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ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Bibliographie
SOMMAIRE
1 INTRODUCTION.................................................................................25
2 Les ordures ménagères et leur traitement par incinération..........26
2.1 Le gisement d’ordures ménagères et les modes de collecte ............ 26
2.1.1 Les déchets ménagers ........................................................................ 26
2.1.2 Composition moyenne des ordures ménagères ....................................... 27
2.1.3 Les modes de collecte ......................................................................... 28
2.2 Les grandes filières de traitement des ordures ménagères ............. 28
2.2.1 Le centre d’enfouissement technique (stockage) ..................................... 29
2.2.2 L’incinération..................................................................................... 30
2.2.3 Le compostage .................................................................................. 30
2.2.4 La valorisation matière........................................................................ 30
2.2.5 Répartition des modes de traitement..................................................... 31
2.2.5.1 Les déchets municipaux et les ordures ménagères ....................... 31
2.2.5.2 Répartition des modes de traitement à l’étranger ......................... 32
23
Chapitre I : Bibliographie
6 CONCLUSION ....................................................................................74
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Chapitre I : Bibliographie
1 INTRODUCTION
Le terme de déchet traduit l’idée de se défaire d’un produit dont une personne
physique ou morale dispose, dont elle n’a plus l’utilité et qui l’embarrasse, vers un
exutoire dont elle préfère ne pas assumer la responsabilité et qu’elle souhaite
oublier.
Aujourd’hui, la gestion des déchets repose sur la volonté de réduire au maximum
la mise en décharge et développer le recyclage par la mise en place de collectes
sélectives et de centres de tri. La préservation d’un environnement de qualité passe
donc par une gestion appropriée de ces déchets, en limitant d’une part leur
production et en développant d’autre part, des modes de valorisation en équilibre
avec le milieu naturel.
Il a été estimé qu’un français produit un peu plus de 1kg de déchets ménagers par
jour. Un des deux principaux modes de traitement et d’élimination des déchets
ménagers en France est l’incinération qui conduit à la formation de scories
appelées mâchefer d’incinération d’ordures ménagères (MIOM) qu’il faut, à leur
tour, éliminer. Néanmoins, ces derniers présentent l’avantage de pouvoir être
valorisés sous certaines conditions en substitution de granulats naturels. Ils sont
soumis à une réglementation et principalement à la circulaire n° 94-IV-1 du 9 Mai
1994.
Ce chapitre est donc consacré, dans un premier temps, à présenter le gisement
d’ordures ménagères (OM) ainsi que leurs modes de traitement et d’élimination en
détaillant principalement la filière incinération qui conduit à la production des
mâchefers. La deuxième partie présente les propriétés et caractéristiques générales
de ces scories ainsi que la réglementation qui régit leur utilisation afin de
minimiser leur impact environnemental. La phase de maturation des MIOM, qui
est un des points clés de cette étude, est également développée dans cette partie. Et
enfin, une petite réflexion est proposée sur l’influence de la collecte sélective des
OM, qui se développe de plus en plus et qui peut influer notablement sur les
caractéristiques des mâchefers.
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Chapitre I : Bibliographie
Les déchets ménagers et assimilés (DMA) sont constitués des déchets issus de
l’activité domestique des ménages, pris en compte par les collectes usuelles et
séparatives. Ces déchets comprennent les déchets municipaux traditionnellement
appelés ordures ménagères auxquels s'ajoutent certains déchets industriels
assimilables, collectés de manière spécifique:
) déchets ménagers : ensemble des déchets produits par l'activité des
ménages
ordures ménagères
emballages: verre, plastique, papier, carton, aluminium et acier
encombrants: mobilier, électroménager
biodéchets des ménages: déchets verts, fraction fermentescible des
ordures ménagères
déchets ménagers spéciaux: insecticides, piles
) déchets issus des activités économiques : déchets provenant de
l'artisanat, des commerces, établissements collectifs… et utilisant les
mêmes circuits d'élimination (collecte et traitement) que les déchets
ménagers,
) biodéchets municipaux : déchets des espaces verts, boues des stations
d'épuration…,
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Chapitre I : Bibliographie
Autres
2%
Textiles sanitaires
3%
Textiles
3%
Combustibles divers
3%
Incombustibles Déchets putrescibles
7% 29%
Métaux
4%
Verre
13%
Papier
Plastique 16%
11% Carton
9%
Il est intéressant de noter que moins le pays est industrialisé, plus la part des
putrescibles est importante, et plus le pays est développé, plus la part des
papiers/journaux s’accroît. La France occupe une place singulière avec une part de
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Chapitre I : Bibliographie
verre dans les ordures ménagères supérieures à celle des autres pays (Miquel &
Poignant, 1999).
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Chapitre I : Bibliographie
Stockage Compostage
Incinération
Valorisation matière
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Chapitre I : Bibliographie
En 2000, 24,9 millions de tonnes de déchets ont été stockés dont 42% d’ordures
ménagères (ADEME 3).
2.2.2 L’incinération
Les traitements thermiques, par l’action de la combustion, réduisent le volume et
la masse des déchets et conduisent à leur minéralisation.
L’incinération occupe aujourd’hui en France une place importante. En 2000, cette
filière traitait 42% des déchets ménagers. Sa part a été appelée à croître avec la
cessation d’activité des décharges non contrôlées. A terme, ce sera surtout une
unité de traitement complémentaire à un tri-recyclage matière préalable.
Au 31/12/2001, on comptabilise en France plus de 200 usines d'incinération des
déchets ménagers et assimilés. Le parc des unités d'incinération se divise en 2
catégories:
) 109 unités d'incinération avec valorisation énergétique qui représentent
88% des déchets incinérés
) 108 unités d'incinération sans récupération d'énergie qui reçoivent 12%
des déchets incinérés
En 2000, 11,7 millions de tonnes de déchets ont été incinérés (ADEME 4).
2.2.3 Le compostage
Les traitements biologiques ont pour effet de transformer les matières
fermentescibles en un produit plus stable, susceptible d’être utilisé en tant
qu’amendement organique ou support de culture. Deux modes de dégradation de la
matière organique sont possibles : en présence d’oxygène (aérobiose), il s’agit du
compostage et en absence d’oxygène (anaérobiose), on parle alors de
méthanisation.
La filière du compostage sur ordures brutes s’est développée en France dans les
années 1990. Elle est considérée aujourd’hui comme un mode de traitement
complémentaire des valorisations matière et énergétique, essentiellement pour la
fraction organique des déchets. On estime à 3,7 millions de tonnes la quantité de
déchets ménagers et assimilés traités par compostage en France en 2000 (ADEME
5).
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Chapitre I : Bibliographie
La deuxième forme est le recyclage, qui permet d’obtenir, à partir des déchets, des
matières premières secondaires entrant dans la fabrication de nouveaux produits.
Le recyclage implique qu’il n’y ait pas de mélange des déchets et donc un tri à la
source.
En 2000, 4,9 millions de tonnes de déchets ont été triés dont 3 millions ont été
valorisés (ADEME 6).
CET
55%
Incinération CET
Incinération 42% 44%
26%
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Chapitre I : Bibliographie
Parmi les quatre filières de traitement, seule la filière incinération sera détaillée
par la suite car c’est celle qui conduit à la production de mâchefer, matériau qui
fait l’objet de ce travail.
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Chapitre I : Bibliographie
3 La filière incinération
3.1 Le traitement thermique
L’incinération est une technique de traitement des résidus urbains ou d’une
fraction de ceux-ci, par combustion de la phase organique dans des fours spéciaux
adaptés aux caractéristiques des déchets (hétérogénéité, taux d’humidité, pouvoir
calorifique variable…), et destruction des fractions pathogènes à haute
température. Outre la minéralisation quasi-totale des déchets, sa principale
caractéristique, en terme de traitement, est la réduction de volume (90%) et de
masse (70%).
La plupart des usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM) sont équipées
de fours classiques, rotatifs ou à grilles mais de nouvelles technologies tels les lits
fluidisés (denses, rotatif ou circulant) sont quelquefois utilisées (moins de 10% des
UIOM).
L’incinération offre trois principaux avantages par rapport aux autres procédés de
valorisation:
) Limitation de toute contamination microbienne (forte température)
) Réduction importante de la masse et du volume des déchets entrants
) Récupération possible d’énergie sous forme de chaleur et d’électricité
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
) L’alimentation du four
Les déchets sont repris en fosse et homogénéisés par un grappin. Ils sont ensuite
déversés dans la trémie d’alimentation et s’acheminent vers la chambre de
combustion, gravitairement ou à l’aide d’un poussoir. Certaines usines appliquent
un criblage et un déferraillage avant l'entrée du four.
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Chapitre I : Bibliographie
) La chambre de combustion
Le démarrage de l’installation nécessite un apport initial de combustible mais par
la suite l’alimentation en déchets permet l’auto-combustion.
Les OM alors disposées en couche mince subissent une cycle de trois phases :
séchage, combustion et extinction-évacuation des résidus solides.
La chaleur dégagée par la combustion des OM est récupérée sous forme de vapeur,
par passage des fumées au travers des tubulures des chaudières. La vapeur ainsi
produite est valorisée en alimentant un réseau de chauffage et en générant de
l'électricité, souvent pour la consommation interne à l’UIOM.
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Dans ces incinérateurs à lit fluidisé, la combustion de la matière organique est totale et
la production de MIOM est plus faible que dans un incinérateur classique (environ 100
kg/t OM contre environ 250 kg/t OM). Par contre, la circulation d’air provoque
l’entraînement d’une grande quantité de scories fines qui se déposent au niveau des
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Chapitre I : Bibliographie
CO
2
2
Etc…
Tas de mâchefer
Ordures Ménagères Mâchefers
1 tonne ~ 250 Kg Analyses Physico-chimiques,
géotechniques, environnementales…
Si les résultats
Valorisation en d’analyses
répondent aux
Génie Civil normes
réglementaires
Pour une tonne d’ordures ménagères incinérées, le four génère (Bouvet, 2002):
) 250 kg d’un résidu solide appelé Mâchefers d’Incinération d’Ordures
Ménagères (MIOM), que l’on récupère à la base du four
) 30 Kg de cendres volantes (REFIOM)
) 6000 Nm3 de gaz à traiter avant rejet dans l’atmosphère
Les mâchefers sont des scories retirées des foyers où se fait la combustion des
déchets. Après combustion, les mâchefers sont extraits des foyers, en général par
des poussoirs, et refroidis par voie humide, on parle «d’extinction» des MIOM. Ils
contiennent alors entre 20 et 30% d’eau et ont l’aspect d’une grave gris sombre
hétérogène. Cette grave consiste en un mélange de verre, de silice, d’alumine, de
calcaire, de chaux, d’imbrûlés, d’eau et enfin de métaux lourds (à l’état de traces)
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Chapitre I : Bibliographie
dont la teneur totale peut atteindre 1%. Les grosses pièces (> 200 mm) sont
généralement éliminées par criblage.
Le mâchefer est par nature un matériau évolutif, il subit des évolutions physico-
chimiques et biologiques qui peuvent durer plusieurs mois. De ce fait, le matériau
est généralement évacué vers des installations de traitement, dites «installations de
maturation et d’élaboration» (IME) où le mâchefer est stocké de trois mois à une
année maximum (réglementation). Cette période est appelée phase de maturation.
Au cours de cette période, le matériau va se stabiliser afin de diminuer le potentiel
polluant qu’il peut contenir pour pouvoir être valorisé principalement en génie
civil. L’étape de maturation sera décrite plus précisément par la suite.
La phase de valorisation est précédée d’une phase de caractérisation des mâchefers
qui est une étape indispensable, et même obligatoire au vu de la réglementation.
Le paragraphe suivant est donc consacré à présenter en détail les caractéristiques
générales des mâchefers.
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4.2.5.1 Granulométrie
Le mâchefer peut s'apparenter soit à un sable, soit à une grave (Chandler & al,
1994). La distribution granulométrique est alors un paramètre important pour
pouvoir évaluer la capacité du mâchefer à être compacté et utilisé en substitution
de granulats (Chandler & al., 1997). En sortie d’incinérateur, la fraction
granulométrique majoritaire d’un mâchefer est souvent comprise entre 0 et 40 mm.
) Les particules ayant un diamètre supérieur à 10 cm représentent plus de
20 % en masse du mâchefer, ce sont essentiellement des métaux ferreux
et non ferreux, des scories et des matériaux de type construction.
) La fraction des particules ayant un diamètre inférieur à 10 cm est
uniforme et contient plus de 10 % de fines (< 2 cm).
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Chapitre I : Bibliographie
La masse volumique du matériau ainsi que sa portance sont les paramètres qui
caractérisent la stabilité du matériau. Les essais Proctor, test de compactage
effectué en laboratoire, permettent de définir ces valeurs. Toutefois, compte tenu
de l’hétérogénéité des mâchefers, les résultats de ces essais doivent être exploités à
titre indicatif.
Des recherches sont actuellement en cours pour permettre une définition plus
précise des caractéristiques géotechniques des MIOM qui ne se limite plus à l’état
et à la résistance mécanique du matériau.
Par ailleurs, les caractéristiques géotechniques des mâchefers peuvent évoluer avec
l’addition de liants hydrauliques qui doit permettre d’optimiser le comportement
du matériau en agissant sur les paramètres suivants :
) homogénéisation des caractéristiques physiques
) augmentation de la résistance mécanique
) réduction de la sensibilité à l’eau
4.2.6.1 Introduction
Le risque majeur de pollution par les MIOM réside dans l'entraînement, par les
eaux, d'éléments polluants contenus dans les déchets. L'évaluation du
comportement environnemental de ces déchets/matériaux doit passer par l'étude de
leurs interactions avec l'eau (Kirby & al., 1994; Vasilica, 2000).
La lixiviation est l'extraction par voie liquide d'éléments ou de molécules
inorganiques ou organiques contenus ou fixés sur une matrice solide, mettant en
œuvre des mécanismes chimiques ou biologiques (ou le couplage des deux).
Le test de lixiviation est actuellement l'outil le plus répandu pour apprécier
l'impact des déchets (conditionnés ou non) sur l'environnement à travers l'eau et
juger de leur écocompatibilité, dans les conditions des scénarios prévus (stockage
ou valorisation). En effet, il permet la simulation du comportement des déchets en
conditions réelles d'utilisation (Meima & al., 1999; Baranger & al., 2002; Dijkstra
& al., 2002). Il permet également, outre la caractérisation des déchets granulaires
ou des blocs de déchets stabilisés/solidifiés, d'identifier les principaux paramètres
contrôlant le relargage des éléments polluants (Stegemann & al., 1997).
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Chapitre I : Bibliographie
On peut distinguer deux types de test de lixiviation qui diffèrent par les
phénomènes mis en évidence:
) les tests en batch principalement utilisés pour évaluer l'influence
spécifique de certains facteurs: température, pH, potentiel d'oxydo-
réduction….
) les tests en colonne employés dans l'intention de simuler les conditions
de terrain: écoulement du fluide, transfert de masse et mécanismes de
dissolution.
Tous les tests existants peuvent être classés généralement en trois catégories selon
leurs objectifs d’après l’European committee for standardisation, 2000:
) tests de caractérisation de base ayant pour but l’obtention des
informations sur le comportement à la lixiviation à court et à long terme
et sur les caractéristiques des matériaux. Sont considérés dans ces tests,
les rapports liquide/solide, les paramètres physiques et la durée de vie
des matériaux, la composition chimique du lixiviant et les facteurs
contrôlant la lixiviabilité tels que pH, potentiel redox et pouvoir de
complexation
) tests de conformité étant utilisés pour déterminer si les déchets se
conforment à des valeurs de référence en terme de relargage. Ces tests
sont basés sur les tests de caractérisation
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
Par ailleurs, Ibanez & al. (2000) et Cikala & al. (2001) lors d’une étude
comparative de plusieurs mâchefers ont montré que les analyses physico-
chimiques et biologiques n’étaient pas toujours en adéquation pour la
classification des MIOM en dangereux ou non. Il serait donc important d’effectuer
ces deux types d’analyses afin d’évaluer le potentiel polluant et toxique des MIOM
avant toute valorisation. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle puisque la possibilité
de valorisation de ces matériaux ne prend pas en compte leur évaluation
écotoxique.
Mais aujourd’hui c’est toujours la circulaire ministérielle de 1994 qui prime et qui
définit trois catégories de mâchefers en fonction de leur potentiel polluant
(Ministère de l’environnement, 1994):
) Catégorie "V" : mâchefers à faible fraction lixiviable. Ils sont
directement valorisables, moyennant certaines restrictions d'usage liées à
l'eau
) Catégorie "M" : mâchefers intermédiaires. Ils sont valorisables après
stabilisation (maturation) et tests complémentaires
) Catégorie "S" : mâchefers à forte fraction lixiviable. Ils doivent être mis
en stockage permanent, en Centre d'Enfouissement Technique (CET) de
classe II
L’Ademe estime que 46 % des mâchefers produits en 1999 étaient de catégorie V
(valorisable), 37 % de catégorie M (maturable) et 17 % de catégorie S (stockable).
Les progrès attendus doivent faire évoluer le taux de production de mâchefers V à
80 %.
Le test utilisé pour évaluer le potentiel polluant est un test de conformité qui
repose sur trois extractions successives selon le protocole de la norme X31-210
(AFNOR) donné en annexe.
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Chapitre I : Bibliographie
Les teneurs en polluants des lixiviats sont ensuite comparées aux seuils définis par
la circulaire ministérielle (Tableau 4).
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
On a, en général, aussi besoin d’un délai pour l’égouttage des mâchefers dont
l’humidité varie de 10 à 30 % en sortie d’UIOM et pour une pré-maturation en
présence des éléments métalliques.
Répartition des
Grave de Non Total
Type de procédé installations, Ferreux
mâchefers Ferreux valorisable
en nombre
Type I – Traitement de base:
criblage et séparation des ferreux, 26 % 79.9 % 9.5 % 0 89.4 %
pour IME<35 000 t/an.
Type II – Criblage, séparation des
ferreux et non ferreux, 19 % 88.4 % 5.5 % 0.6 % 94.5 %
pour IME<35 000 t/an.
Type III a – Option broyage:
Criblage, séparation des ferreux et 10 %
non ferreux, broyage des refus,
pour IME de capacité variable. 92.5 % 5.4 % 0.5 % 98.4 %
Type III b – type III a + séparation
des imbrûlés légers, 42 %
pour IME de capacité variable.
Globalité sur tonnage traité 97 % 90.7 % 5.5 % 0.5 % 96.7 %
Le rendement des IME est donc globalement bon, il est de 96,7 % : seulement 3,3
% du tonnage entrant n’est pas valorisé.
Au cours de leur maturation, les MIOM subissent différentes transformations
physiques et chimiques leur permettant de se stabiliser en diminuant leur seuil de
réactivité.
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Chapitre I : Bibliographie
Lorsque les MIOM sont entreposés seuls et qu’ils sont soumis aux agents
atmosphériques, la température au sein du mâchefer peut atteindre 70°C avec des
maxima de 90°C lorsque les conditions d’aération sont optimales (Amokrane &
Blanchard, 1996).
Cet effet thermique n’est cependant constaté que sous certaines conditions. Il
nécessite en effet une quantité suffisante de mâchefers d’au moins 8 à 10m3 et un
passage suffisant d’oxygène. Il est également conditionné par:
) le taux d’humidité plus ou moins prononcé du mâchefer
) l’absence ou la présence de vents, il semble que la température au sein
du tas diminue dans la direction des vents
) Le taux de compactage qui facilite ou entrave le passage de l’oxygène
atmosphérique.
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Chapitre I : Bibliographie
4.4.3.4 Carbonatation
La carbonatation est un des principaux processus intervenant dans la maturation
des mâchefers. Il résulte de la dissolution de minéraux du type portlandite,
ettringite, larnite… qui libèrent de grandes quantités de calcium et d’hydroxyde.
La forte alcalinité de l’eau interstitielle favorise la mise en solution du CO2
atmosphérique, ce qui entraîne la précipitation de carbonates minéraux.
(Freyssinet & al., 1998)
Les carbonates précipités se présentent sous forme de solutions solides à plusieurs
pôles comme Ca, Fe, Pb, Zn ou Mg, le carbonate majoritaire étant la calcite
(CaCO3).
La principale conséquence de la carbonatation est une chute du pH des lixiviats
qui entraîne une immobilisation d’une partie du potentiel polluant.
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Chapitre I : Bibliographie
pH
4.5.2 Mécanismes
De nombreuses études ont montré que la maturation des mâchefers engendre la
précipitation de nombreuses phases minérales. La calcite (carbonate de calcium)
est de loin le minéral le plus présent dans ces néoformations. Elle précipite en
association avec d’autres minéraux en traces comme le quartz et certains sulfates.
Le principal composé permettant de former la calcite est la portlandite (hydroxyde
de calcium) (Freyssinet & al., 1998, Garrabrants, 2002).
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Chapitre I : Bibliographie
Au delà d’un certain seuil de carbonatation, l’acide carbonique forme des ions
bicarbonates par dissociation, qui par réaction avec la portlandite conduit à
nouveau à la formation de calcite insoluble.
CaCO3 + CO2 + H2O Î Ca (HCO3)2
Puis Ca (HCO3)2 + Ca (OH)2 Î 2 CaCO3 + 2 H20
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Chapitre I : Bibliographie
Film d’eau
Dépôt de calcite
Matrice solide,
CO2 gazeux
portlandite La portlandite se Le CO2 se dissous
Ca(OH)2 dissous dans l’eau dans l’eau en CO32-
en : (à pH > 10)
2 Ca2+ + 2 OH-
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
Les collectivités qui ont choisi de valoriser les MIOM sur leurs propres chantiers
réalisent alors une économie.
Au-delà de l’intérêt économique, la valorisation des MIOM contribue à la
valorisation matière des produits en fin de vie et à la gestion des ressources
naturelles non renouvelables (granulats naturels).
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Chapitre I : Bibliographie
Mais avant toute utilisation, le mâchefer doit subir des traitements afin d’optimiser
ses caractéristiques.
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Chapitre I : Bibliographie
) Lavage à l’eau
Les études relatives au lavage à l’eau ont montré que l’on obtenait une
amélioration de la qualité chimique par l’élimination de la majeure partie des
chlorures et d’une partie des sulfates. Ce lavage est d’autant plus efficace qu’il est
effectué sur des mâchefers frais et non stockés à l’air.
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
plastiques
11%
autres verre
18% metaux
13%
4%
plastiques
metaux verre 15%
4% 3%
Figure 14: Composition moyenne des OM incinérées après collecte sélective optimale
(Martin, 2003)
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Chapitre I : Bibliographie
Les déchets putrescibles correspondent aux restes de repas et aux déchets sales et
gras. Les catégories notées «autres» correspondent aux textiles, combustibles et
éléments fins.
La faible teneur en déchets putrescibles sur la Figure 14 s’explique par la collecte
des déchets d’espaces verts et le fort développement du compostage individuel
dans cette région.
Les deux figures montrent bien que la composition des déchets incinérés évolue
avec la montée de la collecte sélective. Les différences majeures sont la
diminution du taux de verre et de papiers/cartons qui chute respectivement de
10% et 8%, et la quantité des «autres» qui augmente d’environ 30%. Cette forte
augmentation est directement reliée à la diminution de toutes les autres matières
recyclables. En effet, diminuer le taux d’incinération des matières qui peuvent
avoir une seconde vie augmente logiquement le taux des matières qui ne peuvent
bénéficier d’un recyclage.
De ce fait, la collecte sélective à un impact direct sur la composition des ordures
ménagères entrant dans la filière incinération.
Mais, il est important de noter que la notion de collecte sélective, aussi optimisée
qu’elle puisse l’être, signifie que les déchets gris (contenus des poubelles grises)
comporteront toujours des éléments papiers, cartons ou du verre impropres à une
valorisation matière (papiers souillés, bouteilles d’huile…).
L’évolution de la composition des OM peut alors entraîner des conséquences sur
les caractéristiques et le potentiel polluant de leurs sous-produits d’incinération, en
particulier des MIOM.
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Chapitre I : Bibliographie
2150
PCI thermies/tonnes d'OM
2050
1950
1850
1750
1650
1550
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
26
25,5
25
%
24,5
24
23,5
1995 1996 1997 1998 1999 2000
Le graphe montre que le ratio MIOM/OM moyen en France est passé de 26% à
moins de 24% en 5 ans. Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que ce chiffre va
continuer à diminuer dans les années à venir car le département du Jura où la
collecte sélective est optimale obtient un ratio MIOM/OM proche de 15%.
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Chapitre I : Bibliographie
Variation
Taux de Variation Variation Variation de
de masse
Matériau recyclage de chaleur de PCI masse des
des résidus
(%) (%) (%) déchets (%)
(%)
Verre 80 identique 11 -10 -28
Tableau 6: Influence d’un recyclage maximal des divers matériaux sur la quantité de
chaleur récupérée, le PCI, la masse des déchets et des résidus (Brun, 1994)
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Chapitre I : Bibliographie
Le Tableau 7 donne une estimation de l’origine de certains métaux lourds dans les
OM.
Hg Cd Pb Zn Cu Ni Cr
Piles et
accumulateurs 93% 50% 45% 22%
Papiers-cartons 4% 19% 9% 8% 11% 12%
Matières
organiques 2% 10% 18% 5%
Plastiques 1% 40% 9% 4% 25%
Ferrailles 41% 30% 2%
Métaux non-
ferreux 6% 13% 3%
Verres 7% 17%
Textiles 2% 3% 4%
Cuirs et
caoutchoucs 4% 14% 5% 2% 45%
Fractions fines
(<2mm) 21% 15% 42% 12% 3%
Tableau 7: Répartition de certains éléments polluants dans les ordures ménagères
(Rousseaux, 1988)
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Chapitre I : Bibliographie
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Chapitre I : Bibliographie
6 CONCLUSION
Le traitement des déchets évolue au cours des années et continuera d’évoluer, ainsi
que sa réglementation, au fil de l’amélioration des connaissances et des
technologies.
Cette revue bibliographique montre que le cas des mâchefers suscite beaucoup
d’intérêt de la part de différents acteurs, que se soient les usagers, les collectivités
locales ou bien les entreprises de travaux publics. C’est pour cela que de nombreux
travaux de recherche ont été effectués ces deux dernières décennies, que ce soit au
niveau de la caractérisation, de la maturation (évolution), de l’impact
environnemental ou de la valorisation des MIOM.
Les propriétés et caractéristiques de ces MIOM dépendent grandement de la
composition des ordures ménagères, des paramètres d’incinération et des
traitements éventuels en amont et aval de la filière incinération.
Depuis les années 1990, la mise en place d’une politique de tri sélectif des OM
associée à une volonté affichée de réglementer leur mise en décharge a conduit,
d’une part à une stabilisation et à une modernisation du parc des incinérateurs et,
d’autre part, à une modification des MIOM résultants. Cette modification, en
cours, des résidus solides d’incinération n’a été que peu étudiée. Il paraît
nécessaire de développer cette approche dans une démarche comparative.
Par ailleurs, au vu de l’analyse bibliographique des travaux concernant les MIOM,
il apparaît que les études consacrées à l’évolution de ces matériaux ont plus
souvent décrit les conséquences de l’étape de stabilisation/maturation qu’elles n’en
ont précisé les mécanismes.
C’est particulièrement évident en ce qui concerne le processus de carbonatation
des MIOM. En effet, sur ce point particulier, l’aspect de la réactivité des MIOM
vis-à-vis du CO2 n’a pratiquement jamais été traité de manière quantitative. Or,
cela mérite un intérêt, surtout dans le contexte de l’évolution actuelle des MIOM
consécutives aux modifications des caractéristiques des déchets incinérés. Enfin, le
rôle de la matière organique résiduelle dans le processus de maturation des MIOM
reste une zone d’ombre au niveau scientifique. Il convient d’aborder ce point, tout
particulièrement, parce que l’amélioration constante des techniques de combustion
en diminue fortement la teneur depuis une dizaine d’années sans que les
conséquences de cette baisse sur la stabilisation des MIOM n’en soient estimées.
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