LYDEC
DIRECTION INVESTISSEMENT
CRITERES DE CONCEPTION ET DE
DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES
ASSAINISSEMENT
Mémento - LYDEC 1
TABLE DES MATIERES
Mémento - LYDEC 2
Le schéma Directeur d'Assainissement du Grand Casablanca et les études sectorielles
complémentaires à celui-ci ont retenu les systèmes d'assainissement suivants :
2 -a : Formule de CAQUOT.
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La formule utilisée dans le calcul des débits d'eaux pluviales est celle de "A. CAQUOT"
établie dans le cadre de l’étude sectorielle du lot n°1 - Préfecture de Hay Hassani - Aïn Chock
(Juin 1995).
Les courbes I.D.F et les paramètres de cette formule ont été établis en 1992 en se basant
sur les observations pluviométriques de près de 30 années (période 1960 - 1987).
Nous en déduisons l'expression de cette formule en fonction de la période de retour de
l'orage exceptionnel :
Ces formules sont corrigées par un coefficient d'influence "m" traduisant quantitativement
le fait que, pour une même surface A , le débit varie à l'inverse de l'allongement M du dit
bassin.
L'allongement M qui exprime la forme plus ou moins allongée du bassin versant est le
rapport du plus long cheminement hydraulique L au coté du carré de surface équivalente à la
superficie du bassin considéré :
M = L/A½ 0,80
D'où la formule de Caquot utilisée à Casablanca pour une fréquence décennale :
dans laquelle :
Q10 = débit calculé pour un bassin versant homogène en ( m³/s ).
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2 -b : Caractéristiques du bassin versant.
2 -b-1: Evaluation de la Pente ( I ).
Pour un bassin versant urbanisé dont le plus long cheminement hydraulique "L" constitué
de tronçons successifs "Lj" et de pente sensiblement constante "Ij" , l'expression de la pente
moyenne qui exprime le temps d'écoulement le long de ce cheminement le plus
hydrauliquement éloigné de l'exutoire est définie par la formule suivante :
Imoy = [ Lj / (Lj / Ij½ ) ]²
2 -b-2: Evaluation du coefficient de ruissellement ( C ).
*/ Définition
Le coefficient de ruissellement appelé aussi coefficient d'imperméabilisation (dans le cas
de la formulation superficielle de Caquot) d'un bassin versant de superficie "A" est égal au %
de la surface imperméabilisée par rapport à la surface totale :
C = Aimperméable / Atotale
IL apparait donc évident que ce coefficient dépend essentiellement de l'occupation du sol
existante ou prévue par les plans d'aménagement et d'urbanisme.
Pour cela, le Schéma Directeur d'Assainissement du Grand Casablanca a défini les valeurs
de "C" en fonction de la typologie d'habitat prévue à Casablanca pour une meilleure
estimation de ce paramètre.
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La formule superficielle de CAQUOT reste valable dans les limites suivantes:
* A 500 ha.
* 0,002 I 0,05.
* 0,20 C 1.
En effet, la formulation de CAQUOT est valable tant que la superficie du bassin versant
étudié est inférieure à 200 ha, mais le S.D.A a étendu cette surface à 500 ha. Au delà de cette
limite, il y a lieu de recourir à des modèles mathématiques de simulation hydraulique de
ruissellement et de fonctionnement des réseaux pluviaux d’assainissement.
débit résultant Qéq de l'assemblage doit s'inscrire entre les limites suivantes:
avec QP( Max ) le plus fort débit entrant et åQ Pi la somme des débits entrants. Ainsi, il
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3 - CALCUL DES DEBITS D'EAUX USEES.
3 - a : Données de base.
Les débits d'eaux usées sont calculés sur la base des paramètres suivants :
* Dotation unitaire en eau potable.
* Densité de population.
* Typologie d'habitat.
* Taux de raccordement à l'égout.
* Coefficient de rejet dans l'égout.
* Coefficients de pointe.
Nous avons retenu les dotations unitaires projetées par le Plan Directeur de Distribution
d'eau potable du Grand Casablanca ( 1992-93 ) pour l'horizon de saturation du S.D.A.U, soit
l'année 2011:
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Nous prenons les valeurs des taux de raccordement à l'horizon de saturation, soit 2011.
En supposant que le taux de branchement au réseau de distribution d'eau potable en 2011
est de 100% ( hypothèse du plan directeur d'eau potable ), le taux de raccordement à l'égout
sera pris égal à 100% pour le même horizon puisque les branchements de tous les lots des
projets seront réalisés d'office.
Le coefficient de restitution à l'égout est pris égal à : 0,80 pour les zones industrielles et pour
tous les types d'habitat.
3 - a - 5:Coefficients de pointe
Le débit d'eaux usées ( correspondant à la consommation ) varie d'un jour à l'autre et d'une
saison à l'autre. Il varie même considérablement en 24 heures.
Pour cela, les Schémas Directeurs d'Assainissement et d'Antipollution de Casablanca ont
pris en considération 2 pointes:
* Pointe journalière ou saisonnière.
* Pointe horaire.
On admet généralement que le coefficient de pointe horaire ne dépasse pas 4 dans les têtes
de réseaux pour les débits résultant d'une population groupée limitée à 400 habitants et qu'il
ne descend pas en dessous de la valeur 1,7 dans les parties aval. Dans la fourchette ainsi
définie, le coefficient p varie selon la loi suivante pour les eaux usées domestiques:
avec :
Qmd = débit moyen domestique des eaux usées en ( l/s ).
IL convient de limiter les valeurs de ce coefficient dans la fourchette :
1,70 Cph 4
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avec :
Qmd = débit moyen d'eaux usées domestiques en ( l/j ).
D = densité de population en ( hab/ha ).
S = surface de l'habitat considéré en ( ha ).
CEP = ratio de consommation en eau potable en ( l/hab/j ).
R = coefficient de rejet à l'égout ( 0,80 ).
3- b -2:Débit de pointe.
Le débit de pointe est calculé sur la base du débit moyen par application des coefficients
de pointe :
QPd = Cpj . Cph . Qmd
soit :
QPd = 1,20 .[ 1,80 + 2/ ( 1,2.Q md )½ ] . Qmd
d'où :
QPd = [ 2,16+ 2,4 / ( 1,2.Q md )½ ] . Qmd
avec :
QPd = débit de pointe horaire d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
Qmd = débit moyen d'eaux usées domestiques en ( l/s).
Le débit moyen journalier d'eaux usées généré par une zone industrielle est calculé comme
suit:
Qmi = 0,80 . S . Ci
avec :
Qmi = débit moyen d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).
S = superficie de la zone industrielle considérée en ( ha ).
Ci = ratio de consommation industrielle en ( m³/ha/j ).
3- c -2:Débit de pointe.
Le débit de pointe d'eaux usées industrielles est déduit du débit moyen par application de 2
coefficients de pointe :
Soit :
Qpi = 3,19 . Qmi
avec :
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Qpi = débit de pointe d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).
Qmi = débit moyen d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).
Qm = Qmd + Qmi
avec :
Qm = débit moyen journalier mixte en ( l/s ).
Qmd = débit moyen journalier d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
Qmi = débit moyen journalier d'eaux usées industrielles en ( l/s ).
3- d -2:Débit de pointe.
Le principe de sommation des débits de pointe n'est pas applicable dans ce cas, puisque les
coefficients de pointe des eaux usées domestiques d'une part et des eaux usées industrielles
d'autre part ne répondent pas aux même critères.
Pour des bassins versants de petite taille (superficie du projet < 100 ha) et par mesure de
sécurité dans le dimensionnement des collecteurs, nous adoptons:
QP = QPd + QPi
avec :
QP = débit de pointe d'eaux usées mixtes en ( l/s ).
QPd = débit de pointe d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
QPi = débit de pointe d'eaux usées industrielles en ( l/s ).
3 -e : Eaux parasites.
Les eaux parasites sont des eaux, en principe non polluées qui se retrouvent dans le réseau
d'assainissement de façon involontaire.
IL s'agit en effet, des eaux d'infiltration de la nappe phréatique lorsque le niveau
piézométrique de celle-ci se trouve au-dessus des collecteurs ( surtout pour des réseaux non
étanches ). Les eaux parasites peuvent aussi être des eaux pluviales provenant de gouttières
d'habitations ou de bouches d'égout raccordées, par erreur, sur un réseau d'eaux usées.
On admet que le débit d'eaux parasites peut être limité aux alentours de 5 à 10% du débit
moyen journalier pour les nouveaux réseaux d'assainissement dans lesquels la LYDEC
effectue un contrôle systématique et rigoureux de l'étanchéité et des branchements.
Ce débit doit être rajouté au débit de pointe d'eaux usées lors du dimensionnement des
collecteurs .
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Dans les réseaux unitaires ou pluviaux, les eaux parasites sont pratiquement négligeables
devant les débits d'eaux pluviales.
La formule utilisée pour le dimensionnement des collecteurs d'eaux pluviales est celle
adoptée par le S.D.A. (coefficient de Strickler pris égal à 80):
V = 80 . RH2/3. I1/2
Q = 80 . RH2/3. I1/2. S
avec :
Ø = diamètre de la conduite en ( m ).
Mémento - LYDEC 11
5 - CARACTERISTIQUES DES CANALISATIONS
Diamètre minimum des canalisations
Pour l'étude d'Aïn Harrouda, les hauteurs de couverture par rapport à la génératrice
supérieure à respecter ont été de :
- 2 m pour les réseaux primaires et secondaires d'eaux usées comme d'eaux pluviales
- 1,5 m pour les réseaux tertiaires
Il est à préciser que la présence de formations rocheuses dans la région du Grand
Casablanca à faible profondeur (0,1 à 0,8 mètre environ) entraine des surcoûts de pose de
collecteurs en regard de la hauteur de recouvrement à prévoir.
Il proposé d’adopter ces valeurs, sauf pour les particuliers où elles aboutiraient à des
surprofondeurs importantes.
L'espacement des regards de visite variera en principe de 40 à 100 m. En outre, les regards
de visite seront systématiquement placés :
- à chaque confluence de collecteur,
- à chaque changement de diamètre,
- a chaque changement de pente sauf cas de pente importante,
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- à chaque changement de direction.
La classe de résistance des tuyaux est à justifier dans le cadre des plans d’éxecutions à
établir par l’entrepreneur avant le démarrage des travaux. Ces classes doivent répondre aux
règles techniques de calcul de résistance aux épreuves des ouvrages.
Dans le cadre de la présente note, on rappelle la méthode utilisée par le syndicat français
des fabricants de tuyaux centrifugés en béton (Fédération Française de l’Industrie du Béton)
et qui est reproduite dans la littérature d’assainissement.
Pour déterminer la classe de résistance des tuyaux, cette méthode consiste à comparer
l'ensemble des charges et surcharges s'exercant sur le tuyau (multipliées par un coefficient de
sécurité) à la charge de rupture minimale Pr, garantie par le fabricant ou résultant des essais
aux charges que supportera le tuyau en service suivant la formule: a x Pc < Pr
P P'
avec Pc (en daN /m²) = ( )xDe
m
Avec:
Le tableau ci-après donne les valeurs de pression P exercée par le remblai en fonction de
la hauteur de recouvrement et du rapport : B/De
Ce coefficient m dépend de la qualité de réalisation du lit de pose et du soin avec lequel est
posé le tuyau. Lorsque les travaux sont exécutés conformément aux règles de l'art (voir
fascicule n°70 et CPS type LYDEC relatif aux travaux d’assainissement), la valeur de m peut
être prise comme suit :
. m = 2,3 pour les diamètres nominaux inférieurs ou égaux à 500 mm,
.m=2 pour les diamètres nominaux supérieurs à 500 mm.
Le coefficient a de sécurité est généralement pris égal 1,3 lorsque l’usine de fabrication
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des tuyaux suit scrupuleusement les normes de fabrication (laboratoire de contrôle propre à
l’usine, respect des fréquences normatives des essais, tenue à jour des registres de tous les
résultats d’essais opérés ... etc). Dans le cas contraire la valeur à retenir pour a est de 2,5. Du
fait que le système d’agrément n’est pas encore instauré au Maroc et bien que plusieurs usines
marocaines (voire la quasi-totalité) sont dotées de laboratoire de controle, on retiendra la
deuxième valeur pour a, soit: a = 2,5
Le tableau ci-après donne les valeur de axPc, ce qui permet en comparaison avec les
charges normalisées de rupture Pr de fixer les classes de tuyaux CAO en fonction du dimaètre
et de la hauteur de recouvrement et/ou de la profondeur des regards de visite. On donne à titre
d’exemple de résultats de calcul, le cas de résitance des tuyaux en CAO.
Il est à noter en outre qu’il est recommandé que la hauteur de couverture au dessus de la
génératrice supérieure de la canalisation reste supérieure ou égale à 0,80 m.
Pour les diamètres 300 et 400 mm on utilisera l'amiante-ciment dans la série 9.000
qui garantit une résistance à l'écrasement de 90 KN/m2, soit respectivement 34 KN/ml et 44
KN/ml pour les diamètres précités.
On donne également à titre d’illustration des abaques de calcul de ces différentes
grandeurs tels qu’établis par un des fabricants de tuyaux.
Pour des collecteurs constitués de sections importantes ou de sections non circulaires, il est
recommandé de s’approcher d’un bureau d’étude spécialisé pour étudier en détail la résistance
mécanique aux charges et surcharges intérieures et extérieures.
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Classe des conduites en fonction des profondeurs des regards de visite:
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6 - CONDITIONS LIMITES DE VITESSE DANS LES CONDUITES ET
CANAUX.
Vitesses minimales
Les eaux usées d'origine domestique sont très chargées en matières organiques diverses.
Afin d'éviter les dépôts susceptibles d'engendrer des fermentations anaérobies malodorantes,
la corrosion, le colmatage voire l'obstruction du collecteur, il est impératif de ne pas avoir des
vitesses d'écoulement inférieures à un certain seuil.
Pratiquement, la vitesse minimale admissible est celle atteinte à pleine section, et devrait
être de l’ordre de 1 m/s (cf. Instruction Technique n°77.284/INT - France). Ceci équivaut à
garantir une vitesse minimale de 0,6 m/s pour le débit moyen de temps sec en
fonctionnement hydraulique noraml du réseau de collecte.
Cette condition de vitesse minimale peut être en partie marginalisée si on opte pour
l’équipement du réseau de collecte par des bouches à décantation, ou par des chambres de
dessablement, qui permettent de piéger les sédiments mais qui nécessitent en contre partie un
curage fréquent et régulier des ouvrages.
Vitesses maximales
On admettra comme règle qu'il est souhaitable de ne pas dépasser une vitesse d'écoulement
à pleine section de 4 m/s et absolument déconseillé de dépasser 5 m/s. Si nécessaire des
ouvrages de chute seront aménagés pour réduire les pentes des collecteurs à une valeur
inférieure à celle du terrain de façon à respecter la contrainte ci-dessus.
On s'astreindra à prendre une vitesse d'écoulement voisine de 1,0 m/s pour les canaux en
terre sans jamais dépasser 1,5 m/s.
Pour les canaux en béton, les mêmes vitesses d'écoulement que pour les canalisations sont
à respecter (4 m/s avec un maximum absolu de 5 m/s).
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I. CRITERES GENERAUX DETERMINANT LA CONCEPTION
DES OUVRAGES DE POMPAGE
Gravitaire
Vitesse d’arrivée
Relèvement
Refoulement
HMT, débit
Traitements de l’H 2S
Accès
Marnage
Pompes
Vis.
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Station d’eaux usées de lotissement Q 50 l/s
Equipement de secours
Main d’œuvre
Télétransmission
Coût d’exploitation
Ces installations pouvant être rattachées à des ouvrages publies le code des marchés
publies marocains n’y appliquera.
II.2. CONSISTANCE DE LA REALISATION
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L’emplacement choisi pour implanter la station doit être tel qu’il n’y ait aucun risque
d’inondation de la plate forme et des équipements électromécaniques, que la surface clôturée
permettent de satisfaire les conditions d’exploitation d’entretien, de maintention des pompes,
panier dégrilleur, coutumier de stockage des déchets.
L’accès des véhicules à la station s’effectue directement par des voies ouvertes à la
circulation publique et accessible aux camions.
II.3.2 Environnement
Sauf impossibilité, dûment constatée avant exécution du projet par le Maître
d’ouvrage, les ouvrages hydrauliques sont enterrés qu’ils soient construits sur site ou
préfabriqués.
Calcul du débit moyen en fonction des consommations par jour par type
d’habitat.
C. Evaluation des débits à pomper en eaux usées sur les réseaux unitaires :
Il n’est pas admis de passage dans le déversoir en débit de pointe de temps sec.
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zone concernée et au plus juste. Ceci conditionne la conception de la station, le
nombre de pompes, la ou les dimensions des conduites de refoulement.
La vitesse dans chaque refoulement individuel de pompe sera comprise entre 1,5 et 2
m/s
Poste de refoulement
La vitesse dans la partie comme de la canalisation sera de 1,7 à 2,5 m/s. Le diamètre de la
canalisation tiendra compte du temps de séjour acceptable en prenant les conditions de débit
de nuit pour un effluent de température > à 20 C° et un potentiel Redox de ? sauf exception,
dûe a des vitesses supérieures à 2,5 m/s et conduisant à une HMT excessive, le temps de
séjour de l’effluent dans la conduite de refoulement sera inférieur à 3 heures.
S’il est nécessaire d’installer des ventouses aux points hauts celles-ci ne doivent en aucun cas
laisser rentrer l’air dans la canalisation en cours de fonctionnement (voir ligne
prézomètrique).
II.4.4 Calcul des pertes de charge dans la conduite
Prendre pour les calculs une viscosité cinématique d’en mm²/s V=1,3, un coefficient
de rugosité absolue de 150 mm, pour les tuyauteries acier galvanisées les éléments
permettent de calculer le nombre de reynolds et a partir d’abaques le coefficient de
frottement la démarche consiste à :
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En cas de remise en service de l’installation bâche pleine le fonctionnement
de la pompe est hors zone de cavitation.
Avec l’extension accrue des villes et des surfaces imperméabilisées, on se rend compte de
plus en plus, que l’évacuation des eaux pluviales peut conduire à la réalisation d’ouvrages de
collecte de très grande envergure. Ces ouvrages ne sont utilisés à leur plein débit,
généralement débit décennal, que lors d’événements pluvieux qui ne durent que quelques
heures tous les dix ans. Ceci se traduit pratiquement par des charges financières importantes
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voire insupportables pour l’équilibre financier des projets et par suite pour les usagers. Pour
atténuer, les déséquilibres financiers des projets d’assainissement pluvial, on a recours à la
réalisation de bassins de retenue. Ces ouvrages ont pour but de régulariser les débits d’eau
pluviale tout en contribuant de façon importante à améliorer la qualité des eaux restituées à
l’aval (puisqu’ils servent de lieu de décantation des eaux durant la période de leur vidange).
Un bassin de retenue est donc un ouvrage situé à l’aval, au milieu ou en amont d’un réseau
séparatif pluvial qui stocke les flots de temps de pluie et les restitue à très faible débit au
réseau de collecte à l’aval. Ce type d’ouvrage est en général conçu pour être soit à sec soit en
eau en dehors des périodes d’orage. Compte tenu du climat rencontré à Casablanca, les
bassins de retenue seront en général conçu pour être à sec en dehors des périodes pluvieuses.
Un bassin de retenue est caractérisé par plusieurs paramètres de base: son volume, la
fréquence de retour pour laquelle il est dimensionné, la superficie et la nature du bassin
versant amont qu’il draîne, sa géométrie (exprimée généralement par les courbes hauteur-
surface-volume), les cotes des plus hautes eaux et les cotes des plus basses eaux, la
perméabilité des sols de soubassement ainsi que le débit de fuite qu’il restitue à l’aval lors des
événements pluvieux importants.
Mémento - LYDEC 22
qui est généralement supposé constant (ce qui n’est pas le cas en toute rigueur
puisque ce débit devrait varier en fonction de la hauteur d’eau dans la retenue),
T: temps en minutes.
Les formules de détermination du volume s’écrivent alors (T 0 étant la valeur qui annule la
dérivée du volume):
T0 = [ a. S. Ca. (1+b) / q ] -1/b
et
V0 = a. S. Ca. T0 (1+b) - q. T0
Dans le cas de Casablanca, et pour une crue de fréquence de retour de 10 ans, les
formules se présentent en pratique comme suit:
a = 4,2092 = 0,0042092 (pour obtenir h en m),
b = - 0,6301
T0 = [ 0,0042092 . S . Ca . 0,3699 / q ] (1/0,6301) ,
V0 = 0,0042092 . S . Ca . T0 (0,3699) - q. T0
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Bien que les deux méthodes présentées ci-dessus donnent des valeurs majorées par rapport
aux modèles de simulation mathématique, il est à noter que les résultats obtenus
correspondent aux volumes nets (volumes utiles pour retenir la crue décennale). Il est donc
nécessaire de les majorer pour tenir compte:
d’une tranche de volume mort pour le stockage des boues (prendre en première
approximation V/5),
d’une fraction de volume nécessaire pour tenir compte du temps mis pour atteindre le
débit de fuite sur lequel sont basés les calculs (on adopte généralement V/6),
des dispositions imposées par le batillage (retenir une revanche de l’ordre de 0,5 m).
Exemples pratiques
On donne en annexe quelque exemples pratiques tirés des études du Schéma Directeur
d’Assainissement de 1986, et de la littérature, et qui illustrent les deux méthodes exposées ci-
dessus.
Ces exemples ont été traités sous Excel et les constructions graphiques confirment les
valeurs maxima obtenues pour les valeurs de Delta h à stocker.
On constate que les deux méthodes donnent des valeurs nettes de volumes très similaires.
Mémento - LYDEC 24
9 - DIMENSIONNEMENT DES DEVERSOIRS D’ORAGE
Les déversoirs d’orage (DO) sont des ouvrages qui sont destinés à évacuer vers le milieu
naturel les débits pluviaux en période de forte crue. Ils équipent les réseaux d’assainissement
de type unitaire et doivent être conçu et dimensionnés pour éviter tout déversement, dans le
milieu naturel, des eaux usées en période sèche. Il sont en principe dimensionnés pour
déverser à partir d’un certain seuil de dépassement du débit moyen de temps sec à l’horizon
du projet (Qts).
On retient généralement pour ce seuil de débit à partir duquel l’ouvrage déverse un
multiple de Qts , soit: C x Qts , ce coefficient C est habituellement dénommé: coefficient de
dilution.
Généralement C est fixé entre les valeurs de 1,5 et 4. Très souvent, on retient la valeur de
3. Ce qui signifie que le DO, en fonctionnement normal, ne doit déverser aucune goutte d’eau
dans la nature tant que le débit qu’il reçoit en amont est inférieur ou égal à: Qlim = 3 x Qts .
N.B.: En toute rigueur, le coefficient de dilution devrait être fonction des débits draînés en cours de crue
(pour une période de retour donnée) et des objectifs de qualité fixés pour le milieu naturel de rejet. Ces
objectifs dépendent à leur tour de l’hydrologie en amont du rejet et des usages de l’eau en aval du rejet. Il
n’aurait donc pas été étonnant que ce coefficient change d’un point de rejet à l’autre en fonction des
contraintes spécifiques à chaque point. Ces objectifs de qualité viennent d’être institués par la loi 10-95 sur
l’eau et demanderont certainement plusieurs années avant d’être définis à l’échelle des principaux cours d’eau
dans un premier temps et ensuite à l’échelle des divers petits cours d’eau comme ceux rencontrés à Casablanca
et ses environs (Oued N’fifikh, Oued El Mellah, Oued Bouskoura, Oued El Merzeg ...etc). Selon les termes de
la loi 10-95, le domaine maritime ne fait pas partie du domaine hydraulique, on se référerait donc au
Directives Européennes pour les eaux de baignade en ce qui concerne les objectifs de qualité du littoral du
Grand Casablanca.
Les déversoirs d’orage les plus utilisés sont de type seuil déversant. Outre, les débits
amont et aval en jeu, les DO sont définis par les facteurs suivants:
1. la géométrie de l’ouvrage de dérivation, il peut être à seuil de type frontal, latéral ou
mixte,
2. le raccordement au collecteur amont,
3. le raccordement au collecteur aval, destiné à véhiculer le débit de temps sec vers le
réseau aval (Station de pompage ou station d’épuration),
4. le canal ou le collecteur de décharge vers le milieu naturel.
Le raccordement au collecteur aval doit être dimensionné de sorte à véhiculer à pleine
charge le débit: Qlim = C x Qts . Cette conduite est donc considérée comme un orifice au droit
de l’ouvrage de dérivation qui permet de débiter à pleine section le débit fixé comme seuil
(Qlim) à partir duquel le déversement doit commencer.
Plusieurs formules empiriques et méthodes de calcul existent en matière de
dimensionnement des déversoirs d’orage. Les modèles mathématiques de simulation
hydraulique des réseaux d’eaux pluviales permettent de confirmer le bien fondé des
prédimensionnements adoptés sur la base des formules empiriques.
On se limitera ci-après à la formule générale qui est utilisée et qui donne le débit à écouler
par le seuil déversant (Qdev) en fonction de la longueur de déversoir (L) et de la hauteur (h dev)
de charge sur la crête du déversoir:
Qdev = (2/3).µ .L. 2g .hdev3/2,--
avec:
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µ: coefficient de débit dont la valeur est fonction du type de déversoir,
g: acccélération de la pesanteur en m/s² (9,81 m/s²),
L: longueur du déversoir,
hdev: hauteur de charge sur la crête du déversoir (mesurée à au moins 5x hdev au dessus du
seuil).
En première approximation, la longueur du seuil peut être prise égale à:
L (m) = ( 4 x Qmax (en m3/s) ) / Øamont (en m)
Le coefficient de débit µ est généralement pris égal à 0,6 pour le déversoir unilatéral (cas
le plus courant) et 0,5 pour le déversoir bilatéral.
On expose ci-après la méthode de dimensionnement recommandé par le STU dont le
document sur les “ ouvrages annexes aux réseaux d’assainissement ” constitue une référence
en la matière. Il s’agit du dimensionnement des déversoirs à seuils hauts qui constituent le cas
le plus courant en pratique.
La méthode de calcul est basée sur la détermination de la ligne d’eau d’écoulement au
droit du déversoir de l’aval vers l’amont. On suppose donc implicitement que le régime
d’écoulement est fluvial dans la partie amont. Si le régime est torrentiel dans la conduite
amont, celà implique la possibilité de formation d’un ressaut, et d’une zone de turbulence, au
niveau du déversoir: la ligne d’eau ne peut plus être déterminée de l’aval vers l’amont. Dans
ce cas, il est recommandé de changer la pente de la conduite ou sa section sur un tronçon juste
en amont de l’ouvrage pour retrouver des conditions fluviales d’écoulement.
Il s’agit de fixer la ligne d’eau:
dans la conduite amont: en fonction de son diamètre d0, de sa pente I0 et des différents
débits de projet à véhiculer (Qmax, Qts et Qlim). Qmax étant le débit d’eaux pluviales reçu en
amont de l’ouvrage et qui dépend de la période de retour retenue pour la crue du projet.
On détermine notamment la vitesse moyenne d’écoulement V et la hauteur d’eau H pour
chacun des trois débits ainsi que la vitesse et le débit à pleine section (par la formule de
Manning Strickler et par la courbe de remplissage des conduites - rQ, rV et rH - voir en
annexe).
dans la conduite d’étranglement aval: en fonction de son diamètre d 3, de sa pente I3 et des
débits à véhiculer en aval (Qts et Qlim). En principe la conduite aval devrait être en charge
pour Qlim, Dans le cas contraire, on choisit un diamètre plus petit. On détermine alors la
vitesse moyenne d’écoulement v3 et la hauteur d’eau h3 pour le débit Qts, la pente motrice
Jc et la vitesse v2 pour Qlim (en charge on a Jc > I 3) ainsi que la vitesse et le débit à pleine
section. On fixe la longueur l du tronçon d’étranglement de sorte à garantir la continuité
de la ligne d’eau,
dans la zone de déversement: en fonction des pelles amont et aval (P1 et P2), de la
longueur de déversement L et des débits à déverser ou à faire transiter (Q max, Qts et Qlim).
On admet que la ligne d’eau au dessus du seuil est quasiment horizontale et l’on prend en
compte les diverses pertes de charge au droit des jonctions: conduite amont/zone de
déversement et zone de déversement/conduite aval.
Mémento - LYDEC 26
circulaire) et l’on vérifie que la hauteur d’eau est à chaque fois supérieure à hc.
Par ailleurs, il est recommandé de vérifier le remplissage spontané de la conduite aval lors
de la crue de projet. Pour celà on utilise l’abaque ci-joint (extrait du document du STU).
On présente ci-après un exemple complet de calcul, en précisant les étapes essentielles du
calcul. Ces étapes donnent un cadre méthodologique pour mener convenablement les calculs
et éviter certaines erreurs courantes dans le dimensionnement d’un déversoir d’orage.
Etape de calcul Contenu Observation
Etape 0 Synthèse des données de base du projet: Bien séparer les conditions amont et aval
conduites amont et aval
Etape 1 Calcul vitesse et débit à pleine section pour la Formule de Manning (K=70 ou 80)
conduite amont
Etape 3 Vérification de l’écoulement en charge dans la Dans le cas contraire diminuer le diamètre de la
conduite aval pour Qlim conduite aval
Etape 5 Fixation des conditions d’écoulement pour Q ts Utiliser la courbe de remplissage des conduites
dans la conduite aval: rQ, vitesse, hauteur circulaires pour rQ, rV et rH.
d’eau, hc
Etape 9 Calcul du décrochement du radier pour garantir Si ce décrochement est très faible (inf. à 2 cm),
une continuité de la ligne d’eau dans le cas de il est recommandé de baisser le diamètre de la
Qts conduite aval
Etape 10 Calcul de la longueur du seuil, de la hauteur de Voir les formule de base ci-dessus
lame et de la hauteur Hmax en amont du DO
Mémento - LYDEC 27
Trois enseignements importants doivent être tirés de ces constats de terrain:
*0 Il faut éviter les zones d’eaux mortes où les dépôts ont tendance à se former,
*1 Lors de la conception, il faut attacher une attention particulière à l’accessibilté des
déversoirs d’orage pour faciliter l’extraction des matériaux qui s’y déposent,
*2 Il faut aménager des cunettes au milieu des déversoirs (dimensionnées pour le débit de
temps sec) où les vitteses sont suffisantes pour entraîner les matériaux,
*3 La dimension de la longueur et le calage du seuil étant souvent approximatifs, il est
nécessaire de prévoir systèmatiquement la réalisation de barrage à poutrelles en bois. Il suffit
pour celà d’installer de part et d’autre du seuil déversant, des fers UPN destinées à recevoir
les poutrelles ce qui permet le réglage du niveau du seuil en fonction du nombre de poutrelles
en place,
*4 Pour l’ouvrage de délestage des eaux pluviales, il faut le caler au dessus des plus
hautes eaux exceptionnelles dans le milieu de rejet (mer, lac, oued ...etc), sinon l’influence
des variations des niveaux se répercutera sur le fonctionnement des ouvrages
d’assainissement.
Mémento - LYDEC 28
10 - DIMENSIONNEMENT DES BASSINS D’INFILTRATION
Les bassins d’infiltration sont destinés, comme les bassins de retenue à minimiser la
réalisation des ouvrages de drainage d’eaux pluviales dans les zones où les eaux pluviales
peuvent être infiltrées moyennant quelques dispositions particulières de conception et
d’aménagement de la zone du projet.
Ces bassins sont en général recommandés dans les zones où les sols rencontrés sont très
perméables.
Un attention aprticulière devrait être accordée à la pollution de la nappe phréatique dans
les zones où la qualité de cette nappe devrait être préservée. Il ne semble pas que ce soit le cas
dans la région du Grand Casablanca.
Par ailleurs, la classification des sols selon leur aptitude d’infiltration (aptitude à recevoir
un système d’infiltration des eaux pluviales) peut être présentée comme suit:
Sols très favorable: perméabilité > 10-5 m/s,
Sols moyennement favorables: 10-6 m/s < perméabilité < 10-5 m/s,
Sols défavorables: perméabilité < 10-6 m/s.
On notera qu’il existe également des zones défavorables du fait de l’impact sur la qualité
de la nappe et des zones interdites dues aux périmètres de protection rapprochée des captages
ou à la présence de zones inondées.
Précautions à prendre lors des tests de percolation:
Dans le cas du test de percolation à niveau constant (test Porchet), il est essentiel que la
vitesse d’infiltration d’eau soit mesurée dans un sondage préalablement saturé. Pour ce
faire, le sondage doit être imbibé pour se rapprocher des conditions d’infiltration en milieu
saturé. Cette phase dure au moins quatre heures (phase d’imbibition). Elle peut être portée à
12 heures voire 24 heures pour des terrains délicats (terrains marneux dessechés par
exemple). Généralement, cette phase peut être considérée comme terminée quand le débit
absorbé se stabilise. Dans un deuxième temps, on mesure précisément le volume d’eau
introduit dans le trou pour un intervalle de temps variable avec la perméabilité du sol.
Mémento - LYDEC 29
11 - ASSAINISSEMENT AUTONOME
Mémento - LYDEC 30
L’épandage en tranchées filtrantes est remplacé par un lit d’infiltration (ou lit
d’épandage) lorsque le sol n’a pas une tenue suffisante pour réaliser des tranchées (figure 7).
Si le sol est perméable, mais si une nappe est à moins de 1,5 m du sol, l’épandage en
tranchées filtrantes doit être remplacé par un tertre filtrant, qui est une version hors sol du
lit de sable à filtration verticale.
Si le sol est trop perméable (perméabilité supérieure à 500 mm/h ou peu de terre végétale
avec un sous-sol fissuré et/ou karstique très perméable), l’épandage est réalisé sur un sol
reconstitué, dans un lit de sable à filtration verticale.
Quand le sol est trop peu perméable (perméabilité inférieure à 10 mm/h) mais repose sur
un sous-sol perméable, un épandage en sol reconstitué peut être acceptable.
Quand le sol est suffisamment perméable et en l’absence de nappe phréatique exploitée ou
susceptible de l’être, en particulier pour la fourniture d’eau potable, l’inflitration des effluents
de fosse septique au moyen d’un puits filtrant (puisard ou puits perdu) peut être tolérée par
dérogation. On peut envisager une disposition analogue si la nappe est très profonde.
En milieux très perméables, karstique notamment, une telle dérogation n’est pas
admissible.
Aptitude des sols à l’assainissement autonome
Pour que le sol en place soit capable d’infiltrer et d’épurer les effluents septiques, on
considère que sa perméabilité doit être au moins égale à 6 mm/h (~ 1,6 10 -6 m/s), en revanche
si l’infiltration excède 500 mm/h, l’infiltration sera trop rapide pour que l’épuration soit
effective. Une perméabilité optimale est comprise entre 15 mm/h et 500 mm/h.
La connaissance de la perméabilité du sol sur le mètre supérieur ne suffit généralement
pas. Il faut aussi identifier la nature du sous-sol, afin de reconnaitre les risques de saturation
de l’épandage ou de contamination des ressources en eau souterraine.
Sol argileux Sol limoneux Sol dominante sableuse Sol perméable en grand
Coeff. de Perméabilité Coeff. de Perméabilité Coeff. de Perméabilité
k=15mm/h ?? k=15mm/h ?? k=30 mm/h k=500 mm/h
Imperméable perméable trop perméable
Mémento - LYDEC 31
Conception
La fosse septique est un réservoir étanche destiné à la collecte, à la liquéfaction des
matières polluantes et à la rétention des matières solides et des déchets flottants. Elle est
agencée de manière à éviter les cheminements directs entre son entrée et sa sortie ainsi que la
remise en suspension et l’entrainement des matières en suspension et des flottants. La hauteur
utile d’eau ne doit pas être inférieure à 1 mètre.
Pour satisfaire aux objectifs ci-dessus mentionnés, une attention particulière doit être
portée à l’agencement intérieur de la fosse (voir cahier des ouvrages types d’assainissement):
- le dispositif d’entrée des eaux usées doit être dimensionné pour éviter toute obstruction;
- la profondeur d’immersion du dispositif de sortie des effluents doit empêcher
l’entrainement des matières flottantes et limiter l’entrainement des matières décantées
éventuellement remises en suspension;
- les orifices de la cloison, éventuellement mise en place à l’intérieur de la fosse, doivent
être placés de manière à empêcher les cheminements directs entre l’entrée et la sortie.
Une fosse septique est obligatoirement munie d’au moins un tampon de visite permettant
l’accès au volume complet de la fosse lors des vidanges. Le tampon doit être hermétique.
Une ventilation efficace doit être établie et peut être réalisée par la conduite de chute des
eaux usées prolongée en ventilation haute au-dessus du toit des locaux habités.
Il est à noter en outre que des dégradations peuvent avoir lieu dans certaines conditions
dans les fosses septiques en béton, en particulier quand celles-ci sont mal ventilées. C’est une
des raisons de leur remplacement fréquent en Europe par des fosses septiques en fibre de
verre ou autres matériaux non dégradables par les émanations de H2S. De même, il y a
avantage à ce que les regards recevant les eaux septiques ne soient pas en béton mais il est
difficile, pour des raisons industrielles évidentes, d’imposer la nature du matériau constituant
ces organes. On leur impose, par contre, d’être étanches (obligation de résultat opposée à une
obligation de moyens).
Les fosses en béton de tailles courantes sont souvent préfabriquées. Par contre, des
ouvrages plus importants, du type décanteur-digesteur sont construits sur place. Les fosses
septiques collectives ont la même structure que les fosses individuelles.
Dimensionnement
Les dimensions des fosses septiques seront modulées en fonction de la consommation en
eau des ménages et du nombre maximum de personnes susceptibles d’être régulièrement
hébergées dans l’habitation. Par volume de la fosse, ou volume utile, on entend le volume
situé en dessous de la cote de l’orifice de sortie.
Si la consommation d’eau est supérieure ou égal à 120 l/hab/j, le volume minimum de la
fosse est égal à 3 m3. Ce volume est suffisant jusqu’à 5 personnes. On y ajoute 1 m 3 par
tranche de 2 personnes au delà de 5, soit un volume total de 5 m3 pour 9 personnes.
Si la consommation d’eau est comprise entre 80 et 120 l/hab/j (cas le plus courant à
Casablanca), le volume minimum de la fosse est égal à 2 m 3. Ce volume est suffisant jusqu’à
5 personnes. On y ajoute 0,5 m3 par tranche de 2 personnes au delà de 5, soit un volume total
de 3 m3 pour 9 personnes.
Pour une consommation inférieure à 80 l/hab/j, le volume minimum de la fosse est de 2
m3. Il est porté à 3 m3 pour un nombre de personnes supérieur ou égal à 10.
Les dimensions de la fosse septique sont proches des valeurs suivantes :
- profondeur d’eau : 1,1 m
Mémento - LYDEC 32
- hauteur totale : 1,4 m
- largeur intérieure : 1,2 m.
Si la fosse est compartimentée, le premier compartiment a un volume au moins égal au
double de celui du second.
Le tableau ci-après récapitule les dimensions à donner à la fosse septique en
fonction des usagers et des consommations unitaires en eau.
Niveau de consommation Consommation d’eau: 80 l/hab/j Consommation d’eau: 120 l/hab/j
Nombre d’usagers 5(mini) 7 9 11 et plus 5(mini) 7 9 11 et plus
Volume (m3) 2.0 2.5 3.0 3.5 3.0 4.0 5.0 6.0
Profondeur (m) 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4
Hauteur d’eau (m) 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1
Largeur (m) 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2
Long. 1er compartiment (m) 1.0 1.3 1.5 1.8 1.5 2.0 2.5 3.0
Long. 2ème compartiment (m) 0.5 0.6 0.8 0.9 0.8 1.0 1.3 1.5
Installation
La fosse septique devra être placée la plus près possible de l’habitation. La conduite
d’amenée des eaux usées a une pente comprise entre 2 et 4 %. La fosse est située à l’écart du
passage de toute charge roulante et dans un lieu accessible aux opérations de vidange.
Le diamètre des conduites d’amenée et de sortie de la fosse septique sont généralement
égaux à 0,10 m.
Entretien
La vidange de la fosse septique est la seule opération d’entretien. Elle est indispensable
pour éviter le colmatage du système d’épuration placé à l’aval.
La périodicité minimale de vidange est de 5 ans. Toutefois, il est recommandé d’effectuer
cette opération tous les deux ou trois ans.
L’épandage par tranchées filtrantes
Mémento - LYDEC 33
passage d’une tige circulaire de 5 mm de diamètre, mais pas le passage des graviers. Si les
orifices sont circulaires, ils auront un diamètre minimal de 8 mm. L’espacement des orifices
est de 0,10 à 0,30 m.
Tranchées filtrantes en terrain pentu
Au delà d’une pente de 14 à 15 %, la réalisation de tranchées d’infiltration est à proscrire.
Les tranchées sont horizontales, séparées par une distance minimale de 3,5 m d’axe en axe.
Superficie de l’épandage
La superficie de l’épandage est fonction de la perméabilité du sol. La surface du fond des
tranchées pourra être calculée, en fonction de la perméabilité du sol et de la consommation
d’eau, comme indiqué dans le tableau suivant.
La surface de fond de tranchée, en m 2/hab, en fonction de la perméabilité du sol et de
la consommation en eau est donnée dans le tableau suivant:
(en m2/hab) Consommation d’eau
K (mm/h) 50 l/hab/j 100 150
l/hab/j l/hab/j
Il est à noter que les ratios ci-dessus ne se déduisent pas directement des valeurs du
coefficient de percolation mesuré sur le terrain; des coefficients multiplicateurs de sécurité
variant de 20 à 100 (voire 300 pour les coefficients K supérieurs à 300) sont appliqués pour
se prémunir contre les multiples incertitudes de mesure et surtout pour permettre au sol des
périodes de repos et de réaération (fonctionnement en sous-charge).
En adoptant une épaisseur de 0,5 m de tranchée, les linéaires de tranchées
filtrantes qui en découlent sont données ci-après en ml/habitant:
(en ml/hab) Consommation d’eau
K (mm/h) 50 l/hab/j 100 l/hab/j 150 l/hab/j
Mémento - LYDEC 34
de la valeur du coefficient de percolation K. En optant pour deux tranches usuelles
des consommations unitaires, on peut en déduire les linéaires d’épandage qu’il est
nécessaire d’installer en fonction du nombre d’usagers à desservir et de la nature
des sols rencontrés (caractérisés par leur coefficient de percolation):
Linéaire d'épandage (ml) - Epaisseur de tranchée: 0,5 m -
Coefficient de percolation Consommation d’eau: 80 l/hab/j Consommation d’eau: 120 l/hab/j
(K)
Nombre d’usagers : 5 (mini) 7 9 11 5 (mini) 7 9 11
10 mm/h 76 106 137 167 96 135 174 212
25 mm/h 47 65 84 103 59 83 107 131
50 mm/h 35 48 62 76 44 61 79 97
100 mm/h 28 40 51 62 36 50 65 79
300 mm/h 20 28 37 45 26 36 47 57
500 mm/h 16 23 29 36 21 29 37 46
Compte tenu des linéaires importants exigés par un épandage souterrain dans certains cas
de sols peu perméables, il est parfois inévitable de recourir à des puits filtrants (dénommé
usuellement puits perdu). Il faut relever cependant que le puits perdu n’est pas un simple trou
dans lequel viennent se déverser les eaux usées; certaines précautions minimales de
conception et de réalisation doivent être prises quand on opte pour cette solution.
Puits filtrant
Le puits filtrant (puisard ou puits perdu) est un dispositif établi dans le sol, destiné à la
dispersion des effluents au sein des couches géologiques perméables. Ce système ne peut pas
être considéré comme un élément épurateur. Il ne peut être utilisé qu’en absence de nappe
souterraine exploitée ou que si la nappe est suffisamment profonde pour rendre improbable
une contamination microbiologique.
L’évacuation souterraine des effluents de fosse septique par un puits filtrant exige un sol
perméable; elle est d’autant plus facile que la consommation en eau est faible.
La surface latérale du puits d’infiltration doit être étanche depuis la surface du sol jusqu’à
0,50 mètre au moins au dessous du tuyau amenant les effluents septiques. Le puits est
recouvert d’un tampon permettant l’aération et les visites d’entretien, mais interdisant l’accès
des insectes et des animaux;
La partie inférieure du puits est en rapport direct avec les couches géologiques. La surface
de contact avec ces couches, surface latérale et fond, doit être au moins égale à 1 m2 par
habitant. Les dimensions habituelles de ces ouvrages sont de 1,5 à 2,5 m de diamètre et de 3 à
5 m de profondeur. L’expérience locale est très utile au dimensionnement de ces ouvrages.
Le puits est garni, jusqu’au niveau de l’arrivée des eaux, par des graviers de 5 à 10 cm de
diamètre. La couche supérieure de ce matériau peut être remplacée, sur 10 à 15 cm, par du
sable.
L’eau usée ne doit pas ruisseler le long de l’ouvrage mais s’écouler par surverse.
Lorsque des signes évidents de colmatage apparaissent, il est nécessaire de procéder à
l’enlèvement du matériau filtrant, à son nettoyage ou à son remplacement.
Le puits filtrant (puisards ou puits perdu) est un dispositif établi dans le sol, destiné à la
dispersion des effluents au sein des couches géologiques perméables.
Ce système ne peut pas être considéré comme un élément épurateur. Il ne peut être autorisé
qu’en l’absence de nappe souterraine exploitée pour l’alimentation en eau potable ou
l’arrosage de cultures maraîchères. L’installation d’un puits filtrant est exceptionnelle quand
la consommation d’eau est moyenne ou forte -(supérieure à 30 l/hab/j); elle est, de plus,
Mémento - LYDEC 35
soumise à une autorisation spéciale délivrée après avis géologique quand la consommation
d’eau des ménages est forte, c’est à dire supérieure à 70 l/hab/j.
Mémento - LYDEC 36
12 - TECHNIQUES COMPENSATOIRES
Au point de vue technique, on rencontre au Maroc les deux grands types de réseaux
d'assainissement qui sont présents pour la gestion des eaux pluviales : les réseaux
unitaires et les réseaux séparatifs. Ces réseaux reposent sur le principe de
l'évacuation la plus rapide possible des eaux d'origine météorique.
Les réseaux unitaires sont très répandus et existent dans les principales grandes
villes. Il y a apparemment peu de déversoirs d'orage et la maintenance des
ouvrages souffre du manque de moyens techniques et financiers alloués au
secteur de l’assainissement. Le niveau de maintenance reste très en décalage
avec les besoins. Compte tenu des problèmes d'engorgement qui se posent
alors, en particulier au niveau de l'entonnement des eaux, ceci entraîne des
insuffisances périodiques du réseau pendant les événements pluvieux.
Une approche par la mise en place de réseaux séparatifs a été lancée. La doctrine de base
est la même que celle qui avait été formulée en France pour le même objet, c'est à dire que
l'on essaie de favoriser le ruissellement superficiel.
Mémento - LYDEC 37
L'économie du pays ne permet pas de penser que des montants importants
puissent être dégagés pour réaliser rapidement un assainissement pluvial
répondant aux importants besoins que connaît le Maroc.
Ces quelques remarques nous amènent dans un premier temps à préciser quels
pourraient être les objectifs que le Maroc devrait se fixer dans le domaine de la
gestion des eaux pluviales.
Il est clair que pour la plupart des projets, plus d'un objectif devra être poursuivi. Il
s'agira alors de proposer une démarche permettant de répondre à la fois à
l'ensemble des objectifs et non d'améliorer l'un d'entre eux au détriment des autres.
Nous avons déjà brièvement rappelé l'importance de la pollution des rejets urbains
de temps de pluie. Une augmentation de l'urbanisation, et spécifiquement en zone
littorale (zone de Kénitra - El Jadida au Maroc) peut aboutir à une dégradation
sensible en période de pluie de la qualité du milieu récepteur, y compris sur le plan
bactériologique.
Sur le plan économique
Les coûts de renforcement des réseaux primaires pour lutter contre les inondations
suite à l'urbanisation peuvent se révéler prohibitifs dans le temps. Ainsi nous
pouvons citer le cas de la communauté urbaine de Bordeaux, qui a investi sur ce
poste 3 milliards de francs sur 10 ans soit 10% de son budget annuel.
Sur le plan de l'aménagement
Mémento - LYDEC 38
Cette solution se révèle moins coûteuse que la construction d’un réseau unitaire.
Dans ces conditions, l’évacuation des eaux pluviales, par ruissellement superficiel,
comme toute autre technique concernant la gestion des eaux pluviales, ne peut se
concevoir dans de bonnes conditions que si le développement d’une nouvelle culture
en hydrologie urbaine, telle que préconisée dans le chapitre 4, est effectivement
lancée et appuyée par une volonté des décideurs et techniciens.
Mémento - LYDEC 39
positionnement des nappes et de leur évolution dans le temps,
sensibilité des nappes et des milieux récepteurs à la pollution,
évaluation en terme de pollution de la qualité des eaux de ruissellement
urbain,
connaissance historique du type d'urbanisme et de bâtiment locaux,
du cheminement de l'eau.
Connaissance du bâtiment et de la construction.
De par les différentes échelles d'espace dans lesquelles les techniques alternatives
peuvent trouver place, et que nous avons rappelées, un couplage extrêmement
profond apparaît entre la conception générale de l'aménagement et
l'assainissement. Ainsi, à titre d'exemple, dans le cas d'un lotissement, la prise en
compte de l'assainissement pourrait être abordée
au niveau du plan masse :
définition du tracé des voiries,
reconnaissance des zones susceptibles de servir de bassins de stockage,
espaces verts, parking, cours de bâtiments publics, ...),
au niveau des constructions :
utilisation des terrasses en zones de stockage,
mise en place d'infiltration ou de réutilisation à la parcelle,
au niveau de la voirie :
utilisation de chaussées à structure réservoir,
vérification des possibilités d'infiltration des eaux.
RECOMMANDATIONS
Les éléments présentés dans les chapitres précédents ont permis de montrer qu'une
grande partie du problème de la gestion des eaux pluviales au Maroc passe par le
développement des techniques alternatives au réseau d'assainissement. Répétons
qu'elles devraient permettre de :
Mémento - LYDEC 40
d'avoir terminé sa croissance urbaine. La meilleure façon d'y arriver est de gérer
l'espace urbain en intégrant le risque pluvial sans trop se référer à des mesures
pluviométriques qui n'existent pas ou sont au mieux de mauvaise qualité,
Il faut donc principalement préparer l'avenir sans se faire trop d'illusions sur la
possibilité de modifier l'approche de l'évacuation des eaux pluviales très rapidement.
Il s'agit, en effet, de faire émerger une nouvelle culture en hydrologie urbaine.
Recommandations pratiques
Sites prioritaires
Projets pilotes
Dans les deux cas, il faut convaincre un maître d'ouvrage de lancer un tel projet,
c'est à dire lui démontrer qu'il fera des économies sur les investissements
concernant l'évacuation des eaux pluviales. Dans le premier cas, les interlocuteurs
pourraient être les associations d'habitants et l'ANIH. Dans le second cas, ce
pourrait être les ERAC ou une agence urbaine.
Mémento - LYDEC 41
Ces opérations pilotes doivent être l'occasion de créer une synergie entre
l'ensemble des techniciens de l'aménagement urbain : voirie, hydraulique,
hydrologie. Elles doivent faire l'objet d'un suivi sur des périodes suffisamment
longues pour pouvoir donner lieu à des évaluations pertinentes. Le LPEE, en
collaboration avec le LCPC, pourrait se charger d'un tel suivi pour les équipements
touchant au sol, la Direction de l'Habitat du suivi des équipements touchant les
immeubles. Un tel suivi comporte évidemment un coût, qui ne saurait être imputé au
maître d'ouvrage. Des propositions pour dégager des moyens sur de tels objectifs
sont détaillées ultérieurement.
Bien que depuis longtemps aient existé en France des toitures terrasses capables
de stocker une lame d'eau non négligeable, les architectes se sont longtemps
refuser à reconnaître que ce type de structures pouvait servir à la gestion des eaux
pluviales. La Chambre Syndicale Nationale de l'Etanchéité a publié en 1992 un
document qui décrit comment construire des toitures terrasses minérales ou
végétales permettant de stocker les eaux de pluie. Depuis, l'utilisation d'une telle
solution ne pose plus de problèmes.
Pour une question technique de ce type, il est probable qu'au Maroc comme en
France les mêmes causes auront les mêmes effets. Il serait donc nécessaire
d’établir un document technique au contenu proche de celui cité plus haut,
probablement au niveau du ministère de l’Habitat. La pratique de l'auto-construction
pourra peut-être dans un premier temps limiter la technique des toitures-stockantes
aux habitations construites par des professionnels. Dans le cas précis de l'auto-
construction une réflexion locale sur des méthodes d'étanchéification adaptées
devra être menée.
Ce document devrait décrire les différents matériaux poreux qui peuvent être utilisés
et qui sont disponibles au Maroc ainsi que leur mise en oeuvre pour les différents
types de chaussée. Il pourrait s'inspirer des documents équivalents publiés par le
LCPC qui existent en France, mais après un certain nombre d'expérimentations
réalisées avec des matériaux spécifiquement marocains par le LPEE.
Mémento - LYDEC 42
ANNEXE 1
Mémento - LYDEC 43
CONCEPT
C'est bien cette dimension de l'assainissement pluvial qui est l'apanage des
techniques alternatives. Ce concept n'est pas sans conséquences sur les habitudes
professionnelles : l'instauration d'une approche pluridisciplinaire et décloisonnée des
projets d'urbanisme ou d'aménagement associant, dès leur origine, une réflexion
spécifique de "l'assainisseur" à celle de l'urbaniste ou de l'architecte s'avère de
rigueur dans ce nouvel environnement technique.
En assainissement pluvial, les chaussées à structure réservoir ont pour but d'écrêter
les débits de pointe de ruissellement en stockant temporairement les eaux
météoriques dans le corps de la chaussée. Quand il y a infiltration des eaux dans le
sol support, ces ouvrages permettent la diminution voir l'annulation des volumes
d'eau à transiter dans les réseaux classiques.
Cette technique s'est développées à partir des années 1970 aux Etats unis, au
Japon, en Suède et en France. En assurant une rétention temporaire et locale des
eaux de pluie et éventuellement leur infiltration, les chaussées à structure réservoir
permettent la limitation des débits à leur valeur avant aménagement. Soulignons que
cela va tout à rendre les chaussées le plus imperméables possible afin d'éviter :
- la dégradation rapide du corps de la chaussée due à la mise en pression de
l'eau dans les fissures ou autres vides.
- vidange du réservoir ;
Premier cas :
45
Si des risques élevés de colmatage de la surface de la chaussées existent (transport
de terre, arrivée d'eaux de ruissellement chargées...) une autre conception sera
préférable.
Cette technique est à réserver aux chaussées à faible trafic.
Deuxième cas :
Dans le cas où les eaux à stocker proviennent d'un bassin versant important ayant
son propre réseau d'assainissement pluvial, il est nécessaire de concevoir un réseau
de diffusion des eaux dans la structure poreuse (fig. 5).
En effet, malgré sa porosité élevée, celle-ci ralentit les écoulements et une injection
ponctuelle conduirait à des débordements pour les débits de pointe.
Aux branchements des drains, il est souhaitable de prévoir des regards qui peuvent
servir, le cas échéant, d'avaloirs.
46
Le réservoir peut utiliser tout ou une partie de la surface de la voirie ou de l'ouvrage
utilisé pour sa réalisation. Le choix du matériau dépend principalement des éléments
suivants :
- l'épaisseur maximale admissible de la structure. Les matériaux doivent avoir
des porosités telles que le produit "épaisseur porosité utile" soit supérieur à la
hauteur d'eau à stocker.
- les contraintes mécaniques que la structure devra supporter en raison du
trafic ou d'autres surcharges. L'absence de trafic poids lourds (cas de certains
parkings) réduit de façon importante les efforts appliqués. Si le matériau est placé
assez bas dans la structure de la chaussée, les contraintes mécaniques seront
limitées et permettront par là même le choix d'un matériau dont les propriétés
sont relativement faible et donc moins coûteux.
Le débit maximal évacué le cas échéant vers le réseau dépendra des capacités des
exutoires.
Il convient de souligner que les drains ne limitent pas le débit par rapport à celui dû à
l'écoulement dans le milieu poreux alors qu'un orifice calibré peut assurer cette
fonction.
Si le sol support est perméable et qu'il n'y a pas de danger particulier de pollution de
nappes, il est intéressant d'infiltrer sur place l'eau stockée dans le réservoir poreux.
Afin d'éviter toute pollution, il est conseillé de se limiter au cas où la nappe reste à
1m de la structure - réservoir1.
2. Topographie : Si les terrains sont pentus, il est possible de stocker
temporairement l'eau de pluie dans une couche poreuse inclinée mais le débit
que permet l'exutoire aval doit être supérieur à celui que permet l'écoulement à
travers le matériau. Si non l'eau s'accumulera dans la partie basse et sortira de la
structure. Des solutions adaptées à de telles situations existent :
- augmentation des épaisseurs dans les parties basses ;
- cloisonnement du réservoir poreux et limitation des débits de vidange entre
les différents réservoirs élémentaires.
47
concentration des eaux et la vidange par l'exutoire en un temps suffisamment court
pour renouveler la capacité de stockage.
Matériaux utilisables :
2 L'essai C.B.R. ou l'essai de l'indice portant californien est un essai de poinçonnement à vitesse constante
donnant une indication sur la résistance du matériau. Il permet une méthode empirique de dimensionnement
des chaussées mise au point par l'armée américaine au cours de la deuxième guerre mondiale.
48
part les bétons poreux utilisés en bande d'arrêt d'urgence pour le drainage des
chaussées en béton. Si les objectifs visées à travers leur utilisation sont différents de
ceux recherchés ici, les constations faites sur leur comportement montre qu'il est
tout à fait possible d'avoir des matériaux poreux de propriétés mécanique suffisantes
pour des trafics parfois élevés. Toutefois, il est préférable de limiter l'usage des
chaussées poreuses aux trafics T 2 et inférieurs.
Nous rappelons que le trafic T 2 étant la classe de trafic pour laquelle on a entre 150
et 300 poids lourds/jour/sens. (poids lourds de charge utile supérieure ou égale à 5
tonnes).
Ceci étant, Il est évident que des études particulières et un contrôle de l'exécution
sont nécessaires à la réussite de ces nouvelles structures.
En plus des mesures citées ci-haut, ces structures étant sujettes au colmatage
superficiel, il est important d'y procéder à un entretien préventif par hydrocurage /
aspiration. La fréquence de ces opérations reste dépendante des conditions locales
(qualité des eaux de ruissellement, rythme et importance des remplissages).
Puits d'absorption
Par ailleurs, l'infiltration des eaux de pluies à partir les puits permet l'alimentation des
nappes, chose qui a toute son importance dans les pays où les ressources en eau
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sont limitées. En contrepartie, la pollution de la nappe peut être encourue dans le
cas où les eaux sont trop chargées en fines. D'où l'intérêt de la connaissance de
l'origine et la nature des eaux ainsi que les usages des surfaces drainées. Il est
recommandé à ce propos d'avoir une zone non saturée d'environ 1 m de profondeur
par rapport aux plus hautes eaux de la nappe afin de permettre une filtration
suffisante dans le sol.
L'évacuation des eaux : Elle s'effectue par infiltration dans le sol. Il est important,
à cette étape, de connaître le comportement du sous-sol en présence de l'eau
afin d'éviter tout désordre mécanique susceptible de touche les alentours de
l'ouvrage.
Les tranchées sont des dispositifs de recueil des eaux de ruissellement. Ce sont des
ouvrages linéaires d'une profondeur n'excédant généralement pas le mètre. La
réception des eaux se fait de façon perpendiculaire à leur longueur. Suivant le mode
d'évacuation des eaux, on distingue les tranchées absorbantes -dites aussi
d'infiltration - et les tranchées de rétention.
La technique des tranchées pour l'assainissement pluvial est d'un usage courant en
France, elle aussi très largement répandue, dans beaucoup d'autres pays comme
l'Allemagne, l'Australie, le Danemark, le Japon...
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Comme pour la technique des puits, cette solution présente l'intérêt d'une bonne
intégration dans l'espace urbain et permet de l'agrémenter en constituant des sur
largeurs vertes.
Soulignons en fin que cette technique présente un autre avantage qui est celui du
faible coût, de la simplicité de mise en oeuvre et de la faible emprise au sol.
Principes de conception
Comme pour toutes les techniques alternatives, l'entretien des structures est la clef
de voûte de leur réussite durable. Ile doit être effectué régulièrement afin de prévenir
les dysfonctionnements hydrauliques. Cet entretien porte essentiellement sur les
dispositifs de décantation et d'épuration et consiste en :
Le nettoyage des regards, des décanteurs et des paniers ;
La tonte du gazon ;
Le nettoyage des surfaces drainées.
les fossés et les noues
La technique des fossés est d'un usage très courant pour l'assainissement pluvial
des routes et des zones non totalement urbanisées. Les noues, fossés larges et peu
profonds, assurent ces mêmes fonctions en apportant en plus un avantage paysager
grâce aux sur largeurs vertes qui améliorent le cadre de vie de la zone ainsi
aménagée. A noter que ces dispositifs - qui sont d'une simple mise en oeuvre -
quand ils sont bien dimensionnés peuvent assurer l'assainissement pluvial de tout
un lotissement assurant ainsi un gain financier à l'aval de la zone assainie par la
réduction voire l'élimination des conduites classiques. Un entretien relevant des
interventions des Espaces Verts assurant la régularité du bon fonctionnement des
ouvrages et de leurs dispositifs annexes.
Principes des conception
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Comme pour toutes les techniques de l'assainissement alternatif, le fonctionnement
hydraulique de ces ouvrages consiste en :
La réception des eaux de pluies : elle se fait par ruissellement directe sur les
surfaces drainées. L'introduction des eaux peut être localisée tel le cas de la
réception des eaux de toitures.
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Il existe différents types de bassins de retenue dans les réseaux urbains et
périurbains, unitaires ou séparatifs. Le tableau 1 propose une terminologie liée d'une
part au rôle des ouvrages, d'autre part à la nature du réseau qu'ils équipent.
Tableau 1 : Terminologie proposée pour les bassins de retenue
Effluents retenus
Objectifs Eaux usées Eaux de surverse Eaux pluviales Eau de rivière ou
de réseaux ou de de nappe
unitaires ruissellement
Lutte contre les inondations :
liées aux bassin bassin de bassin de
pluies tampon (eaux retenue retenue ou
parasites) d'infiltration
liées aux zones bassin de
crues inondables retenue ; zone
préférentielle d'expansion
s
Lutte contre la pollution :
stockage bassin bassin bassin de
avant tampon ou tampon ou retenue
traitement d'orage d'orage
stockage et bassin de bassin de bassin de
dépollution décantation dépollution décantation
primaire ou de
décantation
Concepts de base
Un bassin peut aussi être conçu comme une coupure hydraulique permettant une
meilleure maîtrise des écoulements sur des grands réseaux.
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opérationnelles, en accompagnement du développement urbain, et dans tous les
cas où le débit de fuite autorisé est très restreint.
De plus, il est apparu que les eaux stockées présentent une décantation rapide
contribuant très efficacement à la dépollution : l'intérêt est grand de forcer cette
décantation pour toutes les pluies et dès le début de la crue. Or, une gestion de ce
type est en contradiction avec l'objectif de protection contre les inondations, qui
requiert d'utiliser le débit de fuite autorisé, afin de préserver les capacités maximales
de stockage tout au long de la crue.
Les bassins peuvent ainsi répondre à de multiples objectifs, liés à des modes de
gestion a priori contradictoires. La gestion dynamique, avec contrôle en temps réel
local ou centralisé, commence à se développer dans le but de tirer de ces ouvrages
l'efficacité maximale. Ce type de gestion est particulièrement utile dès lors que les
bassins sont installés en série ou en parallèle à grande échelle.
L ' É V O L UT I V IT É :
LA S É CU R I T É H Y D R OL OG IQ U E :
Les bassins en eau, dont le marnage est faible, offrent des marges de sécurité
importantes, car quelques centimètres de marnage supplémentaires sur la surface
maximale du plan d'eau représentent des volumes considérables permettant de faire
face à des pluies exceptionnelles.
LA L UTT E C O NT R E LE S P O LL UT IO NS ACCI D E NT E LL E S :
Les bassins secs, qu'ils soient à ciel ouvert ou enterrés, constituent des lieux
privilégiés pour piéger et traiter les pollutions accidentelles.
Sous certaines conditions, les bassins peuvent être conçus comme des ouvrages à
vocation mixte "assainissement/loisirs" et présenter un intérêt certain pour le cadre
de vie.
R Ô LE P RA T IQ U E :
Les bassins en eau peuvent aussi jouer un rôle pratique : réserve d'incendie ou
d'arrosage, ou encore recharge de la nappe phréatique (et contribution au soutien
des étiages).
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Différents types de bassins de retenue
Cette distinction a évolué puisque le guide des bassins de retenue (STU, 1994)
distingue, 17 ans plus tard, les bassins à ciel ouvert qu'ils soient secs, ou de type
zones humides, d'une part, et les bassins enterrés, d'autre part. Ces derniers
nécessitent des travaux de génie civil importants, mais ils ne monopolisent pas la
surface au sol : ils s'adaptent mieux aux secteurs urbains anciens, ou à l'objectif de
dépollution.
Méthodes de dimensionnement
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déversements polluants, et de préciser la fréquence moyenne d'utilisation par
tranches de volume utile.
Le principe est assez simple : il s'agit de réduire les débits maximaux devant
s'écouler dans les ouvrages en aval, car ce sont ces débits maximaux qui génèrent
les saturations de capacité, les débordements et les inondations. Une fois atteinte la
valeur seuil de débit à ne pas dépasser (fixe le plus souvent, ou variable au cours du
ruissellement), on stocke dans le bassin le volume correspondant à la différence
entre le débit arrivant de l'amont et cette valeur-seuil.
Le volume Vmax qui aura été stocké jusqu'à l'instant t vol.max où le débit arrivant de
l'amont redevient inférieur à la valeur-seuil, sera stocké par la suite. Ce volume est
égal à :
tvol max
Vmax = (Qe(t) Qs (t)) dt
t
Il correspond à la surface hachurée sur la figure.
Cette dernière peut être choisie dans une fourchette assez large en fonction des
risques réels présentés par un débordement de l'ouvrage, lesquels devront toujours
être évalués soigneusement.
La base de temps à retenir pour sélectionner la pluie de référence, c'est à dire celle
dont l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense s'avérera la plus
pénalisante, dépend essentiellement de la combinaison de deux grandeurs :
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plus longues durées, donc de valeur plus faible pour une même période de retour
génèrent elles aussi des débits maximaux moins importants ;
la valeur seuil du débit envoyé vers l'aval, qui conditionne le caractère plus ou
moins pénalisant des événements selon leur durée. En pratique, plus cette valeur
diminue, plus les événements longs deviennent pénalisants. Si cette valeur seuil
devient très faible, elle peut même rendre plus pénalisante des pluies dont la
durée est supérieure au temps de concentration du bassin versant.
la surface du bassin versant, qui conditionne (de même que d'autres paramètres
du bassin versant, comme l'allongement, les coefficients de ruissellement, etc.) le
temps de concentration mais aussi le volume total recueilli pour une lame d'eau
donnée ;
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