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Présentation du cours et des chapitres du cours
« La science économique » doit aujourd’hui faire face à un défi qui appelle quelques
Précisions de notre part. Ce défi redoutable auquel l’analyse économique est confrontée n’est pas
Vraiment nouveau, mais resurgit de façon récurrente. Il s’agit de la remise en cause de « L’homo -
economicus » doté d’une parfaite rationalité.
Enfin, la théorie économique distinguerait à l’avenir de façon plus nette qu’aujourd’hui les
théories normatives (ou prescriptives) des théories descriptives qui cherchent, à expliquer les
Phénomènes observés. Ces conjectures sont plausibles, mais à ce jour l’immense majorité des
théories se contentent de la rationalité traditionnelle.
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Doctrines économiques et conception de la société
Historiquement, les doctrines économiques sont apparues relativement tard puisqu’il faut
attendre le 18 siècle pour disposer de véritables analyses.
Si l’Antiquité nous laisse des modèles politiques (Grèce) ou des analyses juridiques (Rome),
Les préoccupations sont essentiellement religieuses au Moyen Âge (les théologiens abordent bien
Monde, le progrès économique s’accélère dès le début du 16 e siècle ; le stock de métal précieux
est multiplié par huit en cent ans, justifiant l’apparition d’un nouveau genre d’hommes : les
Banquiers, les financiers, les commerçants. Le stock de métaux précieux considéré comme la
Principale richesse, les premières théories économiques font leur apparition sans souci cependant
Particulier, la préoccupation essentielle est de fournir aux princes des moyens de les attirer et de
Les conserver.
Ce n’est finalement qu’au milieu du 18e siècle qu’apparaît en France, puis en Angleterre,
L’idée que l’économie est une science. Plus précisément, l’arrivée du rationalisme dans les sciences
Humaines conduit à prétendre qu’elle peut, comme les sciences physiques, être traduite par
Scientifique classique est alors libérale et individualiste. Pour le comprendre, rappelons que c’est
Au cours des 16e et 17 e siècle que sont découvertes les lois de l’astronomie et mises en
Lumière celles du mouvement des corps ; les explications mécanistes ou naturelles de l’univers
Triomphent : à partir du moment où on peut relier par des formules mathématiques les causes des
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Pour saisir toute la signification de cette conception mécaniste, nous pouvons évoquer
l’influence de René Descartes (1596-1650) qui « conçoit aussi l’idée d’une science de l’homme
Nommée morale qui serait une partie de la physique » (DENIS, H., Histoire de la pensée économique,
Paris, PUF, coll. « Thémis », 1971, pp. 142-143), ou celle de Thomas Hobbes (1588-1679)
Qui, à la même époque, expose dans son Léviathan (1651) que la société n’est pas autre chose
Qu’un « animal artificiel », c’est-à-dire une machine dont les rouages sont les individus.
C’est ainsi que la démarche de François Quesnay (1694-1774), chef de file des physiocrates,
Retracée dans son « Tableau Économique », est analogue à celle de René Descartes envers les
Mathématiques, à la différence près qu’étant médecin, il imagine un circuit des richesses analogue
à la circulation du sang : l’économie serait réglée par des lois naturelles régissant un ordre
Naturel qu’il convient de connaître pour mieux le respecter et s’y soumettre ; dans ce contexte, la
Liberté absolue est recherchée tandis que tout ce qui est susceptible de freiner la production et la
Circulation des richesses est à proscrire. Ainsi, parce que science naturelle, l’économie doit être
Les mêmes présupposés philosophiques émergent chez les économistes de l’École anglaise
Qui procèdent toutefois à une étude plus analytique des comportements des individus ; cela les
Étant considéré comme un théâtre où se combinent et s’opposent instincts, plaisirs et peines pour
Bentham (1748-1832) : selon l’école hédoniste, les actes de tout individu sont dictés par la
Recherche de la plus grande somme de bonheur possible ; l’individu n’est qu’une machine à jouir
Et à souffrir. En conséquence, toute science humaine devient un effort pour rationaliser ce calcul
Du maximum de bonheur.
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Dans cette perspective, la recherche du bonheur individuel est un bien pour la société
Nombre.
Pour atteindre ce but, il faut laisser parfaitement libres les individus. Les anglais en viennent
Ainsi, par un autre cheminement intellectuel mais à partir des mêmes idées philosophiques,
Comme les penseurs libéraux, ils y trouvent un vide : elle a abattu non seulement un Roi, mais
une société ; elle a évincé la religion et a dissout tous les corps sociaux. Il en reste un État centralisé
et un Code Civil fondé sur une philosophie libérale et individualiste ; il n’y a plus de société
mais un système. Inquiets de ce vide, les socialistes vont essayer d’apporter des solutions. Pour
cela, ils recherchent une nouvelle religion, un nouvel ordre social, une nouvelle communauté.
Dans les faits, si la pensée socialiste française a permis de souligner le vide spirituel et social
Qu’apportait la Révolution et les théories de l’économie scientifique, elle n’a pas remis en cause
les fondements philosophiques du système social. C’est Karl Marx (1818-1883) qui fera la
Synthèse de la pensée économiste classique et des aspirations des socialistes utopiques ; or Marx
Est d’abord un philosophe et ses analyses sont évidemment marquées par ses propres conceptions
Philosophiques.
Ces quelques rappels permettent de vérifier, au moins historiquement, que derrière tout
ces conditions, il faut bien envisager l’hypothèse selon laquelle celle-ci influencerait celui-là.
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Syllabus du cours
Introduction
1- offre et demande
2- les différents Marchés
Chapitre 3 : la concurrence
1- le monopole
2- les oligopoles
Chapitre 4 : le chômage
1- chômage et inflation
2- courbe de Phillips
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Introduction
Les nombreuses questions qui font l’actualité, justifie, même (surtout ?) au niveau d’initiation
Cette dernière expression appelle un certain nombre de remarques liminaires non seulement
Parce que le statut scientifique de l’économie est incertain, mais aussi parce que les
Méthodes utilisées par les économistes (en particulier les fameux modèles) font souvent
1 - L ’é c o n o m i e : s c i e n c e o u discip li n e ?
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1-1 L’économie Moderne
Les économies de type occidental dans lesquelles nous vivons ont trois caractéristiques
Essentielles :
• ce sont des économies de marché ;
• elles bénéficient d’une croissance globale mais irrégulière et souvent insuffisante
Pour assurer le plein emploi ;
• elles sont insérées dans un réseau de relations internationales intenses et s’intègrent
Généralement à des sous-ensembles régionaux.
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1-2 Le formalisme économique
• des modèles explicatifs qui suggèrent des régularités, des enchaînements de causes
Prévisionnelle ou normative ;
En toute rigueur, seuls ces derniers modèles ont un point de départ normatif,
relevant d’une certaine conception éthique. Celle-ci sera au contraire considérée comme une
Quelle que soit la valeur, pour la compréhension des faits, du recours à l’outil
mathématique, quelle que puisse être l’utilité, pour l’action, de cette façon de concevoir l’économie,
sa portée reste limitée.
Bien que la science économique puisse être considérée, parmi les sciences
sociales, comme
la plus proche des sciences de la nature parce que la plus formalisée, de plus en plus nombreux
sont ceux qui ressentent un profond malaise, y compris déjà parmi les meilleurs économètres des
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devant les insuffisance d’une conception qui finit par considérer que l’économie serait d’autant plus
scientifique qu’elle serait plus formalisée.
économique n’est pas suffisante pour comprendre la réalité économique étroitement liée à
de multiples phénomènes sociaux et humains ; à plus forte raison lorsqu’il s’agit de prendre des
décisions. C’est dire qu’il convient d’introduire des connaissances étendues en histoire, sociologie,
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2- Les Modèles
Les modèles sont des représentations simplifiées du monde réel. Leur finalité est
de mettre à jour un ou plusieurs mécanismes fondamentaux qui aident à comprendre un
phénomène.
empiriquement constaté. Ils font naturellement abstraction des détails (comme une carte de
géographie ou un plan de ville) et comportent trois grandes familles de relations :
• des relations de comportement ;
• des relations d’équilibre ;
• des relations comptables.
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Pour que ce modèle puisse être résolu, il faut qu’il comprenne autant d’équations
que d’inconnues. Ces dernières sont les variables dites endogènes du modèle. Une fois
mise de côté la variable A qui est la somme de I et de G (relation comptable (3)), nous
voyons que dans ce modèle qualifié de keynésien élémentaire, les variables endogènes sont
Y,C, T et N. Les variables exogènes sont I et G. Les paramètres a, c et t sont prédéterminés.
Il y a donc autant d’équations (quatre) que d’inconnues.
Sur cette base, les méthodes de résolution algébrique usuelles permettent de
déterminer
les variables endogènes, soit :
A = I + G,
Y = A/1 − c(1 – z)
C = c(1 − t)A/1 − c(1 − t)
, N = aA/1-(1-t)
et T = t A/1-(1-t)
Ce modèle met en évidence les déterminants de la production globale et de
l’emploi, à savoir la dépense autonome et la propension à épargner (mesurée par le
complément à l’unité de la propension à consommer c). Il permet aussi de calculer les
conséquences d’une augmentation de la dépense autonome sur la production et l’emploi
globaux.
a- La pertinence du modèle
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Chapitre deux
2-1-2 l’offre
Corrélativement, l'offre représente la quantité de biens et de services que les
« offreurs » (constructeurs, vendeurs) sont prêts à échanger pour un certain prix. La fonction
d'offre d'un bien met en évidence la relation entre son prix de marché et la quantité de ce
bien que les producteurs sont disposés à produire et à vendre. La fonction d'offre est donc
croissante par rapport au prix.
Cette relation croissante entre l'offre et le prix peut être interprétée de différentes
manières : lorsque le prix d'un bien augmente, les producteurs sont incités à accroître leur
production, c'est l'effet de revenu. En outre, de nouveaux producteurs non compétitifs à un
prix plus faible et qui jusqu'alors produisaient d'autres types de biens peuvent se présenter
sur le marché lorsque le prix s'accroît, c'est l'effet de substitution.
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Cependant, d'autres facteurs que le prix détermine l'offre de marché. Le progrès
technique permet une augmentation de la productivité et donc, à chaque prix, les
producteurs seront disposés à proposer une quantité plus importante. Si les coûts de
production baissent, les perspectives de profit s'accroissent et il y a donc incitation à un
accroissement de l'offre. De même, si les prix sont élevés, les quantités offertes par les
vendeurs seront importantes ; à l'inverse, des prix faibles pourront les dissuader de
maintenir l'offre à un niveau élevé en raison de la baisse des profits que peut engendrer une
baisse des prix.
Sur un marché, l'offre et la demande évoluent de façon contraire par rapport aux
variations de prix. Il existe pourtant un prix pour lequel les quantités offertes seront égales
aux quantités demandées : le prix d'équilibre. En effet, si le prix d'un bien s'accroît, la
demande diminue et l'offre augmente. Donc, pour un certain niveau de prix, l'offre et la
demande coïncident.
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Le marché est bien le lieu (réel ou fictif) de rencontre des offres et des demandes
d'un bien ou d'un service, sur lequel va s'établir ce prix d'équilibre.
Mais le marché est aussi le cadre dans lequel les agents économiques (producteurs,
consommateurs) vont être amenés à effectuer des échanges, selon un certain prix.
On le voit, le prix est donc, à la fois déterminé et déterminant de l'équilibre sur ce
marché selon un mécanisme d'équilibrage de l'offre et de la demande
Dans une économie libre, la liberté des prix sert donc de système de régulation.
Dans les préférences et les prévisions des acteurs de la vie économique, mais en plus il les
incite à les réviser.
Encore faut-il signaler que leurs influences sur les marchés jouent différemment
selon l’intervalle de temps considéré
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Elle s’identifie à la productivité marginale du travail qui mesure ce que la dernière
personne embauchée permet de produire.
La firme emploie donc du personnel jusqu’à ce que la productivité marginale rejoigne le
salaire.
Le niveau d’emploi d’équilibre N∗ est celui qui correspond à un salaire réel
permettant d’égaliser l’offre et la demande de travail. En situation d’équilibre concurrentiel,
le salaire réel payé par les entreprises est égal à la désutilité marginale du travail.
Le marché d'un bien ou d'un service est le lieu de rencontre de l'offre et de la demande où se
fixent le prix et les quantités échangées ; comme ce lieu n'est pas forcément un lieu réel,
concret, on peut définir le marché comme la rencontre d'une offre et d'une demande où se
fixent le prix et les quantités échangées.
Le marché peut fonctionner différemment suivant le nombre d'acteurs concernés, suivant
l'information qu'ils détiennent, suivant l'existence ou non de barrières à l'entrée, etc.
Les économistes néoclassiques traditionnellement classent les marchés en fonction de la
capacité plus ou moins grande qu'ont les acteurs d'influencer le prix du marché. Ainsi la
situation de concurrence pure et parfaite fait que le prix est fixé par le marché sans qu'aucun
acteur n'ait un quelconque pouvoir de marché.
Mais, pour cela il faut donc qu'il y ait atomicité du côté des offreurs comme des demandeurs
mais aussi libre entrée sur le marché, homogénéité du produit, libre circulation des facteurs
de production et information parfaite. Toutefois d'autres configurations du marché existent
lorsque le nombre d'offreurs et de demandeurs varie :
3 : le marché financier
définition :
Un marché financier est un marché sur lequel des personnes physiques, des
sociétés privées et des institutions publiques peuvent négocier des titres financiers ...
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Leur rôles :
Les marchés financiers sont des lieux, physiques ou virtuels, où les investisseurs
négocient des titres à l'achat ou à la vente. L'émission de ces différents titres commence par
le marché primaire sur les Le marché des titres de créances négociables (TCN) : lieu de rencontre
entre les agents disposant de capitaux à court ou à très court terme et des agents ayant besoin de
liquidités pour de courte durée. Trois catégories de titres sont négociées : Certificats de dépôts,
Billets de trésorerie et Bons du tréso
Afin de pouvoir décrire chaque type de marché, il faut dresser la liste des
caractéristiques les définissant, à savoir :
En règle générale, en économie, on définit un marché en fonction des acheteurs et des vendeurs qui
font vivre le marché.
*Le monopole
On parle de monopole quand, sur un marché libre, il n'y a qu'un seul vendeur
pour de nombreux acheteurs, car il n'existe pas de produits de substitution. Le produit vendu par le
monopoleur est le seul.
Dans un marché de type monopole, on distingue le monopole dans le marché privé et le monopole
dans le marché public. Il s'agit de deux problématiques tout à fait différentes, car les premiers
résultent bien souvent du dépôt d'un brevet alors que les deuxièmes apparaissent, en principe, pour
la sauvegarde d'un intérêt d'ordre général.
Axe d'étude pour une dissertation : quelles sont les conséquences d'un monopole privé et d'un
monopole public ? L'État peut-il profiter d'un monopole public ?
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* L'oligopole
Un oligopole est un type de marché assez fréquent. C'est un marché d'un produit
qui est vendu par très peu de vendeurs en comparaison au grand nombre d'acheteurs. Vu que le
produit est le même, tous les vendeurs doivent mettre le même prix, car si l'un décidait de vendre le
produit à un prix plus fort, il perdrait directement ses clients. Mais tout n'est pas si simple, car le
comportement que les « rares » vendeurs du produit vont avoir les uns envers les autres peut
enclencher des situations différentes :
Axe d'étude pour une dissertation : y a t-il une meilleure façon de fixer les prix dans le cadre d'un
marché oligopolistique ? Où réside l'objectivité de la fixation du prix ?
Il s'agit, ici, d'un marché où plusieurs vendeurs proposent des produits qui ne sont
pas tout à fait pareils, mais très similaires. Par conséquent, chaque vendeur peut imposer son prix,
mais il faut tout de même qu'il fasse attention aux autres, car les produits sont semblables. C'est le
cas de nombreux produits du quotidien : lessive, dentifrice, etc.
Axe d'étude pour une dissertation : dans un marché de concurrence monopolistique, le marketing et
la publicité jouent un rôle très important. La publicité est-elle un outil incontournable pour les
vendeurs en situation de concurrence monopolistique ? Est-ce que la quantité de vendeurs permet
de décider il y a un réel besoin d'investir en marketing et publicité
On parle de concurrence parfaite quand le marché est libre, le produit homogène et qu'il y a un
nombre important de vendeurs, mais aussi d'acheteurs. Ce sont les trois principales caractéristiques
qui définissent ce qui pourrait être davantage un modèle d'analyse théorique plus qu'un vrai marché.
Axe d'étude pour une dissertation : y a-t-il un écart entre la théorie d'une concurrence parfaite et le
marché réel ? L'existence d'un marché en pleine concurrence parfaite serait-il la source de progrès et
d'inventions qui pourraient bénéficier à la vie quotidienne des gen
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Chapitre 4 : le chômage
Dans cette perspective, un excès d’offre de travail doit entraîner une baisse de
prix (ici, de salaire réel) grâce aux mécanismes concurrentiels habituels. Cette conclusion est loin
d’être toujours confirmée. L’histoire économique nous enseigne au contraire que les travailleurs ont
la plupart du temps la capacité de résister aux baisses de salaire réel : on sait par exemple qu’au
cours des années trente, le développement du chômage n’empêcha pas les salaires réels
d’augmenter (de 20 % aux États-Unis entre 1929 et 1934 alors que le taux de chômage passait de 5,5
% à 22 %).
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La détermination du taux de chômage d’équilibre : le modèle WS-PS
Si l’on désigne par p le logarithme du niveau moyen des prix et par w le logarithme du salaire, on
peut donc écrire :
p = a − bu + w (PS)
relation dans laquelle a et b sont des constantes positives ; a est d’autant plus élevée que le pouvoir
de marché des entreprises est fort, b mesure la sensibilité (en termes techniques la « semi élasticité
») des marges bénéficiaires au taux de chômage.
Quant aux salaires, ils sont une fonction croissante du niveau des prix (puisque le
pouvoir d’achat associé à un salaire nominal donné est fonction de ces derniers) et décroissante du
chômage (puisque la hausse du sous-emploi incite les syndicats à accepter des baisses de salaire).
w = c − eu + p (WS)
Les deux relations précédentes déterminent conjointement le salaire réel (c’est-à-dire le rapport W/P
qui exprime le pouvoir d’achat du salaire et qui s’écrit w − p en logarithmes) et le taux de chômage
d’équilibre u∗.
Le salaire réel et le chômage d’équilibre sont le résultat de la Confrontation de deux pouvoirs, celui
des entreprises et celui des syndicats.
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Il y a une « bataille des marges » : marge des entreprises par rapport aux coûts de
production (les salaires) et marge des salaires nominaux par rapport aux prix.
Dans le plan (w − p, u), la première relation (PS pour « price setting ») est
croissante par rapport au taux de chômage (car elle peut se réécrire w − p = −a + bu) : le salaire réel
w – p est d’autant plus fort que le chômage est élevé car dans cette situation, les taux de marge sont
plus faibles
Cette relation correspond en concurrence parfaite (où la marge sur les coûts est
nulle) à la traditionnelle fonction de demande de travail. La seconde relation (WS pour « wage setting
») est décroissante par rapport au taux de chômage u (car elle peut se réécrire w − p = c − eu) : une
hausse du taux de chômage affaiblit le pouvoir de négociation des syndicats.
Le taux de chômage d’équilibre u∗ est tel que la marge des prix sur les salaires
pour un tel sous-emploi est compatible avec le salaire réel souhaité par les travailleurs .
1. LAYARD, L., NICKELL, S., JACKMAN, R., Unemployment, Macroeconomic Performance and the
Labour Market, Oxford, Oxford University Press, deuxième édition, 2005.
b) Chômage conjoncturel :
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une diminution de la demande de main-d’œuvre, une augmentation des licenciements et par
voie de conséquence à une hausse du chômage conjoncturel.
b) Chômage structurel :
Pour les économistes dits libéraux, la demande de travail qui émane des
entreprises dépend du niveau du coût du travail. Ce coût du travail dépend évidemment du niveau
de salaire mais aussi des cotisations sociales. Une partie des cotisations sociales est déduite
du salaire brut du salarié (et donne donc son salaire net), l’autre partie est payée directement par
l’entreprise.
Quand le coût du travail augmente, les entreprises ont alors moins envie d’embaucher, elles ont
tendance aussi à substituer du capital au travail (mécanisation, robotisation de la production). De
plus, avec la mondialisation des économies, le risque est de voir les entreprises délocaliser vers des
pays où les salaires sont moins élevés (en Asie par exemple) ou là où les cotisations sociales sont
moins élevées (en Irlande par exemple).
C’est le marché grâce à ses mécanismes d’ajustement qui doit permettre d’arriver
à l’équilibre, là où l’offre et la demande de travail sont égal et où il n’y a donc pas de chômage. La
condition pour équilibrer le marché est que le salaire doit pouvoir varier librement, or l’intervention
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de l’État peut déséquilibrer le marché s’il fixe un salaire minimum supérieur au salaire d’équilibre. Il y
aura alors déséquilibre, l’offre de travail deviendra supérieure à la demande et donc il y aura du
chômage.
Ce déséquilibre peut être dû aussi aux syndicats qui empêchent le salaire de baisser quand il y a du
chômage.
Le problème reste le même si ce sont les cotisations sociales qui sont réduites pour alléger le coût du
travail. En effet ces cotisations permettent de financer le système de redistribution des revenus, s’il y
a moins de cotisations les différentes allocations seront moins élevées ce qui va impacter la
consommation des ménages et la qualité du système de sécurité sociale (diminution des
remboursements de dépenses liées à la santé, allongement de la durée de cotisation pour la
retraite…)
23
Inversement si les entreprises anticipent une forte demande à venir pour leurs produits, ils auront
tendance à investir et embaucher du personnel même si le coût du travail est élevé.
En période de crise, les entreprises n’embauchent pas car elles sont pessimistes
quant à la demande à venir, c’est donc à l’État de relancer la consommation et par là même la
demande. Pour cela, l’État peut par exemple augmenter le salaire minimum, diminuer les impôts ou
encore redistribuer plus de revenus vers les ménages les plus pauvres.
Dans ce cadre-là un salaire minimum fixé par l’État est un atout pour garantir la consommation des
agents économiques et maintenir un certain niveau de demande. Dans cette optique le salaire est vu
comme un revenu, dans la théorie libérale, le salaire est vu comme un coût (pour les entreprises).
L'essentiel
24
Chapitre 5 : les cycles conjoncturels
IUFM D’Auvergne, Agrégation interne Sciences Economiques et sociales, Arnaud Diemer, Les Cycles
25
Dans les années 70, à l’instar de la théorie de la croissance (et des
développements de la théorie de la croissance endogène), la réflexion sur le cycle a connu de
nouveaux développements. Rejetant la conception endogène du cycle (mis en avant par le courant
postkeynésien), les nouveaux classiques vont insister sur une explication des cycles de conjoncture
en termes de cycles à « l’équilibre » (c’est à dire des cycles qui s’expliqueraient par la réaction
rationnelle et optimale de l’homo économicus dont les choix sont perturbés par des chocs
environnementaux). Depuis les années 80, les économistes insistent surtout sur la théorie des chocs
réels qui caractériserait l’analyse du cycle et de la dynamique économique. Les fluctuations
économiques n’auraient plus à être expliquées par des chocs de type monétaire, mais bien par des
causes réelles (la productivité notamment). La théorie du cycle réel a connu une nouvelle dimension
suite au passage en économie ouverte. Notons que le débat récurrent sur l’origine des cycles et les
enjeux théoriques qui l’accompagnent (nouveaux classiques et nouveaux keynésiens), n’est pas
terminé : les cycles sont-ils produits par la dynamique et le fonctionnement des marchés ou sont-ils
le résultat de chocs externes.
A. Le cycle Juglar
B. Le cycle Kitchin
C. Le cycle kondratieff
D. Schumpeter et l’innovation
A la suite de ces travaux, Les américains Burns et Mitchell (1946) ont proposé une
définition du cycle économique, qui a été très longtemps retenue par les économistes : « un cycle
consiste en des phases d’expansion affectant quasi simultanément différentes activités
économiques, suivies par des récessions puis des reprises, qui forment la phase d’expansion du cycle
suivant ».
26
A côté de ces définitions, la théorie du cycle trouve ses origines dans les
approches monétaires et financières. Hawtrey (1920) donne une interprétation purement monétaire
des cycles antérieurs à la Première Guerre Mondiale. Ce seraient en effet des changements dans le
mouvement de l’argent qui seraient la cause ultime de l’alternance des phases expansives puis
dépressives. Hawtrey avance que le régime de l’étalon or serait même le grand responsable de la
récurrence des cycles économiques. Reprenant la distinction opérée par Wicksel entre taux d’intérêt
du marché et taux d’intérêt naturel, Hayek considérera que les facteurs monétaires sont la cause
déterminante de la rupture de l’équilibre économique. Selon Fisher, le surendettement et la
déflation constitueraient deux éléments fondamentaux permettant de comprendre les crises et les
cycles. Le surendettement (processus d’émergence puis de développement de la bulle de la dette qui
implique un réajustement des anticipations des agents) perturberait l’équilibre économique et serait
à l’origine des phénomènes de perturbations en cascade (baisse des taux d’intérêt hausse des taux
d’intérêt réels).
Phase d’expansion : 1 Hausse de la production, des prix et des revenus Dvlpt excessif des crédits
Phase de crise : 2 Retournement de conjoncture Baisse des prix Réduction des crédits Recul de la
production
Phase de reprise : 4 Arrêt de la baisse des prix et des revenus Reprise de la production
Parallèlement, d’autres cycles plus courts furent observés, les cycles mineurs ou
cycles Kitchin d’une durée moyenne de 40 mois, ainsi que des cycles spécifiques à certaines activités:
cycle de bâtiment, cycle agricole (cycle du porc).... Cependant à partir de 1945, le phénomène ne
s’observe plus de la même manière dans les économies occidentales. Ainsi, aux périodes
d’expansion, succèdent des périodes de récession caractérisées, non par la réduction de la
production, mais par la réduction des taux de croissance. En outre, bien que des baisses de prix,
notamment sur les produits de base, puissent se produire, il n’y a plus, au cours des phases de
stagnation économique, de baisse du niveau général des prix. Au contraire, la persistance de
l’inflation accompagne souvent la récession, on appelle ce phénomène la stagflation. Enfin, on
n’observe plus de périodicité régulière des fluctuations.
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B-la théorie des oscillateurs :Samuelson
(Q IUFM D’Auvergne, Agrégation interne Sciences Economiques et sociales, Arnaud Diemer, Les
Cycles)
La valeur finale d’équilibre (Q*) est donnée par le multiplicateur qui correspond à
l’inverse de la propension marginale à épargner. Cette valeur finale d’équilibre est représentée par
un point dans le graphique.
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C-La théorie de Godwin
Les innovations majeures donnent naissance à des branches motrices, elles sont
à l’origine de vagues d’innovations ou de grappes d’innovations qui sont copiées par les
entrepreneurs en dehors même des branches d’origine. Elles sont en effet l’occasion de profits
supplémentaires et elles déclenchent de nombreux investissements. Les phases longues de déclin (25
ans environ) succèdent aux phases ascendantes lorsque les branches motrices liées aux innovations
principales arrivent à maturité ou entrent en déclin et lorsqu’il n’y a plus de possibilités nouvelles
d’exploitation de ces innovations.
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Cette dernière définition, qui insiste sur le phénomène de covariation entre séries
macroéconomiques, est tout à fait symptomatique des réflexions sur la théorie du cycle. Celles-ci ne
cherchent plus à distinguer les phases d’expansion et de dépression, de crise et de reprise, mais ont
comme ambition d’expliquer la dynamique du système économique.
A côté de ces définitions, la théorie du cycle trouve ses origines dans les
approches monétaires et financières. Hawtrey (1920) donne une interprétation purement monétaire
des cycles antérieurs à la Première Guerre Mondiale. Ce serait en effet des changements dans le
mouvement de l’argent qui seraient la cause ultime de l’alternance des phases expansives puis
dépressives. Hawtrey avance que le régime de l’étalon or serait même le grand responsable de la
récurrence des cycles économiques. Reprenant la distinction opérée par Wicksel entre taux d’intérêt
du marché et taux d’intérêt naturel, Hayek considère que les facteurs monétaires sont la cause
déterminante de la rupture de l’équilibre économique. Selon Fisher, le surendettement et la
déflation constitueraient deux éléments fondamentaux permettant de comprendre les crises et les
cycles. Le surendettement (processus d’émergence puis de développement de la bulle de la dette qui
implique un réajustement des anticipations des agents) perturberait l’équilibre économique et serait
à l’origine des phénomènes de perturbations en cascade (baisse des taux d’intérêt nominaux et
hausse des taux d’intérêt réels).
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