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Ça compte
• New York et l’argent liquide. Le conseil municipal de New York aux États-Unis a
décidé jeudi dernier d’interdire aux magasins de la ville de refuser l’argent liquide.
L’entrée en vigueur du texte, soutenu par le maire démocrate, Bill de Blasio, est
prévue dans neuf mois. La mesure prévoit des amendes pour les enseignes ne
proposant pas à leurs clients la possibilité de régler leurs achats en espèces.
Pourquoi ça compte. Amazon a lancé une chaîne de magasins physiques aux États-
Unis, Amazon Go, où le paiement s’effectue uniquement via une appli mobile. L’élu
démocrate à l’origine de la mesure, Ritchie Torres, estime que les « consommateurs
devraient avoir le droit de choisir s’ils veulent payer en liquide ou non » et que les
entreprises ne doivent pas « discriminer les clients qui n’ont pas accès aux cartes de
crédit et de débit ». Plusieurs villes américaines, telles que Philadelphie et San
Francisco, ont déjà adopté une telle interdiction.
• Réforme des retraites. Le Conseil d’État, chargé de conseiller le gouvernement sur la
préparation de textes juridiques, a rendu vendredi dernier un avis critique sur le projet
de réforme des retraites. Les deux projets de loi le composant avaient été présentés
quelques heures plus tôt en Conseil des ministres, accompagnés d’une étude d’impact
ayant pour objectif, comme le prévoit la Constitution, de déterminer les effets attendus
de la réforme.
Pourquoi ça compte. Avec 120 700 personnes en moins en une année, la France
enregistre la plus forte baisse du nombre de demandeurs d’emploi sans activité depuis
la crise financière de 2008. Ce repli s’explique par des créations d’emplois supérieures
à l’augmentation de la population active. Dans sa dernière note de conjoncture mi-
décembre, l’institut national de statistiques Insee estime à 263 000 le nombre de
créations d’emploi nettes en 2019, après 230 000 en 2018.
Clin d’œil
On fait le point
Des négociations internationales sont en cours pour compenser par une taxation les pratiques
d’optimisation fiscale des grandes entreprises du numérique. De nombreuses astuces
juridiques ou comptables permettent aux multinationales de soustraire à l’impôt une partie de
leurs bénéfices.
L’actu
Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi dernier avoir conclu
avec le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, un accord qui « ouvre la perspective
d’une solution internationale » sur la fiscalité des multinationales du numérique. Des
négociations sur le sujet sont en cours à l’OCDE, qui réunit 36 pays parmi les plus développés
du monde. La veille, Bruno Le Maire avait déclaré que la France reportait à décembre le
paiement des acomptes de la « taxe Gafa », dont les États-Unis réclament la suppression.
Cette taxe adoptée en juillet par le Parlement prévoit de prélever 3 % du chiffre d’affaires
réalisé en France par une trentaine de grandes entreprises du numérique, essentiellement
américaines, comme Google, Amazon, Facebook et Apple. Son produit est estimé à
352 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2020. La France la présente comme
le moyen d’éviter une sous-imposition des entreprises du numérique qui rattachent leurs
bénéfices à des sièges situés dans des pays à la fiscalité avantageuse, comme l’Irlande et les
Pays-Bas, pour payer moins d’impôts. Jeudi dernier, Bruno Le Maire a assuré qu’en cas
d’échec des négociations au niveau international, les entreprises du numérique seraient
« imposées selon la loi française ».
L’éclairage
Existe-t-il un système fiscal international ?
Dans un article publié en 2002 en France, le professeur de droit public Jacques Buisson insiste
sur le fait que « l’État est souverain en raison du pouvoir qui est le sien de lever l’impôt ». Si
la fiscalité est un domaine régalien, la Société des nations (SDN), remplacée en 1945 par
l’ONU, s’interroge dès sa création en 1920 sur la possibilité de créer un système fiscal
international. Elle ne souhaite pas remettre en question la souveraineté des États sur l’impôt ni
harmoniser la fiscalité dans le monde. Mais, dans un contexte de fort développement du
commerce international, son ambition est de mettre fin à la double imposition, c’est-à-dire au
fait que les revenus d’une société transnationale puissent être imposés dans deux pays (ou
plus) en même temps.
C’est pourquoi le tribunal administratif de Paris a jugé en 2017 que la société Google, bien
que disposant d’un bureau en France, n’était pas redevable d’un impôt pour son service de
publicité payant. Il a estimé que le bureau français n’était pas un « établissement stable » dans
le sens où il ne pouvait pas conclure directement avec des clients français des contrats, ceux-
ci devant être validés par le siège européen de Google situé en Irlande. Dans un rapport publié
en 2018, l’OCDE note que « la numérisation de l’économie pourrait remettre en cause
l’efficacité des règles actuelles, dans la mesure où la création de valeur dépend moins,
désormais, de la présence physique de main-d’œuvre ou d’actifs corporels ».
Comment les multinationales parviennent-elles à soustraire leurs bénéfices à l’impôt ?
Dans une étude publiée en juin 2019 en France, l’économiste Vincent Vicard évalue à
36 milliards d’euros [PDF] les profits non déclarés par les multinationales en France pour la
seule année 2015, soit 1,6 % du PIB. Il précise que ce montant est « 30 fois supérieur à ce
qu’il était au début des années 2000 ». L’un des moyens de parvenir à un tel détournement est
l’utilisation des prix de transfert. Il s’agit de la façon dont les multinationales comptabilisent
les transactions entre leurs structures d’un pays à l’autre. Par exemple, une filiale située dans
un paradis fiscal va détenir l’ensemble des droits de propriété intellectuelle (brevets, droits
d’auteur, etc.) nécessaires aux activités d’une autre filiale. Celle-ci devra lui payer des
royalties qui diminueront ses bénéfices taxés avec un taux d’imposition supérieur.
Prix de transfert. Dans une vidéo de moins de sept minutes diffusée sur la chaîne YouTube
de l’école de commerce Edhec, la professeure spécialisée en droit fiscal Emmanuelle Deglaire
présente de manière simple et concrète les prix de transfert.
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En chiffres
En 2018, la part de l’énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale
d’énergie était de 18 % dans l’UE, selon l’office européen de statistiques Eurostat. Cette part
est plus de deux fois supérieure à son niveau de 2004 (8,5 %), première année pour laquelle
les données sont disponibles. Les sources renouvelables comprennent les énergies solaire,
hydraulique, éolienne, géothermique et la biomasse (y compris les biocarburants). La
consommation finale d’énergie représente le total de l’énergie consommée à l’exclusion de
celle consommée par le secteur énergétique lui-même. L’objectif de l’UE fixé en 2009 est
d’atteindre une part des énergies renouvelables de 20 % en 2020. Pour y parvenir, chaque État
membre a son propre objectif, déterminé en fonction de plusieurs critères tels que sa situation
de départ et ses performances économiques. Alors que 12 États membres ont déjà atteint ou
dépassé leur objectif 2020, la France est, après les Pays-Bas, le pays qui en est le plus éloigné.
Ce retard est l’une des raisons qui ont poussé quatre ONG à déposer en mars un recours
contre l’État français pour « inaction climatique ».
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En quoi ça consiste. L’action collective n’a pas de définition légale en France. Elle consiste
en un regroupement, souvent autour d’un avocat ou via Internet, de consommateurs victimes
des agissements d’un professionnel en vue de le poursuivre en justice. Elle peut aussi
concerner l’État ou des collectivités. Les plaignants sont tenus d’entamer des procédures
individuelles et n’ont pas la possibilité d’attaquer ensemble l’entreprise fautive. En général,
ils cherchent en premier lieu à négocier un accord à l’amiable. L’action collective se
différencie de l’action de groupe, introduite en 2014 en France par la loi Hamon relative à la
consommation. Cette procédure permet à des consommateurs, victimes d’un même préjudice
matériel de la part d’un professionnel, de se défendre en justice en formant un seul dossier.
L’action de groupe doit être portée par une association de consommateurs agréée – il en existe
15 en France, dont l’UFC-Que Choisir. Cette procédure permet uniquement de régler des
litiges relevant de la consommation ou de la concurrence. L’action de groupe a été étendue en
2016 à d’autres domaines tels que les produits de santé.
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