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LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

LYDEC
DIRECTION INVESTISSEMENT

ASSAINISSEMENT DU GRAND CASABLANCA

CRITERES DE CONCEPTION ET DE
DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES
ASSAINISSEMENT

DATE : Décembre 2003

Mémento - LYDEC 1
TABLE DES MATIERES

1 - DEFINITION DES SYSTEMES D'ASSAINISSEMENT A CASABLANCA..............8


1-a : Système Unitaire................................................................................................8
1-b : Système Séparatif..............................................................................................8
1-c : Système Séparatif simplifié ou Individuel.........................................................8
2 - CALCUL DES DEBITS D'EAUX PLUVIALES............................................................8
2 -a : Formule de CAQUOT......................................................................................8
2 -b : Caractéristiques du bassin versant....................................................................9
2 -b-1: Evaluation de la Pente ( I ).................................................................9
2 -b-2: Evaluation du coefficient de ruissellement ( C )................................9
2 -b-3:Domaine de validité de la formule de Caquot.....................................10
2 - c : Assemblage des bassins versants.....................................................................11
2 -d : Test des débits..................................................................................................11
3 - CALCUL DES DEBITS D'EAUX USEES.....................................................................11
3 - a : Données de base...............................................................................................11
3 - a - 1: Dotation unitaire en eau potable......................................................11
3 - a - 2: Densité de population......................................................................12
3 - a - 3:Taux de raccordement à l'égout........................................................12
3 - a - 4:Coefficient de restitution à l'égout....................................................12
3 - a - 5:Coefficients de pointes.....................................................................13
3 - b : Débit d'E.U domestique...................................................................................13
3- b -1:Débit moyen.......................................................................................13
3- b -2:Débit de pointe...................................................................................13
3 -c : Débit d'E.U industrielle....................................................................................14
3-c -1:Débit moyen........................................................................................14
3- c -2:Débit de pointe....................................................................................14
3 -d : Débit d'E.U mixtes...........................................................................................14
3-d -1:Débit moyen........................................................................................14
3- d -2:Débit de pointe...................................................................................15
3 -e : Eaux parasites...................................................................................................15
4 - DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX EU et EP.......................................................15
5 - CARRACTERISTIQUES DES CANALISATIONS.......................................................16
6 - CONDITIONS LIMITES DE VITESSE DANS LES CONDUITES.......................17
7 – DIMENSIONNEMENT DES STATIONS DE POMPAGE .
8 – DIMENSIONNEMENT DES BASSINS DE RETENUE .
9 – DIMENSIONNEMENT DES DEVERSOIRS D’ORAGE.
10- DIMENSIONNEMENT DES BASSINS D’INFILTRATION
11- ASSAINISSEMENT AUTONOME .
12- TECHNIQUES COMPENSATOIRES .

1 - DEFINITION DES SYSTEMES D'ASSAINISSEMENT A CASABLANCA.

Mémento - LYDEC 2
Le schéma Directeur d'Assainissement du Grand Casablanca et les études sectorielles
complémentaires à celui-ci ont retenu les systèmes d'assainissement suivants :

1-a : Système Unitaire.


Appelé aussi "tout à l'égout" : un seul réseau enterré collecte à la fois les eaux usées et
les eaux pluviales.

1-b : Système Séparatif.


Il consiste en deux réseaux distincts: l'un réservé pour les eaux usées et l'autre permet la
collecte des eaux pluviales des chaussées, toitures et surfaces imperméabilisées. Les deux
réseaux sont constitués de conduites enterrées.

1-c : Système Séparatif simplifié


Il comprend deux réseaux: un réseau destiné à la collecte des eaux pluviales mais qui reste
en grande partie, et dans toute la mesure du possible, superficiel sous forme de fossés en terre
et/ou de caniveaux bétonnés. Le recours à un réseau enterré sous forme de conduites (ou
d’ouvrages coulés sur place) n’a lieu que lorsqu’une impossibilité d’écoulement en surface est
rencontrée ou lorsque les débits véhiculés deviennent très importants. Les eaux usées étant
collectées dans un second réseau de conduites enterrées.

1-d : Système d’assainissement autonome


Il consiste en un seul réseau destiné à la collecte des eaux pluviales (qui peut être soit
superficiel soit enterré). Les eaux usées étant collectées dans des ouvrages d'assainissement
individuel. Ces ouvrages peuvent être destinés à récupérer les eaux usées à l’échelle de la
parcelle soit à l’échelle d’un regroupement de plusieurs lots (autonome regroupé).

1-d : Systèmes hybrides


Il est à signaler également que des systèmes hybrides, qui mélangent les principes des
différents systèmes ci-dessus, sont également rencontrés. Il s’agit notamment du système
pseudo-séparatif qui comprend deux réseaux enterrés; un pour l’eau pluviale et l’autre pour
l’eau usée mais où ce dernier reçoit également les eaux pluviales ruisselées sur les toitures.
Les lots d’habitat ne sont alors dotés que d’une seule conduite de rejet (eaux usées et
pluviales sont mélangées). Ces systèmes ne sont pas recommandés et Il convient d’opter, dans
les cas des systèmes séparatifs, pour une gestion claire de la séparation totale des rejets
d’eaux usées et d’eaux pluviales au droit de chacun des lots desservis.

2 - CALCUL DES DEBITS D'EAUX PLUVIALES.

2 -a : Formule de CAQUOT.

Mémento - LYDEC 3
La formule utilisée dans le calcul des débits d'eaux pluviales est celle de "A. CAQUOT"
établie dans le cadre de l’étude sectorielle du lot n°1 - Préfecture de Hay Hassani - Aïn Chock
(Juin 1995).
Les courbes I.D.F et les paramètres de cette formule ont été établis en 1992 en se basant
sur les observations pluviométriques de près de 30 années (période 1960 - 1987).
Nous en déduisons l'expression de cette formule en fonction de la période de retour de
l'orage exceptionnel :

Fréquence Formule de CAQUOT à Casablanca Paramètre Paramètre


de retour "a" "b"
2 ans Q = 0,6289 . I0,3163 . C1,2214 . A0,7692 2,914 - 0,6316

5 ans Q = 0,8394 . I0,3157 . C1,2210 . A0,7696 3,693 - 0,6306

10 ans Q = 0,9842 . I0,3154 . C1,2208 . A0,7697 4,209 - 0,6301

20 ans Q = 1,1265 . I0,3151 . C1,2206 . A0,7699 4,703 - 0,6297

Les paramètres a et b sont issus de la formule i = a.tb dans laquelle :


i = intensité de pluie en mm/min.
t = durée de pluie en min.

Ces formules sont corrigées par un coefficient d'influence "m" traduisant quantitativement
le fait que, pour une même surface A , le débit varie à l'inverse de l'allongement M du dit
bassin.
L'allongement M qui exprime la forme plus ou moins allongée du bassin versant est le
rapport du plus long cheminement hydraulique L au coté du carré de surface équivalente à la
superficie du bassin considéré :
M = L/A½  0,80
D'où la formule de Caquot utilisée à Casablanca pour une fréquence décennale :

Q10 = 0,9842 . I0,3154 . C1,2208 . A0,7697 .[4.A/L²]0,30

dans laquelle :
Q10 = débit calculé pour un bassin versant homogène en ( m³/s ).

I = Pente moyenne pondérée du collecteur de desserte, assimilée à la


pente du terrain naturel en ( m/m ).

C = Coefficient d’imperméabilisation du bassin versant considéré.

A = Superficie du bassin versant considéré en ( ha ).

L = Le plus long cheminement hydraulique dans le bassin versant


considéré ( hm ).

Mémento - LYDEC 4
2 -b : Caractéristiques du bassin versant.
2 -b-1: Evaluation de la Pente ( I ).

Pour un bassin versant urbanisé dont le plus long cheminement hydraulique "L" constitué
de tronçons successifs "Lj" et de pente sensiblement constante "Ij" , l'expression de la pente
moyenne qui exprime le temps d'écoulement le long de ce cheminement le plus
hydrauliquement éloigné de l'exutoire est définie par la formule suivante :
Imoy = [ Lj /  (Lj / Ij½ ) ]²
2 -b-2: Evaluation du coefficient de ruissellement ( C ).

*/ Définition
Le coefficient de ruissellement appelé aussi coefficient d'imperméabilisation (dans le cas
de la formulation superficielle de Caquot) d'un bassin versant de superficie "A" est égal au %
de la surface imperméabilisée par rapport à la surface totale :
C = Aimperméable / Atotale
IL apparait donc évident que ce coefficient dépend essentiellement de l'occupation du sol
existante ou prévue par les plans d'aménagement et d'urbanisme.

Pour cela, le Schéma Directeur d'Assainissement du Grand Casablanca a défini les valeurs
de "C" en fonction de la typologie d'habitat prévue à Casablanca pour une meilleure
estimation de ce paramètre.

TYPOLOGIE D'HABITAT CODE COEFFICIENT


D’IMPERMEABILISATION
Petits Immeubles + commerces B1-B2- B3 0,45
Complexe universitaire C1U 0,40
Immeubles résidentiels C1 0,45
Hab.mixte ( villas+immeubles ) C2 0,45
Moyennes villas D1 0,35
Grandes villas D2 0,30
Habitat économique E1 0,65
Habitat moderne / mixte E4 / E7 0,65
Habitat traditionnel F3 0,70
Zone hôteliére H4 0,30
Zone industrielle I1 / I2 / I3 0,65
Zone industrielle I4 0,60
Bureaux I5 0,40
Terrain de sport / cimetière SP / C 0,15
Espaces verts+parcs EV 0,10
Voiries + parkings - 0,90

*/ Mode de calcul de "C".


Pour un bassin versant donné comportant plusieurs types d'habitat "i" de surfaces
respectives "Ai" et de coefficient de ruissellement "Ci", la valeur du coefficient de

ruissellement moyen "C" est calculée comme suit :


C = Ci . Ai / Ai

2 -b-3:Domaine de validité de la formule de Caquot.

Mémento - LYDEC 5
La formule superficielle de CAQUOT reste valable dans les limites suivantes:
* A  500 ha.
* 0,002  I  0,05.
* 0,20  C  1.

En effet, la formulation de CAQUOT est valable tant que la superficie du bassin versant
étudié est inférieure à 200 ha, mais le S.D.A a étendu cette surface à 500 ha. Au delà de cette
limite, il y a lieu de recourir à des modèles mathématiques de simulation hydraulique de
ruissellement et de fonctionnement des réseaux pluviaux d’assainissement.

2 - c : Assemblage des bassins versants.


Les valeurs des paramètres équivalents de bassins versants assemblés sont déduites des
formules indiquées dans le tableau ci-après, selon que l'assemblage des bassins est en
parallèle ou en série:

Assemblage A équivalent C équivalent I équivalent L équivalent

Bassins en série  Ai  Ai.Ci /  Ai [  Li / ( Li / Ii½)]²  Li

Bassins en  Ai  Ai.Ci /  Ai [  Ij . Qpj ] /  Qpj Lj (Qpj max )


parallèle

2 -d : Test des débits.


Lors de l'assemblage en // de plusieurs bassins versants élémentaires de débits Q Pi , le

débit résultant Qéq de l'assemblage doit s'inscrire entre les limites suivantes:

QP( Max )  Qéq ( Résultant )  QPi

avec QP( Max ) le plus fort débit entrant et åQ Pi la somme des débits entrants. Ainsi, il

convient de vérifier ce qui suit:


Si Qéq ( Résultant )  QPi ----------> Qéq = QPi

Si Qéq ( Résultant )  QP( Max ) ----------> Qéq = QPi

Mémento - LYDEC 6
3 - CALCUL DES DEBITS D'EAUX USEES.

3 - a : Données de base.
Les débits d'eaux usées sont calculés sur la base des paramètres suivants :
* Dotation unitaire en eau potable.
* Densité de population.
* Typologie d'habitat.
* Taux de raccordement à l'égout.
* Coefficient de rejet dans l'égout.
* Coefficients de pointe.

3 - a - 1: Dotation unitaire en eau potable.

Nous avons retenu les dotations unitaires projetées par le Plan Directeur de Distribution
d'eau potable du Grand Casablanca ( 1992-93 ) pour l'horizon de saturation du S.D.A.U, soit
l'année 2011:

TYPE D'HABITAT DOTATION EN EAU POTABLE


HORIZON 2011
Ancienne Médina 75 l / hab / j
Nouvelle Médina 75 l / hab / j
Habitat économique 75 l / hab / j
Immeubles 150 l / hab / j
Immeubles résidentiels 230 l / hab / j
Habitat mixte 130 l / hab / j
Moyennes Villas 240 l / hab / j
Grandes Villas 550 l / hab / j
Zones Industrielles 30 à 40 m³ / ha / j
Communes périphériques 75 à 100 l / hab / j
* Extrait de l'étude SOGREAH - C.I.D - C.G.E (1992-93), à l’exception des
dotations des communes périphériques (dotations révisées à la baisse).
3 - a - 2: Densité de population.

Les densités de population retenues par le Schéma Directeur d'Assainissement du Grand


Casablanca (1986) se résument comme suit:

TYPOLOGIE D'HABITAT CODE DENSITE DE


POPULATION ( hab / ha )
Petits Immeubles + commerces B1-B2- B3 500
Immeubles résidentiels C1 300
Hab.mixte ( villas+immeubles ) C2 200
Moyennes villas D1 60
Grandes villas D2 40
Habitat économique E1 450
Habitat moderne / mixte E4 / E7 525
Habitat traditionnel F3 400
Zone hôtelière H4 60
Bureaux I5 500

3 - a - 3:Taux de raccordement à l'égout.

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Nous prenons les valeurs des taux de raccordement à l'horizon de saturation, soit 2011.
En supposant que le taux de branchement au réseau de distribution d'eau potable en 2011
est de 100% ( hypothèse du plan directeur d'eau potable ), le taux de raccordement à l'égout
sera pris égal à 100% pour le même horizon puisque les branchements de tous les lots des
projets seront réalisés d'office.

3 - a - 4:Coefficient de restitution à l'égout.

Le coefficient de restitution à l'égout est pris égal à : 0,80 pour les zones industrielles et pour
tous les types d'habitat.

3 - a - 5:Coefficients de pointe

Le débit d'eaux usées ( correspondant à la consommation ) varie d'un jour à l'autre et d'une
saison à l'autre. Il varie même considérablement en 24 heures.
Pour cela, les Schémas Directeurs d'Assainissement et d'Antipollution de Casablanca ont
pris en considération 2 pointes:
* Pointe journalière ou saisonnière.
* Pointe horaire.

*/ COEFFICIENT DE POINTE JOURNALIÉRE "CPJ".

L'analyse des variations journalières de la consommation d'eau en tête de réseau effectuée


dans le cadre du S.D.A.P ( période 1981-1988 ) révèle que le coefficient de pointe a fluctué
entre 1,12 et 1,18.
Le S.D.A.P préconise pour cela, de prendre :
Cpj = 1,20

*/ COEFFICIENT DE POINTE HORAIRE "CPH".

On admet généralement que le coefficient de pointe horaire ne dépasse pas 4 dans les têtes
de réseaux pour les débits résultant d'une population groupée limitée à 400 habitants et qu'il
ne descend pas en dessous de la valeur 1,7 dans les parties aval. Dans la fourchette ainsi
définie, le coefficient p varie selon la loi suivante pour les eaux usées domestiques:

Cph = 1,50 + [ 2,5 / ( 1,2.Q md )½ ]

avec :
Qmd = débit moyen domestique des eaux usées en ( l/s ).
IL convient de limiter les valeurs de ce coefficient dans la fourchette :
1,70  Cph  4

3 - b : Débit d'E.U domestique.


3- b -1:Débit moyen.

Le débit moyen d'eaux usées domestiques est calculé comme suit:


Qmd = D . S . CEP . R

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avec :
Qmd = débit moyen d'eaux usées domestiques en ( l/j ).
D = densité de population en ( hab/ha ).
S = surface de l'habitat considéré en ( ha ).
CEP = ratio de consommation en eau potable en ( l/hab/j ).
R = coefficient de rejet à l'égout ( 0,80 ).

3- b -2:Débit de pointe.

Le débit de pointe est calculé sur la base du débit moyen par application des coefficients
de pointe :
QPd = Cpj . Cph . Qmd
soit :
QPd = 1,20 .[ 1,80 + 2/ ( 1,2.Q md )½ ] . Qmd
d'où :
QPd = [ 2,16+ 2,4 / ( 1,2.Q md )½ ] . Qmd

avec :
QPd = débit de pointe horaire d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
Qmd = débit moyen d'eaux usées domestiques en ( l/s).

3 -c : Débit d'E.U industrielle.


3-c -1:Débit moyen.

Le débit moyen journalier d'eaux usées généré par une zone industrielle est calculé comme
suit:
Qmi = 0,80 . S . Ci
avec :
Qmi = débit moyen d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).
S = superficie de la zone industrielle considérée en ( ha ).
Ci = ratio de consommation industrielle en ( m³/ha/j ).

3- c -2:Débit de pointe.

Le débit de pointe d'eaux usées industrielles est déduit du débit moyen par application de 2
coefficients de pointe :

* Coefficient de pointe horaire, pris égal à 2,4 ce qui correspond à 10 heures


de travail dans une journée.

* Coefficient de pointe de production pris égal à 1,33.

D'où : Q pi = 2,4 . 1,33 . Qmi

Soit :
Qpi = 3,19 . Qmi

avec :

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Qpi = débit de pointe d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).
Qmi = débit moyen d'eaux usées industrielles en ( m³/j ).

3 -d : Débit d'E.U mixtes.


3-d -1:Débit moyen.

Le débit moyen journalier d'eaux usées mixtes ( domestiques+industrielles ) est


calculé comme étant la somme des débits moyens:

Qm = Qmd + Qmi

avec :
Qm = débit moyen journalier mixte en ( l/s ).
Qmd = débit moyen journalier d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
Qmi = débit moyen journalier d'eaux usées industrielles en ( l/s ).

3- d -2:Débit de pointe.

Le principe de sommation des débits de pointe n'est pas applicable dans ce cas, puisque les
coefficients de pointe des eaux usées domestiques d'une part et des eaux usées industrielles
d'autre part ne répondent pas aux même critères.

Pour des bassins versants de petite taille (superficie du projet < 100 ha) et par mesure de
sécurité dans le dimensionnement des collecteurs, nous adoptons:

QP = QPd + QPi

avec :
QP = débit de pointe d'eaux usées mixtes en ( l/s ).
QPd = débit de pointe d'eaux usées domestiques en ( l/s ).
QPi = débit de pointe d'eaux usées industrielles en ( l/s ).

3 -e : Eaux parasites.
Les eaux parasites sont des eaux, en principe non polluées qui se retrouvent dans le réseau
d'assainissement de façon involontaire.
IL s'agit en effet, des eaux d'infiltration de la nappe phréatique lorsque le niveau
piézométrique de celle-ci se trouve au-dessus des collecteurs ( surtout pour des réseaux non
étanches ). Les eaux parasites peuvent aussi être des eaux pluviales provenant de gouttières
d'habitations ou de bouches d'égout raccordées, par erreur, sur un réseau d'eaux usées.
On admet que le débit d'eaux parasites peut être limité aux alentours de 5 à 10% du débit
moyen journalier pour les nouveaux réseaux d'assainissement dans lesquels la LYDEC
effectue un contrôle systématique et rigoureux de l'étanchéité et des branchements.
Ce débit doit être rajouté au débit de pointe d'eaux usées lors du dimensionnement des
collecteurs .

Mémento - LYDEC 10
Dans les réseaux unitaires ou pluviaux, les eaux parasites sont pratiquement négligeables
devant les débits d'eaux pluviales.

4 - DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX DE SECTION CIRCULAIRE

La formule utilisée pour le dimensionnement des collecteurs d'eaux pluviales est celle
adoptée par le S.D.A. (coefficient de Strickler pris égal à 80):

V = 80 . RH2/3. I1/2

Q = 80 . RH2/3. I1/2. S

d'où les formules de calcul suivantes :

Ø = 0,30 . I -3/16. Q3/8

QPS = 24,935 . I1/2. Ø8/3

VPS = 31,748 . I1/2. Ø2/3

avec :

QPS = débit à pleine section en ( m3/s ).

VPS = vitesse à pleine section en ( m/s ).

Ø = diamètre de la conduite en ( m ).

I = Pente de la conduite en ( m/m ).

Q = débit calculé au point considéré en ( m 3/s ).

Mémento - LYDEC 11
5 - CARACTERISTIQUES DES CANALISATIONS
Diamètre minimum des canalisations

Pour les projets d’assainissement à réaliser dans l’agglomération du Grand Casablanca, il a


été convenu d'adopter un diamètre minimal :
- de 300 mm pour le réseau d'eaux usées,
- de 400 mm pour le réseau d'eaux pluviales.
Ces diamètres minimum sont imposés pour des raisons d'exploitation.
Il faut noter toutefois que ces diamètres entrainent des contraintes d'autocurage.

Hauteur de recouvrement des collecteurs

Pour l'étude d'Aïn Harrouda, les hauteurs de couverture par rapport à la génératrice
supérieure à respecter ont été de :
- 2 m pour les réseaux primaires et secondaires d'eaux usées comme d'eaux pluviales
- 1,5 m pour les réseaux tertiaires
Il est à préciser que la présence de formations rocheuses dans la région du Grand
Casablanca à faible profondeur (0,1 à 0,8 mètre environ) entraine des surcoûts de pose de
collecteurs en regard de la hauteur de recouvrement à prévoir.
Il proposé d’adopter ces valeurs, sauf pour les particuliers où elles aboutiraient à des
surprofondeurs importantes.

Matériaux des canalisations

En conformité avec l'orientation des études de schémas directeurs d’assainissement (1980,


1986 et 1991), deux types de matériaux ont été recommandés pour les conduites; l'amiante-
ciment et le béton centrifuge armé à joints toriques (CAO). Il y a lieu d’ajouter un matériau
qui est en train de percer de façon importante sur le marché marocain: le PVC. Le choix entre
ces trois matériaux n'est dicté que par leurs prix respectifs de fourniture à pied d'oeuvre.
Espacement entre regards

L'espacement des regards de visite variera en principe de 40 à 100 m. En outre, les regards
de visite seront systématiquement placés :
- à chaque confluence de collecteur,
- à chaque changement de diamètre,
- a chaque changement de pente sauf cas de pente importante,

Mémento - LYDEC 12
- à chaque changement de direction.

Classe de résistance des canalisations

La classe de résistance des tuyaux est à justifier dans le cadre des plans d’éxecutions à
établir par l’entrepreneur avant le démarrage des travaux. Ces classes doivent répondre aux
règles techniques de calcul de résistance aux épreuves des ouvrages.

Dans le cadre de la présente note, on rappelle la méthode utilisée par le syndicat français
des fabricants de tuyaux centrifugés en béton (Fédération Française de l’Industrie du Béton)
et qui est reproduite dans la littérature d’assainissement.
Pour déterminer la classe de résistance des tuyaux, cette méthode consiste à comparer
l'ensemble des charges et surcharges s'exercant sur le tuyau (multipliées par un coefficient de
sécurité) à la charge de rupture minimale Pr, garantie par le fabricant ou résultant des essais
aux charges que supportera le tuyau en service suivant la formule: a x Pc < Pr
P  P'
avec Pc (en daN /m²) = ( )xDe
m

Avec:

P: Pression exercée par le remblai


P': Pression exercée par les surcharges

Le tableau ci-après donne les valeurs de pression P exercée par le remblai en fonction de
la hauteur de recouvrement et du rapport : B/De

B : étant la largeur de la tranchée au niveau de la génératrice supérieure. Ces valeurs sont


présentées dans le tableau relatif aux caractéristiques géométriques des tuyaux ci-après,
De : étant le diamètre extérieur du tuyau ,

Ainsi que la valeur de la pression P' exercée au niveau de la génératrice supérieure du


tuyau par une roue de: 6.500 daN.
Le coefficient m dépend essentiellement de l'angle effectif d'appui:
Arc d’appui 0 30 60 90 120 150 180
(en °)
m 1,1 1,35 1,70 2,00 2,30 2,50 2,55

Ce coefficient m dépend de la qualité de réalisation du lit de pose et du soin avec lequel est
posé le tuyau. Lorsque les travaux sont exécutés conformément aux règles de l'art (voir
fascicule n°70 et CPS type LYDEC relatif aux travaux d’assainissement), la valeur de m peut
être prise comme suit :
. m = 2,3 pour les diamètres nominaux inférieurs ou égaux à 500 mm,
.m=2 pour les diamètres nominaux supérieurs à 500 mm.

Le coefficient a de sécurité est généralement pris égal 1,3 lorsque l’usine de fabrication

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des tuyaux suit scrupuleusement les normes de fabrication (laboratoire de contrôle propre à
l’usine, respect des fréquences normatives des essais, tenue à jour des registres de tous les
résultats d’essais opérés ... etc). Dans le cas contraire la valeur à retenir pour a est de 2,5. Du
fait que le système d’agrément n’est pas encore instauré au Maroc et bien que plusieurs usines
marocaines (voire la quasi-totalité) sont dotées de laboratoire de controle, on retiendra la
deuxième valeur pour a, soit: a = 2,5
Le tableau ci-après donne les valeur de axPc, ce qui permet en comparaison avec les
charges normalisées de rupture Pr de fixer les classes de tuyaux CAO en fonction du dimaètre
et de la hauteur de recouvrement et/ou de la profondeur des regards de visite. On donne à titre
d’exemple de résultats de calcul, le cas de résitance des tuyaux en CAO.

Il est à noter en outre qu’il est recommandé que la hauteur de couverture au dessus de la
génératrice supérieure de la canalisation reste supérieure ou égale à 0,80 m.
Pour les diamètres  300 et  400 mm on utilisera l'amiante-ciment dans la série 9.000
qui garantit une résistance à l'écrasement de 90 KN/m2, soit respectivement 34 KN/ml et 44
KN/ml pour les diamètres précités.
On donne également à titre d’illustration des abaques de calcul de ces différentes
grandeurs tels qu’établis par un des fabricants de tuyaux.
Pour des collecteurs constitués de sections importantes ou de sections non circulaires, il est
recommandé de s’approcher d’un bureau d’étude spécialisé pour étudier en détail la résistance
mécanique aux charges et surcharges intérieures et extérieures.

Caractéristiques géométriques des tuyaux


Diamètre intérieur Di (en m) Diamètre extérieur De (en m) Largeur B de la tranchée (en B/De
m)
0.30 0.374 0.8 2.14
0.40 0.486 0.9 1.85
0.50 0.600 1.0 1.67
0.60 0.716 1.2 1.68
0.70 0.832 1.3 1.56
0.80 0.948 1.4 1.48
0.90 1.064 1.5 1.41
1.00 1.180 1.7 1.44
1.10 1.296 1.9 1.47
1.20 1.410 2.1 1.49
1.30 1.560 2.2 1.41
1.40 1.640 2.3 1.40
1.50 1.755 2.4 1.37
1.60 1.870 2.5 1.34
1.80 2.100 2.7 1.29
2.00 2.320 3.0 1.29

Résistance à la rupture des tuyaux d'assainissement (en daN/m):


Diamètre nominal (mm) Série 90 A Série 135 A

250 3 800 3 800


300 3 800 4 100
400 3 800 5 400
500 4 500 6 800
600 5 400 8 100
800 7 200 10 800
1 000 9 000 13 500
1 200 10 800 16 200
1 500 13 500 20 300
1 800 16 200 24 300
2 000 18 000 27 000

Mémento - LYDEC 14
Classe des conduites en fonction des profondeurs des regards de visite:

Diamètre Classe 90A Classe 135A

 300 mm CAO Jusqu'à 3,5 m Au delà de 3,5


m
 400 mm CAO Jusqu'à 3,5 m Au delà de 3,5
m
 500 mm CAO Jusqu'à 3,5 m Au delà de 3,5
m
 600 mm CAO Jusqu'à 3,5 m Au delà de 3,5
m
 800 mm CAO Jusqu'à 5,0 m Au delà de 5,0
m
 1000 mm CAO Jusqu'à 5,0 m Au delà de 5,0
m
 1200 mm CAO Jusqu'à 5,0 m Au delà de 5,0
m
 1400 mm CAO Jusqu'à 5,6 m Au delà de 5,6
m
 1600 mm CAO Jusqu'à 5,8 m Au delà de 5,8
m
 1800 mm CAO Jusqu'à 6,3 m Au delà de 6,3
m
 2000 mm CAO Jusqu'à 6,5 m Au delà de 6,5
m
 2200 mm CAO Jusqu'à 6,5 m Au delà de 6,5
m

Mémento - LYDEC 15
6 - CONDITIONS LIMITES DE VITESSE DANS LES CONDUITES ET
CANAUX.

Vitesses minimales

Les eaux usées d'origine domestique sont très chargées en matières organiques diverses.
Afin d'éviter les dépôts susceptibles d'engendrer des fermentations anaérobies malodorantes,
la corrosion, le colmatage voire l'obstruction du collecteur, il est impératif de ne pas avoir des
vitesses d'écoulement inférieures à un certain seuil.

Pratiquement, la vitesse minimale admissible est celle atteinte à pleine section, et devrait
être de l’ordre de 1 m/s (cf. Instruction Technique n°77.284/INT - France). Ceci équivaut à
garantir une vitesse minimale de 0,6 m/s pour le débit moyen de temps sec en
fonctionnement hydraulique noraml du réseau de collecte.

En conséquence, la pente et le dimensionnement des collecteurs seront déterminés afin


d'assurer la fonction d'autocurage du réseau.

Cette condition de vitesse minimale peut être en partie marginalisée si on opte pour
l’équipement du réseau de collecte par des bouches à décantation, ou par des chambres de
dessablement, qui permettent de piéger les sédiments mais qui nécessitent en contre partie un
curage fréquent et régulier des ouvrages.

Vitesses maximales

Dans les canalisations

On admettra comme règle qu'il est souhaitable de ne pas dépasser une vitesse d'écoulement
à pleine section de 4 m/s et absolument déconseillé de dépasser 5 m/s. Si nécessaire des
ouvrages de chute seront aménagés pour réduire les pentes des collecteurs à une valeur
inférieure à celle du terrain de façon à respecter la contrainte ci-dessus.

Dans les canaux

On s'astreindra à prendre une vitesse d'écoulement voisine de 1,0 m/s pour les canaux en
terre sans jamais dépasser 1,5 m/s.
Pour les canaux en béton, les mêmes vitesses d'écoulement que pour les canalisations sont
à respecter (4 m/s avec un maximum absolu de 5 m/s).

7 - DIMENSIONNEMENT DES STATIONS DE POMPAGE

Mémento - LYDEC 16
I. CRITERES GENERAUX DETERMINANT LA CONCEPTION
DES OUVRAGES DE POMPAGE

 Critères dûs à la nature du réseau et le nombre d’équivalents assujettis

 Séparatif, ‘’psendo’’ séparatif, unitaire

 Critères dûs a la nature de l’écoulement amont

 Gravitaire

 Sous vide, sous pression

 Critères dûs aux paramètres carectisents le fluide :

 Débits : journalier, de pointe, temps sec, pluie …

 Propriétés physico-chimiques (DBO, rédox, viscosité, temp)

 Vitesse d’arrivée

 Temps de séjour dans bâche

 Eaux industrielles, usées, pluviales, boues

 Critères dûs à la nature de l’écoulement aval

 Relèvement

 Refoulement

 HMT, débit

 Vitesse d’autourage, de remise en suspension

 Temps de séjour dans la canalisation de refoulement

 Nombre de chasses journalières

 Traitements de l’H 2S

 Critères dûs à la topographie des lieux

 Accès

 Encombrement et nature du sous sol

 Fil d’eau d’arrivée des collecteurs

 Marnage

 Energie électrique disponible

 Critères dûs aux systèmes élévatoires

 Pompes

 Vis.

 Critères dûs à la capacités de transfert maximale

Mémento - LYDEC 17
 Station d’eaux usées de lotissement Q  50 l/s

 Station d’eaux usées 300 > Q  50 l/s

 Station d’eaux usées moyenne 600 > Q  300 l/s

 Station d’eaux usées importante 1200 Q > Q > 600 l/s

 Station d’eaux usées dites ‘’grosses’’ au-delà de 1200 l/s

 Critères dûs à la fiabilité et l’exploitation de l’installation

 Equipement de secours

 Main d’œuvre

 Télétransmission

 Coût d’exploitation

II. STATION DE POMPAGE EAUX USEES

II.1. CHAMP D’APPLICATION

Ce document indique les prescriptions et dispositions qui devront être appliquées


pour la conception la réalisation des équipements, les contrôles et essais de réception,
les garanties, les documents à fourni l’installation avant exécution et après réception
d’une station de pompage eaux usées recevant un effluent gravitairement et assurant un
transfert avec relevage et/ou refoulement par pompes.

Ces installations pouvant être rattachées à des ouvrages publies le code des marchés
publies marocains n’y appliquera.
II.2. CONSISTANCE DE LA REALISATION

Sauf indication différente au CCTP la réalisation (conception et construction)


comprend :

 L’établissement du projet de construction des installations répondant aux


prescriptions du dossier de consultation quel qu’en soit l’origine (administrations,
LYDEC, promoteurs)

 Les études, travaux de génie-civil nécessaires à la réalisation de la station

 Les études, travaux de fournitures, d’installation, de mise en œuvre et en service


de tous les équipements hydrauliques, mécaniques, électriques indispensables au
parfait fonctionnement

 Les notes de calcul de dimensionnement du génie-civil et des équipements

 Les épreuves imposées par les textes réglementaires

 Les essais organiques et dynamiques

 Les dispositions de transfert de propriété et de responsabilité au Maître d’ouvrage.

II.3. CONTRAINTES DE SITES


II.3. 1 Emplacement et accès

Mémento - LYDEC 18
L’emplacement choisi pour implanter la station doit être tel qu’il n’y ait aucun risque
d’inondation de la plate forme et des équipements électromécaniques, que la surface clôturée
permettent de satisfaire les conditions d’exploitation d’entretien, de maintention des pompes,
panier dégrilleur, coutumier de stockage des déchets.

L’accès des véhicules à la station s’effectue directement par des voies ouvertes à la
circulation publique et accessible aux camions.
II.3.2 Environnement
Sauf impossibilité, dûment constatée avant exécution du projet par le Maître
d’ouvrage, les ouvrages hydrauliques sont enterrés qu’ils soient construits sur site ou
préfabriqués.

L’installation est construite de façon à limiter les nuisances sonores,


électromagnétiques, radioélectriques aux niveaux des normes imposées ou existantes.
L’existence permanente d’odeurs pourra faire l’objet d’un traitement spécifique
l’effluent déversé par les déversoirs, trop pleins de sécurité, les vidanges, par d’ouvrage
ne pourront en aucun cas rejoindre un milieu naturel non adapté pour le recevoir.

Tous les ouvrages construits en superstructures feront l’objet de l’application de la


règle relative au confortement pour risque sismique RPS 82
II.3.3 Sécurité générale
L’installation est pourvue des dispositifs de protection et de sécurité imposée par le
code du travail, les règlements internes d’accès aux ouvrages, les normes de
sécurité.
II.3.4 Limite de responsabilité du maître d’ouvrages
Il n’est en aucun cas responsable des dimensionnement, choix des matériels, aléas
de chantier, incidents et accident intervenant pendant la réalisation des ouvrages
jusqu'à la réception.
II.4 - DIMENSIONNEMENT
II. 4.1 Evaluation des débits
A. Evaluation des débits d’eaux usées domestiques

 Calcul du débit moyen en fonction des consommations par jour par type
d’habitat.

 Calcul du débit de pointe

QP = [ 1,8 + 3,0 / ( 1,2.Q md )½ ] . Qmd

C’est cette valeur qui est prise comme débit d’arrivée

B. Evaluation des débits industriels à pomper :

 La règle à appliquer est : Qp=3xQm

C. Evaluation des débits à pomper en eaux usées sur les réseaux unitaires :

 La règle à appliquer est : Qp = 3 Qts (avec Qts = débit de temps sec)

Il n’est pas admis de passage dans le déversoir en débit de pointe de temps sec.

Le débit d’arrivée est calculé fonction de tranche annuelle d’occupation de la

Mémento - LYDEC 19
zone concernée et au plus juste. Ceci conditionne la conception de la station, le
nombre de pompes, la ou les dimensions des conduites de refoulement.

II.4.2 Calcul du diamètre du collecteur d’arrivée


Application de la formule MANNING-STRICKLER pour calculer le diamètre du
collecteur d’arrivée permettant de passer, en écoulement libre, le débit de pointe.

II.4.3 Calcul du diamètre de la conduite de refoulement


 Poste de relevage avec rejet dans un regard a proximité

La vitesse dans chaque refoulement individuel de pompe sera comprise entre 1,5 et 2
m/s

 Poste de refoulement

La vitesse dans la partie comme de la canalisation sera de 1,7 à 2,5 m/s. Le diamètre de la
canalisation tiendra compte du temps de séjour acceptable en prenant les conditions de débit
de nuit pour un effluent de température > à 20 C° et un potentiel Redox de ? sauf exception,
dûe a des vitesses supérieures à 2,5 m/s et conduisant à une HMT excessive, le temps de
séjour de l’effluent dans la conduite de refoulement sera inférieur à 3 heures.

S’il est nécessaire d’installer des ventouses aux points hauts celles-ci ne doivent en aucun cas
laisser rentrer l’air dans la canalisation en cours de fonctionnement (voir ligne
prézomètrique).
II.4.4 Calcul des pertes de charge dans la conduite
Prendre pour les calculs une viscosité cinématique d’en mm²/s V=1,3, un coefficient
de rugosité absolue de 150 mm, pour les tuyauteries acier galvanisées les éléments
permettent de calculer le nombre de reynolds et a partir d’abaques le coefficient de
frottement la démarche consiste à :

 Fonction du Qp, du temps de séjour dans la conduite de la vitesse calculer


le Ø de la canalisation

 Calculer la hauteur géométrique de relèvement en prenant comme origine


de côte bâche le fil d’eau d’arrivée du collecteur et comme niveau de
refoulement le niveau du plan d’eau si exutoire est noyé l’axe de la
tuyauterie de refoulement si débouché à l’air libre

 Calcul les pertes de charges linéaires

 Calcul les pertes de charges singulières, y compris les pertes de charge au


débouché

 Les longueurs et composantes a prendre en compte ont pour origine, et y


compris, le pied d’assise de la pompe.
II-4-5 Choix de la partie hydraulique de la pompe
Dans ce type d’installation nous imposons des voues à passage libre (vortex) pour le
relèvement et le refoulement jusqu'à 25 m et vous à canaux au-delà.

II-4-5 Choix de la courbe de performance


Choisir une courbe dont le point nominal de fonctionnement se situe à proximité du
point de rendement maximum (supérieur à 65%) tracer la courbe réseau et vérifier que :

Mémento - LYDEC 20
 En cas de remise en service de l’installation bâche pleine le fonctionnement
de la pompe est hors zone de cavitation.

 En cas d’assèchement de la bâche pour travaux la vitesse dans les


canalisations est suffisante pour éviter la sédimentation

 Il faudra vérifier, après calcul de la tranche d’eau marche / arrêt si le débit


est suffisant au niveau de l’arrêt, à l’obtention de la vitesse d’autourage.
II-4-6 Choix du moteur électrique
S’applique la norme ISO 5199 qui définie la puissance de la machine d’entraînement,
exprimée en pourcentage de la puissance absorbée de la pompe dans les conditions
nominales.
II-4-7 Calcul du volume utile de la bâche
En dérogation avec le fascicule 81 titres il est admis, compte tenu de
l’évolution technologique des matériels 10 démarrages heures (Nd/h) pour des
moteurs de puissance  15 Kw.
Volume Q
utile Vu = (m3/h)
4xF
(Nd/h)
 CONTRAINTES DIMENSIONNELLES DE LA BACHE

Construite sur sites ou préfabriquées, les dimensions intérieures devront


respecter :

 Les côtes d’entraxe des pompes

 Les côtes minimales de submergence

 Les côtes nécessaires à l’exploitation et maintenance des matériels


(panier dégrilleur, niveaux, clapets, pompes, curage)

 Les contraintes de poussée cuve vide sans matériel

 Les formes de pentes à 60° en fond de bâche et englobant les pieds


d’assise.

8 - DIMENSIONNEMENT DES BASSINS DE RETENUE

Avec l’extension accrue des villes et des surfaces imperméabilisées, on se rend compte de
plus en plus, que l’évacuation des eaux pluviales peut conduire à la réalisation d’ouvrages de
collecte de très grande envergure. Ces ouvrages ne sont utilisés à leur plein débit,
généralement débit décennal, que lors d’événements pluvieux qui ne durent que quelques
heures tous les dix ans. Ceci se traduit pratiquement par des charges financières importantes

Mémento - LYDEC 21
voire insupportables pour l’équilibre financier des projets et par suite pour les usagers. Pour
atténuer, les déséquilibres financiers des projets d’assainissement pluvial, on a recours à la
réalisation de bassins de retenue. Ces ouvrages ont pour but de régulariser les débits d’eau
pluviale tout en contribuant de façon importante à améliorer la qualité des eaux restituées à
l’aval (puisqu’ils servent de lieu de décantation des eaux durant la période de leur vidange).

Un bassin de retenue est donc un ouvrage situé à l’aval, au milieu ou en amont d’un réseau
séparatif pluvial qui stocke les flots de temps de pluie et les restitue à très faible débit au
réseau de collecte à l’aval. Ce type d’ouvrage est en général conçu pour être soit à sec soit en
eau en dehors des périodes d’orage. Compte tenu du climat rencontré à Casablanca, les
bassins de retenue seront en général conçu pour être à sec en dehors des périodes pluvieuses.

L’implantation d’un bassin de retenue doit être minutieusement choisi en profitant au


mieux de la topographie du site du projet (recherche des dépressions naturelles) et en
l’adaptant le plus possible à son environnement urbain. Ces bassins nécessitent des entretiens
réguliers car ils pourraient, dans le cas contraire, constituer un sérieux inconvénient pour le
milieu environnant.

Un bassin de retenue est caractérisé par plusieurs paramètres de base: son volume, la
fréquence de retour pour laquelle il est dimensionné, la superficie et la nature du bassin
versant amont qu’il draîne, sa géométrie (exprimée généralement par les courbes hauteur-
surface-volume), les cotes des plus hautes eaux et les cotes des plus basses eaux, la
perméabilité des sols de soubassement ainsi que le débit de fuite qu’il restitue à l’aval lors des
événements pluvieux importants.

Plusieurs méthodes de dimensionnement des bassins de retenue sont fournies par la


littérature, les plus complètes et qui font intervenir tous les paramètres cités ci-dessus sont
menées au moyen des modèles matjématique de simulations hydrauliques des réseaux d’eaux
pluviales. On se limitera ici, à préciser deux méthodes simples et d’usage pratique: la
méthode des pluies et la méthode des volumes. Il s’agit là des méthodes de
dimensionnement les plus utilisées et qui sont présentées dans l’Instruction Technique de
1977 (France). Dans ces deux méthodes, il faut attacher une attention toute particulière à
la concordance des unités dans les formules en jeu.
Méthode des volumes
Cette méthode repose sur le calcul du volume V en fonction du temps T, en écrivant que
ce volume sera maximum lorsque la dérivée de la fonction V(T) est nulle: dV/dT = 0.
La formule de base pour déterminer la capacité d’un bassin de retenue est:
V= h.S.Ca - q.T
avec: V: volume de la retenue en m3,
h: hauteur de pluie tombée durant le temps T, sachant que:
i (intensité de l’averse en mm/mn est donnée par la formule de Montana pour
une fréquence de retour donnée; i = h/T = a.T b , b<0),
S: surface du bassin en m²,
Ca: coefficient d’apport du bassin amont (qui peut être approché par le
coefficient d’imperméabilisation),
q: débit admissible à l’aval, c’est-à-dire le débit de fuite du bassin (en m 3/mn),

Mémento - LYDEC 22
qui est généralement supposé constant (ce qui n’est pas le cas en toute rigueur
puisque ce débit devrait varier en fonction de la hauteur d’eau dans la retenue),
T: temps en minutes.
Les formules de détermination du volume s’écrivent alors (T 0 étant la valeur qui annule la
dérivée du volume):
T0 = [ a. S. Ca. (1+b) / q ] -1/b
et
V0 = a. S. Ca. T0 (1+b) - q. T0

Dans le cas de Casablanca, et pour une crue de fréquence de retour de 10 ans, les
formules se présentent en pratique comme suit:
a = 4,2092 = 0,0042092 (pour obtenir h en m),
b = - 0,6301
T0 = [ 0,0042092 . S . Ca . 0,3699 / q ] (1/0,6301) ,
V0 = 0,0042092 . S . Ca . T0 (0,3699) - q. T0

Méthode des pluies


Cette méthode est basée sur une construction graphique ou l’on fait figurer deux courbes:
 La courbe enveloppe qui donne la hauteur d’eau maximale (en ordonnée, exprimée en
mm) en fonction de la durée de précipitation (en abscisse, exprimée en haures). Cette
courbe est déduite de la formulation usuelle de Montana, en attachant un attention
aprticulière aux unités utilisées (i en mm/mn et t en mn), soit h = a.t (1+b) ,
 La courbe qui permet d’exprimer le débit de vidange (q, supposé constant) rapporté à
la surface active du bassin versant (Sa = S . Ca) et exprimé donc en hauteur de vidange
(Hv) en fonction du temps.
Le volume évacué à l’exutoire pendant le temps t est donc: V = q . t qu’on exprimer en
hauteur d’eau rapportée à la surface active du bassin:
Hv (mm) = 360 . q (m3/s) / Sa (ha). t (h)
La différence d’ordonnées entre cette droite et la courbe enveloppe de fréquence de retour
T (généralement pris égal à 10 ans) donne à chaque instant la hauteur de pluie à stocker.
L’écart maximum Delta H (mm) entre ces deux courbes correspond au volume à donner au
bassin de retenue, soit :
V (m3) = 10 . Delta H (mm) . Sa (ha).
Delta H (mm) est obtenue graphiquement en traçant la tengeante à la courbe enveloppe qui
est parallèle à la droite de vidange. Des formulations peuvent être introduites sous tableur et
éviter la construction graphique, mais la confirmation graphique de la valeur maximum de la
hauteur h à stocker reste toutefois fortement recommandée.
En pratique, on peut tester plusieurs valeurs du débit de fuite et plusieurs période de retour
et optimiser ainsi le dimensionnement des ouvrages.

Valeurs à recommander pour le volume du bassin

Mémento - LYDEC 23
Bien que les deux méthodes présentées ci-dessus donnent des valeurs majorées par rapport
aux modèles de simulation mathématique, il est à noter que les résultats obtenus
correspondent aux volumes nets (volumes utiles pour retenir la crue décennale). Il est donc
nécessaire de les majorer pour tenir compte:
 d’une tranche de volume mort pour le stockage des boues (prendre en première
approximation V/5),
 d’une fraction de volume nécessaire pour tenir compte du temps mis pour atteindre le
débit de fuite sur lequel sont basés les calculs (on adopte généralement V/6),
 des dispositions imposées par le batillage (retenir une revanche de l’ordre de 0,5 m).

Exemples pratiques
On donne en annexe quelque exemples pratiques tirés des études du Schéma Directeur
d’Assainissement de 1986, et de la littérature, et qui illustrent les deux méthodes exposées ci-
dessus.
Ces exemples ont été traités sous Excel et les constructions graphiques confirment les
valeurs maxima obtenues pour les valeurs de Delta h à stocker.
On constate que les deux méthodes donnent des valeurs nettes de volumes très similaires.

Mémento - LYDEC 24
9 - DIMENSIONNEMENT DES DEVERSOIRS D’ORAGE

Les déversoirs d’orage (DO) sont des ouvrages qui sont destinés à évacuer vers le milieu
naturel les débits pluviaux en période de forte crue. Ils équipent les réseaux d’assainissement
de type unitaire et doivent être conçu et dimensionnés pour éviter tout déversement, dans le
milieu naturel, des eaux usées en période sèche. Il sont en principe dimensionnés pour
déverser à partir d’un certain seuil de dépassement du débit moyen de temps sec à l’horizon
du projet (Qts).
On retient généralement pour ce seuil de débit à partir duquel l’ouvrage déverse un
multiple de Qts , soit: C x Qts , ce coefficient C est habituellement dénommé: coefficient de
dilution.
Généralement C est fixé entre les valeurs de 1,5 et 4. Très souvent, on retient la valeur de
3. Ce qui signifie que le DO, en fonctionnement normal, ne doit déverser aucune goutte d’eau
dans la nature tant que le débit qu’il reçoit en amont est inférieur ou égal à: Qlim = 3 x Qts .
N.B.: En toute rigueur, le coefficient de dilution devrait être fonction des débits draînés en cours de crue
(pour une période de retour donnée) et des objectifs de qualité fixés pour le milieu naturel de rejet. Ces
objectifs dépendent à leur tour de l’hydrologie en amont du rejet et des usages de l’eau en aval du rejet. Il
n’aurait donc pas été étonnant que ce coefficient change d’un point de rejet à l’autre en fonction des
contraintes spécifiques à chaque point. Ces objectifs de qualité viennent d’être institués par la loi 10-95 sur
l’eau et demanderont certainement plusieurs années avant d’être définis à l’échelle des principaux cours d’eau
dans un premier temps et ensuite à l’échelle des divers petits cours d’eau comme ceux rencontrés à Casablanca
et ses environs (Oued N’fifikh, Oued El Mellah, Oued Bouskoura, Oued El Merzeg ...etc). Selon les termes de
la loi 10-95, le domaine maritime ne fait pas partie du domaine hydraulique, on se référerait donc au
Directives Européennes pour les eaux de baignade en ce qui concerne les objectifs de qualité du littoral du
Grand Casablanca.
Les déversoirs d’orage les plus utilisés sont de type seuil déversant. Outre, les débits
amont et aval en jeu, les DO sont définis par les facteurs suivants:
1. la géométrie de l’ouvrage de dérivation, il peut être à seuil de type frontal, latéral ou
mixte,
2. le raccordement au collecteur amont,
3. le raccordement au collecteur aval, destiné à véhiculer le débit de temps sec vers le
réseau aval (Station de pompage ou station d’épuration),
4. le canal ou le collecteur de décharge vers le milieu naturel.
Le raccordement au collecteur aval doit être dimensionné de sorte à véhiculer à pleine
charge le débit: Qlim = C x Qts . Cette conduite est donc considérée comme un orifice au droit
de l’ouvrage de dérivation qui permet de débiter à pleine section le débit fixé comme seuil
(Qlim) à partir duquel le déversement doit commencer.
Plusieurs formules empiriques et méthodes de calcul existent en matière de
dimensionnement des déversoirs d’orage. Les modèles mathématiques de simulation
hydraulique des réseaux d’eaux pluviales permettent de confirmer le bien fondé des
prédimensionnements adoptés sur la base des formules empiriques.
On se limitera ci-après à la formule générale qui est utilisée et qui donne le débit à écouler
par le seuil déversant (Qdev) en fonction de la longueur de déversoir (L) et de la hauteur (h dev)
de charge sur la crête du déversoir:
Qdev = (2/3).µ .L. 2g .hdev3/2,--
avec:

Mémento - LYDEC 25
µ: coefficient de débit dont la valeur est fonction du type de déversoir,
g: acccélération de la pesanteur en m/s² (9,81 m/s²),
L: longueur du déversoir,
hdev: hauteur de charge sur la crête du déversoir (mesurée à au moins 5x hdev au dessus du
seuil).
En première approximation, la longueur du seuil peut être prise égale à:
L (m) = ( 4 x Qmax (en m3/s) ) / Øamont (en m)
Le coefficient de débit µ est généralement pris égal à 0,6 pour le déversoir unilatéral (cas
le plus courant) et 0,5 pour le déversoir bilatéral.
On expose ci-après la méthode de dimensionnement recommandé par le STU dont le
document sur les “ ouvrages annexes aux réseaux d’assainissement ” constitue une référence
en la matière. Il s’agit du dimensionnement des déversoirs à seuils hauts qui constituent le cas
le plus courant en pratique.
La méthode de calcul est basée sur la détermination de la ligne d’eau d’écoulement au
droit du déversoir de l’aval vers l’amont. On suppose donc implicitement que le régime
d’écoulement est fluvial dans la partie amont. Si le régime est torrentiel dans la conduite
amont, celà implique la possibilité de formation d’un ressaut, et d’une zone de turbulence, au
niveau du déversoir: la ligne d’eau ne peut plus être déterminée de l’aval vers l’amont. Dans
ce cas, il est recommandé de changer la pente de la conduite ou sa section sur un tronçon juste
en amont de l’ouvrage pour retrouver des conditions fluviales d’écoulement.
Il s’agit de fixer la ligne d’eau:
dans la conduite amont: en fonction de son diamètre d0, de sa pente I0 et des différents
débits de projet à véhiculer (Qmax, Qts et Qlim). Qmax étant le débit d’eaux pluviales reçu en
amont de l’ouvrage et qui dépend de la période de retour retenue pour la crue du projet.
On détermine notamment la vitesse moyenne d’écoulement V et la hauteur d’eau H pour
chacun des trois débits ainsi que la vitesse et le débit à pleine section (par la formule de
Manning Strickler et par la courbe de remplissage des conduites - rQ, rV et rH - voir en
annexe).
dans la conduite d’étranglement aval: en fonction de son diamètre d 3, de sa pente I3 et des
débits à véhiculer en aval (Qts et Qlim). En principe la conduite aval devrait être en charge
pour Qlim, Dans le cas contraire, on choisit un diamètre plus petit. On détermine alors la
vitesse moyenne d’écoulement v3 et la hauteur d’eau h3 pour le débit Qts, la pente motrice
Jc et la vitesse v2 pour Qlim (en charge on a Jc > I 3) ainsi que la vitesse et le débit à pleine
section. On fixe la longueur l du tronçon d’étranglement de sorte à garantir la continuité
de la ligne d’eau,
dans la zone de déversement: en fonction des pelles amont et aval (P1 et P2), de la
longueur de déversement L et des débits à déverser ou à faire transiter (Q max, Qts et Qlim).
On admet que la ligne d’eau au dessus du seuil est quasiment horizontale et l’on prend en
compte les diverses pertes de charge au droit des jonctions: conduite amont/zone de
déversement et zone de déversement/conduite aval.

Les équations de base sont comme suit:


Il est essentiel de vérifier lors des calculs que le régime d’écoulement dans la conduite
amont est de type fluvial pour s’assurer qu’il n’y a pas de rupture de la ligne d’eau au
déversoir par la formation d’une zone de turbulence. Pour s’en assurer on calcule les hauteurs
critiques d’écoulement hc sur la base de la courbe ci-après (valable pour une conduite

Mémento - LYDEC 26
circulaire) et l’on vérifie que la hauteur d’eau est à chaque fois supérieure à hc.

Par ailleurs, il est recommandé de vérifier le remplissage spontané de la conduite aval lors
de la crue de projet. Pour celà on utilise l’abaque ci-joint (extrait du document du STU).
On présente ci-après un exemple complet de calcul, en précisant les étapes essentielles du
calcul. Ces étapes donnent un cadre méthodologique pour mener convenablement les calculs
et éviter certaines erreurs courantes dans le dimensionnement d’un déversoir d’orage.
Etape de calcul Contenu Observation
Etape 0 Synthèse des données de base du projet: Bien séparer les conditions amont et aval
conduites amont et aval

Etape 1 Calcul vitesse et débit à pleine section pour la Formule de Manning (K=70 ou 80)
conduite amont

Etape 2 Calcul vitesse et débit à pleine section pour la


conduite aval

Etape 3 Vérification de l’écoulement en charge dans la Dans le cas contraire diminuer le diamètre de la
conduite aval pour Qlim conduite aval

Etape 4 Calcul de la vitesse d’écoulement et de la pente vitesse=Qlim/section conduite aval


motrice pour Qlim

Etape 5 Fixation des conditions d’écoulement pour Q ts Utiliser la courbe de remplissage des conduites
dans la conduite aval: rQ, vitesse, hauteur circulaires pour rQ, rV et rH.
d’eau, hc

Etape 6 Fixation des conditions d’écoulement pour


Qamont dans la conduite amont: rQ, vitesse,
hauteur d’eau, hc

Etape 7 Fixation des conditions d’écoulement pour Q lim


dans la conduite amont: rQ, vitesse, hauteur
d’eau, hc

Etape 8 Fixation des conditions d’écoulement pour Q ts


dans la conduite amont: rQ, vitesse, hauteur
d’eau, hc

Etape 9 Calcul du décrochement du radier pour garantir Si ce décrochement est très faible (inf. à 2 cm),
une continuité de la ligne d’eau dans le cas de il est recommandé de baisser le diamètre de la
Qts conduite aval

Etape 10 Calcul de la longueur du seuil, de la hauteur de Voir les formule de base ci-dessus
lame et de la hauteur Hmax en amont du DO

Etape 11 Détermination des caractéristiques du DO, de la


longueur du tronçon d’étranglement et
vérification du remplissage spontané

Recommandations pour la conception des déversoirs d’orage:


Quelque soit la méthode utilisée pour dimensionner un déversoir d’orage, il est essentiel de
se rappeler que ces ouvrages constituent des singularités hydrauliques qui restent difficiles à
simuler sur le plan hydraulique. Malgré la diversité des méthodes utilisées, les résultats des
calculs de dimensionnement d’un déversoir d’orage sont dans tous les cas entachés d’une
approximation importante. Il faut donc garder présent à l’esprit que les diverses méthodes ne
fournissent que des ordres de grandeur et qu’il reste essentiel de prendre certaines
dispositions contructives qui tiennent compte des difficultés que rencontre l’exploitant sur le
terrain.
Les eaux très chargées transportent des déchets solides (parfois volumineux) qui restent
piégés au droit de déversoir et bouchent la conduite d’eau usée aval. Ce qui a pour
conséquence des déversements dans le milieu naturel par temps sec.

Mémento - LYDEC 27
Trois enseignements importants doivent être tirés de ces constats de terrain:
*0 Il faut éviter les zones d’eaux mortes où les dépôts ont tendance à se former,
*1 Lors de la conception, il faut attacher une attention particulière à l’accessibilté des
déversoirs d’orage pour faciliter l’extraction des matériaux qui s’y déposent,
*2 Il faut aménager des cunettes au milieu des déversoirs (dimensionnées pour le débit de
temps sec) où les vitteses sont suffisantes pour entraîner les matériaux,
*3 La dimension de la longueur et le calage du seuil étant souvent approximatifs, il est
nécessaire de prévoir systèmatiquement la réalisation de barrage à poutrelles en bois. Il suffit
pour celà d’installer de part et d’autre du seuil déversant, des fers UPN destinées à recevoir
les poutrelles ce qui permet le réglage du niveau du seuil en fonction du nombre de poutrelles
en place,
*4 Pour l’ouvrage de délestage des eaux pluviales, il faut le caler au dessus des plus
hautes eaux exceptionnelles dans le milieu de rejet (mer, lac, oued ...etc), sinon l’influence
des variations des niveaux se répercutera sur le fonctionnement des ouvrages
d’assainissement.

Mémento - LYDEC 28
10 - DIMENSIONNEMENT DES BASSINS D’INFILTRATION

Les bassins d’infiltration sont destinés, comme les bassins de retenue à minimiser la
réalisation des ouvrages de drainage d’eaux pluviales dans les zones où les eaux pluviales
peuvent être infiltrées moyennant quelques dispositions particulières de conception et
d’aménagement de la zone du projet.
Ces bassins sont en général recommandés dans les zones où les sols rencontrés sont très
perméables.
Un attention aprticulière devrait être accordée à la pollution de la nappe phréatique dans
les zones où la qualité de cette nappe devrait être préservée. Il ne semble pas que ce soit le cas
dans la région du Grand Casablanca.
Par ailleurs, la classification des sols selon leur aptitude d’infiltration (aptitude à recevoir
un système d’infiltration des eaux pluviales) peut être présentée comme suit:
 Sols très favorable: perméabilité > 10-5 m/s,
 Sols moyennement favorables: 10-6 m/s < perméabilité < 10-5 m/s,
 Sols défavorables: perméabilité < 10-6 m/s.
On notera qu’il existe également des zones défavorables du fait de l’impact sur la qualité
de la nappe et des zones interdites dues aux périmètres de protection rapprochée des captages
ou à la présence de zones inondées.
Précautions à prendre lors des tests de percolation:
Dans le cas du test de percolation à niveau constant (test Porchet), il est essentiel que la
vitesse d’infiltration d’eau soit mesurée dans un sondage préalablement saturé. Pour ce
faire, le sondage doit être imbibé pour se rapprocher des conditions d’infiltration en milieu
saturé. Cette phase dure au moins quatre heures (phase d’imbibition). Elle peut être portée à
12 heures voire 24 heures pour des terrains délicats (terrains marneux dessechés par
exemple). Généralement, cette phase peut être considérée comme terminée quand le débit
absorbé se stabilise. Dans un deuxième temps, on mesure précisément le volume d’eau
introduit dans le trou pour un intervalle de temps variable avec la perméabilité du sol.

Mémento - LYDEC 29
11 - ASSAINISSEMENT AUTONOME

L’essentiel du contenu de ce chapitre a été extrait du dossier du Schéma Directeur


d’Assainissement Liquide (SDNAL); sous-mission II.8 relative à l’assainissement autonome.
Définitions et règles de base
L’expression assainissement autonome s’applique aux dispositifs de collecte, de traitement
et d’évacuation des eaux usées domestiques lorsque celles-ci ne sont pas prises en charge par
un réseau d’égout.
Ce mode d’assainissement concerne les eaux usées domestiques issues d’habitations
unifamiliales ainsi que celles provenant d’ensembles immobiliers ou d’installations
susceptibles d’y être assimilées (établissements d’enseignement, hôpitaux, hôtels, restaurants,
terrains de camping, ...). Il ne s’applique pas aux effluents industriels.
Les eaux vannes (ou eaux noires) proviennent des cabinets d’aisances. Leurs nuisances
consistent en une forte teneur en matières organiques très fermentescibles, en une forte charge
bactérienne (quantité importante de germes fécaux et éventuellement de germes pathogènes)
et en une forte concentration en azote organique et ammoniacal.
Les eaux ménagères (ou eaux grises), constituées des eaux de cuisine, de toilette et de
lessive induisent des nuisances analogues. Leur charge organique est plus diverse, mais tout
aussi importante en masse. Elles transportent des produits de lavage. Elles ne sont pas
dépourvues de pollution bactérienne.
Le teme d’eaux usées domestiques désigne l’ensembles des eaux ménagères et des eaux
vannes. Leur charge polluante importante rend leur épuration nécessaire avant leur rejet dans
le milieu récepteur.
Les eaux pluviales ne doivent en aucun cas être admises dans une installation autonome de
traitement des eaux usées domestiques.
Les choix de base
Le système classique d’assainissement autonome est composé d’une fosse septique suivie
d’un dispositif assurant le traitement - l’épuration puis l’évacuation des eaux usées. Toutes les
eaux usées, eaux vannes et eaux ménagères, sont traitées dans la même installation.
La fosse septique toutes eaux joue le rôle de dispositif unique de prétraitement et reçoit les
eaux vannes et les eaux ménagères. Elle retient les matières solides et les matières flottantes
et liquéfie les matières polluantes. Elle protège le dispositif de traitement et d’évacuation,
l’épandage souterrain, contre les risques de colmatage. D’un fonctionnement simple, facile à
entretenir, la fosses septique toutes eaux est parfaitement adaptée à cette fonction.
L’entretien de la fosse septique est peu fréquent mais indispensable, faute de quoi la
probabilité de colmatage de l’épandage souterrain est sensiblement accrue.
Les effluents de fosse septique sont dirigés généralement vers un dispositif qui assure en
même temps l’épuration et l’évacuation des eaux traitées dans le sol. Le type de dispositif
dépend du contexte naturel.
Quand le sol est perméable (perméabilité comprise entre 10 et 500 mm/h), s’il n’y a pas de
contraintes sanitaires particulières et notamment pas de nappe vulnérable à protéger,
l’épandage en tranchées filtrantes, à faible profondeur constitue la filière la plus courante (et
à retenir en priorité sauf contre-indication environnementale ou non faisabilité technique):
- en terrain plat ou à faible pente, le système de tranchées est bouclé;
- sur un terrain en pente, les tranchées sont perpendiculaires à la pente et la répartition des
effluents peut se faire par débordement d’une tranchée sur l’autre (cf. DTU 64.1). Toutefois,
si la pente du terrain dépasse les 15% l’épandage n’est pas recommandé.

Mémento - LYDEC 30
L’épandage en tranchées filtrantes est remplacé par un lit d’infiltration (ou lit
d’épandage) lorsque le sol n’a pas une tenue suffisante pour réaliser des tranchées (figure 7).
Si le sol est perméable, mais si une nappe est à moins de 1,5 m du sol, l’épandage en
tranchées filtrantes doit être remplacé par un tertre filtrant, qui est une version hors sol du
lit de sable à filtration verticale.
Si le sol est trop perméable (perméabilité supérieure à 500 mm/h ou peu de terre végétale
avec un sous-sol fissuré et/ou karstique très perméable), l’épandage est réalisé sur un sol
reconstitué, dans un lit de sable à filtration verticale.
Quand le sol est trop peu perméable (perméabilité inférieure à 10 mm/h) mais repose sur
un sous-sol perméable, un épandage en sol reconstitué peut être acceptable.
Quand le sol est suffisamment perméable et en l’absence de nappe phréatique exploitée ou
susceptible de l’être, en particulier pour la fourniture d’eau potable, l’inflitration des effluents
de fosse septique au moyen d’un puits filtrant (puisard ou puits perdu) peut être tolérée par
dérogation. On peut envisager une disposition analogue si la nappe est très profonde.
En milieux très perméables, karstique notamment, une telle dérogation n’est pas
admissible.
Aptitude des sols à l’assainissement autonome
Pour que le sol en place soit capable d’infiltrer et d’épurer les effluents septiques, on
considère que sa perméabilité doit être au moins égale à 6 mm/h (~ 1,6 10 -6 m/s), en revanche
si l’infiltration excède 500 mm/h, l’infiltration sera trop rapide pour que l’épuration soit
effective. Une perméabilité optimale est comprise entre 15 mm/h et 500 mm/h.
La connaissance de la perméabilité du sol sur le mètre supérieur ne suffit généralement
pas. Il faut aussi identifier la nature du sous-sol, afin de reconnaitre les risques de saturation
de l’épandage ou de contamination des ressources en eau souterraine.

Sol argileux Sol limoneux Sol dominante sableuse Sol perméable en grand
Coeff. de Perméabilité  Coeff. de Perméabilité  Coeff. de Perméabilité 
k=15mm/h ?? k=15mm/h ?? k=30 mm/h k=500 mm/h
Imperméable perméable trop perméable

(??: emplacement dans le tableau à vérifier; voir doc Lyonnaise - classeur)


Pour ce qui concerne l’aptitude des sols à recevoir un épandage souterrain, on retiendre
les ordres de grandeur figurant sur le tableau suivant:
Aptitude d’un sol à l’épandage souterrain
Caractéristiques Très favorable Favorable Peu favorable Exclu
Pente du terrain en % <2 2à8 8 à 15 > 15
Profondeur d’un substratum >2 1,5 à 2 1 à 1,5 <1
perméable fissuré ou graveleux
en m (*)
Profondeur d’un substratum > 2,5 1,5 à 2,5 1 à 1,5 <1
imperméable en m (*)
Niveau de la nappe en m (*) >3 3à1 1 à 0,5 < 0,5
(*) Les profondeurs sont exprimés en fonction de la cote du drain d’infiltration.
Caractéristiques de la filière conventionnelle
Fosse septique

Mémento - LYDEC 31
Conception
La fosse septique est un réservoir étanche destiné à la collecte, à la liquéfaction des
matières polluantes et à la rétention des matières solides et des déchets flottants. Elle est
agencée de manière à éviter les cheminements directs entre son entrée et sa sortie ainsi que la
remise en suspension et l’entrainement des matières en suspension et des flottants. La hauteur
utile d’eau ne doit pas être inférieure à 1 mètre.
Pour satisfaire aux objectifs ci-dessus mentionnés, une attention particulière doit être
portée à l’agencement intérieur de la fosse (voir cahier des ouvrages types d’assainissement):
- le dispositif d’entrée des eaux usées doit être dimensionné pour éviter toute obstruction;
- la profondeur d’immersion du dispositif de sortie des effluents doit empêcher
l’entrainement des matières flottantes et limiter l’entrainement des matières décantées
éventuellement remises en suspension;
- les orifices de la cloison, éventuellement mise en place à l’intérieur de la fosse, doivent
être placés de manière à empêcher les cheminements directs entre l’entrée et la sortie.
Une fosse septique est obligatoirement munie d’au moins un tampon de visite permettant
l’accès au volume complet de la fosse lors des vidanges. Le tampon doit être hermétique.
Une ventilation efficace doit être établie et peut être réalisée par la conduite de chute des
eaux usées prolongée en ventilation haute au-dessus du toit des locaux habités.
Il est à noter en outre que des dégradations peuvent avoir lieu dans certaines conditions
dans les fosses septiques en béton, en particulier quand celles-ci sont mal ventilées. C’est une
des raisons de leur remplacement fréquent en Europe par des fosses septiques en fibre de
verre ou autres matériaux non dégradables par les émanations de H2S. De même, il y a
avantage à ce que les regards recevant les eaux septiques ne soient pas en béton mais il est
difficile, pour des raisons industrielles évidentes, d’imposer la nature du matériau constituant
ces organes. On leur impose, par contre, d’être étanches (obligation de résultat opposée à une
obligation de moyens).
Les fosses en béton de tailles courantes sont souvent préfabriquées. Par contre, des
ouvrages plus importants, du type décanteur-digesteur sont construits sur place. Les fosses
septiques collectives ont la même structure que les fosses individuelles.
Dimensionnement
Les dimensions des fosses septiques seront modulées en fonction de la consommation en
eau des ménages et du nombre maximum de personnes susceptibles d’être régulièrement
hébergées dans l’habitation. Par volume de la fosse, ou volume utile, on entend le volume
situé en dessous de la cote de l’orifice de sortie.
Si la consommation d’eau est supérieure ou égal à 120 l/hab/j, le volume minimum de la
fosse est égal à 3 m3. Ce volume est suffisant jusqu’à 5 personnes. On y ajoute 1 m 3 par
tranche de 2 personnes au delà de 5, soit un volume total de 5 m3 pour 9 personnes.
Si la consommation d’eau est comprise entre 80 et 120 l/hab/j (cas le plus courant à
Casablanca), le volume minimum de la fosse est égal à 2 m 3. Ce volume est suffisant jusqu’à
5 personnes. On y ajoute 0,5 m3 par tranche de 2 personnes au delà de 5, soit un volume total
de 3 m3 pour 9 personnes.
Pour une consommation inférieure à 80 l/hab/j, le volume minimum de la fosse est de 2
m3. Il est porté à 3 m3 pour un nombre de personnes supérieur ou égal à 10.
Les dimensions de la fosse septique sont proches des valeurs suivantes :
- profondeur d’eau : 1,1 m

Mémento - LYDEC 32
- hauteur totale : 1,4 m
- largeur intérieure : 1,2 m.
Si la fosse est compartimentée, le premier compartiment a un volume au moins égal au
double de celui du second.
Le tableau ci-après récapitule les dimensions à donner à la fosse septique en
fonction des usagers et des consommations unitaires en eau.
Niveau de consommation Consommation d’eau: 80 l/hab/j Consommation d’eau: 120 l/hab/j
Nombre d’usagers 5(mini) 7 9 11 et plus 5(mini) 7 9 11 et plus
Volume (m3) 2.0 2.5 3.0 3.5 3.0 4.0 5.0 6.0
Profondeur (m) 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4 1.4
Hauteur d’eau (m) 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1
Largeur (m) 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2
Long. 1er compartiment (m) 1.0 1.3 1.5 1.8 1.5 2.0 2.5 3.0
Long. 2ème compartiment (m) 0.5 0.6 0.8 0.9 0.8 1.0 1.3 1.5

Installation
La fosse septique devra être placée la plus près possible de l’habitation. La conduite
d’amenée des eaux usées a une pente comprise entre 2 et 4 %. La fosse est située à l’écart du
passage de toute charge roulante et dans un lieu accessible aux opérations de vidange.
Le diamètre des conduites d’amenée et de sortie de la fosse septique sont généralement
égaux à 0,10 m.
Entretien
La vidange de la fosse septique est la seule opération d’entretien. Elle est indispensable
pour éviter le colmatage du système d’épuration placé à l’aval.
La périodicité minimale de vidange est de 5 ans. Toutefois, il est recommandé d’effectuer
cette opération tous les deux ou trois ans.
L’épandage par tranchées filtrantes

L’épandage souterrain est réalisé par l’intermédiaire de tuyaux distributeurs, placés


horizontalement dans un ensemble de tranchées. Ceux-ci doivent être placés aussi près de la
surface du sol que le permet leur protection.
Les tranchées doivent avoir un fond horizontal. Le fond des tranchées doit se situer entre
0,6 et 1,0 m sous la surface du sol, suivant le niveau d’arrivée des eaux prétraitées.
La largeur des tranchées en fond de fouille est de 0,50 m minimum. La longueur maximale
d’une tranchée est de 30 m.
Les tranchées sont parallèles et leur écartement d’axe en axe, déterminé par les règles de
conception, ne doit pas être inférieur à 1,5 m.
Le fond de la tranchée est remblayé en gravier 20/40, lavé, jusqu’au fil d’eau, sur une
épaisseur de 0,30 m à 0,60 m. Les tuyaux distributeurs sont posés sur le gravier dans l’axe
médian de la tranchée, avec une pente régulière de 0,5 %. Une couche de gravier de 0,10 m
est étalée de part et d’autre des tuyaux.
Tuyaux distributeurs et épandage sont recouverts d’une feuille de géotextile, de façon à
éviter l’entrainement dans le lit de gravier des fines présentes dans la terre végétale qui
comble la fouille. L’épaisseur du remblai de terre végétale est de 0,2 m..
Les tuyaux distributeurs sont rigides ou flexibles. Leur diamètre nominal est compris entre
100 et 125 mm. Les orifices des tuyaux ont une section minimale telle qu’elle permette le

Mémento - LYDEC 33
passage d’une tige circulaire de 5 mm de diamètre, mais pas le passage des graviers. Si les
orifices sont circulaires, ils auront un diamètre minimal de 8 mm. L’espacement des orifices
est de 0,10 à 0,30 m.
Tranchées filtrantes en terrain pentu
Au delà d’une pente de 14 à 15 %, la réalisation de tranchées d’infiltration est à proscrire.
Les tranchées sont horizontales, séparées par une distance minimale de 3,5 m d’axe en axe.
Superficie de l’épandage
La superficie de l’épandage est fonction de la perméabilité du sol. La surface du fond des
tranchées pourra être calculée, en fonction de la perméabilité du sol et de la consommation
d’eau, comme indiqué dans le tableau suivant.
La surface de fond de tranchée, en m 2/hab, en fonction de la perméabilité du sol et de
la consommation en eau est donnée dans le tableau suivant:
(en m2/hab) Consommation d’eau
K (mm/h) 50 l/hab/j 100 150
l/hab/j l/hab/j

10 6,05 8,61 11,2


25 3,73 5,3 6,9
50 2,75 3,92 5,1
100 2,27 3,2 4,2
300 1,62 2,31 3
500 1,3 1,85 2,4
(Source: SDNAL - Expertise Assainissement Autonome)

Il est à noter que les ratios ci-dessus ne se déduisent pas directement des valeurs du
coefficient de percolation mesuré sur le terrain; des coefficients multiplicateurs de sécurité
variant de 20 à 100 (voire 300 pour les coefficients K supérieurs à 300) sont appliqués pour
se prémunir contre les multiples incertitudes de mesure et surtout pour permettre au sol des
périodes de repos et de réaération (fonctionnement en sous-charge).
En adoptant une épaisseur de 0,5 m de tranchée, les linéaires de tranchées
filtrantes qui en découlent sont données ci-après en ml/habitant:
(en ml/hab) Consommation d’eau
K (mm/h) 50 l/hab/j 100 l/hab/j 150 l/hab/j

10 12.10 17.22 22.40


25 7.46 10.60 13.80
50 5.50 7.84 10.20
100 4.54 6.40 8.40
300 3.24 4.62 6.00
500 2.60 3.70 4.80

On relève à travers ce tableau toute l’importance que représente la connaissance


de l’aptitude d’infiltration du sol. Pour une consommation d’eau moyenne de 100
l/hab/j, la longueur du drain peut passer de 4 ml/hab à près de 17 ml/hab en fonction

Mémento - LYDEC 34
de la valeur du coefficient de percolation K. En optant pour deux tranches usuelles
des consommations unitaires, on peut en déduire les linéaires d’épandage qu’il est
nécessaire d’installer en fonction du nombre d’usagers à desservir et de la nature
des sols rencontrés (caractérisés par leur coefficient de percolation):
Linéaire d'épandage (ml) - Epaisseur de tranchée: 0,5 m -
Coefficient de percolation Consommation d’eau: 80 l/hab/j Consommation d’eau: 120 l/hab/j
(K)
Nombre d’usagers : 5 (mini) 7 9 11 5 (mini) 7 9 11
10 mm/h 76 106 137 167 96 135 174 212
25 mm/h 47 65 84 103 59 83 107 131
50 mm/h 35 48 62 76 44 61 79 97
100 mm/h 28 40 51 62 36 50 65 79
300 mm/h 20 28 37 45 26 36 47 57
500 mm/h 16 23 29 36 21 29 37 46

Compte tenu des linéaires importants exigés par un épandage souterrain dans certains cas
de sols peu perméables, il est parfois inévitable de recourir à des puits filtrants (dénommé
usuellement puits perdu). Il faut relever cependant que le puits perdu n’est pas un simple trou
dans lequel viennent se déverser les eaux usées; certaines précautions minimales de
conception et de réalisation doivent être prises quand on opte pour cette solution.
Puits filtrant
Le puits filtrant (puisard ou puits perdu) est un dispositif établi dans le sol, destiné à la
dispersion des effluents au sein des couches géologiques perméables. Ce système ne peut pas
être considéré comme un élément épurateur. Il ne peut être utilisé qu’en absence de nappe
souterraine exploitée ou que si la nappe est suffisamment profonde pour rendre improbable
une contamination microbiologique.
L’évacuation souterraine des effluents de fosse septique par un puits filtrant exige un sol
perméable; elle est d’autant plus facile que la consommation en eau est faible.
La surface latérale du puits d’infiltration doit être étanche depuis la surface du sol jusqu’à
0,50 mètre au moins au dessous du tuyau amenant les effluents septiques. Le puits est
recouvert d’un tampon permettant l’aération et les visites d’entretien, mais interdisant l’accès
des insectes et des animaux;
La partie inférieure du puits est en rapport direct avec les couches géologiques. La surface
de contact avec ces couches, surface latérale et fond, doit être au moins égale à 1 m2 par
habitant. Les dimensions habituelles de ces ouvrages sont de 1,5 à 2,5 m de diamètre et de 3 à
5 m de profondeur. L’expérience locale est très utile au dimensionnement de ces ouvrages.
Le puits est garni, jusqu’au niveau de l’arrivée des eaux, par des graviers de 5 à 10 cm de
diamètre. La couche supérieure de ce matériau peut être remplacée, sur 10 à 15 cm, par du
sable.
L’eau usée ne doit pas ruisseler le long de l’ouvrage mais s’écouler par surverse.
Lorsque des signes évidents de colmatage apparaissent, il est nécessaire de procéder à
l’enlèvement du matériau filtrant, à son nettoyage ou à son remplacement.
Le puits filtrant (puisards ou puits perdu) est un dispositif établi dans le sol, destiné à la
dispersion des effluents au sein des couches géologiques perméables.
Ce système ne peut pas être considéré comme un élément épurateur. Il ne peut être autorisé
qu’en l’absence de nappe souterraine exploitée pour l’alimentation en eau potable ou
l’arrosage de cultures maraîchères. L’installation d’un puits filtrant est exceptionnelle quand
la consommation d’eau est moyenne ou forte -(supérieure à 30 l/hab/j); elle est, de plus,

Mémento - LYDEC 35
soumise à une autorisation spéciale délivrée après avis géologique quand la consommation
d’eau des ménages est forte, c’est à dire supérieure à 70 l/hab/j.

Mémento - LYDEC 36
12 - TECHNIQUES COMPENSATOIRES

Au point de vue technique, on rencontre au Maroc les deux grands types de réseaux
d'assainissement qui sont présents pour la gestion des eaux pluviales : les réseaux
unitaires et les réseaux séparatifs. Ces réseaux reposent sur le principe de
l'évacuation la plus rapide possible des eaux d'origine météorique.
 Les réseaux unitaires sont très répandus et existent dans les principales grandes
villes. Il y a apparemment peu de déversoirs d'orage et la maintenance des
ouvrages souffre du manque de moyens techniques et financiers alloués au
secteur de l’assainissement. Le niveau de maintenance reste très en décalage
avec les besoins. Compte tenu des problèmes d'engorgement qui se posent
alors, en particulier au niveau de l'entonnement des eaux, ceci entraîne des
insuffisances périodiques du réseau pendant les événements pluvieux.

Une approche par la mise en place de réseaux séparatifs a été lancée. La doctrine de base
est la même que celle qui avait été formulée en France pour le même objet, c'est à dire que
l'on essaie de favoriser le ruissellement superficiel.

Essayons de résumer brièvement la situation actuelle du Maroc vis à vis de la


gestion des eaux pluviales, même si nous risquons alors de dessiner une légère
caricature. Cet état des lieux nous permettra cependant de mieux asseoir nos
recommandations.
 La pression démographique ainsi que le phénomène d'émigration des
populations rurales vers les zones urbaines va conduire encore pendant les vingt
prochaines années à une augmentation drastique de l'urbanisation. Celle-ci sera,
comme à l’heure actuelle, difficile à maîtriser. Les conséquences pour la gestion
des eaux pluviales qui sont l'augmentation de la vulnérabilité des habitants et des
habitations vont donc encore être aggravées si rien n'est fait.
 Le niveau global des spécialistes en assainissement pluvial doit être amélioré.
 Ils utilisent des outils de conception non-adéquats, surtout dans la mesure où ils
ne leur permettent pas d'avoir une vision suffisamment large du problème.
 Les risques liés aux écoulements pluviaux ne se rappellent aux populations que
de façon espacée dans le temps. Cela entraîne que les décideurs, élus et
responsables des services de l'Etat ne sont pas suffisamment sensibilisés au
risque pluvial. Il en est évidemment de même pour les principaux acteurs du
développement urbain que sont les promoteurs publics : ERACs, SNEC,...
 Issus en grande partie de la période du début du siècle, de nombreux services
s'occupent des problèmes de l'eau en général et de l'eau urbaine en particulier
en ayant une coordination qui nécessiterait de nombreuses améliorations. La
situation apparaît comme encore plus problématique si l'on s'intéresse aux
rapports entre services de l'eau et services de l'urbanisme. Dans ce contexte, le
niveau de prise de décision, central ou local, semble inadéquat par rapport aux
besoins.

Mémento - LYDEC 37
 L'économie du pays ne permet pas de penser que des montants importants
puissent être dégagés pour réaliser rapidement un assainissement pluvial
répondant aux importants besoins que connaît le Maroc.

Ces quelques remarques nous amènent dans un premier temps à préciser quels
pourraient être les objectifs que le Maroc devrait se fixer dans le domaine de la
gestion des eaux pluviales.

Il est clair que pour la plupart des projets, plus d'un objectif devra être poursuivi. Il
s'agira alors de proposer une démarche permettant de répondre à la fois à
l'ensemble des objectifs et non d'améliorer l'un d'entre eux au détriment des autres.

Les méthodes classiques d'assainissement ne permettent pas de tenir cette


démarche. En effet :
 Sur le plan des inondations

L'accroissement de l'urbanisation donc de l'imperméabilisation va provoquer


nécessairement une augmentation du ruissellement et de l'écoulement et donc une
augmentation des risques d'inondation aux points bas du réseau, ou sur les
ossatures primaires, qui seront généralement situés dans les centres urbains
anciens.
 Sur la protection du milieu naturel

Nous avons déjà brièvement rappelé l'importance de la pollution des rejets urbains
de temps de pluie. Une augmentation de l'urbanisation, et spécifiquement en zone
littorale (zone de Kénitra - El Jadida au Maroc) peut aboutir à une dégradation
sensible en période de pluie de la qualité du milieu récepteur, y compris sur le plan
bactériologique.
 Sur le plan économique

Les coûts de renforcement des réseaux primaires pour lutter contre les inondations
suite à l'urbanisation peuvent se révéler prohibitifs dans le temps. Ainsi nous
pouvons citer le cas de la communauté urbaine de Bordeaux, qui a investi sur ce
poste 3 milliards de francs sur 10 ans soit 10% de son budget annuel.
 Sur le plan de l'aménagement

Nous avons déjà souligné la position de l'assainissement dans la définition des


schémas d'urbanisme. Il convient de faire évoluer les procédures et les démarches
en associant très en amont les différents domaines techniques.

L’ensemble de ces constatations nous amène à préconiser un changement de


politique d'évacuation des eaux pluviales, basé sur les techniques de stockage et
d'infiltration.

Ce changement doit permettre de tenir les quatre objectifs et de replacer les


problèmes de gestion de l'assainissement pluvial dans la perspective du
développement durable.

Cette proposition concerne principalement les zones nouvelles d’urbanisation. Il est


clair que pour la plupart des zones anciennes non encore assainies, il faut essayer
autant que possible d’évacuer les eaux pluviales par une gestion superficielle des
écoulements.

Mémento - LYDEC 38
Cette solution se révèle moins coûteuse que la construction d’un réseau unitaire.

Elle peut cependant présenter un certain nombre d’inconvénients qu’il convient de


bien appréhender dans la conduite d’un projet. Ce type de système a été préconisé
en France avec comme objectif de diminuer les coûts. Avec le temps, il a conduit à
la mise en oeuvre d’un système à deux canalisations. Même si ce risque est peu
vraisemblable au Maroc, d’autres aspects peuvent se montrer problématiques. Ce
système ne tient pas compte de la pollution générée par les eaux pluviales qui, si
elle n’apparaît pas aujourd’hui comme un problème peut s’en révéler un à terme.

Il convient de rappeler que la maintenance des systèmes d’écoulement superficiel se


pose de façon à peine moins sensible que pour les canalisations souterraines.

Dans ces conditions, l’évacuation des eaux pluviales, par ruissellement superficiel,
comme toute autre technique concernant la gestion des eaux pluviales, ne peut se
concevoir dans de bonnes conditions que si le développement d’une nouvelle culture
en hydrologie urbaine, telle que préconisée dans le chapitre 4, est effectivement
lancée et appuyée par une volonté des décideurs et techniciens.

Les techniques de stockage et d'infiltration reposent sur une évolution fondamentale


de la conception de l'évacuation des eaux pluviales urbaines. En effet depuis le
XIXème siècle, le mouvement hygiéniste avait demandé que l'on évacue les eaux le
plus loin et le plus rapidement possible des agglomérations. Désormais, on
considère que l'on peut stocker les eaux pluviales avant de les renvoyer dans le
milieu naturel, sur des durées suffisantes :
 soit pour organiser leur infiltration à une vitesse compatible avec les capacités du
sol,
 soit pour organiser leur écoulement à des débits compatibles avec le
dimensionnement de réseaux anciens ou de réseaux neufs de diamètre - donc
de coût - limité.

Ces techniques de stockage et d'infiltration sont apparues en France dans les


années 1960-1970, lors des politiques urbaines volontaristes menées à cette
époque pour faire face à la croissance rapide de l'urbanisation. Un des axes forts de
ces politiques était la création de villes nouvelles pour desserrer la pression
démographique sur les centres anciens.

Il n'existe pas de liste exhaustive des techniques alternatives en assainissement


pluvial. En fait, à partir du moment où l'on considère ces techniques comme la
recherche de l'ensemble des points de stockage et d'infiltration sur le cheminement
de l'eau à l'intérieur du tissu urbain, nous avons affaire à un ensemble presque
illimité. Chaque cas d'application doit être considéré par une équipe multidisciplinaire
disposant des données suivantes :
 Connaissance du sol en terme de :
 géologie,
 comportement mécanique du sol,
 comportement à l'eau du sol,
 comportement hydrogéologique (perméabilité).

 Connaissance de l'environnement en terme de :


 hydrologie,

Mémento - LYDEC 39
 positionnement des nappes et de leur évolution dans le temps,
 sensibilité des nappes et des milieux récepteurs à la pollution,
 évaluation en terme de pollution de la qualité des eaux de ruissellement
urbain,
 connaissance historique du type d'urbanisme et de bâtiment locaux,
 du cheminement de l'eau.
 Connaissance du bâtiment et de la construction.

Sur la base de ces informations il sera alors possible de déterminer la technique


alternative optimale, ou plutôt la conjonction des techniques permettant d'arriver à
une solution optimale.

Dans la suite, nous présentons une brève description critique de certaines


techniques parmi les plus caractéristiques, et les plus courantes, en fonction de
l'échelle à laquelle elles s'appliquent.

De par les différentes échelles d'espace dans lesquelles les techniques alternatives
peuvent trouver place, et que nous avons rappelées, un couplage extrêmement
profond apparaît entre la conception générale de l'aménagement et
l'assainissement. Ainsi, à titre d'exemple, dans le cas d'un lotissement, la prise en
compte de l'assainissement pourrait être abordée
 au niveau du plan masse :
 définition du tracé des voiries,
 reconnaissance des zones susceptibles de servir de bassins de stockage,
 espaces verts, parking, cours de bâtiments publics, ...),
 au niveau des constructions :
 utilisation des terrasses en zones de stockage,
 mise en place d'infiltration ou de réutilisation à la parcelle,
 au niveau de la voirie :
 utilisation de chaussées à structure réservoir,
 vérification des possibilités d'infiltration des eaux.

RECOMMANDATIONS

Les éléments présentés dans les chapitres précédents ont permis de montrer qu'une
grande partie du problème de la gestion des eaux pluviales au Maroc passe par le
développement des techniques alternatives au réseau d'assainissement. Répétons
qu'elles devraient permettre de :

 diminuer les coûts d'investissement en assainissement pluvial,

 préserver l'avenir en ayant une approche pragmatique. Avec une population


urbaine représentant moins de 50 % de la population totale, le Maroc est loin

Mémento - LYDEC 40
d'avoir terminé sa croissance urbaine. La meilleure façon d'y arriver est de gérer
l'espace urbain en intégrant le risque pluvial sans trop se référer à des mesures
pluviométriques qui n'existent pas ou sont au mieux de mauvaise qualité,

 prendre en compte à temps les problèmes de protection du milieu naturel sans


passer par les mêmes étapes empruntées par les pays développés.

Ceci passe par le développement de démarches locales intégrées et la collaboration


entre spécialistes de l'assainissement, urbanistes et aménageurs alors que les
attitudes de repli sectoriel sont encore majoritaires et que le nombre de cadres
capables d'aller au-delà de leur domaine de compétence initiale est encore très
insuffisant.

Il faut donc principalement préparer l'avenir sans se faire trop d'illusions sur la
possibilité de modifier l'approche de l'évacuation des eaux pluviales très rapidement.
Il s'agit, en effet, de faire émerger une nouvelle culture en hydrologie urbaine.

Deux voies sont à explorer qui correspondent aux recommandations pratiques et


aux recommandations générales précisées ci-dessous :

 réaliser des opérations de démonstration permettant de commencer à


promouvoir et à diffuser un savoir-faire marocain sur les techniques alternatives,

 favoriser ou au moins ne pas empêcher les expériences dans ce domaine à


travers une modification de la réglementation et des actions d'incitation.

Recommandations pratiques
Sites prioritaires

Il s'agit de préciser quels sont les sites prioritaires où le changement de politique


d'évacuation des eaux pluviales serait le plus profitable. Si, parmi les nombreux
critères qui peuvent être utilisés, on retient le taux moyen d'urbanisation et les
possibilités de mobilisation de moyens techniques et financiers, il apparaît alors qu'il
doit s'appliquer au premier chef aux villes de plus de 20.000 habitants.

Projets pilotes

Pour démontrer la faisabilité technique, financière et institutionnelle des techniques


alternatives, il est absolument nécessaire de réaliser des projets pilotes. Ceux-ci
doivent s'appliquer aux processus d'aménagement les plus courants, c'est à dire :
 la restructuration des quartiers d'habitat illégal,
 la construction de lotissement neuf.

Dans les deux cas, il faut convaincre un maître d'ouvrage de lancer un tel projet,
c'est à dire lui démontrer qu'il fera des économies sur les investissements
concernant l'évacuation des eaux pluviales. Dans le premier cas, les interlocuteurs
pourraient être les associations d'habitants et l'ANIH. Dans le second cas, ce
pourrait être les ERAC ou une agence urbaine.

Si une volonté politique existe dans le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement,


et à l'instar de ce qui s'est passé en France, la création d'une ville nouvelle pourrait
aussi être l'occasion de montrer l'utilisation des techniques alternatives.

Mémento - LYDEC 41
Ces opérations pilotes doivent être l'occasion de créer une synergie entre
l'ensemble des techniciens de l'aménagement urbain : voirie, hydraulique,
hydrologie. Elles doivent faire l'objet d'un suivi sur des périodes suffisamment
longues pour pouvoir donner lieu à des évaluations pertinentes. Le LPEE, en
collaboration avec le LCPC, pourrait se charger d'un tel suivi pour les équipements
touchant au sol, la Direction de l'Habitat du suivi des équipements touchant les
immeubles. Un tel suivi comporte évidemment un coût, qui ne saurait être imputé au
maître d'ouvrage. Des propositions pour dégager des moyens sur de tels objectifs
sont détaillées ultérieurement.

Maîtrise des innovations techniques

Document technique sur les toitures terrasses

Bien que depuis longtemps aient existé en France des toitures terrasses capables
de stocker une lame d'eau non négligeable, les architectes se sont longtemps
refuser à reconnaître que ce type de structures pouvait servir à la gestion des eaux
pluviales. La Chambre Syndicale Nationale de l'Etanchéité a publié en 1992 un
document qui décrit comment construire des toitures terrasses minérales ou
végétales permettant de stocker les eaux de pluie. Depuis, l'utilisation d'une telle
solution ne pose plus de problèmes.
Pour une question technique de ce type, il est probable qu'au Maroc comme en
France les mêmes causes auront les mêmes effets. Il serait donc nécessaire
d’établir un document technique au contenu proche de celui cité plus haut,
probablement au niveau du ministère de l’Habitat. La pratique de l'auto-construction
pourra peut-être dans un premier temps limiter la technique des toitures-stockantes
aux habitations construites par des professionnels. Dans le cas précis de l'auto-
construction une réflexion locale sur des méthodes d'étanchéification adaptées
devra être menée.

Document technique sur les chaussées poreuses

Ce document devrait décrire les différents matériaux poreux qui peuvent être utilisés
et qui sont disponibles au Maroc ainsi que leur mise en oeuvre pour les différents
types de chaussée. Il pourrait s'inspirer des documents équivalents publiés par le
LCPC qui existent en France, mais après un certain nombre d'expérimentations
réalisées avec des matériaux spécifiquement marocains par le LPEE.

Mémento - LYDEC 42
ANNEXE 1

PRESENTATION DES PRINCIPALES


TECHNIQUES ALTERNATIVES

Mémento - LYDEC 43
CONCEPT

A l'encontre du principe de l'assainissement classique qui consiste en


l'établissement d'une convergence directe des apports d'eau ruisselées vers des
canalisations principales chargées de les acheminer rapidement jusqu'au milieu
récepteur, les techniques alternatives en assainissement pluvial consistent en la
multiplication des freins à la convergence rapide et à la concentration des flots de
manière à éviter la concomitance des arrivées des eaux à l'exutoire et ainsi diminuer
l'intensité des débits à transiter.

Les techniques utilisées sont des applications judicieuses des connaissances en


hydrologie urbaine pour la résolution pratique et économique des problèmes
d'évacuation des eaux pluviales. Cela passa par la maîtrise des processus
hydrologiques de ruissellement en utilisant comme outils l'aménagement des
espaces urbains. Dans ce cadre, l'assainissement n'est plus une conséquence de
l'urbanisation, l'urbanisation, elle, doit être définie en considération du problème
d'évacuation des eaux pluviales. Il y a donc une implication totale entre l'urbanisme
et l'architecture d'une part et le contrôle et la maîtrise des eaux pluviales d'autre part.

C'est bien cette dimension de l'assainissement pluvial qui est l'apanage des
techniques alternatives. Ce concept n'est pas sans conséquences sur les habitudes
professionnelles : l'instauration d'une approche pluridisciplinaire et décloisonnée des
projets d'urbanisme ou d'aménagement associant, dès leur origine, une réflexion
spécifique de "l'assainisseur" à celle de l'urbaniste ou de l'architecte s'avère de
rigueur dans ce nouvel environnement technique.

Pour le dimensionnement des ouvrages, la principale différence avec


l'assainissement classique est qu'en alternatif, nous nous intéressons prioritairement
à la durée de l'épisode pluvieux et à la succession des événements et non plus à un
débit maximal à évacuer pour une pluie de projet donnée.

Ces techniques consistent en l'infiltration et le stockage des eaux dans différents


types d'ouvrages. Les dispositifs les plus communément utilisés pour la rétention
et/ou la percolation des eaux météoriques dans le sol sont :

 1. les Chaussées à Structure Réservoir (CSR)

 2. les Toitures stockantes

 3. les Tranchées d'infiltration de rétention

 4. les Puits d'infiltration et d'injection

 5. les Fossés et les Noues

 6. les Bassins de rétention.


TECHNIQUES

Chaussées à Structure Réservoir

En assainissement pluvial, les chaussées à structure réservoir ont pour but d'écrêter
les débits de pointe de ruissellement en stockant temporairement les eaux
météoriques dans le corps de la chaussée. Quand il y a infiltration des eaux dans le
sol support, ces ouvrages permettent la diminution voir l'annulation des volumes
d'eau à transiter dans les réseaux classiques.

Cette technique s'est développées à partir des années 1970 aux Etats unis, au
Japon, en Suède et en France. En assurant une rétention temporaire et locale des
eaux de pluie et éventuellement leur infiltration, les chaussées à structure réservoir
permettent la limitation des débits à leur valeur avant aménagement. Soulignons que
cela va tout à rendre les chaussées le plus imperméables possible afin d'éviter :
 - la dégradation rapide du corps de la chaussée due à la mise en pression de
l'eau dans les fissures ou autres vides.

 - l'affaiblissement des propriétés mécaniques du sol support dû à la saturation


en eau et aux cycles de gel-dégel en période hivernale.

Principes de conception des chaussées à structure réservoir

Pour permettre une réduction importante des débits de ruissellement en zone


urbaine, les structures réservoirs doivent assurer trois fonctions sur le plan
hydraulique :
 - introduction de l'eau de pluie dans les pores de la structure;

 - stockage temporaire de cette eau ;

 - vidange du réservoir ;

 - l'eau de pluie à recueillir est celle tombant sur la structure-réservoir seulement


;

 - la structure doit recevoir la pluie tombant sur d'autres surfaces.

Premier cas :

Pour permettre à l'eau d'atteindre rapidement le réservoir poreux, différentes


solutions peuvent être envisagées :
 - Entrée de l'eau à travers un matériau perméable placé en surface.

Une telle conception permet de répartir immédiatement l'eau dans le matériau


réservoir.
En sus, elle prévient la formation de flaques d'eau en surface de chaussée et évite
par le fait même les projections derrières les véhicules.

45
Si des risques élevés de colmatage de la surface de la chaussées existent (transport
de terre, arrivée d'eaux de ruissellement chargées...) une autre conception sera
préférable.
Cette technique est à réserver aux chaussées à faible trafic.

Entrée de l'eau par avaloirs ou caniveaux

Il est possible d'utiliser des dispositifs classiques d'assainissement pluvial tels


qu'avaloirs et bouches d'égout en les raccordant non pas à des collecteurs
d'évacuation mais )à des tuyaux dans le matériau servant de réservoir. Des
caniveaux dont les parois latérales sont percées peuvent assurer la même fonction.

De telles dispositions constructives peuvent être associées à un revêtement


perméable en surface, les avaloirs ou les caniveaux servent alors de sécurité en cas
de colmatage important.

Il est toujours souhaitable d'utiliser les bouches d'égoûts pour favoriser le


dessablement des eaux des pluies. Elles peuvent éventuellement être équipées de
siphons pour limiter les entrées d'hydrocarbures dans le matériaux poreux. Les
caniveaux et aussi favorisent le dessablage et ils ne présentent pas de risque de
colmatage.

Deuxième cas :

S'ils s'agit de surfaces adjacentes à la structure réservoir, il est préférable de ne pas


concentrer les apports en multipliant les points d'injection d'eau dans la structure.
Ainsi, à titre d'exemple, pour recueillir les eaux de toitures de bâtiments riverains, les
descentes de gouttières pourront déverser directement l'eau sur un revêtement
perméable. Elles peuvent aussi être raccordées à des boîtes à sable et des tuyaux
d'injection assurant une introduction directe dans les matériaux poreux(fig. 4). Les
boîtes à sable avec un siphon permettent d'éviter l'introduction de feuilles et de sable
dans la structure réservoir.

Dans le cas où les eaux à stocker proviennent d'un bassin versant important ayant
son propre réseau d'assainissement pluvial, il est nécessaire de concevoir un réseau
de diffusion des eaux dans la structure poreuse (fig. 5).

En effet, malgré sa porosité élevée, celle-ci ralentit les écoulements et une injection
ponctuelle conduirait à des débordements pour les débits de pointe.

Le calcul de ce réseau doit prendre en compte les pertes de charges correspondant


aux écoulements dans les tuyaux et à travers les orifices. Le niveau d'eau dans la
structure poreuse modifie aussi les conditions d'écoulement.

Arrivée concentrée des eaux pluviales :

Aux branchements des drains, il est souhaitable de prévoir des regards qui peuvent
servir, le cas échéant, d'avaloirs.

Conception du réservoir en matériaux poreux

Le réservoir sera constitué principalement par les matériaux poreux de la structure.


Ceux-ci devront être placés dans les parties basses.

46
Le réservoir peut utiliser tout ou une partie de la surface de la voirie ou de l'ouvrage
utilisé pour sa réalisation. Le choix du matériau dépend principalement des éléments
suivants :
 - l'épaisseur maximale admissible de la structure. Les matériaux doivent avoir
des porosités telles que le produit "épaisseur porosité utile" soit supérieur à la
hauteur d'eau à stocker.
 - les contraintes mécaniques que la structure devra supporter en raison du
trafic ou d'autres surcharges. L'absence de trafic poids lourds (cas de certains
parkings) réduit de façon importante les efforts appliqués. Si le matériau est placé
assez bas dans la structure de la chaussée, les contraintes mécaniques seront
limitées et permettront par là même le choix d'un matériau dont les propriétés
sont relativement faible et donc moins coûteux.

Dispositifs de vidange de la structure

Le choix parmi ces dispositifs dépend des facteurs suivants :


 1. Nature du sol : les deux éléments importants sont la perméabilité et les
propriétés mécaniques du sol support en présence d'eau. S'il n'est pas
perméable l'évacuation devra se faire :
 - soit par des drains judicieusement placés ;
 - soit par des exutoires en nombre limité, raccordées dans les deux cas à un
réseau d'eaux pluviales ;
 - soit par des tranchées ou puits d'infiltration permettant à l'eau de rejoindre
des niveaux plus perméables.

Le débit maximal évacué le cas échéant vers le réseau dépendra des capacités des
exutoires.

Il convient de souligner que les drains ne limitent pas le débit par rapport à celui dû à
l'écoulement dans le milieu poreux alors qu'un orifice calibré peut assurer cette
fonction.

Si le sol support est perméable et qu'il n'y a pas de danger particulier de pollution de
nappes, il est intéressant d'infiltrer sur place l'eau stockée dans le réservoir poreux.
Afin d'éviter toute pollution, il est conseillé de se limiter au cas où la nappe reste à
1m de la structure - réservoir1.
 2. Topographie : Si les terrains sont pentus, il est possible de stocker
temporairement l'eau de pluie dans une couche poreuse inclinée mais le débit
que permet l'exutoire aval doit être supérieur à celui que permet l'écoulement à
travers le matériau. Si non l'eau s'accumulera dans la partie basse et sortira de la
structure. Des solutions adaptées à de telles situations existent :
 - augmentation des épaisseurs dans les parties basses ;
 - cloisonnement du réservoir poreux et limitation des débits de vidange entre
les différents réservoirs élémentaires.

Dans le cas de grandes surfaces horizontales ou peu pentues, il peut être


intéressant de réaliser de grandes tranchées longitudinales qui assurent la

1 AZZOUT, BARRAUD, CRES, ALFAKIH. Techniques Alternatives en Assainissement pluvial, choix,


conception, réalisation et entretien. 1994

47
concentration des eaux et la vidange par l'exutoire en un temps suffisamment court
pour renouveler la capacité de stockage.

Dimensionnement mécanique des chaussées à structure réservoir

Les matériaux de la chaussée à structure réservoir sont différents selon qu'ils se


situent au niveau de la couche de surface, de base, de fondation, de forme ou au
niveau des interfaces entre les différentes couches.

Il est possible d'utiliser pour :


 - La couche de surface : des dalles et des pavés, des enrobés drainants, des
bétons drainants, des revêtements étanches ou encore des matériaux stabilisés ;
 - La couche de base : des matériaux non liés, des matériaux traités au liant
bitumineux, des matériaux traités au liant hydraulique, des matériaux alvéolaires
en plastique (fort pourcentage de vide : porosité supérieure à 90%) ou des
matériaux de récupération ;
 - Les couches de fondation de forme : des matériaux non liés, des matériaux
alvéolaires en plastique ou des matériaux de récupération ;
 - les interfaces : un géotextile ou une géomembrane en fonction du rôle que
l'on attribue à l'interface. Les premiers servent essentiellement sous une structure
alvéolaire et sous une structure qui infiltre les eaux de ruissellement pour
prévenir le colmatage de la couche de fondation.
 La géomembrane, elle, est utilisée dans le cas d'une nappe vulnérable.

Le dimensionnement mécanique des chaussées à structure réservoir sont les


mêmes principes que celui des chaussées classiques. Les épaisseurs de chaussées
sont fonction de trois paramètres : le trafic, le sol support et les qualités mécaniques
des matériaux utilisés.

Portance CBR immédiat2


0 CBR<3
1 3<CBR<6
2 6<CBR<10
3 10<CBR<20
4 20<CBR

Matériaux utilisables :

Pour permettre l'infiltration des précipitations et le stockage provisoire d'une partie


des eaux dans la chaussée, il est souhaitable de disposer des matériaux poreux (de
10 à 35%) et relativement perméables. Des matériaux de ce type ont déjà été
utilisés pour les routes ; on peut citer d'une part les enrobés drainants utilisés en
couche de roulement pour améliorer la sécurité de la circulation sous la pluie, d'autre

2 L'essai C.B.R. ou l'essai de l'indice portant californien est un essai de poinçonnement à vitesse constante
donnant une indication sur la résistance du matériau. Il permet une méthode empirique de dimensionnement
des chaussées mise au point par l'armée américaine au cours de la deuxième guerre mondiale.

48
part les bétons poreux utilisés en bande d'arrêt d'urgence pour le drainage des
chaussées en béton. Si les objectifs visées à travers leur utilisation sont différents de
ceux recherchés ici, les constations faites sur leur comportement montre qu'il est
tout à fait possible d'avoir des matériaux poreux de propriétés mécanique suffisantes
pour des trafics parfois élevés. Toutefois, il est préférable de limiter l'usage des
chaussées poreuses aux trafics T 2 et inférieurs.

Nous rappelons que le trafic T 2 étant la classe de trafic pour laquelle on a entre 150
et 300 poids lourds/jour/sens. (poids lourds de charge utile supérieure ou égale à 5
tonnes).

Ceci étant, Il est évident que des études particulières et un contrôle de l'exécution
sont nécessaires à la réussite de ces nouvelles structures.

D'après, G. RAIMBAULT, dans la gamme de ces matériaux peuvent être cités :


 - les graves bitumes poreuses ;
 - les bétons hydrauliques poreux ;
 - les matériaux alvéolaires plastiques.

Entretien des chaussées à structure réservoir

En tant qu'aménagement hydrauliques, les chaussées à structure réservoir doivent


faire l'objet d'un suivi régulier de leur état de fonctionnement afin de préserver leurs
caractéristiques de stockage et/ou d'infiltration. Cet entretien est une activité
indispensable pour le bon fonctionnement de ces ouvrages. Deux cas sont à
distinguer suivant la couche de surface utilisée :

- Les structures avec une couche de surface étanche :

Dans ce cas, il est nécessaire, pour éviter le colmatage de la zone de stockage, de


procéder au curage fréquent des regards et des avaloirs ainsi qu'au nettoyage de
tous les équipements associés (dispositifs d'épuration, orifices...).

- Les structures avec une couche de surface drainante :

En plus des mesures citées ci-haut, ces structures étant sujettes au colmatage
superficiel, il est important d'y procéder à un entretien préventif par hydrocurage /
aspiration. La fréquence de ces opérations reste dépendante des conditions locales
(qualité des eaux de ruissellement, rythme et importance des remplissages).

Puits d'absorption

L'utilisation des puits d'absorption en assainissement pluvial est ancienne et très


fréquente. En effet, cette technique est employée dans de nombreuse villes en
France et pour l'assainissement de certaines routes et autoroutes. C'est le cas aussi
du Japon et de l'Australie qui en installent depuis 1987. Les puis d'absorption
permettent d'évacuer directement les eaux pluviales dans le sol. Cette technique
présente le grand avantage de pouvoir être appliquée dans des zones
imperméables en surface mais disposant de couches filtrantes en profondeur.

Par ailleurs, l'infiltration des eaux de pluies à partir les puits permet l'alimentation des
nappes, chose qui a toute son importance dans les pays où les ressources en eau

49
sont limitées. En contrepartie, la pollution de la nappe peut être encourue dans le
cas où les eaux sont trop chargées en fines. D'où l'intérêt de la connaissance de
l'origine et la nature des eaux ainsi que les usages des surfaces drainées. Il est
recommandé à ce propos d'avoir une zone non saturée d'environ 1 m de profondeur
par rapport aux plus hautes eaux de la nappe afin de permettre une filtration
suffisante dans le sol.

Principes de conception des puits d'absorption

Les puits d'absorption qui sont d'usage en assainissement pluvial dépassent


rarement 15 à 20 m de profondeur. Le fonctionnement hydraulique de ces ouvrages
consiste en trois étapes principales :
 La réception et l'introduction des eaux dans le puits : cela s'opère soit par la
surface soit par un réseau de conduites. Un dispositif de décantation des eaux
est nécessaire à l'amont de la structure afin de réduire les risques de colmatage
de la structure. (fig. 8)

 Le stockage des eaux : A ce propos, le puits peut être rempli de matériaux


poreux ou creux. Généralement, on opte pour la solution de puits creux dans le
but d'accroître la capacité de stockage de la structure avant infiltration. Le
renforcement des parois de la structure - pour éviter leur écroulement - peut être
assuré par des buses perforées en béton.

 L'évacuation des eaux : Elle s'effectue par infiltration dans le sol. Il est important,
à cette étape, de connaître le comportement du sous-sol en présence de l'eau
afin d'éviter tout désordre mécanique susceptible de touche les alentours de
l'ouvrage.

Entretien des puits

Comme pour toute technique alternative en assainissement pluvial, il est primordial


d'intégrer dans le projet la nécessité d'un entretien et d'un suivi régulier du
fonctionnement de la structure. Cet entretien porte essentiellement sur les ouvrages
annexes du puits : Nettoyage des chambres de décantation, des paniers associés,
des avaloirs et des surfaces drainées par l'ouvrage.

La fréquence des opérations dépend de la qualité des eaux pluviales recueillies et


du types des ouvrages annexes associés.

Tranchées d'Infiltration et de rétention

Les tranchées sont des dispositifs de recueil des eaux de ruissellement. Ce sont des
ouvrages linéaires d'une profondeur n'excédant généralement pas le mètre. La
réception des eaux se fait de façon perpendiculaire à leur longueur. Suivant le mode
d'évacuation des eaux, on distingue les tranchées absorbantes -dites aussi
d'infiltration - et les tranchées de rétention.

La technique des tranchées pour l'assainissement pluvial est d'un usage courant en
France, elle aussi très largement répandue, dans beaucoup d'autres pays comme
l'Allemagne, l'Australie, le Danemark, le Japon...

50
Comme pour la technique des puits, cette solution présente l'intérêt d'une bonne
intégration dans l'espace urbain et permet de l'agrémenter en constituant des sur
largeurs vertes.

Soulignons en fin que cette technique présente un autre avantage qui est celui du
faible coût, de la simplicité de mise en oeuvre et de la faible emprise au sol.
Principes de conception

Le fonctionnement hydraulique des tranchées est assurée par trois fonctions :


 La réception des eaux : elle peut être assurée par la surface de la structure ou
par un réseau de conduites. Dans ce dernier cas, il importe de prévoir - quand les
eaux évacuées sont chargées de fines - un équipement de décantation et
d'épuration afin de réduire les risques de colmatage du fond.
 Le stockage des eaux : Il a lieu dans le corps de l'ouvrage qui peut être comblé
de matériau ou vide et engazonné. Il faudrait souligner à ce propos l'influence de
la topographie du site qui peut, dans le cas de terrains pentus, nécessiter le
recours à des cloisonnements de la structure afin de pallier la perte de capacité
de stockage.
 L'évacuation des eaux stockées : En fonction de la nature du sous-sol, les eaux
météoriques peuvent être soit raccordées, à débit régulé, à un réseau ou un
exutoire soit infiltrées dans le sol support. Dans le cas de l'adoption de cette
dernière solution, il est nécessaire d'effectuer au préalable, une étude
hydrogéologique du site afin de prévenir tout risque de pollution de nappe et de
tassements différentiels des fondations de constructions avoisinantes. On
recommande une zone non saturée de 1 mètre de profondeur par rapport aux
plus hautes eaux de la nappe.

Entretien des Tranchées

Comme pour toutes les techniques alternatives, l'entretien des structures est la clef
de voûte de leur réussite durable. Ile doit être effectué régulièrement afin de prévenir
les dysfonctionnements hydrauliques. Cet entretien porte essentiellement sur les
dispositifs de décantation et d'épuration et consiste en :
 Le nettoyage des regards, des décanteurs et des paniers ;
 La tonte du gazon ;
 Le nettoyage des surfaces drainées.
les fossés et les noues

La technique des fossés est d'un usage très courant pour l'assainissement pluvial
des routes et des zones non totalement urbanisées. Les noues, fossés larges et peu
profonds, assurent ces mêmes fonctions en apportant en plus un avantage paysager
grâce aux sur largeurs vertes qui améliorent le cadre de vie de la zone ainsi
aménagée. A noter que ces dispositifs - qui sont d'une simple mise en oeuvre -
quand ils sont bien dimensionnés peuvent assurer l'assainissement pluvial de tout
un lotissement assurant ainsi un gain financier à l'aval de la zone assainie par la
réduction voire l'élimination des conduites classiques. Un entretien relevant des
interventions des Espaces Verts assurant la régularité du bon fonctionnement des
ouvrages et de leurs dispositifs annexes.
Principes des conception

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Comme pour toutes les techniques de l'assainissement alternatif, le fonctionnement
hydraulique de ces ouvrages consiste en :

 La réception des eaux de pluies : elle se fait par ruissellement directe sur les
surfaces drainées. L'introduction des eaux peut être localisée tel le cas de la
réception des eaux de toitures.

 Le stockage des eaux recueillies : il s'effectue dans le corps de la structure. Le


cloisonnement de l'ouvrage peut être nécessaire quand la pente du terrain est
trop forte.

 L'évacuation des eaux : En fonction des conditions édaphiques, les eaux


pluviales sont soit évacuées, à débit régulé, vers un exutoire soit infiltrées dans le
sol support. Rappelons que l'adoption de quelque solution que ce soit à ce stade
doit être le résultat d'une étude minutieuse des conditions hydrodynamiques du
sol support, de la qualité des eaux de ruissellement et des usages des surfaces
drainées et de la nappe le cas échéant.

L'entretien des fossés et des noues

Afin de prévenir tout dysfonctionnement hydraulique de ces ouvrages, un entretien


régulier est de rigueur. En effet, le maintien des dimensions du profil en travers et de
la pente longitudinale à la valeur de dimensionnement doit être respecté pour éviter
des débordements lors des événements pluvieux dont la période de retour est
inférieur ou égale à celle qui a servi au dimensionnement hydraulique.
On distingue l'entretien préventif de l'entretien curatif. Le premier plus régulier porte
sur le suivi de la végétation et le nettoyage des orifices et des limiteurs de débit.

L'entretien curatif s'opère en cas de colmatage des ouvrages, un décapage de la


couche de sol ou le remplacement des conduites d'amenée peuvent être alors
nécessaires.

Les bassins de rétention


Terminologie

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Il existe différents types de bassins de retenue dans les réseaux urbains et
périurbains, unitaires ou séparatifs. Le tableau 1 propose une terminologie liée d'une
part au rôle des ouvrages, d'autre part à la nature du réseau qu'ils équipent.
Tableau 1 : Terminologie proposée pour les bassins de retenue

Effluents retenus
Objectifs Eaux usées Eaux de surverse Eaux pluviales Eau de rivière ou
de réseaux ou de de nappe
unitaires ruissellement
Lutte contre les inondations :
 liées aux  bassin  bassin de  bassin de 
pluies tampon (eaux retenue retenue ou
parasites) d'infiltration
 liées aux  zones  bassin de
crues inondables retenue ; zone
préférentielle d'expansion
s
Lutte contre la pollution :
 stockage  bassin  bassin  bassin de
avant tampon ou tampon ou retenue
traitement d'orage d'orage
 stockage et  bassin de  bassin de  bassin de
dépollution décantation dépollution décantation
primaire ou de
décantation

Concepts de base

Des concepts nouveaux en hydrologie urbaine s'attachent aux bassins de retenue.


En premier lieu, conçus d'abord pour écrêter les crues, les bassins sont des
ouvrages régulateurs qui peuvent offrir une souplesse de gestion sur des réseaux
qui en sont généralement dépourvus. Ainsi, un ensemble équilibré de gros
collecteurs et de bassins peut constituer une protection intéressante à la fois contre
des pluies exceptionnellement longues, et contre des pluies d'orages
exceptionnellement intenses.

Un bassin peut aussi être conçu comme une coupure hydraulique permettant une
meilleure maîtrise des écoulements sur des grands réseaux.

Un bassin sera utilisé plus ou moins fréquemment en fonction de la valeur du débit


de fuite acceptable à l'aval : 30 fois par an si le débit est très restreint, 1 ou 2 fois
pour de nombreux ouvrages. Certains mêmes, ne fonctionnent que pour des pluies
rares. Or, si personne ne s'inquiète du fait qu'un collecteur pluvial soit vide jusqu'à
95 % du temps, il n'en va pas de même pour un bassin à ciel ouvert, dans la ville,
qui est ressenti alors comme "inutile" et, le cas échéant, sous la pression foncière,
devient un territoire convoité pour un autre usage. Deux solutions s'offrent pour
éviter cet écueil : une intégration réussite du bassin dans son cadre urbain, mais
aussi son usage fréquent, en particulier grâce à une réalisation par tranches

53
opérationnelles, en accompagnement du développement urbain, et dans tous les
cas où le débit de fuite autorisé est très restreint.

De plus, il est apparu que les eaux stockées présentent une décantation rapide
contribuant très efficacement à la dépollution : l'intérêt est grand de forcer cette
décantation pour toutes les pluies et dès le début de la crue. Or, une gestion de ce
type est en contradiction avec l'objectif de protection contre les inondations, qui
requiert d'utiliser le débit de fuite autorisé, afin de préserver les capacités maximales
de stockage tout au long de la crue.

Les bassins peuvent ainsi répondre à de multiples objectifs, liés à des modes de
gestion a priori contradictoires. La gestion dynamique, avec contrôle en temps réel
local ou centralisé, commence à se développer dans le but de tirer de ces ouvrages
l'efficacité maximale. Ce type de gestion est particulièrement utile dès lors que les
bassins sont installés en série ou en parallèle à grande échelle.

Intérêt des bassins de retenue

Les bassins de retenue présentent des intérêts multiples :

L ' É V O L UT I V IT É :

Les bassins peuvent être réalisés par tranches opérationnelles en accompagnement


du développement urbain, ce qui peut générer un coût global d'investissement
supérieur, mais qui réduit au strict nécessaire les frais financiers liés aux
infrastructures d'aménagement. L'analyse financière préalable aux travaux devra
intégrer les différents postes, y compris les charges de fonctionnement.

LA S É CU R I T É H Y D R OL OG IQ U E :

Les bassins en eau, dont le marnage est faible, offrent des marges de sécurité
importantes, car quelques centimètres de marnage supplémentaires sur la surface
maximale du plan d'eau représentent des volumes considérables permettant de faire
face à des pluies exceptionnelles.

LA L UTT E C O NT R E LE S P O LL UT IO NS ACCI D E NT E LL E S  :

Les bassins secs, qu'ils soient à ciel ouvert ou enterrés, constituent des lieux
privilégiés pour piéger et traiter les pollutions accidentelles.

L' ANI M AT IO N URBAINE :

Sous certaines conditions, les bassins peuvent être conçus comme des ouvrages à
vocation mixte "assainissement/loisirs" et présenter un intérêt certain pour le cadre
de vie.

R Ô LE P RA T IQ U E :

Les bassins en eau peuvent aussi jouer un rôle pratique : réserve d'incendie ou
d'arrosage, ou encore recharge de la nappe phréatique (et contribution au soutien
des étiages).

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Différents types de bassins de retenue

L'Instruction technique de 1997 (Ministères, 1997) distinguait deux types de


bassins : les bassins secs qui restent vides sauf pendant une durée maximale de
quelques jours après les pluies, et les bassins en eau qui présentent un plan d'eau
permanent, même en période sèche de longue durée. Cette typologie correspondait
aux ouvrages créés pour les villes nouvelles, grâce à des digues barrant des vallées.

Cette distinction a évolué puisque le guide des bassins de retenue (STU, 1994)
distingue, 17 ans plus tard, les bassins à ciel ouvert qu'ils soient secs, ou de type
zones humides, d'une part, et les bassins enterrés, d'autre part. Ces derniers
nécessitent des travaux de génie civil importants, mais ils ne monopolisent pas la
surface au sol : ils s'adaptent mieux aux secteurs urbains anciens, ou à l'objectif de
dépollution.

Le choix entre ces différents types dépend de considérations et de contraintes


nombreuses, parmi lesquelles la surface disponible et le contexte urbain, mais
surtout la nature du sous-sol, ainsi que la présence d'une nappe et la variation de
son niveau. La connaissance fine de ce niveau, sur une longue période, est
essentielle non seulement pour un bassin en eau, mais aussi pour un bassin sec ou
enterré. Le bassin en eau pourra être en relation directe avec la nappe, alimenté par
celle-ci. Il pourra être étanche, auquel cas les risques de surpression doivent être
évalués. Le bassin sec ou enterré sera soumis aux contraintes constructives liées à
la présence d'une nappe (étanchéité, surpressions ou rabattement).

La conduite d'un projet nécessite des enquêtes et des calculs permettant de


déterminer les variables hydrologiques (niveau des plus hautes eaux, débit(s)
acceptables(s) à l'aval, volumes à stocker selon les pluies, hypothèses de gestion,
etc.), puis une réflexion élargie au contexte urbain et aux moyens de gestion. La
variété des sites, des contraintes et des choix a conduit à réaliser des bassins très
différents les uns des autres.

Méthodes de dimensionnement

Pour déterminer les valeurs à attribuer aux variables hydrologiques, diverses


méthodes sont utilisables, avec pour chacune ses limites et ses incertitudes. D'une
façon générale, on ne saurait trop insister sur la nécessité d'une connaissance
approfondi du site, du bassin versant, du sous-sol, des événements pluvieux
historiques, de l'environnement naturel paysager et social. un bassin de retenue doit
trouver sa place dans le circuit de l'eau comme dans le site où l'on désire
l'implanter, que ce site soit urbain ou périurbain.

Les méthodes de calcul disponibles peuvent se classer en deux familles distinctes :


 les méthodes approchées, utilisables uniquement pour un débit de fuite constant,
ces méthodes sont recommandées pour des bassins versants de faible taille
(lotissement par exemple) ;
 les méthodes de simulation prenant en compte de manière plus ou moins précise
les singularités du réseau et du bassin projeté. Le calcul repose sur des
simulations qui sont réalisées soit sur la base de pluies réelles, soit sur la base
de pluies de projet. Ces méthodes permettent de tester des scénarios très
divers : pluie exceptionnelle, pluie courante, séries de pluies. Elles facilitent les
études de sensibilité par rapport aux paramètres d'entrée. Elles permettent
également d'apprécier les gins potentiels en réduction d'inondation et de

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déversements polluants, et de préciser la fréquence moyenne d'utilisation par
tranches de volume utile.

Dimensionnement en vue d'écrêter les crues

Le principe est assez simple : il s'agit de réduire les débits maximaux devant
s'écouler dans les ouvrages en aval, car ce sont ces débits maximaux qui génèrent
les saturations de capacité, les débordements et les inondations. Une fois atteinte la
valeur seuil de débit à ne pas dépasser (fixe le plus souvent, ou variable au cours du
ruissellement), on stocke dans le bassin le volume correspondant à la différence
entre le débit arrivant de l'amont et cette valeur-seuil.

Ce fonctionnement peut se traduire par la représentation des hydrogrammes, à


l'amont et à l'aval d'un bassin.

Le volume Vmax qui aura été stocké jusqu'à l'instant t vol.max où le débit arrivant de
l'amont redevient inférieur à la valeur-seuil, sera stocké par la suite. Ce volume est
égal à :
tvol max
Vmax =  (Qe(t)  Qs (t)) dt

t
Il correspond à la surface hachurée sur la figure.

Pour calculer le volume nécessaire pour le bassin, il est en premier lieu


indispensable de fixer les deux grandeurs de base que sont :
 le débit de fuite maximum Qs, qui dépend de la capacité hydraulique du réseau
aval,
 la période de retour d'insuffisance.

Cette dernière peut être choisie dans une fourchette assez large en fonction des
risques réels présentés par un débordement de l'ouvrage, lesquels devront toujours
être évalués soigneusement.

Une fois la période de retour d'insuffisance et le débit de fuite fixés, le volume à


retenir pour dimensionner le bassin de retenue est celui qui correspond au stockage
de l'hydrogramme de référence, c'est à dire à l'hydrogramme dont la période de
retour est égale à la période de retour d'insuffisance choisie pour le bassin.
L'hydrogramme de référence est celui qui est le plus pénalisant parmi tous les
hydrogrammes possibles, correspondants à toute la gamme des pluies
envisageables. Les pluies envisageables sont celles dont l'intensité moyenne
maximale, sur de durées différentes, correspond à la période de retour d'insuffisance
choisie.

La base de temps à retenir pour sélectionner la pluie de référence, c'est à dire celle
dont l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense s'avérera la plus
pénalisante, dépend essentiellement de la combinaison de deux grandeurs :

 le temps de concentration du bassin versant à l'amont, qui détermine la durée du


hyétogramme critique ; les pluies intenses plus courtes ne laissent pas aux
volumes précipités sur les surfaces les plus éloignées le temps de contribuer au
débit maximum, la pluie est donc filtrée par le bassin versant, la différence entre
débits amont et aval atténuée ; les pluies d'intensité moyenne maximale sur de

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plus longues durées, donc de valeur plus faible pour une même période de retour
génèrent elles aussi des débits maximaux moins importants ;

 la valeur seuil du débit envoyé vers l'aval, qui conditionne le caractère plus ou
moins pénalisant des événements selon leur durée. En pratique, plus cette valeur
diminue, plus les événements longs deviennent pénalisants. Si cette valeur seuil
devient très faible, elle peut même rendre plus pénalisante des pluies dont la
durée est supérieure au temps de concentration du bassin versant.

Le volume de stockage est également conditionné par deux autres paramètres


essentiels :

 la surface du bassin versant, qui conditionne (de même que d'autres paramètres
du bassin versant, comme l'allongement, les coefficients de ruissellement, etc.) le
temps de concentration mais aussi le volume total recueilli pour une lame d'eau
donnée ;

 le coefficient de ruissellement ou le coefficient d'apport.

L'utilisation de la méthode des débits, en choisissant en entrée une gamme


significative de pluies réelles observées ou de pluies de projet de caractéristiques
différentes, est à privilégier.

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