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Cours de Technologie de Soudage 1ère Année

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Chapitre I
Généralités sur le Soudage

1) Définition :
Le soudage est une technique d'assemblage permanent qui établit une continuité de matière
entre les pièces à souder (métal de base : pièces et métal d’apport : électrode). Lors du
soudage, il y a fusion locale des éléments à assembler. On soude actuellement la quasi-totalité
des métaux dans pratiquement toutes les positions et les ambiances. C’est une technique qui a
fait ses preuves depuis que nos ancêtres ont exécuté la première brasure pour assembler les
pièces en bronze. Tout en simplifiant les assemblages, la soudure assure :
 Une meilleure transmission des efforts
 Une continuité de la matière
 Une parfaite étanchéité
 Une meilleure continuité thermique, électrique et magnétique

En ce qui concerne les métaux on distingue trois types de soudures :


 La soudure homogène, dans laquelle les métaux de base et le métal d'apport éventuel sont
tous de même nature,
 La soudure hétérogène de type « A » qui associe des métaux de base de même nature avec
un métal d'apport d'une autre nature, et
 La soudure hétérogène de type « B » où les métaux de base et le métal d'apport sont tous
trois de natures différentes.

2) Principaux modes de soudage :

La continuité atomique entre les pièces à unir, envisage deux principaux modes de soudage :
 Par fusion : les deux extrémités sont mises en contact en utilisant éventuelle un métal
d'apport liquide (baguette, électrode) ou sont elles mêmes amenées à l’état liquide
sous l’effet d’un arc électrique. En pratique, la plus part des procédés de soudage
emploient ce mode.

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 Par pression : les deux extrémités sont soumises à une pression après avoir été
chauffées à une température légèrement inférieure à leurs points de fusion.

Soudage par pression Soudage par friction puis pression


Par brasage : il se différencie du soudage par l'utilisation d'un métal d'apport de nature
spéciale déposé à l'état liquide sur les éléments simplement chauffés à une température
modérée, et auxquels il adhère fortement après refroidissement (figure IV.1.c), si l'opération
est pratiquée au chalumeau, elle prend le nom de soudo-brasage.

3) Sources d’énergie :

3-1) Arcs électriques : C’est de loin la source d’énergie la plus utilisée. Un courant
électrique de caractéristiques définies, fait jaillir sous tension donnée un arc électrique entre
deux électrodes : pièces à souder et électrode. La quantité de chaleur dégagée par l’arc,
permet la fusion instantanée des extrémités des pièces et du métal d’apport.

3-2) Résistance électrique :Les pièces à assembler sont maintenues en contact par un effort
de compression puis soudées par recouvrement ou bout à bout sans métal d'apport. La
fusion est provoquée par effet Joule : courant de forte intensité sous basse tension (loi de
Joule E = R I2t). On distingue deux types de soudage par résistance :

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 Soudage par points : Très utilisée au soudage des tôles d’acier inoxydable, cuivre,
aluminium pour des épaisseurs e ≤ 20 mm selon les métaux.

Soudage par points Soudage à la molette

3-3) Energie thermique : l’énergie est fournie par un mélange gazeux (gaz combustible +
gaz comburant) qui produit une flamme. Ce type de soudage est utilisé souvent dans le
domaine artisanal, la réparation, l'entretien et l'installation de petites et moyennes tuyauteries.

Gaz d’alimentation
Flamme du chalumeau

4) Principaux procédés de soudage à l’arc électrique : Dans l’industrie on dénombre les


principaux procédés de soudage à l’arc électrique suivants :
1) Soudage à l’arc avec fil électrode fusible sans gaz protecteurs
Numéro du Désignation Française Sigle français Sigle anglais
procédé
111 Soudage à l’arc avec électrode ARC EE SMAW / MMA
enrobée
121 Soudage à l’arc sous flux en poudre ASF SAW
avec fil-électrode

2) Soudage à l’arc avec fil électrode fusible et gaz protecteurs


Numéro du Désignation Française Sigle français Sigle anglais
procédé
131 Soudage à l’arc sous protection de gaz MIG GMAW
inerte avec fil fusible
135 Soudage à l’arc sous protection de gaz MAG GMAW
actif avec fil fusible
136 Soudage à l’arc sous protection de gaz Fil fourré avec gaz FCAW
actif avec fil fourré

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3) Soudage à l’arc avec fil électrode non fusible et gaz protecteurs


Numéro du Désignation Française Sigle français Sigle anglais
procédé
141 Soudage à l’arc en atmosphère TIG GTAW
inerte avec életrode en tungstène

4) Soudage par résistance


Numéro Désignation Française Sigle français Sigle anglais
du
procédé
21 Soudage par points POINT RSW
22 Soudage à la molette MOLETTE RSEW
221 Soudage à la molette par
recouvrement
291 Soudage par résistance haute
fréquence

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Chapitre II
Procédés de Soudage à l’Arc Electrique

I. Procédés de Soudage à l’Arc Électrique avec Électrode Enrobée


SAEE (MAW)

1. Principe : C’est un procédé qui s’exécute de façon très simple comme le montre la figure
ci-dessous. La fusion de l’électrode et la formation de la soudure progressive sont étroitement
liés à la qualification de l’opérateur. La qualité de la soudure repose sur deux éléments
fondamentaux à savoir :
 Le bon choix de l’électrode et l’habilité de l’opérateur.

Principe du soudage avec électrode enrobée

2. Caractéristiques de l’électrode

Elle se présente sous la forme d’une baguette comportant une âme métallique conductrice et
un enrobage composite. Les électrodes doivent correspondre aux matériaux, aux épaisseurs
des pièces à souder, aux caractéristiques mécaniques et métallurgiques que l’on désire pour le
joint de soudure.
a. Âme métallique : Conduit le courant, crée l’arc, apporte le métal, forme la soudure et
comporte des éléments d’addition pour les caractéristiques dessoudures. Son métal est
tés proche du métal de base. Les caractéristiques géométriques et mécaniques des
électrodes sont normalisées comme l’indique dans le tableau ci-dessous :

Φb(mm) 1,25 1,6 2 2,5 3 3,25 4 5 6,3 7et 8


Lb(mm) 200 200 200 350 350 350 350 450 550 550
250 350 350 450 450 450 550 700 700

ΦbLb
Électrode enrobée

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b. Enrobage : c’est un mélange de corps très divers (minerais, silicates, matières


organiques….etc.) agglomérés autour de l’âme par un liant.on distingue les enrobages
suivants :
 Enrobage acide (A ou RA) : à base de silicates (SiO4) de potassium ; il est réservé au
soudage des aciers de bonne soudabilité (aciers non alliés et faiblement alliés).
 Enrobage basique (Bou RB) : à base de carbonate de chaux, utilisé en courant
continu, diminue sensiblement le risque de fissuration à froid et à chaud. Donne de
bonnes caractéristiques mécaniques, il est réservé aux aciers difficilement soudables.
Le laitier est très facile à détacher.
 Enrobage oxydant (O ou RO) : donne un arc stable, une pénétration faible et un bel
aspect de la soudure.
 Enrobage cellulosique (C ou RC) : utilisé en courant continu, il est adapté aux
postions délicates. Donne une pénétration profonde et une soudure étanche. L’arc et
instable et décroche facilement.
 Enrobage rutile (R ou RR) : le rutile est le dioxyde de Titane TiO2. L’arc est stable
en courants C et A, il donne une pénétration moyenne, une bonne pénétration, un bel
aspect du cordon, de bonnes caractéristiques mécaniques, une étanchéité et une
excellente vitesse de soudage.
L’enrobage protège le bain de fusion, entour ou enrobe l’âme métallique, améliore
l’ionisation et la stabilité de l’arc, diminue l’effet de la trempe, évacue les gaz
emprisonnés apporte les éléments d’addition et évite le collage.Figure.

3. Courant électrique : Pour une longueur d’arc ladonnée, on augmente l’intensité I en


agissant sur la force électromotrice du générateur, dans le même temps, la tension U
s’accroit aux bornes de l’arc ainsi que la puissance P = UI créée.On définit
respectivement : Uo tension à vide Is= 0, circuit ouvert. Us tension de soudage, circuit
fermé, Is intensité de soudage et Ucc intensité de court circuit U=0, circuit fermé et
électrode collée à la pièce.

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Arc la

Pièces à
souder
I = 60 A I = 100 A I = 150 A
 Polarité : un arc électrique peut fonctionner en courant continu CC ou alternatif CA.
On aura ainsi les trois possibilités suivantes :
 Courant continu électrode – : on dit que la polarité est directe, arc concentré,
largeur du cordon moyenne, une pénétration forte et la pièce est plus chaude.
 Courant continu électrode + : on dit que la polarité est indirecte ou inverse,
pénétration mauvaise et l’électrode plus chaude que la pièce.
 Courant alternatif : la pièce et l’électrode sont alternativement anode et
cathode.
4. Énergie de soudage
a. Énergie nominale En : c’est toute l’énergie fournie par l’arc. Elle est fonction de la
tension d’arc U, de l’intensité du courant I et de la vitesse V de soudage.
( J . cm−1) En=U . I /v (V . A)/cm . s−1

b. Énergie dissipée Ed : l’énergie nominale fournie par l’arc n’est pas entièrement
transmise à la pièce en raison des pertes par rayonnement, donc un arc électrique possède un
rendement ηqui dépend du procédé de soudage. Ed =E n . η
c. Énergie équivalente Eq : en réalité, la géométrie du joint de soudure influe sur l’énergie
fournie par l’arc, d’où, l’introduction d’un coefficient de correction k qui dépend de la
géométrie du cordon de soudure. Eq =En . η. k . Le tableau ci-après donne quelques valeurs du
coefficient k en fonction de la géométrie du joint de soudure.

k=1
a/e 0 0,25 0,5 0,75 1
k 1 0,97 0,89 0,78 0,67
Angle α en °
Forme du joint α 60° 75° 90° 105°

k 0,6 0,63 0,67 0,70

k 0,75 0,85 1 1 ?20

k 1,5 1,72 2 2,38

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5. Modes de transfert du métal fondu : pendant l’opération de soudage, le métal d’apport


fondu se transfère selon trois modes différents, en fonction de l’énergie fournie par l’arc.
 Transfert par gouttes isolées ou globulaires : le métal fondu se forme en grosses
gouttes isolées successives. Le transfert est discontinu.
 Transfert par gouttes fines : dans ce mode, le métal fondu se forme en plusieurs
gouttes fines de petites dimensions. Le transfert est continu.
 Transfert par pulvérisation : le métal fondu se transfert sous forme de vapeur
composéed’une infinité de gouttes microscopiques.

Grosses gouttes. Gouttes fines Gouttes pulvérisées

6. Différents types de cordons et positions(voir feuilles de tirage).

7. Symbolisation des soudures(voir feuilles de tirage).

8. Domaines d’application

Le procédé de soudage SAEE (SMAW) est très populaire, surtout pour le soudage des métaux
ferreux comme les aciers ordinaires, les aciers alliés et parfois les aciers inoxydables et les
fontes. Il est très sollicité dans les domaines de la chaudronnerie, la tuyauterie, la charpente
métallique, les ponts métalliques, la construction navale et ferroviaire ainsi que pour les
accessoires. Il présente les avantages et inconvénients suivants :

Avantages : Inconvénients :
-Soudage de tout type de joints en toutes -Procédé lent.
positions. -Protection contre l’arc
-Soudage des épaisseurs faibles, moyennes et -Evacuation de la fumée
fortes e > 1mm. -Une bonne qualification du soudeur
-Equipement simple, transportable et -Préchauffage pour certains aciers et
économique. épaisseurs fortes.

9.Applications : Les quatre soudures d'angle en carré AB, BC, CD et DA, de longueur 30
mm et d'épaisseur 10 mm, sont soumises à une charge F de 1 000 daN, transversale et décalée.
Calculer la contrainte de cisaillement maximale ainsi que la contrainte équivalente σéqexercées
dans les cordons. 

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Solution :

L’effort F provoque dans les quatre cordons des contraintes de cisaillent dues à l’effort
tranchant T = F et au moment de flexion ainsi qu’une contrainte normale due au moment Mf.

 Contrainte due à T :


T 1000
τ1= = =0,83 daN /mm2
a. l 10 x 30 x 4

 Contraintes dues à Mf :

Mf 10 5 x 15 2
τ 2=σ = = 3
=8,33 daN /mm
I uz . a /v 18 x 10 x 10

 Contrainte de cisaillement maximale :

τ max= √ τ 21+ τ 22=√ 0,832 +8,332=8,37 daN /mm2


 Contrainte équivalente σeq:

σ éq= √ τ max2 +σ 2= √ 8,37 2+ 8,332=11,8 daN /mm2

Ou encore en utilisant le critère de Von Mises :

σ éq= σ 2+3 ( τ 21 +τ 22 ) =√ 8,332 +3 ( 0,832 +8,332 )=16,72daN /mm2


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II. Soudage Automatique à l’Arc sous Flux Électro-conducteur Solide


(à l’Arc Submergé sous Flux en Poudre) ASFP : SAW

1. Principe
Le soudage à l’arc sous flux en poudre constitue l’automatisation du soudage manuel avec
électrode enrobée. C’est un procédé de haut rendement, utilisé surtout en automatique,
rarement en semi-automatique. Il permet de mettre en œuvre une à trois électrodes continues
consommables. Il comporte les installations suivantes :
 Une tête de soudage regroupant la torche, l’entraîneur de fil, le dévidoir recevant la
bobine, la trémie (cuvette) de poudre et son conduit à la torche ainsi qu’un coffret
d’automatisation des mouvements.
Pendant le soudage, le flux en poudre masque la lumière de l’arc et empêche le dégagement
de la fumée et les projections. C’est un procédé utilisé en courant continu et alternatif.
L’intensité du courant est très forte et peut atteindre 600 à 800 A.

2. Métal d’apport et flux en poudre


a. Métal d’apport :le fil électrode est livré sous forme de fil bobiné de quelques dizaines
de mètres. Les diamètres normalisés sont : 1,6 ; 2 ; 2,5 ; 3 ; 4 ; 5 et 6 mm. L’utilisation de fils
cuivrés améliore le contact électrique et renforce la protection contre la corrosion.
b. Flux en poudre : le flux a comme fonction de former le laitier afin de protéger le bain de
fusion, faciliter l’amorçage de l’arc, apporter des éléments d’alliages au cordon de soudure et
donner une bonne finition et un bel aspect au joint de soudure. Comme pour les électrodes
enrobées, le flux peut être acide, basique ou rutile. En pratique, il existe deux types de flux :
 Flux fondu : résulte de la fusion de plusieurs minéraux à haute température. Après
refroidissement, la masse obtenue est par suite cassée puis tamisée pour obtenir la
granulométrie (tailles des grains) voulue. Le flux obtenu doit être chimiquement
homogène et non hygroscopique.
 Flux aggloméré : il est obtenu par agglomération de plusieurs composants en poudre
sèche, par addition d’un liant approprié (silicate de soude). Après agglomération, le
flux est séché dans un four rotatif à températures comprises entre 600° et 900°C, puis
tamisé pour obtenir la granulométrie voulue. Ce type de flux, est très hygroscopique et
plus résistant à la rouille et à la calamine.

3. Gain de productivité : Afin d’augmenter la productivité et le rendement du procédé, on


utilise les techniques de soudage :
a. Soudage tandem : dans cette configuration, on emploie au moins deux électrodes
disposées l’une derrière l’autreet alimentant le même bain de fusion. La première électrode est
branchée au pole positif du courant continu et la seconde ou éventuellement les autres sont
alimentées par courant alternatif pour éviter le problème de soufflage (éviter la création de
champ magnétique).
b. Soudage twin arc :on utilise deux fils en parallèle par le même tube contact. A la
différence de la première technique, le soudage twin arc utilise un seul bloc d’alimentation en
courant CC ou CA. Les deux fils peuvent être en parallèle ou l’un derrière l’autre.

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c.Allongement du bout libre du fil électrode :on augmente la distance entre le point


d’entrée du courant dans le fil et l’arc électrique, ce qui chauffe le fil par résistance et
augmente le taux de dépôt du métal d’apport de 30 à 50%.

4. Domaines d’utilisation, Avantages et Inconvénients


Ce procédé de soudage convient beaucoup au soudage des pièces en acier de grandes
dimensions comme : les plaques sur les chantiers navals, les grandes canalisations et les
profilés reconstitués soudés (PRS) ainsi que les réservoirs et les machines outils.
Avantages :
 Energie très élevée : soudage des épaisseurs importantes jusqu’à 100 mm.
 Procédé rapide, vitesse jusqu’à 2 m/min.
 Bel aspect et bonnes caractéristiques du cordon.
 Pas de protection : arc invisible et pas de dégagement de fumée.
 Grande productivité.
Inconvénients :
 Risque de fissuration à chaud, il faut préparer convenablement les pièces.
 Réservé exclusivement au soudage bout à bout et d’angle en positions à plat.
 Coût d’équipement élevé : il faut un travail en série pour amortir le matériel.

Application sur le soudage multi-passes

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II. Soudage Semi-Automatique à l’Arc sous Protection Gazeuse


Inerte ou Active : MIG-MAG/GMAW

1. Principe
Le procédé de soudage MIG/MAG s’apparente par le fil électrode au soudage sous flux en
poudre. Bien que parfois actif, le gaz de protection joue un rôle métallurgique beaucoup plus
restreint que le flux, mais simplifie la mise en œuvre du procédé. Le cordon ne se recouvre
pas de laitier après soudage ; c’est un des avantages de ce procédé qui peut se conduire dans
toutes les positions.

2. Fil électrode – Gaz de protection

a. Fil électrode : l’électrode se présente sous forme de fil de très grande longueur enroulé
sur un touret ou une bobine, dont le matériau correspond au métal à souder. Le diamètre
normalisé du fil varie entre 0,6 à 1,6 mm pour le fil plein et de 1 à 4 mm pour le fil fourré.
b. Gaz protecteurs : la protection gazeuse est selon le cas inerte ou active, c’est ce qui établit
la distinction d’appellation MIG ou MAG dans l’utilisation du procédé. Les gaz les plus
utilisés sont :
 Gaz inertes ou neutres :les deux gaz principaux utilisés en soudage MIG sont l’argon
Ar et l’hélium He. L’argon est très utilisé pour souder l’aluminium et ses alliages, il
est soit pur soit mélangé avec l’hélium ou l’oxygène en faibles quantités. Il n’est
jamais utilisé pur pour le soudage des aciers. L’hélium, ce gaz coûteux n’est jamais
utilisé pur, il est mélangé avec l’argon ou l’argon et l’oxygène.
 Gaz actifs :Quant au procédé MAG, il emploie des gaz actifs, tels que le gaz
carbonique (CO2) ou encore un mélange d’argon associé au gaz carbonique (Ar-CO2),
à l’oxygène (Ar-O2) ou des mélanges faits de trois gaz tels que hélium-argon-gaz
carbonique (He-Ar-CO2) ou argon-gaz carbonique-hydrogène (Ar-CO2-H). Le choix
des gaz dépend du métal à souder. Selon les applications industrielles, nous avons :

Procédés Gaz Applications


Argon (Ar) Soudage de la majorité des métaux
MIG Hélium (He) Soudage de l’aluminium, le cuivre et leurs alliages
Argon + Hélium Alliages d’aluminium et de nickel
CO2

CO2 + 5% O2
Ar +20 à 30%CO2
Ar + 5%O2+15%CO2 Soudage des aciers au carbone et des aciers alliés
MAG
Ar + 3 à 5%O2
Ar + 1 à 2%O2

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Exemple d’influence des gaz sur la forme du cordon :

ArAr + He He CO 2

3. Domainesd’applicationsindustrielles

Le procédé MIG/MAG est utilisé pour souder les petites et moyennes épaisseurs des pièces en
métaux non ferreux et en aciers au carbone et faiblement alliés, constituant la base de la
chaudronnerie légère, de la petite et moyenne mécano-soudure et de la serrurerie industrielle.
Il s’est développé dans la construction automobile sous forme semi-automatique mais surtout
automatique à laquelle il est parfaitement adapté. En chaudronnerie lourde et pour les
structures épaisses, le fil fourré prend l’avantage sur le fil plein. Les procédés MIG et MAG
sont moins utilisés à cause du manque d’autonomie du soudeur et des risques de collages.

4. Avantages et Inconvénients
Avantages :
 Procédé de forte productivité.
 Soudage des épaisseurs minces e=0,5 mm.
 Soudage de la plus part des métaux.
 Procédé facilement robotisé.
 Pas de laitier et peu de fumée.
 Bel aspect du cordon.

Inconvénients :
 Equipement plus coûteux et moins transportable.
 La torche ou pistolet de soudage limite l’accessibilité des joints.
 En dehors des ateliers, la protection est difficile.
 Nécessite la protection.
 Nécessite une bonne qualification en semi-automatique.

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IV. Soudage Semi-Automatique à l’Arc sous Protection Gazeuse


Inerte avec Electrode en Tungstène : TIG/GTAW

1. Principe
Le procédé de soudage à l’électrode réfractaire est communément appelé soudage TIG
(TungstènInertGas). L’appareillage comporte une source de courant continu ou alternatif, un
dispositif d’amorçage de l’arc (tube contact : soudage automatique), un bloc de commandes
automatiques des mouvements, un touret ou bobine de fil électrode, un pistolet comportant
une électrode réfractaire et une bouteille de gaz protecteur. Le bain de fusion est protégé par
un gaz inerte et ne comporte pas de laitier. L’arc électrique est visible. L’opération de soudage
s’exécute avec ou sans métal d’apport. Le procédé peut s’automatiser facilement.

2.Électrodes – Gaz protecteurs


a. Électrodes :l’unique matériau susceptible de constituer l’électrode réfractaire est le
Tungstène pur ou additionné de Thorium 1 à 2% et/ou de Zirconium 0,5%. La forme des
électrodes réfractaires dépend de la nature du courant utilisé. On distingue les formes
suivantes :

Courant continu courant continu courant alternatif


électrode positive électrode négative

Les diamètres normalisés sont :


Emploi des électrodes de Tungstène en soudage TIG
Diamètre de Courant continu (A) Courant alternatif (A)
l’électrode mm Polarité directe Polarité inverse Tungstène pur Tungstène thorié
0,5 5 – 20 ------------ 10 – 20 5 – 20
1 10 – 18 10 -20 20 – 30 20 – 60
1,6 70 – 150 15 – 30 30 – 80 60 – 120
2,4 150 – 250 25 – 40 60 – 130 100 – 180
3,2 250 – 400 40 – 55 100 – 180 160 – 250
4 400 – 500 ------------- 160 – 240 200 – 320
4,8 -------------- 190 – 300 290 – 390
6,4 250 - 400 340 - 525

Le diamètre du fil électrode dépend du matériau à souder et de l’épaisseur des pièces à souder.
On distingue les diamètres normalisés suivants :

 1,2 ; 1,6 ; 2 ; 2,5 ; 3,2 ; 4 ; 5,6 (mm) pour le soudage des aciers.
 1,6 ; 2 ; 2,5 ; 3,2 ; 4 ; 5,6 (mm) pour le soudage des alliages légers.
 2 ; 3 ; 4 ; 5 (mm) pour le soudage du cuivre et ses alliages.

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b.Gaz protecteurs : les seuls gaz inertes utilisés du fait de leurs caractéristiques dans le
procédé TIG sont l’argon et l’hélium. On peut également employer un mélange des deux et
obtenir un compromis entre leurs effets respectifs, ou les additionner à d’un réducteur. La
pression de gaz peut avoir un effet sur la pénétration en creusant davantage le bain de fusion.
Dans la plupart des cas, le débit des gaz ramené à la pression atmosphérique est de l’ordre de
10 à 20 L/min ou de 40 à 70 m 3/h. La vitesse de soudage est généralement de l’ordre de 0,3
m/min. Par rapport à l’hélium, l’argon a les avantages suivants : moins coûteux, arc plus
calme, meilleur action décapante du soudage alternatif des alliages d’aluminium,
consommation plus faible et amorçage facile de l’arc. L’emploi des gaz et leurs applications
se résument comme suit :

Gaz Qualité du gaz Application en soudage


Argon Inerte Toutes les applications
Hélium Inerte Aluminium et Cuivre
Argon – Hélium Inerte Aluminium et Cuivre
20% – 80% ou 50% – 50% (Arc plus stable)
Argon – Azote Réducteur Cuivre essentiellement
75% – 25%
Argon – Hydrogène Réducteur Acier inoxydable.
1%

3. Domaines d’applications industrielles


Le procédé de soudage TIG est utilisé pour le soudage de tout type d’aciers en particularité les
aciers inoxydables et les métaux non ferreux, les métaux nobleset les métaux sensible à
l’oxydation de l’air comme : l’aluminium, le béryllium, le cuivre, le magnésium, le nickel, le
titane, le zirconium ainsi qu’à leurs alliages. Il est très utilisé dans le domaine aéronautique vu
sa grande qualité, dans le raboutage des tôles minceset dans les passes de fond (1 ère passes) en
soudage des tubes.
4. Avantages et Inconvénients
Avantages :
 Soudage de la plupart des métaux.
 Possibilité de souder les métaux recouverts d’oxydes très réfractaires.
 Absence de laitier et de projections.
 Soudage en toutes positions.
 Possibilité de souder sans métal d’apport.
 Bel aspect et haute qualité de soudure (brillante).
 Soudage excellent de faibles épaisseurs : 0,2 – 0,8 mm.

Inconvénients :
 Coût des équipements élevé.
 Rendement de l’arc peu élevé.
 Limité en épaisseur e < 10 mm.

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 Nécessite la protection.
 Risque de contamination des électrodes réfractaires.
 Détachement possibles de l’électrode de particules de tungstène.
V.Procédés de Soudage Dérivés

A. Soudage au Plasma d’Arc

1. Principe :

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