Vous êtes sur la page 1sur 30

Université Moulay Ismail

Faculté poly disciplinaire Er-Rachidia

Théorie Economique contemporaine S5

Professeur : Omnia sbai

Cours mis à jours le 1-12-2020

1
Présentation du cours et des chapitres du cours

« La science économique » doit aujourd’hui faire face à un défi qui appelle quelques
Précisions de notre part. Ce défi redoutable auquel l’analyse économique est confrontée n’est pas
Vraiment nouveau, mais resurgit de façon récurrente. Il s’agit de la remise en cause de « L’homo -
economicus » doté d’une parfaite rationalité.

Un article de Richard Thaler a eu dans ce domaine un grand retentissement. Selon cet


auteur les développements futurs de la science économique devraient élargir les hypothèses
habituellement utilisées.

Le degré de rationalité devrait davantage dépendre du contexte étudié ; la quasi-Rationalité


caractérisera la plupart des agents ; les modèles à agents hétérogènes avec une partie de la
population parfaitement rationnelle et une autre seulement « quasi-rationnelle » devraient se
multiplier ; le système cognitif de ces agents (par ailleurs « plus émotionnels » que l’homo
oeconomicus) devrait également être étudié pour pouvoir mieux comprendre leurs attitudes.

Enfin, la théorie économique distinguerait à l’avenir de façon plus nette qu’aujourd’hui les
théories normatives (ou prescriptives) des théories descriptives qui cherchent, à expliquer les
Phénomènes observés. Ces conjectures sont plausibles, mais à ce jour l’immense majorité des
théories se contentent de la rationalité traditionnelle.

2
Doctrines économiques et conception de la société

Historiquement, les doctrines économiques sont apparues relativement tard puisqu’il faut
attendre le 18 siècle pour disposer de véritables analyses.

Si l’Antiquité nous laisse des modèles politiques (Grèce) ou des analyses juridiques (Rome),

Les préoccupations sont essentiellement religieuses au Moyen Âge (les théologiens abordent bien

Certaines notions économiques, mais essentiellement sous l’angle de la casuistique).

Le statut de l’analyse économique

Puis, avec la mise en œuvre des grandes inventions techniques et la découverte du


nouveau

Monde, le progrès économique s’accélère dès le début du 16 e siècle ; le stock de métal précieux

est multiplié par huit en cent ans, justifiant l’apparition d’un nouveau genre d’hommes : les

Banquiers, les financiers, les commerçants. Le stock de métaux précieux considéré comme la

Principale richesse, les premières théories économiques font leur apparition sans souci cependant

De développer une conception d’ensemble de l’activité économique ; pour les mercantilistes en

Particulier, la préoccupation essentielle est de fournir aux princes des moyens de les attirer et de

Les conserver.

Ce n’est finalement qu’au milieu du 18e siècle qu’apparaît en France, puis en Angleterre,

L’idée que l’économie est une science. Plus précisément, l’arrivée du rationalisme dans les sciences

Humaines conduit à prétendre qu’elle peut, comme les sciences physiques, être traduite par

Des mécanismes quantifiables.

Conséquence de présupposés philosophiques qu’il ne faut pas perdre de vue, l’économie

Scientifique classique est alors libérale et individualiste. Pour le comprendre, rappelons que c’est

Au cours des 16e et 17 e siècle que sont découvertes les lois de l’astronomie et mises en

Lumière celles du mouvement des corps ; les explications mécanistes ou naturelles de l’univers

Triomphent : à partir du moment où on peut relier par des formules mathématiques les causes des

Mouvements et leurs effets, il est possible de prévoir un grand nombre de phénomènes.

3
Pour saisir toute la signification de cette conception mécaniste, nous pouvons évoquer
l’influence de René Descartes (1596-1650) qui « conçoit aussi l’idée d’une science de l’homme

Nommée morale qui serait une partie de la physique » (DENIS, H., Histoire de la pensée économique,

Paris, PUF, coll. « Thémis », 1971, pp. 142-143), ou celle de Thomas Hobbes (1588-1679)

Qui, à la même époque, expose dans son Léviathan (1651) que la société n’est pas autre chose

Qu’un « animal artificiel », c’est-à-dire une machine dont les rouages sont les individus.

Les influences de ces conceptions sur la pensée économique sont certaines :

C’est ainsi que la démarche de François Quesnay (1694-1774), chef de file des physiocrates,

Retracée dans son « Tableau Économique », est analogue à celle de René Descartes envers les

Mathématiques, à la différence près qu’étant médecin, il imagine un circuit des richesses analogue

à la circulation du sang : l’économie serait réglée par des lois naturelles régissant un ordre

Naturel qu’il convient de connaître pour mieux le respecter et s’y soumettre ; dans ce contexte, la

Liberté absolue est recherchée tandis que tout ce qui est susceptible de freiner la production et la

Circulation des richesses est à proscrire. Ainsi, parce que science naturelle, l’économie doit être

Totalement libérale et individualiste.

Les mêmes présupposés philosophiques émergent chez les économistes de l’École anglaise

Qui procèdent toutefois à une étude plus analytique des comportements des individus ; cela les

Conduit à ramener la philosophie à la psychologie et la psychologie à une mécanique, l’individu

Étant considéré comme un théâtre où se combinent et s’opposent instincts, plaisirs et peines pour

Reprendre les préoccupations de la principale école philosophique anglaise, celle de Jérémie

Bentham (1748-1832) : selon l’école hédoniste, les actes de tout individu sont dictés par la

Recherche de la plus grande somme de bonheur possible ; l’individu n’est qu’une machine à jouir

Et à souffrir. En conséquence, toute science humaine devient un effort pour rationaliser ce calcul

Du maximum de bonheur.

4
Dans cette perspective, la recherche du bonheur individuel est un bien pour la société

Puisque la somme des satisfactions individuelles est nécessairement égale à la satisfaction


du plus grand

Nombre.

Pour atteindre ce but, il faut laisser parfaitement libres les individus. Les anglais en viennent

Ainsi, par un autre cheminement intellectuel mais à partir des mêmes idées philosophiques,

Aux mêmes conclusions que les premiers économistes français.

L’étude du courant socialiste permet de confirmer l’influence prépondérante de la


conception que l’on se fait de l’homme et de la société. Les socialistes français, de Saint-Simon
(1760-1825) à Proudhon (1809-1865), ne constituent pas une école proprement dite mais une série
de

Personnalités riches et diverses. Prenant acte de la Révolution Française, et s’en réjouissant

Comme les penseurs libéraux, ils y trouvent un vide : elle a abattu non seulement un Roi, mais

une société ; elle a évincé la religion et a dissout tous les corps sociaux. Il en reste un État centralisé

et un Code Civil fondé sur une philosophie libérale et individualiste ; il n’y a plus de société

mais un système. Inquiets de ce vide, les socialistes vont essayer d’apporter des solutions. Pour

cela, ils recherchent une nouvelle religion, un nouvel ordre social, une nouvelle communauté.

Dans les faits, si la pensée socialiste française a permis de souligner le vide spirituel et social

Qu’apportait la Révolution et les théories de l’économie scientifique, elle n’a pas remis en cause

les fondements philosophiques du système social. C’est Karl Marx (1818-1883) qui fera la

Synthèse de la pensée économiste classique et des aspirations des socialistes utopiques ; or Marx

Est d’abord un philosophe et ses analyses sont évidemment marquées par ses propres conceptions

Philosophiques.

Ces quelques rappels permettent de vérifier, au moins historiquement, que derrière tout

Système économique, il y a une certaine conception de l’homme, du monde, de la société ; dans

ces conditions, il faut bien envisager l’hypothèse selon laquelle celle-ci influencerait celui-là.

5
Syllabus du cours

Introduction

CHAPITRE 1 : Méthode d’analyses économiques

1- Economie science ou discipline


2- les Modèles
3- rappels sur les 4 grandes crises de l’histoire économique

CHAPITRE 2 : les Marchés

1- offre et demande
2- les différents Marchés

Chapitre 3 : la concurrence

1- le monopole
2- les oligopoles

Chapitre 4 : le chômage

1- chômage et inflation
2- courbe de Phillips

chapitre 5 : les cycles conjoncturelles

1- théorie des oscillateurs


2- répartitions de Godwin

6
Introduction

Présenter les grandes tendances de l’économie contemporaine, expliquer comment les

Développements les plus récents de la théorie économique permettent de mieux appréhender

Les nombreuses questions qui font l’actualité, justifie, même (surtout ?) au niveau d’initiation

Auquel nous nous situons, de préciser les méthodes de la « science économique ».

Cette dernière expression appelle un certain nombre de remarques liminaires non seulement

Parce que le statut scientifique de l’économie est incertain, mais aussi parce que les

Méthodes utilisées par les économistes (en particulier les fameux modèles) font souvent

L’objet d’incompréhensions, voire de commentaires sévères de la part des scientifiques et des


étudiants.

Chapitre 1- Méthodes d’analyses économiques

1 - L ’é c o n o m i e : s c i e n c e o u discip li n e ?

Historiquement, la perspective d’une science économique à l’image des sciences


exactes s’est Développée en trois phases :

• jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, c’est le temps des précurseurs ;


• à partir de là, l’introduction de l’analyse différentielle (école marginaliste autrichienne),
L’utilisation des mathématiques (école de Lausanne) et l’élaboration scientifique des
données de l’observation par I. Fisher (1867-1947) sont autant de révolutions ;
• après la Seconde Guerre mondiale, l’Économique tend à se transformer en une science
Fondée sur l’analyse statistique des faits, ayant pour objet l’élaboration de théories dont la
Cohérence logique peut être vérifiée et s’appuyant sur la confrontation de ces théories
avec
les données de l’observation.
D’un point de vue pratique, quatre raisons peuvent être invoquées pour justifier cette
transformation de l’analyse économique :
• l’utilisation de cette partie de la logique que constituent les mathématiques permet de
tester la cohérence des théories élaborées ;
• les faits sont de mieux en mieux connus ;
• les techniques d’analyse, de traitement numérique des données ont considérablement
Progressé ;
• on a pu mettre en évidence, en Économique comme en Physique, des régularités
indiscutables.

7
1-1 L’économie Moderne

D’une part, la science économique moderne recourt chaque jour davantage à


l’emploi des Mathématiques, les occasions étant multiples :
• raffinements de l’économétrie, de la programmation linéaire ou dynamique,
emprunt de la logique mathématique en matière de politique économique et de
Planification.
• recherche de rigueur, capacité de généralisation, formalisation a posteriori de la
Théorie économique ancienne.
D’autre part, l’économie dont l’objet est d’expliciter des comportements de choix,
repose simultanément sur la notion de propension à travers laquelle on prétend exprimer
L’impact de l’environnement culturel sur les individus :
• propensions à consommer ou à épargner
• mais aussi à travailler, à innover ou à avoir des enfants...
Le contenu psychosociologique de la science économique reste donc très dense.
L’étude du comportement des salariés dans l’entreprise, des acheteurs et des vendeurs sur
les marchés, des catégories socioprofessionnelles contribuant à la formation du — et se
Partageant le — PIB fait de la méthode psychosociologique une triple nécessité :
• par réalisme afin d’éviter l’élaboration d’une théorie trop abstraite ;
• en conséquence du souci d’expliquer l’évolution des systèmes et des structures ;
• afin d’assurer l’articulation micro-macro en tenant compte d’une complexité plus
Élevée que ne semble l’envisager la méthode mathématique lorsqu’elle traite
L’agrégation des parties en un tout par l’addition ou la multiplication.

Les économies de type occidental dans lesquelles nous vivons ont trois caractéristiques
Essentielles :
• ce sont des économies de marché ;
• elles bénéficient d’une croissance globale mais irrégulière et souvent insuffisante
Pour assurer le plein emploi ;
• elles sont insérées dans un réseau de relations internationales intenses et s’intègrent
Généralement à des sous-ensembles régionaux.

8
1-2 Le formalisme économique

En tant que science, l’économique se propose à la fois de décrire, d’expliquer, de


prévoir les faits et de guider l’action, en utilisant pour cela :

• des modèles descriptifs, qui offrent une représentation quantitative ou qualitative

Des phénomènes réels sans rien préjuger de leur explication ;

• des modèles explicatifs qui suggèrent des régularités, des enchaînements de causes

à effets constatés entre phénomènes, indépendamment de toute préoccupation

Prévisionnelle ou normative ;

• des modèles prévisionnels fondés sur le postulat de permanence structurelle des

Phénomènes qui autorisent une extrapolation du passé ;

• des modèles décisionnels, enfin, permettant de dégager quelles mesures devraient

Être prises en vue d’obtenir tel résultat désiré.

En toute rigueur, seuls ces derniers modèles ont un point de départ normatif,
relevant d’une certaine conception éthique. Celle-ci sera au contraire considérée comme une

Donnée extérieure, ou même complètement laissée de côté, dans la perspective privilégiant

Une approche scientiste.

1-3 Les limites de la formalisation

Quelle que soit la valeur, pour la compréhension des faits, du recours à l’outil

mathématique, quelle que puisse être l’utilité, pour l’action, de cette façon de concevoir l’économie,
sa portée reste limitée.

Bien que la science économique puisse être considérée, parmi les sciences
sociales, comme

la plus proche des sciences de la nature parce que la plus formalisée, de plus en plus nombreux

sont ceux qui ressentent un profond malaise, y compris déjà parmi les meilleurs économètres des

années de l’après-guerre (Wassily Léontief, Ragnar Frisch, Jan Tinbergen),

9
devant les insuffisance d’une conception qui finit par considérer que l’économie serait d’autant plus
scientifique qu’elle serait plus formalisée.

Dans l’acception « scientifique » présentée dans le texte principal, il est clair


que la discipline

économique n’est pas suffisante pour comprendre la réalité économique étroitement liée à

de multiples phénomènes sociaux et humains ; à plus forte raison lorsqu’il s’agit de prendre des

décisions. C’est dire qu’il convient d’introduire des connaissances étendues en histoire, sociologie,

science politique, éthique...

2. Voir ALLAIS, M., Revue d’Économie Politique, n° 1, 1968.

10
2- Les Modèles

Les modèles sont des représentations simplifiées du monde réel. Leur finalité est
de mettre à jour un ou plusieurs mécanismes fondamentaux qui aident à comprendre un
phénomène.
empiriquement constaté. Ils font naturellement abstraction des détails (comme une carte de
géographie ou un plan de ville) et comportent trois grandes familles de relations :
• des relations de comportement ;
• des relations d’équilibre ;
• des relations comptables.

Les techniques utilisées en matière de modélisation sont généralement fondées


sur les mathématiques. Mais en dehors des équations, les économistes utilisent souvent les
graphiques en complément et de plus en plus des logiciels informatiques.

Le modèle proposé est constitué des équations suivantes :


C = c(Y − T ) ; 0 < c < 1
T = tY ; t > 0
A=I+G
Y=C+A
N = aY ; a > 0
L’économie est supposée fermée, c’est-à-dire qu’elle ne procède à aucun échange
avec l’extérieur. La production est élastique, ce qui signifie qu’elle s’adapte au niveau de
la demande. Les prix sont fixes.
Les lettres a, c et t désignent des paramètres. Les lettres majuscules se réfèrent à
des variables macroéconomiques.
Les deux premières relations sont des relations de comportement des agents
économiques dans leur ensemble. La première équation signifie que la consommation
globale C est proportionnelle au revenu disponible Y − T (le revenu disponible désignant
« ce qui reste aux agents » après prélèvements obligatoires, ces derniers étant notés T ). Le
paramètre c indique la propension à consommer le revenu disponible. La relation (2)
exprime que, dans l’économie considérée, les prélèvements obligatoires T sont une fraction
t du revenu global Y . La dernière relation est également de type comportemental :
l’emploi N est proportionnel au niveau de la production (donc du revenu) globale.
La relation (3) est une relation comptable : la demande autonome (c’est-à-dire
exogène) A est la somme de l’investissement global I et de la dépense publique G.
La relation (4) exprime le fait que le revenu d’équilibre Y est déterminé par la
demande globale elle-même définie comme la somme de la consommation et de la
demande autonome.

11
Pour que ce modèle puisse être résolu, il faut qu’il comprenne autant d’équations
que d’inconnues. Ces dernières sont les variables dites endogènes du modèle. Une fois
mise de côté la variable A qui est la somme de I et de G (relation comptable (3)), nous
voyons que dans ce modèle qualifié de keynésien élémentaire, les variables endogènes sont
Y,C, T et N. Les variables exogènes sont I et G. Les paramètres a, c et t sont prédéterminés.
Il y a donc autant d’équations (quatre) que d’inconnues.
Sur cette base, les méthodes de résolution algébrique usuelles permettent de
déterminer
les variables endogènes, soit :
A = I + G,
Y = A/1 − c(1 – z)
C = c(1 − t)A/1 − c(1 − t)
, N = aA/1-(1-t)
et T = t A/1-(1-t)
Ce modèle met en évidence les déterminants de la production globale et de
l’emploi, à savoir la dépense autonome et la propension à épargner (mesurée par le
complément à l’unité de la propension à consommer c). Il permet aussi de calculer les
conséquences d’une augmentation de la dépense autonome sur la production et l’emploi
globaux.

a- La pertinence du modèle

un modèle d’analyse n’est donc pas obligatoirement une représentation de la


réalité, au sens « réaliste » du terme. Il n’obéit pas aux mêmes exigences qu’un modèle de
prévision, qui, lui, ne sera efficace que s’il « colle » à la réalité dans toute sa complexité...
Comme l’explique Roy F. Harrod (1900-1978), l’analyste peut faire référence à des entités
que nul ne peut appréhender directement, de manière tangible ou à travers des informations
sensorielles et, symétriquement, omettre de prendre en compte des influences
périphériques.
Le modèle de Solow (comme celui de Harrod) ne constitue en rien un tableau de
L’économie au sens figuratif du terme. Situé encore au-delà du plan ou de la carte
géographique,
il s’agirait plutôt d’une épure, d’un tableau brossé en quelques traits grossiers,
visant à rendre compte de phénomènes considérés comme essentiels. Ces traits n’existent
pas au sens propre du terme.

12
Chapitre deux

2-1 Les mécanismes de l’offre et de la demande


2-1-1 La demande
La demande (d'un bien ou d'un service) représente la quantité de ce bien ou de ce
service que le consommateur est disposé à acheter en fonction de son prix.
Le comportement du demandeur est, selon les auteurs marginalistes, influencé par une « loi
psychologique » selon laquelle la satisfaction procurée par la consommation d'un bien
augmente avec la quantité qui en est consommée, cette augmentation se faisant à un
rythme de plus en plus faible, de sorte qu'il y ait saturation progressive, mais jamais totale.
C'est la « loi de l'utilité marginale décroissante » (l'utilité ressentie pour la dernière unité
consommée qui diminue lorsque la consommation augmente).
On considère que les individus ont un comportement hédoniste, c'est-à-dire qu'ils
cherchent à obtenir la satisfaction la plus grande possible et qu'ils sont rationnels, c'est-à-
dire qu'ils agissent dans le but d'atteindre cet objectif.
Le problème du consommateur est donc de choisir le panier de biens qui maximise son utilité
compte tenu de ce qu'il dispose de ressources limitées (ce que l'on appelle la contrainte
budgétaire). Ce choix dépend donc de la forme de sa fonction d'utilité (de ses goûts) mais
aussi du prix des biens.
La demande est donc généralement une fonction décroissante du prix.
En effet, les consommateurs sont d'autant plus disposés à acquérir une certaine quantité de
biens que le prix en est faible. On rencontre le cas contraire dans des cas très exceptionnels,
lorsque l'intérêt porté pour le bien repose essentiellement sur l'importance de son prix
(certains biens de luxe).

2-1-2 l’offre
Corrélativement, l'offre représente la quantité de biens et de services que les
« offreurs » (constructeurs, vendeurs) sont prêts à échanger pour un certain prix. La fonction
d'offre d'un bien met en évidence la relation entre son prix de marché et la quantité de ce
bien que les producteurs sont disposés à produire et à vendre. La fonction d'offre est donc
croissante par rapport au prix.
Cette relation croissante entre l'offre et le prix peut être interprétée de différentes
manières : lorsque le prix d'un bien augmente, les producteurs sont incités à accroître leur
production, c'est l'effet de revenu. En outre, de nouveaux producteurs non compétitifs à un
prix plus faible et qui jusqu'alors produisaient d'autres types de biens peuvent se présenter
sur le marché lorsque le prix s'accroît, c'est l'effet de substitution.

13
Cependant, d'autres facteurs que le prix détermine l'offre de marché. Le progrès
technique permet une augmentation de la productivité et donc, à chaque prix, les
producteurs seront disposés à proposer une quantité plus importante. Si les coûts de
production baissent, les perspectives de profit s'accroissent et il y a donc incitation à un
accroissement de l'offre. De même, si les prix sont élevés, les quantités offertes par les
vendeurs seront importantes ; à l'inverse, des prix faibles pourront les dissuader de
maintenir l'offre à un niveau élevé en raison de la baisse des profits que peut engendrer une
baisse des prix.

Enfin, l'organisation des marchés et la réglementation des pouvoirs publics peuvent


influencer le prix d'offre.

2-1-3 le principe de l’offre et de la demande

Sur un marché, l'offre et la demande évoluent de façon contraire par rapport aux
variations de prix. Il existe pourtant un prix pour lequel les quantités offertes seront égales
aux quantités demandées : le prix d'équilibre. En effet, si le prix d'un bien s'accroît, la
demande diminue et l'offre augmente. Donc, pour un certain niveau de prix, l'offre et la
demande coïncident.

14
Le marché est bien le lieu (réel ou fictif) de rencontre des offres et des demandes
d'un bien ou d'un service, sur lequel va s'établir ce prix d'équilibre.
Mais le marché est aussi le cadre dans lequel les agents économiques (producteurs,
consommateurs) vont être amenés à effectuer des échanges, selon un certain prix.
On le voit, le prix est donc, à la fois déterminé et déterminant de l'équilibre sur ce
marché selon un mécanisme d'équilibrage de l'offre et de la demande

Le principe de construction des courbes de demande et d'offre conduit à la


détermination d'un point d'intersection unique qui correspond au prix d'équilibre, prix
optimal de réalisation des transactions.

2-1-4 le rôle des marchés

Dans une économie libre, la liberté des prix sert donc de système de régulation.
Dans les préférences et les prévisions des acteurs de la vie économique, mais en plus il les
incite à les réviser.
Encore faut-il signaler que leurs influences sur les marchés jouent différemment
selon l’intervalle de temps considéré

2-2 Les différents types de marchés


1-le marché du travail
La base contemporaine de l’analyse du marché du travail est le modèle
néoclassique qui, apparu à la fin du dix-neuvième siècle, applique aux problèmes de l’emploi
les principes de la loi de l’offre et de la demande. L’exposé de la théorie traditionnelle
proposé par Arthur Cecil Pigou (1877-1959) en 1933 est sans doute le plus achevé.
Il existe un marché du travail exactement comme il existe un marché des biens
manufacturés ou des services… Ce marché comme tout autre est le lieu de confrontation
d’une offre et d’une demande.
L’offre de travail correspond à ce que nous appelons les demandeurs d’emploi.
Elle désigne la quantité de travail que les salariés sont disposés à offrir en fonction de la
rémunération proposée.
Cette quantité est d’autant plus importante que le salaire réel (c’est-à-dire la
Quantité de biens et services que les salariés peuvent se procurer avec un euro de
rémunération) est élevé.
Le salaire réel doit en effet au moins compenser la désutilité marginale du
travail. La demande de travail correspond à ce que nous appelons les offres d’emploi qui
sont une fonction décroissante du salaire réel.

15
Elle s’identifie à la productivité marginale du travail qui mesure ce que la dernière
personne embauchée permet de produire.
La firme emploie donc du personnel jusqu’à ce que la productivité marginale rejoigne le
salaire.
Le niveau d’emploi d’équilibre N∗ est celui qui correspond à un salaire réel
permettant d’égaliser l’offre et la demande de travail. En situation d’équilibre concurrentiel,
le salaire réel payé par les entreprises est égal à la désutilité marginale du travail.

2-le marché des bien et services

 Le marché d'un bien ou d'un service est le lieu de rencontre de l'offre et de la demande où se
fixent le prix et les quantités échangées ; comme ce lieu n'est pas forcément un lieu réel,
concret, on peut définir le marché comme la rencontre d'une offre et d'une demande où se
fixent le prix et les quantités échangées.
 Le marché peut fonctionner différemment suivant le nombre d'acteurs concernés, suivant
l'information qu'ils détiennent, suivant l'existence ou non de barrières à l'entrée, etc.
 Les économistes néoclassiques traditionnellement classent les marchés en fonction de la
capacité plus ou moins grande qu'ont les acteurs d'influencer le prix du marché. Ainsi la
situation de concurrence pure et parfaite fait que le prix est fixé par le marché sans qu'aucun
acteur n'ait un quelconque pouvoir de marché.
 Mais, pour cela il faut donc qu'il y ait atomicité du côté des offreurs comme des demandeurs
mais aussi libre entrée sur le marché, homogénéité du produit, libre circulation des facteurs
de production et information parfaite. Toutefois d'autres configurations du marché existent
lorsque le nombre d'offreurs et de demandeurs varie :

3 : le marché financier
définition :
Un marché financier est un marché sur lequel des personnes physiques, des
sociétés privées et des institutions publiques peuvent négocier des titres financiers ...

Les différents types des marchés financiers :


Types de marchés financiers
 Le marché des actions ;
 Le marché des taux d'intérêt (marché obligataire, marché monétaire) ;
 Le marché des changes (« Forex »), où s'échangent des devises ;
 La bourse de commerce, où s'échangent matières premières, et produits de base.

16
Leur rôles :

Les marchés financiers sont des lieux, physiques ou virtuels, où les investisseurs
négocient des titres à l'achat ou à la vente. L'émission de ces différents titres commence par
le marché primaire sur les Le marché des titres de créances négociables (TCN) : lieu de rencontre
entre les agents disposant de capitaux à court ou à très court terme et des agents ayant besoin de
liquidités pour de courte durée. Trois catégories de titres sont négociées : Certificats de dépôts,
Billets de trésorerie et Bons du tréso

Afin de pouvoir décrire chaque type de marché, il faut dresser la liste des
caractéristiques les définissant, à savoir :

- Les produits concernés et leur homogénéité ou hétérogénéité.


- La liste des vendeurs : locaux, à distance...
- Les acheteurs : ceux qui sont déjà présents, les potentiels...
- Le type de livraison
- Le déroulement de la livraison : coûts, assurances, etc.
- Le lieu de la livraison : fret, etc.

En règle générale, en économie, on définit un marché en fonction des acheteurs et des vendeurs qui
font vivre le marché.

2-3 les différentes composantes des marchés

*Le monopole

On parle de monopole quand, sur un marché libre, il n'y a qu'un seul vendeur
pour de nombreux acheteurs, car il n'existe pas de produits de substitution. Le produit vendu par le
monopoleur est le seul.

Dans un marché de type monopole, on distingue le monopole dans le marché privé et le monopole
dans le marché public. Il s'agit de deux problématiques tout à fait différentes, car les premiers
résultent bien souvent du dépôt d'un brevet alors que les deuxièmes apparaissent, en principe, pour
la sauvegarde d'un intérêt d'ordre général.

Axe d'étude pour une dissertation : quelles sont les conséquences d'un monopole privé et d'un
monopole public ? L'État peut-il profiter d'un monopole public ?

17
* L'oligopole

Un oligopole est un type de marché assez fréquent. C'est un marché d'un produit
qui est vendu par très peu de vendeurs en comparaison au grand nombre d'acheteurs. Vu que le
produit est le même, tous les vendeurs doivent mettre le même prix, car si l'un décidait de vendre le
produit à un prix plus fort, il perdrait directement ses clients. Mais tout n'est pas si simple, car le
comportement que les « rares » vendeurs du produit vont avoir les uns envers les autres peut
enclencher des situations différentes :

- Entente : les vendeurs s'entendent.


- Price-leadership : l'un des vendeurs agit en tant que leader, il fixe un prix et les autres le suivent.
- Guerre des prix : les vendeurs déclarent la guerre des prix entre eux afin d'essayer de s'éliminer les
uns les autres.

Axe d'étude pour une dissertation : y a t-il une meilleure façon de fixer les prix dans le cadre d'un
marché oligopolistique ? Où réside l'objectivité de la fixation du prix ?

*La concurrence monopolistique

Il s'agit, ici, d'un marché où plusieurs vendeurs proposent des produits qui ne sont
pas tout à fait pareils, mais très similaires. Par conséquent, chaque vendeur peut imposer son prix,
mais il faut tout de même qu'il fasse attention aux autres, car les produits sont semblables. C'est le
cas de nombreux produits du quotidien : lessive, dentifrice, etc.

Axe d'étude pour une dissertation : dans un marché de concurrence monopolistique, le marketing et
la publicité jouent un rôle très important. La publicité est-elle un outil incontournable pour les
vendeurs en situation de concurrence monopolistique ? Est-ce que la quantité de vendeurs permet
de décider il y a un réel besoin d'investir en marketing et publicité

*La concurrence parfaite

On parle de concurrence parfaite quand le marché est libre, le produit homogène et qu'il y a un
nombre important de vendeurs, mais aussi d'acheteurs. Ce sont les trois principales caractéristiques
qui définissent ce qui pourrait être davantage un modèle d'analyse théorique plus qu'un vrai marché.

Axe d'étude pour une dissertation : y a-t-il un écart entre la théorie d'une concurrence parfaite et le
marché réel ? L'existence d'un marché en pleine concurrence parfaite serait-il la source de progrès et
d'inventions qui pourraient bénéficier à la vie quotidienne des gen

18
Chapitre 4 : le chômage

La base contemporaine de l’analyse du marché du travail est le modèle


néoclassique qui, apparu à la fin du dix-neuvième siècle, applique aux problèmes de l’emploi les
principes de la loi de l’offre et de la demande. L’exposé de la théorie traditionnelle proposé par
Arthur Cecil Pigou (1877-1959) en 1933 est sans doute le plus achevé. Il existe un marché du travail
exactement comme il existe un marché des biens manufacturés ou des services… Ce marché comme
tout autre est le lieu de confrontation d’une offre et d’une demande. L’offre de travail correspond à
ce que nous appelons les demandeurs d’emploi. Elle désigne la quantité de travail que les salariés
sont disposés à offrir en fonction de la rémunération proposée. Cette quantité est d’autant plus
importante que le salaire réel (c’est-à-dire la quantité de biens et services que les salariés peuvent se
procurer avec un euro de rémunération) est élevé

Le salaire réel doit en effet au moins compenser la désutilité marginale du travail.


La demande de travail correspond à ce que nous appelons les offres d’emploi qui sont une fonction
décroissante du salaire réel. Elle s’identifie à la productivité marginale du travail qui mesure ce que la
dernière personne embauchée permet de produire.

La firme emploie donc du personnel jusqu’à ce que la productivité marginale


rejoigne le salaire. Le niveau d’emploi d’équilibre N∗ est celui qui correspond à un salaire réel
permettant d’égaliser l’offre et la demande de travail. En situation d’équilibre concurrentiel, le
salaire réel payé par les entreprises est égal à la désutilité marginale du travail.

Dans cette perspective, un excès d’offre de travail doit entraîner une baisse de
prix (ici, de salaire réel) grâce aux mécanismes concurrentiels habituels. Cette conclusion est loin
d’être toujours confirmée. L’histoire économique nous enseigne au contraire que les travailleurs ont
la plupart du temps la capacité de résister aux baisses de salaire réel : on sait par exemple qu’au
cours des années trente, le développement du chômage n’empêcha pas les salaires réels
d’augmenter (de 20 % aux États-Unis entre 1929 et 1934 alors que le taux de chômage passait de 5,5
% à 22 %).

1- La notion de chômage d’équilibre

Une caractéristique fondamentale du marché du travail est que le chômage n’est


jamais nu ; Il y a en effet en permanence une proportion s d’emplois qui sont détruits et une
proportion de chômeurs qui retrouvent un emploi. Aux États-Unis par exemple, les deux taux sont
élevés ;

19
La détermination du taux de chômage d’équilibre : le modèle WS-PS

Comme le marché des biens, le marché du travail est caractérisé par


l’imperfection de la concurrence. Il en résulte que le salaire réel payé par l’entreprise est inférieur à
la productivité marginale du travail et que la valeur monétaire de la désutilité marginale du travail est
inférieure au salaire réel demandé par les travailleurs. En d’autres termes, les négociations salariales
sont le résultat de la confrontation du pouvoir des entreprises qui cherchent à imposer les taux de
marge les plus forts possibles et des travailleurs qui cherchent à obtenir les salaires réels les plus
élevés possibles.

Richard Layard, Stephen Nickell et Richard Jackman ont proposé en 1991 un


modèle de détermination du « chômage d’équilibre » (c’est-à-dire du chômage structurel peu
compressible à long terme) et du salaire réel fondé sur cette confrontation ).

Les entreprises déterminent leurs prix P en appliquant au coût de production, ici


symbolisé par le salaire W, un taux de marge qui est d’autant plus élevé que la conjoncture est bonne
(c’es tà- dire que le taux de chômage u est faible).

Si l’on désigne par p le logarithme du niveau moyen des prix et par w le logarithme du salaire, on
peut donc écrire :

p = a − bu + w (PS)

relation dans laquelle a et b sont des constantes positives ; a est d’autant plus élevée que le pouvoir
de marché des entreprises est fort, b mesure la sensibilité (en termes techniques la « semi élasticité
») des marges bénéficiaires au taux de chômage.

Quant aux salaires, ils sont une fonction croissante du niveau des prix (puisque le
pouvoir d’achat associé à un salaire nominal donné est fonction de ces derniers) et décroissante du
chômage (puisque la hausse du sous-emploi incite les syndicats à accepter des baisses de salaire).

On a donc une relation du type :

w = c − eu + p (WS)

La constante c exprime la hausse autonome des salaires et sera fonction par


exemple de la croissance de la productivité et des taux de prélèvement sociaux ; la constante e est
l’élasticité du salaire nominal a chômage (« effet Phillips »).

Les deux relations précédentes déterminent conjointement le salaire réel (c’est-à-dire le rapport W/P
qui exprime le pouvoir d’achat du salaire et qui s’écrit w − p en logarithmes) et le taux de chômage
d’équilibre u∗.

Le salaire réel et le chômage d’équilibre sont le résultat de la Confrontation de deux pouvoirs, celui
des entreprises et celui des syndicats.

20
Il y a une « bataille des marges » : marge des entreprises par rapport aux coûts de
production (les salaires) et marge des salaires nominaux par rapport aux prix.

Dans le plan (w − p, u), la première relation (PS pour « price setting ») est
croissante par rapport au taux de chômage (car elle peut se réécrire w − p = −a + bu) : le salaire réel
w – p est d’autant plus fort que le chômage est élevé car dans cette situation, les taux de marge sont
plus faibles

Cette relation correspond en concurrence parfaite (où la marge sur les coûts est
nulle) à la traditionnelle fonction de demande de travail. La seconde relation (WS pour « wage setting
») est décroissante par rapport au taux de chômage u (car elle peut se réécrire w − p = c − eu) : une
hausse du taux de chômage affaiblit le pouvoir de négociation des syndicats.

Le taux de chômage d’équilibre u∗ est tel que la marge des prix sur les salaires
pour un tel sous-emploi est compatible avec le salaire réel souhaité par les travailleurs .

1. LAYARD, L., NICKELL, S., JACKMAN, R., Unemployment, Macroeconomic Performance and the
Labour Market, Oxford, Oxford University Press, deuxième édition, 2005.

2- Les différents types de chômages

On distingue trois types de chômage : frictionnel, conjoncturel et structurel.


a) Chômage frictionnel :

Le chômage frictionnel provient de la période pendant laquelle un chômeur est


en transition entre 2 emplois sur une courte durée. Entre le moment ou un travailleur perd son
emploi pour des raisons diverses et le moment où il trouve un nouvel emploi, il y a une période
d'inactivité. C'est le temps nécessaire au chômeur pour trouver un travail correspondant à ses
compétences et à ses envies. Pour que l'on parle de chômage frictionnel, il faut que la période
d'inactivité soit courte. Ce type de chômage est incompressible et inévitable, on l'appelle chômage
naturel.

Toutes les économies y sont confrontées. Il ne peut descendre en dessous d'un


certain niveau généralement situé autour de 4%. Si le taux de chômage est égal au chômage
frictionnel, il y a plein emploi.

b) Chômage conjoncturel :

Le chômage conjoncturel est le taux de chômage dû à un ralentissement


temporaire de l’activité économique. Il s’explique donc par les fluctuations cycliques de
l’économie. Lors des phases de ralentissement de l’économie, la production diminue pour
s’adapter à la baisse de la consommation. Cet ajustement du niveau de la production provoque

21
une diminution de la demande de main-d’œuvre, une augmentation des licenciements et par
voie de conséquence à une hausse du chômage conjoncturel.

b) Chômage structurel :

le chômage structurel est lié à des mutations des structures de l’économie


(démographiques, économiques, sociales, institutionnelles, technologiques, etc.). Ces évolutions
structurelles peuvent se traduire par des difficultés d’ajustement du marché du travail (entre l’offre
et la demande). Elles peuvent avoir pour origine des déséquilibres régionaux, une inadaptation des
qualifications, le déclin d’activités traditionnelles ou un cadre institutionnel inefficace (loi,
réglementation, dispositif fiscal, etc.).

3- Définition moderne du chômage

Le chômage est la situation d'une personne qui, souhaitant travailler et ayant la


capacité de le faire (âge notamment), se trouve sans emploi malgré ses recherches. ... Du
point de vue économique, le chômage est interprété comme la résultante d'un
déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché du travail.

4- les causes des chômages : théorie néolibéral

Pour les économistes dits libéraux, la demande de travail qui émane des
entreprises dépend du niveau du coût du travail. Ce coût du travail dépend évidemment du niveau
de salaire mais aussi des cotisations sociales. Une partie des cotisations sociales est déduite
du salaire brut du salarié (et donne donc son salaire net), l’autre partie est payée directement par
l’entreprise.

Coût du travail = salaire net + cotisations salariales + cotisations patronales

Quand le coût du travail augmente, les entreprises ont alors moins envie d’embaucher, elles ont
tendance aussi à substituer du capital au travail (mécanisation, robotisation de la production). De
plus, avec la mondialisation des économies, le risque est de voir les entreprises délocaliser vers des
pays où les salaires sont moins élevés (en Asie par exemple) ou là où les cotisations sociales sont
moins élevées (en Irlande par exemple).

EXPLICATION : L'etat ne doit donc pas intervenir sur le marché du travail

C’est le marché grâce à ses mécanismes d’ajustement qui doit permettre d’arriver
à l’équilibre, là où l’offre et la demande de travail sont égal et où il n’y a donc pas de chômage. La
condition pour équilibrer le marché est que le salaire doit pouvoir varier librement, or l’intervention

22
de l’État peut déséquilibrer le marché s’il fixe un salaire minimum supérieur au salaire d’équilibre. Il y
aura alors déséquilibre, l’offre de travail deviendra supérieure à la demande et donc il y aura du
chômage.

Ce déséquilibre peut être dû aussi aux syndicats qui empêchent le salaire de baisser quand il y a du
chômage.

5-La cause principale du chômage vient d'une insuffisance de la demande

a. La Demande influence le chômage

Le raisonnement précédent, même s’il est parfaitement logique lorsqu’on analyse


la situation d’une entreprise, va amener un effet pervers s’il est généralisé à toutes les unités de
production. En effet, si toutes les entreprises décident de réduire les salaires la demande de biens et
de services va baisser car la consommation sera moins forte. Ainsi les entreprises ne pourront plus
vendre leurs produits et seront obligées de réduire leur production et licencier du personnel, cela
entrainera donc du chômage !

Le problème reste le même si ce sont les cotisations sociales qui sont réduites pour alléger le coût du
travail. En effet ces cotisations permettent de financer le système de redistribution des revenus, s’il y
a moins de cotisations les différentes allocations seront moins élevées ce qui va impacter la
consommation des ménages et la qualité du système de sécurité sociale (diminution des
remboursements de dépenses liées à la santé, allongement de la durée de cotisation pour la
retraite…)

23
Inversement si les entreprises anticipent une forte demande à venir pour leurs produits, ils auront
tendance à investir et embaucher du personnel même si le coût du travail est élevé.

6-. L'Etat doit intervenir pour résorber le chômage

En période de crise, les entreprises n’embauchent pas car elles sont pessimistes
quant à la demande à venir, c’est donc à l’État de relancer la consommation et par là même la
demande. Pour cela, l’État peut par exemple augmenter le salaire minimum, diminuer les impôts ou
encore redistribuer plus de revenus vers les ménages les plus pauvres.

Dans ce cadre-là un salaire minimum fixé par l’État est un atout pour garantir la consommation des
agents économiques et maintenir un certain niveau de demande. Dans cette optique le salaire est vu
comme un revenu, dans la théorie libérale, le salaire est vu comme un coût (pour les entreprises).

L'essentiel

Le débat sur les causes du chômage représente donc un véritable enjeu de


politique économique. Pour les libéraux, le salaire est vu comme un coût qu’il faut réduire pour
augmenter les bénéfices des entreprises. Si ce n’est pas le cas celles-ci risquent de délocaliser ou
mécaniser leur production. L’intervention de l’État est donc néfaste notamment s’il fixe un salaire
minimum. Ce raisonnement généralisé a toute l’économie conduit à réduire les salaires et donc la
consommation des ménages ce qui à terme créera du chômage ! Dans ce cadre-là, l’intervention de
l’État est bénéfique pour relancer la croissance économique en encourageant la consommation. Le
salaire est donc analysé ici comme un revenu.

24
Chapitre 5 : les cycles conjoncturels

La récurrence des crises économiques au 19ème siècle a longtemps attiré


l’attention des économistes. Clément Juglar (1860), fût l’un des premiers à analyser les crises
économiques dans son ouvrage intitulé «Des crises commerciales et de leur retour périodique en
France, en Angleterre et aux Etats Unis ». La première moitié du 20ème siècle verra se développer
une multitude d’études empiriques. Durant les années 1920, Kitchin, utilisant des séries financières
et des indices de gros, distinguera les cycles majeurs (d’une durée de 10 ans) et les cycles mineurs
d’une durée de 3 ans (cycle Kitchin). En 1925, Kondratieff mettra en évidence des cycles plus longs de
prix de gros (durée de 50 ans). Schumpeter, systématisera le phénomène cyclique en présentant une
synthèse des fluctuations en termes de cycles emboités : chaque cycle Kondratieff contenant 6 cycles
majeurs (cycles Juglar ou cycle des affaires) et ce dernier se décomposant en 3 cycles mineurs (cycles
Kitchin). L’étude empirique des fluctuations atteindra son apogée avec les travaux du National
Bureau of Economic Research (NBER) auxquels sont associés le noms de Burn et Mitchell.

Pourtant l’analyse des fluctuations restera longtemps hors du champs de la


théorie économique (les cycles sont alors exogènes). Ce sera cependant le prolongement dynamique
de l’analyse keynésienne (Kalecki, Kaldor), initié par Samuelson et Hicks à la fin des années 40, qui
sera la base des théories contemporaines des fluctuations économiques (les cycles sont alors
endogènes). Ce sont les déséquilibres des marchés (c’est à dire le fait que les prix et les salaires
n’égalisent pas les offres et les demandes de biens et de travail) qui seront à l’origine des fluctuations
économiques.

L’accumulation du capital joue un rôle fondamental dans cette dynamique,


puisque l’investissement est à la fois une composante essentielle de l’offre et de la demande. La
dynamique des déséquilibres engendrés par l’accumulation du capital – multiplicateur et
accélérateur – constitue l’un des aspects les plus caractéristiques du cycle économique. La
dynamique des prix, en réponse aux déséquilibres des marchés, constitue la seconde composante du
cycle, dans les modèles où les déséquilibres des marchés constituent le cœur de la dynamique. Si
nous considérons trois marchés - biens, travail et financier (titres ou monnaie) -, trois dynamiques de
type prix-quantité vont interférer avec le multiplicateur-accélérateur : - l’ajustement des prix en
fonction des déséquilibres offre-demande du marché des biens (modèle cobweb). - l’ajustement du
salaire en fonction de déséquilibres du marché du travail (courbe de Phillips) et l’impact des
variations de la répartition des revenus sur l’accumulation du capital (modèle de Godwin, 1967). -
l’ajustement du taux d’intérêt en fonction des déséquilibres des marchés financiers et sa rétroaction
sur les déséquilibres du marché des biens (modèles IS-LM dynamiques).

IUFM D’Auvergne, Agrégation interne Sciences Economiques et sociales, Arnaud Diemer, Les Cycles

25
Dans les années 70, à l’instar de la théorie de la croissance (et des
développements de la théorie de la croissance endogène), la réflexion sur le cycle a connu de
nouveaux développements. Rejetant la conception endogène du cycle (mis en avant par le courant
postkeynésien), les nouveaux classiques vont insister sur une explication des cycles de conjoncture
en termes de cycles à « l’équilibre » (c’est à dire des cycles qui s’expliqueraient par la réaction
rationnelle et optimale de l’homo économicus dont les choix sont perturbés par des chocs
environnementaux). Depuis les années 80, les économistes insistent surtout sur la théorie des chocs
réels qui caractériserait l’analyse du cycle et de la dynamique économique. Les fluctuations
économiques n’auraient plus à être expliquées par des chocs de type monétaire, mais bien par des
causes réelles (la productivité notamment). La théorie du cycle réel a connu une nouvelle dimension
suite au passage en économie ouverte. Notons que le débat récurrent sur l’origine des cycles et les
enjeux théoriques qui l’accompagnent (nouveaux classiques et nouveaux keynésiens), n’est pas
terminé : les cycles sont-ils produits par la dynamique et le fonctionnement des marchés ou sont-ils
le résultat de chocs externes.

APPROCHE TRADITIONNELLE DES CYCLES (LES CYCLES EXOGENES)

A. Le cycle Juglar

B. Le cycle Kitchin

C. Le cycle kondratieff

D. Schumpeter et l’innovation

A la suite de ces travaux, Les américains Burns et Mitchell (1946) ont proposé une
définition du cycle économique, qui a été très longtemps retenue par les économistes : « un cycle
consiste en des phases d’expansion affectant quasi simultanément différentes activités
économiques, suivies par des récessions puis des reprises, qui forment la phase d’expansion du cycle
suivant ».

A cette définition, on oppose souvent l’approche de Lucas (1975), chef de file du


courant des cycles d’équilibre, qui avance que « les mouvements cycliques ne présentent pas
d’uniformité dans leur amplitude ou dans leur périodicité ; les régularités observées concernent les
covariations de différentes séries agrégées ». Cette dernière définition, qui insiste sur le phénomène
de covariations entre séries macroéconomiques, est tout à fait symptomatique des réflexions sur la
théorie du cycle. Celles-ci ne cherchent plus à distinguer les phases d’expansion et de dépression, de
crise et de reprise, mais ont comme ambition d’expliquer la dynamique du système économique.

26
A côté de ces définitions, la théorie du cycle trouve ses origines dans les
approches monétaires et financières. Hawtrey (1920) donne une interprétation purement monétaire
des cycles antérieurs à la Première Guerre Mondiale. Ce seraient en effet des changements dans le
mouvement de l’argent qui seraient la cause ultime de l’alternance des phases expansives puis
dépressives. Hawtrey avance que le régime de l’étalon or serait même le grand responsable de la
récurrence des cycles économiques. Reprenant la distinction opérée par Wicksel entre taux d’intérêt
du marché et taux d’intérêt naturel, Hayek considérera que les facteurs monétaires sont la cause
déterminante de la rupture de l’équilibre économique. Selon Fisher, le surendettement et la
déflation constitueraient deux éléments fondamentaux permettant de comprendre les crises et les
cycles. Le surendettement (processus d’émergence puis de développement de la bulle de la dette qui
implique un réajustement des anticipations des agents) perturberait l’équilibre économique et serait
à l’origine des phénomènes de perturbations en cascade (baisse des taux d’intérêt hausse des taux
d’intérêt réels).

A- Le cycle Juglar et cycle Kitchin

Au XIXème siècle, l’économiste français Clément Juglar montra que l’activité


économique est constituée d’une succession de phases : l’expansion, la crise, la dépression et la
reprise. Clément Juglar est frappé par la régularité de ces phénomènes et il considère que la
reproduction de ces phases se produit au cours des cycles d’une durée de huit ans en moyenne. De
fait, 13 cycles Juglar se sont produits de 1825 à 1938.

Phase d’expansion : 1 Hausse de la production, des prix et des revenus Dvlpt excessif des crédits

Phase de crise : 2 Retournement de conjoncture Baisse des prix Réduction des crédits Recul de la
production

Phase de dépression: 3 Baisse des prix, de la production et des revenus se poursuit

Phase de reprise : 4 Arrêt de la baisse des prix et des revenus Reprise de la production

Parallèlement, d’autres cycles plus courts furent observés, les cycles mineurs ou
cycles Kitchin d’une durée moyenne de 40 mois, ainsi que des cycles spécifiques à certaines activités:
cycle de bâtiment, cycle agricole (cycle du porc).... Cependant à partir de 1945, le phénomène ne
s’observe plus de la même manière dans les économies occidentales. Ainsi, aux périodes
d’expansion, succèdent des périodes de récession caractérisées, non par la réduction de la
production, mais par la réduction des taux de croissance. En outre, bien que des baisses de prix,
notamment sur les produits de base, puissent se produire, il n’y a plus, au cours des phases de
stagnation économique, de baisse du niveau général des prix. Au contraire, la persistance de
l’inflation accompagne souvent la récession, on appelle ce phénomène la stagflation. Enfin, on
n’observe plus de périodicité régulière des fluctuations.

27
B-la théorie des oscillateurs :Samuelson

La théorie de l'oscillateur de Samuelson (1915-2009) met en relation deux


phénomènes économiques pour expliquer l'impact de l'investissement sur les fluctuations
économiques. ... Ainsi, vont se créer plusieurs vaques d'augmentation de revenu (théorie de Keynes
(1883- 1946)).

2) Le multiplicateur-accélérateur et le cycle : le modèle de Samuelson Le modèle


de l’oscillateur proposé par Samuelson (1939) permet de montrer que le multiplicateur accélérateur
est capable d’engendre un cycle conforme aux observations empiriques.

L’oscillateur de Samuelson prend pour base un système composé de trois


équations : (1) Le revenu national est la somme de trois composantes : la consommation,
l’investissement et la dépense gouvernementale ; (2) La dépense de consommation est fonction du
revenu de la période antérieure, compte tenu de la propension à consommer ; (3) l’investissement
est fonction de la variation de la consommation compte tenu de l’accélérateur. Puisque la
consommation est fonction du revenu, et que l’investissement est proportionnel à la différence de
consommation entre la période t-1 et la période t-2. (1) Q t = C t + I t + A t (2) C t = c Q t - 1 (3) I t = v
(Q t - 1 - Q t - 2) Il est possible de procéder à la réécriture du revenu national sous la forme d’une
équation de récurrence du second ordre, que l’on peut chercher à résoudre en supposant que la
dépense gouvernementale est une constante (At). Q t = (c + v) Q t - 1 - v Q t – 2 + A t Samuelson
montre que, selon les valeurs prises par la propension à consommer et le coefficient d’accélération,
différents types d’évolution du revenu national sont envisageables. Si l’on suppose que l’économie se
trouve à l’instant t en situation d’équilibre, et que la valeur d’un paramètre exogène se trouve
modifiée, il est dès lors possible de calculer la valeur finale d’équilibre du revenu qui est donnée par
le multiplicateur.

L’évolution du revenu prend 4 formes différentes et, selon les valeurs de la


propension à consommer et du coefficient d’accélération, à mesure que le temps se prolonge, on
aboutit à une configuration explosive, amortie ou monotone. Samuelson envisage 4 cas : (1) le
revenu converge de façon monotone vers sa valeur finale d’équilibre qui est donnée par le
multiplicateur ; (2) le revenu converge de façon oscillatoire vers sa valeur d’équilibre ; (3) le revenu
enregistre des oscillations de type explosif autour de la valeur d’équilibre ; (4) le revenu croît de
façon monotone et s’éloigne indéfiniment de la valeur d’équilibre. Q : demande Investissement 0 I=v
(dQ /dt) Temps I,

(Q IUFM D’Auvergne, Agrégation interne Sciences Economiques et sociales, Arnaud Diemer, Les
Cycles)

La valeur finale d’équilibre (Q*) est donnée par le multiplicateur qui correspond à
l’inverse de la propension marginale à épargner. Cette valeur finale d’équilibre est représentée par
un point dans le graphique.

28
C-La théorie de Godwin

Le modèle de Goodwin a une double originalité : c’est un des rares modèles de


croissance cyclique, et sa dynamique repose exclusivement sur les variations de la répartition des
revenus et non sur des mécanismes de type multiplicateur-accélérateur. Le marché des biens est
toujours équilibré et tous les profits sont investis et les salaires consommés. Le marché du travail est
en revanche déséquilibré, et le taux de croissance du salaire réel dépend du chômage (courbe de
Phillips).

D-Les observations de kondratieff et de shumpeter

De l’observation de Kondratieff aux travaux de J. Schumpeter C’est dans les


années 20 que l’économiste russe N.D Kondratieff a mis en évidence l’existence de cycles de prix
d’une durée moyenne de 50 ans environ. On a pu observer qu’à ces variations de prix
correspondaient des variations de même sens des profits et de l’activité économique. Du point de
vue de l’analyse statistique, les phases ascendantes ou descendantes du cycle Kondratieff
correspondent aux tendances autour desquelles se produisent les fluctuations conjoncturelles. Pour
J.Schumpeter, ce sont les innovations introduites par des entrepreneurs tant dans le domaine des
produits que dans celui des méthodes de production ou d’organisation, qui sont à l’origine d’un
processus de destruction créatrice et des fluctuations d’activité. Les phases longues ascendantes (25
ans environ) sont liées à la mise en œuvre d’une ou de plusieurs grandes innovations : exemple de la
machine à vapeur (1780 - 1810/1817), du chemin de fer et de l’acier (1844/1851), (1870/1875), de
l’électricité, du moteur thermique et de la chimie (1890/1896), (1914/1920).

Les innovations majeures donnent naissance à des branches motrices, elles sont
à l’origine de vagues d’innovations ou de grappes d’innovations qui sont copiées par les
entrepreneurs en dehors même des branches d’origine. Elles sont en effet l’occasion de profits
supplémentaires et elles déclenchent de nombreux investissements. Les phases longues de déclin (25
ans environ) succèdent aux phases ascendantes lorsque les branches motrices liées aux innovations
principales arrivent à maturité ou entrent en déclin et lorsqu’il n’y a plus de possibilités nouvelles
d’exploitation de ces innovations.

Il n’y a donc au cours de ces phases une raréfaction des occasions


d’investissement et de profit tandis que la concurrence entre les entreprises se fait de plus en plus
destructrice. A la suite de ces travaux, Les américains Burns et Mitchell (1946) ont proposé une
définition du cycle économique, qui a été très longtemps retenue par les économistes : « un cycle
consiste en des phases d’expansion affectant quasi simultanément différentes activités
économiques, suivies par des récessions puis des reprises, qui forment la phase d’expansion du cycle
suivant ». A cette définition, on oppose souvent l’approche de Lucas (1975), chef de file du courant
des cycles d’équilibre, qui avance que « les mouvements cycliques ne présentent pas d’uniformité
dans leur amplitude ou dans leur périodicité ; les régularités observées concernent les covariations
de différentes séries agrégées ».

29
Cette dernière définition, qui insiste sur le phénomène de covariation entre séries
macroéconomiques, est tout à fait symptomatique des réflexions sur la théorie du cycle. Celles-ci ne
cherchent plus à distinguer les phases d’expansion et de dépression, de crise et de reprise, mais ont
comme ambition d’expliquer la dynamique du système économique.

A côté de ces définitions, la théorie du cycle trouve ses origines dans les
approches monétaires et financières. Hawtrey (1920) donne une interprétation purement monétaire
des cycles antérieurs à la Première Guerre Mondiale. Ce serait en effet des changements dans le
mouvement de l’argent qui seraient la cause ultime de l’alternance des phases expansives puis
dépressives. Hawtrey avance que le régime de l’étalon or serait même le grand responsable de la
récurrence des cycles économiques. Reprenant la distinction opérée par Wicksel entre taux d’intérêt
du marché et taux d’intérêt naturel, Hayek considère que les facteurs monétaires sont la cause
déterminante de la rupture de l’équilibre économique. Selon Fisher, le surendettement et la
déflation constitueraient deux éléments fondamentaux permettant de comprendre les crises et les
cycles. Le surendettement (processus d’émergence puis de développement de la bulle de la dette qui
implique un réajustement des anticipations des agents) perturberait l’équilibre économique et serait
à l’origine des phénomènes de perturbations en cascade (baisse des taux d’intérêt nominaux et
hausse des taux d’intérêt réels).

30

Vous aimerez peut-être aussi