VIDEO
S6V8
–
Les
indicateurs
de
performance
:
Balanced
Scorecard
ou
Tableau
de
bord
prospectif
Alain Vas
Aujourd’hui,
nous
avons
le
plaisir
d’accueillir
dans
cette
vidéo
monsieur
Bernard
Paque,
expert
en
stratégie
qui
a
plus
de
20
ans
d’expérience
au
sein
du
cabinet
de
conseils
McKinsey.
Bienvenu
à
toi
Bernard
!
Alors,
je
vous
laisse
en
compagnie
de
Bernard,
qui
va
s’entretenir
avec
vous
du
lien
entre
stratégie
et
Balanced
Scorecard,
ou
encore
en
français
les
tableaux
de
bord
prospectif.
Bernard Paque
Merci Alain pour ton introduction. Et, bonjour à toutes et à tous !
C’est
un
vrai
plaisir
pour
moi
de
partager
mon
expérience
avec
vous
en
termes
de
gestion
de
la
performance,
et
spécialement
dans
le
cadre
de
la
mise
en
œuvre
de
l’approche
du
tableau
de
bord
prospectif,
aussi
connu
sous
le
nom
de
«
Balanced
Scorecard
».
C’est
un
concept
qui
fut
développé
aux
Etats-‐Unis
par
les
professeurs
Robert
Kaplan
et
David
Norton.
1
Et,
aujourd’hui,
nous
allons
revoir
les
principes
fondamentaux
de
la
Balanced
Scorecard.
Quelle
est
la
signification,
tout
d’abord,
de
«
balanced
»,
ou
devrais-‐je
dire
«
équilibre
»
en
français
?
La
structure
est
basée
sur
une
vue
holistique
de
votre
organisation
(ce
que
l’on
va
appeler
la
carte
stratégique)
en
évitant
une
vue
décomposée
par
silos,
mais
en
favorisant
une
vue
transversale
organisée
autour
de
quatre
dimensions
ou
perspectives.
Quelles
sont
ces
4
dimensions
?
1. la
première
est
une
dimension
financière,
qui
va
nous
permettre
de
définir
l’image
que
nous
renvoyons
à
nos
actionnaires.
2. la
deuxième
est
une
dimension
de
clients
et
de
clientèle.
Ici,
la
question
centrale
est
quelle
proposition
de
valeur
pour
nos
clients,
et
comment
elle
nous
aide
à
obtenir
les
résultats
financiers
attendus
?
3. la
troisième
dimension
est
le
fonctionnement
interne,
nos
processus
internes.
Quels
sont-‐ils,
vont-‐ils
permettre
à
l’organisation
de
créer
la
valeur
attendue
par
les
clients
et,
en
conséquence,
en
générer
les
résultats
financiers.
Pour
synthétiser
à
ce
stade,
les
quatre
dimensions
doivent
être
alignées
avec
la
stratégie
fondamentale
de
l’organisation,
et
doivent
être
intégrées
de
façon
à
fonctionner
de
manière
holistique
à
travers
l’ensemble
de
l’organisation,
quelque
soit
la
structure
de
votre
organigramme,
quelque
soit
la
multiplicité
des
silos.
Le
concept
de
perspective
équilibrée
(ou
de
«
Balanced
view
»
en
anglais)
prend
ici
tout
son
sens.
De quoi est constitué le tableau de bord (ou la partie « Scorecard ») ?
Chacune
des
quatre
grandes
dimensions
est
reliée
à
une
séries
d’indicateurs
de
performance
qui
sont
mesurés
à
une
fréquence
optimale
afin
d’évaluer,
de
la
manière
la
plus
objective
possible,
la
performance
de
l’organisation.
Evidemment,
la
mesure
et
la
surveillance
de
la
performance
peut
se
faire
de
différentes
façons
:
2
1. dans
l’absolu
;
Un
cas
concret
va
nous
permettre
de
mieux
cerner
le
concept.
Dans
le
cas
de
Philips
par
exemple,
il
utilise
les
tableaux
de
bord
prospectifs
à
quatre
niveaux.
Au
niveau
opérationnel,
au
niveau
global,
au
niveau
des
domaines
d’activité
stratégique
et
au
niveau
des
individus.
Les
indicateurs
de
performance
au
niveau
des
strategic
business
Unit
sont
les
suivants
:
1. Au niveau de la finance, ils vont mesurer de manière très détaillée :
1. Le profit économique
3. Au
niveau
des
processus
internes,
on
va
regarder
à
des
choses
très
très
précises,
comme
par
exemple
3. Et,
aussi,
le
temps
de
réponse
aux
commandes
des
clients.
C’est
aussi
une
des
valeurs
clés
de
performance
opérationnelle.
3
4. Sur
la
quatrième
dimension,
c’est-‐à-‐dire
les
connaissances,
l’apprentissage
et
les
talents.
Qu’est-‐ce
qu’on
va
mesurer
?
On
va
mesurer
:
3. Et on va mesurer le degré de codification des bonnes pratiques.
Donc,
on
voit
que
c’est
une
vue
très
holistique
de
l’ensemble
de
la
performance
qui
va
être
mesurée.
Pour
chacun
des
ces
indicateurs,
une
carte
de
suivi
doit
être
structurée
autour
d’une
définition
de
l’indicateur,
de
son
unité
de
mesure,
de
sa
valeur
cible,
de
son
évolution
historique
et,
si
applicable,
des
valeurs
chez
les
concurrents
qui
sont
les
plus
performants
pour
permettre
l’étalonnage.
Par
exemple,
pour
l’indicateur
«
part
de
marché
»
pour
un
produit
tel
que
les
TV
Led
à
écran
plat
de
55
pouces,
qualité
HD,
on
va
mesurer
en
terme
de
pourcentage
du
marché
total,
avec
une
valeur
cible
de,
par
exemple,
35%
de
part
de
marche.
On
va
mesurer
l’évolution
récente,
et
on
va
voir
quelles
sont
les
parts
de
marché
respectives
des
concurrents.
Ces
indicateurs
sont
des
indicateurs
que
l’on
va
appeler
«
lagging
indicators
»,
ou
indicateurs
retardés.
Dans
le
cas
du
«
temps
de
réponse
aux
commandes
»,
que
va-‐t-‐on
mesurer
?
On
va
mesurer
le
délai,
en
heures,
entre
la
réception
de
la
commande
et
la
fourniture
de
la
commande
au
client.
La
valeur
cible
fixée
par
Philips
est,
par
exemple,
à
48
heures,
et
l’évolution
historique
à
la
baisse
va
être
mesurer.
Les
concurrents
sont,
on
le
voit,
à
72
et
90
heures
respectivement.
Ceci,
c’est
un
indicateur
avancé
ou
«
leading
indicator
»
parce
que
il
va
influencer
la
perception
des
clients
à
l’avenir
sur
la
qualité
du
service.
Finalement,
dans
le
cas
de
l’indicateur
«
jours
de
formation
par
employé
»,
on
va
mesurer
les
jours
de
formation
par
employé
et
par
an.
La
valeur
cible
est
fixée
à
10
jours
chez
Philips.
On
va
regarder
à
son
évolution
historique
qui,
par
exemple,
est
à
la
hausse.
Et
on
va
regarder
ce
que
les
concurrents
font,
qui
n’ont
que
2
et
3
jours.
Dans
ce
cas
aussi,
l’indicateur
est
un
indicateur
avancé
(ou
un
leading
indicator)
qui
donne
une
perspective
sur
les
capacités
du
personnel,
à
terme,
à
se
développer
à
l’avantage
de
l’organisation.
Un
point
important
à
tenir
en
compte
est
la
répartition
entre
indicateurs
retardés
(«
lagging
»)
et
indicateurs
avancés
(«
leading
»).
Pour
obtenir
une
perspective
équilibrée
de
la
performance,
les
deux
groupes
d’indicateurs
doivent
être
présents
de
manière
balancée
dans
l’analyse.
Sur
les
schémas
que
vous
allez
voir,
vous
voyez
une
représentation
graphique
de
ces
trois
indicateurs
dans
le
contexte
de
leur
carte
de
suivi
respective.
Une
version
peut
être
focalisée
sur
4
l’évolution
temporelle,
alors
qu’une
autre
version
peut
être
aussi
concentrée
sur
une
comparaison
d’étalonnage
des
concurrents
clés
de
Philips.
Finalement,
l’ensemble
des
indicateurs,
avec
leurs
caractéristiques
spécifiques,
peuvent
être
liés
entre
eux
pour
démontrer
la
cohérence
des
choix
d’indicateurs
par
rapport
à
la
vision
stratégique
de
l’entreprise.
Ce
schéma
nous
présente
la
relation
de
manière
visuelle
pour
le
cas
d’une
entreprise
de
livraison
de
petits
colis
aux
Etats-‐Unis.
Alain Vas
Merci
beaucoup
Bernard
pour
ce
partage
d’expérience.
Et
j’espère
que
grâce
à
cette
illustration,
vous
pourrez
mieux
articuler
la
stratégie
avec
les
indicateurs
de
performance.
Et
surtout
voir
toute
l’importance
des
indicateurs
de
performance
dans
la
mise
en
œuvre
effective
de
la
stratégie.