Jean Vioulac
2011/1 n° 96 | pages 19 à 39
ISSN 0014-2166
ISBN 9782130587231
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2011-1-page-19.htm
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Nietzsche et Pascal.
Le crépuscule nihiliste
et la question du divin
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Parce qu’il constate non seulement la catastrophe, mais sait voir aussi ce
qui s’effondre en elle, Nietzsche peut alors tenter de l’expliquer, par une
enquête archéologique qui consiste à fouiller dans les décombres de ce sys-
tème axiologique ruiné pour identifier la faiblesse de structure qui conduisit
à son écroulement. Sa question directrice est ainsi formulée dans la préface
d’Aurore :
« À quoi tient-il que, depuis Platon, tous les architectes-philosophes de l’Europe
aient bâti en vain ? Que tout ce qu’ils tenaient eux-mêmes sincèrement et sérieuse-
ment pour ære perennius menace de s’écrouler ou gise déjà en ruine ? »2
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1. Pascal, Gedanken, Fragmente und Briefe, nach der Ausgabe P. Faugère’s, Deutsch von
Dr. C. F. Schwartz, Leipzig, 1865, 2e éd. (l’édition de Prosper Faugère était parue à Paris
en 1844).
2. (1882), 12 [52], KSA 9, p. 585.
3. Humain, trop humain II, § 408, KSA 2, p. 534.
4. (1880), 7 [191], KSA 9, p. 356.
5. Humain, trop humain II, § 128, KSA 2, p. 432.
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Pascal. »1 Et en effet, si les Pensées ne sont que les liasses de brouillons d’un
travail en cours, elles n’en revendiquent pas moins le refus de la systéma-
ticité : « j’écrirais ici mes pensées sans ordre et non pas peut-être dans une
confusion sans dessein. C’est le véritable ordre et qui marquera toujours mon
objet par le désordre même » (L. 532)2. Or la question du style et de l’écri-
ture n’est rien moins que formelle : elle met en jeu le statut même de la lan-
gue et de la raison, de la discursivité, c’est-à-dire du λόγος, dans son rapport
avec le réel. Tout écrit qui se déploie selon la logique propre à la langue – et
à ces langues, indo-européennes – suppose que celle-ci recèle la possibilité de
dire l’ordre même du monde, et procède en cela de l’hypothèse ontologique
constitutive de la métaphysique qui postule la concordance entre ce qui est
(τὰ ὄντα) et la rationalité d’un discours (λόγος). L’écriture aphoristique et
fragmentaire est au contraire toujours un constat de l’impuissance de la lan-
gue à dire la plénitude du réel, et dédit constamment ce qu’elle dit en recon-
naissant l’infinie transcendance du réel par rapport au dire. Quels que soient
les accidents qui ont présidé au destin des Pensées, elles affirment continû-
ment la « disproportion » entre la raison et les abîmes infinis de l’univers :
« nulle idée n’en approche » (L. 193), et dès lors « la dernière démarche de
la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent »
(L. 188). L’écriture aphoristique est en cela la marque même de la probité
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n’est que géomètre et un habile artisan. Aussi je l’appelle le plus beau métier
du monde ; mais enfin ce n’est qu’un métier »1. Au moment même où elle
devient la méthode et l’organon de toutes les sciences, Pascal affirme que
« la mathématique » est « inutile en sa profondeur » (L. 694), et bien loin de
se féliciter du fulgurant progrès des sciences, il entend « écrire contre ceux
qui approfondissent trop les sciences » (L. 553). Il ne s’agit donc pas pour
Pascal d’affirmer simplement l’impossibilité de la connaissance – ce qui serait
simple scepticisme –, mais bien plus fortement de reconnaître la « vanité des
sciences » (L. 23). Or la destitution de la science au nom de sa vanité est
incomparablement plus radicale que la remise en question de sa possibilité :
elle consiste en effet à évaluer la science selon un critère autre que celui de
la vérité par lequel elle s’évalue elle-même. Le nom de Descartes circonscrit
dans les Pensées cette configuration de la rationalité, et Descartes est selon
Pascal « inutile et incertain et pénible. Et quand cela serait vrai, nous n’es-
timons pas que toute la philosophie vaille une heure de peine » (L. 83). La
thèse est cruciale en ce qu’elle ne se contente pas de contester la vérité du dis-
cours philosophique, mais conteste la valeur de la vérité même. Plus précisé-
ment, elle conteste la vérité telle que la métaphysique l’entend et la poursuit :
comme « science des choses extérieures » (L. 23). Si l’univers entier, « tous les
corps, le firmament, les étoiles, la terre et les royaumes » (L. 308) ne relève
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bizarre des équations possibles »1. Affirmer que la philosophie « ne vaut pas
une heure de peine », c’est contester qu’elle puisse parvenir à ce but : c’est
surtout constater qu’elle est incapable d’y parvenir. Au moment même où
Spinoza reprend tel quel le projet philosophique du salut par la raison, Pascal
esquisse comme un bilan des vingt siècles d’effort de la philosophie : « Il faut
voir si cette belle philosophie n’a rien acquis de certain par un travail si long
et si tendu » (L. 76). Une fois reconnue l’inutilité de la connaissance, la phi-
losophie est évaluée par nouveau critère, non plus la vérité mais la guérison :
« Les philosophes […] ont-ils trouvé le remède à nos maux ? » (L. 149). La
philosophie n’apporte aucun réconfort, elle n’offre que « la vanité des vies
philosophiques » (L. 694), et la conclusion s’impose : « les philosophes vous
l’ont promis et ils n’ont pu le faire » (L. 149).
Et non seulement la connaissance ne remplit pas sa promesse, mais elle
aboutit au contraire du but recherché : bien loin de sauver l’homme de
son misérable état, elle l’humilie et le plonge dans l’effroi. « Voilà où nous
mènent les connaissances naturelles. Si celles-là ne sont véritables, il n’y a
point de vérité dans l’homme, et si elles le sont, il y trouve un grand sujet
d’humiliation, forcé à s’abaisser d’une ou d’une autre manière » (L. 199) : la
science des choses extérieures découvre en effet l’infinité de l’univers, et ne
fait rien d’autre qu’accroître continûment la disproportion entre l’homme et
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1. Crépuscule des idoles, « Le problème de Socrate », § 4, KSA 6, p. 72.
2. Le sens du mot néant est en effet radicalement nouveau chez Pascal, parce qu’il n’est
plus employé au sens mystique de l’annihilatio, où le néant est toujours « suressentiel » et
désigne la transcendance de Dieu par rapport à l’être même : s’anéantir, pour l’homme,
c’est alors gagner en essence puisque c’est rejoindre Dieu. Dans Pascal au contraire, le néant
désigne le mode d’être de l’existence pensée en sa finitude : voir V. Carraud, « Pascal », dans
J. Laurent et C. Romano (dir.), Le Néant. Contribution à l’histoire du non-être dans la philoso-
phie occidentale, Paris, puf, « Épiméthée », 2006, p. 354.
3. (1887-1888), 11 [228], KSA 13, p. 89.
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Foi et nihilisme
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de l’homme se change en grandeur sitôt qu’il se tourne vers Dieu. « Ce n’est
point par les superbes agitations de notre raison, mais par la simple soumis-
sion de la raison » (L. 131) que passe le salut : la raison doit se soumettre à
ce qui la transcende et l’illumine, se transir d’infini, s’en faire le miroir. Le
propos de Pascal consiste alors à montrer que ce qui transcende la raison est
Dieu, que seul le Christ « venu avec l’éclat de son ordre » (L. 308) « dans
son avènement de douceur » (L. 149) accomplit sa restauration, et que la
rationalité est impuissante et misérable par rapport à l’ordre de la charité : le
christianisme est pour Pascal ce qui excède la métaphysique.
Pascal est ainsi celui qui est allé le plus loin dans la pensée du nihilisme
et de son dépassement : il a cependant échoué à l’ultime étape, cruciale,
de la mise au jour d’une altérité au nihilisme. Le christianisme est en effet
pour Nietzsche un platonisme populaire, une métaphysique à destination
des masses : le christianisme est en cela une des formes du nihilisme, et
non son autre. Dès lors, abandonner la métaphysique pour le christia-
nisme, c’est tomber de Charybde en Scylla : c’est fuir le nihilisme pour son
double. Autrement dit, Pascal dépasse l’ontologie pour la théologie, mais
demeure prisonnier de l’ontothéologie : il ne fait que changer de place à
l’intérieur du système de la métaphysique. Nietzsche reconnaît en Pascal le
seul à s’être donné la tâche de surmonter la configuration métaphysique de
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s’il vous faut prendre la mer, ô migrants, c’est une foi qui vous y force… »1
Nietzsche ne reproche donc pas à Pascal de dépasser la métaphysique par la
foi, mais de la dépasser par cette foi, la foi chrétienne. Le débat véritable n’est
pas entre raison et foi – la métaphysique est l’idolâtrie de la Raison – mais
entre l’ancienne et la nouvelle foi. Ce que reproche Nietzsche à la Pascal,
c’est d’identifier toute foi à la foi chrétienne : « même Kant, si indigente
qu’apparaisse son âme auprès de celle de Pascal, nourrit une arrière-pensée
identique dans tous les mouvements de son esprit : détrôner l’intelligence,
décapiter le savoir – au profit de la foi chrétienne. Et il faudrait que ce soit
précisément la foi chrétienne ! comme si, une fois le savoir décapité, toutes les
sortes de foi ne devenaient pas accessibles ! »2 Le projet de Nietzsche consiste
alors à libérer la foi de sa configuration chrétienne, pour faire ainsi déferler
dans toute la violence de son immédiateté l’immensité originaire et sauvage
du Sacré.
Dionysos ou le Christ
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« Presque deux millénaires et pas un seul Dieu nouveau ! Mais, encore et tou-
jours, et comme s’il existait de droit, comme un ultimatum et maximum de pou-
voir de donner figure à Dieu (gottbildende Kraft), du creator spiritus en l’homme,
ce pitoyable Dieu du “monotono-théisme” européen ! cet hybride produit de la
déchéance, fait de nullité et de concepts abstraits… »1
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t’a converti à ton impiété. N’est-ce pas ta piété elle-même qui ne te fait plus
croire en Dieu ? » Il y a en cela une contradiction intenable qui fait le per-
sonnage de Zarathoustra – et qui en même temps fonde la tension qui habite
la pensée de Nietzsche –, entre d’une part la tâche d’en finir avec le dieu
ancien, et l’exigence d’être pour cela le plus radicalement athée, et d’autre
part la tâche d’accueillir la nouvelle configuration du divin, et l’exigence
d’être pour cela « le plus pieux de tous ceux qui ne croient pas en Dieu »1.
Zarathoustra est donc bien prophète : il prépare le chemin de celui qui doit
venir. Il se définit intégralement par celui qu’il annonce : en Zarathoustra,
écrit Nietzsche, « mon concept de “Dionysien” s’est fait suprême action ».
L’âme de Zarathoustra « est le concept même de Dionysos »2, et c’est ainsi que
Nietzsche définit la foi susceptible d’ouvrir à de nouvelles espérances : « une
telle foi est la plus haute de toutes les fois possibles. Je l’ai baptisée du nom
de Dionysos »3.
Le « concept de Dionysos » (der Begriff des Dionysos) est donc le concept
crucial de la pensée de Nietzsche, celui en lequel se rassemble, jusqu’en ses
insoutenables tensions, tout son itinéraire et en lequel se joue la possibilité
d’un surmontement du nihilisme. Son démembrement est le sacrifice d’un
« dieu souffrant et se magnifiant »4 qui par son « martyre » offre la rédemp-
tion : « Dionysos mis en pièces est une promesse d’accès à la vie : il renaîtra
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Dionysos et le Christ
1. L’étude du face à face de Dionysos et du Christ dans la pensée de Nietzsche impose-
rait une discussion avec J.-L. Marion, L’Idole et la distance, Paris, Grasset, 1977 ; P. Valadier,
Jésus-Christ ou Dionysos. La foi chrétienne en confrontation avec Nietzsche, Paris, Desclée, 1979,
D. Franck, Nietzsche et l’ombre de Dieu, Paris, puf, coll. « Épiméthée », 1998, et B. Stiegler,
Nietzsche critique de la chair. Dionysos, Ariane, le Christ, Paris, puf, coll. « Épiméthée », 2005.
2. (1888) 14 [89], KSA 13, p. 265.
3. (1885-1886), 2 [82], 2 [77] et 2 [149], KSA 12, p. 100, p. 97 et p. 140.
4. Overbeck, Über die Christlichkeit unserer heutigen Theologie, Leipzig, 1873.
Franz Overbeck était collègue de Nietzsche à l’université de Bâle, et restera l’un de ses corres-
pondants réguliers. Nietzsche est également influencé par sa lecture de Tolstoï, Ma religion,
Paris, 1885.
5. (1887-1888), 11 [356], KSA 13, p. 156.
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cette unique racine qu’évoque son nom : les autres racines dont il est issu
ont été de loin plus puissantes, plus importantes que son noyau central ;
c’est par un abus sans égal que ces abominables monstruosités et résidus de
dégénérescence qui se nomment “Église chrétienne”, “foi chrétienne”, “vie
chrétienne” se parent de ce Saint Nom. »1 Nietzsche voit même dans la pré-
dication de Jésus un « attentat contre tout ce qui est prêtre ou théologien » :
« Je n’arrive pas à voir ce contre quoi d’autre était dirigée l’insurrection dont
Jésus est l’instigateur si ce n’est contre l’Église juive – Église au sens exact où
nous entendons ce terme. C’était l’insurrection contre les “bons et les justes”,
contre les “saints d’Israël”, contre la hiérarchie de la société, c’était l’incré-
dulité à l’égard des “hommes supérieurs” au sens ecclésiastique, un attentat
contre tout ce qui est prêtre ou théologien […] Ce saint anarchiste incitait
le bas peuple, les exclus et les pécheurs à contredire la “classe dominante”,
et cela dans un langage qui aujourd’hui encore conduirait son auteur en
Sibérie. »2 Dans L’Antéchrist, Nietzsche va jusqu’à opposer Jésus à ses propres
disciples, leur reprochant de n’avoir rien compris, précisément, au sens de
son martyre : « Visiblement, la petite communauté n’a pas du tout compris
le point capital, le caractère exemplaire de cette façon de mourir, la liberté, la
supériorité sur toute espèce de ressentiment. »3 La destruction méthodique et
systématique de la théologie chrétienne par Nietzsche le mène ainsi à élabo-
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Pour que cet antagonisme soit tranché, clair et distinct, et tenable jusqu’au
bout, il eut fallu en effet que Dionysos et le Christ fussent absolument irré-
ductibles l’un à l’autre. Or Hölderlin déjà, porté et habité par la même ques-
tion que Nietzsche, et sous la tension de laquelle il succomba également,
voyait dans le Christ un « frère »1 de Dionysos, et, bien plus, le dieu qui par
sa venue « accomplit / Ce qui manquait aux autres pour / Que la présence des
Divins fût totale »2. C’est là ce que Pascal répondrait à Nietzsche : le Christ
est celui qui, après que « le grand Pan est mort » (L. 343), non seulement
ressuscite le divin, mais en outre récapitule, incarne et révèle la vérité cachée
dans le dionysisme3. Dans le « débat » qui « attirait » Hölderlin, et qui attira
également Nietzsche, se joue alors la possibilité même d’un surmontement
du destin du nihilisme : dans la reconnaissance de la parenté de Dionysos et
du Christ, disait Heidegger dans l’un de ses derniers cours, « s’annonce un
rassemblement informulé jusqu’ici de l’ensemble du destin occidental. C’est
grâce à ce rassemblement seul que l’Occident, le Pays du Soir, peut affronter
les décisions à venir – peut-être pour devenir, d’une façon tout autre, le pays
d’un Matin »4.
Jean Vioulac
jeanvioulac@yahoo.fr
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privé que, pour lui, je me dispense de la création du monde. Vous voyez, il faut se sacrifier »
(à Jakob Burckard, 6 janvier 1889, BKG III.5, p. 578).
1. Hölderlin, L’Unique, vers 48-55, GSA 2.1, p. 154 ; trad. fr. Œuvres, P. Jaccottet (éd.),
Paris, Gallimard, « bibliothèque de la Pléiade », 1967, p. 864.
2. L’Unique. Fragment de la troisième version, GSA 2.1, p. 169 ; trad. fr. p. 867.
3. Dans son interprétation de la transformation de l’eau en vin et de la présentation
du Christ comme « vraie vigne » (Jean, ii, 1-12 et xv, 1-10), Benoît XVI souligne qu’il est
possible de « voir transparaître dans l’histoire de Cana le mystère du Logos et de sa liturgie
cosmique dans laquelle le mythe de Dionysos est complètement transformé tout en étant
conduit à sa vérité cachée » (Jésus de Nazareth, Paris, Flammarion, 2007, p. 281).
4. Heidegger, Qu’appelle-t-on penser ?, GA 8, p. 112 ; trad. fr. p. 112.