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Identification et classification des sols
Tout projet de génie civil doit faire l'objet d'un dossier d'étude géotechnique permettant
d'identifier et de classer les sols rencontrés dans le site du projet.
L’établissement d’une classification spécifique des sols a pour but de regrouper
méthodiquement les sols en différentes classes présentant chacune un comportement
suffisamment similaire pour justifier de leur appliquer les mêmes modalités de mise en
œuvre.
Depuis 1992, deux documents de classification des sols ont vu le jour :
- Classification LPC (Laboratoire des Ponts et Chaussées);
- GTR (Guide des terrassements Routiers)
L’emploi de ces guides est obligatoire pour les marchés publics sont disponibles auprès
du Service d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs Aménagements (SETRA) et du
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC).
Autres systèmes de classification des sols selon les pays:
- Classification U.S.C.S (Unified Soil Classification System);
- Classification A.A.S.H.O (American Association State Highways Officials).
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Classification LPC:
• La classification LPC utilise les résultats d’essais classiques d’identification des sols et se
base sur deux critères : la granulométrie et l'argilosité;
Cette classification a montré ses limites notamment, pour les des travaux de
terrassements dans la mesure où des sols d’une même famille peuvent présenter des
comportements différents.
Une modification a été apporté à la classification LPC et qui porte sur l’identification
des sols organiques. Trois grandes familles de sols sont alors identifiées:
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La classification LPC utilise trois ensembles de symboles pour décrire un sol donné:
- granulats :
✓ G = Grave, le gravier est la fraction principale
✓ S = Sable, le sable est la fraction principale
✓ L = Limon ou limoneux
✓ A = Argile ou argileux
✓ T = Tourbe
✓ O = Organique.
- Granulométrie:
✓ b = bien gradué; toutes les dimensions de grains sont représentées, aucune ne prédomine
✓ m = mal gradué; une (ou plusieurs) dimension(s) de grains prédomine(nt).
- Plasticité:
✓ t = très plastique (limite de liquidité élevée)
✓ p = peu plastique (limite de liquidité faible).
Par ailleurs, plusieurs combinaisons sont possibles par l'emploi de doubles-symboles: pour
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classer les sols dans lesquels la granularité autant que la plasticité sont importantes.
Classification GTR (Guide des Terrassements Routiers)
- la classe des sols tirseux et la classe des sols tuffacés pour les sols meubles.
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Classification GTR des sols
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Essai CBR-IPI
I- Paramètres de nature
Granulométrie et argilosité
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I- Paramètres de nature
• Les paramètres de nature se rapportent aux caractéristiques intrinsèques du sol qui ne varient
pratiquement pas dans le temps à l'échelle de la durée de vie des ouvrages.
Granulométrie
Autres:
Les granulats utilisés dans le domaine de génie civil sont de forme et de taille différentes et
donc de comportement différent.
L’essai granulométrique consiste établir la répartition pondérale des grains selon leurs
dimensions et d'attribuer à chaque échantillon une classe granulométrique d/D, où d
désigne le diamètre minimum des grains et D le diamètre maximum.
Deux types d’essais sont envisageables selon la dimension des grains composant le granulat:
- La sédimentométrie (NF P94- 057): pour les grains de taille inférieure à 80µm
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Analyse granulométrique-terminologie
• granularité: distribution dimensionnelle des grains
• Classe granulométrique : ensemble des éléments dont les dimensions sont
comprises entre deux ouvertures de tamis définissant un intervalle d/D (ex: 0
/50mm)
• Dmax NF P11-301: dimension maximale des plus gros éléments contenus dans un
sol ou un matériau rocheux après son extraction. C’est le diamètre pour lequel
95% des grains ont une dimension inférieure.
• Tamisat : quantité du matériau passant à travers les mailles du tamis
• refus: quantité du matériau retenue par le tamis
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Analyse granulométrique par Tamisage: NF P 94 056
▪Principe:
• L’essai consiste à faire passer un échantillon représentatif de
sol à travers une série de tamis dont la dimension des maille
est décroissante de haut vers le bas (de 80 à 0.063 mm).
• Si les sol contient des éléments fins, le tamisage se fait par
lavage pour séparer les grains agglomérés.
• La masse des refus cumulés est rapportée à la masse sèche
totale en vu de calculer par différence le pourcentage de
tamisât.
• Les résultats de l’essai sont exprimés sous forme d’une
courbe granulométrique.
• Cette méthode est basée sur la loi de Stokes qui exprime la vitesse limite de chute d'une
particule sphérique dans un liquide visqueux en fonction du diamètre de la particule:
• distribution pondérale des particules fines (d < 80mm) sera exprimée sous forrme d’une
courbe granulométrique.
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Matériel:
Agitateur 10 000 tr/min Récipient inox 600ml,
Eprouvette 2500 cm3
Densimètre, Thermomètre, Chronomètre, Solution
d’Hexametaphosphate de Sodium à 5%
densimètre plongé
dans le liquide
Méthode:
Les particules de diamètre inférieur à 80µm sont mises en
suspension dans de l’eau additionnée d’une solution défloculante.
la vitesse de décantation des grains est fonction leurs tailles.
Le temps de sédimentation est mesurée au moyen d’un densimètre.
→ mesurer la densité de la solution à différents temps
La distribution pondérale des grains est calculée.
Résultat
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•Exploitation des résultats de l’analyse granulométrique :
• Texture du sol - diagramme textural:
• La texture d’un sol indique l'abondance relative de particules de dimensions variées: sable,
limon ou argile.
• qa répartition de ces particules interviennent sur les propriétés physiques du sol et
déterminent la facilité avec laquelle le sol pourra être travaillé et compacté.
• La texture des sols s’exprime en utilisant le diagramme triangulaire (diagramme des
textures).
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• Courbe granulométrique
• Les pourcentages de refus cumulés et/ou des tamisât cumulés sont représentés sous forme
d’une courbe granulométrique qui traduit la distribution pondérale des grains selon leurs
dimensions.
✓ Abscisses (échelle logarithmique): diamètres équivalents des grains.
✓ Ordonnées (échelle arithmétique) : proportions pondérales des tamisats cumulés
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• Courbe granulométrique
Une correction du granulats est possible dans le cas d’une granulométrie discontinue ou
uniforme → obtention d’un mélange présentant les qualités recherchées.
Les enrobés à granulométries discontinues sont particulièrement efficace pour l’obtention
d’une bonne adhérence: la présence de vide entre les granulats permet d’éviter la
migration du bitume sur la surface du revêtement (ressuage) sous l’effet des charges, en
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particulier à des températures élevées.
• Coefficient d'uniformité (de HAZEN): caractérise l'étalement de la granulométrie
d’un sol donné.
Cu = D60 /D10
- D10 et D60: diamètres effectifs des particules qui correspond à 10% et à 60 % du passant.
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Coefficient de courbure: permet de décrire l’allure da la courbe granulométrique et
donc, d’évaluer la granulométrie.
Cc = (D30)2 / D60.D10
Les sols bien gradués constituent des remblais naturellement denses avec une capacité
• Un matériau dont la granulométrie est mal graduée peut avoir des risques au niveau de la
couche de forme:
→ des phénomènes de ségrégation peuvent apparaître,
Etape 1 : création des vides non négligeables sous les blocs de trop grosse taille
Les codes GTR définissent un Dmax admissible pour une mise en œuvre en remblai ou en
couche de forme.
Mise en œuvre en remblai:
• Code 1 : élimination des blocs de taille > 800 mm pour une mise œuvre sans traitement.
• Code 2 : élimination des blocs de taille > 250 mm pour une mise œuvre avec traitement;
(les éléments de taille trop importante risquent d'endommager les engins de malaxage).
• Code 3 : fragmentation complémentaire de gros blocs.
les gros blocs sont, généralement, repérés visuellement et éliminés par les agents de
manutention.
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Interprétation des résultats
Les résultats de l’analyse granulométrique sert de base à la classification des sols en se référant à
des valeurs coupures types:
➢ Coupure à 50 mm: limite entre la fraction du matériau sensible à l’eau et insensible à l’eau.
• Seuils retenus :
- Fraction 0/50 mm : sols sensibles à l’eau (sols fins, sableux et graveleux avec fines)
- Fraction 50/D : ssols insensibles à l’eau (sols blocailleux).
➢ Coupure à 80 μm: limite entre grains fins et grains grossiers.
• Seuils retenus :
- 12 % : limite entre les matériaux sableux et graveleux pauvres en fines et ceux riches en fines.
- 35 % : limite au delà duquel le comportement du sol est régi par la fraction fine.
➢ Coupure à 2 mm: limite entre les sols à tendance sableuse et les sols graveleuse.
• Seuils retenus :
- Au delà de 70 % : sols à tendance sableuse
- En deçà de 70 % : sols à tendance graveleuse.
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Module de Finesse (MF): NF P 18-540
• Le Mf est un critère important pour définir le caractère plus ou moins fin d'un sable à béton.
• L’utilisation des granulats pollués est lié à l’apparition de plusieurs risques: baisse de la
résistance mécanique du béton, retrait, ségrégation et un faux dosage en eau.
• Après un tamisage sur la série de tamis suivante : 0,16; 0,315; 0,63; 1,25; 2,5; 5 mm, on
calcule le MF comme suit:
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Module de Finesse (MF) NF P 18-540
Seuils retenus:
• 1,8<MF < 2,2: sable à majorité de grains fins; bonne maniabilité du béton au détriment de
la résistance.
• 2,2<MF < 2,8: sable préférentiel pour un bon béton; ouvrabilité et résistance satisfaisantes.
• 2,8 <MF < 3,2: sable grossier; béton très résistant mais moins maniable (risque de
ségrégation).
• Recommandations:
• Une correction du granulat est nécessaire lorsqu’il y a un manque ou un excès de fines dans
le sable à béton. Cela consiste à l’apport du granulat nécessaire pour obtenir la
granulométrie ou la qualité recherchée.
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Exemple
MF = 275/100 = 2.75
-la valeur de MF est entre 2,2 et 2.8, le sable peut être utilisé pour un béton de
qualité (facile à mettre en place et à compacter avec un effort raisonnable sans
risque de ségrégation).
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Consistance des sols argileux:
La consistance définit l’état de fermeté du sol. Elle est liée aux forces de cohésion entre les
particules et dépend principalement de l’indice des vides et du degré d’humidité;
La teneur en eau influence significativement le comportement mécanique des sols, la cohésion
diminue fortement au fur et à mesure que l'humidité augmente (variable suivant les sols).
Suivant sa teneur en eau, un sol fin peut passer successivement par différents états:
- l'état solide sans retrait: les particules du sol sont en contact les unes avec les autres, il n’ y a
pas d’eau libre entre les particules. Le sol est très résistant au cisaillements et très peu
déformable sous l’effet de charges.
- l'état solide avec retrait : les particules sont séparées par un mince ménisque d’eau.
L’assèchement du sol causerait le retrait et l’apparition de fissures.
- l’état plastique : le sol a une cohésion notable, déformable de manière non réversible sous
l'effet de charges mais sans variation notable de volume ni apparition de fissures.
- l’état liquide : Les particules sont pratiquement séparés par l'eau (aspect d’un liquide), le sol a
une cohésion très faible et une résistance au cisaillement nulle.
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Limites d’ Atterberg NF P 94-051 (0-400 mm)
• La consistance d’un sol peut être évaluée au moyen de l’essai normalisé d’Atterberg pour
la fraction du sol 0/400 µm.
• L’essai permet de déterminer des constantes physiques conventionnelles marquant le
passage du sol d'un état à l’autre: limites d'Atterberg.
- limite de liquidité WL : marque le passage de l’état plastique à l’état liquide du sol.
- limite de retrait Wp : marque la transition de l'état solide avec retrait à l'état solide sans
retrait.
- limite de plasticité Wr : marque le passage de l’état solide à l’état plastique du sol.
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Limite de liquidité (wL) : Méthode de Casagrande NF P 94-051
La limite de liquidité wL est la teneur en eau au-dessus de laquelle le sol s'écoule comme un
liquide visqueux sous l'influence de son propre poids.
- Méthode de détermination de
Etaler le matériau
Faire subir une série Récupérer
Humidifier et (1cm d’épaisseur)
chocs à la coupelle l’échantillon et
homogénéiser le dans la coupelle de
jusqu’à fermeture de calculer sa teneur
sol. Casagrande et y
la rainure sur 10 mm. en eau.
creuser une rigole
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• WL correspond à la teneur en eau pondérale du sol pour laquelle l'entaille pratiquée dans
l'échantillon se referme de 10 mm sous 25 coups appliqués à une vitesse normalisée.
• WL est déterminé à partir de la représentation graphique: W (% )= f(nombre de coups).
•
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Limite de plasticité – méthode du rouleau NF P 94-051
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Indice de plasticité Ip:
• L’indice IP correspond à l'intervalle des teneurs en eau à l'intérieur duquel le sol à un
comportement plastique «domaine de plasticité » et se déforme de manière irréversibles sous de
fortes contraintes. Il s’exprime donc par la relation:
IP = WL – WP
• Plus IP est grand plus le sol est sensible aux conditions climatiques et plus le phénomène de
retrait-gonflement est important.
▪Seuils retenus:
IC = WL − Wn
IP
▪Seuils retenus:
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Diagramme de plasticité ou abaque de Casagrande (WL , IP ) :
• Le diagramme de Casagrande se fonde sur le principe que la plasticité et la compressibilité des sols
augmentent au fur et à mesure qu'augmente leur limite de liquidité.
• Le diagramme est subdivisé en deux sections par une ligne définie par: A (IP = 0,73 (WL – 20)).
Chaque section étant subdivisée en trois autres sections de plasticité différentes.
.
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Activité des argiles:
• L’essai d’Atterberg donne des indications suffisantes sur la présence d’argile mais pas sur
leur activité.
• En 1953, Skempton a défini l'activité d’un sol argileux comme le rapport entre son indice
de plasticité et la fraction d’argile présente dans ce sol :
Ip
𝐀=
% grains < 2mm
Seuils retenus
Argile Valeur de A Activité
Smectites 1à7 Active
Illites 0.5 à 1 Peu active
Kaolinites < 0.4 Très peu active
Halloysite < 0.1 inactive
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Essai au Bleu de méthylène (VBS) NF P 94-068
Principe
L’essai au bleu consiste à déterminer la capacité d’adsorption ionique d’un sol argileux en
L'essai au bleu de méthylène, appelé également, éssai à la la tâche « méthode du papier filtre »
s’effectue sur la fraction 0/5 mm.
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• Seuils retenus:
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Coefficient d'aplatissement A NF EN 933-3
Domaine d’application
Selon leur origines, leur mode de transport et d’élaboration, les granulats peuvent avoir
différentes formes: plates, sphériques, allongées, cubiques..
Pour les ouvrages routiers, notamment, la réalisation des couches de roulements et des
corps des chaussées, les granulats utilisés devront avoir une forme ramassée.
Les granulats de forme aplatie ne permettent pas de réaliser un béton compact et
conduisent à des couches de roulement trop glissantes.
Principe de l’essai:
Réaliser un double tamisage pour un échantillon de granulat de dimensions comprises
entre 4 et 80 mm.
- Une série de tamis à mailles carrées permet de séparer les granulats en classe d/D
successives tel que D =1.25 d
- puis les différentes classes sont tamisée une à une dans des grilles à fentes dont de
largeurs normalisées.
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Coefficient d'aplatissement A NF EN 933-3
La forme d'un granulat est définie par trois grandeurs géométriques : La longueur L,
l'épaisseur E et la grosseur G, dimension de la maille carrée minimale du tamis qui laisse
passer le granulat.
Grilles à fentes
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Analyse des résultats
Pour une classe granulaire di/Di donnée, on peut définir un coefficient d’aplatissement
partiel 𝐀𝐢
𝐦𝐢
𝐀𝐢 = 100
𝐦𝐠
σ 𝐦𝐢
A= σ 𝐦𝐠
100
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Formes des granulats:
Granulats
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Classification des matériaux selon leur nature
NF P 11-300
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Caractéristiques des sous-classes A selon le GTR
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Essai d’équivalent de sable (ES): NF P 18-598
Un bon béton doit être cohérent mécaniquement, avoir une bonne adhérence, ne pas
fissurer et économe en liant (ciment, chaux…).
Une petite quantité de fines est exigée pour faciliter la maniabilité du béton par inhibition
du frottement entre les granulats.
Désenrobage
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Essai d’équivalent de sable NF P 18-598
Principe
L’essai ES est utilisé en géotechnique pour caractériser
la propreté du sable ou du grave.
Il consiste à évaluer la proportion relative de fines - Placer une quantité du matériau sec dans une
contenue dans la fraction d'éléments 0/5 mm. éprouvette contenant de l'eau et une solution
floculante pour disperser les particules fines.
- Mélanger par vibration 90 fois pendant 30 s
Repos de 20 min
Début de Après 20
h1 : hauteur du floculat de fines
la décantation minutes
48 h2 : hauteur du sable propre.
Seuils retenus
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Sols organiques (F1) NF P 94-055
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• Sols organiques (F1) NF P 94-055
• Seuils retenus
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▪ Sols tirseux (tirsifiés)
• Les sols tirseux sont caractérisés par une forte instabilité volumétrique.
• La stabilité de ces sols peut être évaluée par L'indice d'instabilité volumétrique:
• Les sols tirseux sont très présents dans la plaine de Berrechid et dans la plaine du Gharb.
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Sols tuffacés
• Les sols tuffacés sont des sols sédimentaires composées majoritairement de CaCO3
(calcaires).
• Il s’agit de sols fins ou graveleux à squelette plus ou moins induré
• La présence de sols tuffacés est généralement signalée sur les cartes géologiques et
géotechniques à échelle 1/50000 et 1/10000.
Le principal risque lié aux sols calcaires est l’apparition de cavités karstiques.
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• Seuils retenus