’une particule incidente primaire), l’émission par effet Auger, etc… A la
cathode d’un arc l’émission d’électrons secondaires par bombardement ionique n’est pas
négligeable.

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II-4-1-4 Bilan d’énergie à la cathode :


La quantité de puissance fournie à l’anode et à la cathode est le résultat des énergies
engendrées par les phénomènes et les réactions qui ont eu lieu dans la colonne positive
et/ou dans la zone de chaque électrode. Un calcul complet de bilan d’énergie aux électrodes
fait souvent appel à des hypothèses simplificatrices. Parmi les différentes formes d’énergies
fournies à la cathode, on peut citer [35]:

-Energie résultant du bombardement des ions positifs ;


-Transfert d’énergie de neutralisation ;
-Energie de condensation des ions ;
-Conduction de chaleur du gaz ;
-Rayonnement et réactions chimiques éventuelles ;

Les énergies dissipées de la cathode sont :

-Vaporisation ;
-Rayonnement et conduction de chaleur du plasma vers la cathode
-Perte de métal ;

Alors, la quantité de puissance déposée à la cathode Pc est donnée par l’équation II-2:

Pc =P vap+ P λ + Pray + Pe II-10

Le terme Pc représente l’apport d’énergie résultant de l’impact des ions métalliques. Il est
égal à :
Pc =( 1−S ) ( V i +V c +V s ) I II-11

V i : Potentiel d’ionisation des ions ;


V c  : chute de potentiel cathodique ;
V s  : Potentiel électrique correspondant au travail de sortie du matériau constituant la
cathode ;

S Fraction électronique du courant, c’est le rapport du courant électronique émis sur le


courant total

Le terme Pvap représente la puissance de vaporisation. Elle correspond aux pertes notables
d’énergies liées à l’éjection, sous formes de gouttelettes, du matériau en fusion hors de la
cathode.
dw
Pvap =C II-12
dt
Avec :

C : Energie nécessaire à l’évaporation de l’unité de masse du matériau (J/kg)

dw
dt
: Vitesse d’érosion (kg/s)

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Le terme P λ représente la puissance dissipée par conduction thermique, en considérant une


électrode semi-infinie, en régime permanent de conduction :

3
P λ= ( T c −T 0 ) λ π 2 r c II-13

T c: température de la tâche cathodique ;


T 0: température à l’autre extrémité de l’électrode ;
r c : rayon de la tâche cathodique
λ : coefficient de conduction.

La puissance transférée Pray représente la différence entre la puissance rayonnée par la


cathode et celle venant de la décharge. Enfin le terme
Pe repr é sente un flux sortant d ’ é nergie correspondant à l ’ é mission et /ou au p h é n om è ne de r é trodiffusion d
s.

Pe =V N I e II-14

I e: le courant électronique émis


V N :est le potentiel, dit de Nottingham, correspondant à la valeur moyenne de l’énergie
nécessaire à l’émission d’un électron. Il varie en fonction du matériau, du champ électrique
et de la température.

II-4-2 Zone anodique : Bilan d’énergie à l’anode :


Dans sa thèse intitulée « Contribution à l’étude des phénomènes liés aux effets anodiques et
cathodiques en soudage MIG-MAG », F. Valensi [36] a résumé le rôle de l’anode et les
phénomènes qui ont lieu dans la zone anodique comme suit :

-Transformation du mouvement désordonné des électrons en mouvement très directif avant


leur collection au niveau de l’anode
-Neutralisation des électrons et émission des ions nécessaire pour maintenir le flux ionique
dans la colonne d’arc
-Transformation du mouvement ordonné des ions produits en mouvement désordonné vers
la colonne de plasma

Comme la mobilité des ions est beaucoup plus faible que celle des électrons, les deux
derniers phénomènes sont moins importants que le premier.
En termes de bilan de puissance, les différentes réactions assurant le chauffage de l’anode
sont : [37].
-Bombardement ionique (ions négatifs) ;
-Absorption des électrons ;
-Energie thermique des électrons ;
-Conduction et rayonnement de chaleur du plasma vers l’anode ;
-Energie provenant des réactions chimique et de l’effet Joule ;

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Parmi les phénomènes qui contribuent aux pertes d’énergies, on peut citer :
-Vaporisation du métal.
-Rayonnement de spots chauds sur la surface de l’anode.
-Dissociation des gaz moléculaires à la surface de l’anode.
-Conduction et convection.

S. Vacquié a donné la quantité de puissance attribué à l’anode Pa selon l’équation suivante


[5] :

Pa=P cond + Pconv + P rad + P elect II-15

-Le terme Pcond repr é sente la conductiont h ermique des particules.


- Le terme Pconv repr é sente laconvection provenant du d é placement du plasma .
- Le terme Prad représente le bilan entre la puissance rayonnée du plasma vers l’anode, et
celle rayonnée par la surface de la tache anodique vers le plasma. Ce terme dépend
forcement des propriétés du plasma qui peut être riche en vapeurs métalliques issues des
électrodes. Ces vapeurs provoquent un abaissement de la température et une augmentation
du rayonnement ;
Enfin, le terme Pelect représente l’apport d’énergie assuré par les électrons lors du transfert
d’enthalpie à l’arrivé sur l’anode après avoir gagné de l’énergie dans la gaine.

II-5 Rayonnement d’un arc :


II-5-1 Généralités sur le rayonnement :
Pour bien comprendre et décrire les mécanismes au sein des plasmas thermiques ou bien
lors de l’interaction arc – matériau, les mécanismes de transfert d’énergie, conduction,
convection et rayonnement, font l’objet de nombreuses études expérimentales et
théoriques, afin d’avoir une bonne connaissance dans les systèmes et procédés industriels
utilisant la technologie du plasma thermique : les torches à plasma, le soudage, la découpe,
les disjoncteurs MT, BT et HT. Dans le cas où un arc se déclenche entre deux câbles, nous
verrons expérimentalement que le transport du rayonnement émis par le plasma est un
terme essentiel dans le bilan d’énergie et peut représenter la majorité d’échange d’énergie
avec le milieu environnant. Ce type d’échange thermique se fait suivant trois processus :

-Emission : il y a conversion de l’énergie fournie à la source en énergie électromagnétique


-Transmission : la transmission de cette énergie électromagnétique se fait par propagation
des ondes avec éventuellement absorption par le milieu traversé
-Réception : à la réception il y a conversion du rayonnement électromagnétique incident en
énergie thermique (absorption)

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

Figure II-11 : Les différents types de transitions électroniques

Les phénomènes radiatifs dans le plasma thermique trouvent son origine lors d’une
transition électronique entre deux états d’énergie d’un électron, d’un atome ou d’une
molécule. Selon l’état libre ou lié des électrons, on distingue alors trois types de transition
schématisés sur la Figure II-11 :
-Transition lié – lié : génère des raies du spectre
-Transition libre – lié : donne lieu au continuum
-Transition libre – libre : donne lieu au continuum

II-5-2 Grandeurs physiques :


Tout d’abord, pour étudier le phénomène de perte radiative dans le plasma thermique, on
doit définir quelques grandeurs physiques photométriques énergétiques fondamentales. Ces
grandeurs peuvent-être classifiées en fonction de la composition et la distribution du
rayonnement émis :

II-5-2-1 Composition spectrale du rayonnement :


-Grandeur totale : elle est relative à l’ensemble du spectre électromagnétique du
rayonnement thermique.
-Grandeur monochromatique: nommée également densité spectrique. Il s’agit d’une
grandeur associée à un intervalle étroit dλ centré autour d’une longueur d’onde λ. La densité
spectrique est définie par :
dG( λ)
G λ ( λ )= II-16

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

II-5-2-2 Distribution directionnelle ou spatiale du rayonnement :


-Grandeur hémisphérique : toute grandeur associée à l’ensemble des directions de l’espace
selon lesquelles un élément de surface peut émettre ou recevoir du rayonnement.
-Grandeur directionnelle : toute grandeur caractéristique d’une direction bien définie pour la
propagation du rayonnement.

II-5-3 Flux énergétique :


Un photon peut être assimilé à une particule élémentaire, de masse et de charge nulle
constituant la lumière, mais aussi à une onde grâce à sa nature corpusculaire et ondulatoire.
Donc, chacun des photons constituant la lumière peut transporter une petite quantité
d’énergie. Le débit d’énergie qui en résulte à chaque instant, par unité de temps, et émis
dans toutes les directions de l’espace, est appelé flux énergétique ou encore puissance de
rayonnement à l’instant considéré [41]. Il s’exprime en W.

II-5-3-1 Intensité énergétique :


Dans le paragraphe précédent en a défini le flux énergétique comme une quantité d’énergie
émise dans toute la direction en fonction du temps. Pour connaître une partie de ce flux
émis qui vient frapper une surface limitée, on définit l’intensité lumineuse (ou bien
énergétique) dans une direction donnée. En introduisant la notion de l’angle solide qui est
l’analogue tridimensionnel de l’angle plan, l’intensité lumineuse dans une direction donnée
est égale au flux énergétique émis par unité d’angle solide (le stéradian ‘sr’) dans une
direction donnée. Elle s’exprime alors en W. sr−1.


I= II-17
dΩ

II-5-4 Emittance :
L’émittance énergétique totale représente la densité de flux énergétique émise par dS dans
toutes les directions. Elle s’exprime en W/m²
Emittance totale :


E= II-18
dS

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

Cette émittance peut aussi définie en fonction de la longueur d’onde si le flux est émis pour
un intervalle spectral bien précis. Il s’agit alors de l’émittance spectrique E λ s’exprime en
W/m²/m tell que :


E λ= II-19
dS dλ

II-5-5 Luminance :
La luminance est considérée comme étant la grandeur de base du rayonnement thermique
puisqu’intervenant dans l’équation du transfert radiatif. La luminance spectrale L est le flux
énergétique rayonné par unité de surface apparente, par unité d’angle solide et par unité de
longueur d’onde. C’est une grandeur directionnelle. Elle peut-être définie comme une
grandeur spectrique ou totale. Considérons un élément de surface dS rayonnant vers un
élément de surface dS’ (Figure II-12).

Figure II-12 : Une surface dS rayonne vers un surface dS’

La luminance totale, en (W . m−2 . Sr−1), est donnée par la relation suivante :

dI d2θ
Lθ = = II-20
dS cos θ d Ω dS cos θ

La luminance monochromatique est égale à la luminance totale par unité de longueur


d’onde dλ (W . m−2 . m−1 . Sr−1 ):

d2 θ
L λ,θ = II-21
d Ω dS dλ cos θ

d 2 θ: flux total émis par la source dS dans un angle solide dΩ entourant la direction qui fait
l’angle θ avec la normale à la surface dS.
Dans le cas d’un milieu semi-transparent, la luminance spectrale se rapporte plutôt à une
fréquence et s’exprime par conséquent en W. Hz−1/m²/sr [42].

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

Lv d v =L λ d λ II-22

II-5-6 Loi de Lambert :


Une émission est dite diffuse ou isotrope si la luminance est constante et indépendante de la
direction. Dans ces conditions une surface où une source de chaleur obéit à la loi de
Lambert, et une relation simple lie la luminance et l’émittance d’un corps :

E=π . L II-23

II-5-7 Flux de rayonnement :


Nommé également flux de luminance. Il représente la puissance totale émise à travers une
surface dans toutes les directions, donc son unité est le Watt. Il est donné par la relation
suivante :

ɸ R ( S )=∫ ∫ L ( r⃗ , ⃗s ) . ⃗s . ⃗n . d Ω dS II-24
4π S

II-6 Répartition de la tension et des courants dans l'espace inter électrode [5] :
II-6-1 Répartition du potentiel dans la colonne positive :
Dans la colonne positive (zone 3), le potentiel croit de façon linaire entre la cathode et
l'anode [Figure II-13], elle est soumise à un champ électrique axial sensiblement constant
dans l'espace.

II-6-2 Répartition du potentiel au voisinage des électrodes :


II-6-2-1 Potentiel au voisinage de l'anode :
La zone anodique de la [Figure II-13] (zone 4 et 5) est l'espace réalisant la transition entre la
colonne de plasma électriquement neutre et l'électrode. Le potentiel ne croissait pas de
façon continue entre le plasma et l'anode. La chute de potentiel dans la gaine ∆V 0 peut être
déterminée en comparant le courant total arrivant à l'anode avec le courant aléatoire dû à
l'agitation électronique au voisinage de l'anode;

K .Te nea . e . ⃗
Ve
∆ V 0=
e
ln ( 4. J a ¿ II-25

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

Avec :
e : de l'électron (= 1,602.10−19 °C) ;
J a: densité totale de courant à l'anode (A.m−2) ;
K : constante de Boltzmann (= 1,380 66.10−23 J. K −1 ) ;
n ea: Densité volumique électronique à la limite de la gaine m−3 ¿;
T e : température électronique ;
Ve : vitesse thermique moyenne des électrons (m. s−1 ).

II-6-2-2 Potentiel au voisinage de la cathode :


Le potentiel au voisinage de la cathode est a priori plus complexe que celui de l'anode, dont
le rôle est passif. La cathode émet des électrons et recueille des ions. On peut donc
représenter la zone cathodique de manière commode comme un espace limité par deux
plans parallèles, l'un émettant des électrons représentant la cathode, l'autre émettant des
ions représentant la colonne positive.
Si on peut admettre que le champ est nul à la limite de la gaine ( car la colonne positive se
comporte comme un émetteur d'ions pouvant injecter dans la gaine des densités de courant
élevées), la surface cathodique ne peut émettre les électrons avec une égale abondance.

II-6-3 Répartition des courants entre les électrodes :


Sur la [Figure II-13] sont représentées les intensités de courant I e et I i relatives aux électrons
et aux ions entre les électrodes. Dans la gaine cathodique (zone 1), la densité totale de
courant est la somme de la contribution des ions, d'une part, et des électrons, d'autre part le
rapport :
J
q= e II-26
Ji

Dépend de la nature de l'émission cathodique. Il est très difficile à déterminer avec


précision. Par exemple, pour l'émission par effet de champ :

q ≫1 II-27

Dans la colonne (zone 3), q est égal au rapport des mobilités µeet µi et ; des électrons et des
ions:
J e µe
= II-28
J i µi

Dans la gaine anodique (zone 5), le courant ionique est nul et le courant électronique I e est
égal au courant total I .
La Figure II-13 représente la variation du potentiel entre les électrodes en partant de la gaine
cathodique jusqu’à la gaine anodique elle peut être divisée en cinq régions :

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

1- Gaine cathodique ou (zone de charge d’espace ionique)


2- Zone de transition cathodique
3- Colonne positive
4- Zone de transition anodique
5- Gaine anodique ou (zone de charge d’espace électronique)

Figure II-13 : Distribution des potentiels et des courants entre les électrodes

II-7 Érosion du matériau :


Dans un arc électrique, la densité de courant est très élevée au niveau du spot et donc une
densité d'énergie très élevée est mise enjeu sur la surface métallique supportant le spot.
Suite à la fusion suivie de l'évaporation du métal de l'électrode, une érosion va se manifester
et provoque dans beaucoup d'applications, une limitation de la durée de vie des électrodes
(Appareils de coupure du courant, lampes à arc, fours à arc, torches à plasma etc .... ).
Un grand nombre d'études ont été effectuées sur les matériaux de contact pour diminuer
l'érosion à la cathode. Parmi les matériaux les plus utilisés on cite l'argent, le cuivre, le
tungstène théorie et l'argent associé aux oxydes tels que l'oxyde de cadmium (AgCdO)
l'oxyde de zinc (AgZnO), et l'oxyde d'étain (AgSnO2).
La vitesse d'érosion du métal de la cathode dépend de plusieurs paramètres:
- Le courant d'arc.
- La durée d'arc.
- La température de la cathode.

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Chapitre II : Contact électrique et phénomène physique de l’arc électrique

- Le type de métal de la cathode.


- L'existence ou non d'un champ magnétique etc. [43].

a: contact neuf b : contact après plusieurs arcs

Figure II-14 : Erosion d'un contact électrique par un arc électrique

II-8 Conclusion :
Dans ce chapitre nous vous conclue que l’aspect physique des contacts électriques est
l’ouverture et la fermeture du circuit et leur structure est composé d'un certain nombre de
points appelé contacts élémentaires qui présentent une surface de contact inférieure à la
surface apparente, du fait de la rugosité des matériaux.
L’arc électrique qui a pris naissance entre les contacts s’appuie sur les surfaces cathodique et
anodique en deux régions très petites dimensions, appelées tache ou spot, les régions
cathodique est anodique possède des structure déférente et elles sont relié par la colonne
positive (Plasma).
Le spot cathodique qui constitue la région de transfert de courant électrique du plasma de la
colonne positive à la cathode, est une zone ou la température et le champ électrique sont
très élevés. Il constitue la zone d’émission des électrons qui est à l’origine de la création et
du fonctionnement d’un arc électrique.

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