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Préface ........................................................................ 13
Introduction ............................................................. 21
La peur de l'inconnu ............................................. 25
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la peur de l’inconnu
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Introduction
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la peur de l’inconnu
“ L' experience
' et les epreuves
'
donnees
' ici, permettront je l'espere
' de
contribuer a' l'apaisement des concernees,
'
mais surtout a' une prise de conscience
collective. ”
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“ Avant l'adoption d'un bebe,
' ' il y a
abandon, mot tabou qui designe
' un
acte qu'il faudrait escamoter au
maximum. Ce concept est a'
l'origine de certains maux dont
souffrent les adoptes' tout au long
de leur vie. Les non-dits, les
secrets, les informations seques-
'
trees
' au sujet du passe' creent
' des
sortes de trous au sein du psy-
chisme et peuvent compromettre
un equilibre.
' L'amour recu d'une
famille adoptive ne permet pas de
les combler totalement. ”
(Myriam Szejer)
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1963 , année de ma naissance,
plus précisément au mois de Novembre, mois
de toutes mes questions paralysantes, qui suis-
je, qui est ma mère, qui est mon père, que s'est-il
passé ? Chaque année à l'approche de ce mois,
l'angoisse s'installe, les images de mes
scénarios handicapants défilent. Mes nuits
sont un calvaire, provoquant ces matins
fatigués, par trop de suppositions viscérale-
ment ancrées.
Nous sommes le 14 novembre, une jeune-
femme musulmane fût admise secrètement à
l'hôpital civil de Constantine, envisageant
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Mon nom, hantait mes nuits …
1970, départ pour la France. La
douleur de la séparation de mes grands-
parents adoptifs a été impitoyable. Je ne
voulais pas les quitter, en aucun cas je
n'admettais ce départ. Avec du recul, je me
demande aujourd'hui, si ce n'est pas cette
blessure originelle qui a été réactivée, car
pendant très longtemps, j'en ai voulu à tout le
monde.
En cet hiver, le temps était gris, et il faisait
très froid dans cette grande cour d'école. Ma
hantise était celle d'entendre ce nom, quand ma
maîtresse me demandait quelque chose.
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L ombre d un pouvoir occulte,
alerte la DST …
Été de l'année 1990, un de mes
clients me présentait plusieurs personnalités
locales, pour lesquelles je réalisais quelques
travaux. Après cette rencontre, une phrase
prononcée par le fils de ce même client, a fait le
tour de Constantine, comme quoi il connaissait
mes origines. Un peu bouleversé par cette
nouvelle, et les commentaires de certaines
personnes, j'ai essayé d'oublier et de me
consacrer à mon travail. Mais cela n'a pas été
facile, surtout après avoir détecté quelques
réactions inhabituelles à mon endroit, de la
part de quelques connaissances. Je me souviens
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L intrigue de la rue Molière …
Le samedi 11 mai 2002, Rachid,
recevait un coup de téléphone d'Alger, de la
part de Boussaïd, qui lui communiquait
l'adresse d'un certain Mohamed, portant le
même nom patronymique que moi et demeu-
rant à la Courneuve rue Molière, à quelques
mètres du Consulat d'Algérie. On décida alors
de s'y rendre.
Lundi 13, je me rendais à Paris et en arrivant, je
décidais de faire un détour par Montreuil pour
solliciter l'avis de mon ami Saad, chez qui j'ai
croisé plusieurs personnalités algériennes,
me disant qu'il pourrait peut-être m'apporter
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La piste catholique …
Mercredi 15 mai 2002, j'avais
décidé de m'investir dans la piste catholique,
étant donné que la clinique de Nôtre Dame des
Apôtres de Constantine, était tenue par des
Sœurs. J'ai téléphoné à l'Evêché, pour lui
exposer mon cas. Il m'orienta vers l'Episcopat
de Paris, père Stanislas, qui m'a demandé de
me rapprocher du Diocèse de Paris, qui à leur
tour me renvoyaient vers le responsable des
archives catholiques. Celui-ci m'informait que
rien n'était parti d'Algérie et qu'il fallait écrire à
monsieur le secrétaire de l'Archevêché de
Constantine.
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On a tronqué mon histoire !
Février 2005, enfin de retour dans
mon pays, ma ville natale que j'aime tant.
Immédiatement, je partis à la rencontre de mes
amis, ou plutôt vers cette famille que j'ai
inventée, fabriquée, car elle a fini par "exister".
Après avoir menti comme j'ai pu, tant que j'ai
pu, durant mon adolescence, j'admettais enfin
mon statut, il a été mon premier secret mais
c'était terminé, une force intérieure m'encou-
rageait à l'imposer. Quelques jours après, je me
suis rendu auprès de l'Archevêché de
Constantine, où j'ai été reçu par une Sœur qui
découvrait que j'étais né à l'hôpital de
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L'admission secrète
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Le P.V. d’abandon
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L'arrêt préfectorale
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Ras-El-Akba
Août 2005, je décidai de me rendre à Ras-El-
Akba (Guelma). Après mon arrivée je deman-
dai à quelques personnes s'ils connaissaient ce
nom. Spontanément, ils m'indiquèrent que
cette famille est très connue dans la région et
m'orientèrent vers Sellaoua Anouna, la com-
mune voisine. En fait il fallait uniquement
traverser la Nationale. Cette journée fût
couronnée par, non seulement l'existence
d'une très grande famille portant le même nom
que moi, mais de plusieurs indices assez
révélateurs. Le propriétaire du petit restaurant
de Aïn-Amara, commune limitrophe, a sponta-
nément reconnu à travers ma physionomie
mon appartenance à cette famille de Sellaoua.
Quelques jours plus tard à Annaba, en
compagnie de Salah, vieil ami originaire
d'Oued-Zenati, j'avais fait la connaissance de
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Les larmes, il n y en avait plus …
Août 2006, je rencontrais Brahim,
une personne d'une soixantaine d'année,
proche par alliance de mes parents adoptifs. Le
hasard a fait qu'il me demanda de l'accompa-
gner à la DAS, il avait des documents à
récupérer. À notre sortie, je lui parlai de mon
statut tout en ajoutant quelques épisodes de
mon parcours, à la recherche de ma mère. Il a
spontanément mis en branle toute son énergie
au service de cette cause, et commença en une
période très courte une série de rencontres
aussi importantes les unes que les autres.
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La ferme
Ensuite à quelques mètres de la fameuse
ferme, je découvris un tombeau, celui de Si
Tahar.
Le tombeau de Si Tahar
Quelle destinée ! Pour atteindre le premier
objectif fixé en 1984, celui de retrouver mes
origines, j'avais remonté le temps à 1772.
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“ E st-ce ma Mere,
' ou deux destins
en souffrance qui se foudroient ? ”
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La bataille légitime …
Déçu, ou peut-être tout simple-
ment fatigué, je décidais de me reposer un peu.
Il me faudra du temps, le temps nécessaire pour
remettre en place la raison. Sortir, impéra-
tivement de la passion, c'était le mot d'ordre
que je m'étais imposé.
Après quelques mois, je rangeais toutes les
nouvelles données en mémoire morte, et je
décidais d'aller vers le concret. Il me faudra
l'empreinte digitale de la jeune femme musul-
mane, qui m'a mis au monde. Et peut-être, avec
l'aide d'amis, j'arriverais à obtenir les emprein-
tes des deux personnes pour les comparer.
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Lettre de dénonciation
Mr ………………
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(w) CONSTANTINE
Constantine, le …………
Madame, Monsieur,
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Madame, Monsieur,
Je fais appel à votre bon sens, pour mettre un
terme à un état de fait qui ne peut perdurer.
Restant à votre totale disposition, je vous prie de
croire, Madame, Monsieur, à l'expression de ma
sincère et cordiale gratitude.
Mr……….…….
Pupille de l'État
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L'Ordonnance
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Déni d un droit fondamental …
Tout pupille ouvre droit à la
consultation de son dossier détenu par
l'administration, mais en aucun cas à celui de sa
mère. Aucune réglementation, et cela à
l'échelle universelle, n'accorde au pupille le
droit de prendre connaissance du dossier de sa
mère biologique. Erreur, hasard, intervention
Divine ? Dans tous les cas, l'ordonnance existe,
elle a été entérinée au tribunal de Constantine
par un magistrat du siège. Et cela, avec
l'injonction de remettre une copie du dossier,
concernant la mère du demandeur. Pour nous
permettre d'y voir un peu plus clair, survolons
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Aspect Juridique
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Souhaits et suggestions
ab
La Kafala doit tenir compte en priorité, de
l'intérêt de l'enfant jusqu'à l'âge adulte.
ab
La mère adoptive doit bénéficier de plus
d'attention, et surtout en cas de séparation ou
de décès de son conjoint.
ab
Eradiquer toute discrimination entre
l'enfant légitime et l'enfant recueilli, en leur
appliquant les mêmes règles de tutelle.
ab
Autoriser d'une manière respectable
l'accès aux origines.
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Conclusion
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Appel aux consciences vives
" I mperativement,
' il est necessaire,
' voire
urgent que toute la societe
' ' investisse davantage
ses efforts, pour favoriser l'accueil rapide de
l'enfant abandonne' et cela des' sa naissance,
pour qu'il ait une famille. Peu importe qu'elle
soit biologique ou adoptive, le plus important
est que la transparence et l'amour y soient
presents
' "
Mohamed-Chérif ZERGUINE,
Pupille de l'État
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Postface
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Abdelfettah TEBBAL
Chef de Service du Transport Aérien
à la Direction des Transports de la
Wilaya de Constantine
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Bibliographie
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