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La Chromatographie
en Phase Gazeuse
Salle de TP de Génie Analytique
Présentation théorique de la chromatographie en phase gazeuse
V. JACOB
IUT de Chimie de Grenoble
22/08/2010
La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
1 Principe et appareillage........................................................................................................... 1
1.1 Le gaz vecteur .................................................................................................................................... 2
1 PRINCIPE ET APPAREILLAGE
Cette technique s’applique donc aux molécules de bas poids moléculaires (PM < 500 g mol-1) et
aux composés stables avec la température. Pour les composés thermolabiles ou peu volatils,
l’analyse ne sera possible qu’après des réactions de transformation (dérivatisation).
• la phase mobile est un gaz qui balaie en permanence la colonne et qui est encore appelé
gaz vecteur.
Un appareil de CPG comprend différents modules : une source de gaz, une chambre d’injection,
un four dans lequel est placée une colonne, un détecteur et un système d’acquisition des
données.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
• il doit avoir une très grande pureté, il ne doit pas contenir, entre autres des traces d’eau
ou d’oxygène souvent préjudiciables aux phases stationnaires. On installe donc un
double filtre desséchant et réducteur entre la bouteille de gaz et le chromatogramme.
• il doit avoir une très faible viscosité. La viscosité ou le débit de gaz ont une influence sur
la dispersion dans la colonne (équation de Deemter), donc sur l’efficacité et la sensibilité
de la détection. La pression en tête de colonne est soit stabilisée avec un système
mécanique de contrôle soit asservie électroniquement afin que le débit dans la colonne,
et donc la vitesse linéaire du gaz, reste à sa valeur optimale au cours de l’analyse.
En général, la nature du gaz ne modifie pas de manière significative les valeurs de coefficient de
distribution K = Cs des composés. Contrairement à la plupart des autres types de
CM
chromatographie, il n’y a pas d’interaction entre les molécules éluées et la phase mobile. La seule
fonction du gaz est de transporter l’analyte dans la colonne d’où le nom de gaz vecteur. En
chromatographie gazeuse, la température est le seul facteur de modification important.
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Les échantillons sont toujours injectés en petites quantités (1 à 10 µl), à des concentrations pas
trop élevées et cette injection doit être rapide pour éviter l’élargissement des pics.
• les échantillons gazeux seront injectés à l’aide d’une boucle d’injection similaire à celle
utilisée pour la chromatographie liquide.
Boucle
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• la phase de prélèvement,
• le rinçage de la seringue.
Un autre système d’injection automatique en CPG est l’espace de tête (Head space) qui est
utilisé principalement pour l’analyse des substances très volatiles (essence, alcools, COV,
solvants chlorés…) se trouvant dans des milieux liquides complexes. Il existe 2 techniques.
Le mode dynamique : au lieu d’opérer en récipient clos, on fait d’abord passer le gaz vecteur soit
en balayage soit en barbotage dans la solution (purge) pour entraîner les parties volatiles vers
un piège (trap) ou elles seront adsorbées et concentrées. Puis on procède à une désorption
thermique du piège vers l’injecteur du chromatogramme. Cette technique est appelé ‘purge and
trap’.
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1) Extraction et
préconcentration des espèces
(purge and trap)
2) Désorption
La phase d’injection est une étape importante de l’analyse. L’introduction trop lente des
échantillons cause souvent un élargissement des pics et réduit la résolution. Les caractéristiques
des injecteurs ainsi que les modes d’injection diffèrent suivant les types de colonnes auxquelles
ils sont connectés.
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Ces injecteurs sont constitués d’un tube métallique doublé d’un chemisage en verre (un insert)
balayé par le gaz vecteur et chauffé à la température de consigne. L’une des extrémités de
l’injecteur est obturée par le septum pour permettre le passage de l’aiguille de la microseringue,
l’autre extrémité est raccordée à la colonne. La totalité de l’échantillon injecté part dans la
colonne en quelques secondes.
Ces injecteurs sont utilisés pour les colonnes capillaires à faible débit car les volumes introduits
avec la microseringue sont souvent trop importants pour ce type de colonne et peuvent les
saturer. On utilise alors des injecteurs pouvant fonctionner avec deux modes : avec ou sans
division (split ou splitless).
En mode split : le gaz vecteur arrive avec un grand débit dans la chambre de vaporisation. Une
vanne de fuite sépare le courant gazeux en deux parties dont la plus petite est la seule à
pénétrer dans la colonne. Un dispositif règle le débit de fuite (généralement entre 50 et 100
ml/min) et le facteur de division varie entre 1/20ème et 1/500ème (95 à 99,8%).
On injecte l’échantillon avec la vanne de fuite fermée durant 0,5 à 1 minute afin que les
composés vaporisés en même temps que le solvant se concentrent sur les premiers centimètres
de la colonne. Puis l’ouverture de la vanne de fuite élimine ensuite de l’injecteur les composés
moins volatils qui nuiraient à l’analyse.
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L’injecteur avec diviseur peut conduire à des erreurs de concentrations dues à une forte
discrimination des composés dont les volatilités sont très différentes. La composition de la
fraction rentrant dans la colonne est différente de la fraction éliminée. On évite d’utiliser ce
mode d’injection pour de l’analyse quantitative en étalonnage externe.
Les principaux avantages de ce type d’injecteur sont liés à l’injection à basse température qui
permet de limiter les erreurs de discrimination dans l’aiguille et au fait qu’on peut injecter de
grands volumes. Ainsi, cet injecteur est particulièrement recommandé pour l’introduction des
composés par désorption thermique, désorption de piège d’espace de tête dynamique (DHS) ou
désorption thermique directe (DTD).
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1.3 LE FOUR
La température de la colonne est un paramètre important qui doit être contrôlée à quelques
dixième de degré. C’est pourquoi on place la colonne dans un four qui est une enceinte
thermostatée. L’atmosphère de ce four d’inertie thermique faible, est agitée en permanence par
une ventilation forcée.
Au début des années 50, toutes les analyses chromatographiques s’effectuaient sur des colonnes
remplies. Aujourd’hui, les colonnes remplies sont en voie d’abandon au profit des colonnes
capillaires beaucoup plus performantes. Elles ne sont plus utilisées que dans 10% des cas.
Les colonnes remplies sont des tubes en verre, en métal (acier inoxydable, cuivre ou aluminium)
ou en téflon qui ont généralement 2 à 3 m de long et 2 à 4 mm de diamètre intérieur. Afin de
n’occuper qu’un volume restreint dans le four, les colonnes sont enroulées en spirales d’environ
15 cm de diamètre. Ces colonnes supportent des débits de gaz vecteur variant de 10 à 40 ml min-
1.
La colonne contient le matériau de garnissage sur lequel la phase stationnaire aura été soit
greffée soit imprégnée à un taux qui peut varier entre 3 et 25% (film mince de 0,05 à 1 µm).
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• Chromosorb® : qui sont des silicates fossiles (diatomées) dont le squelette est
chimiquement comparable à de la silice amorphe.
• Spherosorb® : matériau de synthèse constitué de petites billes de silice.
La présence de nombreux groupements silanols confère à tous ces supports une réactivité
comparable à celle du gel de silice.
Les colonnes capillaires sont, comme leur nom l’indique, des colonnes de très faible diamètre
interne qui varie de 0,1 à 0,35 mm et de longueur de 15 à 100 m.
Les colonnes sont des tubes vides à l’intérieur desquels la phase stationnaire est déposée sur la
paroi interne sous forme d’un film régulier. Elles sont appelées :
• WCOT (Wall Coated Open Tubular) lorsque la phase stationnaire est liquide
• SCOT (Support Coated Open Tubular) lorsque la phase stationnaire est déposée sur un
support solide inerte
• PLOT (Porous Layer Opent Tubular) lorsque la phase stationnaire est une couche
poreuse.
Les colonnes capillaires sont préparées à partir de silice fondue très pure, issue de la
combustion dans une atmosphère d’oxygène de SiH4 ou de SiCl4. Leurs parois sont renforcées
par une gaine extérieure en polyimide (polymère mécaniquement et chimiquement protecteur
Tmax = 370°C) qui est appliquée pendant l’étirage du capillaire. Les colonnes ainsi obtenues sont
très flexibles et peuvent être enroulées en spirale d’une dizaine de centimètres.
La paroi interne de la silice subit divers traitements qui dépendent de la technique de fixation de
la phase stationnaire qui sera constituée d’un film uniforme de liquide de quelques dixièmes de
micromètre d’épaisseur.
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Leur avantage essentiel sur les colonnes remplies est de conduire à des pics plus étroits donc à
des séparations plus poussées dans le cas de mélanges complexes.
Ces colonnes sont l’intermédiaire entre la colonne remplie et la colonne capillaire. Elles sont
constituées d’un tube de 0,53 mm de diamètre interne et de 5 à 50 m de longueur.
Ces colonnes semi-capillaires sont apparues plus récemment (vers 1983) et elles sont également
appelées suivant les fabricants : megabore, macrobore ou ultrabore.
Le débit du gaz vecteur peut atteindre 15 ml min-1 ce qui permet de les adapter sur les
chromatographes anciens encore en service, tout en conservant les mêmes injecteurs et
détecteurs.
La résolution de ces colonnes est plus faible que celle des colonnes capillaires (plus le diamètre
est petit meilleure est la résolution) mais elle est nettement supérieure à celle d’une colonne
remplie.
Les colonnes-semi capillaires sont préparées suivant la même technologie que les colonnes
capillaires avec un diamètre intérieur plus élevé.
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La phase stationnaire liquide immobilisée dans une colonne de chromatographie doit présenter
les propriétés suivantes :
• une stabilité thermique et faible tension de vapeur : le point d’ébullition du liquide doit
être au moins 100°C au dessus de la température maximale d’utilisation de la colonne. La
température maximale d’utilisation d’une colonne doit toujours être précisée par le
constructeur (en général les températures sont comprises entre 200 et 350°C)
• une inertie chimique : les composés à séparer sur la phase stationnaire ne doivent pas
subir de modification de structure à son contact.
• des propriétés de solvant telles que k’ et α se situent dans le domaine optimal pour les
solutés à séparer.
Cette phase stationnaire doit se comporter comme un bon solvant vis-à-vis des molécules pour
assurer leur fixation, mais cette fixation ne doit pas être irréversible afin que la migration
chromatographique puisse se réaliser.
La polarité des phases rend bien compte des analogies et il est habituel de classer les phases
stationnaires par polarité. On choisira une phase dont la polarité est proche de celle des
molécules à chromatographier. Celles dont les polarités sont très différentes ne pourront pas
être retenues et traverseront la colonne sans être chromatographiées.
Par exemple : un mélange d’alcools se séparera sur des phases stationnaires riches en
groupements OH alors qu’un mélange d’hydrocarbures ne pourra être séparé que sur une
colonne apolaire.
La polarité d’une molécule est mesurée par le moment dipolaire qui reflète l’effet du champ
électrique qui règne au voisinage immédiat de la molécule.
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• les phases stationnaires polaires contiennent des groupements fonctionnels tels que :
CN, CO et OH (phase polyester)
• les solutés moyennement polaires son des éthers, des cétones ou des aldéhydes
Le choix actuel se limite essentiellement à des polymères tels que les polysiloxanes et les
polyéthylène glycols dont on aura modifié la structure pour moduler leur polarité.
R1 et R2 sont soit des chaînes alkyle ou aryle simples (méthyle ou phényle) ou comportant des
fonctions (cyanopropyle (-C3H6CN), trifluoropropyle(-C3H6CF3)).
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La diversité de ces groupements et de leur enchaînement sont très grands : il existe un nombre
considérable de phases qui offrent de multiples possibilités de séparation en modulant la
polarité et les caractéristiques des colonnes (50 < T < 350°C).
Les différentes marques commerciales se distinguent par des lettres (OV, SE, XE…) auxquelles
sont ajoutés des chiffres se rapportant aux substituants.
Le pourcentage donne dans chaque cas la fraction de groupement méthyle remplacé par le
groupement indiqué par le squelette polyoxane (phényle , trifluoropropyle…). Ces phases
conduisent à la séparation d’au moins 90% des échantillons que l’on peut rencontrer.
HO-CH2-CH2-(-O-CH2-CH2)n-OH
Le degré de polarité lié au nombre d’hydroxyles, est indiqué par un chiffre qui représente le
poids moléculaire. Ceux dont le poids moléculaire sont les plus élevés possèdent moins de
groupement OH par gramme de phase stationnaire et sont par conséquent moins polaires ;
Par exemple, les Carbowax ont des poids moléculaires qui varient de 300 à 20 000 g mol-1. Une
colonne Carbowax 20 M (20 000) sera moins polaire qu’une colonne Carbowax de poids
moléculaire plus faible.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
La chromatographie gaz-solide s’effectue sur des colonnes remplies et sur colonnes capillaires.
Pour ces dernières une fine couche d’adsorbant est fixée sur la paroi interne du capillaire. Ces
colonnes sont appelées colonne PLOT (Porous Layer Open Tubular).
Ces phases sont constituées par des matériaux adsorbants divers : silice ou alumino-silicates
désactivés par des sels minéraux, polymères poreux, carbone graphite… Parmi ces phases, on
retrouve :
• les polymères poreux : Porapak : ce sont des composés formés par la polymérisation de
molécules de vinyl éthyl benzène en présence de molécules de divynil benzène. Ces
matériaux permettent la séparation des composés légers et volatils de faibles poids
moléculaires qui traverseraient trop rapidement les colonnes à phases liquides.
• les porapak Q se prêtent aussi bien à la séparation de molécules polaires comme l’eau, le
méthanol et l’acétone qu’à la séparation de gaz comme CO2 ou d’hydrocarbures légers
comme le méthane, le propane, butane…
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Les détecteurs décèlent la présence des substances chromatographiées dans le gaz vecteur au
fur et à mesure de leur élution. Ils sont toujours placés en sortie de colonne. Ces substances
modifient une propriété chimique ou physique du gaz et ces variations sont transformées par le
détecteur en signaux électriques qui sont amplifiés et transcrits sous forme d’un graphique.
• bonne sensibilité
• bonne stabilité et reproductibilité
• réponse linéaire qui s’étend sur plusieurs puissances de dix
• large domaine de températures de fonctionnement (de la température ambiante jusqu’à
400°C)
• temps de réponse rapide
• grande fiabilité et souplesse d’emploi.
Aucun détecteur ne remplit toutes ces conditions. Le choix du détecteur sera fonction de
l’analyse effectuée. On peut répartir les détecteurs en trois groupes :
• les détecteurs qui ne donnent que le temps de rétention. Certains sont non spécifiques,
d’autres sont spécifiques à une certaine catégorie de composés.
• les détecteurs qui donnent en plus des informations structurales sur les composés
détectés.
Cette mesure se fait à l’aide d’un pont de Wheastone dont deux branches sont constituées par
une cavité creusée dans un bloc métallique qui est thermostaté à une température supérieure à
celle de la colonne et dans l’intérieur duquel se trouve un filament thermo-sensible en platine ou
en tungstène de résistance R et parcouru par une intensité I..
Le catharomètre comporte deux résistances identiques : l’une est balayée par le gaz vecteur
prélevé en amont de l’injecteur, l’autre par le gaz vecteur en aval de la colonne.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Q = RI2
Si les parois sont maintenues à une température constante par un système de régulation, il
s’établit un équilibre entre le fil et la paroi. Dans ces conditions la résistance du fil prend une
valeur :
Rt = Ro (1 + α)
∆χ = χg + χ(g+s)
avec χg : conductibilité thermique du gaz
FIGURE 12 : CATHAROMETRE
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Hydrogène 54,3
Hélium 41,5
Azote 7,5
Argon 5,2
Solutés
Butane 5,6
Nonane 4,5
Benzène 4,1
Ethanol 5,3
Acétate d’éthyle 4,1
Les avantages de ce détecteur sont : sa simplicité, son large domaine de linéarité (≈105), sa
réponse générale aux espèces organiques ou inorganiques et son caractère non destructif qui
permet de collecter les solutés après leur détection.
Il n’est pas sensible aux molécules minérales présentant un potentiel d’ionisation élevé comme
l’eau, CO, CO2, SO2, N2 et les NOx, ce qui présente un avantage lorsque l’on veut analyser des
solutions aqueuses ou des composants de l’atmosphère.
Son principe est basé sur l’ionisation des molécules combustibles dans une flamme constituée
d’air et d’hydrogène et en la mesure du courant résultant.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Le courant gazeux sortant de la colonne arrive dans une flamme d’hydrogène et d’air (T =
2100°C). La plupart des composés organiques sont détruits par combustion et produisent des
ions capables de conduire l’électricité à travers la flamme. Une différence de potentiel de 100 à
300 V est appliquée entre deux électrodes : une électrode de polarisation (brûleur) et une
électrode collectrice, électrode annulaire disposée au sommet de la flamme qui collecte le
courant ionique très faible (10-12 A). Le signal est transformé et amplifié en une tension
mesurable.
L’ionisation des composés du carbone est un processus mal compris, mais l’intensité du signal
est sensible au débit massique de l’échantillon et non à sa concentration molaire. L’aire du pic
reflète donc la masse de composé élué.
Par exemple le pic chromatographique de l’injection d’1 µl d’une solution benzène (M=78g/mol)
à 10-3 mol/l dans un solvant sera plus faible que le pic chromatographique de d’1 µl d’une
solution xylène (M=106g/mol) à la même concentration.
Le choix du gaz vecteur est beaucoup plus large que dans le cas des détecteurs à catharomètre.
Celui qui est le plus fréquemment utilisé est l’azote qui est meilleur marché.
Il présente un domaine étendu de réponse linéaire (≈107). Il est robuste et simple d’utilisation.
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Son principe est le même que celui du FID. L’effluent sortant de la colonne est mélangé avec
l’hydrogène et est brûlé dans une flamme. Le gaz chaud circule sur une pastille en céramique
(en silicate de rubidium ou de césium) chauffée électriquement. Cette pastille sert d’électrode et
on lui applique une tension de 180V par rapport au collecteur. A cette température de 600 à
800°C, il se forme au voisinage de la pastille et sans que l’on puisse expliquer le phénomène, un
plasma d’ions lorsque la molécules étudiée contient de l’azote ou du phosphore. Il résulte un
courant ionique important.
Avantage : La sensibilité du NPD est 10 à 100 fois supérieure à celle du FID : sa réponse à un
atome de phosphore est environ 10 fois supérieure à celle d’un atome d’azote et 104 à 106 fois
plus grande à celle d’un atome de carbone. Sa sensibilité est environ 500 fois plus grande pour
les composés phosphorés et environ 50 fois plus sensibles pour les composés azotés que celle du
FID.
Il permet d’analyser les composés à l’état de traces et est surtout utilisé pour les pesticides
organophosphorés. Sa sensibilité est de 0,1 pg/s pour l’azote.
Inconvénients : son échelle de linéarité est plus courte que celle du FID
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Principe : le gaz vecteur sortant de la colonne atteint le détecteur où se trouve une source
ionisante faiblement radioactive constituée par du 63Ni émettant des rayons β de faible énergie.
Ces rayons provoquent la formation d’ions positifs N2+ par exemple et d’électrons dont la
probabilité de recombinaison est faible.
Ces ions et les électrons sont collectés par des électrodes auxquelles est appliquée une différence
de potentiel d’une centaine de volts de telle sorte qu’il s’établit un courant de base Io. Lorsque
qu’une molécule électrophile (molécule comportant un atome de chlore, de brome ou de fluor)
passe dans cette zone, elle va capter une partie des électrons. Il en résultera une diminution du
courant par recombinaison des ions de charges opposées à l’origine du signal :
β−
N2 → N2+ + e-
M + e-
→ M-
M- + N2+
→ M + N2
Les ions formés avec le composé organique ont une probabilité grande de combinaison avec les
ions positifs du gaz (105 à 108 fois supérieure à celle des électrons), ce qui diminue d’autant les
ions collectés par les électrodes et entraîne ainsi une diminution du courant. La réponse du
détecteur obéit à une loi exponentielle du type :
I = I o e − kC
Avec :
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Pour ce type de détecteur, le gaz vecteur le plus fréquemment utilisé est l’azote.
Les avantages : c’est un détecteur sélectif. Il est essentiellement utilisé pour l’analyse des
pesticides chlorés.
Sa sensibilité est très grande et on peut atteindre des valeurs voisines du picogramme (10-12 g),
mais elle varie de façon considérable selon la nature des substances. Elle est très élevée pour les
molécules renfermant des halogènes et croît quand on passe de l’iode au fluor (I < Br < Cl < F).
C’est un détecteur sélectif qui est particulièrement sensible aux composés contenant du soufre et
du phosphore.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Principe : le mélange gazeux en sortie de colonne est introduit dans une flamme très réductrice
d’hydrogène et d’air, à basse température, qui transforme une partie du phosphore en une
espèce intermédiaire HPO. Dans ce type de détecteur ce ne sont pas les ions qui sont recueillis
mais les radiations qui sont émises sous forme de deux bandes de rayonnement centrées à
environ 510 et 526 nm par des molécules excitées.
Le soufre de l’échantillon est simultanément transformé en S2 qui émet une bande centrée à 394
nm. On emploie des filtres adéquats pour isoler les bandes et leurs intensités sont enregistrées
par photométrie.
D’autres éléments peuvent être détectés par photométrie comme les halogènes, l’azote et
plusieurs métaux comme l’étain, le chrome, le sélénium et le germanium.
Pour que ces radiations soient émises, il est nécessaire que les oxydes SO2, SO3, P2O5, P4O10 ne se
forment pas et que le phosphore et le soufre soient à l’état de HPO et S2. Ceci est obtenu en
utilisant une flamme très riche en hydrogène donc très réductrice..
Les détecteurs précédents ne donnent pas d’information sur la nature des composés élués. L’identification
des composés exige de faire un étalonnage préalable des temps de rétention. Lorsque le chromatogramme
devient complexe, des confusions de pics peuvent se produire. Pour y remédier, il existe des détecteurs
permettant d’avoir des informations soit de nature spectroscopique soit sur la composition élémentaire
des produits élués. On dispose alors à la fois du temps de rétention et de caractéristiques propres à
chaque composé. Ces détecteurs sont, à eux seuls, des techniques indépendantes d’analyse dont les
résultats sont d’autant plus fiables que les composés ont été bien séparés par la colonne.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Bien que cette méthode conduise à une sensibilité plus faible que les détecteurs classiques, elle
est devenue irremplaçable dans un nombre important de dosages actuels, notamment dans les
analyses de l’environnement.
Ces méthodes couplées sont largement utilisées pour doser les traces.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
La chromatographie est un outil puissant et polyvalent pour séparer des espèces chimiques très
voisines. Elle peut être utilisée aussi bien pour l’identification que pour l’analyse quantitative.
Il est important de noter qu’un chromatogramme ne permet pas d’identifier à coup sûr toutes les
espèces présentes dans un échantillon. Il permet souvent de s’assurer de l’absence d’une espèce
donnée. En effet, si un échantillon ne donne pas de pic au même temps de rétention qu’un étalon
injecté dans les mêmes conditions expérimentales, c’est la preuve que le composé en question
est absent ou qu’il est présent à une concentration inférieure à la limite de détection du système.
Puisque le chromatogramme ne fournit qu’une information sur chaque espèce dans un mélange
(le temps de rétention), l’utilisation de cette technique pour l’analyse qualitative est limitée. On a
remédié à cette limitation en couplant la sortie des colonnes de chromatographie à des
spectrophotomètres ultraviolet, infrarouge, de masse et de RMN. Ces appareils constituent de
puissants outils pour l’identification complète des constituants dans un mélange complexe.
Le détecteur en sortie de la colonne chromatographique est l’un des organes essentiels d’un
chromatographe puisqu’il permet de suivre en continu la séparation et de mesurer la
concentration.
La détermination de cette surface permet de connaître, après un étalonnage préalable avec des
étalons de concentration connue, la concentration de la substance dans l’échantillon injecté. Si
les conditions sont soigneusement contrôlées, ces deux paramètres varient linéairement avec la
concentration.
La hauteur d’un pic s’obtient en joignant par une droite les lignes de base de part et d’autre du
pic et en mesurant la longueur verticale abaissée sur cette droite depuis le sommet du pic
Le calcul de la quantité de produit à partir de cette mesure donne de bons résultats à condition
que les pics ne soient pas trop larges. Dans ce cas, on préféra la méthode par mesure des aires.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
L’aire des pics est indépendante des effets d’élargissement dus aux paramètres de
fonctionnement (température, vitesse d’écoulement de l’éluant, injection de l’échantillon…).
C’est pourquoi l’aire est un paramètre analytique plus satisfaisant que la hauteur.
Cette surface est déterminée de manière automatique par un intégrateur ou par un logiciel de
traitement de données. On peut recourir à une estimation manuelle qui est applicable aux pics
symétriques de largeur raisonnable en multipliant la hauteur du pic par sa largeur à mi-hauteur.
La méthode la plus directe d’analyse par chromatographie consiste à préparer une série de
solutions étalons (environ 6) dont la composition est proche de la solution inconnue. A partir
des chromatogrammes, on mesure l’aire des pics SA des différents étalons. Si la concentration de
la solution analysée est CA, la quantité du composé dans le volume V de solution injecté est :
QA = CA*V
SA = KA QA = KA CA*V
On trace la courbe d’étalonnage qui reporte l’aire des pics en fonction de la concentration. La
fonction obtenue doit être une droite qui passe par l’origine.
La solution à doser de concentration inconnue CAx est ensuite injectée (même volume que les
étalons), et à partir de la surface de son pic on en déduit sa concentration.
La source d’erreur la plus importante de cette méthode d’étalonnage est généralement liée à
l’incertitude sur le volume d’échantillon injecté.
Le volume des échantillons habituellement injecté est très petit (quelques microlitres) si bien
que les incertitudes relatives associées à l’injection de volumes reproductibles à l’aide d’une
microseringue peuvent être de l’ordre de plusieurs pour cent. Pour éliminer cette source
d’erreur, on a recours à la méthode de l’étalon interne.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
Cette méthode consiste à introduire une quantité précise d’un étalon interne (qui est une
substance non présente dans le mélange à doser et dont les grandeurs de rétention sont
différentes de la substance à analyser) dans chaque solution contenant la substance à doser
(échantillon et étalon).
Ce mélange se traduit par deux pics sur le tracé chromatographique : le pic de surface SA
correspondant à la substance à doser A et le pic SEI correspondant à l’étalon interne ;
Si la concentration de la solution à doser est CA et celle de l’étalon interne est CEI, la quantité de
chacun des composés dans le volume V de solution injecté est respectivement :
QA = CA*V
QEI = CEI*V
SA = KA QA = KA CA*V
S A = K AQA = K A CAV
SEI KEIQE KEI CEIV
en posant K =
KA
K EI , on peut en déduire CA :
CA= 1 CEI S A
K SEI
Pour déterminer la valeur de K, on effectue un étalonnage en ajoutant une quantité constante et
précise de l’étalon interne dans chacun des étalon de concentrations croissantes, la
concentration de l’étalon interne restant constante dans tous les échantillons. Chacun des
mélanges est injecté et la mesure du rapport des surfaces SA/SEI est directement proportionnelle
au rapport CA/CEI avec une pente égale à K.
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La Chromatographie en Phase Gazeuse 2010
La même concentration connue d’étalon interne est ensuite ajoutée à la solution à doser de
concentration inconnue CAx. Après analyse chromatographique, la mesure des surfaces des deux
pics donne le rapport SAx/SEI qui à partir de la courbe détalonnage ou de l’expression de CA =
f(SA/SEI) permet de déduire la concentration de la solution inconnue.
Le choix de l’étalon interne est souvent difficile à faire. En effet, il doit avoir :
L’utilisation d’un étalon interne bien adapté peut conduire à des précisions relatives de 0,5 à 1%.
Un grand nombre de colonnes sont disponibles dans les catalogues pour chromatographie, ce
qui rend difficile le choix de celle qui sera le mieux adaptée pour résoudre le problème
analytique. La polarité et la nature chimique de la phase ne permettent pas, à elles seules, de
prévoir leur réelle aptitude à séparer certains composés.
Un système de repérage a été mis au point : il est connu sous le nom de système des indices de
rétention. Il repose sur l’utilisation de composés témoins dont les facteurs de rétention ainsi que
les facteurs de sélectivité diffèrent suivant la phase stationnaire.
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Pour déterminer les constantes d’une phase stationnaire, on commence par injecter une série
d’homologues de n-alcanes sur la colonne étudiée en régime isotherme. Le chromatogramme qui
en résulte a la particularité que logarithme des temps de rétention réduits (t’R) des homologues
augmente linéairement avec le nombre n d’atomes de carbone des n-alcanes.
Cette droite de Kovats permet de juger les performances de la colonne. Pour cela, on utilise le
nombre de séparation TZ appelé trennsahl :
TZ = tR2 −tR1 −1 ou TZ = R −1
δ 2 +δ1 1,18
Les deux temps de rétention se rapportent à deux alcanes successifs possédant donc n et n+1
atomes de carbones. TZ indique combien de composés seraient convenablement séparés par la
colonne dans un intervalle d’élution de ces deux composés.
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• la méthode basée sur le temps de migration réduit des deux alcanes qui encadrent le
produit X sur le chromatogramme :
logt'R(X)−logt'R(n)
I x =100*n+100
logt'R(n+1)−logt'R(n)
A la différence de la droite de Kovats, les indices de rétention ne dépendent que de la
phase stationnaire et non de la colonne et des conditions opératoires d’analyse.
FIGURE 21 : CALCUL GRAPHIQUE D’UN INDICE DE RETENTION DE KOVATS (I = 100.N X ) SUR UNE
COLONNE EN REGIME ISOTHERME
Remarque : nx peut être fractionnaire bien qu’il s’agisse d’un « nombre de carbones équivalent ».
Les 5 constantes de McReynolds sont calculées, pour une phase donnée, par différence de
l’indice de Kovats calculé sur la colonne squalane et sur la phase étudiée :
Ces constantes, qui ont un lien avec la structure des molécules, permettent d’apprécier les forces
d’interaction soluté/phase stationnaire en relation avec quelques grandes classes de composés.
Un produit dont l’indice a une valeur élevée indique que la phase étudiée retient fortement les
composés qui seront porteurs de la fonction organique considérée.
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Ainsi pour séparer un hydrocarbure aromatique d’un mélange contenant des cétones, on
choisira une colonne pour laquelle la constante pour le benzène est assez différente de celle de la
butanone. Ces différences d’indices de rétention figure dans la plupart des catalogues de
fabricants de colonnes de chromatographie.
Squalane 0 0 0 0 0
SPB-octyl 3 14 11 12 11
SE-30 (OV-1) 16 55 44 65 42
Le calcul des indices de rétention implique que les mesures soient effectuées dans des
conditions isothermes.
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[870] 887 [978] [1235] allyl isothiocyanate, allyspol sulfur, pungent, garlic
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888 [905] [996] [1253] dimethyl pyrazine cocoa, roasted nut, roast beef, medicine
889 913 991 1308 dimethyl pyrazine roasted nut, cocoa, roast beef
894 892 [983] [1240] dimethyl pyrazine nut, peanut butter, cocoa, meat
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1064 1103 [1194] 1600 methyl benzoate prune, lettuce, herb, sweet
1080 1118 1272 1925 2-phenylethyl alcohol honey, spice, rose, lilac
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[1168] 1185 [1276] 1648 ethyl benzoate camomile, flower, celery, fruit
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[1185] [1202] [1293] 1550 ethyl octenoate must, oil, fruit, pungent
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[1559] 1576 1661 1863 12-methyltridecanal cooked meat, tallow, fat, meat broth,
sweat
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1608 [1625] [1623] 1880 citronellyl valerate warm, honey, herb, rose
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[2247] [2264] [2355] 2612 ethyl vanillate flower, fruit, sweet, vanilla
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